n°30
Édito
manny CALAvERA Rédacteur en chef
Maudits, qu’on vous dit ! On est maudits ! Enfin, on commence à se poser sérieusement la question… Il y a trois ans, à l’hiver/printemps 2018, l’université qui nous a vu naître et qui abrite toujours notre association a été traversée par un mouvement de lutte comme elle n’en connaît qu’un par décennie, engageant du même coup un blocage général et une fermeture administrative de l’établissement pour plusieurs mois. Plus de financements, plus de local, plus de mags imprimés, LA GROSSE DÈCHE ! L’année qui a suivi, l’UT2J se relevait à peine de la fracture administrative qu’ont engagé ces six mois de blocage, et la toute nouvelle gouvernance de l’université allait connaître son lot de difficultés et de péripéties, gênant là aussi nos actions et leur financement. Et aujourd’hui...rien de moins qu’une des pires crises sanitaires que la France ait connue depuis plus d’un demi-siècle, avec son confinement et l’assignation à résidence volontaire de tous les membres de l’association pour endiguer le terrrrrible Covid-19 (ça pourrait être le nom du dernier modèle de Terminator...ou du nouveau virus made in Umbrella Corporation – c’est même peut-être le cas ! NOUS SACHONS !). Du coup, vu comme on est lancés, on s’attend l’an prochain à une chute de météorites ou à un holocauste nucléaire, au choix. Mais si on peut avoir un printemps à peu près normal, ça nous va aussi, hein ! Plus sérieusement, les effets de cette épidémie et des mesures prises en conséquence sont palpables à tous les niveaux, et nous dépassent même complètement. L’économie est touchée dans son ensemble, et certains domaines nettement plus que d’autres. L’événementiel, par exemple, trinque sévèrement, et le milieu culturel en est très dépendant : concerts, expos, conférences, festivals... Les annulations sont devenues la norme depuis la mi-mars, et ça ne va pas en s’arrangeant, au gré des décisions gouvernementales face à l’accroissement de l’épidémie. Un des plus prestigieux exemples sera sans nul doute celui du festival de Cannes, « repoussé » à une date ultérieure (vraisemblablement juin/juillet), ce qui est inédit ; par le passé, hormis ses débuts difficiles (notamment l’annulation de la première édition en 1939
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pour cause de Blitzkrieg nazie), il n’y eu que mai 68 pour faire reculer le festival. A l’échelle toulousaine, la convention pop & geek culture POPCON (se déroulant normalement à Labège fin avril) a fait de même. Désolés de ne pouvoir y participer, comme l’an dernier, on se consolera en se disant que ce n’est que partie remise, puisque les organisateurs ont repoussé à septembre les festivités ! En revanche, on ne pourra se réjouir au sujet du festival CinéLatino, l’un des plus importants festivals toulousains (et, le rappelle-t-on chaque année, le plus gros festival de cinéma latinoaméricain d’Europe). Celui-ci a eu le malheur de se faire confiner en bonne et due forme (le lancement était prévu le 20 mars dernier...), et un report semblait extrêmement compliqué. Si la revue Cinéma d’Amérique Latine sera bel et bien diffusée comme elle l’était traditionnellement en marge du festival, la partie purement festivalière en prend un sacré coup, réduisant les jurys à une délibération virtuelle pour départager les films en lice cette année (et annulant en totalité le village du festival ainsi que les projections, on s’en doute). Bref, les « victimes culturelles » du coronavirus sont nombreuses, et nous leur envoyons naturellement toutes les ondes positives que nous pouvons émettre en leur direction, en espérant que leurs projets respectifs pourront s’épanouir à nouveau dans les mois qui arrivent ! Quoi qu’il en soit, du fin fond de votre salon, tout ceci doit vous paraître très secondaire (bien qu’ennuyeux pour les concernés). Après tout, rester enfermés chez soi autant que faire se peut, ça a le don de mettre à mal même les plus patients d’entre nous. Et à l’heure où ces lignes sont écrites, impossible de savoir si le confinement durera au delà du 02 avril (ni s’il sera encore durci par les autorités). Mais, fort heureusement, ce qui nous lie à travers ce magazine est aussi notre planche de salut ! Nous avons la chance d’avoir l’une des passions les plus adaptées à la vie casanière, alors PROFITONS-EN ! Séries à découvrir, films à rattraper, jeux à terminer...les choix ne manquent pas, pour occuper les longues journées claquemurées auxquelles nous sommes soumis. Et si la vie sociale vous manque, rien de tel que quelques parties en ligne avec vos camarades de Toulouse et d’ailleurs pour vous sentir un peu moins seuls...ça changera un peu des apéros (en attendant leur retour...) ! Alors courage à tous, restez en sécurité, restez confinés, soutenons de toutes nos forces les malades et les soignants en n’encourageant pas la prolifération du Covid-19, et dévorez toutes les œuvres que vous pourrez jusqu’à plus soif ! Pour une fois qu’on nous y encourage... !
