Lyon Poche

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MUSÉES - EXPOSITIONS - SPECTACLES - RESTAURANTS

N° 2090 - Journal mensuel - Du 21/09 au 22/10/16

Agence : LCADESIGN - Crédits photos : Ville de Lyon : Muriel Chaulet

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Sommaire A Lyon on aime prendre le temps ! llons à contre-courant. On est connecté mais on a le temps ! On a le temps de flâner dans les rues, de lever la tête pour découvrir une gargouille ou un toit, de glander dans un Parc sans aller à la chasse aux Pokemon Go. On a le temps de regarder les bateaux sur la Saône, en suçant les glaces à l’eau, comme disait Michel Jonasz. On a le temps d’admirer un mur décoré par les Birdy Kids à Villeurbanne ou de visiter l’expo Matisse au Musée des Beaux Arts ou “Corps Rebelles” au Musée des Confluences en résonance avec la biennale de la danse. On a le temps d’aller au Festival Lumière et participer à “La Nuit des Potes”. On a le temps de visionner le chef d’œuvre de Bertrand Tavernier, ”Voyage à travers le cinéma français”, de 3 h 15. On a le temps de se défouler au concert de “The Cure”, un marathon sonore qui va durer sûrement plus de 3 h ou de vibrer toujours à “Tony Garnier”. On a le temps de se faire piéger par Panacloc au Rideau Rouge ou se faire endormir par Messner à la Bourse du Travail. Enfin tout un programme de temps libre ! Et si a on a pas le temps on va le prendre… On a aussi le temps de regarder derrière soi. Une vente aux enchères* complètement dédiée à Lyon : de Guignol aux peintres Couty, Truphémus et autres, en passant par la gastronomie et quelques crus de la Région.

A

*15 octobre, Conan Hôtel d’Ainay, vente “Patrimoine de Lyon”.

Hélène Delalande

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CINÉMA

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PATRIMOINE

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STREET-ART

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ARCHITECTURE

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SPECTACLES

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EXPOSITIONS

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RESTAURANTS

Festival “Lumière 2016” Catherine Deneuve Grand Prix Bertrand Tavernier et son film patrimonial.

La Cité Internationale de la Gastronomie Un projet touristique majeur.

Côtoyer l’Art dans nos rues Les “Pentes”, terrain de jeu privilégié.

Le Corbusier champion du monde ! Firminy et le couvent de la Tourette inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Danse, théâtre, humour et musique Le meilleur d’une saison.

Sélection des principales expos Dans les musées de la Région.

Tour d’horizon gourmand Nouvelles adresses, “tard le soir”, bouchons et caves à vin.

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Cinéma

LE PLUS GRAND FESTIVAL CLASSIQUE DU MONDE Si vous aimez les films anciens, le Festival “Lumière 2016 “est fait pour vous ! Avec Catherine Deneuve à l’honneur, Marcel Carné, Buster Keaton au programme… Et bien sûr avec “un voyage à travers le cinéma français” de Bertrand Tavernier, film d’anthologie du cinéaste, Président de l’Institut Lumière et du Festival, une personnalité du cinéma français, né à Montchat et amoureux de sa ville de Lyon. C’est désormais le plus grand Festival classique du monde ! Et il éclaire Lyon et 23 communes de notre Métropole, du 8 au 16 octobre 2016. Normal ! On est quand même le berceau du cinéma – le Festival a été créé pour le rappeler worldwide à la demande de la Ville de Lyon – depuis que les Frères Lumière eurent la riche idée de concevoir, en 1895 le cinématographe. Symbole de son succés, “Lumière 2016” voit sa 8e édition rallongée d’une paire de j o u rs … u n we e k - e n d supplémentaire pour les festivaliers et encore plus de séances pour les spectateurs. Pour la 1re fois, le grand prix Lumière ne sera pas remis à un réalisateur mais à une interprète (Depardieu, lauréat en 2011, l’était au titre de producteur et non d’acteur). Depuis le début, les primés étaient masculins, cette fois Bertand Tavernier (Président) et Thierry Fremaux (Directeur) ont choisi de récompenser la seule vraie et dernière star 4

du cinéma français, Catherine Deneuve. Il a sûrement fallu la convaincre de venir à Lyon, le 14 octobre et de participer à un Masterclass au théâtre des Célestins. Mais sa rencontre à Cannes avec Thierry Fremaux et ses nombreux tournages à Lyon (avec Téchiné) et en Rhône-Alpes (avec Emmanuelle Bercot) ont du “jouer” ! La Demoiselle de Rochefort succède ainsi à Martin Scorsese et sera la 1re femme à recevoir ce prestigieux prix, récompensant l’ensemble de sa carrière. On attends avec impatience cet hommage appuyé à l’actrice fétiche de Truffaut, Téchiné, Rappeneau ou Polanski. Une autre star chinoise Gong Li va bénéficier aussi d’un coup de chapeau de “Lumière 2016”, une citation qui, va contribuer au rayonnement international du Festival, désormais l’un des objectifs des organisateurs et de la Métropole de Lyon, grand financeur de la manifestation. Toujours au rayon des femmes célèbres, Dorothy Azner (disparue en 1979) sera honorée ; elle fût l’une des rares réalisatrices de l’âge d’or d’Hollywood et ses films ont été restaurés, en partie, grâce au concours financier de Jodie Foster. Autres lauréats : Jean-Loup Dabadie, le compositeur-auteur et scénariste, notamment de Claude Sautet et Yves-Robert ; le réalisateur américain Walter Hill, réalisateur de “Driver”, de “48 h” et du “Gang des frères James”. Mais ce Festival qui vole brillamment de ses propres ailes n’oublie pas ses racines… le patrimoine du cinéma, le film noir et blanc et ses auteurs et interprètes légendaires. On ne sera pas surpris de retrouver un appel aux films restaurés, qui ne laisse pas indifférentes les plus grandes cinémathèques du monde, un clin d’œil plus qu’appuyé au grand Marcel Carné… des films avec Eddie Constantine, commentés par Bertrand Tavernier. Mais l’un des grands moments de cette manifestation sera la projection et la sortie simultanée en salles, du “Voyage dans le cinéma français”, un bonheur de cinéphile concocté avec passion et patience par “notre” Bertrand Tavernier.

BILLETTERIE

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Séances : 5 € accrédités / 6 € tarif normal. Il est recommandé d’acheter et de retirer ses places à l’avance. Billetterie disponible dans tous les points de vente jusqu’à la veille des séances. Dernière minute : des places seront disponibles à la vente avant chaque séance dans la salle concernée (30 min avant).


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Cinéma

VOYAGE À TRAVERS LE CINÉMA FRANÇAIS A l’occasion de “Lumière 2016”, le film de Bertrand Tavernier “Voyage à travers le cinéma” sort en salles. 6 ans de préparatifs – 80 semaines de montage – 582 extraits de 94 films. Un long-métrage de 3 h 15 très personnel… L’évènement de la rentrée. Pour les 1ers spectateurs de “Cannes Classics” au Festival, la vision du long-métrage de Bertrand Tavernier a déclenché un sentiment curieux… Entre la madeleine de Proust et la 1re gorgée de Delerm ! On a été littéralement scotché par une succession d’extraits de films et de réalisateurs emblématiques : Renoir, Bresson, Truffaut, Demy ou encore Franju, savamment réunis dans un même film. Une leçon de cinéma donnée par Bertrand Tavernier qui n’a toutefois rien d’académique… Un enchaînement à la discrétion du Président de l’Institut Lumière avec des commentaires très personnels, des anecdotes et des éclairages plus qu’intéressants. C’est d’ailleurs cela qui est remarquable ; on évite l’anthologie académique qui aurait été vite fastidieuse pour plonger dans une vision plus personnelle et autobiographique du cinéma français. “Un acte de gratitude envers tous ceux, cinéastes, scénaristes, acteurs et musiciens qui ont surgi de ma vie” résume Bertand Tavernier. Derrière la standing ovation qui a sanctionné cette projection à Cannes, un immense travail de compilation concrétisé par des extraits de plus de 400 films (achetés 1 000 euros la minute environ !). Un film patrimonial qui devrait également servir aux générations futures. Après tout quel serait l’intérêt 6

d’un film, à fortiori de plusieurs films sinon de donner envie de les voir pour les plus jeunes ou les revoir par les plus anciens ! Bertand Tavernier a donc inlassablement fouillé, farfouillé dans un Patrimoine (les réalisateurs et leurs films couvrent la séquence 1930-1970). Les enfilant les uns derrière les autres, trop nombreux pour être appréciés et compris sans son avis.

Carné réhabilité. ... Au firmament des réalisateurs Jacques Becker et Claude Sautet. Un Sautet dont les qualités narratives, le sens du rythme et la sensibilité exacerbée, enthousiasment Bertrand Tavernier. Quant à Marcel Carné il est réhabilité. Même si “Les Visiteurs du soir restent probablement irregardables aujourd’hui !”. Renoir est célébré comme il se doit mais en tant que réalisateur, l’homme “était un génie” d’après Bertrand Tavernier mais pas l’homme “une pute” selon les mots de Jean Gabin ! Qui n’avait pas digéré son comportement pendant la guerre. Melville pour lequel Bertrand Tavernier travailla est jugé curieusement… Plus un adaptateur qu’un scénariste, un homme au comportement sadique avec son staff mais un génie quand il voulait, notamment son film “Leon Morin Prêtre”. Edmond Greville est qualifié de “prince des réalisateurs marginaux”. Coup de chapeau au “Diable souffle”, un huis clos sur la frustration sexuelle... interprété par Charles Vanel. Des hommages également à des réalisateurs dont on a presque oublié le nom : tel Jean Sacha, assistant d’Orson Welles sur Othello, et qui réalisa “Cet homme est dangereux” avec Eddy Constantine, grande vedette des années 50.


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Cinéma

Car les acteurs sont également jaugés ! Avec un grand prix décerné à Jean Gabin dont la démarche et la gestuelle sont remarquables, ce qui est pratiquement disséqué dans le film avec des extraits mixés depuis “La Bête Humaine” jusqu’au “Président”. Et de plus, outre ses qualités humaines, il possédait une connaissance incroyable des techniques cinématographiques.

Anecdotes… Le réalisateur d’ “Autour le Jazz” est aussi un mélomane ; ce qui explique son goût appuyé pour les musiques des films et leurs compositeurs tels Maurice Jaubert, encensé à travers un somptueux extrait de “Carnet de Bal” de Julien Duvivier. Même admiration révélée dans le film pour Narciso Yepes dans “Jeux interdits” ou pour Joseph Kosma dans “Touchez pas au Grisbi”. La nouvelle Vague a droit aussi de figurer au casting avec Chabrol, Godard, Bertrand Tavernier sera d’ailleurs son attaché de presse pendant un temps. Dans ce film, on aime beaucoup quand Bertrand Tavernier intervient avec passion et justifie ses partis pris. Ce qui confère à “Voyage à travers le cinéma français” des frontières confuses entre la dimension très personnelle et donc subjective de ses choix et la dimension analytique, rigoureuse et quasi rationnelle des extraits de films. Les anecdotes raviront évidemment les cinéphiles.

Notamment quand Bertrand Tavernier raconte la genèse d’“Atmosphère”. Cette scène manque d’atmosphère reproche Carné à Henri Jeanson, le scénariste ! Qui du coup l’introduit dans une réplique, désormais la plus célèbre du cinéma français ! Ce travail monstrueux révèle toutefois quelques “oublis” ; Clouzot, Clement ou Alain Resnais ne sont pas cités ! Zappés – mais c’est compréhensible – les “petits films”, ceux où l’on emmenait notre amoureuse, au dernier rang, des films que l’on ne regardait guère, pas très bons mais les plus nombreux !enfin tout ce cinéma que Céline résumait dans cette sentence : “Le cinéma, ce nouveau petit salarié de nos rêves, on peut l’acheter lui, se le procurer pour une heure ou deux, comme un prostitué”. Bon 3 h 15 c’est pas assez long finalement ! Reste que ce film gourmand et très documenté, retrace tout à la fois un parcours personnel et ses longs métrages préférés. “Je suis un enfant de la libération et de la cinémathèque” conclut Bertrand Tavernier… Nous on aime sans retenue ce film de patrimoine bien vivant et que tous les étudiants devraient visionner. Le générique de fin annonce déjà une suite ! Et un documentaire de 9 h devrait être diffusé sur les antennes de France Télévision.

BERTRAND TAVERNIER, ENFANT DE MONTCHAT Il a passé les cinq premières années de sa vie dans une maison située à Montchat, 4 rue Chambovet. Ses premiers souvenirs : les fusées éclairantes qui saluent l’arrivée des américains. Son père René dirigeait la revue littéraire “Confluences” et avait caché l’écrivain Aragon qui y aurait écrit “Il n’y a pas d’amour heureux”. 7


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INVESTIR POUR RÉDUIRE SES IMPÔTS Ce n’est pas du cinéma ! On peut investir dans la production ciné en réduisant ses impôts ! L’industrie du 7e art est terriblement consommatrice de capitaux et les films à financer sont nombreux. En 2014, près de 660 films ont été diffusés sur les écrans français pour 1,3 milliard d’euros de recettes (environ 200 millions d’entrées annuelles). Les outils ont pour nom SOFICA et TEPA. Les SOFICA gagneraient à être mieux connues… D’autant que les investissements des particuliers ne sont collectés qu’en fin d’année. Des fonds sont agréés chaque année par le CNC mais la demande dépasse l’offre ! Quant au dispositif TEPA pour les cinéphiles assujettis à l’ISF : 50 % de baisse par foyer fiscal avec un plafond de 36 000 euros (soit 18 000 euros de réduction de son ISF), il fonctionne comme dans toute société, le contribuable rentre au capital, ses actions sont bloquées pendant 6 ans puis restituées, augmentées des recettes des films financés. Le capital n’est pas garanti, comme dans une PME… mais si le film marche très bien, cela peut rapporter beaucoup plus qu’une simple réduction d’impôts. Le risque peut être minoré en choisissant les quelques producteurs indépendants qui réalisent de 3 à 5 films par an, avec un historique rassurant.

We love cinéma Nouveaux acteurs sur le marché du financement : des sites participatifs connus comme Ulule ou Kisskissbankbank ou maintenant des sites dédiés Movies-angels, Touscoprod. Le documentaire produit par Mélanie Laurent et l’écologiste Cyril Dion a ainsi recueilli 450 000 euros (à coup de 8

45 euros par participant !), complétés ensuite et plus facilement par les chaînes de TV. Idem pour Elie Chouraqui qui peine à boucler son tour de table pour le financement de “L’origine de la violence”, dont le tournage doit démarrer début septembre avec Richard Berry ; manqueraient quelques centaines de milliers d’euros. SOS Ulule ? Le record de levée revient au film “Veronica Mars” avec une collecte monstrueuse sur “We love cinema”. Mais généralement le crowfunding permettra de lever des fonds plus modestes… On ne s’appelle pas tous Mélanie Laurent et on ne conquiert pas tous le César du meilleur documentaire. Restent à financer les web séries, les petits documentaires ou les films d’auteurs régionaux. Les films requièrent eux d’autres montants… Gros intérêt les cinéphiles sont donateurs ou, au mieux, n’attendent pas de retours sur investissements amis plutôt des invitations ou leurs noms au générique. Une modification de la loi va autoriser de déduire, pour tout financement participatif, 18 % du montant investi jusqu’à 9000 euros. Mais si vous aimez le cinéma, on déniche aussi des valeurs sûres en matière de sociétés de production, cotées à la bourse telles EuropaCorp, Gaumont ou Technicolor qui fournit des technologies du cinéma. Même les petits épargnants peuvent acheter des actions et on peut les vendre à tout moment.

Et aussi… Si vous éprouvez un fort désir de faire “votre film” ou si votre petite structure manque de moyens, restent des solutions de financement plus classiques. Le Crowsourcing pour dégager des moyens matériels sous forme d’apport en nature, les circuits standards type boite de prod avec aide du CNC et d’une télé locale, les subventions ou financements spécifiques des Collectivités Locales (voir page x “Rhône-Alpes cinéma), le sponsoring traditionnel, les royalties conditionnelles et pour les plus courageux les financements bancaires classiques…

LES SOFICA Le placement SOFICA c’est l’acquisition de parts de sociétés de financement du cinéma et de l’audiovisuel. Ce dispositif ouvre une réduction d’impôts, pouvant aller jusqu’à 30 % de son montant, avec un plafond de 5 400 euros, à condition de les garder 5 ans (souscription jusqu’au 31 décembre 2017).

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Cinéma

FINANCER LA RESTAURATION

A QUOI SERT RHÔNE-ALPES CINÉMA ?

La nouvelle plateforme participative Celluloid Angels finance la restauration de longs métrages. Les internautes peuvent ainsi contribuer à la restauration de chefs d’œuvre du 20e siècle ; suivant les sommes versées, ces cinéphiles “du numérique “peuvent suivre tous les stades de restauration d’un film, visiter le laboratoire Eclair ou être invités à une projection dans un lieu culte. Evidemment l’une des contreparties est l’affichage de son nom au générique d’un film restauré ! Un système imposé par le marché. On ne peut amortir ses frais de restauration avec quelques milliers d’entrées en salles ou quelques ventes de DVD. Des coûts d’intervention se chiffrant en centaines de milliers d’euros.

Rhône-Alpes cinéma est un fonds régional de coproduction destiné à financer et à accompagner le développement, la production et la diffusion de films de long métrage dont une part significative de la production du projet se situe en région Auvergne-Rhône Alpes. Environ 10 à 15 films sont coproduits chaque année. Cette année 2016 sort “Ma Vie de courgette”, un long-métrage d’animation en stop motion réalisé par Claude Barras, sortie en salles en octobre prochain. Ce film a été tourné au pôle Pixel de Villeurbanne et a eu droit à une standing ovation à l’issue de sa projection à Cannes lors de la quinzaine des réalisateurs ; autres sorties annoncées : “Le Petit Locataire” réalisé par Nadège Loiseau (16 novembre 2016), et “L’Ami” (François d’Assise et ses frères) de Renaud Fély et Arnaud Louvet (décembre).

On est champion ! Un savoir-faire où la France est championne. “Les Tontons Flingeurs” ont besoin de 25 000 euros pour passer de la haute définition (HD) à l’ultradéfinition (4k). La qualité de l’image augmente partout et les chaînes de télé ne diffuseront plus de films avec rayures et grains de poussière ! Début 2017, il faudra sauver “Le Roi des rois” de Cecil B.DeMille et Celluloid sera encore mis à contribution. En fait ce sont les petits donateurs qui donnent une deuxième vie aux grands films. Récemment “La Folie des Grandeurs” est ressorti en salles, après un lfiting en 4 k, offert généreusement et en partie par les donateurs de la plateforme Celluloid. A l’occasion rappelons que chaque image du film culte a été scannée puis numérisée pour aboutir à une version 4K. On comprend l’importance des montants recherchés au vu du temps consacré à ce procédé !

XILAM À VILLEURBANNE Villeurbanne va accueillir une nouvelle entreprise vedette au sein du pôle Pixel de Villeurbanne. Il s’agit d’un studio d’animation Xilam qui relocalise une partie de ses activités, auparavant traitée aux Philippines et en Indonésie ! Connu notamment pour les films d’animation “Oggy et les cafards” et “Les Dalton”, la société dirigée par Marc du Pontavice, parie sur la qualité et la productivité des collaborateurs villeurbannais. La réputation du pôle Pixel de Villeurbanne n’est plus à établir et permet de faire venir des artistes et des créatifs de Paris sans problème. Sont prévus 70 collaborateurs dans un premier temps puis une centaine en 2017 ; au programme la série “Magic” pour la chaîne Gulli puis “la famille Paprika” pour France 5. Un long métrage pour Guillaume Laurant doit débuter lui dès la fin de l’année. 9


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COUP DE MAIN DU NET POUR LES FILMS D’AUTEUR

DE VILLEURBANNE À “LA FORÊT DE SIBÉRIE” Peut-être avez vous vu comme de nombreux cinéphiles, “Dans le forêt de Sibérie”, film surprise de 2016 réalisé par Safy Nebbou et dont le père Larbi Nebbou a lui aussi contribué au budget de production. Particularité avec leur frère acteur Mehdi, ce sont trois villeurbannais qui animent la chronique cinéma. Retour sur la belle aventure et le financement d’un film inspiré du récit d’un bouquin de Sylvain Tesson et tourné au bord du lac Baikal gelé, l’histoire d’un homme Raphaël Personnaz, seul dans une cabane loin du monde. Comment ce film a pu être financé ? Questions posées au patriarche Larbi Nebbou, une figure villeurbannaise. “Je suis venu au théâtre et au cinéma, abonné au TNP par goût en spectateur avec mon épouse ; mon fils scénariste et réalisateur Safy a lui, débuté au théâtre à Périgueux”. Quid des 3,5 millions d’euros ? “Le tour de table a réuni la société de production NordWest, les diffuseurs France 3 et Canal +, mon fils Safy qui a mis la moitié de son cachet soit 150 000 euros et moi même à peu près la même somme !” Lançé en 1re semaine avec 250 copies, le film a manifesté une bonne vitalité en 2e semaine en restant programmé dans plus de 150 salles et va connaître une exploitation en salles légèrement bénéficiaire… À noter que lors de la 1re à Paris, Bertrand Tavernier est venu découvrir le film dans une salle art et essai (Raphael Personnaz jouait dans l’un de ses films “La Princesse de Montpensier”). Prochain épisode pour Safy Nebbou, “Scènes de la vie conjugale” une adaptation au théâtre du film de Bergman, dans une coproduction avec le théâtre de Toulon dirigé par Charles Berling. Quelle famille ! 10

Le financement du cinéma français par les télévisions et le système d’avances sur recettes fragilisent une économie qui doit maintenant compter avec l’e-cinéma. Qui se souvient de la tribune assassine de Vincent Maraval (Wild Bunch - distributeur de films) dans le journal Le Monde ? Un “J’accuse” de cinéphile critiquant les dérives du cinéma tricolore avec des films produits sans risque, des cahiers des charges des chaînes télé, trop contraignants et des cachets de stars indécents ! 5 ans plus tard, quel constat du cinéma français peut-on (modestement) faire ou quel état de l’union peut-on dresser ? On est encore aujourd’hui dans une économie de préfinancement où une partie de la profession tente de se gaver. Plus comme avant… Certes certains touchent encore gros avant le 1er tour de manivelle mais il s’agit surtout des films sans risque, au financement facile si les chaines – qui doivent investir dans le cinéma – ont donné leur accord. Mais de nouveaux nuages apparaissent à l’horizon : arrivées d’Amazon et de Netflix bousculant un métier conservateur, promesses et menaces du e-cinema qui permet de voir des films partout et tout le temps, désacralisation de la salle où les très jeunes se font rares. Les films au budget moyen de 4 millions, formatés pour la télé, sont faciles à financer, surtout avec des têtes d’affiche mais participent à l’uniformisation des productions. Si le cinéma d’auteur subsiste, c’est grâce à Canal + mais on est privé pratiquement de films d’action, d’horreur ou catastrophe.

Comment va l’e-cinema ? “Welcome to New-york” d’Abel Ferrara avait généré 200 000 vus ! Mais Canal + avait boudé et refusé d’acheter le film à titre de réprobation. Derrière ce succès dû en partie au nom de Gérard Depardieu, les autres films ont moins bien fonctionné. “Les enquêtes du département V” affichaient seulement 25 000 vus. Au dessous des 400 000 entrées estimées, l’e-cinéma est plus avantageux que les salles. Sur 220 films français, sortant en moyenne chaque année, une petite trentaine ont la chance d’être diffusés dans les salles étrangères ; en ligne, les francophones pourraient les visionner dans le monde entier. Et attention à l’arrivée de Netflix et Amazon dans la production, ils pourraient bien révolutionner la promo du cinéma mondial indépendant.


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Patrimoine

UN PROJET TOURISTIQUE ET CULTUREL MAJEUR… Il faudra s’y faire, Lyon aura deux Cités Internationales : celle où l’on travaille entre le Rhône et le parc de la Tête d’Or et celle où l’on bouffera et réfléchira sur la filière alimentaire ! Les messages nutritionnels vont donc envahir l’Hôtel Dieu, en liant plaisir et santé, un concept sur mesure pour cet ancien hospice civil qui eut Rabelais comme résident ! A table,réside une partie de l’âme lyonnaise, souvent méconnue, toujours appréciée selon les mots de Raymond Barre qui s’y connaissait en la matière. “il manquait à Lyon un spot où le grand public puisse explorer la richesse de la filière” rappelait récemment Gérard Collomb. Depuis le début de l’année, la Cité Internationale de la Gastronomie a débuté ses travaux dans une section de l’Hôtel-Dieu qui lui est dédiée. L’édifice de Soufflot va accueillir un pôle “alimentation et santé”. Installée dans la partie la plus ancienne de l’Hôtel Dieu (le dôme et quatre ailes de bâtiments ouverts sur la place de l’hôpital), la Cité sera répartie sur 4 niveaux et affiche des objectifs ambitieux : mettre en valeur et en perspective l’alimentation et la santé, se positionner au carrefour du tourisme, de la valorisation de la culture et du patrimoine, de l’innovation scientifique Un projet emblématique pour Lyon avec une ouverture prévue en 2018 Mais concrètement on y verra quoi ? L’histoire de la bouffe et ses développements actuels au travers de grandes expositions, l’histoire mondiale de l’alimentation, la gastronomie lyonnaise, française et internationale, toutes 12

les innovations et tendances de demain. Et le célèbre chef triple étoilé, Régis Marcon, de renchérir : “La Cité Internationale devient un repaire de grands chefs”, le futur Président de son Comité stratégique a bien l’intention également d’entretenir d’étroites relations avec les artisans et les agriculteurs, le éleveurs, les maraîchers, les bouchers, les boulangers les charcutiers et les médecins scientifiques. Il s’agira donc d’un véritable pôle de compétences, associant toute la filière des métiers de bouche, monde agricole, industriels et scientifiques pour réfléchir à la meilleure façon d’améliorer les qualités des aliments et donc la santé publique. Au 2e étage, une exposition consacrée au Japon et une autre au blé débuteront le cycle des événements. Suivez le guide (pour le moment virtuel)… Sur 3 600 m2 répartis sur 4 niveaux. Au 1er étage un Club des chefs sera une sorte de Maison de la gastronomie où chaque professionnel pourra organiser des réunions, des ateliers et des rencontres. A ce même niveau, des expériences sensorielles auour des cinq sens pour goûter, sentir, toucher les produits comprendre et échanger. À l’entresol, “il était une fois la nutrition”, trois façons d’aborder la nourriture en trois expos : histoire de l’alimentation, alimentation et santé, les arts de la table ; un espace d’apprentissage et de démonstration est également prévu avec “un café de la Cité”. En rezde-chaussée, les visiteurs ne pourront éviter un restaurant “Le Comptoir” et une boutique. “Un projet aux antipodes d’un musée” rappelle Gérard Collomb, un lieu vivant pour mettre en scène les filières des métiers de bouche.


