Magazine MonCiné Volume 3 | Numéro 1 / Clap 239

VOTRE RÉFÉRENCE CINÉMA 100 % QUÉBÉCOISE!

PORTRAIT

Denys Arcand

TESTAMENT

LA MUSIQUE AU CINÉMA

Hildur Guðnadóttir

MYSTÈRE À VENISE

LE CINÉMA VU PAR

François Gauthier

ARTISTE MAQUILLEUR

DOSSIERS SPÉCIAUX

Le cinéma et ses métiers

LE DOUBLAGE

Les 50 ans de L’EXORCISTE

PLUS DE

ENTREVUE AVEC

Magalie LépineBlondeau

POUR LA SORTIE DU FILM SIMPLE COMME SYLVAIN

EN SALLE TRÈS BIENTÔT! 40 films

En couverture

Magalie Lépine-Blondeau fait partie de notre paysage culturel depuis le début des années 2000. D’abord au théâtre, puis à la télévision et au cinéma, elle se fait rapidement aimer du grand public. Après le succès de Merci pour tout en 2019, elle revient au grand écran pour notre plus grand plaisir dans le dernier film de Monia Chokri, Simple comme Sylvain

Après l’été…

Après un été record dans les cinémas de la province grâce au duo de films Barbie et Oppenheimer, de grands titres se pointeront à l’automne. Malgré la grève qui bloque les productions et retarde la sortie de plusieurs titres chez nos voisins du sud, une vaste sélection de films saura satisfaire le cinéphile en vous. L’automne est la période de l’année où les films voulant se tailler une place aux Oscars et ceux ayant fait sensation à Cannes se croisent au cinéma!

Le Québec sur une lancée

Jusqu’à présent, 2023 nous a donné une multitude de films québécois de différents genres, bien accueillis par les cinéphiles. Trois films québécois ont d’ailleurs dépassé le million de dollars en vente de billets, soit Le Temps d’un été, Les Hommes de ma mère et Katak, le brave beluga. On a très hâte de voir ce que nous réserve le cinéma d’ici pour l’automne.

Voici trois titres que nous surveillons en particulier : Les Jours heureux, écrit et réalisé par Chloé Robichaud et mettant en vedette Sophie Desmarais et Sylvain Marcel; le tant attendu Ru, d’après le livre de Kim Thúy, réalisé par Charles-Olivier Michaud, avec les têtes d’affiche Karine Vanasse et Patrice Robitaille; et enfin la comédie dramatique Testament, le nouveau film de Denys Arcand, avec entre autres Rémy Girard, Sophie Lorain, Marie-Mai et Guylaine Tremblay.

En provenance de l’Hexagone, la Palme d’or! Le dernier film de Justine Triet, Anatomie d’une chute, a remporté la Palme d’or du Festival de Cannes 2023. Ce thriller judiciaire met en vedette Sandra Hüller, gagnante de l’Ours d’argent de la meilleure actrice pour Requiem en 2006, et marque la deuxième collaboration entre Hüller et la réalisatrice, qui avaient tourné ensemble Sibyl en 2019.

Un peu d’horreur…

L’automne est évidemment une période propice aux sorties de films d’horreur, et nous avons cinq titres sur notre radar à nouveautés.

Five Nights at Freddy’s (Cinq nuits chez Freddy), tiré du jeu vidéo du même nom sorti en neuf épisodes entre 2014 et 2021, est très attendu par les millions de joueurs qui ont raffolé de ce jeu oppressant.

Saw X (Décadence X), le dixième film de la série amorcée en 2004, s’annonce comme la conclusion de la saga du tueur en série John Kramer.

The Exorcist: Believer (L’Exorciste : Le croyant) est le premier film d’une nouvelle trilogie basée sur l’histoire originale de William Peter Blatty datant de 1973. Ce film est réalisé par David Gordon Green, à qui l’on doit Halloween Kills, et produit par Blumhouse, qui est aussi responsable de près d’une centaine de films d’horreur, dont M3GAN et Insidious

The Nun 2 (La Religieuse 2) poursuit la saga amorcée par The Nun, qui avait récolté plus de 365 millions de dollars en vente de billets, ce qui en a fait l’un des 10 films d’horreur les plus populaires de tous les temps.

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, une comédie d’horreur québécoise, met en vedette Sara Montpetit, Sophie Cadieux, Steve Laplante et Patrick Hivon. Le film a pour prémisse le dilemme d’une jeune vampire incapable de se résoudre à tuer quelqu’un pour se nourrir!

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Bonne lecture et bon cinéma!

RP

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Le cinéma vu par François Gauthier, artiste maquilleur

EN COUVERTURE Entrevue avec Magalie Lépine-Blondeau 13

Du livre à l’écran Choix de lecture pour l’automne

Née à Québec le 18 août 1982, Magalie Lépine-Blondeau a étudié en théâtre au cégep de SaintLaurent. Depuis l’obtention de son diplôme de l’École nationale de théâtre du Canada, elle a enchaîné les rôles au théâtre, à la télévision et au cinéma. Elle a également doublé des personnages dans plus d’une centaine de films et de séries. Au fil de sa carrière, elle a remporté deux prix Gémeaux et deux prix Artis pour son travail dans Fan Club, Plan B et District 31.

IMAGE TIRÉE DU FILM SIMPLE COMME SYLVAIN (2023)

Le cinéma a-t-il toujours fait partie de ta vie?

Oui. J’écoutais beaucoup de films avec mes parents, qui m’ont exposée très tôt au cinéma français. D’ailleurs, quand j’étais préado, mon film préféré était Cyrano de Bergerac (rire)! Puis, à l’adolescence, j’allais au club vidéo louer des classiques afin de parfaire mon éducation cinématographique.

As-tu toujours voulu être comédienne?

Oui, mais je ne sais pas réellement d’où ce désir provient. En fait, je rêvais même de faire de la scène plutôt que du cinéma et de la télévision. Les caméras ne m’attiraient pas. Je voulais faire du théâtre (rire).

Comment est arrivé le doublage?

En toute franchise, on n’a parfois pas le choix d’accepter différents boulots. C’est une question de survie. On a besoin d’exercer notre métier, même si c’est sous une autre forme. Par contre, j’aime bien ça. Ça me permet d’ajouter d’autres cordes. Et on y fait de belles rencontres, comme celle de mon ami Xavier Dolan!

Que peux-tu nous dire de tes expériences de tournage avec Xavier Dolan?

Xavier est un artiste complet qui maîtrise tout. Sur ses productions, aucun département n’est laissé au hasard. Il dirige beaucoup les comédiens avec une grande précision. Il utilise la musique sur le plateau afin de créer des ambiances et de nous permettre, à nous, les comédiens, de bien comprendre ce qu’il recherche. C’est un génie (rire)!

As-tu apprécié partager la tête d’affiche du film Merci pour tout?

Au-delà de l’importance de mon rôle, ce film a permis cette belle rencontre avec Julie Perreault. Nous avons développé une belle complicité et tellement ri ensemble. Elle est une grande rassembleuse. Et tourner sur la route, dans le froid, ce n’était pas toujours évident, mais la réalisatrice Louise Archambault a fait un travail incroyable.

Comment se passe un tournage avec ta bonne amie Monia Chokri?

La crainte est que le travail prenne le dessus sur l’amitié. Moi, je n’avais pas de doutes. Et, au contraire, l’expérience a été tout l’inverse. Notre amitié approfondissait la portion création. La communication était facilitée. On s’échangeait un seul regard et on savait à quoi s’attendre de l’autre. Aussi, la relation sur le plateau diffère. On se connaît, donc je n’ai pas à chercher à plaire. Comme actrice, ça me permet d’aller plus loin.

Tu as eu la chance de participer à son premier court métrage, comment as-tu vu évoluer Monia?

Ce projet remonte à une dizaine d’années et dès la lecture du scénario, j’ai vu la naissance d’une grande scénariste qui écrivait des dialogues bien à elle. Sur le plateau, elle affichait déjà une belle assurance, de l’aplomb et de l’audace. Aujourd’hui, elle est devenue une cinéaste encore plus mature. Je pense que toutes ses expériences depuis lui ont permis d’écrire son scénario le plus abouti avec Simple comme Sylvain

Que peux-tu nous dire de ton personnage dans Simple comme Sylvain?

J’incarne Sophia, une femme de lettres qui est dans un couple joyeux et sain depuis longtemps. Mais sa conception de l’amour va être bouleversée lorsqu’elle fait la rencontre d’un autre homme d’un milieu complètement différent du sien.

Qu’est-ce qui t’a attirée dans ce personnage et dans le scénario?

Tout m’attirait (rire)! Tout d’abord, c’était bien écrit. Ensuite, le regard féminin que portait Monia sur l’approche de la sexualité. J’ai le même âge que le personnage et je partage plusieurs de ses réflexions. C’était vraiment un bon rôle à jouer.

En terminant, y a-t-il un genre de rôle que tu n’as pas encore eu la chance de jouer et que tu aimerais explorer?

Oh oui! Il y en a plein! Mais, c’est toujours compliqué pour moi de répondre à ce genre de question. J’évolue en tant qu’actrice et je n’ai pas de plan précis. Je n’ai pas de rôle de rêve que je pourchasse. Tout ce que je veux, c’est continuer de pratiquer mon métier (rire)! |

Le film Simple comme Sylvain prendra l’affiche en septembre.

« J’ai le même âge que le personnage [Sophia dans Simple comme Sylvain] et je partage plusieurs de ses réflexions. C’était vraiment un bon rôle à jouer. »

ENTREVUE MAGALIE LÉPINE-BLONDEAU

ARTISTE MAQUILLEUR

Autodidacte et passionné de maquillage depuis un jeune âge, François Gauthier est allé parfaire ses connaissances à Toronto. Il a ensuite travaillé 10 ans pour le maquilleur Adrien Morot, gagnant d’un Oscar pour The Whale (La Baleine). Au cours de sa carrière, il a travaillé sur plus d’une vingtaine de films d’ici et d’Hollywood comme Horloge biologique, Bon Cop, Bad Cop, Night at the Museum (Une nuit au musée) et The Day After Tomorrow (Le Jour d’après). Plus récemment, il a participé à la production Farador.

