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avril, mai, juin 2015

N° 158

FONCABA

België/Belgique P.B./P.P. 9099 GENT X BC 10999

Formation de cadres africains Rue du Progrès 333/03 B-1030 Bruxelles (Belgique) - Tél: 02/2010383 Fax: 02/2051739 e-mail: info@kba-foncaba.be www.kba-foncaba.be

Karibu BURUNDI & congo: VERS UN DIALOGUE? bukavu: RÊVE D’UNE REELLE TRANSFORMATION Afgiftekantoor Gent X - P602401 2e trimestre 2015


contenu 4 BURUNDI: AU BORD DE L’EXPLOSION Le parti politique du président Pierre Nkurunziza l’a choisi comme candidat aux élections pour un troisième mandat. Les partis d’opposition et la société civile s’y opposent à cause du non-respect des Accords d’Arusha et de la Constitution. Conséquences : des manifestations violentes et une répression excessive de la police, des élections reportées à fin juin mais un calendrier rejeté par l’opposition. La situation est tendue. La population a peur mais ne veut plus de guerre. 11 BURUNDI : COMMUNIQUE DES EVEQUES C’est une exhortation à la paix et la réconciliation. Les évêques mettent en garde : la confrontation violente n’aboutit jamais à une victoire, mais n’est qu’une illusion de celle-ci. Par contre, le dialogue des protagonistes qui mettent en avant l’intérêt supérieur de la nation et de tous les citoyens, est la seule voie de la victoire sans aucun perdant. 14 CONGO : LE DIALOGUE OU PANACEE DU PROCESSUS ELECTORAL Le calendrier électoral global est publié mais l’opposition et la société civile contestent sa faisabilité. De plus, le président Joseph Kabila semble vouloir briguer un troisième mandat alors que la Constitution ne le permet pas. Aujourd’hui, il tend la main à l’opposition pour dialoguer. 20 UN LEGS POUR LA FONCABA 22 KANANGA: DES FEMMES EN PLEINE FABRICATION DE BISCUITS La FONCABA appuie un projet pilote de son partenaire Bamamu Tabulukayi de formation des femmes en techniques de production agro-écologique de maïs et de niébé et en fabrication de biscuits artisanaux des deux produits. 26 BUKAVU: PARTICIPER A LA GESTION DE LA SOCIETE La transformation de la société n’est possible que par une implication de la population, surtout les femmes dans les communautés, et une collaboration avec les autorités locales.

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editorial Aujourd’hui, notre monde ne tourne pas rond. En tous cas, c’est l’image que les médias nous font passer tous les jours dans les journaux, la radio et à la télévision. Bien sûr, des conflits, de la violence, des barbaries, de l’intolérance ont toujours existé. Comme on dit « l’histoire se répète ». Des millions de personnes se trouvent dans des situations inhumaines et révoltantes. Parfois un sentiment d’impuissance nous envahit. Et pourtant, dans ces situations extrêmement difficiles, il y a des groupes d’hommes et de femmes qui font un travail merveilleux auprès de la population meurtrie. Avec courage et persévérance, ils luttent pour plus de justice, contre la corruption, pour le respect des droits humains, pour des conditions de vie plus humaines. Ils mettent les gens debout et les invite à s’organiser et à prendre leurs responsabilités pour participer à la gestion de la société. Soucieux de l’intérêt de la population, ils invitent les parties en conflit à se mettre autour de la table et à entamer le dialogue pour trouver une solution commune préservant la paix. Aujourd’hui au Congo et au Burundi, avec ses foyers de conflits et de tensions, où les droits de l’homme ne sont pas toujours respectés, où la liberté d’expression est réduite, où la corruption bat son plein, des organisations locales, partenaires de la FONCABA, sont engagées auprès de la population et prennent des initiatives de médiation de conflits et de dialogue vrai. Avec la population elles s’engagent dans la transformation durable au sein des communautés. Chers amies en amis, avec votre soutien, la FONCABA peut appuyer et accompagner les projets de ses partenaires. Soyez assurés que votre soutien fait la différence. Nous vous remercions sincèrement. Luc Bonte Président

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BURUNDI AU BORD DE L’EXPLOSION Le 25 avril 2015, le Congrès du parti CNDD-FDD (Le conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie), parti au pouvoir, confirme la candidature du président sortant à sa propre succession. Pour beaucoup d’observateurs ce choix était prévisible, même si tous les membres de ce parti ne sont pas d’accord que le président Pierre Nkurunziza se présente pour un troisième mandat. L’opposition et la société civile visible refusent ce troisième mandat qu’ils jugent anticonstitutionnel et contraire aux Accords d’Arusha. Depuis le 26 avril, ils incitent à manifester contre ce troisième mandat. En quatre semaines, des manifestations ont coûté la vie à une vingtaine de personnes. Au moment du bouclage de ce numéro, Comment les deux héros Rwagasore et on se demande si des élections apai- Ndadaye réagiraient aujourd’hui? sées pourront avoir lieu. La FONCABA a recueilli des éléments d’analyse d’observateurs sur place.

Deux semaines après le début des manifestations dans quelques rues de Bujumbura contre le troisième mandat du président Nkurunziza, un groupe de généraux a fait un coup d’état durant deux jours. C’est le mercredi 13 mai que l’ex-chef d’état-major Godefroid Niyombare annonce la destitution du président Pierre Nkurunziza, en déplacement en Tanzanie pour un sommet régional sur la crise dans son pays. A Bujumbura, l’opposition et la “société civile” ne condamnent pas ce coup de force pour4

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L’échec de ce coup d’état

tant anti-démocratique. Au contraire, c’est la liesse des manifestants dans les rues de la capitale. Ils pactisent même avec des militaires. Pour la première fois de l’histoire de ce pays, on voit des civils monter sur des chars blindés de l’armée. Mais, tout de suite, les chefs d’état de


Planter la démocratie aujourd’hui…pour qu’elle porte des fruits demain.

l’Afrique de l’Est et l’Union Africaine réunis à Dar-Es-Salaam condamnent le coup d’état. Par ailleurs, c’est le silence de la Belgique et de l’Union Européenne. Après l’échec de ce coup d’état, le président a vite repris les rênes du pouvoir en mains. Il interdit ces manifestations et associe les participants aux putschistes. Il reporte les élections parlementaires et communales de 10 jours.

