Le Mag ProN°13

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ACTUS & RÉGLEMENTATION

Avez-vous établi la liste de vos salariés exposés aux CMR ?

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DOCUMENT UNIQUE PAGE 3

Opération de gonflage d’un pneu de tracteur agricole

RESSOURCES HUMAINES

Accident du travail et maladie professionnelle : quelles différences ? PAGE 4

« Une culture sécurité s’instaure par étapes et sur plusieurs années »

Boris KIRCHHOFFER, responsable Ressources humaines chez Berthier Trucks

QUART D’HEURE SÉCURITÉ

PAGE 6 La soudure

ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL

L’importance de bien ranger ses espaces de stockage

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OUTIL TECHNIQUE

Équipements de protection individuelle : la sécurité s’habille (enfin) au féminin

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SANTÉ

L’épuisement professionnel (ou « burnout ») : mieux le comprendre pour mieux agir

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ACTUS & RÉGLEMENTATION

RÉGLEMENTATION

Combien de vos salariés sont formés

aux gestes de premiers secours ?

La formation des sauveteurs secouristes du travail (SST) est un impératif pour assurer la sécurité au sein des entreprises, particulièrement dans les ateliers dits « dangereux ». Selon le Code du travail, vous avez l’obligation de veiller à la santé et à la sécurité de vos salariés, ce qui inclut la mise en place d’une organisation rigoureuse des secours. Former des SST capables d’intervenir rapidement en cas d’accident est un moyen efficace de répondre à cette obligation. Dans les entreprises où des activités dites « dangereuses » sont exercées (par exemple : produits chimiques et travaux en hauteur), cette obligation prend un caractère renforcé. L’article R. 4224-15 du Code du travail stipule que vous devez vous assurer de la présence d’au moins un membre du personnel formé aux premiers secours. Ces SST doivent être capables de réagir immédiatement, en attendant l’arrivée des secours externes. Pour se conformer à la réglementation, vous devez identifier les risques présents dans votre atelier et garantir qu’un nombre suffisant de salariés aient suivi la formation SST. Pensez aussi à afficher la liste de ces référents ainsi que le numéro de téléphone auquel ils sont joignables au sein de l’entreprise.

CETTE PUBLICATION SEMESTRIELLE EST ÉDITÉE PAR IRP AUTO

SOLIDARITÉ-PRÉVENTION, association régie par la loi de 1901. Siège social : 39, avenue d’Iéna – CS 21687 – 75202 Paris cedex 16

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jules SITBON

COMITÉ DE RÉDACTION : Chloé BESSON, Sébastien BRUNEAUX, Anne GEESEN, Sophie KOREN-BÉDÉ, Ophélie KUBRYK RÉDACTRICE EN CHEF : Manon LEONARD

CONCEPTION : SLOOP Communication (agencesloop.com), 10, rue de la Bourse, 75002 Paris

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ACTUS

Avez-vous établi la liste de vos salariés exposés aux CMR ?

Vous avez l’obligation légale, depuis l’été dernier, d’établir une liste nominative des travailleurs susceptibles d’être exposés aux substances cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR), conformément au Code du travail (article R. 4412-40).

La liste doit inclure : les nom et prénom des travailleurs, les substances auxquelles ils sont exposés, ainsi que la nature des produits, la durée et le degré de l’exposition, s’ils sont connus. Cette liste doit être tenue à disposition (de façon anonymisée) des travailleurs concernés et des membres du CSE (comité social et économique). Chacune des versions de cette liste doit être transmise au service de prévention et de santé au travail, qui a l’obligation de les conserver pour une durée d’au moins 40 ans. En complément, vous devez évaluer les risques, informer les salariés sur les risques encourus, mettre en place des mesures de prévention et assurer un suivi médical renforcé. Le non-respect de cette obligation expose l’entreprise à des sanctions administratives et pénales. Cette démarche, au-delà de l’obligation légale, est un engagement fort pour la sécurité des travailleurs et la pérennité de l’entreprise.

INTERVENTIONS

IRP AUTO vous accompagne dans la prévention des risques chimiques grâce à des interventions en entreprise, des e-learnings et des supports dédiés.

N’hésitez pas à contacter notre équipe.

solidariteprevention@irpauto.fr

IMPRESSION : Imprimerie Solidaire, 1, rue Belatrix, 53470 Martigné-sur-Mayenne

CRÉDITS PHOTO : IRP AUTO Solidarité-Prévention / AdobeStock, Shutterstock, Flaticon, Lionel MOREAU,

COUVERTURE : Boris KIRCHHOFFER (crédits photo Alice FENWICK)

DÉPÔT LÉGAL : avril 2025. Édition gratuite. Ne peut être vendue. Reproduction interdite.

