Célébration des 35 ans : repousser les limites, redéfinir les possibilités
Celebrating 35 Years:
Defying Boundaries, Redefining Possibilities
Célébration des 35 ans : repousser les limites, redéfinir les possibilités
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Des données de recherche passionnantes concernant tous les stades du myélome ont été présentées lors du 66 e congrès annuel et exposition de l’American Society of Hematology
L’équipe de l’IMF présente au 66e congrès annuel et exposition de l’American Society of Hematology (Société américaine d’hématologie) était composée de membres de l’International Myeloma Working Group (Groupe de travail international sur le myélome) de l’IMF, de la Black Swan Research Initiative® de l’IMF, du Comité consultatif scientifique de l’IMF, ainsi que de patients atteints de myélome, de partenaires de soins et de porte-paroles.
Une publication de l’International Myeloma Foundation Ce numéro de Myeloma
Par le Dr Joseph Mikhael
Directeur médical au sein de l’IMF
En décembre 2024, près de 30 000 personnes se sont réunies pour prendre connaissance des avancées dans tous les domaines de l’hématologie lors de la réunion annuelle de l’American Society of Hematology (ASH, Société américaine d’hématologie), qui s’est tenue sous le soleil de San Diego, en Californie. Parmi les 8 500 résumés soumis au congrès, près de 1 200 portaient sur le myélome multiple ! Nombre de ces résumés sont très prometteurs pour les patients atteints de myélome et leurs partenaires de soins. Vous trouverez ci-dessous les temps forts dont j’aimerais vous faire part.
Myélome multiple indolent (MMI)
Le résumé relatif au myélome qui a sans doute été le plus discuté lors du congrès de l’ASH est celui de l’essai clinique de phase III
AQUILA , qui porte sur la question de savoir s’il faut ou non traiter le myélome multiple indolent à haut risque (MMI-HR). Cette étude a comparé l’utilisation de Darzalex® (daratumumab) en monothérapie pendant 3 ans à une surveillance active (observation uniquement).
Des résultats impressionnants ont montré qu’à 24 mois, 79,9 % des patients du bras recevant Darzalex de l’étude n’avaient toujours pas évolué vers un myélome actif, contre seulement 63,3 % dans le bras observation. À 5 ans, 63,1 % des patients du
groupe Darzalex n’avaient toujours pas évolué vers un myélome actif, contre seulement 40,8 % dans le bras observation.
La survie globale a également été améliorée à 5 ans, 93 % des patients du groupe Darzalex étant toujours en vie, contre 86,9 % dans le bras observation. Cette approche constitue une option pour les patients atteints de MMI-HR qui envisagent l’observation plutôt qu’un traitement complet du myélome.
Cette approche pourrait même retarder le traitement chez certains patients, qui pourraient ainsi ne jamais avoir besoin de traitement.
D’autres approches de traitement du MMI-HR sont à l’étude. Des traitements plus intensifs, y compris la thérapie par lymphocytes T-CAR (récepteur antigénique chimérique) et le traitement combiné avec plusieurs médicaments, donnent des résultats prometteurs.
Compte tenu des récentes approbations par la FDA de « quadrithérapies » (4 médicaments) pour le myélome multiple nouvellement diagnostiqué (MMND), cette approche est en train de devenir la norme de soins (SOC) pour la grande majorité des patients. Plusieurs résumés présentés lors du congrès de l’ASH ont validé cette approche, notamment l’essai clinique allemand GMMG-HD7 portant sur Sarclisa® (isatuximab) + Velcade® (bortézomib) + Revlimid® (lénalidomide) + dexaméthasone (IsaVRd), comparé à la trithérapie (3 médicaments) avec VRd.
Dans cette étude, la majorité des patients ont atteint la négativité de la maladie résiduelle minimale (MRM) avec la quadrithérapie plus la greffe et moins de la moitié ont atteint la négativité de la MRM avec le régime VRd sans Sarclisa. L’entretien vidéo de l’IMF avec le Dr Hartmut Goldschmidt, l’investigateur principal de l’étude GMMG-HD7, est disponible sur myeloma. org/imf-videos en cliquant sur l’onglet « ASH ». Si vous lisez cet article au format numérique, vous pouvez accéder directement à l’entretien vidéo en cliquant ICI.
Il ne fait aucun doute que l’utilisation des quadrithérapies chez les patients atteints de MMND va continuer à se développer. Cependant, une étude française a démontré la faisabilité de commencer la trithérapie Darzalex + Revlimid + dexaméthasone (DRd), qui peut être effectuée avec seulement 2 mois de dexaméthasone.