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© Willy Pannier.

Patrimoine

A TABLE, L’ÂME LYONNAISE…

LA CITÉ DU VIN DE BORDEAUX

La bouffe à Lyon, c’est du sérieux... De Rabelais au 16e siècle qui inspira Gargantua et Pantagruel aux “like-it” des sites spécialisés et réseaux sociaux gourmands, Lyon a sa réputation de “bien manger” qui lui colle à la peau. On ne compte plus ses spécialistes reconnus et parfois disparus, de Félix Benoit à André Mure, de Bernard Frangin à Pierre Grison ou de Jean-François Aber à Jean-François Mesplède, apparentés à des experts es-gastronomie ou du moins ses thuriféraires ! Et que dire de ses multiples Confréries gourmandes... Des Francs-Machons aux Boyaux Rouges, des Toques Blanches aux Compagnons du Beaujolais ou de l’Ordre de la Raie au Prix Gnafron (qu’il faudrait bien remettre en route...). On vibre évidemment avec nos écrivains célèbres quand ils se laissent aller... “On ne me fera pas courir après une viande rouge, mais pour une tête de veau vinaigrette, je traverse la place Bellecour à pied”, avait l’habitude de dire Frédéric Dard ! Et on ne peut qu’être d’accord avec le célèbre critique “La Reynière” qui portait aux nues “la cuisine simple, celle où les choses ont le goût de ce qu’elles sont où réside une partie de l’âme lyonnaise, souvent méconnue, toujours appréciée” selon les mots de Raymond Barre qui s’y connaissait en la matière.

C’est le “Guggenheim bordelais” ! Un nouveau phare touristique avec sa curieuse silhouette en forme de cep… une ossature en bois recouverte de verre et d’aluminium ; haut de 55 mètres l’édifice s’étale sur 13 500 m2 et 10 niveaux, il joue avec les reflets de la lumière comme le vin dans un flacon. C’est le plus grand site consacré à Bacchus, dans le monde. Il est inspiré du Guiness Storehouse de Dublin mais ses concepteurs sont allés voir aussi des sites français dont la thématique est corrélée à leurs territoires : Vulcania, le Mémorial de Caen et le Hameau du Vin de Romanèches-Thorins. ”La Cité du Vin” de Bordeaux a un point commun avec sa cousine lyonnaise dédiée à la gastronomie, proposer un lieu clairement relié à la spécialité de la ville. Avec des horizons bien au-delà des territoires des deux villes. Avec des bâtiments emblématiques, clairement identifiables et centraux. Une cathédrale à Bordeaux pour le vin, un Hôtel-Dieu à Lyon pour la bouffe ! Des spots de loisirs culturels faisant appel à la technologie (à Bordeaux on se déplace casque auditif sur les oreilles se déclenchant automatiquement au fil de la déambulation). “La Cité du Vin” propose un tour du monde des vignobles avec images diffusées à même le sol, une cave circulaire de 14 000 bouteilles, une table de terroir interactive s’animant sous nos doigts, un buffet des cinq sens pour appréhender lles clés de la dégustation, des “divans de Bacchus” et vénus pour comprendre le regard érotique des artistes du vin, en position allongée et un espace d’expo (les 88 clichés phare du chantier) ; un resto panoramique, un auditorium et un salon de lecture complètent les attractions ! Accès facturé 32 euros avec un verre de vin à déguster.

LYON GOURMAND EN CHIFFRES • 3 882 restaurants - 21 étoilés au Michelin. • Un 3 étoiles à Collonges (Bocuse). • 2 étoilés (La Mère Brazier et Neuvième Art). • 14 étoilés dans toute la métropole. • En fait la gastronomie et le 1er atout de Lyon devant son Patrimoine. (source CCI de Lyon Métropole)

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“THANK YOU MONSIEUR PAUL”

LES HALLES DE LA MARTINIÈRE

Face aux Halles Paul Bocuse, tout à côté de l’école Jean-Jaurès, 103 Cours Lafayette, une nouvelle fresque célèbre l’excellence de la gastronomie française. Une peinture monumentale de Paul Bocuse (d’après une photo de Stéphane de Bourgies) immortalise la figure emblématique du grand cuisinier de Collonges A la tombée de la nuit, on a le droit d’assister à un spectacle tous les soirs (jusqu’à 23 h) ; cette fresque met en lumière quelques moments clé de la vie du pape de la cuisine, désormais le français le plus connu dans le monde depuis le décès de Cousteau ! Ce mini show de 9 minutes baptisé “Thank you Monsieur Paul” a été initié par Gilbert Coudène, fondateur de Citécréation ; son atelier et les étudiants d’Ecoblcité ont travaillé – avec l’accord de Bocuse – sur un scènario qui mêle ses succès américains et japonais, son refuge auprès de l’étang de la Dombes au coucher du soleil ou sa flopée de brasseries cardinales. Avec un final composé d’un feu d’artifice de saveurs (avec des légumes…) et de cuisiniers s’agitant autour de lui. Cette fresque représente un investissement de 100 000 euros, en partie financé par EDF.

Le projet de réouverture de la Halle de la Martinière se précise. Les riverains ont rejeté l’arrivée d’une enseigne de la Grande Distribution et les élus ont ferraillé avec ardeur, écartant les candidats qui se présentaient. Enfin la Ville de Lyon et ETIC ont signé un bail emphytéotique (c’est la mise à disposition d’un bien immobilier public à un locataire privé sur une longue durée). Pour faire quoi ? ETIC, entreprise d’aménagement de Centres commerciaux, socialement responsables, associée avec Prairial (épicerie bio de Vaulx-en-Velin !) et “La Cuisine Itinérante” vont ouvrir fin 2017 un marché alimentaire de produits de saison, issus des circuits courts. On appréciera ce champ de bataille lexical ! On espère simplement un supermarché alimentaire de qualité. Les riverains attendent avec impatience la réouverture de ces Halles classées et construites en 1837 ; c’est le marché couvert le plus ancien de Lyon, bâti à l’époque dans ce qu’on appelait le quartier SaintVincent par l’architecte René Dardel (il avait également construit le Palais de la Bourse).

BOCUSE SUR TOUS LES FRONTS Encore une brasserie Bocuse dans l’agglomération Lyonnaise.La brasserie “Les Lumières” vient d’être inaugurée dans l’enceinte du Parc OL à Décines. Ouverte le midi, du lundi au vendredi et les soirs de match, elle proposera une carte comparable en prix à celle des autres établissements cardinaux du groupe de restauration. Jérôme Bocuse représentait le groupe lors de l’inauguration. 14

LE CHANTIER DE L’HÔTEL-DIEU Le gigantesque chantier de réhabilitation de l’ancien hospice civil en plein cœur de Lyon, débutera une nouvelle vie en 2017. Un ensemble de 50 000 m2, classé monument historique, comprenant plusieurs cours dont la plus ancienne date du 12e siècle. Le projet induit la création de 17 000 m2 de commerces, de 14 000 m2 de bureaux, d’un hôtel Intercontinental de 143chambres, avec un centre de Convention et les 3 600 m2 de la Cité Internationale de la Gastronomie. Une centaine d’enseignes sont demandeuses pour investir le site, notamment dans les secteurs de la mode, du design et de la gastronomie.

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Patrimoine


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Patrimoine

Galerie à ciel ouvert

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périodiquement rénové. On en est à la 4e version, il s’est végétalisé et certains détails ont même été modifiés tel le jeune homme en Vélo’V qui s’est substitué à un gamin de la rue, dans les bras de son papa et qui avait probablement grandi ! Les habitants de la Croix-Rousse sont subtilement intégrés dans le décor, notamment la marionnette de Guignol. Le réalisme de cette fresque est tel que certains passants affirment que la fenêtre n’était pas ouverte ce matin… et les enfants tentent parfois de grimper les escaliers !

“LA VIE DE LYON EN TROMPE-L’ŒIL” Bousculer la ville en l’habillant aux couleurs du rêve, surprendre le regard de ses habitants, les murs peints de Lyon scénarisent de nombreux quartiers de Lyon. Un collectif d’artistes “Cité création” a largement participé à ces œuvres d’art et a même inventé un nouveau métier, dont les réalisations colorient de nombreuses villes dans le monde entier. Angle quai Saint Vincent et rue de la Martinière, un immeuble jaune et sans caractère (apparent). Que font-ils ? Tous ces gens au balcon ? Le mur peint surprend tout le monde : riverains, badauds ou touristes se font piéger. Et ce n’est qu’au second regard, que l’on découvre que ce sont les 30 Lyonnais qui ont fait parler de Lyon, pendant 2 000 ans ! Diantre quel club… Les frères Lumière inventeurs du cinéma à Montplaisir, Jacquard qui a mis au point le métier à tisser, à cartes perforées, Antoine de Saint-Exupéry figure mythique de l’aviation. Au rez-de-chaussée, place aux personnages de la vie de tous les jours… Paul Bocuse et sa toque… Ou Bernard Lacombe, joueur culte de l’Olympique Lyonnais et toujours conseiller du président Aulas (et lui n’est pas sur la fresque ?). La vitrine expose les saucissons de Lyon (comme de bien entendu) et Bertrand Tavernier, caméra sur l’épaule, a investi le toit. “La Fresque des Lyonnais” est une façade peinte de 800 m2 et probablement le mur colorié, le plus célèbre de Lyon. “Le Mur des Canuts” constitue, à lui seul, le prétexte à visiter la Croix-Rousse. C’est notre préféré tant il participe à l’architecture de nos rêves… C’est l’une des œuvres monumentales de la Cité de la Création, un spot scénique et onirique d’exception. Réalisé en 1987, il est vivant donc

Des fresques, Lyon en compte bien d’autres : celle de la “Bibliothèque de la cité” à l’angle du quai de la Pêcherie et de la rue de la Platière, la “Façade contemporaine” de l’espace Diego Rivera (du 19 au 25, rue Georges Gouy - Lyon 7e), elle raconte l’histoire du Mexique mais n’est pas éclairée la nuit ! Ou plus exotique “la Fresque de Shanghaï” par Shi Qi Ren (23, boulevard des Etats-Unis / angle rue Villon - Lyon 8e). Autre lieu culte des murs peints à Lyon, le Musée urbain Tony Garnier, aux Etats Unis (les nôtres !) avec ses 25 fresques costumant le logement social. Une véritable galerie à ciel ouvert avec des œuvres réalisées par des artistes venus du Mexique, des Etats-Unis d’Amérique, d’Egypte, de Côte d’Ivoire et d’Inde. Surprise… Elles ne sont pas détériorées par des graffitis. “les murs sont vivants, les murs sont la peau de l’habitat”, rappelle Gilbert Coudène, l’animateur de la coopérative “Cité Création”. Plus de murs peints à Lyon que d’églises,150 réalisations environ… Il existe même un circuit des murs peints, très prisé des touristes. En plus des fresques déjà citées, on ne négligera pas la fresque Montluc (rue du Dauphiné) qui rend hommage à Jean Moulin sur un décor à la Van Gogh… Les fresques de la SARRA à Fourvière, 3 000 m2, l’une des plus grandes d’Europe ou celle des “Résistants”, le long de la ligne de tram (rue Jeanne Hachette). Les supporters de l’OL connaissent tous la fresque de Gerland (18, rue Pierre de Coubertin), réalisée pour le Mondial de 1998. Moins connues car plus excentrées, la fresque des TCL anime le 98 de l’avenue Lacassagne quant au 115, un peu plus loin, il constitue un véritable hommage à la recherche scientifique avec Claude Bernard, Rabelais, Louis Paufique, Léon Bérard et même Auguste Lumière qui n’a pas œuvré que pour le cinéma ! (voir aussi page 54). 15


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CAJ, “droit dans le mur”. © DR.

Patrimoine

COTOYER L’ART DANS NOS RUES

“LES PENTES” : TERRAIN DE JEU PRIVILÉGIÉ

Le rue est le bon endroit pour commencer à changer le monde ! Le street-art étant l’une des formes artistiques les plus démocratiques, il permet d’allier des concepts provocateurs et des réalisations émotionnelles parfois liées à la beauté. Une provocation excessive repousse le public mais une simple traduction de la beauté n’attirera pas non plus ! Il faut donc surprendre et séduire… Reste un vaste champ artistique pour proposer des œuvres dans l’espace public ou privé, un exercice légal ou illégal… Sa véritable originalité : nous donner l’occasion de côtoyer l’art dans notre vie quotidienne, sans avoir à visiter une expo dans une galerie ou dans un musée. Evidemment tout le monde ne peut s’appeler Bansky et créer son propre Parc d’attractions, ou Invader et propulser l’une de ses mosaïques dans l’espace ou Obey et suspendre un globe sous la Tour Eiffel pendant la COP 21.

Fresques, galeries, magasins spécialisés, lieux alaternatifs très vivants, la géographie urbaine des Pentes n’est pas figée et révèle de jolies surprises. Balade au pays du street-art avec ses bestiaires ,ses slogans et des ses idéaux. Contre toute attente, le plateau de la CroixRousse n’est ni un quartier à traboules, ni un quartier street-art ! Faut croire que les traboules et les graff poussent mal au soleil sur les sommets. Non, c’est sur ses pentes que cela se joue. Les affaires de couleurs collent bien aux pentes de la Croix-Rousse, véritable repaire de la polychromie. Le Vieux-Lyon est royaliste et florentin, la Croix-Rousse est industrielle et travailleuse. Partir à l’aventure et dénicher l’œuvre d’art, rencontrer ses artistes de rue, réunis désormais en communauté sur le net. Comme les artistes de BD, ils sont identifiables par leurs pseudos, conservant un anonymat souhaitable à l’heure où les services de la municipalité effacent le jour ce que recréent la nuit les graffeurs. Une géographie urbaine pentue qui a ses galeries d’art contemporain, ses cafés alternatifs et ses points de repère telle l’église Saint-Polycarpe et sa sculpture sauvage “droit dans le mur” de CAJ. Il faut donc des mollets du club Alpin pour escarper ce lacis de rues de la face Sud-Est de la colline qui travaille ! On remarquera “Eighty One”, le rdv des graffeurs qui y achètent leurs bombes de peinture et des accessoires pour le tag, également magasin de steetwear, la meilleure “bomb shop” de Lyon paraît-il. En face la galerie Space Junk propose des expos. Et les dessins sur les murs, au bonheur de la balade…

La Taverne Gutenberg A l’angle de la rue Gutenberg et de la rue de l’Epée, Lyon 3e, il vous faut découvrir un incroyable spot installé dans un immeuble qui était promis à la démolition mais a trouvé finalement sa vocation, en hébergeant des expos collectives, du street-art indoor … et un café-galerie au rez de chaussée On y découvre des expos collectives tenues dans cette résidence artistique éphémère. • Lieu : 6, rue de l’Epée - Lyon 3e. • Téléphone : 06 65 16 47 20. 16


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Patrimoine Farge (7e arrondissement) avec d’étranges chats sauvages, une fresque ludique de 13 m.

LYON FIÈRE DE SON STREET-ART ! De père basque et de mère grecque, CAJ alias Cajoleur passe pour le plus cultivé des artistes du street-art de Lyon ! Bâtiment, photo, journalisme… un parcours cahotant pour un adepte des rues de la ville, en voie de les investir avec ses “Droit dans le mur”. “J’ai eu l’idée en accrochant mon pantalon que je venais de retirer” ! Il ne rêve ni de faire de la money, ni du buzz ; il a zéro followers, gère à son détriment les mégots urbains. Comme les animaux du square (celui de la rue de la Roquette), chèvres, chats encore ou oiseaux, comme un serpent aztèque d’Ori, les pièces du puzzle de Bea ou les vinyles si poétiques de Keta. Notre CAJ admire, entre tous les graffeurs, Big Ben dont “Le funambule” redonne un sens à la verticalité des Pentes de la Croix-Rousse. Vertige compris ! Tout un programme ! Avec ses rites, ses blogs et sa carte de Lyon. Presqu’un Monopoly bestiaire avec ses animaux, chefs de quartier... Le chat de Ganacha miaule rue Vauzelle, 3DSkall revendique son auteur Will Coles, rue des Capucins, Grafftout Frais… rue Louis Thevenet doit la vie à Sponer Roots mais aussi les méduses de la Croix-Rousse, rue Duviard… Keep Out par Aton Ludik crèche entre l‘Esplanade de la Grande Côte et la rue des Pierres Plantées. Encore Will Coles avec ses chérubins dotés de “masques à jazz”, rue des Fantasques mais aussi de nouveaux pochoirs inconnus au “Skate Park Foch” (un quartier plus riche du Monopoly, on a du passer par la case “Chance” !). Le Collectif d’artistes Birdy Kids a décoré la façade du n°37, boulevard Yves

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C J, d o t da s e u ©

Des dingues à Myrelingues Le Street-Art à Lyon serait-il la face cachée de nos murs peints ? Il nait de la rencontre d’artistes avec leur ville et ses quartiers, de gentils dingues de graph’s et de Myrelingues ! Ephémères par essence, ils sont soumis aux aléas des politiques urbaines et au bon vouloir des proprios. Peut-être peut-on même déceler les influences métissées des étudiants en Beaux-Arts, des soyeux et des canuts plus contestataires voire des ouvriers typo. Aujourd’hui le Street-Art prend racine sur les briques d’un mur, les pavés d’une place, le bitume des berges. Un exercice qui relooke les spots urbains, scotche les rétines et interpelle les passants. En général dans les 1er et 4e arrondissements, parfois le 9e, les usines désaffectées. Pas toujours signées les créations… avec des pseudos en un mot comme les dessinateurs de Charlie. On ne sait qui en détient les droits de propriété ? Le propriétaire des lieux… l’artiste qui les a créées ou le public qui les contemple. Un terrain de jeux qui parfois s’institutionnalise et descend dans le Métro : Sean Hart, artiste graffeur avait été choisi par le SYTRAL pour exposer dans les stations. Mais les expos redeviennent très aériennes avec “le Funambule” de Big Ben, l’artiste dont on parle, posé au bord du parc Sutter (limite Pentes / Plateau). Un “Funambule” qui trouve un équilibre improbable sur le rebord d’une fenêtre ou s’approprie la verticalité du bâtiment qui lui sert de toile de fond. À Villeurbanne, on déniche quelques fresques et graffs. Notamment la fresque signée M. Chat et Birdy Kids située 27 rue des Charmettes. (photo ci-dessous).

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DU STREET-ART AU MURS PEINTS

UN MUR DE 380 M2 EN PLEINE SANTÉ !

Né dans les années 60, avec New York comme terrain de jeu aérosol (Taki 183, Tracy 168 sont ses icônes de l’époque), la démarche artistique évolue des graffitis territoriaux en art public contemporain. Qui ne connaît les artistes issus de ce genre : Keith Haring (exposé il y a quelques années au MAC de Lyon), Jean-Michel Basquiat ou Kenny Scharf. En France Daniel Buren – qui n’est pas célèbre que Place des Terreaux – utilisa la rue comme champ d’action politique. Autre personnage fameux du Street-Art, Bansky n’a jamais décliné son identité même si l’artiste anglais est aujourd’hui victime des techniques du profilage, appliquées à ses 140 œuvres disséminées à Londres et Bristol, qui auraient permis de l’avoir identifié… Aujourd’hui colorés, phosphorescents, à effet 3D, les graffitis participent à une forme d’art qui pourrait bien être apprivoisée.

L’Institut Régional de Formation sanitaire et social est installé dans un immeuble au 115 avenue Lacassagne (Lyon 3e), acquis par la Croix-Rouge. Sur le mur de cet édifice, une fresque monumentale baptisée “Lyon, La Santé, La Vie” rappelle que Lyon revendique la place d’important pôle européen de la santé. Avec des industriels pharmaceutiques à Gerland, des hopitaux psychiatriques (Le Vinatier), neurologiques et cardiologiques, des labos, des écoles et des Instituts de recherche. Cette fresque, réalisée dès 1993 par Cité Création rend un hommage appuyé aux hommes qui ont fait l’histoire de la médecine à Lyon. Elle a été depuis rénovée, enrichie et féminisée. Cette fresque de 380 m2 célèbre personnages illustres mais aussi bénévoles, volontaires, étudiants et salariés de la Croix Rouge, engagés au quotidien dans l’action sociale, l’urgence et le secourisme. Avec Henry Dunant, son fondateur et Sabin Zlatin fondatrice de la colonie d’Izieu en mai 1943 et infirmière de la Croix Rouge. Si curieusement le professeur André Lacassagne est absent, on peut reconnaître Claude Bernard, François Rabelais ou Marcel Mérieux. Présents aussi dans ce panorama de la santé : Victor Grignard (Prix Nobel de Chimie, Louis Paufique (le chirurgien miracle des yeux), Gabriel Pravaz (l’inventeur de la seringue) ou Auguste Lumière qui inventa bien d’autres procédés que le cinéma… Et s’il avait connu le Street-Art !

Les Toiles ou la Toile… Thewallgalerie.fr est une galerie en ligne qui veut révolutionner le Street-art ! Une galerie urbaine, éphémère (donc qui n’a rien à faire d’être sur des toiles ?), dotée de nouveaux supports “prêts à graffer”, le processus consistant à insérer un morceau de mur dans un cadre, d’où le mot galerie… Au delà du virtuel… sur la toile “Print Them All” propose aux amateurs, chaque mois, d’acquérir de superbes lithographies signées, numérotées et éditées en séries limitées sur un papier de qualité supérieure, le tout à des tarifs accessibles. Street business ? 18

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Patrimoine


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Patrimoine POLITIQUE, LUDIQUE ET POÉTIQUE

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Un pochoir de l’artiste Goin représentant une Marianne frappée par deux policiers avait déclenché une polémique en juin dernier, lors du Festival grenoblois de Street Art. L’affaire est devenue polémique puisque simultanée au sinistre assassinat de deux policiers en banlieue parisienne. Le Street Art conserve en effet ce petit goût de contestation politique. Mais l’art urbain, cousin du graffiti vise de plus en plus à rendre la ville plus ludique, plus poétique et même plus propre. Cette réappropriation du domaine public par l’art a d’ailleurs été récupérée par les Collectivités Locales : Festivals subventionnés, décoration de stations de métro, commandes publiques de fresques. Le street-art deviendrait-il un art officiel ?

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Consensuel

DE NEW YORK À MIAMI ET GRENOBLE Né dans les années 60, avec New York comme terrain de jeu aérosol (Taki 183, Tracy 168 sont ses icônes de l’époque), la démarche artistique évolue des graffitis territoriaux en art public contemporain. Qui ne connaît les artistes issus de ce genre : Keith Haring (exposé il y a quelques années au MAC de Lyon), Jean-Michel Basquiat ou Kenny Scharf. En France Daniel Buren – qui n’est pas célèbre que Place des Terreaux – utilisa la rue comme champ d’action politique. Autre personnage fameux du Street-Art, Bansky n’a jamais décliné son identité même si l’artiste anglais est aujourd’hui victime des techniques du profilage, appliquées à ses 140 œuvres disséminées à Londres et Bristol, qui auraient permis de l’avoir identifié… Aujourd’hui colorés, phosphorescents, à effet 3D, les graffitis participent à une forme d’art qui pourrait bien être apprivoisée. À Miami La dernière fresque de Shepard Fairey, illustrateur et activiste rendu célèbre par l’affiche “Hope” qu’i créa pour Obama en 2002. On y voit un Dalaï-Lama dominé par un patchwork graphique, rouge, jaune et blanc sur tout le mur peint en face de la grille métallique qui marque l’entrée de Wynwood Facade, un quartier de Miami. Un imaginaire grand format de créatif !

A Paris JR a fait disparaître la pyramide du Louvre grâce à un astucieux collage en forme d’illusion optique et dans le 13e arrondissement, la Mairie s’est associée avec une galerie pouir créer 20 fresques, jouant sur le spectacle constitué par la création des artistes, sur le domaine public. Un compromis qui a ses limites : celles du consensuel “C’est facile de choquer, plus difficile de rassembler” résume C215 (Christian Guery). On peut se poser encore plus de questions avec l’affiche de campagne d’Obama, une fresque imaginée par Obey, alias Shepard Faircy. Le street art reste encore portreur de symboles politiques forts tel ce chaton de Bansky peint à Gaza !

