Le mag PRO_numéro 10

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P R É V E N I R L E S R I S Q U E S P R O F E S S I O N N E L S DA N S L A B R A N C H E D E S S E RV I C E S D E L’AU TO M O B I L E

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QUART D’HEURE SÉCURITÉ Les règles d’hygiène au travail PAGE 6

ACTUS & RÉGLEMENTATION Règlement intérieur : les informations obligatoires PAGE 2

ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL Stockage des déchets dangereux : bonnes pratiques PAGE 8

DOCUMENT UNIQUE Zoom sur une situation de travail : changement de batterie au lithium sur une voiture électrique

OUTIL TECHNIQUE Il est beau, mon escabeau ! Oui, mais pas que... PAGE 10

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RESSOURCES HUMAINES Accident du travail d’un salarié : quelles démarches ?

SANTÉ Prévenir l’eczéma des mains PAGE 11

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« Le handicap représente un enjeu sociétal fort, en termes d’inclusion et d’égalité des chances » Éric EUSÈBE, directeur hygiène, sécurité et environnement du groupe Hertz France


ACTUS & RÉGLEMENTATION ACTUS Se former aux gestes qui sauvent avant la retraite Maintenir au maximum les compétences pour sauver plus de vies : tel est l’objectif du nouvel arrêté du 7 septembre 2022, publié au Journal officiel du 22 janvier 2023, qui oblige les employeurs à renforcer la sensibilisation des salariés détenteurs de certificats et d’attestations liés aux premiers secours avant leur départ en retraite. Cette obligation concerne notamment les détenteurs du certificat de sauveteur secouriste du travail (SST) ou de l’attestation de sensibilisation aux gestes qui sauvent (GQS)1 en cours de validité ou datant de moins de dix ans. Elle vise à renforcer la lutte contre les arrêts cardiaques, qui provoquent en France environ 50 000 morts chaque année. Selon les statistiques, moins de 20 % des témoins d’un arrêt cardiaque effectuent les gestes de premiers secours2. Cette piqûre de rappel doit permettre aux salariés concernés de continuer à assurer leur propre sécurité et celle d’une victime. Pour assurer cette sensibilisation, l’employeur peut se tourner vers : • les services d’incendie et de secours ; • les associations agréées et les organismes habilités à la formation aux premiers secours disposant d’une décision d’agrément de formation délivrée par le ministre chargé de la Sécurité civile en cours de validité.

RÉGLEMENTATION Règlement intérieur : les informations obligatoires Le règlement intérieur est obligatoire pour les entreprises employant au moins 50 salariés. Il doit mentionner : • les règles générales et relatives à la discipline ; • la nature et l’échelle des sanctions prévues en cas de non-respect de ces règles ; • l es mesures d’application de la réglementation en matière de santé et de sécurité dans l’entreprise, notamment les instructions prévues à l’article L. 4122-1 du Code du travail, comme les conditions d’utilisation des équipements de travail, des moyens de protection, des substances et préparations dangereuses ; • l es conditions de participation des salariés au rétablissement de conditions de travail protectrices de leur santé et de leur sécurité ; • les dispositions relatives aux droits de la défense des salariés ; • les dispositions relatives aux harcèlements moral et sexuel et aux agissements sexistes prévues par le Code du travail ; • l’existence du dispositif de protection des lanceurs d’alerte. Le règlement intérieur étant propre à chaque entreprise, il peut contenir d’autres informations, selon les besoins spécifiques de chacune. 1 Liste exhaustive des certificats et attestations concernés à retrouver dans l’arrêté du 7 septembre 2022 relatif à la sensibilisation à la lutte contre l’arrêt cardiaque et aux gestes qui sauvent.

RÉFÉRENCES A ctus www.legifrance.gouv.fr

Réglementation www.inrs.fr

2 Chiffres : www.ameli.fr.

CETTE PUBLICATION SEMESTRIELLE EST ÉDITÉE PAR IRP AUTO SOLIDARITÉ-PRÉVENTION, association régie par la loi de 1901. Siège social : 39, avenue d’Iéna – CS 21687 – 75202 Paris cedex 16 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jules SITBON COMITÉ DE RÉDACTION : Marie-Sylvie AURIOL, Chloé BESSON, Sébastien BRUNEAUX, Sophie KOREN-BEDE, Angel Miguel MAKANGU, Isabelle SARR, Juliette ROUSSEAU RÉDACTRICE EN CHEF : Anne GEESEN

2 – Le M ag P R O

CONCEPTION : SLOOP Communication (agencesloop.com), 10, rue de la Bourse, 75002 Paris

