Le GUIDO N° 10 - Printemps 2006

Page 1

N u m é r o

1 0

-

P R I N T E M P S

2 0 0 6


Le Club très recherché Des Amis d’Essaouira Essaouira a fait très fort ces dernières semaines, si l’on en juge par la chronique de plus en plus dense, des visiteurs de marque, et de charme, qui ont décidé de faire de la Cité des Alizés, l’étape obligée et privilégiée de leur parcours marocain. De Martine Aubry à Elisabeth Badinter et de la famille Mitterrand à Jacques Delors où à l’ancien Président du Conseil, Maurice Faure, la classe politique française a un tropisme souiri qui ne se dément pas. Le Ministre Jean-Louis Borloo et son épouse Béatrice Schoenberg peuvent en témoigner eux qui régulièrement, viennent se ressourcer à Essaouira. Leurs collègues de Rabat ont aussi retrouvé le chemin de la Skala avec en tête de liste et au premier rang du hit-parade souiri, le Ministre Abderrahim Harouchi, fidèle parmi les fidèles, rejoint ces dernières semaines par Nabil Benabdallah, Habib El Malki et Si Mohamed Lyazghi ou Mohand Laenser. Le Club des Journalistes Amis d’Essaouira, s’est également enrichi de l’intérêt que manifestent désormais Jean Daniel et son épouse, Jean-Pierre Elkabach et Nicole Avril, rejoints par une longue liste de journalistes anglo-saxons, Directeur de publication: italiens et par les tous derniers, des journalistes André EUGENE. polonais dont c’était à la mi-mars la première Impression: expérience dans la Cité des Alizés. Imprimerie CHATR Marrakech 10 000 exemplaires. Rédaction: Solange BARAULT Sylvie BRIGNON Photos: André EUGENE Solange BARAULT Réalisation: André EUGENE Contacts: Tél: 061 13 83 24 Fax: 024 47 46 85 email:infos@leguido.com Web: www.leguido.com

Enfin, last but not least, les artistes, musiciens, chanteurs, peintres et cinéastes restent les plus engagés et les plus enthousiastes. D’Annie Lennox, chanteuse emblématique du groupe En-Rythmics à Eros Ramazzotti, l’idole des années 2000 en Italie, Essaouira continue de séduire. Marin Karmitz ou Albert Watson, le savent bien, eux qui se font souvent les Ambassadeurs souiris les plus convaincants pour dire aux autres qu’il devient urgent de faire un tour du côté de la Skala. 3

Le GUIDO


agenda

focus

PRINTEMPS DES ALIZES FESTIVAL DE MUSIQUE CLASSIQUE DU 20 AU 23 AVRIL

le 22 Avril à la Halle aux grains, 21h00: Le chœur des Trois cultures ainsi que l’œuvre de Carl Orff dans sa version originale, « Carmina Burana ».

En raison de la programmation très dense de cette sixième édition, nous ne pouvons l’intégrer dans ce numéro mais vous trouverez le programme détaillé sur notre site www.leguido.com

Ci-dessous les lieux et horaires des différentes manifestations culturelles: JEUDI 20/04: 18h00 - DAR SOUIRI 20h00 - ÉGLISE VENDREDI 21/04: 9h30 - ALLIANCE FRANCO MAROCAINE 11h00 - DAR SOUIRI 16h00 - ÉGLISE 18h00 - DAR SOUIRI 21 h 00 - DAR SOUIRI SAMEDI 22/04 9h00 - ALLIANCE FRANCO-MAROCAINE 11h00 - DAR SOUIRI 16h00 - DAR SOUIRI 18h00 - DAR SOUIRI 21h00 - RAHBA (HALLE AUX GRAINS) DIMANCHE 23/04 10h00 - DAR SOUIRI

A NE PAS MANQUER :

le 20 avril en l’église d’Essaouira, l’opéra baroque en costumes et instruments d’époque, La « Calisto » de Cavalli. Le 21 Avril Dar Souiri, 11h00: le festival des Jeunes talents 18h00: le fameux quintette « La truite » de Schubert donné par Bruno Rigutto au piano, Dong Suk Kang au violon, Harmut Rohde, alto, Philippe Muller, violoncelle, Michael Wolf, contrebasse. 21h00: le Quintette dit « Fandango » de Boccherini.

RALLYE AÏCHA

DES

GAZELLES

Le 29 avril, le Rallye Aïcha des Gazelles, clôturera en beauté sur la plage d’Essaouira, son Edition 2006. Des dizaines de personnalités du monde littéraire, musical et médiatique se retrouveront cette année encore à Essaouira pour l’occasion.

L’ELITE WAVE CHALLENGE

Du 12 au 22 mai, après sa première édition en juillet 2005, «l’Elite Wave Challenge» vient retrouver les plages et les vagues d’Essaouira, avec les plus grands et les meilleurs Wind-Surfers. Cette grande fête du sport de la mer a inscrit à son programme toute une série d’objectifs sociaux dont le soutien à l’Ecole Souirie de la Mer, vitale pour le futur des enfants d’Essaouira.

DAR SOUIRI – ASSOCIATION MOGADOR

OUVERTURE DE LA MEDIATHEQUE DU DIALOGUE ET DU PARTAGE Rue du Caire - Essaouira - Tél. 024 47 52 68 - email: essmog@menara.ma

AFME

programme disponible à: Dar Laâlouj, 9 rue Mohamed Diouri - Essaouira - Tél. 024 47 25 93 - email: afme@menara.ma

CINE CLUB

7 Avril à 20h00 : Cycle Palestine, Intervention divine, réalisé par Elia Suleiman 9 Avril à 10h00 : Princes et Princesses: Film français réalisé par Michel Ocelot CONCERTS: Jeudi 6 Avril à 20h00 : NASS J’DEBA: Musique Gnaoua-Jazz-impro RESIDENCE PROJET ALIZES: Samedi 22 Avril à 15h00: l’Alliance Franco Marcocaine d’Essaouira et la ville de La Rochelle soutiennent une création musicale intitulée « La Danse de Géo » à l’occasion du festival des Alizés. ATELIER THEATRE: Des ateliers théâtres sont organisés régulièrement à l’AFME dans le cadre d’un projet de création du spectacle « Les cuisinières » de Carlo Goldoni.

