Magazine Le Clap n°175

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magazine n˚ 175 · novembre et décembre 2012 GRATUIT

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LA NOUVELLE COMÉDIE DE

ENTRE VUES

MATTHIEU DELAPORTE ET ALEXANDRE DE LA PATELLIÈRE AVEC PATRICK BRUEL ET CHARLES BERLING

Claude LELOUCH Le cinéma vu par...

Bernard ÉMOND

Tout ce que tu possèdes

Annie MILLER

Thérèse Desqueyroux

Rétrospective

45 phrases brèves sur le cinéma

VALEUR SÛRE DE ROUILLE ET D’OS

39

nouveautés à l’affiche

CLOUD ATLAS • L’ENFANT D’EN HAUT • LE HOBBIT : UN VOYAGE INATTENDU



Mot de la

N° 175

rédaction Cinéma lumière

Vous avez entre les mains le numéro 175 du Magazine Le Clap. Toujours produit dans l’effervescence par une équipe passionnée, votre magazine de cinéma a renouvelé son contenu et s’est refait une beauté! Nous profitons de ce numéro anniversaire pour vous offrir 45 phrases brèves sur le cinéma recueillies par Serge Pallascio auprès des grands acteurs de la scène culturelle.

Place au cinéma Pour fuir la grisaille de novembre et décembre, quoi de mieux que de s’engouffrer dans une salle de cinéma? Et l’offre est particulièrement alléchante cette année... Voyez par vous-mêmes.

LE PRÉNOM À cet être chéri qui débarque dans notre vie, on veut donner le prénom parfait. Du grand-père à la vedette, toutes les références sont utiles pour le dénicher. On consultera pour se rassurer. La décision est difficile à prendre puisqu’il est impossible de consulter le principal intéressé. Faites-vous plaisir et venez voir la comédie la plus grinçante de l’année.

TOUT CE QUE TU POSSÈDES

Parmi toute notre sélection automnale, voici notre préféré. Cette remarquable adaptation d’un recueil de nouvelles de l’écrivain canadien Craig Davidson, Rust and Bone, donne lieu à des performances d’acteurs tout simplement sidérantes. On en ressort ému, bien sûr, mais réjoui. Malgré son côté sombre, ce film est immensément lumineux.

Lions de Cannes 2012 : les rois de la pub Venez célébrer la créativité des maîtres de la pub avec le grand cru 2012 des meilleures publicités primées à Cannes. À l’affiche du 7 au 20 décembre. En exclusivité au Clap!

Le cadeau parfait Trop grand! Allergique! J’en ai déjà un! Évitez ce genre de commentaire. Nous avons des cartescadeaux à différents prix, mais qui donnent toutes accès à l’essentiel : le CINÉMA.

Bon cinéma! (M.A.)

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Bernard Émond nous a habitués à des œuvres philosophiques d’une grande profondeur. Il explore ici les zones abyssales du legs matériel et spirituel. Édifiant.

DE ROUILLE ET D’OS

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Sommaire

n° 175

Chroniques Ciné-psy • Le Prénom

valeur sûre

6 Entrevue • Bernard Émond

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De rouille et d’os DE ROUILLE ET D’OS, un film magnifique, raconte l’histoire d’Ali, un jeune père qui se retrouve du jour au lendemain avec la garde de Sam, son fils de cinq ans. Au bout d’un périple qui les conduit à Antibes chez sa sœur, ils s’installent dans son logis. Puis, Ali fera plusieurs rencontres décisives, dont celle de Stéphanie. Le film montre à quel point cette rencontre modulera le destin de deux âmes éprouvées par la vie. À couper le souffle! (C.G.)

Dans ce numéro

Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

05 En couverture · Le Prénom 28 Info-ciné 30 Nos versions originales 35 Documentaires 45 Films pour enfants 50 Mots croisées 52 Liste des sorties en novembre et décembre 54 Index 55 L’Abonne-Clap

14 ENTREVUE • Annie Miller

21 Arts de la scène

23 RÉTROSPECTIVE • 45 phrases brèves sur le cinéma

37 Le cinéma vu par... • Claude Lelouch

41 Livres

Solution mots croisés de la page 50 Horizontalement

1.INCHALLAH 2.FFC 3.ALMODOVAR 4.UM 5.ROM 6.ROE • ET • PIE 7.INTIMIDATION 8.SA 9.OZ • HANNIBAL 11.DW • RA • POLISSE 12.ER 13.MS •CAMION • SS

Verticalement A.MARIGOLD B.PF • ON • WEA C.CLUZET E.SAMSARA F.NALA • IAN • BA G.TED H.TAXI I.ALDA J.ALIEN K.LIVERPOOL L.OIN • KS M.ROME • EES

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48 clap.ca


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LE PRÉNOM

(F. Gaffez, Positif)

France · Belgique

Bande-annonce

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Synopsis : Vincent, homme dans la quarantaine, attend un bébé pour la toute première fois. À l’occasion d’un souper chez sa sœur Élisabeth et son beau-frère Pierre, il retrouve Claude, un vieil ami d’enfance. En attendant l’arrivée d’Anna, sa jeune épouse retardataire, Vincent se verra interrogé sur sa future paternité. Tout va à merveille jusqu’au moment où l’on demande à Vincent s’il a déjà choisi un prénom pour l’enfant en devenir. Sa réponse plonge le groupe dans le chaos. Notes : Nous l’avons tous vécu, un jour ou l’autre, avec des membres de notre propre famille ou avec de bons amis autour d’une table… Cette situation où la présence d’une femme enceinte nous amène à parler du choix d’un prénom. Souvent, cette discussion peut nous mener à toutes sortes de cocasseries, mais aussi, parfois, à des montées expressives d’impatience et d’indignation. Puisque finalement, et nous le vérifierons : ce n’est pas nécessairement vrai que « les goûts ne se discutent pas ». Cette idée est en fait le point de départ auquel se sont attardés les deux réalisateurs du film, Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière. Selon eux, il n’y a absolument rien de banal dans l’exercice de prénommer son enfant.

Le choix est plus que difficile : certains seront tentés de choisir des prénoms plus originaux suivant ainsi les tendances du moment, d’autres encore opteront pour des choix plus classiques… Dans tous les cas, c’est un exercice d’introspection qui implique autant la personne qui le donne que celle qui le reçoit. Adapté de leur pièce de théâtre portant le même nom, pièce qui eut un immense succès, les deux cinéastes réussissent un véritable tour de force en transposant le tout à l’écran sans dénaturer le meilleur de sa théâtralité. Le film prend ainsi l’allure d’un huis clos où les joutes oratoires et les confrontations jouissives se multiplient et aboutissent au chaos sans gagnant apparent. Le casting, pratiquement fidèle à celui de la pièce, est ni plus ni moins irréprochable. Les comédiens investissent leurs personnages à un point tel qu’ils semblent véritablement les habiter. Si le drame n’est jamais trop loin, ce sont les rires qui triomphent dans ce récit qui parle de la famille et des rôles que tout un chacun se donne. (P.L.)

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Alexandre de La Patellière

Générique : France · Belgique. 2012. 109 min (V.O.F.). Comédie dramatique écrite et réalisée par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière. Int. : Patrick Bruel, Valérie Benguigui, Charles Berling, Guillaume de Tonquédec, Judith El Zein, Françoise Fabian.

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[...] une comédie épatante et jubilatoire, qu’on connaisse déjà la pièce ou pas.

Un film de Matthieu Delaporte et


Ciné-Psy Le Prénom

Commentaire sur le film LE PRÉNOM d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte

LES COMPLEXES

DE L’EGO ou

Pourquoi se mettre ainsi dans tous ses états pour un rien?

« La “réalisation de l’ombre” [correspond à] la reconnaissance de la partie inférieure de la personnalité, qui ne doit pas être falsifiée en un phénomène intellectuel, car c’est une expérience et une épreuve qui concernent l’homme tout entier. [….] L’homme sans ombre est en effet le type d’homme statistiquement le plus fréquent, type qui croit pouvoir affirmer qu’il est seulement ce qu’il daigne savoir de lui-même. Malheureusement, ni l’homme religieux, ni celui dont l’attitude est nettement scientifique ne constituent des exceptions à la règle. » C. G. Jung, dans Les Racines de la conscience, Buchet / Chastel, 1971, p. 531. Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

En principe – et c’est la lune de miel amoureuse ou amicale qui voudrait ça! –, nous ne devrions pas juger-critiquer-remettre en question ceux qu’on aime et qui nous aiment! Article numéro un de cette relation vécue sous les rayons X de cette lune qui brille de tous ses éclats dans notre nuit affective : admirer l’autre et ignorer sa face cachée! Mais voilà, il suffira parfois d’un mot, d’un quiproquo, d’un lapsus, d’un acte manqué, d’une grimace, d’un surnom ou… d’un prénom pour que la belle image d’une relation harmonieuse vole en éclats et que tous les chats alors en profitent pour sortir du sac! Et parfois aussi, ces chats se révèleront plus mordants que l’on voudrait.

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L’expérience des associations et la théorie des complexes Au début du XXe siècle, au moment où la « psychologie moderne » allait se démarquer de plus en plus de la philosophie, en tant que discipline indépendante de celle-ci et pouvant trouver – du moins l’espérait-on! – des assises scientifiques, Carl Gustav Jung, jeune psychiatre, procédait à une recherche expérimentale auprès de ses patients, à la clinique universitaire du Burghözli (Suisse). C’est dans cette clinique, comme en rendent compte les premières images du film Une méthode dangereuse de David Cronenberg, que Jung accueillit Sabina Spielrein qui, bien qu’encore en traitement avec celui-ci, n’en collaborera pas moins comme assistante dans cette recherche portant sur « l’expérience des associations ». L’expérience en question est relativement simple. Elle consiste à dresser une liste d’une centaine de mots potentiellement significatifs et, une fois cette liste constituée, à proposer à la personne qui vit cette expérience de réagir à chacun des mots prononcés par le premier mot qui lui vient à l’esprit. Plusieurs facteurs permettront ensuite à l’expérimentateur de repérer les mots qui ont suscité une réaction particulière : le temps anormalement long pour répondre, l’incapacité de se souvenir du mot induit lors de la première énumération des mots, l’usage d’une périphrase ou d’un mot en provenance d’une langue étrangère comme réponse, la persistance à répondre par des clichés après un mot qui a suscité une vive réaction, etc. En plus d’un chronomètre permettant de noter le temps clap.ca


Ciné-Psy

par Marcel Gaumond

des réactions, on peut également utiliser le galvanomètre que Jung et son collègue Riklin mirent au point afin d’enregistrer les diverses réactions végétatives telles les variations du rythme respiratoire, du pouls et de la transpiration, également induites par les émotions ou affects provoqués par les mots énoncés (sang, amour, mère, mépris, fleur, trahison, etc., à titre d’exemples). C’est bien cette expérimentation qui donnera lieu plus tard audit « détecteur de mensonges » fréquemment utilisé dans le cadre des enquêtes policières.

Je vous invite à faire l’expérience suivante : portez attention à chaque mot qui, dans LE PRÉNOM, déclenche une colère furibonde, un rire gargantuesque, une réaction hystérique, une émotion géante, bref un affect (!), et alors je vous dis que vous vous trouverez là en présence de ce territoire dont les bien-pensants ou les rationnels de tout poil s’évertueront à nier l’existence : « leur » inconscient! Mais bon, ceci dit, quel nom donnerons-nous à ce précaire ego que nous sommes?

L’intérêt principal de cette recherche conduite par Jung de façon intensive entre 1901 et 1904 tient au fait qu’elle a débouché sur la théorie des « complexes » que l’on peut définir comme des « entités psychiques relativement autonomes (c’est-à-dire échappant au contrôle du moi conscient) et dotées d’une forte charge affective ». Autrement dit, ce que Jung parvint à identifier, grâce à cette expérimentation, venait confirmer l’hypothèse de l’inconscient, ce sombre territoire (dark soul) que de plus en plus de penseurs en vinrent à évoquer, au cours du XIXe siècle, comme étant à la fois le réservoir de ressources psychosomatiques inexplorées/inexploitées et la source majeure de blocages expliquant la difficulté d’accès à ces ressources. Parmi ces penseurs, Freud fut celui qui retint le plus l’attention grâce à la publication, en l’an 1900, de son ouvrage Le Rêve et son interprétation et c’est tout naturellement à lui que Jung fut enclin à s’adresser en 1906, avec le sentiment d’avoir trouvé LA personne avec qui sa recherche avait le plus de chance de s’approfondir. La suite de l’histoire démontra qu’une vision, une conception, une tradition, une culture, une génération… un « complexe » de nature différente allaient amener l’un et l’autre à emprunter un chemin différent.

« Quiconque est, pour une part majeure de lui-même, homme de la masse n’a, par principe, aucune clairvoyance en ce qui concerne ses infériorités, et n’a pas non plus besoin d’en avoir, car le seul qui puisse réellement commettre des fautes est le grand anonyme conventionellement désigné comme “État” ou “Société”. Mais celui qui sait que quelque chose dépend de lui, ou du moins devrait dépendre de lui, se sent responsable de sa constitution psychique, et cela d’autant plus qu’il voit plus clairement comment il devrait être pour être mieux portant, plus stable, plus accompli et plus efficace. » C.G. Jung, ouvrage cité, p. 532.

LE PRÉNOM : un joyeux prétexte pour mettre en scène les complexes de tout un chacun!

Vous êtes cordialement invités à une rencontre du Ciné-psy sur le film LE PRÉNOM avec Anne Marrec, artiste peintre et ex-directrice de la Télé-Université et JeanYves Uhel, ami érudit et ex-vice-président de la Régie des rentes du Québec. Le mardi 11 décembre 2012 de 18 h à 19 h (buffet) et de 19 h à 21 h 30 (conférence et échange), au Studio P, situé au 280, rue Saint-Joseph E (www.librairiepantoute.com/lestudiop). Réservations : de préférence par courriel (cinepsy1@gmail.com) ou par téléphone 418 683-0711. Coût d’entrée : 20 $ (incluant l’admission et le buffet) La rencontre sera encadrée par Marcel Gaumond, psychanalyste. WWW.CINE-PSY.COM

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Le PRÉNOM est un film qui, sous le dehors d’une anecdotique et turbulente (!) réunion de famille, comme il s’en trouve tous les jours et dans tous les lieux de notre bleue planète, met en lumière d’une façon qu’il me serait difficile de trouver plus intelligente, les travers et les problèmes de chacun-e de nous.

INVITATION

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Au cœur du conflit israélo-palestinien, un film émouvant porté avec subtilité par des acteurs talentueux. (M. Toutée, Les Fiches du cinéma)

Synopsis : Joseph, un jeune garçon qui s’apprête à effectuer son service militaire dans l’armée israélienne, découvre à la suite d’un examen sanguin qu’il n’est pas le fils biologique de ses parents. Il aurait été échangé à sa naissance en raison d’une confusion créée par des bombardements lors du conflit israélo-palestinien. Notes : Partant d’une prémisse étonnante, la réalisatrice Lorraine Lévy tisse une toile

sensible et bouleversante sur les rapports familiaux et sur leur importance dans nos vies. Emmanuelle Devos et Pascal Elbé sont au centre d’une distribution impeccable dans un film qui se veut rassembleur et porteur d’espoir en prônant le dialogue pour solutionner les problèmes. Les amateurs de musique du monde seront gâtés, puisque Dhafer Youssef, compositeur et chanteur tunisien, signe la trame musicale du film. (P.L.)

