Pcet cg05 diagnostic eco construction

Page 1

Etude sur le potentiel de développement de la filière écoconstruction dans le département des Hautes Alpes PROFIL CLIMAT ENERGIE

ORI


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

SOMMAIRE A. Champ de l’étude de la filière « écoconstruction » ______________ 3 B. Identification des filières « d’éco-construction » ________________ 4 1.

SCREENING DES PRINCIPALES FILIERES ________________________________________ 4

2.

PRESENTATION TECHNIQUE ET ECONOMIQUE DES FILIERES / MATERIAUX _______ 7 2.1. 2.2. 2.3. 2.4. 2.5. 2.6. 2.7.

3.

CHANVRE __________________________________________________________________ 9 PAILLE ____________________________________________________________________ 12 COTON (RECYCLE) _________________________________________________________ 16 LAINE _____________________________________________________________________ 18 OUATE DE CELLULOSE _____________________________________________________ 21 TERRE ____________________________________________________________________ 23 MISCANTHUS ______________________________________________________________ 25

ANALYSE DU POTENTIEL DE DEVELOPPEMENT DES FILIERES SUR LE TERRITOIRE __________________________________________________________________ 28 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. 3.5. 3.6. 3.7.

CHANVRE _________________________________________________________________ 29 PAILLE ____________________________________________________________________ 35 COTON (RECYCLE) _________________________________________________________ 40 LAINE _____________________________________________________________________ 42 OUATE DE CELLULOSE _____________________________________________________ 45 TERRE ____________________________________________________________________ 47 MISCANTHUS ______________________________________________________________ 51

C. Conclusions ______________________________________________________ 52 ANNEXES

58

ANNEXE 1 - SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES _________________________________________ 59 ANNEXE 2 – ENTRETIENS REALISES DANS LE CADRE DE CETTE ETUDE ______________ 62 ANNEXE 3 - FILIERES DE LA VALORISATION DU CHANVRE ___________________________ 65 FIGURE 3. FILIERES DE LA VALORISATION DU CHANVRE [MATHIEU ET SALGUEIRO, 2003] _________________________________________________________________________ 65 ANNEXE 4 – VOLUMES DE PAILLE ET DE LAINE COLLECTABLES EN REGION PACA ____ 66 ANNEXE 5 INITIATIVE « TERRA MAIR » _______________________________________________ 68

/

JUILLET 2013

p-2-


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

A. Champ de l’étude de la filière « écoconstruction » Le présent document entend par « éco-construction », les modes de construction ou de rénovation du bâti : 1. qui incluent une réflexion de maitrise des consommations énergétiques de la part du maitre d’ouvrage ; 2. et qui valorisent une ou plusieurs ressources locales, et dont les matériaux mis en 1 œuvre contribuent à réduire l’énergie grise des bâtiments. Le travail présenté ici établit un rapide panorama des filières d’écoconstruction qui pourraient être éventuellement développées dans le département des Hautes-Alpes. Ce panorama simplifié a été construit au travers d’une démarche en trois temps : i. Dans une première partie, à partir d’un recensement exhaustif des ressources locales et naturelles susceptibles de participer à l’éco-construction, nous identifierons les filières qui peuvent éventuellement être envisagées dans le cadre d’un schéma de développement de l’éco-construction dans le département des Hautes-Alpes ; ii. Dans une seconde partie nous présenterons les principales caractéristiques des filières retenues ; iii. Dans une troisième partie nous présenterons des éléments d’analyse du potentiel de développement dans le département des Hautes Alpes des filières retenues.

1

L’énergie grise correspond à l’énergie qui a été nécessaire pour la production, la transformation, le transport et la mise en œuvre des matériaux de construction.

/

JUILLET 2013

p3


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

B. Identification des filières « d’éco-construction »

1. Screening des principales filières Le tableau ci-dessous recense l’ensemble des filières de matériaux « naturels » ou recyclés qui peuvent être envisagées dans le cadre d’un schéma d’éco-construction départemental. Ces données sont notamment issues de l’analyse des 3 documents suivants : • Guide Régional des Matériaux-Eco-Performants, Chambre des Métiers et de l’Artisanat des Alpes Maritimes, 2011 ; • Nouvelles matières premières d’origine animale et végétale pour la construction, CSTB, 2008 ; • Construire en respectant l’environnement en zone périphérique du Parc des Ecrins, Le Gabion, 2004 ; • et complétées par dire d’experts. A l’issue de ce premier « screening » des matériaux envisageables : • Les matières premières exotiques (kenaf, ramie, abaca, kapok, etc.) ou pour lesquelles il n’existe pas de perspectives de production en quantité significative dans le département (plumes, liège, lin, etc.) ont été rejetées ; •

Les matériaux de couverture ont été jugés hors champs de l’étude, leur contribution à la performance énergétique globale du bâtiment n’apparaissant pas déterminante ;

Le bois-construction n’est pas couvert par le reste de ce document. Au contraire des filières « rejetées » par manque d’intérêt, la filière bois-construction est très importante tant du point de vue de l’éco-construction que de l’économie locale du département des Hautes-Alpes. 2 Néanmoins, cette filière est déjà largement étudiée, suivie et soutenue , et le cadre limité de l’analyse conduite dans le présent document n’apportait pas de valeur ajoutée aux nombreuses études existantes, y compris au sein du Conseil Général. Néanmoins, le bois construction fait l’objet d’une note Annexe synthétisant les analyses menées à ce stade.

2

Voir par exemple le Label « Bois des Alpes » qui constitue une initiative intéressante de promotion et de valorisation d’un matériau local

/

JUILLET 2013

p4


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

MATERIAU

Production ou recyclage dans le 05

Potentiel en éco construction

Savoir-faire local

Fiche détaillée ?

Bois et charpentes Chêne

Non

Epicéa

Oui

Sapin

Non

Oui Oui

Pin sylvestre

Oui

Châtaigner

Non

Oui : Entreprises ère nde de 1 et 2 transformation+ organismes de formation

Non. Ces filières sont largement étudiées par le CG05. Pas de valeur ajoutée dans cette étude Non

Oui. Usages en couverture, murs, bardage et ossature. Coffrage de panneaux de paille.

Oui

Non. Même raison que pour le pin sylvestre

Mélèze

Oui

Cèdre

Non

Non

Robinier

Non

Non

Douglas Murs et maçonnerie

Non

Non

Pierre

Oui

Pas au sens de cette étude : la pierre est surtout utilisée pour sa dimension Oui patrimoniale / esthétique plus que pour ses qualités énergétiques

Terre

Oui

Oui enduit, correcteur thermique

Gabion, Parc des Ecrins, Akterre

Oui

Chanvre

Oui

Oui

Oui

Oui

Paille

Oui

Oui

Oui

Oui

Plâtre

Non (carrière de gypse d’Aiguilles 3 fermée )

Le Gabion Il n’y a pas de organise des potentiel pour créer stages sur une filière. l’enduit plâtre

Non

Non Isère essentiellement

Emissions GES & énergie grise élevés. Faibles volumes utilisés pour l’éco construction

Non

Chaux

Non

3

Près d'Aiguilles (05470), dans le Queyras, des carrières et des fours se tenaient à la Fusine. Un moulin à plâtre était exploité à Val des Près (05100).

/

JUILLET 2013

p5


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

MATERIAU

Production ou Potentiel en éco recyclage dans le construction 05

Savoir-faire local

Fiche détaillée ?

Couverture Ardoise

Non

Non

Lauze

Non

Non

Chaume de Sagne (roseaux) / bruyère et seigle

Non ?

Pas d’usage traditionnel dans le 05

Non

Bardeau (tavaillon) châtaigner, épicéa ou mélèze

Oui (mélèze)

Pas au sens de cette étude : utilisés pour la Oui dimension patrimoniale

Non

Toiture végétalisée

potentiellement

Marché trop restreint pour faire une étude de filière

Non

Bois

Oui

Oui (cf. mélèze et pin sylvestre)

Etude filière bois en parallèle

Chanvre

Oui

Oui

Cotton (recyclé)

Oui

Oui

Isolation

Laine de lin

Non

Laine de mouton

Oui (Pole laine et filature à Sisteron et filature de Valgaudemar)

Oui

Oui Non

Oui

Oui

Oui

Liège

Non

Non

Ouate de cellulose

Oui (Ressourceries / déchetteries. Oui Pour l’instant papier part à Tarascon)

Oui

Paille

Oui

Plume

Pas de production significative dans les Hautes Alpes

Oui

Oui

Miscanthus

Amidon de mais

Oui Non

Isolants minéraux : argile expansée, Non vermiculite, perlite, pouzzolane Autres (bio carburant)

/

Oui

Non

Potentiel à valider

Oui (isolant)

Oui

Non (pas de déchets sur la production du maïs car utilisation fourragère)

Non, filière à développer ?

Oui car intérêt du CG d’obtenir des informations sur cette filière. Non

JUILLET 2013

p6


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

A l’issue de ce premier screening, 7 filières ont été retenues : le chanvre, le coton recyclé, la laine de mouton, la ouate de cellulose, la paille, le miscanthus, et la terre.

2. Présentation technique et économique des filières / matériaux Dans cette section nous avons établi une fiche technique pour chacun des matériaux sélectionnés précédemment afin d’étudier de façon plus approfondie le potentiel de développement de ces matériaux dans les Hautes Alpes. Il est important de noter que les caractéristiques techniques décrites sont théoriques et doivent être replacées dans le contexte réel et pratique d’utilisation. En ce qui concerne l’impact environnemental nous avons attribué une notation (+, ++ ou +++) sur l’impact environnemental de la production du matériau, en passant par sa transformation et son devenir en fin de vie. Cette notation a un caractère indicatif et théorique car c’est bien entendu la pratique qui confirme ou infirme l’intégration d’un matériau dans un cycle de vie linéaire ou en forme de boucle. La production d’un matériau bio ou géo-sourcé peut être potentiellement très écologique et même avoir une empreinte carbone positive (stockage de CO2 par la plante) dans des conditions de production définies optimales (pas de besoin de pesticide, peu d’irrigation, etc.), ce qui ne préjuge pas des conditions réelles de production. On constate la même chose au niveau de la transformation et en particulier sur la notion d’énergie grise dont le niveau estimé varie significativement selon les sources. Certain acteurs prennent en compte du transport, d’autres non, de même pour la gestion en fin de vie, l’énergie utilisée pour fabriquer le produit (renouvelable ou non)… Pour un même produit, les procédés de transformation employés tout au long de la chaine de fabrication peuvent varier d’un fabricant à l’autre. Par exemple la quantité d’énergie grise liée à la transformation de la laine de mouton dépendra largement du procédé de lavage et de traitement des eaux usées employé. Un autre exemple typique est celui de la terre, dont l’utilisation sur place n’entraine pas de consommation d’énergie grise, ce qui est très différent si celle-ci doit être transportée. En fin de vie, les propriétés « recyclables » ou « compostable » d’un matériau ne sont vraiment un atout que si un ensemble de conditions sont réunies tout au long du cycle de vie du matériau pour assurer le recyclage effectif du matériau : présence ou non d’additif modifiant les caractéristiques de recyclage ou de dégradation organique du matériau, technique de pose, existence d’une filière de recyclage ou de compostage et enfin, utilisation effective de cette filière. C’est pourquoi en raison de la transformation d’un matériau en de multiples produits, il est difficile d’établir des généralités sur les propriétés du matériau. Il est clair que de la fibre de chanvre intégrée dans un isolant multi-pli et thermo-lié a des propriétés de recyclage très différentes d’une chènevotte non traitée et insufflée dans les combles. En ce qui concerne la qualité en éco-construction, un système de notation identique a été donné (+, ++ ou +++) pour faciliter la lecture des caractéristiques techniques. Cette notation est également à prendre avec précaution car au-delà des caractéristiques techniques normalisées, la qualité d’un isolant dépend d’autre paramètres : technique de pose (pont thermique), conditions climatiques (un bon isolant d’été n’est pas forcément un bon isolant d’hiver), hygrométrie (la performance de l’isolant dépend de l’humidité de l’air) et des caractéristiques du bâti (ancien ou neuf, perspirant ou étanche). Le « meilleur » isolant utilisé dans la construction d’une maison neuve et étanche à l’air peut déclencher des pathologies du bâtiment, en particulier condensation et humidité, dans un logement ancien. Les critères normalisés d’évaluation d’un matériau isolant ne reflètent pas toujours ces paramètres. Les fiches techniques comportent une section sur le cout (prix de vente par rapport aux autres produits d’usage similaire). Etant donné la multitude de produits issus d’un même matériau disponible

/

JUILLET 2013

p7


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

sur le marché, les différentes techniques d’application et la mise en œuvre qui pour les matériaux écologiques fait parfois part à une composante importante d’auto construction, il n’est pas possible d’établir une échelle de couts classifiant les matériaux par prix de revient pour le client. Nous avons donc déterminé la notion de coût de façon comparative des isolants entre eux, en essayant d’intégrer les paramètres de mise en œuvre et la tendance du marché. Cette section a été établie en utilisant les prix en magasin mais surtout selon les dire d’experts (magasins de vente de matériaux de construction, fabricants, formateurs, bureaux d’études etc.). Nous avons également essayé de prendre en compte, lorsque cela était possible les segments B to C (vente aux particulier) et B to B (vente aux professionnels) dans la notion de marché.

/

JUILLET 2013

p8


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FICHE ECO MATERIAU N°1

2.1.

CHANVRE

CARATERISTIQUES TECHNIQUES USAGE

PRODUITS

En écoconstruction : Isolation thermique Isolation acoustique Revêtement mural Usage autre que l’écoconstruction : Litières pour animaux, médecine, textile et cordages, alimentation, papier, cosmétique et plasturgie

Laine de chanvre (vrac, panneau, rouleau) Chènevotte Mélanges pour béton de chanvre, Mélanges avec liants : chaux, terre, plâtre Rouleaux isolants de fibres thermo-liées (« nappé ») contenant des fibres de chanvre. Ouate de chanvre Enduit de chanvre Peinture à base d’huile de chanvre

IMPACT ENVIRONNEMENTAL

QUALITE EN ECO CONSTRUCTION

PRODUCTION : ++ ISOLATION THERMIQUE : +++ Culture du chanvre intéressante du point de - ʎ = 0.06 à 0.095W/m.K (briques) vue environnemental : pas de besoin en ʎ = 0.039 à 0.042 (rouleaux, panneaux) 4 pesticide, peu de besoins en fertilisants, bilan ʎ = 0.048 à 0.060 (chènevotte) , carbone nul ou négatif en raison de la capacité de ʎ = 0.085 chanvre projeté (mais pas de pont stockage du C02 de la plante. thermique car comble tous les interstices.) Aucun déchet de production : toutes les parties - Perméabilité à la vapeur d’eau : 1 à 2 de la plante peuvent être utilisées. - Temps de déphasage : de 7 à 8.5 heures selon le produit TRANSFORMATION : ++ Energie grise faible pour la production : de 5 ISOLATION ACOUSTIQUE : +++ kWh/Kg (chènevotte) à 50 kWh/Kg (laine de Excellent isolant acoustique : 52 à 59 dB chanvre (par comparaison laine de verre : 200 kWh/kg). De plus, possibilité de transformation sur AUTRES CARACTERISTIQUES place par un processus industriel mécanique. Résistance au feu : M4 pour le produit brut et M2 pour la chènevotte en vrac FIN DE VIE : ++ => nécessite un traitement ou une protection Les produits en vrac sont totalement recyclables. Les produits issus de mélanges sont réutilisables USAGE : construction et rénovation s’ils ne sont pas endommagés mais difficilement → Le chanvre offre un excellent compromis recyclables. entre performances thermique et acoustique en plus d’avoir d’excellentes performances hygrométriques.

4

/

Lambda plus élevé donc moins bonne capacité d’isolation

JUILLET 2013

p9


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

DESCRIPTIF DE LA FILIERE PRODUCTION - Adaptée aux latitudes européennes - Utilisation de phytosanitaires limitée (croissance rapide et plante couvrante - Nécessite peu de fertilisants (N 30 à 50 unités / an vs 150 pour le blé, pas ou peu de K et P), - La culture nécessite néanmoins des sols bien drainés et si besoin est un tour d’irrigation en juin. - Amélioration des sols (capacité de rétention en eau, remontée des nitrates). - Croissance très rapide (plante annuelle) - Plante productive (1 Ha = environ 8 t de chanvre, soit 4,5 à 6 t de chènevotte + 1,5 à 2 t de fibres + 0,8 à 1 t de chènevis) Plante rustique dont la production est facile mais nécessite néanmoins des sols bien drainés.

TRANSFORMATION Séchage en plein champs (16% d’humidité), après fauche et mise en andains Pressage de la paille Défibrage mécanique de la tige : permet de séparer la chènevotte et les fines (poussières) des fibres. Broyage de la chènevotte → granulats Création des rouleaux : Mélange des fibres de chanvre avec un liant thermofusible (généralement 15%), type polyester ou parfois amidon de maïs ou fécule de pomme de terre. Homogénéisation dans une nappeuse, puis cuisson au four → rouleaux ou panneaux Aspiration des fines → litière pour animaux, complément pour la fabrication d’amendements organiques. La transformation nécessite un savoir-faire particulier (machines non standardisées) des investissements industriels relativement lourds pour une transformation industrielle.

MARCHE Cout moyen constaté : Il n’y a pas « un cout au m2 » unique pour réaliser une isolation de chanvre mais de multitudes de couts en fonction des produits et des techniques d’application. 5 Si l’on compare aux isolants minéraux, le chanvre a un prix très élevé à l’achat : la laine de chanvre est 3 à 4 fois plus chère que laine de verre ou de roche. Néanmoins, le prix du chanvre a tendance à baisser depuis quelques années. Le matériau reste concurrencé par d’autres matériaux naturels comme la ouate de cellulose mais la différence de prix tend à s’amenuiser par exemple avec la laine de bois. Les produits proposés deviennent donc de plus en plus compétitifs par rapport aux autres isolants naturels. Si l’on compare le chanvre du Luberon à d’autres matériaux isolants : en 10 cm d’épaisseur et 40 3 kg/m on est environ à 2.5 € pour la laine de verre 6 € pour la ouate, 7 € pour la laine de chanvre et 10 € pour la laine de bois. Autre exemple dans un magasin distributeur d’éco-matériaux : 2 Le chanvre en rouleaux est vendu à 10 € m , la ouate de cellulose à 6 € et la laine de bois entre 6 9 et 11 € (en 10 cm) . Lien entre le type de production et le marché cible : Le type de production (petites exploitations ou grand chanvrière) et le mode de transformation (artisanal ou industriel) influencent le prix de revient et le mode de distribution. Les productions locales peuvent difficilement concurrencer le chanvre produit dans les grandes exploitations (type chanvrière de l’aube). C’est pourquoi on assiste à un phénomène de vente directe, en circuit court du chanvre produit localement alors que les réseaux de distribution classiques vendent des produits en 5

La différence de prix entre les isolants minéraux et naturels tend à s’amenuiser à l’usage car en raison du confort thermique et de la durée de vie supérieure des isolants naturels. 6 Les tarifs proviennent de sites de fabricants, ou du magasin les Matériaux Verts à Nefes ou du magasin Materre bio à Pertuis. Tarifs en février 2013.

/

JUILLET 2013

p 10


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

chanvre issu de grandes chanvrières ou importés (essentiellement d’Allemagne, qui importe également du chanvre français pour le transformer). En B to B, la question du cout est importante mais la mise en place d’accords commerciaux dépend aussi de la capacité de production des exploitations locales (un niveau de production minimum est nécessaire pour pouvoir cibler le marché). Enfin, seule la tige est utilisée en éco construction pour fabriquer un isolant ou du béton de chanvre, mais d’autres parties de plante peuvent être valorisées : les fleurs (huile essentielle), la graine (huile) et dans une certaine mesure les fines (litière). La vente de ces parties est à prendre en compte car elle rentre dans l’équilibre économique de l’exploitation et peut même constituer la source de revenu principale de l’exploitation (dans le cas de vente de graine de chanvre bio pour la fabrication d’huile). Pour conclure, on peut donc dire qu’il y a deux marchés pour la vente de la production de chanvre : - un marché en circuit court et vente directe, qui, comme dans le cas du chanvre du Luberon ou d’autres petites coopératives est un marché de niche. - un marché plutôt en B to B tourné vers des industries de transformation (fabrication de rouleaux multi-plis ou de rouleaux de laine de chanvre) qui nécessite de réaliser une production importante (de 100 à 600 ha selon le modèle économique) et constante tant au niveau des quantités que de la qualité.