Mieux vaut donc parfois en faire plus, et parfois en faire moins ! Comment décider ? Nous pouvons conclure qu’il est important de disposer d’un plus grand nombre de mécanismes d’action (MA) pour lutter contre le myélome, mais qu’il est également possible de réduire les doses, en particulier avec la dexaméthasone, un stéroïde. Lisez la section « Down with Dex » ci-dessous !
Revlimid administré comme traitement d’entretien postgreffe a été la norme de soins pendant plus d’une décennie.
De nombreuses études ont cherché à ajouter d’autres options au traitement d’entretien, notamment l’association Darzalex + Revlimid (D-R) dans l’essai clinique AURIGA , ou même de nouveaux médicaments comme Tecvayli® (teclistamab-cqyv) dans l’essai clinique Majestec-4/EMN30
Inévitablement, cela conduira à des schémas plus intenses avec des bithérapies administrées post-greffe au lieu de Revlimid seul. Cependant, cela pourrait également ouvrir la voie à l’arrêt du traitement d’entretien, car il apparaît que celui-ci peut être interrompu en toute sécurité lorsqu’un patient atteint une négativité durable de la MRM, en particulier s’il n’est pas atteint d’une maladie à haut risque.
D’autres recherches sont nécessaires ; je pense que cela se traduira par des approches d’entretien initiales à la fois plus intenses et plus courtes, qui permettront aux patients d’arrêter tout traitement pendant de plus longues périodes.
Le nombre d’essais cliniques récents menés chez des patients n’ayant reçu qu’une à trois lignes de traitements antérieurs est stupéfiant. Nous avons appris que les approches de trithérapie ont donné les meilleurs résultats. Lors du congrès de l’ASH, nous avons assisté à de nombreuses mises à jour d’essais cliniques clés dans les cas de rechute précoce.
Le belantamab mafodotin était un médicament initialement approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) des (suite à la page suivante)
(page de gauche)
1. Dr S. Vincent Rajkumar (États-Unis)
2. Dr Rahul Banerjee (États-Unis)
3. Dr Andrzej Jakubowiak (États-Unis)
4. Dr Ciara Freeman (États-Unis)
5. Dr Salomon Manier (France)
6. Dr. Vânia Hungria (Brésil)
7. Dr Nikhil Munshi (États-Unis), Dr Elias Mai (Allemagne) et Dr Philippe Moreau (France)
(page de droite)
8. Dr Michael O’Dwyer (Irlande)
9. Dr Shaji Kumar (États-Unis)
10. Dr Sagar Lonial (États-Unis)
11. Dr Evangelos Terpos (Grèce)
12. Dr Morie Gertz (États-Unis)
#WHEREISDRJOE - SUITE DE LA PAGE PRÉCÉDENTE
États-Unis, mais qui a ensuite été retiré du marché. Aujourd’hui, les mises à jour de deux essais cliniques clés conduiront presque certainement à la réintroduction de ce traitement du myélome ciblant le BCMA. Les essais cliniques DREAMM-7 et DREAMM-8 valident en réponse la survie sans progression (SSP), la SG et même la qualité de vie (QDV) avec l’utilisation de cet agent.
En outre, dans de nombreux contextes où la thérapie par lymphocytes T-CAR n’est pas disponible, il s’agit d’une option de traitement très intéressante. Cette approche offrira davantage d’options aux patients, y compris l’administration du bélantamab de manière plus sûre et moins fréquente, avec moins de symptômes liés aux yeux. Nous avons également constaté des mises à jour dans l’utilisation plus précoce de la thérapie par lymphocytes T-CAR démontrant un avantage en termes de SG par rapport aux trithérapies.
L’entretien vidéo de l’IMF avec le Dr Vania Hungria, investigatrice principale, qui fait le point sur la survie et l’efficacité dans le cadre de la phase III de l’étude DREAMM-7, est disponible sur myeloma.org/imf-videos en cliquant sur l’onglet « ASH ». Si vous lisez cet article au format numérique, vous pouvez accéder directement à l’entretien vidéo en cliquant ICI
Rechute tardive
La thérapie par lymphocytes T-CAR et les traitements par anticorps bispécifiques ont véritablement changé la façon dont nous abordons les patients dont la maladie a rechuté plus d’une fois. Nous sommes ravis de voir arriver une nouvelle vague d’immunothérapies dans le myélome, notamment une nouvelle thérapie par lymphocytes T-CAR appelée anitocabtagène autoleucel (anito-cel), dont les résultats préliminaires présentés dans le cadre de l’essai clinique IMMagine-1 montrent un taux de réponse de plus de 90 % et apparemment moins d’effets secondaires neurologiques.
