Paris 6eme 7eme - le bonbon 12/2010

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Président Jacques de la Chaise jacques@lebonbon.fr Rédacteurs en chef Victoire d'Aboville victoire@lebonbon.fr Stagiaires Louison et Gaëtan Secrétaire de rédaction Anne-Charlotte Anris Rédaction Kamel Hajaji, Sandra Serpero, Allison Setbon, Clémentine Sisombat, Sybille Sculy, Carole Lefebvre, Eléonore Grange, Victoire d'Aboville Photographes Alexandre Picart, Philippe Servent Adrien Boyer, Nicolas Aristidou Félicité de Fombelle, Patrice Flora-Praxo Maquette Emmanuelle Labouré Illustrateurs Guillaume Ponsin, Paulina Leonor Styliste Anthony Watson Amélie Chassary Remerciements Bruno Quentin,Adrienne Pauly, Cyril Arvengas et toute l'équipe Rive Gauche. Chef de pub Nicolas Lamarche nicolas.l@lebonbon.fr 06 59 83 63 05 Grands comptes & Agences médias Corinne Timol-Delrieu 06 81 95 58 68 Petites annonces annonce@lebonbon.fr Rejoignez Le Bonbon recrut@lebonbon.fr Contactez-nous hello@lebonbon.fr 01 48 78 15 64 Le Bonbon 31 bis, rue Victor Massé 75009 Paris. SIRET 510 580 301 00016 ISSN : en cours Dépôt légal : à parution OJD : en cours de validation

édito “bon”jour

C’est toujours émouvant la Création d’une revue, la Création tout Court d’ailleurs… Incertain, passionnant, palpitant, une aventure à part entière. Alors voilà, j’ai le plaisir de vous annoncer, au nom de toute l’équipe, la naissance du Bonbon 6-7e, concentré pour le premier numéro sur une diffusion au coeur du quartier latin, du boulevard Saint-Germain, Saint-Sulpice jusqu'à la rue Saint-Dominique et environ. Le Bonbon a pour mission de créer un lien, une proximité entre vous et les commerçants du 6-7e qui animent et donnent de la vie à votre petit village. Au travers d’un vrai contenu journalistique dans lequel vous découvrirez toutes les facettes de votre cher quartier, Le Bonbon entend favoriser les échanges, en proposant un système de bons de réduction prédécoupés : les Bonbons. En les remettant à vos commerçants préférés, vous bénéficierez ainsi de remises incitatives. Pour fêter Noël allez vous faire belles chez Christlie avec15 % de remise sur les vêtements et accessoires, courez déjeuner chez HD Diner ou vous découvrirez les meilleurs burgers de la rive gauche et découvrez le pressing nouvelle génération Sequoia pour prendre soin de votre linge et de l'environnement. Tout pour que votre hiver soit des plus agréables. Ces petits Bonbons, ludiques et amusants, sont un moyen pour nos commerçants de continuer à apporter un supplément d’âme à notre environnement. Une façon de mettre en avant, très simplement, l’échange, l’ouverture, les rencontres… Le Bonbon sera disponible chez tous vos commerçants.

Joyeuses Fêtes ! Jacques de La Chaise

RÉGIE PUBLICITAIRE 06 59 83 63 05 pub@lebonbon.fr décembre 2010 |

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leS bonbonS mode d’emploi comment profiter Des Bonbons

1 choisissez

2 Détachez

3 profitez

Repérez les Bonbons pré-découpés au milieu du magazine.

Détachez ces Bonbons qui vous feront bénéficier d’offres et d’avantages.

Présentez vos Bonbons au moment de payer et vous bénéficierez immédiatement de l’avantage annoncé !

descriptif d’un Bonbon Enseigne

Le nom du commerçant

harry cover

Avantage

Définition du type d’offre

-10%

5 fruits et légumes par jour pensez à achat notre pour tout corbeille

Description

Le type de commerce

Coordonnées

Adresse et téléphone

-10 €*

Fruits et légumes de qualité 133, rue Saint-Dominique 7e 208, rue de Grenelle 7e 36, rue de Bourgogne 7e Tél. : 01 53 59 94 42 - www.harry-cover.com *À partir de 60 euros.


sommaire miam miam !

Page 6. le

bar du marché

Page 34. yves

simon

Page 5. Le Bon Timing Page 6. Le Bon Commerçant Page 10. La Bonne Étoile Page 12. Les Bons Plans Page 14. Le Bon Art Page 16. Le Bon Coach Page 18. Le Bon Look

Page 10. adrienne

Page 38. patrick

pauly

roger

Page 21. Le Casse Bonbon Page 22. La Bonne Recette Page 24. La Bon’Bonne Page 26. Le Bon Astro Page 28. Les Bons Tuyaux Page 30. La Bonne Parisienne Page 33. Le Bon en Arrière

Page 14. aline

vidal

P. 44. st-germain-des-prés

Page 34. Le Bon Homme Page 36. Les Bons Shops Page 38. Le Bon Artisan Page 40. La Bon Homme Page 42. Les Bons Snapshots Page 44. Le Conte est Bon Page 46. Le Bon Agenda décembre 2010 |

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Devenez actionnaire du Bonbon

Votre magazine ouvre son capital, investissez pour accompagner son développement. (Réductions d’impôts à tous les étages !) Pour plus d’informations, contactez-nous : actionnaire@lebonbon.fr


le Bon Timing les événements à ne pas manquer

© DR

MUSÉE MAILLOL

soirÉE

Fermez les yeux, vous êtes Laurent de Médicis grâce à la très belle exposition : "Trésor des Médicis". Cette exposition saupoudre d'un peu de grandeur cette fin d'année : cabinet des merveilles, ateliers de pierres dures, bibliothèques, Jardin de Boboli, Chapelle des princes, venez redécouvrir le mécénat Renaissance. Musée Maillol 61, rue de Grenelle 7e. Du 29 septembre au 31 janvier 2011. Tél. : 01 42 22 58 59 - www.museemaillol.com

Laurence Olivier : Cinéma Action Christine

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On passe la soirée avec Shakespeare et Laurence Olivier (rien que ça !) à l'Action Christine le 8 décembre avec les films : Henry V et Hamlet. En cette période hivernale, il est important de s'armer de grandeur et de vibrer pour le beau Laurence Olivier en noir et blanc ! Le 8 décembre 2010. Cinéma Action Christine 4, rue Christine 6e. Tél. : 01 43 25 85 78 - www.actioncinemas.com

jardin des plantes

Dans l'ombre des dinosaures

exposition

Rehab : l’Art de se refaire

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TRÉSOR DES Médicis

Vite, vite : voyagez dans le temps avec l'exposition : Dans l'ombre des dinosaures. Petits et grands seront fascinés ! Comprendre le passé pour mieux appréhender le futur : voici ce que propose l'exposition aussi ludique que pédagogique. Dépêchez-vous : L'expo prend fin le 14 février 2011. Jardin des plantes - Grande galerie de l'évolution 36, rue Geoffroy Saint Hilaire 5e. Tél. : 01 40 79 56 01- www.mnhn.fr

