Marguerite Info n° 161

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N° 161 - Janvier 2013

Fait à

www.dondusanglpft.fr

le

Signature :

MERCI DE METTRE CETTE REVUE A DISPOSITION DES PERSONNELS

3€


V œux Philippe Verdier >>> Vœux

Chers Amis L’année qui vient de s’écouler a été riche d’actualité autour du don du sang et du don d’organe. L’étendue et l’importance des débats autour de l’éthique et de la sécurité montrent combien les difficultés du modèle de gratuité et de précaution auquel nous sommes attachés peuvent inciter à promouvoir des solutions dangereuses pour la santé publique. Le modèle du don gratuit est exigeant pour obtenir une collecte suffisante pour satisfaire les besoins. Le modèle d’une limitation des populations reconnues aptes au don est contraignant, il est le seul garant de la sécurité apportée aux malades.

Phillipe Verdier Président Général pour La Poste

L’action des associations et de leurs bénévoles, pour démontrer que les ressources de collecte de groupes comme La Poste et France Télécom existent et sont toujours mobilisées en dépit du renouvellement des personnels des deux groupes, est la démonstration de la viabilité dans la durée du modèle de gratuité. Cette action est difficile, elle est d’autant plus admirable qu’elle s’inscrit, du moins pour La Poste, dans un contexte économique défavorable qui impose une stricte gestion des ressources de l’entreprise.

Le combat de Michel Monsellier et de son bureau pour la défense des principes de précautions demande implication et énergie pour pouvoir faire entendre la voix du bénévolat hélas peu audible au milieu des communications des acteurs adeptes de la monétarisation du don. C’est pourquoi, une année de plus, je tiens à vous remercier pour le travail que vous réalisez chaque jour et pour les résultats obtenus. Il est à craindre que 2013 ne s’inscrive dans une conjoncture assez morose. La poursuite de l’effort sera d’autant plus méritoire que l’époque interdit de baisser la garde, les besoins des malades continuant à croitre. Je sais que vous serez au rendez-vous et que notre contribution restera au tout premier plan des apports d’entreprise. Enfin, 2013 sera une nouvelle année de congrès, j’espère que vous y assisterez nombreux et motivés tant cette manifestation est une opportunité pour les échanges amicaux et pour l’information scientifique des représentants des associations. Vous pouvez compter sur mon engagement pour vous accompagner et vous apporter mon appui amical et vigilant, c’est dans cette perspective que je vous présente mes meilleurs vœux pour 2013.

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V Vœux œux Jérôme Barré >>>

En ce début d’année 2013, j’adresse à tous les bénévoles et animateurs mais également aux adhérents des associations de donneurs de sang tous mes vœux de santé, bonheur et réussite. Le partenariat entre le Groupe France Telecom et l’Union Nationale des Associations des donneurs de sang est une longue tradition qui se poursuivra tout au long de l’année et d’ores et déjà je salue les bénévoles qui vont continuer à

Jérôme BARRÉ

œuvrer avec solidarité et générosité au sein de l’association.

Président Général pour France Telecom

Mon rôle en tant que Président est de poursuivre à assurer ce lien afin de faire connaître le rôle et les missions de

l’union des donneurs de sang aux salariés du Groupe comme cela a été fait lors de la 1ère édition de la semaine de la solidarité en septembre dernier.

L’Union est la principale association de donneurs de sang en France et nous devons continuer à sensibiliser les salariés de l’entreprise afin qu’ils puissent également s’impliquer puisque les associations départementales recherchent en permanence des bénévoles De plus, je ne doute pas que les salariés se mobiliseront de nouveau pour donner leur sang pendant leur temps de travail lors des collectes qui sont organisées régulièrement sur les sites de France Télécom – Orange. Sensibiliser, informer, impliquer… je souhaite que cette année 2013, grâce au don et à la solidarité de chacun, nous permette de recruter de nouveaux donneurs mais également des animateurs bénévoles. Mes meilleurs vœux à tous

Bulletin d’Information de l’Union Nationale des Associations de Donneurs de Sang

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La Transfusion Sanguine Française : Chronique d’une mort annoncée ???

édito

La loi du 4 janvier 1993 votée suite à « l’Affaire N° 161 - Janv 2013 du Sang Contaminé » a séparé les différentes composantes de la transfusion sanguine par la création de différentes entités :

• L’AFS (Agence Française du Sang) devenue l’EFS (Établissement Français du Sang) le 1er janvier 2000 chargé de la collecte de la préparation et de la distribution Michel Monsellier des « produits sanguins » Président de • Le LFB (Laboratoire français de Fractionnement et des Biotechnologies) chargé l’Union Nationale de la préparation et de la fourniture des MDP (Médicaments Dérivés du Plasma) • L’INTS (Institut National de la Transfusion Sanguine) chargé de la formation et de la recherche • L’AFSSaPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire et des Produits de Santé) devenue ANSM (Agence Nationale de Sécurité des Médicaments) en 2012. Même si cette organisation n’est pas toujours optimale, elle assure l’autosuffisance en produits sanguins pour les patients tout en garantissant une sécurité transfusionnelle optimale dans un cadre éthique que beaucoup de pays nous envient.

Alors pourquoi ce titre pessimiste ? Parce que l’on a l’impression que, sous la pression des laboratoires privés, ce système est en train d’être remis en cause. Le sort de l’INTS est scellé. Il est certes prolongé de cinq ans mais devra probablement disparaître avant. Le LFB n’arrive plus à vendre ses MDP aux hôpitaux français, ce qui le conduit à demander à l’EFS d’arrêter les plasmaphérèses (voir article pages 28 à 33) alors que la demande mondiale en plasma continue d’exploser. Les parts de marché du LFB diminuent au profit de laboratoires étrangers qui prélèvent le plasma chez des « donneurs » rémunérés. De plus, le LFB subit des contraintes sanitaires fixées par la Direction Générale de la Santé qui n’impose pas ces mêmes contraintes à ses concurrents. L’EFS, par la suppression des plasmaphérèses, va se trouver dans une situation financière critique l’obligeant à réduire la voilure. De plus, la loi sur la biologie risque de la priver de son secteur « immuno-hématologie » conduisant à la destruction d’un pan entier de ses activités. Quant à l’ANSM, nouvellement créée, elle ne pourra contrer les Autorisations de Mises sur le Marché (AMM) européennes qui s’imposent à la France et sera amenée à laisser entrer des produits « non éthiques » bénéficiant de telles AMM.

Et l’Éthique dans tout cela ??? Nous sommes malheureusement les derniers remparts contre une marchandisation rampante des « produits issus du corps humain » et ne pourrons compter que sur les médias pour assurer un contre-pouvoir, car nombre d’associations de patients leurrées par les laboratoires pharmaceutiques qui financent leurs activités, ont perdu tout sens critique et demandent l’arrêt de la filière du plasma français au motif de la potentialité de développement d’un prion (voir article pages 20 à 27) alors que les produits importés sont sans conteste moins sûrs que les nôtres. 2013 sera probablement une année charnière pour le devenir de l’Éthique telle que nous la concevons. Espérons que nous réussirons à faire prendre conscience des enjeux sanitaires et économiques à nos dirigeants pour que les patients de demain puissent accéder à des soins de qualité à un coût économiquement acceptable tant par la société que par eux-mêmes.

Bonnes Fêtes de Fin d’année et à l’année prochaine …


Sommaire >>>>>>>>> P. 1

Cartes de Vœux 2013

P. 2

Vœux Philippe Verdier

P. 3

Vœux Jérôme Barré

P. 4

Vœux / Edito Michel Monsellier

P. 5

Sommaire + Ours

P. 6

Présentation de François Toujas, nouveau Président de l’EFS

P. 7

Challenges des Jeunes

P. 8 - 11

Vie de l’Union

P. 12 - 15

Pourquoi les «Homosexuels» ne peuvent pas donner leur sang ?

P. 16 - 19

Histoire de la Transfusion Sanguine (Episode 2)

P. 19

Bulletin d’Abonnement

P. 20 - 27

La Maladie de Creutzfeldt-Jakob

P. 27

Bon de Soutien Financier

P. 28 - 33

Pourquoi arrête-t’on les Plasmaphérèses?

P. 34 - 39

Brèves

P. 40 - 41

Vie des Associations

P. 42 - 44

Remise de l’Ordre National du Mérite à Bernard Zérovec

MARGUERITE INFO Bulletin d’Information de l’Union Nationale des Associations de Donneurs de Sang Bénévoles de La Poste et de France Télécom DON DU SANG LA POSTE FRANCE TÉLÉCOM Union Nationale 8, Rue Brillat Savarin 75013 Paris Téléphone : 01 48 42 10 09 Télécopie : 01 48 42 10 59 n°ISSN 1664-2106

Directeur de la Publication : Michel MONSELLIER Rédacteurs : Michel MONSELLIER Professeur Jean-Jacques LEFRERE Bruno DANIC Conception - Impression : TCH Réalisation 01 42 00 64 30 Site Internet www.dondusanglpft.fr E-mail : union@dondusang-laposte-francetelecom.asso.fr


Présentation résentation de François Toujas, nouveau Président de l’EFS >>>

Par décret du Président de la République en date du 15 octobre 2012, François TOUJAS a été nommé Président de l’Etablissement Français du Sang (EFS). Agé de 54 ans, François TOUJAS a commencé sa carrière comme professeur de François TOUJAS Nouveau Président de sciences économiques et sociales avant d’intégrer l’Ecole nationale d’administration l’EFS (ENA), promotion Léon Gambetta (1993), à l’issue de laquelle il rejoindra l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Dans le cadre des missions qui lui sont confiées, il a alors en charge le contrôle d’un centre régional de transfusion sanguine. Durant sa mobilité, il devient chef de la mission « Développement de la formation continue » au ministère en charge du Travail. A la fin des années 90, de retour dans son corps d’origine, il effectue plusieurs missions dont une sur le droit des malades, qui contribuera à la préparation de plusieurs travaux législatifs. De 2000 à 2011, François TOUJAS oriente sa carrière vers de nouvelles fonctions qui le conduisent à diriger plusieurs organismes mutualistes : de 2000 à 2005, il prend ainsi la tête de La mutuelle des étudiants (LMDE) puis de 2005 à 2011, assure la direction générale de la Mutualité fonction publique (MFP services). Depuis 2011, François TOUJAS est également administrateur de l’Ecole nationale supérieure de la sécurité sociale (EN3S). Je suis très honoré et fier de rejoindre l’Etablissement français du sang ainsi que la communauté transfusionnelle. Nous avons une mission de service public à accomplir, au service des patients et des donneurs bénévoles, dans le respect des valeurs éthiques qui fondent le modèle français du don de sang. Je sais pouvoir compter sur vous tous pour relever, ensemble, les défis exigeants qui nous attendent.

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Challenge des Jeunes >>> Le Don de Sang à La Poste et France Telecom permet de sauver plus de 10 000 vies par an grâce à la générosité des salariés qui donnent leur sang lors des collectes organisées au sein des entreprises ou près de leur domicile lorsqu’ils sont en repos (ou à la retraite).

Le Challenge sera doté de prix récompensant les meilleures idées proposées ; des cadeaux multimédias seront attribués par un jury composé de personnalités internes et externes aux entreprises et à l’Union Nationale.

Les candidats seront invités à une journée de Près de 30 000 jeunes salariés âgés de moins de 30 réflexion collective afin d’élaborer les outils de ans travaillent dans nos entreprises et ne connaissent communication de demain et leur contenu. pas toujours l’activité de nos associations. Les trois premiers seront invités au congrès national L’Union Nationale organise du 2 janvier au 28 février de l’Union qui se tiendra à Argelès sur Mer du 30 mai 2013 un challenge destiné aux jeunes de moins de au 1er juin. 30 ans travaillant à La Poste ou à France Telecom en vue de les sensibiliser au don, d’adapter et de Les volontaires peuvent envoyer leur candidature rajeunir sa communication afin de mieux coller aux évolutions dans ce domaine. • par courrier à : DON DU SANG LA POSTE FRANCE TELECOM – Ce Challenge consiste à émettre des idées sur : 8 Rue Brillat Savarin - 75013 PARIS • la meilleure façon de communiquer vers les jeunes en matière de Don de Soi • par fax au 01 48 42 10 59 • les outils à utiliser : écrit / oral / Internet / affiches… • les messages à faire passer • par mail à • ce qu’attendent les jeunes du don de soi union@dondusanglapostefrancetelecom.asso.fr • quelles satisfactions en espèrent-ils • quel phénomène ou évènement pourrait les inciter • en téléchargeant le formulaire à compléter sur à donner. www.dondusanglpft.fr

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Vie de l’Union >>> Assemblée de Secteur Réunion Le 24 novembre, Michel MONSELLIER anime l’assemblée de secteur de la RÉUNION au centre de la FOS de LA SALINE LES BAINS. Cette réunion bisannuelle est organisée pour réaliser le bilan des deux années passées et élaborer des perspectives pour les deux années à venir. Jean-Baptiste NATIVEL, président de l’association ouvre la séance et donne la parole à Claude MARIE, Secrétaire de l’association, qui effectue le compte rendu d’activité faisant ressortir les points forts et les points faibles de cette activité. En 2011, 396 candidats au don (dont 245 extérieurs) se sont présentés sur les collectes de sang organisées à SAINT DENIS, sachant qu’une dernière collecte est programmée à l’ASPTT ; elles ont permis de collecter 337 poches de sang. L’association a également assuré le soutien et le relais de l’EFS lors de la Journée Mondiale du Donneur de sang programmée le 14 juin. Ensuite, le Docteur François SCHOONEMAN, Directeur de l’EFS régional prend la parole pour remercier l’association et ses animateurs avant de présenter le bilan d’activité 2011 de l’EFS. Lors de son arrivée en 2008, l’île sortait de l’épidémie de CHIKUNGUNYA qui avait conduit à l’arrêt des collectes de sang pendant 17 mois. Il a fallu relancer la machine et re-sensibiliser les donneurs ; huit mois plus tard, la Réunion était autosuffisante. Puis, l’EFS a initié la collecte de plasma afin de répondre aux besoins de plasma thérapeutique des patients réunionnais.

sanguins » : Concentrés de Globules Rouges / Plasma Thérapeutique / Plaquettes. Mais cet équilibre est fragile pour plusieurs raisons : • La population augmente plus vite qu’en métropole ; elle avoisine le million d’habitants et se compose de nombreuses ethnies nécessitant des transfusions de sang adapté aux spécificités de ces patients • La transformation du Centre Hospitalier en CHU génère des besoins nouveaux et croissants, nombre de patients se faisant soigner auparavant en métropole sont désormais traités sur place. La spécificité de la population génère d’autres besoins tels la création d’une banque de sang placentaire et le développement du fichier de volontaires au don de moelle osseuse, autres projets dans la seringue.

