Pcet cg05 vulnérabilité du territoire aux effets du changement climatique

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Etude de vulnérabilité du territoire du département des Hautes-Alpes aux effets attendus du changement climatique PROF IL CL IMAT ENERGIE


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Plan Climat-énergie territorial ETUDE DE VULNERABILITE DU TERRITOIRE DU DEPARTEMENT DES HAUTES-ALPES AUX EFFETS ATTENDUS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE*

SOMMAIRE Analyse de l’évolution attendue des principales données climatiques pour les Hautes-Alpes __________________________________ 1 1.

EVOLUTION DES TEMPERATURES MOYENNES______________________________ 6

2.

EVOLUTION DES PRECIPITATIONS __________________________________________ 8

3.

EVOLUTION DES SECHERESSES ___________________________________________ 10

4.

EVOLUTION DES CANICULES ET DES PERIODES DE FORTES SECHERESSES ______________________________________________________________ 11

5.

EVOLUTION DU NOMBRE DE JOURS DE GEL ______________________________ 13

6.

EVOLUTION DU NOMBRE DE JOURS ANORMALEMENT FROIDS __________ 14

7.

EVOLUTION DU MANTEAU NEIGEUX ______________________________________ 15

8.

SYNTHESE DE L’EVOLUTION ATTENDUE DU CLIMAT DES HAUTESALPES _______________________________________________________________________ 16

Analyse de la vulnérabilité au changement climatique ____________ 17 1.

LES PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR L’AGRICULTURE ET L’ELEVAGE ______________________________________ 17 1.1. 1.2. 1.3. 1.4.

2.

19 21 21 22

LES PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE TOURISME__________________________________________________________ 25 2.1. 2.2. 2.3. 2.4.

3.

UNE FRAGILISATION DE LA FILIERE ELEVAGE _________________________________ UNE EVOLUTION CONTRASTEE DES CULTURES________________________________ SYNTHESE DES MILIEUX LES PLUS SENSIBLES EN MATIERE D’AGRICULTURE ET D’ELEVAGE________________________________________________________________ TABLEAU DE SYNTHESE DES IMPACTS ATTENDUS SUR L’AGRICULTURE _________

UNE BAISSE DE LA RESSOURCE EN NEIGE INDISPENSABLE AUX ACTIVITES DE MONTAGNE ET AUX SPORTS D'HIVER_________________________________________ UNE BAISSE DES RESSOURCES INDISPENSABLES AU TOURISME NAUTIQUE ______ SYNTHESE DES MILIEUX LES PLUS SENSIBLES EN MATIERE DE TOURISME _______ TABLEAU DE SYNTHESE DES IMPACTS ATTENDUS SUR LE TOURISME____________

25 29 30 31

LES PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LES RESSOURCES EN EAU ____________________________________________ 33 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. 3.5.

UNE BAISSE DE LA RESSOURCE EN EAU DISPONIBLE __________________________ UNE DIMINUTION DE LA QUALITE DE L’EAU____________________________________ VERS UNE AUGMENTATION DES CONFLITS D’USAGES DE L’EAU _________________ SYNTHESE DES MILIEUX LES PLUS SENSIBLES EN MATIERE DE RESSOURCE EN EAU ______________________________________________________________________ TABLEAU DE SYNTHESE DES IMPACTS ATTENDUS SUR LA RESSOURCE EN EAU __

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4.

LES PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA BIODIVERSITE _____________________________________________________ 39 4.1. 4.2. 4.3. 4.4. 4.5.

5.

40 42 42 43 44

LES PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE CADRE BATI ET LES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT _______ 47 5.1. 5.2.

5.3.

5.4. 5.5.

6.

LA FRAGILISATION DES MILIEUX NATURELS ET DES ESPECES ASSOCIEES _______ DES MODIFICATIONS DANS LE FONCTIONNEMENT DES POPULATIONS ANIMALES ET VEGETALES ____________________________________________________________ LA PROLIFERATION D’ESPECES ENVAHISSANTES______________________________ SYNTHESE DES MILIEUX LES PLUS SENSIBLES EN MATIERE DE BIODIVERSITE ____ TABLEAU DE SYNTHESE DES IMPACTS ATTENDUS SUR LA BIODIVERSITE ________

DIMINUTION DES BESOINS DE CHAUFFAGE ___________________________________ AUGMENTATION DE L'INCONFORT THERMIQUE ET DES BESOINS EN REFROIDISSEMENT DES INFRASTRUCTURES BATIES EN RAISON DE LA HAUSSE DES TEMPERATURES _______________________________________________________ ENDOMMAGEMENT DES INFRASTRUCTURES BATIES ET ROUTIERES SOUS L'EFFET DE LA VARIABILITE CLIMATIQUE ET DE L’EXACERBATION DES EXTREMES CLIMATIQUES______________________________________________________________ SYNTHESE DES MILIEUX LES PLUS SENSIBLES EN MATIERE DE DE CADRE BATI ET D’INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT _______________________________________ TABLEAU DE SYNTHESE DES IMPACTS ATTENDUS SUR LE CADRE BATI ET LES INFRASTRUCTURES ________________________________________________________

47

48

48 50 51

LES PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE RISQUE D’INCENDIE DE FORET____________________________________ 52

Bibliographie ________________________________________________________ 53 Sitographie 55

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Analyse de l’évolution attendue des principales données climatiques pour les Hautes-Alpes Les données climatiques disponibles à ce jour – et notamment celles issues des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dont le prochain rapport est à paraître fin 2013 – aboutissent à un consensus scientifique sur la réalité du changement climatique. Ces travaux ont notamment permis d’établir que l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère au cours des 100 dernières années est attribuable à plus de 90% à l’homme. Sur cette même période, les températures moyennes ont ainsi augmenté de 0,8°C à l’échelle mondiale et de 0,95°C en France.

Figure 1 : Evolution des températures moyennes passées (XXe) et attendues (XXIe) en France (Source : Météo-France).

Une tendance qui devrait se poursuivre si aucune action structurelle n’est réellement mise en place car même en agissant dès maintenant, la réduction de la concentration des GES se fera avec un décalage dans le temps, du fait de la durée de vie longue des gaz à effet de serre dans l’atmosphère (de 100 ans pour le CO2 à des milliers d’années pour les gaz fluorés). En l'absence d'une réduction de grande ampleur des émissions de GES, on pourrait constater une aggravation des tendances pour les températures atteignant jusqu’à +4°C en moyenne annuelle sur certains territoires à l’horizon 2080 (scénario le plus pessimiste), et jusqu’à +5°C en moyenne estivale.

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Zoom sur l’effet de serre et l’impact de l’homme Phénomène naturel permettant le développement de conditions idéales à la vie sur Terre, l’effet de serre est depuis quelques années drastiquement intensifié par la hausse de la concentration des GES dans l’atmosphère provenant des activités humaines.

Source : Okanagan université college Canada – Université Oxford – Agence américaine pour la protection de l’environnement, 1996

Dans ce contexte, deux réponses complémentaires sont à ce jour apportées aux décideurs pour lutter contre le changement climatique : 

L’atténuation qui vise à limiter le réchauffement global en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en augmentant le stockage du carbone ;

L’adaptation qui vise à préparer les acteurs des territoires (pouvoirs publics, populations, etc.) à faire face aux impacts attendus du changement climatique en augmentant la résilience des territoires. Le concept d’adaptation est défini comme suit par le Troisième rapport du GIEC (2007) : « l’ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques présents ou futurs ou à leurs effets, afin d’atténuer les effets néfastes ou d’exploiter des opportunités bénéfiques ». Si l’atténuation du changement climatique vise à le réduire à sa source, les mesures d’adaptation visent à réduire la sensibilité d’un système aux effets du changement climatique.

C’est notamment dans le cadre de ce dernier concept que s’est progressivement développée la collecte de données climatiques passées, qui tient une place particulièrement importante puisqu’elle permet de produire des simulations de l’évolution du climat au cours du XXI e siècle. Des simulations climatiques qui constituent des outils pertinents d’aide à la décision et qui

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permettent, non pas de « prédire » le climat futur, mais d’avoir une idée des modifications climatiques qui pourraient survenir. Il s’agira donc ici de présenter et de commenter les cartes de simulations climatiques pour le département des Hautes-Alpes. Ces données sont issues : 

Du SRCAE Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elles ont été réalisées par Météo-France, sur demande de la DATAR, selon le modèle climatique Arpège Climat développé par le Centre National de Recherche Météorologique (CNRM) et fondé sur un maillage de 50km du territoire français. Les cartes climatiques présentées ici ont été réalisées grâce à la spatialisation des observations du climat sur la période 1971-2000 ;

Du portail DRIAS qui a pour vocation de mettre à disposition des projections climatiques régionalisées. Les données sélectionnées pour cette étude sont issues des simulations climatiques SCAMPEI1 conçues par Météo-France et le CNRM (modèle Aladin de MétéoFrance) selon le scénario A1B dit intermédiaire et par rapport à la période de référence 1970. Ces scénarios finalisés en 2011 avaient notamment pour vocation : de mieux simuler les questions de disponibilité de la neige (tourisme et ressources hydriques) ou de fréquence des phénomènes de longues sécheresses et de pluies intenses. Sur les Alpes en particulier, SCAMPEI fournit une évaluation plus précise de l'enneigement ou du risque d'avalanches ;

Des études régionalisées du CNRM et de Météo-France pour ce qui est des données 2 d’évolution de la couverture neige des Alpes .

Les indicateurs présentés ici ont été retenus en raison de leur lien direct avec les impacts qui en découlent et qui sont pressentis comme étant les plus importants pour les Hautes-Alpes. Il s’agit entre autre des indices de : Types d’indices

Indices

Indices de températures

Températures moyennes annuelles

Indices de précipitations

Indice de froid

Unités des indices

Températures moyennes journalières Précipitations moyennes annuelles Précipitations quotidiennes moyennes Nombre de jours de gel Nombre de jours anormalement froids Hauteur des neiges des neiges

Indices extrêmes

Degrés d’écart à la référence Degrés En pourcentage d’écart à la référence Millimètres Nombre de jours Nombre de jours Pourcentage d’écart par rapport à la référence

Pourcentage du temps passé en état de sécheresse

Temps en pourcentage

Nombre cumulé de jours sur 30 ans présentant un caractère de canicule

Nombre de jours

Nombre de jours de fortes chaleurs

Nombre de jours

1

http://www.cnrm.meteo.fr/scampei/ CNRM – Météo-France, Régionalisation sur les massifs alpins : Neige et avalanches & CERFACS, novembre 2011, Changement climatique et précipitations sur les Alpes – Vers une réduction des incertitudes 2

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Ces différents indices apportent chacun des informations pertinentes pour le département des Hautes-Alpes, et notamment pour les secteurs qui seront analysés. Plus précisément : 

Les indices de températures permettent une approche globale du climat futur et sont plus particulièrement pertinents dans l’étude de l’évolution de certains secteurs très dépendants des températures tels que l’agriculture, le tourisme ou encore le cadre bâti et les systèmes de transports ;

Les indices de précipitations apportent une vision pertinente sur les secteurs directement liés à la ressource en eau tels que l’agriculture, l’élevage, la biodiversité, le tourisme ;

Les indices de froids apportent plus particulièrement des éléments sur les secteurs pour lesquels la neige tient une place prépondérante. C’est notamment le cas du tourisme de montagne et des activités de neige ;

Les indices extrêmes qui permettent globalement d’évaluer les extrêmes qui devraient survenir dans le futur.

Le schéma ci-dessous vise globalement à illustrer les nombreuses interactions existantes entre les indices climatiques et les secteurs socioéconomiques analysés dans le cadre de cette étude :

Figure 2 : Les interactions entre les indices climatiques et les secteurs socioéconomiques (source : Artelia).