IMPRESSION : Imprimerie Solidaire, 1, rue Belatrix, 53470 Martigné-sur-Mayenne CRÉDITS PHOTO : IRP AUTO Solidarité-Prévention / AdobeStock, Shutterstock, Flaticon, Silvère KOULOURIS COUVERTURE : Éric EUSÈBE (crédits photo Silvère KOULOURIS) DÉPÔT LÉGAL : octobre 2023. Édition gratuite. Ne peut être vendue. Reproduction interdite. ISSN : 2650-8648

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CHAQUE NUMÉRO, RETROUVEZ VOTRE RUBRIQUE DOCUMENT UNIQUE DANS « DOCUMENT UNIQUE » AVEC UNE SITUATION DE TRAVAIL ILLUSTRÉE.

Zoom sur une situation de travail : changement de batterie au lithium sur une voiture électrique

AVEZ-VOUS RÉALISÉ OU MIS À JOUR VOTRE DOCUMENT UNIQUE ? Le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) est un document obligatoire qui regroupe l’ensemble des risques identifiés dans les différentes situations de travail observées dans une entreprise. Il doit être mis à jour annuellement et à la suite d’événements susceptibles de modifier l’évaluation des risques (accident du travail, maladie professionnelle, modifications des conditions de travail, etc.).

DESCRIPTION Les batteries lithium-ion équipent aujourd’hui la grande majorité des véhicules hybrides et électriques. L’intervention sur ce type de véhicule expose les opérateurs à des risques particuliers, notamment lors des opérations de changement de la batterie.

LES TROIS CRITÈRES DE COTATION Afin de réaliser la cotation des risques présents dans l’entreprise, on utilise trois critères pour lesquels on définit une échelle de cotation sur quatre niveaux (1 à 4). Niveau de probabilité d’apparition

IDENTIFICATION DES RISQUES ET PRÉCONISATIONS Les risques électriques Il existe un risque d’électrisation (en cas de contact direct avec les bornes non protégées) et de flash électrique (en cas de court-circuit) lors de la connexion et la déconnexion des bornes d’une batterie. Ces phénomènes peuvent avoir des effets sur la santé (tétanie des muscles respiratoires, troubles du rythme cardiaque, brûlures, etc.). Il est donc important de réaliser ces opérations hors charge sur un circuit ouvert, et de protéger les connectiques quelles que soient la tension et la capacité de la batterie. Toutes ces manœuvres doivent être confiées à un personnel habilité et doté des équipements de protection individuelle (EPI) adaptés tels que des gants isolants ou un écran de protection.

Un dysfonctionnement de la batterie peut engendrer des phénomènes d’emballement thermique et conduire à des fuites d’électrolyte, qui peuvent engendrer des brûlures (peau et yeux) et des effets graves sur certains organes (reins, os et denture). Il est recommandé d’effectuer toutes les manipulations dans un espace ventilé et de mettre à disposition de l’absorbant inerte (sable ou vermiculite), un récipient incombustible et hermétique pour y mettre les batteries en dysfonctionnement, et des EPI adaptés (gants, lunettes, masques et vêtements de protection).

Mesures préventives existantes

Risque électrique

Présence d’un court-circuit lors de la déconnexion des bornes d’une batterie

Port des équipements de protection individuelle (gants isolants et écrans de protection)

F La manipulation de batterie représente un quart des activités. Il s’agit donc d’une situation de travail qui implique une pondération du critère à 2.

Tous les jours

4

Peu fréquent

Une ou plusieurs fois par semaine

3

Rare

Une ou plusieurs fois par mois

2

Très rare

Une ou plusieurs fois par an

1

Très grave

Décès ou perte d’intégrité physique permanente (paralysie, amputation, électrocution, chute de hauteur, cancer, etc.)

Grave

Blessure pouvant entraîner des séquelles avec arrêt de travail (conséquence irréversible : surdité, écrasement, fracture, coupure profonde, etc.)

Modéré

Accident ou incident avec arrêt de travail (entorse, lumbago, coupure, etc.)

2

Faible

Accident sans arrêt de travail (lésion superficielle) ou inconfort

1

G

3

3

4 3

Maîtrise

M

Aucune action n’est réalisée pour supprimer ou réduire le risque.

4

Des mesures de prévention existent, mais sont inadaptées, inefficaces, non ou partiellement mises en œuvre, ou il manque une mesure essentielle et/ou réglementaire.

3

Les mesures de prévention essentielles existent (efficaces, adaptées et mises en œuvre), mais d’autres sont encore possibles.