Le Docteur SCHOONEMAN déplore que notre association soit la seule sur l’île et souhaite que nous puissions l’aider à développer un réseau d’associations permettant un meilleur recrutement et une plus forte fidélisation des donneurs, toujours dans l’objectif d’assurer et de conforter Là encore, ce fût un succès puisque l’île est l’autosuffisance dans l’intérêt des patients aujourd’hui autosuffisante dans tous les « produits réunionnais. Enfin, Jean-Pierre THIA TONG FAT, Trésorier de l’association, établit le bilan de la situation financière qui laisse quelques marges pour des opérations futures.

Les participants de gauche à droite : Jean-Pierre THIA TONG FAT / Jean-Baptiste NATIVEL / Michel MONSELLIER / Dr François SCHOONEMAN / Claude MARIE 8

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En fin de séance, Michel MONSELLIER remercie les participants et les encourage à poursuivre et intensifier leurs actions sur le terrain en collaborant avec l’EFS pour sauvegarder une transfusion efficace dans leur département. Il remet ensuite les insignes d’Officier du Mérite du Sang à Claude MARIE, et la cravate de Commandeur du Mérite du Sang à Jean-Baptiste NATIVEL, avant le pot de l’amitié.


Vie de l’Union >>>

Les rencontres du trimestre La Réunion Le 22 novembre, le Président, accompagné de Claude MARIE, Secrétaire de l’association et Serge GUILLAUME, Délégué de Secteur suppléant, rencontre Nadia LOISEAU-KHELIL, Directrice de la Communication à La Poste, accompagnée d’Emmanuelle MAILLOT sa collaboratrice. Après les présentations, les participants évoquent les travaux de l’association en partenariat avec La Poste. Depuis l’arrivée de la nouvelle équipe à la communication, les relations se sont resserrées permettant un travail de terrain plus intense. Des insertions dans les médias internes (JOURPOST / INFOPOSTE…) ont déjà été publiées, notamment à l’occasion de la JMDS du mois de juin, un dossier complet sur le don étant paru à cette occasion.

Plusieurs projets sont en cours, notamment la possibilité d’intervenir directement auprès des salariés de l’Entreprise, mais aussi lors d’évènementiels telle la journée intergénérationnelle regroupant les jeunes retraités et les nouveaux embauchés. La Poste est prête à aider l’association à trouver de nouveaux dans le département en vue de contribuer à l’autosuffisance en produits sanguins. Le 23 novembre, les animateurs renforcés par JeanBaptiste NATIVEL, rencontrent le Docteur François SCHOONEMAN, Directeur Régional de l’EFS et sa chargée de communication : Le Docteur SCHOONEMAN évoque la situation transfusionnelle sur l’île et remercie les animateurs locaux pour l’aide apportée sur le terrain. Il souhaite développer un réseau d’associations afin de conforter l’autosuffisance.

Il fait appel à l’association pour l’aider à constituer un fichier de donneurs de plaquettes (uniquement des hommes en raison des anticorps développés par les femmes lors des grossesses). Bulletin d’Information de l’Union Nationale des Associations de Donneurs de Sang

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Vie de l’Union >>> L’EFS Le 29 octobre, Michel MONSELLIER, Président de l’Union nationale, et Alain GAZO, Président de la Fédération, rencontrent François TOUJAS, nouveau Président de l’Établissement Français du Sang (EFS), accompagné de Jean-Marc OUAZAN, Directeur de la Communication (participants de gauche à droite sur la photo). Après les présentations, les sujets d’actualité sont abordés : • L’élargissement de la population des donneurs • Le système Éthique basé sur le Bénévolat et le Non Profit • La filière plasma

• La coopération médecins / infirmiers en vue de la réalisation des entretiens préalables au don par des non médecins • Le travail avec les associations.

Les réunions statutaires Les 11 et 12 octobre, le Conseil National se réunit à PARIS au siège de l’Union Nationale.

a pour but de trouver de nouveaux (et jeunes) animateurs en vue de préparer le relève au sein des associations • « outils de communication » : il faut sans cesse sensibiliser et mobiliser nos concitoyens et les salariés de nos entreprises au don de soi (sang, organes, moelle osseuse…). La communication sous tous ses aspects est indispensable (écrite, orale, Internet, communication par l’objet ou l’image…) • « communication vers les salariés » : aujourd’hui, il semble plus difficile de communiquer en direct avec les salariés en raison des organisations de travail.

Les travaux commencent par une réflexion au sein de cinq ateliers destinés à préparer l’avenir, notamment en matière de communication, et l’organisation du congrès national de 2013 : • « Collecte de fonds » afin de diversifier les recettes en vue d’une réduction potentielle des subventions des entreprises • « communication vers les jeunes de moins de 30 ans : l’âge moyen des donneurs de sang augmente, il convient donc de trouver de nouveaux donneurs parmi les jeunes générations. Aussi, il convient de travailler en synergie avec les • « recrutement de nouveaux animateurs » car les managers en vue d’accéder au plus près du terrain bénévoles de terrain avancent en âge et cet atelier afin que le message passe du mieux possible.

L’Agence PASTELLE En vue de rénover sa communication, l’Union Nationale a fait appel à l’Agence PASTELLE afin de réaliser un audit des outils actuellement utilisés. Après plusieurs mois d’étude et de groupes de travail, les consultants de l’agence ont présenté leurs conclusions, ce qui a permis de dégager des pistes d’amélioration en vue de mieux communiquer.

Laurent VILLEMAUD

Ces conclusions serviront de base pour les travaux ultérieurs. Le Docteur Jean-Jacques HUART, Conseiller Médical de l’Union, présente la situation transfusionnelle et les incertitudes du moment quant à la collecte de plasma et aux divers chantiers en cours au sein de l’EFS.

Florence De LAT


Vie de l’Union >>>

Les ateliers

Les administrateurs

Dr Jean-Jacques Huart

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Pourqoui les «Homosexuels» ne peuvent pas donner leur sang ? >>> « Cet article est une synthèse des textes existants tant au plan national qu’international et ne constitue nullement une prise de position de l’association ».

Une polémique se fait jour depuis quelques années sur la possibilité pour les « Homosexuels » de donner leur sang.

Au niveau International :

Certaines associations de défense des Gays militent et font du lobbying auprès du Ministère de la Santé dans ce sens. Le motif invoqué étant une discrimination par rapport à l’ensemble de la population. Il convient de préciser que ce ne sont pas les Homosexuels qui sont exclus du don du sang, mais les Hommes qui ont des relations Sexuelles avec d’autres Hommes (HSH en français ou MSM en anglais). L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’ONUSIDA, le Conseil de l’Europe ainsi que d’autres organisations nationales (InVS / INTS / ANSM / EFS…) ou internationales préconisent l’exclusion définitive du Don du Sang pour les HSH en raison du plus fort risque de transmettre des IST (Infections Sexuellement Transmissibles) dont le SIDA (virus VIH). Cette interdiction date de la pandémie du SIDA et de la persistance de la prévalence et de l’incidence de cette maladie.

• L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) incite les Etats Membres à baser l’organisation de collecte de sang sur des donneurs volontaires et non rémunérés présentant un faible risque de contamination • L’OMS et l’ECDC (Centre Européen pour la Prévention et le Contrôle des Maladies) du Conseil de l’Europe publient chaque année un rapport de surveillance de la progression de la pandémie en Europe et dans le monde : l’édition 2010 (surveillance du VIH/SIDA en Europe en 2010), téléchargeable sur http://www.ecdc.europa.eu/en/healthtopics/ spotlight/spotlight_aids/Pages/index.aspx, conclut que les HSH constituent le groupe le plus à risque en matière de transmission

Le don du sang n’est pas un droit mais un devoir citoyen ; seuls les patients ont le droit de recevoir des produits sanguins les plus purs possibles. Il ne s’agit donc pas d’un problème sociétal (discrimination ou stigmatisation d’une partie de la population) mais de santé publique (interdiction du don de sang en raison de pratiques sexuelles à risques). Les Ministres de la Santé successifs sont confrontés à ce choix entre ouvrir le don de sang aux HSH et augmenter le niveau de risque (voir les études cidessous) ou maintenir cette interdiction de donner au titre de la Sécurité Sanitaire. C’est ainsi que Madame Roselyne BACHELOTNARQUIN, Ministre de la santé de l’époque, a annoncé en septembre 2009 que les homosexuels pourraient à l’avenir donner leur sang avant de changer de position en décembre 2009 suite à la publication par l’InVS (Institut national de Veille Sanitaire) d’un rapport montrant que le risque de transmettre un VIH était 200 fois plus élevé chez un HSH que chez un hétérosexuel infidèle. 12

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• L’ONUSIDA (Organisation des Nations Unies) a publié dans les conclusions (alinéa 29) de sa 65ème Assemblée Générale du 18 juin 2011 dont le thème était « Déclaration politique sur le VIH/sida : Intensifier nos efforts pour éliminer le VIH/sida » . «Notons que de nombreuses stratégies nationales de prévention du VIH ne sont pas adéquatement axées sur les populations dont les données épidémiologiques montrent qu’elles sont à haut risque, en particulier les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les personnes faisant usage de drogues par voie intraveineuse et les travailleurs du sexe, et notons en outre que chaque pays devrait définir précisément les populations principalement concernées par l’épidémie et l’action menée pour lutter contre celle-ci, en fonction du contexte épidémiologique et national».

Pourqo


Pourqoui les «Homosexuels» ne peuvent pas donner leur sang ? >>> • La stratégie SIDA 2011 / 2015 de l’OMS considère les HSH comme un groupe à fort risque de transmission au même titre que les usagers de drogues par injection intraveineuse ou que les transsexuels • Le groupe de travail de la DEQM (Direction de l’Évaluation de la Qualité du Médicament) du Conseil de l’Europe travaillant sur le thème « Projet TS057 : comportements à risque ayant un impact sur la gestion des donneurs de sang et la sécurité transfusionnelle » a publié ses conclusions en décembre 2011 et préconisé de ne rien changer en la matière en raison des risques évidents de transmission de VIH ou autres hépatites http://www.edqm.eu/fr/blood-transfusionprojects-1449.html (version en français) http://www.edqm.eu/medias/fichiers/ paphts_11_5_r_rapport_d a v a nc e m e nt_ d e s _ travaux_du_g.pdf (en anglais uniquement) • La Résolution CM/Res(2008)5 sur la responsabilité des donneurs et sur la limitation du don du sang et des composants sanguins (adoptée par le Comité des Ministres le 12 mars 2008, lors de la 1021e réunion des Délégués des Ministres) 4 de veiller à ce que les établissements du sang exercent la responsabilité ultime de la qualité et de l’innocuité du sang et des composants sanguins collectés; il convient, en particulier, que les établissements du sang : 4.1. soient responsables de la décision finale d’accepter ou d’exclure des donneurs, sur la base d’une analyse du risque fondée sur des données épidémiologiques régulièrement mises à jour et en gardant à l’esprit le droit des receveurs à la protection de la santé et l’obligation en résultant de réduire le risque de transmission de maladies infectieuses. Ces droits et obligations ont priorité sur toute autre considération, y compris la volonté des individus de donner leur sang.

En France : L’InVS a publié plusieurs études faisant ressortir un taux de prévalence et d’incidence beaucoup plus élevé chez les HSH que dans le reste de la population • BEH 2011 n° 43-44 portant sur “L’infection à VIHsida en France en 2009-2010 : découvertes de séropositivité, admissions en ALD et pathologies inaugurales de sida »

http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/ BEH-Bulletin-epidemiologique-hebdomadaire/ Derniers-numeros-et-archives/Archives/2011/ BEH-n-43-44-2011 • BEH 2012 n° 31 – 32 intégrant une étude sur le « Profil et comportements sexuels des jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes : Net Gay Baromètre 2009, France » http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/ BEH-Bulletin-epidemiologique-hebdomadaire/ Derniers-numeros-et-archives/Archives/2012/ BEH-n-31-32-2012 • BEH n°39-40 (23 octobre 2012) portantsur : « Don de sang : surveillance du risque infectieux et sécurité transfusionnelle » http://www. invs.sante.fr/Publications-et-outils/BEHBulletin-epidemiologique-hebdomadaire/ Derniers-numeros-et-archives/Archives/2012/ BEH-n-39-40-2012 Ce numéro recense les résultats obtenus en matière de sécurité transfusionnelle grâce aux contreindications au don de sang. Il ressort de l’étude que le risque a fortement diminué : o Pour le VHC (virus de l’Hépatite C), le risque a fortement diminué de 1992 à 2002 (30 fois moins élevé), mais est stable depuis : environ un pour sept millions de dons soit une contamination tous les deux ans o Pour le VHB (virus de l’Hépatite B), le risque a été divisé par 10 de 1992 à 2004, puis s’est stabilisé ensuite à un pour 1 850 000 dons, soit 1.5 contamination par an o Pour le VIH (virus du SIDA), le risque a été divisé par 4 de 1992 à 2001, est stable depuis et repart même à la hausse chez les homosexuels masculins depuis 2010. Le risque résiduel est de un pour 2.9 millions de dons, soir une contamination par an. Le retour des HSH au don du sang multiplierait ce risque par quatre… BEH n° 46-47 (1er décembre 2012) portant sur VIH/SIDA en France à télécharger sur http:// www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/BEHBulletin-epidemiologique-hebdomadaire/ Derniers-numeros-et-archives/Archives/2012/ BEH-n-46-47-2012

Bulletin d’Information de l’Union Nationale des Associations de Donneurs de Sang

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Pourqoui les «Homosexuels» ne peuvent pas donner leur sang ? >>> maladie publie sur son site une lettre ouverte au Gouvernement http://www.aides.org/actu/ lgbt-nos-propositions-najatv a l l a u d - b e l k a c e m - 1 67 3 contenant : « Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les usagers de drogues et les personnes en situation de prostitution sont en effet les plus touchées par l’épidémie de VIH/ sida.