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Zoom sur les incertitudes et les limites d’interprétation inhérentes aux modélisations climatiques Les processus de simulation du climat futur sont des exercices complexes auxquels des incertitudes significatives sont obligatoirement associées. Il est donc primordial d’expliquer précisément ces incertitudes mais également les conditions de réutilisation de ces données. En effet, comme expliqué plus haut, il ne s’agit pas de prévisions exactes du climat futur mais bien de modélisations basées sur différents scénarios socioéconomiques et calculs, qui visent à exposer les évolutions possibles du climat à différents horizons temporels. Ainsi, les principales incertitudes résident essentiellement dans trois points : 

Les scénarios socioéconomiques utilisés, qui simulent différentes trajectoires économiques, démographiques et de consommation possibles, dont les projections à long terme reposent sur des hypothèses lourdes et difficilement vérifiables. C’est pour tenir compte de ce degré élevé d’incertitude que le scénario médian A1B est utilisé ici ;

Les modèles climatiques utilisés, qui sont très complexes et intègrent de nombreux paramètres. Les divergences de résultats selon les modèles utilisés témoignent de cette incertitude. Toutefois, si l’évolution des indices de températures est à ce jour relativement bien expliquée par les modèles, davantage d’incertitudes résident encore concernant l’évolution des précipitations ou des extrêmes climatiques. Ici, seul un modèle est pris en compte, ce qui constitue une limite importante ;

La descente d’échelle (passage de projections globales à des projections de maille régionale) qui porte tant sur le choix de la méthode (dynamique/statique) que sur les hypothèses posées.

Figure 3 : Une cascade d’incertitude (source : Report Cerfacs regional scenarii scratch 08 & Note interne RETIC Météo-France http://www.drias-climat.fr/accompagnement/section/54 )

Ces incertitudes inhérentes aux méthodes de modélisations impliquent donc une utilisation et une interprétation prudentes de ces cartes.

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1.

EVOLUTION DES TEMPERATURES MOYENNES Selon les données climatiques issues des cartes du scénario A1B, dit médian, de Météo-France, on devrait observer à l’horizon 2050 une hausse des températures annuelles moyennes entre 2,2 et 2,4°C. Des contrastes géographiques sont perceptibles avec une hausse plus importante dans toute la partie nord et nord-est du département plus montagneux.

Figure 4 : Evolution de la moyenne annuelle des températures moyennes journalières par rapport à la climatologie de référence (1971-2000) à l’horizon 2050 selon le scénario A1B (Source : Météo-France pour la DATAR, 2010, Fourniture d’indicateurs pour caractériser le changement climatique)

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Figure 5 : Evolution des températures moyennes quotidienne en degré (°C) selon le scénario A1B (source : Portail DRIAS, 2012) Référence - 1970

Horizon proche - 2035

Horizon lointain - 2085

Selon les données issues du portail DRIAS qui offre une vision plus complète, avec notamment l’horizon lointain 2085, on remarque également cette partition du département avec un Nord qui connaît une hausse plus modérée des températures que le sud.

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2.

EVOLUTION DES PRECIPITATIONS

Selon les données climatiques issues des cartes du scénario A1B, dit médian, de Météo-France, on devrait observer à l’horizon 2050 une baisse maximale de la moyenne annuelle des précipitations pouvant aller jusqu’à 5% dans toute la partie sud du département. Des contrastes géographiques apparaissent puisque selon les cartes, aucune évolution des précipitations ne sera décelable dans l’ensemble de la partie nord et nord-est du département. On remarque donc que les Alpes du Sud seront moins touchées que le reste du territoire.

Figure 6 : Evolution de la moyenne annuelle des précipitations par rapport à la climatologie de référence (1971-2000) à l’horizon 2050 selon le scénario A1B (Source : Météo-France pour la DATAR, 2010, Fourniture d’indicateurs pour caractériser le changement climatique)

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Figure 7 : Evolution des précipitations quotidiennes moyennes selon le scénario d'évolution A1B (en millimètres) (source : Portail DRIAS, 2012) Référence - 1970

Horizon proche - 2035

Horizon lointain - 2085

Selon les données issues du portail DRIAS présentent globalement les mêmes résultats avec notamment une baisse légère des précipitations ainsi que des disparités géographiques similaires avec une baisse essentiellement sur le territoire sud du département.

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3.

EVOLUTION DES SECHERESSES

Selon les données climatiques issues des cartes du scénario A1B, dit médian, de Météo-France, on devrait observer à l’horizon 2050 de 30 à 50% du temps sera passé en état de sécheresse (sur une période de 30 ans) avec de nombreux contrastes géographiques et donc des territoires qui se distinguent et apparaissent comme plus particulièrement sensibles aux périodes de sécheresses.

Figure 8 : Pourcentage du temps passé en état de sécheresse à l’horizon 2050 pour le scénario A1B du GIEC (Source : Météo-France pour la DATAR, 2010, Fourniture d’indicateurs pour caractériser le changement climatique)

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4.

EVOLUTION DES CANICULES ET DES PERIODES DE FORTES SECHERESSES La carte présentée ci-dessous exprime le nombre cumulé de jours sur 30 ans présentant un caractère de canicule en écart aux données de la période de référence de 1971-2000 en nombre de jours. Selon les données climatiques issues des cartes du scénario A1B, on devrait ainsi observer à l’horizon 2050 3 jours « supplémentaires » de canicule dans le département. Avec les autres départements situés dans les Alpes, les Hautes-Alpes affichent les nombres de jours caniculaires les plus bas.

Figure 9 : Nombre cumulé de jours sur 30 ans présentant un caractère de canicule, à l’horizon 2050 (Source : Météo-France pour la DATAR, 2010, Fourniture d’indicateurs pour caractériser le changement climatique)

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Figure 10 : Evolution du nombre de jours de fortes chaleurs (nombre de jours où les températures maximales supérieures dépassent de plus de 5°C la normale pendant au moins 5 jours consécutifs) selon le scénario A1B (source : Portail DRIAS, 2012) Référence – 1970

Horizon proche - 2035

Horizon lointain - 2085

Les données issues du portail DRIAS présentent l’évolution du nombre de jours de fortes chaleurs sur le territoire, c’est-à-dire le nombre de jours où les températures maximales supérieures dépassent de plus de 5°C la normale pendant au moins 5 jours consécutifs. On observe ainsi une hausse modérée de ces jours à l’horizon 2035 mais une augmentation plus importante à 2085 (plus de 80 jours). Les deux cartes présentées ici semblent exprimer des conclusions contrastées. Cela vient du fait que les canicules sont définies par une mesure absolue des températures et se produisent donc essentiellement en été, alors que les journées anormalement chaudes peuvent être observées toute l’année. Du point de vue du département, les journées anormalement chaudes d’hiver ou de printemps peuvent avoir des conséquences négatives du point de vue de la neige ou de la végétation. 12

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5.

EVOLUTION DU NOMBRE DE JOURS DE GEL Ce paramètre renseigne sur le nombre de jours de gel, c’est-à-dire le nombre de jours où la température minimale est inférieure ou égale à 0°C aux horizons 2030 et 2085. On remarque de le nombre de jours de gel diminue progressivement. Un gradient nord-sud est encore marqué avec un territoire nord plus comptabilisant plus de jours de gel que le reste du département. Figure 11 : Evolution du nombre de jours de gel selon le scénario A1B (source : Portail DRIAS, 2012) Référence – 1970

Horizon proche - 2035

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Horizon lointain - 2085


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6.

EVOLUTION DU NOMBRE DE JOURS ANORMALEMENT FROIDS Ce paramètre du nombre de jours anormalement froids renseigne sur le nombre de jours comptabilisant des températures minimales inférieures de plus de 5°C à la normale aux horizons 2030 et 2085. A l’instar de l’indice présentant le nombre de jours de gel, on remarque également une baisse progressive du nombre de jours anormalement froids. Toutefois, cette baisse est généralisée à l’ensemble du département. Figure 12 : Evolution du nombre de jours anormalement froids (nombre de jours comptabilisant des températures minimales inférieures de plus de 5°C à la normale) selon le scénario A1B (source : Portail DRIAS, 2012) Référence – 1970

Horizon proche - 2035

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Horizon lointain - 2085


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7.

EVOLUTION DU MANTEAU NEIGEUX L’ensemble des modèles disponibles à ce jour s’accorde sur une diminution des précipitations neigeuses en moyenne sur les Alpes, et ce quelques soient les saisons 3. Globalement, selon les données issues du modèle ALADIN, on devrait constater une baisse de la hauteur minimale de neige sur 100 jours à 1800 m entre 45 et 83% à 2050 et entre 69 et 97% à la fin du siècle. Les données expriment notamment une baisse plus importante aux basses altitudes qu’aux hautes altitudes. Figure 13 : Evolution de la hauteur minimale de neige sur 100 jours à 1800 m en pourcentage (%) par rapport à 1960-1990 selon le scénario A1B (source : CNRM – MétéoFrance, Régionalisation sur les massifs alpins : Neige et avalanches) 2020-2050

2070-2100

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CERFACS, novembre 2011, Changement climatique et précipitations sur les Alpes – Vers une réduction des incertitudes

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8.

SYNTHESE DE L’EVOLUTION ATTENDUE DU CLIMAT DES HAUTESALPES Globalement, voici les principaux points que l’on peut retenir pour les projections de changement climatique dans le département :  Un réchauffement moyen qui se traduit en hiver par diminution du nombre de jours de gels et de grand froid, et par une hausse des jours « anormalement chauds » ;  Une baisse modérée des précipitations, avec notamment des disparités départementales avec un espace nord moins marqué par les pertes que le sud ;  Une baisse globale attendue à moyen et long terme de la couverture neigeuse.

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Analyse de la vulnérabilité au changement climatique En matière d’adaptation au changement climatique, le principal objectif du Plan Climat Energie Territorial est de définir et d’analyser les principales vulnérabilités du territoire et d’ériger une sélection d’actions locales pouvant être menées par le Conseil Général et ses partenaires qui permettraient de réduire la vulnérabilité du territoire au changement climatique. Toutefois, afin de mettre en place des mesures pertinentes et en accord avec les besoins du territoire, les actions sélectionnées doivent directement découler d’une évaluation fine des principaux impacts attendus du changement climatique sur le territoire. Afin d’aboutir à cette sélection, la méthodologie développée ici s’est inspirée des travaux menés par le Groupe interministériel4 ainsi que du Plan national d’adaptation au changement climatique5 qui analysent la vulnérabilité selon une approche par thématiques. Si ces travaux identifient une grande sélection de thématiques (Santé, Biodiversité, Forêt, Pêche et aquaculture, Tourisme, Urbanisme et cadre bâti, Information, Recherche, etc.), afin de réaliser une véritable « analyse territoriale » de la vulnérabilité des Hautes-Alpes, notamment au regard des compétences du Conseil Général, les thématiques apparaissant comme les plus pertinentes ont été détaillées. Pour chaque thématique, l’analyse s’est organisée en deux étapes avec, d’une part un diagnostic des principaux impacts constatés et attendus du changement climatique, et d’autre part la définition des principaux enjeux à retenir pour le Département.

1.

LES PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR L’AGRICULTURE ET L’ELEVAGE L’agriculture et l’élevage représentent des enjeux économiques importants pour les territoires, notamment pour les espaces de montagne. Ils sont en effet reconnus comme contribuant directement à leur attractivité (par la production de produits de terroirs de qualité par exemple), à 6 l’entretien des paysages de montagne et à l’animation locale et patrimoniale . Or, les e modifications climatiques attendues au cours du XXI siècle devraient entraîner des impacts plus ou moins importants d’un territoire à l’autre pour les secteurs agricoles et d’élevage. Selon les travaux conduits par les chercheurs de l’INRA, un certain nombre d’impacts possibles ont d’ores et déjà été identifiés, notamment des impacts spécifiques au milieu montagnard et/ou alpin, tels que le décalage temporel dans les stades phénologiques de certaines espèces végétales, une incidence plus importante du gel sur certaines cultures, la modification de la productivité des cultures et des prairies (baisse ou hausse selon les territoire), ou encore le développement de ravageurs ou de maladies. Des impacts qui ne seront probablement pas homogènes sur l’ensemble des territoires, étant donné la diversité des productions d’élevage et agricole d’une part et des contrastes climatiques locaux (d’une vallée à une autre, voire d’un versant à un autre).