On se met à jour en Art contemporain avec l’expo Rehab : l’art de se refaire. On redécouvre des matériaux dont on croyait avoir fait le tour, du meuble en formica jusqu’au carton d’emballage. Ça fait travailler nos méninges : on aime ça ! En plus c’est gratuit et c’est jusqu’au 20 février 2011 ! Ouvert au public tous les jours de 12h à 19h sauf lundi et jours fériés. Espace Fondation EDF 6, rue Récamier 7e . fondation.edf.com décembre 2010 |

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le Bon commerçant texte Kamel Hajaji / photo Alexandre Picart

Le Bar du marché l'âme du bistrot du quartier latin Mercredi, 16h. Le vent frais sur les épaules, je sors du métro Mabillon emporté, d’emblée, par l’habituelle ambiance du quartier. Cette atmosphère unique propre à SaintGermain-des-Prés. Doux mélange d’agitation commerçante et de poésie. Entre touristes et Bobos.

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e descends, alors, la rue de Seine habité par cet esprit bohème qui se balade de-ci de-là entre les kiosques à journaux, les passants et les terrasses. J’ai rendez-vous avec Pascal, le gérant du Bar du Marché. Au loin, j’aperçois la devanture rouge flamboyante qui danse au rythme de ces serveurs, reconnaissables entre mille, avec leurs tenues traditionnelles. Quelques pas, j’arrive devant le lieu mythique. J’entre, m’annonce à la barmaid. « Pascal ? Il est devant », me dit-elle. Je ressors. Pascal ! Il incarne l’âme du bar à lui tout seul. Le bagout parisien, le regard ferme et franc. Pas de fortitude, juste de la spontanéité et de la simplicité. Cela fait près de 20 ans qu’il gère les lieux. Son

souhait : défendre et garder intacte cette âme de bistrot justement et qui a tendance à se perdre en ces jours grisâtres où l’individualisme ronge jusqu’à la franche camaraderie. Symbole des cafés commerces. Véritables pléiades de la ville. « Ce qui est chouette ici, c’est d’avoir de tous les genres, tu comprends. Un mec avec un cuir et une banane de rocker qui côtoie un jeune cadre dynamique, c’est ça qui est sympa », affirme-t-il, le regard brillant et passionné. Tout en continuant à converser comme dans n’importe quel zinc, de la vie, de tout, de rien, je réfléchis en même temps à ce qui fait que Le Bar du Marché est ce qu’il est. L’emplacement, d’abord. À l’angle de la rue de Seine et de la rue de Buci, en plein axe névralgique, le bistrot voit défiler sur son pavé un flot ininterrompu de gens de toutes sortes, allant du simple touriste au parisien aguerri en passant par le poissonnier du coin. Ça grouille de bonne vie. Ensuite, le lieu en lui-même. Lorsqu’on y entre, on sent tout de suite un esprit unique le survoler, errant d’une conversation à une autre, dans un brouhaha général fréquent et qui semble savourer avec délice décembre 2010 |

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LE BAr du marché cette présence mystique. La décoration n’a rien d’extraordinaire ni de tape-à-l’œil et pourtant, les tables en bois de style rustique, la lumière tamisée qui nourrit cette chaude ambiance et le comptoir basique qui serpente en plein milieu ajoutent à son cachet comme par magie. Les serveurs, aussi. Avec leurs casquettes de Titi et leurs tenues typiques, ils proposent vins et saucisses frites, avec une gouaille amicale pleine de dynamisme. Et Pascal, à l’image des serveurs, y est, également, pour beaucoup. « La cheminée du bistrot, c’est le comptoir. C’est ici que tout se passe », conclu-t-il en fin de conversation tandis que je le laisse vaquer à ses occupations, satisfait d’avoir échangé quelques mots. Le Bar du Marché, cet ensemble de petites nuances qui les unes ajoutées aux autres continuent de bâtir sa légende jour après jour. Alors, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, courrez-y, vous ne serez pas déçus. Comptez entre 5 et 7 euros le sandwich, 30 euros la bouteille de vin et 4,50 euros le demi. Santé donc !

Le Bar du Marché

75, rue de Seine 6e Tél. : 01 43 26 55 15 Horaires d’ouverture : du lundi au dimanche. De 7h30 à 2h. 10 —

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lA BonNE ÉTOILE texte sandra serpero / photo Philippe Servent

Adrienne Pauly renversante !

Rencontrer Adrienne Pauly n’est pas quelque chose d’anodin. Cette fille-là est à part, elle vous dégrise et vous défrise à coup de cynisme et de dérision assumée. Sans faux-semblant et avec le sourire, Adrienne se livre et nous fait partager sa vision de Saint-Germain, où elle vit. Une interview à son image, vraie et authentique, à lire entre les lignes.

Je trouve qu’il n’y a pas assez de touristes, j’aimerais plus de yuppies. Les tours bus, ça me manque. Si tu ne vivais pas à Saint-Germain dans quel autre quartier de Paris aimerais-tu t'installer, et pourquoi ? Je pense … au fond de la Seine ! Je m’entends bien avec les poissons morts.

C

’est au bar du Marché qu’on la re- Si Saint-germain était une couleur ? trouve ce matin-là. Autour d’un café, Délavée. Adrienne loquace, nous parle de son Saint-Germain à elle évoquant tout à tour sa Trois adresses incontournables à Saint-Gergrand-mère, l’intimité des salles de cinéma, ses main pour toi ? souvenirs nocturnes, The old navy : Pour ses rencontres impropleurer sur son steack T’inquiètes pas trop, bables… Ça va vite, parce que dans 100 à 3 heures du matin c’est punchy, ça twiste, écoutant Charles ans tout le monde s’en en c’est rock et ça fait du Aznavour et parler foutra. bien. plongée sous-marine avec le taulier. Le Conti : pour le patron et son Depuis quand habites-tu Saint Germain ? café du matin. L’écume des pages : ma librairie Je suis pas certaine, mais 150 ans j’crois. tout simplement.

Qu'est-ce que tu préfères dans ce quartier ? Le clochard qui fait pipi en face de ma porte tous les matins, une bonne façon de commencer la journée ! Je l’appelle “l’eau de Saint Germain”. Qu'est-ce que tu n'aimes pas ici ? 12 —

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Un jardin secret à Saint-Germain ? Je sais pas, c’est si secret que je sais pas où c’est ? Si le Luxembourg, j’adore ! Le parcours d'une journée type ? Je me lève, je me demande ce que je vais faire , j’y retourne et je me demande ce qui s’est passé.