Le «No, au TROISIÈME MANDAT» continue… ! Les medias d’Europe affirment que le Burundi connaît depuis fin avril un vaste mouvement de contestation populaire contre le président Pierre Nkurunziza. Quasi-quotidiennement, la télévision montre des images de manifestation dans certains quartiers de Bujumbura. On voit des barricades, des pneus brulés, des voitures renversées. Des gens hurlent avec leurs pancartes de ‘no, au troisième mandat’ du président. Il y a de nombreux heurts entre policiers et

protestataires. La répression est sévère, avec une vingtaine de morts en un mois. Il semblerait que la police fait largement usage de ses armes à feu pour disperser les manifestants, tirant en l’air mais également parfois à hauteur d’hommes. Mais, les medias rapportent rarement la violence des manifestants: des jets de pierres et des lancements de grenades, des coups et violences aux simples citoyens de passage. Dans un Etat de droit, la population a le droit de manifester pacifiquement et de s’exprimer. Mais il est clair que la violence appelle la violence. Plusieurs policiers ont été tués. Des médias étrangers relayent des informations de la société civile visible qui affirment que « la population de Bujumbura » se retrouve dans la rue. Or, il semblerait qu’il n’y a que des groupes de 4 quartiers qui manifestent et que leur nombre n’est pas précisé en comparaison avec les habitants de ces quartiers. Rares sont des journalistes qui rapportent qu’en milieu rural, à l’intérieur KBA I KARIBU 158 I avril, mai, juin 2015

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La population ne veut plus de guerre du pays, la situation semble calme dans la majeure partie de ce pays. On compare aussi volontiers le Burundi au Burkina Faso avec sa « révolution populaire » ayant destitué son président. Mais ceux qui connaissent le Burundi disent sans équivoque que le Burundi n’est pas le Burkina Faso. Des radios privées réduites au silence Même si certains journalistes sont menacés et parfois mis en prison, si on compare le Burundi avec ses pays voisins : le Rwanda et même le Congo, il y avait une assez grande liberté d’expression avant le coup d’état manqué. C’est d’ailleurs grâce aux radios privées et aux téléphones mobiles que dans tout le pays la population est informée sur les manifestations à Bujumbura contre le troisième mandat du président. Après le coup d’état manqué, les radios privées sont fermées, leurs infrastructures saccagées. A l’intérieur du pays, il n’y aurait plus pratiquement d’informations contraires à la vision gouvernementale qui filtrent. La population n’est plus instantanément informée par ces medias privés sur ce qui se passe dans la ca6

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Le Burundi n’est pas le Burkina Faso

pitale. Elle vaquerait à ses occupations avec, tout de même, quelques inquiétudes de replonger dans la guerre.

Pourquoi avoir peur du troisième mandat ? Le problème semble tourner autour du troisième mandat du président actuel. La question est posée : le président Pierre Nkurunziza, peut-il se présenter, oui ou non, aux élections présidentielles ? Pour l’opposition et la société civile visible, non, parce que les Accords d’Arusha et la Constitution prévoient deux mandats. L’église catholique, une institution qui a une grande influence sur la population, se prononce aussi, très clairement contre un troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Néanmoins, il semble qu’aux yeux de 80 % de la population de l’intérieur du pays, vivant sur des collines et des plateaux loin des caméras, le président est apprécié et ne doit pas nécessairement partir. La Belgique,


l’Union Européenne, les Etats Unis, se prononcent contre ce troisième mandat. Le parti CNDD-FDD au pouvoir, avance que lors du premier mandat, le président n’a pas été élu au suffrage universel mais au suffrage indirect par le parlement. Il considère la candidature de Pierre Nkurunziza de parfaitement légale. La Cour constitutionnelle du Burundi suit le même raisonnement. Le 5 mai, elle a validé la candidature du président Nkurunziza pour un nouveau mandat présidentiel. Sur place, des analystes constatent que les Accords d’Arusha n’ont jamais été complètement respectés. Par exemple l’équilibre ethnique dans l’administration, avec 60% de Hutus contre 40% de Tutsis. En 2005, l’écartement de certains cadres aux postes de l’Administration a provoqué de vigoureuses protestations, arguant le manque d’expérience de leurs remplaçant-e-s Hutus. Le processus de mise en marche des accords d’Arusha s’est alors prématurément arrêté, afin de préserver la paix chèrement acquise. ` En arrêtant la mise en application des Accords d’Arusha,

les responsables politiques du Burundi et les pays amis étaient tous d’accord de préserver la paix. Les analystes observent que ces anciens cadres de l’Administration ont crée des associations. Aujourd’hui, le/la citoyenne lambda a peur. Il/elle se demande pourquoi un seul article des Accords d’Arusha non appliqué vient perturber la paix, au lieu

Au nom de la paix, exprimer son vote

de la construire et la consolider ! Il/elle veut exprimer son vote et vivre en paix. Il semble que juridiquement, le troisième mandat est autorisé. Mais que politiquement, en suivant l’esprit des Accords d’Arusha, il est difficilement acceptable. En réalité, il s’agirait d’une lutte de pouvoir entre politiques actuels et potentiels. Peut-être aussi que c’est le cas au sein des forces armées et de la police, alors

Le parti au pouvoir CNDD-FDD est omniprésent KBA I KARIBU 158 I avril, mai, juin 2015

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que leur mission primordiale est de protéger la population et d’assurer l’ordre et la sécurité sur le territoire. Dans ce pays, comme ailleurs, garder ou acquérir le pouvoir politique signifie garder ou acquérir le pouvoir économique, l’enrichissement facile. Des observateurs se posent la question si l’avenir du peuple burundais doit dépendre uniquement de ce troisième mandat. Ils estiment que d’autres problèmes à résoudre sont beaucoup plus importants pour la population : la grande pauvreté de beaucoup de familles, la corruption à grande échelle et à tous les niveaux, le mauvais fonctionnement de la justice, la perte de valeurs humaines.

Les rumeurs font peur Depuis le 25 avril, à l’annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza aux élections présidentielles de juin 2015, de milliers de Burundais tout près des frontières, en majorité des femmes et des enfants, fuient pour se réfugier au Rwanda en Tanzanie ou en RD Congo. A la fin mai 2015, le chiffre aurait atteint plus de 100.000. La population ne veut plus de guerre. Elle a peur que le pays soit de de nouveau plongé dans une guerre civile. Ils fuient à cause des rumeurs de tueries qui circulent et dont des jeunes ‘Imbonerakure’ du parti au pouvoir seraient des auteurs désignés. Ces rumeurs ne semblent pas se confirmer. Mais de milliers de personnes fuient leurs habitations sur les collines.

La sage voie du dialogue Des négociations discrètes entre l’opposition et le pouvoir se déroulent sous l’égide de l’ONU, de l’Union africaine et des pays de la région. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, encourage ce “dialogue politique”. L’église catholique, dans son commu8

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“Quel avenir pour mes enfants?” niqué du 26 mai 2015, conseille la voie du dialogue plutôt que la voie de la confrontation violente qui n’aboutit jamais à une victoire. « La voie du dialogue entre les protagonistes qui ne partagent pas une même vision mais qui acceptent de mettre en avant l’intérêt supérieur de la nation et de tous les citoyens, même si elle est difficile car elle exige aux uns et autres de se dépasser, c’est la voie qui aboutit à une victoire pour tous et sans perdants ». Sur proposition de la Communauté Est-Africaine (EAC), les élections législatives et communales qui étaient prévues pour le 5 juin, sont reportées d’un mois et demi. Elles sont censées se tenir le 26 juin et la présidentielle le 15 juillet 2015. Beaucoup s’interrogent sur la possibilité de leur déroulement dans le contexte actuel. Les partis de l’opposition au Burundi indiquent que le report des élections ne suffit pas pour garantir des élections libres, transparentes et apaisées. Plusieurs conditions sont nécessaires : l’opposition doit pouvoir faire campagne en toute sécurité et les radios privées doivent être remises en marche pour que les hommes politiques puissent faire passer leur programme politique. Sur place, certaines personnes


dignes de foi estiment qu’il faut inviter la population à aller voter et apprendre à s’exprimer par les urnes. Dans son message du 26 mai 2015, l’église catholique burundaise rappelle aussi que ces élections “constituent la seule bonne voie pour un renouvellement des institutions”. Mais en même temps elle annonce son retrait du processus électoral, dans le sens où les nombreux prêtres qui occupent des fonctions im-

