Le GUIDO N° 19 - Eté 2008

Page 1

2 0 0 8

E T E

-

1 9

N u m é r o

Le GUIDO M a g a z i n e d ' E s s a o u i ra


EDITO

Sommaire : Les îles purpuraires la médina et ses ruelles La zaouïa Sidna Bilal Le stuc et les plafonds Le polygone étoilé Histoire de mots M ben Ahmed Lakadar

Cuisine

Cinq ans déjà que le Guido s’attache à faire connaître à son lectorat marocain ou voyageur, la culture, l’histoire et l’art de vivre d’Essaouira et de sa région. La ville fascine et retient depuis plus de vingt cinq siècles. Les peuples antiques y trouvent un intérêt économique et s’y installent, et, plus près de nous, les voyageurs curieux ou les artistes. 8 12 16 18 20 23 24 26

Directeur de publication: André EUGENE. Imprimerie: CHATR Marrakech Rédaction: Sylvie BRIGNON Photos: S. BRIGNON, A. EUGENE Réalisation: André EUGENE Dépôt légal / ISSN 2008PE0021 / En cours Contacts: Tél: +212 (0)61 13 83 24 Fax: +212 (0)24 47 46 85 email:infos@leguido.com Web: www.leguido.com

Tous droits réservés. Toute forme de reproduction, des textes et photos, intégrale ou partielle, est interdite sans autorisation de l’éditeur.

Cet été le magazine vous conduit sur les traces des audacieux navigateurs que furent les Phéniciens qui déposèrent leurs navires à l’abri sur les îles de Mogador, la plus lointaine de leur destination, lieu d’échange exceptionnel à l’extrême limite du monde antique. Sur l’archipel subsistent quelques vestiges mais peu de traces écrites. Carrefour de civilisations qui ont influencé les différentes dynasties, le Maroc dispose d’une grande richesse architecturale qui s’exprime dans les motifs du bois comme dans le travail du stuc, techniques qui traversent les siècles, s’enrichissant toujours un peu plus. L’été sera l’occasion de visites de monuments, à l’abri des lourdes chaleurs dans l’ombre de l’histoire, ou le temps du repos dans une approche artistique de la ville. Population chaleureuse, art de vivre, art des lieux, une invitation permanente aux rêves à travers atmosphères et traditions. 3

Le GUIDO


agenda

focus Ass. Essaouira-Mogador Dar Souiri, rue du Caire 44000 Essaouira Tél/Fax: 024 47 52 68 mail: essmog@menara.ma

ALLIANCE FRANCOMAROCAINE D’ESSAOUIRA Derb Lâalouj, 9, rue Mohamed Diouri - 44000 Essaouira Tél: 024 47 62 14/61 97 Fax: 024 47 25 93 mail: afme@menara.ma

JUIN 2008 EXPOSITION 26 juin au 5 juillet : collectif dessins d’enfants de cinq Communes d’Essaouira, en collaboration avec Association Ambre, l’Association Essaouira Mogador.

JUIN 2008 EXPOSITION M’Barek Bouhchichi - Du samedi 21 juin au mardi 15 juillet - Vernissage le samedi 21 juin à 19h FESTIVAL Festival Gnaoua et Musiques du Monde, 11ème édition - Du jeudi 26 au dimanche 29 juin – Essaouira

JUILLET 2008 EXPOSITION 11 juillet au 2 aout : expo Sanoussi AOUT 2008 FESTIVAL Du 15 au 17 aout : festival des jeunes talents gnaoua

JUILLET 2008 EXPOSITION M’Barek Bouhchichi - Jusqu’au mardi 15 juillet

15 Aout au 6 Septembre : Exposition transes du Festival des Jeunes Talents Ganaoua.

L’ALLIANCE FRANCO-MAROCAINE D’ESSAOUIRA FERME SES PORTES POUR CONGES ANNUELS du jeudi 31 juillet à 18h30 au mercredi 3 septembre 2008 à 9h

SEPTEMBRE 2008 EXPOSITION 13 Septembre au 10 Octobre « Arabesque » Collectif jeunes talents

Galerie Favière Derb Chibanat

078 57 39 42

DIVERS Programmation jeunesse : Du mardi au samedi de 15h à 17h, séances de comptes pour enfants (français/arabe) gratuit.

Monique Favière, artiste peintre et décoratrice, dont certaines œuvres étaient déjà visibles dans divers riads de la médina, vient d’ouvrir son propre espace d’exposition derb Chibanat, tout près de bouiba Marrakech. Outre ses créations, elle y présentera celles de confrères souiris.

Projection du film une fois par mois pour enfants (le mercredi) Illustration pour mois Aout une fois par semaine Projection de film pour adulte une fois par mois

MÉMOIRES D’ESSAOUIRA

Des petits pains aux idées… tout est ‘fait maison’… dans la plus pure tradition….

C

ossu et feutré, le restaurant du Palais l’Heure Bleue est une adresse discrète que l’on se passe de bouche à oreille pour en préserver toute l’intimité… Par son élégance inédite, à la croisée des cultures, ce lieu de quiétude associe ce que l’Occident et l’Orient comptent de plus précieux et de raffiné. Quelque chose d’un carnet de voyages qui suivrait la route des épices…

La halte au Lounge bar : ‘So British’ Avant de voguer vers les délices des nourritures terrestres, autant se régaler d’une coupe de Champagne ou d’un Daikiri on the Rocks. Sous un plafond en cèdre sculpté, des murs lambrissés recouverts d’agneau frappé, des fauteuils clubs et un piano à queue vous accueillent dans une atmosphère retour d’afrique… avec vue sur le superbe jardin intérieur. A moins que vous ne préfériez y rester et profiter de la subtile carte de Finger Food Deluxe, véritable Art Culinaire revisité pour soirées ludiques… aux notes du pianiste…

Le cadre du Restaurant de L’Heure Bleue : ‘Voyage en Orient’ Festival de couleurs chaudes et de tons or, grenat et vert bronze qui dialoguent en catimini avec les murs en bois de cèdre teinté et les plafonds sculptés dans un salon où l’on aime admirer les tissus d’inspiration ottomane des sofas. Ici le maître des lieux c’est le lustre, somptueux, venu de Syrie veiller sur ces divins salons d’Orient écrin d’une cuisine épurée mais recherchée.

projections - conférences Renseignements et horaires :

024 78 33 48 Près du Musé. Face à l’Alliance Franco-Marocaine

Le GUIDO

...sur

4

5

Le GUIDO


focus

...sur

Son originalité : des Chefs hors pairs…

en passant par les Sardines d’Essaouira, le Foie Gras en trilogie, Le Pigeon au miel et Gambas de Dakhla, l’Agneau de Had Draa pour un final éblouissant avec le Chocolat Manjari ou le Croustillant d’Amlou en royal d’Argan si chers au Maroc… de l’authentique et du talent pour reprendre les mots de Céline Darner…

Après plus de 15 ans aux pianos de l’une des plus grandes tables parisiennes, sis au 2ème étage de la Tour Eiffel, ce n’est pas par hasard si le fameux Chef Alain Reix collabore donc avec le jeune Chef de l’Heure Bleue, Ahmed Handour.