Le GUIDO

4

...sur

LE PRINTEMPS DES ALIZÉS

Un festival bien noté

G

râce à la Fondation des Trois cultures, pour la cinquième fois, le printemps arrive à Essaouira dans une harmonie parfaite entre la douceur du temps et celle de la musique. Visiteurs et Souiris réunis pourront apprécier, retrouver ou découvrir les répertoires des grands classiques et l’alliance des cultures dont Essaouira a fait son leitmotiv. RETROSPECTIVE Le Printemps des Alizés a vu le jour en 2001, et si bon nombre des musiciens étaient amateurs, l’engouement des mélomanes marocains ou étrangers a été immédiat. Pour la première fois des concerts de « musique de chambre » étaient offerts à un public de tout âge, dans un cadre magique. Forts de ce premier succès, les organisateurs mettaient en scène en 2002 un des meilleurs violonistes du monde, le Coréen Dong Suk Kang ainsi qu’un violoncelliste européen des plus réputé, Philippe MULLER. Le grand spécialiste de musique ancienne, le Norvégien Rolf Lislevand et le Français Pascal Devoyon, lauréat du Concours Tchaïkovski trouvaient un accueil étonnant de la part du public d’Essaouira. Enfin un hommage émouvant à la tolérance, symbole d’Essaouira était rendu par le trio Hélène Delavaud , Suzan Manoff et Marie-Christine Barrault et surtout la représentation du palestinien Salem Abboud dans l’église de la ville.

Outre sa renommée, l’organisation du Festival a pour retombée, en 2002, la mise en place à Rabat, d’une Académie de musique contribuant à la formation de jeunes marocains par les meilleurs professeurs européens. Elle s’enrichit en 2003 de cours de musique de chambre, luth, et technique vocale, et la 5

Le GUIDO


focus

...sur mais mis en place à Essaouira. Il produit chaque été les stagiaires sélectionnés à cet effet. PROGRAMMATION Cette année encore, un programme riche et varié fera la part belle aux virtuoses venus du monde entier et aux jeunes musiciens et chanteurs à l’avenir prometteur, dont le Printemps des Alizés s’est fait la passerelle la plus prisée, empruntée par toutes les musiques réunies à Essaouira.

qualité indiscutable de son enseignement est attestée par son ouverture aux étudiants étrangers.

Année Mozart certes mais se côtoieront aussi Schubert et le fameux quintette « la truite », Schumann, Beethoven, Dvorak, Boccherini et son

Grâce à l’Académie, un Festival « Jeunes Talents » (en plein air) est désor-

« Fandango ». Deux opéras : celui baroque de Cavalli en costumes et instruments d’époques, et celui de Mozart « l’impresario » par des jeunes du conservatoire de Strasbourg, et encore Bernstein, Délibes, SaintSaëns, avec en prime Astor Piazzola, Johann Strauss et Savved Darwich. La présence d’un ensemble vocal de jeunes Palestiniennes au Printemps Musical des Alizés, grâce au concours de bonnes volontés soucieuses du dialogue, s’inscrit dans cet esprit. Elle souligne combien aucune paix n’est possible sans le rétablissement d’un peuple dans ses droits légitimes. Une telle présence montre à suffisance que la musique ne rapproche pas seulement des gens qui en sont férus, elle est aussi un instrument de dialogue qui facilite le contact entre des ennemis jurés. A ce titre les échanges du Printemps des alizés, comme d’autres à travers le monde, ont un rôle essentiel dans le monde violent et injuste d’aujourd’hui. (extrait du communiqué de presse du printemps des Alizés 2006) Plus que jamais, le Printemps des Alizés se veut un havre de paix, de tolérance et d’acceptation de l’autre, un modèle d’espérance contre la dérive meurtrière de l’humanité. Une fois encore, Essaouira accueille acteurs et spectateurs au Printemps musical des trois cultures, du dialogue et du partage afin de goûter, ensembles et sans frontières, aux joies de la musique. Inlassablement, envers et contre tout, encore et toujours notre cité entend mener un combat pacifique contre l’obscurantisme, par le rayonnement d’une culture universelle.

Le GUIDO

6

7

Le GUIDO


histoire

histoire

MEMOIRE D’UN PORT «La ville s’est fondée par la volonté d’un souverain... le défi est lancé à la violence de l’Océan, à l’incertitude des sables et du destin, un pont est jeté sur le gouffre béant de l’histoire.» Edmond Amram El-Maleh

F

igure centrale et raison même de la ville, Essaouira n’existe pas sans son port. Miracle d’un emplacement un jour compris par les Phéniciens puis, des siècles plus tard, aménagé par décision royale et par la vision de son architecte. Porte océane de l’Afrique vers le reste du monde, le port concentre les échanges, draine des populations hétérogènes et attire successivement plusieurs types d’activités: commerce, conserverie, pêche, construction navale...

en 429 continuèrent très probablement cette activité mise en place par l’Empire Carthaginois et le Royaume Maure ainsi que le commerce avec les caravanes: l’île était une base de marins et la plaque tournante des activités de pêche. Les Romains nomment ce site Tamusiga; il continuera plusieurs siècles d’exister, connu sous le nom d’Amogdul, dérivé du nom d’un saint local Sidi Mogdul, patron de la cité et sera mentionné par les géographes «mouillage d’Amogdoul» centre d’un itinéraire commercial caravanier, même s’il n’apparaît sur les cartes maritimes européennes qu’à partir du XIVe s. comme point côtier intéressant pour la navigation.

