Magazine L'Ecran Mars 2020

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n°29


Édito

manny CALAvERA Rédacteur en chef

Le mois dernier, c’était le temps des pronos. Oscars, César, faites vos jeux… J’ai joué, j’ai gagné, et pas mal perdu aussi. Petit tour d’horizon de cérémonies qui ont réservé leurs lots de surprises, comme chaque année, et de séquences fortes qui étaient, elles, attendues. Parasite était sur un boulevard de réussite qui était en passe de le consacrer comme le film de 2019, et même au-delà, pour plusieurs raisons. Et c’est chose faite : carton plein pour le film de Bong Joon-Ho qui remporte l’Oscar du meilleur film étranger (dépassant notre frenchie Ladj Ly, comme anticipé), celui du meilleur scénario original, mais qui remporte surtout les statuettes du meilleur réalisateur et du meilleur film, rien que ça. Le combo ultime, qui le fait donc entrer officiellement dans le club très « sélect » des dix films de l’histoire à remporter cette récompense sans être une production américaine (ce qui n’a pas manqué de faire réagir ce cher Donald Trump, toujours en rupture avec l’intelligentsia hollywoodienne). Un choix fort pour un film qui ne parle pas de cinéma, ni d’Hollywood et n’invoque pas de référence directe à ces milieux (ce qui est souvent privilégié par l’académie). Une belle preuve d’ouverture, finalement, alors que je rappelais le mois dernier la tendance américaine aux « remasters » de films produits hors de leurs frontières, dans un élan hautement critiquable de nationalisme culturel. Joaquin Phoenix, conformément aux délibérations des Golden Globes de janvier, remporte quant à lui l’Oscar du meilleur acteur pour Joker. L’emblématique antagoniste de Batman semble être un rôle à « fort potentiel oscarisable », depuis Heath Ledger. Mais finalement, les grands favoris n’ont pas été aussi récompensés que cela était attendu, tous devancés par Parasite : 1917, Once Upon a Time… in Hollywood et Joker repartent presque avec des lots de consolation (deux ou trois statuettes sur leur dizaine de nominations), tandis que le dernier Scorsese, The Irishman, est lui le grand perdant de la soirée. Côté hexagone, on a pas été déçus du voyage non plus. Alors que l’on annonçait une envolée de nominations pour Les Misérables et Portrait de la jeune fille en feu (moi le premier), il s’avère que c’est J’accuse qui a fait grand bruit avec ses douze (!)

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nominations. Suffisamment pour leur voler la vedette ? Pas vraiment, puisque cette année (à l’image des Oscars), les récompenses ont été plutôt bien réparties entre les films en lice : pas plus de quatre lingots pour le plus auréolé, à savoir Les Misérables, qui est consacré meilleur film du public et meilleur film. Une trajectoire remarquable pour ce film signé Ladj Ly, cinéaste engagé dans le désenclavement des banlieues. Une victoire symbolique forte après son prix du Jury à Cannes, d’autant plus forte qu’elle est remportée au sein d’une industrie réputée peu incluante pour les minorités (dont l’essentiel du casting est issu). Pour autant, Ladj Ly se démarque de ses homologues nationaux et internationaux avec son discours mettant l’accent sur le besoin d’unité du pays face au « seul ennemi » : la misère. Mais difficile de ne pas parler de la cérémonie en elle-même, particulièrement tendue à cause de l’affaire Polanski qui n’en finit plus de resurgir dans la sphère publique. La perspective de voir le franco-polonais distingué par l’académie des César a bien entendu relancé les invectives à son égard, ainsi qu’à ceux qui le soutiennent et l’entourent, si bien qu’aucun membre de l’équipe de J’accuse n’était présent à la salle Pleyel ce 28 février. La maîtresse de cérémonie, Florence Foresti, était la première à crever l’abcès, et ce dès son discours d’inauguration, indiquant avec humour que les douze nominations de J’accuse allaient être autant de « problèmes » à gérer pendant la soirée tout en se félicitant que son réalisateur n’était « pas assez grand pour faire de l’ombre au cinéma français ». Au terme de la soirée, l’angoisse de la maîtresse de cérémonie partagée par une partie de l’assistance a muté progressivement vers une colère plus qu’évidente. Si les deux premiers César ramassés par le film au cours de la soirée n’ont pas ému outre mesure (meilleurs costumes – pour Pascaline Chavanne – et meilleure adaptation), le troisième – et pas des moindres –, à savoir celui du meilleur réalisateur pour Roman Polanski lui-même, a fait s’élever des huées d’un public plutôt calme jusque-là, et plusieurs personnalités – notamment l’équipe du Portrait de la jeune fille en feu menée par Adèle Haenel –, ont quitté la salle avec grand fracas. Foresti leur a immédiatement emboîté le pas, abandonnant son rôle d’animatrice et laissant la pauvre Sandrine Kiberlain annoncer l’ultime récompense remportée par Les Misérables au milieu de la confusion. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est une fin de cérémonie dont on se souviendra ! Une soirée qui finit de nous convaincre de la portée de plus en plus politique de ces cérémonies nationales, et qu’il y a plus que jamais des choses qui ne passent pas, ou plus, dans le monde feutré du cinéma occidental.

