LVC
No 31, juin 2013
Paraît deux fois par année Impression: PCL Presses Centrales SA, Renens Graphisme: Jean-François Tiercy, Lausanne Tirage: 20’000 exemplaires
entre nous
entre nous
Photographie Mirei Lehmann
sommaire
éditorial
Brèves et reflets A midi, tout simplement 2 Brèves 2 Le cancer du côlon, cet obscur envahisseur Dépistage et prévention 3 Un regard porté vers demain Rencontre avec Christian Anglada
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Quand le cancer perturbe l’équilibre émotionnel Rencontre avec Anne Dunand 5 Un cuisinier attentionné Rencontre avec Bruno Fellay Infos pratiques Nos propositions Adresses x
Bonne ou mauvaise, la pâte ? Chère lectrice, cher lecteur,
Effondrement d’un immeuble au Bangladesh, tueries et séquestration aux EtatsUnis, immolations au Tibet, amputations en Afrique, bagarre générale au pied de l’Everest… L’actualité est dense, violente souvent. Pas un jour où nous ne sommes pas confrontés à de graves faits divers, dont les victimes méritent toutes notre respect, voire notre compassion. L’information circule, extrêmement vite. Elle nous plaque contre le mur et nous menace : et si cela se passait ici ? Oui, et si c’était ici ? Eh bien cela s’ajouterait à tout le reste, et notamment au cancer Olivier Engler qui, sans immédiateté et dans le silence, reste la deuxième cause de mortalité dans notre pays, juste après les maladies cardiovasculaires. Le cancer ne fait pas le spectacle, il fait partie intégrante du paysage. Et cela est grave, aussi. Il faut pourtant en parler, c’est indispensable ! Alors parlons-en, entre nous déjà avec cette édition du journal de la LVC !
Le moi, des émotions 6
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Psychologue au Service d’oncologie du CHUV, Anne Dunand libère la parole des patients. Du moins, elle invite ceux-ci à s’exprimer, à formuler leurs questions, leurs craintes, mais aussi leurs insatisfactions face à l’appareil médical, notamment. Les propos d’Anne Dunand (page 5) permettent de mieux comprendre l’impact psychologique du diagnostic de cancer, puis les effets questionnants qui accompagnent durablement la personne. Cela revient à renforcer encore le fait que le cancer est à chaque fois une histoire, un parcours individuel. Cette unicité vient-elle pour autant se heurter à la notion de communauté ? Non, bien entendu, car si le questionnement est souvent solitaire, certaines réponses sont collectives.
Seule, parfois Grâce, notamment, aux améliorations enregistrées dans les traitements depuis les années 80, le nombre de personnes survivant au cancer a crû
considérablement. De 107 % entre 1990 et 2010, pour être précis. Christian Anglada, directeur adjoint chargé des prestations LVC, se réjouit bien entendu de cette tendance (page 4). Mais celle-ci l’inquiète aussi, car une maladie chronique implique forcément des mesures d’accompagnement plus durables et plus pointues. Or, les besoins en la matière ont considérablement augmenté et continueront de le faire, d’où le souci partagé par Christian Anglada : est-ce que la LVC, qui se sent parfois bien seule sur le terrain du suivi psychosocial en oncologie, pourra toujours répondre à moyen terme à toutes les sollicitations qui lui parviennent ?
à cheval L’action quelque peu solitaire de la LVC en matière d’accompagnement ne devrait-elle pas concerner aussi la collectivité publique et, par-là, les pouvoirs politiques ? Nos prestations sont actuellement assurées quasi uniquement grâce à la formidable solidarité dont font preuve nos membres et donateurs. Est-ce normal ? Question sans réponse, pour l’heure. Ce qui ne l’est certainement pas, c’est le nombre de cancers. Comment la société en est-elle arrivée là ? Le nombre de tumeurs augmente, le nombre de décès de par le monde aussi. A qui la faute ? A personne en particulier. Peut-être à l’individu qui ne prend pas ou plus assez soin de lui, de sa santé. La prévention doit corriger le tir, éduquer les plus jeunes, rendre attentifs les plus anciens. La LVC déploie tout ce qu’elle peut dans des campagnes de proximité, dans l’information sur les cancers, comme celui du côlon (page 3), ainsi que dans ses cours de cuisine (page 6). Et la collectivité, que fait-elle pour tenter d’éradiquer l’épidémie ? Tout ce qu’elle peut sans doute. Pendant ce temps, on reprendra volontiers un peu de lasagnes au goût de cheval transeuropéen. Au fait, elle vient d’où la pâte ? Je vous souhaite une bonne lecture. Olivier Engler Président