Le site d’Essaouira sert d’escale aux Phéniciens dès le VIIe av. J.-C. et Juba II, roi de Maurétanie, y développe la fabrication de la pourpre au Ier siècle av. J.-C. La disposition naturelle de la rade, protégée par les îles, construite sur une pointe rocheuse entre Atlantique et dunes, forme un port de petites dimensions mais abordable en toutes saisons. Les Romains, du début de l’ère chrétienne jusqu’à l’invasion des Vandales Le GUIDO

Dom Manuel 1er, roi du Portugal, établit une tête de port commerciale et 8

militaire dès le XVe s. qu’il baptise Mogdoura, transformé par les Espagnols en Mogadour, puis enfin par les Français en Mogador. Il fait bâtir une forteresse en 1506, à l’entrée du port, le Castello Real (Château Royal), pour assurer la protection de la ville mais elle ne résiste pas longtemps aux combattants de la Guerre sainte. Au XVIIe siècle, l’Espagne songe à s’emparer de cette position pour protéger sa route des Indes mais il faudra attendre 1765 pour que naissent véritablement un port important et sa ville. Dès son accession au trône, le sultan Alaouite Sidi Mohammed Ben Abdallah fait de Marrakech sa capitale, décide de fonder lui-même une ville et de faire de ce port une base navale, qui reçoit le nom d’AlSuwaira. La construction de la ville, du port et des fortifications, dans le style des forteresses européennes est confiée à T. Cornut, captif du Maroc, architecte français renommé sous Louis XV, pour ses plans de fortification du Roussillon. Le XVIIIe s. place Essaouira sous les signes de la croissance, du développement, de l’ouverture et de l’équilibre. L’agrandissement, l’embellissement et la modernisation de la cité lui confèrent alors un statut de ville portuaire. La fondation même de cette cité témoigne du contexte historique de l’époque et des relations nouvelles engagées avec l’Europe, période marquée par la conclusion de nombreux traités de commerce et d’amitié avec ces nations. Dans cette perspective d’échanges et d’ouverture, la nouvelle cité est destinée à drainer tout le commerce extérieur du sud du royaume et la majeure partie du trafic avec l’Europe. Le commerce, dès 1757, a été ouvert par le souverain «à la libre concurrence des pays 9

Le GUIDO


histoire

histoire européens». A la même époque, il interdit l’exportation des Noirs, en avance sur les pays d’Europe. Mohammed III oriente le Maroc vers la façade atlantique: il officialise les relations commerciales et enrichit le trésor par les recettes des douanes. La création de la ville comme les traités passés avec les européens sont l’expression la plus nette d’une politique pacifiste. Les conditions nautiques d’Essaouira ne sont guère supérieures à celles des autres ports marocains. Formé par un chenal, le port est assez sûr pour les navires moyens mais il manque de profondeur, s’ensable et manque de sûreté en hiver. Le Sultan choisit pourtant Essaouira : il veut en faire «le point d’arrivée des caravanes sahariennes» et le lieu de rassemblement

facilement surveillée et le budget des douanes mieux alimenté. Au début de l’ouverture du port, 15 bateaux viennent chaque année. En 1780, 12 maisons de commerce y sont établies, rassemblant près d’1 millier d’Européens. En 1798, 60 navires viennent mouiller à Essaouira.

des commerçants européens. Entre 1773 et 1780, il interdit le commerce extérieur à Agadir, Fédala, Larache et favorise Essaouira en y abaissant les droits de douanes de 2%. Le trafic concentré en un seul lieu était mieux contrôlable, la contrebande plus

Port royal, la cité va progressivement assurer le commerce international du pays et devient le «port de Tombouctou». Les caravanes subsahariennes apportaient d’Afrique leurs produits à destination de l’Europe. Deux fois par an, en mai et en août, les ventes ou échanges («le meilleur commerce car le plus sûr», Höst, consul du Danemark à Essaouira, 1781) de marchandises s’effectuent. Durant la première partie du XIXe s., elle connut sa période la plus prospère en assurant près de la moitié des échanges maritimes, faisant d’elle le principal port du Maroc. En 1821, le port est toujours nettement en tête avec plus de 40% du trafic, suivi de Rabat et Salé, de Tétouan et de Tanger où résident désormais les consuls étrangers. Larache et Casablanca ne représentent qu’un dixième du commerce extérieur. Safi, Mazagan, Agadir, sont en pleine décadence. Le 15 août 1844, après avoir bombardé Tanger, la marine française fait canonner la ville et le port d’Essaouira. L’histoire raconte que devant la violence du bombardement une grande partie de la population quitte la ville. Les soldats marocains s’inclinent. Le sultan Moulay Abderrahmane, furieux, fait raser la barbe, en représailles, à un groupe de caïds de l’armée. La seconde moitié du XIXe s. voit le début d’un lent déclin dans les échanges extérieurs. Le commerce se focalise sur

Le GUIDO

10

11

Le GUIDO


histoire

histoire le centre atlantique, à El Jadida. Sous le protectorat de grands ports sont aménagés, tels ceux de Casablanca et d’Agadir. Entre dunes et écume, Essaouira maintenait un équilibre, créait un lien entre les longues pistes caravanières et de grandes routes maritimes. De sa fondation jusqu’au début du XXe s., la cité recevait les caravanes venant de Tombouctou, du Niger, du Sénégal... chargées de laine, cire, peaux de mouton, cuivre brut, amandes, huile d’argan (utilisée en Europe pour le savon), plumes d’autruches, poudre d’or, gomme arabique, ivoire...qu’elle exporte, à travers les navires européens qui y font

Le GUIDO

escale, vers Londres, Marseille, Amsterdam, Lisbonne ou Livourne... De nos jours Essaouira demeure le 3e port sardinier du Maroc. Si la sardine reste majoritaire, le choix est vaste: pageots, merlus, sars, mulets, espadons, soles, dorades, ombrines, requins... Sylvie Brigon

«Quand vous vous promenez sur les remparts de la Skala et que vous regardez la ville, son étonnant mariage avec l’océan, ne tentez pas de forcer l’énigme.» Edmond Amram El-Maleh

12

Situation du port : océan atlantique 31°30’N - 9°47’W L’un des ouvrages les plus spectaculaires est la Porte de la Marine, édifiée en l’an 1184 de l’Hégire (1769), pour relier les quais d’embarquement du port à la ville. Depuis la porte un petit pont conduit à la Sqala du port et aux remparts. Le bastion quadrangulaire qui protège la batterie de la Sqala du port est surmonté d’échauguettes, constructions en saillie prévues pour garder et défendre un angle mort. Il existe au port deux chantiers navals privés qui s’occupent de la construction et de la réparation des bateaux de pêche. La construction des barques ou