LE FILS DE L’AUTRE

Un film de Lorraine Lévy De la même réalisatrice : Mes amis, mes amours

France Générique : France. 2012. 105 min (V.O.F.). Drame réalisé par Lorraine Lévy. Scén. : Nathalie Saugeon, Lorraine Lévy et Noam Fitoussi. Int. : Emmanuelle Devos, Pascal Elbé, Jules Sitruk, Mehdi Dehbi, Areen Omari.

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Éditeurs Michel Aubé, Robin Plamondon Directeur de la production Simon Leclerc Graphistes  Martine Lapointe Dan Blouin

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DE ROUILLE ET D’OS Un film de Jacques Audiard Du même réalisateur : Un prophète

France · Belgique Générique : France · Belgique. 2012. 114 min (V.O.F.). Drame réalisé par Jacques Audiard, d’après l’œuvre de Craig Davidson. Mus. orig. : Alexandre Desplat. Int. : Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts, Armand Verdure.

Programmation Michel Aubé Réviseure Marie Chabot Chroniqueurs Pierre Blais, Véronique Bonnelly Noémie Brassard, André Caron Martine Côté, Sami Gnaba Claire Goutier, Nicolas Lacroix Mathieu Lemoine, Patrick Lonergan Pier-Hugues Madore, Serge Pallascio Horaire des films 418 653-2470, poste 1 Courriel  leclap@clap.ca Site Internet  www.clap.ca Publicité Marie Dubé : 418 956-3729 Sans frais : 1 800 361-2470, poste 128 marie.dube@clap.ca Représentante corporative Chantal Tremblay : 418 653-2470, poste 127 Sans frais : 1 800 361-2470, poste 127 chantal.tremblay@clap.ca Tirage - 80 000 exemplaires Plus de 500 points de distribution Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 3e trimestre 1987 ISSN : 1209-7012 Le Magazine Le Clap est publié 6 fois par année par les Éditions Le Clap. Distribution · Affiche tout Contrôle de la distribution · Marie Dubé

Les éditions Le Clap 2327, boul. du Versant-Nord, bureau 290 Québec (Québec) G1N 4C2

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Synopsis : Ali se retrouve du jour au lendemain avec la garde de Sam, son fils de cinq ans. Il ne le connaît pas, ou si peu... Sans un sou, sans logis, Ali se rend à Antibes chez sa sœur pour y trouver refuge. Ils ne se sont pas vus depuis longtemps, mais elle les accueille sous son toit. C’est un havre de paix pour ce duo où la relation père-fils ne coule pas de source. L’argent est durement gagné : Ali devient videur dans des boîtes de nuit, puis gardien d’immeubles (dont l’épicerie où travaille sa sœur) et il participe, en parallèle, à des combats illégaux. Il fera plusieurs rencontres décisives, Bande-annonce

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Émaillé de scènes violentes et de purs moments de grâce, [le] film bouscule autant qu’il chavire et laisse comme un goût amer. On en sort la boule au ventre, mais que ce mélodrame [...] est lumineux! (U. Ceillier, Télé 7 Jours)

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notamment celle de Stéphanie, qu’il raccompagne chez elle un soir où une bagarre éclate. Stéphanie, de son côté, est dresseuse d’orques au Marineland. Et il suffira d’un instant pour que sa vie tourne au drame... Cet accident réunira deux êtres que tant de choses opposent. Ils deviendront une béquille l’un pour l’autre.

Notes : DE ROUILLE ET D’OS est un grand film. Ce n’est pas surprenant, le réalisateur Jacques Audiard a été huit fois couronné d’un César en plus de porter à la boutonnière des reconnaissances du Festival de Cannes, entre autres. Audiard réussit ici à renouveler le genre « histoire d’amour » en faisant passer le cinéphile par toute une gamme d’émotions contradictoires qui tiennent en haleine du début à la fin. Le jeu des acteurs, eux aussi lauréats de prix et de reconnaissances notables, est éblouissant. Leurs personnages, parfois attachants, parfois carrément choquants, coincés continuellement dans le dédale des événements, vivent des drames qui nous projettent dans un monde qui vacille. Nous retrouvons ce côté humain, cette candeur et cette brutalité tout au long du film. L’œuvre a un je-ne-sais-quoi de la Nouvelle Vague, peut-être un peu de Godard dans le profil d’Ali, une sorte de parenté dans sa manière d’être à rebrousse-poil. Il y a aussi cette vivifiante et inquiétante évolution du personnage principal, parfois purement égoïste, au regard franc et impudique, presque arrogant, mais d’une sincérité désarmante. Deux destins, deux trajectoires magnifiées par le drame… Le tout est construit à l’aide de tableaux vivants et impressionnistes qui intensifient chaque instant. La force des images est au service de la tragédie. Jacques Audiard livre encore la marchandise avec une œuvre grandiose et magnifique. (C.G.)

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Une publication

DES ÉDITIONS

inc.

Festival du film de Cabourg – Swann d’or du meilleur film


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On retrouve les personnages de Babine ainsi que de nouvelles figures dont Ésimésac, interprété par NicolaFrank Vachon, un jeune comédien de Québec. (Le Clap)

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ÉSIMÉSAC Un film de Luc Picard Du même réalisateur : Babine

Québec Synopsis : Dans un village accablé par la famine, Ésimésac, un homme sans ombre et donc sans ego, tente de sauver les siens en mettant sur pied un jardin communautaire. Ce projet est toutefois menacé par les ambitions du forgeron Riopel qui souhaite participer à la construction d’un chemin de fer pour s’enrichir personnellement. Notes : Après Babine, Luc Picard nous replonge dans l’univers de Fred Pellerin.

Cette fois, le ton est plus grave, car les habitants de Saint-Élie-de-Caxton traversent une crise sérieuse. On retrouve les mêmes personnages colorés, mais aussi de nouvelles figures attachantes, dont celle d’Ésimésac, interprété par Nicola-Frank Vachon, un artiste de Québec, déjà connu pour ses rôles au théâtre et son travail de photographe. (M.L.)

Générique : Québec. 2012. 104 min (V.O.F.). Conte fantastique réalisé par Luc Picard. Scén : Fred Pellerin. Mus. orig. : Michel Corriveau. Int : NicolaFrank Vachon, Luc Picard, Gildor Roy, Isabel Richer, René Richard Cyr, Marie Brassard, Marie-Chantal Perron, Maude Laurendeau.

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Festival de Cannes – Un Certain Regard - Prix d’interprétation féminine – Émilie Dequenne

À PERDRE LA RAISON Un film de Joachim Lafosse Du même réalisateur : Élève libre

France · Belgique · Luxembourg · Suisse

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Bouleversante, transfigurée physiquement, Émilie Dequenne réalise une performance impressionnante. Le réalisateur traite toutefois le sujet avec sensibilité, sans pathos excessif. (H. Lizé, Le Parisien)

Synopsis : Vivant sous l’aile protectrice du docteur Pinget, Mounir mène une vie très confortable depuis son enfance. Éperdument amoureux de Murielle, il se marie et fonde une famille avec celle qui l’aime tout autant. Mais leur petit bonheur est grandement teinté d’une dépendance malsaine envers ce bienfaiteur. Murielle pourra-t-elle rester longtemps coincée dans un climat affectif irrespirable?

Notes : Inspiré d’un fait divers survenu en Belgique, À PERDRE LA RAISON a reçu un bel accueil au dernier Festival de Cannes dans la catégorie Un Certain Regard, dont un prix d’interprétation féminine pour l’actrice Émilie Dequenne. Impressionné par sa prestation dans le film Rosetta des frères Dardenne (pour laquelle elle fut consacrée meilleure actrice), le réalisateur Joachim Lafosse ne pouvait imaginer une autre comédienne pour le rôle. (P.L.)

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Générique : France · Belgique · Luxembourg · Suisse. 2012. 111 min (V.O.F.). Drame réalisé par Joachim Lafosse. Scén.  : Joachim Lafosse, Matthieu Reynaert et Thomas Bidegain. Int.  : Niels Arestrup, Tahar Rahim, Émilie Dequenne.

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Festival international du film de Berlin – Ours d’argent - Prix spécial Festival du film de Cabourg – Swann d’or de la meilleure actrice - Léa Seydoux

[...] une œuvre coupée au couteau, la précision des plans et des cadrages instaurent, à eux seuls, la physicalité et la cruauté de l’univers. (M. Legault, La Presse)

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L’ENFANT D’EN HAUT Un film de Ursula Meier De la même réalisatrice  : Home

Synopsis : Simon, douze ans, vit pauvrement avec sa sœur aînée au pied d’une montagne où se trouve une station de ski. Régulièrement, il emprunte la télécabine pour aller voler l’équipement des riches skieurs et en faire le trafic afin de subvenir à ses besoins et à ceux de sa sœur. Notes : Déjà surprenant par le traitement dramatique d’un univers plus souvent

associé à la comédie, L’ENFANT D’EN HAUT nous étonne encore davantage avec la nature des relations humaines qu’il dépeint et la force des émotions qui s’en dégagent. Le film est, après Home, une seconde brillante collaboration entre la réalisatrice et le jeune comédien Kacey Mottet Klein. (M.L.)

France · Suisse Générique : France · Suisse. 2012. 97  min (V.O.F.). Drame réalisé par Ursula Meier. Scén. : Antoine Jaccoud, Ursula Meier et Gilles Taurand. Mus. orig. : John Parish. Int. : Léa Seydoux, Kacey Mottet Klein, Martin Compston, Gillian Anderson.

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TOUT CE QUE TU POSSÈDES Un film de Bernard Émond Du même réalisateur : La Neuvaine

Québec Générique : Québec. 2012. 91 min (V.O.F.). Drame écrit et réalisé par Bernard Émond. Mus. orig. : Robert Marcel Lepage. Int. : Patrick Drolet, Willia Ferland-Tanguay, Isabelle Vincent, Gilles Renaud, Jack Robitaille.

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Maîtrisé de bout en bout, [...] TOUT CE QUE TU POSSÈDES fait partie de ces films qui accrochent le cœur pour atteindre l’âme sans faire de quartiers. (M.-A. Lussier, La Presse)

Synopsis : Pierre Leduc, professeur de littérature, ne souhaite s’attacher à rien ni personne. Mais les liens familiaux étant ce qu’ils sont, il devra faire face à la réalité. D’abord, lorsque son père, un riche homme d’affaires, souhaite lui léguer sa fortune. Et ensuite, quand une jeune femme cogne à sa porte, affirmant être la fille qu’il a eue lors d’une brève relation amoureuse.

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Notes : Après sa trilogie sur la foi, Bernard Émond aborde les questions de l’hé-

ritage et de la transmission. Comme dans toute son œuvre, la quête de sens n’est jamais bien loin... Tourné en grande partie à Québec, TOUT CE QUE TU POSSÈDES montre la Vieille Capitale sous un jour très actuel. Retrouvant l’acteur Patrick Drolet, Bernard Émond renoue aussi avec Robert Marcel Lepage à la musique et Sara Mishara à la direction photo, de fidèles collaborateurs qui contribuent pleinement à la beauté de ses films salués dans un nombre grandissant de pays. (M.C.)

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Entrevue Bernard Émond

BERNARD IMAGE TIRÉE DU FILM TOUT CE QUE TU POSSÈDES

ÉMOND

Bernard Émond est le secret le mieux gardé du cinéma québécois. Depuis La Femme qui boit (2001), le cinéaste poursuit une démarche très personnelle sur la recherche du sens de la vie. La Neuvaine, Contre toute attente et La Donation – ses trois derniers films inspirés des vertus théologales de la Foi, l’Espérance et la Charité – poursuivent la réflexion qu’avait amorcée le cinéaste polonais Krzysztof Kieslowski dans Le Décalogue. « Engagement », « responsabilité », « continuité » sont des mots qui reviennent souvent dans la conversation. Rencontre avec un homme de cœur au cours de laquelle il est question de saint François d’Assise, du poète polonais Edward Stachura, du cinéaste japonais Yasujiro Ozu, de l’avenir de la culture occidentale et de la beauté de la topologie de la ville de Québec.

Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

Le Clap : Quelle est l’origine de votre plus récent film, TOUT CE QUE TU POSSÈDES?

Le Clap : Qu’est-ce qui relie intimement TOUT CE QUE TU POSSÈDES à l’ensemble de votre œuvre?

Bernard Émond : L’idée m’est venue en regardant une fresque du peintre italien Giotto qui s’intitule La Renonciation au bien paternel. Saint François d’Assise est traîné en cour par son père qui l’accuse de l’avoir volé. Il s’y présente entièrement nu, ses vêtements dans les mains. Dans la littérature aussi, je suis attiré par des personnages qui se dépouillent de tout, du prince Nekhlioudov dans Résurrection de Tolstoï jusqu’au père dans Teorema de Pasolini. Nous vivons dans une époque où la foi religieuse a été remplacée par le culte de l’argent et de la possession. J’avais envie de faire un film là-dessus mais, quand on écrit une histoire, il arrive que les personnages se mettent à vivre. Il y a eu un déplacement par rapport à l’idée originale. Le film s’est mis à parler de transmission, d’héritage et de la différence entre la vertu et la bonté.

B.É. : La manière. Le style. Les comédiens. La direction d’acteurs. Tout ça fait un film qui est dans la lignée des trois précédents. J’ajouterais qu’au centre du film il y a une réflexion morale.

Le Clap : Que faut-il comprendre lorsque vous dites « le film s’est mis à parler »? B.É. : Les personnages ne vivent pas indépendamment de l’auteur, mais il se passe quelque chose. L’histoire de mon film est devenue plus complexe et plus riche en proposant une réflexion sur le désert moral dans lequel sont plongées les sociétés occidentales. On vit dans une culture sans histoire où tout vaut n’importe quoi.

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Le Clap : En quoi se distingue-t-il? B.É. : Il y a des audaces de style qui sont nouvelles pour moi. J’aime beaucoup le rapport à la littérature dans ce film, la poésie d’Edward Stachura, la façon de la montrer à l’écran. Stachura était un être dépouillé. Il a sombré dans la maladie mentale, mais ses textes sont magnifiques. Je voulais faire un film littéraire. Beaucoup de personnes m’ont dit aussi à quel point elles avaient été touchées par l’histoire de ce père qui retrouve sa fille. Je les comprends. Nous vivons dans une société où tout le monde abandonne tout le monde. Le Clap : Y a-t-il un cinéaste de référence auquel vous avez particulièrement pensé durant le tournage de votre film? B.É. : J’ai beaucoup pensé à Krzysztof Kieslowski, surtout à ses films du Décalogue. Mais surtout, il y a les maîtres japonais et particulièrement Yasujiro Ozu qui, selon moi, est le plus grand. Il y a aussi Ingmar Bergman. Je suis en dialogue constant avec les œuvres de ces cinéastes. Je vois assez peu de films récents. clap.ca


Entrevue

par Serge Pallascio

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Faire des images qui ont du sens

B.É. : Il y a certainement une volonté de dépouillement. Je suis totalement allergique à la culture audiovisuelle contemporaine. Je suis incapable de regarder une émission de télévision. La publicité me donne des nausées. On vit dans un monde saturé d’images menteuses. Moi, j’essaie de faire le moins d’images possible, mais des images qui ont du sens. Le Clap : En regardant TOUT CE QUE TU POSSÈDES, je me suis rappelé cette phrase de Jean-Luc Godard : « Pas juste une image, mais une image juste ». Elle me semble bien décrire votre film. B.É. : Le cinéma est un art du temps. On n’a pas besoin de remplir l’espace de mots. On peut s’approcher d’un visage, laisser le temps passer et espérer que la vérité du jeu d’un acteur passe à l’écran. C’est ce que je recherche. Le Clap : Pourquoi avoir tourné ce film à Québec?

se retire de la vie dans une ville qui est tout le contraire d’un lieu de retraite. Le Clap : Qu’aimeriez-vous qu’on dise de vous dans une notice de dictionnaire? B.É. : Je ne peux pas répondre à cette question. Quand on fait un film, il faut savoir accepter que ce qu’on fait ne nous appartient plus. La postérité n’est pas quelque chose auquel je tiens. Le grand cinéaste Ozu a une pierre tombale exemplaire dans un petit cimetière japonais sur laquelle on a gravé un seul idéogramme qui signifie « Rien ».