4

Groupe interministériel, 2009, Evaluation du coût des impacts du changement climatique et de l’adaptation en France 5 MEDDE, 2011, Plan national d’adaptation de la France aux effets du changement climatique 2011-2015 6 SETES – INRA, octobre 2010, L’agriculture de montagne face au changement climatique : exposition des territoires et marges de manœuvre des exploitations laitières - Courrier de l’environnement de l’INRA n° 59

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Le département des Hautes-Alpes, qui se caractérise par des activités agricoles importantes, notamment pastorales en zone de montagne, pourrait être concerné par ces impacts. Selon les données AGRESTE de 2010 pour le département : 

L’élevage dans le département se caractérise essentiellement par des systèmes d’élevages bovins et ovins extensifs liés au pastoralisme7. Le secteur représente une orientation technico-économique dominante avec 69% des exploitations spécialisées dans une production animale, dont 28% dans l’exploitation ovine, et un potentiel de production 8 de 20 millions d'euros ;

L’agriculture constituait 8% du total régional sur une surface de 95 900 ha et représentait un potentiel économique de 86 millions d'euros (moins de 5 % du potentiel régional). La production fruitière y est évaluée à 30 voire 40% de la valeur de la production agricole totale du département, soit 38 millions d’euros de chiffre d’affaire9 ;

Certaines productions ovine et caprine sont engagées dans des processus de valorisation et de qualité : selon la Chambre d’Agriculture, en 2005, 21% des élevages et 34% du cheptel départemental étaient engagés dans le signe officiel de qualité label rouge. L’Indication géographique protégée (IGP) de Sisteron a notamment été créé afin de 10 certifier de la qualité de l’agneau des Hautes-Alpes .

7

AGRESTE PACA, juin 2010, Portrait agricole : Les Hautes-Alpes http://draaf.paca.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Paca_PortraitHautesAlpes_cle83ae1b.pdf 8 AGRESTE PACA, novembre 2011, Recensement agricole 2010 - Premières tendances dans les HautesAlpes http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_D0511A01.pdf 9 AGRESTE PACA, novembre 2011 10 Portail internet de la Chambre d'agriculture des Hautes-Alpes

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Figure 14 : Orientation agricole de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (source : AGRESTE, 2010, Recensement agricole 2010) Le changement climatique pourrait donc conduire à l’altération de ces activités dans les HautesAlpes, notamment des activités pastorales qui sont particulièrement sensibles au changement climatique et qui jouent un rôle essentiel dans l'entretien des paysages et l'aménagement du territoire. La mise au point de stratégies d’adaptation efficaces et pertinentes passant obligatoirement par une connaissance préalable des impacts attendus sur le territoire, il s’agira ici d’identifier les principaux impacts attendus du changement climatique sur ces filières, puis sur cette base de définir les différents leviers d’action à disposition du Conseil Général lui permettant de lutter contre ces impacts. Selon leur intensité, le département pourra ainsi mettre en place une stratégie permettant l’adaptation de ces filières.

1.1.

UNE FRAGILISATION DE LA FILIERE ELEVAGE Les filières d’élevage et les productions dérivées comme la production laitière constituent des secteurs d’activités importants pour le département des Hautes-Alpes. Selon la Chambre d’Agriculture, 69% des exploitations du département sont spécialisées dans une production animale11 : 

La production ovine, qui est l’activité économique dominante, représente 28% des exploitations du département et un potentiel de production de 20 millions d'euros. Le département concentre l’essentiel de la production laitière de la région avec 74 % des producteurs produisant 27 000 tonnes de lait ;

La production caprine constitue la première de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur avec un total de 183 600 brebis-viande réparties dans 702 élevages12.

Grâce aux spécificités géographiques du département, et notamment son relief montagneux, l’élevage se caractérise essentiellement par un pastoralisme important exercé sur des alpages qui s’étend sur 43% de la surface du département (soit 237 000 hectares) pour 200 000 ovins et 15 000 bovins13. Une activité qui joue un rôle essentiel dans le maintien et la préservation des espaces et l’aménagement du territoire, d’autant plus que la recherche de l’équilibre entre le maintien de l’agriculture, la protection de l’environnement et la fréquentation touristique constitue un enjeu fondamental pour les Hautes-Alpes. Or, les modifications climatiques attendues au cours du XXIe siècle pourraient avoir des impacts sur l’élevage, notamment des impacts spécifiques sur les activités pastorales : 

Bien qu’à court terme, on devrait observer un réchauffement modéré des Hautes-Alpes, les températures devraient progressivement augmenter à plus long terme (selon les données climatiques, une hausse de plus de 2°C est attendue à 2080). Aussi, le réchauffement aura pour principal effet d’atténuer les contraintes climatiques liées à l’altitude et entraînera des conséquences complexes sur les activités agricoles et pastorales, sur les cycles de transhumance et donc sur les pratiques d’élevage. En effet, le réchauffement progressif et l’amenuisement de la neige conduiront à des automnes plus chauds et des hivers thermiques plus tardifs avec pour conséquence un prolongement de 14 la période d’activité biologique et donc une repousse herbacée plus tardive . Ainsi, selon le programme CLIMFOUREL, un partage possible de la France avec le Nord favorisé par

11

Portail internet de la Chambre d'agriculture des Hautes-Alpes http://www.hautesalpes.chambagri.fr/spip.php?article86 12 Portail internet de la Chambre d'agriculture des Hautes-Alpes 13 AGRESTE PACA, juin 2010, Portrait agricole : Les Hautes-Alpes 14 BIGOT – ROME, novembre 2010, Contraintes climatiques dans les Préalpes françaises : évolution récente et conséquences potentielles futures

19

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l’effet positif de la concentration en CO2 sur la productivité des prairies et moins impacté par le stress hydrique, et le Sud où l’effet inverse serait constaté, avec toutefois un effet de 15 seuil à considérer . On pourrait alors constater une baisse de la qualité et de la quantité des prairies indispensables à l’alimentation des systèmes d’élevage d’herbivores. La réduction de la productivité des prairies pourrait conduire progressivement à la réduction des élevages de ruminants mis à l’herbe en zones de moyenne montagne16. Sachant qu’à ce jour 85% de la surface agricole du département des Hautes-Alpes est orienté vers la production d'herbes et de fourrages, superficie qui a d’ailleurs augmenté de 4 000 hectares 17 en 10 ans , l’activité d’élevage, notamment pastorale, pourrait être impactée ; 

Le changement climatique conditionnera vraisemblablement l’apparition et/ou la recrudescence de certaines maladies animales ainsi que la remontée septentrionale et altitudinale de nouvelles espèces invasives. L'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) a ainsi identifié les maladies les plus susceptibles d’être affectées par les modifications climatiques et qui impacteront directement le bétail, telles que la fièvre catarrhale ovine, maladie infectieuse virale vectorielle qui se transmet presque 18 19 exclusivement par piqûre de l’insecte C. Imicola ou encore la fièvre de la vallée du Rift . Si l’incertitude quant à l’apparition des vecteurs de ces maladies sur le département des Hautes-Alpes est encore importante, leur possible développement est à prendre en compte dans la stratégie globale d’adaptation au changement climatique. D’autant plus que certains vecteurs sont déjà recensés dans des départements limitrophes des HautesAlpes, tels que le moustique tigre Aedes albopictus, vecteur de la fièvre de la vallée du Rift, apparu en 2004 dans les Alpes-Maritimes et installé sur le littoral méditerranéen20 ;

De moindre importance, un risque d’inconfort thermique et hydrique des animaux d’élevage pourrait apparaître à très long terme sur le département, notamment sur les territoires du département les plus exposés à la hausse des températures.

Dans ce contexte, il est donc important pour les acteurs du territoire d’anticiper ces impacts sur les différentes filières d'élevage du département et de favoriser une politique d'anticipation. De plus, il sera essentiel de prendre en compte les caractéristiques locales du département afin notamment de déterminer les territoires qui seront les plus sensibles. Par exemple, selon AGRESTE en 2010, 10 communes des Hautes-Alpes regroupaient 27% des exploitations ovines du département ; celle de Saint-Etienne-en-Dévoluy recensait à elle seule le plus grand nombre d'exploitations de fort potentiel économique21. Ces communes apparaissent ainsi comme plus concernées.

15

LELIEVRE - FINOT - SATGER, 2008, Le changement climatique récent et futur sur l’arc périméditerranéen - Programme CLIMFOUREL 16 BIGOT – ROME, novembre 2010 17 Portail internet de la ville de Chorges Serre-Ponçon http://www.mairie-chorges.fr/spip.php?article109 18 AFSSA, 2005, Fièvre catarrhale ovine & & AFSSA, 2010, Avis de l’AFSSA relatif à la stratégie vaccinale contre la fièvre catarrhale ovine en France pour l'année 2010-2011 19 Yvan BIDALOT, avril 2006, Impact du changement climatique sur les milieux montagnards http://www.racf.org/IMG/pdf/impact_version_internet.pdf 20 DECOME – MAGALI – Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, 2011, Appréciation du risqué d’émergence de la fièvre de la vallée du Rift en France métropolitaine http://oatao.univ-toulouse.fr/5276/1/decome_5276.pdf 21 AGRESTE, novembre 2011

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1.2.

UNE EVOLUTION CONTRASTEE DES CULTURES L'activité agricole, notamment les filières de production fruitière et maraichère, sont très importantes dans les Hautes-Alpes. Selon les données AGRESTE de 2010, 1 800 exploitations agricoles étaient présentes dans le département, soit 8% du total régional représentant un potentiel économique de 86 millions d'euros sur une surface de 95 900 hectares. La production fruitière équivalait à 30 voire 40% de la valeur de la production agricole totale du département, soit 38 millions d’euros de chiffre d’affaire. La qualité des exploitations est également un point prépondérant puisque le « bio » représente une part relativement importante avec 22% des exploitants et 25% des surfaces cultivées. Des chiffres qui sont supérieurs aux données 22 nationales . Or, le changement climatique aura une incidence sur ces activités dans le département. Plusieurs conséquences qualitatives et quantitatives sur les productions végétales sont ainsi attendues, à savoir : 

L’anticipation des stades phénologiques de différentes cultures, notamment fruitières dans les Hautes-Alpes, qui constitue l’un des principaux impacts du changement climatique mis en avant. L’élévation des températures pourrait de manière très variable conduire à des changements (anticipation et/ou retards) dans les stades de développement (floraison, dormance, etc.) de différentes cultures considérées avec pour conséquences une exposition plus importante au gel, notamment du fait d’une avancée de levée de dormance, et donc des pertes plus conséquentes23. Cela pourrait également entraîner une altération de la qualité des productions, et notamment des produits certifiés dits de terroirs ;

L’évolution contrastée de la productivité de différentes cultures. Selon les données du projet CLIMATOR mené par l’INRA24 qui visait à fournir des données sur l’impact du changement climatique sur différents systèmes de cultures, on pourrait constater à courtterme un réchauffement climatique léger (de 1 à 2°C) qui entraînerait des effets bénéfiques sur la productivité de certaines productions agricoles mais à long-terme un stress hydrique et thermique plus important qui affecterait directement ces productions végétales.

Dans ce contexte, l’anticipation des impacts du changement climatique sur les potentialités agricoles est une des meilleures stratégies à envisager et à mettre en place.

1.3.

SYNTHESE DES MILIEUX LES PLUS SENSIBLES EN MATIERE D’AGRICULTURE ET D’ELEVAGE Les milieux des Hautes-Alpes les plus sensibles sont : 

Tout d’abord, les espaces de reliefs du nord du département sur lesquels la filière d’élevage est prépondérante et présente une sensibilité au changement climatique, en particulier celles reposant sur l’activité pastorale et les cycles de transhumance ;

Dans une moindre mesure, les espaces agricoles du sud du département caractérisé par les filières fruitières et végétales.

22

AGRESTE, novembre 2011 BRISSON - LEVRAULT - ADEME, 2010, Le livre vert du projet CLIMATOR 2007-2010 24 BRISSON - LEVRAULT - ADEME, 2010, Le livre vert du projet CLIMATOR 2007-2010 23

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1.4.

TABLEAU DE SYNTHESE DES IMPACTS ATTENDUS SUR L’AGRICULTURE Les principales conclusions de l’analyse portant sur le secteur sont présentées ci-dessous sous la forme d’un tableau de synthèse des impacts et du diagnostic de vulnérabilité.