François Gauthier

IMAGE TIRÉE DU FILM A NIGHTMARE ON ELM STREET (1984)

FRANÇOIS GAUTHIER SUR LE PLATEAU DU FILM FARADOR (2023)

Quel a été le premier maquillage marquant d’un film que tu as vu?

C’est celui de Freddy Krueger dans A Nightmare on Elm Street (Les Griffes de la nuit). J’ai vu le film chez ma marraine quand j’avais 11 ou 12 ans. J’ai été fasciné par son visage brûlé et, évidemment, par son gant muni de lames. C’est un personnage qui a marqué mon imaginaire, et j’ai toujours eu le rêve de rencontrer un jour Robert Englund. Au-delà de Freddy, tous les trucages du film m’avaient laissé une grande impression, particulièrement celui de la mort du personnage de Johnny Depp dont le sang explose vers le plafond (rire).

Après ça, je me suis lancé dans la production artisanale de masques en latex. J’habitais un bloc appartements dans lequel il y avait un espace libre au sous-sol. Je m’étais organisé un petit studio (rire).

Le numérique a-t-il changé le métier?

Énormément! On peut maintenant utiliser des logiciels pour faire du moulage 3D. On n’est pas encore comme dans les Mission : impossible (rire), mais on gagne du temps et on économise de l’argent. Avec l’inflation, le coût des matériaux a vraiment explosé et faire des films est vraiment dispendieux.

Cette année, The Exorcist (L’Exorciste) fête ses 50 ans. Selon toi, pourquoi les maquillages du film terrifient-ils encore autant les spectateurs?

C’est le film qui a changé ma vie (rire)! C’est celui qui m’a donné le goût de faire ce travail. Les maquillages de Dick Smith sont encore impressionnants. Ils sont subtils par leur réalisme, mais tout aussi terrifiants. Même si j’aime le genre des films de possession comme The Conjuring (La Conjuration) ou Insidious (Insidieux), L’Exorciste demeure une œuvre tellement réaliste et puissante.

Y a-t-il un artiste duquel tu admires l’œuvre?

J’étais vraiment impressionné par le travail de Tom Savini sur les Friday the 13th (Vendredi 13) (il a travaillé sur les premier et quatrième films). Pour l’époque, ses coupures et trucages corporels sur les victimes de Jason étaient tellement réalistes.

Récemment, tu as travaillé sur le film québécois Farador. Comment s’est déroulée cette expérience?

Ç’a été tellement plaisant. J’ai eu le mandat de transformer le lutteur Marko Estrada en orque. Il s’est vraiment prêté au jeu! Il faut dire que le processus n’est pas toujours évident pour les comédiens, même si la plupart aiment ça. Afin de faire les moulages, ils passent plusieurs heures le visage plâtré, respirant par les narines avec des pailles. Ensuite, le jour du tournage, ils repassent encore plusieurs heures pour l’application du masque ou des prothèses. Travailler sur Farador était aussi excitant parce qu’au Québec, on a moins l’occasion de faire des films de genre dans lesquels on peut se permettre ce type de création.

Quelle est la meilleure recette pour fabriquer du faux sang?

Tu as travaillé sur plusieurs productions. De quel maquillage es-tu le plus fier?

Je dirais celui du Néandertal du film Night at the Museum (Une nuit au musée). J’ai eu un budget de quelques milliers de dollars pour le créer. J’avais déjà de l’expérience dans la pose de poils pour perruques et barbes, donc j’étais en terrain connu. Et, j’ai eu beaucoup de compliments de la part des autres artistes canadiens et américains qui travaillaient sur la production. Ça fait plaisir (rire)!

Quel maquillage aurais-tu aimé réaliser?

J’ai adoré le travail d’Adrien Morot sur The Whale (La Baleine). La transformation de Brendan Fraser était spectaculaire, mais crédible. On y croyait! C’est le genre de projet que j’aurais aimé faire.

Celle que j’aime utiliser, dont j’apprécie beaucoup le résultat, est un mélange de savon à vaisselle transparent, de colorants alimentaires en poudre (c’est plus opaque qu’un colorant liquide!) bleus et rouges et de liquide pour développer les photos. |

« Grâce au numérique, on peut maintenant utiliser des logiciels pour faire du moulage 3D. On n’est pas encore comme dans les Mission : impossible (rire), mais on gagne du temps et on économise de l’argent. »

LIVRE L’EXORCISTE DE WILLIAM PETER BLATTY FILM

THE EXORCIST (L’EXORCISTE) DE WILLIAM FRIEDKIN

Du livre à l’écran

Publié en 1971, le roman de William Peter Blatty est devenu un véritable phénomène d’édition, dominant la célèbre liste des meilleurs vendeurs du New York Times pendant 17 semaines pour finalement s’écouler à 13 millions d’exemplaires avant sa parution en format poche. Blatty, davantage connu comme scénariste pour le cinéaste Blake Edwards (A Shot in the Dark, Gunn, Darling Lili), s’était inspiré d’une histoire qui circulait sur le campus de l’université de Georgetown, à Washington D.C., alors qu’il était étudiant en 1950. Des journaux évoquaient le cas de possession et d’exorcisme d’un adolescent de quatorze ans de l’État du Maryland survenu un an plus tôt. Cette histoire avait saisi l’imaginaire de Blatty. Et, même si l’histoire diffère dans son roman, où il est plutôt question d’une préadolescente, Blatty décrit les phénomènes de possession et de rituel d’exorcisme avec un réalisme qui pouvait laisser croire à sa probabilité.

PATRICK MARLEAU

LIVRE LE CRIME D’HALLOWEEN

D’AGATHA CHRISTIE

A HAUNTING IN VENICE (MYSTÈRE À VENISE) DE KENNETH BRANAGH

Considéré comme une œuvre mineure d’Agatha Christie, le roman Hallowe’en Party (Le crime d’Halloween, auparavant traduit comme La fête du potiron) a été publié en 1969. Dans cette histoire, la romancière Ariadne Oliver (un personnage récurrent de Christie) fait appel à son ami détective Hercule Poirot afin de résoudre l’énigme de l’assassinat d’une adolescente lors d’une soirée d’Halloween. Cette intrigue est l’une des rares de Christie qui met en scène le meurtre d’une mineure. La fin est aussi l’une de ses plus sombres. Pour son adaptation au grand écran, le cinéaste Kenneth Branagh transpose l’histoire d’un petit village rural d’Angleterre à Venise, en Italie. C’est la troisième adaptation par le réalisateur d’une enquête de Poirot, qu’il incarne aussi. En plus d’injecter une légère dose de paranormal au film, Branagh vieillit la victime, Joyce Reynolds, alors qu’elle est interprétée par Michelle Yeoh.

LIVRE LA NOTE AMÉRICAINE DE DAVID GRANN

FILM

KILLERS OF THE FLOWER MOON (LA NOTE AMÉRICAINE) DE MARTIN SCORSESE

Le récit de David Grann porte sur la disparition de membres de la communauté Osage en 1921 dans l’État de l’Oklahoma. L’enquête sera menée par la toute nouvelle agence du FBI et l’un de ses plus ambitieux agents : J. Edgar Hoover. Grann met en lumière l’une des affaires criminelles les plus fascinantes de l’histoire américaine exposant la cupidité liée à la folle course de l’exploitation du pétrole. Publié en 2017 par l’éditeur Doubleday, le livre a été encensé par les critiques en plus de s’être classé dans la liste des meilleurs livres du magazine Time. La plume de Grann se lit comme un vrai thriller, ce n’est donc pas surprenant que les droits cinématographiques aient rapidement trouvé preneur. Porté à l’écran par Martin Scorsese, le film réunit non seulement le célèbre cinéaste et son vieux complice Robert De Niro, mais également Leonardo DiCaprio avec lequel il collabore pour une sixième fois.

IMAGE TIRÉE DU FILM MYSTÈRE À VENISE (2023)

IMAGE TIRÉE DU FILM LA NOTE AMÉRICAINE (2023)

CHARLES-HENRI RAMOND PORTRAIT

Né le 25 juin 1941 à Québec, Denys Arcand passe une enfance heureuse dans la maison familiale de Deschambault. Après des cours classiques au Collège Sainte-Marie, il intègre l’Université de Montréal où il obtient une licence d’histoire et de littérature. C’est avec l’auteur-compositeur Stéphane Venne qu’il fait ses premiers pas au cinéma. D’abord en s’associant avec lui pour mettre en scène À l’est d’Eaton (1959), un court métrage aujourd’hui disparu, puis, trois ans plus tard, avec Seul ou avec d’autres, fiction-vérité coréalisée avec Venne et Denis Héroux, dans laquelle la caméra de Michel Brault illustre les péripéties tragi-comiques d’une jeune femme s’acclimatant à sa nouvelle vie estudiantine et citadine. Si ce film – souvent qualifié de tout premier long métrage québécois indépendant – ne laisse pas un souvenir impérissable, la décennie suivante va, en revanche, positionner Arcand dans le paysage culturel, lui qui marquera à tout jamais le septième art d’ici.

SANS DOUTE, LE DÉCLiN DE L’EMPiRE AMÉRiCAiN CONSTiTUE LA TOUTE PREMiÈRE RÉUSSiTE iNTERNATiONALE QUE LE CiNÉMA QUÉBÉCOiS AiT CONNUE.