L’agenda de Bernard Émond est saturé pour les prochains mois. Le cinéaste va présenter son film dans plusieurs festivals : Paris, Mannheim, États-Unis. Mais déjà il songe à son prochain long métrage. Il vient de terminer l’adaptation d’un récit de l’écrivain russe Anton Tchekhov, Une banale histoire, dont il a pris soin de transposer l’action dans le Québec contemporain. Le cinéaste aimerait que le tournage ait lieu à l’automne 2013. « Tchekhov, c’est le plus grand », lance-t-il tel un cri du cœur.

B.É. : Je rêvais de tourner à Québec depuis longtemps. La ville s’est imposée à moi à cause de sa topographie. C’est une ville de côtes. On monte, on descend. Cela me semblait bien aller avec l’état d’esprit de mon personnage. J’aimais cette idée d’un jeune homme qui clap.ca

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Le Clap : Vous avez déjà dit : « Au cinéma, la technique n’est pas neutre […] Il y a une morale du plan, de la lumière ». Comment cela s’incarne-t-il dans votre film?


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Dans le rôle de Django, Jamie Foxx est l’exemple parfait du héros cool avec sa veste verte, inspirée de celle que portait Joe Cartwright dans la série télé Bonanza. (D. Wise, Empire Magazine)

Synopsis : Associé au chasseur de primes King Schultz pour traquer les plus dangereux hors-la-loi du Sud, Django, un esclave affranchi, cherche à faire libérer sa femme Broomhilda. Celle-ci est prisonnière du propriétaire d’une plantation de coton du Mississippi, l’infâme Calvin Candie. Notes : Après les gangsters, les voitures, les samouraïs et la guerre, Quentin Tarantino réalise enfin son western spaghetti,

un genre auquel il a déjà fait allusion dans les deux Kill Bill en employant la musique d’Ennio Morricone. Il apprête cependant DJANGO DÉCHAÎNÉ à la sauce cajun et sudiste en situant l’action avant la guerre de Sécession, une façon sans doute très personnelle de réviser l’Histoire, comme il l’a fait avec la Deuxième Guerre mondiale dans Inglourious Basterds. Il retrouve ici l’acteur autrichien Christoph Waltz. (A.C.)

DJANGO DÉCHAÎNÉ

Un film de Quentin Tarantino Du même réalisateur : Pulp Fiction

États-Unis Générique : États-Unis. 2012. (V.F. de Django Unchained). Western écrit et réalisé par Quentin Tarantino. Int. : Jamie Foxx, Leonardo DiCaprio, Samuel L. Jackson, Christoph Waltz, Jonah Hill, Kerry Washington, Zoe Bell, Don Johnson.

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ANNA KARÉNINE

Un film de Joe Wright · Du même réalisateur : Orgueil et préjugés

Grande-Bretagne Générique : Grande-Bretagne. 2012. 130 min (V.F. de Anna Karenina). Drame réalisé par Joe Wright. Scén. : Tom Stoppard, d’après le roman de Léon Tolstoï. Int. : Keira Knightley, Saoirse Ronan, Jude Law, Kelly Macdonald, Aaron Taylor-Johnson, Matthew Macfadyen, Olivia Williams, Michelle Dockery. Synopsis : Russie, 1874. Mariée à un fonctionnaire de rang élevé et mère d’un charmant garçon, Anna Karénine dispose d’une situation enviable. Toutefois, quelque chose manque : l’amour. Lors d’un séjour à l’extérieur, Anna s’éprend du comte Vronski. Incapable de renoncer à ses sentiments malgré la pression sociale, elle déserte sa famille. Un choix déchirant et chargé de répercussions dans cette société où les apparences l’emportent sur le bonheur...

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Joe Wright a décidé de s’attaquer au monstre de la littérature russe, Léon Tolstoï. Avec ANNA KARÉNINE, le cinéaste n’a pas lésiné sur les moyens et s’est offert en plus d’un casting en or, une production fastueuse. (J. Michard, Vodkaster)

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Notes : Joe Wright porte à l’écran avec brio le chef-d’œuvre de Tolstoï. Radieuse, l’actrice Keira Knightley (Anna) émeut par la justesse de son jeu. Avec la musique du compositeur Dario Marianelli, des décors surréels et des costumes majestueux, ANNA KARÉNINE nous transporte dans la société mondaine d’une autre époque. (V.B.)

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Tap (claquettes), gigue, jazz et autres danses cardio


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Après trois heures intenses de gymnastique intellectuelle récompensées par une grande finale émouvante, CLOUD ATLAS suggère que toute expérience humaine conduit à une quête commune de liberté, d’art et d’amour. (P. Debruge, Variety)

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CLOUD ATLAS La Cartographie des nuages

Un film de Tom Tykwer, Andy et Lana Wachowski · Des mêmes réalisateurs : The Matrix, Cours, Lola, cours

Synopsis : Durant cinq siècles, entre 1849 et 2346, six destinées s’entrecroisent et interagissent les unes sur les autres. Des îles du Pacifique du XIXe siècle jusqu’à un monde post-apocalyptique au XXIVe, chaque protagoniste des six histoires narre l’épisode qui le précède. Le début annonce la fin et la fin entraîne le début… Notes : Devant l’ampleur de ce projet ambitieux, les Américains Andy et Lana

Wachowski (Speed Racer) et l’Allemand Tom Tykwer (L’International) unissent leur force et leur talent pour créer une œuvre chorale impressionnante et colossale. Dans ce vaste récit, qui propose une voie possible pour l’avenir de l’humanité, des acteurs chevronnés campent plusieurs rôles qui surgissent ici et là à travers les époques. À vous de les reconnaître et de découvrir les liens qui les unissent… (A.C.)

Allemagne · États-Unis Hong-Kong · Singapour Générique : Allemagne · États-Unis · Hong-Kong · Singapour. 2012. 172 min (V.O.A.S.-T.F.). Drame fantastique écrit et réalisé par Tom Tykwer, Andy et Lana Wachowski, d’après le roman de David Mitchell. Int. : Tom Hanks, Halle Berry, Jim Broadbent, Hugo Weaving, Jim Sturgess, Doona Bae, Ben Wishaw, Keith David, James D’Arcy, Susan Sarandon, Hugh Grant.

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L’accent est mis sur la tension, le jeu du chat et de la souris entre les Américains et Ben Laden. (Le Clap)

OPÉRATION AVANT L’AUBE Un film de Kathryn Bigelow De la même réalisatrice : Démineurs

États-Unis Générique : États-Unis. 2012. (V.F. de Zero Dark Thirty). Thriller réalisé par Kathryn Bigelow. Scén. : Mark Boal. Int. : Chris Pratt, Jessica Chastain, Joel Edgerton.

Synopsis : Après les attentats du 11 septembre 2001, aux États-Unis, une chasse à l’homme qui dure une décennie s’engage. Son seul objectif : retrouver et faire payer Oussama Ben Laden.

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Notes : Première femme à recevoir l’Oscar de la meilleure réalisatrice (Démineurs), Kathryn Bigelow travaille sur OPÉRATION AVANT L’AUBE pendant plusieurs années. Mais le 2 mai 2011, jour de la mort d’Oussama Ben Laden, le scénario du long métrage change complètement... À ceux qui craignent d’assister à de la propagande proObama, Kathryn Bigelow et Mark Boal répondent que le président démocrate ne joue aucun rôle dans le film. L’accent est mis sur la tension, le jeu du chat et de la souris entre les Américains et Ben Laden. Les rumeurs persistent cependant concernant l’accès privilégié de l’équipe de production à des documents classés top secret. (N.L.)

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Avec THÉRÈSE DESQUEYROUX, [Claude Miller] signe un film d’une beauté grave, sans doute le plus beau, le plus maîtrisé de sa carrière. (J.-L. Wachthausen, Le Figaro)

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THÉRÈSE DESQUEYROUX Un film de Claude Miller

Synopsis : Thérèse Larroque doit se marier pour rallier terres et familles. Unie à Bernard Desqueyroux, elle découvre rapidement les réelles préoccupations de son mari : son nom, sa santé, sa fortune, sa caste. C’est la déception sentimentale. Elle posera plusieurs gestes graves pour briser la pression sociale et l’ennui. Comment justifier l’empoisonnement, la falsification d’ordonnance, les cruelles interventions? Comment lui expliquer…

Notes : THÉRÈSE DESQUEYROUX est le dernier film de Claude Miller, décédé en avril 2012. Une réussite! L’ambiance du roman était déjà complexe; l’histoire n’était pas facile à mettre en place. L’implication des acteurs étoiles font briller ces personnages à la fois sophistiqués et tordus. Audrey Tautou et Gilles Lellouche sont parfaits. (C.G.)

France Générique : France. 2012. 110 min (V.O.F.). Drame de Claude Miller, d’après le roman de François Mauriac. Scén.  : Claude Miller, Natalie Carter. Int. : Audrey Tautou, Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier, Yves Jacques.

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MILLER

THÉRÈSE DESQUEYROUX est le titre du plus récent film du cinéaste français Claude Miller. C’est aussi son dernier, son testament filmique, puisque le réalisateur est décédé d’un cancer, le 4 avril dernier, à l’âge de 70 ans. Jointe par téléphone en France, Annie Miller, sa veuve, affirme être encore sidérée par la mort récente de son mari et amoureux de toujours. Certes, elle voyait sa santé dépérir, mais son départ est arrivé trop tôt, trop subitement. « C’est une absence abyssale pour moi. Vous savez, c’est inconcevable! On se fait peu à peu à cette réalité, mais voyez-vous, voilà à peine un an, Claude était toujours à terminer son film. En janvier, le film était complété; puis en avril, depuis sa chambre d’hôpital, il a donné son avis sur l’affiche promotionnelle; et à peine deux jours avant de rendre l’âme, il a eu le bonheur d’apprendre que THÉRÈSE DESQUEYROUX serait présenté au Festival de Cannes. » Celle qui partageait la vie du metteur en scène depuis des décennies et qui fut aussi sa scénariste et productrice à quelques reprises affirme que si Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, s’est intéressé au plus récent film de Claude Miller, c’est avant tout parce qu’il le trouvait de grande qualité et non parce que son auteur était mourant. C’est assurément ce qui faisait plaisir à Miller dont l’avant-dernier film, Voyez comme ils dansent, une coproduction franco-québécoise encore inédite au Québec, avait été littéralement sacrifié lors de sa sortie en salle dans l’Hexagone, en août 2011. THÉRÈSE DESQUEYROUX est l’adaptation du roman de François Mauriac, paru en 1927, qui raconte l’histoire d’une jeune femme forcée d’épouser un homme à la suite d’un accord entre sa famille et celle de son futur époux. Un mariage arrangé qui vient à l’encontre des idées, disons avant-gardistes, de la jeune femme, qui tentera le tout pour le tout afin de changer son destin. Audrey Tautou incarne Thérèse. Gilles Lellouche, vu récemment dans Les Infidèles aux côtés de Jean Dujardin, campe le personnage du mari imposé. Questionnée sur le choix des comédiens, Annie Miller précise : « Claude avait récemment sympathisé avec Gilles lors d’un voyage promotionnel à Marrakech, au Maroc. Dans le cas d’Audrey, il voulait tourner avec elle depuis sa performance dans le film Dirty Pretty Things de Stephen Frears, en 2002, où elle réussissait à casser son image d’Amélie Poulain. Claude était excellent pour diriger les acteurs. Il savait déceler le talent, et on peut parler ici d’une grande rencontre entre Audrey et lui. Gilles, de son côté, est méconnaissable, vous ne le reconnaîtrez pas : il donne toute une ambiguïté à son personnage », dira-t-elle. clap.ca

LE DEUIL, L’AMOUR DU CINÉMA ET AUTRES HISTOIRES

Claude Miller s’était fait offrir par son producteur l’adaptation du roman précédent de Mauriac, Le Désert de l’amour, mais trouvait bien plus intéressant le roman phare de l’écrivain, une œuvre littéraire considérée comme l’une des plus belles de la première moitié du XXe siècle. Georges Franju (Les Yeux sans visage) l’avait déjà adaptée en 1962 avec Philippe Noiret et Emmanuelle Riva. Miller, lui, était familier avec le processus d’adaptation d’un livre au grand écran. On lui doit notamment les adaptations de Dites-lui que je l’aime de Patricia Highsmith, La Petite Lili d’Anton CLAUDE MILLER SUR LE TOURNAGE Tchekhov, La Classe de neige d’EmmaDU FILM THÉRÈSE DESQUEYROUX nuel Carrère et Un secret de Philippe Grimbert. De plus, le thème de l’enfance y était présent et Miller y est très attaché (L’Effrontée, La Classe neige, etc.). En parlant justement du travail d’adaptation de l’œuvre de Mauriac, Annie Miller précise : « Claude a respecté les émotions du livre et les personnalités, mais il a adapté la chronologie de façon très simple. La partie sur l’enfance a une importance énorme, car le film repose autant sur une amitié que sur l’espoir d’échapper au carcan social de l’époque. C’est un film qui parle de liberté, c’est un hymne! » Voilà 40 ans, Miller était directeur de production pour François Truffaut et c’est Annie Miller qui l’incita à passer derrière la caméra. Préférant l’écriture scénaristique, Claude Miller a longtemps été angoissé par les tournages, mais depuis quelques années, le cinéaste avait fait la paix avec cette partie de son métier, d’indiquer son épouse : « Vous savez, il avait aujourd’hui une telle maîtrise de son art. Quand il avait le cafard, il disait je suis au top de mon savoir-faire et je vais bientôt partir. » Annie Miller a délaissé le métier de productrice. Elle consacre maintenant ses énergies à présenter la dernière œuvre de Claude Miller dans les festivals dont Cinémania à Montréal, tout juste avant que le film ne prenne l’affiche simultanément en France et au Québec. Et de conclure avec insistance et passion : « Claude était affaibli quand il tournait THÉRÈSE DESQUEYROUX et pourtant, au final, c’est un grand film, un film d’une grande universalité. Claude aurait tellement aimé avoir la chance de le voir au grand écran. »

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CLAUDE ANNIE

Billet

par Pierre Blais


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AVANT QUE MON CŒUR BASCULE marque non seulement le retour du cinéaste Sébastien Rose, mais aussi celui de Sophie Lorain, une comédienne que l’on voit trop rarement au grand écran. (Le Clap)

Synopsis : Sarah, une jeune adolescente rebelle de seize ans, provoque accidentellement la mort d’un homme. Éprouvant un immense sentiment de culpabilité, elle tentera de retrouver la femme de la victime avec laquelle elle se liera finalement d’amitié. Notes : AVANT QUE MON CŒUR BASCULE marque non seulement le retour du cinéaste Sébastien Rose, mais aussi celui

de Sophie Lorain, une comédienne que l’on voit trop rarement au grand écran. Jouissant d’un rôle créé sur mesure, elle incarne Françoise, une femme fragilisée par la mort de son conjoint. Autrement, pour le rôle-titre, le réalisateur a fait appel à une comédienne non professionnelle. Après plus de 200 auditions, Sébastien Rose a choisi la jeune Clémence DufresneDeslières pour sa sensibilité et l’intelligence de son regard. (P.L.)