Sa fin de soirée :

Originaire de Beni Mellal, riche région agricole ou vergers, oliveraies et orangeraies se côtoient, Ahmed Handour, adepte des saveurs limpides, est attentif à l’histoire du terroir et de la gastronomie marocaine tout en la revisitant avec imagination et brio pour créer une cuisine plus légère, pleine de soleil. Digne élève de Le Divellec, grand maître de la cuisine marine, Alain Reix est né au Maroc à Agadir plus précisément… Les épices et les parfums d’ici ne lui sont donc pas éloignés et c’est avec bonheur que les techniques de l’un et de l’autre se marient sur la toute nouvelle carte d’été de cet emblématique Relais & Châteaux pour vous offrir une table inventive, fraîche et savoureuse.

Pour prolonger ce moment privilégié laissez vous guider vers le salon de Billard pour goûter un vieil alambic et partager une partie de billard Français ou Américain. Envie de vous rejouer quelques unes des meilleures scènes de l’Arnaqueur ? Jetez un coup d’œil par l’embrasure de la porte vers la salle de cinéma où on sera ravis de vous projeter ce film mythique… mais peut être avez-vous choisi de lever la tête vers les étoiles et d’admirer les reflets des bougies sur les colonnes de grès depuis les confortables sofas aux oreillers blancs du Patio… les effluves d’un thé à la menthe sur un plateau de cuivre pour vous bercer… tout au souvenir du délicieux dessert que vous venez de savourer…

De la terre natale des deux maîtres queue et de la complicité qui s’est initiée entre eux, vous pourrez ainsi déguster avec élégance et raffinement une cuisine plus que séduisante

Une cuisine visionnaire comme on l’aime, partition précise et orchestre accompli créent une adresse unique pour Souri Addict…

Si vous souhaitez réserver: Tél: 024 78 34 34 Heure Bleue Palais, Essaouira Accès: Bab Marrakech – 02 rue Ibn Batouta – Essaouira Le GUIDO

6


histoire

histoire

L’archipel d’Essaouira les îles purpuraires

Au

VIIe siècle avant J.-C. une petite colonie phénicienne s’installe sur le site de l’actuelle Essaouira, fréquenté par les Carthaginois, puis les Romains.

J.-C. pour s’installer sur les côtes de la Méditerranée et y fondent des villes portuaires et des zones de commerce : l’implantation à Mogador est la plus éloignée d’entre elles, lieu d’échanges exceptionnel à l’extrême limite du monde antique.

Les Phéniciens, originaires de la plaine côtière correspondant à la partie septentrionale du pays de Kanaan, bordé par la chaine du Mont-Liban, destinés par la géographie à regarder vers l’occident, répondent à l’appel du large.

Les Phéniciens, excellents navigateurs et négociants, établissent des contacts avec les populations autochtones dans le but d’obtenir des matières premières de luxe comme les plumes et les

Ils quittent leur pays au IXe siècle avant

Le GUIDO

8

coquilles d’œuf d’autruche, l’ivoire, le murex pour la production de la pourpre et les peaux d’animaux (lion, léopard,

les autochtones, en l’occurrence les Ethiopiens installés sur le continent, les Phéniciens apportaient de la vaisselle de table, des parfums, de l’huile et du vin : de nombreux vestiges (céramiques et amphores) furent mis à jour lors de fouilles.

éléphant... ; les marchandises arrivaient par caravane d’Afrique noire), sans dessein

de colonisation ou de domination sur les territoires étrangers, mais ripostent à la concurrence grecque en installant des installations pérennes. Le commerce ainsi que le contact permanent avec les autres civilisations anciennes ont permis aux Phéniciens de servir de catalyseur, réalisant une manière d’osmose entre les peuples de l’Antiquité, sans toutefois y perdre leurs particularités et leur apport personnel à la civilisation.

Les Phéniciens développent la production de la pourpre, et rendent les îles célèbres dans le monde entier, essentiellement à partir du 1er siècle avant J.-C. sous le règne de Juba II. L’île connait alors une occupation importante liée à la création d’usines destinées à la fabrication de la pourpre. Cette industrie valut aux îles le nom de « Purpuraires ».

L’île principale, dite de Mogador, a connu une occupation humaine dès l’époque préhistorique dont témoignent des outils en silex retrouvés sur le site lors de fouilles archéologiques.

L’activité décline à partir du 1er siècle AP. J.-C., la richesse du royaume transmis par Juba II à son fils Ptolémée avait sans doute suscité la jalousie de Caligula.

La découverte de traces de fours, de tuyères et de scories dans l’île atteste d’autre part d’une activité métallurgique liée à l’exploitation du fer extrait du Djebel Hadid, « Montagne de fer », à une vingtaine de kilomètre au Nord d’Essaouira.

La production reprit sous les Sévères, au IIe siècle. Les archéologues ont découvert dans l’archipel des pièces de monnaie du IVe siècle ainsi qu’un tombeau, laissant supposer que l’on continua à exporter de la pourpre jusqu’à l’époque byzantine, néanmoins les témoignages de cette époque sont peu nombreux ; fragments d’amphores et céramiques.

Pour leurs propres besoins et probablement aussi pour effectuer des échanges commerciaux avec

9

Le GUIDO


histoire

histoire De la période romaine demeurent les traces d’une villa décorée de mosaïques et des vestiges d’installations liées à l’exploitation des ressources halieutiques. L’île ne disposant d’aucune ressource de subsistance, l’approvisionnement devait se faire par voie maritime : nourriture, matériaux de construction, outils... Tout devait être importé des régions voisines ou d’autres villes de la Méditerranée. De ce fait, la flotte commerciale représentait un aspect fondamental et vital. Les projets de recherche archéologiques menés sur l’île ces dernières années espèrent éclaircir les échanges entre ces deux cultures, Phéniciens et populations locales. Les précédentes fouilles opérées sur l’île depuis une cinquantaine d’années n’avaient été que partielles. Des vestiges sont conservés au musée d’Essaouira ainsi qu’à Rabat. En 2005, une coopération de recherche entre le Maroc et l’Allemagne a été conclue avec comme objectif l’étude de l’île de Mogador et de l’arrière pays d’Essaouira, projet interdisciplinaire nécessitant l’intervention d’archéologues, de géographes, de topographes, photographes, botanistes... A ce jour, des fragments d’amphores phéniciennes et grecques, des

rapaces appartenant à la noblesse, dressés pour la chasse).