2

La prévention inclut des mesures d’ordre collectif et/ou individuel sur les plans techniques, organisationnels et humains (assurance d’un comportement sûr).

1

Qualification du risque résiduel (RR) = F x G x M

F

G

Maîtrise

Risque chimique

Situations

Fréquent

Gravité du dommage

Les batteries équipant les véhicules et les engins peuvent peser plusieurs centaines de kilos, et leur manipulation peut engendrer des troubles musculosquelettiques, et notamment une affection du rachis lombaire. Afin de prévenir ces risques, les ports de charge doivent être réduits au maximum, et des équipements d’extraction, de levage, de manutention et d’aide à la manutention mis en place si nécessaire.

Risques

F

Estimation de la gravité

Les risques de manutention

EXEMPLE D’UNE LIGNE DU DOCUMENT UNIQUE

Fréquence d’exposition

M

3

G Un court-circuit peut provoquer un incendie d’origine électrique, endommager le matériel ou les circuits, ou être responsable de l’électrisation, voire de l’électrocution d’une personne faisant contact.

16

17 à 35

36

RISQUE FAIBLE

RISQUE MODÉRÉ

RISQUE IMPORTANT

Actions à réaliser

RR

27

• Réaliser la déconnexion uniquement en hors charge sur un circuit ouvert • Mettre en place un système de protection des connectiques (bornes d’indice de protection IP2X ou IPXXB) • Mettre des protections isolantes sur les connectiques dont la tension électrique (U) est supérieure à 60 V ou dont la capacité électrique (C) est supérieure à 180 Ah

M L’entreprise a simplement mis en place des mesures organisationnelles (mise à disposition d’EPI), mais aucune mesure organisationnelle ou humaine, d’où une évaluation de ce critère à 3. NO 10 – 10/23 – 3


RESSOURCES HUMAINES

Accident du travail d’un salarié : quelles démarches ? Brûlure, malaise cardiaque, fracture… lorsqu’un salarié est victime d’un accident du travail 1, l’employeur doit suivre une procédure spécifique pour le déclarer. Quelle est-elle ? À la suite d’un accident du travail1, le salarié doit faire constater dès que possible ses blessures par un médecin, qui établit un certificat médical. En tant qu’employeur, vous devez, de votre côté, effectuer plusieurs démarches. La déclaration d’accident Dans les 48 heures suivant l’accident (hors dimanche et jours fériés), vous devez faire une déclaration d’accident auprès de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Si l’accident entraîne un arrêt de travail, vous devez y joindre les informations permettant le calcul des indemnités journalières à percevoir par votre salarié.

Vous avez des réserves quant à l’origine professionnelle de l’accident ? Vous pouvez en faire part lors de votre déclaration d’accident ou dans un délai de 10 jours. Vous devez également remettre au salarié une feuille d’accident (formulaire Cerfa n°11383*02). Ce document permet au salarié de bénéficier du tiers payant et d’un remboursement sans avance des frais médicaux engagés en lien avec l’accident du travail. La désignation de l’accident comme accident du travail Une fois les documents réceptionnés, la CPAM peut reconnaître l’accident du travail, ou demander une enquête ou un examen complémentaire. 1

2

BON À SAVOIR L’absence de déclaration ou une déclaration hors délai est passible d’une amende jusqu’à 750 € pour une personne physique et jusqu’à 3 750 € pour une personne morale.

Si vous n’émettez aucune réserve sur le statut d’accident du travail, la CPAM reconnaît l’accident du travail dans un délai de 30 jours. Si vous avez émis des réserves ou si la CPAM l’estime nécessaire, une phase d’investigation de 70 jours est prévue, à l’issue de laquelle elle vous informe, ainsi que le salarié, des résultats.

À l’issue de l’investigation, vous pouvez, ainsi que votre salarié, consulter le dossier et ajouter vos remarques (dans un délai de 10 jours). Pour faciliter ces démarches, l’assurance maladie a mis en ligne un site dédié (www. questionnaires-risquepro.ameli.fr).

Analyse et actions correctives En parallèle de ces démarches administratives, vous devez tirer les leçons de l’accident afin d’éviter qu’il ne se reproduise. Pour cela, vous devez dès que possible : 1

analyser l’accident en identifiant ses causes (par exemple, à l’aide de « l’arbre des causes ») et ses circonstances ;

2

mettre en place des actions correctives ;

3

faire un retour d’expérience ;

4

contrôler la bonne mise en œuvre des actions correctives.