Comme bon nombre de ses collègues francophones, le réalisateur du Crime d’Ovide Plouffe fait ses classes à l’ONF, où il entre à la fin de ses études. De 1964 à 1966, il signe plusieurs courts qui établissent son rapport étroit avec sa ville de résidence, l’histoire, la société et la politique. Au début des années 1970, dans On est au coton, son premier long métrage dirigé en solo, il se penche sur les conditions aliénantes dans lesquelles se débattent les travailleurs de l’industrie textile. Jugé trop subversif par l’ONF, ce pamphlet de trois heures devra attendre six ans avant d’être projeté en salle. Un sort à peine plus clément sera réservé à Québec : Duplessis et après..., autre regard particulièrement acerbe, cette fois sur les dessous des élections provinciales de 1970.

En parallèle à ces œuvres phares, considérées encore aujourd’hui comme des témoins importants des mutations vécues par le Québec d’alors, Arcand filme La Maudite galette, polar féroce tourné dans le privé, avec Marcel Sabourin, René Caron et Luce Guilbeault. Cette dernière se retrouve deux ans plus tard dans l’inoubliable Réjeanne Padovani, évocation mordante de la corruption des élites locales. Avec Gina, Arcand continue de se forger une réputation de critique impertinent et cynique. Dans ce drame hivernal campé en région – et dont la filiation avec On est au coton est évidente –, le cinéaste dépeint les destins tragiques, mais criants de vérité, de deux femmes opprimées. La première, admirable Céline Lomez, est une strip-teaseuse violée par une bande de désœuvrés alcoolisés, la seconde, magistrale Frédérique Collin, est une jeune ouvrière aliénée par des cadences de travail infernales, un quotidien sans joie, et un horizon tout ce qu’il y a de plus bouché. Sorti en janvier 1975, Gina obtient un beau succès auprès des journalistes, au contraire des spectateurs qui rejettent cette histoire sombre et violente, sans doute la plus intense que son auteur ait imaginée. L’échec commercial est cuisant.

IMAGE TIRÉE DE L’AFFICHE DU FILM GINA (1975)

Arcand s’oriente alors vers la publicité et la télévision avant de revenir au documentaire social (La Lutte des travailleurs d’hôpitaux) et de signer le scénario de la télésérie biographique Duplessis (1978), dans laquelle un Jean Lapointe en grande forme tient le rôle de l’ancien premier ministre du Québec. Puis vient Le Confort et l’indifférence en 1981, œuvre charnière dans sa filmographie. Une fois encore, l’impertinence et la noirceur sont au rendez-vous dans ce pamphlet capital tourné dans la foulée de la perte du référendum de 1980. S’appuyant sur les écrits de Machiavel, Arcand constate non sans amertume la disparition quasi certaine de toute notion de projet commun, dans un Québec désormais vautré dans l’argent et l’égoïsme. Ce sera le dernier essai purement politique d’Arcand, qui délaissera les rêves collectifs envolés pour se concentrer sur les espoirs et les quêtes individuelles.

Intitulé à l’origine Conversations scabreuses, Le Déclin de l’empire américain est, selon son auteur, une « réflexion sociale personnelle sur la vie de tous les jours et sur la vie amoureuse ». Quoiqu’étroitement lié à tout ce qu’Arcand avait évoqué précédemment, le film se démarque par des élans humoristiques inédits jusqu’alors, parvenant ainsi à gagner le cœur de millions de personnes dans le monde. À la grande surprise de tous, les tribulations de ces intellos nantis et imbus d’eux-mêmes récoltent huit prix Génie et obtiennent plusieurs récompenses prestigieuses, dont une sélection à l’Oscar du meilleur film étranger. Sans doute, Le Déclin constitue la toute première réussite internationale que le cinéma québécois ait connue. Un coup d’éclat qui sera réédité trois ans plus tard avec Jésus de Montréal, satire aussi joviale que sombre abordant la quête de spiritualité d’une troupe d’acteurs immergés dans une société ayant troqué ses rêves pour le matérialisme.

Après une période de transition lors de laquelle il réalise un segment de l’inégal Montréal vu par…, Love and Human Remains (De l’amour et des restes humains), le sympathique Joyeux calvaire et le malaimé Stardom, Arcand renoue avec le succès en 2003 grâce à ses Invasions barbares, qui est à ce jour le seul long métrage de fiction québécois à avoir remporté un Oscar. Suivent deux comédies chahutées par la critique et le public (L’Âge des ténèbres et Le Règne de la beauté) puis, en 2018, la comédie à suspense La Chute de l’empire américain, étude plutôt jouissive sur le pouvoir de l’argent. Le 5 octobre, Testament, le 18e long métrage de Denys Arcand, sort sur les écrans. Nous aurons le plaisir d’y retrouver son fidèle complice Rémy Girard, incarnant un septuagénaire dépassé par les événements qui finit par reprendre goût à la vie après une rencontre fortuite. Observateur avisé du Québec depuis plus de six décennies, Arcand plongera une fois de plus dans la psyché de ses contemporains et, par le biais des confidences de cet intellectuel désabusé, trouvera à n’en pas douter le terreau idéal pour nous amuser autant que nous faire réfléchir. |

IMAGE TIRÉE DU FILM TESTAMENT (2023)

IMAGE TIRÉE DE L’AFFICHE DU FILM LE DÉCLIN DE L’EMPIRE AMÉRICAIN (1986)

Hildur Guðnadóttir

Depuis quelques années, les compositeurs de musique de film provenant des pays scandinaves ont la cote à Hollywood. Ólafur Arnalds (Gimme Shelter), Ludwig Göransson (Black Panther) et le défunt Jóhann Jóhannsson (Arrival, ou L’arrivée) sont quelques exemples de cette vague talentueuse de compositeurs qui illustre bien la capacité d’Hollywood de capitaliser sur des talents étrangers.

On peut ajouter à cette liste la compositrice Hildur Guðnadóttir, rare femme dans un milieu majoritairement masculin, qui multiplie les projets depuis qu’elle a remporté en 2020 l’Oscar de la meilleure musique originale pour le film Joker. Elle sera d’ailleurs amenée à composer la musique de la suite très attendue de ce film sombre qui a marqué les esprits. Il faudra cependant s’armer de patience, puisque la sortie de Joker : Folie à deux n’est prévue que pour l’automne 2024.

Heureusement, la sortie de A Haunting in Venice (Mystère à Venise), le tout nouveau film mettant en vedette Kenneth Branagh dans le rôle du célèbre détective Hercule Poirot, saura apaiser les admirateurs que cette musicienne hors pair s’est attirés. À titre de compositrice, elle remplace le Britannique Patrick Doyle qui a signé la musique des deux volets précédents : Murder on the Orient Express (Le Crime de l’Orient-Express) et Death on the Nile (Mort sur le Nil). Les cinéphiles assoiffés de suspense et les enthousiastes admirateurs d’Agatha Christie ne voudront pas manquer ce rendez-vous. Parions que la musique d’Hildur Guðnadóttir saura apporter un vent de fraîcheur à ce nouveau volet dont l’intrigue semble teintée de fantastique.

Hildur Guðnadóttir est née en 1982 à Reykjavik dans une famille largement composée de musiciens. Son père était clarinettiste et sa mère, chanteuse d’opéra. La musique s’est donc imposée naturellement et, dès l’âge de cinq ans, Hildur Guðnadóttir apprenait à jouer du violoncelle comme instrument principal. Elle a également poursuivi des études en composition et aujourd’hui, elle travaille surtout dans son studio situé à Berlin. À travers sa carrière éclectique, elle a multiplié les collaborations avec de nombreux artistes de la scène musicale européenne et a réalisé quatre albums solos.

En tant que violoncelliste, elle a joué pour de nombreux films très populaires, ce qui lui a permis de se faire connaître davantage dans le milieu du cinéma. Vous avez pu l’entendre dans le film The Revenant (Le Revenant) d’Alejandro G. Iñárritu, ainsi que dans Prisoners (Prisonniers), Sicario et Arrival (L’Arrivée), trois films du cinéaste québécois Denis Villeneuve. D’ailleurs, le compositeur de ces trois films, Jóhann Jóhannsson, était un collaborateur régulier de Hildur Guðnadóttir. Ensemble, ils ont composé la musique du film Mary Magdalene (Marie Madeleine) de Garth Davis sorti en 2018. Cette année marque malheureusement la fin de leur précieuse collaboration puisque le talentueux Jóhann Jóhannsson a été retrouvé mort dans son appartement. Hildur Guðnadóttir affirme avoir perdu un collègue, une âme sœur et une paire d’oreilles supplémentaire.

En 2019, la carrière de Hildur Guðnadóttir prend son envol et atteint des sommets qu’elle-même n’aurait jamais pu penser atteindre. Pour la chaîne de télévision payante HBO, elle compose la musique de la minisérie acclamée Chernobyl, une dramatisation des conséquences de la catastrophe nucléaire survenue en 1986. Pour s’y prendre, Hildur Guðnadóttir a choisi d’emprunter un chemin peu orthodoxe pour atteindre ses objectifs. Peu orthodoxe, mais pas surprenant pour cette compositrice-interprète dont la musique est souvent qualifiée d’expérimentale. Voilà : Hildur Guðnadóttir s’est empressée de visiter une centrale nucléaire afin d’y enregistrer des sons pour ensuite les manipuler dans son studio. Il n’y a donc, dans la bande sonore finale, aucun instrument utilisé. Vous êtes curieux du résultat? La bande sonore est disponible sur Spotify et Apple Music et son écoute vaut amplement le détour. Ses expérimentations seront saluées et recevront plusieurs prix, dont un Emmy et un Grammy.