• Surveillance épidémiologique des donneurs de sang (voir tableau ci-dessous) : Le résultat montre que : o chez les nouveaux donneurs de sang, la prévalence (probabilité de détecter un VIH) est de 4.9 pour 100 000 alors qu’elle est de 350 pour 100 000 parmi l’ensemble de la population (soit 70 fois plus) ; preuve que les mesures prises en matière d’ajournement définitif sont efficaces, même si l’on atteint les limites du possible o chez les donneurs de sang confirmés, l’incidence (probabilité de détecter un VIH) est de 1.05 pour 100 000 alors qu’elle est de 17 pour 100 000 parmi l’ensemble de la population (soit 16 fois plus) • Deferral from donating blood… • Enquête « prévagay 2009 » http://www.invs. sante.fr/presse/2009/communiques/resultats_ enquete_prevagay_171109/resultats_prevagay.pdf

En France, les gays, les bis et les trans représentent près de 40 % des nouvelles contaminations tous les ans, la prévalence au VIH frôle les 20 % chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes fréquentant les lieux de convivialité de la région parisienne (Enquête Prevagay 2009). [...] Il est nécessaire de permettre [aux personnes LGBT] un réel accès à l’information, à la prévention, et à de véritables actions de promotion de la santé. »

En conclusion Toutes les conclusions des études nationales et/ ou internationales vont dans le même le sens : l’exclusion du don du sang des Hommes ayant des relations Sexuelles avec des Hommes est indispensable, dans l’intérêt supérieur du patient, au maintien d’un niveau de sécurité transfusionnelle optimal.

L’argument avancé selon lequel tous les dons de sang sont testés après prélèvement est fallacieux L’association AIDES dont le but est d’aider les car il existe toujours une « fenêtre sérologique » malades du SIDA et de prévenir l’expansion de la ou « fenêtre silencieuse » entre l’instant de la contamination et la possibilité de détecter la présence du virus dans l’organisme. Cette fenêtre est normalement de trois mois pour détecter le VIH. Bien qu’elle ait pu être réduite grâce à l’instauration en 2001 du « Diagnostic Génomique Viral » (DGV), elle est encore a minima de onze jours, période pendant laquelle nul virus ne peut être détecté.

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VIH

HTLV

HVC

HVB

Nouveaux donneurs 368 000 35 p. 104 (1) ? 84 p. 104 65 p. 104

0,49 p. 104

0,22 p. 104

2,8 p. 104

6,1 p. 104

Taux p.104

10

30

?

70

10 à 15 8

4,1 p. 105 (2) (3,7 - 4,5)

0,52 p.105 (0,30 - 0,90)

? 5 à 8 p.105

?

0,19 p.105 (0,07 - 0,47)

16

Ratio Population Générale / Total des donneurs

0,53 p.105 (0,30 - 0, 91)

17 p.105 (1) (13 - 21)

Population Générale (18-69 ans)

Incidence

1,05 p.105 (0,71 - 1,54)

Total des donneurs Population Ratio 2 661 810 Générale Population Générale/ P-A Taux incidence / 105 (18-69 ans) nouveaux donneurs (IC 95%)

Prévalence

Prévalence et Incidence du VIH, de l’HTLV, du VHC et du VHB chez les donneurs de sang sur la période 2008-2010 Comparaison avec la population générale

1/1 850 000 (0 – 1/925 000)

1/7 000 000 (0 – 1/1 100 000)

1/3 700 000 (0 – 1/1 100 000)

1/2 900 000 (0 – 1/850 000)

Risque résiduel (IC 95%)

g ? >>>

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HISTOIRE DE LA TRANSFUSION SANGUINE >>> Histoire de la transfusion à travers les images (I). Les premières expériences (XVIIe et XVIIIe siècle) Jean-Jacques Lefrère, Institut National de la Transfusion Sanguine, Paris. Bruno Danic Etablissement Français du sang-Bretagne, Rennes.

Rome, 1492. Le pape Innocent VIII se meurt. Un médecin préconise de tenter de rendre sa vigueur au pape en apportant à son organisme le sang de trois jeunes gens en parfaite santé. Les trois « donneurs » meurent, et aucune amélioration n’est observée chez l’illustre patient, qui rend l’âme quelques jours plus tard. De nombreux historiens ont contesté cette version de la fin de vie d’Innocent VIII, mais si l’anecdote circule toujours et se raconte avec un mélange d’effroi et de fascination, c’est qu’elle porte en elle toutes les thématiques qui alimentent le débat autour de la transfusion sanguine : d’un côté l’audace et la transgression de l’acte médical ; de l’autre, la menace de l’exploitation de la vulnérabilité de l’individu face au pouvoir, hier politique et religieux, aujourd’hui celui de l’argent et du profit. L’Histoire de la transfusion sanguine débute en fait deux siècles plus tard, période à partir de laquelle on dispose d’archives illustrant les débuts de la transfusion sanguine. En 1628 est édité à Francfort un ouvrage intitulé Exercitatio anatomica de motu cordis et sanguinis in animalibus, dans lequel l’auteur, le médecin et anatomiste anglais William Harvey, décrit la circulation du sang dans le corps humain. Cette découverte va révolutionner la conception de la médecine humaine en rompant avec le dogme existant depuis Galien, c’est-à-dire depuis le IIe siècle de notre Ére. Harvey énonce ainsi sa théorie : « Il nous est enfin permis de formuler ouvertement notre conception de la circulation, raisonnement et expérimentation établissent que le sang traverse les poumons et le cœur, et que, par celui-ci, il est envoyé à tout l’organisme, passe par les porosités des tissus, revient par les veines des extrémités vers le centre pour aboutir à l’oreillette cardiaque droite. » En dépit des contestations violentes des milieux médicaux conservateurs, la connaissance de la physiologie humaine amorce là un tournant majeur. Jusqu’alors, on pensait que le sang, fabriqué à partir des aliments, engendrait la matière vivante. Il était la nourriture du corps et, pour répondre à cette consommation permanente, sa production par le foie était constante. 16

Marguerite Info - N° 161 - Janvier 2013

En toute logique, l’excès de sang ou la suspicion d’un sang vicié se traitaient donc par la saignée. Pour la première fois, Harvey décrit la véritable fonction du cœur : il s’agit d’une pompe qui permet au sang de circuler dans un circuit fermé. Et cela change tout. La révélation de Harvey enflamme le milieu médical, qui se divise en deux clans : les « circulateurs » et les « anti-circulateurs ». « Si le sang circule, il est inutile d’en tirer, car la perte subie par un organe serait immédiatement réparée. Or, la saignée est utile : donc le sang ne circule pas ! » affirme Gui Patin, futur doyen de la Faculté de médecine de Paris. En 1672, Louis XIV met un terme à la querelle en décidant que la circulation du sang sera désormais reconnue et enseignée. L’année suivante, Molière fustige les anticirculateurs dans son Malade imaginaire à travers les personnages des médecins Diafoirus père et fils. Le père y décrit l’enfance retardée de son fils Thomas, pourtant fraîchement diplômé de la Faculté de médecine, sa « lenteur à comprendre et sa pesanteur d’imagination », puis il affirme avec fierté : « Mais, sur toute chose, ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c’est qu’il s’attache aveuglément aux opinions de nos anciens, et que jamais il n’a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle touchant la circulation du sang et autres opinions de même farine » (Acte II, scène 5). Les Diafoirus, ardents anti-circulateurs, demeureront à jamais les archétypes d’une médecine dogmatique et doctrinaire. C’est dans ce contexte que débute l’histoire de la transfusion sanguine. Le XVIIe siècle est l’âge d’or de la saignée, prescrite pour éliminer les « humeurs malsaines ». La transfusion de sang apparaît comme une stratégie thérapeutique bien plus qu’audacieuse : elle est, aux yeux de certains, transgressive et dangereuse.


HISTOIRE DE LA TRANSFUSION SANGUINE >>> On trouve donc à cette période une iconographie scientifique, presque technique, destinée aux médecins et aux savants du temps. La fascination suscitée par la transgression imprègne nombre d’illustrations de l’époque.

L’image ci-dessus correspond à trois illustrations du Clysmatica nova de Johann Sigismund Elsholtz, imprimé à Berlin en 1667, année de la première transfusion humaine réalisée par Jean-Baptiste Denis. Le propos est ici de montrer l’aspect technique de la transfusion elle-même. Ces gravures représentent différents modes de transfusion sanguine, entre deux animaux (deux chiens), de l’animal à l’homme (un agneau, reconnaissable à son sabot), ou interhumaine. L’outillage nécessaire est disposé sur la table, les canules sont prêtes à être reliées, et le système vasculaire est rendu apparent. L’opérateur est représenté par des mains tenant les instruments, composition habile pour éviter de surcharger l’image et pour présenter l’opération de manière la plus visible possible. Dans leur ensemble, ces trois images soulignent la technicité du geste. Il n’y a aucune idéalisation, ni de l’homme, ni de la science. Quant à l’animal — le donneur de l’époque , il est réduit à un objet thérapeutique, source vivante et sacrifiée du sang. Il faut rappeler que la transfusion est utilisée à cette époque à des fins psychiatriques : la transfusion de sang d’animal à l’homme est indiquée pour soigner la mélancolie,

essentiellement à partir de sang d’agneau. Le choix de l’animal n’est pas anodin. Jean-Baptiste Denis explique que le sang de l’animal est moins vicié que celui de l’homme, en raison de son innocence et de son alimentation. D’autre part, si la transfusion interhumaine est représentée sur cette gravure, elle n’est pas réalisée en pratique. L’image ci-contre illustre l’ouvrage A r m a m e n t a r i u m chirurgicum Renovatum et Auctum, du chirurgien allemand Jean Scultet, qui a signé, selon l’usage du temps, de son nom latinisé en Johannes Scultetus. La première édition de ce manuel de chirurgie date de 1635. C’est dans l’appendice de l’édition de 1671, imprimée à Amsterdam par Jean-Baptiste van Lamzweerde, qu’apparaît cette gravure, soit quatre ans après la première transfusion réalisée par Denis. L’image, qui nous paraît aujourd’hui quelque peu étrange, met en scène trois personnages et un animal attaché pour une immobilité totale. Selon certains auteurs, l’animal représenté sur cette gravure serait un chien. Il est difficile de comprendre le choix de cet animal pour réaliser une transfusion humaine, sinon pour déconsidérer cette technique, alors déjà interdite en France — d’autant que Jean-Baptiste von Lamzweerde est un brillant médecin de son temps, mais conservateur : il est en effet connu pour son opposition à Descartes, auquel il reproche de ne pas respecter les préceptes de Gallien. Les trois vignettes décoratives qui constituent l’image (haut de la page suivante) parurent en frontispice du Tractatio Medica De Ortu et Occasu Transfusionis Sanguinis, de Georg Abraham Mercklin, imprimé à Nuremberg en 1679. Ce cuivre est l’œuvre de Cornelius Nicolaus Schurk. Le médaillon du haut montre une transfusion de sang de veau à un homme ; sur les deux médaillons du bas, le sang d’un homme en bonne santé est transfusé à un homme malade, dans un cas au pli du coude, dans l’autre au niveau de la main. Le traité de Mercklin n’est pas favorable à cette pratique, qu’il juge empirique, inutile et révoltante. Il n’est donc pas impossible que cette représentation de la transfusion par l’artiste ait été volontairement choquante, voire obscène. Dans l’image du haut, l’homme fait face à un animal au poitrail largement apparent, ligoté sur une table tel un condamné à la roue.