“URBAN ART JUNGLE” Le collectif “Superposition” est une association créée par 5 mordus d’art urbain, voulant “sublimer l’espace public et privé par le street-art”; une équipe réunie pour répondre à un appel d’offre de la DRAC et qui a décidé de poursuivre l’aventure ; Ils viennent d’organiser le mois dernier l’“Urban Art Jungle” dans un entrepôt du 7e arrondissement, rassemblant photos, collages, illustrations et stands de créateurs. Ils se sont illustrés également le 1er mai en créant – avec l’accord des propriétaires – des œuvres sur six portes de garage de la rue Longue. Une initiative qui pourrait être réactualisée sur les escaliers, murs ou rideaux de fer. Leur objectif : valoriser les espaces souvent oubliés et promouvoir les artistes émergents. 19


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FIRMINY TIRE LE GROS LOT ! Véritable patrimoine vivant au cœur du quartier du Firminy vert, cet ensemble constitue l’une des œuvres majeures que bâtit Le Corbusier en France et à travers le monde. Il devrait devenir l’un des sites touristiques importants de la région, grâce à sa récente inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. C’est la Cité de Le Corbusier la moins connue bien que la plus vaste au monde, après celle de Chandigarh en Inde. Ce “Centre de récréation du corps et de l’esprit “comprend une unité d’habitation (3 étaient prévues à l’origine), une maison de la culture, un stade olympique et une église. A 12 km de Saint-Etienne, la ville de Firminy était tout sauf “moderniste “ au début des années 50 quand Eugène Claudius-Petit – le Maire de l’époque et ex-Ministre de la reconstruction – appela Le Corbusier, le pape de l’architecture de ce XXe siècle ! Aujourd’hui la notoriété du lieu devrait s’envoler. C’est acté ! Après deux rejets, le site est désormais inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. “C’est une reconnaissance exceptionnelle, un moment historique pour nos territoires. Ce classement est une chance exceptionnelle pour Firminy, SaintEtienne Métropole et le département de la Loire, nous devenons le 3e site classé au Patrimoine en Rhône-Alpes !” déclare Marc Petit, maire de Firminy. Tous les sites français classés ont vu leur fréquentation augmenter de 30%. Et cela donne une nouvelle image très moderne et attractive, en rupture avec la vieille cité industrielle. Patrimoine vivant de l’ensemble de l’œuvre de Le Corbusier, passionnant parcours au cœur de l’architecture du XXe siècle, la Cité verte de Firminy jubile. Objectif avoué : passer de 25 000 visiteurs annuels au 20

double d’ici fin 2017 sachant qu’“un potentiel de 80 000 visiteurs annuels est jouable” d’après Gaël Perdriau, président de Saint-Etienne Métropole.

Constellation d’Orion… L’année 2015 fût marquée par la date anniversaire de la disparition de l’architecte. L’unité d’habitation participait à un plan initial de 3 unités ; il ne sera jamais totalement achevé. Commencé en 1965, le bâtiment est achevé par André Wogenstcky. Il correspond au concept des “cité jardin veritcale” et de la “Chartreuse moderne”. On y retrouve les grands points d’architecture moderne de Le Corbusier : pilotis, avec ses fenêtres à bandeau façade libre, plan libre, bise-soleil et toit-terrasse. Ses remarquables “rues colorées” desservent les duplex traversants. Mais c’est l’église qui nous a semblé la plus intéressante avec son cône tronqué fait de béton brut. La base abrite un centre d’art, la lumière du jour transperce et inonde la nef grâce à des “meurtrières” et des puits. Ce clou de la visite ne fût inauguré qu’en 2006 car les travaux reprirent tardivement. Une constellation d’Orion est gravée derrière l’autel. Quant à la maison de la culture, elle se distingue par sa façade inclinée et son look ondulatoire, résultat d’une combinaison de damiers de verre et de béton, sa toiture incurvée est le fruit d’une technique innovante : poser les dalles de béton sur des câbles tendus entre deux façades ; des activités culturelles y sont programmées, entre l’auditorium une bibliothèque et une salle d’art plastique. Le stade n’a d’olympique que le nom… seul site sportif de l’architecte en France, il épouse la forme en cuvette de la carrière où il fût construit. La piscine a été aussi réalisée après la mort du maître (entre 1966 et 1969). On ressort de cette visite d’une cité méconnue avec une meilleure perception de ce que peut être une utopie !

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Architecture


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Architecture

LE CORBUSIER, CHAMPION DU MONDE ! Charles-Edouard Jeanneret-Gris alias Le Corbusier voit son œuvre enfin promue par l’UNESCO (le 17 juillet 2016). Une partie de ses réalisations soit 17 sites, répartis sur 7 pays, participent à la définition d’un nouveau langage architectural en rupture avec le passé. En une formule, l’œuvre de Le Corbusier témoigne du “génie créateur humain”. Parmi les 17 réalisations primées, le monument de la main ouverte, dessiné par l’architecte dans le complexe urbanistique de Chandigarh en Inde. Et bien sûr la Maison de la Culture de Firminy et le Couvent de la Tourette dans notre région (boom des visiteurs en vue), ainsi que “La Cité Radieuse” de Marseille (la cité des fadas plaisantaient parfois les marseillais !) et la cité Frugès en Gironde, près de Pessac.

La ville radieuse Le Corbusier est convaincu d’avoir inventé la ville radieuse ! Un rêve qui le nourrit, un onirisme qu’il porte pour apporter la perfection des grands édifices par le machinisme et la standardisation. En fait Le Corbusier exècre ce qu’il nomme “la ville archaique” : “l’architecture cette garce qui s’est laissée tomber comme une femme publique a besoin de rudes hommes pour se relever”, ajoute-il même ! Son œuvre est incontestable et riche. Subsistent quelques ombres au tableau dues à ses propositions (à défaut d’allégeance), au régime de Vichy. De là à parler de fascisme et d ‘antisémitisme… Prochaine candidature francaise au label de l’UNESCO, avec un dossier étoffé : la chaîne des Puys et la faille de la Limagne (Puy-de-Dôme), un dossier à représenter après un 1er échec en 2014. Pour espérer un 42e label français de l’UNESCO.

LE COUVENT DE LA TOURETTE A Eveux, près de l’Arbresle, ce couvent de Dominicains est le moins connu des réalisations de Le Corbusier, le grand architecte s’était inspiré de l’Abbaye cistercienne de Thor qu’il avait visitée en détail, lors d’un séjour dans le Var. “Pour la signification de la beauté d’un couvent à naître”, on propose en 1952 à Le Corbusier de construire le nouveau couvent des Dominicains de la Province de Lyon, destiné à recevoir une centaine de religieux. En 1959, les frères occupent les lieux et s’ils ne sont plus qu’une dizaine aiuourd’hui, le couvent de la Tourette est désormais largement ouvert à tous ceux qui veulent réfléchir, prier, échanger. Le couvent a été classé Monument Historique en 1979 et fait partie des 17 œuvres promues au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le couvent comporte une église, une salle de chapitre, des salles de cours, une bibliothèque, un réfectoire, des parloirs et une centaine de cellules. Il se compose de cinq niveaux. Le couvent est posé sur un terrain fortement incliné et prend son assiette sur la ligne d’horizon. L’ensemble est en béton armé, pour une part brut de décoffrage pour une part enduit en ciment projeté blanc rustique. Le site appartient au réseau “Utopies réalisées, un autre regard sur l’architecture du 20e siècle” qui regroupe cinq sites de la Loire et du Rhône. Des expositions très pointues sont organisées telle celle d ‘Anish Kapoor en 2015. En ce moment Aromir Novotny et Friederike Von Rauch exposent au couvent de la Tourette ; “Formes de Silence“ est un parcours sensible, un itinéraire mettant en scène de subtiles variations de lumière, à la découverte de formes invitant au silence. 21


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Patrimoine

LA SAÔNE DEVIENT MUSÉE À CIEL OUVERT Conjuguer le plaisir d’une balade au grand air et le goût du patrimoine ! C’est le “River Movie” caractérisant la promenade “Rives de Saône”, un itinéraire tant pour les pieds que pour les yeux, jalonné de 23 œuvres d’art de 13 artistes. On peut ainsi longer au plus près la Saône sans interruption de l’Ile Barbe à Ainay, pour découvrir des œuvres réalisées “in situ”. Une déambulation poétique avec des séquences à forte identité. Nouvelle étape de cet aménagement : les “Terrasses” de Presqu’Ile dont les travaux sont prévus jusqu’en 2021. 15 kilomètres de promenade continue, 8 sites, 1 directeur artistique, 13 artistes, 23 œuvres, 7 équipes de concepteurs, le “Projet Rives de Saône” s’inscrit dans la démarche de reconquête des fleuves amorcée par le Grand Lyon en 2002. L’art en est une composante forte “Mais ce ne sont pas des œuvres qu’on plaque sur des lieux déjà fabriqués”, rappelle Gérard Collomb. L’art est en effet intégré dans le projet dès sa conception et l’ensemble est placé sous les auspices d’une direction artistique globale, confiée à Jérôme Sans. Puis chaque équipe a la responsabilité d’un tronçon, intègre les artistes, en plus de la maîtrise d’œuvre et des paysagistes. C’est Tadashi Kawamata qui a 22

concocté “un parcours“ tout au long de la Saône”, sorte de fil rouge ; l’artiste est un adepte des installations en bois brut voire en carton ou en papier journal ; à mi-chemin entre les performances et les architectures éphémères, il change la perception d’un paysage urbain ou naturel. On découvrira plusieurs œuvres sur la Saône, devenue une sorte de musée à ciel ouvert : une double rampe géante permettant l’accès à la rive, en contrebas du parking Saint-Antoine, les platesformes en quinconce au port Neuville, une cabane inaccessible et suspendue à Rochetaillée, une terrasse “OVNI flottant” à Caluire, une tour belvédère à deux niveaux avec perles multicolores. Il sera donc possible de vivre à Lyon “un dimanche au bord de l’eau” face à un paysage changeant de perspective. En vrac et en images : de très chics bancs publics aux lattes noires entortillées que Pablo Reinoso a installés sur le bas port du quai Gillet. Une statue de 2,70 m d’un homme portant son ombre, installée sur la nouvelle esplanade reliant la passerelle… à l’ancien Palais de Justice restauré, imaginée par le danois Michael Elengreen et le norvégien Ingar Dragset.

“Jeu de la vie” Une grande partie de la promenade le long de la rive gauche de la Saône a été ouverte en septembre 2013. Soit une quinzaine de kilomètres, de Rochetaillée à la Confluence, en passant par Fontaines, Caluire, les 4e, 1er et 2e arrondissement. Aujourd’hui le tronçon du Bas-Port Gillet soit 400 m est ouvert et permet une continuité de la séquence, stoppée un temps par les travaux du pont Schuman. On peut désormais se promener sans interruption, de l’Île Barbe jusqu’à Ainay. C’est un segment très “espace à vivre” avec des bancs et des tables propices à la convivialité, avec en plus de grandes parties herbées. Comme les autres séquences des Rives de Saône, la promenade du basport Gillet accueille une œuvre d’art, en fait un “Jeu de la vie” conçu par Meschac Gaba. Soit un parcours d’une dizaine de marelles, progressivement installées au printemps. L’artiste béninois propose une expérience physique et intellectuelle du jeu dans le jeu, inédite dans sa forme et sa relation au site et aux aménagements. Quant à l’ancienne écluse de Caluire, elle est parée de perles géantes en verre coloré de Murano (imaginé par le stéphanois Jean-Michel Othoniel). Suivent des escaliers “menant nulle part” façon


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Patrimoine Magritte à Rochetaillée. Entre l’Île Barbe et Vaise, en contrebas du quai, l’artiste camerounais Pascale Martine Tayou (vue à la BAC 2005) propose 150 masques de toutes tailles dont le plus grand fait 2 mètres de haut.

Un “river movie” Il s'agit là de l'une des singularités de cette “commande”, comme le souligne Jérôme Sans, directeur artistique de l'ensemble du projet : “Le plus souvent, lorsqu'il s'agit d'aménagement, l'art est convoqué en dernier lieu, soit pour résoudre des problèmes laissés en suspens pendant les travaux, soit pour calfeutrer des misères de l'espace public.

“Les Terrasses de la Presqu’île” Objectif avoué par la municipalité : transporter la nature jusqu’en centre ville ; cet aménagement du cœur de Lyon passe par la création du nouveau parking Saint-Antoine et la destruction de l’ancien pour libérer le bas-port. Les créateurs de cet ambitieux projet urbain annoncent vouloir “recréer une perspective Pont du Change – Saint-Nizier, depuis le Vieux Lyon et Fourvière”. On pourra ainsi redécouvrir la place d’ Albon et la place Saint-Nizier. Le quai Saint-Antoine aura une piste cyclable et toujours son marché… Le bas-port, occupé par les voitures en stationnement, deviendra un parc fluvial de 8 500 m2 doté d’un espace-jeux pour les enfants et d’un square mais sera fermé la nuit pour éviter les nuisances sonores. La construction abritant le… sera déplacée et une promenade piétonne au plus près de l’eau s’intégrera dans ce grand programme d’art public. On pourra poursuivre jusqu’à la Confluence, en empruntant la promenade du défilé et la promenade du quai Rambaud.

A Fontaines… Sur la promenade de Fontaines, carte blanche a été donnée à l’artiste “Le Gentil Garçon”, avec l’œuvre “Souvenir du monde inversé “, un arbre qui porte sur ses branches des poissons girouettes issus de la dernière crue qui bougent au gré du vent. Pus loin “La Théorie des nœuds” met en scène une série de nœuds accrochés aux anneaux d’amarrage, tour à tour inspirés de l’univers fluvial, de la culture chinoise, de la tradition inca ou du folklore celte,racontent leurs histoires cachées dans leurs entrelacs. “Les Cercles logiques” sont une œuvre constituée de souches en fonte

d’aluminium ponctuant la promenade et formant un mystérieux jeu de piste : système solaire, empreinte digitale, labyrinthe médiéval… “La Sucrerie” est une singulière réplique du paysage industriel situé sur l’autre rive, les cheminées à échelle réduite exhalent des fumées aux courbes ondoyantes, nourrissant la rêverie des promeneurs.

“Chemin nature” La promenade du chemin nature à Caluire se transforme en véritable galerie végétale. Les Lucioles aquatiques d’Erik Samakh accumulent l’énergie solaire du jour et la restitue grâce à 150 diodes scintillantes. “La Terrasse” est une avancée sur l’eau, à ;la fois place, promontoire, et lieu de rencontre, imaginée par Tadashi Kawamata. Au plus prés de l’eau, trois blocs de pierre pivotent étrangement, au gré du courant et des crues,. L’œuvre “Les Girouettes à crues” d’Eric Samakh s’animent au rythme de la rivière et invitent le promeneur à s’émerveiller, jouer et imaginer.

UNE MAISON DE PROJET : “RIVES DE SAÔNE” Le controversé et disgracieux pavillon “Rives de Saône” a rempli sa fonction en accueillant plus de 80 000 visiteurs. Depuis juin 2012 où il fut inauguré en grande pompe, les riverains du quai Saint-Antoine et même les lyonnais se sont habitués à ce bâtiment,conçu par l’architecte et artiste Didier Fuza et Aurélie Le Bruchec, architecte du Grand Lyon ; parmi toutes les Maisons de projet, elle est celle qui a le mieux fonctionné mais a quand même coûté 800 000 euros (dont 200 000 pris en charge par le mécénat). C’est un lieu d’information et de médiation. Situé à l’angle du quai et du pont Maréchal Juin, ce pavillon devrait être déplacé fin 2018 et réinstallé dans un autre lieu pour l’instant inconnu. En effet les travaux de démolition de l’actuel parking SaintAntoine et le réaménagement du quai (à découvrir justement dans cet édifice les mercredi, samedi et dimanche, jusqu’au 30 septembre) exigent ce déplacement ! A l’intérieur du pavillon, l’ensemble du projet de restructuration des 50 km “Rives de Saône” est détaillé et c’est plutôt bien fait ! Un week-end par mois, le staff vous propose des balades commentées – et c’est très intéressant – sur les différentes séquences, des visites gratuites et limitées à 20 personnes avec préinscription par mail : rivesdesaone@grandlyon.com 23


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Patrimoine

FOURVIÈRE SORT DE SON SILENCE ! Une table d’orientation en forme de sculpture évolutive, une expo permanente au musée d’art religieux, une grande messe “Archeo Terra” au musée Gallo-Romain et un projet de développement touristique révolutionnaire, la colline qui prie a désormais “son actualité “ et n’a jamais autant fait parler d’elle. Côté nourritures terrestres, “le restaurant de Fouvière” sert encore un menu du pélerin !

la position et la forme des bâtiments. Cette réalisation en bronze vient d’accueillir 2 nouveaux édifices, la Tour Incity et le pont Raymond Barre. La dimension sociétale de cette œuvre n’échappe à personne. Evolutive, signalétique, en français et en anglais et même en braille ! Un QR renvoie sur un site spécifique. Le grand artisan de cette œuvre est le génial artiste Dan Ohlmann (c’est aussi l’animateur du Musée Miniature et cinéma), miniaturiste de renom ; il fabrique ces pièces en résine qui sont ensuite emboîtées dans le bronze.

“Regard sur la Ville”

Tourisme

L’Esplanade de Fourvière est l’espace public le plus visité de Lyon. Environ 2 millions de visiteurs prennent de la hauteur pour mieux appréhender les contours de la ville. D’où l’intérêt de cette table d’orientation en forme de sculpture, 1,70 m x 1,70 m, représentant la ville en relief. Soit 24 bâtiments emblématiques et 70 lieux reconnaissables. C’est une œuvre évolutive qui intégre de nouvelles constructions, au fil du temps tel le Musée des Confluences. L’évolution de cette sculpture est supportée par l’Association des “Amis de Regard sur la ville” fédérant le Rotary, la Ville de Lyon, les associations d’aveugles, les partenaires APICIS, ALPTIS et Caisse d’Epargne. Cette sculpture a notamment permis aux non voyants d’imaginer

La religion cède la pas progressivement au tourisme de masse à Fourvière. Même si on tombe sur un os ou sur une nécropole en creusant, de gros travaux d’aménagement démarrent en ce début d’automne. Les pèlerins vont laisser la place aux touristes. La colline qui prie va dormir… de moins en moins, au risque de perdre son âme ! Le site le plus visité de Lyon s’ouvre au bling-bling. Le denier du culte ne suffira, évidemment pas à financer les travaux programmés, courant septembre 2016. Aujourd’hui près de 2 millions de visiteurs se bousculent sur une colline dont la dimension spirituelle reste forte. Pour combien de temps ? Le Carmel, un cénacle, les salésiens, la Maison Provinciale de Jésus Marie cohabitent maintenant

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avec des hôtels, des boutiques et un restaurant. Mais le site se prépare surtout à une transformation complète. Objectif : conserver les touristes, une journée entière ! Comme dans les parcs de loisirs. Avec une promenade qui fera le tour de la Basilique, un resto gastronomique dans la Maison des chapelains désaffectée, la rénovation de l’abri des pèlerins, de la Maison carrée où se trouve le Musée d’art religieux, qui se verra dotée d’une salle de séminaires. La Fondation de Fourvière qui gère les travaux, de 16 millions veut doubler le nombre de visiteurs. Rajoutez-y le Fourvière Hôtel (4 étoiles) aménagé dans le couvent de la Visitation, la modernisation de l’ECAM sur les pentes, avec bientôt un nouveau campus, les constructions de l’Antiquaille avec de l’immobilier de luxe Vinci, un musée du christianisme dans l’ancien couvent des Visitandines.

Musée Gallo-Romain Il fête ses 40 ans cette année 2016 ! Jusqu’au 8 janvier 2017, le musée présente “Archeo Terra”, une grande exposition autour de la terre… loin d’être un matériau pauvre, elle est le moyen de construire, depuis plus de 10 000 ans ! Pour ériger des maisons, des palais ou des temples, étonnant souvent par leur caractère monumental. L’exposition met en valeur des sites archéologiques en terre, les plus remarquables qui sont conservés dans le monde, dont beaucoup sont inscrits au Patrimoine de l’Humanité. Une animation pour devenir un spécialiste de l’architecture en terre est notamment proposée ainsi que des cycles de conférences au Musée.

Musée d’art religieux C’est à côté de la basilique que se situe le musée d’art religieux. On peut y admirer toute l’année le Trésor de la basilique, composé d’un certain nombre d’objets d’orfèvrerie typiques des XIXe (à l’époque de la construction du monument) et XXe siècles, notamment de l’orfèvre lyonnais Armand-Calliat. On peut aussi y découvrir de nombreuses pièces de textiles liturgiques, d’ex-voto ou de statues. A ce trésor “permanent” s’ajoute une politique active d’expositions temporaires, visant à montrer aux visiteurs un patrimoine chrétien multinational. Jusqu’au 15 janvier 2017, “Albert Gleizes et ses disciples, du cubisme à la contemplation” est une expo correspondant à sa démarche de recherche spirituelle, après sa conversion au catholicisme.

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Patrimoine

NOURRITURES TERRESTRES ! C’est incontestablement la terrasse dotée de la plus belle vue ! Lyon plein les yeux, panorama époustouflant, un point d’observation sur la ville, ni trop haut, ni trop bas… Frontal, un coup de Lyon dans les yeux quoi ! Mieux que depuis la terrasse Saint-Michel de la Basilique ou que les autres : “Terrasses de Lyon” de la Villa Florentine ou “Terrasses de l’Antiquaille” (Têtedoie”). On a envie de tutoyer Lyon, presque familière en bas mais pas si grande… Une vue de la ville Lumière que Melville avait filmée dans “L’Armée des Ombres”. Vous déjeunerez ou dînerez donc avec cette belle invitée panoramique. Au “Restaurant de Fourvière”, on croise peu de pélerins (ils ont toujours leur menu), plutôt des paroissiens gourmands, pas du tout pénitents. Car on se régale avec la cuisine du chef Didier Bardot, un ancien de “La Tassée” (deux des restaurants du groupe Borgeot). Il célèbre ainsi la quenelle, l’andouillette moutarde, le carré d’agneau rôti au thym, la dorade ou le râble de lapin. On communie au chocolat (mi-cuit fondant avec un sorbet framboise). On confesse notre petit faible pour un moulé de salade de bœuf, sauce tartare et suprême d’orange. Et avec un peu de chance, votre repas sera scandé par le son du grand carillon et ses 23 cloches. Ouvert tljrs, midi et soir. Plat du jour : 11 €. Menu du pélerin : 17 € (midi). Menu : 10 € (enfant), 28 € - 38 € - 46 €. 9, place de Fourvière - Lyon 5e. Tél. 04 78 25 21 15. www.restaurant-fourviere.fr 25


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Spectacle des Confluences, “Corps Rebelles” démontrant comment la danse a vécu depuis 1913 avec son lot de révolutions mais aussi de bouleversements. Corps emblématique annoncé celui du grand Nijinski. Différentes versions filmées du “Sacre du Printemps “ seront projetées également.

BIENNALE DE LA DANSE : LE CORPS EN VEDETTE ! Parce que qu’elle donne le coup d’envoi de la saison, qu’elle a su ouvrir sa programmation et proposer des spectacles dans de nombreuses salles de la Région, la 17e Biennale de la danse (du 14 au 30 septembre) reste un rende-vous majeur. Cette édition célèbre le danseur roi et consacre la beauté de la diversité avec 37 spectacles dont 23 créations et 12 coproductions. En dépit d’un budget en “chute libre” qui met à poil la biennale, tel son ambassadeur publicitaire courant vers des bottes de paille, sur son affiche générique ! C’est le corps qui sera en vedette. Concentré des principaux aspects de cette grande Fête de la danse. Son territoire s’agrandit et intègre 16 nouvelles communes de la Métropole et va même conquérir l’Espagne puisque la Biennale a représenté Lyon à San Sebastian pour sa fiesta de juillet avec Denis Plassard, Yoann Bourgeois et le groupe acrobatique de Tanger. Autre incursion dans les “territoires” : pendant presqu’un an des groupes de passionnés de la danse ont répété dans les gymnases de nos banlieues pour un rendez-vous qu’ils ne voudraient manquer pour rien au monde, le Défilé du dimanche 18 septembre. Plus de 4 500 artistes d’un jour danseront “Ensemble” – c’est le thème 2016 – dans le stade de Gerland, une enceinte sous haute surveillance. Quelques chars ont du être modifiés pour pouvoir passer les portails et accéder au stade de Gerland ! Du hip-hop défilant à la scène, à retrouver en confrontation avec la danse contemporaine et néoclassique. Avec les Pockemon Crew, le ballet Preljocaj, The Saxonz et d’anciens danseurs de William Forsythe. Evénement la Biennale débute en même temps qu’une grande expo au Musée 26

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Notre sélection… Le corps est la vraie vedette de cette Biennale, peut-être parce que les mises en scènes grandiloquentes ne rentrent plus dans le budget… Olivier Dubois et ses 24 danseurs proposeront “Auguri”, véritable course sur scène et quête du bonheur. Autre exploit sportif au vélodrome du parc de la Tête d’Or, le belge Jan Fabre accomplit une perf’ sur un vélo, seul ! Une nouvelle création “Mahler Projekt” d’Alain Platel permet à une dizaine de danseurs d’exécuter des variations… juste avant la 1re guerre mondiale. Quant à Catherine Gaudet, elle a mis au point un spectacle animé par la force du désir sexuel de 4 danseurs (sur scène !). A mettre également dans vos favoris : une variation de la mythique “Messe pour le temps présent” de Maurice Béjart par Hervé Robbe, sur la musique de Pierre Henry qu’il n’a pas hésité à remixer à 90 ans ! Et surtout la folle comédie musicale de de Yan Duyvendak “La Belle et la Bête” décapant par la grâce de Thierry Malendain. Olivia Ruiz et Jean-Claude Gallota sont ensemble sur scène pour un faux biopic de la chanteuse. La création de Christian Rizzo doit également marquer cette biennale avec “D’après une histoire vraie”. Le groupe acrobatique de Tanger présentera en 1re mondiale son spectacle “Halka”. Découvertes aussi avec le collectif lyonnais “Les Petits Travers” et ses jongleurs ahurissants ou un solo d’Euripides Laskaridis très décalé. Voir également trois femme âgées dansant “Corbeaux” de Bouchra Ouizgen autour du rituel et de la transe. Enfin Dominique Hervieu, directrice de cette Biennale, a invité de grands interprètes tels Cristina Morganti qui a dansé toutes les pièces de Pina Baussch, Louise Lecavalier (a travaillé avec le québécois Edouard Lock) ou Jonah Bokaer, plus jeune danseur à avoir intégré la Compagnie Merce Cunningham, il vient avec un travail très visuel sur une musique de Pharel Williams. Pour les découvrir et discuter avec eux. “Cette année encore, la création est au cœur de la programmation, notre ADN continue d’être à la fois populaire et expérimental” synthétise Dominique Hervieu.