13

des chalutiers (de 20 à 25m) s’effectue selon des techniques ancestrales avec du bois de teck ou d’eucalyptus. La flottille de pêche artisanale est très importante au Maroc : les palangriers, barques en bois (5,40m de long, 2m de large et 0,45m de tirant d’eau) sont plus de 20 000 sur toute la côte marocaine. La plupart de ces embarcations sont construites à Essaouira. Elles affrontent les gros rouleaux, la houle de l’Atlantique et possèdent des qualités marines exceptionnelles. Un chan-

Le GUIDO


histoire

histoire

...de mots

Le saviez vous ? tier naval breton en a effectué une réplique, l’idée étant de la reproduire en conservant ses qualités (stabilité, vitesse, solidité, insubmersibilité) mais en les améliorant en la réalisant dans des matériaux modernes (fibre de verre, résine polyester...). Afin de maintenir le poids d’origine, un lest de 100 kg de plomb a été rajouté à la quille. La première de ces barques, « La Mogador », est née à Sidi Ifni, dans le Sud marocain à l’automne 2005. A partir de 1915, un port à barcasses est aménagé. Deux jetées, ouest et est, d’environ 300m de long chacune, ont été construites. Une passe de 40 mètres donne accès à un bassin intérieur qui fut bordé de terre pleins et de magasins. La pêche à la sardine à Essaouira utilise des filets tournants. Les pêcheurs retournent chaque jour au port et, malgré leur excellente connaissance des fonds marins, les filets sont perpétuellement à recoudre.

Le GUIDO

14

B

abuch, signifie escargots en arabe, ainsi quand vous mettez les pieds dans vos pantoufles, chaussons, mules, savates ou babouches, vous rentrez dans votre coquille ! Babouche, pantoufle orientale sans contrefort ni talon, a intégré la langue française courante dans le courant du XVI° siècle. Quelques extraits littéraires. Le mot apparaît en 1542 sous le terme papouch. A. GEUFFROY, Estat de la court du grand Turc éd. 1642 : « par quoy ils n’y entrent point avec leurs souliers mais les laissent à la porte, car ils sont aisés à chausser et deschausser comme nos pantoufles et les appellent Palmach : et ceux qu’ils portent aux champs et tiennent aux pieds comme les nostres, Papouch. » En 1600, Discours de la manière de vivre et cérémonies des Turcs, Liège d’après R. ARVEILLER dans Fr. mod., t.17, p. 12 « les souliers appelés Babucs. »

15

En 1671, Suite des Mémoires du Sr Bernier sur l’empire du Grand Mogol , Paris, 1671, t.2, p.5) « la chaleur oblige icy tout le monde (…) d’aller sans bas, avec de simples babouches ou pantoufles dans les pieds. » En 1813, L’hermite de la chaussée d’Antin, t.4, p.260 – JOUY « En voyant les orientaux, sous un ciel brûlant, chargés de pelisses, de schalls, d’étoffes de toute espèce ; en remarquant leurs pieds qui jouent dans leurs babouches etc…. » En 1857, Le roi des montagnes – p.35 – ABOUT « La jeune athénienne était laide, comme les neuf dixièmes des filles d’Athènes. Elle avait de jolies dents et de beaux cheveux mais c’était tout. Sa taille épaisse semblait mal à l’aise dans un corset de Paris. Ses pieds arrondis en forme de fer à repasser devaient souffrir le supplice : ils étaient faits pour se traîner dans des babouches, et non pour se serrer dans des bottines de Meyer. »

Le GUIDO


balade

L’ILE E

INTERDITE ...

OU PRESQUE

nfin, l’île inaccessible s’offre à nous !

Combien de fois contemplée, si proche et si lointaine, avec, au gré des marées, l’impression de pouvoir la toucher, la sentir, l’aborder ! Combien d’années où, monstre marin échoué, elle semble narguer le port qu’elle protège, toujours coiffée d’une capeline de goélands. Combien de matins où elle paraît à peine, noyée dans son nuage de brume. Combien de soirées à guetter le moment où auréolée du soleil couchant, elle disparaît pour mieux renaître. Combien de jours où l’on maudit ce fameux faucon d’Eléonore qui nous l’interdit ! Nous y voilà enfin ! Avant de pénétrer dans le port miniature, la barque longe l’escarpement rocheux et l’on aperçoit les ruines d’un fortin entouré de créneaux. Le soleil joue à cache-cache entre les rochers. L’étroit chemin que nous gravissons est jonché de vestiges dont les plus anciens remontent au 7° Siècle avant JC. Phéniciens, Grecs, Romains, Espagnols, Portugais, Français, tous l’ont investie et laissé leurs traces. A terre, morceaux de poteries, amphores, assiettes, nous renseignent sur le passé. (Des fouilles archéologiques ont été effectuées de 1950 à 1959). Le GUIDO

16

17

Le GUIDO


balade

balade Sur une plage minuscule en contrebas, nos yeux s’arrêtent sur des fûts de canons rouillés jetés là lors d’un dernier assaut. Dans les rochers, à fleur de mer, les puits qui étaient destinés à la fabrication du GARUM, base de l’alimentation dans l’antiquité. Le Garum est la dernière étape de la décomposition des poissons en saumure, proche sans doute du nuoc-mam vietnamien actuel. Il est récupéré un jus, une «liqueur de poisson». (maquereaux, sardine, thon, anchoix) Presque tous les mets romains étaient accompagnés de Garum, appelé aussi «liquamen», fournissant à la cuisine de l’époque un sel aromatisé. C’était un condiment de luxe très onéreux (beaucoup plus que nos truffes, caviar et autres pistils de safran - il n’y avait que les parfums qui étaient plus chers que le Garum) répandu par les romains dans tout leur empire (mais quelques gouttes suffisaient). Le liquide est filtré avant conditionnement en jarres pour la conserve ou l’exportation. Des inscriptions portent sur la qualité du Garum contenu et la signature du faiseur. (extraits de « le Garum » par Alain Canu). Des restes d’amphores dont certaines auraient servi au transport de cet « or liquide » ou de l’huile ou encore du vin, sont éparpillés sur le site. L’île est couverte d’une végétation dense et rase où s’embrouillent les jambes. Partout, des terriers nous indiquent la présence de lapins sauvages dont les ancêtres ont été importés en 1941.