ISSN : 2650-8648

Retrouvez Le Mag PRO sur votre Espace Solidarité-Prévention :

Zoom sur une situation de travail : opération de gonflage d’un pneu de tracteur agricole

DESCRIPTION

Le gonflage des pneus agricoles, en particulier ceux des tracteurs, nécessite une attention particulière de la part des opérateurs. De nombreuses règles de sécurité strictes encadrent cette tâche, car elle expose les travailleurs à des risques importants, parfois mortels. Il est donc de votre responsabilité, en tant qu’employeur, de mettre en place des mesures de prévention adaptées afin de garantir la sécurité de vos collaborateurs.

IDENTIFICATION DES RISQUES ET PRÉCONISATIONS

Les risques mécaniques

Lors de l’opération de gonflage, l’opérateur est exposé au risque d’éclatement du pneu, qui peut être mortel en raison des conséquences mécaniques. Il est donc recommandé d’utiliser une cage de sécurité pour se protéger contre les projections (éléments métalliques de jante) et de maintenir une distance d’au moins trois mètres avec le pneu. De plus, il est strictement interdit de se placer face à la roue ou de gonfler un pneu à plus de 1 bar sans utiliser une cage de sécurité ou sans que la roue soit solidement fixée au sol pendant le gonflage. Enfin, il est essentiel de ne jamais laisser une roue en cours de gonflage sans surveillance. Le manomètre utilisé doit avoir un indicateur précis pour assurer un gonflage en toute sécurité.

Les risques liés au bruit

Lors de l’opération de gonflage, il est essentiel que l’opérateur porte un casque de protection antibruit pour protéger ses tympans en cas d’éclatement du pneu, mais aussi lors de l’utilisation d’outils à réserve d’air, tels que les canons à air.

Sachez que la médecine du travail peut vous aider à choisir les casques antibruit les plus adaptés, ou vous recommander des bouchons d’oreilles moulés, en fonction des prises de mesures effectuées par leurs services ou par des prestataires extérieurs.

Les risques chimiques

Le gonflage d’un pneu de tracteur doit se faire en respectant des règles de sécurité strictes. Lors du montage et de la mise en place des talons, vous devez utiliser un produit de lubrification spécifique pour obtenir le positionnement idéal lors de la mise en pression. En plus des talons, il est aussi indispensable de bien lubrifier les gorges, le siège et le fond de jante.

Contrairement aux idées reçues, il est fortement déconseillé d’utiliser de l’eau savonneuse, de la graisse ou de l’huile minérale dérivée d’hydrocarbures pour lubrifier les talons. Si vous ne disposez pas d’une graisse de lubrification spécifique, il faut privilégier une huile végétale de type alimentaire. Il est donc recommandé de porter des lunettes et des gants de protection.

EXEMPLE D’UNE LIGNE DU DOCUMENT UNIQUE

Risque

Risque mécanique

LES TROIS CRITÈRES DE COTATION

Afin de réaliser la cotation des risques présents dans l’entreprise, on utilise trois critères, pour lesquels on définit une échelle de cotation sur quatre niveaux (1 à 4).

Niveau de probabilité d’apparition

Fréquence d’exposition

Maîtrise Fréquent

Peu fréquent

Très rare Tous les jours

Une ou plusieurs fois par semaine

Une ou plusieurs fois par mois

fois par

Estimation de la gravité

Gravité du dommage

Très grave

Faible

Décès ou perte d’intégrité physique permanente (paralysie, amputation, électrocution, chute de hauteur, cancer, etc.)

Blessure pouvant entraîner des séquelles avec arrêt de travail (surdité, écrasement, fracture, coupure profonde, etc.)

Accident ou incident avec arrêt de travail (entorse, lumbago, coupure, etc.)

Accident sans arrêt de travail (lésion superficielle) ou inconfort

Maîtrise du risque

Aucune action n’est réalisée pour supprimer ou réduire le risque.

Des mesures de prévention existent, mais sont inadaptées, inefficaces, non ou partiellement mises en œuvre, ou il manque une mesure essentielle et/ou réglementaire.

Les mesures de prévention essentielles existent (efficaces, adaptées et mises en œuvre), mais d’autres sont encore possibles.

La prévention inclut des mesures d’ordre collectif et/ou individuel sur les plans techniques, organisationnels et humains (assurance d’un comportement sûr).