Les élections, la seule bonne voie

portantes au sein des commissions électorales au niveau des provinces et des communes du pays sont invités à démissionner pour « céder la place à ceux qui peuvent continuer le travail ». Dans tous les cas, le droit de vote de la population burundaise pour ses représentants et son président de la répu-

Construire un nouveau Burundi

blique est acquis après un lourd tribut. Ce serait une erreur monumentale que ce droit de vote soit usurpé par des aspirant-e-s non légitimes qui en s’établissant au pouvoir, ne recherchent pas nécessairement l’intérêt supérieur d’un ‘Etat de Droit’.

« Un exemple » pour la région. En décidant de passer la main à une autre personnalité crédible au sein du parti CNDD-FDD, le président Nkurunziza Pierre aurait pu terminer ses deux mandats en beauté. Il aurait été un modèle pour beaucoup de pays d’Afrique, en commençant par ses voisins de la RD Congo et du Rwanda. Il aurait été mis sur un piédestal par ses pairs en disant : « Voilà un président qui a compris l’alternance dans une approche démocratique ». Sans que ce soit l’avis de tous les membres de son parti, le président et son entourage en ont décidé autrement. Pour beaucoup, on est en droit de se poser la question de savoir pourquoi il s’accroche tant au pouvoir. Le président Pierre Nkurunziza se considère peutêtre comme « un envoyé de Dieu », qui doit poursuivre sa mission. Pourtant, il a l’avantage sur des candidats potentiels d’être apprécié par milliers de ménages burundais pour des mesures sociales prises durant son mandat. Il y a lieu de rappeler entre autres : la gratuité des soins de santé pour des enfants de moins de cinq ans et des femmes parturientes ainsi que celle de l’enseignement des enfants de l’école fondamentale. Malgré cela, il y aurait aussi à redire sur leur pérennité, selon des analystes, des institutions qui attendent encore d’être remboursées des avances de leurs prestations. Il est vrai que pouvoir politique signifie KBA I KARIBU 158 I avril, mai, juin 2015

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aussi pouvoir économique. Sans doute que la richesse est un pôle d’attraction très fort. Pour tous ceux qui sont aux postes de commande, perdre ce privilège veut dire également devoir renoncer à une vie, sans doute, opulente. Les présidents des pays voisins observent bien sûr ce qui se passe au Burundi. La même situation se retrouvera bientôt chez eux.

Trop souvent – et c’est le cas dans tous les pays- les responsables politiques oublient qu’ils ont été choisis pour réaliser un projet de société dans l’intérêt de la population. Mais, c’est sûr qu’ils vont apprendre de la situation burundaise à affiner leurs stratagèmes. Dans un proche avenir, la communauté internationale risque d’y ‘perdre son latin’!

Un projet de paix de la FONCABA La FONCABA a identifié un projet des responsables de l’Eglise catholique du Burundi avec un public de jeunes. En 2013 déjà, dans des rencontres et des réunions de responsables avec des jeunes étudiant-e-s et des mouvements de jeunesse, ces jeunes ont formulé des recommandations à l’Eglise, aux politiciens et aux médias nationaux, pour faire sortir le pays de l’impasse et éviter les violences et la guerre. Ces interpellations et ces recommandations des jeunes sont le fondement d’un projet de paix de la Conférence des Evêques Catholiques du Burundi (CECAB) à travers la Commission Episcopale chargée des laïcs (CEAL) en collaboration avec la FONCABA. Il s’agit d’un projet de formation et de sensibilisation des jeunes dans 43 écoles secondaires conventionnées dans les différentes régions du pays, avec une population scolaire de 34 498 élèves. Dans un premier temps ce projet forme d’abord 38 formateurs en prévention de conflits, au respect des droits de l’homme, à la non-violence active, à la participation démocratique et à la construction de la paix. Ensuite, ces formateurs forment 172 étudiants ou étudiantes animateurs/animatrices choisis dans les 43 écoles du projet. Chacun-e restitue cette formation à 40 étudiants de chaque école, qui constituent un ‘Club de la Paix’ au sein de leur établissement. Le groupe formé par 172 jeunes promoteurs de justice sensibilise les autres étudiants sur les différents thèmes à travers des activités ludiques et culturelles de manière créative. Le projet se termine par une journée de la paix, un festival culturel interscolaire. Faute de financement, ce projet reste en suspens. Or, la situation récente du Burundi démontre clairement que ce projet a une vision positive du futur. La FONCABA a besoin de fonds pour réaliser cette action pour l’avenir de ce pays. Vous êtes ou connaissez un mécène pour la paix, vous avez des connections dans une institution, une fondation ou une œuvre pour la paix et le droit de vivre dans la dignité, cet appel vous est destiné. Aujourd’hui même, c’est vous seul-e-s qui pouvez nous aider à rassembler des fonds nécessaires.

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COMMUNIQUE DE LA CONFERENCE DES EVEQUES CATHOLIQUES DU BURUNDI CONCERNANT LES ELECTIONS DE 2015 Chers fidèles du Christ en communion de foi et de famille, Chers Burundais et Burundaises. La paix de Dieu soit avec vous !

Dimanche le 7 Mai 2015, nous avons été heureux et réconfortés d’entendre Sa Sainteté le Pape François qui priait pour que notre Burundi ait la paix. Sur le parvis de la basilique Saint Pierre du Vatican, le Pape a invité les fidèles du monde entier à prier pour « le cher peuple du Burundi, qui vit un moment délicat ». Il a demandé «que le Seigneur les aide tous à fuir la violence et à agir de façon responsable pour le bien du pays ». Au nom de l’Eglise catholique qui est au Burundi, nous Evêques de l’Eglise catholique, exprimons à cet Apôtre de Dieu notre reconnaissance pour cette sollicitude qu’il ne cesse de nous témoigner en nous portant dans sa prière et en nous prodiguant ses conseils. Nous profitons aussi de cette occasion pour adresser nos remerciements à toute la Communauté Internationale, en commençant par les pays de la Sous-Région d’Afrique, qui ne ménage aucun effort pour aider les protagonistes en conflit à trouver une bonne solution à ce processus électoral conflictuel. Plus un problème est compliqué, plus on a besoin d’une synergie de plusieurs intervenants.