/

JUILLET 2013

p 11


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FICHE ECO MATERIAU N°2

2.2.

PAILLE

CARATERISTIQUES TECHNIQUES USAGE

PRODUITS

Dans l’éco construction : Eléments porteurs Isolants en masse thermiques et /ou acoustiques Cloisons et doublages intérieurs Revêtements muraux.

Bottes de paille : - en tant qu’élément porteur - en tant qu’isolant dans la masse (construction à ossature bois), pour mur et toits - en tant qu’isolant extérieur Panneaux préfabriqués en terre-paille pour murs

Autres usages : Agricole : fourrage et litière animaux, amendement de sol, paillage Support pour la production de champignons Energie : combustion et gazéification Papèterie : pâte à papier

Caissons en bois et remplissage Panneaux de paille compressée pour cloisons et doublage intérieur (Stramit International) Revêtement mural à base de paille (« Paille japonaise » fabriqué par Muraspec)

IMPACT ENVIRONNEMENTAL

QUALITE EN ECO CONSTRUCTION

PRODUCTION : +++ Matériau issu d’une ressource naturelle, renouvelable. Aucun déchet de production. Capacité de stockage du C02 de la plante. TRANSFORMATION : +++ Matériau à faible énergie grise : - 115 mégajoules pour produire une tonne de paille contre 6000 pour une tonne de béton - Peu de transport : pour environ 50% des chantiers, la paille provient d’un rayon inférieur à 10 km et pour seulement 15% des chantiers d’un 7 rayon supérieur à 50 km) .

ISOLATION THERMIQUE : ++ Très bon isolant thermique : ʎ = 0.04 W/m.K à 0.07 W/m.K (bottes) ; 0.054 W/m.K (caissons), 0.08 W/m.K (panneaux compressés) Excellente régulation hygrothermique ISOLATION ACOUSTIQUE : ++ 8 Bon isolant acoustique (48 à 57 dB) pour les bottes, 32 à 35 dB pour les rouleaux compressés. AUTRES CARACTERISTIQUES : Bonne résistance au feu : A2 ou B (M1 / M2) Risque de dégradation au contact de l’eau

FIN DE VIE : +++ Entièrement compostable ou réutilisable

7

Enquête Compaillons et association Empreinte Règlementation : 30 dBs

88

/

JUILLET 2013

p 12


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

DESCRIPTIF DE LA FILIERE PRODUCTION

TRANSFORMATION

La paille utilisée pour la construction peut être issue de la culture de blé, seigle, épeautre, orge, lavande, riz etc. Le choix de la paille utilisée dépend en partie de la proximité des gisements (les plus locaux possibles).

Pour les bottes de paille : la transformation consiste à la mise en bottes et au séchage. Cette étape est importante car le taux d’humidité doit être en deçà de 20%. Pressage par l’agriculteur ou le négociant, correspondant à une densité spécifique pour la Dans les Hautes Alpes 6000 Ha sont consacrés à la construction. 9 production de blé tendre et d’orge . A noter que la SAU consacrée à ces céréales est en diminution Pour la préparation de caissons de bois remplis ces dernières années. de paille : préfabrication en atelier ou fabrication sur place. Pour la construction d’une maison d’environ 100 m² en bottes de paille, la production d’environ 2 ha de Pour les panneaux de paille compressée, blé est nécessaire (i.e. pour ≈ 100 m² de mur + 130 processus mécanique industriel (20 usines m² de toiture ≈ 500 bottes de paille ≈ 10 tonnes de Stramit dans le monde, dont une en France). paille, soit environ 2 ha de blé). La construction d’un immeuble de 7 étages dans les Vosges a Pour l’isolation par l’extérieur, bottelage en nécessité la paille issue de 10 ha. bottes de 25 cm ou bien mise en caisson adaptés à l’isolation extérieure. Le matériel Autant en France que dans les Hautes Alpes, la disponible, en particulier les caractéristiques production de paille est suffisamment des botteleuses (par exemple de la marque importante pour couvrir les besoins de Claas) est important car il ouvre ou freine a construction sans concurrencer d’autres possibilité d’utilisation de la paille dans la usages traditionnels (litière, fourrage, apport construction. Du matériel ancien est parfois organique). récupéré ou transformé de façon artisanale pour produire des bottes de largeur adaptée. MARCHE Coût moyen constaté Le prix à la tonne est très variable en fonction de la production : de 40 € en moyenne en 2003 jusqu’à 250€ au cours de l’été 2008. La vente de bottes de paille se fait directement par des agriculteurs locaux ou bien via des négociants en paille. En PACA, il existe un négociant à l’Etang de Berre, M Liotard selon lequel le prix de vente de la botte est relativement stable depuis plusieurs années : 3.5 € HT la botte (soit 192 € / t, soit 500 à 800 bottes par maison) Il y encore peu de produits standardisés mais on peut citer à titre d’exemple des sociétés qui proposent des produits « clé en main » : • Pakego (Gers) propose le procédé Eliosystème ossature bois et remplissage paille • Une société britannique - Stramit International fabrique des panneaux de paille compressés (12 € /m2) et propose d’installer des usines clés en main • Isopaille (www.isopaille.fr) réalise ses caissons en atelier et a obtenu un avis technique du CSTB pour son Bloc Isopaille en 2010. • Bati nature (38) propose également une préfabrication en atelier www.bati-nature.fr Le cout de construction avec utilisation de paille est très variable et dépendra largement de la main d’œuvre (auto construction totale partielle ou constructeur professionnel) et de la mise en œuvre. Selon les techniques mises en œuvre voici quelques exemples du coût à la construction : 9

/

AGRESTE

JUILLET 2013

p 13


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

Rapport CSTB : construction avec des panneaux préfabriqués bois / paille : 900 à 1100 € /m² PAkego (constructeur dans le 31) accompagne les auto-constucteurs : 350 € / m² 10 Rapport PRIDES Compaillons : « D'une manière générale, il ne faut pas espérer réaliser des économies à l'investissement grâce à la construction paille ossature bois. Les principaux avantages sont écologiques, économiques à long terme grâce aux performances de l'enveloppe ainsi qu'en termes de confort surtout pour les projets où un enduit régulateur d'humidité est réalisé directement sur la paille en murs intérieurs. » Le chiffre retenu dans le 2 cadre de ce rapport, sur la base d’une prestation clef en main en 2009 était de 1200 € TTC m . Cette même source estimait le marché sur la région PACA en 2009 à plus de 23 millions d'euros de chiffres d'affaires. Un marché en pleine évolution et au fort potentiel de développement Que ce soit en B to B ou en B to C le marché de la paille est peu gouverné par des facteurs de couts, puisque celui-ci est similaire à celui d’une construction traditionnelle mais plutôt par des paramètres liés à la connaissance et à la reconnaissance des propriétés de ce matériau pour la construction ainsi qu’au système normatif et assurantiel. La construction en paille a longtemps été cantonnée au marché des particuliers et même des autoconstructeurs (cf. l’étude menée par Les Compaillons en région PACA en 2009 ou 75% des clients étaient en auto-construction totale ou partielle). Si l’auto construction reste un marché important de la construction en paille, cette tendance a déjà largement évolué depuis en 2012. La publication des règles de la construction paille et un essai technique sur la résistance de ce matériau au feu (CSTB / Gaujard) ont largement ouvert le marché des ERP et de la commande publique. On assiste désormais à un fort développement de cette 11 filière pour la construction de bâtiments publics : lycées, cinéma, groupes scolaires, salle de 12 spectacle et même d’un immeuble de plusieurs étages actuellement dans les Vosges. A l’heure actuelle plusieurs segments du marché ont un potentiel de développement. La production de paille n’est souvent pas perçue comme un enjeu car celle-ci est abondante et le prix de vente de 40 € la tonne ne constitue pas un attrait économique pour les agriculteurs. Par contre à 190 ou 250 € la tonne comme cela est constaté après transformation, l’enjeu économique peut être différent, dans un contexte où les agriculteurs doivent diversifier leur sources de revenus. Le négociant en paille (et grain) que nous avons contacté se voit parfois dans l’obligation d’importer de la paille d’autres régions de France pour satisfaire la demande. Les artisans mentionnent aussi une demande en paille bio qui pourrait constituer un marché. Dans le cadre d’une culture en bio, on peut se demander si la création d’un revenu complémentaire en commercialisant la botte de paille pourrait participer dans une certaine mesure au maintien d’une économie agricole et au recul des friches. C’est d’ailleurs ce que nous confirme Xavier Picot de l’entreprise de construction en paille Paillemen. Il donne l’exemple d’un producteur d’épeautre en bio, qui propose de lancer la production d’épeautre que s’il a la garantie de pouvoir vendre la paille. Cette démarche répond à deux logiques pour le producteur : le revenu complémentaire engendré par la vente de la paille qui permet de trouver un équilibre économique, et la rémunération d’un surcroit de travail lié au bottelage de petite taille adapté à la construction (petite bottes = main d’œuvre importantes pour la manutention et la logistique). Il faut aussi noter que les bottes de paille adaptées à la construction (carré, plus petites) ne peuvent pas forcément être vendues pour un autre usage, d’où le besoin d’assurance du producteur de pouvoir écouler sa production. Sur le marché des particuliers, les auto-constructeurs continuent à alimenter la demande en formation mais on peut anticiper l’augmentation de la demande de maisons en paille réalisées entièrement par des professionnels. Selon les professionnels du secteur, il y a également un marché en émergence pour l’utilisation de la paille dans l’isolation par l’extérieur. 10 11 12

/

Lien vers le rapport PRIDES Compaillons (2009) Lien vers une vidéo sur le développement de cette filière Lien vers la vidéo sur la construction d’un immeuble isolé en paille

JUILLET 2013

p 14


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

En raison de la durée de la récolte qui s’étale sur environ 3 semaines en juin et juillet et de la demande fluctuante du marché, se pose la question du stockage de la paille dans des conditions propices. Cette question fait partie intégrante du bon fonctionnement de la filière et devra être étudiée en détail dans le département des Hautes Alpes. Enfin l’enjeu économique du marché de la paille se situe largement au niveau de la transformation, que nous pourrons également examiner plus en détail dans la seconde partie de l’étude à partir des acteurs locaux. Il semble qu’il y ait un potentiel particulièrement intéressant de développement de la filière sur deux produits : - d’une part la fabrication de caissons en atelier qui permet une réalisation sur chantier plus rapide et sécurisée. - d’autre part le marché de l’isolation par l’extérieur dans le cadre de la rénovation thermique des bâtiments avec un enjeu de développement de matériel adapté. Il s’agit en particulier de botteleuses capable de fournir des bottes de paille de 25 cm de largeur. L’existence de ce type de botteleuse relève un peu du mythe à l’heure actuelle, car de nombreux interlocuteurs en ont entendu parler mais aucun d’entre eux n’en a réellement utilisé. Il semble qu’il s’agirait plutôt d’anciennes botteleuses remisées, qui trouvent une nouvelle vie avec l’utilisation en construction. Ce marché ouvre des opportunités économiques à tous les acteurs de la filière : aux constructeurs de maisons à ossature bois, aux négociants, aux constructeurs spécialisés dans la paille, à d’autres artisans (menuisiers, charpentiers) et même à d’autres filières comme celle de la terre (BTC), et des enduits naturels.

/

JUILLET 2013

p 15


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FICHE ECO MATERIAU N°3

2.3.

COTON (RECYCLE)

CARATERISTIQUES TECHNIQUES USAGE

PRODUITS

Dans l’éco construction : Isolant thermique et acoustique Utilisation pour le sol, les plafonds et la toiture

Rouleaux : - pour isolation thermique et/ou acoustique des combles, sous-toiture, plancher, mur, cloison, - en association avec de la laine de chanvre : laine de chanvre et de coton (excellent isolant acoustique et thermique). Panneaux rigides et semi-rigides : - pour isolation thermique et/ou acoustique des combles, sous-toiture, plancher, mur, cloison) Flocons soufflés pour isolation des combles Bourrelet calorifuge : - isolation des tuyaux d’eau chaude, des VMC double flux - isolant placé entre les rondins pour les constructions en rondins de bois. Ecrans de blindage (fil de cuivre plaqué d’argent) pour les locaux informatiques et en milieu hospitalier.

Autres usages : Revente des vêtements (marché local et international) Fabrication de chiffons

IMPACT ENVIRONNEMENTAL

QUALITE EN ECO CONSTRUCTION

PRODUCTION : ++ Permet le recyclage de vieux vêtements. La culture du coton étant polluante, il faut absolument que le matériau isolant soit issu du recyclage.

ISOLATION THERMIQUE : + ʎ = 0.039 W/m.K (Le Relais) à 0.048. Densité : de 25kg/m3 à 75 kg/m3 (métisse) La faible densité lui confère une inertie thermique moyenne (il faut donc en mettre une épaisseur plus importante). Permet une bonne régulation hygrométrique : µ 2à3 Temps de déphasage : 10 à 12 heures.

TRANSFORMATION : ++ 13 Energie grise estimée 53 à 119 KWh/Kg (référence laine de verre : 200 KWh/Kg). Le procédé reste en grande partie mécanique. Néanmoins la composante transport est importante ISOLATION ACOUSTIQUE : + (collecte et lieu géographique des usines). Isolation acoustique : 42 dB FIN DE VIE : + Les isolants à base de coton recyclé ne peuvent être recyclés ni compostés en raison de la présence de sels de bore (ce qui va peut-être changer avec la législation en cours). La présence de thermo-liants de type polyester freine aussi la possibilité de recyclage en fin de vie. Peut être réutilisé (si pas de dégradation avec le temps et en l’absence d’humidité).

AUTRES CARACTERISTISQUES : + M4 sans traitement M1 (Métisse flocon) M2 ou M3 avec traitement ou protection. Risque de dégradation au contact de l’eau → La faible inertie thermique oblige à trouver des solutions (augmenter l’épaisseur, combiner l’isolation d’un toit avec une toiture végétalisée) qui peuvent entraîner un surcout à la construction.

13

Source : l’isolation thermique écologique, JP Oliva et S Courgey, éditions Terre Vivante, in le Guide régional des éco-matériaux.

/

JUILLET 2013

p 16


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

DESCRIPTIF DE LA FILIERE PRODUCTION

TRANSFORMATION

Pas de production de ressources naturelles pour un usage en éco-construction. Les fibres recyclées sont issus de déchets de l’industrie textile (chutes de textiles) et de vieux vêtements non – recyclables dans l’état.

Fabrication du Métisse (Le Relais) : Une fois triés, les vieux vêtements sont découpés, hachés et effilochés jusqu’à obtenir des fibres textiles. Ces dernières sont métissées et liées pour constituer des panneaux ou rouleaux isolants. Les produits finaux sont composés à 70% de coton, 15% de laine et d’acrylique et à 15% de fibres de polyester qui servent de liant. Fabrication de la laine de chanvre et de coton (isonat) : Isolant naturel composé de chanvre (42,5 %), de coton recyclé (42,5 %) et de fibres thermofusibles liantes (14.50 %) ainsi que d’un traitement anti-cryptogamique (0.50 %). Le produit est constitué d’un premier niveau de fibres végétales fabriquées par défibrage et cardage, liées entre elles par une fibre thermofusible pour former un matelas isolant. On trouve ce produit en panneaux ou en rouleaux non-comprimés sous film transparent en polyéthylène. Certains produits commercialisés contiennent également des insecticides, des fongicides et des sels minéraux (résistance au feu).

MARCHE Cout moyen constaté : 2 Le Relais : rouleaux et panneaux en 12 cm 14 € /m . 2 Coton wool d’Isonat : en 20 cm : 27 € /m Un marché peu dynamique ? Les distributeurs de matériaux écologiques interrogés déclarent vendre peu, voire pas du tout ce matériau d’isolation. Matériau peu connu, il est par ailleurs trop cher par rapport aux caractéristiques d’isolation qu’il offre et concurrencé par la laine de bois et de chanvre et la cellulose qui offrent un bien meilleur rapport qualité prix. En raison de sa faible inertie il faut mettre une épaisseur importante de ce matériau. Le Relais a développé un matériau plus dense (75 kg/ m3) mais les distributeurs contactés ne sont pas vraiment convaincus du rapport qualité prix. Par ailleurs, Isonat aurait mauvaise presse auprès des particuliers car le coton utilise de l’eau, même s’il s’agit d’un matériau issu du recyclage.

/

JUILLET 2013

p 17


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FICHE ECO MATERIAU N° 4

2.4.

LAINE

CARATERISTIQUES TECHNIQUES USAGE

PRODUITS

Dans l’éco construction : Isolant thermique et acoustique

Panneaux semi-rigides (feutre) : isolant phonique qui se pose sous les planchers Rouleaux : isolation des combles perdus, des Autres usages : rampants des toitures, ou pour l’isolation des Pas d’autre usage car les toisons sont des déchets parois verticales aux yeux de la filière ovine du territoire et au niveau Laine en vrac (non traitée / traitée) : isolation européen. des combles et des vides de construction grâce à une souffleuse-cardeuse. INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE

QUALITE EN ECO CONSTRUCTION

PRODUCTION : +++ Matière issue du recyclage de déchets (toison des moutons élevés pour la viande)

ISOLATION THERMIQUE : +++ Masse volumique (inertie) : 12 à 35 Kg/m3 Conductivité thermique : ʎ = 0.033 à 0.045 W/m. K TRANSFORMATION : ++ Perméabilité à la vapeur : 1 à 2 µ 14 Energie grise : 16KWh/kg pour la fabrication donc Pouvoir hygroscopique : 30% de son poids très faible (comparable à la ouate de cellulose). Excellente capacité hygrométrique : il n’est pas Cependant, dans ce calcul, on ne sait pas si nécessaire de poser un pare-vapeur (freine l’énergie liée au traitement des eaux et boues de vapeur si les parois extérieures ne sont pas lavage (chargées en pesticides et graisse) est prise suffisamment perspirantes). en compte. Le procédé employé est plus ou moins Très résistante à l’humidité : n’altère pas ses énergivore. fibres, ni ses propriétés isolantes Le lavage de la laine par voie humide est ISOLATION ACOUSTIQUE : ++ consommateur d’eau (0.5 à 20 l /kg) mais il y a aussi la possibilité de lavage par solvants Isolation phonique : 50 à 55 dB organiques. AUTRES PROPRIETES : +++ La composante transport est à intégrer et peut mitiger le bilan énergétique. Incombustible : classée M 1, auto extinguible, ne s’enflamme qu’à 560 °, FIN DE VIE : + Imputrescible après traitement Le matériau a une durée de vie très importante (50 Fait office de filtre à air ambiant (fixe les ans) particules volatiles) Empêche les possibilités de galeries par les Néanmoins, il est très difficile de trouver des informations sur le recyclage en fin de vie. On lit rongeurs « Les produits 100% laine sont compostables », mais par ailleurs que c’est déchet classé dangereux → un des meilleurs isolants disponibles sur le marché) par l’Union Européenne. La question des additifs utilisés au titre d’insecticide ou de thermo-liant ne permet non plus de savoir s’il est possible de recycler ce matériau.

14

Source : L’isolation thermique écologique, JP Oliva et S Courgey, in Guide régional des matériaux éco performants, janvier 2011, Chambre des métiers et de l’artisanat des Alpes maritimes

/

JUILLET 2013

p 18


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

DESCRIPTIF DE LA FILIERE PRODUCTION

TRANSFORMATION

> Tonte > Lavage (filière humide ou sèche) pour retirer les impuretés, les pesticides (insecticides), la graisse (suintine), les métaux lourds et l’odeur. Le lavage à fond de la laine est consommateur d’eau (jusqu’à 20 l/kg) et génère des boues de lavage chargées en matière organique, graisse et pesticides qu’il faut ensuite traiter (évaporation, transport etc.). On peut récupérer la graisse pour la transformer (par exemple en lanoline), et les boues de lavage (fabrication de briques). Une autre technique consiste à utiliser des solvants organiques et de la vapeur d’eau. La laine de mouton utilisée pour la fabrication > Triage d’isolants peut également être issue du recyclage > Traitement à l’aide d’insecticide : Mitin, Eulan, de la laine utilisée dans un premier temps dans l’industrie textile, mais les volumes concernés par le ou Konservan. Il existerait un traitement à base recyclage semblent être très faibles en raison de la d’huiles essentielles de citron et d’eucalyptus mais ce dernier ne permettrait une protection prédominance des fibres synthétiques que pour une dizaine d’années. > Traitement contre le feu principalement à base de sels de bore (ce n’est plus autorisé pour la ouate de cellulose) > Cardage (démêlage) pour la fabrication d’isolants Dans certaines fabrications : texturée au moyen de fibres thermofusibles (ex : polyester) ou sur un canevas en polypropylène (jusqu’à 10 à 20 % de la masse du matériau) pour obtenir de la laine thermoliée et conditionné en panneaux ou en rouleaux. La laine de mouton à partir de laquelle sont fabriqués les isolants est issue des moutons élevés pour la viande. La laine issue des toisons des moutons destinés aux abattoirs est considérée comme un déchet car elle n’est pas utilisable pour l’industrie textile alors qu’elle constitue une matière première d’une qualité excellente pour l’isolation. Dans les Hautes Alpes la ressource locale est importante avec la présence à Sisteron du plus grand abattoir d’Europe et la production de 1100 tonnes de laine de mouton par an.