Toi et la mode ? À chaque saison, je vais chez Agnès B et je prends trois robes noires.

Une devise ? «T’inquiètes pas trop, parce que dans 100 ans tout le monde s’en foutra »

Noël cette année, ce sera où et comment pour toi ? Comme tous les ans, je prépare une dinde, et je vais à Saint-Germain nourrir les riches.

La personne que tu aimerais rencontrer ? L’homme invisible ! Un cadeau pour toi ? Je ne sais pas, surprenez moi !

Tes projets perso ? Je suis en préparation de mon prochain album et en parallèle j’écris aussi un sitcom. Ton livre de chevet Mémoires des ténèbres de Jerry Stahl Un album fétiche ? ‘Don’t explain de Billie Holliday.

Les adresses d’Adrienne

Le Old Navy 150, bld St-Germain, 6e Le Conti 1, rue de Buci, 6e L’écume des pages 174, bld St-Germain, 6e

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les Bons plans

communiqué / catherineloiret.com

on a testé pour vous

Catherine Loiret

Laine & Lin

Designer pour la maroquinerie

Casual Chic !

Véritable coup de coeur pour les sacs de Catherine Loiret. Après un passage formateur chez les plus grands de la maroquinerie, Catherine Loiret a lancé sa propre marque.

Marisa, ancienne directrice d'Altona, rue de l'Odéon a ouvert, pour votre plus grand bonheur mesdames, Laine & Lin ; une boutique de prêt-àporter avec son fils, Rémy.

Le succès de ses sacs vient à la fois de leur qualité, de leur fonctionnalité et de l’originalité des modèles. Ces sacs, fabriqués en France, d’une qualité irréprochable, dissimulent des trésors de flexibilité et de jeux, se conformant à tous nos désirs. Catherine Loiret réalise des sacs pour les femmes actives, à l’aise dans leur époque, et laisse à chacune d’elles la liberté d’adapter son sac à sa personnalité et à ses instants de vie… Catherine Loiret porte une attention toute particulière au choix et à la qualité des matières et une grande importance aux intérieurs, aux finitions et aux moindres détails : piqûres selliers, points à la main, initiales piquées… Les dernières collections existent en version besace ou shopping ; en cuir velours et vachette pleine fleur qui se déclinent en une palette de huit couleurs. Structurés pour emporter son ordinateur, ses dossiers ou son book, enlevez-lui ses boutons de manchette et il fond pour devenir un sac déstructuré, souple et original. Chez Catherine Loiret, les femmes à la recherche du sac idéal devraient trouver leur bonheur. . .

Quelques marrons pour rappeler l’automne et une jolie rose, encadrent les tenues de tissus nobles… Laine & Lin fut créé il y a trois ans par Rémy qui souhaitait exposer ses collections sport & chic tout en assurant une certaine proximité avec sa clientèle. Un café ? Bavarder tout en sillonnant du regard l'échantillonnage cumulant élégance et qualité, le savoir-faire de Rémy nous offre un pur moment de plaisir. Magasin multimarques, vous trouvez les marques : Poles, Amina Rubinacci ou 120% lin. Adepte du vêtement bio, classique, L&L « ne déguise pas sa cliente, il l'habille ».Tuniques en laine stretch, chemisiers en alpaga, lin et flannelles, le paradis de la douceur et du bien-être et en cette période d'hiver, gants et écharpes en cachemire seront là pour vous servir. Rémy, l'habilleur de ces dames, met à votre disposition ses tenues taillées dans les plus belles matières, et le tout fait en France. Embellir votre garde-robe avec Laine & Lin c'est se vêtir avec goût et raffinement. Allison Setbon

Catherine Loiret 21 bis, rue Amélie. 7e Tél. : 09 53 65 10 40 - www.catherineloiret.com

Laine & Lin 47, rue du Cherche-Midi 6e Tél. : 01 45 44 26 05. Du lun. au sam. de 11h à 19h30

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les bons plans

Communiqué

Aoshida

Bien plus qu’un concept-store

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xpliquer Aoshida, c’est surtout vous dire que je m’y suis rendue pour écrire un article, et que j’en sors avec un nouveau look, une nouvelle robe, des nouvelles chaussures et tout plein de nouvelles choses qui viennent se rajouter à ma liste pour le Père Noël.

Pang et sa femme Jing, ont créé avec Aoshida un univers à leur image, simple et chic. Et s’il n’est pas bavard sur l’histoire du store ou sur le travail incessant de recherche de marques, il parle avec une passion incroyable de ses pièces et de ses clientes. Conscient du rôle thérapeutique du shopping pour les femmes, il prend véritablement à cœur de répondre aux attentes et envies de ses clientes. J’étais venue pour l’interviewer, me voilà sans savoir comment ni pourquoi, en train de raconter ma vie, mes pulsions d’achats, ma phobie de la cabine d’essayage et mon incapacité à dénicher ce qui pourrait m’aller. Il prend les choses en mains. Sans conviction, j’enfile une robe Rützou et des stilettos Sandie Jancovek que je n’aurai jamais osé essayer. Il les accessoirise avec une ceinture, et c’est la révélation. Je me sens belle, unique, féminine et

pleine d’assurance. C’est comme s’il me connaissait mieux que je ne me connais moi-même. Il anticipe mes envies et mes réticences, et à force de jouer les Pretty Woman, je finis par craquer. Pour Aoshida, pour Pang et son écoute, mais aussi pour la collection Sandie Jancovek et la robe rétro qu’il m’a conseillée. Le contraire aurait été difficile. Ses pièces sont rares et à la finition absolument parfaite. Le credo de Jing et Pang ? Offrir une sélection pointue de créateurs et chaque saison, proposer de nouveaux noms, qui vont faire parler d’eux. C’est ainsi qu'ils ont su fidéliser depuis 2002 une clientèle très hétéroclite, de tout style et de tout âge, qui n’a pas envie d’avoir le look uniformisé que proposent les franchises et déteste porter le même manteau que sa collègue. Il faut certes y mettre le prix, mais chez Aoshida, on choisit une belle pièce, qui fera toute l'originalité de nos tenues, et on ressort avec le sourire sans doute contagieux de Pang. Clémentine Sisombat / photo Alexandre Picart

Aoshida 76, rue Saint-Dominique 7e Tél. : 01 45 51 68 14 Ouvert du mardi au samedi de 10h30 à 19h. décembre 2010 |

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le Bon art texte CLÉMENTINE SISOMBAT / photo FÉLICITÉ DE FOMBELLE

Aline Vidal

portrait d'une galeriste passionnée

« Je vis mes relations aux artistes comme des histoires d’amour. Elle peuvent être éphémères ou durables, les rapports doivent être équilibrés, et parfois, si l’alchimie n’est pas là, on se sépare. »

L

’art est à Aline Vidal ce que la potion magique est à Obélix. Avec une mère architecte et un père peintre, elle a grandit dans un univers très artistique. C’est donc tout naturellement qu’elle fait des études d’Histoire de l’Art à Paris (Sorbonne, École du Louvre), sans la moindre idée ou intention de devenir galeriste un jour. Elle se voyait alors conservatrice de musée et c’est ainsi qu’elle a commencé sa carrière.