Bulletin d’Information de l’Union Nationale des Associations de Donneurs de Sang

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HISTOIRE DE LA TRANSFUSION SANGUINE >>> xénotransfusion consiste à transfuser le sang d’un animal à l’homme), alors que cette pratique était déjà interdite en France. L’échec de ses expériences le conduisit à se ranger aux conclusions du médecin allemand Michael Ettmuller quant à la dangerosité de la transfusion de sang animal à l’homme, et à abandonner cette pratique. L’illustration de son traité de chirurgie a pour but de décrire la méthode de transfusion, avec une coloration des veines impliquées et l’ajout d’instruments de tailles variées. Pourtant, au-delà des aspects techniques, l’image dégage une impression étrange. Le donneur est un agneau calme, paisible, à peine entravé, qui semble subir avec résignation cette opération qui le vide de son sang. La scène évoque l’idée du sacrifice, impression

L’animalité est représentée en opposition avec la civilité des habits et des manières de l’homme. L’incongruité est accentuée par l’impression que l’animal est mort et que l’homme, debout, paraît en excellente santé, mais aussi que le flux sanguin paraît aller de l’homme vers l’animal. En outre, la position des deux sujets, l’homme et l’animal, suggère presque une relation physique contre-nature. L’ambiguïté du médaillon supérieur se retrouve également, quoique moins fortement, dans les médaillons inférieurs, avec l’expression du receveur, avec le contact des corps, avec le mouvement du receveur du médaillon de gauche. Cette impression générale confère à l’acte transfusionnel un caractère obscène qui renforce l’idée de transgression. Enfin, dans ces trois illustrations, on remarque l’absence de médecin et de tout instrument pour réaliser la transfusion. Cela appuie la thèse de Mercklin qui considère que cette thérapeutique cruelle et dangereuse promet les deux protagonistes à une mort certaine. L’image de droite est une gravure qui montre la transfusion du sang d’un agneau à un homme. Elle est apparue dans l’ouvrage Des Chirurgischen Lorbeer Krantz, Oder Wund Artzney de l’allemand Matthaus Gottfried Purmann, édité à Frankfort et à Leipzig en 1705. Purmann tenta plusieurs xénotransfusions (la 18

Marguerite Info - N° 161 - Janvier 2013

Quant au receveur, il semble lointain, son visage exprimant la mélancolie. Il détourne le regard de cette opération qu’on lui inflige. renforcée par la position de l’animal. Il n’est pas surprenant que l’Église ait longtemps condamné la pratique de la transfusion, au cours de laquelle le médecin transgresse la loi divine. Le Lévithique l’affirme : « La vie de toute chair, c’est son sang. » C’est d’ailleurs l’objectif affirmé de la transfusion : changer le caractère du transfusé, dynamiser le mélancolique, ou calmer le forcené. La transgression par la science est aussi forte que la création de la créature par le docteur Frankenstein imaginée par Mary Shelley un siècle plus tard. Elle interroge à la fois sur les limites de la science, mais aussi sur l’identité humaine.


HISTOIRE DE LA TRANSFUSION SANGUINE >>> transfusionnelles. Sur cette illustration allégorique, le receveur détourne encore son regard de l’animal. Dans cette expérience, on ne sait qui donne et qui reçoit.

L’image ci-dessus est le détail d’une fresque qui fit la couverture des Tabulae Anatomicae du chirurgien Gaetano Petrioli, éditées à Rome en 1741. Les tables anatomiques sont attribuées au peintre italien Pietro da Cortona (1596-1669). Sur le frontispice, dans sa partie inférieure gauche, on distingue un personnage statufié qui pratique sur lui-même une xénotransfusion. Il siège avec dignité sur un piédestal sur lequel est inscrit le mot Trasfusio (sic). Il tient, de son bras puissant, un agneau dont le sang est infusé dans son autre bras.

En ce milieu du XVIIIe siècle où la transfusion est toujours interdite, cet acte fascine et dérange encore. Il faudra attendre des décennies et changer de siècle pour que la transfusion trouve sa place et sa légitimité dans l’arsenal thérapeutique et médical. Elle sera, au XIXe siècle, le traitement de la dernière chance pour des accouchées exsangues, jusqu’à ce que la maitrise de la compatibilité immunologique des groupes sanguins, puis la possibilité de stocker et conserver le sang, ouvrent la porte aux progrès médicaux et chirurgicaux du XXe siècle. La suite numéro…

du

dossier

dans

le

prochain

Cette partie de la fresque a très probablement été ajoutée pour l’édition de 1741, car les tables anatomiques de Da Cortona datent d’avant 1628, soit une date très antérieure aux premières expériences

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Marguerite Info - N° 157 - Janvier Bulletin 2012 d’Information de l’Union Nationale des Associations de Donneurs de Sang


La Maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) >>> Source InVS La maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) est une Diagnostic affection très rare et fatale qui attaque le système nerveux. Il n’existe pas de test sûr pour le diagnostic MCJ Il existe 2 types de MCJ : la forme classique, et ses chez une personne vivante. variantes. Elle a été découverte par Hans-Gerhard Creutzfeldt (1885-1964), psychiatre et neurologue allemand et AlfonsMaria Jakob (1884 - 1931), médecin neurologue allemand. Hans-Gerhard Creutzfeldt

En 1920, ils font état d’une étrange maladie chez l’homme avec cachexie (maigreur extrême et atteinte grave de l’état général) et troubles de la coordination, se soldant Alfons-Maria par la mort, et qui ressemble à la Jakob tremblante du mouton. Le cerveau des malades est criblé de trous comme une éponge. D’où le nom « d’encéphalopathie spongiforme », donnée à cette maladie qui prendra ensuite le nom de ses découvreurs « Maladie de Creutzfeldt-Jakob ». Il semblerait que ce soit Alfons-Maria Jakob qui ait l’antériorité de la découverte mais l’histoire associera le nom de Jakob à celui de Creutzfeldt et non l’inverse.

Mutation de la protéine prion

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Cette affection n’est pas causée par des bactéries ni des virus (ce qui tranche avec toutes les c o n n a i s s a n c e s antérieures) , mais par des fragments anormaux de

protéines appelés prions. Ces protéines existent à l’état normal dans le cerveau, mais leur dérégénescence crée des prions anormaux qui endommagent les cellules du système nerveux, formant des trous dans le tissu, ce phénomène entraîne éventuellement des lésions cérébrales graves et la mort. Coupe du cerveau montrant l’aspect spongiforme Marguerite Info - N° 161

Des tests qui permettent d’étudier l’activité des ondes cérébrales (électroencéphalogramme : EEG), des tests génétiques spéciaux dépistant la susceptibilité à la vMCJ, des tests d’imagerie par résonance magnétique (IRM) qui permettent d’obtenir des images du cerveau et des ponctions lombaires qui permettent de rechercher une protéine spéciale dans le liquide céphalo-rachidien (protéine 14-3-3) peuvent fournir des indices pour établir le diagnostic de MCJ. La prise d’un échantillon de tissu des amygdales (biopsie des amygdales, examen douloureux et risqué en raison d’hémorragie potentielle) peut aider au diagnostic de la variante de la MCJ. Toutefois, on ne peut confirmer la maladie que par un examen direct du tissu cérébral. Quand la maladie atteint un stade avancé, le prélèvement de tissu cérébral (appelé biopsie cérébrale) peut établir le diagnostic, mais souvent, on ne peut confirmer la MCJ qu’en examinant le cerveau d’une personne après sa mort. Il s’agit d’une affection très rare et bien que certains symptômes puissent donner à penser qu’ils sont causés par la MCJ, ils sont plus susceptibles d’être provoqués par une autre affection. L’observation attentive sur une certaine période de temps est la seule méthode qui puisse donner des indices suggérant un diagnostic de MCJ aux médecins. Par exemple, la démence apparaît beaucoup plus rapidement dans la MCJ que dans certaines affections comme la maladie d’Alzheimer.

Traitement Il n’existe pas de traitement pour guérir la MCJ. On ne peut complètement prévenir ou éviter la MCJ classique, mais elle se produit si rarement qu’il est peu probable qu’une personne la contracte. Les personnels des services de santé peuvent minimiser le risque en manipulant les tissus et les liquides corporels avec une prudence extrême et en utilisant constamment des méthodes de stérilisation efficaces pour désinfecter l’équipement. - Janvier 2013


La Maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) >>> Evolution de la Maladie de Creutsfeld-Jacob (MCJ) en France

La MCJ classique La MCJ classique est très rare et elle touche environ une personne sur un million d’habitants par an. Les 3 types de MCJ classique regroupent : • la forme sporadique : cette forme de la maladie se produit sans cause apparente et elle touche 85% à 90% des personnes atteintes de la MCJ classique • la forme familiale (près de 10% des cas) : cette forme apparaît dans certaines familles qui semblent courir un plus grand risque de contracter cette maladie en raison de leur conformation génétique • la forme iatrogène : touchant moins de 1 % des personnes atteintes de MCJ classique, cette forme de l’affection se développe après une contamination accidentelle par des prions anormaux, souvent par l’intermédiaire d’équipement médical contaminé (interventions chirurgicales, soins dentaires, examens exploratoires, endoscopies par exemple).

Au total, 27 cas de vMCJ certains ou probables ont été identifiés en France. A ce jour, tous sauf les deux derniers cas signalés en 2012 sont décédés. Ces 27 cas de vMCJ présentent les caractéristiques suivantes : il s’agit de 12 hommes et 15 femmes, pour une médiane des âges lors de leur décès ou de leur diagnostic de 36 ans (entre 19 et 58 ans). Parmi eux, 8 personnes résidaient en Ile-de-France et 19 dans d’autres régions. Pour les 25 cas décédés de vMCJ, les décès sont intervenus en 1996 (1 cas), 2000 (1 cas), 2001 (1 cas), 2002 (3 cas), 2004 (2 cas), 2005 (6 cas) en 2006 (6 cas), 2007 (3 cas) et 2009 (2 cas). Tous les cas identifiés à ce jour étaient homozygotes Met-Met pour le codon 129 du gène de la protéine prion (PRNP) ; ils ne présentaient aucun facteur de risque identifié pour les autres formes reconnues de MCJ. Un cas avait séjourné très régulièrement au Royaume-Uni pendant une dizaine d’années à partir de 1987.

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La Maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) >>> Maladie de Creutzfeldt-Jakob. Nombre de cas décédés certains ou probables en France. - Données mises à jour au 1er octobre 2012 Année 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Suspicions MCJ Signalées sporadique 71 63 90 112 200 296 457 589 823 1102 1046 1089 887 928 1314 1372 1476 1485 1614 1609 1359

MCJ iatrogène Autre MCJ MCJ Hormone de iatrogène génétique croissance

38 35 45 59 68 80 81 92 88 109 107 108 97 83 124 138 105 114 148 83 38

7 12 5 8 10 6 8 8 9 5 2 8 8 4 5 1 5 4 0 0 0

2 1 3 1 0 1 1 0 0 0 2 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0

4 7 7 6 10 5 13 5 8 15 13 10 9 10 8 15 12 14 10 5 2

vMCJ certain ou probable décédé 0 0 0 0 1 0 0 0 1 1 3 0 2 6 6 3 0 2 0 0 0

vMCJ probable non décédé 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2

Total MCJ 51 55 60 74 89 92 103 105 106 130 127 127 116 104 143 157 122 134 158 88 42

* 4 décès de MCJ iatrogènes par hormone de croissance extractive sont survenus en 1991.

Mortalité par MCJ sporadique : taux moyen par âge entre 1992 et 2002

La MCJ sporadique touche des sujets âgés entre 50 et 85 ans. La proportion est de 45% d’hommes et de 55% de femmes. Elle est inexistante avant 40 ans et après 90 ans. Ce constat pourrait justifier une exclusion du don de plasma après 60 ans afin d’éviter des retraits de lots de médicaments au LFB et la perte de dons bénévoles. 22

Marguerite Info - N° 161 - Janvier 2013


CJ ble n dé

La Maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) >>>

Total MCJ 51 55 60 74 89 92 103 105 106 130 127 127 116 104 143 157 122 134 158 88 42

La MCJ classique provoque une détérioration rapide du cerveau et du système nerveux. Les symptômes initiaux comprennent habituellement une perte de coordination, de la dépression, des changements rapides de l’humeur et un manque d’intérêt pour les interactions avec les autres. Les personnes touchées peuvent également devenir apathiques, avoir des trous de mémoire et un sommeil irrégulier. Une personne atteinte de la maladie de CreutzfeldtJakob commencera éventuellement à souffrir d’aphasie, c’est-à-dire de l’incapacité à établir les liens mentaux nécessaires à la compréhension de la parole ou à la formulation de mots. Une personne atteinte d’aphasie peut vous entendre parler mais elle ne comprendra pas les mots ou elle peut connaître un objet mais ne pouvoir le nommer ni le décrire. La détérioration mentale (démence) se produit beaucoup plus rapidement dans la MCJ classique qu’au cours de certaines affections comme la maladie d’Alzheimer. La coordination musculaire décroît rapidement et, en l’espace de quelques mois, la personne atteinte de la maladie de Creutzfeldt-Jakob fera de fréquentes chutes puis aura des tremblements et des spasmes musculaires. Les personnes atteintes de l’affection doivent s’aliter éventuellement puis elles glissent dans un coma. Elles meurent 3 ou 12 mois après l’apparition des symptômes. Environ 70 % des personnes atteintes de la

MCJ classique meurent moins de 6 mois après l’apparition des symptômes. Les résultats de l’autopsie montrent que le cerveau a des petits trous, comme une éponge. Ce phénomène se produit également dans la « maladie de la vache folle » (Encéphalopathie Spongiforme Bovine) et la tremblante du mouton (scrapie). Il ressort du tableau ci-dessous que la MCJ sporadique touche surtout les sujets au-delà de 60 ans alors que le nouveau variant touche des sujets jeunes. Concernant le nouveau variant (voir ci-desous), il touche exclusivement les sujets portant un génotype « Met Met » sur le codon 129 du Chromosome 20, alors que ces sujets ne représentent que 40% de la population totale. Ceci tendrait à démontrer que 60% de la population sont protégés contre cette maladie.