MARCHE Cout moyen constaté Sur le marché des isolants il existe plusieurs fabricants nationaux d’isolants à base de laine (Naturlaine, la Toison Dorée, Isoa). Le prix varie encore une fois selon les produits et le type de 2 procédés (laine en vrac 6€/kg, rouleaux thermo liés 23 € m ). Le prix reste (source Envirobat) plus élevé d’environ 20 à 30% par rapport aux isolants minéraux, mais avec une tendance à la baisse. Bien que concurrencé par les autres isolants naturels, notamment le chanvre, la laine fait partie des isolants demandés par les particuliers et les négoces. Le marché de la laine en France reste incertain Le marché de laine a subit une forte évolution ces dernières années avec un impact important en France et en Europe sur la filière de transformation. En effet, le recul de la demande japonaise en laine lavée et cardée pour la fabrication de matelas, ainsi que l’augmentation des textiles synthétiques ont contribué à mener à la faillite les usines de lavage sur le territoire national. A l’heure actuelle il semble que le marché de la laine soit essentiellement dirigé vers la Chine qui est nd er après l’Australie le 2 producteur au monde et le 1 importateur de laine. Cependant la Chine importe un matériau brut dont elle assure le lavage et la transformation elle-même. Il se dégage donc dans le cadre d’une potentielle filière laine deux segments sur le marché :

/

JUILLET 2013

p 19


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

- un marché pour le lavage de la laine, puisqu’il n’y a plus d’usine en France. - un marché pour la transformation de la laine en isolant. De prime abord il est difficile de se prononcer sur le dynamisme de ces marchés, mais, dans les deux cas, les filières, tant au niveau du lavage que de la production d’isolant, doivent se positionner au niveau national ou au minimum au niveau régional pour atteindre une viabilité financière. Pour percevoir de façon fine la réalité du marché de la laine, il serait intéressant de mener une étude approfondie de façon à savoir où s’approvisionnent les usines régionales (Buitex, La Toison Dorée) qui utilisent la laine comme composant des matériaux isolants qu’elles fabriquent. Il serait aussi intéressant d’examiner en détail le devenir des toisons issues des abattoirs et des producteurs de mouton. Cette information est peut être disponible dans l’étude de faisabilité réalisée en 2011 par le Pôle d’Excellence Rurale sur la laine mais n’a pas pu être obtenue dans le cadre de cette étude.

/

JUILLET 2013

p 20


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FICHE ECO MATERIAU N° 5

2.5.

OUATE DE CELLULOSE

CARATERISTIQUES TECHNIQUES USAGE

PRODUITS

Dans l’éco construction : Isolant thermique et acoustique Autres usages (du papier utilisé) : Fabrication de papier et carton : 60 % des fibres utilisées proviennent du recyclage Fabrication des journaux : 80 % des fibres utilisées proviennent du recyclage. « Valorisation énergétique » (incinération avec récupération d’énergie) Compostage

Ouate de cellulose en vrac : - pour l’isolation des combles, des planchers, des plafonds, des toitures, des murs extérieurs, des cloisons intérieures par déversement ou à l’aide d’une cardeusesouffleuse - Peut-être aussi insufflée sous pression dans des caissons préalablement fermés Enduits d’intérieur à base de ouate de cellulose Granulats de cellulose utilisés comme isolant acoustique Plaques de contreventement à base de plâtre armé de fibres de cellulose

IMPACT ENVIRONNEMENTAL

QUALITE EN ECO CONSTRUCTION

PRODUCTION : ++ Matière première renouvelable Matière issue du recyclage de déchets

ISOLATION THERMIQUE : +++ - Conductivité thermique : ʎ =0.035 W/m.k à 0.052 W/m.k - Temps de déphasage : 10 à 12 heures - Coefficient de résistance à la vapeur d’eau: µ 1 à 2. Bon régulateur hygrothermique (peut absorber jusqu’à 15% d’humidité par rapport à son poids) et permet de faire respirer le bâtiment.

TRANSFORMATION : ++ Faible énergie grise pour sa fabrication : 15 kWh/m2 N’utilise pas d’eau pour la transformation FIN DE VIE : ++ Lors de la déconstruction du bâtiment peut être recueillie facilement par aspiration et réutilisée. Incinérable Le teneur en sel de bore ne permettait pas de compostage jusqu’à présent.

ISOLATION ACCOUSTIQUE : +++ Avec sa densité et sa flexibilité, la ouate de cellulose réduit les bruits aériens. Elle freine et dissipe les ondes sonores. Sa malléabilité permet d’isoler les ponts phoniques. Isolation acoustique : 68dB. AUTRES CARACTERISTIQUES : - Classement au feu : M1 ou M2, elle est donc considérée comme difficilement ou moyennement inflammable par le CSTB → Cet isolant confère un excellent confort hivernal et estival tout en laissant le bâtiment respirer et en permettant une très bonne isolation acoustique.

/

JUILLET 2013

p 21


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

DESCRIPTIF DE LA FILIERE PRODUCTION

TRANSFORMATION

Les fibres de cellulose sont les déchets de papier et carton (matière première secondaire), i.e. : des chutes de transformation, des déchets d’emballage, de papiers de bureau, de magazines et notamment de journaux, etc. Les fibres de cellulose utilisées dans la construction proviennent notamment de déchets de papier qui ne peut plus être recyclé dans la filière papeterie (la fibre a déjà été recyclée plusieurs fois et elle est trop dégradée pour une nouvelle utilisation dans cette filière de recyclage). Des boues papetières (pâtes à papier non utilisées issues directement de la filière bois) peuvent également être récupérées.

Ces déchets de papier sont défibrés et réduit en flocons, puis traités avec diverses substances ignifuges et antifongiques, variables selon les fabricants. On obtient ainsi la ouate de cellulose qui se compose en général à 90% de papier et 10 % de substances ignifuges et antifongiques (acide borique, sels de bore, hydrate d’alumine, phosphate d’ammonium, tanin fongicide extrait d’écorces, etc.). Depuis septembre 2012 les sels de bore sont interdits par la règlementation et remplacés par exemple par du phosphate d’ammonium (mais problèmes d’émanation rencontrés). Certains fabricants (Dämmstatt) n’utiliseraient que des adjuvants naturels. Dans la construction, les fibres de cellulose sont utilisées également sous forme de panneaux flexibles après incorporation dans du plâtre et en tant qu’enduit projeté après mélange avec des adjuvants minéraux de type hydraulique (ex : le produit Biocel).

MARCHE Cout moyen constaté 2

2

De 7 à 19 € /m en panneaux, et de 0.45 à 1.44 € /m en vrac (soufflage) Matériau assez compétitif dans la gamme des isolants écologiques. C’est actuellement l'isolant d'origine naturelle le plus abordable du marché, son prix se situant dans la fourchette de prix des laines minérales. Un marché national et industriel Il existe de nombreux fabricants et donc un choix important de produits. Le marché est dans une certaine mesure freiné par les artisans qui ne sont pas toujours prescripteurs et par la pose qui en cas de soufflage nécessite la location d’une machine qui peut générer un surcout.

/

JUILLET 2013

p 22


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FICHE ECO MATERIAU N° 6

2.6.

TERRE

CARATERISTIQUES TECHNIQUES USAGE

PRODUITS

Dans l’éco construction : Cloisons, doublage de murs, coque extérieure de poêle de masse, murs trombe, murs porteurs, enduit, peinture, revêtement de sol.

Enduit extérieur pour mur Matériau à bancher pour murs et maçonnerie (terre à pisé en big bag de 25 à 50 kg) Terre et briques de terre crue pour murs maçonnés porteurs Briques de terre compressée : pour les poêles de masse, les cloisons intérieures, les murs chauffants. Panneaux : quelques fabricants proposent des panneaux de terre (trame armée de matière végétale : roseaux) Bauge : terre argileuse mélangée à des fibres végétales Pisé : terre argileuse et sable Torchis : terre et chanvre ou paille Carrelage en terre cuite et crue pour carrelage intérieur et extérieur Peintures à base d’argile Utilisation au sol en reprise d’empierrement.

Autres usages : Parfois c’est un « déchet » terre de fondation, terre de découverte des carrières. Utilisation paysagère.

IMPACT ENVIRONNEMENTAL

QUALITE EN ECO CONSTRUCTION

PRODUCTION : +++ Matière première locale

CORRECTEUR THERMIQUE : L’enduit terre saturé de paille (se chauffe rapidement, coupe le rayonnement froid d’un mur en maçonnerie lourde) apporte de l’inertie au bâtiment (enduit appliqué sur mur en paille) Avec des panneaux de roseaux et un serpentin chauffant l’enduit permet une excellente isolation intérieure.

TRANSFORMATION : +++ Faible énergie grise pour sa fabrication : 15 kWh/m2 (sauf pour les carrelages en terre cuite) FIN DE VIE : +++ Durée de vie excellente : 30 ans pour un enduit, 40 ans pour le carrelage, au-delà pour les briques (constructions ancestrales, pyramides d’Egypte). En fin de vie : matériau sain qui peut être restitué au milieu naturel

Perméable à la vapeur d’eau, et régule l’hygrométrie, par absorption et restitution de l’humidité : isolant sain. ISOLANT PHONIQUE : ++ AUTRES CARACTERISTIQUES : +++ Résistance au feu : M0 (incombustible) Pour les peintures : sans dissolvant, résistent aux UV, fort pouvoir couvrant Caractéristiques esthétiques → Intéressant en complément d’isolation pour ses propriétés de correction thermique, de perméabilité à la vapeur d’eau et ses caractéristiques esthétiques.

/

JUILLET 2013

p 23


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

DESCRIPTIF DE LA FILIERE PRODUCTION

TRANSFORMATION

Prélèvement direct sur le site de construction (fondations) pour une utilisation sur place.

Selon le produit que l’on veut obtenir (enduit, BTC, panneaux) les techniques de transformation sont différentes.

Terre de découverte lors du creusement de carrières (parfois accord avec les exploitants de carrières). Gisements de terre argileuse dans la région : Drôme (Romans), Vaucluse, Var (Fréjus). Pour une production régulière en terre (BTC), la question du gisement est importante et pas évidente en fonction des classements géographiques (parcs naturel, national etc.). Pour une utilisation semi industrielle (fabrication de BTC), il est préférable de trouver un gisement important pour assurer une qualité constante.

Filière sèche : fabrication des Briques de Terre Comprimées ou Compressées (« pisé préfabriqué ») : trommel pour tamiser la terre, malaxeur pour l’humidification, presse pour obtenir des briques. Filière humide : fabrication des briques d’adobe. Mélange de terre et de paille ou de sable, façonnage des briques dans un moule et séchage au soleil. Torchis : un mélange terre – paille boueux est appliqué sur un treillis de bois vert comblant les vides d’une ossature bois. La surface est ensuite griffée pour assurer l’adhérence d’un enduit à la chaux aérienne.

MARCHE Cout moyen constaté Dans le cas de la terre brute utilisée sur place, le matériau ne coute rien mais la main d’œuvre est chère. Pour les matériaux transformés (type briques de terre crue), ce sont des matériaux techniques et donc relativement chers à la construction. Néanmoins les qualités techniques et les propriétés notamment en termes d’inertie confèrent à ces matériaux un excellent rapport qualité prix et un retour sur investissement rapide. 15 Quelques couts de réalisation : 2 2 - enduit terre : 70 € / m (enduit monocouche 30 € / m ) 2 - mur en brique de terre crue : 80 € le m (x 2 prix du parpaing). 2 2 - mur en adobe : 50 € m pour les briques, 50 € /m pour la main d’œuvre, si enduit des deux côtés 2 peut aller jusqu’à 200 € le m . Un marché de niche mais qui se développe Même si la terre reste un marché de niche, on constate que celui –ci se porte bien. Le principal revendeur régional Akterre constate que la demande est en augmentation et que ce matériau est de mieux en mieux perçu et reconnu pour ses qualités hygrométriques exceptionnelles. Celui-ci est d’ailleurs utilisé pour la construction de caves à vin et même en ERP (le musée de Besançon devrait être construit en terre afin de conserver les pièces dans de bonnes conditions hygrométriques). Le même constat est réalisé par l’association Le Village située à Cavaillon (84) qui voit ses activités se développer. Les commandes sont d’une part tirées par le marché en B to C - fabrication de BTC utilisées pour la construction de poêles de masse et de murs chauffants. D’autre part, le dynamisme de cette filière est assuré par le marché en B to B (briques d’adobe) et par la commande publique (marchés clausés), grâce à la reconnaissance croissante de la technicité de ce matériau et au développement de la construction paille qui entraine la filière terre dans son sillage.

15

/

Selon dires d’artisans et de fabricants

JUILLET 2013

p 24


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FICHE ECO MATERIAU N° 7

2.7.

MISCANTHUS

CARATERISTIQUES TECHNIQUES USAGE

PRODUITS

Dans l’éco construction : Isolation thermique Isolation acoustique (murs anti bruit le long des voies rapides)

Miscanthus en vrac, broyé ou pellets broyés Panneaux, isolants, biobéton, enduit, chapes de ciment, constructions en torchis, plaques d'isolation. Une maison entière pourrait être construite en miscanthus (maison témoin en Suisse)

Autres usages : Ethanol (plus de 11 000 litres par hectare) Litières Paillage Remplacement du PVC et du propylène Pots de fleurs biodégradables Emballages papier et carton Emulsifiant pour huile Chauffage : Son pouvoir calorifique inférieur est d’environ 4700kWh/t contre 3300 pour la plaquette de bois Protection naturelle pour les captages d’eau potable IMPACT ENVIRONNEMENTAL

QUALITE EN ECO CONSTRUCTION

1 hectare de miscanthus utilisé dans le bâtiment permet de stocker environ 40 tonnes de CO2. Cette plante a d’excellentes propriétés en tant que puits de carbone car elle stocke le carbone dans ses rhizomes. Excellent abri pour la faune sauvage en hiver et notamment les oiseaux en hiver (récolte en mars).

Pas de données facilement identifiables. Néanmoins, les articles sur ce matériau lui confèrent ces propriétés : Isolant thermique (chaud et froid) Isolant acoustique Matériaux respirant Les propriétés du béton de miscanthus seraient relativement proches du béton de bois et du béton de chanvre, utilisés pour des applications 16 similaires Le miscanthus résisterait plus longtemps à la putréfaction que d’autres pailles ce qui le rendrait particulièrement intéressant pour la couverture des toits en chaume.

16

/

En France, il n’y a pas de produit d’isolation ou d’éco construction commercialisé. Au niveau européen (Suisse, Belgique), c’est un marché balbutiant.

Source : Apollor

JUILLET 2013

p 25


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

DESCRIPTIF DE LA FILIERE PRODUCTION

TRANSFORMATION

France 2 500 hectares cultivés Angleterre 17 000 hectares cultivés 17 Les conditions propices à l’implantation : - Sol profond bien alimenté en eau - pH : entre 5,5 et 7,5 - Plantation mars- avril (humidité du sol 15 %, température du sol 8 à 10°C) - Sol travaillé finement sur 10/15 cm - Rhizomes 30/40g avec 4 à 5 bourgeons, très sensibles à la dessiccation - Densité : 10 à 15 000 pieds / ha - Plantation : une opération coûteuse en main d’œuvre - Nécessite peu ou pas d’engrais et pas de produits phytosanitaires. - Une fois plantée la culture est en place pour 15 à 20 ans.

Pour l’instant la transformation en France reste au stade expérimental, dans des universités et laboratoires de recherche : - essais de défibrage en conditions labo. (AGRIA LORRAINE via IFTH) - essais de formulation béton + broyat 18 (LERMaB) - essais de réalisation de panneaux (Lycée de Courcelles-Chaussy) - application en Injection, extrusion et intrusion (Apollor) : l’intrusion pour des panneaux d’isolation, par exemple 50% en poids de miscanthus broyé avec liant polymère gonflant

MARCHE Cout moyen constaté Pour l’instant il n’est pas possible d’avoir un cout car il n’y a pas de produits d’écoconstruction commercialisés avec ce matériau. Même au niveau européen, il difficile de trouver des données. Un marché prometteur mais encore au stade expérimental Pour l’instant il n’y a pas de filière en éco construction mais des études sur ce matériau. Le lycée agricole de Courcelles-Chaussy (Moselle) l'étudie depuis près de dix ans et a réalisé des panneaux utilisant le miscanthus. L'université Henri-Poincaré de Nancy a publié une thèse présentant la première modélisation de 19 cette fibre mais qui s’intéresse plutôt aux propriétés liées à la biomasse. Le projet VEGISOLE en Loraine réalise un état des lieux des connaissances sur plusieurs fibres végétales (chanvre, miscanthus, paille et ortie). Pour le miscanthus : recherche sur la formulation de bétons légers utilisés en chape ou en caisson, d'enduits projetés pour la finition et l'isolation des murs, ou encore de briques ou de blocs. Ce projet regroupe plusieurs partenaires : le Lermab (Laboratoire d'études et de recherche sur le matériau bois) de Nancy, le Critt bois d'Epinal Apollor, CRT La recherche et développement sont encore à réaliser pour aboutir à des produits optimaux et commercialisables, mais les résultats se sont avérés prometteurs. Dans le cadre du Pôle Entrepreneuriat Etudiant Auvergne (PEEA), le Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur Clermont Université, Clermont Communauté et l’incubateur BUSI ont 17

Source : fiche culture implantation du miscanthus, chambre d’agriculture de Picardie. www.chambresagriculture-picardie.fr 18 Laboratoire d’étude sur le matériaux bois, Nancy 19 Thèse de Roland El Hage, Université de Nancy

/

JUILLET 2013

p 26


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

décerné en mars 2012, le Prix de l’Entrepreneuriat Etudiant. Le Prix « Innovation » a été attribué à deux projets dont le projet « Développement de la filière Miscanthus » élaboré par Alban GUELDRY, élève ingénieur à VetAgro Sup. Ce projet est axé sur la création d’une usine de transformation du miscanthus en granulés de chauffage. En Belgique : l’ASBL Valbiom a travaillé sur le miscanthus et quelques industriels l’utilisent dans leur production. Par exemple la société InterBioCard SA, fabrique des cartes (de visite, banque, fidélité,…) faites à partir de matières premières renouvelables dont le miscanthus. IG Miscanthus est une association suisse chargée de créer des liens entre les producteurs de miscanthus et les industriels www.miscanthus.ch

/

JUILLET 2013

p 27


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

3.

Analyse du potentiel de développement des filières sur le territoire

Dans cette section nous avons établi une fiche d’analyse technico-économique pour chacun des matériaux / chacune de filières sélectionnés précédemment afin d’étudier de façon plus approfondie leur potentiel de développement dans les Hautes Alpes. Les tableaux contiennent également les coordonnées des acteurs locaux, régionaux et nationaux actifs dans le développement de ces matériaux / filières et que nous avons identifiés. Ces listes d’acteurs ne sont cependant pas exhaustives.

/

JUILLET 2013

p 28


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FICHE ECO MATERIAU N°1

3.1.