Hildur Guðnadóttir était le premier choix du cinéaste Todd Phillips pour la musique de son film Joker. Dès le scénario terminé, il lui a envoyé une copie pour voir si elle se sentait inspirée par le projet. Très touchée par le désespoir du personnage, Hildur Guðnadóttir a immédiatement accepté le défi. Avant même que le tournage commence, elle s’est mise à la composition avec son instrument de prédilection : le violoncelle. Todd Phillips a tellement été impressionné par son travail qu’il a insisté pour faire jouer sa musique sans cesse sur le plateau de tournage. La musique a même contribué à changer un moment crucial du film. Dans la scène où le Joker se rend dans une toilette publique à la suite d’un incident brutal, le célèbre personnage, interprété par Joaquin Phoenix, devait réciter un monologue devant le miroir. Cependant, le comédien, visiblement inspiré par la musique de Hildur Guðnadóttir, s’est plutôt mis à improviser une danse langoureuse, créant une des scènes les plus mémorables du film. La bande sonore du film Joker s’est attiré de nombreux éloges et prix; Hildur Guðnadóttir est ainsi devenue la première femme à récolter un BAFTA, un Golden Globe et un Oscar pour la musique d’un seul film.

Outre le violoncelle, Hildur Guðnadóttir utilise régulièrement le son de l’halldorophone, un instrument créé par Halldór Úlfarsson, un compatriote. Peu de musiciens maîtrisent aussi bien cet instrument méconnu que Hildur Guðnadóttir. Il s’agit principalement d’un violoncelle électroacoustique qui possède la capacité de jouer des notes en utilisant le retour de son des vibrations des cordes capté par un micro. Certains décrivent l’instrument comme un croisement entre le violoncelle et le thérémine, un des plus anciens instruments électroniques. Ultimement, le halldorophone est un instrument à l’image de Hildur Guðnadóttir, c’est-à-dire unique et innovant. |

IMAGE TIRÉE DU FILM MYSTÈRE À VENISE (2023)

En 2019, la carrière de Hildur Guðnadóttir prend son envol et atteint des sommets qu’elle-même n’aurait jamais pu penser atteindre.

LA MUSIQUE AU CINÉMA HILDUR GUÐNADÓTTIR

LA PASSION DU CINÉMA | SEPTEMBRE À NOVEMBRE 2023 | CAHIER SPÉCIAL N° 239

CINQ ANS DÉJÀ!

À l’été 2018, nous vous annoncions l’ouverture prochaine d’un tout nouveau cinéma à Loretteville, le premier cinéma canadien 100 % à projection laser.

Ce cinéma à la fine pointe de la technologie serait équipé de sièges à mousse mémoire et même de sièges à inclinaison électrique. D’espaces communs vastes pour profiter pleinement de votre sortie. D’un permis d’alcool vous permettant de visionner votre film en dégustant une bière de microbrasserie ou une coupe de vin. D’une librairie avec toutes les dernières nouveautés littéraires et une vaste sélection de jeux et d’objets de collection.

Le 7 décembre prochain, nous soulignerons le 5e anniversaire de ce lieu de détente et de découverte cinématographique que les cinéphiles de Québec ont adopté dès son ouverture. Profitez de la promotion sur l’abonnement d’automne et découvrez à votre tour un cinéma 2.0!

Une carte d’abonnement qui en donne plus!

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17 SEP. - 10 H 30

20 SEP. - 13 H

17 SEP. - 16 H |

20 SEP. - 13 H

BALLET | 1 H 45

MUSIQUE

Igor Stravinsky

Gustav Mahler

Maurice Ravel

MISE EN SCÈNE

Maurice Béjart

DIRECTION MUSICALE

Patrick Lange

Orchestre de l’Opéra national de Paris

DISTRIBUTION

Les étoiles, les premières danseuses, les premiers danseurs et le corps de ballet de l’Opéra

Le compagnonnage de Maurice Béjart avec l’Opéra national de Paris aura duré plus de 40 ans et offert au répertoire de l’institution plus d’une vingtaine de pièces. À travers ce programme, dédié au chorégraphe disparu il y a 15 ans, le Ballet de l’Opéra présente 3 œuvres créées dans les années 1970 qui brillent d’une même intensité chorégraphique et musicale.

les danseurs de la compagnie, est une ode à la jeunesse sur une puissante partition de Stravinsky dont le chorégraphe s’empare pour en extraire la quintessence. Écrit pour deux danseurs masculins, Le chant du compagnon errant œuvre intimiste sur un cycle de lieder de Mahler. Enfin, le mythique la partition éponyme de Ravel. Entouré de danseurs, seul sur une table, l’interprète principal – danseur ou danseuse – se laisse transporter par les rythmes envoûtants dans une danse érotique et hypnotique comme un vibrant appel à la vie.

ET JULIETTE

22 OCT. - 10 H 30 | PLACE STE-FOY

25 OCT. - 13 H

22 OCT. - 16 H | LORETTEVILLE OPÉRA | 3 H 25

Charles Gounod

MISE EN SCÈNE

Thomas Jolly

DIRECTION MUSICALE

DISTRIBUTION

Juliette / Elsa Dreisig

Stephano / Lea Desandre

Gertrude / Sylvie Brunet-Grupposo

Roméo / Benjamin Bernheim

Tybalt / Maciej Kwaśnikowski

Benvolio / Thomas Ricart

Mercutio / Huw Montague Rendall

Pâris / Sergio Villegas Galvain

Gregorio / Yiorgo Ioannou

Capulet / Laurent Naouri

Frère Laurent / Jean Teitgen

Le duc de Vérone / Jérôme Boutillier

Combien de compositeurs ont été inspirés par les amants de Vérone dépeints par Shakespeare? De Vincenzo Bellini à Leonard Bernstein en passant par Hector Berlioz, la liste est longue. Si le Roméo et de Charles Gounod, créé pendant l’Exposition universelle de 1867, remporte d’emblée un succès populaire, c’est sans doute parce qu’il a traduit le plus finement la pulsion de vie des célèbres amoureux. Quatre duos d’amour, une valse ardente, une musique lumineuse et lyrique : toute la partition frissonne de désir et de fraîcheur. Qui mieux que Thomas Jolly, l’un des plus inventifs metteurs en scène de sa génération, choisi pour être le directeur artistique des cérémonies des Jeux olympiques de Paris 2024, pouvait célébrer cet hymne à la jeunesse? Après Eliogabalo de Cavalli en 2016, ce fin connaisseur de Shakespeare signe sa deuxième collaboration avec l’Opéra national de Paris. |

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Anatomie d’une chute  p. 26

After : la destinée

36

Bêtement riche  p. 32

Ceux qui restent

Cinq nuits chez Freddy

32

29

Créateur, Le  p. 31

Décadence X

Exorciste : le croyant, L’

Herbes sèches, Les

36

34

26

Hunger Games : la ballade du serpent et de l’oiseau chanteur  p. 34

Île de Sukwan, L’

Jours, Les

Jours heureux, Les

Justicier, Le

28

29

36

Légende du papillon, La  p. 24

Mariage de l’année 3, Le

Marvels, Les

Mystère à Venise

Napoléon

Note américaine, La

Nouveau Départ

En attente de classement.

Peut être vu par des personnes de tous âges.

Océan vu du cœur, L’  p. 28

Pat’ Patrouille 2, La . . . .

24

Petite, La  p. 26

Petit Jésus . . .

36

34

32

Ne peut être vu que par des personnes âgées de 13 ans et plus ou accompagnées d’une personne majeure.

Rayons gamma, Les

34

28 Religieuse 2, La

25 Sacrifiés 4, Les

26

Ne peut être vu que par des personnes âgées de 16 ans et plus.

Ne peut être vu que par des personnes âgées de 18 ans et plus.

LA LÉGENDE DU PAPILLON

Un film de Sophie Roy 2023

QUÉBEC

Film d’animation réalisé par Sophie Roy. Scén. : Heidi Foss, Lienne Sawatsky.

Int. : Antoine Desrochers, Catherine Brunet, Sophie Cadieux, Julie Le Breton, Ludivine Reding.

C’est l’histoire de Patrick, un courageux et adorable papillon qui, même s’il ne peut pas voler à cause d’une aile plus petite, veut à tout prix faire ce voyage. C’est aussi celle de Geneviève, qui lutte contre sa peur panique des hauteurs, et de Martin, la chenille la plus drôle à la ronde, car elle veut devenir un papillon comme les autres! Durant leur périple, Patrick, Geneviève et Martin deviendront des héros après avoir vaincu leurs peurs, accepté leurs différences et triomphé des prédateurs naturels et des périls environnementaux.

LA PAT’ PATROUILLE 2

PAW PATROL: THE MIGHTY MOVIE

Un film de Cal Brunker 2023

CANADA · ÉTATS-UNIS

Film d’animation réalisé par Cal Brunker. Scén. : Cal Brunker, Bob Barlen. Mus. orig. : Pinar Toprak. Int. : Mckenna Grace, Taraji P. Henson, Marsai Martin, Christian Convery, Chris Rock, Kristin Bell, Kim Kardashian.

La Pat’ Patrouille est de retour! Après l’écrasement d’un météore, les chiots se transforment et deviennent la Super Patrouille. Pour Skye, le plus petit membre de l’équipe, ses nouveaux pouvoirs sont un rêve devenu réalité, mais les choses prennent une mauvaise tournure lorsque l’ennemi juré des chiots, Hellinger, s’échappe de prison et s’associe à un scientifique fou pour voler des

LE SOUHAIT : ASHA ET

Film d’animation réalisé par Chris Buck et Fawn Veerasunthorn. Scén. : Chris Buck, Jennifer Lee, Allison Moore. Mus. orig. : David Metzger. Int. : Ariana

Asha, jeune fille de 17 ans à l’esprit vif, dévouée à ses proches, vit à Rosas, un royaume où tous les souhaits peuvent littéralement s’exaucer. Dans un moment de désespoir, elle adresse un vœu aux étoiles auquel va répondre une force cosmique : une petite boule d’énergie infinie prénommée Star. Ensemble, Star et Asha vont affronter le plus redoutable des ennemis et prouver que le souhait d’une personne déterminée, allié à la magie des étoiles, peut produire des miracles. |

LES TROLLS 3 : NOUVELLE TOURNÉE

Un film de Walt Dohrn et Tim Heitz 2023

ÉTATS-UNIS

Film d’animation réalisé par Walt Dohrn et Tim Heitz. Scén. : Jonathan Aibel, Glenn Berger, Elizabeth Tippet. Mus. orig. : Theodore Shapiro. Int. : Anna Kendrick, Justin Timberlake, Camila Cabello, Eric André, Amy Schumer.