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Sommaire
PRENEZ PLACE 2
. Box-office :
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. Le Ring :
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Dark waters Par Stella Doom VS Wolfenstein Par Gonzobob & The Watcher
. Rétrospective :
. Don Siegel Par The Watcher
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Mort ou vif Par The Watcher
. Michel Hazanavicius & Berenice Béjo à propos du film Le prince oublié Par Stella & César Noguera Guijarro
Photo couverture : pixabay.com Chef rédacteur : Manny Calavera Maquettiste : Lola Canales Rédacteurs : Supertramp, Stella, César, The Watcher, Gonzobob Correcteur : Antoine Rousselin
LA rencontre
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éditorial
. Mathias Théry Co-réalisateur de La Cravate Par Chloé et Dolores
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À NE PAS LouPER
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Critique
BOX-OFFICE
CRITIQuE BOX-oFFICE
q © Participant & Killer Films
Dark Waters De Todd Haynes ( 2020 ) Dark Waters - Sous le revêtement, l'horreur Dark Waters est un thriller glaçant, en premier lieu parce que les faits qu’il relate sont bien réels. Vous vous souvenez certainement du scandale autour du téflon il y a quelques années, ce revêtement anti-adhésif utilisé notamment pour les poêles. Un des composés de sa synthèse, le C8, a en effet été reconnu cancérigène (et est a priori toujours fabriqué aujourd’hui). Après Carol et Le Musée des Merveilles, Todd Haynes réalise une enquête fleuve
qui retrace les deux décennies de travail de l’avocat Robert Bilott qui ont conduit à ce scandale, et dont les découvertes dépassent largement le secteur des ustensiles de cuisines... Car Dark Waters n’est pas qu’un simple procès finement documenté, c’est un véritable thriller. Pendant 2 heures, on suit Bilott (Mark Ruffalo) s’enfoncer lentement vers l’horreur. Todd Haynes est un réalisateur particulier dans le cinéma américain, à la fois élégant
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et politique. Il y a dans sa mise en scène un certain classicisme qui renvoie aux grands drames hollywoodiens (thèmes musicaux, photo extrêmement soignée, élégants mouvements de caméra), mais celle-ci est toujours au service d’un propos engagé et moderne. Haynes évoque finement l’enquête à différentes échelles, de la plus globale à la plus personnelle. Le film raconte à la fois le terrible mensonge sous-jacent à la société tout entière, le combat d’un avocat seul contre tous, et l’obsession personnelle et maladive de Bilott en dépit de sa santé et de sa famille, notamment de sa femme Sarah (Anne Hathaway). Cette dernière n’est ici pas reléguée dans le rôle décoratif du traditionnel personnage secondaire supportant le héros, elle a la place de s’exprimer et définit son rôle de femme au foyer comme un choix conscient, au détriment de sa propre carrière.
chimiques et finit par mener une lutte acharnée face à l’entreprise DuPont, ennemi implacable, presque invisible. Ce qui impacte le plus dans Dark Waters, c’est son angoisse sous-jacente. Ce que Bilott pensait être un simple champ de fermier contaminé se révélera être un désastre environnemental d’une ampleur terrifiante. L’avocat se jette à corps perdu dans un procès qui le dépasse, et Haynes filme cette face cachée de l’iceberg dans des visions terrifiantes, comme lorsqu’il se retrouve face à des centaines de tombes de vaches, ou qu’il disparaît au milieu d’un empilement sans fin de dossiers. On mesure au cours du film combien la contamination au C8 n’est pas un cas isolé, mais est présente partout, dans les sols, les eaux, dans les foyers américains. C’est lorsque la sphère politique s’immisce dans le quotidien des personnages que le film devient réellement glaçant. Alors que Bilott regarde son jeune fils jouer, il remarque un livre qui parle d’un monstre aux dents pourries, et se rappelle alors de deux enfants qu’il avait un jour croisés à bicyclette, dans la petite ville où son enquête à commencé, et de leur sourire moqueur. Quelque chose dans leurs dents ne paraissait pas normal, et il comprend alors pourquoi. Derrière ces sourires, Haynes filme un des mensonges les plus infâmes dans l’Amérique de ces dernières décennies. Après avoir vu ce film, vous allez passer à la céramique.