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Théâtre

LA RICHE SAISON DES “CÉLESTINS” Du classique, du cirque, de la danse, des créations, des “Hors les murs”, les 26 nouveaux spectacles de la saison 2016-2017 des “Célestins”, mêlent têtes d’affiche nationales et jeunes compagnies dans un subtil dosage. A même de satisfaire et fidéliser un portefeuille record d’abonnés ! Un bien grand bateau que ce théâtre des “Célestins”. Avec un binôme pilote (Claudia Stavisky + Marc Lesage) qui ne change de cap qu’avec doigté ! Quand on est une institution lyonnaise et que l’on gère un énorme portefeuille d’abonnés, probablement l’un des plus copieux d’Europe, on marche sur des œufs et on dose la programmation. Quelques jeunes compagnies, quelques stars nationales (si possible télévisuelles), des coproductions, des “Hors les murs” aux Ateliers et au Radiant - Bellevue font d’excellents ingrédients ; on y rajoute une belle action artistique dans un quartier peu favorisé, “La Chose Publique” à Vaulx-en-Velin dont on attends la 1re représentation avec impatience. “Du bon théâtre, des bons auteurs, des bons comédiens, des bonnes distributions résumait Claudia Stavisky à son arrivée à Lyon.

Au programme La pièce “Vera” et son interprète principale Karine Viard ouvriront une riche saison. On avait découvert ce spectacle, en répétition sur la scène d’Hérouville où la Comédie de Caen l’avait rôdé avant de partir en tournée. De quoi s’agitil ? Peter Zelanka esquisse un portrait cocasse d’une directrice de casting qui perd les pédales ; sa vie incontrôlée ou incontrôlable sont la matière d’un

texte corrosif, bien mis en valeur par la mise en scène de Marcial Di Fonzo Bo. Toute cette saison, chaque spectacle est accompagné d’un dessin à l’huile de François Rocca (l’auteur de l’affiche), le programme devient un véritable catalogue d’art. Le coup d’œil international du théâtre est donné à Acceso (joué à la Celestine, la 2e salle plus intime), à “Rocco et ses Frères” de Visconti, adapté par la Kammerspiele de Munich et de “Karamazov”, une saga tirée de l’œuvre de Dostoievski, présentée à Avignon, bénéficiant d’une mise en scène de Jean Bellorini qui saisit ce texte à bras-le-corps. Le cirque moderne est désormais le bienvenu aux “Célestins” et personne ne s’en plaindra ! James Adkins revient à Lyon, 4 ans après un passage très remarqué et ovationné…avec “Circus Incognitus” où un clown atypique sait tout faire. James Thierrée revient sur scène avec “La Grenouille avait raison”, sa dernière création où tantôt acrobate, tantôt clown triste, défiant les lois de la gravité, il nous entraîne dans une symphonie surréaliste. Si cette programmation de saison est ouverte dans “ses contenus” et “ses contenants” (c’est à dire les mise en scène), les têtes d’affiches “Vu à la Télé…” font saliver le public. On retrouve ainsi Pierre Arditi (dans Sneijder du remarquable Didier Bezace), Roman Bohringer (“Terre Noire” d’Irina Brook) et Nathalie Dessay qui fait ses 1er pas de comédienne dans” UND”, de Howard Barker, une exploration des relations amoureuses. On ne peut pas dire que Claudia Stavisky astique la tradition mais quelques “classiques” restent au programme : avec un “Amphitryon” de Molière, mis en scène par Guy Pierre Couleau, une variation sur le motif du double et du miroir. Et la célèbre comédie acide de Feydeau “Tailleur pour Dames”, revue par Louise Vignaud, une comédie sociale et humaine qui rappelle le formidable pouvoir du rire. Last but not least, deux spectacles “Hors les murs “véhiculent l’image des “Célestins”… dans la Métropole : “Vu du Pont” d’Arthur Miller ravira les accros du Radiant-Bellevue avec Charles Berling et une mise en scène d’Ivo Van Hove, le metteur en scène le plus courtisé d’Europe. Quant à la pièce “Réparer les Vivants” d’après l’œuvre de Maylis de Kerangal, avec une mise en scène – à la mesure du cœur qui bat – de Sylvain Maurice, elle utilisera les possibilités techniques du TNG de Vaise. 27


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“LA CROIX-ROUSSE” : UNE SAISON MODERNE ! Le théâtre de la Croix-Rousse capitalise plus que jamais sur le savoir-faire musical de son directeur Jean Lacornerie. Pour le plus grand bonheur de ses 48 000 spectateurs annuels soit un taux de remplissage de près de 80 %. Coup de projo sur une saison annoncée, moderne, contestatrice et joyeuse. On a du mal à comprendre cette maladie qu’ont de nombreux théâtres à dénoncer ,à contester (même joyeusement !) ou à revendiquer (une modernité). Le théâtre de la Croix-Rousse n’échappe pas à cette drôle de posture. On est en 2016 et on ne vas pas au spectacle pour geindre sur un monde qui va mal ou ergoter sur des injustices ! Bien au contraire, le spectacle musical (point fort de la Croix Rousse et de son directeur Lacornerie), le recours aux techniques numériques et à la vidéo ou tout simplement l’enthousiasme des acteurs résument notre appétence pour une saison qui nous a semblé bien construite !

Voyage immobile De la musique avant toute chose. On est gâté avec “L’opéra de quat’ sous”, portait brutal et musical, avec retour au texte de la fin des années 20 et à la partition d’origine. Kurt Weill et Lacornerie ont bien travaillé à l’œuvre de Brecht. “Secrets”, le spectacle conçu par la soprano américaine Claron McFaden revendique un concept original : des secrets recueillis dans un petit coffre, provenant de spectateurs anonymes. La création musicale du chanteur et comédien Abdel Wahbesefsaf

nous réconcilie avec des thèmes déroutants, en l’occurrence des constructions et déconstructions de murs. Le quatuor Bella est très impliqué dans une “Soustraction des fleurs” scénarisée par Jean Lacornerie. “Vanishing Point” mis en scène par Marc Lainé va vous dépayser ! Même s’il s‘agit d’un voyage immobile bonifié par des images filmées dans le grand nord canadien. Avec un heureux accompagnement des musiciens de Moriarty. L’utilisation de la vidéo pour bâtir des univers en mode “Tarantino” suffit à nous intéresser à “Werther”, l’un des monuments de Goethe, bien traité par Nicolas Slemann. Remarquée aussi dans la programmation “Nous”, une utilisation de la vidéo, ou plutôt des vidéos collectées sur you Tube, pour un spectacle dit “moderne”.

Balasko et Macocco Il faudra attendre la fin de la saison pour vibrer avec un monologue de Simone de Beauvoir “La femme rompue”, un texte engagé (celui là mérite le respect), relatant les déboires d’une femme rejetée par sa fille, interprétée par la truculente Josiane Balasko. Auparavant l’humour investit “La Mort en Rose”, dissertant sur ce moment où l’on cesse d’exister. Un petit chef d’oeuvre d’Anne Benito et de Marianne Pommier. La modernité, parlons-en. ..Dans “No Show”, elle se retrouve costumée sous forme de constat implacable : L’art dramatique fout le camp avec cette maladie moderne ! Selon les mots de la plaquette du théâtre : “un show must go on, à tout prix”. Bigre ! Très attendue la réactualisation de roman de Mary Skhelly à l’heure de Frankenstein, pour y introduire une réflexion sur les manipulations génétiques. Une occasion à ne pas manquer d’autant que la somptueuse Elisabeth Macocco sera sur scène. Autres rendez-vous à mettre dans vos favoris : “Sound of Music” à l’heure de la Biennale de la danse : un combat pas fratricide entre Carnaval et Carême et last but not least, un “Hansel et Gretel” qui brille plus par la renommée de ses auteurs, les frères Grimm que par sa rareté, le spectacle, inspiré d’un conte populaire très cruel, tourne un peu partout dans la région. Une version de l’équipe de “La Cordonnerie” à sa façon, les enfants devenus des personnes âgées. Une saison “engagée” mais séduisante par ailleurs !

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Théâtre


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Théâtre Pecuchet”, l’une des nouvelles de notre patrimoine littéraire et aps le moins drôle… Flaubert scénarisé par le fondateur des Deschiens ! Autre grand nom, Laurent Pelly au turbin avec “L’oiseau vert”, une fable de Carlo Gozzi où une douzaine de comédiens ne sont pas de trop. “Le Cid” n’est pas toujours très drôle, cela valait bien un lifting d’’Yves Beuanesne qui a fait, lui aussi, partie des habitués de la scène villeurbannaise, notamment à ses débuts.

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“Place des Héros”

LE TNP RESTE UNE GRANDE MAISON Oubliée la saison dernière où les réductions drastiques de budget nous avaient laissé sur notre faim ! Cette rentrée 2016-2017 annonce quelques soirées prometteuses qui ont pour nom : Yasmina Reza, Virginie Despentes, Laurent Pelly, Jérôme Deschamps ou Alain Francon. Histoire de se rappeler que le TNP reste une grande maison qui fêtera son centenaire… avec Christian Schiaretti dont le contrat vient d’être renouvelé à cet effet. Et on reparle d’Aimé Césaire avec “Une saison au Congo” qui bénéficie d’un nouvel épisode avec “La tragédie du roi Christophe” (mise en scène de Christian Schiaretti) ; distribution identique dans les deux spectacles avec en bonus “Cahier d’un retour au pays natal”, un autre texte de Césaire mis en scène par Olivier Borie, un comédien de la troupe permanente du TNP. Le cycle dénommé “Le berceau de la langue”, initié la saison dernière, a droit à une suite ! Avec une mise en scène collective des “permanents” qui ne sont donc pas intermittents… Des farces à l’ancienne pour s’imprégner de la langue français telle qu’utilisée autrefois : “La chanson de roland” (fin XIe), “Le roman de Renart”, “Tristan et Iseult”(XIIe) et un anonyme (du XVe) “Le Franc-Archer de Bagnolet”. Une belle idée que de confier cette adaptation aux comédiens metteurs en scène, mais qui a quand même un goût de réchauffé même s’il s’agit du berceau de notre langue. Eux ne sont pas “à demeure” mais mieux que des habitués : Jérôme Deschamps a adapté “Bouvard et

Mais quelques grands rendez-vous n’ont pas échappé aux abonnés ! Krystian Lupa, un géant européen (pas du cirque mais de la scène…) présente en avril “Place des Héros”, de Thomas Bernhard qui par testament l’a interdit de toute représentation en Autriche, où il fût créé en 1988 et suscita un scandale. Ce qui pourrait être le cas avec Virginie Despentes avec “King Kong Théorie”, une réflexion sure les thèmes du viol, de la prostitution et de la pornographie, en mai. Robin Renucci, autre figure familière du TNP met en scène “L’avaleur de Sterner”, un autre scandale celui de la finance internationale qui case l’industrie. On ne présente plus Yasmina Reza dont les textes sont joués dans le monde entier, en l’occurrence il s’agira de “Bella Figura”. Alain Françon, on le retrouvera avec sa version de “Qui a peur de Virginia Woolf”, d’Edward Albee, ultra médiatisée et primée aux Molières, probablement le rendezvous à ne pas louper cette saison. On retrouve Schiaretti dans sa mise en scène d’Electre avec Elisabeth Macoco dans le rôle éponyme.

LE FESTIVAL DES “TURBULENTS” À la fois théâtre et Compagnie, le théâtre de l’Iris crée des spectacles, fait école de théâtre et accueille la 8e édition du festival des “Turbulents” (du 6 au 15 octobre). Un festival spécifiquement conçu pour les compagnies nouvellement crées, les artistes fraîchement diplômés des écoles de théâtre et les amoureux du théâtre tout court. De jeunes équipes présenteront leur travail dans les rudes conditions professionnelles “du direct” ; Direct public dans la salle, prêt à s’enthousiasmer ou pas, de ce qu’ils ont de meilleur à offrir, dans le genre création. Deux spectacles par soir n’excédant pas 1 h pour une manifestation pleine de fraicheur.

> ou à prix réduits et transports en illimité sur le réseau lyonnais. On peut même l’utiliser pour soi si on fait se faire une grosse séquence visites de sa ville ! 29


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Théâtre l’objectif avoué du diptyque TNG + Les Ateliers, les autres classes d’âge n’en sont pas pour autant exclues !

LE TNG EST TOURNÉ VERS LE FUTUR ! Avec 22 spectacles dont 6 créations, la programmation de Joris Mathieu fait la part belle à la thématique du futur et aux effets spéciaux. C’est quoi un récit théâtral futuriste ? Pour comprendre, allez au TNG et assistez à l’un de ses spectacles “Hikikomori - Le Refuge” au programme de la saison 2016-2017. En fait un dispositif sonore, proposé aux spectateurs permet de suivre le spectacle, avec 3 versions ou plutôt 3 narrations différentes, suivant leur âge ! Toujours dans cette optique, le théâtre du futur. “Corps Diplomatiques” est une pièce en forme de voyage spatio-temporel à suivre avec 4 astronautes et 1 journaliste, embarqués dans un voyage intergalactique de plusieurs milliers d’années et dotés d’un stock de gamètes et d’une pièce de théâtre (les journalistes existeront-ils encore, question subalterne ?). Des spectacle inscrits dans “Nos Futurs”, une biennale dédiée aux problématiques d’anticipation. (d’octobre à décembre). Toujours dans ce cycle, vous tenterez de vous intéresser à l’ours blanc et son improbable avenir, une interrogation du spectacle “Sunamik Pigialik”. Ce parti pris d’une programmation déguisée en thématique du futur peut surprendre voire irriter mais on est bien obligé de reconnaître que le nouveau boss des théâtres “TNG et Les Ateliers”, Joris Mathieu, a des biscuits pour défendre son bilan de sa 1re saison, celle de l’an dernier : Une fréquentation de 85 % de la jauge des deux salles. Cette saison 2016-2017 est construite avec 22 spectacles dont 6 créations. Si le jeune public reste

“NTH8” : NOUVEAU THÉÂTRE DU 8e Le nouveau théâtre du 8e poursuit son chemin avec une exigence artistique et ouverte sur l’étranger, reconnue et accessible à tous ! “Grito al cielo con todo mi carazon / Je crie... D’après Ximena Escalante, ouvre la saison... et une création en lien avec la Colombie (le théâtre de Mascara à Cali) devrait être remarquée, en cette année 2017 “France - Colombie” ! La saison sera également rythmée par un nouveau compagnonnage, avec de nouveaux jeunes acteurs ; dès la rentrée, la Compagnie Waaldé présentera notamment un texte de Koffi Kwahulé, “blue-SCat” créé au Burkina Faso. Chloé Begou, artiste associée, présente aussi “Le sentiment d’une montagne” d’après Christophe Tarkas, un spectacle sur la poésie et la musique en fin d’année.

> L’Espace Gerson fait son Festival du 26 septembre au 1er octobre 2016 : 9 artistes en découverte – Des prix – Un parrain Vincent Rocca. 30

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Petit Poucet Surprendre et dépayser restent les mots clé de cette saison. C’est le cas de “Buchettino” de Chiara Guidi où les spectateurs sont conviés à monter sur scène et à pénétrer dans des (grandes) boîtes en bois… pour s’allonger sur les couchettes prévues à cet effet ! Pour mieux écouter un conte ultra-sonore, mettant en évidence l’histoire du Petit Poucet. Quant à “Artefact”, création de Joris Mathieu, pur produit de sa compagnie “Haut et Court”, elle scénarise le thème de l’homme et la machine avec force effets du théâtre optique et de l’imprimante 3D ! A mettre également dans vos favoris : “TrucksStop” de Lot Vekemans vu à Avignon cet été et signé Arnaud Meunier, “Pôle nord” et “Wov”, deux spectacles que l’on doit à un cartographe, Frédéric Ferrer, et qui ont le grand mérite d ‘évoquer sur la thème de l’humour les soubresauts de la planète. Enfin on n’est pas dans une boite de nuit quoique… mais l’espace-scène du théâtre est envahi avec de la mousse sur laquelle surfe une marionnette. C’est la thème accrocheur et léger du “Petit Bain” de Johanny Bert.


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Théâtre

LE “SÉMAPHORE”, THÉÂTRE D’IRIGNY

“ALBERT CAMUS” À L’HEURE DE LA DANSE

On apprécie ce petit théâtre d’Irigny serti dans le Centre Culturel de Champvillard, au milieu des vergers. Avec ses 367 places, sa scène modulable de 100 m2 et sa programmation certes modeste mais très qualitative ; un projet artistique porté par Noël Rozenac, directeur du Sémaphore depuis 2002. On salue cette 17e saison qui débute avec des spectacles de danse... Biennale oblige ! Vendredi 16 septembre avec “un bal chorégraphié” mis en scène par La Compagnie Propos, où il suffit de se laisser porter même sans compétences particulières, merci Denis Plassard, suivi par “Kaori Ito”… “je danse car je me méfie des mots”, un spectacle troublant en forme de portrait filial et autobiographique. Du théâtre avec quelques belles soirées : “Le Faiseur” de Balzac avec les Tréteaux de France, “Samuel” avec la Compagnie “Le Voyage Debout” ou “Exercices de style” de Raymond Queneau avec le théâtre de l’Éveil. En fin de saison, un nième “En attendant Godot”, mis en scène de Laurent Fréchuret tentera de renouveler Beckett ! Quelques soirées concert ou One Man Show ont retenu notre attention : Art Mengo (3 décembre), un concerto Grosso avec l’excellent orchestre des Pays de Savoie (février), Pascal Legitimus et son nouveau spectacle (mars) et L’âme du cap vert Mariana Ramos combine énergie, sensualité, gaieté et vague à l’âme. Quant au jeune public, il a rendez-vous le 3 février avec du cirque “Alphamorphose” de la compagnie Lapsus, avec les clowns des “Nouveaux Nez et Cie” qui font rire et touchent dans l’humanité (octobre) ou avec le chanteur Patrick Di Scala. Étonnant “Tact” proposé par la compagnie Stylistik (2 danseurs issus du hip-hop), qui fait la part belle à la Danse et aux Arts numériques interactifs.

L’Espace Albert Camus n’a pas attendu sa 28e saison pour favoriser la diversité des arts du spectacle et le soutien à la création. C’est encore flagrant à l’examen de ma programmation 2016/2017 annoncée, comportant 38 spectacles dont 4 créations, répartis en 59 levers de rideau dont 11 spectacles de danse, 10 concerts, 4 spectacles de cirque, 4 spectacles de théâtre et 5 spectacles Jeune Public. Mais cette saison est caractérisée surtout par son ouverture à l’extérieur avec des artistes ou Compagnies internationaux comme Le Cirque du Cambodge – Familie Flöz – Gandini Juggling et Circa. Cette programmation s’ancre également sur le territoire avec des artistes ou Compagnies régionaux notamment La Tournoyante / Simon CarrotCompagnie AnteprimA / Antonella Amirante – La Camerat / Gaël Rassaert – Le Quator Debussy – Compagnie Käfig / Mourad Merzouki et Nicolas Guay.

“Pôle en scènes” La danse a pris une place particulière au cœur du théâtre, la Compagnie Käfig bien sûr avec les danseurs brésiliens de de Correria Agwa mais surtout grâce à une nouvelle entité, au sein du théâtre, “Pôle en scènes” construite avec l’Espace Albert Camus et le centre Chorégraphique Pôle Pik. C’est de la culture différente, ouverte pour tous. Ouverture de la saison, le 27 septembre avec Chotto Desh, spectacle destiné aux jeune public, dans le cadre de la Biennale, une production d’Akram Khan mêlant textes, danses, visuels et sons. La ville de Bron affiche désormais sa volonté de faire coincider son image avec celle de la danse. 31


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Théâtre

VILLEFRANCHE FÊTE SES 25 ANS ! Ouverte par Jean-Jacques Pignard, développée par Alain Moreau, la scène caladoise affiche près de 40 specacles cette saison pour 40 000 spectateurs attendus. L’une des plus belles scènes de la région AuvergneRhône-Alpes est un théâtre de ville en Calade ! Le théâtre de Villefranche et ses 700 places, une scène conventionnée par l’Etat, fête son 25e anniversaire et annonce une riche saison 2016-2017. Qui débute avec “Changer de Vie”, un spectacle où Alexis Forestier mêle son univers musical et théâtral au monde imaginaire d’André Robillaud, le régional de l’étape. Le boss Alain Moreau annonce “une saison singulière et libre” même si le programme est pluriel, mêlant les genres pour séduire toutes les classes d’âge et tous les niveaux d’appétence. Deux événements à mettre déjà dans vos favoris : “Fleur de cactus” et la venue de Catherine Frot, César 2015 de la meilleure actrice et le retour de Robin Rennuci dont on ne se lasse pas… Cette fois avec l’équipe des Tréteaux de France dans une pièce contemporaine de Jerry Sterner, “l’Avaleur”; toujours en mars, place au nouveau spectacle fantasmagorique de James Thierrée – vous l’avez applaudi dans le film sur le clown Chocolat – “La Grenouille avait raison” ; on a repéré également dans la programmation des “Célestins” à Lyon. Auparavant en février, les plus jeunes pourront applaudir une relecture québécoise de “Gretel et Hansel”, le célèbre conte des Frères Grimm. Mais ce qui nous surprend à Villefranche, c’est

Festival Côté danse, on est certain de passer une excellente soirée avec “Pixel”, de Mourad Merzouki et ses 11 interprètes, hip-hop au sommet, sur fonds d’arts numériques dans une chorégraphie étourdissante. Alain Moreau et son staff ont fait du bon boulot en conciliant qualité des pièces parfois difficiles et spectacle plus grand public. Des spectacles en itinérance et aussi un mini Festival depuis 2005, sur un territoire dépassant Villefranche, le désormais réputé “Nouvelles Voix en Beaujolais” (14-18 novembre) qui rayonne aussi sur le pays Caladois et “bouge” Limas, Arnas, Gleizé ou Jassans. Quant à la partie musicale de la saison, elle nous paraît rudement bien ficelée avec notamment un concert de Dionysos, un des groupes de rock français qui tient la route ! Ou Olivia Ruiz qui chantera dans une salle sûrement trop petite.

L’OPÉRA DE QUAT’SOUS Jean Lacornerie grand spécialiste des comédies musicales s’attaque à l’Opéra de Quat’sous, le chef d ‘œuvre de Kurt Weill et Bertolt Brecht. Du théâtre chanté avec la musique d’origine de cette œuvre emblématique. Sur le plateau du théâtre de Villefranche (le 31 janvier 2017) et du théâtre de la CroixRousse (du 3 au 12 novembre 2016), ses acteurs-chanteurs feront équipe avec neuf musiciens férus de jazz et de grandes marionnettes conçues par Emilie Valantin.

> Nouvelles Voix en Beaujolais” (14-18 novembre) : un festival qui rayonne sur Villefranche et le pays Caladois. 32

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également sa capacité à attirer les plus grands metteurs en scène du moment ; démonstation : Thomas Ostermeier retrouve sa troupe d’acteurs français pour une création de “La Mouette” de Tchekhov, en exclusivité sur le territoire de la Métropole. Après “Les Revenants” d’Ibsen, modérément appréciés (on avait été plus que déçu aux Célestins l’an dernier), le metteur en scène de renommée mondiale promet une relecture de Tchekov, résolument moderne (Les 8-9-10 février). On a également repéré “Battlefield” où Peter Brook revisite un épisode de “Mahabharaka”, une épopée indienne mythique.