“La voie du dialogue aboutit à une victoire pour tous et sans perdant”. La voie du dialogue C’est dans cette perspective que, nousmêmes, Evêques de l’Eglise catholique, comme tant d’autres, continuons à donner notre contribution en proposant nos conseils et en priant pour notre pays, afin qu’il ne dévie pas de la voie de la paix et de la réconciliation que nous avons empruntée, en poursuivant la démocratie fondée sur le multipartisme. La voie de l’obstination et de la confrontation violente n’aboutit jamais à une victoire, mais à une illusion de celle-ci. Par contre, la voie du dialogue entre les protagonistes qui ne partagent pas une même vision mais qui acceptent de mettre en KBA I KARIBU 158 I avril, mai, juin 2015

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“Avec un dialogue franc et sincère, toute question finit par trouver la meilleure solution possible”. avant l’intérêt supérieur de la nation et de tous les citoyens, même si elle est difficile car elle exige aux uns et autres de se dépasser, c’est la voie qui aboutit à une victoire pour tous et sans perdant. Nous remercions beaucoup ceux qui accueillent avec bon coeur les conseils que nous donnons comme notre contribution qui édifie.

Vers des élections crédibles Même tout récemment, nous avons sorti un Communiqué qui contenait nos souhaits et recommandations pour que le processus électoral en cours réponde aux conditions requises pour de bonnes élections crédibles. Nous en avons profité pour déclarer que si les choses devaient continuer comme elles étaient, nous allions devoir nous retirer du groupe des intervenants qui organisent ces élections, vu que l’Eglise catholique ne peut pas cautionner des élections pleines de lacunes. Nous remercions beaucoup ceux qui nous ont compris dans notre préoccupation de souhaiter que ces élections soient un tremplin pour consolider le système démocratique pluraliste, et poursuivre le processus de paix et de réconciliation initié à partir de l’Accord d’Arusha. 12

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Voter en toute responsabilité Pour nous les Pasteurs de l’Eglise catholique, comme nous l’avons toujours rappelé dans nos enseignements et montré à travers nos initiatives, les élections constituent la seule bonne voie pour un renouvellement des institutions dans le système démocratique que nous avons choisi. Nous réaffirmons ainsi notre soutien à la voie des élections. Comme tous les autres citoyens remplissant les conditions exigées, le moment venu, nous irons aux élections. A vous aussi nos chrétiens, nous vous exhortons d’aller, le moment venu, vous acquitter de votre devoir de bons citoyens de voter. Nous vous demandons de bien voter en toute responsabilité, en respectant la voie de la conscience que Dieu a mise en vous, en écoutant son Esprit et en mettant en avant le bien et l’intérêt de tous. Que personne ne vote par menace ou intimidation de quelle que nature que ce soit, ou parce qu’il a été « acheté » d’une façon ou d’une autre. Aux yeux de Dieu, il serait comme un esclave du mal. Or, cela n’est pas digne d’un enfant de Dieu. Pour ce qui est du travail de l’observation des élections, fait par nos fidèles laïcs, s’ils en ont les possibilités, ils pourront remplir cette mission.


Pas de collaboration avec le CENI Mais, en ce qui concerne les prêtres, il y a une chose que nous n’avions pas dite. Pour que les prêtres puissent aller participer aux démembrements de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) aux niveaux des provinces et des communes, nous avons dû leur donner une permission spéciale, car sans celle-ci, en tant que clercs, il leur est interdit de remplir ce genre de charges. C’est pour cela qu’il nous a fallu signer une Convention avec les responsables de la CENI précisant les conditions de la participation de nos prêtres à ce travail. Après avoir considéré la manière dont ces élections sont organisées et leur évolution actuelle, en considérant la mission des prêtres de réconcilier les gens et de les rassembler dans l’unité, nous avons pris le temps d’échanger à coeur ouvert avec les membres de la CENI avec qui nous avons signé la convention. Ils nous ont compris et nous les avons compris. C’est suite à cela que nous, Evêques de l’Eglise catholique, après analyse approfondie de la situation, avons estimé qu’il convenait que

les prêtres démissionnent et cèdent leur travail à ceux qui peuvent continuer à organiser ces élections.

La violence n’est pas une solution Avant de terminer, nous constatons qu’il y a des questions importantes qui sont en train de faire sombrer notre Burundi dans des violences et des tueries. Nous rappelons une fois de plus à tous les protagonistes en conflit que la voie d’un dialogue franc et sincère est l’unique bonne voie. Que personne ne se dérobe à cette voie car, quand les gens sont de bonne foi et de bonne volonté et qu’ils se mettent en dialogue, toute question finit par trouver la meilleure solution possible. En terminant, comme nous l’avions dit la dernière fois : « nous demandons aux manifestants d’éviter des violences, des casses et surtout des tueries. Tuer est un mal horrible quel qu’en soit le motif ». Nous donnons cette même recommandation aux forces de sécurité. Nous exprimons notre proximité spirituelle aux familles qui ont perdu des leurs lors de ces manifestations et au cours de l’exil. Nous réconfortons tous nos frères et soeurs contraints à l’exil et qui sont dans des difficultés diverses. Nous demandons à tous nos concitoyens burundais de ne pas s’intimider mutuellement, d’oeuvrer plutôt à rasséréner les coeurs. Aux chrétiens et à tous les croyants, nous les exhortons à persévérer dans la prière pour notre pays, afin que notre pays continue à avancer sur le chemin de la paix et de la réconciliation. Fait à Bujumbura, le 26 Mai 2015. Signé par tous les Evêques de l’Eglise catholique du Burundi.

Sur le chemin de la paix, de la réconciliation et du développement KBA I KARIBU 158 I avril, mai, juin 2015

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CONGO DE DIALOOG OF PANACEE VAN HET VERKIEZINGSPROCES La République Démocratique du Congo se prépare aux élections. La CENI (Commission électorale nationale indépendante) a publié le calendrier électoral global. Ce calendrier a fait couler déjà beaucoup d’encre. L’opposition et la société civile contestent la proposition de commencer par les élections locales, se posant des questions sur la faisabilité suite au découpage des provinces et le manque de moyens financiers avec le risque que les élections parlementaires et présidentielles ne puissent avoir lieu Paul Kabeya, secrétaire permanent du en 2016. En plus se pose le problème RODHECIC de l’éligibilité du président Kabila qui semble vouloir briguer un troisième mandat alors que la Constitution ne le permet pas. Aujourd’hui, le président Kabila tend la main à l’opposition pour un dialogue. Paul Kabeya, secrétaire permanent à RODHECIC (Réseau des organisations de droits humains et d’éducation civique d’inspiration chrétienne), partenaire de la FONCABA, analyse cette nouvelle donnée dans le contexte actuel.

L’an 2016 arrive à pas des géants et le décor électoral pour l’alternance politique demeure une énigme. Kabila cèdera-t-il son fauteuil ou pas? Les uns pensent que le dialogue serait la solution à cette énigme et s’appuie sur la légitimité de l’Accord cadre d’Addis Abeba signé le 24 février 2013 par onze Etats de la région des Grands lacs sous l’égide de Nations Unies. Par contre, les autres estiment que l’initiative du Président de 14

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la république pour le dialogue est un geste de charme à l’opposition pour s’offrir la possibilité de jouir de ses prérogatives au-delà du mandat constitutionnel. Les violons ne s’accordent donc pas ! L’agenda électoral prévoit aussi les élections provinciales et locales en 2015. De toutes ces élections, la communauté internationale et une frange de la classe politique s’intéressent à l’élection présidentielle au détriment des


Dialoguer pour baliser la voie à des élections crédibles et apaisées élections locales qui pourtant peuvent booster la démocratie et le développement à la base.