Cet équilibre entre politique et intime permet à l’enquête, malgré sa lenteur, d’être toujours passionnante. Notre intérêt est même croissant : Haynes nous happe petit à petit, au grès des révélations, à mesure que l’affaire prend ampleur et gravité. On assiste à un lent basculement, le portrait de la société américaine se craquelle devant nos yeux et les personnages, principaux comme secondaires, se transforment. On a l’impression d’avoir vécu 20 ans aux côtés de Bilott, héros discret mais qui se révèle incroyablement tenace, lui qui est au début du film défenseur des entreprises
- Stella -
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Chronique
CHRonique
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© PRELUDE - PATHE - STUDIOCANAL - TF1 FILMS PRODUCTION - BELGA FILMS PRODUCTIONS - KOROKORO
Michel Hazanavicius et Bérénice Bejo
A propos du film Le Prince Oublié
Début février, on a découvert le dernier film de Michel Hazanavicius, réalisateur qu’on ne présente plus et qui a participé à notre envie de mettre le cinéma au centre de nos vies. Ce film surprenant, aborde un sujet nouveau pour le réalisateur : l’enfance. Un père enthousiaste et inventif (Omar Sy) raconte chaque soir des histoires à sa fille, créant un véritable monde magique aux allures de studio de cinéma où ses acteurs/ personnages rempilent chaque soir pour jouer de nouvelles aventures.
Le film alterne entre monde réel et monde des histoires, le premier servant de source d’inspiration au second. Ainsi le père est aussi le prince et le héros de, sa fille Sofia . Sauf qu’un jour, celle-ci grandit, et le vieux prince est mis au rebut pour un prince plus jeune… Le Prince Oublié raconte, du point de vue du père, ce délicat passage de l’enfance à l’adolescence. Michel Hazanavicius discute avec nous de ce tournant surprenant dans
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sa filmographie en compagnie de Bérénice Béjo, qui tient un des rôles principaux du film :
d’ailleurs les personnages de contes n’ont pas de prénom. Ils sont définis justement par leur fonction.”.
Hazanavicius nous explique que Le Prince Oublié a été pensé avec plusieurs niveaux de lecture : “Les gamins de 8 ans adorent les OSS. Et je ne crois pas qu’il voient la même chose qu’un homme ou une femme de 30 ans ou 50 ou 60. J’aime bien quand il y a plusieurs niveaux de lecture, ou plusieurs ambitions dans un film. Je crois que depuis Pixar on ne peut plus faire de films pour enfants desquels les parents seraient totalement exclus.”
Le jeu des acteurs a participé à brouiller la distinction entre réalisme et conte. Béjo décrit son personnage comme “une petite fée” qui vient “calmer la situation”. Hazanavicius ajoute : “Le fait de faire tout un peu 10% au dessus, en restant très juste, mais en étant un peu dans le code de la comédie romantique, ou de la comédie à l’américaine. C’est cette espèce de réalité augmentée, ou décalée, qui fait que le conte est possible.”
Hazanavicius a composé avec le réel pour créer un univers décalé puisque “le film est construit et raconté comme un conte. Dans les contes les personnages ont une fonction qui est très précise. C’est à dire: vous êtes le roi, le prince, l’idiot, la fée, l’ogre...
Si Hazanavicius a “volé quelques répliques” à ses enfants, ce n’est pas tant sa propre vie qui l’a amené à écrire et réaliser ce film, mais plutôt une volonté de rendre hommage à tous les conteurs, à “ces gens qui dédient leur vie à ce que d’autres
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© L’Ecran
croient à des histoires. C’est quelque chose qui est à la fois hyper futile et en même temps indispensable.” Bérénice Béjo se souvient d’une anecdote touchante à une projection du film : “Il y a un petit gamin, qui avait 11 ans, qui prend la parole et qui dit «oui, je voulais dire que c’était important de retourner à son enfance, c’est important de retourner à ses legos, à ses jouets, à ses dinosaures, et je lance un appel à tous les enfants de la salle, les ados, pour qu’ils retrouvent leur enfance». On vit dans une société où les petits vivent avec la fin du monde en tête. Il faut, nous les adultes, continuer à les faire rêver et leur inventer des histoires pour qu’ils inventent des choses et qu’ils croient que quand tu crois à quelque chose tu peux créer quelque chose, et tu peux changer le monde.” - Stella & Cesar Noguera Guijarro -
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Notre avis On a eu du mal à cerner Le Prince Oublié : on a pas cessé de se demander durant la séance si on avait affaire à un film pour adultes ou un film pour enfants, sans trouver de réponse satisfaisante. Pour ce qui est de l’humour,il fait sourire sans faire éclater de rire, et les gags semblent s’adresser davantage aux enfants qu’aux adultes. Les dialogues et le jeu d’Omar Sy ont pourtant quelque chose d’Oss 117, mais en plus sage. Néanmoins, la double lecture conte/réalité fonctionne plutôt bien, et l’histoire du prince en quête de sa princesse est aussi divertissante que celle du père acceptant de laisser grandir sa fille est touchante. On salue aussi le travail d’animation chez les personnages imaginaires du monde des histoires. Très professionnel, bigarré et réussi, digne d’une place concurrente aux côtés des films américains.