CHANVRE

POTENTIEL TERRITORIAL DE LA FILIERE Au niveau national Avec 10000 ha cultivés chaque année, la France est le premier producteur européen de chanvre. A côté des grandes chanvrière de l’est de la France (chanvrière de l’Aube, Chanvriers de l'Est en Lorraine) qui assurent plus de la moitié de la production (5 000 ha en Champagne-Ardennes), de nombreuses filières courtes se développent. L'association Construire en chanvre recense 25 coopératives ou groupes de production sur le plan national. « Les modèles économiques sont très différents. Aux côtés de gros transformateurs, certaines petites structures se développent très bien sur leur marché local », observe Bernard Boyeux, vice-président de l'association Construire en chanvre. La filière associe des laboratoires de recherche-développement, des cimentiers et producteurs de liants, un collège de maîtrise d'œuvre et 20 des entreprises de bâtiment. . Projets régionaux et locaux Le groupement de producteurs du Luberon (Chanvre du Luberon) Ce projet, démarré en 2008, regroupe 12 producteurs qui produisent 30 hectares de chanvre avec une productivité moyenne de 4t / ha. La transformation se fait sur place par 3 machines mobiles. L’encadrement technique est assuré par la cellule technique de la Maison du Parc du Luberon (Philippe Chiffolleau). La production vendue est surtout de la laine de chanvre et de la chènevotte en vrac, car le calendrier agricole et le climat spécifique du Luberon rendent plus difficile l’exploitation de la graine. De ce fait un seul des producteurs valorise actuellement la graine de chanvre. La vente de la laine de chanvre et de la chènevotte est directe car la préservation d’un bénéfice viable pour les producteurs empêche de passer par un réseau de distribution classique. A ce jour la production est vendue dans son intégralité et est même un peu en deçà de la demande. En plus de la vente directe plusieurs projets pilotes ont été réalisés sur des bâtiments publics (crèche, bâtiment du CRIEPAM à Manosque). La possibilité de transformer la production via une unité industrielle a été étudiée et nécessiterait d’exploiter 600 ha pour assurer la viabilité économique du projet ainsi qu’un investissement de 1.5 million d’€ (machines d’occasion). En dépit des rendements corrects (4t/ha) et de l’écoulement total de la production, cette option n’est pas à l’ordre du jour actuellement. Ce marché reste aujourd’hui une niche. D’une part, au niveau de la commercialisation, le chanvre est confronté à la guerre des prix avec d’autres isolants. D’autre part, peu d’artisans sont équipés de souffleuses adaptées, connaissent le produit et en font la promotion, ce qui constitue un frein au développement du marché. Enfin, le projet est largement dépendant de l’assistance technique fournie par la Maison du Parc pour l’étape de la transformation (utilisation des machines et contrôle qualité de la fibre fournie). Actuellement, le projet s’oriente vers la recherche de nouveaux débouchés : papèterie, usine de production d’isolants naturels dans les Bouches du Rhône (La Toison d’Or) afin d’assurer une diversité et une stabilité de la demande. La Communauté de communes Provence d’Argens en Verdon et l’association Canebiers Provence : En 2012, une expérimentation sur 4 parcelles a été menée sous l’expertise d’un ingénieur agronome afin de tester le comportement agricole du chanvre et son rendement dans des situations de cultures variées. Un appel d’offres vient d’être lancé en janvier 2013 sur la faisabilité de la création d’une filière complète sur le territoire Provence d’Argens en Verdon : culture, mise en place d’une filière industrielle et la distribution des agro-matériaux auprès des professionnels du bâtiment. Julie PLAGNOL, chargée de développement économique Communauté de communes 20

/

Source : www.compaillons.eu

JUILLET 2013

p 29


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

d’Argens/Verdon fait partie du groupe de travail sur la filière chanvre du programme Leader du pays gapençais. Le Programme LEADER Pays Gapençais et le projet « des champs aux chantiers – circuits courts d’éco-matériaux » : filière chanvre. Depuis 2009, le comité d’expansion du pays Drac Buëch Durance a procédé à une analyse complète des filières sur l’ensemble du département (bois, chanvre, terre, pierre et paille) avec une vision d’expertise filière de la production jusqu’à la mise en œuvre. Le pôle d’innovation du comité d’expansion et son responsable Fabien Harel s’est particulièrement intéressé au développement de la filière chanvre. Ce projet bénéficie d’une bonne collaboration entre le comité d’expansion les acteurs de la filière : • des agriculteurs dans les départements 04 et 05, • la chambre d’agriculture qui appuie le projet via une assistance technique sur l’agriculture biologique et sur le machinisme agricole, ainsi qu’une coopération avec la chambre d’agriculture du 05, • les acteurs du marché (en particulier en B to B) : entreprises de transformation de la graine pour la fabrication d’huile, de fabrication d’isolants à base de fibres naturelles, de fabrication de savon, ou négociant en chanvre bio (Start Hemp). C’est en particulier vers ces deux types de débouchés que se tourne le projet pour assurer sa viabilité économique : • une culture du chanvre en bio qui permet de valoriser la graine et d’optimiser son prix de vente pour la fabrication d’huile alimentaire, • la revente de la tige de chanvre à une entreprise qui a pour projet de monter une unité de nappage d’isolant contenant de la fibre de bois et du chanvre (ainsi que de la laine de mouton qui aurait pu provenir du PER sur la laine). S’appuyant sur les expériences de culture et de transformation locale du chanvre dans plusieurs départements (Luberon, Trièves, Diois, Nyonsais, Pays de la Loire) le comité d’expansion a monté un groupe de travail et a démarré la culture sur une parcelle pilote d’un hectare en 2012 avec un rendement obtenu de 1.3 t sur 1 ha, bien en deçà du rendement théorique de 8 T. Le bilan à l’issue de la première année semble donc mitigé, en particulier si on met en perspective les surfaces nécessaires pour viabiliser la construction d’une unité de défibrage (200 ha) ou d’une unité de nappage (400 ha), avec des rendements théoriques à 8t/ha de paille. Les résultats obtenus sur les projets régionaux (Nyonsais, Trièves et Diois) sont également mitigés. Néanmoins, plusieurs éléments justifient de continuer les essais de culture de chanvre de ce projet, notamment les liens que le comité d’expansion a su établir avec le secteur industriel et la perspective de voir se monter une usine de nappage à Veyne. L’industriel concerné a bénéficié d’un accompagnement du Comité dans la recherche de 1000 m2 de bâtiments existants, d’une subvention de 100 000 € du programme Leader (Région, CCI, CG) et d’un appui pour l’obtention de prêts bancaires pour ce projet dont l’investissement s’élèverait 1.3 M€. En contrepartie, l’industriel s’engage à réaliser des contrats d’approvisionnement avec les producteurs locaux de chanvre, à prendre en charge le défibrage dans une autre usine en région toulousaine et à remplacer ses approvisionnements en chanvre (provenance actuelle Toulouse) et en laine de bois (provenance Bourgogne) par des matériaux d’origine géographique proche. On peut également noter l’existence de la demande de la part d’autres clients potentiels : savonneries, 21 huile et une proposition de la société Start Hemp de valoriser 400 t de paille (soit environ 100ha) en agriculture biologique. Pour l’année 2013 il est donc prévu de continuer les essais sur une dizaine d’hectares dans le 04 et le 05. Plusieurs agriculteurs présents aux journées de formation organisées par le Comité d’Expansion, se sont montrés intéressés pour tester la culture du chanvre sur des terres de bonne qualité, sachant qu’ils ont la certitude d’écouler leur production grâce au contrat d’approvisionnement passé avec le programme Leader. Un plan d’action à proprement parler pour aboutir aux 200 ha nécessaires à la viabilité d’une usine de 21

/

Selon les informations trouvées sur le site www.societe.com , Start Hemp serait en redressement judiciaire.

JUILLET 2013

p 30


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

défibrage n’est pas établit (le programme Leader n’a pas encore de financement pour 2014) mais il semble qu’il y ait une opportunité de développement de la culture chanvre sur les terres irriguées le long de la Durance. En effet, le chanvre ne nécessitant pas de pesticide, il pourrait être planté en tête d’assolement et en rotation avec des cultures comme le maïs et le tournesol et permettre aux agriculteurs de se conformer aux objectifs du plan de réduction des pesticides.

/

JUILLET 2013

p 31


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

Le tableau suivant fait la synthèse des forces et des faiblesses du matériau ou de la filière en général. La seconde partie concerne les opportunités de développement de la filière dans le département. FORCES

FAIBLESSES

Culture qui peut être rentable dans certaines conditions avec une marge brute intéressante (bon rendements, gains agronomiques, peu de fertilisants, pas de pesticides) Une production qui se développe - La France produit 67% du chanvre européen (10 000 ha). Chanvrière de l’Aube (6000 ha) - Plus de 1000 producteurs et fabricants Une filière qui s’organise : - Une 15aine de coopératives en France - Plusieurs structures : Fédération Nationale, Institut Technique, etc.) - de nombreuses initiatives locales : mise en place de petites unités de défibrage semi industrielles et 5 usines de défibrage 22 agréées Un matériau qui fait l’objet de plusieurs études - Plusieurs études sur les produits à base de chanvre menées par des structures de recherche et de formation (INSA, ENTPE) De nombreux débouchés économiques : papier, plasturgie, cosmétique etc. Un cadre règlementaire existant - Plusieurs avis techniques délivrés par le CSTB - Règles professionnelles d’exécution pour le béton de chanvre rédigées en 2007 (Association Construire en chanvre) permettent d’obtenir une garantie décennale - La mise en œuvre peut s’appuyer sur plusieurs DTU - Depuis 2012 les bétons et mortiers de chanvre peuvent être utilisés dans les ERP. Amélioration des produits encore possible ce qui va potentiellement tirer le marché - Innovations existantes (ex Chanvribloc ) permettent l’utilisation pour le BBC et les crédits d’impôts associés. - Amélioration récente des procédés d’application (machine à projeter) qui permet d’accélérer le rendement d’application. - Innovations fortes sur des produits contenant du chanvre d’ici 3 à 5 ans (selon chercheur ENTPE).

Rentabilité constatée sur de grandes exploitations (chanvrière de l’Aube) mais beaucoup moins évidente sur des parcelles morcelées. Les petites exploitations ne trouvent pas un seuil de rentabilité via les réseaux de distribution classique (vente directe). Culture non traditionnelle avec une demande qui n’est pas constante (n’incite pas les exploitants à produire du chanvre). Nécessite des investissements importants : lignes industrielles pour le défibrage, matériel industriel lourd et performant pour obtenir une productivité suffisante Concurrence : - les professionnels se tournent vers les fibres de bois ou la cellulose plus compétitive. - Concurrence interne entre le chanvre produit par les grandes chanvrières et les petits producteurs - Concurrence des produits importés (Allemagne) - Les artisans ne sont pas toujours équipés de matériel adéquat (souffleuse)

22

/

Mais pas toujours bien connu : - Même si la filière est en cours de professionnalisation, tous les produits ne sont pas certifiés ce qui entraine un problème de qualité (constance) et de frein au développement de la filière (coût relativement important des procédures d’évaluation et certification des produits). - Les maitres d’œuvre, d’ouvrage et les artisans ne sont pas toujours au courant de la possibilité d’avoir une garantie décennale en utilisant ce matériau. - Les AO publics ne permettent pas toujours d’utiliser ce type de technique / matériau - Chaque département possède ou est en voie de créer sa filière chanvre. Il faut donc envisager soit des approches mutualisées, soit une production pour répondre aux besoins d’un marché exclusivement local. Attention à ne pas concurrencer les initiatives locales entre elles.

Données 2008

JUILLET 2013

p 32


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

OPPORTUNITES

MENACES

- Installation d’une usine de nappage dans les Hautes Alpes qui s’occuperait du défibrage et qui achèterait la production de chanvre sans tonnage minimum. - Autres débouchés qui permettent de valoriser la récolte : huile bio, savon - Intérêt économique des agriculteurs d’intégrer la culture du chanvre dans les rotations.

ACTEURS LOCAUX

- Pour ce projet en particulier la menace principale est que le projet d’usine de nappage ne voit pas le jour. - La production et les rendements sont encore hypothétiques - La menace de la taille critique semble écartée pour la fibre mais pour les autres valorisations ?

ACTEURS REGIONAUX ET STRUCTURES ORGANISATRICES

Comité d’Expansion 05 40 rue Carnot - 05000 GAP Tél. 04 92 53 30 30 Contact Fabien Harel - responsable du pôle innovation territoriale 04 92 53 30 56 - 06 50 57 17 17 fabienharel@comite-expansion05.fr Chambre d’agriculture des Hautes Alpes 8 ter, rue du Capitaine-de-Bresson 05010 Gap Cedex Jocelyn MATTHIEU - 04 92 52 84 69 chambre05@hautes-alpes.chambagri.fr Groupement des Producteurs de chanvre du Luberon Contact (cellule technique) : Philippe CHIFFOLLEAU (Parc naturel régional du Lubéron) Tel 06 74 95 45 59 www.parcduluberon.fr philippe.chiffolleau@parcduluberon

Association Construire en chanvre http://www.construction-chanvre.asso.fr/ Matériaux CANOSMOSE® (enduit à base de chènevotte) Arcabiodynam Le Village 84110 Buisson 04 90 28 93 92 yveskuhn@gmail.com CHANVRIBLOC ZI des Marais 38350 LA MURE - FRANCE Tél : 04 76 30 93 00 http://www.chanvribloc.com/

Projet chanvre Communauté de Communes d’Argens en Verdon canebiersprovence@yahoo.fr Julie PLAGNOL Agent de développement économique Tél. : 04 94 77 18 53 ARTISANS DANS LE DEPARTEMENT CHOTAN Frédéric Le Villard, 05800 SAINT FIRMIN Tél. : 04 92 23 44 58 ABCC - SANDT Hervé RAMBAUD 05000 abcc.sandt@wanadoo.fr Finition - intérieur - enduit chaux et terre - chanvre

/

NAVARRO Sébastien La Ville, 05310 CHAMPCELLA Tél. : 04 92 23 03 74 GUGLIELMETTI Cédric 12 Lot les sables chemin de la digue 05220 LE MONETIER LES BAINS Tel. : 06 07 41 54 96 email : sarl-guglielmetti@orange.fr

JUILLET 2013

p 33


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

AMAK Les Forestons, 05500 POLIGNY Tel. : 06 12 25 40 59 email : vincent.amak@wanadoo.fr

/

AFRESCO La Savoie Puy Chalvin, Pouy St André 05100 BRIANCON Mobile : 06 20 52 42 17 email : yves.frick@free.fr

JUILLET 2013

p 34


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FICHE ECO MATERIAU N°2

3.2.

PAILLE

POTENTIEL TERRITORIAL DE LA FILIERE Les Hautes Alpes : un département précurseur dans le développement de la filière paille Les Hautes Alpes et la région PACA ont été particulièrement précurseurs dans le développement de la filière paille notamment grâce à la présence de l’association le Gabion centre de formation, et du bureau d’études Gaujard. Ainsi de nombreux projets phares ont vu jour en PACA ces dernières années : premier ERP en France pour du logement collectif à la Bergerie de Berdine (84), la salle de spectacle de Mazan (84), un mur phonique sur la friche de la Belle de Mai en plein centre de Marseille ou l’organisation des Assises nationales de la paille à Aix en Provence depuis 2007. D’autres projets importants utilisant la paille, comme la construction d’établissements scolaires (Issy Les Moulineaux, Rosny-sous-Bois) et surtout un essai de résistance de la paille au feu avec le CSTB ont eu recours à l’expertise de professionnels de la région PACA, notamment du Gabion et du BE Gaujard. Sur le département des Hautes Alpes la présence de l’association le Gabion est donc indissociable de la filière paille. Membre du Réseau Français de la Construction en Paille et animateur du réseau en PACA le Gabion a largement contribué par ses formations sur la paille au développement d’une filière professionnelle et à un engouement de particulier pour l’usage de ce matériau. Plusieurs entreprises régionales se sont créées ou spécialisées dans la construction paille ossature bois (Eco2scop, Paillemen, Amak) à l'initiative de personnes formées par le Gabion. De plus, avec 52 constructions en paille sur les 114 constructions recensées en PACA par l’étude e Prides / Les Compaillons en 2010, les Hautes Alpes sont le 1 département Français pour la construction en bottes de paille chez les particuliers. La construction est caractérisée par une grande part d’auto-constructeurs, les trois quarts des habitations en paille étant construites en partie ou en totalité en auto-construction. Une filière locale dont le développement est en décalage avec l’essor national de la construction bois paille La rédaction des règles professionnelles de la construction paille, les tests concluants de résistance au feu (CSTB / BE Gaujard) en 2012 et la mise en place d’une formation professionnelle ont entrainé une vraie reconnaissance et surtout la possibilité de rentrer dans le système assurantiel. De ce fait on constate une forte augmentation de la commande publique : établissement scolaires, immeuble à loyer modéré (dans les Vosges) et des ERP (cinéma) au plan national … mais pas dans les Hautes Alpes. Deux des entreprises du département qui utilisent la paille ont été interrogées à ce sujet et confirment qu’elles ont un carnet de commande plutôt bien rempli avec 5 à 6 réalisations annuelles. Si ce mode de construction consiste souvent à accompagner les auto-constructeurs on constate aussi plus de commandes clé en main et des projets de rénovation thermique avec une isolation en paille par l’extérieur. Pour autant elles n’ont jamais été impliquées dans la construction d’un ERP ou réalisé une commande publique. Si l’une d’entre elles évoque la difficulté de répondre à des appels d’offres pour une petite structure, il serait intéressant à l’occasion d’un atelier de travail de regarder en détail comment les entreprises locales et en amont et en aval les acteurs de la filière paille pourraient raccrocher ce secteur. La disponibilité de la ressource n’est pas un frein au développement de la filière et ne constitue pas une concurrence avec un usage agricole dans les Hautes Alpes où le gisement en paille de blé est suffisamment important. En effet comme l’illustre la carte en annexe les pailles de céréales représentent 87 000 t de matière sèche en Région PACA dont 29 000 t sont collectables

/

JUILLET 2013

p 35


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

pour d’autres usages que l’agriculture. Si l’on considère qu’il faut 10 à 15 tonnes pour une maison de 100 m² il y aurait donc de quoi isoler plus de 2000 habitations individuelles chaque année en PACA. Cependant tous les acteurs interrogés mentionnent la question de la saisonnalité de la récolte (3 semaines entre juin et juillet) et donc de l’intérêt qu’il y aurait à avoir un lieu de stockage de la paille dans les Hautes Alpes. Ceci permettrait également de stocker de la paille bio, qui correspond à la demande de certains particuliers. Parmi les pistes évoquées, la construction d’un bâtiment autofinancé par la création d’une centrale photovoltaïque en toiture permettrait de limiter le coût d’une telle infrastructure. Cette piste de développement de la filière serait intéressante aussi à examiner dans les détails, tout en intégrant dans la réflexion le principal négociant en 2 paille dont les 12 000 m d’entreposage sont situés à l’étang de Berre. Celui-ci n’est pas situé sur les Hautes Alpes et c’est le transport de la paille qui pose problème aux acteurs de la filière dont la philosophie est plus en phase avec des circuits courts. Néanmoins c’est également grâce à sa capacité d’approvisionner les chantiers à tout moment de l’année, à son savoir-faire et à ses moyens techniques (ficelage des bottes par 14, rebottelage) que les acteurs de la filière dans les Hautes Alpes et plus généralement en PACA ont la capacité d’être eux-mêmes approvisionnés tout au long de l’année. Sur cette même thématique de disponibilité de la ressource et sur les pistes de renforcement de la filière en amont on pourrait également creuser la question de la production de paille. Certains producteurs, pourraient-ils bénéficier d’un revenu complémentaire grâce au développement de la filière paille ? L’exemple est donné d’un producteur de petit épeautre en agriculture biologique, qui pourrait augmenter la superficie de ses cultures pour fournir de la paille pour la construction mais seulement si celui-ci a la garantie à l’avance de pouvoir assurer la vente de la paille, et qui est plus est avec une avance de fonds qui permettrait la culture. En effet, à 3.5€ la botte (soit 192 € la tonne de paille), la vente de la paille pourrait constituer un revenu non négligeable pour les agriculteurs. La contrainte pour le cultivateur est que les bottes de paille destinées à la construction doivent avoir un conditionnement particulier (rectangulaire et de dimension plus petite que les bottes destinées à d’autres usages) ce qui occasionne un surcroit de main d’œuvre et des difficultés à revendre les stocks si les bottes ne sont pas écoulées en construction. L’opportunité de la préfabrication de caissons bois – paille en atelier a été brièvement analysée en interrogeant à ce sujet plusieurs artisans, Le Gabion, ainsi que le BE Gaujard. Il semble que celleci pourrait ouvrir des marchés dans le contexte actuel : • indispensable pour la commande publique : taille des projets, système assurantiel, délais de construction ; • pour les particuliers, elle permettrait d’offrir le choix de l’auto-construction ou de la construction par un professionnel. Des professionnels produisent déjà des caissons préremplis (Paillemen) et d’autres l’envisagent (Eco2scop). Hors département plusieurs sociétés ont développé la préfabrication en atelier (Isopaille, Batinature) ; • pour les artisans, la préfabrication a également des avantages : sécurisation des chantiers (feu), rapidité de montage sur place avec une fenêtre climatique réduite, ce qui est particulièrement important pour la paille (risque de compostage si la paille est mouillée) et réductions de frais d’hébergements des équipes. Plusieurs éléments sont néanmoins à prendre en compte dans la préfabrication : ⇒ techniquement, celle-ci nécessite un vrai savoir-faire et des compétences techniques. Il y a donc un besoin de formation ; ⇒ nécessite la présence d’infrastructures : aire de stockage approprié de la paille ; ⇒ formation des maitres d’ouvrage ; ⇒ formation des artisans : aujourd’hui de nombreux architectes sont très sensibilisés à l’éco construction et à l’usage de matériaux comme la paille, mais le problème est le manque d’exécutants / artisans alors que la mise en œuvre (caissons, terre paille) est difficile ; ⇒ pour certains professionnels de la construction bois, la préfabrication pourrait entrainer un surcoût (entretien avec M. Garcin) pour des raisons de transport ; ⇒ un constructeur de maisons en paille (Paillemen) se pose la question de la viabilité économique d’une activité qui repose sur des couts importants de main d’œuvre et qui pourrait faire l’objet dans les années à venir d’une concurrence importante de pays d’Europe de l’est et du nord comme on le voit déjà pour le bois. La fabrication de murs