AVANT QUE MON CŒUR BASCULE

Un film de Sébastien Rose Du même réalisateur : La Vie avec mon père

Québec Générique : Québec. 2012. 96 min (V.O.F.). Drame réalisé par Sébastien Rose. Scén. : Stéfanie Lasnier et Sébastien Rose. Int. : Sophie Lorain, Alexis Martin, Sébastien Ricard, Étienne Laforge, Clémence Dufresne-Deslières.

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Arts de la scène

PHOTO : RENAUD PHILIPPE

par David Cantin

LES NOUVEAUX NOMS DE LA DANSE

La Rotonde ne cesse d’encourager l’éclosion de nouveaux talents dans le domaine de la danse contemporaine à Québec. Le projet Émergences chorégraphiques se présente d’ailleurs comme « une occasion unique pour les initiés et les curieux d’entrer en contact avec la créativité et l’originalité de jeunes créateurs prometteurs ». Né en 2010, l’initiative, en lien avec le festival Relève en Capitale et Première Ovation, cherche toutefois à mieux définir sa présentation, de même que son rôle essentiel. Après avoir soutenu le travail de jeunes chorégraphes comme Alan Lake et Ariane Vega auparavant, on récidive cette saison en offrant

une plate-forme à Marilou Castonguay (qui a travaillé avec Karine Ledoyen et que l’on voit régulièrement avec Le fils d’Adrien danse), Annie Gagnon (qui vient de créer sa compagnie de danse D’eux), Roxanne Laporte (Remind rewind est sa première création professionnelle), le collectif Les cireurs de chaussures (formé de Castonguay, Maryse Damecour et Fabien Piché), ainsi que Brice Noeser (qui a créé son premier duo, Brutus et Sabulle, en 2008-2009) à titre d’artiste invité. Comme l’explique le directeur général et artistique Steve Huot, « une douzaine de finissants

sortent promus du secteur professionnel de L’École de danse de Québec chaque printemps. Ceux-ci, pour commencer à travailler, doivent se faire connaître des chorégraphes qui seront susceptibles de les embaucher. Première Ovation - Danse, depuis son avènement, en 2009, permet aux jeunes de démarrer leurs carrières professionnelles en soutenant des projets de recherche et de création qui ne pouvaient l’être par aucune autre instance auparavant et par le biais de bons d’emploi, soutient les chorégraphes pour embaucher des interprètes de la relève ». Librement inspiré de l’événement Danses buissonnières, développé par le diffuseur montréalais Tangente, Émergences chorégraphiques se compose donc d’une série de courtes pièces d’environ dix minutes chacune et donne accès à une image plus actuelle que jamais de la danse en 2012.

Émergences chorégraphiques 2012 Au Studio d’essai de Méduse, du 28 novembre au 1er décembre

LE RITUEL SUBVERSIF DE RICK MILLER

Véritable bête de scène, ce non-pratiquant et non-croyant dépasse la simple parodie sociale et religieuse en analysant, du coup, l’univers de la publicité, des médias, tout comme le bilinguisme, avec beaucoup d’audace. D’ailleurs, Bigger Than Jesus a fait le tour des grands festivals de théâtre aux États-Unis, en Europe, de même qu’en Australie, depuis 2004. Avec l’aide de son complice Daniel Brooks, l’homme de théâtre originaire de la métropole multiplie les clins d’œil à la culture clap.ca

populaire pour faire passer son message. Il s’amuse même avec des références à Star Wars, aux Simpsons ou encore à The Wizard of Oz dans cette création accessible, mais tout à fait hors norme. Partout où il passe, les critiques sont unanimes. Alexandre Cadieux du Devoir parle « […] d’un esprit créatif et ludique qui intègre avec brio les nouvelles technologies », alors que Benoît Aubin du Journal de Montréal le voit comme un « Québécois de génie […] mal connu chez lui ». Celui qui se décrit lui-même comme un « catholique manqué » s’emporte surtout contre l’industrie du christianisme. Nécessitant quelques années de recherche plutôt sérieuse, Bigger Than Jesus provoque davantage les puristes du théâtre que les croyants. Même qu’il s’inspire du côté théâtral de la messe afin de mieux convaincre les sceptiques dans ce portrait humain de Jésus. Une pièce pas comme les autres où le rire et une réflexion critique sont au rendez-vous.

Bigger Than Jesus

de Rick Miller et Daniel Brooks Au Théâtre Périscope, du 27 novembre au 8 décembre 23

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Habitué du Carrefour international de théâtre (son spectacle HardSell était parmi les incontournables de la dernière édition), le Torontois Rick Miller revient à Québec pour une nouvelle série de représentations de son étonnant one-man-show Bigger Than Jesus au Périscope. Quelque part entre le solo performatif et le stand-up multimédia, ce comédien qui a déjà joué dans Lipsynch de Robert Lepage propose une relecture, fort originale, du mythe du Christ à travers une déconstruction en règle de la foi de manière tragicomique. Sans être nécessairement irrespectueux, Miller se lance dans un examen de conscience ludique de son éducation catholique, doublé d’une analyse percutante du phénomène religieux à notre époque.


Certains habitués du Clap connaissent, sans doute, le talent de Stéphane Lafleur grâce à ses longs métrages Continental, un film sans fusil et En terrains connus. Il a d’ailleurs raflé les prix du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario à la soirée des Jutra en 2008. Depuis 2003, il est également chanteur et guitariste du groupe folk lo-fi Avec pas d’casque. Après deux albums fort sympathiques (Trois chaudières de sang et Dans la nature jusqu’au cou), 2012 marque une nouvelle étape dans la carrière du quatuor montréalais avec la parution de l’excellent Astronomie. Plus intimiste et lumineux que ces prédécesseurs, ce disque se positionne déjà pour devenir un éventuel incontournable dans le répertoire de la chanson francophone. Grâce à l’apport de taille du nouveau membre Mathieu Charbonneau (actif aussi dans les formations anglophones Torngat et The Luyas), de même que Mark Lawson (The Unicorns, Arcade Fire) derrière la console, on découvre Avec pas d’casque plus raffiné et incisif qu’à ses débuts : des arrangements splendides, mais aussi l’écriture de Lafleur qui se précise tout en évitant les clichés du genre. On n’a qu’à écouter des extraits comme « Intuition #1 » ou « La jour-

PHOTO : SARAH FORTIN

Chronique Arts de la scène

née qui s’en vient est flambant neuve » pour comprendre qu’on a droit à des atmosphères mieux nuancées, en accord avec une certaine évocation poétique issue du quotidien. Pour sa deuxième visite au Cercle cette année et à la suite d’une première partie un peu trop rapide, lors du grand rassemblement de Patrick Watson au Festival d’été, on nous promet, cette fois-ci, un spectacle mieux rodé que lors du lancement en mars dernier. De plus, le bouche à oreille commence à élargir le nombre d’inconditionnels de ce groupe signé sur la même étiquette de disque (Grosse boîte) que Bernard Adamus, Fred Fortin, voire

UN FOLK

CINÉMATOGRAPHIQUE

même Cœur de pirate. Le critique Thomas Burgel du réputé magazine Les Inrockuptibles, en France, a même écrit au sujet de Lafleur et d’Astronomie : « C’est un Beck québécois. Son Astronomie est l’album que Bon Iver ne sortira probablement jamais plus, un western sentimental dont les textes bouleversants de beauté, de crudité ou de drôlerie donneraient des envies de retraite à n’importe quel autre parolier francophone actuel ». Pas mal pour une formation qui mérite de faire une percée en Europe dans un avenir rapproché.

Avec pas d’casque

Au Cercle, le 16 novembre

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Festival international du film de Toronto 2012 – Prix du public

LE BON CÔTÉ DES CHOSES Un film de David O. Russel Du même réalisateur : Fighter

États-Unis

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Ce film soulève littéralement l’enthousiasme des cinéphiles. (Le Clap)

Synopsis : Pat Solitano retourne vivre chez ses parents après un séjour de huit mois dans un hôpital psychiatrique. Son objectif : reconquérir sa femme et apprendre à vivre avec sa bipolarité. Il croisera le chemin de Tiffany, une fille vivant une grave dépression. De fil en aiguille, une amitié s’installera entre les deux écorchés qui finiront par devenir de véritables alliés.

Notes : David O. Russel nous entraîne à la frontière de la folie en posant un regard amusé, mais contemporain sur les maladies mentales. Bradley Cooper (Pat Solitano) y est tout simplement magnifique. Au dernier Festival international du film de Toronto, LE BON CÔTÉ DES CHOSES a remporté le plus prestigieux prix, le plaçant dans la lignée du Discours d’un roi et de Slumdog Millionaire. (C.G.)

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Générique : États-Unis. 2012. 110 min (V.F. de Silver Linings Playbook). Comédie écrite et réalisée par David O. Russel, d’après le roman de Matthew Quick. Int. : Robert De Niro, Bradley Cooper, Jennifer Lawrence.

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Cannes 2012 – Un Certain Regard - Prix spécial du jury

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LE GRAND SOIR est un film […] audacieux, provocant et salvateur pour le spectateur parce qu’il propose un discours affranchi de tout politiquement correct. (T. Fleuret, Le Nouvel Observateur)

Synopsis : Not est marginal. Punk depuis belle lurette, il méprise l’ordre établi et prône la liberté. Son frère Jean-Pierre, quant à lui, est un bon citoyen qui s’accommode du capitalisme et de la surcon­ sommation jusqu’au moment… de son congédiement. Ébranlé par son cynique et impromptu destin, Jean-Pierre retrouve son frère pour faire la révolution dans leur quartier aseptisé.

Notes : LE GRAND SOIR confirme le style atypique de Benoît Delépine et Gustave Kervern. La précarité de l’emploi, la surveillance à outrance et l’excès de consommation sont au cœur des préoccupations de ce pamphlet cinématographique. L’humour noir est au rendez-vous dans cette œuvre touchante, ponctuée de la musique des Wampas. (V.B.)

LE GRAND SOIR

Un film de Benoît Delépine et Gustave Kervern Du même réalisateur : Mammuth

France Générique : France. 2012. 92 min (V.O.F.). Comédie écrite et réalisée par Benoît Delépine et Gustave Kervern. Int. : Benoît Poelvoorde, Albert Dupontel, Brigitte Fontaine, Areski Belkacem, Bouli Lanners, Serge Larivière.

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L’HISTOIRE DE PI

Un film de Ang Lee · Du même réalisateur : Brokeback Mountain

États-Unis Générique : États-Unis. 2012. 125 min (V.F. de Life of Pi). Drame d’aventures réalisé par Ang Lee. Scén. : David Magee, d’après le roman de Yann Martel. Int. : Suraj Sharma, Irrfan Khan, Tabu, Rafe Spall, Gérard Depardieu. Synopsis : Quittant Pondichéry, en Inde, pour se rendre au Canada, Pi et sa famille transportent avec eux quelques animaux de leur zoo privé. Le cargo fait naufrage et Pi se retrouve seul en mer sur un canot avec un tigre du Bengale. Leur périple ne fait que commencer…

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D’une beauté exquise, cette adaptation de l’odyssée d’un naufragé écrite par Yann Martel possède une qualité sui generis plus que séduisante qui lui sied bien. (J. Chang, Variety)

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Notes : Le réalisateur d’origine taïwanaise Ang Lee adore les défis techniques et esthétiques, comme le prouvent ses films Hulk et Tigre et dragon. En transposant à l’écran le roman débordant d’imagination de Yann Martel, Lee réussit avec brio à rendre crédible la cohabitation du tigre avec l’adolescent, tout en nous proposant des envolées visuelles hautement poétiques. La splendeur des images en 3D n’a d’égale que la profondeur du propos, une relecture du mythe de Jonas et la baleine doublé d’un questionnement métaphysique sur la nature même du récit. (A.C.)

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Légendes

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Admission taxes incluses RÉGULIER

3D

Adulte lundi au jeudi (sauf les jours fériés) vendredi avant 17 h (sauf les jours fériés)

11,00$ 9,00 $ 9 ,00$

14 ,00$ 12 ,00$ 12 ,00$

Parents, prenez l’air ! Profitez de notre cinéma parents-bébés pour vous évader avec vos petits sans avoir à vous inquiéter. Lors de ces représentations adaptées, nous vous offrons un environnement tolérant. Bienvenue aux futurs cinéphiles ! (Gratuit pour les 0-18 mois)

Âge d’or (65 ans et plus)

8,00 $

11,00 $

Étudiant dès 21h (carte d’étudiant exigé) en tout temps

6,50 $ 7,50 $

9,50 $ 10,50 $

Réductions

14 ans et moins

7 ,00$

10 ,00$

0-18 mois

gratuit

gratuit

* Certaines conditions s’appliquent.

Cinéma parents-bébés

Les cartes Abonne-Clap, VIP et ClaPrivilège vous permettent d’obtenir des réductions de 10 à 25 % dans plusieurs établissements de Québec. Consultez la liste complète au clap.ca.

Journée des abonnés Tous les lundis et jeudis, sauf les jours fériés, vous verrez votre invité admis pour seulement 3$ à la projection pour laquelle vous vous procurerez un billet.

2360, chemin Sainte-Foy, Québec, QC, G1V 4H2 (la pyramide) Téléphone : 418 653-2470 Horaire des films : 418 653-2470, poste 1 Courriel : leclap@clap.ca Site Internet : www.clap.ca

Info-ciné

Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

rité supérieur et un revenu annuel élevé. Source : sondage SOM. Faites connaître votre aire dès maintenant en communiquant avec l’un de nos représentants! 729 · marie.dube@clap.ca 802-9001 · chantal.tremblay@clap.ca 558-5073 · robert.latulippe@clap.ca

Pour nous joindre

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[…] plusieurs moments de cinéma d’une grande beauté, en particulier lors des scènes nocturnes, grâce, entre autres, à la sublime direction photo de David Lanzenberg et à une excellente supervision musicale. (J.-F. Vandeureun, Panorama cinéma)

Synopsis : Jesse et Celeste rompent pour tenter de s’aider mutuellement à s’épanouir. Cette séparation semble s’effectuer dans l’harmonie la plus parfaite pour les deux complices de toujours. Cependant, quand Jesse rencontre une autre femme, Celeste feint l’indifférence, mais elle n’arrive pas vraiment à oublier. Notes : CELESTE AND JESSE FOREVER nous offre une réflexion sur les relations amoureuses et amicales modernes. Il pose un regard critique, mais rempli d’humour

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sur ces rapports complexes et souvent tordus. Les dialogues sont savoureux et brillamment orchestrés pour faire valser les personnages et le spectateur entre l’amertume et l’attendrissement total. De plus, le jeu des deux vedettes est remarquable. Rashida Jones, qui a coécrit le scénario, campe le rôle d’une jeune femme sensible tout en finesse, et son complice Andy Samberg incarne l’amoureux maladroit avec brio. (N.B.)

Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

États-Unis Générique : États-Unis. 2012. 109 min (V.O.A.). Drame écrit et réalisé par David Ayer. Int. : Jake Gyllenhaal, Michael Peña, Anna Kendrick, America Ferrera, Cody Horn. Synopsis : Taylor et Zavala, deux jeunes policiers de Los Angeles, interceptent pendant leur ronde de dangereux criminels qui leur donneront du fil à retordre. À la suite d’une découverte étonnante, les deux agents deviendront la cible numéro un de puissants trafiquants de drogue armés jusqu’aux dents. (P.L.)