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le plein de cinéma tous les mardiS soir ! Body Double

BRIAN DE PALMA Mardi 10 Mars, 18h Amphi 1 du Mirail GRATUIT

In My Room

U.KÖHLER Mardi 17 Mars, 18h Amphi 1 du Mirail GRATUIT

Millenium Mambo

HOU HSIAO-HSIEN Mardi 24 Mars, 18h Amphi 1 du Mirail GRATUIT

Santa Sangre

A.JODOROWSKY Mardi 31 Mars, 18h Amphi 1 du Mirail GRATUIT

Infos & évènements sur Facebook @cineclubjeanjaures 4


Sommaire

PRENEZ PLACE 2

. Box-office :

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. Le Ring :

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1917 Par Stella The Witcher Supertramp VS Lilith

. Rétrospective :

Photo couverture : pixabay.com Chef rédacteur : Manny Calavera Maquettiste : Lola Canales Rédacteurs : Chloé Naberac, Supertramp, Listener, Stella, Kinothérapeute, Lilith Correctrice : Adeline Dekockelocre

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. Albert Dupontel Par Kinothérapeute

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De rouille et d’os Par Chloé

. Le couple King, ou comment respecter l’intelligence des spectateurs Par Listener

LA rencontre

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éditorial

. Mathias Théry Co-réalisateur de La Cravate Par Chloé et Dolores

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À NE PAS LouPER

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Critique

BOX-OFFICE

CRITIQuE BOX-oFFICE

© Universal Pictures

1917 De Sam Mendes ( 2020 ) 1917 : Sam Mendes au sommet de son art Cela fait plaisir de voir que des œuvres audacieuses peuvent encore sortir d’Hollywood, si seulement on donne aux réalisateurs suffisamment de place pour laisser libre cours à leur créativité.

le lourd cahier des charges et la quantité de gens impliqués, on a pas beaucoup d’occasions d’exprimer sa sensibilité. C’est tout le contraire avec 1917, qui au-delà de ses prouesses techniques, ses 90 millions de budget et ses 1500 mètres de tranchées creusées pour l’occasion, est sans doute l’œuvre la plus personnelle du réalisateur. Le film est né d’une histoire racontée par son grand père : celle d’un soldat de la Première Guerre Mondiale transportant un message au péril de sa vie...

J’ai fait l’erreur de juger Sam Mendes sur ses deux derniers films, Skyfall et Spectre, deux James Bond solides (surtout le premier) mais qui ne rendent pas vraiment compte du talent du réalisateur. Lorsque l’on travaille pour une immense franchise comme 007, vu

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Le plot de 1917 est extrêmement simple. Contrairement à de nombreux films du genre, il n’a pas la prétention de raconter la guerre d’un point de vue global. Il ne s’agit ici que de deux jeunes soldats et d’une mission d’un jour et d’une nuit au-delà des lignes ennemies. Il n’y a pas d’avant ni d’après, seulement le trajet des deux caporaux Blake et Schofield. Mais quel trajet !

(oscarisé pour le film) et le compositeur Thomas Newman d’exprimer tout leur génie dans des visions magnifiques, quasi fantastiques. La course-poursuite parmi les ruines incendiées d’un village, où les fusées éclairantes découpent des ombres fantomatiques, est ce que j’ai vu de plus beau et audacieux à l’écran en ce début d’année. 1917 est bien plus qu’une mission commando. De façon assez surprenante, le film laisse une grande place à la nature, et c’est un peu comme si Apocalypse Now rencontrait Terrence Malick (en beaucoup plus palpitant). Il semble que plus on s’enfonce dans l’horreur de la guerre, plus la nature est belle. Alors que Blake dérive emporté par le courant, il se retrouve au milieu de corps flottant parmi des pétales de cerisiers. Là aussi, Mendes ne ménage pas un sens de l’onirisme.

Le voyage des deux soldats débute et prend fin aux extrémités d’un très long plan-séquence, qui n’en est techniquement pas un, car quelques raccords sont ingénieusement dissimulés. Si l’on peut s’amuser à les compter au début, on est bien vite pris par l’impressionnante fluidité du film, qui préfère de somptueux mouvements de grues et steadycam à la caméra à l’épaule. Pour certains, le plan-séquence de 1917 n’est qu’une démonstration de force, un gadget qui tue l’émotion du film pour le transformer en un Call of duty des tranchées. Je ne suis absolument pas d’accord : pour moi il fait l’effet d’un lent voyage halluciné. Le plan-séquence, par définition, interdit toute ellipse : au lieu de privilégier les moments d’action sur les temps morts, il nous laisse voir aussi bien les courses effrénées de ses héros que les moments de pure contemplation. On est loin du plan-séquence assez inutile qui ouvrait Skyfall : 1917 s’apparente plutôt à un voyage poétique vers l’enfer. Cette très longue nuit donne la possibilité à Sam Mendes, le directeur photo Roger Deakins