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Théâtre

DENIS LAVANT EN VALET DÉSABUSÉ ! “La Comédie de Saint-Etienne va vivre une saison agitée ! Déménagement à la Plaine Achille, Anniversaire de sa création en 1947 par Jean Dasté et 5 productions maison. Mais une saison joyeuse et ancrée sur le monde actuel qui ne fera pas d’impasse sur l’émotion et la réflexion, avec un clin d’œil aux plus jeunes. La saison dernière a été brillante pour la Comédie de Saint-Etienne avec une nomination aux Molières, de Catherine Hiegel, brillante interprète de “Retour au désert”. En 2017, flash-back sur la création de “La Comédie” : en 1947 par Jean Dasté ; qui se souvient du Centre Dramatique de la cité des mineurs ? De ses fondamentaux alors mis en avant : monter des auteurs contemporains tels Yves Janiaque, Jacques Audiberti ou Jean-Paul Sartre… et ouvrir le théâtre à un large public. Cela reste d’actualité, Arnaud Maurice le directeur de la “Comédie” (depuis 5 ans) affiche un credo identique : création théâtrale contemporaine et réflexion collective sur l’état du monde, comme la plupart des scènes de notre région ! On ne tombera pas dans la facilité d’une nouvelle saison de transition ! Mais d’une saison joyeuse et fière de ses 5 productions maison. “Truckstop”, création présentée à Avignon, tient du polar social ; un spectacle signé par Lot Veckemans dont l’intrigue a un relai routier néerlandais pour décor, le “homeland” de son auteur qui n’aura donc aucun mal à” contextualiser”. Dans “Je crois en un seul Dieu”, la comédienne Rachida Brakri interprète 3 rôles simultanément : trois femmes mises en scène par Stefano Massini dans le cadre du conflit israelo-palestinien, une pièce apocalyptique où ces trois femmes vont tenter de trouver une

solution. Du théâtre de fin du monde, “La Ville Ouverte”, signé par le jeune poète Samuel Gallet ; le lauréat 2014 de la Villa Medicis affectionne le théâtre politique et la question des exclus qui tentent de se réapproprier le monde. A mi chemin entre Ken Loach et Benny Hill, “La cuisine d’Elvin” est une comédie grinçante sur un texte de Lee Hall, vieille connaissance de nos lecteurs cinéphiles puisqu’il fût le scénariste culte de Billy Eliott (en 2000) et l’adaptateur de pièces de Büchner et Brecht. “Naufragé” traite d’un sujet moins difficile en 2016 qu’en 1947 : l’amour entre deux hommes ; il s’agit d’une première collaboration stéphano-brésilienne – et ce n’est pas du foot – écrite et mise en scène par Gabriel F. Ambiance : Gaspard “je n’aurais jamais imaginé que quelqu’un pourrait embaucher un prostitué pour un spectacle de théâtre… Réponse de Ga briel : “Pourquoi pas ? Il existe beaucoup de solutions dans le théâtre !”. Est-ce autobiographique !

Des ados aux parents… Avec “Truckstop” déjà cité, mais aussi, “Murs” d’Abdelwaheb Sersaf ou “Big Data”, un spectacle interactif qui surfe sur le numérique, mais surtout “Les Fourberies de Scapin”, remises au goût du jour par Marc Paquier et avec Denis Lavant en valet désabusé et extravaguent. Un spectacle proposé avec le soutien de l’Opéra de Saint-Etienne (qui ne s’appelle plus Opéra-Théâtre comme autrefois), une transversalité que l’on retrouve également avec “Le carnaval jazz des animaux” et “Asa Nisi Masa”. On attend aussi, avec impatience un “Kamyon et Oliver”, Dickens devrait séduire les plus jeunes. Qui ne seront pas oubliés cette saison puisque la “Comédie” prolonge les spectacles par une série d’ateliers conçus pour les enfants de 8 à 12 ans. Côté coproductions : de l’humour appliqué au travail dans “Les Invisibles” (Muriel Coadou et Gilles Chabrier), une réflexion sur une famille. “Genèse no 2” est un conte philosophique d’Ivan Viripaev, chef de file du nouveau drame russe, “Sous l’armure” s’apparente plutôt à un conte médiéval où Catherine Anne inverse les “stéréotypes filles/garçons” ! L’inévitable JeanMichel Ribes propose “Par delà les marronniers”, une revue de music-hall repensée autour de dandys du dadaisme. Enfin “Macbeth quand même” est joué par des acteurs sud africains, qui rentrent par des effraction sur scène et sont obligés de jouer Shakespeare, c’est (bien) écrit et mis en scène par Jean-Pierre Delore. 33


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© Jean Luc Mège.

du concert et du nombre de spectateurs attendus… Mais la réalité du terrain est différente : “Tout le monde veut faire du business et capter petits ou grands spectacles” précise Krim Ouraghe, un spécialiste de l’installation de scènes. La Halle vient de mettre au point une nouvelle jauge de 4 000 places pour offrir une meilleure visibilité mais cherche aussi à se diversifier en proposant de l’espace aux Conventions d’entreprises. Les producteurs, notamment les tournées nationales, n’ont pas anticipé ! “Ils ne se prennent pas la tête, c’est à nous les techniciens de nous adapter à leurs cahiers des charges, souvent communiqué à la dernière minute soit à J - 7” renchérit Krim Ouraghe.

SALLES À GOGO POUR CONCERTS EN PLEIN BOOM ! Concurrence ou émulation, nouvelles grandes capacités, jauges modulables ou meilleure visibilité sont au programmes de nos salles de spectacles ! On en construit encore, un nouvel Eldorado ou des retours à la réalité en perspective ? L’histoire des concerts à Lyon est riche… Depuis celui des Beatles qui débarquent à Bron, déjà photographiés par Mario Gurrierri, aux Stones chouchoutés par Jean Pierre Pommier (il est toujours là) ou aux Cure qui font leur retour cet automne ! Du regretté et mythique Palais d’Hiver à Tony Garnier, en passant par le stade de Gerland. Et ce n’est pas fini… Les artistes refont de la scène pour compenser la baisse des ventes de leurs CD, Michel Polnareff aura fait 4 concerts en 1 an dans la Métropole ! Notre offre d’enceintes de divertissements est désormais copieuse. Mais qu’on ne se méprenne pas, “nos marges ne sont pas celles que l’on croit” alerte Jean-Pierre Pommier, l’emblématique et très professionnel patron d’Eldorado Productions, l’un des plus gros organisateurs de la Région. Et les attentats ont changé les conditions : “nous partageons ces frais supplémentaires importants avec les organisateurs” précise Thierry Teodori, directeur de la Halle ! Mais la fréquentation des concerts a repris son rythme de croisière. La Métropole lyonnaise affiche désormais une offre très large d’équipements de divertissements. “Mais on ne peut multiplier le nombre des spectateurs à l’infini” rappelle Jean-Pierre Pommier ! L’idéal serait de segmenter l’offre des salles en fonction de la nature

Jauges… Les coûts de location se négocient furieusement. De 90 000 euros la soirée au Parc Ol (ils n’ont prévu que trois concerts pour la saison qui débute) à 12 000 euros à la Halle, il y a de la marge ! Nombreuses sont les salles aux jauges les plus demandées : 2 500 spectateurs à la Salle 3 000, entre 1 800 et 2 000 à la ringarde Bourse du Travail ou au Transbordeur, 1 200 au RadiantBellevue de Caluire. Mais il faut également compter avec l’Auditorium, ou plus loin le Zenith de St-Etienne et à la réputation pas chère pour ses 7 000 places, le Summum de Grenoble qui peut accueillir entre 4 000 et 5 000 spectateurs (les chiffres sont à moduler entre assis et debout). Plus petites mais non moins courtisées, le Double Mixte, le Marché Gare, le Périscope ou l’Epicerie Moderne. Restent aussi des salles qui ne sont pas adaptées, tel le Palais des Sports de Gerland qui accueillit, il y a quelques années, un mémorable concert de James Brown, dans des conditions épouvantables. Et on n’a pas parlé des nouveaux projets : le nouveau “Gerland du LOU” et la future “Arena de l’ASVEL” à Villeurbanne.

“FESTIVALS EN FORME” Cet été, les Festivals musicaux ont battu des records d’affluence. Malgré la baissedes subventions publiques et une inflation des cachets de certains artistes. Plus de 1800 Festivals de “musiques actuelles” rebondissent sur les 10 ans e crise du marché du disque qui ont relancé les spectacles et concerts en plein air ! Exception : “Les Nuits de Fourvière” 136 000 spectateurs au lieu des 158 000 de 2015.

> Rumeur ? On parle d’un futur grand Festival rock d’été, à Lyon et Clermont-Ferrand, financé à hauteur de 1,5 million d’euros par la Région ? Ce type de Festival ne fonctionne jamais en ville… dixit Jean-Pierre Pommier. 34

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Spectacles


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Musique

L’OPÉRA DE LYON, ENTRE CRÉATION ET RÉÉDITION L’Opéra de Lyon programme cette saison 9 productions lyriques dont 5 “nouvelles” et 3 “recréées”, un subtil dosage pour un Opéra qui reste fidèle à son objectif de création. Dernière saison de Kazushi Ono en temps que chef permanent et arrivée du chorégraphe tchèque Jiri Kylian pour une résidence de 3 ans. Encore une saison très construite, exigeante et complexe pour les spectacles. Les abonnés retrouvent dans la programmation des oeuvres rares dont la “recréation” passe par des mises en scène contemporaines. De l’opéra réédité qui colle avec la volonté résolue de modernité. Pas de thème conducteur dans cette saison 2016/2017, à part le dénominateur commun “Mémoires” appliqué au “Festival”, un cycle court en mars et avril 2017 avec 3 spectacles. Début de saison brûlant avec “L’Ange de feu” de Prokofiev (7 représentations du 11 au 23 octobre), avec mise en scène de Benedict Andrews ; il s’agit de la production du Komiche Opera de Berlin et Kazushi Ono entamera alors sa dernière saison en tant que chef permanent puis son successeur est déjà (bien) connu, Daniele Rustioni reprendra le flambeau. On est gâté avec Laurent Naouri dans le rôle de Ruprecht ainsi qu’Ausrine Stundyte dans le rôle de Renate. On peut donc remixer un opéra passé ! Et innover dans la mémoire de l’œuvre… “Innover, et le paradoxe n’est qu’apparent, cela peut être aussi voir le passé ; donner vie à la mémoire c’est très important” rappelle Serge Dorny. Trois œuvres emblématiques du répertoire de la fin du XIXe, vont être “remontées” au plus près de la scène originelle. Quel énorme travail de documentation ! Surtout quand

il s’agit de scénographes allemands disparus. Le festival “Mémoires” débute un cycle de deux mois (mars-avril 2017) avec “l’Elektra” de Richard Strauss dans une mise en scène de Ruth Berghaus. A ne manquer sous aucun prétexte ! Il y quand même 6 représentations du 17 mars au 1er avril 2017, La vengeance chez les Atrides ou le paroxysme des relations affectives… ou pas d’une famille très spéciale. Comme les musiciens sont trop nombreux pour être dans la fosse, ils sont sur scène et on a donc construit la scénographie autour de cette contrainte ! “Tristan et Isold” sera présenté dans la version d’Heiner Muller, metteur en scène de stature internationale qui s’est aventuré, avec succès et pour une seule expérience dans la mise en scène d’un opéra ! La production de 1993 à Bayreuth avait connu un immense succès et la mise en scène de Heiner Muller est reprise. Ann Petersen est annoncée dans le rôle d’Isold. Enfin “le couronnement de Popée”, opéra dramaturgique des amours de Néron et Poppée. Cet opéra emblématique de Monteverdi sera réédité dans la mise en scène de Klaus Michael Grübe et interprété que par des jeunes, notamment ceux du studio de l’opéra de Lyon. Et présenté à l’Opéra de Vichy puis au TNP de Villeurbanne, “L’ensemble des nouveaux caractères” est invité. En mai, rendez-vous avec “L’Alceste” de Glück sous la direction de Stefano Montanari, Alex Olli et sa Fura Dels Baus seront à la mise en scène. La saison finira dans la bonne humeur avec “Viva La Mamma” de Donizetti avec mise en scène de Laurent Pelly et Laurent Naouri reviendra sous les traits de Mamm’Agata ! Yorgo Loukos, directeur de la danse de l’Opéra, annonce 3 créations du Ballet d’Alassandro Sciarroni, de Marina Mascarell et Lucinda Childs. L’arrivée du chorégraphe Jiri Kylian, “Peut-être le meilleur chorégraphe néoclassique”, est prévue dans le cadre d’une résidence de 3 ans, il doit monter deux ballets l’an prochain.

PATRICIA PETITBON INVITÉE ! Peu de récitals de chant : 1 contre 4 l’an dernier ! Mais on gagne au change puisque Patricia Petitbon sera accompagnée par Suzan Manoff. L’opéra Bel Canto, en version concert, en coproduction avec le théâtre des champs-Elysées clôture le cycle Rossini avec “Ermione” ; une seule représentation (13 novembre) avec Angela Meade, l’une des grandes voix actuelles. Récitals instrumentaux avec “Les musiciens du Louvre” et Marc Minkowski début décembre. 35


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NICHOLAS ANGELICH FÊTE SON ANNIVERSAIRE ! Cette saison encore, des têtes d’affiche se bousculent à Lyon et vont réjouir les abonnés de l’ONL ou de “Piano à Lyon”. Piano, musique de chambre, sacrée ou baroque, à vous de choisir ! C’est de toute évidence une saison 2016-2017 riche en matière de concerts, d’interprètes et bien sûr d’œuvres. Il est pour autant impossible de superposer les horaires, les billets, les abonnements et les budgets… et donc de tout écouter ! Privilégions plutôt quelques rendez-vous. On passe sur le lyrique (voir page 35), qui privilégie et remet au goût du jour des œuvres peu connues au détriment du répertoire traditionnel. Piano et début de saison avec Luis Fernando Pérez (vendredi 14 octobre - Salle Rameau), un pianiste espagnol débordant d’imagination ; il ouvre le bal avec Goyescas de Granados son cheval de bataille et des œuvres de Chopin et Debussy. “Le Concert de l’Hostel Dieu” propose Il Concerto della natura à la chapelle de l’Hôtel Dieu (mardi 18 octobre) ; des concerti de Vivaldi en 4 tableaux : l’eau, le feu, la terre et l’air. Le brillant et bouillant violoniste Reynier Guerrero est accompagné des instrumentistes et chanteurs du “Concert de l’Hostel Dieu” qui déchiffre avec enthousiasme, depuis 24 saisons déjà les pages du répertoire baroque. Autre chapelle, celle de la Trinité, accueille “Les siècles Romantiques” (mardi 8 novembre). On y retournera avec plaisir pour applaudir Philippe Jarouveski à l’occasion du concert de la loge olympique (vendredi 25 novembre). Toujours en novembre l’Auditorium vit à l’heure

russe, avec une programmation exceptionnelle : l’intégrale des symphonies de Tchaïkovski interprété par l’Orchestre National de Lyon (ONL) sous la baguette de Leonard Slatkin. A noter un “concerto pour piano no 2”, dirigé par Iouri Temirkanov, avec Boris Berezoski, entouré de l’orchestre Philarmonique de Saint Petersbourg et un récital de Michhail Rudy. Des spectacles jeune public et une grande fête russe complètent ce rendez vous fastueux. Nicholas Angelich fête son anniversaire à Lyon ! A l’invitation de “Piano à Lyon “ (14 décembre Salle Rameau), l’un des plus éminents interprètes de notre époque interprète un programme romantique de haute volée. Les petits chanteurs de Saint-Marc et les musiciens de la Chapelle de la Trinité proposent deux concerts (vendredi 16 et dimanche 18 décembre). Retour du maestro russe, Grigori Sokolov (lundi 5 décembre) à l’Auditorium. “Un géant” pour une arabesque de Schumann ! On retrouve en début d’année les très médiatiques sœurs Labèque à la salle Rameau (13 janvier). Vouée à la vente, la Ville de Lyon a signé un compromis avec une grande surface – autant dire que chaque date doit être savourée comme il se doit, c’est à dire comme si c’était la dernière… Katia et Marcelle Labèque devraient interpréter une transcription à deux pianos du “Sacre du Printemps” et une sonate pour deux pianos et percussion de Bartok.

Valeurs montantes Le département musique ancienne du CNSMD propose “son concert” à la Chapelle de la Trinité (21 mai) ; quelques jours auparavant, les jeunes musiciens chambristes du CNSMD auront démontré leur savoir-faire à la salle Molière (9 mai). L’Association Fréderic Chopin promeut les jeunes pianistes lauréats des grands concours internationaux ; cette 36e saison 2016-2017 inclut 6 concerts : de Pallavi Mahidhara (Salle Molière le 1er octobre) à Thomas Enhco et Vassilena Serafimova (Atrium de Tassin - le12 avril). Les amateurs d’orgue ont rendez-vous à l’Auditorium (samedi 7 juin) pour écouter “Gloria” de Francis Poulenc. Au pupitre Diego Innocenzi, le titulaire de l’orgue de Victoria Hall à Genève et la soprano hongroise retrouveront Bernard Têtu et ses solistes vocaux et Instrumentaux.

> Thomas Fersen sera en concert à Brignais, au Briscope, le vendredi 23 septembre. 36

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Nicholas Angelich. © DR.

Musique


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Musique

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LE (TROP) PLEIN D’HUMORISTES !

ILS REVIENNENT À LYON ! “THE CURE” À LA HALLE Côté musical quelle sont les “Highlights” ? Incontestablement “The Cure” annoncé le 17 novembre à La Halle Tony Garnier sera l’événement. Absent des scènes de Lyon depuis 1998, le groupe drivé par Robert Smith (le seul membre de la composition de départ) peut être, maintenant taxé de “Curemania” ! Partout où ils jouent, c’est une succession de hits et de rappels lors d’un marathon dépassant fréquemment les 3 heures… La salle est chauffée auparavant par les écossais de “The Twilight Sad”. Puis Robert Smith, les paupières fardées en noir ouvre les hostilités. ”Out of the world” en planant… scande les débuts du concert puis cela explose avec “Pictures of you” tiré de l’album “Disintegrate” ! Du lourd encore avec Jean-Michel Jarre, pionnier de la musique électronique (24 novembre à La Halle ), Michel Polnareff – on l’a applaudi aux Nuits de Fourvière et à Saint-Étienne récemment – dans un show enlevé entre nostalgie et modernité (10 novembre à La Halle), le rappeur congolais Maître Gims devrait secouer Tony Garnier (le 9 décembre) sinon on se projette en 2017 avec Soprano (22 mars 2017 à la Halle) en soutien de son album “L’Everest”, IAM maître d’œuvre du hip-hop français (13 novembre à la Halle). Renaud a lui réservé prudemment la salle 3000 (17 et 18 septembre). Patricia Kas débarque à la Halle (le 12 mars) avec son rang incontesté de star. Reste, hors catégorie, le nouveau petit prodige de la trompette, se produit partout : à Jazz à Vienne, à Fourvière et maintenant à la Salle 3000 (le 5 décembre), Ibrahim Maalouf est touche-àtout mais reste axé une esthétique très actuelle, électro voire pop ou toute autre son.

Entre les spectacles dans les grandes salles, les séances d’humour plus intimistes dans les cafésthéatres, on a plaisir à retrouver des humoristes qui font aussi rire à la radio et à la télé et sont les ingrédients des batailles d’audiences ! Ils ne sont pas nombreux les artistes à remplir la Halle Tony Garnier ! Parmi les humoristes qui font la jauge à coup sûr, Gad et Kev avec leur nouveau spectacle “Tout est possible “attirent des millions de fans. Les sketches de Gad El Elmaleh et Kev Adams traitent beaucoup du quotidien et sont susceptibles de faire rire sur deux générations ; le spectacle type monté sur les réseaux sociaux. (jeudi 5 novembre - Tony Garnier). “Ils s’aiment depuis 20 ans”, le très commercial show avec de Michèle Laroque, Muriel Robin et Pierre Palmade en rotation ambitionnent deux soirées à Tony Garnier (29 et 30 novembre) ; leur spectacle fait suite à la trilogie “Ils s’aiment” (1996), “Ils se sont aimés” (2001) et “Ils se re-aiment”, un air de réchauffé (29 et 30 novembre Tony Garnier). Autre blockbuster de l’humour, Laurent Gerra est sur scène, avec un orchestre ; l’humoriste du morning show de RTL est au sommet de son art (10 décembre à la Halle). Notre coup de cœur ira au spectacle décapant de Patrick Timsit (jeudi 6 octobre - Bourse du Travail), un spectacle rôdé l’an dernier à Comédie Odeon où il passe tout à la moulinette ! Valérie Lemercier sera sur la scène de la Bourse du Travail après 6 ans d’absence… (le 18 octobre). Avec moins d’ambitions et des tarifs évidemment plus sympathiques, le très bien ficelé Jamel Comedy Club (5 novembre), Baptiste Lecaplain (27 novembre), Eric Antoine (26 novembre), sont tous annoncés à la Bourse du Travail. En décembre, Anthony Kavenagh fera mieux que de la figuration, tout comme Jimmy Ferreira (28 et 30 novembre toujours à la Bourse du Travail). La plupart de ces artistes sont déjà tous passés dans l’un de nos multiples cafés-théâtres ! Il faudra attendre le samedi 17 mai pour découvrir le nouveau spectacle d’Anne Roumanoff au turbin comme jamais, puisque son émission quotidienne sur Europe, plutôt réussie, requiert aussi de la préparation… la plupart des têtes d’affiche se font voir et font rire à la radio ou à la télé… Au fait on aimerait voir sur scène à Lyon, Jérôme Commandeur qui nous fait tant marrer à 7 h 35 sur Europe ! 37


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MIEUX QU’UN BIOPIC, UN MUSÉE ! Le roi du muet a son musée à Vevey depuis quelques mois ; une expo tout à la fois réelle dans sa résidence, et virtuelle dans une annexe spécialement construite pour un parcours formidable. Chaplin s’était installé au manoir de Ban près de Vevey en 1953 ; il venait de fuir les États-Unis en pleine guerre froide, on lui reprochait ses supposées sympathies communistes et sa vie sentimentale qui dénotait dans une Amérique pudibonde. Le manoir fût sa résidence jusqu’à sa mort en 1977, le jour de Noël. Le bâtiment principal et une annexe construite spécialement sont aujourd’hui baptisées “Chaplin’s world by Grevin” ; un musée mieux qu’un biopic ! On rentre dans la maison comme si on avait été invité par Charlot lui même et on en ressort quelques heures plus tard, estomaqué par la richesse et la scénarisation d’un musée digne d’Hollywood dont le roi du muet fût (un temps) l’artiste emblématique. Dans la demeure, on évoque un monde réel avec des objets personnels, le mobilier et l’univers domestique de l’artiste. Dans le nouveau bâtiment, place aux décors reconstitués et aux vidéos. Le bâtiment est truffé d’écrans qui diffusent en continu des extraits de films. Quelques objets exceptionnels ont été également prêtés par la famille. Le sous-sol a été transformé en studio avec une salle de montage et des reconstitutions, notamment la cabane de la “Ruée vers l’or”… L’expo est donc ludique et très bien foutue, notamment la reconstitution de la vie de Charlie Chaplin lors de ses débuts londoniens dans le pauvre quartier d’East Lane. Ou 38

“Easy Street” qui rassemble de nombreux décors sortis des films du réalisateur. Une visite parfaitement scénarisée et agrémentée de nombreux personnages de cire (Chaplin’s world by Grevin, tout s’explique…) tels Fellini, Roberto Benigni ou Michael Jackson qui avouèrent avoir été influencés par Chaplin. On peut compléter la découverte du musée par une balade dans les vignes et un coup de sight-seeing sur le lac Léman.

FRANKENSTEIN AU MUSÉE RATH Aux côtés du grand théâtre et du conservatoire de musique sur la place du Neuve, le Rath est un bâtiment classé depuis 1921, il fut le 1er musée des Beaux-Arts de Suisse, initié par les sœurs Rath. L’année a bien débuté pour le musée qui vient d’annoncer l’acquisition d’un ”autoportrait en blanc” de Cuno Amiet. Au niveau expos, le grand rendez-vous (du 2 décembre 2016 au 19 mars 2017) est intitulé “Le Retour des Ténébres” ou l’imaginaire gothique depuis Frankenstein. Genève célébre en effet le bicentenaire de “cette année sans été” qui donna naissance sur les rives du lac Léman, aux mythes du vampire et de la création de Frankenstein ! La créature de Frankenstein est un personnage de fiction, mondialement connu dont l’image a été maintes fois reproise dans la littérature, le cinéma ou la BD ; voir notamment le monument de KLAT, un bronze qui traite ce personnage de fiction comme une figure vivan,te, à la hauteur de Sissi, Jean Piaget ou Roiusseau (la plaine du plain Palais) Entrées entre CHF 10 et CHF 20, entrée libre pour les moins de 18 ans et le 1er dimanche du mois. Place du Neuve - Tél. 41 (2) 22 418 33 40

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Expos Palais Saint-Pierre. On peut donc voir ou revoir les tableaux de Bonnard, Braque, Chagall, Nicolas de Staël, Picasso, Bacon ou Robert Delaunay entre autres…

RÉTROSPECTIVE MATISSE AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS C’est l’un des plus beaux Musées de France ! On lit un bout d'histoire de Lyon dans ce Palais SaintPierre, du nom des Dames de Saint-Pierre, des nonnes nobles qui ont fait d'un couvent du IVe siècle, un véritable Palais à l'italienne édifié dès 1659 par l'architecte avignonnais, Paul de Royer de la Valfreniere. Après la Révolution qui chasse les occupantes religieuses, les bâtiments deviennent la propriété de la ville et abritent un dépôt de linge, un Tribunal de Commerce, une école des Beauxarts, la Bourse, une bibliothèque ! “Les Terrasses Saint Pierre” – un café-restaurant – surplombe le jardin et ses sculptures (dans le cloître des statues de Bourdelle, Duret et Rodin font partie du Musée…). Les collections du Musée des Beaux-Arts (MBA) écrivent, elles, une séquence de l'art ; réparties en 5 départements (peinture - sculpture antiquité - objets d'art - médailles), elles occupent 7 000 m2 dans 70 salles. Les chefs-d’œuvre d’art moderne du Musée des Beaux-Arts ont voyagé cette année au Mexique, dans le cadre d’une exposition “hors les murs” au Museo Nacional de Arte de Mexico, qui a rencontré un grand succés. Cet été, ils ont réintégré le

250 œuvres L’exposition retracera, autour d’environ 250 œuvres l’épanouissement de son oeuvre grâce à quelques séries : Les académies, les dessins au pinceau fauves de 1905-1906, le travail du portait dans les années 1910, les “Cinquante dessins” ingresques de 1919-1920, annonçant les odalisques de la période niçoise, les dessins au trait transparents de 1935-1937. Aussitôt suivis de grands fusains longuement travaillés en 1938-1939. La floraison des “thèmes et variations” 1941-1942 et les derniers dessins au pinceau monumentaux des années 1947-1952.