Impacts

Exposition

Sensibilité 

Augmentation des températures Fragilisation de l’activité Baisse progressive des pastorale et des cycles de précipitations transhumance sous l’effet Hausse de la concentration de l’atténuation des en CO2 dans l’atmosphère contraintes climatiques liées Hausse du nombre de jours à l’altitude dits caniculaires Augmentation des périodes de fortes sécheresses

Evolution contrastée de la productivité des systèmes fourragers indispensable à l'alimentation du cheptel (hausse à court terme et baisse à moyen/long terme)

Augmentation des températures Baisse progressive des précipitations Hausse du nombre de jours dits caniculaires Augmentation des périodes de fortes sécheresses

Augmentation des températures Développement de maladies Baisse progressive des animales infectieuses et/ou précipitations vectorielles avec un impact Hausse du nombre de jours sur la productivité du bétail dits caniculaires Augmentation des périodes

22

 

Services du CG et partenaires à mobiliser

Importance économique des filières d’élevage et des productions dérivées (lait, etc.) dans le département Essentiel de l’élevage pastoral exercé sur des alpages s’étendant sur 43% de la surface du département pour  Service Agriculture, forêts 200 000 ovins et 15 000 bovins et développement rural du Rôle essentiel du pastoralisme dans le maintien et la CG05 préservation de l’équilibre entre les usages de l’espace  Chambre d’Agriculture (urbain, agricole, etc.) des Hautes-Alpes Production ovine représentant 28% des exploitations  AGRESTE PACA du département Concentration de 74% des producteurs de la laitière de PACA

Priorisation de la vulnérabilité (V – VV – VVV)

VVV

Programme CLIMFOUREL faisant état d’un effet  Service Agriculture, forêts négatif de la concentration en CO2 et du stress et développement rural du hydrique sur la productivité des prairies dans le sud de CG05 la France  Chambre d’Agriculture  85% de la surface agricole du département des des Hautes-Alpes Hautes-Alpes orientés vers la production d'herbes et  AGRESTE PACA de fourrages

VV

Identification par l’AFSSA de certaines maladies  Service Agriculture, forêts (fièvre catarrhale ovine, fièvre de la vallée du Rift, etc.) et développement rural du qui pourraient apparaitre et directement impacter le CG05 bétail  Chambre d’Agriculture  Présence constatée de vecteurs de maladies dans des des Hautes-Alpes départements limitrophes des Hautes-Alpes  AGRESTE PACA

V

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de fortes sécheresses Augmentation des températures Baisse progressive des Risque d’inconfort thermique précipitations et hydrique des animaux Hausse du nombre de jours d’élevage (à long terme) dits caniculaires Augmentation des périodes de fortes sécheresses

 

Importance de la filière d’élevage dans le département Vulnérabilité plus importante des communes regroupant un grand nombre d'exploitations à fort potentiel économique (ex. : Saint-Etienne-en-Dévoluy qui recense le plus grand nombre d'exploitations de fort potentiel économique)

Service Agriculture, forêts et développement rural du CG05  Chambre d’Agriculture des Hautes-Alpes  AGRESTE PACA

V

Dégât par le gel sur les cultures fruitières du fait d’une anticipation des stades phénologiques de différentes cultures

Augmentation des températures Hausse du nombre de jours dits caniculaires Augmentation des périodes de fortes sécheresses

Augmentation des températures Baisse progressive des Evolution contrastée des précipitations cultures végétales (hausse à Hausse de la concentration court terme puis baisse à en CO2 dans l’atmosphère moyen et long terme) Hausse du nombre de jours dits caniculaires Augmentation des périodes de fortes sécheresses

23

Importance des filières de production fruitière et maraichère dans les Hautes-Alpes avec en 2010 1 800 exploitations pour un potentiel économique de 86  Service Agriculture, forêts millions d'euros et développement rural du  Grande qualité des exploitations avec la filière fruitière CG05 « bio » représentant 22% des exploitants et 25% des  Chambre d’Agriculture surfaces cultivées des Hautes-Alpes  Changements variables attendus (anticipation et/ou  AGRESTE PACA retards) des stades de développement (floraison, dormance, etc.) de différentes cultures entraînant une exposition plus importante au gel

VV

 Service Agriculture, forêts Projet CLIMATOR de l’INRA faisant état à court terme et développement rural du d’effets bénéfiques sur la productivité de certaines CG05 productions agricoles puis d’une baisse à moyen / long  Chambre d’Agriculture terme due au stress hydrique et thermique plus des Hautes-Alpes importants  AGRESTE PACA

VV

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Ce qu’il faut retenir en termes de diagnostic : 

Sensibilité encore peu importante à court et moyen terme des filières d’élevage, et notamment des activités de pastoralisme, au changement climatique mais des impacts à anticiper, notamment à long terme ;

Augmentation modérée à moyen terme de la production fourragère, indispensable à l’alimentation des systèmes d’élevage d’herbivores, mais impact plus important à long terme ;

Risque de remontée et/ou d’apparition de certaines maladies animales.

Ce qu’il faut retenir en termes d’enjeux : 

Améliorer la connaissance sur l'évolution des potentialités agricoles en fonction des modifications climatiques attendues et anticiper les futures opportunités qui y sont liées ;

Assurer l’adaptation des pratiques agricoles, notamment pour l’élevage et le pastoralisme, aux modifications climatiques attendues ;

Protéger la qualité des produits de terroirs.

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2.

LES PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE TOURISME

Le tourisme est une activité largement dépendante des conditions climatiques qui constituent très souvent un critère déterminant dans les choix de destinations touristiques. L’ensoleillement ou encore le confort thermique et hydrique sont ainsi des éléments essentiels pour les touristes. Par ailleurs, ces activités sont également très souvent liées aux ressources disponibles sur place et qui sont elles-mêmes dépendantes du climat, telles que la biodiversité, la neige pour les espaces de montagne, l’eau, etc. Dans ce contexte, les modifications climatiques attendues devraient directement affecter l’offre ainsi que les choix et flux touristiques et seule l’anticipation de ces impacts permettrait trouver des activités alternatives locales. D’autant plus que le tourisme constitue une activité importante en France et dans les Hautes-Alpes où le tourisme de montagne notamment est prépondérant.

Figure 15 : Le relief des Hautes-Alpes (Source : Météo-France, Repérage des principaux Massifs montagneux des Alpes du Sud)

2.1.

UNE BAISSE DE LA RESSOURCE EN NEIGE INDISPENSABLE AUX ACTIVITES DE MONTAGNE ET AUX SPORTS D'HIVER Le tourisme est une activité prépondérante dans les Hautes-Alpes, notamment le tourisme de montagne. Il constitue la première activité économique du département avec près de 360 000 lits touristiques (soit 12% du parc d’hébergement de la région PACA) pour 23 millions de nuitées en moyenne et 700 millions d’euros de chiffre d’affaires par an 25. Le département recense 31 domaines skiables (stations) et 21 sites de randonnées nordiques, soit 46 % des infrastructures de la région PACA. Une activité qui augmente progressivement depuis les années 2005. 25

Observatoire du tourisme des Hautes-Alpes, 2010, Les chiffres-clés du tourisme dans les Hautes-Alpes http://observatoire.hautes-alpes.net/wp-content/uploads/2010/12/Chiffres-cles.pdf

25

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Toutefois, le changement climatique devrait entraîner des modifications des conditions actuelles d’enneigement avec une diminution progressive de la couverture neigeuse et de la fiabilité de l’enneigement. Bien que l’on dispose d’un nombre limité de données à l’échelle de stations, les spécialistes du climat estiment globalement que : 

Une hausse moyenne de 2°C des températures pourrait, au-dessus de 2 500 mètres d’altitude, légèrement retarder l'enneigement et entraîner une fonte plus rapide (une douzaine de jours d’enneigement en moins) avec une petite diminution de l’épaisseur du manteau neigeux ;

A 1 500 mètres, le nombre de journées avec de la neige au sol diminuerait d’un mois, passant de 3 à 2 mois dans les Alpes du Sud. À cette altitude, l’épaisseur du manteau neigeux diminuerait de 20 cm dans les Alpes du Sud alors qu'il est de 30 à 40 cm actuellement. Or, le seuil au-dessus duquel l’enneigement est considéré comme « suffisant 26 » est établi à 30 cm et comme « excellent » au-dessus de 70 cm .

L’amenuisement de la neige devrait ainsi avoir des conséquences économiques importantes pour les stations de ski, notamment celles situées aux plus basses altitudes. En effet, une station de ski est considérée comme économiquement viable si elle dispose d’un niveau d’enneigement suffisant pour au moins 100 jours par an (« règle des 100 jours »)27. Les Hautes-Alpes, dont 1/3 du territoire est situé au-dessus de 2 000 mètres, devraient donc être impactées. D’autant plus que selon une étude de l’OCDE de 2006, sur 27 stations des Hautes-Alpes, toutes bénéficient d'un enneigement fiable à l'heure actuelle mais en cas de hausse des températures de 1°C, l’enneigement serait fiable pour seulement 24 stations, pour 19 stations en cas de hausse de 2°C, et enfin pour 9 en cas de hausse de 4°C28. Le tableau ci-dessous, présenté lors du colloque Le changement climatique dans le sillon alpin – impacts et enjeux en 2006, montre combien de stations de ski pourront satisfaire la « règle des 100 jours » selon l’évolution des limites de l’enneigement en fonction de leur altitude dans les HautesAlpes : Figure 16 : (Source : Nathalie ROUSSET - LEPII-EPE, 2006, Économie du changement climatique : quelles stratégies pour les systèmes alpins ?)

26

SGAR PACA, mai 2008, MEDCIE Grand Sud-Est – Rapport PACA - Partie III : Fiches sectorielles d’impacts & LE SCOUARNEC - MARTIN - Ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, 2008, Le tourisme en France - Effets du changement climatique sur le tourisme http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/fratour08f.PDF 27 Nathalie ROUSSET - LEPII-EPE, 2006, Économie du changement climatique : quelles stratégies pour les systèmes alpins ? http://webu2.upmf-grenoble.fr/iepe/textes/NR_CC_Alpes2006.pdf 28 LE SCOUARNEC – MARTIN, 2008, Effets du changement climatique sur le tourisme

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Figure 17 : Nombre de domaines skiables offrant un enneigement naturel fiable dans les Alpes françaises, aujourd’hui et dans les conditions climatiques de demain (Source : LE SCOUARNEC – MARTIN, 2008, Effets du changement climatique sur le tourisme)

Figure 18 : Evolution de la durée de l’enneigement en jour par an dans les Alpes à 1 500m (Source : Université de Savoie et de Grenoble, 2011)

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Si cette baisse de l’enneigement venait à se confirmer, elle remettrait en question la fiabilité des activités touristiques directement dépendantes dans certaines stations, ainsi que la nécessité d’une réflexion autour de la diversification de l’offre touristique, voire, à très long terme, la reconversion. A court terme, les fortes variations interannuelles de l’enneigement incitent les stations à se doter d’infrastructures de production de neige artificielle. A moyen terme, ces dispositifs risquent de ne pas pouvoir compenser la diminution des chutes de neige naturelles, notamment pour les stations de plus basse altitude. Par ailleurs, ces équipements peuvent renforcer les impacts attendus du changement climatique sur les ressources en eau (Cf. chapitre 3). A moyen et long terme, les évolutions climatiques pourraient également entraîner une pression plus forte dans les stations de hautes montagnes qui seraient alors les seules stations à pouvoir fournir des pistes enneigées avec éventuellement des risques de saturation. Dans ce contexte, l’anticipation et notamment la recherche d’alternatives pertinentes restent encore les meilleures stratégies d’adaptation. D’autres formes de tourisme (hors-saison, « nature », etc.) sont à imaginer et à développer. Les effets du réchauffement climatique se traduisent également par une fonte généralisée des glaciers. Dans le département, le Glacier Blanc est en fort recul depuis une vingtaine d’années. Outre les enjeux « patrimoniaux » et paysagers, ce recul des glaciers pourrait à terme avoir des effets sur la pratique de la montagne en diminuant l’attrait et/ou la praticabilité de courses emblématiques des massifs Alpins. Par ailleurs, ces fontes des glaciers peuvent affecter les infrastructures développées pour l’accès à la montagne (ex. refuge).