George MacKay (un visage encore peu connu dans le cinéma) tient absolument la distance et génère une grande empathie avec le spectateur. En revanche, la flopée de têtes d’affiches en personnages secondaires (Benedict Cumberbatch, Richard Madden, Colin Firth) n’était pas forcément utile au film, qui n’a pas eu besoin de cela pour décrocher une avalanche de prix amplement mérités. Une excellente surprise, qui montre qu’on peut encore oser faire de beaux films à Hollywood. - Stella -

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Chronique

CHRonique

© FR_tmdb

Le couple King ou comment respecter l'intelligence des spectateurs Tu n’as jamais entendu parler d’eux ? Shame, shame on you ! Robert et Michelle King sont deux showrunners, scénaristes et producteurs de séries américaines. Lesquelles ? The Good Wife, Braindead, The Good Fight et Evil. Si les deux premières ne sont aujourd’hui plus diffusées, les deux autres le sont sur CBS (All Access pour la première) aux US et sur Amazon Prime et TF1 (prochainement) en France.

Wife et son sequel The Good Fight sont certainement le meilleur commentaire de l’actualité sociale, judiciaire et politique des États-Unis. Fines, voire pointues, les deux séries ne peuvent s’apprécier qu’en leur accordant une attention complète. Ce qui, en soi, n’est pas une épreuve, même pour les plus accrocs du double ou triple écran, dans la mesure où l’une des grandes forces des King réside dans leur génie narratif du rythme. Dieu sait que ce n’est pas gagné de créer du twist, des bouleversements, de la

Dans le registre judiciaire, The Good

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dramaturgie, autour d’un sujet et d’un décor potentiellement aussi barbants que la loi américaine. Ils l’ont fait !

cadre formaté de la série judiciaire procédurale. Dans la dernière saison de The Good Fight, nous avons ainsi droit à de véritables courts-métrages animés en plein cœur des épisodes, destinés à nous expliquer tel ou tel concept politique ou judiciaire.

C’est l’un des plaisirs essentiels rarement égalés - que l’on ressent devant The Good Wife et The Good Fight : voir des professionnels, avocats en l’occurrence, incroyablement bons dans ce qu’ils font. Quelque chose comme le plaisir de l’intelligence et de l’admiration. Le tout, bien entendu, restant très fidèle à la complexité réelle du système judiciaire américain. Et les King ont ce talent délicat de rendre compréhensible des absurdités judiciaires improbables, des circonvolutions et barbaries administratives, sans jamais insulter l’intelligence du spectateur.

Le culot des King n’est pas seulement formel, il est aussi politique. Série diablement anti-Trump, The Good Fight met en scène des tentatives de résistance vis-à-vis d’un pouvoir politique dont elle exhibe la bêtise, la viciosité, les bas-fonds les plus impénétrables. Sans jamais se départir de pédagogie dans son écriture ! Et pourtant, ce sont des procedurals ! À savoir, des séries dont chaque épisode peut se suffire à lui-même, pour simplifier, ou encore des séries parfois mal-aimées par certaines sphères critiques qui leur préfèrent

Parfois, il faut toutefois faire l’effort de vulgariser, et à ce petit jeu les King s’amusent et osent sortir du

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© CBS


le tout feuilletonnant. Un préjugé qui suppute que le procedural, trop contraint par sa formule, ne peut jamais être aussi intelligent qu’une série feuilletonnante lambda. Mais c’est aussi là que se situe la réussite des séries de Robert et Michelle King : le couple rend au format télévisuel du procedural ses lettres de noblesse. En sorte d’exercice à contrainte, chaque épisode de The Good Wife, surtout, était la réinvention d’une formule, une variation infiniment ludique, dense et complexe, toujours plus surprenante et enthousiasmante.

malheureusement interrompu faute d’audience, mais c’était une promesse folle de cynisme brûlant et instructif autour de l’actualité politique étatsunienne. Dans un registre un peu différent, leur dernière création, Evil, marque leur entrée complète dans le genre de l’horreur. Malgré un début un peu timide, la série se révèle au cours de sa première saison pour devenir, sans doute, l’une des meilleures nouveautés de l’année. Je n’avais qu’une crainte : ne pas retrouver la patte King. Mais finalement, tout y est ! Evil est une revisite moderne, élégante, sexy, effrayante, de cet univers à la L’Exorciste. Alors oubliez vos préjugés envers TF1 et donnez lui sa chance quand elle sera diffusée !