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Un film de Lee Toland Krieger

États-Unis Générique : États-Unis. 2012. 92 min (V.O.A.). Comédie dramatique réalisée par Lee Toland Krieger. Scén. : Rashida Jones, Will McCormack. Int. : Rashida Jones, Andy Samberg, Elijah Wood.

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[…] END OF WATCH se démarque par une utilisation habile de la caméra à l’épaule et de la caméra de surveillance. (Le Clap)

END OF WATCH Un film de David Ayer · Du même réalisateur : Harsh Times

CELESTE AND JESSE FOREVER

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Un thriller juteux, sanglant, profane qui satisfait amplement. (T. McCarthy, The Hollywood Reporter)

la mort en douce / KILLING THEM SOFTLY

Un film de Andrew Dominik · Du même réalisateur : Chopper

États-Unis Générique : États-Unis. 2012. 97 min (présenté en V.F. et en V.O.A.). Thriller réalisé par Andrew Dominik. Scén. : Andrew Dominik, d’après le roman L’Art et la manière de George V. Higgins. Int. : Brad Pitt, James Gandolfini, Ray Liotta, Scoot McNairy. Synopsis : Trois idiots qui se croient brillants volent le butin d’un tournoi de poker clandestin protégé par la mafia. Rapidement, l’effet de ce cambriolage se fait sentir dans toute la pyramide du crime organisé. On s’adresse alors à l’homme de main Jackie Cogan pour retrouver les coupables. (N.L.) clap.ca


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Les deux parties de Révélation ont coûté autant que les trois premiers films réunis et elles ont été tournées en même temps à Vancouver, Rio de Janeiro et Baton Rouge. (Le Clap)

Cinéma en version originale

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la Saga Twilight : révélation – partie 2 / The Twilight Saga : Breaking Dawn – Part 2 Un film de Bill Condon · Du même réalisateur:

La Saga Twilight : révélation – partie 1

États-Unis

Notes : Après avoir récolté 2,5 milliards de dollars à travers le monde avec quatre films, la série des Twilight se clôt sur ce dernier chapitre des plus mouvementés. Si Bella Swan s’apparentait à un cygne blanc fragile et pur dans les trois premiers volets, elle s’est transformée peu à peu en un cygne noir féroce et, dans ce film, elle se révèle plus dangereuse que jamais en voulant protéger son extraordinaire progéniture. (A.C.)

Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

Générique : États-Unis. 2012. (présenté en V.F. et en V.O.A.). Drame fantastique réalisé par Bill Condon. Scén. : Melissa Rosenberg, d’après le roman de Stephenie Meyer. Mus. : Carter Burwell. Int. : Kristen Stewart, Robert Pattinson, Maggie Grace, Taylor Lautner, Dakota Fanning, Ashley Greene, Billy Burke, Michael Sheen.

Synopsis : Jouissant de nouveaux pouvoirs surnaturels, Bella et son époux vampire Edward Cullen élèvent leur fille Renesmée qui grandit à vue d’œil. Tous les trois doivent cependant se préparer à affronter l’ordre millénaire des Volturi qui cherche à éliminer la fillette qu’il considère comme une abomination. Le loup-garou Jacob convainc son clan de se joindre aux Cullen dans cette bataille ultime.

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L’adaptation grandiose de Peter Jackson s’est transformée en une nouvelle trilogie. (Le Clap)

le HOBBIT : UN VOYAGE INATTENDU

Un film de Peter Jackson · Du même réalisateur : Le Seigneur des anneaux

États-Unis · Nouvelle-Zélande Générique : États-Unis · Nouvelle-Zélande. 2012. (V.F. de The Hobbit : An Unexpected Journey). Drame fantastique réalisé par Peter Jackson. Scén. : Fran Walsh, Philippa Boyens, Peter Jackson et Guillermo del Toro, d’après le roman de J. R. R. Tolkien. Int. : Martin Freeman, Ian McKellen, Evangeline Lilly, Richard Armitage, Cate Blanchett.

Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

Synopsis : Soixante ans avant les aventures de Fredon avec l’Anneau, le hobbit Bilbon Sacquet est recruté par Gandalf pour une périlleuse mission. Accompagnés de treize Nains, Gandalf et Bilbon partent vers la Montagne Solitaire affronter le dragon Smaug qui a jadis dépossédé le peuple des Nains. Notes : La sortie de la saga de Bilbon Sacquet au grand écran tient presque du miracle. Démêlés judiciaires avec les studios, abandon du projet par le réalisateur d’origine, problèmes de droits… il aura fallu toute la passion de Peter Jackson pour y parvenir. Prévue à l’origine comme le premier volet du Seigneur des anneaux, son adaptation grandiose s’est transformée en une nouvelle trilogie. (N.L.)

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LA MISE À L’AVEUGLE

Un film de Simon Galiero Du même réalisateur : Nuages sur la ville

Québec Générique : Québec. 2012. 80 min (V.O.F.). Drame écrit et réalisé par Simon Galiero. Int. : Micheline Bernard, Marc Fournier, Louis Sincennes.

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[…] cette deuxième réalisation de Galiero s’avère un émouvant et nuancé portrait de femme […] (M. Dumais, Voir)

Synopsis : Divorcée, nouvellement retraitée, Denise vient d’emménager dans le quartier de son enfance. Menant une petite vie tranquille, elle passe ses journées à rendre visite à ses anciens collègues de travail dans une grande entreprise aujourd’hui dirigée par son fils qui la méprise… À travers sa rencontre avec Paul, son voisin de palier, sa solitude se dénoue, ses silences se brisent. Cédant aux plaisirs du jeu, elle découvre une nouvelle famille. Tranquillement, elle revit.

Notes : S’inscrivant en parfaite continuité avec Nuages sur la ville, le précédent film de Simon Galiero, LA MISE À L’AVEUGLE est une observation douce-amère du quotidien d’êtres en perte de repères, cherchant un certain réconfort comme ils le peuvent. Mis en scène avec une rigueur implacable, ce deuxième long métrage de Galiero profite de la présence de deux magnifiques acteurs, Micheline Bernard et Louis Sincennes, dont les performances injectent à l’ensemble des bouffées de tendresse et d’espoir. (S.G.)

L’élégance IRIS·NOUGAT·MICHAEL KORS TURNOVER·BANDOLERA·PART TWO

AUTOMNE 2012

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1180, av. Cartier Québec, Qc 418.529.6083

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Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

INTEMPORELLE


Magazine Le Clap n掳175 路 novembre et d茅cembre 路 2012

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Ouverture sur le

monde

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Doha Tribeca Film Festival – Prix du meilleur documentaire

[…] À la croisée du documentaire et de l’autofiction, entre Lost in La Mancha et Woody Allen, le film fait son chemin; léger, improbable et singulièrement drôle. (A. Lec’hvien, Libération)

LA VIERGE, LES COPTES ET MOI...

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NOTES : Après avoir été informé par sa mère des apparitions de la Vierge Marie dans son Égypte natale, à Assiout plus précisément, au sein de la communauté copte chrétienne, Namir Abdel Messeeh quitte la France et part enquêter sur ledit miracle. Cette enquête sur fond de scepticisme à laquelle il aura consacré trois ans de sa vie constitue la « matière nourrissante » de cet objet filmique hybride qui entremêle documentaire, comédie et autofiction avec un sens de la fantaisie édifiant… Non sans rappeler l’univers de Michel Gondry, LA VIERGE, LES COPTES ET MOI... est un premier film ludique et libre, se révélant au détour comme une attachante réflexion sur le déracinement, la religion, les mystères de la foi et les vertus du cinéma. (S.G.)

Un film de Namir Abdel Messeeh

France · Qatar · Égypte GÉNÉRIQUE : France · Qatar · Égypte. 2012. 91 min (V.O.F.). Documentaire réalisé par Namir Abdel Messeeh. Scén. : Namir Abdel Messeeh, Nathalie Najem et Anne Paschetta. Int. : Siham Abdel Messeeh, Namir Abdel Messeeh.

Les rendez-vous du cinéma québécois 2012 – Prix du public Télé-Québec

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[…] ON ME PREND POUR UNE CHINOISE, un documentaire poignant de l’ONF que tous les parents qui ont adopté ou qui sont en instance d’adoption devraient voir à tout prix. N. Petrowski (La Presse)

ON ME PREND POUR UNE CHINOISE! Un film de Nicole Giguère

Québec

LE VIEIL ÂGE ET LE RIRE

Un film de Fernand Dansereau · Du même réalisateur : Quelques raisons d’espérer

Québec

GÉNÉRIQUE : Québec. 2011. 52 min (V.O.F.). Documentaire écrit et réalisé par Nicole Giguère.

GÉNÉRIQUE : Québec. 2012. 65 min (V.O.F.). Documentaire écrit et réalisé par Fernand Dansereau. Mus. orig. : Francine Beaudry.

NOTES : Le passage de l’adolescence à l’âge adulte n’est pas toujours évident. Alors, qu’en est-il lorsqu’on est une adolescente adoptée d’origine chinoise? C’est la question à laquelle la documentariste Nicole Giguère tente de répondre avec son dernier film. Quatre ans après avoir tourné Alice au pays des gros nez, elle retrouve quelques-unes de ces fillettes adoptées, maintenant devenues adolescentes. Elle les a suivies pendant trois ans afin de capter leur évolution jusqu’à l’âge adulte, accompagnant même trois d’entre elles dans un voyage en Chine pour voir le foyer où elles ont été mises en adoption. Julia, Léa, Flavie, Anne et Alice témoignent de leurs problèmes d’amour ou d’estime de soi avec une franchise désarmante sans jamais penser qu’elles sont si différentes des autres filles du même âge à l’exception de leur pays de naissance. (P.-H.M.)

NOTES : Dans l’un de ses récents films, La Brunante, Fernand Dansereau abordait le délicat sujet de la maladie d’Alzheimer en y glissant des touches d’humour. Avec LE VIEIL ÂGE ET LE RIRE, le cinéaste plonge à fond dans une réflexion sur le rire comme outil salutaire pour une vieillesse plus sereine. On y croise Gérard Poirier, Marcel Sabourin, Kim Yaroshevskaya, Andrée Lachapelle et Aubert Pallacio qui discutent de vieillesse, Dr Clown qui sème le rire dans les hôpitaux, le père Benoît Lacroix, presque centenaire, qui en a long à dire sur le sujet, mais aussi des gens qui vivent leurs dernières années dans un quotidien plus discret. La caméra entre dans certaines institutions, au Québec et en France, là où des intervenants croient à des approches thérapeutiques différentes. Fernand Dansereau livre une réflexion pertinente et ludique sur la recherche d’une paix intérieure, démarche pour lui essentielle dans l’apprivoisement de la mort. (M.C.)

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Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

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Ouverture sur le monde Documentaires

Festival du film de Sundance – Prix du meilleur documentaire

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Bien plus qu’un conte social moralisateur, il s’agit d’une véritable étude de personnages, avec un titre franchement bien choisi. (R. Groen, Globe and Mail)

NOTES : Avec THE QUEEN OF VERSAILLES, l’artiste multidisciplinaire Lauren Greenfield signe son troisième documentaire. Le tournage a débuté en 2007, à la suite d’une rencontre inspirante entre la réalisatrice et Jackie Siegel. Intéressée par ce personnage et son projet de construction démesuré, elle s’intègre à cette famille fortunée avec son équipe technique pour explorer le rêve américain, une thématique au centre des préoccupations de l’artiste.

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Le tournage devient dramatique lorsque la crise financière de 2008 frappe fort. Du jour au lendemain, ce qui était au départ la réalisation d’un rêve tourne au cauchemar. THE QUEEN OF VERSAILLES devient alors une exploration fascinante et émotive d’une Amérique fragile et désillusionnée conduite par l’excès. Un visionnement essentiel pour ceux qui désirent mieux comprendre les conséquences réelles de la crise financière sur les gens riches et célèbres. (P.L.)

Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

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NOTES : La jeune cinéaste Sarah Polley signe ici son premier documentaire, un film intimiste où elle cherche à faire la lumière sur une rumeur familiale qui concerne sa mère. En effet, la comédienne Diane Polley, décédée en 1990, aurait eu une liaison extraconjugale moins d’un an avant la naissance de Sarah. La réalisatrice mène donc une enquête exhaustive afin de savoir si celui qu’elle appelle papa depuis sa naissance est bel et bien

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Un film de Lauren Greenfield De la même réalisatrice : Thin

États-Unis · Pays-Bas Danemark · Grande-Bretagne GÉNÉRIQUE : États-Unis · Pays-Bas · Danemark · Grande-Bretagne. 2012. 100 min (V.O.A.). Documentaire réalisé par Lauren Greenfield.

STORIES WE TELL

Le plaisir de Stories we Tell se situe dans ces quelques moments, parfois ironiques parfois simplement émouvants, où Polley renverse les attentes. (K. Filion, Cinoche.com)

THE QUEEN OF VERSAILLES

Les Histoires qu’on raconte Un film de Sarah Polley De la même réalisatrice : Take This Waltz son père. Pendant près de cinq ans, Polley a cherché et interviewé pour tourner ce film sur sa mère et sa famille et pour trouver la réponse qu’elle voulait connaître. À travers cette démarche, le spectateur est amené lui aussi à enquêter, car le documentaire brouille les pistes en mélangeant entrevues, documents d’archives et reconstitutions en huit millimètres. (P.-H.M.)

Canada GÉNÉRIQUE : Canada. 2012. 108 min (V.O.A.S.-T.F.). Documentaire écrit et réalisé par Sarah Polley. Mus. orig. : Jonathan Goldsmith.

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Rétrospective

par Serge Pallascio

LE CINÉMA VU PAR...

phrases brèves sur le cinéma

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no 113

no 108

no 107

no 109

« [Avec Le Dictateur], Chaplin entre dans le parlant en inventant une langue, en caricaturant un ton, autrement dit en extrayant le suc même du cinéma parlant. Qu’est-ce qu’il y a d’expressif dans un dialogue? Pas les mots, mais le ton. C’est comme si Chaplin avait réglé son compte au cinéma parlant dès qu’il prononce ses premières paroles. » Daniel Pennac, écrivain « Le pivot d’un récit, ce sont les personnages plutôt que l’action. » Chrystine Brouillet, écrivaine

no 114

« J’aime beaucoup le dialogue. La subtilité du dialogue. Le petit grain d’esprit. J’aime aussi l’image, la lenteur de l’image que les gens trouvent parfois désagréable parce qu’il faut de l’action dans les films d’aujourd’hui. » Jean Soulard, chef exécutif du Château Frontenac

no 106

no 115

« Ce que je retiens du cinéma, c’est le plaisir de plonger dans un autre monde. Mais, surtout, j’aime les films qui posent des questions et nous amènent à nous interroger sur la liberté. » Jean-Paul L’Allier, ex-maire de Québec

no 112

« Je ne vais pas voir des films pour faire de l’introspection. Je vais voir des films pour m’éclater, pour voir et comprendre des vies que je ne pourrai jamais vivre. Je veux sortir des cadres que je connais. » Agnès Maltais, députée à l’Assemblée nationale

no 116

« J’adore la présence physique de l’écran. Il y a cet écran dans la salle, l’émotion surmultipliée que procure le cinéma et cette espèce d’anonymat en dépit de tout. Le spectateur entre dans le noir, il s’assied dans le noir, il sort dans le noir. Le cinéma est asocial. » Sami Frey, comédien

no 105

« J’aime ces films où on a l’impression que la caméra n’est pas là, qu’il y a simplement un regard, une présence. Des films qui sont presque transparents dans l’écriture. » André-Philippe Côté, caricaturiste et bédéiste

no 119

no 105 no 106 no 107

« On m’a souvent dit que lire mes livres, c’est comme regarder un film. J’utilise beaucoup de scènes et de dialogues. Je n’aime pas trop expliquer les choses. Je vois mes personnages agir. Je les écoute parler. J’écris ce que je vois. C’est comme si un film se déroulait dans ma tête. » Neil Bissoondath, écrivain

no 109

« Au cinéma, j’ai l’impression de créer une image. Je travaille de l’intérieur pour façonner quelque chose qui soit très palpable au niveau du moindre pore de la peau. Une conscience du corps dans l’espace, de l’image et de la lumière. » Marie-Thérèse Fortin, comédienne

no 112

« J’aime les films qui vont me passer un flambeau. Le réalisateur me dit : “C’est à ton tour. Prends ce que tu veux là-dedans.” Après ça, c’est moi qui joue sur une scène. Il y a des gens dans la salle et, à mon tour, je leur passe le flambeau. Le flambeau de l’émotion ou de la création. » Jorane, musicienne

no 113

« Pour moi, le cinéma, c’est comme si je me mettais sur le sérum de l’enfance. Le cinéma, c’est le rêve. » Wajdi Mouawad, auteur et metteur en scène

no 108

La folle aventure du « Cinéma vu par… » débute à l’automne 2002. Des figures de proue de la culture francophone se sont confiées en toute simplicité et avec générosité. Nous avons parlé de leur amour, voire de leur passion, pour le cinéma. Il y a eu des rires, des silences, de l’émotion. L’impression d’avoir vécu une « parcelle d’éternité ». Et puis nous sommes retournés à nos vies solitaires. Merci à tous ceux et celles qui ont partagé avec nous un fragment de leur géographie intérieure. Pour mémoire, le Magazine Le Clap vous propose de faire le tour du cinéma en 45 citations.