POUR ALLER PLUS LOIN Retrouvez nos modules e-learning pour vous accompagner dans l’élaboration de « l’arbre des causes » et la mise en place des actions correctives dans votre Espace Internet IRP AUTO Solidarité-Prévention en flashant ce QR code. Document Outil82 « Agir suite à un accident du travail », INRS.

1 Un accident du travail est un événement qui survient sur le lieu et le temps de travail, entraînant des atteintes à la santé physique ou mentale des salariés.

4 – Le M ag P R O


PARTAGE DE BONNES PRATIQUES

Éric EUSÈBE «L e handicap représente un enjeu sociétal fort, en termes d’inclusion et d’égalité des chances »

1

Pourquoi avez-vous lancé une démarche de sensibilisation au handicap chez Hertz France ?

Cette démarche répond à plusieurs objectifs. Le handicap représente un enjeu sociétal fort en termes d’inclusion et d’égalité des chances. Le but était de faire évoluer le regard que l’on peut porter sur lui. Pour les personnes concernées par une situation de handicap, il était important de voir également comment améliorer leurs conditions de travail et favoriser leur maintien dans l’emploi. Au-delà de ces enjeux sociétaux, nous souhaitions aussi nous rapprocher de l’obligation d’emploi de 6 % minimum de personnes en situation de handicap.

2

Quelles actions de sensibilisation avez-vous déployées ?

Nous avons entrepris une première action en 2019 en participant au Duoday, qui invite le temps d’une journée à faire découvrir son métier à une personne en situation de handicap. Plusieurs employés se sont portés volontaires et nous avons eu de très bons retours. Nous avons ensuite, en 2020, conclu un accord d’entreprise, que nous avons négocié avec les organisations syndicales. Nous nous sommes engagés sur plusieurs actions sur une durée de trois ans, avec une action de sensibilisation des salariés tout d’abord (chargés de clientèle, préparateurs de véhicules, mécaniciens, managers, etc.). Pour l’ensemble du personnel, notre action visait à changer la vision que l’on peut porter parfois sur le handicap, en prenant conscience notamment que 80% des handicaps sont invisibles. Nous souhaitions également inciter les personnes concernées par une situation de handicap à faire connaître leur situation afin de mieux les accompagner, en leur fournissant

le cadre de travail le plus adapté possible. En effet, beaucoup n’osent pas parler de leur situation au travail, de peur d’être mis à l’écart ou de perdre leur emploi. Pour communiquer sur la démarche, nous avons utilisé plusieurs supports de communication : bande dessinée, informations sur la fiche de paie, ou encore organisation de jeux pendant la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH). Nous avons aussi décidé de valoriser notre démarche à travers nos offres d’emploi. Une communication externe destinée à instaurer un climat de confiance et à rassurer les candidats sur les possibilités d’aménagement de poste. Nous avons bien sûr travaillé sur le maintien dans l’emploi, grâce à une collaboration avec Cap Emploi et les médecins du travail, pour mieux prendre en compte les besoins des salariés concernés (ergonomie, aménagement des horaires de travail, etc.). Enfin, nous avons formé spécifiquement les managers et avons mis en place un réseau de correspondants handicap, en appui aux référents handicap dont je fais partie.

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Crédit photo : Silvère KOULOURIS

Spécialisée dans la location de véhicules, Hertz France compte près de 1 000 employés et 110 agences en France. Depuis 2020, un programme de sensibilisation au handicap a été déployé en interne. Éric EUSÈBE, directeur hygiène, sécurité et environnement du groupe, est le porteur de ce projet d’ampleur. Il nous en explique les contours.

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Quels sont les retours après trois ans de déploiement ?

Nous avons atteint les 6 % de salariés déclarés en situation de handicap, alors que nous étions à 2,6 % au moment du lancement de la démarche. C’est une réussite inattendue ! Ce résultat s’explique surtout par le nombre croissant de salariés concernés qui nous ont fait part de leur situation, plus que par le nombre de nouvelles recrues. Ils ont compris que communiquer sur leur handicap permettait d’être mieux protégé et de favoriser leur bien-être au travail. Pour finir, peu d’aménagements de poste ont été nécessaires. La démarche est vertueuse, elle ouvre le dialogue. Connaître la situation de handicap d’un collègue peut permettre, par exemple, de lever des incompréhensions au sein d’une équipe. Bien sûr, si la plupart des retours sont positifs, il demeure des situations pour lesquelles nous n’avons pas de solution. Mais si un maintien en emploi se révèle impossible, nous faisons de notre mieux pour que les employés concernés soient accompagnés vers un nouveau projet professionnel.