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© L’Ecran
RING
Critique
LE RING
g © Bethesda
DOOM VS WOLFENSTEIN Reich millénaire contre enfer éternel, Big Fucking Gun 9000 contre Sulfateuse, Démon contre Nazi… Pour le ring d’aujourd’hui, nos vétérans hardcore Gonzo “Eatlead” Bob et The “not the head” Watcher vont se défourailler sans recharger sur LES First Person Shooter, que dis-je les Original Gangstas du game, les pères de la fusillade moderne : j’ai nommé les sagas DOOM et Wolfenstein. Alors, qui aura le meilleur killcount ?
A vos marques, prêt, feu à volonté ! 11
The Watcher - Wolfenstein : Dis-moi, jeune freluquet: on t’as jamais dit que c’était mal de voler les concepts des autres ? Un an à peine après que Wolfenstein 3D ait inventé le FPS tu repompes toutes les idées avec juste une bande son plus metal. J’aime pas trop les voleurs et les fils de pute.
Gonzobob - Doom : OK, boomer. Le vol c’est mal je te l’accorde mais en l’occurrence l’élève a dépassé le maître de moult années-lumière ! Doom fait bien plus que rajouter une musique originale qui claque sa mère et est marquée au fer rouge dans l’esprit des gamers de tout âge, il donne ses lettres de noblesse au genre du FPS. Rage pas si ces jeux portent désormais le nom de Doom-like, et non Wolfenstein 3D-like. La formule m’a filé un AVC rien qu’à la prononciation...
The Watcher - Wolfenstein : Ah ah ! Tu me fais rire avec tes lettres de noblesse, t’as surtout ouvert la porte à un régiment de couillonnades infâmes qui avaient rien compris à la musique. Mon Wolfenstein originel a lui permis pendant près de 10 ans à des modders de la première génération de s’amuser avec le jeu de base en permettant de combattre les xénomorphe d’Alien ou en jouant Batman et James Bond. Heureusement qu’en 2001 on sait se réinventer avec Return to Castle Wolfenstein pour avoir un vrai FPS en 3D numérique et pas des tas de pixels qui brûlent la rétine. 12
Gonzobob - Doom : De la part d’un mec tout de pixels vêtu, permets-moi de douter de ta pertinence… Ton vieux jeu claqué est plus connu pour les mods qu’il a engendré que pour lui-même. Nous on avait tout compris et après la sortie de Doom II en 97, on a sorti le moteur du jeu sous licence libre GPL, et certains mods développés par les fans sont ensuite sortis en bonne et due forme au sein de la saga Doom. Je te parle même pas du troisième opus qui en 2004 s’est permis de coloniser le genre du survival horror avec des graphismes et jeux d’éclairage à tomber par terre. Pour te dire je suis resté bloqué 3 mois devant une porte tellement je flippais des saloperies qui se terraient derrière...
The Watcher - Wolfenstein : T’as surtout fait flipper les spectateurs de ton adaptation en film : avoir The Rock et une scène en vue à la première personne suffit pas à être révolutionnaire. Puis, on en parle de ta trame scénaristique ? L’enfer se déchaîne on va tout péter à la tronçonneuse ? Ça me scie. Nous au moins on fait un effort pour proposer une vraie épopée : un soldat seul derrière les lignes ennemies qui doit affronter tout l’appareil Nazi pour sauver la liberté. Et une fois Hitler plié et sa division paranormale exorcisée à la STG 44 on s’endort pas sur nos lauriers et on balance New Order, une dystopie bien dans l’air du temps avec les schleus qu’ont gagné la guerre, pas un remake dopé à la 4k. 13
Gonzobob - Doom : Non mais je rêve, “la trame scénaristique”, est-ce que ça sent pas l’uber-fragilité ? Rien à carrer de ça, qui a besoin d’autre chose que : c’est l’histoire d’un mec qui pète la gueule à des démons avec des gros flingues. Simple, efficace, dans ta face. Tu fais bien de parler du remake (Doom 2016): pas besoin d’imaginer les États-Unis envahis par les nazis comme dans New Colossus, que nenni monsieur. On focus tout sur le gameplay, jouissif et nerveux, afin de sortir la quintessence, l’essence même du FPS : de l’action et du mouvement non stop pendant des heures et des heures à défoncer du monstre toujours plus dégueulasse et retors de la manière la plus flamboyante possible. Et on signe par là même le meilleur Doom-like de l’histoire (en attendant Doom Eternal, sorti récemment). Et il s’appelle, force est de le constater, DOOM !