Glacier Blanc au refuge Tuckett : en 1900 _______________ … en 2003

Figure 19 : Evolution de la masse du glacier blanc (source : Parc National des Écrins)

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Zoom sur l’impact du changement climatique sur le risque d’avalanches A ce jour, l’impact du changement climatique sur les phénomènes gravitaires d’avalanches est encore peu documenté. Cela s’explique notamment par la grande complexité du lien entre ce type d’aléa et les modifications climatiques attendus et l’incertitude considérable inhérente à l’étude des risques naturels. Toutefois, quelques éléments sont disponibles et explique que l’on s’orienterait davantage vers une augmentation des avalanches de neige humide et une réduction de l’aléa aux moyennes et basses altitudes, en raison notamment de la baisse de l’enneigement29.

2.2.

UNE BAISSE DES RESSOURCES INDISPENSABLES AU TOURISME NAUTIQUE Les activités touristiques nautiques sont également un secteur important pour les Hautes-Alpes. L’activité y est essentiellement saisonnière avec 70% du chiffre d’affaires départemental réalisé en saison estivale. Le département offre des activités nautiques variées (plongée, ski nautique, aviron, canoë-kayak, voile, motonautisme, etc.) pratiquées sur l’ensemble des cours d’eau du département et notamment sur le lac de Serre-Ponçon30.

Figure 20 : Les activités nautiques dans les Hautes-Alpes (source : CCI PACA-Corse, novembre 1997, Impact économique et touristique des loisirs nautiques en Provence Alpes Côte d’Azur) Or, si le changement climatique implique une baisse de la quantité et/ou de la qualité de la ressource en eau, les conflits d’usages pourraient être exacerbés (Cf. Chapitre 3)

29

MEEDDM - ONERC, 2009, Evaluation du coût des impacts du changement climatique et de l’adaptation en France, Rapport du Groupe Interministériel 30 Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie PACA-Corse, novembre 1997, Impact économique et touristique des loisirs nautiques en Provence Alpes Côte d’Azur

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2.3.

SYNTHESE DES MILIEUX LES PLUS SENSIBLES EN MATIERE DE TOURISME Les milieux des Hautes-Alpes les plus sensibles en matière de tourisme sont essentiellement : 

Les espaces montagnards, notamment pour ceux situés à des altitudes intermédiaires (moins de 1 500 mètres) qui abritent les stations de ski de moyenne montagne proposant des activités tournées vers la neige (sports d’hiver) ;

Les milieux aquatiques (notamment les lacs) plus sensibles en raison de la prégnance du tourisme nautique.

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2.4.

TABLEAU DE SYNTHESE DES IMPACTS ATTENDUS SUR LE TOURISME Les principales conclusions de l’analyse portant sur le secteur sont présentées ci-dessous sous la forme d’un tableau de synthèse des impacts et du diagnostic de vulnérabilité.

Impacts

Exposition 

Augmentation des températures Baisse progressive des Baisse de la ressource en précipitations neige indispensables aux Baisse du manteau neigeux activités de montagne et aux Hausse du nombre de jours sports d'hiver dits caniculaires Augmentation des périodes de fortes sécheresses

Augmentation des températures Baisse progressive des Baisse des ressources précipitations hydriques indispensables au Baisse du manteau neigeux tourisme nautique Hausse du nombre de jours dits caniculaires Augmentation des périodes de fortes sécheresses

31

Services du CG et partenaires à mobiliser

Priorisation de la vulnérabilité (V – VV – VVV)

Observatoire du tourisme des Hautes-Alpes  Observatoire Régional du Tourisme PACA  Conseil Général des Hautes-Alpes

VVV

Sensibilité

 

 

Tourisme de montagne qui représente la première activité économique du département avec 700 millions d’euros de chiffre d’affaires/an 31 stations de ski et 21 sites de randonnées nordiques installés, soit 46 % des infrastructures de la région Diminution progressive attendue de la couverture neigeuse et de la fiabilité de l’enneigement : perte jusqu’à un mois d’enneigement selon l’altitude et les degrés supplémentaires 1/3 du département situé au-dessus de 2 000 mètres Exacerbation de la pression et risque de saturation des stations de hautes montagnes qui seraient les seules à pouvoir fournir des pistes enneigées

Importance des activités touristiques nautiques dans les Hautes-Alpes, notamment en été avec 70% du chiffre d’affaires du département réalisé  Importance des activités nautiques, notamment sur le lac de Serre-Ponçon : plongée, ski nautique, aviron, canoë-kayak, voile, motonautisme, etc.  Risques d’exacerbation des conflits d’usages de l’eau en raison de la baisse en quantité et/ou en qualité de la ressource en eau

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Observatoire du tourisme des Hautes-Alpes  Observatoire Régional du Tourisme PACA  Conseil Général des Hautes-Alpes

VVV


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Ce qu’il faut retenir en termes de diagnostic : 

Risque d’amenuisement de la ressource en neige avec des impacts directs sur les flux touristiques et les activités de montagne, particulièrement pour les stations de moyenne et basse altitude ;

Report des activités de ski alpin vers les stations de plus haute altitude, avec des risques de saturation ;

Pressions supplémentaires sur la ressource en eau disponible pour les activités et développement de conflits d’usage de l’eau (AEP dont tourisme, agriculture, énergie et industrie) ;

Développement du tourisme hors-saison et hausse de la fréquentation touristique en montagne et à la campagne l’été.

Ce qu’il faut retenir en termes d’enjeux : 

Anticiper les modifications climatiques en favorisant la préservation, la diversification, la sécurisation « raisonnée » de l’enneigement ;

Diversifier l’offre touristique de montagne pour répondre aux modifications climatiques à venir ;

Améliorer la connaissance sur l'évolution de la ressource en eau.

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3.

LES PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LES RESSOURCES EN EAU e

Les modifications climatiques attendues au cours du XXI siècle entraîneront des impacts multiples sur les ressources en eau en France, tant sur l’offre (qualité et disponibilité) que sur la demande des différents usages. En effet, l’évolution contrastée des précipitations, l’augmentation attendue des températures ou encore la plus importante survenue d’épisodes de fortes chaleurs et de sécheresses devraient progressivement complexifier la gestion de la ressource en eau et entraîner des situations de crises hydriques, telles que constaté lors de la canicule de 2003. Si les données climatiques sur l’évolution de la ressource en eau sont très incertaines, le changement climatique devrait exacerber les problèmes hydrologiques existants, notamment aux échelles locales et fragiliser les secteurs économiques les plus dépendants de la ressource. Selon les données du SOeS, en 2009 le département des Hautes-Alpes prélevait environ 108 millions de mètres cubes d'eau, essentiellement dans les masses d’eau superficielles et pour répondre aux besoins de l’agriculture et de l’alimentation en eau potable (AEP)31. Dans ce contexte, l’adaptation des méthodes de gestion de la ressource constitue un enjeu majeur pour garantir la satisfaction des besoins de l’ensemble des activités directement dépendantes de cette ressource.

3.1.

UNE BAISSE DE LA RESSOURCE EN EAU DISPONIBLE Dans un contexte d’augmentation globale des températures et d’évolution contrastée des précipitations, on peut s’attendre à une baisse de la ressource en eau dans les Hautes-Alpes, notamment lors des périodes où la demande est particulièrement importante. Cette diminution de la ressource considérée comme « sécurisée » pourrait alors avoir des conséquences sur l’équilibre des principales activités consommatrices, telles que l’irrigation agricole ou les usages domestiques qui représentent les plus importants pôles de consommation du département et qui sont déjà confrontées à des déficits. D’autant plus que, malgré sa position de "château d’eau de la Provence" avec ses 600 captages d'eau potable, le département peut souffrir de sévères sécheresses chroniques, notamment en été32. Par exemple, de nombreux problèmes de sécheresse sont constatés dans les vallées du Buëch et du Drac 33, avec des conséquences surtout pour l’agriculture, ainsi que des problèmes de disponibilité de la ressource, principalement dans les zones de montagne avec de fréquents assecs34 dans les zones alpines, du fait de sécheresses répétées. L’activité agricole apparaît ainsi comme la plus vulnérable puisque le département comptabilise 14 700 hectares de surfaces irrigables majoritairement par aspersion (81%), une part qui s'est renforcée en dix ans. Par ailleurs, le département est également marquée par une particularité régionale qui est la pratique des transferts d’eau entre les différents sous-bassins avec certaines zones « sécurisées » car alimentées par de grandes installations de transfert de l’eau et d’autres qui ne peuvent compter 35 que sur leurs ressources propres . De plus, les installations actuelles ne permettent pas toujours de répondre aux besoins des pics de fréquentation et les systèmes d’alimentation en eau potable reste encore peu rationalisé et les ouvrages insuffisamment entretenus. Autant d’inégalités locales qui entraînent des vulnérabilités différentes selon les bassins. 31

Base de données EIDER du SOeS http://www.stats.environnement.developpementdurable.gouv.fr/Eider/series.do# 32 Conseil Général des Hautes-Alpes, 2012, Rapport de Développement Durable - Opération budgétaire 2012 33 SGAR PACA, mai 2008, Etude des effets du changement climatique sur le grand Sud-est - Etape 1 Rapport PACA - Partie III : Fiches sectorielles d’impacts 34 Période durant laquelle une rivière est asséchée. 35 Conseil Régional PACA, 2009, Assises régionales de l’eau 2009 - Fiches thématiques

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3.2.

UNE DIMINUTION DE LA QUALITE DE L’EAU Le changement climatique devrait également potentiellement entraîner une altération de la qualité physico-chimique de la ressource en eau, notamment en raison de la hausse des températures ainsi que de la baisse des débits des cours d’eau qui entraîneraient une concentration plus importante de polluants et une moins bonne régénération de la ressource. En effet, sachant que qualité et quantité de l’eau sont des paramètres interdépendants, l’ensemble des variations climatiques attendues devraient directement conduire à la détérioration de la ressource hydrique et de l’ensemble des écosystèmes dépendants. Selon les données disponibles à ce jour, des impacts particuliers sont d’ores-et-déjà attendus tels que la baisse du niveau des nappes qui pourrait provoquer un assèchement des sols et une diminution de leur capacité d’autoépuration avec un impact prononcé sur la qualité des eaux souterraines ou encore la baisse du débit d’étiage des cours d’eau en raison de sécheresse occasionnelle36. Or, selon l’étude MEDCIE Sud-est, de fortes disparités dans la qualité bactériologique des eaux distribuées existent déjà dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et notamment dans les Hautes-Alpes37.

Figure 21 : Qualité bactériologique des eaux distribuées en 2010 (ARS – PRSE, 2010, Qualité bactériologique des eaux distribuées en Provence-Alpes-Côte d’Azur) Si à ce jour on y rencontre une bonne qualité des eaux des rivières, liée pour partie à l’effet de dilution, les problèmes en matière d’assainissement notamment en période d’étiage restent non résolus. Une situation que la baisse attendue de la pluviométrie dans les années à venir pourrait fortement aggraver. Dans ce contexte, la ressource déjà très sensible pourrait alors subir des pics de turbidité en raison d’une forte propension de matière en suspension dans l’eau ou de différents polluants (métaux lourds). Par ailleurs, ces impacts pourraient rendre plus difficile l’atteinte des 38 objectifs de qualité fixés par le Directive Cadre sur l’Eau (DCE) d’ici 2015 . 36

ONERC, 2009, Changement climatique - Coûts des impacts et pistes d’adaptation SGAR PACA, mai 2008, Etude des effets du changement climatique sur le grand Sud-est - Etape 1 Rapport PACA - Partie III : Fiches sectorielles d’impacts 38 Portail Eau France http://www.eaufrance.fr/?rubrique15&id_article=35 37

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Toutefois, le département a d’ores et déjà mis en place des mesures visant à assurer la qualité de la ressource en eau. Par exemple, le Conseil Général a mis en place une politique de l'eau et des cours d'eau avec un suivi de la qualité au moyen de 120 points de captages régulièrement analysés, ainsi que des aides en faveur de l'assainissement. De plus, une assistance technique aux collectivités dans les domaines de l’eau potable et de l’assainissement est mise en place : 133 communes ou intercommunalités sont conseillées et 200 stations d’épuration et 400 captages d’eau potable sont suivis.

3.3.

VERS UNE AUGMENTATION DES CONFLITS D’USAGES DE L’EAU Le changement climatique met en évidence la fragilité ainsi que les risques de conflits d’usage de la ressource en eau. En effet, face à la baisse de la disponibilité de la ressource ainsi qu’aux pressions qualitatives et quantitatives grandissantes, on pourrait constater une augmentation des conflits d’usage entre les principales activités consommatrices, telles que l’agriculture , la lutte contre les incendies de forêt ou encore le tourisme avec notamment le possible développement des canons à neige pour la fabrication de neige artificielle.