Le GUIDO

18

Au-dessus de nos têtes les goélands crient leur colère d’être dérangés dans leur domaine. En période de nidification, nous serions presque agressés, mais ce n’est pas le cas et nous continuons à monter vers l’ancienne mosquée, dont le sommet vaillamment atteint, nous offre le spectacle éblouissant et méconnu de la cité blanche et bleue. De l’autre côté, quelques îlots, entourés de bateaux de pêche minuscules qui font une razzia de dorades, loups, saints pierre. En dessous de la mosquée, la prison à ciel ouvert, où venaient croupir toute sorte de renégats jusqu’en 1907. Un bastion toujours flanqué de canons, surplombe l’océan au Sud – ouest de l’île. Entre les créneaux se dessinent les contours du village de Diabat et l’embouchure de l’oued Ksob. La face cachée de l’île est moins escarpée, avec de petites anses blondes et brunes. En remontant vers le nord, fascinés par la mer dansante, nous trouvons d’autres ruines défendant l’entrée du port de Mogador, preuve s’il en est que l’île a toujours été gardienne de la cité. La difficulté du retour dans les broussailles est vite occultée par une vue magique sur les criques profondes et la ville d’Essaouira ! Solange Barault

19

Le GUIDO


balade

D

ans la baie d’Essaouira, l’archipel (seul de ce type le long du littoral atlantique marocain) est éloigné de 800 mètres de l’extrémité de la jetée ouest du port de la ville, et de 1200 mètres de l’embouchure de l’oued Ksob. Il comprend essentiellement une grande île, fragmentée en deux parties très inégales reliées uniquement aux plus importantes basses mers, autour de laquelle la houle a découpé et isolé toute une série d’îlots plus petits. Sur le plan géologique, l’archipel est constitué de sables dunaires biodétritiques à différents stades de consoli-

Le GUIDO

instants

dation. La géomorphologie de l’ïlot du Firaoun est particulièrement remarquable. L’île principale est haute (29 mètres) et montre deux ondulations dunaires paralléles. Ces formations sont surmontées de nebkhas (petites dunes) vives actuelles, fixées par une végétation halophile. L’île principale a été classée « réserve de chasse » dès 1962. Aujourd’hui, l’ensemble de l’archipel est « Réserve biologique permanente » depuis le 7 mai 1980. Sources gouvernementales

20

souiris

La ville change de visage. Ville miroir. Rêve et mer plus infinis encore. Submergée par des avalanches d’eau. La nuit durant le fracas de la mer s’efface sous celui de la pluie. Le matin, un ciel encore accablé par sa charge de colorations grises d’humidité et de lumière jaune. Apparitions du soleil et ondées alternent. Sur le bord des routes des petits lacs éphémères. Troncs d’eucalyptus, reflétés, jumelés. Je déambule. Je respire l’odeur du vent, une odeur trempée d’eau. Seuls les oiseaux occupent le rivage. A l’arrière de la plage, une petite mer insolite. Des parasols de paille, semblables à de petites danseuses immobiles face à l’océan. Le soleil irradie. Murs immaculés. L’océan a charrié une multitude de bois et de carapaces de tortues venus de l’oued. Des vagues aux teintes brunes roulent puis s’écrasent sur la grève ou explosent sur les rochers de l’île. Le vert tendre d’une pelouse inhabituelle intrigue au bout de la plage. Les rues, nappes liquides, sont des piscines rêvées, terrains de jeu improvisés. Les voitures accélèrent, éclaboussent. Les enfants sautent à pieds joints, pataugent, rient. Parfois les adultes aussi. La pluie est un sport. Enjamber, franchir, sauter, avancer en équilibre sur une planche, des cailloux, parpaings ou cartons. Trouver un passage. Chorégraphie spontanée. A chaque grondement de la foudre, les gens se terrent. Sur les souks, parapluies et djellaba-cirés fleurissent. L’orage inquiète. La pluie engendre un état jubilatoire. Un air arabo-andalou s’échappe, se mêle aux rumeurs de la ville. Les averses n’y changent rien. Les sons s’envolent, accompagnent les goélands dans leur danse sans fin. Sylvie Brigon

21

Le GUIDO


reportage

reportage

DES ARTISANS AUX MAINS D’ARGENT Léon l’Africain, au XVIe siècle, indique que seuls les juifs étaient autorisés à travailler les métaux précieux, car pour les Musulmans le fait de vendre des objets d’or ou d’argent plus chers que le prix de leur poids de métal était considéré comme de l’usure, proscrite par l’Islam. L’artisanat des bijoux, citadins et ruraux, s’est particulièrement développé à Essaouira dans la seconde moitié du 18e siècle lors de la création de la ville par le Sultan, qui fit venir

de nombreuses familles juives pour la peupler et y développer le commerce. Marchands et bijoutiers venaient s’approvisionner dans la ville. L’argent y était vendu sous forme de boules ou en poudre. Face aux « mellah » surpeuplés des médinas les Juifs investissent l’Anti-Atlas apportant avec eux traditions, coutumes et savoir faire. La fabrication des bijoux a donc longtemps été au Maroc la spécialité d’artisans de confession juive jusqu’à ce que leurs communautés quittent le Maroc. Ils réalisaient la quasi-totalité des bijoux, produisaient les parures des tribus environnantes, selon des procédés et des formes adoptés par chaque groupe et excellaient dans la décoration des armes. Les bijoux, en or ou en argent, sertis de pierres précieuses ou de perles, sont un complément essentiel du costume. Leur port ainsi que leur agencement sur le corps sont très codifiés. Autrefois, et encore actuellement dans certaines régions, ils permettaient de reconnaître l’origine géographique ou