A la fin de l’été, ceux-ci quittent le littoral marocain pour gagner Madagascar, en longeant les côtes Nord de l’Afrique. Ils suivent en chemin les migrations d’autres espèces, qui serviront de nourriture à ces prédateurs.

assiettes, jattes, cruches, flacons, retrouvés sur l’île permettront de révéler ce qu’ils contenaient (huile, pâte de poisson si appréciée, parfums ...)

et renseigneront sur les coutumes et mœurs de ses occupants. En 2007, les études archéologiques ont permis de mettre à jour plus d’une centaine de graffitis phéniciens inscrits sur différents types de vases céramiques ; ces épigraphies renseignent sur l’identité ethnique des marins et commerçants ayant fréquenté l’île. L’archipel s’étend sur une superficie de 26,7 hectares. Il comprend une grande île, dite de Mogador, divisée en deux parties très inégales, autour de laquelle la houle a découpé et isolé une série d’îlots plus petits. L’île d’Essaouira est classée Site d’intérêt biologique et écologique (SIBE) depuis 1980 et Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO depuis 2001, tout comme la médina et ses remparts. Les îlots abritent aujourd’hui une réserve ornithologique, où se réfugient de nombreuses espèces, parmi lesquelles celle, rarissime, des faucons d’Eléonore, espèce désignée sous ce nom en l’honneur d’Eléonore d’Arborée (1350-1404) de Sardaigne, célèbre pour avoir établi la première législation de protection des rapaces (limitée aux

Le GUIDO

10

L’archipel connaît une nidification régulière de neuf espèces d’oiseaux : goéland leucophée, oiseau marin le plus foisonnant dans la région et colonie la plus importante au Maroc, faucon d’Eléonore, dont plus de 200 couples vivent sur l’archipel ces dernières années, faucon pèlerin ou faucon crécerelles qui y nichent également très régulièrement. Trois autres espèces peuplent les falaises : le Grand corbeau, le Martinet pâle et le Pigeon biset qui a la particularité de pouvoir nicher dans les touffes de végétation, voire dans les terriers de lapins. On trouve également la Fauvette mélanocéphale qui niche dans les buissons. L’unique présence mammifère est le lapin, introduit en 1941 par le Saint-Hubert Club local. Afin de préserver le milieu et sa faune, on ne peut débarquer sur ces îles, (excepté avec une autorisation spéciale), mais on peut s’en approcher au plus près (15 mn de traversée environ). Remerciements à Mr Abdehraïm el Bartaï de la délégation à la culture, pour les documents fournis. A lire sur les Phéniciens De Tyr à Carthage, légendes des Phéniciens, Qantara, n°65, octobre

11

Le GUIDO


balade

balade La couleur dominante de l’architecture est le bleu, sur les volets ou les portes. Ville au tracé rectiligne, quelques ruelles et impasses tortueuses font l’exception.

La médina et ses ruelles

Ruelles, passages, impasses, autant de lieux mystérieux, étroits et sombres dans lesquels il fait bon se perdre de découverte en émerveillement ; chaque maison, chaque mur, porte ou pierre, raconte et porte la trace de son histoire. Murs de chaux, jaunes, blancs, bleus, ou verts, lavés par les embruns et l’humidité ambiante qui rarement se décolle de la ville. Les chats se nichent dans les caisses, ou attendent devant les portes, ils font de la vieille ville leur royaume et sont partout.

La

médina qui forme le centre urbain initial, a conservé son agencement et son architecture traditionnels. Elle reste le lieu privilégié du petit commerce et de l’artisanat, avec son organisation en souks et en kissaria, c’est-à-dire en corporations de commerçants et d’artisans ; ses quartiers d’habitation sont ordonnés autour des quatre points essentiels que sont la mosquée, la fontaine, le hammam et le four. La médina est un milieu ouvert sur le monde, les objets d’artisanat traditionnels de poterie ou de bois côtoient le plastique des djellabas, le cuivre des décors architecturaux s’allie aux paraboles qui hérissent les toits. Les musiques modernes coexistent dans les kiosques avec les litanies coraniques ou les chants classiques. Les petits Le GUIDO

Chercher une issue, s’échapper d’un labyrinthe n’est jamais source d’angoisse pour un promeneur à Essaouira. Les enfants suivent les égarés en déclarant : « c’est fermé, c’est fermé » pour dire l’impasse dans laquelle il se trouve. Ils les ramèneront dans une rue plus passante, le sourire dans les yeux. Il faut se laisser glisser dans la nuit, apercevoir les rares fenêtres éclairées ou les petites épiceries nocturnes illuminées par de faibles néons et quelques ampoules qui vacillent, accrochées au dessus des portes, pour comprendre l’essence même de la médina. Ici, un étal de fruits aux mille couleurs chaudes et son vendeur abrité sous des canisses de bambou qui laisse à peine filtrer la lumière.

commerces eux-mêmes cohabitent avec les cybercafés, nombreux dans les quartiers populaires. Une vieille ville ouverte mais où l’espace public n’altère en rien l’espace privé : les ruelles abritent les demeures, modestes ou riches, mais l’intimité des familles y est toujours préservée du regard extérieur par des façades aveugles (à l’exception de la médina de Tanger) et des seuils de porte en chicane. La médina d’Essaouira propose une agréable balade au cœur de la vieille ville, peu étendue. Les voyageurs pourront s’amuser à se perdre dans les minuscules ruelles qui la composent. 12

13

Le GUIDO


balade

balade Comme dans toutes les villes traditionnelles, les murs se taisent souvent vers l’extérieur. La ville flotte dans un océan noir, les bruits s’amortissent, des ombres frôlent les remparts, fantômes de la rue. En dessous de quelques passages, ruelles aux toits de bois tressé, le jour se confond avec la nuit.

flèche de Cupidon. Un pan de muraille, véritable tableau abstrait aux infinies couches de peinture aux teintes chaudes montre ailleurs les souvenirs et l’empreinte de son passé.