Pouvez-vous nous parler de votre rôle de référent handicap ?

J’ai lancé le projet et pris en charge cette mission afin d’accompagner le déploiement de notre démarche de sensibilisation en interne. Nous sommes deux référents, une référente handicap auprès du CSE et moi-même. Nous avons mis en place un réseau de 12 correspondants handicap, exerçant des métiers divers et répartis sur différents sites. Cela permet de varier les interlocuteurs possibles. Nous sommes là pour répondre aux salariés sur les sujets liés au handicap, en toute confidentialité. Ce réseau terrain a pour but de faciliter la parole.

APPEL À TÉMOIGNAGES Vous souhaitez vous aussi nous faire part d’une initiative déployée dans votre entreprise en matière de prévention ou de solidarité ? Écrivez-nous à : solidariteprevention@irpauto.fr

NO 10 – 10/23 – 5


les équipements de protection individuelle (EPI) et les vêtements de travail, que l’employeur doit fournir à ses salariés « en tant que de besoin » (art. R4321-4) et dont il doit garantir « le bon fonctionnement et le maintien dans un état hygiénique satisfaisant » (art. R4323-5).

les locaux de travail : aménagement des locaux de travail (installations sanitaires : art. R232-2 à R232-2-7, local de restauration : art. R232-10 à R232-10-1), entretien (art. R232-1-14), aération et assainissement des lieux de travail (art. R232-5 à R232-5-14) ;

1

avant de manger, boire et fumer (et après !) ;

Il est indispensable de se laver les mains :

HYGIÈNE DES MAINS

avant chaque pause ;

www.irp-auto.com

est également téléchargeable dans votre Espace Internet Solidarité-Prévention

Cette fiche 1/4 h sécurité

avant de mettre en place et d’enlever ses équipements de protection individuelle (EPI) tels que les bouchons d’oreilles et les masques respiratoires ;

L’hygiène au travail repose sur les obligations imposées à l’employeur, mais également sur des comportements individuels :

RÈGLES D’HYGIÈNE

L’hygiène au travail a pour objectif de prévenir les risques de contamination et d’intoxication des salariés sur leur lieu de travail. En effet, selon la nature des activités professionnelles (utilisation de produits chimiques), et les comportements individuels (lavage des mains) et collectifs (entretien et aération des locaux), des agents chimiques toxiques ou des agents biologiques pathogènes peuvent être présents dans l’environnement de travail (dans l’air, sur les surfaces, dans l’eau et dans les aliments).

DÉFINITION

Pour prévenir ces risques, le Code du travail impose à l’employeur des règles concernant :

POINT RÉGLEMENTAIRE

Les règles d’hygiène au travail

QUART D’HEURE SÉCURITÉ

ent non contractuel - Siège social : IRP AUTO, 39, avenue d’Iéna - CS21687 - 75002 Paris cedex 16 - www.irpauto.com


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2

après tout contact avec des souillures.

Le port de gants ne dispense pas du lavage des mains. Il est conseillé de se laver les mains après chaque utilisation, et d’utiliser les gants avec des mains sèches et propres.

Nettoyer régulièrement les vêtements de travail et les EPI.

travailler en milieu aéré.

Se changer et se doucher sur le lieu de travail afin de ne pas rapporter les particules et substances amassées dans la journée à la maison.

Nos conseillers sont à votre disposition du lundi au vendredi de 8 h 30 à 18 h 30, et le samedi de 8 h 30 à 13 h.

09 69 39 02 45

p rendre une douche (en cas de projections ou de poussières).

se laver les mains ;

n ettoyer le poste de travail (préférer un nettoyage humide) ;

n ettoyer et ranger les EPI réutilisables ;

jeter les EPI à usage unique dans des poubelles fermées (se laver les mains après avoir enlevé ses gants) ;

r épandre de l’absorbant en cas de déversement ;

APRÈS LA PHASE DE TRAVAIL

solidariteprevention@irpauto.fr

e n cas de génération de poussières, utiliser des protections collectives (outils avec aspiration, système de captage à la source, etc.) et ne pas et ne pas utiliser la soufflette ;

s e laver les mains avant chaque pause ;

n e pas boire, manger, ni fumer lors des phases de travail ;

PENDANT TOUTE OPÉRATION

CONTACTEZ NOS ÉQUIPES

l es EPI doivent être personnels.

s e laver les mains après avoir retiré des gants ;

s e laver les mains avant la mise en place des EPI ;

En cas de nécessité de porter des EPI :

AVANT TOUTE OPÉRATION : MISE EN PLACE D’EPI

LES BONNES PRATIQUES EN ATELIER

Changer de tenue chaque jour.

anger séparément R les tenues de travail, les EPI et les vêtements de ville dans un casier double compartiment.