Actions à réaliser Situation

Gonflage d’un pneu de tracteur agricole

La situation de travail est réalisée tous les jours, d’où une pondération de 4.

Mesures préventives existantes

Mise à disposition d’une cage de sécurité contre les projections (éléments métalliques de jante)

L’éclatement d’un pneu agricole peut être mortel en raison de la très haute pression qu’il contient.

• Le tuyau de gonflage doit être équipé d’un indicateur de pression précis.

• Les jantes en plusieurs pièces sont équipées d’une plaquette et d’une épingle de sûreté, qui servent à garantir que l’anneau de verrouillage est correctement installé, pour éviter toute projection.

• Ne jamais abandonner une roue complète en cours de gonflage avec le manomètre bloqué.

• En l’absence de cage de sécurité, il est recommandé, pour les jantes en plusieurs pièces (cas spécifiques pour les jantes agricoles), de placer le pneumatique verticalement contre un mur et les parties amovibles de la jante côté mur.

L’entreprise a seulement mis en place des mesures techniques (mise à disposition d’équipements de protection collective), mais les aspects organisationnels et humains sont absents. C’est pourquoi le critère 3 est retenu pour ce niveau de gravité et de fréquence.

RESSOURCES HUMAINES

Accident du travail et maladie professionnelle : quelles différences ?

Bien différencier l’accident du travail et la maladie professionnelle est essentiel. Si ces deux catégories sont d’origine professionnelle et peuvent entraîner un arrêt de travail, leur prise en charge est différente.

L’accident du travail (AT) est défini par le Code de la Sécurité sociale comme un événement soudain et imprévu survenu dans le cadre du travail, causant un dommage physique ou psychique au salarié. Ce dernier peut se produire au sein de l’entreprise, en mission ou même lors d’un trajet (bien que les accidents de trajet possèdent une qualification juridique à part). Pour qu’il soit reconnu, il faut prouver le lien direct entre l’accident et l’activité professionnelle.

La maladie professionnelle (MP) est une pathologie causée par une exposition prolongée à des conditions de travail particulières (exposition régulière à des produits chimiques, gestes répétitifs, bruit, etc.). Pour être reconnue, la maladie doit figurer dans le tableau officiel des maladies professionnelles de la Sécurité sociale. Elle peut aussi faire l’objet d’une reconnaissance après enquête en cas de pathologies non listées. Contrairement à l’accident du travail, elle se développe généralement sur le long terme, parfois plusieurs années après le début de l’exposition.

Les démarches à accomplir

En cas d’accident du travail, le salarié doit vous informer dans les 24 heures. Vous avez ensuite 48 heures pour déclarer l’accident à la Sécurité sociale. La procédure est plutôt rapide et suit un cadre bien défini. Vous devez également remettre au salarié une feuille d’accident du travail, afin qu’il puisse obtenir une prise en charge des frais médicaux liés à l’accident (dans la limite des tarifs conventionnels).

Pour les maladies professionnelles, le salarié doit lui-même faire une demande de reconnaissance auprès de la CPAM dans les 15 jours après l’arrêt du travail. Celle-ci examine la demande et, si nécessaire, mène une enquête pour établir le lien entre la maladie et les conditions de travail. Cette procédure peut prendre plusieurs mois.

À NOTER

Vous émettez des réserves quant à une déclaration d’accident ? Sachez que vous disposez d’un délai de 10 jours francs à compter de la date d’établissement de la déclaration d’accident du travail pour émettre des réserves motivées auprès de la Caisse primaire d’Assurance maladie (CPAM).

Comprendre et anticiper les risques professionnels, qu’il s’agisse d’accidents du travail ou de maladies professionnelles, est une priorité. Bien que leur nature et les procédures de reconnaissance diffèrent, l’accident du travail et la maladie professionnelle ont en commun l’importance d’une prévention rigoureuse et d’une gestion responsable.

INTERVENTIONS

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PARTAGE DE BONNES PRATIQUES

Boris KIRCHHOFFER

« Une culture sécurité s’instaure par étapes et sur plusieurs années. »

Lauréate des derniers Trophées IRP AUTO Solidarité-Prévention 20231, l’entreprise Berthier Trucks, située sur le périmètre BourgogneFranche-Comté, nous dévoile sa « culture sécurité » instaurée étape par étape depuis 2019 auprès de ses 250 collaborateurs, répartis sur huit sites. Boris KIRCHHOFFER, responsable Ressources humaines et pilote de ce projet, nous en parle.

Pourquoi avoir instauré une « culture sécurité » chez Berthier Trucks ?