Tout a changé en 85, au cours d’un voyage à New York. « C’était la folie New York », raconte-t-elle avec des étoiles dans les yeux, « Andy Warhol et autres Basquiat étaient encore vivants, Madonna faisait ses débuts… New York était comme une puissante bombe effervescente et fascinante ». Survitaminée et 16 —

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presque hyperactive, Aline Vidal revient en France avec l’envie de devenir une actrice de la scène artistique mondiale. Pas artiste pour un sou, elle ouvre alors une première galerie dans le 15e arrondissement, puis rue Didot dans une ancienne imprimerie. Sans expérience aucune, elle connaît alors des débuts difficiles. En 89, elle s’installe dans sa galerie actuelle, rue Bonaparte dans le 6e. C’est ici que je la rencontre, dans ce charmant immeuble parisien en fond de cour pavée. « Je n’avais aucune expérience dans le domaine. Tous les galeristes ont d’abord travaillé dans plusieurs galeries avant de se lancer. Avec mon DEA d’Histoire de l’art, mon parcours pourrait sembler absurde, mais avoir une galerie d’art contemporain était pourtant une évidence, et aujourd’hui la seule chose qui me tient en vie. » Pour Aline Vidal, l’Art contemporain est la seule façon de comprendre et de voir le monde. Seuls les artistes ont la fibre et le don pour interpréter l’histoire et le pourquoi de la création


et les transposer à travers différents matériaux et médias. Cette capacité la fascine, et elle ne travaille qu’avec des artistes vivants, persuadée que l’art en tant que moyen de compréhension est évolutif et actuel.

bout de sa rue, aux Beaux-Arts. Jusqu’au 23 décembre, elle accueille pour la quatrième fois une exposition de l’artiste Patrick Everaert. Plus d’infos sur le site : www.alinevidal.com/ Patrick-Everaert.

Elle est ferme : seul l’art fait vivre. À chaque installation d’une nouvelle exposition, elle ressenti cette même excitation. C’est ça, pour elle, le bonheur des galeristes, leur drogue. Autre bonheur : celui de découvrir des artistes et de suivre leur carrière, celui qu’elle a ressentie avec Andy Goldsworthy (le nom du Land Art qui vaut de l’or), artiste qui a fait ses toutes premières expositions chez Aline Vidal. Celui qu’elle ressent avec Elika Hedayat, jeune artiste iranienne qu’elle a rencontrée simplement au

Galerie Aline Vidal

70, rue Bonaparte 6e Tél. : 01 43 26 08 68 Du mardi au samedi de 14h à19h

Ses adresses préférées La Cerise sur le Chapeau - 11, rue Cassette 6e (atelier-boutique de chapeaux) Au 35 - 35, rue Jacob 6e (restaurant) La Maison de la Chine - 76, rue Bonaparte 6e

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le bon coach communiqué Mathilde Vignal / photo gut

Gut, un coach qui vous veut du bien ! L’hiver et le froid approchent à grand pas, vous avez le moral dans les chaussettes, des kilos en trop, une silhouette pas chouette ? Oui, mais vous ne vous sentez vraiment pas le courage de remédier à cela ! Cependant, avant de jeter l‘éponge, avez-vous au moins pensé à faire appel à Gut ?

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on’t worry, Gut, de son véritable nom Gutenberg, ne vous fera pas un cours magistral sur la naissance de l’imprimerie ! Lui, son truc c’est le coaching : le bien-être et la prise de confiance en soi par le sport. Rien de tel pour se sentir renaître et accomplir tous les projets qui dormaient dans vos tiroirs. Sportif de haut niveau, notre jeune athlète n’a qu’une motivation : vous redonner le sourire en vous aidant à aller au bout de votre objectif. Fin observateur, ayant voyagé dans les quatre coins de la planète, il sait combien il est difficile de prendre soin de soi-même. Convaincu que le sport est le meilleur moyen pour se sentir bien dans son corps et dans sa tête, Gut a décidé de mettre son énergie et son expérience à notre service. Avec son corps de rêve, son moral d’acier et son fort charisme, Gut est un pro qui saura parfaitement réveiller le ou la sportive qui est en vous. Sa méthode ? Ponctualité, persévérance et assiduité ! Les trois clés du succès ! Gut, comme "bon" en allemand, ne vous lâchera pas. Il vous épaulera dans la

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phase "douloureuse" des premiers efforts, pour ceux ou celles qui n’ont jamais fait de sport. Quel que soit votre âge, votre condition physique, votre mode de vie, Gut vous concoctera un programme sur mesure. Si vous ne parlez pas français, pas de problème, Gut coache aussi en anglais. Après une première séance de diagnostic gratuite, il vous établira un planning et si vous êtes conquis, c’est parti mon kiki ! Selon vos disponibilités, il débarquera chez vous avec tout le matériel nécessaire. Les jours de beau temps, il vous emmènera si vous le souhaitez faire une séance dans un stade, un parc ou un bois, histoire de s’aérer la tête. Le premier mois, il est conseillé d’effectuer trois séances par semaine. Ensuite, une fois que vous avez pris le rythme et que vous connaissez quelques exercices, vous pourrez vous débrouillez tout seul, comme un grand ! À quel prix ? Comptez 55 euros pour une heure. Il existe aussi des packages pour les flippés de l’avion ou les futurs mariés… Pour en savoir plus, le plus simple est de le contacter. À l’approche de Noël, voici aussi une très bonne idée cadeau ! Coach Gut Tél. : 06 11 99 60 14 gut@coachgut.com www.coachgut.com


bon EN ARRIÈRE texte Eléonore Grange & Vijay Monany / photo Adrien Boyer

Chapelle Notre-Dame de la MEdaille Miraculeuse une chapelle souvent insoupçonée

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ue de Sèvres, un samedi après-midi. Au milieu des touristes et des passantes élégantes qui sortent des magasins, on aperçoit quelquefois des religieuses coiffées, toutes de gris vêtues, qui arpentent les rues du quartier.

médaille et une voix se fait entendre : « Faites frapper cette médaille ». En février 1832, une terrible épidémie de choléra se propage à Paris. Les Filles de la Charité distribuent les médailles frappées, les guérisons se multiplient. Le peuple de Paris la baptise alors "médaille miraculeuse".