LE DIALOGUE BALISE LES ELECTIONS CREDIBLES ET APAISEES L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social considère que le dialogue n’est pas une invention de l’UDPS mais une initiative de la communauté internationale pour trouver la solution à la crise dans les Grands lacs et en République Démocratique du Congo. Félix Tshisekedi, Secrétaire National de l’UDPS chargé de l’extérieur, circonscrit ce dialogue dans la feuille de route de l’UDPS et l’inscrit dans la perspective de baliser la voie aux élections crédibles et apaisées pour éviter les tares des élections de 2011 et résoudre le problème d’alternance. Dans la foulée, le porte-parole de l’opposition nationaliste, Steve Mbikayi, estime qu’on ne peut pas conclure à l’avance que le dialogue va conduire au glissement du mandat de

Joseph Kabila. «Nous avons passé plusieurs années à réclamer ce dialogue. Moi-même j’ai été porte-parole de la Coalition pour un vrai dialogue (CVD). Nous pensons que le dialogue est nécessaire», a-t-il déclaré. L’essentiel est de nous mettre autour d’une table pour éviter des élections agitées.

Nous mettre autour d’une table

L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) à travers Mr Bernard Katumba affirme : « On ne peut pas s’empêcher de dialoguer ». Le dialogue est une vertu et même ceux qui le rejettent aujourd’hui étaient signataires de l’acte créant le CVD. C’est le cas du parti UNC de Vital Kamerhe qui a boycotté les concertations nationales KBA I KARIBU 158 I avril, mai, juin 2015

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Pour certains politiciens et membres de la société civile, la population doit aller aux élections et non au dialogue tenues du 7 septembre au 5 octobre 2014 au motif qu’elles ne cadraient pas avec l’esprit de l’Accord cadre d’Addis Abeba. Il est surprenant qu’il se résigne à participer au dialogue, sa revendication d’hier.

Le dialogue est inopportun

Membre de la Section Genre et enfant du RODHECIC, Mlle Ada Kilongo est sidérée par les divergences des vues de l’opposition sur des questions d’intérêt national. Elle appuie l’idée d’un dialogue au sein des partis de l’opposition face à la proposition de Kabila et invite la classe politique au dialogue. Le Coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise, Mr Robert KABAKELA affirme que sa structure ne s’oppose

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pas au dialogue s’il s’inscrit dans la ligne de baliser un consensus électoral et préparer une alternance apaisée dans le respect de la constitution.

LA POPULATION SE RETROUVE DANS LES ELECTIONS ET NON AU DIALOGUE Pour le numéro un de l’UNC, Mr Vital Kamerhe, le peuple est fatigué des dialogues, cap vers les élections. Mme Eve Bazaiba, Secrétaire Général du MLC, affirme que le dialogue est inopportun pour l’instant, priorité aux élections. Mr Serge, étudiant à l’Institut Supérieur de Commerce, considère que les politiciens veulent le dialogue pour se partager le gâteau. « La constitution refuse à Kabila de se représenter pour un troisième mandat, la population se retrouve dans les élections et non au dialogue ». Mme Bizau, architecte de formation, est bouleversée de voir que certains


partis de l’opposition conditionnent la participation aux élections provinciales et locales par l’organisation de ce dialogue. «Je ne soutiens pas de dialogue», a-t-elle tranché. Maître Lumbu Lumbu fustige que le dialogue vise à pérenniser la présence de Kabila alors que la population rêve l’alternance.

QUELLE SERAIT L’ALTERNATIVE: LA DROITE OU LA GAUCHE? Le dialogue serait pour nous une vertu républicaine à promouvoir. Cependant, il faudra que ces échanges visent les intérêts de la population. Les concertations nationales de l’année passée peuvent expliquer les inquiétudes de ceux qui rejettent le dialogue estimant que le taux d’exécution des recommandations prises dans ces assises est à moins de 25%. Une autre crainte est la tradition de la

classe politique qui nous a habitués aux raccourcis pour accéder au pouvoir. C’est le cas des concertations nationales qui ont débouché sur la formation d’un autre gouvernement dit de cohésion nationale. Dans cette mouvance, le peuple assiste comme un spectateur, face à un gouvernement éléphantesque qui a comme mérite d’avoir augmenté les charges publiques.

LE DIALOGUE NOUS PARAÎT SALUTAIRE A l’instar de Martin Kobler, représentant spécial de Ban Ki-moon en RDC, qui affirme : « Je suis content qu’on ait un dialogue maintenant, c’est une vraie chose », nous estimons qu’un dialogue à plus d’un an des élections présidentielles pourra nous mettre à l’abri de crainte d’un glissement du mandat présidentiel. De même, certaines revendications sur

Se concerter, s’écouter, chercher ensemble une solution KBA I KARIBU 158 I avril, mai, juin 2015

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Le dialogue, une opportunité de préparer des élections crédibles et apaisées

les questions électorales soumises à la CENI ne peuvent être endossées que si elles sont l’émanation de la classe politique harmonisée. D’où l’intérêt pour le dialogue.

Mettre au centre la recherche du bien-être des populations Nous partageons aussi le fait que ce dialogue soit une opportunité de baliser les élections crédibles et apaisées, et, donner un ton à la réconciliation. L’alternance ne se traite pas à la légère. Il faudra éviter qu’elle ouvre une brèche à l’instabilité et un autre cycle de guerre avec ses cohortes de malheurs pour

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nos populations. Le dialogue pourra alors être un levier pour une alternance en douceur. En filigrane le dialogue nous rattrape. Hier, le dialogue était une priorité pour l’opposition et un appendice pour la majorité présidentielle. Aujourd’hui, une frange de l’opposition renie le dialogue, cap aux élections. Naturellement ce sont des intérêts qui expliquent les motivations des uns et des autres. Et dans tout ce scénario, quelle est la place du peuple ? En définitive, nous estimons au-delà d’amouracher le sommet de l’Etat pour des intérêts égoïstes, la classe politique congolaise devra mettre au centre de son action, la recherche du bien-être des populations. Et le dialogue devra


le RODHECIC (Réseau des organisations de droits humains et d’éducation civique d’inspiration chrétienne) Le RODHECIC se donne comme mission de coordonner ses membres pour des actions de lobbying et de plaidoyer. Il permet un échange permanent entre les membres du réseau sur des thèmes de la démocratie et l’Etat de droit ; la paix et la sécurité pour tous. Il veut participer à la préparation et à l’observation des processus électoraux et du monitoring de l’action gouvernementale. De plus, il s’implique directement dans la recherche d’une paix durable en RDC. Dans la perspective des élections qui s’annoncent, le RODHECIC veut réaliser un projet d’« Appui à l’accompagnement des observateurs permanents de la société civile en vue d’une gouvernance participative en RDC » en collaboration avec la FONCABA. Le projet vise à renforcer les capacités d’analyse critique des ressources humaines du RODHECIC à travers la formation de 590 observateurs/trices permanents (40 formateurs/trices et 550 animateurs/trices des Organisations de la Société civile) et de 55000 observateurs/trices électoraux. Il veut aussi organiser et consolider 11 comités locaux de coordination en vue de l’observation du processus électoral et l’action gouvernementale à Kinshasa et dans les provinces. RODHECIC continue de réaliser l’éducation civique et électorale afin de préparer la population aux élections municipales et locales (un gage de démocratie participative), et aux élections provinciales, parlementaires et présidentielles.

entre autres points à traiter privilégier l’organisation à la base. Celle-ci passe par les élections locales. Autant qu’il y a intérêt pour l’alternance, autant il doit avoir intérêt pour des élections locales. Sacrifier les élections locales, c’est étouffer l’éclosion de la démocratie. Pour ou contre le dialogue, entre les

lignes cette dialectique a un point commun : des bonnes élections. Pour ce, on devra doter la CENI des moyens conséquents pour organiser les différents scrutins.