Avec Braindead, les King se sont orientés vers la comédie politique, la comédie horrifique, la comédie musicale, bref, un mélange détonnant dont eux seuls ont le secret et l’audace. Le résultat est surprenant,

- Listener -

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© FR_TMDB


RING

Critique

LE RING

© Netflix

The Witcher

De Lauren Schmidt Hissrich - 2019 (saison 1) Lilith et Supertramp ont bravé Kikimorrhe, loup-garou et Wyvern pour vous présenter un ring sur la série The Witcher (Lauren Schmidt Hissrich, 2019) adapté de la série littéraire polonaise d’Andrzej Sapkowski. Si Supertramp a joué aux jeux et connaît donc bien l’univers, ce n’est pas le cas de Lilith qui a quelques mots à dire sur ce qu’elle a pensé de l’épopée de Geralt de Riv durant cette première saison.

let's fight ! 11


Lilith : La temporalité de The Witcher est complètement barrée, il faut mille ans avant de comprendre que les personnages ne sont pas dans les mêmes trames. Et mille ans de plus pour comprendre dans quelle temporalité ils sont (il a fallu qu’on me dise quel perso était à quel moment pour que je saisisse à peu près) ; c’est juste mal amené. On finit par comprendre clairement à la fin de la saison, mais pendant les premiers épisodes on rame.

Supertramp : Mais c’est une série, de toute manière on est toujours paumés jusqu’à ce qu’un vieux sage nous explique le scénario ! Et puis, on comprend assez rapidement qui est qui, pas besoin d’atteindre le dernier épisode. Geralt est introduit dès le début et est très bien cerné. Je trouve ça clair, là vraiment tu pousses le bouchon un peu trop loin... Lilith : Une temporalité comme celle-là peut être intéressante dans certaines séries, mais là j’ai l’impression que le scénario était tellement vide et naze qu’ils se sont dit : « Allez, on met tout dans le désordre, ça fera un effet de style ! ». L’histoire des personnages n’est pas assez prenante. C’est mal raconté ! Je me faisais une joie de découvrir une nouvelle série fantasy mais celle-là est insipide. En ce qui concerne les trois personnages principaux, on fait rapidement le tour : Geralt (alias Henry Cavill IRL) est liquide dans cette série, il n’a pas d’émotion, il pourrait être un meuble que ça ne choquerait personne. Yennefer est soit mielleuse, soit pas crédible. Et Ciri, bon c’est une enfant donc on lui laisse le bénéfice du doute. Mais jusque là elle ne m’a absolument pas convaincue. On va être honnêtes deux secondes, aucun des personnages n’est transcendant. 12


Supertramp : Qu’est-ce qu’il te fallait exactement ? Que Geralt fasse des blagues ? Qu’il se tape des grosses barres quand Jaskier lui écrit des chansons ? Que Yennefer soit une jolie fille innocente qui suit le chemin dessiné par l’institution dans laquelle elle est recueillie ? Mais ça vient des jeux ! Et dans les jeux, Geralt, c’est un héros badass et impitoyable qui rigole avec personne ! Ce sont l’histoire, les lieux et les personnages exactement comme on les retrouve dans les trames vidéoludiques. Vraiment, je sais pas ce qu’il te faut… Il y a autant d’adrénaline quand on tue un monstre avec une manette que quand on regarde Henry Cavill le faire !

Lilith : Geralt, j’aimerais bien qu’il ait une autre émotion que celle d’une plante, Yennefer qu’elle soit plus crédible. Quant aux monstres : mais de quels monstres tu parles ? Y en a un au premier épisode et ensuite y en a quasi plus. Juste histoire de nous faire croire qu’on va kiffer, mais on peut toujours se gratter. Je sais pas... ça devait leur coûter trop cher à Netflix.

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Supertramp : Ça va hein ! On est pas dans Man Vs Wild non plus ! Le sorceleur ne passe pas sa vie à combattre des monstres (même si c’est son boulot principal) : il faut laisser la place aux intrigues, aux problèmes et aux relations entre les personnages. Il y aura d’autres saisons pour les combats sans fin, là on explique l’univers de The Witcher et ses personnages. Regarde, ils ont plutôt bien géré l’origine de Yennefer et sa relation amoureuse avec Geralt !

Lilith : Parlons-en de l’histoire d’amour ! Plus cliché, je ne connais pas. La scène de combat où Yennefer et Geralt se rejoignent en courant l’un vers l’autre, s’embrassent et créent une onde de choc - “car leur amour est tellement puissant ! (beurk !)”- a failli me faire mourir de rire tellement c’était ridicule. Déjà que j’étais pas trop dans l’histoire, cette scène a réussi à m’en sortir totalement. Les jeux sont peut-être bien, mais cette série y a rien à en tirer, elle est mauvaise !

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La Rencontre

LA RENCONTRE © L’Écran

RENContre avec Mathias Théry

Co-réalisateur de La Cravate ( 2020 ) Suite à la projection-presse du documentaire La Cravate, nous avons pu obtenir une interview avec le co-réalisateur Mathias Théry. Rencontre avec un cinéaste qui a fait le pari et le choix mûri d’effectuer un tour de force dans la douceur, sans langue de bois, face à un militant d’extrême droite. 15


Est-ce que votre intention était de faire un film militant, politique ou sociologique ?