Ce sont les Sœurs de la Compagnie des Filles de la Charité, qui logent exactement entre La Grande Épicerie et le Bon Marché, dans la chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse. Nous entrons, Sœur Marie-Madeleine nous reçoit dans son bureau. Elle nous explique que la chapelle est souvent méconnue des habitants du quartier : certains ne l’ont découverte, nous dit-elle, qu’après une messe diffusée sur France 2. De toute façon, reprend Sœur MarieMadeleine avec fierté, « notre quartier, c’est le monde ». En effet, cet endroit chargé d’histoire vaut le détour.

Aujourd’hui, la chapelle est gérée d’une main de maître par ses 180 Sœurs de toutes nationalités. Accueil des pèlerins, animation des messes, éveil à la foi avec les enfants, courrier de la chapelle, audiovisuel… Elles s’occupent de tout ! Le rayonnement de la médaille couvre le monde entier. Plus de deux millions de médailles sont frappées chaque année et la chapelle accueille autant de visiteurs. Au bureau "Médailles", vous pourrez acheter médailles miraculeuses, chapelets, livres et autres objets symbolisant la confiance que les pèlerins portent à Marie. La chapelle et ses médailles n’ont manifestement pas besoin de publicité. En effet, comme nous le précise Sœur Marie-Madeleine : « La Sainte Vierge est très forte en publicité ! ».

C’est ici, dans la chapelle située au 140, rue du Bac, que la Vierge Marie apparaît à sœur Catherine Labouré dans la nuit du 18 juillet 1830 et lui annonce qu’elle sera chargée d’une mission difficile. Quelques mois plus tard, Catherine a une nouvelle apparition de la Vierge. Elle voit le dessin d’une

Chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse 140, rue du Bac 7e

chapellenotredamedelamedaillemiraculeuse.com décembre 2010 |

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le bon homme texte Carole LEFEBVRE / photo Patrice Flora-Praxo

Yves Simon

artiste double Yves Simon est un artiste prolifique autant en littérature qu’en musique. Deux belles carrières menées en parallèle. S’il n’arrive pas à choisir entre ses deux vocations, l’auteur de la chanson "Diabolo menthe", sait très bien trancher quand il s’agit de nous parler des cafés du boulevard St-Germain.

les lieux mythiques de la rive gauche. En ce moment, vous le croiserez au bar du Marché, mais il n’est pas rare qu’il s’offre un second café au lait au Flore. « Le Flore pour moi c’est la jungle. C’est un lieu où l’on trouve les gens les plus inattendus. C’est le contraire d’un ronron. Ce qui est agréable c’est de rencontrer quelqu’un sans se prévenir. Et puis, il y a souvent du beau n se retrouve à La société, c’est un lieu monde : Sofia Coppola, Tarentino, ou encore Bill que j’aime bien et il y a des jolies ser- Clinton. » veuses ». Dès le premier coup de fil le À côtoyer le beau monde, on se demande si le ton est donné. Yves Simon est sympa, connaît fils d’un cheminot de la SNCF et d’une infirles cafés branchés et aime les belles femmes. mière ne s’est pas embourgeoisé ? Quant on Pas étonnant donc que lui pose la question, il ne ce soit un amoureux s’offense pas et répond Je ne suis revenu de calmement : « S’embourdu 6e arrondissement. « Dans ce quartier il y rien, je suis toujours geoiser c’est un état d’esprit. a tout ce que j’aime : le étonné. C’est ne plus réagir à ce cinéma Saint-Germainqui se passe dans le monde, des-prés, les librairies, notamment La Hune et les c’est ne plus s’émouvoir, être revenu de tout. Je ne brasseries. » suis revenu de rien, je suis toujours étonné. » Une Les cafés, il les fréquente dès le petit matin. soif de comprendre et d’observer le monde Tous les jours, c’est le même rituel : il quitte qui l’entoure, à en juger la pile de magazines son appartement situé sur l’île de la cité, tra- d’actualités posée devant lui, Yves Simon aime verse la Seine à pied et vient se réveiller dans sans aucun doute rester au contact de ce qu’il

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se passe. Il a d’ailleurs beaucoup voyagé : Tokyo, Berlin, Rio, New York… pourtant Paris reste sa ville préférée, sa source d’inspiration. « Je commence toujours mes romans à Paris. Je ne peux pas les commencer ailleurs. Une fois lancé, je peux alors voyager, écrire dans les hôtels et dans les avions. En fait, j’ai besoin de construire les racines de mon roman à Paris et après je laisse pousser l’arbre. » Une recette qui apparemment fonctionne. Puisqu’il a reçu le prix des libraires en 1988 avec Le voyageur magnifique et le prix Médicis en 1991 avec La dérive des sentiments. « J’ai eu les deux prix qui me conviennent le plus, un prix populaire et un autre plus élitiste, plus chic parisien. À l’âge adulte on a rarement des joies aussi grandes. » Un autre beau moment de sa vie, c’est le jour où assis à une terrasse d’un café, il a vu passer une jeune femme avec une

très belle démarche, « j’ai réglé mon café et je l’ai suivie ». Aujourd’hui, elle partage sa vie et il lui dédie son prochain livre. On comprend mieux pourquoi Yves Simon n’a finalement pas jeté un œil aux jolies serveuses.

SES ADRESSES

La Rhumerie 166, boulevard Saint-Germain 6e La Méditerranée 2, place de l'Odéon 6e

Son prochain livre La compagnie des femmes, sort le 23 février chez Stock.