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La Rencontre
LA RENCONTRE © MUBI
RENContre avec Song Won-geun-I
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Realisateur de My name is Kim Bok Donk
Le documentaire se nomme My name is Kim Bok Donk et traite de l’histoire tragique de coréennes réduites en esclaves sexuelles par les soldats japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Elles sont plus connues sous le nom de «femmes de réconfort». Face au silence des gouvernements, une victime s’élève pour faire valoir la dignité de ces femmes : Kim Bok Dong. Merci à Song Won-geun-I et au Centre Culturel de Bruxelles pour le temps qu’ils nous ont accordé en marge du Festival du Film Coréen de Bruxelles, et pour la traduction pendant l’interview.
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Ma première question porte sur le choix de faire un documentaire et pas de passer par le détour de la fiction ?
Je suis déjà journaliste, producteur et réalisateur pour les téléfilms. Je suis habitué aux documentaires de 40 à 50 minutes mais justement c’était la première fois que je faisais un film bien long de 1h40. C’était la prolongation de ce que je faisais, donc je connaissais déjà bien. Mais par contre si vous me demandez pourquoi j’ai choisi le documentaire, déjà c’est à cause de ça, je le faisais déjà, mais par contre, je pense que le documentaire a une certaine puissance parce que c’est quelque chose qui a pour base le réel (...) Par rapport au format du documentaire, est ce que vous avez des influences particulières dans la façon d’aborder les sujets ? Par d’autres documentaristes ou d’autres journalistes ?
Je dirais que visuellement, il n’y a pas vraiment de nom à citer mais par contre, au niveau des ouvrages écrits il y a beaucoup de références. En effet il y a des livres, une série de romans historiques et des écrivains japonais. Dans un roman, il y avait une description vraiment détaillée à propos des esclaves sexuelles, ces femmes qui sont amenées au Japon par un mensonge: celui de pouvoir devenir ouvrière pour fabriquer des uniformes de soldats. Mais en effet elles ont été exploitées comme esclaves sexuelles. Il y avait beaucoup de détails, ça m’a inspiré pour comprendre ce qu’il s’est passé, et à ce moment là j’ai pu connaitre Kim Bok Dong ; la proposition de faire ce document m’est arrivée à ce moment là. C’était un peu comme le destin. J’ai essayé de concentrer, de poursuivre la démarche, la vie qu’elle a menée. On voit dans le documentaire beaucoup de scènes qui touchent à l’intime, au quotidien. Est ce que c’était important de contre-balancer la grande Histoire dont elle fait partie avec ces scènes-là, plus ordinaires ?
C’est un film qui parle d’une grande histoire très importante mais si je montre uniquement ce que Kim Bok Dong a fait dans sa vie, ça nous semble un peu trop puissant et on va la considérer comme étant bien éloignée de nous. On pourra peut-être objectivement la regarder, mais par contre on ne pourra pas vraiment avoir de l’empathie pour elle : par exemple, ces dames qui sont dans le film, elles sont aussi humaines, elles sont vraiment comme nous, elles jurent, elles s’énervent et des 16
fois elles plaisantent. (...) Donc je voulais parler de ce sujet mais je ne voulais pas en parler comme des «grands hommes». (...) J’ai eu beaucoup d’images d’archives, mais je ne voulais pas en mettre trop. Parce que de toute façon si on parle trop de son passé, je crois que c’est un peu comme une invention. (...) Il y avait certaines séquences quotidiennes (comme celle où elle se lave les mains à 93 ans) qui sont des choses très banales ; la raison pour laquelle j’ai mis ces images, c’était plutôt pour faire un portrait personnel. Même si elle continue cette bataille qui n’est pas conclue du tout, elle demeure quand même une dame âgée profondément humaine. Je voulais montrer ce côté-là du personnage. Le film est assez intransigeant avec le gouvernement japonais. Ils sont là, sans être là dans le film. Est ce que vous avez eu l’opportunité ou l’envie d’intégrer ce point de vue-là de l’histoire ?
Les attitudes et aussi les décisions de la part des gouvernements japonais et coréen étaient déjà bien claires (ils ont passé un accord financier, au mépris des victimes, ndlr). En tant que journaliste je devais approfondir ce sujet-là. J’étais réalisateur de documentaire et je voulais montrer le portrait et la vie de cette dame. Il y avait déjà la démarche historique à propos de ce sujet-là entre les deux pays. Plutôt je voulais montrer à chaque moment important avec les décisions des deux gouvernements, je voulais montrer où cette dame se situait. (...)
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© IMDB
Est-ce qu’il y a des victimes qui ont vu votre film ?
Vous vous souvenez de la dernière séquence? Alors que l’amie de Kim a vécu avec elle, elle explique qu’elle sait qu’elle était avec elle mais qu’elle n’en a aucuns souvenirs. L’état de santé des victimes, c’est comme ça. J’ai essayé d’interviewer l’amie de Kim Bok Dong plusieurs fois, mais elle ne se souvient de rien et c’est vraiment regrettable. C’était triste de ne pas pouvoir montrer cette mémoire. Une dernière question, est ce que vous auriez un reportage ou un documentaire que vous aimeriez conseiller à nos lecteurs ?