Poppy fait une découverte incroyable relative au passé de Branch. À l’époque, avec ses quatre frères, Floyd, John Dory, Spruce et Clay, ils formaient le boys band le plus en vogue du moment, les BroZone. Alors qu’il n’était qu’un enfant, le groupe s’est séparé, tout comme la famille. Depuis, Branch n’a jamais revu ses frères. Mais quand Floyd, l’aîné de la fratrie, est enlevé par les pires crapules des stars de la pop, Velvet et Veneer, qui en veulent à son talent musical, Branch et Poppy vont se lancer dans une aventure poignante et bouleversante afin de réunir les frères et de sauver Floyd d’un sort encore plus funeste que celui de vivre dans les oubliettes de la culture pop. |

CHARLES-OLIVIER MICHAUD SIGNE L’ADAPTATION DU ROMAN D’INSPIRATION AUTOBIOGRAPHIQUE DE L’ÉCRIVAINE KIM THÚY

LA PETITE

Un film de Guillaume Nicloux 2023 | 92 min

BELGIQUE · FRANCE

Drame réalisé par Guillaume Nicloux. Scén. : Guillaume Nicloux, Fanny Chesnel, d’après son œuvre. Int. : Fabrice Luchini, Mara Taquin, Maud Wyler, Veerle Baetens.

Joseph apprend que son fils et le compagnon de celui-ci viennent de périr dans un accident. Ils attendaient un enfant via une mère porteuse en Belgique. Que va devenir leur futur bébé ? Joseph en est-il le grand-père légitime ? Porté par la promesse de cette naissance qui va prolonger l’existence de son fils, le sexagénaire part à la rencontre de la mère, jeune flamande au caractère farouche et indomptable. |

UNE ANNÉE DIFFICILE

Éric Toledano

Comédie écrite et réalisée par Éric Toledano et Olivier Nakache. Int. : Pio Marmaï, Jonathan Cohen, Mathieu Amalric, Noémie Merlant.

Albert et Bruno sont surendettés et en bout de course. C’est dans le chemin associatif qu’ils empruntent ensemble qu’ils croisent des jeunes militants écolos. Plus attirés par la bière et les chips gratuites que par leurs arguments, ils vont peu à peu intégrer le mouvement sans conviction. |

SECOND TOUR

Un film d’Albert Dupontel 2023 95 min

FRANCE

Comédie dramatique écrite et réalisée par Albert Dupontel. Mus. orig. : Christophe Julien. Int. : Cécile de France, Albert Dupontel, Nicolas Marié.

Journaliste politique en disgrâce placée à la rubrique football, Mlle Pove est sollicitée pour suivre l’entre-deux-tours de la campagne présidentielle. Le favori est Pierre-Henry Mercier, héritier d’une puissante famille française et novice en politique. Troublée par ce candidat qu’elle a connu moins lisse, Mlle Pove se lance dans une enquête aussi étonnante que jubilatoire. |

ANATOMIE D’UNE CHUTE

Un film de Justine Triet 2023 | 150 min

FRANCE

Drame policier réalisé par Justine Triet. Scén. : Justine Triet, Arthur Harari. Int. : Sandra Hüller, Swann Arlaud, Milo Machado Graner, Antoine Reinartz.

Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de onze ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple. |

LES HERBES SÈCHES

KURU OTLAR ÜSTÜNE

Un film de Nuri Bilge Ceylan 2023 | 197 min

VERS UN AVENIR RADIEUX

IL SOL DELL’AVVENIRE

Un film de Nanni Moretti 2023 | 95 min

ITALIE

Comédie dramatique réalisée par Nanni Moretti. Scén. : Francesca Marciano, Nanni Moretti, Federica Pontremoli, Valia Santella. Mus. orig. : Franco Piersanti. Int. : Nanni Moretti, Margherita Buy, Silvio Orlando, Barbora Bobulova, Mathieu Amalric.

Giovanni, cinéaste italien renommé, s’apprête à tourner son nouveau film. Mais entre son couple en crise, son producteur français au bord de la faillite et sa fille qui le délaisse, tout semble jouer contre lui! Toujours sur la corde raide, Giovanni va devoir repenser sa manière de faire s’il veut mener tout son petit monde vers un avenir radieux. |

Sophia, 40 ans, qui souffre en permanence de migraines, est professeure de philosophie à l’université du troisième âge et vit en couple depuis 10 ans avec Xavier, professeur de science politique. Ils ont une vie confortable et leur couple est plutôt stable malgré une vie sexuelle en veilleuse. Ils ne s’en plaignent pas, mais visiblement, quelque chose est bien éteint de ce côté-là. En contrepartie, ils ont une vie sociale riche et heureuse entre leurs amis et beaux-parents respectifs. L’existence de Sophia bascule le jour où elle fait la rencontre de Sylvain, un entrepreneur des Laurentides aux antipodes de son mode de vie. À l’aube de l’hiver, elle quittera tout pour vivre cette passion brûlante. Peut-être la dernière de sa vie.

Tout comme La Femme de mon frère, le premier film de Monia Chokri, Simple comme Sylvain a été présenté à Cannes dans la prestigieuse section « Un Certain Regard ». Cette nouvelle œuvre, qui traite d’une relation amoureuse entre deux personnes venant de classes sociales différentes, a été présentée en première nord-américaine au Toronto International Film Festival (TIFF). En juin dernier, le film s’était distingué en remportant deux prix, dont celui du Grand Prix du jury, au Festival du Film de Cabourg en France. |

Un film de Monia Chokri | De la même réalisatrice : La Femme de mon frère QUÉBEC. 2023.

Comédie dramatique écrite et réalisée par Monia Chokri. Int. : Magalie Lépine-Blondeau, Pierre-Yves Cardinal, Francis-William Rhéaume, Monia Chokri, Steve Laplante, Micheline Lanctôt, Christine Beaulieu.

Meilleures amies dans la vie, Monia Chokri et Magalie LépineBlondeau étaient heureuses de se retrouver au cinéma, alors que la comédienne avait vraiment envie d’interpréter ce rôle.

IMAGE TIRÉE DU FILM SIMPLE COMME SYLVAIN (2023)

RICHELIEU

Un film de Pier-Philippe Chevigny 2023 | 90 min

QUÉBEC

Drame écrit et réalisé par Pier-Philippe Chevigny. Mus. orig. : Félicia Atkinson. Int. : Ariane Castellanos, Marc-André Grondin, Nelson Coronado, Luis Oliva, Eve Duranceau, Marc Beaupré.

Nouvellement embauchée à titre de traductrice dans une usine employant des ouvriers guatémaltèques, une jeune femme entreprend avec ces derniers une résistance quotidienne pour lutter contre l’exploitation dont ils sont victimes. |

L’ÎLE DE SUKWAN

Un film de Perihan Incegöz et Jonathan Tremblay 2022 | 90 min

QUÉBEC

Documentaire écrit et réalisé par Perihan Incegöz et Jonathan Tremblay. Mus. orig. : Peter Venne. Int. : Sompit Somngoen, Sukhee Somngoen, Sukwan Somngoen.

Dans la vallée de Phrao, en Thaïlande, une famille consacre son temps et ses ressources à la construction de Snowyaland, un monde féerique imaginé par leur fillette, Sukwan. Pour les parents, c’est une façon d’encourager la créativité et l’inventivité de leur enfant, et de poursuivre son éducation.

SOLO

Un film de Sophie Dupuis 2023 102 min

QUÉBEC

Drame écrit et réalisé par Sophie Dupuis. Int. : Théodore Pellerin, Félix Maritaud, Anne-Marie Cadieux, Jean Marchand, Vlad Alexis, Tommy Joubert, Alice Moreault.

Simon est une étoile montante de la scène drag de Montréal. C’est le coup de foudre lorsqu’il rencontre Olivier, la nouvelle recrue du bar-spectacle où il se produit. Alors que Simon croit vivre une électrisante histoire d’amour, il s’installe entre eux une dynamique toxique et destructrice. En parallèle, Claire, mère de Simon et célèbre chanteuse d’opéra, revient travailler au pays après 15 ans d’absence. Fasciné par cette femme qu’il ne connaît presque plus mais qu’il idéalise, Simon s’obstine à essayer de créer un lien avec elle. Fragilisé par l’échec de ces deux amours impossibles, Simon n’aura d’autre choix que de se rendre compte qu’il mérite mieux. |

L’OCÉAN VU DU CŒUR

Un film d’Iolande Cadrin-Rossignol et Marie-Dominique Michaud

2023 | 96 min QUÉBEC

Documentaire réalisé par Iolande Cadrin-Rossignol et Marie-Dominique Michaud. Scén. : Iolande CadrinRossignol, Marie-Dominique Michaud, Jean-Luc Wibaux et Véronique Ataly. Mus. orig. : Fabienne Lucet. Int. : Hubert Reeves.