VÊTEMENTS DE TRAVAIL ET EPI (ÉQUIPEMENTS DE PROTECTION INDIVIDUELLE)

après s’être mouché ou être passé aux toilettes ;

SDR206P - Docu


ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL

Stockage des déchets dangereux :

bonnes pratiques

Le bon stockage des déchets dangereux est essentiel pour préserver la santé et la sécurité des travailleurs, ainsi que l’environnement. Il est soumis à des obligations strictes. Quelles sont-elles ? Longtemps considérés comme des produits à valeur négative, dont il faut se débarrasser, les déchets sont passés en quelques décennies d’une logique d’élimination à une logique de valorisation. L’attention accrue liée à la préservation de l’environnement et aux questions de santé et de sécurité au travail a rendu la gestion des déchets incontournable. Le stockage en est l’une des composantes essentielles et répond à des règles précises.

LES TROIS TYPES DE DÉCHETS DES SERVICES DE L’AUTOMOBILE Les entreprises du secteur des services de l’automobile produisent plusieurs types de déchets :

EXEMPLE D’UNE SITUATION À RISQUE ET DES MOYENS DE PRÉVENTION

• les déchets liés à l’activité humaine : déchets bureautiques (papier) ou alimentaires ; • les déchets non dangereux : métaux, emballages en plastique et en carton, verre, certaines pièces détachées, etc. ; • les déchets industriels dangereux : huile de vidange, batteries, emballages et chiffons souillés, aérosols, etc.

STOCKAGE DES DÉCHETS DANGEREUX : LES RISQUES Une défaillance dans le stockage des déchets dangereux peut avoir des impacts sur l’environnement, la santé et la sécurité des salariés et de l’entreprise : • pollution des sols, de l’air ou des eaux ; • dégagement de vapeurs susceptibles de provoquer des irritations ou des maladies respiratoires en cas de contact avec des vapeurs de résidus de produits chimiques ; • risque d’incendie ou d’explosion pour les déchets inflammables.

LES BONNES PRATIQUES EN MATIÈRE DE PRÉVENTION Par prévention, les déchets dangereux doivent, conformément au Code de l’environnement : • être triés et séparés des déchets non dangereux (proscrire tout mélange ou dilution) ; • être stockés de manière sécurisée avant enlèvement, dans des récipients appropriés et agréés (collecteurs d’huiles usagées, bacs pour liquides de refroidissement, bacs de rétention, etc.), ces récipients devant pouvoir résister aux attaques chimiques ainsi qu’à des effets extérieurs (intempéries et incidents de manipulation) ; • être séparés les uns des autres ; • être étiquetés ou marqués bien lisiblement (avec mention des dangers).

Stockage de déchets de type batteries

TOCKER les batteries sur des bacs de S rétention pour éviter la pollution du sol. E PAS EXPOSER les batteries en N permanence à des températures élevées. É VITER tout contact avec l’humidité.

EN CHIFFRES En France, les entreprises produisent en moyenne

63 millions de tonnes de déchets. Cela représente 950 kg de déchets par habitant1.

Des mesures complémentaires doivent être prises telles que la ventilation des locaux ou la mise en place de mesures préventives en matière de pollution. L’entreprise doit également tenir à disposition un registre des bordereaux de suivi des déchets dangereux lors des collectes. 1 Chiffres ADEME, 2018, hors secteur construction.

8 – Le M ag P R O


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questions à Anita ROMERO-HARIOT Expert assistance-conseil au sein du pôle Risques chimiques à l’INRS2. Le stockage doit être pris en compte dès la conception d’un projet : comment faire ?

1

Intégrer les acteurs de la prévention et le personnel dès la phase de conception d’une zone de stockage des déchets permet de prévenir les accidents et maladies professionnelles. Les réflexions sont à mener sur l’implantation de la zone de stockage (compatibilité avec les autres activités de l’entreprise), son dimensionnement (prise en compte des pics d’activité, séparations physiques et distances de sécurité selon la nature des déchets), sa durabilité (choix des matériaux et entretien des installations) et son accessibilité (circulations et reprises). La ventilation des zones et la mise en place d’équipements de sécurité (moyens d’extinction du feu, douche de sécurité, rince œil, etc.) doivent être prévues.