(...) Le titre de ce film c’est La Confession, mais en anglais Spy Nation. Si je parle un peu de l’histoire, ça raconte comment le gouvernement a essayé de fabriquer et d’inventer des espions. Ils ont forcé des personnes à confesser qu’ils étaient des espions, alors qu’ils n’en étaient pas. Ça pourra vous aider à mieux comprendre pourquoi ce genre de problème, les esclaves sexuelles, n’est jamais résolu. Les autorités asiatiques sont un peu trop obsédées et têtues par l’idée de garder leur puissance. C’est pour ça qu’il n’y a pas de réconciliation ou de compréhension entre ces pays. Le film date de 2016. (...) Votre prénom me fait penser à autre chose : (ndlr : le prénom Marine) j’ai intentionnellement mis beaucoup de séquences de la vague, de la mer, parce que déjà Kim Bok Dong c’est une dame qui a vécu à Busan, qui est un peu comme Nice, à côté de la plage, de la mer, qui est des fois sauvage, des fois très douce. Et quand elle a été amenée au Japon comme esclave sexuelle, elle a aussi vécu juste à côté de la mer. Quand elle est revenue à Busan, c’était à nouveau une ville de la mer. Et dans le film et dans la vie réelle, elle a répété plusieurs fois qu’elle avait envie de revoir la mer, qu’elle lui manquait. Même quand elle était vraiment malade, elle voulait voir de nouveau la mer du quartier où elle a grandi. La vague et la mer c’était une sorte de consolation pour elle quand il y avait beaucoup de conflits, d’inquiétude. En montrant la vague sauvage et douce, je montrais aussi son état intérieur. Propos recueillis par Doc Aeryn & The Watcher Retrouvez l’interview complète sur asso-lecran.fr
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RÉTRO
Critique
CRITIQue
rétroSPECtIvE
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© TriStar Pictures
MORT OU VIF Le tort d’’ ‘avoir raison processus créatif) dans le film Mort ou vif, un western hommage à la trilogie du dollar de Sergio Leone. C’est ainsi qu’elle peut imposer des noms inconnus : à la réalisation Sam Raimi dont elle est fan depuis Evil Dead 2 en 87 ainsi que Léonardo Dicaprio, 21 ans, et Russel Crowe, 31 ans, dans son premier film américain. Le flair de la superstar ne portera malheureusement pas ses fruits puisque le film fera un bide
En 1995, Sharon Stone est au pinacle de sa carrière : la première moitié des années 90 lui ont en effet permis d’exploser sous la direction de Paul Verhoeven dans Total Recall en 90 et surtout Basic Instinct en 92. Alors qu’elle se prépare à tourner avec Scorsese le meilleur de sa carrière dans Casino, la Tristar lui propose le premier rôle et le poste de productrice (ce qui lui donne un contrôle dans le 19
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(à peine 18 millions de $ de recette pour un budget de 34 millions). Retour sur un pari peu risqué qui méritait mieux.
fils de d’Herod le “Kid” et un de ses anciens associés, Cort (Russell Crowe) qui s’est reconverti en pasteur, semblent bien prêts à le vaincre.
Toute la ville de Redemption vit sous le joug mortel de Hérod (Gene Hackman), un hors-la-loi psychopathe, depuis que celui-ci a assassiné le shérif 20 ans plus tôt. Afin de s’assurer que personne ne tentera de le renverser, il organise tous les ans un concours de duel au cours duquel toutes les fines gâchettes des environs s’affrontent pour un premier prix de 123 000 $.Tournoi qu’il gagne toujours et dans lequel s’auto-éliminent toutes les menaces futures. Mais cette année, une mystérieuse “Lady” (Sharon Stone), le propre
Écrit par Simon Moore (qui écrira plus tard le script de Traffic (2000)), le scénario sera retouché par le débutant Joss Whedon (encore un talent en devenir) afin de le rendre plus “américain”. C’est pourtant comme un western spaghetti que Raimi tournera le film, abusant jusqu’à la nausée des zooms sur les visages, les yeux et les plans ceinture lors des duels. C’est d’ailleurs l’un des points faibles du films puisque l’on sent Raimi plus préoccupé à reproduire des effets correctement qu’à s’emparer de son
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matériel et être inventif comme il le fût sur Darkman ou les Evil Dead. Il reconnaîtra très honnêtement plus tard avoir été “incapable de s’adapter au contenu”. La musique d’Alan Silvestri souffre de cette division avec un score sympathique mais fade.
d’autant plus qu’elle ne se soit pas attardée dans ce registre. Il faut revoir ce film aujourd’hui, détaché du contexte cinématographique de son temps : un énième western produit durant la décennie 90 avec entre autres Impitoyable, Wyatt Earp, Maverick ou Danse avec les loups, une image traditionnellement hypersexualisée de Sharon Stone dans les rôles qu’elle incarne (ce qui n’est pas le cas ici) et très peu de noms connus (qui sont aujourd’hui des incontournables). Ceci pour se rendre compte que, s’il n’est pas un chef d’oeuvre ignoré, Mort ou vif est un divertissement très agréable qui réussit la plupart de ses objectifs et montre déjà le surplus de charisme et de talent de ses second rôles qui deviendront les rois du monde peu après. Un pur produit pour vidéo club ou streaming qui vaut le détour.