Notre ambition principale était bien sûr de réduire les accidents professionnels tout en améliorant les conditions de travail de nos collaborateurs. En instaurant cette « culture sécurité », nous voulions fédérer tout le personnel autour d’un objectif commun : travailler de manière plus sûre pour préserver le bien-être et la santé au quotidien, et ainsi, faire de la sécurité une responsabilité collective.

Cette démarche de travailler de la meilleure manière en toute sécurité est cohérente avec l’ADN du groupe Berthier : « la sécurité avant la productivité ».

Instaurer une nouvelle culture implique une nouvelle manière de penser et de changer les comportements. On peut mettre les meilleurs moyens matériels et techniques possibles, nous sommes conscients que ce qui permet de réduire l’accidentologie, c’est aussi le bon geste professionnel, le facteur humain. D’où l’importance de cette démarche également.

Quelles étapes avez-vous suivies pour ancrer cette « culture sécurité » ?

L’année d’après, nous avons misé sur l’implication des collaborateurs en lançant le premier « challenge sécurité », qui invite chacun des salariés à devenir acteur. L’objectif est qu’ils contribuent activement à l’amélioration continue de leur sécurité au quotidien avec comme leitmotiv « aidez-nous à améliorer votre sécurité ».

Enfin, nous avons encouragé l’échange et la prévention comportementale. Depuis 2023, nous pratiquons aussi des « visites comportementales de sécurité », qui permettent un dialogue direct entre managers et collaborateurs. Ensemble, ils analysent certaines actions et mettent en place des plans d’action concrets. Il s’agit là d’une prévention au cas par cas pour agir sur chaque comportement. Ces visites aident aussi à repérer d’éventuels problèmes récurrents. Si une sensibilisation générale est nécessaire, IRP AUTO est le partenaire idéal pour renforcer notre culture de prévention.

Quelles sont les clés de succès de cette démarche ?

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pairs », sans notion hiérarchique. Formés et responsabilisés, ils gèrent notamment l’accueil sécurité des nouveaux arrivants, la gestion des équipements de protection individuelle (EPI), ou encore les retours d’expérience sur les incidents (ou « presqu’accidents »).

Ils se réunissent mensuellement pour faire le point sur les indicateurs, les actions en cours et les pratiques à améliorer.

Quelles sont les thématiques prioritaires de votre culture sécurité ?

En 2024, nous avons axé nos efforts sur la sensibilisation aux gestes et postures. En 2025, notre priorité est « la préservation du capital santé ». Avec l’allongement des carrières, il devient crucial d’éviter les effets cumulatifs des mauvaises pratiques (le mauvais ou non-port des EPI, par exemple). Nous voulons que chaque collaborateur puisse se maintenir en bonne santé tout au long de sa carrière.

Nous avons progressé par étapes et sur plusieurs années. Dans un premier temps, nous nous sommes concentrés sur le renforcement interne et la mise en conformité : nous avons commencé par structurer nos moyens humains et nos processus. Cela incluait la mise en place, par exemple, de référents sécurité sur chaque site et le respect strict des exigences réglementaires en matière de sécurité (équipements, DUERP2, etc.).

Ensuite, nous avons axé nos efforts sur la communication et la sensibilisation : en 2020, nous avons initié la première « semaine de la sécurité », un événement annuel au cours duquel les collaborateurs participent à des sessions d’information et à des échanges sur les règles de base de la sécurité.

La réussite repose sur trois éléments : la continuité dans le temps, l’engagement de tous - dont celui de la direction - et un véritable travail participatif. Le relais est essentiel : le chemin de transmission des bonnes pratiques en matière de sécurité englobe l’ensemble des acteurs : le responsable sécurité, le responsable RH, les référents sécurité, les managers, la direction, bien sûr, mais aussi, in fine, tous les salariés sur site.

Quel est le rôle des référents sécurité dans cette démarche ?

Nos huit référents sécurité, présents sur chaque site, jouent un rôle crucial. Ces volontaires sont des relais essentiels qui ont à cœur d’améliorer la sécurité et la qualité de vie au travail dans la globalité. Ils instaurent le dialogue autour de la « sécurité entre

APPEL À TÉMOIGNAGES

Vous souhaitez vous aussi nous faire part d’une initiative déployée dans votre entreprise en matière de prévention ou de solidarité ?

Écrivez-nous à :

solidariteprevention@irpauto.fr

Crédit photo Alice FENWICK

La soudure

Cette fiche 1/4 h sécurité est également téléchargeable dans votre Espace Solidarité-Prévention

QUELQUES CHIFFRES :

528 000 salariés, soit environ 2 % des salariés français,

sont exposés aux fumées de soudage.