3.4.

SYNTHESE DES MILIEUX LES PLUS SENSIBLES EN MATIERE DE RESSOURCE EN EAU Les milieux des Hautes-Alpes les plus sensibles à la fragilisation de la ressource en eau sont essentiellement les espaces connaissant déjà des situations de crise hydrique. Toutefois, des spécificités sont à mettre en évidence : 

Pour la sensibilité à la baisse de disponibilité de la ressource, l’ensemble des bassins sont concernés, y compris ceux considérés à ce jour comme sécurisés. Des spécificités en matière de sensibilité peuvent toutefois être identifiées sur certains bassins marqués par des systèmes d’alimentation insuffisamment entretenus ou des déséquilibres quantitatifs locaux (vallées du Buëch et du Drac) ou encore par l’agriculture, activité très consommatrice (zones de montagne) ;

Pour la sensibilité à la baisse de la qualité de la ressource, l’ensemble des espaces présentant un taux de conformité à la qualité bactériologique des eaux distribuées faible sont considérés comme plus sensibles ainsi que les bassins connaissant déjà des épisodes sévères d’étiages et d’importantes périodes de sécheresses.

35

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3.5.

TABLEAU DE SYNTHESE DES IMPACTS ATTENDUS SUR LA RESSOURCE EN EAU Les principales conclusions de l’analyse portant sur le secteur sont présentées ci-dessous sous la forme d’un tableau de synthèse des impacts et du diagnostic de vulnérabilité.

Impacts

Exposition  

Baisse de la ressource en eau disponible

Augmentation des températures Baisse progressive des précipitations Hausse du nombre de jours dits caniculaires Augmentation des périodes de fortes sécheresses

36

Services du CG et partenaires à mobiliser

Sensibilité Importance des inégalités locales selon les bassins Importance de l’irrigation agricole ou des usages domestiques déjà confrontées à des déficits et qui représentent les pôles les plus importants de consommation du département Département touché par de sévères sécheresses chroniques, notamment en été et nombreux cas de sécheresse dans les vallées du Buëch et du Drac Problèmes de disponibilité de la ressource, notamment dans les zones de montagne avec de fréquents assecs dans les zones alpines, du fait de sécheresses répétées Département marquée par la pratique des transferts d’eau entre les différents sous-bassins avec certaines zones « sécurisées » et d’autres en situation plus précaire Fragilité des installations actuelles qui ne permettent pas toujours de répondre aux besoins lors des pics de fréquentation

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    

Services de l'État Agence de l'Eau Comités de bassin Communes Conseil Général

Priorisation de la vulnérabilité (V – VV – VVV)

VV


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Dégradation de la qualité physico-chimique de la ressource en eau

Augmentation des températures Baisse progressive des précipitations Hausse du nombre de jours dits caniculaires Augmentation des périodes de fortes sécheresses

Interdépendance entre la qualité et la quantité de l’eau Existence de fortes disparités dans la qualité bactériologique des eaux distribuées dans la région, et notamment les Hautes-Alpes  Existence de problèmes en matière d’assainissement notamment en période d’étiage  

 

  

Risque d’exacerbation des conflits d’usage existants et/ou création de nouveaux

 

Risque de dégradation des systèmes naturels dépendants de la ressource en eau

Importance des inégalités locales selon les bassins Importance de l’irrigation agricole ou des usages domestiques déjà confrontées à des déficits et qui représentent les pôles les plus importants de consommation du département Département touché par de sévères sécheresses chroniques, notamment en été Cas de sécheresse dans certaines vallées Problèmes de disponibilité de la ressource, notamment dans les zones de montagne avec de fréquents assecs dans les zones alpines, du fait de sécheresses répétées Existence de conflits d’usage entre les principales activités consommatrices : agriculture, tourisme, etc. Développement déjà constaté de systèmes de créations de neige artificiels très consommateurs d’eau La lutte contre les risques de feux de forêts

37

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    

Services de l'État Agence de l'Eau Communes Comités de bassin Conseil Général

VV

     

Services de l'État Agence de l'Eau Comités de bassin Communes Conseil Général SDIS

VVV

    

Services de l'État Agence de l'Eau Communes Conseil Général ONEMA

VV


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Ce qu’il faut retenir en termes de diagnostic : 

Baisse sensible de la ressource, particulièrement problématique pour les deux secteurs les plus consommateurs : l’agriculture et les usages domestiques (AEP) ;

Exacerbation des pollutions existantes et création de nouvelles pollutions sous l'effet du changement climatique ;

Complexification de la gestion de la ressource en eau en raison de situations de crises hydriques plus importantes et récurrentes ;

Risques de créations de conflits d’usage de l’eau, notamment entre les prélèvements pour l’irrigation, les usages domestiques ou encore les activités touristiques.

Ce qu’il faut retenir en termes d’enjeux : 

Valoriser les ressources existantes (réalimentation des nappes phréatiques ; entretien / développement / modernisation des infrastructures existantes…) et, éventuellement, mobiliser de nouvelles ressources en eau ;

Prévoir l’eau nécessaire à la lutte contre les incendies et prévenir ce risque dans les territoires concernés ;

Economiser l’eau (notamment irrigation ; zones touristiques…) ;

Lutter contre l’imperméabilisation des sols ;

Améliorer la gouvernance de la gestion de l’eau.

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4.

LES PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA BIODIVERSITE e

Les modifications climatiques attendues pour le XXI siècle auront des répercussions importantes sur les milieux naturels et sur l’ensemble des espèces qui en sont dépendantes. Le département des Hautes-Alpes, qui dispose de nombreux milieux naturels, pourrait être concerné par les impacts attendus du changement climatique sur la biodiversité. En effet, 56% du territoire département sont concernés par des réglementations en matière de préservation du milieu naturel (parcs nationaux, régionaux, réserves naturelles et Natura 2000) avec : 

Le Parc National des Ecrins (91 800 ha de zone protégée dont 57900 ha dans le département des Hautes-Alpes) ;

Le Parc Naturel Régional du Queyras (65000 ha).

De plus, le département abrite 77% des vertébrés terrestres recensés en France, ce qui en fait le second département en matière de diversité à l'échelle nationale (75 espèces recensées dans les Hautes-Alpes et 77 recensés en Isère qui est en première position).

Figure 22 : Carte du réseau Natura 2000 dans les Hautes-Alpes (Source : DDAF des HautesAlpes, 2009)

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4.1.

LA FRAGILISATION DES MILIEUX NATURELS ET DES ESPECES ASSOCIEES Les variations climatiques attendues auront des répercussions sur le fonctionnement et l’état des espaces naturels des Hautes-Alpes, notamment de l’ensemble des milieux qui font l’objet à ce jour de mesures spécifiques de protection. On pourrait ainsi constater : 

La remontée altitudinale de certaines espèces en raison des modifications à moyen et long termes des conditions climatiques favorables à leur développement. En effet, les espèces sont largement dépendantes de certaines conditions climatiques, particulièrement sur les territoires montagneux pour lesquels les limites altitudinales sont très prégnantes. Or, les modifications climatiques attendues d’ici 2100 devraient avoir des conséquences sur ces milieux et donc sur les conditions de développement de certaines espèces entraînant ainsi leur déplacement progressif en altitude. Selon les estimations, une hausse des 1°C des températures devrait entraîner un déplacement de 100 à 150m en altitude des espèces et des milieux39. Par ailleurs, des nouvelles formes de concurrences entre les espèces pourront également apparaître ;

La disparition potentielle de certaines espèces moins résistantes qui n’auront pas su s’adapter aux nouvelles conditions climatiques en raison des limites altitudinales notamment. Face au réchauffement, certains espèces pourront remonter en altitude pour retrouver les conditions de leur milieu alors que d’autres déjà présentes sur les plus hautes altitudes ne pourront retrouver ces mêmes conditions. A défaut de s’acclimater, ces espèces disparaîtront. Ce risque est par exemple envisagé pour le lagopède, une espèce présente sur le territoire du Parc des Ecrins et « emblématique » des milieux alpins ;

Une fragilisation de l’ensemble des habitats et des espèces du territoire, notamment les plus dépendantes de la ressource en eau tels que les zones humides. Si selon les données d’occupation du territoire, le département dispose de peu de zones humides 40 (72,87 hectares en 2006 ), leur surface pourrait davantage se réduire ;

39

Région Rhône-Alpes, 2008, Changement climatique - Comment s’adapter en Rhône-Alpes ? SOeS, Base de données EIDER http://www.stats.environnement.developpementdurable.gouv.fr/Eider/series.do# 40

40

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Une fragilisation des espèces aquatiques qui peuvent être extrêmement sensibles aux variations de températures. C’est le cas par exemple de la truite fario que l’on retrouve dans les torrents alpins, mais également dans les plans d’eau et cours d’eau de plaine dont la température ne dépasse pas 18°C. Avec le changement climatique et le réchauffement des eaux superficielles, la truite Fario pourrait disparaître d’un grand nombre de stations dans lesquelles elle est actuellement présente en France pour se réfugier dans les rivières et torrents alpins les plus froids. En termes d’adaptation au changement climatique, ces zones pourraient devenir des « refuges » pour la biodiversité d’eau froide, nécessitant des mesures de préservations spécifiques. Ces mesures devront notamment prendre en compte les nombreux aménagements des cours d’eau du département (notamment les barrages hydroélectriques) qui peuvent constituer des obstacles à la circulation ou aux migrations des espèces.

Une évolution contrastée des forêts avec à court-terme une augmentation de la production en raison de la hausse relative des températures, et à moyen et long-terme, une baisse progressive des rendements en raison du dépassement des seuils d’optimum thermique et hydrique favorable à la croissance des forêts combiné à la hausse des périodes de sécheresses, des feux de forêts et au développement de maladies et de parasites. Des impacts auxquels le département pourrait être soumis puisque les espaces forestiers représentent 167 000 hectares du territoire41. D’autant plus que certaines études mettent en évidence des conséquences déjà constatées des modifications climatiques attendues sur certaines de ces espèces, telles que le pin sylvestre (23 000 hectares) qui est sera particulièrement impactés par le développement de maladies et de parasites. Depuis plusieurs années, on observe notamment l’extension vers le Nord de la chenille processionnaire du Pin dont le développement est conditionné par les conditions climatiques42. Des simulations réalisées par l’INRA mettent d’ailleurs en évidence un risque important de développement de ces maladies dans le département au cours du XXIe siècle43 ;

Des interrogations existent sur le devenir des espèces d’arbres endémiques des Alpes qui ont généralement une tolérance climatique limitée, à l’inverse des espèces envahissantes qui ont généralement une assez bonne tolérance climatique. Le risque envisagé est que les peuplements endémiques (par exemple de mélèze), fragilisés par les modifications climatiques, « perde la compétition » avec les espèces invasives. Néanmoins, les fortes amplitudes thermiques observées en 2012 n’ont pas affecté la végétation alpine mais ont soumis les espèces invasives telles que la renouée du Japon à un stress important ce qui pourrait à terme les rendre plus vulnérables44.

Les paysages et milieux naturels constituent un facteur d’attractivité important pour le département des Hautes-Alpes. Les efforts en matière de préservation et de sensibilisation sont donc indispensables, notamment dans le contexte de changement climatique. Dans cette optique, le Conseil Général mène déjà quelques actions avec par exemple l’organisation d'événements pour la biodiversité, notamment en lien direct avec les préconisations de son Agenda21 : organisation de la semaine de la biodiversité, d’expositions de sensibilisation ou encore création de partenariats avec des acteurs stratégiques45.

41

Inventaire Forestier National http://inventaire-forestier.ign.fr/ocregp/tableaustandard/validerTableauxStandard.html 42 LOUSTAU - INRA, Le changement climatique : régionalisation des impacts http://pcet.aquitaine.fr/upload/Plan%20Climat%20aquitain/Contributions/GP4/GP4.3Changement%20climatiqu e_INRA.pdf 43 Site internet de l’INRA Orléans http://www.orleans.inra.fr/les_unites/ur_zoologie_forestiere/processionnaire_du_pin 44 Source : Phénoclim 45 Portail internet du CG05 http://www.cg05.fr/3616-plan-d-entretien-de-la-luye.htm

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4.2.