Les fils électriques se mélangent en un écheveau sans fin, entourent les vielles portes dans la plus grande confusion. Au détour d’une ruelle jaillie du mellah, d’un café à peine éclairé posé sur une place, des clameurs étouffées de joueurs de dominos ou de cartes surprennent. Des trajets hors des sentiers battus laisseront entrevoir une porte ouverte

Le GUIDO

14

sur un patio, une fontaine oubliée, un mur peint par un enfant. Les ombres dessinent de mystérieux voyages sur les murs ; ici un pinceau aura posé un requin sur un arrondi de ruelle resserrée, ici un cœur percé de la

15

Le silence de la ville s’accompagne du bruit sourd de la mer, omniprésente, et de ses vagues qui roulent. Le vent s’engouffre en hurlant dans les ruelles pour se heurter à la profondeur d’une voie sans issue. Des parfums enveloppent la ville, odeurs d’épices, de cuisine, de thuya, d’océan. Ces odeurs envoûtantes, venues du fonds des âges, escortent le flâneur dans son exploration extraordinaire.

Le GUIDO


histoire

histoire

La zaouïa Sidna Bilal U

nique au Maroc, la zaouïa Sidna Bilal, l’une des plus anciennes confréries de gnaoua, a repris vie grâce à des actions de mécénat et à de bonnes volontés mobilisées par l’association Dar Gnaoui. Cette initiative permet à cette demeure historique et spirituelle datant du XVIIIe siècle de se relever de ses ruines.

restauration s’est faite dans le respect des couleurs dominantes symboliques de la confrérie : jaune, vert et rouge.

L’association, a été fondée en 2005, avec l’ambition de sauvegarder le patrimoine gnaoui : développer les infrastructures de la Zaouïa, promouvoir la coopération et la coordination entre les maâlems au niveau local et national, ou organiser des moussem et différentes activités, sont les objectifs principaux que l’association se sera donnés.

L’entrée discrète de la zaouïa donne sur un patio, agrémenté d’une fontaine, qui dessert les pièces principales communiquant entre elles en enfilade. Une large galerie à arcatures fait face à l’entrée. Sur la droite en pénétrant dans

La zaouïa des Gnaoua d’Essaouira, petit édifice discret à la toiture de tuiles vernissées vertes, se situe à l’ouest de la médina, à proximité des remparts atlantiques et de la scala.

le sanctuaire deux pièces de service, l’une pour entreposer les offrandes et les bêtes de sacrifice, la seconde étant la loge de la Moqaddema. Une salle adjacente, du côté Nord, est utilisée comme salle de prière. Elle renferme un mihrab et deux fenêtres en hauteur pour l’éclairage et l’aération. La zaouïa comporte également deux pièces mitoyennes ouvertes sur un préau, l’une appelée « la chambre des ganga », réservée aux hommes, la seconde consacrée aux femmes ; autrefois elles y pratiquaient des danses et des transes de possession, hors de la vue des hommes. Sur le côté droit se trouve une cuisine avec le puits et les kanoun. Associant rites, pratiques divinatoires et soins médicaux, les transes gnaoua

rassemblent des musiciens, des devins, des thérapeutes et des adeptes. Les

Gnaoua

utilisent

le

guembri

(luth-tambour à 3 cordes), les crotales métalliques (qraqeb), les tambours (tbel) frappés de deux baguettes,

instruments de musique traditionnels et ancestraux. Le chant se joint à ces éléments essentiellement rythmiques. Maâlems : maîtres. Moqaddema : voyante thérapeute de la zaouïa, en relation permanente avec les entités surnaturelles. moussems : fête annuelle d’origine religieuse consistant en un pèlerinage au tombeau d’un saint. Zaouïa : centre d’une confrérie religieuse avec le sanctuaire où est enterré le saint patron de la confrérie. Kanoûn : brasero pour la cuisson des aliments au charbon de bois

La volonté et les efforts de l’Association ont permis jusqu’à présent de restaurer et rebâtir les fondements et le rezde-chaussée de la bâtisse de Sidna Bilal. La construction d’un premier étage devrait abriter un musée de la culture gnaoua et une médiathèque. La Le GUIDO

16

17

Le GUIDO


histoire

histoire

LE STUC ET LES PLAFONDS

La grande mosquée de Fès, vers 1276, puis ses médersas, vers 1320, en offrent de nombreux exemples. C’est le règne des muqarnas (stalactites) et des schemmassiyat, panneaux de plâtre découpé dans lesquels les ouvertures pratiquées sont obturées par des vitraux colorés. Les maisons profanes développent elles aussi ce type de décor.

D

ans l’histoire des civilisations, l’utilisation du plâtre et sa sculpture sont très anciennes. Leur apparition sur le pourtour du bassin méditerranéen est datée du IVe siècle avant J-C. Il s’agit d’un matériau de construction provenant de la calcination du gypse. Mélangée à l’eau, cette poudre blanche se solidifie rapidement. Le plâtre complète tout d’abord les ornementations de pierre, puis prend de plus en plus d’importance dans le monde grec et romain, jusqu’à son utilisation systématique, que ce soit dans les bâtiments publics, comme les thermes, les palais ou les maisons privées. Le Moyen-Orient prise également la richesse des décors que l’on peut obtenir à partir du plâtre et la technique se répand. Les dynasties qui se sont succédé au Maroc, ont adopté et conservé cette technique décorative. Dès les IXe et Xe siècles, le travail du plâtre était connu au Maroc. En témoignent des décors réalisés à cette époque, notamment dans la première

mosquée Al Qayrawiyyin de Fès. Carrefour de civilisations, le Maroc a été influencé dans ce domaine aussi bien par l’Irak et les Abbassides que par l’Andalousie des Omeyyades. Les Almohades affectionnent le plâtre ouvragé. Malgré une grande sobriété, les décors sont nombreux : alvéoles, stalactites ou muqarnas, entrelacs de fleurs, chapiteaux représentant des palmes... Le plâtre souligne les encadrements des portes et des fenêtres, décore les colonnes. Les Mérinides reprennent les nervures de style almoravide qu’ils ajoutent aux décors floraux almohades. Le plâtre est de plus en plus utilisé, entre les zelliges à la base des murs et le bois en hauteur, pour couvrir également de grandes surfaces qui présentent alors des frises géométriques, mais aussi des écritures.