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Événement Mais l’événement du Musée des Beaux Arts en 2016, débute à la fin de l’année, le 6 décembre… Il faudra être donc patient pour voir la Grande Rétrospective, consacrée à Matisse. Si le musée a bien dans ses collections, au moins l’un des tableaux du Maître – une jeune femme en blanc, modèle allongé sur fond rouge daté de 1946 – de nombreuses œuvres sont actuellement collectées à l’extérieur, pour rejoindre le MBA. Cet hommage est rendu à un peintre majeur du XXe siècle (1869-1954), chef de file du fauvisme avant de construire une œuvre singulière autour de l’équilibre des formes et des couleurs . “L’artiste doit voir toutes choses comme s’il les voyait pour la 1re fois ; il faut voir toute la vie comme lorqu’on était enfant” confiait Matisse à l’historienne médiévale Régine Pernoud peu avant sa mort. Matisse s’est aussi adonné à la pratique du dessin, discipline quotidienne qui lui a permis de conquérir la plus grande liberté.

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LA MINIATURE DANS TOUS SES ÉTATS Mini World au Carré de Soie ou le Musée Miniature et Cinéma doivent leur succès à une personnalité animée par une passion qui bouscule tout sur son passage ! Richard Richarté à Vaulx-en-Velin ou Dan Ohlmann dans le Vieux Lyon ont investi l’univers des miniatures pour en faire des pays extraordinaires – animés pour Mini World ou statiques pour le Musée de la rue Saint Jean – qui attirent de nombreux visiteurs métropolitains ou même touristes de tous pays. Leurs sites sont de véritables conservatoires du Patrimoine et nous aspirent dans des univers où l’on voyage avec la tête et les yeux !

MINI WORLD Richard Richartré et ses associés sont à l’origine de Mini World, un pari fou en voie d’être gagné. Ce véritable Parc de miniatures animées a ouvert fin mai et n’a pas désempli depuis. Si les chemins de fer lilliputiens et les automates vivaient déjà séparément leur vie, les rassembler sur un site unique et les scénariser à grande échelle, constitue une démarche novatrice et ambitieuse. Inspiré du Miniatur Wunderland de Hambourg, le Mini World du Pôle loisirs du Carré de Soie occupe 2500 m2 et comporte une série de mini-univers se succédant dans une logique imparable. Participent à cet enchaînement 4 000 animaux, 40 000 arbres, 6 000 véhicules, 150 trains et leurs 2 km de rails… auxquels il faut accoler la particule mini, évidemment. Toutes ces miniatures vivent dans un monde non figé où le soleil se lève, l’orage pète, les feux d’artifice crépitent,le ciel est étoilé, la lumière et la pénombre jouent au chat et à la souris. Avec une interactivité bien de son époque numérique, pour que les enfants ou leurs parents activent des animations et fassent 40

bouger les mondes. Côté personnages, vous croiserez Hulk, Mary Poppins ou R2D2… Côté scènes de la vie, vous retrouverez avec plaisir un bateau pirate, une grande roue, une grotte avec ses peintures, jusqu’au Marché de Noël ou la Fête foraine avec son jeu de massacre. On ressort enthousiasmé d’un spot où l’on peut aisément passer une demi-journée et dépenser 37 euros avec un pass familial (pour 2 adultes ou 2 enfants). Une boutique et un restaurant complètent un dispositif ludique terriblement efficace.

MUSEE MINIATURE En fait le musée est un diptyque : une section consacrée aux décors de cinéma et une autre dévolue aux miniatures. Nous ne nous intéresserons qu’à cette deuxième partie, pour voyager dans un univers fortement marqué par la personnalité du fondateuranimateur-artiste Dan Ohlmann (on peut parfois le voir travailler dans son atelier vitré !). Sous nos yeux ou surtout ceux des loupes intégrées aux vitrines, 120 scènes miniatures hyperréalistes, plus de 10 000 objets répartis sur 8 salles sur 2 niveaux. On se régale avec les fidèles reproductions au 1/20e de l’ancien hôtel Milan, de l’Opéra, de l’Institut Lumière ou du théâtre Napoléon 3, oublié des lyonnais voire de la brasserie Georges. La magie du musée repose en partie sur le contraste entre la pénombre des salles et la luminosité des vitrines. Cela nous aide à perdre nos repères ! Ce sont presque 25 années créatrices de Dan Ohlmann, un artisan du détail aussi humble que génial, qui se disputent notre regard : un intérieur de prison, la salle “Art Nouveau” du restaurant Maxim’s de Paris, un atelier de tisseur lyonnais ou un temple zen feutré. Des réalisations faites en partant de centaines de photographies. Plusieurs salles sont également consacrées aux métiers d’art en miniature !

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“Corps Rebelles”

TROIS EXPOSITIONS AUX “CONFLUENCES” “Antartica”, “Corps Rebelles” ou “Potières d’Afrique”, ces trois expos sont à découvrir dans le contexte de “l’aventure du vivant”, thématique identitaire du musée. Le Musée, “tout en arêtes et en lumière”, ébahit ses visiteurs… “L’aventure du vivant” y est parfaitement scénarisée et les copieuses collections (on annonce 2,2 millions d’objets), ravissent les fans de paléontologies, d’égyptologie, de minéralogie, d’ethnologie, de zoologie et même de préhistoire. Autre enjeu du musée : traiter des questions contemporaines en attirant le public le plus large possible. Coup de projo sur trois expos.

“Antartica” 1re exposition tout à fait remarquable, ”Antartica” est inscrite dans l’initiative de l’ONG, Wild Touch et c’est Luc Jacquet qui a littéralement écrit l’expo. Après deux mois de tournage avec son équipe, on peut affirmer que tout existe sous la banquise ! Ce sont essentiellement des clichés qui sont faits de manière à se mettre dans la peau du photographe. Les images sont dispatchées par séquences thématiques dans différentes salles du Musée. On remarquera notamment le sas à l’entrée de l’expo, un univers sonore avec échanges radio qui mettent tout de suite le visiteur dans les conditions… Le son contribue grandement à l’immersion. On mettra la tête dans les trois black box (pour découvrir les images filmées), et on appréciera l’espace qui symbolise la banquise au moyen de 4 écrans. (jusqu’au 2 janvier 2017).

Il s’agit d’une invitation à comprendre la danse contemporaine comme un langage universel (au XXe siècle). L’exposition est concomitante à la Biennale de la Danse (voir page 26). Muni d’un casque on explore la diversité de la création et ses multiples inspirations. Une occasion de voir ou revoir les extraits d’œuvres chorégraphiques qui ont marqué l’histoire de la danse contemporaine. Originalité de l’expo qui s’apparente à une installation : le studio où peut participer à un atelier de danse intitulé “Danser Joe” créé par Moment Factory ; l’occasion de rencontrer des chorégraphes et des danseurs professionnels. Une grande place est donc consacrée à l’image et à la musique. Cette expérience participative est évidemment inattendue dans un musée ! Elle regroupe 6 thématiques dont celle de Mourad Merzouki intitulée “Lyon en terre de danse”. En salle 12 se déploient sur des écrans les images noir et blanc de 8 différentes versions filmées du “Sacre du Printemps”. En salle 13, participez à la pièce “Joe” crée en 1982 par Jean-Pierre Pincault ; les visiteurs peuvent revêtir le costume de Joe (bottes, chapeau et imperméable) et comprendre “les enjeux de la transmission du geste”. (jusqu’au 5 mars 2017).

“POTIÈRES D’AFRIQUE” Jusqu’au 30 avril 2017, l’exposition propose un voyage à travers la rencontre des potières de l’Afrique de l’Ouest et de leur production. Onze céramistes européens ont fait ce voyage, il y a 20 ans, et ont en rapporté des poteries, plusieurs heures de films, des notes de terrain et de nombreuses photographies que le musée conserve aujourd’hui. À découvrir une soixantaine de poteries, décorées avec soin ou laissées volontairement à l’état brut et à méditer : “La céramique est un art total qui malaxe tout : la terre, l’eau, le corps, la tradition, la vie quotidienne, le feu, les débris de bassines et les dieux “selon la formule de Camille Virot, céramiste. Ces objets d’usage ordinaire portent en eux à la fois l’humilité du quotidien et une beauté plastique qui invite à la contemplation.

> 888 600 visiteurs en 2015 ; le Musée des Confluences est le lieu touristique le plus visité de la région AuvergneRhône-Alpes devant l’Aiguille du Midi ( 877 000 ) ! En 2016 ,il devrait dépasser ce score. 41


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CHARLES LOUPIO AU MUSÉE DE L’IMPRIMERIE Qu’est-ce qu’une lettrine ? Est-ce une bête fantastique, dressée sur ses pattes et crachant le feu ? Réponses à toutes ces interrogations, au Musée de l’Imprimerie qui a récemment modifié son nom et en choisissant une appellation, collant mieux à la révolution numérique : “le Musée de l’Imprimerie et de la communication graphique”. Tel un millefeuille, les collections permanentes du Musée, sur 2 200 m2, superposent et explicitent les techniques, les produits et les usages de l’imprimerie. Avec même la vidéo pour renforcer un flash-back qui ferait tourner la tête à Gutenberg. le Musée offre aux visiteurs de découvrir des documents inédits, provenant souvent de donateurs, scénarisés de A à Z… Si le Musée consacre toujours une large part aux techniques d’impression traditionnelle, au livre et à l’estampe, il colle à la formidable révolution numérique. Jusqu’au 20 septembre, une expo est consacrée au grand affichiste français Charles Loupiot (1892-1962), le plus artiste d’entre eux, l’un des inventeurs du style Arts Déco. Une fois encore, le Musée n’est plus un concept abstrait et figé, vous pouvez emmener vos ados, ils seront captivés par les multiples facettes de l’imprimerie, indissociable alliée de l’histoire humaine. • Lieu : 13, rue de la Poulaillerie - Lyon 2e. • Téléphone : 04 78 37 65 98. • Site : www. imprimerie. lyon. fr/imprimerie • Horaires : du me. au di., 10 h 30 -18 h. • Tarifs : normal : 5 €, réduit : 3 €. • Durée de la visite : 1 h 30. • Accès : Cordeliers, 9, 18, 25, 27, 58, 99, C3 • Restauration : non. 42

“MARIAGES” AUX ARCHIVES Derrière une grande verrière sur la place des Archives, on peut voyager à travers huit siècles d’histoire de Lyon, étalés sur 16 km de linéaires de documents… Les fonds publics (antérieurs à 1790, postérieurs à 1790, des Hospices Civils de Lyon et les archives des écoles), les fonds privés, les fonds figurés, la bibliothèque et les dossiers documentaires, le fonds national de l’Observatoire des familles en situation de handicap. Une base de données permet d’accéder aux notices descriptives des documents grâce à une recherche par mots et par index. Jusqu’au 25 mars 2017, “Mariages” est une très originale exposition sous forme de voyage à travers l’histoire des mariages à Lyon de l’antiquité à nos jours. D’une manière illustrative et didactqiue, elle raconte leur histoire, petite et grande, royale et révolutionnaire. Le parcours est encadré par une chronologie qui retrace les grandes étapes de la vie de ce rite. Notamment Les “mariages lyonnais”célèbres tels celui d’Henri IV et Marie de Médicis qui donnaient lieu à de somptueuses fêtes. L’expo mobilise des archives privées à caractère autobiographique et biographique, manuscrits ou imprimés, pertinents pour explorer le mariage dans son intimité. • Lieu : 1, place des Archives - Lyon 2e. • Téléphone : 04 78 92 32 50. • Site : www. archives-lyon. fr/archives • Horaires :lundi, 11 h-17 h, du ma. au ve. 8 h 30 -18 h. • Tarifs : gratuit. • Durée de la visite : selon exposition. • Accès : A Perrache. T 1 Suchet, Parking Perrache ou place des Archives. • Restauration : non.


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MUSÉE DES TISSUS ET DES ARTS DÉCORATIFS Notre MTAD a toujours son avenir en pointillés. Avec un changement d’opérateur annoncé, se substituant à la CCI qui jette l’éponge ! Une pétition mise en ligne avait recueilli plus de 92 000 signatures, parmi lesquelles on a noté Placido Domingo et Christian Lacroix. C’est l’une des plus belles collections du monde (2,5 millions de pièces), vecteur d’image de la ville de Lyon où Jacquard et La Fabrique ont participé pleinement à l’histoire de la soie et plus généralement du textile lyonnais. Actuellement, “Le Génie 2. 0. Excellence, création, innovation des industries textiles de Lyon et sa Région” permet d’admirer sur 600 m2 les pièces les plus exceptionnelles réalisées par les industriels lyonnais, chefs-d‘œuvre techniques, dessins ou étoffes de luxe et de prestige (avec le soutien d’Unitex et de 1re Vision). L’expo “Le Génie de La Fabrique” est un hommage à la ville de Lyon et à ceux de ses enfants qui ont su, par leur incroyable exigence et leur inventivité, élever le tissage des étoffes façonnées à celui d’un art véritable. C’est le moment d’aller admirer notre musée emblématique. • Lieu : 34, rue de la Charité, Lyon 2e. • Téléphone : 04 78 38 42 00. • Site : www. musee-des-tissus. com • Horaires d’ouverture : du ma. au di. de 10 h17 h 30, (arts décoratifs fermé 12 h - 14 h). • Tarifs : normal : 10 €, réduit : 7,50 €, gratuit -12 ans. • Animations : Ateliers pour enfants et adultes. • Durée de la visite : 1 h 30 - 2 h pour un musée, 2 h 30 - 3 h pour les deux. • Accès : A Ampère Victor Hugo, T1 Perrache. • Restauration : non.

LA FONDATION BULLUKIAN Créée il y a 27 ans, la Fondation Léa et Napoléon Bullukian est une Fondation Reconnue d’Utilité Publique depuis 2003, et “Abritante” depuis 2009. Elle poursuit trois objets essentiels : la Recherche en santé et plus particulièrement sur le cancer, la Culture et plus spécifiquement l’aide aux jeunes artistes et le soutien aux œuvres Sociales Arméniennes. Au quotidien, la Fondation organise place Bellecour des expositions destinées à faire connaître et émerger de jeunes artistes. Elle organise un Prix national d’Aide à la Création Contemporaine dans le domaine des arts plastiques. Place à Julie Chaffort, Prix Bullukian 2015, jusqu’au 31 décembre 2016, “Somnanbules” est une rencontre entre des personnages, des voix et de paysages, un projet d’expo construit comme un opus faisant l’expérience du sensible pour chaque protagoniste : des scènes-tableau frontales et directes relevant de la performance physique empruntée de lyrisme et d ‘onirisme. Il s’agit dune installation vidéo dédiée au chant dans laquelle plusieurs voix se répondent, s’entremêlant et s’entrechoquant dans des paysages naturels. Ce projet vidéo a été pensé en référence aux arborigènes d’Australie pour lesquels le chant fabrique le territoire ; et si le chant meurt, une partie du monde meurt. • Lieu :26, place Bellecour - Lyon 2e - 04 72 00 24 77. • Site : www. bullukian. com • Horaires d’ouverture : du ma. au sa. de 12 h à 19 h. • Tarifs : Gratuit. • Durée de la visite : 1/2 h environ. • Accès : Métro Bellecour. 43


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LES NOUVELLES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES

“OBJETS D’AMIS, OBJETS CHÉRIS”

On ne peut pas le louper, derrière les voies de la gare de la Part-Dieu, le long du tram qui va vers l’est (rue Mouton Duvernet - l’arrêt du T4 a été baptisé du nom des “Archives”). C’est un bâtiment en or qui recèle des trésors ! Les nouvelles archives départementales du Rhône ressemblent à la tranche d’un livre, doté de filets d’or. Bruno Dumetier, architecte lyonnais et associé à un cabinet toulousain “Séquences” a pleinement réussi cet édifice éco-responsable qui rassemble les archives éparpillées, auparavant sur les sites du chemin de Montauban, ancien couvent des Carmes, et de la rue Servient. Des millions de documents, 42 km de linéaires, un déménagement d’enfer qui a requis 10 ans de préparation avec 858 rotations de camions et 103 jours de trajet. Un vaste espace de détente et un auditorium de 150 places complètent une salle de lecture qui représente un intérêt certain dès que l’on recherche une info très pointue dans le cadre de notre département. Une visite guidée est organisée, tous les mardis, à 14 h avec inscription sur internet-archives@rhone. fr et au 04 72 35 35 00.

Fondé par la Société des Missions africaines, établie à Lyon depuis 1856, le Musée Africain abrite aujourd’hui une collection de plus de 6 000 pièces dont 2 000 sont exposées en permanence. Pour garantir la pérennité du Musée et la diffusion du patrimoine africain à Lyon, une campagne de financement participatif a été lancée pour récolter les 20 000 euros nécessaires à l’équilibre du budget du musée. “Objets d’amis, objets chéris”, est une exposition consacrée aux œuvres d’Afrique subsaharienne provenant des collections privées des membres de l’Association des amis du Musée Africain de Lyon. Pour découvrir et partager leurs coups de cœur. Elles sont le reflet de leurs voyages à travers le continent : Makoudé de Tanzanie, les Bamova du Cameroun, les Fang du Gabon, les Toposa du Soudan, les Sara du Tchad. S’ajoutent des œuvres de créateurs contemporains, tels Georges Lilanga, de Tanzanie ou Joseph Arm’dokpo du Togo. La visite du musée peut être accompagnée de rencontres avec les collectionneurs et d’une conférence. Ce musée organise, chaque semaine des ateliers pour le jeune public.

• Lieu : 34 rue Général Mouton-Duverne - Lyon 3e - Tél. 04 72 35 35 00. • Site : http://archives. rhone. fr • Horaires d’ouverture : Du lu. au ve. de 8 h 30 à 17 h, sa. d’octobre à mai de 9 h à 12 h. Visites guidées chaque mardi à 14 h. • Tarifs : Gratuit. • Animations enfants : non. • Accès : T4 - arrêt Archives Départementales. • Restauration : non.

• Lieu : 150, Cours Gambetta, Lyon 7e. • Téléphone : 04 78 61 60 98. • Site : www. musee-africain-lyon. org • Horaires : du mercredi au vendredi 14 h - 18 h. • Tarifs : 8 € - 4 € réduit - 2 € (enfants). • Durée de la visite : 1 h 30 environ. • Accès : D Garibaldi, 9, 23, 36. • Restauration : non.

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Ph. : J. Leone.

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LA BIBLIOTHÈQUE EXPOSE DES PHOTOS ! “Sortir” 20 bouquins toutes les trois semaines, consulter la presse lyonnaise du XIXe en ligne, repérer le film ou la série à revoir parmi les 68 000 DVD, se faire prêter une œuvre d’art pour changer son quotidien ou épater ses invités à la maison, suivre une formation, découvrir une expo ou interroger l’un des experts pour avoir sa réponse wikipédienne par mail sous 72 heures. On est bien loin de l’ancêtre de la bibliothèque du boulevard Vivier Merle, celle du collège de la Trinité qui recelait des manuscrits mérovingiens, provenant des grandes abbayes d’Ainay et de l’Île Barbe (ce n’était pas pour autant la bibliothèque de Charlemagne comme le dit la légende) ; après avoir squatté le Palais Saint-Jean, sur les bords de la Saône, elle s’installe à la Part-Dieu en 1972. Mais elle n’aura bientôt plus besoin de murs puisque 400 000 ouvrages, libres de droit sont en cours de numérisation suite à un contrat avec Google. Depuis décembre 2012, on peut déjà consulter la bibliothèque numérique Numelyo qui rassemble livres anciens, manuscrits, estampes, enluminures, photos et de nombreux articles de presse ou d’archives (celles de Pierre Chasnier, tisseur lyonnais). On peut participer à cette bibliothèque virtuelle en apportant son témoignage ou en aidant à reconnaître un personnage sur une photo. Un véritable guichet du savoir, sur le mode web 2. 0, puisque vous pouvez soumettre une recherche très précise aux spécialistes de la BM qui vous répondront en moins de 72 heures ! Ce fond numérique permet à la BM de Lyon de figurer dans

le peloton de tête européen des Bibliothèques. Au hasard de la navigation, on repère des “bouts” de la richesse encyclopédique de notre institution lyonnaise : le “Gargantua et Pantagruel” de Rabelais quand celui ci sévissait à l’Hôtel Dieu, l’un des 5 000 documents sur l’homéopathie donnés par les labos Boiron, l’un des volumes rescapés de l’ancienne bibliothèque de l’Institut franco-chinois ou l’une des 1 000 affiches de Toulouse Lautrec. Plus qu’un lieu de stockage physique ou numérique, la bibliothèque est un spot ; un site d’activités qui va bien au-delà de la mission traditionnelle d’une bibliothèque, aujourd’hui transversale : expos, les espaces numériques où l’on a accès aux nouvelles technologies et où l’on peut même se former, rencontrent un vif succès mais aussi plus terre à terre, les modules d’apprentissage de compta-gestion ou de code de la route ! Quinze bibliothèques dans les arrondissements complètent un dispositif épatant : tarif accessible à partir de 6 € avec une “totale” où l’on peut tout faire pendant 1 an pour 35 €, Wi-fi service de livraison à domicile pour les lecteurs privés de mobilité (cela s’appelle Bib’A’Dom).

Expos photos La Bibliothèque propose des services particulièrement intéressants : dont une initiative réservée aux abonnés, permettant d’emprunter des œuvres de l’ Artothèque, de les conserver chez soi et de les restituer au bout de deux mois ! Des expos temporaires sont également prévues à la BM de la Part-Dieu : L’ iranienne Shadi Ghadirian, présentera une rétrospective de ses travaux photographiques (du 7 octobre 2016 au samedi 9 janvier 2017). Les photographes sont souvent des acteurs de la résistance ; une thématique de l’expo “Créer c’est résister” (du 7 octobre 2016 au samedi 9 janvier 2017).

“OMBRES ET LUMIÈRES” “Tunnel. Ombres et Lumières” est une expo à double détente. Un 1er voyage photographique sous forme de balade à travers le long tuyau de béton qui traverse la colline de la Croix-Rousse, un autre dépaysement dans les tunnels routiers de la ville et les trémies ou passages piéton. Les photographies très soignées, sont signées Sylvie Fremillot et Isabelle Aurionnaux. Une immersion pour comprendre mieux ce contraste entre l’ombre et la lumière et la signification de l’expression “Voir le bout du tunnel”. Jusqu’au 21 octobre. 45


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MUSÉE DU TISSAGE : MAISON DES CANUTS

MUSÉE SOIERIE VIVANTE, ATELIER DE PASSEMENTERIE

“la Maison des Canuts” est un véritable musée du tissage : Brocart,velours, broché… une démo de tissage sur métier à bras lève le voile sur les soieries d’exception et leurs procédés de tissage (sur métier à bras Jacquard, d’origine). Trois petites salles d’expo aident à comprendre la fabrication des fils d’or, le cycle du ver à soie, l’invention de Jacquard, l’apport historique et social des canuts ainsi que la réalité de l’industrie textile aujourd’hui… Avec des démonstrations de tissage, des visites guidées dans les traboules de la Croix-Rousse ou un petit topo de Virginie Varenne l’attentionnée directrice du musée ; Dans une des salles trône enfin un métier à bras d’origine, qu’on voit fonctionner chaque jour à 11 h et 15 h 30, pendant les démonstrations des visites guidées. A l’entrée une boutique suscite l’envie de faire des cadeaux : foulards, écharpes, cravates, carrés de soie de formes et de coloris variés sont fabriqués dans la région. Des matières premières : soie, coton, lin cachemire transformés impeccablement avec le savoir-faire rhônalpin.

Lyon reste une ville de la soie ! C’est du moins l’impression qu’on a lorsqu’on pénètre dans ce musée aux allures de machine à remonter le temps. L’association “soierie vivante”, créée en 1993, a été reconnue d’utilité publique et s’est vue confier l’atelier municipal de passementerie ainsi qu’un atelier de tissage, dernier atelier familial du quartier. Depuis, elle se consacre chaque jour à la sauvegarde du patrimoine et des traditions soyeuses lyonnaises. Situé au cœur du quartier des Canuts, le musée nous permet enfin de découvrir comment ces machines compliquées, aux fils entrelacés, qu’on a tous vues dans l’un ou l’autre des musées lyonnais sans jamais en comprendre le fonctionnement, peuvent tisser de la soie. Métiers Jacquard, à bras ou mécaniques sont mis en marche deux fois par jour lors des visites guidées. Des visites de découvertes, séances de tissage et anniversaires sont organisés par le musée pour les enfants. La boutique du musée propose carrés de soie, foulards et autres tissus au bénéfice de cette association.