Paul Kabeya, Kinshasa le 31 mai 2015

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Un legs pour la FONCABA Votre engagement pour l’Afrique continue après vous La FONCABA est ravie de recevoir une donation ou un legs pour ses projets d’Afrique. Comme dernières volontés, la plupart des personnes font un testament. C’est une occasion de traduire leurs pensées pour leur famille, mais également d’offrir une partie de leurs avoirs sous forme de legs ou de donation à une asbl qui travaille dans un pays en voie de développement. La FONCABA est une asbl habilitée à recevoir des legs et des donations qu’elle utilise pour ses projets de formation en Afrique. Il suffit d’insérer dans le document la formule suivante : « Je lègue à l’asbl FONCABA à 1030 Bruxelles, la somme de …………….,…….. euro ou …………………… (biens meubles et)………………(immeubles) à l’adresse…………………pour la formation de cadres africains ». Comme le droit de succession est une matière assez compliquée, il est recommandé de consulter un notaire qui fera un petit calcul et vous donnera un avis correspondant à vos souhaits. Pour des informations complémentaires à la FONCABA. Contact : M-Bernadette Zubatse, Directrice Tél.: 02 2010383 ou info@kba-foncaba.be

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Le legs en duo Aussi bien vos héritiers que la FONCABA y gagnent LE LEGS EN DUO Le legs en duo est une donation par testament de biens meubles et/ou immeubles à une ou plusieurs personnes et en même temps à une asbl reconnue comme la FONCABA. Cette technique prévoit qu’en l’occurrence la FONCABA peut prendre en charge les droits de succession de la personne qui reçoit la donation. Si celle-ci est destinée à un parent lointain ou à un ami, celui-ci devra payer normalement beaucoup de droits de succession (jusque 65%). La FONCABA comme asbl ne paiera que 7% (8,8% en Flandres et 12,5% en région bruxelloise).

3 conditions: • vous devez rédiger un testament. • vous léguez une partie de vos biens à une ou plusieurs personnes • vous léguez la partie restante à une institution agréée (comme la FONCABA) qui aura à sa charge le paiement de la totalité des droits de succession.

Tout le monde y gagne! Grâce à la technique du legs en duo, vous laisserez autant (sinon plus) à votre ami ou à votre nièce, tout en soutenant les projets de la FONCABA. KBA I KARIBU 158 I avril, mai, juin 2015

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KANANGA - CONGO Des femmes en pleine fabrication de biscuits Depuis 2005, la FONCABA appuie le CBMT, Centre Bamamu Tabulukayi (qui signifie « femmes, réveillez-vous »). Il a organisé les femmes dans les différentes communes et quartiers de Kananga en 33 organisations féminines (OF). Il aide les femmes à se mobiliser et à augmenter leur autonomie pour s’engager contre la faim et la pauvreté. L’objectif est d’augmenter les revenus des familles en augmentant la production agricole et en initiant des activités génératrices de revenus.

Des femmes dans l’agriculture agro-écologique L’appui de la FONCABA a consisté à leur faciliter l’accès à des formations : apprentissage de techniques agro-écologiques et d’élevage. Pour ce faire, le partenaire CBMT a formé des animatrices qui ont restitué leurs connaissances et expériences aux femmes membres des organisations féminines (OF). Au fur et à mesure, ces femmes ont utilisé ces pratiques apprises sur les champs collectifs de leur OF et sur leurs champs familiaux. Elles cultivent entre autre du maïs et du niébé. Les résultats escomptés ont suivi les efforts consentis: toutes les OF ont augmenté leur production. Désormais, les familles des OF mangent à leur faim, elles peuvent payer les frais scolaires de leurs enfants et bénéficier des soins de santé primaires. 22

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Une banque de céréales gérée par les femmes Après ces résultats, et suite à une évaluation qui a été initiée par la FONCABA, les femmes des organisations féminines ont exprimé le souhait de stocker le surplus de leurs récoltes. C’est ainsi que le CBMT a mis en place une banque de céréales, dans un premier temps pour le maïs. Cela a permis aux femmes membres de trouver de la bonne semence au moment des semailles, et de pouvoir acheter du maïs à un prix abordable au moment de la période de soudure.

Des biscuits artisanaux Après le stockage est venue l’idée de la transformation de produits agricoles. Le surplus de maïs et de niébé (haricots) est moulu en farine pour ensuite fabriquer des biscuits à base de farine de maïs et de niébé. Les femmes membres vendraient ces biscuits ce qui permettrait de générer des revenus supplémentaires. Une analyse montre que l’activité est rentable. Apparemment les biscuits artisanaux seraient moins chers et plus nutritifs que les biscuits importés. Les femmes ont fait des essais et le résultat était très satisfaisant. Les personnes qui ont déjà goûté à ces biscuits les apprécient beaucoup. Ils transcendent le goût du terroir. Ce test a encouragé les femmes et elles vont commencer à fabriquer les biscuits en grande quantité.

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Un projet d’économie sociale et solidaire Pour répondre aux souhaits des Bamamu, la FONCABA a préparé ensemble avec son partenaire un nouveau projet qui lui donne les moyens nécessaires pour former les membres des organisations féminines. Pour les OF productrices il s’agit d’une formation complémentaire ou d’une mise à jour de techniques de production agro-écologique, pour les autres OF il s’agit de la formation à la fabrication de biscuits. Aujourd’hui ces formations sont en cours et la fabrication de biscuits a démarré.