Sous les Saâdiens, des éléments nouveaux apparaissent, signes du brassage des influences, tel le motif de la pomme de pin que l’on peut tout particulièrement admirer à la médersa Ben Youssef de Marrakech, construite en 1564 par le Sultan Moulay Abdallah. Aux XVIIe et XVIIIe siècles le plâtre qui accompagnait le bois sculpté s’associe désormais au bois peint. Jusqu’aux XIXe et XXe siècles, le matériau conservait sa couleur naturelle, qui pouvait être rosée, dans la région de Marrakech. De légères teintures, on arrive à l’emploi de couleurs soutenues et aussi de dorures. Un décor nouveau apparaît, censé apporter paix et prospérité aux demeures: il est dénommé la « sandale du Prophète ». L’ingéniosité des maîtres artisans se déploie à nouveau dans toute sa vigueur. Les techniques évoluent, mais les gestes essentiels subsistent. Il s’agit toujours de faire prendre le plâtre avec de l’eau. Encore humide, on y découpe des dessins avec un outil en fer. Le plâtre peut être sculpté, découpé, moulé. Cette dernière pratique a surtout cours en Europe, mais au Maroc on préfère la ciselure, d’autant que le plâtre employé n’a pas la même texture que celle du même produit industriel : son temps de séchage est moins rapide, ce qui offre plus de temps pour le travailler. Afin de réaliser des panneaux muraux, l’artisan doit étaler le plâtre puis le

Le GUIDO

18

19

lisser avec une truelle. L’épaisseur de la couche, qui peut aller jusqu’à plusieurs centimètres, est très importante : elle permettra de sculpter cette matière sur des plans différents (parfois jusqu’à cinq) et de créer ainsi des effets de profondeur. Des maîtres artisans renommés Comme il s’agit de ciseler le plâtre sur place, cette technique demande souvent à l’artisan de travailler, pour le décor de plafond ou en haut des murs, en équilibre parfois précaire. Dans ces positions inconfortables, il devra tracer des figures géométriques. La tradition veut qu’il se serve d’une règle et d’un simple compas, mais afin de répéter les dessins un grand nombre de fois, des pochoirs de carton sont très fréquemment utilisés. Un décor très contemporain Des frises concentriques s’enroulent sur les plafonds autour d’un entrelacement géométrique décrivant des rosaces, des petites étoiles, des carrés (symbole de la Terre) associés à des cercles (symbole du Ciel, de l’éternité), ou encore à des éléments calligraphiés. D’autres décors fourmillent tels les nids d’abeilles, la forme en berceau ou encore des motifs floraux (tawriq), ciselés finement entre les entrelacs géométriques à la manière d’une infinie toile d’araignée. L’art décoratif arabesque est fait de constructions de figures selon différentes techniques d’expression partant d’un élément unique et compressible pour se déployer dans une infinité de motifs qui recherchent la symétrie et l’absolu. Toutes les formes en apparence « libres » s’expliquent par une rigoureuse nécessité. Dans les œuvres d’art de l’art de l’Islam se réunissent toutes les conceptions musulmanes de l’univers. Le GUIDO


histoire

histoire

LE POLYGONE ÉTOILÉ... e polygone étoilé et la rosace sont deux figures symboliques de l’art islamique. Elles s’unissent, se combinent harmonieusement dans les motifs architecturaux de portes, de murs ou de plafonds, sur les bijoux ou encore parfois, sur les pierres tombales. Elément de décor assez prisé par les architectes musulmans, le polygone étoilé est à la base notamment de la décoration murale des maisons particulières, des palais, des édifices publics de prestige, des

médersas et de certaines mosquées. Il est au mur ce que les mouqarnas (frises en dents de scie, en stuc ou en plâtre, appelées aussi « stalactites », que les architectes musulmans utilisent pour donner un aspect précieux aux intérieurs de mosquées.) sont aux plafonds voûtés. C’est à ce titre qu’il est une figure géométrique emblématique de l’architecture islamique, dans la mesure où il figure le point qui se déploie, le cercle qui se projette et, partant, le monde (alkawn) qui s’y concentre. ...et la rosace (najmiya ; dâira) Figure de l’architecture islamique, la rosace est généralement un symbole solaire, aussi bien par sa forme évocatrice que par les multiples interprétations liées aux fleurs qu’elle évoque : rose et lotus essentiellement.

Arc h itec tes - Déc ora teu rs : Lu cia n i

Maison d'Hôtes

O A l’abri des remparts de l’ancienne Médina, ce Riad du XVIIIème siècle jouit d’une vue imprenable sur la plage, le port et l’île de Mogador.

Le GUIDO

O

Villa de

lO

O

Ouverture septembre 2008 réservations: info@villadelo.com Forfaits golfeurs Hammam et massages Terrasse solarium vue mer Internet et wifi

Villa de l’Ô (ancien Riad Gyvo) associe la subtile alchimie entre caractère oriental et esprit colonial. L’élégance et la volupté des lieux sont l’emblème de cette Maison d’Hôtes.

20

3 rue Mohamed Ben Messaoud 44100 Essaouira Tel. +212 (0)24 47 63 75 Gsm. +212 (0)72 84 77 91 www.villadelo.com

www.villadelo.com - Essaouira - Maroc

L

La rose est la princesse incontestée de toutes les fleurs : elle agrémente toutes les réjouissances citadines, et fut, à une époque, source d’inspiration pour les lettrés. La rose et la nature toute entière également sont alors un véritable hymne à la vie, un hommage incandescent à l’être dans toute sa complexité. Au XIe siècle, les floralies poétiques constituaient un genre à part entière dans la culture andalouse. Source Malek Chebel En Islam, la rose offre une médiation avec l’aimée ou symbolise la dulcinée. Les poètes amoureux (ghazal) l’ont d’abord chantée puis, les architectes l’ont introduite dans leurs figures géométriques décoratives, usage toujours en vigueur pour les bâtiments prestigieux. Les bijoutiers la représentent dans leurs multiples créations, les ébénistes d’Essaouira l’utilisent dans leurs éléments ornementaux, ou encore les artisans sur le bois peint. Incarnation de l’hospitalité, de la générosité et de la purification, la rose est très couramment présente sur les portes des maisons anciennes des médinas, à Essaouira comme dans toutes les villes marocaines. Dans le Sud-est marocain, El-Kelaâ des M’Gouna, gros village fortifié sur la rive gauche de l’oued M’Goun, est la capitale de la culture de la rose et de la fabrication de l’eau de rose. De fin avril au mois de juin, la vallée des Roses est couverte de ces fleurs sauvages qui poussent en haies serrées autour des champs sur des centaines de kilomètres. Au mois de mai, chaque année,

21

Le GUIDO


histoire

histoire

...de mots

se déroule la fête des Roses, rythmée par des danses et des processions qui se déroulent sous des pluies de pétales de roses.

harem

La légende raconte que, au Xe siècle, un groupe de pèlerins berbères, de retour de la Mecque, fut bouleversé par la beauté et le parfum de Rosa damascena, la rose de Damas, « mère de toutes les fleurs ». Ils ramassèrent quelques fleurs et les replantèrent chez eux, au Maroc. Au risque de briser la légende, il est plus probable que les fabricants de parfum français se soient rendu compte que cette région retirée du Sud marocain était idéale pour la culture à grande échelle de la Rosa centifolia, ou rose à cent feuilles.