/

JUILLET 2013

p 36


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

caissons est d’ailleurs déjà en cours en Autriche (Hubert Groeber) et en Littuanie (Cocoon). Cette remarque soulève une question fondamentale qui peut s’appliquer à l’ensemble des filières de l’éco construction : quel modèle de développement pour les filières d’éco-construction dans les Hautes Alpes ? Une filière très courte et circonscrite au département, sachant que celui-ci est petit de par sa population et donc cible un marché également limité ? Si les acteurs locaux ne profitent pas de l’opportunité de développement actuel, quel est le risque d’ici quelques années d’une compétition de l’importation de produits « d’éco construction » ? Une filière qui s’appuierait sur un marché plutôt régional qui correspond parfois au besoin d’avoir une taille critique tant au niveau de la production que des process industriel ou artisanaux ? En même temps les infrastructures du département sont-elles adaptées à ce modèle de filière et les acteurs sont- ils motivés par ce type de développement ? La question de la préfabrication de caissons pré remplis en atelier mériterait donc d’être examinée de façon approfondie par une analyse de marché, une analyse économique ainsi qu’un appui technique. Celle-ci pourrait-elle être liée au volet bois avec l’utilisation de bois local pour la fabrication des caissons ? Certains artisans ont essayé d’employer du mélèze local pour fabriquer des murs caissons mais sans succès jusqu’à présent. L’opportunité d’utiliser la paille en rénovation a également été examinée. Il apparait que la paille a la même place que les autres isolants, y compris en rénovation et même des propriétés qui lui confèrent une qualité supérieure (durée de vie très importante, perméabilité à l’air adaptée au bâti ancien). La rénovation est un marché important à l’heure actuelle pour Eco2scop. L’utilisation de la paille en rénovation fait d’ailleurs partie de la formation « rénovation thermique dans l’existant » dispensée par le Gabion. Il faut néanmoins considérer qu’en isolation par l’extérieur il y a une concurrence de la laine de bois compressée et du multi-pore (Paillemen). Une technique consiste à « débotteler », mettre la paille en caisson de 14 cm puis appliquer un pare pluie et un enduit. Une autre technique serait de réaliser des bottelettes de 25 cm d’épaisseur, mais ceci nécessite un matériel adapté. Actuellement, il semble que les fabricants de matériel agricole (type Claas) n’aient pas mis sur le marché de botteleuse de ce type mais qu’il est parfois possible de trouver de vieilles botteleuses remisées qui puissent fabriquer de petites bottes. Parmi les personnes interrogées dans le cadre de cette étude, tout le monde parle de la fameuse botteleuse de 25, mais personne ne l’a jamais vue ! Il y a donc un travail à faire (avec le responsable machines de la chambre d’agriculture ?) pour mutualiser un travail de recherche sur le matériel (qui pourrait bénéficier également à la filière chanvre ?) qui intéresse les constructeurs ainsi que M. Liotard, négociant en paille. Les objectifs de rénovation thermique fixés par les pouvoirs publics pourraient offrir une opportunité pour promouvoir l’utilisation de la paille en tant qu’isolant. Des projets exemplaires pourraient également être réalisés dans le cadre de la rénovation thermique de bâtiments publics ou de logement sociaux. Sur ce point, il serait également intéressant de prendre un bâtiment pilote et de faire une étude de faisabilité technique et économique. Quelle structure pour coordonner la filière ? Un des aspects qui émerge de cette étude et qui est exprimé directement ou indirectement par les acteurs est le besoin de coordination entre les différents acteurs de la filière. Selon Philipe Portella le directeur du Gabion « la table ronde au lancement du plan climat a eu le grand mérite de faire parler ensemble la CAPEB, la chambre d’agriculture, la FIBOIS, la Fédération du bâtiment et le Gabion ». Pour perpétuer les échanges amorcés lors de cette table plusieurs acteurs ont d’ailleurs constitué un

/

JUILLET 2013

p 37


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

groupe pour faire un chantier pilote. Le Gabion ainsi que chacun des acteurs ont un savoir-faire particulier, mais chacune des structures n’a pas vocation à porter ou à coordonner des projets impliquant plusieurs acteurs. C’est là, que le CG pourrait avoir un rôle proactif pour perpétuer de façon régulière ce type de dialogue et d’échanges par exemple : ⇒ en organisant régulièrement des tables rondes / espaces de dialogue, ⇒ en créant un comité de réflexion sur les contenus et les objectifs qui pourraient être développés un commun avec des modalités à définir Il y a là une opportunité pour le Conseil Général ou une autre structure qui serait à identifier, de créer cette dynamique : le Gabion peut apporter une contribution pour la formation mais n’a pas de légitimité ni de savoir-faire pour coordonner les acteurs de l’écoconstruction ou des filières en particulier au niveau d’un ou plusieurs département. Le tableau sur la page suivante fait la synthèse des forces et des faiblesses du matériau ou de la filière en général. La seconde partie concerne les opportunités de développement de la filière dans le département. FORCES

FAIBLESSES

Aucun problème d’approvisionnement en paille ou bottes de paille : - dans une grande partie des projets existants, la fourniture de la paille assurée par un agriculteur proche. - présence d’un négociant qui peut approvisionner le marché à lui tout seul de la Région PACA même en imaginant une forte progression de la demande. Les bottes qu'il commercialise répondent aux préconisations des règles professionnelles (densité, humidité).

Usage limité pour un environnement urbain Pas de distributeurs (vente en directe) donc peu de visibilité commerciale ? L’épaisseur du matériau rend l’utilisation limitée en rénovation (mais possible) Barrière psychologique « Faux arguments » : - crainte de concurrence avec l’usage agricole et de l’appauvrissement des sols. - crainte des incendies. - image de pauvreté.

Compatible RT 2012 et va même au-delà (future RT 2020). Possibilité d’utilisation pour des maisons BBC / passives ce qui ouvre la porte à des crédits d’impôts. Une filière qui s’organise : - Rencontres européennes de la paille - Groupes de discussion internationaux - Assises professionnelles de la paille PACA Un matériau qui fait l’objet de plusieurs études - Programme de recherche sur la stabilité au feu, l’hydrothermie et la résistance : CEBTP, LNE - Programme de recherche sur les propriétés mécaniques et l’eau : le Gabion, l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées - Travail (règles professionnelles ?) sur la paille porteuse. Un cadre règlementaire qui s’ouvre : - Validation professionnelle de l’Agence Qualité Construction (AQC) des règles professionnelles de construction en paille (2012) - Tests sur la résistance au feu réalisés au CSTB et organisés par le bureau d’étude Gaujard Technologie scop. Permet d’obtenir une

/

JUILLET 2013

p 38


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

assurance décennale pour les constructions réalisées en bottes de paille. Plusieurs commandes publiques en cours ou réalisées OPPORTUNITES

MENACES 23

Présence du Gabion organisme reconnu au niveau local, national et européen.

- Un marché dynamique mais qui restera une niche ?

- Difficulté d’établir un consensus entre les acteurs sur le modèle de développement de a Opportunités de développement dans un marché filière ? dynamique : - Concurrence dans le futur de produits - La technique de caisson qui permet la importés préfabrication - Infrastructures du département peu adaptée à - Le développement de l’isolation par l’extérieur un développement industriel ? - Un revenu complémentaire pour les agriculteurs - Volonté politique existante d’appuyer l’éco construction - Opportunité de réaliser des projets exemplaires GARCIN Construction bois Parc d’activites Val de Durance 8 allée des genets 04200 Sisteron Tél. : 04 92 61 21 21

ACTEURS LOCAUX Eco2scop Construction et rénovation écologique Boucle des Chardouires 05200 Embrun www.eco2scop.fr contact@eco2scop.fr Matthieu : 06 49 98 47 96 (Gestion) Yann : 06 30 27 63 54 (commercial) Benjamin : 06 63 47 13 82

Association le GABION domaine du Pont Neuf 05200 EMBRUN Tél 04 92 43 89 66

PAILLEMEN Les Alterbâtisseurs PICOT Xavier Les Mondons Romette 05000 GAP TEL 06 22 87 94 54 paillemen@gmail.com K SARL KELLER Vincent 05150 ST ANDRE DE ROSANS (zone d’intervention PACA) 06 12 25 40 59 Bâti - ancien – maçonnerie couverture -paille chanvre vincent.amak@wanadoo.fr

BATI NATURE STECK Maël et JOURNET Loïc Entreprise spécialisée dans la préfabrication de panneaux isolés en paille - Possibilité de labelisation passive. ZA de Royans - Les Bavorgnes 38160 - SAINT ROMANS Tel 04 76 38 66 41 ou 06 45 75 17 10 ou 06 76 44 12 06 Bati-nature@hotmail.fr http://www.bati-nature.fr Chambre d’agriculture des Hautes Alpes 8 ter, rue du Capitaine-de-Bresson 05010 Gap Cedex Jocelyn MATTHIEU - 04 92 52 84 69 chambre05@hautes-alpes.chambagri.fr

23

En 2010 une enquête réalisée par le PRIDES montre que sur 72 constructeurs « paille/ossature bois » 30 s'étaient formés au Gabion

/

JUILLET 2013

p 39


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FICHE ECO MATERIAU N°3

3.3.

COTON (RECYCLE)

POTENTIEL TERRITORIAL DE LA FILIERE Les acteurs nationaux de cette filière Sur l’ensemble du territoire Eco TLC est l’éco-organisme en charge des textiles, linge de maison et chaussures (TLC). Créé en 2008 avec l’appui de toutes les parties prenantes de la filière, du concepteur au recycleur il a été agréé en 2009 par les pouvoirs publics. Son rôle est de permettre une meilleure récupération et valorisation des textiles usagés. Eco TLC perçoit notamment l’écocontribution textile de la part des fabricants. Les centres de tri des textiles peuvent passer une convention avec Eco TLC, ce qui leur permet de percevoir une éco-contribution qui leur permet de maintenir et de développer leurs activités de tri et de recyclage. En France, c’est notamment la société « Le Relais », structure membre d’Emmaüs, qui s’occupe de la collecte, du tri et de la valorisation des vieux vêtements. Ce débouché (produits commercialisés depuis 2007) permet de valoriser 20% de vieux vêtements collectés par l’association. Deux usines de transformation : une dans le nord à Billy Bercleau (62) et une dans l’est de la France transforment les textiles en isolant. Au niveau des volumes, 60 000 tonnes ont été collectées en 2009 et 80 000 t en 2010. Les acteurs départementaux Dans les Hautes Alpes c’est l’association les Fils d’Ariane qui assure la collecte, le tri, le recyclage et la valorisation des textiles depuis 2002. Cette entreprise d’insertion sociale et professionnelle a collecté en 2012, près de 690 tonnes de textiles et de chaussures grâce à 68 collecteurs situés dans les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence, un service d'enlèvement à domicile et quelques dons en main propre. Aujourd'hui, les Fils d'Ariane sont organisés autour d'un service de collecte composé de 4 chauffeurs, de 4 ateliers de tri et de 4 magasins. Cet organisme a été contacté pour en savoir plus sur le devenir des textiles collectés et non valorisables à la revente. Nous avons également échangé sur la possibilité de valorisation de textiles par la revente à des usines régionales de fabrication d’isolants sur le potentiel de création d’une activité d’insertion en circuit court qui viserait à la fabrication de ce type d’isolant. Il se trouve que l’ensemble des textiles collectés par cette association est aujourd’hui valorisé : • en vente directe en magasin • vendue à un négociant (pour une commercialisation dans d’autres pays européens) • via une activité de fabrication de chiffons Les textiles au rebus envoyés en déchetterie constituent moins de 10% des volumes collectés ce qui représente une bonne optimisation de la filière. En ce qui concerne une valorisation auprès d’un fabricant de la région lyonnaise qui utilise des textiles recyclés dans le cadre de la fabrication de leurs isolants, cette piste a déjà été explorée par Mme Pietri, directrice des Fils d’Ariane mais sans succès car le cahier des charges requiert une qualité, en tout cas pour la laine, proche des textiles neufs (chutes de textile de l’industrie de confection lyonnaise). En ce qui concerne le coton, il y a déjà une activité de fabrication de chiffons et par ailleurs, comme le montre l’exemple du Relais, un gros volume serait nécessaire pour développer une activité économique (le Relais collecte 60 000 t annuelles, les Fils d’Ariane 690 t sur les départements 04 et 05), sachant que parmi les textiles on trouve une part non négligeable de textiles synthétiques, il reste peu de fibre de coton valorisable en fin de parcours de tri. Par ailleurs, les isolants à base de coton recyclé représentent une faible part de marché actuellement, comme nous l’avons vu en première partie de cette étude. Dans le cas où le projet d’installation de l’usine de nappage à Veyne viendrait à se concrétiser il serait intéressant d’en informer quand même l’association les Fils d’Ariane (ainsi que les producteurs de chanvre et de laine) pour savoir si une collaboration serait possible.

/

JUILLET 2013

p 40


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FORCES

FAIBLESSES

- Bonne isolation thermique (confort d’été et d’hiver) et acoustique - Bon régulateur hygrothermique - Ne nécessite pas d’équipement de protection pour la pose - Déjà commercialisé par les distributeurs - Certains produits bénéficient d’avis techniques du CSTB (Métisse, Isonat) et d’un agrément technique Européen - Possibilité de mélanger le coton à d’autres fibres (type chanvre et laine). - Produit issu de l’économie sociale et solidaire - Une association (les Fils d’Ariane) est déjà organisée et opérationnelle : points de collecte, de tri et de revente.

OPPORTUNITES - Un industriel aurait un projet d’installation d’une usine de fabrication d’isolant utilisant des fibres naturelles et recyclées dans le département à Veyne. - Un isolant en laine de chanvre et de coton fabriqué dans le 69 vient d’obtenir le prix de l’innovation be 2013.

- La faible densité oblige à mettre une épaisseur plus importante qui peut entrainer un surcout à la construction - Pour la laine de chanvre et de coton : coût relativement élevé et isolant peu connu - Activité qui nécessite du transport pour la collecte - Rentable à partir de gros volumes (pose chère, location d’une machine) - Les distributeurs contactés vendent très peu ce produit et mettent en avant d’autres produits d’isolation - Un volume important est nécessaire pour lancer une activité économique (difficile à atteindre sur un département). - Nécessite des investissements importants pour la transformation. MENACES - Des fabricants régionaux d’isolants contactés ont un cahier des charges qui correspond à des textiles neufs ou quasi neufs. - La qualité et la quantité des textiles récoltés au niveau du département ne sont peut-être pas en adéquation avec le cahier des charge requis pour la fabrication d’isolants. - La filière de recyclage des textiles est déjà bien organisée et écoule la grande majorité des textiles collectés. Pas d’intérêt réel pour cette filière de se développer sur un marché de l’isolant où elle semble peu adaptée.

ACTEURS NATIONAUX Le Relais (59 et 62) : www.lerelais.org LE RELAIS Métisse - Z.I Artois Flandres – 422 boulevard Est – 62138 Billy-Berclau Tel. : 03 21 69 40 77 ACTEURS LOCAUX ET REGIONAUX

VALTECH INDUSTRIE ZA Rourabeau - 2, rue Francis Perrin 13115 Saint Paul Lez Durance - FRANCE Tél : +33 (0)4 42 57 62 10 Fax : +33 (0)4 42 57 40 75

Les Fils d'Ariane 5 place du Champsaur, 05000 Gap Directrice : Mireille PIETRI 04 92 56 20 84

Europelaine ZI la plaine du Caires, Avenue des carrières 13 830 Roquefort la bédoule Tél. : 04 42 73 08 71 e-mail : europelaine@wanadoo.fr www.latoisondoree.com

Buitex-Isonat ZI LE MOULI N - BP 23 FR 69470 COURS LA VILLE Ligne AZUR : 08 10 10 27 00 Tél. : 04 74 89 95 96 E-mail : contact@isonat.com

/

ISOA (24) : www.isoa-isolation.fr Isocotton : www.isocotton.de

JUILLET 2013

p 41


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FICHE ECO MATERIAU N° 4

3.4.

LAINE

POTENTIEL TERRITORIAL DE LA FILIERE Tentative de développement d’une filière dans les Hautes Alpes : le pôle d’excellence rural Alpes Provence Laine ADMIN PACA (Association Interprofessionnelle pour le Développement des Matériaux d’Isolants Naturels), syndicat interprofessionnel créé en décembre 2009 à la maison de l’entreprise de Sisteron, a fédéré 3 entreprises autour d’une projet de création d’un pôle d’excellence rurale lié à la fabrication d’isolant à base de laine : l’association Artefact (06) spécialisée dans la R&D en feutrage et tissage, la Filature du Valgaudemar (05) spécialisée dans la fabrication de fil à tricoter, de nappage, de cardage et d’isolants biosourcés. Cette société fabrique aussi de la laine minérale et des isolants minces. et la société FINEV (04) spécialiste de la production d’isolants biosourcés en panneaux semirigides sans colle Le projet repose sur la mise en association de savoir-faire, de la disponibilité de la ressource laine (1100 t / an aux abattoirs de Sisteron ainsi que de nombreux éleveurs, cf. carte en annexe) et de la demande grandissante des négoces de matériaux et des particuliers. Par ailleurs il n’y a plus aucune usine de lavage de la laine en France suite à la fermeture des usines de Mazamet et Souvigny. Le projet consiste à construire un pôle d’excellence sur la laine en recréant une colonne de lavage de laine et en produisant une gamme d’isolants à base de laine de mouton (Isobox et Valisolaine), destinés à l’isolation des murs et des toitures. Il était également envisagé de produire un matériau isolant mixte à base de chanvre et de laine de mouton. Pour ce faire 2 structures ont été créées : une SCIC qui regroupe éleveurs, industriels, salariés et collectivités et la SARL immobilière Pole Laine. La SCIC a financé sur fonds propres la R&D et a démarré la production avant même la construction des bâtiments : collecte de laine de mouton, lavage dans une usine en Espagne et production de panneaux isolants dans un CAT (le Fournas). Cependant le projet de construction de l’usine de lavage et de transformation n’a pas pu être réalisé, semble t’il pour des raisons administratives (localisation du terrain par rapport aux subventions) et de financement. En janvier 2013 la société a été placée en redressement judiciaire (source Dauphiné Libéré du 08/02) et une réunion a été organisée par le préfet pour tenter de sortir de l’impasse et de trouver des solutions de financement qui permettraient de construire le bâtiment. Dans le cadre de cette étude, il n’a pas été possible de contacter l’Association Admin Paca ni les porteurs du projet malgré de multiples tentatives. La filière laine au niveau national et européen La question du lavage de la laine pourrait être au cœur de la problématique du développement d’une filière laine dans les Hautes Alpes. En effet, dans le processus de transformation de laine, c’est bien cette étape qui semble nécessiter le plus d’investissement mais également de frais de fonctionnement. On peut trouver des informations à ce sujet sur le site de l’INERIS (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques), l’une d’entre elles dans le cadre de l’IPPC (approche intégrée dans la prévention et de la réduction des risques de pollution). Selon cette source il y avait environ 25 usines de lavage de la laine en Europe en 1999, permettant de traiter 198 000 tonnes annuelles (13 usines au Royaume Uni, 8 à 9 en Italie) dont 20 000 t annuelles en France et 90 000 t pour l’Irlande et le Royaume Uni réunis. « Malgré un déclin global de la production dans le secteur du lavage européen relativement