La commercialisation Pour la vente, la FONCABA donné à ces femmes la possibilité d’apprendre les techniques de vente. Cela leur permettra de mieux approcher leur clientèle. Celle-ci est formée des élèves des écoles de Kananga qui souvent arrivent en classe le ventre vide et aiment croquer quelques biscuits lors de leur pause à l’école, des habitants des quartiers et des fonctionnaires travaillant dans plusieurs secteurs à Kananga. C’est ainsi qu’il est prévu d’installer deux points de ventes pour être à proximité de la clientèle. Par la vente, les femmes des OF vont gagner de l’argent et augmenter les revenus de leurs ménages

La plus-value de l’agriculture Ce projet appuyé par la FONCABA et le Ministère de la Coopération au Développement, va donner plus de valeur à l’agriculture. Désormais, ce secteur ne sera plus considéré comme un moyen d’existence marginal par rapport à d’autres sources de revenus. Il va revêtir une plus grande importance et va transformer la vie des femmes de Kananga. 24

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VOTRE CADEAU FAIT LA DIFFERENCE BAMAMU TABULUKAYI Femmes, levez-vous ! Femmes, réveillez-vous ! Ce partenaire de la FONCABA à Kananga en RDC apprend aux femmes des groupements à fabriquer des biscuits artisanaux

La FONCABA a besoin de vous pour appuyer ce projet Utilisez le bulletin de virement dans ce KARIBU

MILLE MERCIS KBA I KARIBU 158 I avril, mai, juin 2015

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CONGO PARTICIPER A LA GESTION DE LA SOCIETE Le Groupe Jérémie (GJ), partenaire de la FONCABA, veut renforcer la bonne gouvernance et promouvoir l’égalité hommes femmes dans l’accès aux ressources. C’est une transformation par une gestion participative des entités locales : les chefferies, les communes urbaines et rurales et les collectivités. Le GJ forme et accompagne ses groupes de base qui sensibilisent la population. Ce sont les noyaux, les clubs de défense et de promotion des droits humains dans les écoles et les cliniques juridiques où la population reçoit des conseils en rapport avec ses droits. Jean-Moreau Tubibu, Coordinateur des noyaux Groupe Jérémie à Bukavu, est persuadé que Jean-Moreau, coordinateur la transformation de la société n’est possible que des noyaux GJ par une participation active de la population, surtout des femmes, et par une collaboration avec les autorités locales.

Il est nécessaire de définir d’abord les priorités dans chaque entité et d’organiser des forums où siègent côte a côte, des notables et leaders locaux (responsables d’Eglise, représentants de la jeunesse , leaders des regroupements de femmes, délégués de petits commerçants, leaders paysans…) et des autorités politiques, cadres de la police et de l’armée, afin de dégager ensemble un budget consensuel. Cette stratégie permet aux citoyens d’être outillés dans le contrôle et l’évaluation de la gestion des décideurs. Ces derniers, à leur tour, se sentent redevables vis-à-avis de la population. 26

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La clé de la transformation La participation des citoyens signifie que les acteurs de la société civile auront leur mot à dire dans la prise des décisions publiques, en particulier celles liées aux politiques, aux stratégies, aux plans locaux de développement, aux budgets et même aux décisions liées aux droits de la femme. Les résultats s’annoncent porteurs d’espoir d’un grand changement dans un avenir très proche, si rien ne le perturbe. En effet, deux commissions de suivi du budget participatif ont été mises en place par les chefs de chefferie de Kabare et Ngweshe. Elles sont constituées de 10


Les femmes luttent pour leurs droits membres dont 7 proviennent de la société civile locale et 3 émanent du bureau de chefferie. Dans la chefferie de Ngweshe, territoire de Walungu, l’intervention pertinente de la société civile dans le suivi du budget a conduit à une définition concertée des priorités et à la suppression des dépenses fantaisistes, comme celles des fêtes de la cour ou des salaires et primes attribués sentimentalement aux courtisans et agents non officiels. Ici aussi le contrôle citoyen a permis de regrouper les taxes et gonfler les recettes du budget participatif de la chefferie. Quelques bretelles des routes de desserte agricole et des ponts ont été renouvelées. La société civile, dont sont membres les groupes de base du GJ, sillonne différents groupements de Ngweshe et de Kabare pour sensibiliser sur le civisme fiscal, vulgariser la nomenclature des taxes, supprimer celles qui sont illégales

ou pirates pour amener les citoyens à participer aux priorités locales. A Kamanyola les citoyens ont proposé et réussi à obtenir l’ouverture des pistes appropriées pour le bétail afin d’éviter des conflits récurrents entre éleveurs et agriculteurs en se structurant en un Comité permanent de paix (CPP). Ils ont délimité aussi le domaine du cimetière de leur Cité déjà en proie à des spoliations.

Les femmes défendent leurs droits Comme structure de base du GJ, les cliniques juridiques accompagnent les citoyens à transformer la mentalité de leur communauté par une nouvelle vision de la culture de respect des droits de la femme. Plusieurs familles, à Irhambira Katana, territoire/Chefferie de Kabare, Karhongo/Nyangezi, territoire de Walungu/Chefferie de Ngweshe, procèdent à faire hériter les filles au même titre que les garçons conformément aux prescrits KBA I KARIBU 158 I avril, mai, juin 2015

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de la loi et ainsi offrir à tous une part égale d’héritage. Les associations féminines rurales (Femmes Debout, Rhugwasane, Bazire Muzusanye…) ne se fatiguent pas d’être avec les femmes aussi bien aux champs que dans les bureaux de l’Enseignement officiel, et collaborent avec les chefs locaux pour une participation responsable. Fin 2014, les femmes qui gèrent les écoles se chiffrent à 20 % et les centres de santé à 30 %. Des signes montrent qu’il devient de plus en plus difficile de trouver une fille « bonne » pour s’occuper des enfants quand les parents sont aux champs. Aussi, les villages de Murhala et de Cirhogole sont dirigés par une femme, à la grande satisfaction des administrés. A Kamanyola, les femmes leaders sont associées aux réunions de sécurité. Elles sont en tête dans une marche pour revendiquer et réclamer plus de sécurité dans leur entité.

La collaboration entre société civile et autorités locales Les citoyens augmentent le nombre d’espaces et de possibilités (consultations, créations de comités, réunions …) au niveau local et national, où ils sont consultés et invités à participer à la prise de décision publique en collaboration avec les autorités. Les membres de la société civile conviés à participer à l’élaboration du budget participatif de Walungu, Kabare et Idjwi, mettent ce cadre à profit pour interpeller

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Pour une participation responsable de la femme à la politique

leurs autorités respectives sur le respect de leurs droits exprimés à travers les priorités arrêtées dans leurs plans locaux de développement. La transformation communautaire transparait aussi dans les exigences de la population sur les chefs coutumiers à publier le budget des territoires et des chefferies afin de faire connaitre l’apport des habitants de différents villages dans le budget global des entités.


TEMOIGNAGES Joseph MUREZI, 54 ans, agriculteur, responsable du noyau GJ de Birava (Kabare) « La transformation communautaire est un nouveau mode de vie qui s’opère dans la communauté à partir des séances de sensibilisation pour des actions citoyennes (travaux communautaires, définition des priorités et contrôle, suivi, évaluation des programmes réalisés par les autorités locales). Cette transformation doit aboutir à des changements profonds et à la construction d’une communauté pacifiée. »

Chantale M’M, 35 ans et mère de 4 enfants, Chef de sous-village Murhala, territoire de KABARE «La femme rurale, quel que soit son niveau d’éducation, doit apporter son sens de gestion de la famille comme contribution à mettre dans la définition des priorités de la gestion de notre entité. Sa voix reste comme un son de cloche pour tempérer et guider l’égoïsme des hommes caché dans des pratiques traditionnelles rétrogrades»

Zaina Musango, femme leader et membre de la Clinique juridique du Groupe Jérémie de Nyangezi « Pour transformer la communauté, il n y a pas que les coutumes rétrogrades qu’il faut dépasser, le grand pas à franchir reste à laisser la femme utiliser son savoir-faire pour accéder aux différentes ressources naturelles, la pleine jouissance de ses droits comme l’exercice du pouvoir avec et ou à côté des hommes.»