Nous savions que nous ferions un film forcément politique mais nous ne voulions pas faire un film militant au sens « tract militant ». Nous, on fait du cinéma, et on cherche avec notre démarche à approfondir les questions. Notre objectif était plutôt d’essayer de comprendre la trajectoire d’un jeune et de fournir au spectateur le portrait d’une jeunesse de 2017 qui existe [...] et de proposer une tentative de rencontre, que nous sortions de notre zone de confort [...] On pense que le cinéma, c’est la rencontre d’histoires, de sentiments, d’expériences vécues. Mais je pense que la sociologie, il faut la laisser aux sociologues, le militantisme aux militants, et nous, nous sommes plutôt des cinéastes engagés [...] On a dressé le portrait d’un militant et pas un cadre [...] on ne va pas commencer en lui tapant dessus, en lui disant « Tu es notre ennemi. », on va lui dire « Nous sommes d’accord sur le fait qu’on n’est pas d’accord. Mais nous voulons comprendre. ». C’est ce qu’on lui a toujours dit « Nous voulons comprendre. Et pour ça, il faut qu’on raconte ton histoire le plus justement possible. ». Car quand on l’a rencontré, il avait bien appris ses verbatims du parti, il récitait les choses qu’il fallait réciter. Et nous, en allant du côté de l’intime, on a pu casser cette barrière, et à un moment donné, il était plus touché par le fait qu’on raconte sa vie, qu’on le considère, plutôt que de respecter les ordres du parti. Quelles ont été les conséquences pour Bastien après ce film ?

« Je me demande à quel point ce film va changer ma vie ? ». Voilà la phrase qu’il dit à la fin du film. Il dit que l’expérience de la lecture l’a obligé à se retrouver face à lui-même, concernant certaines de ses postures, particulièrement le racisme [...]. Selon ses mots : « Le film m’a forcé à me regarder en face, et à me demander ce que je faisais, à me demander si j’étais raciste, et si c’était l’idéologie que je voulais vraiment. » Et il a compris que ça n’était pas le rejet de l’autre qui était la solution à ses problèmes. Ensuite, il y a plusieurs enjeux pour lui dans le film : il y a l’enjeu vis à vis du politique [...] il dit que depuis qu’il n’est plus au F.N, qu’il est sorti de l’extrême droite, il dit qu’il est anti-Front National, mais il est toujours chez Florian Philippot, donc je dis… Prudence ! [...] Il y a aussi un enjeu personnel, là je peux reprendre un peu ses mots (Mathias Théry sort une lettre écrite par Bastien, NDLR) : “J’avais besoin avec ce film de pouvoir remettre les pendules à zéro, de pouvoir dire : “j’ai été 16


comme ça, je le regrette”. Je ne peux pas avancer si je n’en parle pas. Même si ça fait peur, je suis assez confiant et je pense que ça apportera du positif. “ [...] Je trouve qu’il y a quelque chose d’humain dans ce qu’il essaye de faire, où je l’accompagne. Bien que je sois très clair avec le fait que sur le plan des idées, il y a des choses qu’il dit que je dénonce et que je combattrai tout du long. Et je pense qu’on peut faire les deux en même temps, ce n’est pas schizophrène de le soutenir sur le plan humain tout en étant en désaccord avec ses idées. Il y a aussi une grande importance accordée à Eric, le supérieur de Bastien. Estce qu’à la base, il y avait une volonté de faire un double portrait avec Eric ou sa présence était-elle au contraire plus parasitante ?

C’est ce qu’on appelle un personnage secondaire. Et les personnages secondaires sont très importants. On les lit toujours en rapport avec le personnage principal. On écrit et on réécrit nos films en fonction de comment les choses se déroulent, parce que quand on tourne un documentaire, il se passe des choses imprévues. [...] Et il y a un moment où on s’était imaginé faire un double portrait, parce qu’il était possible qu’Eric devienne député. S’il était devenu député, je pense qu’on aurait fait plutôt un double portrait, mais on a décidé de le conserver plutôt en personnage secondaire parce qu’on le trouve très intéressant à regarder à côté de Bastien.

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© Lz Cravate


Dans La sociologue et l’ourson, vous faisiez déjà un effet de distanciation avec votre sujet au travers des marionnettes, ici vous faites la même chose avec cette poésie que vous ramenez au cœur du sujet avec la voix off qui lit un texte romanesque…