Hubert Reeves, avec sa douceur, sa rigueur et son amour du vivant, nous propose de redécouvrir ce qui menace l’océan, mais surtout, sa résilience phénoménale pour peu qu’on l’aide à se rétablir! Pour ce faire, Reeves s’entoure de scientifiques, d’explorateurs, de penseurs et d’activistes qui mettent toute leur énergie à sauver l’océan.. Tous et toutes nous entraînent à la découverte d’un géant méconnu, rempli d’êtres étonnants d’intelligence et de sensibilité. |

LES RAYONS GAMMA

Un film de Henry Bernadet 2023 | 99 min

QUÉBEC

Comédie dramatique réalisée par Henry Bernadet. Scén. : Henry Bernadet, Nicolas Krief, Isabelle Brouillette. Int. : Chaimaa Zinedine, Chris Kanyembuga, Yassine Jabrane, Hani Laroum, Océane Garçon-Gravel.

Il y a Abdel, dont la vie tranquille est chamboulée par l’arrivée de son cousin extraverti qu’il héberge pour l’été; Fatima, qui aspire à une existence plus stable et tente de s’éloigner de ses mauvaises fréquentations; Toussaint, qui, en allant à la pêche, trouve une bouteille échouée avec un message à l’intérieur. Il y a aussi Naïma, Maya, Ayoub et les autres, il y a une voiture téléguidée, un château pastel qui borde l’autoroute, des cigales électriques, un monolithe et des rayons très puissants. |

Documentaire écrit et réalisé par Geneviève Dulude-De Celles.

Doctorante et professeure à temps partiel, Marie-Philip aime les chats et Harry Potter. Mais une semaine avant sa fête de 29 ans, la jeune femme apprend qu’elle a le cancer du sein. Durant un an, sans fausse pudeur, nous l’accompagnons dans chacune des étapes tandis qu’elle se confie avec une honnêteté bouleversante. Une ode à la vie, au courage et à la résilience de toutes celles qui se battent quotidiennement contre la maladie. |

DENYS ARCAND FAIT

SON RETOUR AU GRAND ÉCRAN AVEC

TESTAMENT

Un film de Denys Arcand

2023

QUÉBEC

Drame écrit et réalisé par Denys Arcand. Int. : Rémy Girard, Sophie Lorain, Marie-Mai, Guylaine Tremblay, Denis Bouchard, Charlotte Aubin, Robert Lepage, Yves Jacques.

Dans une ère d’évolution identitaire, Jean-Michel, un célibataire de 70 ans, a perdu tous ses repères dans cette société. Il habite dans une maison de retraite située dans

Tammi, Seth Cuddeback, d’après le jeu vidéo. Int. : Josh Hutcherson, Elizabeth Lail, Kat Conner Sterling, Matthew Lillard, Mary Stuart Masterson.

Le film met en scène l’entrée en service d’un agent de sécurité assez perturbé dans la pizzeria de Freddy Fazbear. Lors de cette première nuit, il se rend compte que les nuits chez Freddy ne sont pas de tout repos et qu’il pourrait bien ne pas revoir le jour. |

RIDLEY SCOTT ET JOAQUIN PHEONIX REFONT ÉQUIPE POUR LA PREMIÈRE FOIS DEPUIS GLADIATEUR

Napoléon

ÉTATS-UNIS

Comédie dramatique réalisée par Alexander Payne. Scén. : David Hemmingson. Mus. orig. : Mark Orton. Int. : Paul Giamatti, Da’Vine Joy Randolph, Carrie Preston, Dominic Sessa.

Un professeur d’histoire bourru et mal-aimé, dans une école préparatoire en 1970, en NouvelleAngleterre, n’a pas de famille et nulle part où aller pour les vacances de Noël. Il reste à l’école pour surveiller les élèves qui ne peuvent pas rentrer chez eux. Bientôt, il n’en restera plus qu’un – Angus, un bon élève mais très turbulent. Ils sont rejoints par la cuisinière en chef de Deerfield, une Afro-Américaine qui s’occupe des fils de privilégiés et dont le propre enfant a récemment disparu au Vietnam. Ces trois exclus vont former une famille improbable durant deux semaines. |

ÉTATS-UNIS

Comédie dramatique réalisée par Craig Gillespie. Scén. : Lauren Schuker Blum, Rebecca Angelo, d’après l’œuvre de Ben Mezrich. Mus. orig. : Will Bates. Int. : Seth Rogen, Sebastian Stan, Paul Dano, Shailene Woodley, Pete Davidson, America Ferrera, Vincent D’Onofrio.

GameStop est une chaîne de magasins américains spécialisés dans les jeux vidéo. En grande difficulté depuis des années, la chaîne cumulait les pertes financières et l’entreprise courait à la faillite. Les fonds d’investissement pariaient sur une banqueroute. Mais une communauté d’un million de jeunes traders du Reddit WallStreetBets ne l’entend pas de cette manière et décide de soutenir GameStop. Ils s’unissent alors afin de faire pression sur deux fonds spéculatifs qui avaient parié sur la chute de l’action GME. |

LES MARVEL

THE MARVELS

Un film de Nia DaCosta 2023

ÉTATS-UNIS

Film d’action réalisé par Nia DaCosta.

Scén. : Nia DaCosta, Megan McDonnell, Elissa Karasik d’après l’œuvre de Roy Thomas, Gene Colan, Roger Stern, John Romita Jr., G. Willow Wilson et Adrian Alphona. Mus. orig. : Laura Karpman.

Int. : Brie Larson, Iman Vellani, Teyonah Parris, Samuel L. Jackson, Zawe Ashton.

Après les événements de Captain Marvel, WandaVision et Miss Marvel, Carol Danvers, Monica Rambeau et Kamala Khan échangent leurs places chaque fois qu’elles tentent d’utiliser leurs pouvoirs. Le trio doit non seulement s’unir pour comprendre pourquoi les pouvoirs réagissent ainsi, mais il devra également affronter Dar-Benn, la nouvelle dirigeante de l’empire Kree. |

VISIONS

Un film de Yann Gozlan

2023 | 123 min

FRANCE

Suspense réalisé par Yann Gozlan. Scén. : Yann Gozlan, Michel Fessler, Aurélie Valat, Jean-Baptiste Delafon.

Int. : Diane Kruger, Mathieu Kassovitz, Marta Nieto, Amira Casar, Grégory Fitoussi.

Pilote de ligne confirmée, Estelle mène, entre deux vols, une vie parfaite avec Guillaume, son mari aimant et protecteur. Un jour, par hasard, dans un couloir d’aéroport, elle recroise la route d’Ana, photographe avec qui elle a eu une aventure passionnée 20 ans plus tôt. Estelle est alors loin d’imaginer que ces retrouvailles vont l’entraîner dans une spirale cauchemardesque et faire basculer sa vie dans l’irrationnel. |

LA RELIGIEUSE 2

THE NUN 2

Un film de Michael Chaves 2023

ÉTATS-UNIS

Film d’horreur réalisé par Michael Chaves. Scén. : Ian Goldberg, Richard Naing, Akela Cooper. Int. : Taissa Farmiga, Storm Reid, Anna Popplewell, Bonnie Aarons, Jonas Bloquet.

Dans le sud de la France, le mal n’a jamais été aussi proche : Valak, la nonne démoniaque, revient quatre ans après les événements qui ont secoué l’abbaye de Saint-Carta en Roumanie. |

L’EXORCISTE : LE CROYANT

THE EXORCIST: BELIEVER

Un film de David Gordon Green 2023

ÉTATS-UNIS

Film d’horreur réalisé par David Gordon Green. Scén. : David Gordon Green, Peter Sattler, Scott Teems, d’après l’œuvre de William Peter Blatty. Int. : Ellen Burstyn, Leslie Odom Jr., Ann Dowd, Jennifer Nettles, Lidya Jewett, E.J. Bonilla.

Le père d’un enfant possédé, cherchant désespérément de l’aide, part à la recherche de quelqu’un qui a vécu des expériences similaires :

Un film de Francis Lawrence 2023 165 min

ÉTATS-UNIS

Film de science-fiction réalisé par Francis Lawrence. Scén. : Michael Lesslie, Michael Arndt d’après l’œuvre de Suzanne Collins. Mus. orig. : James Newton Howard. Int. : Tom Blyth, Rachel Zegler, Peter Dinklage, Viola Davis, Jason Schwartzman, Hunter Schafer.

De nombreuses années avant de devenir président de Panem, le jeune Coriolanus Snow est choisi comme mentor du district 12 lors des nouveaux Hunger Games. Antépisode de la série Hunger Games se déroulant 64 ans plus tôt, dans les années qui ont suivi la période des « Jours sombres », la première rébellion

Comédie réalisée par Taika Waititi. Scén. : Iain Morris, Taika Waititi d’après l’œuvre de Mike Brett et Steve Jamison. Mus. orig. : Michael Giacchino. Int. : Michael Fassbender, Elisabeth Moss, Oscar Kightley, Uli Latukefu, Will Arnett.

L’entraîneur néerlandais Thomas Rongen a pour mission (quasi impossible) de transformer l’équipe de football des Samoa en vainqueurs de cette discipline. |

DE L’ANNÉE 3

MY BIG FAT GREEK WEDDING 3

Un film de Nia Vardalos

2023

ÉTATS-UNIS

Comédie romantique écrite et réalisée par Nia Vardalos. Mus. orig. :  Stephanie Economou Int. : Nia Vardalos, John Corbett, Elena Kampouris, Louis Mandylor, Gia Carides, Andrea Martin, Lainie Kazan.

La famille Portokalos voyage en Grèce pour le mariage de Paris, la

Un film de Martin Scorsese | Du même réalisateur : Le loup de Wall Street ÉTATS-UNIS. 2023.

Drame historique réalisé par Martin Scorsese. Scén. : Eric Roth, Martin Scorsese, d’après l’œuvre de David Grann. Mus. orig. : Robbie Robertson. Int. : Leonardo DiCaprio, Robert De Niro, Lily Gladstone, Jesse Plemons, John Lithgow, Brendan Fraser.