Les fumées de soudage contiennent plus de 25 substances dangereuses, dont certaines sont cancérogènes.

Source : enquête Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels, sante.gouv.fr

DÉFINITION

La soudure est un procédé d’assemblage permanent entre deux matériaux, souvent des métaux, grâce à une source de chaleur. Elle nécessite l’apport extérieur d’un métal, qui peut être de même nature ou d’une composition différente de celle du matériau de base.

POINT RÉGLEMENTAIRE

Aération et assainissement des locaux de travail : articles R. 4221-1, R. 4222-1 et suivants, notamment l’article R. 4222-12 : dans les locaux à pollution spécifique, les fumées doivent être captées « au fur et à mesure de leur production, au plus près de leur source d’émission et aussi efficacement que possible ».

Travaux en espace confiné : articles R. 4222-23 et R. 4222-24.

Prévention du risque chimique : articles R. 4412-1 et suivants.

Réglementation de l’exposition aux fumées de soudage, avec des seuils limites d’exposition : arrêté du 30 juin 2004, article R. 4412-150 du Code du travail.

RISQUES ET EFFETS SUR LA SANTÉ

• Thermique : brûlures dues à la chaleur, éclats de métal en fusion ou flammes.

• Chimique : inhalation des fumées toxiques.

• Électrique : chocs électriques causés par un équipement défectueux ou une mauvaise isolation.

• Mécanique : blessures par coupures, projections d’étincelles ou de particules métalliques.

• Auditif et oculaire : lésions à la suite des bruits, UV, infrarouges ou éclairs lumineux (« coups d’arc ») ou des projections de particules incandescentes.

• Incendies/explosions : allumage accidentel de substances inflammables à proximité.

AUTRES RISQUES 2

Troubles posturaux

Positions contraignantes entraînant des troubles musculosquelettiques (TMS) notamment liés à l’utilisation d’outils portatifs vibrants ou au port de charges lourdes (les lombalgies sont également répandues chez les soudeurs).

Accidents

Glissades, trébuchements, chutes de hauteur, etc.

FACTEURS DE RISQUE ET MOYENS DE PRÉVENTION

Soudeur dans un espace confiné, sans système d’aspiration localisé.

Salarié qui soude sans porter tous les EPI adaptés et obligatoires.

Assurez une ventilation adéquate et une évacuation locale pour éloigner les fumées et les gaz de la zone de respiration et de la zone générale.

Portez des vêtements résistants au feu et à l’électricité ainsi que des protections pour les mains et le visage.

Incendie à la suite de projections enflammées d’une soudure, proche de matériaux inflammables.

Maintenez des espaces dégagés et gardez un extincteur approprié de classe ABC à proximité pendant le soudage. Assurez-vous que la jauge de l’extincteur est pleine.

solidariteprevention@irpauto.fr

Nos conseillers sont à votre disposition du lundi au vendredi de 8 h 30 à 18 h 30, et le samedi de 8 h 30 à 13 h.

L’importance de bien ranger ses espaces de stockage

Le stockage des produits (notamment chimiques) nécessite une organisation rigoureuse fondée sur la compatibilité des matériaux et le respect des principes de charges. Ces règles ne concernent pas seulement la dangerosité des produits, mais aussi l’optimisation de l’espace et la prévention des accidents. Découvrez quelques bonnes pratiques à adopter.

Pour garantir un stockage sûr et efficace, il est essentiel de concevoir et d’organiser les espaces en tenant compte de plusieurs facteurs : les propriétés physico-chimiques des produits, la nature des contenants, le nombre de personnes qui y accèdent et la fréquence de consommation des produits.

LA STRUCTURE ET L’ORGANISATION DE VOS ESPACES DE STOCKAGE

Le lieu de stockage doit respecter des normes strictes de sécurité.

• Ventilation mécanique : une aération adéquate est essentielle pour éviter l’accumulation de vapeurs toxiques ou inflammables. L’air extrait doit être rejeté à l’extérieur des bâtiments en tenant compte des règles de protection de l’environnement.

• Éclairage et signalisation : une bonne visibilité (éclairage de 300 lux) et une signalisation claire des zones de danger réduisent les risques. Pensez à afficher un récapitulatif de l’étiquetage des produits entreposés à proximité du lieu de stockage et le rappel des incompatibilités éventuelles.