La variante de la MCJ (vMCJ) Elle touche généralement des personnes plus jeunes (souvent dans la vingtaine) et est associée avec l’ingestion de viande de vaches atteintes de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), mieux connue sous le nom de « maladie de la vache folle ». Symptômes La variante de la MCJ peut suivre un cours légèrement différent de la MCJ classique. Dans les phases initiales, on rencontre des symptômes psychiatriques comme de l’agressivité, une profonde dépression, de l’anxiété ou d’autres changements dans le comportement de la personne. Ensuite, il est possible que la personne ressente une

Caractéristiques générales des différentes formes de maladie de Creutzfeldt Jakob (1992-2002) Type MCJ

Nombre

sporadique

805

Génétique

89

Iatrogène

vMCJ

Hormone de croissance

80

Dure mère

11 6

Âge Moyen (intervalle) 68.4 (24-90) 59.7 (19-84) 26 (11-37) 52.4 (25-74) 30.3 (20-37)

Met Met

Génotypes Val Val

Met Val

45

64

19

17

54

67

11

22

75

61

21

18

54

45

22

33

67

100

Pourcentage d’hommes

Bulletin d’Information de l’Union Nationale des Associations de Donneurs de Sang

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La Maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) >>> Nouveau variant Maladie de Creutzfeldt-Jakob - Données Mondiales (Août 2012) Pays

Nombre Total de cas primaires (Sujets vivants)

Royaume Uni France Irlande Italie USA Canada Arabie Saoudite Japon Pays-Bas Portugal Espagne Taiwan

173 (0) 27 (2) 4 (0) 2 (0) 3† (0) 2 (0) 1 (0) 1* (0) 3 (0) 2 (0) 5 (0) 1 (0)

Nombre Total de cas secondaires par Tranfusion sanguine ( Sujets vivants) 3 (0) -

douleur au visage ou aux bras et aux jambes, suivie de difficultés de coordination et un affaiblissement de la capacité mentale. Beaucoup de cas précoces de vMCJ sont souvent confondus avec des affections psychiatriques. Les personnes atteintes de vMCJ vivent en moyenne un an après l’apparition des symptômes. Causes La variante de la MCJ est associée à l’ingestion de viande infectée par l’ESB. Le lien entre la vMCJ et l’ingestion de viande infectée a été découvert lorsque 23 personnes vivant en Grande-Bretagne ont contracté la MCJ vers le milieu des années 1990, environ 10 ans après l’épidémie d’encéphalopathie spongiforme bovine qui a sévi dans ce pays de 1984 à 1986. Le taux total de MCJ dépassait seulement de 15 % le taux habituel, mais c’est la jeunesse de ces victimes qui a attiré l’attention (l’âge moyen était 29 ans) d’autant plus que leurs symptômes étaient différents des symptômes considérés typiques de la MCJ. Les chercheurs se sont penchés sur les caractéristiques inhabituelles de cette variante de la MCJ. On savait déjà que certaines affections 24

Marguerite Info - N° 161 - Janvier 2013

Résidence cumulée de plus de 6 mois au Royaume-Uni entre 1980 et 1996 176 1 2 0 2 1 0 0 0 0 0 1

†Les 3 patients américains décédés du nouveau variant de la maladie de la vache folle étaient nés et venaient d’Arabie Saoudite, mais vivaient de façon permanente aux USA depuis 2005. Ils avaient probablement été contaminés avant leur arrivée sur le sol américain. * le patient japonais a vécu 24 jours au Royaume-Uni entre 1980 et 1996.

neurodégénératives (qui détruisent le cerveau ou le système nerveux) peuvent être provoquées par l’ingestion de viande provenant d’animaux atteints de cette maladie. Les spécialistes ont commencé à suggérer que les vaches anglaises avaient été infectées par l’ESB parce qu’on les avait nourries de produits dérivés de moutons. Les moutons sont atteints d’une maladie neurologique appelée scrapie ou tremblante du mouton. Les chercheurs ont alors commencé à explorer une théorie qui avançait que si les vaches pouvaient contracter l’ESB en mangeant du mouton atteint de tremblante du mouton, il serait possible que des personnes puissent contracter la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob en mangeant des vaches qui étaient atteintes d’ESB. Les preuves confirmant la capacité de la maladie à se transmettre d’une espèce à l’autre se sont accumulées lorsque des cas de maladie neurologique dégénérative ont commencé à apparaître chez certains des animaux des jardins zoologiques d’Europe. Ces animaux avaient également été nourris avec des restes de moutons. Des analyses antérieures sur des souris et des singes atteints de tremblante du mouton et la MCJ ont


La Maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) >>> montré qu’il fallait environ 10 ans aux symptômes pour apparaître après l’ingestion de tissu nerveux provenant des animaux infectés. Ces conclusions concordaient parfaitement avec le temps écoulé en Grande-Bretagne. Il subsistait toutefois un problème dans la théorie. Personne n’avait trouvé de bactérie ou de virus susceptible de provoquer ces affections. En fait, on savait que le tissu infecté par la tremblante du mouton était toujours infectieux même après avoir été exposé à des radiations capables de détruire l’ADN et par conséquent détruire toutes les bactéries et tous les virus. On a enfin découvert qu’une protéine appelée prion semblait être la cause des lésions. Les protéines sont de longues molécules composées de parties plus petites appelées acides aminés et qui sont repliées dans des formes particulières. Un prion est replié différemment des protéines normales. Il possède également la capacité d’amener les protéines normales qui le touchent à se plier de la même façon anormale, ce qui provoque un effet domino se traduisant par un pliage anormal des protéines qui se transmet d’une protéine à l’autre. Il s’agit d’une forme d’affection entièrement nouvelle causée par une protéine non vivante, mais capable de transformer les protéines qui l’entourent. Il semble maintenant que la tremblante du mouton, l’ESB et la MCJ (classique et variante) sont toutes causées par des prions transmis d’un cerveau affecté à un autre. On ne croit pas, en ce moment, que les prions soient transmis par simple contact, par les baisers ou les relations sexuelles.

Traitement et Prévention Il n’existe aucun traitement efficace pour combattre la maladie. La MCJ est très difficile à détecter ce qui fait que l’on intervient toujours trop tard. Plusieurs traitements pour neutraliser ou, à tout le moins, ralentir la progression de la maladie ont été tentés mais ont échoué. Les seules thérapeutiques mises en place consistent à accompagner le patient et soulager sa douleur. Par contre, concernant le nouveau variant, l’on peut éviter l’apparition de la maladie en prenant des

mesures sanitaires adaptées (préconisations de l’OMS : Organisation Mondiale de la Santé) : • Aucune partie ou produit d’un animal ayant montré des signes d’EST (Encéphalopathie Spongiforme Transmissible) ne doit entrer dans la chaîne alimentaire de l’homme ou de l’animal : ne pas manger de cervelle ni de tissu provenant du système nerveux d’animaux infectés par des prions. Malgré tout, on ne peut garantir qu’un morceau de viande particulier ne contient pas de prion. Il faut noter que le prion n’est pas détruit lors de la cuisson • Tous les pays doivent interdire l’utilisation des tissus de ruminants dans l’alimentation d’autres ruminants. • Il existe un risque de transmission des agents des EST animales par les vaccins humains ou vétérinaires préparés sur du matériel bovin. L’industrie pharmaceutique devrait de préférence éviter d’utiliser du matériel bovin ou du matériel provenant d’autres espèces animales chez lesquelles des EST surviennent naturellement. S’il est absolument nécessaire, le matériel bovin doit provenir de pays qui ont mis en place un système de surveillance de l’ESB et qui notifient zéro cas ou seulement des cas sporadiques d’ESB. Ces précautions s’appliquent également à la préparation des produits cosmétiques. • En Amérique du Nord, il existe une affection causée par les prions chez le cerf et le wapiti, c’est la maladie débilitante chronique des cervidés. Les chasseurs doivent bien réfléchir avant de tuer ou de manger un wapiti ou un cerf qui apparaît confus, dérangé, émacié ou s’il ne semble pas se soucier de sa propre survie. • En 1999, toutes les informations connues sur un certain nombre d’EST animales ont été examinées pour essayer d’anticiper toute nouvelle menace d’EST. Cet examen a abouti aux recommandations de principe suivantes : éradiquer l’ESB et trouver si l’ESB a infecté les populations ovines.

Comment combattre l’épizootie. La Grande Bretagne a été le pays le plus touché au monde, et la France, premier pays importateur de viande bovine en provenance des Îles Britanniques, le second. Les mesures de précaution et de sécurité sanitaire ont montré leur efficacité puisque le nombre de cas a fortement chuté pour devenir quasiment confidentiel.

Bulletin d’Information de l’Union Nationale des Associations de Donneurs de Sang

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La Maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) >>>

Les impacts sur la sécurité transfusionnelle. Suite à l’apparition de la Maladie de la Vache Folle, plusieurs mesures ont été prises au titre du principe de précaution : • Exclusion définitive des candidats au don ayant séjourné plus d’un an cumulé en Grande Bretagne entre 1980 et 1996. Cette mesure peut s’expliquer par le fait que seule la Grande Bretagne est à l’origine de cette épizootie qui n’a pas été aussi importante qu’annoncé au 26

Marguerite Info - N° 161 - Janvier 2013

départ puisque les autorités sanitaires prévoyaient des centaines de milliers de cas. Toutefois, il s’avère que l’on recense seulement 3 cas avérés de transmission de vCMJ par transfusion sanguine en Grande Bretagne et aucun en France en raison de la déleucocytation des produits sanguins, ce qui n’était pas, apparemment, pratiqué avant la contamination outre-manche. De plus, l’on constate que sur les 27 cas enregistrés en France, seul un porteur avait résidé en Grande Bretagne, soit moins de 4% du total des contaminations.


La Maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) >>> Or, aujourd’hui, seule la France, la Belgique et la Grande-Bretagne tracent cette maladie qui fait l’objet d’une déclaration obligatoire. Les hôpitaux importent des médicaments fabriqués à partir de plasma collecté à l’étranger et qui contiennent donc de fait (la proportion de MCJ sporadique étant la même partout dans le monde), des marqueurs de cette maladie.

Nous serions donc en droit de nous interroger sur le bien-fondé du maintien de cette mesure. • Exclusion définitive des personnes ayant été transfusées, alors que la Directive Européenne préconise un ajournement temporaire d’une durée d’un an. Cette mesure a été prise au titre du pur principe de précaution au motif que ces personnes pourraient développer une maladie à prions. Il n’en est rien à ce jour et aucune étude scientifique n’a pu corroborer cette hypothèse. Nous serions donc en droit de demander que cette mesure soit rapportée. • L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé, ex AFSSaPS) oblige le LFB (Laboratoire français de Fractionnement et des Biotechnologies) à détruire tous les lots de médicaments fabriqués à partir de plasma dont l’une des poches aurait été prélevée chez un donneur atteint de maladie de CreutzfeldtJakob sporadique.

Il n’y a donc pas de justification à maintenir cette mesure préjudiciable à la crédibilité du système transfusionnel français, ce retrait de lots pouvant faire accroire que le plasma français est moins pur et moins sûr que celui des concurrents étrangers… Une évolution de ces règles d’ajournements doit donc être envisagée, et nous nous y emploierons.

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Pourquoi arrête-t’on les Plasmaphérèses? >>> L’Établissement Français du Sang (EFS) a décidé de réduire la collecte de plasma par aphérèses : le donneur est connecté à un séparateur de cellules qui prélève le sang total, sépare les différents composants du sang, garde le plasma dans une poche et restitue les autres composants (globules rouges, plaquettes…) au donneur. Cette décision fait suite à la demande du LFB (Laboratoire français de Fractionnement et des Biotechnologies) chargé de fabriquer des médicaments à partir du plasma d’origine humaine. Retour sur la genèse de la décision et explications…

Le système éthique

En raison de « l’Affaire du sang contaminé », le législateur a décidé, par la loi du 4 janvier 1993 de séparer les différentes activités • Celles liées à la collecte et la distribution de Produits Sanguins Labiles (PSL) ; activités confiées à l’AFS (Agence Française du Sang) devenue EFS (Établissement Français du Sang), • Celles liées au fractionnement du plasma (ou fabrication de MDP) confiées au LFB, • Celles liées à la Formation et à la Recherche relevant de l’INTS (Institut National de la Transfusion Sanguine), • Les activités de régulateur sont confiées à l’AFSSaPS devenue ANSM cette année.

Aujourd’hui, notre système transfusionnel est l’un Après la seconde guerre mondiale, grâce aux des plus sécurisé au monde et l’EFS est souvent mouvements de solidarité de l’époque, la France a pris en exemple dans des pays émergents ou en fait le choix de baser son organisation de collecte de développement. sang sur le don bénévole. Le système éthique « à la française » est celui prôné En 1949, naissait la Fédération Française de par tous les organismes internationaux : OMS / Donneurs de Sang Bénévoles qui a permis de créer Croix Rouge et Croissant Rouge (plus importants de nombreuses associations locales (près de 3 000 collecteurs de sang au monde) / Conseil de l’Europe… actuellement). En 1951, l’Union Nationale des Associations de L’approvisionnement Donneurs de sang Bénévoles des PTT, était créée ; elle compte aujourd’hui 117 000 adhérents des deux en produits sanguins entreprises La Poste et France Telecom (salariés ou De tout temps, les patients n’ont pas manqué retraités) répartis sur l’ensemble du territoire. des produits sanguins dont ils avaient besoin ; les donneurs bénévoles ont toujours répondu à la demande. Jusque dans les années 80 - 84 on collectait plus de quatre millions de poches de sang par an, alors que l’on en collecte à peine trois millions aujourd’hui bien que la population ait augmenté de plusieurs millions entre temps. L’EFS a le monopole de la collecte et de la distribution de tous les composants sanguins : sang total / Dans les années cinquante, ce système s’est Plasma / Plaquettes. étendu et tout le monde s’accordait pour défendre Il a l’obligation de fournir le LFB en plasma en vue ce système, base de la solidarité nationale des sujets de la fabrication de médicaments dérivés du plasma en bonne santé venant en aide à leurs concitoyens (MDP ou MDS) destinés prioritairement aux patients nationaux. malades. Aujourd’hui, le système éthique basé sur le Suite à « l’Affaire du sang contaminé » les besoins Bénévolat, l’Anonymat, le Volontariat et le Non en produits sanguins ont fortement chuté car Profit est fortement ancré dans les mentalités et ces les prescripteurs ont perdu confiance dans ces principes sont inscrits dans le Code Civil article 16-1 et thérapeutiques et ont rationnalisé leur demande. suivants et le Code de la santé Publique. Avant 1993, en France, toutes les opérations de la En 2004, la courbe s’est inversée et les besoins en collecte à la fabrication de médicaments relevaient concentrés de globules rouges (CGR) ne cessent de la même entité. d’augmenter depuis, de plus de 4% l’an en moyenne. 28

Marguerite Info - N° 161 - Janvier 2013


Pourquoi arrête-t’on les Plasmaphérèses? >>> Les dons de sang entre 1980 et 2010 Nombre de dons en millions

% de nouveaux dons 20%

4,0

18%

3,5

16%

3,0

14%

2,5

12%

Les MDP permettent de soigner près de 500 000 patients en France, et constituent leur seule chance de survie; ils doivent être prescrits tout au long de la vie du patient et sont disponibles uniquement dans les pharmacies des hôpitaux.