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les Bons shops

© Alexandre Picart

les nouvelles boutiques du quartier

Acuitis

L’optique de luxe à prix très doux La Maison Acuitis a ouvert ses portes au numéro 117 de la rue de Rennes au mois de juillet. Anne Simon, la maîtresse de maison, m’accueille avec convenance. Ici, celui qui entre est un invité. Ces mots doux remplacent ceux plus froids de boutique, directrice, client pour appuyer cette volonté : faire que l’on se sente bien chez Acuitis. L’intérieur, une décoration minimaliste aux couleurs boisées saupoudrée de photos en noir et blanc, rappelle l’univers de la haute couture. Des photos de visages à lunettes : reflet du concept "créateur de bouilles", initié par la marque. En lançant l’enseigne, Daniel Abittan, fondateur de GrandOptical et de la Générale d’Optique, révolutionne son monde en mêlant un service de luxe, des montures exclusives à des prix très très doux qui vont de 39 euros à 299 euros. Prix qui s’expliquent par des créations, montures, verres, lentilles, aides auditives, mises au point conjointement avec les leaders mondiaux dans leurs domaines. Au-delà du bon accueil et du lieu, les montures qui tapissent les murs font, aussi, la part belle à l’innovation. Des collections de lunettes créées par Frédérique Beausoleil, du style rétro aux paires plus classiques, dans des matériaux nobles et de très haute qualité. En effet, l’acétate de cellulose, le bois et la corne donnent 22 —

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son cachet à la marque sous des couleurs distinguées. La Maison Acuitis, dans le domaine de l'audition, est à l'origine de la solution brevetée qui intègre l'aide auditive à la branche de ses lunettes, dans un design discret et élégant. Près des essayages, une autre innovation. Un miroir plein pied et un écran. Le principe : se faire prendre en photo avec ses lunettes pour mieux en saisir, ensuite, l’ajustement. On note ce désir d’offrir un réel service de proximité à l’invité. Avec Acuitis, Daniel Abittan a compris que l’acte de vente simplement associé au service client ne suffit plus. Désormais, il faut personnaliser ce service. Et cela passe par une réelle considération de celle ou celui qui franchit le seuil. Soit qu’il vienne dans l’espoir qu’on l’aide à choisir ce qui lui correspond le mieux. Soit qu’il entre pour jeter un œil curieux. Évidemment, lorsque le cadre est propice à la détente et au renouveau comme ici, on s'y sent bien. Amel Hajaji

Acuitis 117, rue de Rennes 6e Tél. : 01 45 44 13 81 - www.acuitis.com Ouvert du lundi au samedi de 10h à 19h30.


© Nicolas Aristidou

les bons shops

Sequoia pressing TROIS HOMMES ET UN ARBRE

À l’origine un arbre, le Sequoia, et trois hommes, Nicolas, Alexandre et Éric. La rencontre des quatre a permis de donner naissance en 2008 à un projet éco-responsable, à savoir, l’établissement de pressings nouvelle génération. À peine deux ans plus tard et plusieurs enseignes à Paris et en province, la première franchise Sequoia a ouvert il y a huit mois rue Dupont des Loges. Le patron de la boutique, Eleonora est une jeune femme suédoise de 33 ans qui est arrivée à Paris il y a six ans. Les prix pratiqués sont aussi doux que nos vêtements, une fois sortis du pressing Sequoia. En effet, la spécificité de ces pressings est d’utiliser une nouvelle technologie appelée Green Earth venue des États-Unis, utilisée dans 75 % des cosmétiques (principalement dans les crèmes hydratantes). Pour la première fois, nos vêtements ont droit au même traitement que notre peau. Ils bénéficient d’un traitement de faveur qui ravive les couleurs. Le meilleur ? Nos cuirs, daims, fourrures, cachemires et autres ont trouvé refuge pour se faire une nouvelle peau. Eco-friendly, les pressings Sequoia joignent l’utile à l’agréable : avec des produits moins toxiques, une vapeur recyclée et une lumière qui varie sur le principe de la luminothérapie pour le bien-être du personnel et des clients. Rien que ça !

Enfin, il est important de souligner que l’enseigne Sequoia a à cœur le bien-être de ses collaborateurs. Aucune substance toxique n’est employée dans les pressings. Les outils de travail peuvent s’adapter au besoin de chacun (notamment, par exemple, la table à repasser qui s’élève ou descend en fonction de la taille de la personne). Les répercussions auprès de la clientèle sont directes puisque, tel un cercle vertueux, les conditions de travail agréables permettent également un accueil plus que chaleureux. Il est à noter que Sequoia propose une livraison à domicile des vêtements et une carte prépayée permettant de bénéficier de 10 % de réduction. En langue euros, ça donne : 2,50 euros la chemise, 13 euros le costume et 55 euros la fourrure environ. Une dernière chose : le sequoia est un conifère célèbre pour sa haute taille, sa longévité et sa croissance rapide. À l’image de l’arbre qui lui sert d’effigie, c’est tout le mal que nous souhaitons à cette petite enseigne qui a déjà tout d’une grande. Sybille Sculy Sequoia Pressing 13, rue Dupont des Loges 7e Tél. : 01 45 55 20 44 - www.sequoiapressing.fr Ouvert du lundi au vendredi de 8h à 19h30 et le samedi de 9h à 18h30. décembre 2010 |

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le bon artisan texte Vijay Monany / photo Nicolas Aristidou

Patrick Roger Artiste et chocolatier l'image et le goût Patrick Roger, c’est avant tout une vitrine, la même dans toutes les boutiques ; c’est que, chez notre bon artisan, l’image est toujours aussi raffinée que le goût.

L

’œil s’arrête immanquablement sur une sculpture monumentale - toute en chocolat - et réalisée par le chocolatier luimême. Patrick Roger est artiste autant qu’il est chocolatier. Mais lorsque l’on entre dans la boutique, tout devient plus épuré. Sur des étagères sont exposées les dernières créations, soigneusement étiquetées. Autant la vitrine est explosive, autant l’intérieur est ordonné, contraste qui s’applique à merveille au propriétaire des lieux, à la fois original et perfectionniste. Patrick Roger, c’est ensuite une quête, celle du produit parfait. Ici, on ne travaille que des saveurs originelles, pas d’arômes artificiels, on sélectionne exclusivement les matières les plus nobles : noisettes du Piémont, amandes de Provence, orangettes de Corse. Patrick Roger se démène pour dénicher le bon produit. Pour cela, il a ses secrets : il connaît

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personnellement certains petits producteurs qui lui fourniront les meilleures matières premières, tel client lui suggère un nouveau produit, Patrick Roger adopte. Il a même récemment fait installer des ruches dans son laboratoire de Sceaux, dont il utilise le miel pour la fabrication de son bonbon "Abeilles", une ganache relevée d’une pointe de miel pur. Patrick Roger, c’est également un savoir-faire hors du commun. Nous n’avons pu nous empêcher de nous informer du processus de fabrication des bonbons de chocolat. Compter trois jours de création, et rien n’est laissé au hasard. Au premier jour, Patrick Roger élabore la recette du bonbon, corrige, retouche, jusqu’à ce qu’il obtienne une formule définitive. Le deuxième jour, on fabrique le chocolat en tablette puis on "détaille" le chocolat, c’est-à-dire que l’on sépare chaque morceau de sa tablette. Le troisième jour, et le troisième jour seulement, on enrobe chaque bonbon de chocolat. C’est ainsi donc que sont créés l’ Atome et son goût avoiné, la Douceur, qui marie l’amande et la pistache, le Trinidad et Tobago au parfum de Rhum, ou encore le Delhi, et ses essences de citron et de basilic.