DES MODIFICATIONS DANS LE FONCTIONNEMENT DES POPULATIONS ANIMALES ET VEGETALES e

Les variations climatiques attendues pour le XXI siècle auront des répercussions sur l’organisation des milieux naturels dont les espèces animales et végétales sont directement dépendantes. En effet, ces changements climatiques entraîneront obligatoirement des changements dans le comportement et l’organisation des espèces, avec pour conséquences :

4.3.

D’une part, une évolution de leur phénologie (modification des événements périodiques déterminés par les variations climatiques saisonnières qui régissent les cycles des espèces tels que la floraison, la feuillaison et la fructification pour les végétaux, ou les migrations, la nidification ou les cycles de reproduction pour les espèces animales) ou/et de leur physiologie (fonctionnement et organisation physiques et biochimiques) des espèces vivantes. En particulier un débourrement plus précoce des arbres et une chute plus tardive des feuilles devraient exposer les arbres aux risques de gelées « tardives » (se produisant après le débourrement au printemps) ou « précoces » à l’automne. On attend aussi une floraison plus précoce, également exposée aux gelées tardives (cf. Graphe ci-dessous).

D’autre part, des risques de modification de l’aire de répartition de certaines espèces, avec des opportunités liées à l’apparition de nouvelles espèces encore inconnues ou peu développées dans le département. Cette opportunité est toutefois à considérer avec précaution car les nouvelles espèces peuvent également constituer des espèces envahissantes, menaces directes pour les espèces autochtones et spécifiques au territoire.

LA PROLIFERATION D’ESPECES ENVAHISSANTES Les modifications climatiques entraîneront également l’apparition et/ou la prolifération d’espaces dites envahissantes, au détriment des espèces locales46. Le département des Hautes-Alpes est déjà concerné par ces problématiques avec notamment deux espèces envahissantes : la Renouée 47 de Sakhaline et la Renouée du Japon . D’autant plus que depuis ces dernières décennies, les 46

SGAR PACA, mai 2008 Réseau Régional des Gestionnaires de Milieux Aquatiques PACA, novembre 2006, Espèces envahissantes en Provence-Alpes-Côte d’Azur – Etat des lieux 2006 47

42

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Renouées du Japon connaissent un développement important le long des cours d’eau haut-alpins 48 comme La Luye ou le Petit Buëch . Si le département des Hautes-Alpes reste relativement épargné, la stratégie de contrôle de l’extension de cette espèce est déjà discutée. A ce jour, le département s’est déjà lancé dans la lutte contre ces espèces puisqu’une sensibilisation des agents des Maisons Techniques est entreprise et que plusieurs actions menées avec le soutien du Service Eau et Environnement sont réalisées contre la Renouée du Japon. Le département lutte également contre la prolifération de l'Ambroisie qui se développe sur les talus routiers avec notamment les agents des Maisons Techniques qui continuent l'inventaire et les interventions appropriées pour limiter son extension. Par ailleurs, le Conservatoire Botanique National Alpin (CBNA) a également réalisé une plaquette d'information grand public sur les plantes invasives et prévoit une entrée spécifique concernant les plantes envahissantes dans sa base de données, données qui seront valorisées via le SIG départemental49. De plus, dans le cadre de la gestion des cours d'eau, une des missions premières du Conseil Général est de promouvoir la gestion globale en rapprochant les collectivités autour de projets communs. L'objectif étant de lutter contre les plantes envahissantes, de maintenir les milieux naturels en bon état tout en les valorisant. Par ailleurs, le Conseil Général travaille également avec le Laboratoire Départemental Vétérinaire et d’Hygiène Alimentaire (LDVHA) qui propose un panel d’analyses et de diagnostics, notamment dans le domaine de la santé animale, de la conservation des espèces menacées et des maladies de la faune50.

4.4.

SYNTHESE DES MILIEUX LES PLUS SENSIBLES EN MATIERE DE BIODIVERSITE Face au changement climatique, certains milieux naturels des Hautes-Alpes apparaissent comme plus sensibles : 

Les espaces de montagnes qui se caractérisent par une biodiversité très dépendante des conditions climatiques et des limites altitudinales indispensables à leur développement ;

Les espaces de forêts, notamment ceux rassemblant les essences les plus sensibles aux modifications climatiques (pin sylvestre par exemple) ;

Plus largement, les milieux protégés dont la valeur environnementale et patrimoniale est reconnue tels que les parcs nationaux (Parc National des Ecrins et Parc Naturel Régional du Queyras).

48

Portail internet du Conseil Général des Hautes-Alpes http://www.cg05.fr/3546-les-plantes-invasives.htm CG05, 2012, Rapport Développement durable - Opération budgétaire 2012 50 Portail internet du CG05 http://www.cg05.fr/3616-plan-d-ntretien-de-la-luye.htm 49

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4.5.

TABLEAU DE SYNTHESE DES IMPACTS ATTENDUS SUR LA BIODIVERSITE Les principales conclusions de l’analyse portant sur le secteur sont présentées ci-dessous sous la forme d’un tableau de synthèse des impacts et du diagnostic de vulnérabilité.

Impacts

Exposition  

Fragilisation/Disparition de milieux naturels et des espèces associées, notamment ceux déjà considérée comme sensibles

Augmentation des températures Baisse progressive des précipitations Hausse du nombre de jours dits caniculaires Augmentation des périodes de fortes sécheresses

  

44

Services du CG et partenaires à mobiliser

Priorisation de la vulnérabilité (V – VV – VVV)

Maisons Techniques Service Eau et Environnement  Conservatoire Botanique National Alpin

VVV

Sensibilité Importance de la biodiversité sur le département et des milieux montagnards naturels Importante dépendantes des milieux et espèces aux conditions climatiques, notamment sur les territoires montagneux avec les pressions altitudinales Selon données, hausse des 1°C devrait s’accompagner d’un déplacement de 100 à 150m en altitude des espèces et des milieux Risque constaté dans le département de disparition d’espèces notamment emblématique telles que le lagopède présente sur le territoire du Parc des Ecrins Fragilisation des espèces aquatiques d’eau froide Fragilité établie des zones humides aux modifications climatiques qui représentent 73 hectares du territoire Fragilisation attendue des forêts (stress hydrique, maladies et parasites, etc.) qui représentent 167 000 hectares et de certaines essences forestières telles que le pin sylvestre Fragilisation des espèces forestières endémiques des Alpes sous l’effet des espèces envahissantes

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 


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Prolifération d’espèces envahissantes

Augmentation des températures Baisse progressive des précipitations Hausse du nombre de jours dits caniculaires Augmentation des périodes de fortes sécheresses

45

  

Développement important d’espèces envahissantes dans le département des Hautes-Alpes telles que la Renouée de Sakhaline, la Renouée du Japon ou encore l’ambroisie

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Maisons Techniques Service Eau et Environnement  Conservatoire Botanique National Alpin  Laboratoire Départemental Vétérinaire et d’Hygiène Alimentaire

VV


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Ce qu’il faut retenir en termes de diagnostic : 

Fragilisation des zones déjà considérées comme sensibles telles que les espaces naturels protégés ;

Evolution contrastée attendue des espaces forestiers ;

Risque de développement d’espèces envahissantes.

Ce qu’il faut retenir en termes d’enjeux : 

Protéger/préserver les espaces/espèces les plus fragilisés par les effets attendus du changement climatique : préservation de la richesse écologique, lutte contre les espèces invasives etc.

Encourager une gestion concertée des espaces naturels et la pleine intégration des problématiques liées aux modifications climatiques attendues.

46

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5.

LES PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE CADRE BATI ET LES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT

La prise en compte des nouvelles conditions climatiques (évolutions tendancielles et extrêmes climatiques) dans les infrastructures bâties et de transports est un enjeu essentiel de l’adaptation au changement climatique. En effet, ces constructions se caractérisent par une longue durée de vie et donc une très faible réversibilité des investissements correspondants. Or, le changement climatique les impactera différemment en raison : 

D’une part de la hausse des températures et des périodes de fortes chaleurs qui entraîneront un inconfort thermique du bâti ainsi qu’une altération généralisée des infrastructures ;

D’autre part, par l’exacerbation des événements climatiques extrêmes. En effet, bien que l’incertitude soit encore actuellement importante, certaines études menées notamment par le GIEC estiment que le changement climatique pourrait avoir potentiellement un impact sur la fréquence et l’intensité de certains événements météorologiques extrêmes.

Si l’exacerbation de ces événements se confirme, il est certain que la gestion du territoire et des principales infrastructures constituera un défi important pour les acteurs publics en charge de la protection des biens et des personnes et de la prévention face aux risques.

5.1.

DIMINUTION DES BESOINS DE CHAUFFAGE L’augmentation progressive des températures, notamment lors des périodes hivernales, ainsi que des périodes de fortes chaleurs devraient entraîner une réduction des besoins en chauffage en hiver, avec pour conséquence une baisse des consommations en énergie. A titre d’illustration, selon les simulations réalisées par l’INSEE en 2007 sur l’évolution de la demande énergétique face aux variations de températures en France, une hausse d’un degré en hiver devrait conduire à la réduction de 3% des consommations d’eau, de gaz et d’électricité de 3%, avec ensuite pour chaque degré supplémentaire une diminution de 1 à 2% en hiver51. A contrario, la hausse des températures en période estivale pourrait conduire à des consommations énergétiques plus importantes, notamment pour le besoin de rafraîchissement. Selon les données climatiques disponibles, le département des Hautes-Alpes ne devrait être que peu concerné à court voire moyen terme. Toutefois, à long terme, cet impact pourrait devenir plus prégnant. Par retour d’expérience de la canicule de 2003, on estime qu’une hausse de 1°C en été conduirait à une hausse de 5 à 10% de la consommation électrique, notamment pour les appareils de climatisation et réfrigération52.

51 52

SGAR PACA, mai 2008 Sénat, 2004, La France et les Français face à la canicule : les leçons d'une crise & SGAR PACA, mai 2008

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5.2.

AUGMENTATION DE L'INCONFORT THERMIQUE ET DES BESOINS EN REFROIDISSEMENT DES INFRASTRUCTURES BATIES EN RAISON DE LA HAUSSE DES TEMPERATURES La hausse globale des températures ainsi que des périodes de fortes chaleurs accroîtront de façon certaine l’inconfort thermique dans les bâtiments existants, notamment ceux les moins adaptés aux nouvelles conditions climatiques, avec un effet différencié selon différents critères tels que le type de localisation (zones urbaines où l’effet d’îlot de chaleur urbain est plus susceptible de survenir) ou encore l’existence d’une culture locale de la chaleur comme celle constatée dans les territoires méditerranéens. L’augmentation généralisée des températures et la hausse des périodes de fortes chaleurs dont la fréquence et l’intensité augmenteront pourraient donc entraîner une hausse des besoins de refroidissement par le biais de la climatisation en période estivale notamment ainsi qu’une augmentation des besoins en énergie. De plus, cette hausse de l’inconfort thermique pourrait ainsi avoir des conséquences directes sur la santé des populations, notamment les personnes âgées plus sensibles. Le lourd bilan sanitaire de la canicule de 2003 avec près de 15 000 décès directs en France témoigne de l’importance que peut engendrer les effets climatiques sur la santé. Or, le département des Hautes-Alpes présente des critères de sensibilité puisque selon les données, en 2005, 23,7% de la population avaient plus de 60 ans et 9,4% plus de 75 ans, des pourcentages qui devraient respectivement s’élever en 2015 à 28,4% et 10,5%53. De plus, des disparités significatives en termes d’état de santé sont constatées dans le département avec des taux de mortalité plus élevés dans le nord-est des Hautes-Alpes que dans le reste de la région54. Dans ce contexte, le département qui constitue la collectivité « chef de file » en matière d’aide sociale sera très concerné par ces problématiques. D’autant plus qu’il dispose de compétences obligatoires concernant la gestion et le fonctionnement de bâtiments d’intérêt public tels que les collèges. En tant que propriétaire, il a l’obligation d’assurer travaux et réparations et à la responsabilité générale de l'entretien des locaux. Il sera donc particulièrement concerné par l’adaptation de ces infrastructures aux nouvelles conditions climatiques.

5.3.