Au début du XXe siècle, le pétrole a apporté la fortune au peuple Osage qui, du jour au lendemain, est devenu l’un des plus riches du monde. Cette richesse attire aussitôt la convoitise de Blancs peu recommandables. Des membres de la nation sont assassinés dans des conditions mystérieuses durant les années 1920, donnant lieu à une enquête de grande envergure du FBI impliquant J. Edgar Hoover.

Pour son 26e film de fiction, Martin Scorsese retrouve deux de ses acteurs fétiches : Robert De Niro et Leonardo DiCaprio. Scorsese et DiCaprio sont liés au projet depuis 2017, mais la production a été retardée en raison de la pandémie et de l’explosion du budget alloué initialement, maintenant chiffré à 200 millions de dollars. Apple a décidé de financer le film avec la participation du studio Paramount pour la distribution en salles. À l’origine, le rôle de l’enquêteur Tom White avait été écrit pour DiCaprio, mais ce dernier a finalement préféré incarner celui d’Ernest Burkhart, le neveu de l’antagoniste William Hale, joué par De Niro. |

Pour le tournage, le cinéaste a eu la permission de la nation Osage de filmer sur les lieux mêmes où se sont déroulés les événements tragiques.

IMAGE TIRÉE DU FILM LA NOTE AMÉRICAINE (2023)

Killers of the Flower Moon

À VENIR SUR GRAND ÉCRAN

AFTER : LA DESTINÉE

AFTER EVERYTHING

Un film de Castille Landon 2023

ÉTATS-UNIS

Drame romantique écrit et réalisé par Castille Landon d’après l’œuvre d’Anna Todd. Int. : Hero Fiennes Tiffin, Josephine Langford, Louise Lombard, Stephen Moyer, Mimi Keene.

DÉCADENCE X

SAW X

Un film de Kevin Greutert 2023

ÉTATS-UNIS

Film d’horreur réalisé par Kevin Greutert. Scén. : Josh Stolberg, Peter Goldfinger. Mus. orig. : Charlie Clouser. Int. : Michael Beach, Steven Brand, Tobin Bell, Shawnee Smith.

LE JUSTICIER 3

THE EQUALIZER 3

Un film d’Antoine Fuqua 2023

ÉTATS-UNIS

Film d’action réalisé par Antoine Fuqua. Scén. : Richard Wenk. Mus. orig. : Marcelo Zarvos. Int. : Denzel Washington, Dakota Fanning, David Denman, Sonia Ammar.

NOUVEAU DÉPART

Un film de Philippe Lefebvre 2023

FRANCE

Comédie romantique réalisée par Philippe Lefebvre. Scén. : Philippe Lefebvre, Maria Pourchet. Int. : Franck Dubosc, Karin Viard.

PETIT JÉSUS

Un film de Julien Rigoulot 2023

FRANCE · CANADA

Comédie française réalisée par Julien Rigoulot. Scén. : Julien Rigoulot et Jean-André Yerlès. Int. : Gérard Darmon, Antoine Bertrand.

LES SACRIFIÉS 4

EXPEND4BLES

Un film de Scott Waugh 2023

ÉTATS-UNIS

Film d’action réalisé par Scott Waugh. Scén. : Kurt Wimmer, Tad Daggerhart, Max Adams. Mus. orig. : Guillaume Roussel. Int. : Jason Statham, Sylvester Stallone, Megan Fox, Dolph Lundgren, Tony Jaa, 50 Cent, Randy Couture.

PATRICK MARLEAU RÉTROSPECTIVE

Les 50 ans de L’Exorciste

Publié en 1971, le roman The Exorcist de William Peter Blatty trône au sommet des listes des meilleurs vendeurs. Pourtant, Hollywood ne se précipite pas pour en acheter les droits. D’une part, le sujet au cœur du récit, la possession et l’exorcisme d’une préadolescente, rend frileux les studios. Ensuite, Blatty exige de non seulement en faire l’adaptation (après tout, il est un scénariste établi), il veut également en être le producteur. C’est finalement la Warner qui décide de se commettre. Pour Blatty, le chemin de croix ne fait que débuter.

Plusieurs réalisateurs sont sollicités, dont Mike Nichols (The Gradutate, ou Le Lauréat), qui ne croit pas être en mesure de trouver une jeune comédienne capable d’incarner le rôle de Regan. Stanley Kubrick n’est tout simplement pas intéressé et John Boorman (Deliverance, ou Délivrance), en plus de décliner l’offre, suggère au studio de ne même pas faire le film. Ironiquement, il tournera la suite, mal accueillie, en 1977. La Warner trouve son homme en Mark Rydell, un réalisateur vétéran qui provient de la télévision. Blatty s’y oppose, lui préférant William Friedkin, une connaissance, dont il a vu le nouveau film à paraître : The French Connection (La Filière française). Impressionné par le résultat, Blatty est convaincu que l’approche quasi documentaire, genre dans lequel a baigné le réalisateur, conviendrait bien au ton voulu pour sa vision du film. Finalement, le film de Friedkin connaît un immense succès aux guichets en plus de remporter l’Oscar du meilleur film en 1972. Il obtient donc le contrat qu’il s’empresse d’accepter, ayant adoré le roman et étant excité d’affronter les énormes défis que pose la production.

En effet, la crédibilité du film repose sur les épaules de la comédienne qui incarnera Regan. Il faut que le public puisse croire en sa transformation. La production considère d’abord Pamelyn Ferdin qui, malgré ses 13 ans, a une feuille de route impressionnante avec plusieurs rôles dans des séries télévisées. Mais c’est justement ce qui bloque Friedkin, qui aimerait un visage un peu moins connu. Apparemment que Janet Leigh n’aurait pas voulu que sa fille, une certaine Jamie Lee Curtis, auditionne. Finalement, Linda Blair se présente avec sa mère de manière non sollicitée lors d’une session de casting. Intrigué, Friedkin accepte de la voir et aussitôt, il remarque quelque chose en la jeune mannequin qui avait auparavant participé à plusieurs catalogues de J.C. Penny, Macy’s et Sears, en plus d’être le visage de la compagnie de jus de raisin Welch à la télévision. Friedkin admire sa candeur et sa franchise.

En ce qui concerne les rôles de Chris, la mère de Regan, et du père Karras, Blatty et Friedkin se butent au studio qui préfère obtenir des vedettes. Pour Chris, Blatty voudrait bien son amie Shirley MacLaine, mais Friedkin offre plutôt le rôle à la comédienne Carol Burnett, un anticasting s’il en est un! Mais les bonzes de la Warner s’y opposent.

On choisit alors Ellen Burstyn, connue pour de petits rôles à la télé, et, malgré la réticence du studio, ce choix est concédé, faute d’alternative.

Pour le père Karras, la production a d’abord signé l’acteur Stacy Keach, une figure du théâtre new-yorkais des années 1960. Mais William Friedkin reçoit un appel de Jason Miller, un dramaturge et acteur peu connu qui devient une sensation sur Broadway alors que sa pièce, That Championship Season, commence à connaître un énorme succès. Elle remportera d’ailleurs un Tony Award et un prix Pulitzer. Miller avait rencontré le réalisateur après une prestation de sa pièce et celui-ci avait refilé à l’acteur un exemplaire du roman de Blatty. Miller est convaincu qu’il est l’homme pour jouer Karras alors que, comme le personnage, il a également étudié pour être prêtre et qu’il avait finalement abandonné suite à une crise de la foi. Friedkin lui dit que le rôle est déjà donné, mais le comédien insiste pour un essai devant la caméra, ce que le cinéaste consent à lui offrir. Et après avoir visionné les rushs d’une scène partagée avec Ellen Burstyn et une autre où l’acteur mène une messe, Friedkin est convaincu par la force tranquille qu’exhibe Miller. Le studio rachète donc le contrat de Keach.

Enfin, pour le rôle du vénérable prêtre Lankester Merrin, la Warner désire que ce soit Marlon Brando, ce que Blatty et Friedkin rejettent avec empressement, inquiets que l’acteur vienne prendre toute la place médiatique. Le producteur penche plus pour le vétéran Paul Scofield, gagnant d’un Oscar quelques années plus tôt pour son interprétation de Thomas More dans A Man for All Seasons (Un homme pour l’éternité).

Voir L’Exorciste est rapidement devenu une collectiveexpériencequ’on ne devait pas rater.

Friedkin se laisse plutôt convaincre par l’acteur fétiche d’Ingmar Bergman, Max von Sydow qui, difficile à croire vu l’incroyable boulot fait par l’équipe de maquillage, n’avait que 43 ans au moment du tournage.

Si la préproduction s’est avérée ardue, le tournage l’a été tout autant, alors que le budget initial de 4,2 millions a presque triplé, se chiffrant à 12 millions. Méticuleux, Friedkin tourne dans des conditions éprouvantes pour son équipe qui le surnomme même « Wacky Willy », Willy le fou braque, alors qu’il reprend parfois des séquences déjà filmées plus tard au cours de la production et, surtout, qu’il emploie des tactiques douteuses afin d’obtenir les réactions nécessaires de ses comédiens. Sur ce chapitre, Jason Miller fait souvent les frais du cinéaste. Pour la scène du vomi qui rejaillit sur Miller, Friedkin assure à l’acteur qu’il ne le recevra que sur sa poitrine, comme lors des répétitions. Mais pour la prise actuelle, le réalisateur lui envoie le vomi en pleine figure sans l’avertir. À l’écran, on voit donc la réelle réaction de dégoût de l’acteur! À un autre moment, le réalisateur tire tout près de l’acteur un coup de revolver chargé d’une balle à blanc afin de créer une réaction de stupeur. On dit aussi que Friedkin a giflé le père William O’Malley, un vrai prêtre et connaissance de Blatty qui incarne le père Dyer, lors de la scène finale avec le père Karras mourant. Le geste aurait indigné les membres croyants de l’équipe technique.