D’autres approches incluent l’utilisation d’anticorps bispécifiques en combinaison, l’emploi de nouvelles cibles sur la cellule myélomateuse à la fois pour les lymphocytes T-CAR et les bispécifiques (p. ex. cevostamab), l’administration moins fréquente de bispécifiques (p. ex., etentamig) et l’introduction de nouveaux médicaments dans la classe des CELMoD.
Cela signifie plus d’options pour les patients, en particulier ceux qui ont déjà reçu des thérapies par lymphocytes T-CAR ou par bispécifiques, pour lesquels les options sont actuellement plutôt limitées.
La plupart des patients atteints de myélome ayant une espérance de vie plus longue, il est essentiel de trouver des approches qui améliorent également leur qualité de vie.
C’est précisément ce sur quoi de nombreuses études se sont penchées ! Quel bonheur de voir que tant de recherches sont menées pour améliorer la vie des patients atteints de myélome. En voici quelques exemples :
A Secondary Analysis of BMT CTN 0702 a évalué s’il était vraiment nécessaire d’effectuer autant d’analyses d’urine chez les patients atteints de myélome et a conclu que des analyses sanguines pouvaient suffire. L’entretien vidéo de l’IMF avec le Dr Rahul Banerjee, investigateur principal, est disponible sur myeloma.org/imf-videos en cliquant sur l’onglet « ASH ». Si vous lisez cet article au format numérique, vous pouvez accéder directement à l’entretien vidéo en cliquant ICI.
L’étude « Lovesick » a évalué l’impact de la greffe sur les couples qui sont confrontés au myélome, concluant que le rôle de soutien des partenaires de soins et la façon dont les couples perçoivent la santé de leur relation ont une incidence sur la guérison post-greffe.
L’étude « Nutrivention » a examiné la possibilité d’une intervention diététique pour ralentir la progression de la
gammapathie monoclonale de signification indéterminée (GMSI) et du myélome multiple indolent (MMI) vers le myélome actif. L’entretien vidéo de l’IMF avec le Dr Urvi Shah, investigatrice principale, est disponible sur myeloma. org/imf-videos en cliquant sur l’onglet « ASH ». Si vous lisez cet article au format numérique, vous pouvez accéder directement à l’entretien vidéo en cliquant ICI
Enfin, d’autres études ont évalué les avantages de réduire la dose de dexaméthasone administrée aux patients. J’aborde ce sujet plus en détail dans un récent éditorial publié dans la revue Blood intitulé « Down with Dex! » Les stratégies visant à réduire la dose de dexaméthasone peuvent atténuer la toxicité induite par les stéroïdes et contribuer à améliorer la qualité de vie. Bien que le dosage exact et le rôle de la dexaméthasone dans le traitement du myélome doivent être définis de manière plus précise, cette étude semble indiquer qu’il est possible de réduire davantage la dose de dexaméthasone et sa toxicité.
Le congrès de l’ASH 2024 a également été une occasion inestimable de rassembler les membres des deux principales entités de recherche de l’IMF, à savoir l’International Myeloma Working Group (IMWG) et la Black Swan Research Initiative® (BSRI®)
L’IMWG a pour mission de mener conjointement des recherches fondamentales, cliniques et translationnelles visant à améliorer les résultats pour les patients atteints de myélome, tout en publiant des recommandations consensuelles scientifiquement validées et évaluées de manière critique à l’intention de la communauté du myélome dans le monde. L’IMWG est composé de plus de 350 experts du myélome du monde entier.
Il est toujours très intéressant de réunir les membres de l’IMWG pour discuter de tous les aspects du myélome. Le petit-déjeuner annuel de l’IMWG, organisé dans le cadre du congrès de l’ASH,
1. Dr María-Victoria Mateos (Espagne)
2. Dr Mario Boccadoro (Italie)
3. Dr Thomas Martin (États-Unis)
4. Dr Rafat Abonour (États-Unis) et Dr Joseph Mikhael (États-Unis)
5. Yelak Biru (États-Unis)
6. Dr Sæmundur Rögnvaldsson (Islande)
7. Dr Bruno Paiva (Espagne)
8. Dr Philippe Moreau (France)
9. Dr Hang Quach (Australie)
10. Dr Andrew Spencer (Australie)
attire toujours beaucoup de monde, même s’il a lieu tôt le matin, avant le début du congrès. Ce petit-déjeuner est l’occasion de mettre à profit les connaissances collectives de ce groupe dévoué pour faire progresser le domaine au profit de nos patients.