Dans tous nos films, on essaye de trouver la bonne distance à notre sujet. Parce que dans les films documentaires, la distance entre le filmeur et le filmé fait sens. Dans La sociologue et l’ourson, on a trouvé intéressant d’utiliser le rapport de filiation entre moi et ma mère [...] Ici, il a fallu qu’on arrive à trouver la bonne distance avec Bastien, et trouver un principe qui nous permette de faire varier la distance. C’est à dire que si l’on avait fait du cinéma d’immersion habituel, nous aurions été aveuglés par le théâtre politique qui se jouait devant nous, puisqu’on savait bien qu’on avait une entreprise de communication et qu’il fallait qu’on puisse prendre du recul. Le caractère romanesque du texte et de la voix permet de prendre ce recul. Et la posture de l’écrivain permet de mettre à distance, mais aussi parfois de rentrer dans la tête d’un personnage, d’être dans sa psychologie. De parfois être en empathie, et parfois même en distance glacée, il y a des moments où l’on peut être choqués, complètement effarés par ce que peut faire le personnage. Le roman permet cette variation de distance. Propos recueillis par Chloé & Dolores Retrouvez l’interview complète sur asso-lecran.fr

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© Bethesda


RÉTRO

Critique

CRITIQue

rétroSPECtIvE

© Allociné

De rouille et d'os

Duo de corps extrêmes

En 2012, De rouille et d’os de Jacques Audiard sort au cinéma, trois ans après le multi-césarisé Un prophète (9 prix reçus pour 13 nominations, excusez du peu). Pas simple de frapper un grand coup après une œuvre aussi dure que poignante. Et pourtant, le cinéaste est parvenu à réaliser une autre pépite cinématographique marquant le public et la critique. Jacques Audiard a gardé le titre du recueil de nouvelles duquel il s’inspire : Rust and Bone (2005) de l’écrivain canadien Craig Davidson. À l’image

de l’écriture de ce dernier, l’adaptation et l’univers cinématographiques d’Audiard sont viscéraux, à fleur de peau. De manière générale, les réalisations du cinéaste renferment des êtres écorchés, souvent au bord du précipice. Et dans le choix des castings, les gueules d’acteurs défilent et s’imposent : Vincent Cassel aux côtés d’Emmanuelle Devos dans Sur mes lèvres (2001), Romain Duris et Niels Arestrup en duo père-fils avec De battre mon cœur s’est arrêté (2005), la révélation Tahar Rahim (qui recevra le César du Meilleur Acteur) aux côtés d’Arestrup encore dans Un prophète (2009) et, plus récemment, Joaquin Phoenix

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mérité, voire évident. Plus tard, je l’ai vu interpréter d’autres rôles d’écorchés vifs notamment dans Maryland (2015) d’Alice Winocour et Nevada (2019) de Laure de Clermont-Tonnerre. Quant à Cotillard, le fait qu’elle soit l’un des visages les plus connus du cinéma français n’a rien enlevé à l’authenticité d’une interprétation remarquable. Elle sera sans doute moquée jusqu’à la fin de ses jours pour sa manière de passer l’arme à gauche dans The Dark Knight Rises de Christopher Nolan, mais on ne peut pas lui retirer le fait qu’elle excelle dans des rôles dramatiques. Les personnages secondaires portent eux aussi magnifiquement bien le film avec Corinne Masiero jouant la soeur d’Ali, et le petit Armand Verdure, étonnant, interprétant le fils de ce dernier, qu’on n’a malheureusement plus revu au cinéma à ce jour.

pour Les frères Sisters (2018). Beaucoup de testostérone et de violence, en général, dans l’œuvre d’Audiard. De rouille et d’os en est imprégné également mais avec une délicatesse bien plus grande, qui croît tout le long du film. L’histoire s’implante à Antibes – et il est bon de préciser quand Paris n’est pas pris comme centre du monde dans le cinéma français –, enveloppant les protagonistes de la douceur lumineuse de la côte méditerranéenne. Le film raconte la rencontre entre Ali, joué par Matthias Schoenaerts, un homme pas très bavard, impulsif et semblant être désintéressé de tout excepté quand il s’agit de satisfaire ses besoins primaires, et Stéphanie, jouée par Cotillard, qui est quant à elle plutôt froide, distante et pas si impressionnable. Un violent accident sur son lieu de travail – une prison à cétacés, communément appelée Marineland –, va mettre son corps et son assurance apparente à rude épreuve.

De rouille et d’os, ça sonne comme de l’usure et des corps abîmés, alliant force et faiblesse. Ce film oscille entre brutalité et douceur du début à la fin, jouant sans cesse sur des effets miroirs prémonitoires dans les plans, à travers l’anatomie des personnages et les éléments naturels. Les corps prennent des coups violents dans des combats clandestins, ou se font déchiqueter, amputer, briser. Mais après chaque coup, la caresse et l’étreinte reviennent reconstruire l’être, le consoler, le remodeler, le réparer. Sans glisser vers un esprit mielleux ou trop complaisant, c’est finalement ça que ce film respire : des renaissances après la brutalité de la vie. Chloé Naberac

De rouille et d’os n’est pas le premier film d’Audiard que j’ai vu, mais il est indéniablement mon grand favori. Et le choix des acteurs n’y est pas pour rien évidemment. Matthias Schoenaerts, bluffant de naturel et d’animalité, que j’ai découvert ici, a gardé un côté bestial et une grande partie de la masse musculaire qu’il avait pris pour son rôle précédent dans Bullhead (2011) de Michaël R. Roskam. Il a d’ailleurs reçu le César du Meilleur Espoir Masculin pour son interprétation dans De rouille et d’os, prix amplement

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LGDC

Albert Dupontel

© Renaud Soyer

Le fou autant cynique que tendre 22


Kenavo les bouseux !

extérieur pour retrouver ses parents. Véritable pavé dans la marre cinématographique, Dupontel a, avec ce film, déjà trouvé son style si particulier et manque de peu le César de la meilleure première œuvre.