Le GUIDO

22

tribale de ceux qui les portaient et sont un mode fréquent de thésaurisation. Ils possèdent ordinairement une valeur magique et prophylactique liée à la forme, au symbole et à la matière. Le bijou joue un rôle essentiel dans la vie sociale, essentiellement féminine. On porte les bracelets et les fibules de sa tribu comme un chevalier portait sur son bouclier le blason de sa maison : ils sont les signes d’une appartenance communautaire. Les bijoux citadins, en or ou en argent doré finement ciselés, martelés ajourés, filigranés, rehaussés de pierres ou de perles, rappellent les bijoux de l’Andalousie médiévale. Les bijoux ruraux ou berbères, typiques du sud marocain, aux motifs plus austères mais de formes très variées sont des parures d’argent, parfois de bronze: lourds colliers, bracelets de cheville ou de bras, bagues, fibules, diadèmes, boucles d’oreille, ceintures imposantes. On relève dans la bijouterie berbère la trace d’anciennes traditions méditerranéennes transmises par les caravanes et les comptoirs carthaginois et romains, associées à une influence sub-saharienne. Ces bijoux sont ciselés, niellés ou émaillés et rehaussés par des cabochons, des coquillages, du corail, de l’ambre ou des pièces de monnaie. Les figures géométriques (rectangle, triangle, losange, cercle, croix ou encore zig zag), d’une exceptionnelle pureté de lignes, en constituent les principaux motifs. Ils comportent parfois quelques arabesques et motifs floraux issus de la tradition araboandalouse. Les modèles évoluent dans le temps selon les modes et les inspirations des artisans en rendant toujours un hommage au passé. La femme berbère est la gardienne des traditions : son vêtement est demeuré le simple drapé uniquement agrafé sur la poitrine par des fibules, bijoux utilitaires et protecteurs essentiels. 23

Le GUIDO


reportage

reportage Une valeur symbolique s’attache aux bijoux, dans la forme ou le décor. Il faut se préserver des forces du mal, conjurer le mauvais sort ou se ménager les influences bénéfiques. Deux portebonheur prédominent : la « Khamsa » ou « main protectrice » (elle préserve du mauvais sort qui peut être jeté en étendant la main) et la fibule. Ces deux bijoux peuvent présenter des motifs décoratifs extrêmement divers en fonction des régions, eux-mêmes porte bonheur tels que la salamandre, la tortue, la spirale de la vie, l’arbre de vie ou la croix. De même, la représentation symbolique change en fonction de son origine. A Essaouira la symétrie est de règles dans l’ornementation mais les dessins floraux de l’expression citadine y sont largement exploités : décors d’oiseaux, de serpents ou de crapauds stylisés, arabesques, motifs floraux ou géométriques s’entremêlent harmonieusement. L’art de l’orfèvrerie fait appel à des techniques séculaires. La fabrication restant le plus souvent traditionnelle, c’est près d’une simple forge dans laquelle les braises sont rougies par un petit soufflet, que les bijoux sont travaillés avec art sur une minuscule enclume. Les artisans achètent le métal précieux en plaques.

Le GUIDO

24

Chaque création doit être présentée au service des douanes qui contrôle la qualité des matériaux par des tests chimiques. Les bijoux or et les bijoux argent sont alors poinçonnés. Ces poinçons sont propriété de l’état marocain. Le commerçant s’acquitte d’une taxe en échange de ce service. Toutes les pièces réalisées en or sont frappées d’un poinçon en forme de tête de mulet. Si le poinçon est une tête de gazelle, il s’agit d’un bijou avec une faible teneur en or pur. Les bijoux en argent frappés du poinçon 925 ou d’une tête de vautour sont des bijoux d’importation fabriqués pour la plupart en Inde ou au Niger, comme 90 % des parures. Les bijoux en argent fabriqués au Maroc sont marqués d’un poinçon représentant une tête de vache, de bélier, d’aigle etc., selon son

25

pourcentage d’argent. Un bijou en argent poinçonné avec une tête de bélier a une faible teneur en métal précieux. La quasi-totalité des bijoux en argent fabriqués au Maroc n’a pas de poinçons. Les pièces sont généralement crées par de petits artisans qui ne font pas poinçonner leur travail pour éviter de payer la taxe d’état. En garantie, il est nécessaire alors de demander un test à l’acide. Le métal vil disparaît sous l’effet de l’acide, l’argent reste. Sylvie Brignon

Le GUIDO


histoire

...de rues

E

ntrons dans la médina par la porte dite Bab Sbaa, la porte de la «nouvelle casbah». C’était le centre administratif de la cité; le quartier regroupait entre autres : le cabinet du contrôleur civil d’Essaouira, une poste, la banque d’état, la Caisse municipale, l’hôtel du tourisme, une église anglicane et l’Ecole Universelle Israélite. Il a été construit en 1866 (1287H) par le sultan Moulay Mohamed Ben Abderrahmane. Autrefois, chaque matin, les chargés d’entretien étaient obligés, avant d’ouvrir la porte d’enlever les tas de sable déposés la nuit par les vents. Cette opération de nettoyage durait des heures et des heures et les commerçants, venus d’un peu partout, étaient astreints d’attendre la fin des travaux de balayage.

L

a Rue du Caire ou Derb El casbah El jadida, commencée en 1281 de l’hégire(1860) sa construction fut terminée en 1287(1866). Appelée rue Eugène Etienne pendant le Protectorat, on y trouve aujourd’hui l’Office du Tourisme, Le siège de l’Association Mogador, DAR SOUIRI, et la nouvelle agence de la RAM.

A

gauche, la rue Mohamed Ben Massoud ou Rue de Belgique sous le protectorat. Cet homme était chargé de la surveillance de la porte de l’ancienne casbah ; pour la désigner les gens lui avaient attribué le nom de son gardien.

L

’Avenue OQBA Ibn NAFIAA est restée pour tous le Méchouar, qui signifie le lieu de résidence de toute la cour, des serviteurs, des gardes du Palais Royal, etc. 27

Le GUIDO


histoire

histoire

...de rues

...de rues dépendance. Elle regroupait tous les forgerons (haddad) de la ville. Elle fut rebaptisée Rue Franchet d’Esperey sous le Protectorat qui avait tenté de la transformer en gare routière ; projet rapidement abandonné au vu de l’étroitesse de la voie.

L

A

droite, l’arc de triomphe à trois arcades, couramment appelé Les Trois Portes : le cruel Caïd Anflous y avait fait accrocher des têtes coupées en 1906 !

L

’Avenue de l’ISTIQAL ou Zenkat HADDADA porte le nom reçu à l’in-

Le GUIDO

a véritable Bab Sbaa ou porte du lion garde l’entrée de l’ancienne casbah et de la délicieuse Place Chefchaouen, nom d’une ville du Nord du pays. L’horloge qui la domine a été construite en 1912.