L

e mot harem (1673), variante de hara (1632) puis de haram (1660) est un emprunt à l’arabe haram, « interdit, illicite ; inviolable et sacré », appliqué aux femmes qu’un homme étranger à la famille n’a pas le droit de voir : haram en français, est attesté (1559) au sens de « grand péché », mais ce sens n’a pas vécu. Harem désigne, dans la civilisation musulmane, l’appartement des femmes interdit aux hommes, l’équivalent du gynécée de la Grèce antique. Seuls, le mari, le fils ou le frère de ces femmes peuvent entrer au sein du harem. Le mot a longtemps été confondu avec sérail. Les musulmans distinguent deux types de harem, le harem prophétique d’une part, quasiment de droit divin, et le harem ordinaire, à peine toléré bien qu’il ait résisté à tous les bouleversements sociaux jusqu’au XXe siècle.

Le GUIDO

22

A partir de 1673, le mot Harem prend sa forme actuelle et se dit par métonymie de l’ensemble des femmes d’un harem. Le reste sera le fruit de « l’imagination européenne, toujours préoccupée des mystères impénétrables du harem » (Théophile Gautier), car dans l’imaginaire occidental, le harem des sultans, ce lieu secret et mystérieux, tout comme le hammam, aura enflammé les imaginations et longtemps entretenu la vision d’un Orient de luxe et de volupté. Par extension, depuis le début du XXe siècle, harem se dit par plaisanterie d’un groupe de femmes entourant un homme. « Le Harem de Topkapi : mythe et réalité », Jean-Paul Roux, 1988 ...On le savait peuplé de centaines de femmes – et il y eut en effet jusqu’à mille cinq cents ! – qu’on se plaisait à voir belles et voluptueuses, comme si dans le harem on ne vieillissait pas, occupées uniquement à jouer de la musique, à plaire au maître, à manger

des loukoums et sur lesquelles veillait une armée d’eunuques, énormes, difformes, beaux encore, malgré tout, quand ils étaient blancs, affreux quand ils étaient noirs. Qui y avait pénétré était destiné à y vivre. Les musiciens y donnaient leurs concerts les yeux bandés. Quand des hommes y étaient appelés pour quelque raison, les eunuques prenaient soin de verrouiller les femmes... On ne sait pas encore maintenant toute la réalité et on ne le saura sans doute jamais. Le harem de Topkapi ne fut ni un grand lupanar ni un conte des Mille et Une Nuits. Il fut rarement une chambre d’amour – on cite le sensuel Mourad III (1574-1595) comme un cas – ou un lieu de délices – le règne d’Ahmet III (1703-1713) épris de musique, de poésie, de fleurs et de divertissement demeure une exception. Ce fut plutôt un cloître sévère où la vie était très strictement réglée, tatillonne et plus souvent peut-être encore un véritable univers carcéral d’intrigues, de complots, de crimes, voire d’horreurs.

23

Le GUIDO


artisanat

artisanat

« Artiste singulier d’Essaouira »

& Sculpteur d’âme M

ohamed ben Ahmed Lakadar est né en 1956 dans les environs du village de Neknafa, à une quarantaine de kilomètres au sud d’Essaouira. Simple paysan, sculpteur autodidacte, Lakadar habite une maison isolée au milieu d’une forêt d’arganiers et de thuyas. C’est dans cet environnement sauvage qu’il recueille une sorte d’« ébène marocain » qu’il utilise pour ses sculptures, étrange production d’un monde merveilleux. Le bois de cet arbuste épineux, appelé par les Berbères « taddout », se distingue par des formes très tordues et des racines de petites dimensions. Cette nodosité et la matière brute de ces morceaux de bois

inspirent Lakadar le sculpteur, et donnent vie à ses créatures. La couleur sombre de ce bois dur et le style simple de ces sculptures, renvoient dès l’abord à cet art brut ou naïf africain, une expression populaire au caractère ethnique, voire tribal, qui laisse transparaître les multiples et complexes influences, dont celles issues du Sahara et de l’Afrique noire. Des inspirations transmises par un subconscient collectif propre à toute cette région ? Essaouira, l’ancienne Mogador, « Port de Tombouctou », pays des Ganga, premiers esclaves noirs amenés à la fin du XVIe siècle par le sultan Ahmed el Mansour, mais également contrée fortement marquée par les traditions noires Gnaoua. A l’aide de son outil, il taille directement dans le bois et peu à peu l’œuvre se révèle et s’extrait de la masse. Lorsqu’elle est achevée, il la polît à l’aide d’une lime et la rend lisse et soyeuse sous les doigts. Lakadar trouve aussi son inspiration dans les vieilles croyances et superstitions de sa région et dans la faune sauvage qui peuple la forêt alentour : oiseaux, loups, chacals, sangliers, serpents, scorpions ou oiseaux. De petite taille, ses personnages s’animent, filiformes, jumelés à un bestiaire poétique, personnages fantastiques aux origines mystérieuses. Ils portent sur la tête oiseaux ou serpents qui glissent et se confondent parfois avec le corps de la création de bois : reflets des hommes et de leurs âmes. Son travail est émouvant, ses sculptures belles et changeantes, aux courbes souples et fines, évoluent selon l’angle de vue adopté. Une magie sculptée. Les sculptures de Mohamed Ben Ahmed Lakadar sont exposées à la Galerie Damgaard à Essaouira.

Le GUIDO

24

25

Le GUIDO


cuisine

marocaine

LES SARDINES D’ESSAOUIRA Web: www.domainedelamble.com

Mesclun de salade. Faire les filets de sardines, les mettre à mariner avec sel, poivre et huile d’olive.

RE192: Riad superbement rénové avec patio, 3 chambres avec salles de bains en tadelakt et marbre, vaste salon avec cheminée sur un niveau avec cuisine américaine, belle terrasse, très bonne rentabilité à la location. 380.000 €

VE74: Villas dans résidence de tourisme avec centre équestre et restaurant, 2 piscines, rendement locatif garanti, 125.000 € tous frais inclus. Exclusivité.