• Lieu : 10-12 rue d’Ivry, Lyon 4e. • Téléphone : 04 78 28 62 04. • Site : www. maisondescanuts. com • Horaires : du lu. au sa., 10 h -18 h 30 visites commentées 11 h et 15 h 30. • Tarifs : gratuit, visite guidée : 6,50 € adultes, 3,50 € scolaires et étudiants, gratuit -12 ans. • Durée de la visite : 30 min, 1 h avec la visite commentée. • Accès : C Croix-Rousse, Parking Ambre ou Gros caillou. • Boutique : oui (un must pour les cadeaux !).

• Lieu : 21, rue de Richan et angle rues Lebrun et Godart, Lyon 4e. • Téléphone : 04 78 27 17 13. • Site : www. soierie-vivante. asso. fr • Horaires : Visites guidées à l’atelier municipal, du ma. au sa., 14 h et 16 h, à l’atelier de tissage, du je. au sa., 15 h et 17 h (sauf juillet et août). • Tarifs : pour les 2 ateliers, 8 € normal, 4 € étudiant. Pour 1 atelier, 5 € et 3 €. . • Durée de la visite : 30 min environ. • Accès : C x-Rousse,Parking Ambre ou Gros caillou. • Restauration : non.

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Musée d’histoire de Lyon - © musées Gadagne / G. Aymard.

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“SECRETS DES OMBRES” AUX MUSÉES GADAGNE Deux musées en un ! Un musée d’histoire de Lyon et un musée des marionnettes, réunis dans le plus belle édifice Renaissance de la ville.

Les marionnettes du monde Ce musée trouve sans aucun doute sa raison d’être dans le fameux Guignol, parangon de la culture lyonnaise traditionnelle. Au sein d’une dizaine de salles, plusieurs milliers de marionnettes, de costumes et de textes venus du monde entier nous présentent des cultures diverses bien qu’étrangement similaires, des esthétiques particulières et des extraits de spectacles. On découvre alors une technique, un métier et avant tout un art…

L’Histoire de Lyon Le musée se propose de nous offrir “les clefs de la ville”, grâce à un parcours de 31 salles, sur plusieurs étages, qui présente l’histoire de la ville de Lyon depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. Peintures, écrits, portraits, gravures, maquettes, tous ces supports nous permettent de traverser les siècles pour comprendre la ville d’aujourd’hui, son histoire et son évolution. A l’occasion de la Biennale de la danse, retrouvez Albertine, Hector et Charles les “marionnettes de la compagnie Propos”, pour quelques impromptus endiablés dans la grande cour du musée. Puis du 7 octobre au 12 novembre, les Assises des religions et de la laicité donnent lieu à des conférences. Il va flotter un petit air de bohême sur sur le musée du 19 au 26 octobre, spectacles, projections, conférences, visites contées célèbre les marionnettes tchèques. Le musée accueille également le Festival : “Novembre des Canuts” pour poursuivre

la découverte de l’histoire turbulente et passionnante de la colline de la Croix-Rousse ; thématique 2016 : l’industrialisation et ses conséquences sur les conditions de travail et le paysage de la ville aux XIXe et XXe siècles, conférences et balades urbaines sont également prévues. Pour les plus jeunes, un partenariat avec l’Orchestre National de Lyon, se concrétise sous la forme d’un écho de “L’oiseau de feu” de Stravisky ; tous les secrets des ombres seront révélés au grand jour ! Avec ateliers et visites guidées en famille. Quant à la fête des Lumières, le musée vous dévoile les origines de cette fête lyonnaise qui compte désormais parmi les grands événements internationaux ! Dès la nuit tombée,et avant la fermeture des portes du musée à 18 h 30, venez admirer la grand cour Renaissance illuminée, un joli avant-goût de la Fête des Lumières qui se déploie dans la ville. N.B. : l’accès au Musée est bien entendu libre, lors des Journées Européennes du Patrimoine consacrées au Patrimoine et à la citoyenneté (17 et 18 septembre).

• Lieu : 1, place du petit Collège, Lyon 5e. • Téléphone : 04 37 23 60 45. • Site : www. gadagne. musees. lyon. fr • Horaires d’ouverture : du ma. au di., 11 h à 18 h 30. • Tarifs : 1 musée, 6 €/4 €, 2 musées 8 €/6 €, expo “Roses, une histoire lyonnaise”, 7 €/5 €. Gratuit pour les moins de 18 ans et étudiants de - de 26 ans. • Animations enfants : oui. • Durée de la visite : 1 h 30 à 2 h par musée, environ 1h pour les expos. • Accès : D Vieux Lyon, C3, C14, 19, 31, 40, 51. • Restauration : “Café Gadagne “: au 4e étage, accès libre aux heures d’ouverture des musées Gadagne : 04 78 62 34 60. 47


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“ARCHEO TERRA” AU MUSÉE GALLO-ROMAIN L’idée d’un musée de la civilisation gallo-romaine, regroupant dans un seul lieu des collections éparses, apparaît en 1957 ; il s’agissait des prémices d'une réflexion sur la mise en place d’équipements culturels dans le cadre d'une ouverture internationale de Lyon ! A l’origine on retrouve Louis Pradel, le Maire de l’époque, les remarquables Aimable Audin et Pierre Lasfargue. Auparavant, une collection d'objets disparates, comportant des dons et des acquisitions privées, avait intégré le Conservatoire des Arts, un ancêtre du Musée. La réalisation du Musée est confiée à Bernard Zehrfuss qui imagine ce qu'on pourrait appeler “un Musée de site” ; les travaux (1971-1975) accouchent d'un bâtiment enfoui de 8 000 m2, introduction ou prolongement de la visite du parc archéologique ; une réalisation sobre et sans ouvertures, à part deux grandes baies vitrées baptisées à l'époque “canons à lumière”, inspirées des créations de le Corbusier. A l'intérieur une simple succession de poutres et piliers mis en valeur par des jeux de lumières ! Un plan incliné long de 320 m, 17 salles pour 17 thèmes, pas de salles conventionnelles mais des espaces se succédant dans une rampe hélicoïdale. Le Parc archéologique est le pivot du parcours des collections du Musée. A noter que le site est classé Patrimoine mondial de l'humanité (il est vrai qu'il est connu depuis la fondation de Lugdunum en 43 avant JC). Comment se repérer et que faut-il voir pour ne pas louper une visite qui se révèle parfois austère voire hermétique ? • La table claudienne (seule la moitié est conservée), où est gravé le discours prononcé par l'empereur Claude, né à Lyon, devant le Sénat de Rome 48 ans 48

après JC ; un speech demandant aux sénateurs d'accorder à l'élite des habitants de Gaule, l’éligibilité aux magistratures romaines et au Sénat ! • Dans l’espace consacré à la préhistoire régionale est exposé un rarissime char processionnel découvert à la Côte-Saint-André et datant du VIIIe siècle avant JC, sans doute dédié au culte du soleil. • Le calendrier gaulois de Coligny gravé dans le bronze à l'époque (elles étaient lourdes “les tablettes” de l'époque). • Le buste de l'empereur Caracalla. • La “mosaïque des jeux du cirque” (il n'y avait pas de chrétiens dévorés par les lions contrairement à une croyance répandue). • Le sarcophage sculpté d'Acceptius Venustus. • Une statue en bronze de Neptune (découverte dans le Rhône en 1829). • Les guirlandes de marbre de l'autel des trois Gaules. • De nombreux documents rappelant que Lugdunum était aussi la capitale économique de la Gaule. • Les inscriptions des statues offertes aux grands prêtres. Mais c'est la collection de céramiques, de bijoux, d'outils et de vases qui témoignent de l'incroyable agilité des potiers, verriers, orfèvres, ferronniers ; on est notamment médusé à la vue du “trésor de Charvay”, découvert à Vaise en 1992 ! Il fête ses 40 ans cette année 2016 ! Du 12 juillet 2016 au 8 janvier 2017, le musée présente “Archeo Terra”, une grande exposition autour de la terre… loin d’être un matériau pauvre, elle est le moyen de construire, depuis plus de 10 000 ans ! Pour ériger des maisons, des palais ou des temples, étonnant souvent par leur caractère monumental. L’exposition met en valeur des sites archéologiques en terre, les plus remarquables qui sont conservés dans le monde, dont beaucoup sont inscrits au Patrimoine de l’Humanité. Une animation pour devenir un spécialiste de l’architecture en terre est notamment proposée ainsi que des cycles de conférences au Musée. • Lieu : 17, rue Cléberg - Lyon 5e - 04 72 38 49 30. • Site : www. musees-gallo-romains. com • Horaires d’ouverture : du ma. au di. de 10 h à 18 h. • Tarifs : 4 - 7 € (enfant : 2,50 - 4,50 €). • Animations enfants : Nous consulter. • Durée de la visite : au moins 2 h. • Accès : Funiculaire Minimes ou Fourvière. • Restauration : non. • A proximité : le théâtre gallo-romain de Fourvière et son parc archéologique.

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Salle de Neptune - © C. Thioc et JM Degueule.

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40 ANS DE CRÉATIONS DE JAN FABRE AU MAC

L’INSTITUT D’ART CONTEMPORAIN

Saison de transition pour le Musée d’Art contemporain de Lyon. Dans une année 2016 sans Biennale d’art contemporain et après une expo Yoko Ono au bilan mitigé, trois expos sont annoncées. JAN FABRE STIGMATA Actions et Performance -1976- 2016 L’expo se tient jusqu’au 15 janvier 2017. 87 plateaux de verre, 800 objets (dessins, photos, costumes, maquettes). Jan Fabre présente 40 ans de créations hors-normes au nom de la liberté de… création. Un appel aux modes de pensée “Icones Urbaines”, des films aux stylos à bille bleue… À noter la perf’au Vélodrome au Parc de la Tête D’Or, une performance commentée par Eddy Merckx et filmée en direct (jeudi 29 septembre à 19 h). WALL DRAWINGS Quand l’art moderne envahit les murs et les rues de la Cité-Monde…Les graff’ squattent les murs de la ville, des styles du monde entier à découvrir ainsi que les techniques qui les accompagnent. CAI GUO-QIANG, KABAKOV, PARANT, MEL RAMOS, ORLAN 7 œuvres rassemblées comme une énigme. Pour ensuite déchiffrer le mystère ! Côté bilan expo Yoko Ono, il est mitigé !

Créé en 1978 par Jean-Louis Maubant, l’IAC constitue et diffuse les milliers d’œuvres du FRAC (en sus de ses propres collections), elles accompagnent aussi des expos thématiques qui sont organisées sur le territoire rhônalpin et des étudiants sont invités à réaliser entièrement leurs propres expos. Un centre de documentation, un site internet, des conférences et une politique éditoriale complètent le dispositif. “Laboratoire Espace Cerveau - station 10”, du 7 octobre au 6 novembre, rassemble les réflexions et les expériences d’artistes et de scientifiques ainsi que celles de philosophes, d’anthropologues, de théoriciens et d’historiens autour du lien espace-cerveau. Une expo initiée par l’artiste Ann Veronica Janssens et Nathalie Ergino (directrice de l’IAC). Ann Veronica Janssen présente jusqu’au 7 mai : une expo personnelle, une œuvre expérimentale qui favorise les installations in situ et l’emploi de matériaux volontairement très simples ou immatériels comme la lumière le son ou le brouillard artificiel Elle explore la relation du corps à l’esprit.

• Lieu : Cité Internationale - 81, quai Charles de Gaulle - Lyon 6e - Tél. 04 78 93 36 35. • Site : www. mac-lyon. com • Horaires d’ouverture : du me. au ve. de 11 h à 18 h, sa., di. de 10 h à 19 h. • Tarifs : 8 € - 6 €.

• Lieu : 11, rue de Dolard - Villeurbanne. • Téléphone : 04 78 03 47 00. • Site : www. i-art-c. org • Horaires d’ouverture : du me. au di. de 13 h à 19 h, jusqu’à 20 h le ve. soir. • Tarifs : 4 € (réduit 2,50 €). • Animations enfants : Nb formules pour les scolaires avec visites et projets partenariaux. • Accès : C3, arrêt IAC - métro République. • Restauration : non. • A proximité : le quartier des Gratte-Ciels. 49


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Au Musée Testut Latarjet - © DR.

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Expos

LE CHRD DE LYON, CÉLÈBRE TOLA VOLOGE MUSÉE TESTUT LATARJET Créé au sein de l’Université de médecine il y a plus de 150 ans, mais rénové il y a vingt ans seulement, le musée Testut Latarjet a développé le projet d’exposer à tous les publics les collections d’anatomie et d’histoire naturelle médicale réunies par la Société Nationale de Médecine et existant depuis deux siècles. Les collections de ce musée privé n’ont cessé de croître au fil des dons de particuliers et contient aujourd’hui deux départements principaux, le premier présente l’anatomie humaine (normale et pathologique), ainsi qu’une collection ostéologique et chirurgicale. L’autre concerne l’histoire naturelle médicale et regroupe parasitologie, paléopathologie, anatomie marine ou encore antiquités égyptiennes. C’est l’occasion de découvrir un musée dont on n’entend que peu parler dans le panorama culturel lyonnais. • Lieu : Université Claude Bernard, 8, avenue Rockefeller, Lyon 8e. • Téléphone : 04 78 77 75 86. • Site : museetl. univ-lyon1. fr • Horaires : du lu. au sa. 15 h 30-20 h (18 h le sa.). • Tarifs : normal 2 €, réduit 1,50 €, gratuit -12 ans. • Durée de la visite : 1 h. • Accès : D Grange Blanche. • Restauration : non. 50

Le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD) bénéficie depuis 2 ans d’une nouvelle muséographie qui valorise mieux le site. Un espace de reconstitution présente “la Maison du résistant” avec une imprimerie clandestine construite à l'échelle 1. Enfin un remarquable diaporama est consacré à la libération de Lyon. Entretenir la magie des JO, pour le meilleur ou pour le pire : notamment les Jeux de Berlin organisés en 1936 par le 3e Reich, un outil privilégié pour porter les idéologies totalitaires. L’exposition dresse le tableau d’une décennie tragique qui s’achève avec les JO de Londres en 1948 ; elle retrace également une vingtaine de carrières sportives bouleversées par la guerre dont celle du célèbre Tola Vologe, résistant et sportif exceptionnel, s’est occupé d’athlétisme à Lyon avec son ami Tony Bertrand. Peut se découvrir en visite libre ou accompagné par un médiateur.

• Lieu : 14 avenue Berthelot - 69007 Lyon. • Téléphone : 04 78 72 23 11. • Site : www. chrd. lyon. fr • Horaires d’ouverture : Du me. au di. de 10 h à 18 h, fermeture les jours fériés sauf le 8 mai et le 11 novembre. • Tarifs : normal : 4 €, réduit : 2 €. • Animations enfants : oui. • Durée de la visite : variable. • Accès : T2 Centre Berthelot. B Jean Macé. • Restauration : non.


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Exposition "Cric Crac" de Gaëlle Choisne. Ph. : Blaise Adilon.

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VINALIA : L’HUILE DANS TOUS SES ÉTATS

CENTRE D’ART CONTEMPORAIN DE VIENNE

Le Musée de St-Romain-en-Gal présente un panorama complet de la vie quotidienne gallo-romaine dans une architecture transparente et lumineuse, faite d’acier et de verre ! Face à Vienne, de l’autre côté du Rhône, le Musée réserve un programme riche et varié, pour petits et grands avec visites, ateliers, expos, spectacles. Un parcours à la rencontre des objets-phare de la collection. “Les Vinalia” du Musée Gallo-Romain se déroulent chaque année, à l’époque des vendanges ; lors de cette reconstitution historique, dédiée au vin, les pratiques de consommation alimentaire sont également explorées lors d’animations (dégustations, ateliers, conférences). En 2016, la thématique retenue est “l’huile dans tous ses états”, avec une reconstitution d’huiles parfumées, le rôle d’huiles destinées aux soins et à la médecine dans l’Antiquité, une restauration de pressoirs et une présentation d’objets dédiés aux huiles. Des archéologues spécialisés en matière d’huile d’olive sont présents. (Vinalia - le dimanche 25 septembre).

Jusqu’au 13 novembre “Les éléphants se cachent pour mourir” est un travail de Maxime Lamarche ; il investit l’ensemble de l’espace de la Halle des bouchers pour y proposer une installation inédite, convoquant tout autant des éléments de décors cinématographiques qu’un paysage post-industriel. Son travail sculptural frappe tout de suite le spectateur par ses structures impressionnantes. Maxime Lamarche est un artiste mêlant formes et références et jouant la carte du mélange des genres, parfois, jusqu’à l’absurde. La voiture flotte, le bateau roule sans être étanche, et le fly-case s’avère trop lourd pour être déplacé... Maxime Lamarche travaille à Lyon et à Saint-Chamond, a exposé à la Biennale d’Art Contemporain 2015 et à Aix avec une thématique “Les sirènes chantent toujours faux”. Diplômé de l’école des Beaux-arts de Lyon, il construit sa démarche sur un univers mécanisé, industriel et ouvrier. Grand technicien mécanique, il érige en sculpture des véhicules usagés ou transforme en installation des éléments fonctionnels par de spectaculaires bricolages poétiques sur fond de culture pop grand format, digne et décomplexée.

• Lieu : RD 502 - 69560 St-Romain-en-Gal. • Téléphone : 04 74 53 74 01. • Site : www. musees-gallo-romains. com • Horaires d’ouverture : du ma. au di. de 10 h à 18 h. • Tarifs : 7 € (tarif réduit 2,5 € - et gratuit le jeudi pour tous ; il existe un billet unique pour visiter les 6 musées et sites de l'agglo). • Accès : Prendre le 1er pont à droite à l’entrée de Vienne. • Restauration : oui. • A proximité : Musée des Beaux-Arts de Vienne

• Lieu : 7, rue Test du Bailler - 38200 Vienne. • Téléphone : 04 74 54 51 37. • Site : www. cac. lahalledesbouchers. fr • Horaires d’ouverture : du me. au ve. de 13 h à 18 h. • Tarifs : 3,50 € (tarif réduit 3 € ; gratuit jusqu’ à moins de 18 ans). • Accès : par A7, direction centre-ville. • Restauration : non. • Durée de la visite : 1 h. 51


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Expos

“TENTATIONS. L’APPEL DES SENS”

“AVEC OU SANS S’TRESSES”

Grâce au collectionneur Paul Dini et son épouse Muguette (le couple effectue une première donation de 400 tableaux), le Musée municipal Paul Dini voit le jour en 2001. Collectionneur, donateur, Paul Dini est avant tout un “transmetteur d'art”. Jusqu’au 18 septembre, une nouvelle expo temporaire, à l’Espace Cornet, s’inscrit dans le cycle, “un été contemporain”. “Abstractions” présente Georges Adilon, Jean-Noel Bachés, Stéphane Braconnier, Franck Chalendard, Jean Degottex, Kacem Noua, Denis Sertre, Jean Raine, Gordon Hart ; des artistes tous réunis autour de l’indépendance de la forme, de la couleur et de la matière. Du 16 octobre 2016 au 14 février 2017, le Musée présentera “Tentations. L’appel des sens (de 1830 à 1914)”. Cette expo abordera les mutations iconographiques qui se révèlent au sein de la région lyonnaise (Lyon, Grenoble, Saint- Etienne, Vienne et Valence) en 4 actions : “Sens en éveil”, “Tentations religieuses”, “Corps dévoilés” et “Eloge du sublime”. “Toute notre connaissance découle de notre sensibilité” affirmait Leonard de Vinci ! Une assertion vérifiée tout au long de l’histoire des arts et des sciences. Au XIXe, le chemin des sens fût réinventé, refondu, repensé par les petits et les grands de la peinture.

Le Musée de Bourguoin-Jallieu revendique sa spécificité : un Musée du textile, en France et en Rhône-Alpes (le Nord-Isère et Bourgoin sont les détenteurs d'une riche culture de plus de 2 siècles dans le travail de la soie et l'ennoblissement textile). Le Musée est par exemple le seul à présenter l'histoire de l'impression sur étoffes (1 200 m2 sont réservés à ces techniques), des premiers tampons aux technologies informatiques (section rénovée en 2000) ; l'ennoblissement, spécialité berjalienne d'autrefois bénéficie également d'une visibilité particulière. Spécificité oblige sont exposés des artistes dont le travail entretient un rapport à la gravure, au textile, à l'impression (Paul Hickin, Annick Claude, Claude Viallat). Des expos temporaires abordent divers aspects de l'art : on se souvient notamment de “La Chine en soie” ou plus récemment de “Textiles du XXIe siècle” qui avaient rencontré un large public. Parallèlement à son parcours permanent, le musée propose une expo intitulée “Avec ou sans s’Tresses”, une manifestation autour de la création contemporaine faite au moyen de tresses, lacets et croquets. Le commissaire invité est Yves Sabourin.

• Lieu : 2, place Faubert - Villefranche-sur-Saône. • Téléphone : 04 78 63 33 70. • Site : www. musee-paul-dini.com • Horaires d’ouverture : me. de 13 h 30 à 18h, je et ve. de 10 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 h, sa., di. de 14 h 30 à 18 h. • Tarifs : 5 €- réduit 3 € - gratuit pour les - de 18 ans. Gratuit pour tous le 1er dimanche du mois. • Accès : Autoroute A6, sortie Villefranche Sud, direction la Gare, puis suivre le fléchage.

• Lieu : 17, rue Victor Hugo - Bourgoin-Jallieu • Téléphone : 04 74 28 19 74. • Site : www. bourgoinjallieu. fr • Horaires d’ouverture : tlj. (sf lu.) de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h. • Tarifs : Gratuit pour tous. • Animations enfants : oui. • Boutique : oui. • Accès : Centre-ville.

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et aussi michel onfray “le miroir aux alouettes�


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POUR LES ADEPTES DE GUIGNOL

CINÉ UP AU HAMEAU DUBOEUF

Si Lyon est la résidence de Guignol, Brindas, localité du sud-ouest lyonnais, en est la maison de vacances ! La ville de Brindas a souvent été centrale dans les aventures du pantin. Ainsi, pour certaines histoires, c’est là que Guignol croisa Gnafron. Il s’y est marié, en a rencontré le maire et est même parti sur la lune depuis ce village ! En somme, lorsque Jean-Guy Mourguet, (dernier descendant de la famille Josserand, marionnettistes de tradition), légua son exceptionnelle collection de marionnettes à la municipalité, toutes les conditions étaient réunies pour mettre en place un nouveau musée exclusivement dédié à Guignol. Récent (il date de 2007), on peut y découvrir l’intégralité de la collection familiale de Jean-Guy Mourguet. Ces marionnettes, dignes de figurer au musée Gadagne, mais que Brindas a eu la chance de récupérer, sont de véritables œuvres qui feront rêver tous les adeptes de Guignol ! Un espace scénique permet aussi au jeune public et aux adultes de découvrir des spectacles. Des ateliers thématiques (par exemple des cours de marionnette) et des conférences complètent enfin ce musée, conservatoire de la mémoire de Guignol.

Bienvenue dans notre univers de la vigne et du vin Conçu pour toute la famille, le Hameau Duboeuf est un parc unique en son genre, qui vous dévoile de manière ludique tout ce que la vigne et le vin sont à notre patrimoine. Premier parc à thème sur le vin en Europe, il s’adresse aussi bien aux amateurs, aux connaisseurs avertis qu’aux enfants de tous âges. Plus de 2 000 ans d'histoire ! Avec plus de 3 000 objets, le Hameau regroupe une spectaculaire collection retraçant plus de 2 000 ans d'histoire viticole. Embarquez à bord du petit train, direction le chai de vinification pour s’immerger dans un espace alliant technologies de pointe et respect des traditions. 5 000 m² de jardin, un monde tout en saveurs. Des ”Rosalies”, voitures à pédales et des “sulkys” pour les plus jeunes. Théâtres d’automates, cinéma 3D, parcours des senteurs, Adventure Golf, les nombreuses attractions séduirons petits et grands. Une mention spéciale au Ciné Up, une magnifique expérience à bord de nacelles animées, où vous survolerez les paysages luxuriants du Beaujolais et du Mâconnais.

• Lieu : 18, montée de la Bernade (Brindas). • Téléphone : 04 78 57 57 40. • Site : www. brindas. fr/le-musee-theatreguignol. html • Horaires : du me. au di. 14 h 30 à 18 h 30. • Tarifs : 4 € (réduit 3€), guidée 6 € (réduit 5 €). • Durée de la visite : 1 h-1 h 30. • Accès : A7, sortie Oullins centre, suivre Ste-FoyLès-Lyon, Francheville le bas puis Brindas. • Restauration : non. 54

• Lieu : 796, route de la gare (Romanèche-Thorins). • Téléphone : 03 85 35 22 22. • Site : www.hameauduboeuf.com • Horaires : Hameau, tlj de 10 h à 18 h. Boutique tlj 8 h - 19 h. • Tarifs : adulte 20 €, 1 enfant - de 15 ans gratuit, second enfant 10 €. • Durée de la visite : 1/2 journée à journée. • Accès : Autoroute direction Macon, sortie 30, direction Romanèche-Thorins. • Restauration : oui (café des deux horloges).


