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Matière grise et senti ments roses
MATIÈRE GRISE ET SENTIMENTS ROSES
Si, chez certains, le potentiel de séduction se mesure au bleu des yeux et à la longueur des boucles, d’autres ont besoin d’être mentalement stimulés pour qu’une attirance se crée. C’est le cas de Justine, une jeune Québécoise de 21 ans aussi amoureuse des espaces verts que des cerveaux remplis. Elle nous explique les critères pour que Cupidon l’atteigne.
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Au moment d’une rencontre, Justine dit prêter le plus attention à un élément en particulier: l’intelligence émotionnelle. Il est effectivement important à ses yeux que la personne qui lui fait face soit «connectée avec elle-même». L’authenticité de cette connexion se mesure par le degré de confiance qui s’émane d’elle, mais aussi par l’ambition qui l’anime et augmente son charme.
NOUVELLE DÉFINITION DE LA BEAUTÉ
Cette confiance doit s’accompagner d’une certaine humilité tient toutefois à souligner Justine. «J’ai du mal avec les gens centrés sur eux-mêmes», précise-t-elle. Il est nécessaire pour elle que la personne de son choix garde coûte que coûte une certaine soif du monde qui l’entoure, un état d’émerveillement qu’une attitude arrogante ne pourra jamais permettre. «J’aime quand on questionne les choses», confesse-t-elle. «La curiosité, ça m’attire.»
UNE ATTIRANCE PHYSIQUE RELATIVISÉE
Même si l’accent est mis sur les paroles prononcées, l’enveloppe corporelle n’est pas non plus ignorée. «À première vue, c’est sûr qu’il y aura des personnes que je vais trouver plus belles ou non et ça rentre en jeu», reconnaît Justine. «Mais on dirait que dès que je parle à quelqu’un, ça vient complètement refaire l’idée que j’ai d’elle.» L’élément physique, bien que présent et pris en compte, n’est donc pas ce qui mènera Justine vers une romance confirmée. Ultimement, tout dépend une fois encore de ce que la personne dira car pour elle, le charme réel se trouve dans les mots. Ainsi, même le plus beau des Apollon peut devenir Quasimodo au détour d’une phrase. «Parler, c’est tout remettre à zéro et faire place à un autre type d’attirance qui remporte tout par la suite», explique-telle. La mesure de la beauté selon le savoir et l’intelligence possède un nom: la sapiosexualité. Ce terme désigne le fait d’éprouver des sentiments envers une personne que l’on trouverait érudite ou charismatique. Ces sentiments peuvent être platoniques, romantiques ou sexuels, mais la constante demeure l’attirance profonde que cette démonstration d’intelligence provoque chez la personne sapiosexuelle. Ceux concernés ont souvent du mal à mettre les mots exacts sur ce phénomène qu’ils expérimentent pourtant intimement. «C’est pas facile à définir», en témoigne Justine. «Mais disons que c’est dans un ensemble.» Et cet ensemble correspond à tout ce qui fait l’unicité de l’individu en question. Qu’est-ce que cette personne aime? Qu’est-ce qui l’enthousiasme? Quelle connaissance peut-elle apporter au monde? Tout ceci correspond à ce que Justine nomme «énergie», soit une aura magnétique qui nous rend chacun radieux à notre manière.
ÊTRE EN PHASE AVEC SON ENVIRONNEMENT
Mais la séduction ne commence pas simplement une fois qu'on ouvre la bouche. En effet, avant même le début de l’interaction, Justine accorde
une attention toute particulière à la manière dont la personne interagit avec son environnement. «C’est quoi que la personne projette au sein d’un groupe ou même seule?», se demande-t-elle constamment. Car rien qu’en observant la prestance de sa cible, de nombreuses choses peuvent être déduites. Prendre beau«J’ai du mal avec les gens coup de place signifie être à l’aise avec centrés sur eux-mêmes» soi-même ainsi qu’avec les autres, ce ̴̴̴̴ Justine qui peut séduire ceux aimant les fortes personnalités. Mais ne pas prendre beaucoup de place est aussi signe d’une timidité qui, une fois apprivoisée, peut dévoiler de nombreux trésors cachés. «Je regarde aussi l’utilisation de son corps, de sa gestuelle», poursuit Justine. Le non verbal est en effet essentiel à analyser afin de mieux cerner la personnalité du profil qui est dans son radar. Les gestes peuvent aussi trahir un intérêt que la bouche n’a pas encore le courage de verbaliser. Dans la séduction, deviner comme faire deviner constitue mine de rien en un jeu de l’intelligence. Et parfois, un regard seul peut faire tout le travail.