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no 120 no 121 no 123 no 126 no 130

« J’ai fait du cinéma pour m’amuser. On se cache derrière les rôles pour s’oublier. Je suis une chanteuse qui a été détournée par le cinéma. » Arielle Dombasle, chanteuse et comédienne « Je considère Chaplin au même niveau que les grands musiciens de jazz ou les grands peintres, ceux qui par leur présence ont modifié l’évolution de la culture et des mœurs du XXe siècle. » Gianmaria Testa, auteur-compositeur-interprète

no 133

« J’adore aller au cinéma. J’aime voir le film sur grand écran. Le cinéma, c’est fait pour être vu en salle avec d’autres personnes. » Clémence DesRochers, auteure-compositeure-interprète et comédienne

« Mon écriture est nettement influencée par le cinéma dans la façon de découper l’histoire et de cadrer les choses. J’ai rarement recours au monologue intérieur. J’essaie de montrer les choses, de faire des descriptions brèves. » Nicolas Dickner, écrivain

no 134

« Je voulais ressembler à James Dean ou Robert De Niro jusqu’à les imiter. Et puis, un jour, je me suis dit : “Ça suffit, je vais devenir mon propre héros.”» Yves Jacques, comédien

« Le cinéma parle d’amour. Le cinéma parle de passion. Le cinéma, c’est la vie en prise directe avec nos émotions qui, elles, sont projetées sur l’écran. C’est une manière de vivre par procuration. Je me souviens de m’être dit que la vie est moins grande que le cinéma. » Jean-Jacques Beinex, cinéaste

no 135

« Le cinéma, comme la chanson, est fait pour rêver. Tout mode de création doit être plus vrai que la vérité, plus extraordinaire que l’ordinaire. » Pierre Lapointe, auteur-compositeur-interprète

« J’aime composer un cadre. Raconter une histoire n’est pas ce qui m’intéresse le plus. Le cadre, c’est le plaisir de l’image. » Léa Pool, cinéaste

no 136

« Je préfère atteindre la vérité par la fiction plutôt que de regarder un reportage ou un documentaire prétendument vrais. » Francis Leclerc, cinéaste

no 127

« Le livre, c’est le film idéal. Le cinéma ne doit pas faire le pari de vouloir rendre l’œuvre, mais doit plutôt inspirer une autre œuvre. » Guillaume Vigneault, écrivain et journaliste

no 128

« J’aime la peinture. J’aime le cinéma. J’aime tout. Chaque fois qu’il y a un geste de création avec une sensibilité artistique, ça m’interpelle. Le cinéma, c’est comme la vie. Le cinéma fait partie de ma vie. » Biz, membre du groupe Loco Locass

no 129

« Je trouve qu’il y a beaucoup trop de sexualité non seulement au cinéma, mais dans notre société. On carbure au sexe. » Nelly Arcand, écrivaine

no 122

Rétrospective Le cinéma vu par...

« Un bon film repose toujours sur un bon script. » Fernando Botero, peintre et sculpteur

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no 114

no 133

no 168

no 121

no 115

no 148

no 134

no 166

no 119

no 129

no 147

no 122

no 120

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no 163

no 164

no 136

no 128

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« Le cinéma, c’est fantastique. Mais il reste que c’est de la lumière sur un écran alors que la présence d’un acteur sur la scène, c’est la communion de la chair. » Marie Gignac, comédienne et directrice artistique du Carrefour international de théâtre de Québec

no 172

« Un film permet de vivre un monde. » no 116

no 141

no 137

Deni Yvan Béchard, écrivain

« Je cherche toujours le bouleversement, le choc, la proposition d’une relation au monde qui est autre que celle qui m’est habituelle. » Marie Chouinard, danseuse et chorographe

no 144

no 140

no 135

no 126

no 143

« Le cinéma est un ensemble de perspectives. Un seul film québécois ne dit pas ce que nous sommes. Un été sans point ni coup sûr de Francis Leclerc, Maman est chez le coiffeur de Léa Pool et Boderline de Lyne Charlebois, considérés comme un ensemble, en disent plus sur qui l’on est que l’un ou l’autre de ces films pris individuellement. Dans chacun, on retrouve des éléments de notre société. » Gregory Charles, musicien, chanteur et animateur « J’aime les films basés sur des données historiques et sociales. Pour moi, le cinéma est comme une grande bibliothèque. » Louis Bélanger, cinéaste « La bande dessinée, c’est du cinéma de papier. » Michel Rabagliati, bédéiste « J’aime les films où j’apprends. »

Claude Bernatchez, animateur

no 137 no 140 no 141 no 142 no 143 no 144

no 130

no 147

« Ce que je demande, c’est de garder un esprit très critique et de réaliser que le cinéma est une arme. » Alain Lefèvre, musicien

no 148

« Le cinéma participe à “merveilleuriser” le réel et le pays. » Fred Pellerin, conteur, écrivain et chanteur

no 149

« Un film, c’est un univers culturel. C’est un patrimoine qui contribue à notre identité. Toute l’humanité est dans un film. » Laure Waridel, cofondatrice du mouvement Équiterre

no 163

« J’aurais aimé être Marcello Mastroianni. Je lui reconnais un état de grâce, ce sentiment qu’il n’y a pas de frontière entre le cinéma et la vie. On a l’impression d’être dans une parcelle d’éternité. » Pierre Curzi, comédien

no 127

no 164

no 167

no 165

« Le cinéma a cette capacité de nous faire découvrir la complexité du réel, des personnages, des sentiments et des situations. » Éric-Emmanuel Schmitt, écrivain

clap.ca

no 149

no 166

no 142

« Je veux me faire emporter. Je ne veux pas réfléchir à la façon dont le film est fait. » Jean-François Lépine, journaliste et animateur « Un bon film doit faire réfléchir le spectateur et le sortir de son confort. Le film doit avoir une parole esthétique. » Fred Jourdain, bédéiste

no 167

no 123

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Rétrospective Le cinéma vu par...

no 171

no 174

Boulimie Anorexie Abus Sexuels Orientation Scolaire et Professionnelle Thérapie EMDR Sur rendez-vous

2130, parc Gomin, Sillery

(418) 829-0000

« Je ne demande rien à personne et surtout pas à un film. J’attends que le film se révèle lui-même. » Dany Laferrière, écrivain « Les femmes jouent avec leur cœur et leur vie. Les hommes jouent souvent avec leur tête et leur mâchoire. » Xavier Dolan, cinéaste

Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

« Un zoo la nuit de Jean-Claude Lauzon est un des grands moments du cinéma mondial. » Marc Hervieux, chanteur

no 173

PSYCHOLOGUE CONSEILLÈRE D’ORIENTATION MÉDIATRICE FAMILIALE

« Ce qui me désespère le plus, c’est lorsque, dans un film, il n’y a que des reprises de musiques connues. Cela m’est totalement insupportable. » Catherine Major, auteure-compositeure-interprète

« Mon âme s’accroche à l’âme des films dans lesquels, quelque part, tout se détruit. » Chloé Sainte-Marie, comédienne et chanteuse

no 174

NICOLE GAGNON

L’aventure continue! La liste des invités est encore longue tandis qu’on peut consulter les archives du magazine sur le site Internet du Cinéma Le Clap. E la nave va! Crédits photos Pascal Sanchez (105), Érick Labbé (107), Anne Marcoux (108), J. Sassier (114), Josée Lambert (115), Blais Bilinski (120), Marie-Lyne Baril (121), Martine Doyon (122), Johanna Van (127), Denis Chalifour (128), Valentina Sauca - 2003 (134), Alain Desilets (135), Catherine Cabrol (137), Dominic Gouin (141), Laurence Biron (142), Pierre Manning (143), Sophie Grenier (144), Sahra Coyle (147), Laurence Labat (148), Shootstudio (149), Denis Beaumont (164), Anthony Jourdain (167), Benoît Levac (168), Frederic Raevens (169), Laurence Labat (170), Éléanor LeGresley (171), Shayne Laverdière (172), Pierre Dury photographe (174)

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no 169

« J’ai toujours voulu être acteur et, surtout, j’ai voulu être Steve McQueen. » Stéphan Bureau, journaliste et animateur

no 170

« Si le cinéma n’existait pas, je n’aurais pas vu l’impalpable. » Kim Thuy, écrivaine

no 168

no 170

no 171

no 173

no 172

no 165

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Le cinéma vu par...

par Serge Pallascio

CLAUDE LELOUCH

Le Clap : Quel est votre premier souvenir cinématographique? Claude Lelouch : Mon père était un cinéaste amateur. Il avait acheté une petite caméra Kodak pour ma naissance. Si bien que mes premiers souvenirs de cinéma sont ces images de famille que mon père projetait alors que je devais avoir deux ou trois ans. Les premières stars que j’ai adorées sont ma mère, mes cousines, mon oncle. Grâce à mon père, le cinéma venait à la maison. Et puis il y a eu la guerre et l’Occupation. Ma mère me cachait dans les salles de cinéma. Elle me confiait à des ouvreuses de deux heures de l’après-midi à six heures du soir. Ce sont les plus beaux souvenirs de ma vie. Je revoyais le même film quatre fois et, après chaque séance, j’allais voir derrière l’écran si les acteurs étaient là. J’étais vraiment le spectateur le plus naïf qu’on puisse imaginer. Le jour de mes sept ans, mon père m’a offert la caméra qu’il avait achetée pour ma naissance. À mon tour, j’ai commencé à filmer les copains à l’école.

« Je dois tout au cinéma »

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C.L. : Je me souviens très bien des films de Fernandel. Il est le premier héros de mon enfance. Après la guerre sont arrivés les films américains. J’ai découvert Le Kid (1921) de Charlie Chaplin. Cela a été un des grands chocs de ma vie. Le Clap : Que demandez-vous à un film? C.L. : Le cinéma est le meilleur moyen pour parler au plus grand nombre. Un jour, un film sera tellement bon que ce n’est pas 10 % de la population qui ira le voir mais 100 %. Ce film pourra peut-être changer les mentalités et le monde. Quant à moi, j’ai grandi à travers tous les films que j’ai vus. Le cinéma m’a donné envie de vivre, d’écouter de la musique, d’aller voir des expositions de peinture. J’ai vu des images et entendu des sons avant d’apprendre à lire et à écrire. Je dois tout au cinéma. Pour moi, c’est le 1er art et non le 7e.

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Claude Lelouch occupe une place unique dans le cinéma français. C’est un cinéaste libre qui ne courbe pas l’échine devant la critique. Il y a dans les films de Lelouch une signature reconnaissable à sa façon de raconter des histoires et de mettre en rapport les images et la musique. Un homme et une femme, L’Aventure, c’est l’aventure, Les Uns et les autres, La Bonne Année, Tout ça pour ça sont des films cultes pour plusieurs cinéphiles. Il est le plus prolifique de tous les cinéastes français vivants. 75 ans d’âge le 30 octobre 2012, 50 ans de carrière cinématographique et 55 longs métrages, on ne pouvait passer sous silence autant d’anniversaires! Joint à Paris, Claude Lelouch nous a fait le cadeau d’une conversation exclusive au cours de laquelle il se montre animé d’une passion toujours aussi intarissable pour le cinéma.

Le Clap : Y a-t-il un souvenir cinématographique que vous avez particulièrement retenu de cette période?


Le cinéma vu par Claude Lelouch Le Clap : Dans quel état d’esprit regardez-vous un film? C.L. : Quand un film est bon, je suis un spectateur normal et je me laisse emporter par l’histoire. Si le film n’est pas réussi, je redeviens un professionnel. Je regarde la technique et le jeu des comédiens. Bref, je regarde ce qu’il ne faut pas regarder. Le Clap : Diriez-vous que le meilleur film est celui qui fait oublier qu’il est un film? C.L. : Il y a toujours deux façons de voir les choses. En amour comme au travail. Il y a les gens qui simplifient les choses et ceux qui les compliquent. Il y a des gens qui sourient et ceux qui pleurent. Pour certains, la vie est un canular alors que pour d’autres, la vie est très sérieuse. Prenez le regard de Chaplin. Il vous explique que la vie est une blague. Si vous allez voir un film de Michael Haneke, c’est le contraire. Qui a raison? Moi, je pense que la vie est une blague très sérieuse. C’est la raison pour laquelle je mélange les rires et les larmes dans mes films. Le Clap : S’il y avait trois films repères pour comprendre votre géographie intérieure, quels seraient-ils? C.L. : Le Kid de Charlie Chaplin est une référence fondamentale. Ensuite, il y aurait Chantons sous la pluie (Stanley Donen et Gene Kelley, 1952) parce que c’est un mélange extraordinaire de tout ce que j’aime. Et puis Quand passent les cigognes, le film de Mikhaïl Kalatozov (1957). Ce sont les trois films majeurs de ma vie. Le Clap : Quels sont vos trois cinéastes de prédilection? C.L. : J’aime beaucoup David Lean qui a fait un cinéma commercial de grande qualité mais n’a pas la place qu’il mérite. Je remets le cinéaste russe Mikhaïl Kalatozov. C’est, à mon avis, le cinéaste qui s’est le mieux servi d’une caméra. Il est allé beaucoup plus

loin qu’Orson Welles ou qu’Eisenstein. Je terminerais par Stanley Kubrick parce qu’il a frôlé la perfection dans ses films. Le Clap : Quel est le film que vous auriez aimé réaliser? C.L. : Il y a plein de films dont je suis jaloux. J’aurais adoré faire Quand passent les cigognes en y ajoutant un zeste d’Autant en emporte le vent. Le premier est formidablement filmé tandis que le second a touché un large public. Quand passent les cigognes m’a appris que l’acteur principal d’un film, c’est la caméra. Elle joue dans tous les plans. Il faut savoir la diriger. Le Clap : Vous nous quitterez un jour pour l’au-delà. Quel est le premier cinéaste que vous aimeriez y rencontrer? C.L. : J’aimerais rencontrer le plus grand metteur en scène de tous : Dieu. C’est lui qui fait les plus belles mises en scène. Il réussit à diriger sept milliards de gens. Il est très fort. Tous les jours, il m’épate. Le Clap : Vous complétez la phrase suivante. « Si le cinéma n’existait pas… » C.L. : Si le cinéma n’existait pas, le monde ne serait pas aussi tolérant. Le cinéma nous a fait passer de la barbarie à la civilisation. C’est le cinéma qui a permis aux hommes d’aujourd’hui de mieux se comprendre.