LA RÉPARTITION DES CHARGES

• Zones délimitées : chaque zone de stockage doit être facilement accessible, avec une signalisation claire. Interdisez l’encombrement des voies d’accès, des issues et des équipements de secours. Mettez en place un système d’inventaire simple pour localiser rapidement les produits. Les principes de charges visent à éviter les accidents liés à la surcharge ou au déséquilibre des rayonnages.

• Charges lourdes en bas : les pièces volumineuses ou lourdes les plus utilisées doivent être stockées dans les niveaux inférieurs des rayonnages (au niveau du bassin) pour limiter les efforts de manipulation et éviter les chutes dangereuses.

• Produits légers en hauteur : les petites pièces, les consommables et les outils légers peuvent être rangés sur les étagères supérieures.

• La qualité des rayonnages : chaque étagère ou rayonnage doit être marqué avec sa capacité maximale de charge, qui doit être strictement respectée. De plus, choisissez des rayonnages de qualité réalisés en matériaux résistants, mécaniquement et chimiquement (anticorrosion). Pensez aussi à fixer ces étagères au sol (et au plafond si possible).

LE STOCKAGE DES PRODUITS CHIMIQUES

Vous le savez, en raison de leur toxicité, de leur inflammabilité et de leur impact potentiel sur l’environnement, les produits chimiques représentent un risque majeur.

Les produits inflammables ou corrosifs doivent être stockés dans des armoires ventilées, ignifugées et conformes aux normes en vigueur (NF EN 14470-1 pour les armoires coupe-feu, par exemple).

Attention à la compatibilité des produits chimiques : certains produits ne doivent jamais être stockés ensemble. Par exemple, les acides et les bases, ou encore les solvants et les produits oxydants peuvent provoquer des réactions dangereuses en cas de fuite. Pensez à bien prendre en compte le tableau des incompatibilités chimiques et sensibilisez vos équipes !

Assurez-vous que tous les contenants sont clairement identifiés avec des pictogrammes de danger conformes au règlement CLP*. Partagez les fiches de données de sécurité (FDS) avec vos salariés et affichez-les dans des lieux stratégiques.

Les liquides doivent être conservés dans des bidons homologués avec des bouchons hermétiques pour éviter les fuites ou l’évaporation. Prévoyez aussi des bacs de rétention volumineux sous chaque produit chimique pour réduire le risque de déversement accidentel.

Règle clé : les produits chimiques doivent être éloignés des sources de chaleur, des installations électriques et des zones de passage, pour réduire le risque d’accident.

* Le règlement européen n° 1272/2008, dit « CLP » pour « classification, étiquetage et emballage des substances et des mélanges »

3 questions à Mehmet KILINC

Dirigeant du Garage des 3 cantons à Ribeauvillé (68)

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Qu’est-ce qui vous a motivé à optimiser le rangement de votre espace de stockage ?

La sécurité a toujours été une priorité pour nous, et nous avons toujours respecté les règles en matière de rangement. Cependant, un incendie survenu en pleine nuit en janvier 2024, causé par un court-circuit dans le système électrique d’une voiture Diesel, nous a poussés à revoir et à améliorer encore plus nos pratiques. Heureusement, grâce à nos protocoles rigoureux de stockage, les produits inflammables comme les huiles et les lubrifiants ont été épargnés lors de cet incendie. Cet incident a renforcé notre conviction par rapport à la prévention des risques. Celle-ci passe notamment par un rangement efficace et sécurisé des produits sensibles. Cet accident a été l’occasion de repenser entièrement la prévention dès la phase de conception. En d’autres termes, nous avons repris à zéro l’organisation de nos espaces de stockage pour les rendre encore plus sûrs et fonctionnels.

À quoi êtes-vous particulièrement attentif ?

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Nous respectons strictement toutes les normes en vigueur : sécurité électrique, ventilation, prévention des incendies et désenfumage, etc. Chaque produit est rangé en fonction de sa compatibilité et de son poids : les charges lourdes sont placées en bas des étagères, tandis que les charges plus légères se trouvent en hauteur. Cela peut sembler évident, mais c’est une règle fondamentale pour garantir un stockage sécurisé. L’accès à cette zone de stockage est strictement limité aux salariés en CDI. Les apprentis, par exemple, n’y ont pas accès pour des raisons de sécurité.

En complément, pour faire face au risque incendie, nous avons également prévu une formation incendie « grandeur nature » organisée en partenariat avec les sapeurs-pompiers de Ribeauvillé pour tout le personnel en 2025.

Quels sont les retours de vos salariés ?