L

a promenade se continue dans la rue El Hajjali , autrefois dite Derb el Cadi car les services du juge notarial y étaient installés. Nous sommes

28

au cœur de l’ancienne casbah ! Le protectorat l’avait transformée en rue de l’Amiral Alibert. Elle nous amène directement à:

L

a Place Moulay Hassan , place de Cheyla sous le protectorat, durant lequel elle abritait une caserne du même nom. Il ne reste rien ou presque de Derb el casbah qdima . C’est le premier quartier construit par CORNUTen 1765 ! Là se tenaient le Palais Royal et son cabinet, le siège de l’état major de l’armée Souiri (ancien tribunal de la paix) le four et le bain réservés au palais…. Seule résiste aux morsures du temps la mosquée Sidi Mohamed Ben Abdellah. Vers 1635, c’est à dire plus d’un siècle avant la construction de la ville, un voyageur Européen aurait visité cet endroit ; il racontait qu’il avait été très bien reçu par les Juifs de la casbah. S’agirait-il d’une casbah bien plus ancienne qui se situerait sous l’actuelle ? Documentation de M. Md OQBA

29

Le GUIDO


cuisine

marocaine

La

chermoula est la préparation de base pour assaisonner la plupart des poissons dans les recettes marocaines, qu’ils soient frits, cuits en tajines avec des légumes ou bien farcis et cuits au four. Elle peut se préparer d’avance et se conserver dans un bocal au réfrigérateur. Ingrédients : 1 gros bouquet de coriandre, sel, 4 gousses d’ail,1/2 verre à thé d’eau, 2 cuillerées à soupe de piment doux, 1/2 cuillerée à café de piment fort (selon goût), 1 cuillerée à soupe de cumin, 2 cuillerées à soupe d’huile d’olives Préparation : Piler la coriandre au mortier avec le sel et l’ail et mélanger dans un plat creux avec le piment doux, le piment fort, le cumin, le jus de citron, l’eau et l’huile d’olives. Choisir une belle pièce, pageot, daurade, loup, selon le nombre de convives. L’entailler légèrement sur le dos et faire

Le GUIDO

mariner dans une partie de la chermoula au moins deux heures. Couper un bon kg de pommes de terre en rondelles, les étaler dans un plat à four, placer le poisson bien mariné sur ce «lit» de pommes de terre. Laver et couper en deux 1kg de tomates, les épépiner, réserver leur jus. Placer les tranches de tomates sur le poisson et tout autour. Ajouter 3 ou 4 poivrons grillés, épluchés, et coupés en deux dans le sens de la longueur. Verser la chermoula restante, le jus de tomate et une louche d’huile sur la préparation. Saupoudrer le tout de persil haché, de sel fin et de poivre. Faire cuire à four modérément chaud, selon le poids. Arroser de temps à autre le poisson de son jus. Lorsque le poisson est presque cuit, verser le jus dans une casserole et laisser réduire jusqu’à l’obtention d’une sauce moelleuse. Servir très chaud, accompagné de la sauce.

30


Hôpital Essaouira Hôpital Marrakech Police Protection civile Gendarmerie royale Mondial assistance

024.475.716 024.448.585 19 15 177 022.442.150

PHARMACIES

Bab Marrakech 024.472.307 De la gare 024.472.750 El Bohaira 024.472.568 El Borj 024.783.438 El Haddada 024.473.714 El Massira 024.475.996 Hamad 024.475.163 La Kasba 024.475.151 La plage 024.785.848 Les Dunes 024.473.003 Najib 024.474.226 Populaire 024.474.474 Quedim 024.476.022 Sidi Mogdoul 024.472.935 Tagharte 024.473.443

BANQUES

Attijariwafa Bank Banque Populaire BMCE CIH Crédit agricole Crédit du Maroc SGBM Wafabank

024.474.805 024.475.216 024.475.905 024.475.224 024.472.703 024.475.819 024.475.201 024.475.664

TRANSPORTS ROUTIERS CTM SUPRATOUR

024.784.764 024.475.317

TRANSPORTS AERIENS Aéroport Essaouira Aéroport Marrakech Air France Alitalia British Airways Iberia Klm Lufthansa Royal Air Maroc Safar Tours (Casa)

METEO

Essaouira Marrakech

ASSOCIATIONS Essaouira Mogador Association de lutte contre le Sida Au coeur de l'amitié

024.476.705 024.447.910 022.294.040 022.314.181 022.229.464 022.279.600 022.203.222 022.312.402 0.9000.0800 0820.03.020 024.784.066 024.430.409

024.475.268 024.476.063 062.495.691

DIVERS

OFFICE DU TOURISME 024.783.522 ALLIANCE FRANCO-MAROCAINE 024.472.593

HOTELS

HOTEL AGADIR HOTEL AL ANDALOUS HOTEL AL JASIRA HOTEL AL MARJANE HOTEL ARGANA HOTEL BAHJA MOGADOR HOTEL BEAU RIVAGE HOTEL CAP SIM

Le GUIDO

Le GUIDO

URGENCES

utiles

024.475.126 024.472.951 024.475.956 024.476.691 024.475.975 024.473.078 024.475.925 024.785.834

HOTEL CENTRAL HOTEL CHAKIB HOTEL CHÂTEAU MOGADOR HOTEL DAR LOUSSIA HOTEL DES ILES HOTEL DES REMPARTS HOTEL DEUX MARS HOTEL EL QDIMA HOTEL EMERAUDE HOTEL GNAOUA HEURE BLEUE PALAIS HOTEL LALLA MIRA HOTEL LE DAUPHIN HOTEL LE MECHOUAR HOTEL LES AMIS HOTEL LES MATINS BLEUS HOTEL MAISON DU SUD HOTEL MAJESTIC HOTEL MELILIA HOTEL PALAIS D’ESSAOUIRA HOTEL RIAD AL MADINA HOTEL RIADMIMOUNA HOTEL RIAD NAKHLA HOTEL RIAD ZAHRA HOTEL RYAD MOGADOR HOTEL SAHARA HOTEL SHAHRAZADE HOTEL SIDI MAGDUL HOTEL SMARA HOTEL SOFITEL HOTEL SOUIRI HOTEL TAFOUKT HOTEL TAFRAOUT HOTEL VILLA MAROC HOTEL VILLA SOLEIL HOTEL YASMINE PALAZZO DESDEMONA VILLA DAMONTE