VE91: Villa neuve de 200 m² sur terrain arboré de 1100 m² avec piscine, patio, séjour avec cheminée, cuisine, 3 chambres avec salles de bains. 260.000 €

RE203: Riad rénové très lumineux, patio avec fontaine, 3 chambres, 3 salons, terrasse avec vue mer, très belles prestation. 280.000 €

AE200: Programme d’appartements neufs de grand standing proche de la plage, très belles prestations, marbre, climatisation réversible, ascenseurs, cuisines équipées, résidence sécurisée. A partir de 53 m² et 66.000 € frais d’agence inclus. Exclusivité

AE188: Appartement rénové en médina de 89 m² vendu meublé, belles prestations, 3 chambres, salon, cuisine, grande terrasse avec vue mer, bonne rentabilité en location.150.000 €

Cuire les asperges Ingrédients pour 4 personnes : 16 sardines 4 belles escalopes de foie gras de canard 4 belles tomates 1 botte de basilic Huile d’olive extra vierge 12 belles asperges vertes Sel, poivre Jus de citron

Emonder les tomates les couper en très fines tranches et les disposer directement sur 4 assiettes plates. Au moment de servir disposer au milieu en les intercalant les filets de sardine et les asperges. Rajouter l’assaisonnement. Disposer au dernier moment mesclun de salade assaisonné.

le

RE201: Riad rénové de 110 m² au sol offrant des prestations de qualité et de beaux volumes, 4 chambres et 4 sdb, 3 salons, cheminées, terrasse, solarium. 390.000 €

AE198: Appartement spacieux de 80 m², salon, chambre, salle d’eau, cuisine, patio, bon rendement locatif. 55.000 €

Le GUIDO

26

VE70: Villa récente sur 1500 m², 3 chambres dont une suite, salon avec cheminée, grande cuisine, atelier, buanderie, patio, terrasse, tout confort 220.000 €

VE107: Belle villa proche d’Essaouira de 240 m² habitable sur 8000 m², 300 plantations d’essences variées, salon, cuisine, salle à manger, 5 chambres, piscine, pool house, jardin d’été, beaucoup de charme. 430.000 €

VE86 : Superbe villa de caractère à 10 minutes du golf et des plages, terrain paysagé, piscine à débordement, séjour de 100 m², 3 suites avec salles de bains, cuisine équipée, buanderie, pavillon d’invités avec kitchenette et salle d’eau. 650.000 €


numéros URGENCES

Hôpital Essaouira Hôpital Marrakech Police Protection civile Gendarmerie royale Mondial assistance

PHARMACIES

Bab Marrakech Chifaa De la gare El Bohaira El Borj El Haddada El Massira Hamad La Kasba La plage Les Dunes Najib Populaire Mellah Kdim/Homéopathie Sidi Mogdoul Tagharte

BANQUES

Attijariwafa Bank Banque Populaire BMCE CIH Crédit agricole Crédit du Maroc SGBM Wafabank

utiles

024.475.716 024.448.585 19 15 177 022.442.150 024.472.307 024.783.895 024.472.750 024.472.568 024.783.438 024.473.714 024.475.996 024.475.163 024.475.151 024.785.848 024.473.003 024.474.226 024.474.474 024.476.022 024.472.935 024.473.443 024.474.805 024.475.216 024.475.905 024.475.224 024.472.703 024.475.819 024.475.201 024.475.664

TRANSPORTS ROUTIERS CTM SUPRATOUR

024.784.764 024.475.317

Pour d’autres numéros: www.essaouiratour.com

TRANSPORTS AERIENS Aéroport Essaouira Aéroport Marrakech Air France Alitalia British Airways Iberia Klm Lufthansa Royal Air Maroc RAM Essaouira Safar Tours (Casa)

METEO

Essaouira Marrakech

ASSOCIATIONS

Essaouira Mogador Ass. de lutte Sida Au coeur de l'amitié Espace Afoulki

DIVERS

OFFICE DU TOURISME AFME EGLISE ECOLE FRANCAISE

024.476.705 024.447.910 022.294.040 022.314.181 022.229.464 022.279.600 022.203.222 022.312.402 0.9000.0800 024.785.385 0820.03.020 024.784.066 024.430.409 024.475.268 024.476.063 062.495.691 067.184.526 024.783.522 024.476 214 024.475.895 024.476.083

NOTAIRES

Maître Ali Aït-LACEN 024.475.100 Maître N. EL MAGOURI 024.474.540

HOTELS HOTEL HOTEL HOTEL HOTEL

AGADIR AL ANDALOUS AL JASIRA ARGANA

Le GUIDO

loisirs

024.475.126 024.472.951 024.475.956 024.475.975

HOTEL BAHJA MOGADOR HOTEL BEAU RIVAGE HOTEL CAP SIM HOTEL CENTRAL HOTEL CHAKIB HOTEL CHÂTEAU MOGADOR HOTEL DAR LOUSSIA HOTEL DES ILES HOTEL DEUX MARS HOTEL EL QDIMA HOTEL EMERAUDE HOTEL GNAOUA HEURE BLEUE PALAIS HOTEL LALLA MIRA HOTEL LE DAUPHIN HOTEL LE MECHOUAR HOTEL LES AMIS HOTEL LES MATINS BLEUS HOTEL MAISON DU SUD HOTEL MAJESTIC HOTEL MELILIA HOTEL RIAD AL MADINA HOTEL RIADMIMOUNA HOTEL RIAD NAKHLA HOTEL RIAD ZAHRA HOTEL RYAD MOGADOR HOTEL SAHARA HOTEL SHAHRAZADE HOTEL SMARA HOTEL SOFITEL HOTEL SOUIRI HOTEL TAFOUKT HOTEL TAFRAOUT HOTEL VILLA MAROC HOTEL VILLA SOLEIL PALAZZO DESDEMONA VILLA DAMONTE

MAISON D'HOTES

AZZOUZ 7 CASA NAIMA CAVERNE D’ALI BABA DAR ACHAY DAR ADUL DAR AL BAHAR DAR BAOUSSALA DAR EL PACHA DAR HALIMA DAR KENAVO DAR LALLA DAR LAULIVIER DAR LIOUBA DAR MIMOSAS DAR NAFOURA DAR NESS DAR SALSA JARDIN DES DOUARS LA CASA DEL MAR MADADA MOGADOR MAISON DES ARTISTES OCEAN VAGABOND RIAD AL ARBOUSSAS RIAD AL KARAM RIAD AL ZAHIA RIAD ASMITOU RIAD BLEU MOGADOR RIAD CASA LILA RIAD DAR LOULEMA RIAD LE GRAND LARGE RIAD LES TERRASSES RIAD LOTUS RIAD MALAIKA RIAD MAROSKO

28

024.473.078 024.475.925 024.785.834 024.475.291 024.475.291 024.476.900 024.783.756 024.783.636 024.475.122 024.473.858 024.473.494 024.475.234 024.783.434 024.475.046 024.476.732 024.475.828 024.476.188 024.785.363 024.474.141 024.474.909 024.473.264 024.475.907 024.785.753 024.475.230 024.474.822 024.783.555 024.475.292 024.476.436 024.475.655 024.479.000 024.475.339 024.784.504 024.476.276 024.476.147 024.472.092 024.472.227 024.474.732 024.472.850 078.961.880 024.475.354 024.783.543 071.520.221 024.476.831 024.792.345 024.473.724 024.476.017 061.207.069 024.476.744 024.474.119 024.476.297 024.475.934 024.472.855 024.476.804 024.474.323 024.792.492 024.475.091 024.475.512 062.605.438 024.479.222 024.472.610 067.059.684 024.473.581 024.473.726 024.784.128 024.475.545 024.475.346 024.472.866 024.475.114 024.476.665 024.473.861 024.475.409

