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Séduction
HRONIQUE
Ce mot est le mot le plus féminin que je connaisse. Extrait du latin « seductio », il s’adapte facilement avec l’évolution du monde. Il apparaît dans la langue française au Xlle siècle, mais il est employé très rarement avant le XVIIe .
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La séduction est avant tout une interaction qui au premier abord se passe entre deux personnes, un séducteur et une personne séduite, ou une séductrice et une personne encore séduite. Le séducteur ou la séductrice ne sont pas toujours conscients de l’effet qu’ils ont eu sur la personne séduite. Mais cette dernière à ce moment-là devra avoir à placer le bon hameçon si elle veut attraper la personne qui l’a séduite. Si par hasard le courant passe entre les deux, alors les effets peuvent être bons tant que les illusions pourront se concrétiser. Il s’agit de savoir ce qu’une personne désire le plus pour combler ses désirs, être en quelque sorte son complice. Si les deux sont sur la même longueur d’onde, alors c’est le bonheur parfait, mais de multiples choses peuvent plaire à un être humain. Je fais suivre ici une expérience de vie lorsque j’étais enfant. Nous étions en visite chez des parents côté maternel. Ma tante et ma mère étaient assises au jardin et discutaient calmement. Un peu plus loin nous nous amusions à jouer des rôles du temps des chevaliers. Mon cousin J.P. était le Roi, mon frère et moi des chevaliers. Enfin, nous étions attitrés à soin de la grande traîne du Roi lorsqu’il se déplaçait. Se dirigeant vers sa mère, le Roi J.P. lui adressa la parole: J. P. (le Roi): Femme, je suis le Roi et j’ai de très grands pouvoirs, dites-moi ce que vous voulez et je pourrai peutêtre vous l’accorder.
Y. B. (Tante) O Roi! Je désire l’Amour, la Richesse et la Gloire.
J. P. (le Roi) O Femme, ces choses-là sont bien trop belles et je les garde pour moi. La demande fut directe et la réponse aussi, pas d’ambiguïté. Cette première leçon dans ce jeu d’enfant m’avait appris ce qu’une femme pouvait désirer, l’amour certes, la richesse, pourquoi pas, et la gloire ou si on veut la cerise sur le gâteau. Mais, il n’en est pas toujours ainsi, parfois les attentes sont plus nébuleuses, et dans les vapeurs ombrageuses d’espoirs naissants surgissent souvent des désagréments. Ce qui pouvait être séduction tourne ainsi au désenchantement. Plusieurs auteurs ont employé cette recette pour les grandes tragédies. Au Xlle siècle, l’action de séduire s’associait principalement à corrompe une personne mineure en exerçant sur cette dernière un détournement par la fascination, l’attirance et même l’ensorcellement.
Mais au cours des époques, les temps ont bien changé. Nous sommes loin de Faust séduit par la jeunesse et la beauté du diable de Marguerite. Certes, le charme, l’attrait et l’agrément sont encore des appas à la séduction de nos jours. Mais, outre la personne humaine, bien des éléments matériels se sont ajoutés à la séduction depuis les derniers siècles. Une majorité de personnes sont séduites par l’argent, le luxe, les puissantes voitures, les avions, les bateaux. Bien des nouveautés qui inondent le marché. L’informatique y joue aussi son rôle. Si bien que certains sont fascinés et même en amour de personnages qui n’ont que l’existence virtuelle. De grands changements me direz-vous. Je suis d’accord, nous en sommes rendus là.
C ourtoi sie: Phili ppe Bouchard
La séduction se matérialise.
Respectueusement,