Ces médicaments sont destinés à soigner plusieurs 8% pathologies : 6% • Les déficits en facteurs de 4% coagulation qui sont au nombre 2% de 13 dans notre organisme; les 0% plus courants sont : 06 08 10 o Le Facteur VIII destiné à lutter contre l’hémophilie A o Le Facteur IX destiné à lutter contre l’hémophilie B o Le Facteur Von Willebrand destiné à lutter contre la maladie du même nom. o Les Facteurs V / VII / XI… • Les déficits immunitaires (primitifs ou autres) grâce à l’injection d’Immunoglobulines • Plusieurs recherches sont en cours pour étudier l’effet des immunoglobulines sur des maladies dégénératives telles la Maladie d’Alzheimer. Il faut noter que l’on dispose aujourd’hui de médicaments recombinants issus du génie génétique pour soigner l’hémophilie, mais que 20% des hémophiles ne peuvent être soignés que grâce aux MDP. Concernant les autres facteurs de coagulation et les immunoglobulines, aucune alternative aux MDP n’existe aujourd’hui. 10%

2,0 1,5 1,0 0,5 0,0

80

82

84

86

88

90

92

94

96

98

00

02

04

Source : InVS, INTS, EFS, CTSA

Les donneurs ont su s’adapter à la demande en diminuant le nombre de dons puis en l’augmentant parallèlement à l’accroissement de la demande. Il en a été de même pour le plasma de fractionnement quand le LFB a fortement réduit sa demande de matière première en 1997 avant d’augmenter ses besoins de près de 10% l’an depuis 2007. Cette augmentation s’est également fait sentir (mais dans une moindre proportion) sur le plasma thérapeutique dans les mêmes périodes.

Le fractionnement du plasma Il faut tout d’abord préciser que c’est une activité stratégique qui permet de mettre à disposition des patients nationaux les médicaments dont ils ont besoin tout en assurant au système de santé une indépendance vis-à-vis d’opérateurs étrangers. Le plasma représente 55% du volume sanguin et est composé à 90% d’eau. Les 10% restants contiennent les protéines et nutriments indispensables à la vie quotidienne. Le fractionnement a pour but de séparer les dif f é r e n te s p r o té i n e s c o n t e n u e s d a n s l e plasma en vue d’en tirer des médicaments destinés à soigner de nombreuses pathologies dont certaines très rares.

L’industrie du fractionnement est concentrée sur une dizaine d’opérateurs dont trois se partagent 80% du marché : CSL-Behring (Australien) / Baxter

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Pourquoi arrête-t’on les Plasmaphérèses? >>>

(Américain) / Grifols-Talécris (Espagnol mais dont La situation à ce jour la majorité du plasma est collecté aux USA). Ces trois géants ne collectent et ne fractionnent que du L’EFS emploie près de 10 000 personnes. plasma rémunéré ou indemnisé (sauf Grifols pour les 300 000 litres provenant de donneurs bénévoles Il collecte le sang total sur l’ensemble du territoire en Espagne). dans ses 153 sites fixes et lors de près de 40 000 collectes mobiles dont certaines sont mixtes (prélèvement de poches de sang total et de plasma par aphérèses). La collecte de sang total en site fixe ne représente que 16% du volume total collecté. Par contre, les sites pratiquent 90% des prélèvements par aphérèses qu’elles soient plasmatiques ou combinées (prélèvement de plusieurs composants en même temps : plasma et plaquettes…) L’activité dans les sites fixes est complètement corrélée avec l’activité de prélèvement par aphérèse fortement dépendante de la demande du LFB. Les aphérèses de plaquettes diminuent chaque année en raison de la valorisation croissante de plaquettes issues de sang total qui étaient auparavant envoyées à l’incinérateur. Les autres opérateurs : • Octapharma : société Helvéto-Luxembourgeoise Le LFB emploie 1 800 collaborateurs sur ses deux disposant d’une usine en France ; uniquement 20% du plasma fractionné provient de donneurs sites de LILLE et des ULLIS, chacun des sites étant maintenant spécialisé dans une partie du process bénévoles • Sanquin : société néerlandaise disposant du de production des MDP. monopole de toute la chaîne transfusionnelle aux Pays-Bas de la collecte à la fabrication de Il produit 20 médicaments permettant de soigner 80 médicaments (organisation existant en France avant pathologies dont certaines très rares (ne concernant la loi du 4 janvier 1993 qui a séparé les opérateurs et qu’une dizaine de patients en France). le régulateur). L’intégralité du plasma fractionné provient de Que se passe-t-il ? donneurs bénévoles. Cette organisation devrait changer puisque la Alors que le LFB avait repris une courbe ascendante Commission Européenne interdit les subventions de ses besoins en matière première de plasma en croisées, ce qui devrait conduire à la séparation raison de la hausse de la demande des hôpitaux, des opérateurs. De plus, Sanquin vient de signer un ceux-ci, eu égard au coût de ces médicaments, protocole de fractionnement de 1.6 million de litres ont lancé des appels d’offres qui ont permis de plasma avec Baxter dont le plasma est rémunéré aux concurrents du LFB d’infiltrer le territoire et • LFB (Laboratoire français du Fractionnement et d’augmenter leurs parts de marché, celle du LFB des Biotechnologies) dont l’État français détient passant de 80% à 50%. 100% du capital. Il ne fractionne que du plasma bénévole provenant de la collecte en France par l’EFS (Établissement Français du Sang). Le plasma est collecté par aphérèse ou à partir du sang total après centrifugation. • Kedrion : société italienne possédée majoritairement par l’État italien qui a compris que l’activité était stratégique puisqu’il vient de réinjecter des millions d’euros alors que le pays traverse une très grave crise économique • D’autres petits opérateurs… 30

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Pourquoi arrête-t’on les Plasmaphérèses? >>> Le marché français est le plus important marché du LFB car il peine à se développer à l’international, pourquoi ? • La France est (soi-disant) le deuxième pays au monde atteint par la maladie de la vache folle à l’origine du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt Jakob. Cette situation sanitaire a conduit à considérer le plasma français comme moins pur et moins sûr que celui de ses concurrents. C’est également la position de certaine association de patients qui ne jure que par les produits étrangers • L’AFSSaPS (maintenant ANSM) oblige le LFB à retirer tous les lots de médicaments produits à partir d’un lot de poches de plasma dont l’une aurait été collectée chez un donneur atteint de la forme sporadique de la maladie de la vache folle. La forme sporadique est à différencier du nouveau variant car les impacts sanitaires ne sont pas les mêmes, ce qui est reconnu par toutes les autorités sanitaires internationales et l’InVS (Institut national de Veille Sanitaire). D’ailleurs, nulle part au monde cette maladie n’est tracée et aucun fractionneur n’est obligé de retirer des lots de médicaments car il ne sait pas que l’une des poches ayant servi à fabriquer son lot de médicaments serait potentiellement porteuse de la protéine. Pourtant cette maladie frappe environ une personne par million d’habitant, la proportion étant la même partout dans le monde. Cette spécificité franco-française laisse accroire aux clients potentiels du LFB que ses médicaments sont moins bons que ceux de ses concurrents. De plus, je vous laisse imaginer le sentiment du donneur bénévole qui a fait la démarche volontaire de venir donner son plasma pour venir en aide à un patient, qui est resté pendant deux heures à l’EFS dont une heure branché sur un séparateur de cellules, ce qui présente des risques pour sa propre santé en raison d’une circulation extra corporelle, qui sait que son plasma sera traité et que ce traitement coûtera très cher pour en extraire les quelques protéines nécessaires à ce patient, pour apprendre au final que son médicament fabriqué avec le produit de ses veines partira à la poubelle pour des motifs de sécurité sanitaire non avéré puisqu’aucune contamination n’a été constatée jusqu’alors. Enfin, ces rappels de lots constituent une mesure discriminatoire pour le LFB puisqu’il est le seul à les subir alors que 50% des médicaments prescrits aux patients proviennent de ses concurrents étrangers et sont donc porteurs de la protéine puisque non contrôlés donc non détruits.

• Le LFB a passé des accords de partenariat avec Hémobras, société brésilienne, pour fabriquer des lots de médicaments à partir du plasma collecté au Brésil, médicaments qui seraient ensuite retournés au Brésil pour le traitement des patients nationaux. Las, il ne peut traiter ces poches de plasma en France car il peine à les faire entrer sur le territoire faute d’une autorisation délivrée par l’ANSM • De plus, les délais d’obtention d’AMM sont plus longs en France qu’ailleurs en Europe ou aux USA. Pourtant la demande mondiale de plasma et de MDP ne cesse de croître car de plus en plus de pays peuvent accéder à ces thérapeutiques d’un coût élevé. C’est pourquoi les donneurs de sang français et, en premier, leurs associations, ne comprennent pas cette décision d’arrêter la plasmaphérèse.

Ce qui va se passer… Le LFB, Un plan social touchant 280 salariés sur les 1 800 a déjà été présenté au Comité Central d’Entreprise, ceci afin de faire face à la situation actuelle. Si aucune mesure de priorisation nationale n’est prise, il va continuer à décliner lentement et les plans sociaux vont s’enchaîner jusqu’au moment où l’activité ne sera plus viable et qu’il se retrouvera en liquidation, ce qui permettra à l’un de ses concurrents de l’absorber. Cette issue sera préjudiciable à de nombreux patients notamment ceux dont le LFB est le seul à fournir des médicaments, le petit nombre n’intéressant pas les gros laboratoires car la marge n’est pas suffisante  problème pour les patients et les décideurs nationaux.

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Pourquoi arrête-t’on les Plasmaphérèses? >>> Maladies traitées par les médicaments dérivés du plasma

Maladies traitées par les médicaments dérivés du plasma

500.000 paMents par an sont traités par les médicaments du LFB dans le cadre de 80 pathologies IMMUNOLOGIE

Maladies ayant pour cause : -­‐ une anomalie de foncMonnement ou -­‐ un déficit du système immunitaire

DI primiMf

DI secondaire

Ø   TEGELINE® Ø   GAMMATETANOS® Ø   IVHEBEX® Ø   IMMUNOGLOBULINE HEPATITE B IM-­‐LFB® Ø   IMMUNOGLOBULINE ANTI-­‐D

ANESTHESIE-REANIMATION

HEMOSTASE

Maladies ayant pour cause : -­‐ un déficit congénital ou -­‐ un déficit acquis des facteurs de coagula5on

Ø   Ø   Ø   Ø   Ø

Situa5ons graves conduisant à une baisse importante du volume du plasma qui circule dans notre corps : -­‐ choc hypovolémique (hémorragie grave) avec hypoalbuminémie, -­‐ les grands brûlés ou -­‐ les cirrhoMques pour limiter l’ascite

BETAFACT (FIX)® FACTANE (FVIII)® HEMOLEVEN (FXI)® WILFACTIN® WILSTART®

Le LFB envisage une reprise hypothétique en 2014 mais l’on ne relance pas une activité de plasmaphérèse comme on appuie sur un interrupteur électrique : • Les donneurs ne sont pas mobilisables dans la minute, d’autant qu’ils auront déjà été échaudés par les expériences précédentes (arrêt en 1997 / reprise en 2007 / arrêt en 2012…) • Un outil de prélèvement nécessite des matériels et des hommes qui auront perdu la main et qu’il faudra reformer

L’EFS

Ø

VIALEBEX®

Maladies ayant pour cause : -­‐ un déficit congénital ou -­‐ un déficit acquis d’autres protéines contenues dans le plasma (exemple : α-­‐1 anMtrypsine, rôle fondamental dans le mainMen des structures anatomiques normales du poumon)

Ø   Ø   Ø   Ø   Ø

ALFALASTIN® ACLOTINE® PROTEXEL® CLOTTAGEN® KASKADIL®

• Certains avanceront que l’on peut réorienter les donneurs de plasma vers le don de sang total, or c’est mal connaître la physiologie des donneurs, un donneur de sang total n’est pas un donneur de plasma et inversement. De plus, l’on trouvait sur un site fixe des couples dont le mari donnait en plasma et la femme en sang total, ce couple sera perdu pour le monde des donneurs.  Problème pour les patients et le système de santé.

L’Éthique

Le LFB fournissant de moins en moins de produits fabriqués à partir de plasma collecté chez des donneurs bénévoles, les hôpitaux accroîtront leurs achats à l’étranger auprès des laboratoires collectant leur plasma auprès de « donneurs » qu’ils rémunèrent. Notons que ces « donneurs » sont souvent des travailleurs pauvres ou des personnes dans le besoin, notamment des étudiants, qui ont besoin de ces quelques euros (ou dollars) pour payer à manger Cette réorganisation impactera la collecte de sang à leur famille ou leurs études. total pour les raisons suivantes : • Démobilisation des associations de donneurs Le système de santé, les patients et les impactant le niveau de donneurs présentés • Démotivation des personnels de l’EFS ne sachant contribuables pas s’ils feront partie de la prochaine « charrette » • Suppression des collectes mixtes diminuant le Concernant les patients, la pénurie guette que ce nombre de poches de sang total collectées soit en MDP ou en CGR. L’arrêt des plasmaphérèses va générer un sureffectif de plus de 500 personnes, ce qui conduira à des pertes financières importantes, même un plan social ne pouvant résorber rapidement de tels sureffectifs. La principale activité de nombreux sites fixes étant la plasmaphérèse, l’EFS sera amené à concentrer ses effectifs sur des centres importants et « rentables », ce qui conduira à la fermeture de nombreux petits sites fixes.