Le réalisateur d’Un homme et une femme (1966) – « ce film, c’est mon acte de naissance », confie-t-il – est un être de passion et de curiosité que tout fascine. Le soleil. Le vent. La pluie. La neige. Il avoue candidement : « J’ai de la tendresse pour tout et pour tous ». Parce que la vie est un film, le cinéaste se lève tôt le matin pour ne pas en rater le début et se couche tard le soir pour être sûr qu’on n’en a pas changé la conclusion. Claude Lelouch persiste et signe. « Je vais d’un rendez-vous à l’autre dans la vie ».

Le musée imaginaire de Claude Lelouch Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

Un auteur : Victor Hugo. Il a inventé le cinéma avant tout le monde. Il a été le premier scénariste. Une œuvre littéraire : Les Misérables de Victor Hugo. C’est le premier film de l’histoire du cinéma. Un musicien : Rachmaninov parce qu’il a écrit les premières musiques de film. Une œuvre musicale : Le Boléro de Ravel. C’est la musique du cœur qui bat. Un artiste visuel : Le peintre juif Chaïm Soutine. Une œuvre visuelle : Le Bal du moulin de la Galette de Renoir. Un lieu géographique : L’hôtel de ville de Paris photographié par Robert Doisneau dans Le Baiser.

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Une histoire tordue, faite de violence et de silences, d’êtres tourmentés que le spectateur suivra au fil de quatre saisons.

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(A. Duchesne, La Presse)

LE TORRENT

Un film de Simon Lavoie · Du même réalisateur: Le Déserteur

Québec Générique : Québec. 2012. 153 min (V.O.F.). Drame psychologique écrit et réalisé par Simon Lavoie, d’après l’œuvre d’Anne Hébert. Mus. : Normand Corbeil. Int. : Victor Andrés Trelles Turgeon, Dominique Quesnel, Laurence Lebœuf, Anthony Therrien, Marco Bacon.

Synopsis : Dans les années 1920, au Québec, le jeune François Perreault refuse de devenir prêtre comme le voudrait sa mère rigoriste. Celle-ci frappe son fils tellement fort qu’il en devient sourd. Une fois sa mère décédée, François achète d’un colporteur la belle Amica qui s’installe avec lui sur la ferme familiale. Mais le passé revient hanter François, hypnotisé par les charmes d’Amica. Notes : Après Kamouraska de Claude Jutra et Les Fous de Bassan d’Yves Simoneau, c’est au tour de Simon Lavoie de porter Anne Hébert au grand écran, en adaptant cette nouvelle de 1945 qui donne son titre au recueil Le Torrent. Le souci du détail historique se marie à d’étonnantes touches poétiques dans ce puissant récit mettant en scène trois âmes troublées et torturées, interprétées avec conviction par des acteurs solides, totalement dédiés à leur art. Laurence Lebœuf nous ensorcelle, tandis que Victor Andrés Trelles Turgeon est habité d’une rare intensité. (A.C.) clap.ca

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Festival du film francophone d’Angoulême – Valois d’or du meilleur film

Ellie Saint-Amour, t.s., M.A. Thérapeute psycho-socio-spirituelle et superviseure clinique Thérapie individuelle, conjugale et familiale depuis 20 ans Anthropologie spirituelle EMDR (Reprogrammation par le mouvement des yeux pour les traumatismes psychologiques)

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Membre de l’OPTSTCFQ Mandats IVAC - CSST - SAAQ - PAE

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CATIMINI privilégie une mise en scène intimiste, réaliste, empreinte de spontanéité. (F. Boileau, Agence QMI)

CATIMINI

Un film de Nathalie Saint-Pierre De la même réalisatrice : Ma voisine danse le ska

Québec Générique : Québec. 2012. 111 min (V.O.F.). Drame de mœurs écrit et réalisé par Nathalie Saint-Pierre. Int. : Frédérique Paré, Émilie Bierre, Joyce-Tamara Hall, Rosine Chouinard-Chauveau, Isabelle Vincent, Roger La Rue.

Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

Les Horloges Grand-Père du Québec L’unique boutique à Québec spécialisée en horlogerie mécanique.

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Synopsis : Quatre filles de six à dix-huit ans se sont retrouvées sous la garde de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) où elles ont vécu des parcours fort différents. En quittant un centre jeunesse, la plus vieille, Manu, reprend contact avec les trois autres lors d’une réception donnée en l’honneur de l’une de ses premières familles d’accueil, les Bilodeau. Notes : Présenté au dernier Festival du nouveau cinéma à Montréal après ceux de Namur en Belgique et d’Angoulême en France, ce deuxième long métrage de Nathalie Saint-Pierre a touché et ému le public partout où il a été projeté, grâce à la sincérité, au naturel, à la manière franche et directe d’aborder un sujet aussi délicat que la détresse vécue par des enfants placés en famille d’accueil, dans des foyers et des centres d’hébergement ou de détention. La candeur du quatuor de jeunes interprètes y est sans doute pour beaucoup dans l’émotion suscitée. (A.C.) clap.ca



Festival du film francophone d’Angoulême – Valois de la meilleure actrice - Adila Bendimered – Valois du meilleur acteur - Khaled Benaissa

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Sous la caméra du réalisateur algérien, la rédemption semble impossible. (A. Gbadmassi, Afrik.com)

LE REPENTI

Un film de Merzak Allouache Du même réalisateur : La Baie d’Alger

Algérie · France Générique : Algérie · France. 2012. 87 min (V.O. arabe avec sous-titres français de El taaib). Drame réalisé par Merzak Allouache. Scén. : Merzak Allouache. Int. : Nabil Asli, Adila Bendimered, Khaled Benaissa.

Synopsis : Rachid, terroriste repenti, quitte les hauts plateaux d’Algérie et sort du maquis pour regagner son village. Bénéficiant d’une amnistie parce qu’il s’est rendu à la police et a remis son arme, l’ex-djihadiste s’engage dans un voyage trouble.

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Notes : Merzak Allouache, surtout reconnu dans la francophonie pour ses comédies (Chouchou, Bab el web), aborde des thématiques on ne peut plus graves avec son dix-septième long métrage où s’enchevêtrent le fondamentalisme religieux, la violence, la manipulation et le culte du silence. À travers cette histoire, il dépeint sa société d’origine traumatisée par le terrorisme aveugle des années 1990, décennie surnommée à juste titre « la décennie noire ». Le réalisateur, controversé dans son pays natal, n’a d’ailleurs pas reçu le financement du ministère de la Culture, lui reprochant la teneur de ses films précédents. Ce qui ne l’a pas empêché de tourner LE REPENTI, présenté à Cannes, en 2012, dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs. (P.L.)

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Bill Murray en Roosevelt? Quelques minutes sont nécessaires pour s’habituer, mais un coup bien campé dans le rôle de ce 32e président, l’acteur comique et excentrique nous livre une formidable et vive performance […] (T. McCarthy, Hollywood Reporter)

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WEEK-END ROYAL

Un film de Roger Michell · Du même réalisateur :

Notting Hill

Grande-Bretagne

Notes : Réputé pour son sens de l’humour unique et pour son imprévisibilité, Bill Murray n’est pas le genre d’acteur que

nous imaginons d’emblée jouer un président américain. Pourtant, le comédien se tire bien d’affaire dans le nouveau film de Roger Michell, à qui l’on doit le savoureux Notting Hill. Ayant effectué de nombreuses recherches pour son interprétation, Bill Murray nous offre une performance surprenante qui nous fait voir le 32e président américain d’un autre œil. (P.L.)

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Générique : Grande-Bretagne. 2012. 95 min (V.F. de Hyde Park on Hudson). Comédie dramatique réalisée par Roger Michell. Scén. : Richard Nelson. Int. : Bill Murray, Laura Linney, Olivia Williams, Elizabeth Marvel, Samuel West, Olivia Colman.

Synopsis : En 1939, le roi d’Angleterre George VI et sa femme visitent le président américain Franklin Delano Roosevelt dans sa maison de campagne, située dans le comté de Dutchess (New York), afin de s’en faire un allié contre la menace grandissante de l’Allemagne nazie.

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Livres

par Paul Jacques

Cinéma à la page LA NUIT DE L’INDIGO, par Satyajit Ray, Les Belles Lettres

Les cinéphiles le savent : Satyajit Ray, décédé en 1992, est l’un des grands noms du cinéma tant indien qu’international. Ce créateur a également écrit des centaines de nouvelles jamais traduites en français. En voici onze, parfois inspirées par des souvenirs de jeunesse et souvent marquées par une sorte de réalisme fantastique. Satyajit Ray : un artiste aux multiples talents.

N’OUVRE PAS LES YEUX, par John Verdon, Grasset

LES SORTILÈGES DE LA CITÉ PERDUE, par Preston & Child, L’Archipel

John Verdon : un nom à mettre sur sa liste des bons auteurs de thrillers. (Ne ratez pas son coup d’envoi, 658, maintenant disponible en format poche.) On retrouve à nouveau avec plaisir l’inspecteur Gurney (jeune retraité du NYPD) pour une enquête qui démarre avec une mariée décapitée, mais qui va se révéler complexe et surtout dangereuse à souhait. Très bien ficelé.

Un livre qui mélange habilement énigmes fantastiques, suspense et action échevelée. Nora Kelly est une archéologue compétente qui n’a surtout pas froid aux yeux. C’est à elle qu’une créature mystérieuse va réclamer une lettre susceptible de conduire à une découverte majeure : une cité amérindienne perdue dans les canyons de l’Utah… Une entreprise à la Indiana Jones!

LES DÉSORIENTÉS, par Amin Maalouf, Grasset

L’ORDRE LIBERTAIRE : LA VIE PHILOSOPHIQUE D’ALBERT CAMUS, par Michel Onfray, Flammarion

Au cœur de ce beau roman : des jeunes gens qui s’étaient séparés après avoir formé un groupe très soudé dans leur jeunesse. C’est la mort de l’un d’entre eux qui provoquera les retrouvailles. Des retrouvailles qui ne seront pas de tout repos pour ces hommes et ces femmes dont les histoires personnelles et politiques sont diversifiées et les souvenirs communs pas toujours pacifiants…

LA NUIT DES ALBINOS, par Mario Bolduc, Libre Expression

LES DOIGTS CROISÉS, par Jocelyn Lanouette, XYZ éditeur

Les aventures de Max O’Brien, escroc professionnel, sont terriblement rocambolesques et l’on ne peut que recommander à l’amateur de lire les deux premières : Cachemire et Tsiganes. O’Brien espérait renouer avec Valéria, mais elle et sa fille sont assassinées. Voici donc notre aventurier sur les traces des coupables dans une Afrique aussi moderne que superstitieuse. Haletant.

« Je suis chauffeur de corbillard. » Telle est la première phrase de ce roman aussi hilarant que touchant. Car si le narrateur a un métier qui le fait voyager et bien gagner sa vie, il a surtout une compagne dont les courbes le rendent fou. Bref, les deux s’amusent bien, mais la vie se chargera de leur montrer que le bonheur a un prix. Lui et Suzie, cependant, ne manquent pas de ressources… Délicieux.

LA FABRIQUE DE L’EXTRÊME, par Jean-Jacques Pelletier, Hurtubise Pelletier a tenu parole et a donné une suite à son percutant essai Les Taupes frénétiques. Son exploration des formes prises par le désir de se démarquer et la recherche des extrêmes se concentre tout spécialement sur l’avidité, moteur absolu de nos vies individuelles et collectives. Une avidité passionnée qui domine l’économie et la finance et gonfle le monde interlope. Purgatif.

L’INFORTUNE DES BIEN NANTIS, par Maxime Houde, Alire Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

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On sort ébranlé de la lecture de cette biographie aussi documentée que passionnée. C’est qu’Onfray pulvérise avec une redoutable efficacité le mythe sartro-gauchiste d’un Camus intellectuellement faible, moralement ambigu et politiquement tiède, et donne à voir une œuvre aussi bien qu’une vie d’exception, vouées par-dessus tout à la liberté. Impressionnant.

LA CONFESSION, par John Grisham, Pocket Grisham écrit à un rythme fou et je ne suis pas toujours capable de suivre. Celui-ci vient d’arriver en format poche et je n’aurais pas aimé le rater. D’une part, un Afro-Américain bientôt exécuté pour le meurtre d’une cheerleader, d’autre part un criminel aux portes de la mort qui avoue le meurtre en question. Entre les deux, un avocat et un révérend engagés dans une course contre la montre… Prenant.

Paru l’an dernier, cet excellent polar a reçu il y a quelques semaines le prix Saint-Pacôme 2012 du roman policier. Stan Coveleski est un détective montréalais des années 40. Un personnage aussi classique que typé et que Houde excelle à plonger dans des milieux crédibles et des histoires déchirantes. Cette fois-ci, notre héros est suspecté de meurtre… et n’a aucune piste!

LES ÂGES PSYCHOLOGIQUES DE LA VIE ADULTE, par Jacques Ross, Fides

L’HUMAINE CONDITION, par Hannah Arendt, Gallimard Quarto

PESTE & CHOLÉRA, par Patrick Deville, Seuil

Quiconque s’est frotté aux sciences sociales et historiques sait qu’Arendt est l’une de ses figures majeures et que son œuvre est incontournable pour interpréter notre temps. Au programme : Condition de l’homme moderne, De la révolution (trad. nouvelle et intégrale), La Crise de la culture, Du mensonge à la violence. Une réédition magistrale qui fait honneur à l’auteure.

L’institut Pasteur a été créé en 1887. Plusieurs y ont connu des carrières fécondes, mais tranquilles. La vie du chercheur Alexandre Yersin fut productive, mais vraiment pas pépère. Il a été marin et explorateur en Asie. Il s’est installé en Indochine après avoir découvert à Hong-Kong, en 1894, le bacille de la peste. Et ce n’est pas tout… Un roman réaliste et inspiré sur un personnage d’exception.

C’est bien connu : des tonnes de livres traitent de l’adolescence, de l’enfance ou de la petite enfance. Ross, lui, a eu l’excellente idée de produire un ouvrage centré sur les phases de la vie adulte et abordant des thèmes comme l’engagement, la maturité, l’unité intérieure, l’accomplissement, la sérénité, etc. Expert en relation d’aide, l’auteur évite les pièges de la psy pop. On le remercie!

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Goya 2012 – Goya du meilleur film hispano-américain / Festival international du film de Rome – Prix du public

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EL CHINO s’appuie sur une technique d’écriture très sûre, d’une modestie orgueilleuse, à laquelle un acteur de génie (Ricardo Darin) offre de donner sa pleine mesure. (P. Mérigeau, Le Nouvel Observateur)

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un chinois tombé du ciel Un film de Sebastián Borensztein Du même réalisateur : Sin memoria

Argentine · Espagne Générique : Argentine · Espagne. 2011. 98 min (V.O. multilingue avec sous-titres français). Comédie dramatique réalisée par Sebastián Borensztein. Scén. : Sebastián Borensztein. Int. : Ricardo Darin, Ignacio Huang, Muriel Santa Ana. Synopsis : Roberto, quincailler grincheux vivant seul à Buenos Aires, fait la rencontre impromptue de Jun, un jeune Chinois perdu et sans repère à la recherche de son oncle. Contre toute attente, Roberto s’engage à l’aider puisqu’il ne parle pas un traître mot d’espagnol. Mais ses efforts resteront vains. Roberto invitera finalement Jun à rester chez lui, venant ainsi bouleverser sa propre vie qu’il aime bien rangée. (P.L.)