024.475.291 024.475.291 024.476.900 024.783.756 024.783.636 024.475.110 024.475.122 024.473.858 024.473.494 024.475.234 024.783.434 024.475.046 024.476.732 024.475.828 024.476.188 024.785.363 024.474.141 024.474.909 024.473.264 024.472.387 024.475.907 024.785.753 024.475.230 024.474.822 024.783.555 024.475.292 024.476.436 024.474.847 024.475.655 024.479.000 024.475.339 024.784.504 024.476.276 024.476.147 024.472.092 024.474.440 024.472.227 024.474.732

MAISON D'HOTES

AZZOUZ 7 024.472.850 DAR ACHAY 024.783.543 DAR ADUL 071.520.221 DAR AL BAHAR 024.476.831 DAR BAOUSSALA 024.474.345 DAR EL PACHA 024.473.724 DAR HALIMA 024.476.017 DAR JMEL 024.785.962 DAR KENAVO 061.207.069 DAR LALLA 024.476.744 DAR LIOUBA 024.476.297 DAR MIMOSAS 024.475.934 DAR NAFOURA 024.472.855 DAR NESS 024.476.804 DAR SALSA 024.474.323 JARDIN DES DOUARS 024.476.492 LA CASA DEL MAR 024.475.091 LA MAISON 061.197.374 MAISON DES ARTISTES 062.605.438 MAISON DU CHAMEAU 024.785.952 RIAD AL ARBOUSSAS 024.472.610 RIAD AL KARAM 067.059.684 RIAD AL ZAHIA 024.473.581 RIAD BLEU MOGADOR 024.784.128 RIAD CASA LILA 024.475.545 RIAD DAR LOULEMA 024.475.346 RIAD GYVO 024.475.102 RIAD LE GRAND LARGE 024.476.886 RIAD LES TERRASSES 024.475.114 RIAD LUNETOILE 024.474.689 RIAD MALAIKA 024.473.861

32

RIAD MAROSKO RIAD VILLA BAGDAD RIAD WATIER VILLA QUIETA

RESIDENCES

RESIDENCE DAR CARLO RESIDENCE EL MEHDI RESIDENCE LE KAOUKI VAGUE OCEAN BLEU VENT DES DUNES VILLA SARAH VILLA FLORA

024.475.409 024.472.023 024.476.204 024.785.004 024.783.685 024.475.943 024.783.206 024.472.324 024.475.391 024.472.494 024.473.946

HEBERGEMENTS DIVERS AUBERGE DE LA PLAGE AUBERGE TANGARO CAMPING DES OLIVIERS LE CALME

024.476.600 024.784.784 024.475.500 024.476.196

RESTAURANTS

AL FERDAOUSS 024.473.655 BAB LAACHOUR 024.476.670 BEAU RIVAGE 024.475.925 BELDY 024.476.712 BLUE NOTE 024.785.392 CHALET DE LA PLAGE 024.475.972 CHEZ FRANCOISE 068.164.087 CHEZ MERMOUZ 024.476.485 CHEZ SAM 024.476.238 COTE PLAGE 024.479.000 CREPERIE MOGADOR 024.783.096 DAR AL HOUMA 024.783.387 DAR BABA 024.476.809 DAR LOUBANE 024.476.296 DAR SALTANE 024.475.973 DE LA BAIE 024.474.076 EL KHAIMA 024.476.052 EL MENZAH 024.475.308 EL YAKOUT 024.476.249 ESSALAM 024.475.548 IL GABBIANO 065.024.035 IL MARE 024.476.417 KM 8 066.252.123 LA LICORNE 024.473.626 LA MOUETTE D’ESSAOUIRA 024.474.705 LA PETITE ALGUE 024.784.828 LA PETITE PERLE 024.475.050 LA RENCONTRE 024.476.617 LAAYOUNE 024.474.643 LAWAMA 024.783.630 LE 5 024.784.726 LE COQUILLAGE 024.476.655 LE DAUPHIN 024.476.732 LE PATIO 024.474.166 LE SIROCCO 024.472.396 LE TAROS 024.476.407 LES 3 PORTES 066 646 261 LES ALIZES MOGADOR 024.476.819 LES CHANDELIERS 024.475.827 OCEAN VAGABOND 024.783.934 RAMSESS 024.472.139 RIAD AL BARAKA 024.473.561 VILLA GARANCE 024.475.365 VILLAGE HOTEL MEZIANE 024.475.035 VIVALDI 024.476.813 ZERDA 024.785.642 POUR TOUTE INSERTION, MODIFICATION, OU SUPPRESSION, VEUILLEZ CONTACTER LE:

061 19 95 16

ESSAOUIRA - MEDINA

numéros


sports LES 24 HEURES KARTING D’ESSAOUIRA 27 et 28 Janvier 2006 Pour la huitième édition de cette compétition internationale, les organisateurs avaient judicieusement choisi notre bonne ville d’Essaouira. Hélas, les intempéries de l’hiver, une fois n’est pas coutume, se sont abattues sur la cité, normalement épargnée, durant toute l’épreuve ! Ainsi, sous les regards noyés des officiels, commissaires sportifs et courageux spectateurs, se sont affrontés 28 concurrents qui voulaient malgré tout en découdre ! Alors que dérapages, carambolages et glissades se succédaient sous la pluie, les couleurs de la ville étaient vaillamment défendues par le Team K’S EVENTS composé de cinq « Souiris » et un casablancais. Nullement impressionnés par les professionnels alignés au départ, l’équipe, emmenée par Alain CROZET était à la 2° place au classement général après 5 heures de course ! Par la suite, tactique de course, adresse et régularité les ont maintenus à la quatrième place jusqu’au drapeau final ! Bravo à ce sympathique groupe d’amateurs tout étonnés eux-même de ce score final au grand dam des champions qui avaient fait le déplacement. Parmi eux, Salim Adrioiel était le seul marocain classé à l’arrivée. Nous tenons à souligner les remarquables qualités d’organisation dont ont fait preuve Monsieur Karim BENFELLAH et son équipe, dans des conditions climatiques particulièrement éprouvantes.

Le GUIDO

34



Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.