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Pourquoi arrête-t’on les Plasmaphérèses? >>> Il faut noter que les « trois gros » se sont déjà entendus en 2007 pour générer la pénurie et faire augmenter les prix avant de réinvestir le marché français. La disparition du LFB et des petits opérateurs conduira à un oligopole des trois plus importants fractionneurs cités ci-dessus. Cette concentration aura pour conséquences : • Le partage du marché mondial, la concurrence ayant disparu • L’augmentation des prix : une entreprise monopoliste pratique les prix qu’elle veut bien, a fortiori quand les patients (ses clients) sont totalement dépendants de ses produits Cette augmentation du coût des MDP impactera le budget général de la Sécurité Sociale, car le régulateur (Ministère de la Santé / DGS…) aura beau fixer les prix qu’il voudra, il sera obligé de passer par les fourches caudines du laboratoire s’il veut soigner ses patients. Cet accroissement du prix découlera également de la rareté de la matière première qu’est le plasma. En effet, la FDA vient d’indiquer que le plasma collecté aux USA devait d’abord servir à soigner les patients américains ; or, de nombreux centres de collectes (y compris des sociétés OCTAPHARMA / CSL / GRIFOLS et autres : la Grande Bretagne est entièrement dépendante du plasma américain) sont implantés aux USA • Le coût augmentant et les budgets sociaux n’étant pas extensibles ad libitum, les patients seront mis à contribution mais, vu le prix élevé des MDP, n’auront pas les moyens de se les procurer. Pour les contribuables, ils devront payer des personnels au chômage alors que ceuxci participaient à l’effort de solidarité nationale.

Conclusion Tout le monde est perdant et il convient de rapporter cette mesure rapidement avant que les outils de prélèvement et de fractionnement ne soient cassés, et que la dynamique du don ne pâtisse d’une décision à laquelle les associations et les donneurs n’ont pas été associés.

D’autres voies existent, encore faudrait-il que tous les intervenants se mettent autour d’une table pour poser les vrais problèmes et les résolvent dans l’intérêt général de la société et des patients : • Ministère de la Santé et ses Agences et Instituts (DGS / HAS / ANSM / InVS/ INTS) • Parlementaires • Hôpitaux prescripteurs et acheteurs • EFS • LFB • Associations de donneurs de sang • Associations de patients. Ces États Généraux permettraient de réfléchir aux différentes solutions possibles pour maintenant et pour l’avenir tout en revisitant les conditions d’acceptation au don de sang car certaines exclusions mériteraient d’être levées.

Car n’oublions pas un fait, le risque, aujourd’hui, pour un patient est de mourir faute de transfusion et non de transmission d’un virus ou d’une bactérie. L’arrêt de la plasmaphérèse va accentuer ce risque de façon importante. Le schéma ci-dessous montre le niveau de risque, pour le patient transfusé, du plus petit (en bas à gauche au plus élevé (en haut à droite). Le risque pour le patient est aujourd’hui de ne pas être transfusé ou d’être transfusé trop tard.


Brèves >>> Sang de cordon : la pression continue La Direction Générale de la Santé (DGS) vient d’adresser une note à tous les établissements de santé afin de rappeler les règles en matière de don de sang de cordon et de placenta. En effet, des sociétés commerciales démarchent ces établissements afin de recueillir ces composants destinés à en tirer des cellules souches ou de vendre aux parents la possibilité de mettre en banque les cellules de leur enfant en vue d’une utilisation future. Ces pratiques sont contraires à la loi française et doivent être réprimandées.

Diagnostic de maladies génétiques La hantise de beaucoup de parents est de savoir comment sera leur enfant à la naissance. La science faisant sans cesse des progrès dans le domaine du diagnostic prénatal, il est possible aujourd’hui de détecter près de 50% des maladies génétiques. Ce diagnostic permet non seulement de savoir si l’enfant à naître risque de souffrir de cette maladie, mais aussi de prévenir l’entourage familial du risque potentiel à venir pour leur propre descendance. En cas de risque grave de malformation (physique ou psychique) mettant en danger le développement de l’enfant, le couple pourra demander des examens complémentaires en vue de décider d’une interruption médicale de grossesse. Un psychologue accompagne le couple afin d’atténuer le traumatisme, et l’équipe médicale conseillera les parents lors de la prochaine conception en vue de réaliser éventuellement une fécondation in vitro permettant un diagnostic préimplantatoire destiné à n’implanter qu’un embryon exempt de cette maladie génétique.

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Guérir d’une leucémie est-il sans danger ? Il existe deux types de leucémies aigües (LA) : la Leucémie Aigüe Myéloïde (LAM) et la Leucémie Aigüe Lymphoblastique (LAL). L’on enregistre près de 500 nouveaux cas par an et grâce aux traitements pratiqués chez les enfants et les jeunes adultes, 85% des patients atteints guérissent d’une LAL et 60% d’une LAM ; résultats obtenus après 5 ans alors que vingt ans plus tôt les possibilités de survie étaient inversées, le décès étant quasiment inéluctable. Une étude récente a toutefois montré que les traitements pratiqués conduisaient à des pathologies importantes en raison de l’agressivité de ces traitements qui détruisent les cellules malades mais ont également un impact sur les cellules saines. Par exemple, l’Irradiation Corporelle Totale (ICT) pratiquée avant greffe de Cellules Souches Hématopoïétique (CSH) entraine de nombreuses complications à moyen terme : • Stérilité notamment chez les garçons, les jeunes adolescentes ayant maintenant la possibilité avant l’irradiation de faire congeler des tissus ovariens qui leur seront réimplantés après guérison • Obésité dans 15 à 30% des cas • Problèmes osseux conduisant à 28% de cas de fractures dans les cinq années après ICT (4% constatées en France) • Problèmes psychologiques : retards cognitifs • Déficits en hormone de croissance chez 35 à 60% des sujets nécessitant un traitement substitutif • Enfin une surveillance cardiaque est indispensable. Les effets secondaires de la chimiothérapie sont moindres mais variables selon les produits et les doses injectées. En conclusion, il est possible de guérir d’une leucémie qu’elle soit myéloïde ou lymphoblastique mais les effets secondaires dus aux traitements peuvent être importants et nécessitent un suivi médical permanent.


Brèves >>> Le Parlement Européen se prononce pour la gratuité des dons de cellules et de tissus Le 11 septembre, les eurodéputés ont adopté le principe de non rémunération des dons de tissus et cellules. Suite au recensement des différentes pratiques d’indemnisation des dons réalisées dans les différents pays, les députés rappellent les textes en vigueur et réaffirment les principes éthiques découlant de la Charte Européenne des Droits de l’Homme, de la Convention d’Oviedo et des différentes résolutions prises jusqu’alors. La résolution incite les États Membres à : • Lutter contre le marché noir des ovules et spermatozoïdes • Mettre en commun leurs fichiers de volontaires au don de moelle osseuse afin de permettre un égal accès aux soins des citoyens européens ; ceci se traduit par la diversification des volontaires en recherchant des diversités ethniques • Développer le sang de cordon par la création de banques publiques, une coopération avec les banques privées qui respectent les principes éthiques et qui ont fait l’objet d’accréditations • Remettre à plat le système d’indemnisation du don notamment lorsque celle-ci dépasse les frais de déplacements et de perte de salaire ; a fortiori lorsqu’elle est versée à la famille d’un défunt donneur d’organes • Respecter les principes de non commercialisation du corps humain et de ses composants • Diversifier les méthodes de prélèvement de cellules Cette résolution, même si elle n’est pas contraignante, tombe à point nommé pour remettre à plat les distorsions existantes entre les États membres en matière de don d’éléments du corps humains ; espérons que cette résolution pourra s’appliquer prochainement aux Médicaments Dérivés du Plasma.

Trop d’agences sanitaires L’Inspection Générale des Finances vient de réaliser un rapport sur le nombre d’agences en France. Les auteurs recensent (mais ce ne serait pas exhaustif) 1 244 agences employant 442 830 employés, nombre qui a explosé ces dernières années. Nombre d’agences se doublonnent notamment dans le domaine de la Santé. Ils proposent de ponctionner 2 milliards d’euros sur ces agences afin de combler une partie du déficit de l’État. Suite à ce rapport, Marisol TOURAINE, Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, a mandaté l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) afin d’étudier 26 agences et instituts et de lui proposer des voies d’amélioration voire de réduction.

Un espoir pour les diabétiques Des chercheurs français de l’Institut et du sang de l’hôpital Lariboisière et de l’INSERM emmenés par le Professeur Bernard LEVY, ont réussi une greffe autologue de vaisseaux chez une souris. Ils sont partis de souris diabétiques, leur ont prélevé des cellules sanguines qu’ils ont traitées en laboratoire avec un complexe moléculaire éphrine connu pour contribuer au développement des vaisseaux sanguins pendant le développement embryonnaire. Puis, ils ont réinjecté ces cellules aux souris. Dès la deuxième semaine, la revascularisation des membres inférieurs a été constatée. Cette découverte ouvre de grands espoirs pour les diabétiques souffrant d’arthériopathies des membres inférieurs, la recherche en étant au stade clinique.

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Brèves >>> C4C : Première plateforme française de thérapies cellulaires Un consortium composé des entités ci-dessous vient de se constituer en vue de créer la première plateforme française d’industrialisation de Thérapies Cellulaire. Ce projet coordonné par « Cell For Cure », filiale biotechnologies du LFB (Laboratoire de Fractionnement et des Biotechnologies) a pour but la construction d’une usine de production sur le site des Ullis (91) détenu par le LFB. Le coût du projet de 80 millions d’euros est en partie financé par OSÉO (gestionnaire du Grand Emprunt destiné à financer les projets d’avenir) et des aides publiques à hauteur de 30 millions. La Thérapie Génique a déçu les espoirs fondés il y a une vingtaine d’années, aucune découverte probante (hormis le séquençage du génome) n’ayant été réalisée. Les espoirs pour les patients se portent maintenant sur la Thérapie Cellulaire (TC). Celle-ci consiste en l’injection de cellules humaines dans le but de prévenir, traiter ou atténuer une maladie. Les cellules sont soit utilisées pour réparer des tissus endommagés, soit transformées afin d’apporter aux tissus des cellules manquantes. Cinq médicaments en cours de développement seront validés sur cette plateforme qui aura le statut d’établissement pharmaceutique répondant aux normes européennes et américaines.

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1- Le programme GRAPA est basé sur les cellules souches de sang placentaire. Il concerne tous les patients qui font l’objet d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) : 250 en France (dont 50% à partir de deux greffons de sang placentaire), 900 en Europe et 900 aux USA. Ces greffes sont réalisées chez des malades atteints de maladies de la moelle osseuse ou des ganglions (leucémies, lymphomes, myélomes, aplasies médullaires, déficits congénitaux). Pour effectuer une greffe de CSH, il convient de trouver un donneur compatible, ce qui n’est malheureusement pas toujours possible. Pour les patients pour lesquels nous ne trouvons pas de donneur, l’on a recourt à des greffons de sang placentaire). Toutefois, le nombre de cellules étant souvent insuffisant, le patient tarde à reconstituer ses réserves en globules rouges. Pendant ce laps de temps (toujours trop long) entre la greffe et la reprise normale de la production de globules rouges, le patient court des risques importants. Le programme GRAP a pour but d’offrir au patient la possibilité de bénéficier d’une greffe de sangs placentaires traités préalablement en laboratoire. 2- Le traitement de l’incontinence anale L’incontinence anale est une maladie très invalidante pour le malade, elle touche 1.2 millions de patients en France et 2.1 millions en Europe. Cette pathologie provient de diverses causes : traumatismes, maladies neurologiques ou plus rarement génétiques. Les traitements conventionnels sont peu satisfaisants. Le médicament de TC développé par la société SELOGOS conditionne des cellules


Brèves >>> musculaires autologues (prélevées sur la patient) qui sont ensuite injectées dans le muscle lésé afin de traiter l’incontinence anale par déficit sphinctérien. Un essai clinique de phase II est actuellement en cours au CHU de ROUEN. 3- Autogreffe d’îlots de Langerhans La chirurgie pancréatique génère fréquemment des diabètes supprimant la production d’insuline mettant en danger le pronostic vital à court ou moyen terme. Le procédé mis en œuvre au CHRU de LILLE par le Professeur François PATTOU vise à réaliser des autogreffes de cellules souches d’îlots de Langerhans qui permettent la reprise de la production d’insuline tout en évitant des traitements immunosuppresseurs. 4- Produit d’immunothérapie cellulaire anti cancéreuses Le produit est en développement au CHU de NANTES et vise le développement des lymphocytes T (appelées TILs ou cellules tueuses) destinés à lutter contre les cellules cancéreuses dont l’un des effets est de détruire ces lymphocytes. Pendant la phase d’extension de la maladie, les cellules cancéreuses prennent le pas sur les lymphocytes qui ne sont plus assez nombreux pour lutter efficacement, ce qui favorise la prolifération des cellules malades. Le but est d’associer aux lymphocytes T de l’Interleukine 2 afin de constituer une arme d’attaque plus forte que les cellules cancéreuses. La cible de ce traitement est le mélanome au stade d’envahissement loco régional qui concernait 9 680 nouveau patients en 2011 ; l’on dénombrait 1 620 décès l’an dernier,

plaçant cette pathologie au 9ème rang des cancers. Ce produit devrait permettre d’éviter les récidives de métastases. 5- Le programme MESAMI (MESenchymal and Myocardial Ischemia) Le procédé, développé par le CHU et l’EFS de TOULOUSE, a pour but de reconstruire les cellules cardiaques malades. Il consiste à prélever chez le patient, atteint de maladie cardiovasculaire, des cellules souches de la moelle osseuse, de mettre celles-ci en culture selon une technique appropriée, et de les réinjecter au patient afin qu’il reconstruise ses cellules mésenchymateuses du muscle cardiaque. Ce Médicament de Thérapie Innovante (MTI) pourrait concerner à terme 5 000 patients en France, 50 000 en Europe et près de 6 millions aux USA. Les maladies cardiovasculaires représentent 2% du budget de la santé dans les pays développés, ce qui laisse augurer de forts chiffres d’affaires, mais aussi de fortes économies pour le système de santé.