Patrick Roger, c’est enfin une folie, la folie contenue et maîtrisée d’un homme qui a découvert le chocolat à dix-huit ans en entrant chez le traiteur Pierre Mauduit, et en a fait son métier. En 1997, il ouvrait sa première boutique, rue Houdan, à Sceaux. Aujourd’hui, Patrick Roger, c’est six boutiques à son nom, une boutique en ligne qui distribue les chocolats parisiens dans le monde entier, un laboratoire où il travaille à ses créations avec six autres chocolatiers. Leur dernière folie en date ? La création d’un sapin de Noël en chocolat haut de dix mètres.

Pour les prix, comptez entre 30 et 45 euros pour une boîte de 18 bonbons, 19 euros pour 26 pièces de caramel, 79 euros pour l’assortiment de 75 pièces de praliné feuilleté, ganache menthe poivrée et citronnelle, pâte d’amande chocolat noix.

Patrick Roger dispose de deux boutiques dans le 6e : 91, rue de Rennes et 108, boulevard Saint-Germain

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le bon homme texte Victoire d’Aboville / photo Adrien Boyer

Beignets d'Harry Cover

par amour du goût Clémentines, bananes, fraises, cerises, grenades, pommes de terre, treize variétés de pommes, tomates Jouno, tomates côtelées, Noire de Crimée, champignons sauvages, asperges : Harry Cover s’y connaît en matière de fruits et légumes de qualité.

E

ntre les trottoirs gris de l’avenue Bosquet et les élégants immeubles du Champ de Mars, l’étalage du primeur s’apparente à la palette de couleurs d’un peintre qui se serait réveillé d’humeur gourmande.

Quand en 2003, une boutique cherche repreneur, les primeurs de père en fils, sautent sur l’occasion. Harry Cover passe Rive Gauche. Julien retrousse ses manches pour transformer l’échoppe de 20 mètres carrés en bonbonnière. Sans être jamais venu dans le quartier, il apprend à se faire connaître. Son mot d’ordre : la qualité. Après six mois de test, les clients du 7e l’ont adopté. « J’adore le 7e ». Il y travaille, il y vit. Depuis son arrivée, le quartier s’est renouvelé : jeunes familles, cadres dynamiques, étudiants. Il les connaît tous.

« Les clients disent que ça ressemble à une nature morte » reconnaît Julien, 29 ans, à la tête « Bonjour Bernadette ». Installée au café pour de l’affaire depuis interviewer Julien, je 2003. « Dans la vite que j’ai à Dans la famille, on est comprends famille, on est prifaire à une star locale : un meur de père en primeur de père sourire pour une dame, fils. Je suis la qua- en fils. Je suis la une conversation foot trième génération » quatrième génération avec un père de famille. dit-il fièrement. Gary Cooper aux mains Grand blond fin et élégant, cet amoureux des vertes est très apprécié dans le quartier. légumes ressemble plus à Gary Cooper qu’à Monsieur Batignolles. Il démarre dans la res- Il faut reconnaître que Julien est un type bien : tauration à Toulon, la ville de sa mère, mais « J’aime mon métier, je ne me plains jamais ». il est rapidement rattrapé par les salades fami- Entre la boutique et Rungis, il commence liales. Changement de décor pour le jeune fan souvent ses journées à « quatre heures moins de l’OM : il pose ses valises à Versailles dans la le quart ». boutique paternelle. « Il m’a appris à la dure ». Ouvert le dimanche matin, c’est grasse maMarchés, Rungis, boutique, le métier rentre. tinée : « je commence plus tard, je commence

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à 6h30 ». Le jeune primeur ne laisse rien au hasard. Les étalages sont travaillés comme des œuvres de maîtres, il forme les quatre vendeurs : « il faut connaître tous les légumes par cœur ». À la vente, chaque produit est accompagné d’une recette, d’un tuyau pour guider les cuisinières : « On égraine même les grenades ». D’un air croustillant, il parle topinambours, rutabagas, sans oublier le navet boule d'orbien sûr ! Le secret d’un bon pot au feu ? Des légumes à peine cuits avec un zeste de balsamique. Quand il se repose un peu, Julien a ses adresses : pour le poisson, sans hésitation c’est Les Fables de la Fontaine, pour les soirs de flemme , Gira Mondo et, pour la pause gourmande, le cho-

colatier Chaudin. Son rêve : donner un petit frère à Harry dans le 6e. Pour lui, les 7e et 6e arrondissements « c’est le top ! ». Même s'il va en vacances dans le Sud et qu’il ne jure que par l’OM, il reconnaît qu’il ne pourrait plus vivre à Toulon. Quand il a besoin d’un peu de nature, il arpente l’esplanade des Invalides : « cette étendue de verdure qui coupe le quartier ».

Harry Cover

133, rue Saint-Dominique 7e Ouverture du mardi au samedi : 8h-19h30 sans interruption dimanche : 8h30-13h30 décembre 2010 |

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retrouvez encore plus de bons plans sur

www.leBonbon .fr


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Š Louison


le conte est bon texte Victoire d’Aboville / photo Alexandre Picart

Le temps retrouvé de Saint-Germain des -prés on ne pensait qu'à s'amuser Au bout du boulevard Saint-Germain à deux pas de la Mutualité et de l’île Saint Louis, un refuge contre le vulgaire : La galerie réfractaire.

germanopratines se déroulent chez Castel, et s’achèvent au petit jour au Bar du Montana dans le décor de Vincent Darré. Yeux vifs, sourire en coin, Francis reconnaît : « Il était plus facile de se sentir différent à l’ombre des lustres en fleur exposés l’époque ». dans sa boutique, Francis Dorléans a Figure du Tout-Paris nec plus ultra, sa silélu domicile au 26 du boulevard Saint- houette élancée se promène dans toutes les Germain il y a une vingtaine d’années : « Je suis fêtes : « c’était plus rigolo, on pensait qu’à s’amudevenu antiquaire par hasard ». ser et aller dans les suprises-parties ». Précédemment journaliste pour le magazine Résumer Francis Dorléans s’apparente à un Vogue, penseur libre, noctambule insatiable, exercice difficile. Entre Boni de Castellane et Francis a usé les semelles de ses Carvil sur le Yves Saint Laurent, il accepte le qualificatif macadam parisien. de dandy : « ça y resAnnées d’après-guerre, semble ». Il était plus facile de Il n’est pas un héros années folles : tout est se sentir différent à possible. proustien par hasard. Il faut faire un effort l’époque. Auteur de Snob Society d’imagination pour se chez Flammarion, il représenter la Rive Gauche sans supermarché dépeint les destins croisés de « pleins gens un ni transport en commun. La jeunesse est par- peu connus ». tout et l’époque est à la fête. Francis en impose par son élégance recherchée et inimitable. Son activité d’antiquaire lui permet de lier La consommation de masse n’existe pas. Le écriture et goût du beau. costume demeure une vitrine sociale, s’habiller Caressant le temps qui passe d’une tasse de « n’était pas donné à tout le monde ». Les soirées thé, il devient sage : « Je n’ai plus de coup de