/

JUILLET 2013

p 42


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

lent, des changements considérables d'ordre structurel ont eu lieu. La nature concurrentielle de l'industrie et le coût ainsi que les difficultés techniques pour être en conformité avec la législation de plus en plus sévère en matière d'environnement ont été le moteur de ces changements. Plusieurs usines de lavage de petite et grande taille ont été poussées au-delà de leurs limites de viabilité commerciale et économique et ont cessé leur activité. Dans la plupart des cas, leur part de marché a été absorbée par les concurrents. Ainsi, il existe maintenant moins de sociétés dans ce secteur, qui traitent en moyenne des quantités de laine plus importantes. Cette tendance au regroupement s'avère être particulièrement vraie au Royaume-Uni, où une large partie du commerce de l'industrie du 24 lavage consiste à traiter les laines britanniques et irlandaises » La technologie de lavage de la laine est donc complexe et coûteuse tant en frais d’investissement qu’en frais d’exploitation. En filière humide, si l’on veut minimiser la consommation d’eau pour le lavage (soit 2 à 4 l / kg) et minimiser la quantité de déchets solides (récupérer les graisses), il faut combiner le cycle « à un traitement d'évaporation de l'effluent et d'incinération des boues, avec un recyclage 25 complet de l'eau et de l'énergie . » Ceci a un coût tant en exploitation qu’en investissement qui impacte sur le modèle économique d’une station de lavage. Un autre point à soulever (en l’absence de communication avec Alpes Provence Laine) est la quantité de laine disponible pour la transformation. Si les abattoirs de Sisteron produisent 1100 T de laine brute par an, la littérature consultée sur le sujet considère qu’une petite usine traite 3500 T de laine par an et une usine moyenne à importante environ 15 000 T. Pour rentabiliser une usine et assurer sa viabilité économique, il faut certainement s’approvisionner hors du département voire au niveau national et laver de la laine pour d’autres utilisations que la fabrication d’isolants ? 26 Selon la presse c’est justement la chute du marché du matelas en laine japonais, qui remplace désormais cette fibre naturelle par des fibres synthétiques qui aurait causé la chute de la colonne de lavage de Mazamet. Une autre usine située à Souvigny dans le Bourbonnais a également fermé en 2008. En l’absence de communication avec les porteurs du projet, il est difficile d’évaluer le potentiel de développement de cette filière dans les Hautes Alpes. La diversification des cibles (en B to B) a-t-elle été envisagée par les porteurs de projets, à savoir l’objectif était-il de ne traiter que la laine nécessaire à leur propre usine ou bien de répondre à une demande régionale voire nationale en terme de lavage ? L’objectif du projet était-il d’établir une filière industrielle traditionnelle ou une production et transformation en circuit court ? Il y a plusieurs usines de transformation en PACA (dont Europelaine) qui sous traitent (en Espagne ?) le lavage de la laine brute et plus de colonne de lavage en France. On peut donc penser qu’il existe un marché pour le lavage mais en même temps que l’équilibre économique est difficile à atteindre. Dans ce contexte particulier de redressement judiciaire, il est difficile d’aller plus loin dans l’analyse de cette filière. Le Conseil Général pourra éventuellement se rapprocher du préfet ou du greffe du tribunal de façon à pouvoir rentrer en contact avec les porteurs du projet.

24

Source : Ineris, secteur du lavage de la laine. http://www.ineris.fr/ippc/sites/default/interactive/bref_text/breftext/francais/bref/chap_01_01.htm 25 Source : document de référence sur les meilleures techniques disponibles, l’industrie textile, Commission Européenne, Ministère de l’Ecologie, 2003, p17. http://www.ineris.fr/ippc/sites/default/files/files/txt_bref_0703_VF_1.pdf 26 Article de la Dépêche du Midi, 8 mai 2010, Laveurs de laine, les derniers Mohicans

/

JUILLET 2013

p 43


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FORCES

FAIBLESSES

- Ressource présentée comme « très importante » en PACA : production de 1100t annuelle - Les toisons sont des déchets aux yeux de la filière ovine du territoire - La laine est le meilleur isolant après l’air stabilisé à 5°C - Correspond aux normes de construction RT 2012 - Mise en œuvre identique à celle des isolants conventionnels. - Correspond parfaitement au DTU en vigueur. - Possède un excellent rapport qualité/prix OPPORTUNITES

-

-

-

Risque avec les mites. Les additifs (Mitin, Konservan et Eulan) ne sont pas nocifs dans les quantités utilisées mais ont mauvaise réputation. Incertitude quant à l’efficacité dans le temps des traitements naturels (manque de certification et de retour d’expérience) Mauvaise inertie thermique car peu dense. Peur du public par rapport à l’odeur.

MENACES

- Demande de la part des négoces et des particuliers - Plus d’usine de lavage en France - Ressource abondante en PACA - Plusieurs usines utilisant de la laine de mouton dans la région : besoin potentiel d’une colonne de lavage ? - Installation potentielle d’une usine de nappage dans le département. - Une étude de faisabilité déjà réalisée => Bien que le projet de PER ne soit plus à l’ordre du jour, cette filière a toujours un potentiel de développement dans le département qu’il conviendrait d’actualiser.

Les « petites » usines en Europe traitent au moins 3500 t de laine par an. L’équilibre économique d’un projet industriel est difficile à atteindre (c’est pourquoi il n’y a plus d’usine de lavage en France) Le marché de l’isolant n’est pas encore assez développé pour compenser la perte de vitesse des marchés traditionnels (textile, tapis, matelas) qui sont remplacés par la fibre synthétique. Incertitude sur le modèle économique qui avait été développé par le Pôle d’excellence rurale.

FABRICANTS NATIONAUX

AVR ISOLATION (59 /61) Natur'laine (64): www.naturlaine.com Domus matériaux (31) qui est fabricant, importateur Abrilaine & Confort laine (59) et distributeur www.domus-materiaux.fr E-toile du berger (63) : http://sboileau.perso.neuf.fr ACTIS (11) : isolants minces multicomposite avec laine de mouton. http://www.actis-isolation.com ACTEURS LOCAUX Alpes Provence Laine (ADMIN PACA) Parc d’activités Val de Durance Maison de l’entreprise 11 allées des genêts 04200 SISTERON 04 92 61 55 86 (numéro non attribué) Jean Sébastien Maille, responsable R&D Js.maille@provencelaine.fr 06 06 71 97 50 (numéro non attribué)

Europe Laine (Toison Dorée) ZI La Plaine du Caire 105 avenue des carrières 13830 ROQUEFORT LA BEDOULE Tél : 04.42.73.08.71 Fax : 04.42.73.05.17 www.latoisondoree.com latoisondoree@wanadoo.fr Contact : Gérard DEVRESE

Filature du Valgaudemar 05800 St Firmin - 04 92 55 20 07

/

JUILLET 2013

p 44


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FICHE ECO MATERIAU N° 5

3.5.

OUATE DE CELLULOSE

POTENTIEL TERRITORIAL DE LA FILIERE Acteurs locaux de la collecte et du recyclage du papier dans les Hautes Alpes Deux personnes ont été interrogées sur la filière du papier dans le département : Gilles Vollaire, Chef du service Eau et Environnement au Conseil Général et Cathy Blanchard de Setec Novae (BE qui a réalisé le Plan de Prévention des Déchets) qui a par ailleurs rejoint le CG depuis mars 2013. L’objectif était de savoir quels sont les volumes recueillis, la valorisation actuelle du papier et le potentiel de développement d’une filière locale en circuit court avec par exemple une transformation du papier en ouate de cellulose via une entreprise d’insertion. Les collectivités locales du département sont toutes en contrat de reprise du papier avec Eco Folio qui est l’éco organisme national en charge et qui reverse aux communes un montant à tonne triée : - 65 €/tonne pour le papier dirigé en recyclage, - 30 €/tonne pour le papier valorisé hors recyclage, 27 - 2 €/tonne pour le papier éliminé . Le papier trié est destiné à alimenter les usines papetières en matière première nouvelle (papèterie de Tarascon et usine Emin Leydier dans la Drôme). 28 Au niveau des volumes, les journaux collectés représentaient 3200 t en 2006 , le carton et les papiers 3159 t. Etant donné les tonnages relativement faibles (en relation avec la population du département) et de l’existence d’un secteur industriel dynamique qui prend en charge la collecte et le recyclage, le montage d’un projet industriel ou semi industriel ne semble pas approprié. En ce qui concerne la production de ouate de cellulose en circuit court avec par exemple une transformation via une entreprise d’insertion, cette option ne semble pas non plus envisageable. Elle se heurte au fait que le papier collecté est déjà valorisé dans le cadre d’une filière existante qui fonctionne et qui fait l’objet d’accords contractuels avec les collectivités. FORCES

FAIBLESSES

- Ouate de cellulose : bon rapport qualité / prix / écologie : compétitif avec des isolants minéraux. - Amortissement du coût d'intervention d'un applicateur spécialisé, intéressant sur gros chantier - A épaisseur égale, offre la même valeur isolante que les isolants traditionnels (laines de verre et laine de roche) - Plusieurs avis techniques du CSTB - Bonne réputation auprès du public

- La toxicité de certaines substances contenues dans les produits (encre, substances ignifuges et antifongiques, sels de bore dorénavant interdits, mais phosphate d’ammonium à l’origine de problèmes de toxicité). - Lors de la pose, une protection adaptée (masque et lunettes) est fortement recommandée car les particules de ouate de cellulose peuvent provoquer des inflammations respiratoires. L’utilisation en vrac nécessite la mise en place de caissons étanches. - Craint l’humidité.

OPPORTUNITES - Pas d’opportunité identifiée pour le développement de ce marché dans les Hautes Alpes.

MENACES - De nombreux fabricants, marché fortement concurrentiel. - Une filière de recyclage déjà existante

27 28

/

Présentation de Cathy Blanchard Setec Novae. Plan Départemental de Prévention des Déchets

JUILLET 2013

p 45


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FABRICANTS NATIONAUX

STRUCTURES ORGANISATRICES :

Utilisée de façon courante depuis plus d’un siècle aux Etats Unis et au Canada, ce matériau n’est utilisé que depuis une dizaine d’années en France et fait l’objet d’une forte demande satisfaite par de nombreux fabricants. Ouatéco Aquitaine www.ouateco.com Bellouate www.bellouate.fr Semi Cellisol Languedoc www.cellisol.com Homatherm : www.homatherm.fr Daemstatt : www.daemstatt.de Xella : www.xella.fr Prodema : www.prodema.com Acoustix : www.acoustix.be Xylobell : www.xylobell.fr Cellisol : www.cellisol.com Cellubio : www.cellubio.com NR GAIA : Campus Fibres, 27 rue du Merle Blanc 88 000 Epinal www.nrgaia.eu

- la Confédération Française de l’Industrie des Papiers, Cartons et Celluloses (COPACEL), - la Fédération des producteurs de papier journal et magazines - le Réseau français d’applicateurs d’ouate de cellulose (Adek Ouate) qui regroupe 30 applicateurs de ouate de cellulose

ACTEURS LOCAUX ET REGIONAUX Laboratoires Xylobell / Belleouate Zone industrielle C7 35 bis rue Claude Bernard 06700 Saint Laurent du Var Tél : 04.93.74.41.00 Fax : 04.93.74.87.30 www.bellouate.fr info@bellouate.fr Contact : Alain BELLOY 1er fabricant français de ouate de cellulose, isolant écologique certifié CSTB

/

Big Mat PEUZIN ET CIE Quartier du chaussais 05 700 SERRES 04 92 67 05 42 Distributeur agréé NR Gaia pour les Hautes Alpes

JUILLET 2013

p 46


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FICHE ECO MATERIAU N° 6

3.6.

TERRE

POTENTIEL TERRITORIAL DE LA FILIERE Traditionnellement utilisée dans la construction depuis la nuit des temps, la filière terre commence un peu à sortir de l’ombre et d’une image de pauvreté depuis quelques années. Instituts de recherches, organismes professionnels et organisations liées à la préservation du patrimoine s’intéressent à la terre non plus exclusivement pour ses qualités patrimoniales et culturelles mais aussi pour ses propriétés hygrométriques, thermiques, drainantes et son excellente résistance dans le temps. En France on constate un regain d’intérêt pour ce matériau d’un côté pour la fabrication de briques et de l’autre pour la réalisation à d’enduits à base de terre crue. Quelques réalisations exemplaires comme des caves à vin ou le musée de Besançon (à venir) témoignent d’ailleurs de l’intérêt croissant pour ce matériau. Dans les Hautes Alpes il n’y a pas de culture de construction en pisé traditionnelle mais plutôt l’utilisation de la technique de remplissage en torchis dans certains secteurs, par exemple à Orcières et dans le Vallon du Valgodemard, ainsi que de la technique à rolons (qui reste néanmoins anecdotique sur le département). On utilise aussi la terre en remplissage des voutes, mais il n’y a pas de caractère de décoration comme dans le Gers. Initiatives sur le territoire : Depuis la création du Gabion, on assiste à la diffusion des techniques d’enduits à la terre et développement de la BTC (par exemple construction en BTC du bâtiment de Terre vivante dans le Trièves). Dans Hautes Alpes et les départements limitrophes plusieurs projets de construction ou de réhabilitation utilisant des éco-matériaux ont intégré la terre (Pra Pic, St André en Royans). Autour d’Embrun tous les abris-bus ont été réalisés en BTC (villes d’Embrun et Argentière) et d’autres éco matériaux locaux dont le mélèze. Capitalisation et promotion de la terre par le Gabion : En effet, le Gabion dispense des stages sur les différentes applications de la terre, que ce soit la fabrication de BTC utilisées dans la réalisation de murs capteurs ou de fours à pain, ou la réalisation d’enduits à base de terre. Il dispense également une formation professionnelle à la mise en œuvre des enduits terre conçue dans le projet européen Leonardo. Son objectif est de développer des connaissances de base sur les enduits en terre et de proposer de nouveaux débouchés dans les métiers du bâtiment. Selon Laurent Limousin, formateur au Gabion, l’usage de la terre est intéressant dans les Hautes Alpes car ce matériau est particulièrement cohérent avec le contexte local : disponibilité de la ressource, cohérence patrimoniale et paysagère et qualités thermiques. • En raison de la présence d’un air sec, ses capacités de régulation de l’humidité de l’air en font un matériau particulièrement sain pour les bâtiments et la santé humaine. • En termes de santé publique, en plus de sa capacité à réguler l’humidité de l’air, les enduits terre appliqués en intérieur sont sans COV et peu propices au développement de pathogènes ce qui en fait un matériau très intéressant au niveau sanitaire. • La valeur esthétique importante avec un côté décoratif est à mettre en avant. • La facilité d’application des enduits à base de terre. « Aucun autre produit n’est capable d’arriver à ce résultat aussi « facilement ». Si on se trompe, on gratte et on refait ! » • D’autres propriétés comme la capacité d’un enduit terre à absorber les taches de graisse en font un revêtement idéal dans une cuisine. La terre est donc un matériau qui peut avoir sa place dans le contexte des besoins massifs en rénovation. En particulier sur le bâti ancien où l’application de techniques d’isolation imperméables entraîne des pathologies du bâtiment, l’usage de la terre, et d’autres matériaux naturels respirants est adaptée et à intérêt à être promue.

/

JUILLET 2013

p 47


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

Par ailleurs, l’usage des enduits terre est intimement lié à la construction en paille par ses propriétés complémentaires (apporte de l’inertie, respirant) et même dans les choix des matériaux effectués par les particuliers. Le Parc National des Ecrins encourage l’utilisation de ce matériau en introduisant l’utilisation de la terre dans les cahiers des charges, voire en préconisant l’utilisation de ce matériau lors de rénovation. C’est ce qui vient d’être fait pour la rénovation de 35 logements situés sur le territoire du parc. Le parc dispense aussi des formations destinées aux entreprises locales. Deux stages sont prévus cette année dans le Champsaur et dans le Valgodemard) à l’attention des paysagistes pour diffuser les techniques de reprises d’empierrement structurés à la terre (calade, galets ronds, dallage de grosses pierres). En plus de l’intérêt esthétique (cohérence esthétique rurale, requalification des sols paysagers) et patrimonial, l’utilisation de cette technique permet une infiltration sur place des eaux pluviales et évite les problèmes de gel et de dégel. La pierre n’a pas fait l’objet d’un travail de recherche car ce matériau est hors du champ de cette étude mais il est intéressant de le mentionner car des applications techniques, comme ici la reprise d’empierrement associent la pierre et la terre dans la construction. Elle possède comme la terre de nombreuses qualités : gisement de proximité, qualités techniques, environnementales, paysagère et patrimoniale. Son utilisation associée à la terre ou en en pierre sèche seulement (terrasses, soutènement, enclos), jouent un rôle de prévention des risques naturels : dispositif anti-érosif et gestion de l’eau des bassins versants. Le comité d’expansion de Buech étudie actuellement la filière terre dans les Hautes Alpes. A l’heure actuelle, le comité d’expansion a recensé les acteurs de la filière (carrières, artisans, laboratoires) ainsi que les matériaux produits dans le département. Plusieurs actions sont en cours pour étudier la transformation de ce matériau (réalisation d’un mur capteur), le caractériser (analyses en laboratoire sur la nite extraite au Beynon, caractérisation en laboratoire des boues de lavage des pierres de carrière), et réaliser des tests (enduits terre plâtre, béton de terre). L’association Sens et Autonomie, basée à Eourres, dispense aussi des formations qui incluent l’utilisation de la terre ainsi que d’autres matériaux d’éco construction. Une initiative exemplaire pour la promotion de la terre: le projet Terra Mair Lancé en 2010 par le Conseil Général du Gers le projet Terra Mair est un pôle d’excellence rurale qui vise à promouvoir le dynamisme de filières locales d’éco-construction (paille, terre crue, textile, chanvre,…) et à améliorer la performance énergétique dans le Gers. Une étude d’un an a permis de faire le point sur les besoins des artisans et d’identifier entre autres le 29 besoin de structurer les filières sur le département . De la production à la transformation et à la mise sur le marché, en proposant de plus des passerelles pour utiliser ces matériaux dans le cadre de réalisations des collectivités territoriales. Les artisans peuvent se positionner sur des marchés publics avec des produits qui n’ont pas les labellisations adéquates, à travers des projets pilotes et exemplaires portés par les collectivités qui permettent d’utiliser des labellisations spécifiques sur des matériaux dans des cadres particuliers. Au niveau local, les pays peuvent mettre en place des documents d’urbanisme, des chartes paysagères architecturales. Une des portes d’entrée est de faire en sorte qu’un bâtiment public contenant de la terre crue soit restauré dans les règles de l’art. C’est là où les acteurs de la filière terre 30 ont une porte d’entrée pour préserver le patrimoine . Le Centre Pierre & Terre situé à Riscle a été bâti en utilisant différents matériaux bio-sourcés et est un centre de formation, d’animation et d’accompagnement à la mise en œuvre de techniques d’éco construction.

29

Source : Sabine Pradelle, Conseil Général du Gers, présentation « Un soutien aux acteurs des filières locales », avril 2011 30 Source : Christophe Merrotto (Pierre & Terre), présentation sur l’éco construction dans le cadre des 3èmes assises de la Terre Crue, avril 2011

/

JUILLET 2013

p 48


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FORCES - Matériau sain - Très bonnes capacités hygrométriques - Très beaux résultats esthétiques, cohérence paysagère en milieu rural ou montagnard. - Résistance excellente dans le temps (pyramides d’Egypte !) - Très peu d’énergie utilisée pour la transformation - Facile à utiliser en rénovation et restauration - Nécessite beaucoup de main d’œuvre et une main d’œuvre qualifiée : positif car générateur d’emploi, qualifié et non délocalisable - Ne produit pas de déchet en fin de vie - Grande liberté de construction au niveau architectural - permet de réaliser des systèmes de drainages durables. - Début de reconnaissance : plusieurs avis techniques du CSTB (Cematerre), la brique de terre crue dispose d’une norme AFNOR.