Léonard RUTENGURA, 56 ans, responsable du Noyau GJ de Nyangezi (Walungu) « La transformation communautaire demande des leaders crédibles et honnêtes, capables de travailler pour le bien de la population. Ils doivent être formés en éducation civique et seront invités pour une participation responsable active dans la gestion de la chose publique par des propositions concrètes dans la définition et formulation de ses besoins prioritaires. Ils feront régulièrement un suivi et une évaluation de la gestion confiée aux gouvernants. » KBA I KARIBU 158 I avril, mai, juin 2015

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Justin GUMA-GUMA KAHIBIMBI, 46 ans, directeur d’école primaire et responsable du Noyau GJ de Kamanyola (Walungu) «L’ analphabétisme de la femme , l’impunité, l’égoïsme de certains leaders ,le manque d’emploi, l’attentisme de la majorité de la population constituent

des obstacles qui freinent la transformation communautaire. Il y a aussi le fossé très profond entre le train de vie des gouvernants et la précarité des citoyens. Pour surmonter ces obstacles, il faut un réel changement de mentalité de l’homme congolais pour un Congo nouveau. »

Léonard RUTENGURA, 56 ans, responsable du Noyau GJ de Nyangezi (Walungu) « Des pas importants ont déjà été faits. Sur le plan culturel : Suppression des tabous alimentaires et autres pratiques traditionnelles rétrogrades qui avilissaient la femme et la jeune fille. La coutume interdisait aux femmes de manger de la viande de poule. Par pudeur la jeune fille ne pouvait jamais se mettre en culotte et s’adonner aux activités sportives. Aujourd’hui, il y a des équipes de football pour les filles dans nos écoles. Plusieurs femmes réclament et obtiennent les inscriptions des mariages et des enfants au bureau de l’Etat civil, alors qu’auparavant, les hommes négligeaient de le faire, sans crainte d’être sanctionné. Il n’est plus surprenant d’assister à des cérémonies d’héritage ou les filles cohéritent équitablement avec leurs frères les biens laissés par un des parents défunts. Sur le plan politique : Des femmes se sont présentées comme candidates aux prochaines élections provinciales. C’est ainsi que Madame Zaina, directrice d’une école primaire et membre de notre groupe de base, est candidate à la députa30

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tion provinciale, dans la circonscription électorale de Nyangezi. La population de Nyangezi, accompagnée par notre groupe de base et soutenue par les enseignements sur la décentralisation a défendu par une marche, l’érection de notre entité en Commune royale. Et notre population a eu gain de cause Sur le plan socio-économique : Notre groupe de base commence à connaitre les fruits de nombreux forums communautaires, des réunions thématiques tenues au village pour choisir et définir les besoins sociaux prioritaires afin de les budgétiser et les soumettre comme des micro-projets. En effet, notre entité de Karhongo a vu ses fabricants de briques se constituer en coopératives pour la promotion de la culture de riz. Ils ont construit deux hangars de stockage au marché local de Munya et un dépôt de riz à la Paroisse de Cibimbi dans l’attente d’une décortiqueuse. »


La FONCABA investit dans la formation de partenaires locaux autour de 5 thèmes : l’agriculture familiale et la sécurité alimentaire, la démocratie et les droits de l’homme, la prévention de conflits et la construction de la paix, l’éducation des jeunes et l’empowerment des femmes. La FONCABA développe une relation de partenariat honnête, ouverte et profonde, sur un pied d’égalité et basée sur le dialogue. La FONCABA choisit aussi une approche intégrale de l’homme et de sa communauté : les aspects économique, social, politique, culturel et spirituel s’y retrouvent.

Actions dans le Nord

La FONCABA est une ONG de solidarité internationale, reconnue comme telle par les autorités belges, spécialisée dans le renforcement de la société civile en Afrique. Par des formations, les partenaires locaux et leurs groupes de base reçoivent la possibilité d’augmenter leurs compétences et de restituer leurs connaissances de manière efficace à d’autres. La FONCABA collabore directement et sur base de réciprocité avec des organisations africaines locales.

Les projets

Tout sur la FONCABA su r www.kba-fon caba.be

Les projets: • sont adaptés à la spécificité culturelle de la population locale • stimulent la culture démocratique • créent l’autopromotion • renforcent l’empowerment de la femme • prennent soin du système écologique • ne sont pas imposés mais naissent au sein de la population locale

La FONCABA participe à l’éducation au développement concernant la problématique Nord-Sud et sensibilise les intéressés, les organisations sociales et les sympathisants autour de l’importance de renforcer de manière durable les individus et les groupes au Sud sur base d’un dialogue honnête. La FONCABA participe activement aux campagnes du mouvement Nord-Sud, 11.1111 et le CNCD, comme l’action sur les objectifs millénaires, donne des avis (principalement sur l’Afrique Centrale) et attire l’attention sur les thèmes dans la revue KARIBU et via le site web.

Et Vous? La FONCABA est soutenue par des dons pour une partie de son travail de formation avec des organisations partenaires en Afrique. C’est pourquoi la FONCABA vous remercie 1000 x ! FINTRO : BE 94 1430 6786 22 14 (Pour les dons de 40 euros ou plus, vous recevez une attestation fiscale) KBA I KARIBU 156 I oktober, november, december 2014

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Karibu est la revue de l’asbl FONCABA et paraît quatre fois par an. Abonnement: La revue est envoyée gratuitement à tous les intéressés

La FONCABA est une ONG reconnue par les autorités, spécialisée dans le renforcement des capacités de la société civile en Afrique. En optant pour la collaboration directe avec des partenaires locaux, les projets obtiennent des résultats durables et un grand ancrage dans la communauté locale. La FONCABA donne des outils pour que les Africains puissent prendre leur propre processus de développement en mains.

Rédaction: M-Bernadette Zubatse Luc Bonte Erick-Bayard Rwantango Dries Fransen Jean Lefèbvre Joke Simons Adresse: Rue du Progrès 333/03 B-1030 Bruxelles Tél. : 02 201 03 83 Fax : 02 205 17 39 e-mail : info@kba-foncaba.be www.kba-foncaba.be Editeur responsable: M-Bernadette Zubatse (Rue du Progrès 333/03 – 1030 Bruxelles) Photos: FONCABA, Groupe Jérémie, RODHECIC Layout et impression: De Riemaecker Printing bvba www.deriemaecker.be

OBJECTIFS DU Millenaire

191 pays ont signé un accord pour réduire la pauvreté vers 2015. Aidez-nous de rappeler aux politiciens leur promesse et à relever le défi. La pauvreté doit disparaître de notre planète!


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