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CAMILLE REDOUBLE est moins une farce sur l’anachronisme ou une moquerie de l’adolescence qu’une comédie sur les embarras de l’âge adulte [...], une sonde jetée dans le ridicule de l’identité et nos gestes attifés. (É. Loret, Libération)

CAMILLE REDOUBLE Un film de Noémie Lvovsky

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De la même réalisatrice : Les Sentiments

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France Générique : France. 2011. 115 min (V.O.F.). Comédie réalisée par Noémie Lvovsky. Scén. : Noémie Lvovsky, Maud Ameline, Pierre-Olivier Mattei et Florence Seyvos. Int. : Noémie Lvovsky, Samir Guesmi, Yolande Moreau, Michel Vuillermoz. Synopsis : Camille et Éric, quadragénaires, forment un couple depuis leur adolescence. Un peu avant Noël, il la laisse pour une femme plus jeune. Camille est complètement déstabilisée. Après une visite chez un horloger métaphysicien, elle se retrouve mystérieusement catapultée à l’époque de ses seize ans et se voit offrir une deuxième chance de vivre sa vie. (N.B.) clap.ca

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Mots croisés n° 1 A

B

C

D

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F

G

H

I

J

K

L

M

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Horizontalement 1. 2. 3. 4.

Si Dieu le veut Initiales du réalisateur d’Apocalypse Now Penélope Cruz est sa muse Initiales de l’acteur allemand qui joue dans La vie des autres 5. Réfère au film Gadjo Dilo avec Romain Duris 6. Il personnifie M. Henderson dans Intermission • Film de Steven Spielberg • Tarte à l’américaine 7. Documentaire-choc qui se déroule en milieu scolaire 8. Initiales de l’acteur qui incarne Sam Gamgee dans Le Seigneur des anneaux 9. Le magicien de Dorothy • Personnage célèbre interprété par Anthony Hopkins 11. Initiales de l’acteur qui a incarné Malcolm X et Rubin « Hurricane » Carter • Initiales du réalisateur de Gosford Park • Maiwenn en est la réalisatrice 12. Initiales du réalisateur de Pauline à la plage 13. Initiales du réalisateur d’Hugo • Julien Poulin en est la vedette • Initiales du réalisateur de Traffic

Verticalement

2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

A. Judi Dench et Maggie Smith vont à cet hôtel B. Initiales du réalisateur de Monsieur Lazhar • Initiales du coréalisateur d’Intouchables • Prénom du réalisateur de Moonrise Kingdom C. Il incarne le paraplégique dans Intouchables E. Documentaire muet du même réalisateur que Baraka F. Personnage féminin du film Le Roi lion • Prénom du personnage de Jeff Goldblum dans Jurassic Park • Initiales de l’acteur qui a réalisé de The Town

G. H. I. J. K. L.

Comédie avec Marc Wahlberg et un ours en peluche Comédie d’action française avec Samy Naceri Il incarne le sénateur Brewster dans L’Aviateur Ridley Scott en est le réalisateur Film de Manon Briand L’un des treize nains dans Bilbo le Hobbit • Initiales de l’acteur principal de Beauté Américaine M. Ville à l’honneur dans le dernier film de Woody Allen • Initiales de l’auteur d’Odette Toulemonde et Oscar et la dame rose Solution page 4

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À l’instar de Brian De Palma dans Carrie, Kerr puise dans l’iconographie chrétienne pour installer une tension de plus en plus insoutenable. (M. Dumais, Voir)

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Juliette Binoche excelle dans la dérive et Anaïs Demoustier, en jeune prostituée [...], confirme son talent. (A. Diatkine, Elle)

COLUMBARIUM Un film de Steve Kerr Québec

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ELLES Un film de Malgorzata Szumowska France · Pologne · Allemagne Générique : France · Pologne · Allemagne. 2012. 99 min (V.O.F.). Drame réalisé par Malgorzata Szumowska. Int. : Juliette Binoche, Anaïs Demoustier, Joanna Kulig.

Synopsis : Ingénieur financier installé aux États-Unis, Mathieu rejoint son demi-frère Simon à La Tuque au chalet de leur père, décédé dans un mystérieux accident. À la lecture du testament, ils apprennent qu’ils doivent rester sur place pendant sept jours pour construire un columbarium destiné à recevoir l’urne paternelle. La tension monte entre les deux frères alors que Mathieu devient paranoïaque et est victime d’hallucinations troublantes. (A.C.)

Synopsis : Anne réalise une enquête journalistique sur des étudiantes qui se prostituent par choix. Le contact avec ces filles ne laisse pas la mère de famille intacte. Même si c’est Anne qui pose les questions, ce sont les jeunes femmes qui lui feront prendre conscience qu’elle est malheureuse. (N.B.)

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Générique : Québec. 2012. 86 min (V.O.F.). Drame psychologique écrit et réalisé par Steve Kerr. Int. : David Boutin, Maxime Dumontier, Pierre Collin, Gilbert Comtois, Mylène St-Sauveur.

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NOVEMBRE

LES HISTOIRES QU’ON RACONTE

NOUVEAUTÉS À L’AFFICHE LE 2 NOVEMBRE

LE TORRENT

TOUJOURS À L’AFFICHE LE 2 NOVEMBRE

NOVEMBRE

Celeste and Jesse Forever (V.O.A.) · Un film de Lee Toland Krieger Elles (V.O.F.) · Un film de Malgorzata Szumowska End of Watch (V.O.A.) · Un film de David Ayer Les Histoires qu’on raconte (V.O.A.S.-T.F.) · Un film de Sarah Polley Tout ce que tu possèdes (V.O.F.) · Un film de Bernard Émond

À perdre la raison (V.O.F.)

Columbarium (V.O.F.) · Un film de Steve Kerr On me prend pour une Chinoise! (V.O.F.) · Un film de Nicole Giguère Le Prénom (V.O.F.) · Un film de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière Un Chinois tombé du ciel! (V.O.S.-T.F.) · Un film de Sebastián Borensztein Le Vieil Âge et le rire (V.O.F.) · Un film de Fernand Dansereau

Un film de Joachim Lafosse

Camille redouble (V.O.F.) Un film de Noémie Lvovsky

Cloud Atlas (V.O.A.S.-T.F.) Un film de Tom Tykwer, Andy et Lana Wachowski

Le Torrent (V.O.F.) Un film de Simon Lavoie

NOVEMBRE

NOVEMBRE

LE PRÉNOM

NOUVEAUTÉS À L’AFFICHE LE 9 NOVEMBRE

THE QUEEN OF VERSAILLES

NOUVEAUTÉS À L’AFFICHE LE 16 NOVEMBRE Avant que mon cœur bascule (V.O.F.)· Un film de Sébastien Rose L’Enfant d’en haut (V.O.F.) · Un film de Ursula Meier The Queen of Versailles (V.O.A.) · Un film de Lauren Greenfield Royaume de glace - Vol. 2 - À la recherche de la corne enchantée (V.F.) Un film de Arne Lindtner Næss

Les dates de sorties sont sujettes à changement sans préavis. Veuillez vérifier l’horaire au www.clap.ca ou au 418 653-2470, poste 1.

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NOVEMBRE

Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

La Saga Twilight : révélation – partie 2 (V.F.) The Twilight Saga: Breaking Dawn - Part 2 (V.O.A.) · Un film de Bill Condon

L’HISTOIRE DE PI

NOUVEAUTÉS À L’AFFICHE LE 21 NOVEMBRE Le Bon Côté des choses · Un film de David O. Russel (V.F.) L’Histoire de Pi · Un film de Ang Lee (V.F.) clap.ca


À L’Anovembre FFICHE&AUdécembre CLAP

Notre horaire

http://m.clap.ca

Anna Karénine (V.F.) · Un film de Joe Wright Catimini (V.O.F.) · Un film de Nathalie Saint-Pierre Le Grand Soir (V.O.F.)· Un film de Benoît Delépine et Gustave Kervern La Vierge, les Coptes et moi... (V.O.S.-T.F.) · Un film de Namir Abdel Messeeh

NOUVEAUTÉS À L’AFFICHE À PARTIR DU 14 DÉCEMBRE Le Hobbit : un voyage inattendu (V.F.) · Un film de Peter Jackson La Mise à l’aveugle (V.O.F.) · Un film de Simon Galiero Week-end royal (V.F.) · Un film de Roger Michell

NOVEMBRE

OPÉRATION AVANT L’AUBE

NOUVEAUTÉ À L’AFFICHE À PARTIR DU 19 DÉCEMBRE

DÉCEMBRE

NOUVEAUTÉS À L’AFFICHE À PARTIR DU 23 NOVEMBRE

LE HOBBIT : UN VOYAGE INATTENDU

DÉCEMBRE

LA VIERGE, LES COPTES ET MOI...

Opération avant l’aube (V.F.) · Un film de Kathryn Bigelow THÉRÈSE DESQUEYROUX

NOUVEAUTÉS À L’AFFICHE À PARTIR DU 30 NOVEMBRE Ésimésac (V.O.F.) · Un film de Luc Picard La Mort en douce (V.F.) / Killing them Softly (V.O.A.) Un film de Andrew Dominik

Thérèse Desqueyroux (V.O.F.) · Un film de Claude Miller

LES PEE WEE 3D : L’HIVER QUI A CHANGÉ MA VIE

NOUVEAUTÉS À L’AFFICHE À PARTIR DU 21 DÉCEMBRE

DÉCEMBRE

NOVEMBRE

Obtenez l’horaire en tout temps au www.clap.ca ou au 418 653-2470, poste 1.

Les Pee Wee 3D : l’hiver qui a changé ma vie (V.O.F.) Un film de Éric Tessier

Le Repenti (V.O.S.-T.F.) · Un film de Merzak Allouache Les Vacances de Ducobu (V.O.F.)

NICOLAS NOËL... MON HISTOIRE MAGIQUE

NOUVEAUTÉ À L’AFFICHE À PARTIR DU 7 DÉCEMBRE Nicolas Noël... Mon histoire magique (V.O.F.) · Un film de Jason Arbour Lions de Cannes 2012 (V.O.S.-T.F.) · Les meilleures publicités du monde

LE FILS DE L’AUTRE

NOUVEAUTÉS À L’AFFICHE À PARTIR DU 25 DÉCEMBRE Django déchaîné (V.F.) · Un film de Quentin Tarantino Le Fils de l’autre (V.O.F.) · Un film de Lorraine Lévy

NOUVEAUTÉ À PARTIR DU 4 JANVIER · De rouille et d’os (V.O.F.) · Un film de Jacques Audiard clap.ca

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DÉCEMBRE

DÉCEMBRE

Un film de Philippe de Chauveron


Index des films Films à l’affiche n° 175 À perdre la raison

Un film de Joachim Lafosse............................................................ à partir du 26 octobre............. p. 11

Anna Karénine

Un film de Joe Wright..................................................................... à partir du 23 novembre......... p. 17

Avant que mon cœur bascule

Un film de Sébastien Rose.............................................................. à partir du 16 novembre......... p. 22

Bon Côté des choses, Le

Un film de David O. Russel.............................................................. à partir du 21 novembre......... p. 25

Camille redouble

Un film de Noémie Lvovsky............................................................. à partir du 26 octobre............. p. 49

Catimini

Un film de Nathalie Saint-Pierre...................................................... à partir du 23 novembre......... p. 44

Celeste and Jesse Forever

Un film de Lee Toland Krieger......................................................... à partir du 2 novembre........... p. 30

Cloud Atlas

Un film de Tom Tykwer, Andy et Lana Wachowski............................ à partir du 26 octobre............. p. 18

Columbarium

Un film de Steve Kerr...................................................................... à partir du 9 novembre........... p. 51

De rouille et d’os

Un film de Jacques Audiard............................................................ à partir du 4 janvier....................p. 9

Django déchaîné

Un film de Quentin Tarantino........................................................... à partir du 25 décembre......... p. 16

Elles

Un film de Malgorzata Szumowska................................................. à partir du 2 novembre........... p. 51

End of Watch

Un film de David Ayer..................................................................... à partir du 2 novembre........... p. 30

Enfant d’en haut, L’

Prenez de l'avance

Noël pour

Un film de Ursula Meier.................................................................. à partir du 16 novembre......... p. 12

Ésimésac

Un film de Luc Picard...................................................................... à partir du 30 novembre......... p. 10

Fils de l’autre, Le

Un film de Lorraine Lévy................................................................. à partir du 25 décembre.............p. 8

Grand Soir, Le

Un film de Benoît Delépine et Gustave Kervern............................... à partir du 23 novembre......... p. 26

Histoire de Pi, L’

Un film de Ang Lee.......................................................................... à partir du 21 novembre......... p. 27

Histoires qu’on raconte, Les

Un film de Sarah Polley................................................................... à partir du 2 novembre........... p. 36

Hobbit : un voyage inattendu, Le

Un film de Peter Jackson................................................................ à partir du 14 décembre......... p. 32

Mise à l’aveugle, La

Un film de Simon Galiero................................................................ à partir du 14 décembre......... p. 33

Mort en douce, La / Killing them Softly

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5 FILMS POUR NOËL à 39,95$

Un film de Andrew Dominik............................................................. à partir du 30 novembre......... p. 30

Nicolas Noël... Mon histoire magique

Un film de Jason Arbour.................................................................. à partir du 7 décembre........... p. 45

On me prend pour une Chinoise!

Un film de Nicole Giguère............................................................... à partir du 9 novembre........... p. 35

Opération avant l’aube

Un film de Kathryn Bigelow............................................................. à partir du 19 décembre......... p. 19

PeeWee 3D : l’hiver qui a changé ma vie, Les

Un film de Éric Tessier.................................................................... à partir du 21 décembre......... p. 45

Prénom, Le

Un film de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière............ à partir du 9 novembre...............p. 5

Repenti, Le

Un film de Merzak Allouache........................................................... à partir du 21 décembre......... p. 46

Royaume de glace - Vol. 2 - À la recherche de la corne enchantée

Un film de Arne Lindtner Næss........................................................ à partir du 16 novembre......... p. 45

Magazine Le Clap n°175 · novembre et décembre · 2012

Saga Twilight, La : révélation – partie 2 / The Twilight Saga: Breaking Dawn - Part 2 Un film de Bill Condon.................................................................... à partir du 16 novembre......... p. 31 The Queen of Versailles Un film de Lauren Greenfield........................................................... à partir du 16 novembre......... p. 36 Thérèse Desqueyroux Un film de Claude Miller.................................................................. à partir du 30 novembre......... p. 20 Torrent, Le Un film de Simon Lavoie................................................................. à partir du 26 octobre............. p. 43 Tout ce que tu possèdes Un film de Bernard Émond.............................................................. à partir du 2 novembre........... p. 13 Un Chinois tombé du ciel! Un film de Sebastián Borensztein.................................................... à partir du 9 novembre........... p. 49 Vacances de Ducobu, Les Un film de Philippe de Chauveron................................................... à partir du 21 décembre......... p. 45 Vieil Âge et le rire, Le Un film de Fernand Dansereau........................................................ à partir du 9 novembre........... p. 35 Vierge, les Coptes et moi..., La Un film de Namir Abdel Messeeh.................................................... à partir du 23 novembre......... p. 35 Week-end royal Un film de Roger Michell................................................................. à partir du 14 décembre......... p. 47

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