3

Qui est responsable du stockage des déchets ? L’employeur est responsable en tant que producteur des déchets, et est garant de la santé et de la sécurité de ses salariés. Il évalue les risques liés aux déchets produits et organise la sécurisation des flux. Il programme la formation de ses salariés (risque chimique, gestes et postures, etc.). Il établit les procédures à suivre en situation normale et accidentelle, il fournit les moyens d’aide à la manutention et les EPI adaptés en quantité suffisante. Le salarié formé doit respecter les consignes évitant les situations accidentelles (tri, rangement de la zone, séparation des déchets incompatibles, etc.).

Quels sont les déchets particulièrement dangereux à surveiller ? Une attention particulière est à porter aux chiffons souillés et aux déchets de batteries au lithium 3 , qui doivent être isolés et évacués régulièrement. En effet, les batteries présentent un risque électrique, chimique et d’emballement thermique. Quant aux chif fons, ils peuvent s’auto-enflammer et générer un départ d’incendie.

POUR ALLER PLUS LOIN

EN SAVOIR PLUS

2

GESTION ET ENTREPOSAGE DES DÉCHETS La question de la gestion et de l’entreposage des déchets doit être posée dès la conception d’un projet. Le dimensionnement des stockages doit être anticipé en fonction des volumes de déchets produits et des pics d’activité. La fréquence de la collecte doit permettre de minimiser les volumes stockés. La dangerosité des déchets est à caractériser pour évaluer les risques professionnels associés à leur manipulation et entreposage. Le tri séparé aide à sécuriser collecte, transport et réception dans les centres de traitement. Les déchets sont stockés dans des contenants adaptés à leur nature et étiquetés avec les informations de danger (pictogrammes notamment). Chaque catégorie (dangereux, non dangereux, inertes, gazeux, liquides, etc.) est entreposée dans une zone réservée. Par exemple, les solvants usagés sont stockés dans des zones ventilées avec des bacs de rétention étanches conçus pour éviter la pollution des sols. Les séparations de zones doivent pouvoir contenir la propagation d’un incendie. Les zones d’entreposage sont conçues pour faciliter la collecte en réduisant les risques liés à la coactivité et aux opérations de chargement. Le transport ADR4 des déchets dangereux impose un étiquetage spécifique.

INRS, «Déchets dangereux dans l’entreprise», ED 824, 2022. Documents INRS ED824, ED6496, ED6134, ED6336.

2 Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. 3 Voir ED6407 Les batteries au lithium - Brochure - INRS. 4 Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route.

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OUTIL TECHNIQUE

Il est beau, mon escabeau ! Oui, mais pas que...

Ils font partie de votre environnement de travail au quotidien, tant et si bien qu’ils peuvent paraître banals. Vos escabeaux vous permettent-ils de travailler en toute sécurité ? Quels sont les points d’attention majeurs, en contrôle comme à l’achat ? Prenons un peu de hauteur…

QUELQUES CHIFFRES Contrairement à une idée reçue, les chutes d’escabeau peuvent être dangereuses1 : • plus de 18 % des chutes entraînant une incapacité permanente dans les accidents du travail correspondent à des chutes depuis des échelles ou des escabeaux ; • l’utilisation d’échelles ou d’escabeaux constitue la 2e cause de chutes graves au travail. Disposer d’un matériel solide et fiable est donc impératif !

DES NORMES STRICTES Une réglementation spécifique encadre la fabrication des escabeaux (critères de résistance, d’ergonomie, de stabilité, etc.2), ainsi que leur utilisation. Les escabeaux doivent notamment être utilisés uniquement comme équipements permettant l’accès en hauteur de manière temporaire. Ils ne doivent en aucun cas constituer un poste de travail pour le travail en hauteur3.

COMMENT VÉRIFIER LA FIABILITÉ D’UN ESCABEAU ? Les escabeaux que vous utilisez doivent être contrôlés une fois par an, afin de vous assurer qu’ils apportent toujours une sécurité optimale. Les points de contrôle sont les suivants : 1

les patins antidérapants doivent être toujours en bon état et permettre une bonne stabilité ;

2

les éléments de fixation (rivets et têtes de boulon) ne doivent pas être corrodés ou oxydés ;

3

les marches ne doivent pas être abîmées, déformées ou fissurées ;

4

l’étiquette d’identification indiquant notamment le poids maximal doit être lisible.

Si l’inspection n’est pas concluante, pensez à renouveler vos équipements.

QUELS CRITÈRES À L’ACHAT ?

1 Chiffres INRS. 2 Articles R. 4323-81 à R. 4323-88, R. 4323-81 et article R. 4323-82 du Code du travail. 3 Article R. 4323-63 du Code du travail.