Avec des apparitions dans plus de quarante films, dont sept qu’il a réalisés, cela fait déjà trente ans que Philippe Guillaume - de son vrai nom - fait partie du paysage cinématographique français ; et dix ans qu’il a une place toute particulière dans l’esprit de votre humble chroniqueur. Car si le personnage de Kyan Khojandi, dans Bref (2011), a passé tout le collège « à faire les répliques de La Cité de la Peur », j’ai moi-même cité, pendant tout le lycée, Bernie (1996) ou Le Créateur (1999) avec mes potes de l’époque.

Tout ce qui fait de lui un cinéaste à part est déjà là : un humour sombre et cynique, et une énergie délirante qui se ressent notamment dans le travail de la caméra. Sans cesse à la recherche de travellings incongrus ou de plans tarabiscotés (comme ce plan magnifique à l’intérieur d’une bouteille de vin se faisant déboucher), il parvient à nous faire ressentir la folie furieuse de ses personnages. En mêlant cela à un rythme de montage qui fait toujours mouche, il nous sert sur un plateau d’argent des situations absurdes et déroutantes. Il crée une atmosphère unique, mariant avec brio le comique visuel et des dialogues irrévérents à l’humour caustique. Il fait également preuve de poésie et de tendresse pour les héros de ses histoires, principalement des marginaux.

Ah ! Je me souviens, « back in the days » (comme disent les jeunes), de mon tout premier visionnage de Bernie et plus particulièrement de cette sensation que j’ai éprouvée lorsqu’a défilé le générique de fin. J’eus l’étrange impression de me réveiller d’un rêve fiévreux tant je trouvais ce film hallucinant. Le premier long-métrage de notre énergumène narre les aventures de Bernie, retrouvé tout bébé dans une poubelle, qui décide, 32 ans plus tard, de quitter son orphelinat et d’affronter le rude monde

Continuant sur cette lancée, il réalise ensuite Le Créateur : l’histoire d’un dramaturge en plein syndrome de la page blanche persuadé que commettre des meurtres est le seul

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moyen pour retrouver l’inspiration. Beaucoup moins trash que le précédent mais tout aussi déjanté et amoral, c’est une petite pépite burlesque et jubilatoire. Tout le monde en prend plein la gueule, des vieux aux animaux en passant par les bretons (et Terry Jones y joue Jésus). Son troisième film, Enfermés dehors (2006), est de loin son film le plus satirique et engagé. Lorsqu’un sdf trouve un uniforme de police, il décide de l’endosser et de rendre lui-même justice. Bien que le film n’ait pas eu beaucoup de succès au box-office, on retrouve des éléments importants du cinéma de Dupontel : par exemple la bienveillance avec laquelle il dépeint le personnage principal qui contraste avec le traitement sardonique des antagonistes. Il met ainsi l’emphase sur la naïveté enfantine de ses héros, procédé que l’on retrouve également dans Bernie. On y trouve aussi - mal dissimulée - une critique de la justice française : un thème également très présent dans 9 mois fermes (2013), film qui lui a valu un César du meilleur scénario.

il essaie ici de transposer sur grand écran le bestseller de Pierre Lemaître décrivant les péripéties d’anciens poilus montant une arnaque aux monuments aux morts. Bien que ce ne soit pas sa propre histoire, Dupontel arrive très bien à se l’approprier et à y calquer certains de ses leitmotiv. Une fois de plus, les oubliés, les négligés, sont au centre de l’œuvre du cinéaste. Leur douce rêverie y est confrontée aux plus bas instincts de l’humanité. L’auteur signe ici une fable romantique et fantasque, avec une mise en scène inventive due notamment aux différents masques du personnage de Péricourt. Le tout est sublimé par une photographie des plus somptueuses. Faute d’être son travail le plus sulfureux, Au Revoir Là-Haut n’en reste pas moins son film le plus beau et le plus abouti. Avec si peu de pages, je ne puis parler de tous ses films mais je vous encourage vivement à y jeter un œil et, si vous préférez le nouveau à l’ancien, son dernier long métrage, Adieu les cons, est prévu pour 2020. Dupontel parviendra t’il à égaler sa dernière réussite ?