RIAD WATIER TAMAYOURT VILLA GARANCE VILLA QUIETA VILLA SAADA

RESIDENCES

RESIDENCE DAR CARLO RESIDENCE EL MEHDI RESIDENCE LE KAOUKI VAGUE OCEAN BLEU VENT DES DUNES VILLA SARAH VILLA FLORA

024.476.204 024.792.818 024.473.995 024.785.004 078.012.050 024.783.685 024.475.943 024.783.206 024.472.324 024.475.391 024.472.494 024.473.946

AUTRES HEBERGEMENTS AUBERGE BELLE DE MAI AUBERGE DE LA PLAGE AUBERGE TANGARO CAMPING DES OLIVIERS LE CALME MAISON DU CHAMEAU WINDY KAOUKI

RESTAURANTS

024.472.149 024.476.600 024.784.784 013.954.382 024.476.196 024.785.962 061.256.383

AFTER 5 024.473.349 AL FERDAOUSS 024.473.655 BAB LAACHOUR 024.476.670 BEAU RIVAGE 024.475.925 BELDY 024.476.712 BELLE DE MAI 024.792.149 CASA BELLA 024.472.502 CHALET DE LA PLAGE 024.475.972 CHEZ FRANCOISE 068.164.087 CHEZ MERMOUZ 024.476.485 CHEZ SAM 024.476.238 COTE PLAGE 024.479.000 CREPERIE MOGADOR 024.783.096 DAR AL HOUMA 024.783.387 DAR BABA 024.476.809 DAR LOUBANE 024.476.296 DAR SALTANE 024.475.973 DE LA BAIE 024.474.076 EL KHAIMA 024.476.052 EL MENZAH 024.475.308 EL YAKOUT 024.476.249 ELIZIR 024.472.103 ESSALAM 024.475.548 HEURE BLEUE 024 783.434 IL GABBIANO 065.024.035 IL MARE 024.476.417 KM 8 066.252.123 LA DECOUVERTE 024.473.158 LA LICORNE 024.473.626 LA MOUETTE D’ESSAOUIRA 024.474.705 LA PETITE PERLE 024.475.050 LA RENCONTRE 024.476.617 LAAYOUNE 024.474.643 LAWAMA 024.783.630 LE COQUILLAGE 024.476.655 LE DAUPHIN 024.476.732 LE PATIO 024.474.166 LE SIROCCO 024.472.396 LE TAROS 024.476.407 LES 3 PALMIERS 024.474.240 LES 3 PORTES 066 646 261 LES ALIZES MOGADOR 024.476.819 LES CHANDELIERS 024.475.827 OCEAN VAGABOND 024.783.934 RAMSESS 024.472.139 RIAD AL BARAKA 024.473.561 SAMAR KAND 024.476.665 VILLAGE HOTEL MEZIANE 061.096.591 VIVALDI 024.476.813 ZERDA 024.785.642

GOLD PASS LE GUIDO ET SES PARTENAIRES PALAZZO DESDEMONA: 024 472 227 12 & 14, rue Youssef El Fassi LE BASTION: 024 47 67 91 2, rue du Yamen LABO PHOTO AMSGUINE: 024 475 324 6 Place My Hassan LES TERRASSES D’ESSAOUIRA: 024 475 114 2, rue Mohamed Diouri MADADA MOGADOR: 024 475 512 5, Rue Youssef El Fassi RIAD ASMITOU: 024 473 726 32 rue Bagdad RIAD LE GRAND LARGE: 024 472 866 2 Oum-Rabia RIAD WATIER: 024 476 204 16 rue Ceuta RIAD ZAHARA: 024 474 822 90, Quartier des Dunes TAMAYOURT: 024 792 818 Km 7, route d’Agadir VILLA QUIETA: 024 785 004 86 Bd Mohamed V

DAR KENAVO: 061 207 069 Route d’Ounagha-Ghazoua DAR LAULIVIER: 024 474 119 Km 16, Route d’Agadir DAR LIOUBA: 024 476 297 28 impasse Moulay Ismail DAR LOULEMA: 024 475 346 2, rue Souss - Médina DAR L’OUSSIA: 024 783 756 4, Rue Mohamed Ben Messaoud DAR NESS: 024 476 804 1, rue Khalid ben Walid HOTEL AL JASIRA: 024 475 956 18, Rue Mly Ali Cherif HOTEL EMERAUDE: 024 473 494 228 rue Chbanate HOTEL OCEAN VAGABOND: 024 479 222 4 boulevard Lalla Aïcha JARDIN DES DOUARS: 024 792 492 Route d’Ounagha-Ghazoua

VOUS RECOMMANDENT : TRANSPORTS LOUZI RENT A CAR 52 Av Moulay Driss 1er Tél : 024 47 33 11 ESSAOUIRA MINIBUS Tél : 061 34 72 40 ISFAOUN RENT A CAR 62 Bd Mohamed V Tél : 061 20 71 56 IMMOBILIER BAB MENARA Rue Houman El Fatouaki Tél : 024 78 50 54 MOGADIM 31 rue Squala Tél : 061 19 32 16 CHAMEAUX CHAMEAUX YOUSSEF Tél : 066 46 35 20

RANDONNEES LE SIROCCO ECOTOURISME ET RANDONNEES 15 rue Ibn Rochd 8 rue houmman El Fatouaki Tél : 024 47 23 96 Tél : 050 23 22 47 SHOPPING NAUTISME COOPERATIVE TAMOUNTE CLUB MISTRAL 6 rue Souss Av. Mohamed V Tél : 024 78 56 11 Tél : 024 78 39 34 GIPSY SURFER HAMMAM - MASSAGES 14 rue de Tetouan Hammam MOUNIA Tél : 024 78 32 68 Medina Essaouira Tél : 024 78 42 47 RESTAURANTS MASSAGES BERBERES LE TAROS 135 Av Med El Quorry Place My Hassan Tél : 024 47 31 30 Tél : 024 47 64 07 L’AFTER 5 QUADS 7 rue Youssef El Fassi ESSAOUIRA QUAD Tél : 024 47 33 49 Tél : 072 15 32 95

Pour être membre GoldPass, téléphonez au 061 13 83 24 29

Le GUIDO


a u ta r o s

people...

live

.....

flash back sur le festival gnaoua 2007

Le GUIDO

30



Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.