La BSRI a été créée à la suite d’une réunion de brainstorming lors du sommet de l’IMWG qui s’est tenu à Amsterdam en 2012. En réponse à la question « Comment guérir le myélome ? », un groupe de chercheurs a concentré ses recherches ambitieuses sur la découverte d’un remède et la prévention du myélome. L’équipe de la BSRI se réunit en personne lors du congrès de l’ASH pour partager les dernières données passionnantes des essais « CURE » (« essais de guérison ») de l’IMF et s’accorder sur les prochaines étapes.
Le Conseil consultatif scientifique (CCS) de l’IMF est une équipe d’experts de renommée mondiale dans le domaine du myélome. L’IMF s’appuie sur les connaissances et l’expérience collectives du CCS pour identifier de nouveaux domaines de recherche, collaborer à des initiatives de recherche internationales et renforcer la rigueur scientifique des projets en cours.
Le congrès de l’ASH 2024 a présenté de nombreux résumés de membres de l’IMWG et de la BSRI de l’IMF, ainsi que les résumés suivants de membres de notre CCS. Voici un échantillon des travaux du CCS présentés au congrès de l’ASH :
1. L’étude AQUILA décrite précédemment dans cet article (co-rédigé par le Dr S. Vincent Rajkumar).
2. L’étude DREAMM-7 décrite précédemment dans cet article (co-rédigé par le Dr Vania Hungria).
3. L’étude d’optimisation DREAMM-9 évaluant le belantamab mafodotin en association avec VRd chez des patients atteints de myélome nouvellement diagnostiqué qui ne sont pas éligibles à une autogreffe de cellules souches (co-rédigé par le Dr Saad Z. Usmani).
4. L’étude du groupe espagnol GEM sur l’impact de Darzalex® (daratumumab) sur le traitement d’induction et/ou de consolidation chez les patients « présentant un bon état physique » atteints de myélome nouvellement diagnostiqué, âgés de 65 à 80 ans et non candidats à la greffe (co-rédigé par le Dr María-Victoria Mateos).
5. Results from a Global IMWG Registry sur les toxicités neurologiques retardées après une thérapie par lymphocytes T-CAR dans le myélome (co-rédigé par le Dr Thomas Martin).
6. Suivi à long terme par le comité sur l’immunothérapie de l’IMWG du traitement par Tecvayli® (teclistamab) en situation réelle pour le myélome multiple récidivant/ réfractaire (co-écrit par le Dr Saad Z. Usmani et le Dr Thomas Martin).
7. L’étude de la base de données sur l’immunothérapie de l’IMF visant à mieux comprendre les résultats chez les personnes âgées de 70 ans et plus, y compris les patients
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fragiles traités en situation réelle avec le teclistamab (co-rédigé par le Dr Thomas Martin).
8. An International Prospective Study examinant les divergences de points de vue des professionnels de santé et des patients atteints d’un myélome récidivant et/ ou réfractaire sur les nouveaux traitements dans divers contextes cliniques (co-rédigé par Yelak Biru).
9. L’étude Frontiers in Myeloma sur les obstacles à la participation aux essais cliniques sur le myélome (co-rédigé par Yelak Biru).
10. Key Findings from a Quality Improvement Initiative sur l’amélioration des soins centrés sur le patient pour surmonter les disparités en matière de santé dans le myélome multiple (co-écrit par le Dr Joseph Mikhael).
Pour en savoir plus sur ces résumés et d’autres de l’ASH 2024, veuillez visiter le site hematology.org. Les congrès tels que celui de l’ASH stimulent et motivent les cliniciens et les scientifiques spécialisés dans le myélome à redoubler d’efforts pour trouver un remède et créer un monde où chaque patient atteint de myélome peut vivre pleinement sa vie, sans être accablé par la maladie. MT
Célébration des 35 ans : repousser les limites, redéfinir les possibilités
L’année 2025 marque une étape importante pour l’International Myeloma Foundation. Votre soutien indéfectible et votre résilience nous ont permis de traverser ces 35 années. Ensemble, nous avons défendu les patients et les partenaires de soins, formé les professionnels de santé et financé des recherches révolutionnaires sur le myélome. Nous vous invitons à vous joindre à nous pour célébrer ce parcours incroyable et envisager un avenir encore plus prometteur. Honorons le passé, célébrons le présent et continuons à repousser les limites et à redéfinir les possibilités.