Mais malgré les nombreux points communs ou thèmes récurrents de ses films, il a toujours su se renouveler. La preuve en est son dernier tour de force qu’est Au Revoir Là-Haut (2017). Premier travail d’adaptation,

Kinothérapeute

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- Top 5 Du Rédac -

1 - Bernie 2 - Au Revoir Là-Haut 3 - Le Créateur 4 - Le Vilain 5 - 9 Mois Ferme © Image : Rezo Films

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À ne pas louper

à NE PAS LouPER ! - Utopia Tournefeuille -

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13 Rue Saint-Bernard abc-toulouse.fr

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Impasse du Château, Tournefeuille cinemas-utopia.org

Le vendredi 13 mars, à partir de 17h25, l’American Cosmograph organisera une soirée unique autour du beatbox : l’art de faire de la musique uniquement avec sa bouche. Que vous ne soyez pas trop familier avec ou que vous en soyez un féru, si le beatbox vous intéresse de près ou de loin, cette soirée vous est vivement recommandée. Au programme : la projection de deux documentaires sur cet art encore très jeune, suivie d’un showcase avec le Duo Zen’Hit, les actuels champions de France accompagnés d’une pléthore d’invités. où

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24 Rue Montardy american-cosmograph.fr

© IMDB

Le week-end de 6 au 8 mars, le cinéma ABC participera au Kinopolska, le festival dédié au film polonais. En partenariat avec l’Institut Polonais à Paris et le Consulat Général de Pologne à Lyon, l’association Apolina organise, chaque année, ce festival à Toulouse qui permet de faire découvrir l’actualité de la production cinématographique polonaise. Aucun thème n’ayant été sélectionné cette année, la programmation sera très hétérogène et comportera autant des drames que des comédies, en passant par le thriller.

Du 19 février au 24 mars, dans votre cinéma Utopia de Tournefeuille, est organisée une rétrospective Charlie Chaplin. Retrouvez-y les meilleurs films de ce monument du Cinéma avec un grand « C ». Un cinéma cirque vous sera également proposé dimanche 15 mars à 11h30. En première partie, les jeunes amateurs de l’École Nationale des Arts du Cirque de Toulouse se produiront devant vos yeux ébahis. La représentation sera suivie de courts métrages de notre Charlot. Une sympathique occasion de voir ou revoir des classiques intemporels de la meilleure des manières : dans une salle obscure !

© Imdb

- ABC -

- American Cosmograph -

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- Cinéma -

Vivarium (thriller) de Lorcan Finnegan, sortie le 11 mars 2020

Avec : Imogen Poots, Jesse Eisenberg, Jonathan Aris...

Jeune couple à la recherche de leur première maison, Gemma et Tom font la rencontre de Martin : un mystérieux agent immobilier qui leur fera visiter un curieux lotissement. Cependant, ils déchantent vite lorsqu’au moment de partir Martin se volatilise et impossible de retrouver leur chemin, ils sont bloqués dans ce dédale aux maisons toutes identiques. Thriller psychologique et fantastique où la banlieue y est représentée comme un purgatoire anxiogène, Vivarium est un étrange regard posé sur les débuts de la vie à deux.

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- Série -

DEVS (science-fiction, thriller) d’Alex Garland, disponible le 5 mars 2020, Hulu

Première série d’Alex Garland, le cerveau derrière Ex Machina (2014) et Annihilation (2018), Devs raconte l’histoire de Lily Chan, une ingénieure en informatique, qui enquête sur la disparition mystérieuse de son petit ami Sergei. Son investigation va la mener directement à Amaya, entreprise high-tech pour laquelle elle et Sergei travaillent. Garland semble ici en terrain connu, et nous promet des thématiques qu’il s’est déjà appropriées et plus encore. Au programme : humanité dystopique, critique de la technologie et questionnements métaphysiques.

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- Jeu Vidéo -

ori and the will of the whips

(action, aventure/plateformes,) sortie le 11 mars 2020 (Xbox // One // PC)

Suite tant attendue de Ori and the blind forest, qui avait alors unanimement conquis les joueurs à sa sortie en 2015, Ori le petit animal mignon et ses amis sont de retour. Partez de nouveau explorer une forêt magique empreinte de féerie et de poésie, où la nature y est aussi belle que dangereuse. Jeu d’action et d’aventure aux graphismes somptueux, on alterne phases de plateformes aériennes et nerveuses avec de magnifiques moments de contemplation, le tout accompagné d’une musique qui saura sublimer tous les moments calmes comme intenses.

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Les pépites du 7ème art selon nos Rédacteurs Chloé : Divines Houda Benyamina, 2016 Stella : Amanda Mikhaël Hers, 2018 LISTENER : The Good Fight Robert et Michelle King, 2017 - en cours KINothérapeute : Buffet Froid Bertrand Blier, 1979

Supertramp : Detroit : Become Human Quantic Dream, 2018 LILITH : His dark materials Jack Thorne, 2019 Dolores : A Perfect Day Fernando León de Aranoa, 2015

- Kinotherapheute -


- Contacts asso.lecran@gmail.com @lecranut2j

www.asso-lecran.fr

@assolecran


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