Mes collaborateurs sont ravis des améliorations apportées. Un espace de rangement bien organisé et clairement indiqué leur permet d’être plus rapides et de travailler de manière plus efficace. Fini les pertes de temps à chercher un produit mal rangé !

LES AUTRES RÈGLES POUR STOCKER VOS PRODUITS CHIMIQUES EN TOUTE SÉCURITÉ

Limiter l’accès au stockage aux seules personnes formées et autorisées.

Tenir à jour un état du stock.

Subordonner le stockage d’un produit à l’existence de sa fiche de données de sécurité et de son étiquetage.

Mettre en place un classement rigoureux et connu (affichage d’un plan, interdiction d’entreposer des emballages volumineux ou lourds en hauteur, pas d’entreposage d’outillage et de matériel dans le local de stockage de produits chimiques, etc.).

Instaurer une règle de déstockage « premier entré / premier sorti ». Cette stratégie permet d’éviter le vieillissement des produits entrés en premier dans le stock, et ainsi le gaspillage.

Respecter les dates de péremption de produits.

Mettre en place une procédure d’élimination des produits inutiles ou périmés.

Interdire l’encombrement des voies d’accès ainsi que des issues et équipements de secours.

Autre point essentiel : un local de stockage de produits en quantités importantes doit être isolé du reste du bâtiment, afin d’éviter la propagation d’un incendie qui s’y déclarerait. De même, il doit être bâti à l’aide de matériaux durs et incombustibles, et muni de systèmes d’évacuation et de lutte contre le feu appropriés (portes coupe-feu, extincteurs, etc.). L’accès au local doit être facile, permettant une évacuation rapide en cas d’accident.

Équipements de protection individuelle : la sécurité s’habille

(enfin) au féminin

Les équipements de protection individuelle (EPI) ont longtemps été pensés et conçus en fonction des besoins masculins. Souvent inadaptés à la morphologie des femmes, causant inconfort et réduisant parfois l’efficacité des protections, les EPI connaissent depuis quelques années une petite révolution.

Le manque de prise en compte de la diversité morphologique ne concerne pas uniquement le confort, il peut aussi compromettre la sécurité. Les vêtements amples ou trop grands peuvent se prendre dans des machines, les casques peuvent glisser et ne pas offrir une protection optimale, des chaussures de sécurité trop larges peuvent entraîner une mauvaise adhérence dans la chaussure et la formation d’ampoules, etc. Seul un ajustement optimal peut assurer une sécurité optimale.

LES NOUVEAUX TYPES D’EPI ADAPTÉS AUX MORPHOLOGIES FÉMININES

Les innovations des deux dernières décennies ont permis de concevoir des EPI qui tiennent compte des différences morpho logiques en matière de poids, de taille, de formes et de courbes.

Chaussures de sécurité plus adaptées avec semelles ajustables, gants de protection qui commencent en taille S, lunettes de protection et masques de protection respiratoire pour les visages plus fins, hauts conçus avec des épaules plus étroites et une taille plus fine, etc. : la gamme d’EPI féminins s’agrandit et se diversifie !

GROS PLAN SUR LES CHAUSSURES DE SÉCURITÉ

De nombreuses marques proposent des paires confortables, légères, ergonomiques avec un design plus esthétique et antifatigue. Elles offrent également une protection contre les chutes d’objets lourds, les risques de perforation et les déversements de produits chimiques.

Notre conseil : choisissez des modèles certifiés selon les normes EN ISO 20345. Celles-ci garantissent leur conformité en matière de sécurité. L’adaptation aux morphologies féminines permet un meilleur confort sur de longues périodes de travail intensif, ce qui est essentiel dans un secteur physiquement exigeant.

Portées pendant longtemps, des chaussures de sécurité non adaptées peuvent avoir un impact négatif sur la santé des pieds. Mais bonne nouvelle, il existe maintenant de multiples paires de sécurité basses ou montantes, des baskets et même des sandales de sécurité ajustées à l’anatomie des pieds, mais aussi au poids des femmes. Elles offrent aussi un niveau de sécurité et un confort optimaux. Des semelles intérieures amovibles permettent de régler individuellement la largeur de la chaussure pour compléter parfaitement la gamme. Rien de tel pour commencer une journée de travail… du bon pied !

À NOTER

Des EPI de qualité, adaptés à tous et à toutes, reflètent les valeurs de l’entreprise et renforcent son image de professionnalisme.