Hormis Gene Hackman qui reproduit à l’identique sa partition d’Impitoyable en salopard violent et moralisateur, l’intégralité du casting est dans un état de grâce très satisfaisant pour l’amateur d’acting à commencer par les jeunes qui montrent déjà des intonations, tics de jeux et postures que l’on appréciera tout au long de leurs carrières (Dicaprio joue son “Kid” comme il jouera John Candy dans Django, la maturité en plus). Avec des seconds rôles ultra expérimentés (Tobin Bell, Lance Henriksen, Keith David, Pat Hingle, Gary Sinise, Mark Boone Jr… c’est la foire à “Mais si j’ai déjà vu ce type dans Machin”), on ne perd jamais de temps en scène inutile. Sharon Stone est méga badass dans son rôle et hormis une scène d’amour mal amenée (on sent la différence d’écriture entre Moore qui veut en faire un pendant féminin de Clint Eastwood ou Charles Bronson et Whedon qui cherchent à l’humaniser), elle est ultra convaincante et l’on regrette
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LGDC
Don siegel
Š Renaud Soyer
Un artiste trop tranquille 22
Les remerciements en fin de générique et les easter eggs sont souvent révélateurs de l’état d’esprit du réalisateur lors du tournage. Clint Eastwood dans L’Homme des hautes plaines (1973) et dans son chef-d’œuvre Impitoyable (1992) rend hommage à ses deux “pères” artistiques : Sergio Leone et Don Siegel. Si le premier n’est plus à présenter, il ne faut néanmoins pas diminuer l’apport et l’impact du second sur la star mais aussi sur le cinéma en général.
Avec une cinquantaine de films, épisodes de séries et téléfilms réalisés pour les Majors, Don Siegel marque durablement le monde audiovisuel par sa capacité à tenir des budgets restreints, à respecter ses délais de tournage et à privilégier les décors naturels aux studios, un trait de caractère que l’on retrouve chez Eastwood qui sera son meilleur élève et sa plus grande réussite : c’est lui qui le récupère après la parenthèse Leone pour Un Shérif à New-York (1968), comédie d’action où un shérif de l’Arizona aux méthodes dignes du Far West est envoyé à New York pour récupérer un détenu. Suivront Sierra Torride (1970) avec Shirley MacLaine, bonne comédie western proche des Italiens, puis Les Proies (1971), sublime thriller en huis clos durant la guerre de Sécession, le cultissime Inspecteur Harry la même année et pour finir l’excellent L’Évadé d’Alcatraz (1979) d’après l’histoire vraie du seul homme à s’être échappé de la sinistre prison. Tous participeront à l’iconisation de Clint et c’est sous les conseils avisés de Don qu’il se lancera dans la réalisation avec Un Frisson dans la nuit (1971) où Siegel fait un caméo.
Donald “Don” Siegel est né le 25 septembre 1912 à Chicago, une ville alors peu réputée pour sa quiétude. Après un court passage au Beaux-Arts de Paris, il commence sa carrière cinématographique à 23 ans par des petits boulots à la Warner Bros. Il y effectuera notamment plus d’une centaines de montages dont celui de Casablanca en 1942, avant de réaliser deux courts métrages qui lanceront véritablement sa carrière. Ils obtiendront l’oscar du meilleur court métrage de fiction et celui du meilleur court métrage documentaire en 1946.