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foudre ». Et pourtant il ne marche qu’à l’envie. Quand il a « horriblement envie » d’un objet, il en fait l’acquisition sur le champ. Quand l’ère est au porno-chic, ça le fait « tordre de rire » et il reprend sa plume pour poser la trame d’un nouveau roman. Tour à tour provocateur et conservateur, Francis apprécie les valeurs intemporelles comme Noël. Il ne comprend pas pourquoi les gens s’acharnent à partir aux Bahamas plutôt que de décorer le sapin familial. Le temps est suspendu au 26 boulevard SaintGermain. Assis sur une chauffeuse, on est ailleurs face au maître de céans. Elégant, tou-

jours, Francis reste en contact avec le monde grâce à son téléphone fixe. Pas de place pour les portables et internet. Francis y est réfractaire : « J’ai toujours aimé ce mot et l’idée de ne pas être perméable à la tendance. »

Francis Dorléans

Galerie Réfractaire 26, bd Saint-Germain 5e Snob society chez Flammarion. décembre 2010 |

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le Bon agenda agenda des manifestations culturelles évÉnement Festival du Bon Conseil Les 10, 11 et 12 décembre, la Mairie du 7e donne le coup d’envoi aux fêtes de Noël. Le programme est alléchant : livres, jouets, vins, modern jazz, concert des Petits Chanteurs de Saint Louis, demandez le programme : www.bonconseil.org 6, rue Albert de Lapparent 7e

est temps de découvrir ces nouveaux horizons de manière ludique et gratuite ! mercredi 15 décembre de 13h à 23h Mairie du 6e arrondissement EXPOSITION IMPRESSION PHOTOGRAPHIQUE de WEN FANG La maison de la Chine organise l’exposition de l’artiste Wen Fang, plasticienne très en vue et particulièrement connue, qui expose régulièrement à Dashanzi 798 à Pékin, cœur de la création d’avant-garde chinoise. L’exposition présente de grands panneaux

noël tchèque Le Père Noël n’a pas de frontière dans le 6e arrondissement de Paris : découvrez le Noel Tchèque organisé par la Mairie : le mercredi 15 décembre de 13h à 23h. Crèche traditionnelle, documentaire historique, film d'animation, danse et chœurs pour le plaisir des petits et des grands. Il y a plusieurs manières de fêter Noël et il 32 —

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photographiques de murs de Pékin et la série de briques illustrées créées pour les 60 ans de la Maison Dior. Du 13/12/2010 au 11/03/2011 Maison de la Chine 76, rue Bonaparte 6e Métro Saint-Sulpice


le bon agenda concert

Paris Washboard Vendredi : Le 12/11/10 à 21h15

LE PETIT JOURNAL Contre le froid et le coup de blues de fin d’année, Le petit Journal se met en quatre pour nous réchauffer aux sons chaleureux du Jazz : Tous les soirs, (re)découvrez vos classiques dans une ambiance intemporelle et réconfortante : High Society Jazz Band Vendredi : Le 19/11/10 à 21h15 Vendredi : Le 17/12/10 à 21h15 Vieil Orleans Orchestra Mercredi : Le 08/12/10 à 21h15 Musique Jazz Les Rois du Fox Trot Samedi : Le 04/12/10 à 21h15 Musique Jazz Marcel Zanini et son Orchestre Mardi : Le 07/12/10 à 21h15 Musique Jazz Five O'Clock Jazz Group Jeudi : Le 09/12/10 à 21h15

LE PETIT JOURNAL SAINT MICHEL 71, boulevard Saint-Michel, 5e Horaires : Lundi - Samedi : de 20h00 à 01h00 (début des concerts à 21h)


les bonnes adresses

1/ Ch r i stli e

RÉGIE PUBLICITAIRE 06 59 83 63 05 nicolas.l@lebonbon.fr

5/ har ry c o v e r

33, rue du Laos 15

133, rue Saint-Dominique - 208, rue de Grenelle

Tél. : 01 47 83 74 46

36, rue de Bourgogne 7e - Tél. : 01 53 59 94 42

e

2/ s eq uo ia

6/ m usée g rév i n

13, rue Dupont des Loges 7

e

10, boulevard Montmartre 9e

Tél. : 01 45 55 20 44

Tél. : 01 47 70 85 05

3/acu iti s

7/ lai n e & li n

117, rue de Rennes 6e

47, rue du cherche-midi 6e

Tél. : 01 45 44 13 81

Tél. : 01 45 44 26 05

4/ HD D i n e r

8/ i n stitut d e b eauté b i o n o p e g

25, rue Francisque Gay 6e

69, rue d'argout. Paris 2e.

Tél. : 01 43 29 67 07

Tél. : 01 42 33 15 54

Le Bonbon est imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement, sur un site labellisé imprim-vert avec des encres végétales. Ne pas jeter sur la voie publique.

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La Tibétaine vous invite à son exposition

“Jaraï, sculptures de pluie et de vent...” Vernissage, le 4 décembre 2010, à partir de 16 heures. Exposition du 4 au 22 décembre 2010.

Le temps, ce grand sculpteur… Les Jaraï ou Jörai, ethnie minoritaire du Vietnam, vivent sur les hauts plateaux du centre du pays. Ils sont connus pour leur étonnante statuaire en bois érodé par le temps. Leurs habitations sur pilotis, individuelles ou communautaires, sont disposées autour du centre du village. Ils ont une tradition matrilinéaire et sont en majorité animistes ; ils pensent que les âmes des défunts ou des divinités animales peuvent agir sur le monde des vivants. Il convient donc de leur vouer un culte. D’où ces sculptures-personnages, placées à des endroits stratégiques du village, évoquant admirablement les ancêtres tout en exorcisant la peur de l’invisible. Enfin, la nature et le temps parachèveront les oeuvres en transformant ces sculptures taillées à la hache en fantômes sublimes aux contours adoucis et dont les veinures du bois parlent d’éternité.

49, rue Saint-Georges, 75009 Paris Tél./fax : +33 (0)1 42 81 06 95 E-mail : latibetaine@wanadoo.fr 36 — www.latibetaine.com 10/11


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