FAIBLESSES

OPPORTUNITES

MENACES

- Il y a un savoir-faire local sur la rénovation en terre : Gabion mais aussi plusieurs entreprises formées - Opportunité de combiner les techniques par ex : maison en paille porteuse + enduit terre qui permet de rapporter de l’inertie. - Le marché de la maison en paille entraine celui de la terre (BTC pour poêles à inertie) - Enjeu de préservation du patrimoine paysager et architectural - Enjeu dans la restauration / la rénovation - Enjeu de préservation de la santé - Des possibilités d’assurance existent (assurance du fabricant, maitre d’ouvrage)

- Les cahiers des charges dans le cadre d’appel d’offres publics donnent rarement la possibilité d’utiliser ce matériau - Difficulté de façon générale d’obtenir une décennale (mais pas impossibilité)

FABRICANTS ET ACTEURS NATIONAUX

- Mise en œuvre en France manquant de reconnaissance officielle - Image de pauvreté - Nécessite une isolation extérieure (protection contre la pluie), et contre les remontées d’humidité - Nécessite une isolation thermique respirante supplémentaire nécessaire dans les zones froides ou peu ensoleillées, et les façades nord - Manque important de formation des collectivités locales et des entreprises - Nécessite beaucoup de main d’œuvre et une main d’œuvre qualifiée : entraine un cout important (plusieurs tonnes à travailler). - Difficile de bénéficier d’un prêt pour ce type de construction

STRUCTURES ORGANISATRICES :

CRATerre Grenoble http://terre.grenoble.archi.fr Cematerre (76) fabrique du béton de terre qui permet des réalisations en R+2 et a obtenu ASTERRE : Association Nationale des l’ensemble des certifications du CSTB. professionnels de la terre crue www.asterre.org/ Caracol (38) : Cette SCOP utilise la terre pour la Pôle d’excellence rurale Terra Mair porté par le construction et la rénovation, réalise des études CG du Gers fait la promotion d’agro matériaux et de techniques et de la R&D et dispense des la terre (isolation, restauration et conservation du formations dans le domaine de la terre. patrimoine). www.terra-mair.fr ACTEURS LOCAUX ET REGIONAUX

Association le Village Mas de la Baronne

Parc National des Ecrins

/

JUILLET 2013

p 49


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

Yves Baret, responsable de l’aménagement et du développement Yves.baret@écrins-parcnational.fr 04 92 40 20 20

84302 Cavaillon Cedex 04 90 76 27 40 associationlevillage@wanadoo.fr www.associationlevillage.fr

AKTERRE : ZI des Monts du Matin, 100 rue des Lauriers, 26730 EYMEUX, Tel: 04 75 48 57 23 Contact Turquin Daniel : TURQUIN Daniel, Mobile: 06 08 16 77 64 info@akterre.com

Caracol (SCOP) 54 bis rue Abbé Grégoire 38000 Grenoble 04 76 48 33 47

Association le GABION domaine du Pont Neuf 05200 EMBRUN Tél 04 92 43 89 66

Vincent RIGASSI Architecte - Principalement : Conception et accompagnement sur projet de bâtiments publics et sociaux. 14 rue Génissieu 38000 - GRENOBLE Tel : 04 76 47 11 72 ou 06 82 60 12 03

SENS et AUTONOMIE Centre de formation 05300 EOURRES

Didier Hubert BTC Siège administratif : Place des Tilleuls, 04110 Villemus 06 72 99 51 45 Production : Ancienne carrière des Bouteillères Chemin de Malpasset 83600 Fréjus didier.hubert@hotmail.fr Site internet

/

JUILLET 2013

p 50


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

FICHE ECO MATERIAU N° 7

3.7.

MISCANTHUS

POTENTIEL TERRITORIAL DE LA FILIERE Il n’y a pas de projet de recherche ou de culture expérimentale du miscanthus dans les Hautes Alpes, ni d’opportunité actuellement à développer cette filière (communication chambre d’agriculture des Hautes Alpes). Dans le cadre de développement d’un matériau isolant ou au potentiel d’écoconstruction tel que le miscanthus, il pourrait y avoir une opportunité de développement ou d’appui de filière, si la R&D ou un savoir-faire particulier, comme c’est le cas pour la paille, étaient présents sur le territoire. Ce n’est pas le cas dans les Hautes Alpes. Depuis quelques années, cette culture est expérimentée et portée en Lorraine (recherche universitaire) et en Picardie (Chambre agriculture). Au stade actuel, il ne semble donc pas qu’il y ait une opportunité pour le développement de cette filière dans les Hautes Alpes.

FORCES - un matériau qui semble avoir un bon potentiel en éco construction - une culture propre, qui nécessite peu d’engrais et pas de produits phytosanitaires. - Une diversité au niveau des débouchés : biomasse, granulés, écoconstruction, papier etc. - un marché ouvert (il y a encore tout à faire) - la production pourrait être une opportunité économique pour le monde agricole ?

FAIBLESSES - pas de produits élaborés - investissements chers au départ pour la production (2000 à 2700 € / ha) - transformation chère aussi ? - nécessite un sol bien irrigué - « tout » reste à faire : production, transformation, réseaux de distribution, appropriation du matériau par les artisans, les organismes de formation etc. - c’est une culture dédiée, qui empêche toute autre rotation agricole. - Pour l’instant pas d’agrément, de certification etc.

OPPORTUNITES Pas d’opportunité identifiée dans le département à l’heure actuelle

MENACES

ACTEURS NATIONAUX ET EUROPEENS Lycée agricole de Courcelles-Chaussy (Moselle) ASBL Valbiom Uuniversité Henri-Poincaré de Nancy Contact : Delphine ROBINET, asbl ValBiom, Croix du Sud 2 bte 11, 1348 Louvain-la-Neuve Tel : Projet VEGISOLE en Loraine le Lermab 010 47 38.18 / 010 47 34 55, robinet@valbiom.be (Laboratoire d'études et de recherche sur le matériau bois) de Nancy, InterBioCard SA, InterCompound SA (Daniel QUIN, Daniel.quin@interbiocard.com, tél : 0041/78 603 38 Critt bois d'Epinal 80) Apollor, CRT Contact : Eric Prévost, APOLLOR, CRT, 2 rue lavoisier, 54300 Moncel-Lès-Lunéville, tél : 03 83 76 78 78, prevost@apollor.com

/

IG Miscanthus / www.miscanthus.ch

JUILLET 2013

p 51


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

C. Conclusions Les sept filières d’éco-construction abordée dans ce document font apparaître des situations contrastées que l’on peut regrouper en trois catégories : •

Des filières qui ne semblent pas à l’heure actuelle avoir un potentiel suffisant de développement dans l’éco-construction qui justifierait une intervention ou un soutien particulier du Conseil Général : le miscanthus, le papier recyclé et les textiles recyclés. Selon le matériau, ceci peut être causé par la faible demande du marché soit par des caractéristiques propres de la production ou du tissu industriel du département.

Une filière dont la situation est mitigée : la laine. En effet, celle-ci fait l’objet d’un potentiel identifié sur le département par la mise en place d’un pôle d’excellence rurale mais rencontre des blocages qui ont mené à la mise en redressement judiciaire de la structure porteuse du projet de montage de la filière.

Trois filières identifiées qui affichent un potentiel de développement significatif à l’échelle du département et qui méritent et justifient chacune une forme de soutien du Conseil Général : la paille, le chanvre et la terre.

a) Les filières dont le potentiel de développement local en éco-construction n’apparaît pas significatif à court terme Au vue des données rassemblées à ce stade, le miscanthus ne présente d’opportunités immédiates pour le département des Hautes-Alpes. En comparaison des territoires qui tentent de développer cette filière, le département ne présente ni les conditions agronomiques favorables au développement de cette culture, ni les surfaces de terres agricoles disponibles pour développer une culture dédiée, ni les acteurs susceptibles de conduire la R&D nécessaires pour développer cette filière totalement nouvelle. La filière de production de matériaux d’isolation à partir de papiers recyclés (ouate de cellulose) pourrait être intéressante, mais le gisement départemental n’est pas suffisant pour envisager le développement d’une usine de production d’éco-matériaux. Par ailleurs, le papier est d’ores et déjà recyclé (notamment en papeterie) et racheté aux collectivités via l’éco-organisme Eco folio. A ce stade, il apparaît donc préférable de poursuivre et renforcer la valorisation de ce matériau via les filières existantes. La filière de production de matériaux d’isolation à partir de coton recyclé est dans une situation proche : le gisement départemental n’est pas suffisant pour envisager le développement d’une usine de production d’éco-matériaux même en circuit court. Les débouchés de cette filière ne sont par ailleurs pas excellents car concurrencés par d’autres produits d’isolation (y compris biosourcés) qui ont un meilleur rapport qualité prix. Par ailleurs la filière de collecte et de tri des déchets assurée par l’association les Fils d’Ariane dans les départements 04 et 05 valorise déjà dans son intégralité l’ensemble des textiles collectés. Néanmoins, un axe de développement pourrait être exploré autour de la valorisation de certains textiles en lien avec les filières de fabrication d’isolants « mixtes » : mélange de coton recyclé et de fibres naturelles (laine de mouton, lin, chanvre, etc.). Cette voie dépend en priorité des développements qui seront réalisés sur les autres filières d’éco-matériaux, notamment pour la filière chanvre et d’opportunités liées à un projet de construction d’une usine de ce type à Veyne. Dans le cas où ce projet de construction venait à se concrétiser il sera intéressant d’informer les acteurs de la filière de recyclage des textiles pour savoir s’il pourrait y avoir une opportunité intéressante (à la fois valorisation en circuit court et diversification des débouchés).

/

JUILLET 2013

p 52


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

b) Le cas spécifique de la filière laine : Concernant la filière laine, le diagnostic est sensiblement différent. Plusieurs marchés gravitent autour de cette filière : le lavage de la laine, le cardage et la fabrication de différents types d’isolants à base de laine de mouton. Une demande semble exister tant du côté des particuliers que des négoces. A priori le projet développé à Sisteron semble intéressant, malgré des interrogations résiduelles sur la taille critique du gisement nécessaire pour rentabiliser une unité de lavement de la laine. Néanmoins, il conviendrait de mieux comprendre les raisons de la mise en redressement judiciaire de la structure porteuse de projet en janvier 2013 (ce qui nous n’avons pu faire à ce stade) : cette mise en redressement judiciaire reflète-t-elle des contraintes administratives (impossibilité de construire le bâtiment devant héberger l’unité de lavage dans le périmètre du pôle d’excellence rural), ou traduitelle des difficultés fondamentales dans le modèle économique de la filière envisagée ? Dans le premier cas, le Conseil Général aura peut-être l’opportunité d’aider au démarrage effectif du projet. Par ailleurs, comme pour la filière de coton recyclé, le développement de filières de matériaux mixtes pourrait modifier les perspectives d’une filière « laine ».

c) Les perspectives favorables de développement des filières chanvre, paille et terre.

PAILLLE La filière paille est en fort développement, tant au niveau local (un grand nombre d’auto-constructions en paille réalisées dans le département) que national (avec la professionnalisation de la filière et l’adoption des « règles professionnelles de la construction en paille - CP 2012 ») où celle-ci se développe au niveau des ERP et même des bâtiments de plusieurs étages en milieu urbain. Plusieurs sociétés de construction en France et à l’étranger (Autriche, Lituanie) développent la préfabrication en atelier de murs caissons en bois remplis de paille. Pour permettre d’envisager une extension du domaine d’utilisation de la paille à la rénovation thermique au lieu de la seule construction neuve, un soutien technique est nécessaire. Il semble que la demande existe mais qu’il n’y ait pas de matériel pour fabriquer des bottes de paille de petite taille (25 cm). Pour l’instant il n’y a pas de règles professionnelles de la construction pour la paille porteuse mais c’est également un marché qui est susceptible de s’ouvrir d’ici quelques années. Le rôle et l’expertise du « Gabion » fournissent au département un savoir-faire, un réseau d’acteurs et une reconnaissance que d’autres départements n’ont pas. Le caractère fortement isolant de la construction paille est par ailleurs en phase avec les conditions climatiques départementales. Le gisement de paille est important et la présence d’un négociant régional qui possède un entrepôt assure la continuité des approvisionnements. « Paradoxalement », on constate que bien que le département bénéficie de cette expertise forte et a été précurseur dans le développement de ce mode constructif, l’évolution constatée au niveau national n’est pas relayée au niveau départemental : aucune commande publique, un seul ERP (le bâtiment de formation du Gabion) et un développement des caissons bois-paille qui reste limité. Plusieurs axes se dessinent donc pour le développement de cette filière : ⇒ le développement de la préfabrication en atelier, ⇒ la promotion de techniques d’isolation en rénovation, ⇒ la possibilité pour les agriculteurs d’avoir un revenu complémentaire par la vente de paille au conditionnement adapté à la construction, ⇒ la possibilité d’avoir un lieu de stockage adapté dans les Hautes Alpes. Il reste néanmoins des questions autour de chacun de ces axes de développement.

/

JUILLET 2013

p 53


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

La construction paille restera-t-elle dans le département essentiellement portée par l’auto-construction, avec une filière basée sur « l’accompagnement » des auto-constructeurs et la production / installation des ossatures bois ? Ou peut-on envisager une « industrialisation » de la construction paille, avec par exemple la pré-production de caissons remplis de paille, approche qui permettrait la « démocratisation » de la filière ? Les professionnels de ce secteur sont-ils également intéressés par un développement qui sortirait du cadre artisanal ? La taille critique du marché, probablement plutôt régional que départemental est-elle compatible avec une activité qui nécessite de transporter de gros volumes ? La possibilité d’avoir un lieu de stockage est-elle une réelle opportunité économique ou relève t’elle d’une vision plutôt philosophique du circuit court et direct du champ au chantier ? Dans tous les cas, les acteurs de la filière identifient tous directement ou indirectement plusieurs besoins ou pistes d’actions dans lesquels le Conseil Général pourrait avoir un rôle d’accompagnement : •

Le dialogue entre les acteurs : la table ronde au lancement du plan climat a eu le grand mérite de faire parler ensemble des acteurs de la filière construction en général autour de l’écoconstruction. Un groupe de travail a été constitué notamment avec le Gabion pour faire un chantier pilote avec l’ensemble des acteurs.

Le besoin d’identifier une structure pour porter ce type de projet. Le Conseil Général pourrait avoir un rôle proactif pour perpétuer de façon régulière ce type de dialogue et d’échanges par exemple : en organisant régulièrement des « tables rondes » et autres espaces de dialogue ; en créant un comité de réflexion sur les contenus et les objectifs qu’on veut développer un commun avec des modalités à définir, ou d’autres évènements ou actions pour renforcer la dynamique existante.

L’implication des industriels dans le projet si l’objectif est de développer une filière plus industrielle (ce qui ne fait pas l’objet d’un consensus auprès des acteurs). Il existe un risque (qui reste à mesurer) de rester sur un développement artisanal face à la concurrence future de produits importés comme on le voit à l’heure actuelle pour le mélèze (Autriche), le chanvre (Allemagne) et la laine (Espagne, Chine).

Le développement de la filière plutôt à une échelle des deux départements 04 & 05, qui ont une vrai légitimité et cohérence climatique, géographique, démographique, économique etc. Les liens existent, et se développent de plus en plus entre les deux départements, sur ce type de sujets. Certains acteurs (Envirobat) envisagent le développement des filières à une échelle régionale.

La formation des maitres d’ouvrage aux techniques de construction en paille et l’implication du Conseil Général dans l’organisation d’actions clefs (Assises Nationales de la Paille).

Néanmoins, quel que soit le degré de développement et de professionnalisation qui sera observé dans cette filière, la filière paille constitue indubitablement une filière d’écoconstruction à promouvoir dans le département des Hautes Alpes.

TERRE La filière terre est elle aussi en développement et constitue un complément intéressant de la paille. Si la paille possède de bonnes qualités d’isolation thermique, la terre crue fournit, elle, une inertie thermique intéressante pour le confort des habitations. La particularité de la « filière terre » est qu’elle recouvre de nombreuses formes de valorisation de ce matériau et de nombreuses techniques de mise en œuvre. Les enduits à base de terre sont particulièrement adaptés à la rénovation de bâtiments en raison du caractère respirant de la terre qui en fait un matériau extrêmement sain, les briques sont utilisées pour leur inertie (murs thermiques, four) et la terre associée à la pierre trouve des applications au niveau de la construction de murs ou de reprises d’empierrement qui sont

/

JUILLET 2013

p 54


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

intéressantes pour favoriser l’infiltration de l’eau dans le sol et limiter l’érosion due au ruissellement et alternance du gel et du dégel. Quelle que soit la technique considérée, la mise en œuvre de la terre requiert plus de main d’œuvre mais des matériaux moins onéreux que les constructions « classiques ». De ce fait, la défense de l’écoconstruction terre contribue mécaniquement à favoriser des emplois locaux et non délocalisables « aux dépends » de l’importation de matériaux industriels. C’est également la raison pour laquelle la filière terre est propice aux actions d’insertion sociale, à l’image de l’activité du Village à Cavaillon. Enfin, les qualités spécifiques de ce matériau permettent d’envisager des développements significatifs sur des marchés de niche valorisant les qualités de régulation hygrométriques de la terre (caves, musées…) Au-delà de son caractère pittoresque, esthétique et patrimonial la terre possède donc de nombreux atouts au niveau environnemental. Comme pour la paille, le département possède relais pour le développement de cette filière. D’une part l’association Le Gabion qui forme les professionnels à diverses techniques et le Parc National des Ecrins qui fait la promotion de ce matériau. Certaines communes jouent aussi parfois le jeu des matériaux et de l’emploi local comme la Mairie d’Embrun qui a fait réaliser des abribus en matériaux locaux dont la BTC. L’usage de la terre en enduit ou en BTC semble par ailleurs bénéficier du développement de la filière paille. Il est donc intéressant d’associer dans une certaine mesure le développement de ces deux filières complémentaires de façon cohérente. Plusieurs pistes d’action sont suggérées par les acteurs de la filière : ⇒ La formation de la commande publique (CAUE) et des maitres d’ouvrage. ⇒ La mise en avant de projets pilotes (St André en Royans, Pra Pic, etc.). ⇒ Des mesures incitatives, suite au plan climat dans le cadre d’une politique qui favoriserait les matériaux naturels pour les particulier (OPAH) ou pour la restauration des bâtiments publics, pas seulement pour la terre, mais pour les matériaux naturels ou locaux. L’idée est d’avoir des leviers (subvention, prêt) sur l’ensemble des matériaux naturels car la performance énergétique seule n’est pas suffisante. ⇒ Favoriser la participation d’entreprises d’insertion sociale. Les collectivités territoriales pourraient avoir plus souvent recours aux articles 30 (marchés en dessous de 20 000 €) et 14 (clauses sociales et environnementales). ⇒ Définir des documents d’urbanisme, des chartes paysagères architecturales qui assurent une cohérence esthétique et l’utilisation de matériaux naturels (pierre, terre, bardeaux) qui respectent le paysage rural ou montagnard. On pourra s’inspirer d’un projet exemplaire dans le Gers (Terra Mair) dans lequel le Conseil Général a contribué au développement d’un pôle d’excellence rurale sur la terre. On pourra également regarder du côté de la région Rhône Alpes qui a un patrimoine en terre conséquent. CHANVRE Concernant le chanvre, on observe un essor important de la culture de cette plante partout en France. On constate un modèle économique de type industriel et de type B to B avec de grandes superficies cultivées et un mode de transformation industriel visant des marchés divers (isolants, béton, plasturgie, papier). En parallèle on observe le développement de nombreuses petites structures qui cultivent le chanvre sur quelques hectares, transforment la production dans de petites unités de type coopératif et écoulent cette production en circuit court. Dans le département, la culture du chanvre est à ce jour au stade expérimental mais des perspectives intéressantes se dessinent pour le développement d’une filière grâce aux travaux menés depuis 3 ans par le Comité d’expansion Drach Buech Durance (CBE 05). En effet celui-ci a su coordonner l’ensemble des acteurs de la filière autour d’un projet qui est encore à ce jour expérimental mais dont les opportunités économiques sont en voie de concrétisation.

