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Les produits de rente destinés à l’exportation
Les produits de rente à plus forte valeur ajoutée destinés à l’exportation sont actuellement cultivés à petite échelle. Des actions de promotion permettant l’accès aux marchés extérieurs des produits « vita malagasy » vont être multipliées.
La vanille
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Madagascar est le 1er producteur mondial de vanille avec plus de 70% des parts de marché, c’est la 2ème recette d’exportation après le secteur minier, avec une valeur moyenne de 600 millions de dollars par an. Le pays exporte en moyenne 1 500 tonnes de gousses chaque année et 150 tonnes d’extraits de vanille. La transformation doit être accrue car il n’y a actuellement que 5 sites d’extraction de vanille dans la région nord de Madagascar. Les producteurs et exportateurs de vanille sont majoritairement des acteurs locaux à l’instar du groupe Ramanandraibe, de la Société malgache de vanille, de Sahanala ou de Trimeta Food. La filière fournit 200000 emplois directs.
Les clous de girofle
Madagascar est le 1er exportateur mondial avec 1 300 tonnes de clous de girofle, soit 40% de la production mondiale exportés chaque année par la Grande Ile qui est le second producteur de girofle derrière l’Indonésie. Entre 50 000 et 80 000 agriculteurs malgaches, principalement dans les régions Analanjirofo et Atsinanana, vivent, au moins en partie, du giroflier, intégré dans leurs systèmes agroforestiers depuis plus d’un siècle. Le leader mondial des parfums, Givaudan, a investi dans la transformation locale, à hauteur de 10 millions d’euros pour un laboratoire et une usine de fabrication d’huiles essentielles à partir de girofle récolté à Madagascar.
Le café

Le café constitue une des principales ressources du pays en occupant la cinquième place en termes de valeur des produits de l’agriculture exportés. Les deux espèces arabica et robusta sont présentes à Madagascar, mais le robusta, cultivé dans les plaines, est de loin celui qui connaît la plus grosse production. L’arabica, quant à lui, est cultivé sur les hauts plateaux. Un arabica de la province malgache d’Itasy a un goût inimitable aux dires des connaisseurs. Cet arabica Bourbon Pointu est de qualité très supérieure au traditionnel robusta de Madagascar. La filière est rentable pour le petit producteur car la demande du marché mondial est forte. Il convient d’augmenter la production par rajeunissement et mise à densité du verger existant. Pour l’année caféière 2020-2021, la production devrait atteindre les 350 000 sacs de 60 kg. La station de recherche de Kianjavato, Madagascar abrite la seule collection au monde de caféiers endémiques de la Grande Ile.
Les fruits tropicaux

Madagascar est un pays riche en production fruitière. On y trouve la plupart des espèces fruitières tant tropicales, semi-tropicales (bananes, litchi, mangue, agrumes, ananas, papaye) que tempérées (pomme, poire, pêche, prune, fraise…) qu’exotiques (raisins, pok-pok, melon, noix de coco). Dans l’ensemble, la structure d’exportation fruitière est limitée à la cueillette, estimée à 80% de production (cas des mangues) et à la culture de quelques pieds, équivalant à 15% de la production (agrumes, kakis, pêches…). Certains fruits sont néanmoins cultivés industriellement comme les pommiers mais ils ne constituent que 5% de la production. En général, les fruits tempérés se trouvent principalement sur les Hauts-plateaux, tandis que les fruits semi-tropicaux et tropicaux sont localisé sur la côte Est, dans le nordouest et le nord. Les pays destinataires des fruits frais malagasy sont principalement les îles sœurs - La Réunion, Maurice - et la France. Une forte demande des Etats-Unis existe pour les produits exotiques. En général, les prix reversés aux producteurs sont faibles. La filière fruits pâtit surtout de l’insuffisance des intrants pour la fertilisation et des traitements phytosanitaires ce qui entraîne une faible productivité, la plupart des vergers étant vétustes. Le principal fruit exporté est le litchi : celui de Toamasina concentre 43,77% de la production nationale, vient ensuite Fianarantsoa avec 32,59%. Avec une production annuelle de l’ordre de 100 000 tonnes de litchis, Madagascar est le 3ème pays producteur dans le monde après la Chine et l’Inde. 16 000 à 20 000 tonnes sont exportés en frais chaque année vers l’Union européenne durant la période de Noël.
L’AGRICULTURE URBAINE
Pratiquée depuis longtemps à Antanarivo et ses environs, l’agriculture de proximité reste un enjeu pour la sécurité alimentaire de la capitale. Les collines sont propices aux cultures maraîchères. Selon un état des lieux dressé par des membres de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et du Centre de Coopération internationale en Recherche agronomique pour le Développement (Cirad), une disparition progressive des terres agricoles de l’ordre de 6% s’est fait ressentir sur la période 2002-2016, en raison notamment des remblaiements. Cependant, la plaine rizicole de la ville résiste bien. Ainsi, 36% de la commune urbaine est constituée de terres agricoles et le Grand Tana, regroupant 37 communes environnantes, forme une ceinture verte avec près de 50% de terres cultivées. Elle fournit aux habitants 12% à 18% du riz et 80% des tomates qui y sont consommés. D’autres filières comme l’aviculture se sont développées. Les élevages de poulets et la production d’œufs fournissent maintenant 90% de l’offre du marché tananarivien.
La fève de cacao

Le cacao de Madagascar est l’un des meilleurs du monde avec des caractéristiques organoleptiques très appréciées par les grands chocolatiers. La vallée du Sambirano dans le Nord en est la principale zone productrice. Le cacao issu de cette région est l’un des plus prisés du marché du haut de gamme. Cette qualité est liée aux caractéristiques du sol, à la variété du cacao et surtout aux pratiques de récolte (cabosses à maturité) et au traitement post-récolte (fermentation et séchage). En avril 2015 a été créé le Groupement des acteurs du cacao de Madagascar (GACM) comprenant des producteurs, des chocolatiers et des opérateurs/exportateurs. Madagascar a également rejoint l’Organisation internationale du Cacao (ICCO) en 2016. Avec l’appui de la Banque mondiale, plusieurs activités ont été entreprises pour améliorer la qualité, la traçabilité et les normes de durabilité du secteur. Ainsi, entre 2015 et 2018, le volume des exportations a augmenté de près de 60% pour atteindre près de 12 000 tonnes, dont plus de 90% aux normes internationales. L’Etat souhaite établir des partenariats avec des grands pays producteurs de cacao, tel la Côte d’Ivoire, notamment pour le transfert de compétences, afin d’accroître la production nationale. Le cacao malgache est le seul à avoir l’appellation cacao fin de toute l’Afrique, selon l’ICCO, alors que la Grande Île figure seulement au 20ème rang des pays producteurs. Aussi, le secteur attire de nouveaux investissements dans les unités de transformation du cacao. Le Plan national cacao, validé en 2018, guide désormais toutes les activités allant dans le sens de la durabilité de la chaîne de valeur.