Nominations Olivier LEBEL est nommé Directeur Général de la Croix Rouge Française Olivier LEBEL est titulaire d’un MBA obtenu à l’INSEAD, et diplômé de l’École Polytechnique et de l’École Nationale Supérieure des Télécoms. Actuel, Directeur Adjoint chargé des opérations à la Croix Rouge, il accède à la Présidence au moment où la précarité s’accentue. Il devra également faire face à une tension sur les financements publics destinés à la dépendance et à l’autonomie.

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Brèves >>> Espoir de guérison grâce aux iPS Les iPS, découvertes en 2006 par Shinya TAMANAKA, qui vient d’obtenir le prix Nobel pour cette découverte, sont des cellules souches adultes reprogrammées en d’autres cellules souches pour répondre aux besoins de patients. Par exemple, le Professeur TAMANAKA avait réussi à reprogrammer des cellules de la peau chez une souris en cellules cardiaques. Les professeurs Marc PESCHANSKI et JeanMarc LEMAÎTRE utilisent au quotidien des lignées de cellules souches adultes en vue de rechercher la thérapeutique la mieux adaptée à un patient. Les progrès sont énormes et laissent augurer des découvertes prochaines. Il existe deux techniques : • Le criblage qui consiste au prélèvement de cellules malades du patient et de les traiter avec diverses molécules afin de déterminer celle(s) qui sera la plus efficace ; c’est technique est des plus aléatoire et est très coûteuse en temps • L’utilisation d’iPS, cellules prélevées chez un donneur sain, reprogrammées pour remplacer les cellules manquantes ou défaillantes, puis réinjectées au patient. Cette technique n’est pas exempte de risques car il faut tout d’abord obtenir une compatibilité HLA, mais surtout les effets secondaires engendrés chez le patient sont inconnus. Par exemple, une équipe japonaise de KOBE (Japon) va se lancer dans la mise en œuvre d’une thérapeutique de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) qui conduit à la cécité. L’essai commence, mais en fonction des résultats, les chercheurs peuvent toujours neutraliser les cellules générées. Pourtant, ces deux chercheurs avancent que les iPS ne donneront pas autant de résultats que les cellules souches embryonnaires qui 38

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génèreraient moins d’effets secondaires. Il faut noter que la recherche sur les cellules souches embryonnaires fait l’objet d’une interdiction suite au vote de la loi bioéthique du 7 juillet 2011. Une proposition de loi vient d’être déposée en vue de lever l’interdit tout en donnant pour mission à l’Agence de la Biomédecine d’encadrer la recherche sur l’embryon.

Qualité du sang Une récente étude menée par Dean FERGUSON de l’Institut de recherche d’OTTAWA (CANADA) montre que le sang frais n’est pas meilleur que le sang plus ancien. La durée de conservation des globules rouges est de 42 jours et certaines études laissaient à penser que le sang frais était meilleur que le sang plus ancien. L’essai clinique mené, après accord des parents, par le chercheur portait sur 377 nouveaux nés prématurés, d’un poids inférieur à 1 250 grammes, nécessitant des transfusions. Il s’avère, au final, que ceux qui avaient reçu du sang frais ne se portaient pas mieux que les autres nourrissons. Une partie de ces nouveaux nés ont reçu du sang frais (moins d’une semaine après avoir été collecté), l’autre partie étant transfusée avec des produits stockés en banque de sang selon la pratique habituelle. L’étude menée de mai 2006 à juin 2011 montre que les globules rouges récemment prélevés ne sont pas plus efficaces que ceux stockés depuis plusieurs jours voire plusieurs semaines, ce qui est rassurant pour les patients et permet aux thérapeutes de conforter leurs choix.


Brèves >>> L’économie au secours du don d’organes Les Professeurs américains Alvin ROTH et Lloyd SHAPLEY ont reçu le prix Nobel d’Économie pour leurs travaux sur les marchés et la façon d’ajuster l’offre et la demande. Cette technique a trouvé plusieurs applications telles que la mise en concordance de personnes en recherche d’emplois et d’employeurs, ou d’hôpitaux à la recherche de médecins sans emploi… Mais cette technique a surtout permis de faire exploser le nombre de greffe d’organes réalisées à partir de donneurs non compatibles. Le don croisé d’organes, intégré dans la loi sur la bioéthique votée le 7 juillet 2011, consiste à mettre en relation des couples de donneurs et receveurs non compatibles. Il s’agit d’un don de rein du vivant. Par exemple, si dans un couple A, Monsieur est volontaire pour donner son rein à son épouse malade mais qu’il n’est pas compatible, il va offrir ce rein à un patient compatible dont le conjoint serait compatible avec son épouse. Aux USA, la technique du Professeur ROTH a permis grâce aux algorithmes utilisés de brasser des quantités de données permettant d’apparier plusieurs couples de donneurs qui deviennent par ces échanges compatibles entre eux ; la chaîne la plus importante a mis en relation huit couples au printemps dernier. Un cerveau humain n’aurait pas les capacités de calcul pouvant résoudre ces équations.

Politiques) et un DESS d’urbanisme, elle a commencé sa carrière à la Direction Générale des Collectivités Territoriales. Après avoir passé l’ENA en 1984, elle a intégré l’IGAS où elle a exercé plusieurs missions. Elle a été membre de divers cabinets ministériels : • 1987 - 1989 Cabinet de Claude Évin, Ministre de la Solidarité, de la Santé et de la Protection Sociale, en tant que Conseillère Technique chargée des Affaires Européennes et Internationales, de la Famille et de la Vieillesse • 1999 - 2000 Cabinet d’Élisabeth GUIGOU, Ministre de l’Emploi et de la Solidarité, en tant que Directrice Adjointe au Directeur des Relations Sociales. Elle fut également Directrice de l’AFS, Agence Française du Sang, prédécesseur de l’EFS, de 1992 à 1999. Jean-Claude AMEISEN, Président du CCNE (Comité Consultatif National d’Éthique pour les Sciences de la Vie et de la Santé). Jean-Claude AMEISEN est âgé de 60 ans et exerce comme immunologiste à l’hôpital Bichat de Paris depuis 1989. Il est actuellement rattaché à l’unité 728 de l’INSERM « Physiopathologie chez l’Homme et chez l’Animal, incidence et rôle thérapeutique ».

En 2003, aux USA, seules 19 greffes ont été réalisées à partir d’un don croisé d’organes. Lorsque la technique a été initiée en 2003, 34 greffes ont été pratiquées. Le nombre est passé à 443 l’an dernier.

Il est membre du CCNE depuis 2005 et succèdera au Professeur Alain GRIMFELD dont le mandat se terminait le 25 août dernier. Il est également Président du Comité d’Éthique pour la Recherche Médicale et en Santé de l’INSERM depuis 2003.

Nominations

Jean-Marc DEBONNE est nommé Directeur Général du Service de santé des Armées

Agnès JEANNET nommée Présidente du Conseil d’Administration de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé). Âgée de 60 ans, Agnès JEANNET était Inspectrice Générale de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) depuis 1997. Après une licence en Histoire-Géographie, le diplôme de l’IEP Paris (Institut d’Études

Âgé de 56 ans, Jean-Marc DEBONNE est médecin, titulaire d’un DES (Diplôme d’Études Spécialisées) de gastro-entérologie et d’un DEA (Diplôme d’Études Appliquées) en nutrition. Nomme Médecin général des Armées, il était professeur agrégé à l’Hôpital du val de grâce après avoir exercé dans une quinzaine de postes : BREST / TOULON / PARIS.

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La Vie des Associations >>> CALVADOS Le 21 septembre, Mme FURET, Directrice de l’Agence COLIPOSTE de CAEN organise un Forum Santé à destination des agents. Monique MAYNE, Présidente de l’association des donneurs de sang du CALVADOS, accompagnée de deux animatrices, tient un stand et présente les activités de l’association. Les agents font le tour les stands par groupes de 4 à 5 personnes et posent des questions. Les visiteurs sont invités à se rendre sur la collecte organisée le 23 octobre sur la PIC (voir ci-contre) Le mardi 23 octobre, les animateurs de l’association, sous la houlette de Marie LEQUIN, Responsable Communication, organisent une collecte de sang à la plateforme industrielle du courrier de Caen Basse Normandie (ancien centre de tri de MONDEVILLE). Les résultats sont très encourageants puisqu’à la fin de la journée, 48 volontaires se sont présentés, 43 ont été prélevés dont 10 nouveaux donneurs. L’EFS (Établissement Français du Sang) a beaucoup apprécié l’organisation et renouvellera l’expérience.

CÔTE D’OR A l’occasion de la semaine européenne de la mobilité 2012, La Banque Postale organise un Forum sur la sécurité routière. C’est l’occasion pour les membres de l’association de tenir un stand d’information. Les collègues du Centre Financier peuvent ainsi améliorer leurs connaissances en matière de sécurité routière et faire aussi le lien avec les besoins toujours aussi importants en produits sanguins. Quiz, flyers, promesses de don, parrainage permettent d’échanger avec un public intéressé et sensibilisé aux actions pour le don de sang.

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La Vie des Associations >>> FINISTÈRE Les bénévoles de l’association réalisent des animations sur différents sites : • le 20 septembre au restaurant de la DAPO à MORLAIX pour une communication sur le don de sang • le 22 septembre : Dominique LE FAOU et Flavie ROVÉRÉ tiennent un stand d’information à l’occasion d’une journée d’animation organisée par le club de rugby de BREST Université Club. Malgré une bonne préparation, le résultat cette journée n’est pas conforme à ce qui avait été escompté. Elle devrait toutefois être reconduite en 2013 • Le 27 septembre, une conférence sur le don de sang, à l’initiative de M. L’HELGOUACH, Directeur des sites de QUIMPER, est organisée sur le site de Créach Gwen à QUIMPER. Le but de cette conférence est de recueillir des promesses de don pour une collecte de sang programmée le 5 février 2013. Dominique LE FAOU et Antoine TALON ont tenu un stand d’information de 11h30 à 14h00 dans le hall de l’établissement • le 23 novembre 2010, les animateurs interviennent au RIE de Créach Gwen à QUIMPER pour une information sur le don d’organes avec le même engouement que la première animation, d’où l’intérêt de revenir régulièrement dans les établissements. • Le 25 novembre, les animateurs installent et tiennent un stand au RIE des Impôts de BREST pour une information sur le don d’organes • le 12 décembre : intervention au bureau de BREST Principal, là encore sur le don d’organes. Une activité riche qui ne pourrait être mise en œuvre sans l’appui des Directeurs d’Établissements.

INDRE Les animateurs de l’association tiennent un stand en collaboration avec ceux de l’Union Départementale de la Fédération le samedi 15 septembre de 10h00 à 19h00 et le dimanche 16 septembre de 10h00 à 18h00. Cette animation est réalisée dans le cadre du Forum des Associations de la ville de CHATEAUROUX organisé tous les 2 ans par la Mairie. Elle se déroule au Centre de BEL-ISLE, dans un gymnase et sous un grand chapiteau. Environ 1500 associations de toutes natures (sportives, culturelles, humanitaires, loisirs ...) sont réunies et présentent leurs activités grâce parfois à des démonstrations réalisées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Pendant ces deux jours, environ 12 000 à 15 000 visiteurs se sont pressés pour visiter les stands. Bulletin d’Information de l’Union Nationale des Associations de Donneurs de Sang

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Bernard ZÉROVEC >>> Bernard Zérovec Chevalier de l’Ordre National du Mérite Le 6 octobre, Bernard ZÉROVEC, Président de l’association de HAUTE MARNE reçoit les insignes de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite (ONM) des mains de Jean PAZDZIOR, Officier et Président de l’Ordre dans le département. La distinction, obtenue en mai dernier sur proposition de l’Union Nationale, est remise lors d’une cérémonie organisée à l’Hôtel de Ville de CHAUMONT en présence de Luc CHATEL, Député Maire de la ville et ancien Ministre.

association mais aussi en qualité de Président de la société départementale d’horticulture contribuant au fleurissement de la ville. Puis Bernard prend la parole pour remercier les membres présents et excusés (les responsables de l’Union Nationale étant retenus par un séminaire de la Fédération dont la date avait été fixée antérieurement) avant d’inviter les participants au verre de l’amitié et au repas qui s’ensuit.

BRAVO Bernard pour cette superbe distinction, Après le discours d’intronisation réalisé par Jean en espérant que d’autres animateurs seront PAZDZIOR, Luc CHATEL retrace la carrière et les prochainement récompensés. mérites de Bernard en tant que Président de notre

De gauche à droite : Jean SCHWAB, Doyen du Conseil Général Bernard ZÉROVEC Jean PAZDZIOR, Président de l’Ordre du Mérite de la Haute Marne Luc CHATEL, Député Maire de CHAUMONT

Le discours de Bernard ZÉROVEC 42

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Bernard ZÉROVEC >>> La nombreuse assistance

Bernard et son frère aîné Daniel, Chevalier depuis 1963

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Remise des Insignes de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite à Bernard Zérovec, Président de l’Association de la Haute Marne


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