/

JUILLET 2013

p 55


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

L’investissement et la motivation des acteurs amont et aval ainsi que la recherche de débouchés et la perspective de l’installation d’un industriel sur le territoire confèrent au projet de bonnes chances de réussite. Le point fort du développement de la filière réside dans la perspective de l’ouverture d’une usine de production d’isolant à base de fibres naturelles (chanvre, laine de bois, laine de mouton) à Veyne, largement appuyée par le pôle d’innovation du Comité d’Expansion. Celle-ci est déterminante sur le modèle de développement de la filière chanvre naissante. Un des intérêts principaux dans la mise en place de cette usine et des accords qui se profilent est que ceci permettrait dans un premier temps à la filière chanvre de s’affranchir de la contrainte de la taille critique des exploitations de chanvre pour procéder au défibrage et pour écouler la production. Finalement le développement de la filière chanvre sur le territoire des Hautes Alpes mais aussi des ème Alpes de Hautes Provence dont les acteurs sont associés au projet, se ferait selon une « 3 voie » alliant une production locale qui pourrait s’écouler directement vers une unité industrielle. Par ailleurs ce projet pourrait potentiellement appuyer le développement des filières laine et fibre de bois, matériaux naturels disponibles dans le département, selon des modalités restant à définir. En parallèle, le projet porté par le CBE repose sur une valorisation économique de la graine de chanvre complémentaire à celle de la fibre, et vers l’exploration d’autres débouchés potentiels liés à la culture en bio, ce qui permet de compenser le fait que les productions locales ne sont pas compétitives par rapport aux productions des grandes chanvrières du nord-est de la France. Avec une perspective de culture du chanvre sur 10 ha pour l’année 2013, la production reste expérimentale mais on constate un intérêt grandissant des agriculteurs et des chambres agriculture dans le 04 et le 05. En effet, dans le cadre du plan de réduction de l’utilisation des pesticides, la mise en rotation du chanvre en alternance avec des cultures comme le maïs ou le tournesol permettrait aux agriculteurs de se conformer aux nouvelles normes et de réduire l’apport de pesticide sur une surface donnée, tout en cultivant une plante intéressante au niveau agricole et économique. A moyen terme si la production se développe, l’objectif serait de monter en puissance et de faire du défibrage local (coopérative), ce qui nécessiterait d’atteindre une superficie de l’ordre de 200 ha, des rendements de l’ordre de 6t/ha et un budget de l’ordre de 500 000 €. Dans ce contexte, il serait intéressant que le Conseil Général s’interroge sur les moyens à mettre en œuvre pour garantir le succès de ce projet. Par exemple le CG pourrait accompagner les process d’innovation en favorisant les chantiers école, le financement d’un ATEX, en favorisant la commande publique. Ces pistes ainsi que d’autres moyens de collaborer pourront être explorées lors de l’atelier qui mènera au plan d’action.

d) Quelques pistes d’actions transversales -

/

Si on parle de filière il est préférable de ne pas se limiter au département des Hautes Alpes et de chercher de s’associer aux acteurs d’autres départements. L’appui à une filière d’écoconstruction, quelle qu’elle soit, est limité par la taille du gisement et la taille du marché si l’on se réfère au seul de département des Hautes Alpes. Une collaboration avec un autre département ou d’autres structures régionales permet de mutualiser les recherches, le savoir-faire, la coordination entre acteurs du milieu de l’écoconstruction et d’augmenter la taille du marché. Dans cette perspective, plusieurs acteurs interrogés dans le cadre de cette étude, et en particulier des acteurs des filières paille, chanvre et terre ont mentionné des échanges existant et une synergie avec les Alpes de Haute Provence. Le département a des caractéristiques climatiques proches et donc des besoins similaires en termes de rénovation énergétique et de qualité de matériaux isolants. D’autres associations peuvent être explorées selon la filière (chanvre et terre en Isère et chanvre dans le Var ; chanvre et terre dans le Vaucluse) etc.

JUILLET 2013

p 56


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

31

/

-

Selon le marché envisagé, il faudra dans certains cas penser un développement local de filière mais avec un marché régional, national ou voire international. C’est peut être une des clés de la viabilité de la filière laine de mouton qui a été conçue sur la base d’un gisement local (laine issue des abattoirs de Sisteron) alors que la viabilité des usines de traitement de la laine en Europe ne peut être obtenue qu’avec un gisement beaucoup plus important (de l’ordre du pays) en raison des investissements nécessaires. Cette question est à prendre en compte car la cohérence environnementale va dans le sens de circuit courts mais il faut prendre en considération la viabilité économique.

-

L’utilisation accrue des articles 30, 14 et 73 du code des marchés public qui permet au maitre d’ouvrage de demander des clauses environnementale, sociale ou des produits agricoles en circuit court ou de passer des marchés en gré à gré pour des montants en deçà d’un certain seuil pourrait être envisagée pour soutenir les filières émergentes.

-

La coordination des intervenants autour d’un projet en utilisant la pratique du Processus de 31 Conception Intégré dans la phase de conception d’un projet de construction (sur ce point, cf. Daniel Fauré, Délégué Général de BDM).

-

La commande publique pourrait constituer un levier intéressant pour cette filière, avec la réalisation d’un projet exemplaire qui pourrait être un outil de promotion pour plusieurs filières, contribuer à lever certains des obstacles psychologiques et à fédérer l’ensemble des acteurs de plusieurs filières autour d’un projet (y compris les acteurs de la filière bois). La construction de salle de spectacle de Mazan pourra tout à fait être utilisée comme projet de référence.

http://www.dailymotion.com/video/xh214t_pci-rennes_news#.UX2TMcrt8ok

JUILLET 2013

p 57


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

ANNEXES

/

JUILLET 2013

p 58


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

ANNEXE 1 - SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES Références transversales : - Emmanuel JAYR, Nicoleta SCHIOPU, Nouvelles matières premières d’origine animale et végétale pour la construction, CSTB, 2008. - Guide régional des matériaux éco performants, janvier 2011, Chambre des métiers et de l’artisanat des Alpes maritimes. - Guide comparatif des éco-isolants, Cluster Rhône Alpes, eco énergie - Rapport d’exécution final du programme européen LEADER, Comité d’expansion 05, filière écoconstruction. - Présentation du projet « des champs aux chantiers – mission de développement des écomatériaux, Comité d’expansion 05, janvier 2013 CHANVRE : - La Maison écologique, n°72, décembre 2012 – janvier 2013. Dossier : le chanvre, un isolant stupéfiant. - Présentation de la filière chanvre par Philippe Chiffoleau lors du séminaire « les filières locales d’éco-matériaux » à Gargas. - Compte-rendu de réunion Projet « des champs aux chantiers – circuits courts d’écomatériaux » Groupe de travail filière chanvre, 11 octobre 2012 – chambre d’Agriculture des Hautes-Alpes, Programme LEADER Pays Gapençais. - - Faisabilité d’une filière chanvre bio en Pays de la Loire, 2006, Coordination agrobiologique des pays de Loire. - http://www.construction-chanvre.asso.fr - http://www.technichanvre.com/ - http://www.chanvribloc.com - http://www.manche.chambagri.fr/chanvre.asp PAILLE : - PRIDES, BDM, le Gabion (coll.), Rapport d'exécution, action collective : Développement de la filière construction paille/ossature bois en PACA, août 2010. http://constructionpaille.free.fr/assises/assise%202012%20A.htm - www.actu-environnement.com – dossier sur la construction paille : la construction paille arrive à maturité - Le Réseau Français de la Construction en Paille : www.compaillons.fr - Le Réseau Ecobâtir (www.reseau-ecobatir.asso.fr), - La Maison en Paille (www.lamaisonenpaille.com), - Le Gabion : gabionorg.free.fr/index.htm

COTON : -

-

/

Le site du relais www.lerelais.org Et en particulier : le Dossier de Presse, mai 2012 Métisse, l’isolation durable, catalogue de produits 2012 Sites de distributeurs de matériaux écologiques : www.bioconceptisolation.fr sur la laine de chanvre et de coton et sur la laine de coton - Métisse Pôle éco-construction Limousin : fiche technique laine de chanvre et de coton Fiches sur les isolants de la Chambre régionale des Métiers du Limousin (Aout 2012) Fiche technique sur le coton, Envirobat, septembre 2009 Entretien téléphonique le 21/02/2013 avec M. Davanceau, directeur de la Petite Ourse. Entretien avec deux distributeurs de matériaux d’isolation (Ma Terre Bio et Les Matériaux Verts)

JUILLET 2013

p 59


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

LAINE : - Présentation officielle du Pôle d’Excellence Rurale Alpes Provence Laine, juin 2011 http://www.admin-paca.org - Présentation du projet par M. Maille lors de l’enviro débat à Gargas le 18/10/2012. - Fiche laine de mouton de la CRMA du Limousin - Fiche laine de mouton, d’Envirobat Méditerrannée. - Fiche laine de mouton dans le Guide comparatif des éco-isolants, Cluster Rhône Alpes, eco énergie - Le site internet du pôle d’excellence rurale : http://www.provencelaine.fr/ - Article de presse du Dauphiné : http://www.ledauphine.com/economie-et-finance/2013/02/08/alpesprovence-laine-en-difficulte - Ineris : le secteur du lavage de la laine - Source : document de référence sur les meilleures techniques disponibles, l’industrie textile, Commission Européenne, Ministère de l’Ecologie, 2003, p17. - Article de la Dépêche du Midi, 8 mai 2010, Laveurs de laine, les derniers Mohicans OUATE DE CELLULOSE : -

Fiche ouate de cellulose de la CRMA du Limousin Fiche laine de mouton dans le Guide comparatif des éco-isolants, Cluster Rhône Alpes, eco énergie www.planèteisolation.com Plan Départemental gestion et de prévention des déchets non dangereux dans le département des Hautes Alpes, Rapport environnemental, mars 2012 Entretiens teléphoniques brefs avec M. Vollaire, chef de service environnement au Conseil Général le 18/02 et Mme Blanchard (qui a réalisé le Plan de Prévention des Déchets) le 09/02 Présentation ppt : « Démarche d’accompagnement du territoire du Pays Sisteronais Buëch dans une évolution de la pratique de la compétence déchets vers la prévention et l’évitement, Comité Technique – Setec novae, Cathy Blanchard (décembre 2012).

TERRE : - http://fr.wikipedia.org/wiki/Terre_crue - SCOP Inventerre : http://www.cercad.fr/SCOP-Inventerre-Construction-terre - Site de l’Association Nationale des Professionnels de la Terre Crue : www.asterre.org - Site du Gabion - www.consoglobe.com : dossier sur la terre crue - le site du Centre de recherche sur l’architecture Craterre : http://craterre.org/ - Pôle d’excellence rurale Terra Mair : www.terra-mair.fr - Vidéos sur les 3èmes assises nationales de la terre crue (Daily Motion) - Site de Cematerre (béton de terre) : www.cematerre.com - site de Sens et Autonomie : http://sensetautonomie.wordpress.com - Entretien téléphonique avec Yves Baret, responsable de l’aménagement et du développement du Parc National des Ecrins et architecte, auteur de « Restaurer sa maison, guide d’intervention sur le bâti ancien » (Eyrolles), le 13/02/2013 - Visite de l’Association Le Village qui fabrique des Briques de Terre Compressée le 14/02 et entretien avec M. Delahaye. - Entretien téléphonique avec Rodolphe Bruxer, chargé de mission au Comité d’expansion de Buech, en charge de l’étude de la filière terre, le 15/02/2013 MISCANTHUS - http://www.passeurdeplantes.com/article-le-miscanthus-giganteus-un-isolant-pour-l-ecoconstruction-66909466.html - http://www.ecobati.be/fr/Produits/produits-a-suivre/ - http://www.promisc.be/Promis/Le_Miscanthus___la_ressource_de_lavenir.html

/

JUILLET 2013

p 60


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

- Note sur les utilisations du miscanthus de l’association Valbiom - La lettre Agria Lorraine Aout 2011 dossier sur le programme Végisole, le végétal pour la construction. - Agria Lorraine : panorama des fibres végétales pouvant être cultivées localement : caractéristiques et possibilités, techno-dating fibres végétales pour l’industrie, Metz juin 2010. Présentation pdf - Fiche culture implantation du miscanthus, chambre d’agriculture de Picardie - Présentation du projet Apollor (Eric Prevost) : fichier pdf - Entretien téléphonique avec M. Matthieu le 15/02/2013.

/

JUILLET 2013

p 61


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

ANNEXE 2 – ENTRETIENS REALISES DANS LE CADRE DE CETTE ETUDE STRUCTURE

Le Gabion

Contact

Matériaux

Association le GABION domaine du Pont Neuf 05200 EMBRUN Tél 04 92 43 89 66 Paille, chanvre, BTC RDV a Embrun Philippe PORTELA directeur ensemble des filières le 04/03

Laurent LIMOUSIN responsable formation

Parc du Luberon

Philippe Chiffolleau Entretien le Tel 06 74 95 45 59 Production et 01/02/2013 à la Philippe.chiffolleau@parcdulu transformation de chanvre maison du Parc beron.fr BTC, paille de lavande à Apt

SARL GARCIN

Parc d’activités Val de Durance, 8 allées des genets 04200 Sisteron Commercialisation Contact : Didier Garcin caissons bois –paille Tél. : 04 92 61 21 21 sarl.garcin@polebois04.com

Association Le Village

AKTERRE

/

Entretiens

des

84302 Cavaillon Cedex 04 90 76 27 40 Vincent Delahaye Pierre Delot BTC, adobe, enduit terre pierre.delot@hotmail.fr 06 25 05 81 04 ZI des Monts du Matin, 100 rue des Lauriers, 26730 EYMEUX, Tel: 04 75 48 57 23 info@akterre.com Contact Daniel Turquin, Terre Directeur général : 06 08 16 77 64 Daniel.turquin@akterre.com

Entretien téléphonique 13/02/2013.

Visite 14/02/2013

Entretien téléphonique 19/02/2013

le

le

le

JUILLET 2013

p 62


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

STRUCTURE

Contact

Matériaux

Envirobat

Domaine du petit Arbois Le Marconi - Avenue Louis Philibert 13857 Aix-en-Provence - Vision générale Cedex 03 l’ensemble des filières Tel : 04 42 69 09 32 / 87 96 (LD) s.allaire@envirobat-med.net

BDM /

Héloise Tadjerouni htadjerouni@polebdm.eu Daniel Faure Délégué général Yves Baret des 04 92 40 20 20 06 70 21 46 16

Entretiens

Entretien téléphonique le de 14/02/2013 Plusieurs échanges de mails D. Faure rencontré brièvement à Mazan lors de l’envirodébat

Terre, potentiel autres RDV filières, besoins téléphonique rénovation ? 13/02/2013

le

Rodolphe BRUXER - Fabien Comité d’expansion Plan départemental des RDV HAREL : 04 92 53 30 56 économique Buech déchets + ensemble des téléphonique Mob : 06 50 57 17 17 Durance filières 15/02/2013

le

Parc National Ecrins

Jocelyn MATTHIEU 04 92 52 84 69 Chambre d’agriculture

Chanvre, miscanthus

Eric MENADIER 06 87 41 47 63

paille,

Entretien téléphonique 15/02/2013

le

ADMIN PACA Alpes Provence Laine Parc d’activités Val de Durance Maison de l’entreprise 11 allées des genêts 04200 SISTERON 04 92 61 55 86 (numéro non attribué) Gilles Vollaire Chef du service Eau et Environnement Conseil Général des Hautes-Alpes

Jean Sébastien Maille, responsable R&D Js.maille@provencelaine.fr Pôle 06 06 71 97 50 (numéro non laine attribué)

Site St Louis Développement 04 86 15 35 26 06 71 46 88 39

-

Cathy BLANCHARD (BE qui a réalisé le cathy.blanchard@cg05.fr, Plan de Prévention des 04.86.15.35.34. Déchets) er Au CG à partir du 1 mars 2013 Les Fils d'Ariane 5, place du Champsaur Les Fils d’Ariane 05000 Gap Directrice : Mireille Pietri 04 92 56 20 84

/

excellence

Plusieurs rurale tentatives de contact par téléphone et mail

Pôle Echange téléphonique 18/02/2013

Filière déchets : textile, bois

le

Echange ouate, téléphonique le 19/02/2013 et le 20/02/2013

Collecte des textiles dans Echange les Hautes Alpes pour téléphonique revente en friperie 25/02/2013

le

JUILLET 2013

p 63


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

STRUCTURE

Contact

Matériaux

MA TERRE BIO ZA de la Terre du Fort 214, rue Alain Bajac PERTUIS, 84120

Jean-François Doucet 04 90 08 35 99 06 78 33 66 25 materrebio@hotmail.com

Négoce de matériaux écologiques Participe pour Envirobat au Visite groupe de travail national 1/02/2013 du ministère sur les matériaux biosourcés.

DISTRIBUTEURS

Matériaux verts Quartier Serre Niou - 05000 NEFFES (Plaine de Lachaup Gap sud-Bordure RN85) Tél : 04 92 46 78 60

Ressourceries

Gaujardtechnologie scop

Marcel LIOTARD

Paillemen

Eco2skop

/

La PETITE OURSE, 18, rue des Gentianes ZA Les Eyssagnières – 05000 GAP 04 92 53 49 04 asso@petiteourse05.org M. Davanceau, directeur 06 84 96 27 27 gerarddavanceau@petiteours e05.org

le

Eu au téléphone le 31/01/2013 et le 21/02 Bois benne bois en déchetterie A partir de 2013 pour le bois le réseau a négocié avec eco mobilier : Eu au téléphone récupéré par une le 21/02/2013 écoorganismes (idem autres déchets d’ameublement matelas sommiers).

LA MIRAILLE Saint Martin de Queyrières (05120) dans les HautesAlpes. 04 92 49 62 88 10 avenue de la Croix Rouge 84000 AVIGNON tel : 04.90.86.16.96 contact@bet-gaujard.com RANCH DOUBLE D CHEMIN CLOS Négociant paille 13130 BERRE L'ETANG Téléphone : 04 42 85 33 18 06 10 11 43 11 PICOT Xavier Les Mondons Romette 05000 GAP Construction paille TEL 06 22 87 94 54 paillemen@gmail.com Boucle des Chardouires 05200 Embrun www.eco2scop.fr contact@eco2scop.fr Matthieu : 06 49 98 47 96 (Gestion) Yann : 06 30 27 63 54 (commercial) Benjamin : 06 63 47 13 82

Entretiens

Construction et rénovation écologique

Rencontré le 15/03/2013 à Mazan (Envirodébat) Entretien téléphone 22/04/2013

le

Entretien téléphonique 23/04/2013

le

Entretien téléphonique (Yann Soulié) le 23/04/2013

JUILLET 2013

p 64


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

ANNEXE 3 - FILIERES DE LA VALORISATION DU CHANVRE

Figure 3. Filières de la valorisation du chanvre [Mathieu et Salgueiro, 2003]

/

JUILLET 2013

p 65


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

ANNEXE 4 – VOLUMES DE PAILLE ET DE LAINE COLLECTABLES EN REGION PACA Potentiel mobilisable de matières premières agricoles sur le secteur des Hautes-Alpes et du Pays Sisteronais-Buëch. Extraits de l’étude portant sur la valorisation de la biomasse agricole réalisée par la Chambre d’Agriculture des Alpes de Haute-Provence pour le compte de la Chambre régionale d’Agriculture

/

JUILLET 2013

p 66


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

/

JUILLET 2013

p 67


CONSEIL GENERAL DES HAUTES ALPES Plan Climat Energie Territorial Etude sur le potentiel de développement de la filière éco-construction

ANNEXE 5 INITIATIVE « TERRA MAIR » Une initiative a été lancée en 2010 par le Conseil Général du Gers : Terra Mair. C’est un pôle d’excellence rurale* qui vise à promouvoir la dynamique de l’éco-construction et la performance énergétique dans le Gers. POLE D’EXCELLENCE RURALE TERRA MAIR OBJECTIFS ACTUELS : vers une reconnaissance des AGRO-MATÉRIAUX issus des filières locales, afin de : • prouver que leur usage assure au bâtiment les mêmes performances énergétiques que celles obtenues par des produits plus conventionnels (respect des futurs labels et réglementation 2012 et 2020), • démontrer, qu’à performances équivalentes, certaines certifications ou labels énergétiques (notamment BBC rénovation), peuvent être inadaptés au traitement des bâtiments à caractère patrimonial de notre région. • Favoriser l’émergence d’un pôle de compétence local en écoconstruction et performance énergétique pour : adapter nos comportements à l’impératif d’une société plus économe en énergie et plus soucieuse de la préservation de son environnement, • accompagner le développement de nouveaux métiers et les emplois qui vont avec, • favoriser la maîtrise des ressources locales, dans un objectif de pré-industrialisation des matériaux, • sensibiliser les professionnels et les collectivités locales aux enjeux de l’éco-construction et de la performance énergétique. • En projet : un centre de compétence exemplaire et unique avec le soutien aux filières locales d’ÉCO-CONSTRUCTION (paille, terre crue, textile, chanvre,…) utilisées dans le cadre d’un bâtiment public. (source : www.terra-mair.fr)

/

JUILLET 2013

p 68


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.