1 0 – Le M ag P R O

Pour choisir un équipement de qualité, assurez-vous que l’escabeau a fait l’objet d’une évaluation quant à sa solidité et sa sécurité (marque NF « Échelles »). Cette mention confirme le respect des normes et des réglementations. Pour les escabeaux, la norme de référence est la norme NF EN 14183. Elle prévoit les caractéristiques de conception, les dimensions, les matériaux, les exigences de performance, les méthodes d’essai ainsi que les usages appropriés. Enfin, pour une sécurité maximale, optez pour un escabeau muni d’un garde-corps (plateforme individuelle roulante).


SANTÉ

Prévenir l’eczéma des mains

Dans les ateliers, les mains peuvent être mises à rude épreuve. Manipulation de produits irritants, mains dans l’eau… le contact avec des substances allergènes favorise l’apparition d’eczéma des mains. Comment mieux prévenir cette affection cutanée ?

QUELLES SONT LES CAUSES DE L’ECZÉMA ?

DÉFINITION

le terrain génétique ; les facteurs environnementaux ; le contact avec des substances allergisantes. L’eczéma apparaît souvent à la suite de contacts répétés avec une substance allergène qui parvient à franchir la barrière extérieure de la peau (en raison d’une peau irritée, d’entailles, de coupures, de microabrasions, etc.). L’organisme se défend alors en déclenchant une réaction inflammatoire.

EN SAVOIR +

L’apparition d’un eczéma est due à la conjonction de trois facteurs :

L’eczéma (aussi appelé « dermatite atopique ») est une affection non contagieuse de la peau qui se caractérise par des rougeurs mal délimitées qui démangent et par l’apparition de toutes petites vésicules qui évoluent en croûtes.

EN CHIFFRES Plus de 2,5 millions de personnes seraient atteintes d’eczéma en France, selon la Société française de dermatologie.

RÉFÉRENCES Dépliant INRS, ED 6470, « Prendre soin de ses mains au travail pour prévenir l’eczéma ». www.vidal.fr

LES MOYENS DE PRÉVENTION

LES PRINCIPALES SUBSTANCES ALLERGISANTES L’eczéma des mains peut être provoqué par les substances suivantes :

• les sels de chrome, présents dans les peintures, l’huile de coupe ou l’eau de javel ;

L’eczéma, s’il peut paraître courant, ne doit pour autant être ni banalisé ni pris à la légère ! Au-delà de la gêne ressentie au niveau local, son apparition peut être source de perturbations d’humeur, de douleurs et de gêne dans les relations sociales (du fait de son inesthétisme). Il peut même entraîner, dans certains cas, une inaptitude au poste de travail. Voici six conseils pour protéger vos mains :

1

privilégiez l’eau tiède et le savon doux pour vous laver les mains, et séchez-les ;

2

portez des gants pour les tâches en milieu humide ou impliquant la manipulation de produits chimiques ;

3

en cas de port prolongé, portez des sous-gants en coton fin pour éviter une transpiration excessive ;

4

mettez toujours vos gants sur des mains propres et sèches ;

5

portez vos gants sur des périodes aussi courtes que possible ;

• le latex et le caoutchouc, présents dans les gants ; • la résine de pin, présente dans les colles ; • les résines époxy et les solvants, présents dans les colles, les peintures et les résines ; • d’autres substances (colorants et teintures, nickel, adjuvants de plastiques, parfums, etc.).

Dans les ateliers, où la présence de ces composants est courante, toutes les mesures doivent être prises pour éviter les contacts. Des mains fragilisées par des produits chimiques, mais aussi par le froid ou la sueur, sont en effet plus perméables aux substances allergènes.

6

appliquez des crèmes émollientes et protectrices pour les mains afin d’éviter le dessèchement de la peau (notamment en fin de journée).

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Pour participer, rien de plus simple ! 1. Écrivez-nous à trophees@irpauto.fr:

• en nous expliquant en quelques lignes votre action de prévention ; • et en nous communiquant vos coordonnées.

2. Notre expert vous recontactera pour échanger avec vous.

Après délibération du jury, la meilleure initiative sera récompensée par la remise du Trophée Solidarité-Prévention. Votre histoire sera relayée auprès de la branche des services de l’automobile et sur nos réseaux sociaux sous forme d’interview, de vidéo ou de podcast.

Consultez le règlement sur votre Espace Internet Solidarité-Prévention depuis www.irp-auto.com. *C entre de formation des apprentis (CFA).


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