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Mais résumer la carrière de Siegel par l’éclosion de la star Clint Eastwood serait une erreur de débutant. C’est justement hors de leurs collaborations que l’on trouve les meilleures pépites du cinéma américain. A commencer par L’invasion des profanateurs de Sépulture (1956), traduction foireuse de Body Snatchers où les habitants d’un village sont peu à peu remplacés par des extraterrestres sans âmes, parabole du MacCarthysme qui aura droit à trois remakes. On se jettera également sur A bout Portant (1964), un maître étalon du film noir sur des tueurs à gages, Police sur la ville (1968), proto Inspecteur Harry qui aura droit à une suite en série télé; Le Dernier des Géants (1976) où John Wayne signe son testament cinématographique dans le rôle d’un cow-boy légende de l’ouest atteint d’un cancer (l’acteur étant lui-même en phase terminale d’un cancer du poumon) et surtout on s’extasiera sur Tuez Charley Varrick (1973), film de braquage et polar exceptionnel qui contient tout ce qu’il y avait de bon dans le cinéma américain de l’époque. Sans aucune tête d’affiche (Eastwood ayant
refusé le rôle titre, Siegel se replia sur l’acteur de comédie Walter Matthau), Siegel livre ici un film nerveux, avec des rebondissements bien amenés et un rythme trépidant qui laisse le spectateur à bout de souffle encore aujourd’hui. Tous ces films ont en commun un sens de l’économie qui permet à la technique de briller et de rendre les scènes d’actions plus percutantes, à la manière d’un de ses plus fameux héritiers, John Carpenter dont je n’aurai de cesse de vanter les qualités d’économie et d’efficacité en ces temps de surenchères Marvelo-Disneyenne. - The Watcher -
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- Top 5 Du Rédac -
1 - Tuez Charley Varrick 2 - Les Proies 3 - L’Évadé d’Alcatraz 4 - Le Dernier des Géants 5 - L’Invasion des Profanateurs de Sépulture © Image : Allociné
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À ne pas louper
à NE PAS LouPER ! Spécial confinement
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mk2.com/festival-amaison
Pour ne pas perdre le travail accompli pendant un an, le festival OJOLOCO de Grenoble vous propose un «festival en ligne», avec les films majeurs de la programmation accessible en VOD sur leur site Internet. Le principe est simple : 1 jour = 1 film ou événement, en attendant de retrouver le plaisir des salles obscures !
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A la maison
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Pendant le confinement, mk2 et le magazine TROISCOULEURS vous proposent une sélection du meilleur de la culture, accessible depuis chez vous, pour toute la famille pendant le confinement et la crise du coronavirus. Films, podcasts, livres, ateliers à faire avec vos enfants... Rendez-vous chaque jour sur le site internet du magazine pour découvrir ces nombreuses recommandations culturelles.
Une plateforme de streaming 100% dédiée au cinéma de genre débarque en France. Pour 5€ par mois, Shadowz propose une sélection de films d’horreur, de SF et des thrillers, du classique au cinéma indépendant. Le catalogue est mis à jour tous les mois, avec la promesse alléchante de se faire le relai des festivals comme le BIFF ou Gerardmer pour nous dégoter des pépites introuvables. Et bien sûr la première semaine d’essai est gratuite ! De quoi poncer leur catalogue pendant le confinement...
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- Cinéma -
Souvenir de Marnie (drame, animation) de Hiromasa Yonebayashi, sortie le 1er avril, Netflix
Avec : IKasumi Arimura, Sara Takatsuki, Nanako Matsushima
Netflix continue d’approvisionner son catalogue des classiques Ghibli et ça tombe bien car Souvenirs de Marnie est la bulle d’air dont nous avions besoin en cette période. Anna, jeune fille solitaire, vit en ville avec ses parents adoptifs. Un été, elle est envoyée dans un petit village au nord d’Hokkaïdo. Dans une vieille demeure inhabitée, au coeur des marais, elle va se lier d’amitié avec l’étrange Marnie… Une animation superbe au service d’un récit émouvant et inspirant !
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- Série -
La casa de papel - saison 4 (drame) d’Álex Pina, disponible le 3 mars 2020, Netflix
C’est l’occasion ou jamais de se plonger dans la série déjà culte qui a remis Bella Ciao au goût du jour. Huit voleurs font une prise d’otages dans la Maison royale de la Monnaie d’Espagne, tandis qu’un génie du crime manipule la police pour mettre son plan à exécution. Saluée à juste titre par la critique, cette fiction est avant tout politique, un hymne au courage et à la nécessité de penser par soi-même.
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- Jeu Vidéo -
Final Fantasy VII (JRPG) sortie le 7 avril (PS4)
Les pépites du 7ème art selon nos Rédacteurs
Stella : Le Musée des Merveilles Todd Haynes, 2017 Cesar Noguera GUIJARRO : The Artist Michel Hazanavicius, 2011 Dolores : En Guerre Stéphane Brizé, 2018 The Watcher : Trop Belle pour toi Bertrand Blier, 1989
Doc aeryn : My Name is Kim Bok Dong Song Won-geun-I, 2019
Après les grosses sorties d’Animal Crossing et de Doom Eternal, que se mettre sous la dent en avril ? La réponse est signée Square-Enix avec le remake de Final Fantasy VII, dont les trailers laissent déjà voir la beauté graphique. L’occasion de (re)découvrir ce classique du J-RPG et de partir avec Cloud, un ancien soldat ayant rejoint le groupe écoterroriste Avalanche, affronter Sephiroth pour préserver la planète. - Dolores -
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