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© DR - Biennale 2013.

Le Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne - © DR.

Expos

“ARCHÉOLOGIE DU PRÉSENT” MUSÉE D’ART MODERNE C’est l’un des plus importants musées d’art moderne de France ! Près de 19 000 œuvres couvrant les séquences “Art Moderne” et “Art Contemporain”. Redécouvrir la place occupée par l’objet dans l’histoire de l’art au début du XXe constitue le thème de l’expo “Archéologie du présent” (jusqu’au 10 janvier 2017), préparée, en partie, avec les pièces des collections du Musée : 150 œuvres redéployées dont quelques chefs d’œuvre de Picasso, Marcel Duchamp, Yves Klein, César, Andy Warhol et Christian Boltanski. A l’automne, le musée présentera l’artiste italien Marco Tireffi, ainsi que le lauréat 2016 du prix des Partenaires. Le Musée accueille aussi deux artistes majeurs de la scène artistique coréenne : Lee Kang So et Choi Byung So (jusqu’au 16 octobre) ; leurs peintures, inconnues en France pour la plupart, esquissent un univers imaginaire, sensoriel et énigmatique. “Danger Zones” dévoile l’œuvre majeure d’un couple d’artistes Anne et Patrick Poirier, un travail de couple (rare) sur la mémoire et l’exploration de l’histoire. En mars 2017, comme de nombreux spots culturels de la ville, le musée participera à la 10e édition de la Biennale Internationale du design de Saint-Etienne (9 mars 9 avril 2017). • Lieu : Rue Fernand Léger, Saint-Priest-en-Jarez. • Téléphone : 04 77 91 60 40. • Site : www. mam-st-etienne. fr • Horaires : tlj. sf ma., 10 h-18 h. • Tarifs : normal 5,50 €, réduit 4,50 €, gratuit -12 ans. Gratuité tous les 1er dimanches du mois. • Durée de la visite : 1 h 30 à 2 h. • Restauration : oui + salon de thé.

LA CITÉ DU DESIGN À SAINT-ÉTIENNE La Cité du Design a pour objectif de sensibiliser tous les publics au design : professionnels, acteurs publics, scolaires et universitaires, grand public… La Cité du design met en place chaque samedi et dimanche à 15 h des visites guidées de ses expositions à destination du grand public. La Cité du design propose une offre visites en famille chaque mercredi des vacances scolaires out découvrir les expos de la Platine. La Cité présente également des événements à forte notoriété notamment la Biennale Internationale du Design (prochaine édition 9 mars - 9 avril 2017) ; elle présentera un état des lieux et une grande expérimentation, un laboratoire géant, intitulé Working Promesse autour des mutations du travail. Avec la participation du public. Saint-Etienne vient d’être choisie comme capitale du Logiciel libre en 2017, ce qui devrait apporter des manifestations dans les locaux de la rue Javelin Pagnon. • Lieu : 3, rue Javelin Pagnon - Saint-Etienne. • Téléphone : 04 77 49 74 70. • Site : www.citedudesign.com. • Horaires : du ma. au di., de 11 h à 18 h. • Tarifs : 5 €, réduit pour enfants 3 €. • Accès : par A47, sortie A14 (direction Zenith Saint-Etienne). • Boutique : oui. • Librairie : oui. 55


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Expos

LES DESSINS LES PLUS VIEUX DU MONDE ! La Grotte Chauvet est à découvrir dans son facsimile de la Caverne du Pont d’Arc. de 36 000 ans ! Des œuvres saisissantes qui éclairent la vie des hommes. Réservation préalable obligatoire. On en redemande des éboulements comme celui qui a eu la bonne trajectoire pour obstruer l’accès de la grotte pendant plus de 20 000 ans ! On est à à Vallon-Pont-D’Arc, pas pour faire du canoë mais pour se glisser telle une petite souris à travers un trou de falaise… celui du cirque d’Estre. Comme l’ont fait par hasard des spéléologues amateurs mais bien inspirés en 1994. Jean-Marie Chauvet, Eliath Brunel et Christian Hillaire y découvrirent un temple de l’art rupestre, une cavité ornée, la plus ancienne connue au, monde, deux fois plus vieille que la grotte Lascaux. De quoi avoir le vertige sur la notion du temps. Les bobos ardéchois et les soixante-huitards nostalgiques (pas tous les habitants du Département !) sont bien loin des animaux féroces qui peuplaient alors leur territoire : panthères, lions, rhinocéros laineux, mammouths ou les ours dangereux qui disputaient les cavernes aux humains déjà sur leurs deux jambes ! De quoi inspirer nos ancêtres… qui sont probablement nos 1ers artistes. Marc Ladreit de Lacharriere voit même en cette grotte Chauvet le lieu d’origine de l’art ! Ce sont plus de 1 000 dessins qui ornent les 8 500 m2 de parois. Avec une maîtrise époustouflante de la gravure à la pierre ou au doigt ou de la peinture par soufflage de pigment. Mais c’est l’antique savoir-faire en matière de reproduction des mouvements et même de perspectives voire de l’estompe. Un chef d’œuvre du génie créatif humain qui justifie une inscription au Patrimoine mondial de l’humanité. Mais chaque 56

année moins de 200 privilégiés franchissent la porte blindée qui protège ce trésor de la folie des hommes. La grotte est une sorte de salle blanche avec caméras et instruments de mesure. Vous n’aurez pas la chance de Bartabas, Louis Bertignac ou Régis Debray, visiteurs d’un jour de cette chapelle Sixtine de l’art pariétal !

“La Caverne” La restitution était la seule solution pour présenter les trésors d’une grotte qui sera toujours interdite au public. D’où “la réplique”, la plus grande du monde, inaugurée en 2015 à Vallon Pont d’Arc, (Le site de la caverne est situé en bordure de la D6, à l’est de la commune de Vallon-PontD’arc, à 5 km par la route). Une véritable prouesse technologique au service de l’émotion. Les travaux (de 2013 à début 2015), pour un montant de 55 millions d’euros, ont été brillamment effectués et le résultat est là ! Les visiteurs sont plongés dans une ambiance souterraine, fraiche, humide et sombre, en conditions presque réelles pour admirer l’un des chefs d’œuvre de l’humanité. On reste rêveur devant cette cavité réelle, avec ses sols, ses parois, ses voûtes, tout un paysage souterrain réaliste destiné à accueillir les vestiges humains et animaux ; les éléments remarquables ont été reproduits dans une grotte artificielle de 3500 m2 au sol et de 8200 m2 de surface développée. La visite s’effectue obligatoirement avec un guide, sur une passerelle avec 10 stations d’arrêt pour une durée d’1 h. Les visiteurs doivent savoir qu’on ne peut accéder au site que par une réservation préalable obligatoire. Accès 13 € (adultes) - 6,50 € (les 1017 ans) et gratuit pour les moins de 10 ans.


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CAFE - COMPTOIR - BOUCHON LYONNAIS

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«Terrasse face au musée Gadagne»

Ouvert du mardi au dimanche soir et samedi et dimanche midi

Angle rue Gadagne - 6, rue de la Fronde Place du petit Collège - Lyon 5e - 04 78 42 38 11


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Frédéric Fass. © DR.

Grégory Cuilleron. © DR.

Restaurant

MAINS DE MAÎTRES ET PETITS NOUVEAUX Pas de stakhanovisme gourmand, il faut choisir. On ne peut prétendre à un rond de serviette dans tous les établissements, tester toute les ouvertures, multiplier les repas le même jour… On choisit donc en évitant les restos qui débutent leur buzz avant d’avoir rôdé leur carte. .. Tour d’horizon de rentrée. .. A la table de “l’Auberge des Marronniers”, on pouvait toucher les marches de l’église et poser son verre sur l’une d’elles. A Sarcey, on déjeune sous les arbres avec une andouillette de porc, une queue de bœuf mitonnée comme dans un presbytère, des brochettes de porc au curry ou un poulet de ferme du voisin. On arrose d’un coup de Beaujolais et on flâne comme si on était en vacances. Une belle petite adresse. On avait oublié de vous parler du tabac presse qui fait partie de la maison ! Menu à 15,50 euros - Tél. 04 74 26 86 65. En plein Vieux Lyon, “Le Goût des Bonnes Choses” est posé dans une petite rue au joli nom de Monseigneur Lavarenne (Lyon 5e). Aux manettes le très médiatique Grégory Cuilleron, son frère Thibault, sommelier et Antoine Larmaraud, un élève de l’institut Paul Bocuse. Le restaurant fonctionne bien et le rapport qualité-prix devrait faire rougir la plupart de ses médiocres voisins du Vieux Lyon. Menus déjeuner 19 euros - dîner 28 euros. On sert au verre ! Tél. 04 37 57 30 52. En Presqu’Ile, à deux pas de l’Hôtel Dieu, en face de la Brasserie de la République, tout va très vite au nouveau “F2” qui s’est substitué à feu “L’Hostel”. Un bar-resto-coworking piloté par Frédéric Fass (d’où l’Acronyme F2) que l’on a connu comme maître d’hôtel à “La Rotonde”. Il 58

bouscule le quartier et s’est placé sur la ligne de départ, à quelques mètres de la future “Cité de la Gastronomie” (voir page 12). Cuisine du marché à tarifs raisonnables - Tél. 04 78 82 22 22.

Table décomplexée Coté adresses sophistiquées, si vous aimez les mots espuma, topinambour, yuzu et soja, voici quelques établissements récents : “Le Passe-Temps” est animé par un cuisinier de talent, Youghou Lee d’origine sud coréenne, passé par l’institut Paul Bocuse. Cuisine ouverte, déco minimum, salle de poche, la carte est donc en rapport, très étudiée et chère. Cuisine francaise épurée avec touches orientales ; gougère au sésame, cromesqui de canard, daurade en costume de navets, Saint-Jacques et chips de topinambour ou un foie gras de canard poelée avec poudre d’algues ! Un menu à 24 euros reste abordable pour le midi. 52, rue Tronchet - Lyon 6e - Tél. 04 72 82 90 14. Chez “Prairial”, C’est la salle d’Eskis avec un nouveau proprio Gaston Gentil qui place la barre haut (trop haute pour Lyon ?). Une table gastronomique décomplexée… avec une carte qui bouge tout le temps et donc à lisibilité difficile : des menus végétariens mais pas seulement : de la truite de mer confite avec asperges rôties à la canette de la Dombes (et non des Dombes Chef !) escortée de jeunes carottes poêlées, jusqu’à un dessert à base d’asperges ou des fraises gariguette à l’hibiscus… Formules à 28 et 33 euros pour faire connaissance ! 11, rue Chavanne - Lyon 1er - Tél. 04 78 27 86 93. “Les Apothicaires” ont opté pour un cadre familial en chêne clair, avec bibliothèque, livres culinaires et objets personnels. Ludovic Mey et son épouse Tabata “soignent” leurs clients ! La cuisine est


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Restaurant moderne mais les prix sont à l’ancienne : nem de seiche au tarama, risotto de graines de tournesol, pot au feu réduit de crevettes etd ‘éclats de moelle. De beaux produits tels un Fera du Léman, un bœuf black Angus, pour une belle adresse. 23, rue de Sèze - Tél. 04 26 02 25 00.

1er arrondissement On nage en plein délire dans cette “Bijouterie” fondée par trois anciens de Têtedoie (Arnaud Laverdin, Ryan Dolan et Noe Sillard) ; on est déstabilisé par leur look débraillé, barbu et tatoué, d’autant qu’ils cumulent salle et cuisine ! Dommage car côté assiette, on a eu droit à un travail d’orfèvre une seiche avec amandes rapées et kiwi, une effilochée de lapin et une glace au panais. A midi, le resto s’adapte au quartier et propose des Dim Sun, avec riz gluant pour les hipsters ! 16, rue Hippolyte Flandrin - Lyon 1er Tél. 04 78 08 14 03. On garde le meilleur pour la fin… Toujours dans le 1er à deux pas de la salle Rameau, derrière une devanture discrète se cache “l’Atelier des Augustins” avec sa cuisine identifiable où l’on connaît et reconnaît les ingrédients ! Nicolas Guilloton est un

élève d’Emile Jung (“Le Crocodile” à Strasbourg, l’une des grandes tables françaises), il concocte gravalx de saumon avec crème à la ciboulette et au raifort, filet de Fera aux baies roses, jarret de porcelet cuit toute une nuit avec épeautres et une somptueuse glace noisette avec un crémeux pralin. Addition raisonnable. On en reparlera cet hiver car il est expert ès gibier. 11, rue des Augustins Lyon 1er - Tél : 04 72 00 88 01.

“Lâchez prise” Une excellente et trop discrète adresse du Vieux Lyon rehausse l’image de la rue du Bœuf et de la triste adresse qu’était devenue “La Tour Rose”. Jérémy Galvan et son restaurant éponyme ont acquis une excellente réputation. Des assiettes très visuelles, des assaisonnements à base d’infusions originales et des prix modérés sont le liant de cet établissement ! Ne pas louper l’exceptionnel menu “Lâchez prise”. Très belle adresse. 29 rue du Bœuf - Lyon 5e - Tél. 04 72 40 91 47. Le très médiatique chef Thierry Marx ouvre en 2017 un restaurant au cœur de l’Hôpital Edouard Herriot. Positionnement : produits naturels et cuisine de marché.

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Restaurant grandes, presque des tables d’hôtes et on mange costaud… soupe à l’oignon, entrecôtes, tarifés à des prix civilisés, compte-tenu des horaires. Les plats vont de 12 à 15 euros. On s’y substante jusqu’à 6h ! 18, rue Terraille - Lyon 1er - Tél. 04 72 00 87 44.

ILS SERVENT APRÈS MINUIT ! Espèce en voie de disparition, le resto de nuit ! Aujourd’hui les “after” ont fait fuire les plus jeunes clients. Survive quelques établissements, souvent dotés d’un statut associatif. Tous comme les trains de nuit, les restos où l’on pouvait apaiser une petite faim après une sortie arrosée en boîte ou refaire le monde avec de vrais noctambules, ont foutu le camp ! Les plus anciens se souviendront des “soupers” d’après spectacle où les convives esquissaient quelques pas sur la piste de danse avant de retrouver leur assiette et l’incontournable coupe de champagne… A Lyon, les couche-tard ou les lêve-tôt se retrouvaient unis dans une même fraternité “Chez Maité” à la Croix-Rousse où les carabins côtoyaient les chirurgiens ! Nostalgie aussi de “La Mère Vittet” et son restaurant éponyme, ouvert 24 h/24 où l’on faisait le ménage au petit matin sans que le service soit, pour autant, suspendu. Une mère qui trônait dans une cage vitrée, spécialisée dans les encaissements, presque déjà immortalisée et dont les maîtres d’hôtel en jolie tenue connaissaient Lyon, mieux que personne. Aujourd’hui est un autre monde, peuplé “d’after” où les fêtards n’ont en général pas faim. Deux établissements (même proprio) servent véritablement toute la nuit et ont la particularité de faire de leurs clients, en quelques minutes, des sociétaires ! Car il faut sa carte de membre pour s’y attabler et elle vaut deux euros. Ce sont “La Gratinée” et “La Crise ”. • “La Gratinée” a prévu large, les tables sont

• “Le Petit Zinc ” a le mérite de squatter tout au bout du quai Perre Scize, peu avant Pont Mouton et donc Vaise, là où l’on risque le moins les contrôles éthylotest. Et c’est proche des quelques spots nocturnes qui ont survécu sur les quais de Saône, les bobos ont fait partir la plupart des lieux où il y a 10 ans, on stationnait en sauvage et en triple file. On y sert jusqu’à 2h des plats plutôt carnassiers et parfois lyonnais, le décor tout en bois est chaud comme l’ambiance et le staff très sympathique. Une terrasse est installée aux beaux jours et on peut ainsi fumer pour le plus grand bonheur des noctambules. 56, quai Pierre Scize - Lyon 5e - Tél. 04 72 07 90 81. • “Le Quai 31” on s’empiffre de viandes, de charcuteries et autres plats roboratifs, comme si on était des “Forts des Halles” ! Salade au foie gras, magret de canard, kangourou, pièces de bœuf jusqu’à 400 g, tartares, espadon gambas… Une adresse curieuse sur la quai Gailleton, pas très loin du Sofitel direction Perrache… L’ambiance est toujours bonne, comme lorsque le resto s’appelait “Le Blue time”, on y mange et on y danse, service jusqu’à 3 h. 31, quai Gailleton - Lyon 2e - Tél. 04 78 42 24 54.

“AUTOUR DE MINUIT” On s’y attable entre 23 h 30 et 1 h, en fin de semaine : Café de la Place (place Sathonay), le Caro de Lyon (rue du Bât d’Argent), Le Bistrot de Lyon et les Enfants Terribles (rue Mercière) et la Brasserie “L’Espace”, place Bellecour. Il est toutefois prudent de vérifier l’horaire en réservant.

> La Tornade Blonde. On dit aussi “Chez Mado” et c’est à Perrache ! Un bar-restaurant avec cuisine de bouchon, service débutant à 8 h jusqu’à 1 h (avant c’était 4 h) 4, quai Rambaud - Tél. 04 78 38 16 47. 60

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Mado et sa “Tornade Blonde”. © DR.

• “La Crise” donne dans l’italien… et sert également jusqu’à 6 h mais c’est bien meilleur qu’une pizza à décongeler que l’on avale en rentrant chez soi. .La pizza aux quatre fromages est facturée 12 euros et pourrait satisfaire des rugbymans affamés. 16, rue Ferrachat - Lyon 5e - Tél. 04 72 04 54 79.


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© DR.

© DR.

Restaurant

“LA TÊTE DE LARD” DE YOANN BLANC

“LA CUVÉE” UN BOUCHON BY BORGEOT

Derrière ce mauvais jeu de mots, se cache une vaste salle avec poutres apparentes, nappes à carreaux rouge et blanc et un bar qui trône à l’entrée ; tous les ingrédients pour nous donner envie de nous attabler… comme à la maison. Qui plus est, on tombe à l’accueil sur un Bon Gros Géant sympathique, un BGG dirait Spielberg dans son tablier blanc immaculé de chef ! Sa posture préférée : les bras croisés… sauf quand il œuvre en cuisine. Yoann Blanc va et vient, de sa cuisine à la salle où il offre un amuse gueule et ne rechigne pas à expliciter les plats de sa carte et noter la commande. La carte se veut à la fois simple, lisible et d’une technicité reconnaissable : des lentilles au cervelas, préparées dans un moule et trônant au milieu de l’assiette tel un flan, une gouteuse andouillette en croûte, des œufs en meurette, une curieuse mais rudement bonne salade de magret aux pêches caramélisées, une échine de porc ou un classique onglet de boeuf, à la cuisson parfaite. Pile dans les valeurs d’un authentique Bouchon, une très républicaine tête de veau satisfait les appétits les plus sérieux surtout si on a patienté avec une quenelle de brochet. On se rince le gosier avec des vins servis en pots, en fillettes ou au verre, avec une petite préférence pour le Saint-Amour ! Côté desserts, on a eu envie de reprendre de la charlotte au chocolat ! Ma voisine faisant elle un sort à une rafraichissante soupe de nectarines. Ouvert tljrs, midi et soir sauf di. et lu. Menu : 19 € + carte. 13, rue Désiré - Lyon 1er - Tél. 04 78 27 96 80.

C’est la nouveauté de l’année ! Dans l’univers pas si feutré des Bouchons et Cafés-comptoirs qui peuplent nos rêves gourmands, Jean-Paul Borgeot réhabilite les vraies valeurs de la cuisine bistrotière dans son établissement, voisin de la Tassée, heureusement baptisé depuis des lustres, “La Cuvée”. Jusqu’à présent, il fallait participer à un mâchon matinal, à un repas de confrérie ou de groupe, pour pouvoir descendre le raide escalier qui mène à la très belle salle de “la Cuvée”. Une descente quai-initiatique tant cette salle voûtée entretient cette magie des caves, des cuvages et des intronisations. On s’y tutoie, on se coudoie et on s’y donne de la joie. L’ADN de la famille Borgeot et de ses trois générations de cuisiniers fait merveille dans ce néo-bouchon !… Pas de chichis sur les ardoises, ni de carte subvertie. Valeurs sûres et certitudes inébranlables de lyonnaiseries militantes en demeurent les poncifs. Ici, on est assuré qu’une tête de veau est bien une tête de veau ! Les assiettes sont canailles avec clapotons, tétines ou gras double. Une cuisine simple et goûteuse qui privilégie les abats, le gras double, les lentilles, comme les plats mijotés, telle cette blanquette à l’ancienne. On y boit aussi dans de drôles de flacons, des fioles de verre épais baptisées pots. Mais les additions sont plus légères que la cuisine... pour le plus grand plaisir des lyonnais. Tljrs, du lu. au ve. midi - Le soir sur réservation. Plat du jour 10 € - Menu 19 € et 26 €. 38, rue Sala - Lyon 1er - Tél. 04 72 77 79 09.

> Vendredi 25 novembre 2016, sortie du Guide Lyon Poche, des Bouchons et Bistrots d’atmosphère. 61


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Philippe de Lombarès. © DR.

Restaurant

DES CAVES À VIN POUR TOUS LES GOÛTS ! On y glane des conseils, on achète des flacons, on déguste et on peut même casser la croûte ! de l’échantillon de 2 cl jusqu’au Jéroboam, goûter du vin devient un style de vie. Le métier de caviste vit une deuxième jeunesse ; le secteur attire de nouveau commerçants, plus jeunes et plus inventifs. Car l’achat de vin sur internet reste occasionnel ! “Le client” préfère aller aux Foires au Vin des supermarchés, chez les cavistes et… directement chez le producteur. La surprise réside dans ce succès des cavistes. On comptabilisait sur le territoire national près de 5 600 boutiques en 2015, soit une hausse de +10 % en 10 ans. Pour 80 % d’indépendants dont le succès repose sur le relationnel avec des buveurs d’étiquettes, un bon carnet d’adresses, des amis vignerons et un goût pour le vin… et pour l’entreprise. Mais le métier change. D’abord au vu des augmentations de prix des Bordeaux (x 2 en LE JEU DE QUILLES - CAVE À VIN - Guillaume Besson dispose d’une table d’hôtes pour une dizaine de gourmands ; avec un menu du marché qui fait la nique à de nombreux restos du quartier : on peut ainsi accompagner un canard à l’orange d’un flacon choisi par ses soins. Un Sauternes ou un Jurançon voire un Monbazillac, car il faut un vin moelleux ou liquoreux pour composer avec un plat aigre-doux. On peut grignoter une planche de charcuteries, boire la bouteille que l’on vient d’acheter avec le plat du jour unique mais excellent (entre 10 et 15 euros) - Vin au verre à partir de 3,50 euros. 1, place Meyssonier - Lyon 1er - Tél. 04 82 91 22 65. Du ma. au ve. jusqu’à 20 h. 62

10 ans) et des Bourgognes qui suivent la même hausse. Ce qui oblige les cavistes à s’intéresser à des flacons moins nobles : Alsace, Languedoc, Loire, Jura et Savoie .Parallèlement, les points de vente amortissent mieux leurs frais fixes en proposant des dégustations in situ et même des prestations de restauration. Bien sûr le conseil, les ateliers de dégustation et les rencontres avec les vignerons participent à une méthode de travail, incontournable aujourd’hui. La dégustation au verre est devenue un must d’où le développement des Exomatic, Adwines ou les pistolets Coravin. Au delà des enseignes nationales V&B, Legrand, Intercaves, Cavavin ou Vins sur 20, les locaux ont réussi à prospérer et à gêner les magasins type Nicolas. Parmi les figures de proue : Antic Wine, John Euvrard, Cave Tabareau, Cave Malleval, Vavro &Co ou le dépôt-vente des Vignerons, chacun selon sa taille et sa clientèle tire son épingle du jeu.

Mini flacons Pourquoi acheter avant de goûter ? On goûte bien le fromage, la charcuterie ou même le parfum ! Pour le vin, il suffit de reconditionner des bouteilles en échantillons (1 bouteille = 37 échantillons), c’est un concept simple et nouveau, développé par deux lyonnais qui lancent les mini flacons de dégustation. Cette start-up a “déjà séduit toute la filière du vin” résume l’un des fondateurs Grégoire Henry. Il propose de reconditionner le contenu d’un flacon en échantillons de 2 cl, ceux là même qui servent de doses pour les dégustations dans les concours. Pour le plus grand bonheur des restaurants, des commerçants et même à la maison pour épater les amis ! Le procédé consiste à mettre le contenu de la bouteille sous atmosphère inerte. Épatant !

UN TRÈS ORIGINAL PORTE-POT Le patron, Philippe de Lombarès, dit Fifi rêve de fédérer tous les Français qui votent blanc… Un vrai programme dès l’apéro. On voit et on boit rouge ! “Le Porte-Pot de l’Ile Barbe” est une épicerie-comptoircave à vin avec quelques tables installées dans une salle voûtée aux jolies poutres et belles pierres apparentes. À deux pas de l’Ile Barbe, 5grande rue de Saint-Rambert - Lyon 9e. À la table d’hôtes, servi par Gaby (celle de Bashung?). On se régale de saucissons, saumon fumé maison, filet mignon à l’ail et boeuf Bourguignon. Charlotte aux marrons ou au chocolat. Très honnête Côtes-du Rhône en pot et liqueurs .Les prix sont très raisonnables. Tél. 04 74 72 92 81


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