ENDOMMAGEMENT DES INFRASTRUCTURES BATIES ET ROUTIERES SOUS L'EFFET DE LA VARIABILITE CLIMATIQUE ET DE L’EXACERBATION DES EXTREMES CLIMATIQUES L’évolution attendue de la variabilité climatique (périodes de grands froids alternées avec des pics de chaleurs, augmentation des températures, etc.) et l’augmentation potentielle de l’occurrence et de l’intensité de certains événements météorologiques extrêmes (périodes de fortes chaleurs plus fréquentes, périodes de gels, inondations, retrait-gonflement des argiles, etc.) sont autant de facteurs qui impacteront directement la qualité des infrastructures bâties et routières. A titre d’exemple, le département est à ce jour faiblement exposé au risque de retrait-gonflement des argiles avec seulement 101 sinistres imputés à la sécheresse recensés et une commune reconnue 55 en état de catastrophe naturelle . Toutefois, ce risque, qui conduit essentiellement à des dégâts matériels sur les constructions individuelles présentes sur les sols argileux, est directement liés aux sécheresses et aux précipitations. En effet, certaines argiles se rétractent de manière importante et l’alternance sécheresse-réhydratation entraîne alors des mouvements de terrain pouvant provoquer la fissuration de maisons individuelles, particulièrement celles présentant des fondations peu profondes. A long-terme, la hausse progressive des températures et des périodes de fortes chaleurs et de sécheresses pourraient ainsi conduire à une aggravation du risque sur les espaces déjà exposés du département. 53

Site internet du conseil général des Hautes-Alpes http://www.cg05.fr/1588-personnes-agees.htm Sénat, 2004, La France et les Français face à la canicule : les leçons d'une crise & SGAR PACA, mai 2008 55 BRGM, octobre 2010, Cartographie de l’aléa retrait-gonflement des sols argileux dans le département des Hautes-Alpes http://www.argiles.fr/Files/AleaRG05.pdf 54

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Figure 23 : L’aléa retrait-gonflement des sols argileux dans les Hautes-Alpes (source : BRGM, octobre 2010, Cartographie de l’aléa retrait-gonflement des sols argileux dans le département des Hautes-Alpes) Le Conseil Général des Hautes-Alpes est particulièrement concerné puisqu’il est directement responsable de certains bâtiments d’usage public et de la gestion des routes. Il entretient annuellement 1 960 km de routes départementales, dont la moitié située au-dessus de 1 000 m d'altitude. Toutefois, grâce aux différentes actions de maintenance et d’entretien réalisées, le département apparaît comme peu vulnérable. En effet, le Conseil Général assure la surveillance, l’entretien et les travaux d’amélioration et de développement des infrastructures routières. Une part importante du budget de fonctionnement est d’ailleurs consacrée à la viabilité hivernale qui nécessite l'acquisition d'un matériel spécifique de déneigement. De plus, le Département a réalisé en interne un premier plan d'entretien visant à prévenir les risques d'inondation.

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Ce qu’il faut retenir en termes de diagnostic : 

Risque d’intensification de l'inconfort thermique dans le bâti et augmentation des besoins en refroidissement, avec des impacts sanitaires importants ;

Dégradation des routes sous l'effet de la variabilité climatique (périodes de grands froids alternées avec des pics de chaleurs) et de l’aggravation des risques naturels les plus prégnants sur le territoire ;

Fragilisation des personnes et des biens situées en zone à risques.

Ce qu’il faut retenir en termes d’enjeux :

5.4.

Participer à l'adaptation des bâtiments et des infrastructures bâties aux nouvelles conditions climatiques (augmentation des températures et risques naturels, notamment dans les bâtiments publics) ;

Favoriser l’aménagement d’espaces de fraîcheur en milieu urbain ;

Prévenir la surmortalité liée aux périodes de fortes chaleurs ;

Sécuriser et assurer la pérennité des infrastructures routières face aux modifications climatiques attendues.

SYNTHESE DES MILIEUX LES PLUS SENSIBLES EN MATIERE DE DE CADRE BATI ET D’INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT Ces sont essentiellement les espaces urbains denses et périurbains qui seront les plus sensibles aux impacts attendus du changement climatique sur le bâti et les systèmes de transports, avec une sensibilité particulière des espaces bâtis individuels au risque de retrait-gonflement des argiles.

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5.5.

TABLEAU DE SYNTHESE DES IMPACTS ATTENDUS SUR LE CADRE BATI ET LES INFRASTRUCTURES Les principales conclusions de l’analyse portant sur le secteur sont présentées ci-dessous sous la forme d’un tableau de synthèse des impacts et du diagnostic de vulnérabilité. Impacts

Sensibilité

Priorisation de la vulnérabilité (V – VV – VVV)

Selon simulations, hausse de 1°C en hiver devrait entraîner baisse de 3% des consommations d’eau, de gaz et d’électricité avec ensuite une baisse de 1 à 2% en hiver pour chaque degré supplémentaire  Hausse des températures en période estivale devrait conduire à des consommations énergétiques plus importantes, notamment pour le besoin de rafraîchissement  Département des Hautes-Alpes est peu concerné à court voire moyen terme mais à long terme

VVV

Exposition 

Baisse des besoins de chauffage

Augmentation des températures Baisse progressive des précipitations Hausse du nombre de jours dits caniculaires Augmentation des périodes de fortes sécheresses

Augmentation de l'inconfort thermique et des besoins en refroidissement des infrastructures bâties en raison de la hausse des températures

Augmentation des températures Baisse progressive des précipitations Hausse du nombre de jours dits caniculaires Augmentation des périodes de fortes sécheresses

Endommagement des infrastructures bâties et routières sous l'effet de la variabilité climatique et de l’exacerbation des extrêmes climatiques

Augmentation des températures Baisse progressive des précipitations Hausse du nombre de jours dits caniculaires Augmentation des périodes de fortes sécheresses

51

En 2005, 23,7% de la population des Hautes-Alpes avaient plus de 60 ans et 9,4% plus de 75 ans  Selon les données, à 2015 ont devrait constater dans le département 28,4% de plus de 60 ans et 10,5% de plus de 75 ans  Disparités significatives constatées dans le département avec des taux de mortalité plus élevés dans le nord-est des Hautes-Alpes que dans le reste du département

VVV

Département à ce jour faiblement exposé au risque de retraitgonflement des argiles avec seulement 101 sinistres mais risque d’exacerbation du risque  Entretient annuel de 1 960 km de routes départementales assuré par le CG05  Importance du risque inondation (entretien)

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6.

LES PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE RISQUE D’INCENDIE DE FORET

Un système de prévention de lutte contre le risque incendie a été mis en place dans les HautesAlpes. Ce dernier prend forme autour d’un réseau de surveillance efficace contre les feux de forêts. Ce réseau repose sur la complémentarité de la surveillance terrestre (assurée conjointement par l’ONF et le Service Départemental d’Incendie et de Secours) et aérienne (assurée, en cas de risques sévères, avec un avion de guet aérien). Un autre outil mis en place est une assistance météorologique pour la prévision des feux de forêt. Un bilan hydrologique permanent est réalisé sur six zones du département, avec évaluation du risque. Par ailleurs, 8 stations automatiques permettent ce suivi, à Embrun, Briançon, Arvieux, Saint-Bonnet, Tallard, Laragne, Rosans, La Faurie. Pendant la période estivale, le centre de Briançon réalise une prévision spécifique pour chaque zone afin de permettre au Service Départemental d’Incendie et de Secours de prévoir les mesures nécessaires. Les mesures mis en place pour lutter contre le risque incendie sont capitalisées dans le Plan Départemental de Protection des Forêts Contre les Incendies. Ce Plan, arrêté par le préfet le 12 septembre 2006 pour une période de 7 ans, inclut un affichage du risque (carte aléas, analyse statistique des feux). Il est complété par un découpage du territoire par massifs forestiers avec une analyse stratégique par massif, notamment des équipements de Défense des Forêts Contre les Incendies – DFCI – (pistes, points d’eau, tours de guet). Il intègre également des mesures de prévention telles que le brûlage dirigé ou le débroussaillement le long des voies ouvertes à la circulation publique. Les périodes de printemps et estivales sont reconnues les plus sensibles, en raison des travaux agricoles et forestiers et de l’écobuage. Aussi, l’aménagement des zones forestières et l’entretien de l’espace rural et forestier est également un moyen de lutter contre les feux incendie. L’objectif est de cloisonner les massifs et réduire le risque de propagation du feu par le débroussaillement des bandes de sécurité (le long des pistes DFCI et voies d’accès) etc. Ce qu’il faut retenir en termes de diagnostic : 

Un réseau d’observation bien structuré à l’échelle départementale.

Ce qu’il faut retenir en termes d’enjeux : 

Prévoir l’eau nécessaire à la lutte contre les incendies ;

Sensibiliser sur les mesures individuelles en complément des arrêtés réglementaires existants : utilisation du matériel provoquant des étincelles (allumettes, disqueuses...), interdiction de fumer et de jeter des mégots dans les espaces sensibles (bois, forêts, plantations, reboisements, landes, maquis et garrigue etc.).

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Bibliographie AFSSA, 2005, Fièvre catarrhale ovine & AFSSA, 2010, Avis de l’AFSSA relatif à la stratégie vaccinale contre la fièvre catarrhale ovine en France pour l'année 2010-2011 AGRESTE PACA, juin 2010, Portrait agricole : Les Hautes-Alpes AGRESTE PACA, novembre 2011, Recensement agricole 2010 - Premières tendances dans les Hautes-Alpes BIGOT – ROME, novembre 2010, Contraintes climatiques dans les Préalpes françaises : évolution récente et conséquences potentielles futures BRGM, octobre 2010, Cartographie de l’aléa retrait-gonflement des sols argileux dans le département des Hautes-Alpes BRISSON - LEVRAULT - ADEME, 2010, Le livre vert du projet CLIMATOR 2007-2010 CERFACS, novembre 2011, Changement climatique et précipitations sur les Alpes – Vers une réduction des incertitudes Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie PACA-Corse, novembre 1997, Impact économique et touristique des loisirs nautiques en Provence Alpes Côte d’Azur CNRM – Météo-France, Régionalisation sur les massifs alpins : Neige et avalanches Conseil Général des Hautes-Alpes, 2012, Rapport de Développement Durable - Opération budgétaire 2012 Conseil Régional PACA, 2009, Assises régionales de l’eau 2009 - Fiches thématiques DECOME – MAGALI – Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, 2011, Appréciation du risqué d’émergence de la fièvre de la vallée du Rift en France métropolitaine http://oatao.univtoulouse.fr/5276/1/decome_5276.pdf Groupe interministériel, 2009, Evaluation du coût des impacts du changement climatique et de l’adaptation en France LELIEVRE - FINOT - SATGER, 2008, Le changement climatique récent et futur sur l’arc périméditerranéen - Programme CLIMFOUREL LE SCOUARNEC - MARTIN - Ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, 2008, Le tourisme en France - Effets du changement climatique sur le tourisme LOUSTAU - INRA, Le changement climatique : régionalisation des impacts MEDDE, 2011, Plan national d’adaptation de la France aux effets du changement climatique 20112015 MEEDDM - ONERC, 2009, Evaluation du coût des impacts du changement climatique et de l’adaptation en France, Rapport du Groupe Interministériel Observatoire du tourisme des Hautes-Alpes, 2010, Les chiffres-clés du tourisme dans les HautesAlpes ONERC, 2009, Changement climatique - Coûts des impacts et pistes d’adaptation

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Région Rhône-Alpes, 2008, Changement climatique - Comment s’adapter en Rhône-Alpes ? Réseau Régional des Gestionnaires de Milieux Aquatiques PACA, novembre 2006, Espèces envahissantes en Provence-Alpes-Côte d’Azur – Etat des lieux 2006 Sénat, 2004, La France et les Français face à la canicule : les leçons d'une crise SETES – INRA, octobre 2010, L’agriculture de montagne face au changement climatique : exposition des territoires et marges de manœuvre des exploitations laitières - Courrier de l’environnement de l’INRA n° 59 SGAR PACA, mai 2008, Etude des effets du changement climatique sur le grand Sud-est - Etape 1 Rapport PACA - Partie III : Fiches sectorielles d’impacts Yvan BIDALOT, avril 2006, Impact du changement climatique sur les milieux montagnards

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