Dans le roman, la partie de l’exorcisme se déroule dans des températures froides. Ne reculant devant aucun obstacle, Friedkin fait construire un plateau réfrigéré à -29 degrés Celsius afin de voir l’haleine frigorifiée de ses comédiens. Afin de rendre crédible la transformation de Regan sous l’effet du démon, plusieurs trucages physiques ont été évidemment utilisés. C’était bien avant l’ère du numérique! Pourtant, malgré tout ce que l’on peut accomplir aujourd’hui, ces scènes demeurent encore très terrifiantes. La scène de la tête qui fait une rotation sur elle-même n’était ni dans le roman ni dans le scénario. C’est un ajout de Friedkin afin de provoquer une réaction de plus auprès du public après la scène du crucifix. Un mannequin a donc été fabriqué. Il semblait si réaliste qu’il a même rendu mal à l’aise Linda Blair! Cette dernière a aussi été doublée en partie par une comédienne un peu plus vieille, Eileen Dietz, qui a filmé une portion de la scène de la masturbation avec le crucifix. Elle a également prêté ses traits au visage du démon Pazuzu que l’on peut apercevoir de manière quasi subliminale à quelques reprises. Enfin, des tests ont été effectués afin de changer électroniquement la voix de Blair, mais les résultats n’étaient pas très concluants. On a donc engagé une actrice plus âgée, Mercedes McCambridge, une fumeuse compulsive à la voix râpeuse. Avant de faire une prise, elle grillait une cigarette et buvait un verre de whisky, le tout attachée à une chaise! Le tournage entier de la possession et de l’exorcisme, en ordre chronologique, a nécessité un mois de travail.

Ne croyant pas vraiment au potentiel commercial du film, Warner le sort sur une trentaine d’écrans seulement le 26 décembre 1973. Pris par surprise par les recettes, le studio réussit à offrir rapidement le film sur plus de 300 écrans, devenant le film le plus profitable de l’histoire pour le studio, avec des recettes de 112 millions, incluant le box-office international. Le film devient un véritable phénomène médiatique alors que les émissions de nouvelles diffusent de multiples reportages sur le film, dont les réactions du public. Celui-ci semblait pris d’une certaine hystérie jamais revue depuis, alors que certains spectateurs vomissaient et tombaient sans connaissance. Voir L’Exorciste est rapidement devenu une expérience collective qu’on ne devait pas rater, comme le seront Jaws (Les Dents de la mer) et Star Wars (La Guerre des étoiles) un peu plus tard. Il est indéniable que les protestations de l’Église ont également contribué à l’immense succès du film.

Cinquante ans plus tard, David Gordon Green tente de relever le même pari qu’il avait fait avec son Halloween en 2018 : offrir une suite satisfaisante à l’œuvre originale tout en relançant une franchise dormante. Tout comme Jamie Lee Curtis et sa Laurie Strode, Ellen Burstyn, maintenant âgée de 90 ans, reprendra son rôle de Chris MacNeil dans une nouvelle histoire qui partagera un lien avec le premier film. Pour l’instant, pas de confirmation quant à une éventuelle participation de Linda Blair. |

The Exorcist: Believer (L’Exorciste : le croyant) prend l’affiche le 13 octobre.

CINÉMA : MODE D’EMPLOI

LE CINÉMA ET SES MÉTIERS LE DOUBLAGE

LE DOUBLAGE

Vous allez au cinéma et lors de la projection, vous êtes distrait par la voix d’un des personnages. Elle vous semble familière, mais vous n’arrivez pas à l’identifier. Eh bien, vous n’êtes pas fou. Il se peut fort bien que la voix soit celle d’une ou d’un comédien québécois, puisqu’ils sont nombreux à prêter leur voix pour le doublage des productions hollywoodiennes. Par exemple, le comédien Bernard Fortin a doublé de nombreux films mettant en vedette Tom Hanks et Woody Harrelson.

En temps normal, on ne publicise pas le nom des comédiens qui prêtent leur voix aux versions françaises doublées au Québec. Cela pourrait s’avérer être une distraction pour les spectateurs lorsqu’ils visionnent un film. Il en va autrement pour les films d’animation où les voix des vedettes sont souvent mises de l’avant comme têtes d’affiche pour attirer les cinéphiles. C’est le cas de Toupie et Binou, le film qui a pris l’affiche cet été sur nos écrans et qui rassemble une belle brochette de comédiens d’ici dont Xavier Dolan, Anne Dorval, Stéphane Rousseau et Geneviève Schmidt, entre autres.

Bien entendu, on retrouve également Marc Labrèche au générique, qui incarne avec enthousiasme le personnage de Toupie depuis sa toute première apparition sur les ondes de Télé-Québec en 2005. Toupie est une souris enjouée qui voit le monde de façon unique grâce à son imagination complètement débridée. Un personnage qui, disons-le, est à l’image de celui qui l’interprète... Afin d’en apprendre davantage sur le doublage, MonCiné a saisi l’occasion d’en parler avec Marc Labrèche, un artiste unique du paysage québécois qui, à travers les années, a prêté sa voix à de nombreux autres personnages au cinéma.

En effet, il est notamment la voix du personnage interprété par Jim Carrey dans Ace Ventura mène l’enquête et celle de Donatello dans Les Tortues Ninja, deux films cultes des années 1990. Jusqu’en 2007, il a fait la voix du personnage de Krusty le clown dans la télésérie populaire Les Simpson et, plus récemment, celle d’Olaf, l’heureux bonhomme de neige dans La reine des neiges des studios Disney. Si Marc Labrèche parle de doublage en toute humilité, ce n’est certainement pas parce qu’il manque d’expérience en la matière, mais plutôt par respect pour celles et ceux qui pratiquent le doublage comme métier principal. « Je n’en fais pas beaucoup, mais lorsque l’on m’appelle et que je suis disponible, je suis heureux de le faire… Et c’est souvent pour de l’animation que l’on fait appel à moi, insistet-il. Le cinéma d’animation me va mieux. C’est plus ma tasse de thé que le doublage traditionnel. Épouser la respiration d’un autre acteur et jouer fidèlement son rôle, ce n’est pas tout à fait le même exercice. L’animation, c’est de loin ce que je préfère! »

« Un mauvais doublage, ça s’entend très vite. On fait même des sketches sur les créations mal doublées! »

« Un mauvais doublage, ça s’entend très vite. On fait même des sketches sur les créations mal doublées! »

LE CINÉMA ET SES MÉTIERS LE DOUBLAGE

En effet, le doublage traditionnel comme l’entend Marc Labrèche requiert des talents bien spécifiques. Le doubleur doit posséder un très bon sens de l’observation et doit ajuster son jeu en fonction de l’acteur à l’écran. La gestuelle, le mouvement des lèvres, les intonations et surtout la respiration doivent être interprétés fidèlement par le doubleur qui n’a pas toujours le luxe du temps pour analyser ces aspects en profondeur. « Le travail qu’il y a à faire n’est pas négligeable par rapport à celui d’un acteur de cinéma. Bien entendu, il faut jouer, mais il faut jouer avec l’acteur que l’on double. Cela prend un talent particulier, un vrai talent de comédien pour bien le faire, précise Marc Labrèche. Celles et ceux qui le font bien arrivent vraiment à jouer avec l’acteur qu’ils doublent et à l’investir totalement pour faire en sorte que l’on y croit pour vrai. Un mauvais doublage, ça s’entend très vite. On fait même des sketches sur les créations mal doublées! J’ai beaucoup d’admiration pour les gens qui en font sur une base régulière et qui développent ce talent qui est à la fois très technique et précis. »

Il s’agit donc d’un métier à part entière. Marc Labrèche dément ainsi la croyance populaire disant que le doublage est une voie de sortie pour les acteurs qui n’ont pas réussi à décrocher de rôles à l’écran. Avoir une belle voix et lire son texte n’est pas suffisant. Il tient à nous rappeler qu’il y a de grands comédiens d’ici qui pratiquent le doublage. Il mentionne Xavier Dolan, reconnu pour être la voix de Ronald Weasley dans la série de films Harry Potter, et Anne Dorval, qui a doublé la voix de nombreuses actrices dont Robin Wright pour la série House of Cards et le film Blade Runner 2049.

Pour interpréter la voix de Toupie, la souris, Marc Labrèche a donc bénéficié d’une plus grande liberté, puisque Toupie est non seulement un personnage animé, mais également une création cent pour cent québécoise. Le défi était plutôt de trouver la voix d’un personnage imaginaire, un processus que Marc Labrèche décrit comme étant instinctif et moins rigide. Après tout, l’énergie et la frénésie de Toupie ne sont pas sans rappeler son humour décalé : comme avec Toupie, on ne sait jamais trop à quoi s’attendre avec lui. « Il y a dans Toupie une musique et une respiration québécoises, avec le côté absurde que l’on peut avoir dans notre humour et que beaucoup de gens comprennent, même les enfants! Moi, j’ai vraiment du plaisir quand j’ai l’impression de me retrouver dans mon rôle de père qui raconte des histoires à ses enfants et qui prend de drôles de voix. »

Mission accomplie! Car la série télévisée Toupie et Binou, un énorme succès, a voyagé à travers le monde. Elle a été diffusée dans plus d’une centaine de pays et traduite en trente langues. Cela veut dire que des comédiens à travers le monde entier ont dû doubler la voix de Marc Labrèche afin de reproduire avec authenticité l’esprit de Toupie qu’il a créé. Ce qui représente un exploit en soi et un phénomène plutôt rare dans le paysage québécois de l’animation. |

IMAGE TIRÉE DU FILM HARRY POTTER ET LA COUPE DE FEU (2005)

IMAGE TIRÉE DU FILM BLADE RUNNER 2049 (2017)