L’épuisement professionnel (ou « burnout ») : mieux le comprendre pour mieux agir

Érigée en grande cause nationale par le Gouvernement pour l’année 2025, la santé mentale n’est plus un sujet tabou, et doit être intégrée au cœur des politiques des ressources humaines et de la prévention des risques. Elle doit être considérée comme un pilier de la performance, au même titre que les compétences techniques ou les résultats financiers. Vous avez votre rôle à jouer !

LE BURNOUT, QU’EST-CE QUE C’EST ?

Le burnout est un terme souvent utilisé pour décrire l’épuisement émotionnel mental et physique causé par un stress prolongé au travail. Ce stress chronique, de mauvaises conditions de travail, ou des relations difficiles avec les collègues ou la hiérarchie sont également des facteurs de risque de burnout

Il est possible que, dans certains cas, la répétitivité des tâches, la cadence élevée de travail et les risques de blessures auxquels peuvent être exposés certains salariés de la branche automobile contribuent à l’épuisement professionnel.

REPÉRER LES SITUATIONS DE BURNOUT

Vous devez être vigilant face à un ensemble de signaux pouvant laisser penser qu’un salarié est peut-être en situation de burnout : fatigue constante, perte de concentration, plus forte irritabilité, et surtout, vision négative de l’environnement professionnel ou forme de désengagement. Parfois, le burnout s’exprime aussi par des douleurs physiques (crampe musculaire, boule au ventre, migraine, etc.). Surtout, les personnes souffrant de ce trouble éprouvent un sentiment de non-accomplissement personnel et professionnel, et ont souvent tendance à s’isoler.

Un changement dans l’attitude du salarié, un repli sur soi ou un désengagement inhabituel sont autant de signaux qui doivent interpeller l’entourage professionnel.

QUELQUES ACTIONS À METTRE

Soyez attentif à la charge de travail des salariés en faisant des points réguliers.

Favorisez le soutien social et évitez l’isolement : renforcez le travail en équipe (par exemple, en mettant en place des groupes d’échanges sur les pratiques professionnelles).

Améliorez le retour sur l’efficacité du travail et la reconnaissance du travail accompli.

Soyez vigilant face au traitement équitable des salariés.

PRENDRE EN CHARGE LES PERSONNES ATTEINTES DE BURNOUT

Quand des salariés sont victimes d’épuisement, l’encadrement peut leur proposer un entretien permettant de faire le point sur leurs difficultés. Les raisons de leur état en lien avec le travail doivent être recherchées. Les personnes concernées peuvent parallèlement contacter le médecin du travail. Celui-ci estimera la nécessité d’une orientation vers une prise en charge spécialisée et appréciera l’opportunité d’un aménagement de poste ou d’une redéfinition des moyens à leur disposition. Le service de prévention et de santé au travail peut également aider l’entreprise à repérer les facteurs de risques professionnels en lien avec les cas de burnout portés à sa connaissance.

DÉFINITION

Le burnout, également appelé épuisement professionnel, est, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un état de fatigue intense qui mène à une perte de contrôle et à l’incapacité de produire des résultats concrets dans la sphère professionnelle.

Environ

480 000 salariés français

EN CHIFFRES seraient en détresse psychologique au travail,

dont 7 % en burnout.

QUI

SOMMES-NOUS ?

IRP AUTO Solidarité-Prévention est l’institution de référence des professionnels des services de l’automobile en matière de prévention. Elle leur vient en aide pour :

SENSIBILISER À LA SANTÉ DES SALARIÉS AGIR EN SOLIDARITÉ

NOS

MISSIONS

PRÉVENIR LES RISQUES PROFESSIONNELS

Nous vous accompagnons dans vos démarches de prévention, de santé et de solidarité pour vous conseiller et vous informer de manière concrète, utile et pratique, à travers différents services et supports à votre disposition.

Risque climatique au travail et bruits : découvrez les nouveaux supports IRP AUTO Solidarité-Prévention

DES NOUVEAUX SUPPORTS POUR VOUS ACCOMPAGNER À ŒUVRER

DES RÉFÉRENTIELS CONSTRUITS SUR LA BASE DE VOS RETOURS MÉTIER pour réduire les effets du bruit et du risque climatique, et notamment des températures extrêmes, sur la santé des salariés.

Nos conseillers sont à votre disposition du lundi au vendredi de 8 h 30 à 18 h 30 et le samedi de 8 h 30 à 13 h. 09 69 39 02 45

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— En vous connectant à votre espace Solidarité-Prévention : www.irp-auto.com

— solidariteprevention@irpauto.fr

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Le Mag ProN°13 by IRP AUTO Solidarité-Prévention - Issuu