Pulsations octobre - décembre 2025

Page 1


Pulsations

Réseaux sociaux

Comment aider son ado à en tirer le meilleur

OctobreDécembre2025

Cancers masculins Oser en parler

DOSSIER Sommeil Mieux dormir, enfin

Ados et réseaux sociaux : quel rôle pour les parents ?

12

Rencontre

Pr Pierre-Alexandre Poletti

Éditeur Robert Mardini, Hôpitaux universitaires de Genève, Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, CH-1211 Genève 14, www.hug.ch Réalisation Bertrand Kiefer, Michael Balavoine, Planète Santé / Médecine et Hygiène, www.planetesante.ch Responsable de publication Frédérique Tissandier Rédactrice en chef Suzy Soumaille Édition Laetitia Grimaldi, Giuseppe Costa Maquette et mise en page Jennifer Freuler, Bogsch & Bacco Publicité Michaela Kirschner, pub@medhyg.ch Abonnements Version électronique : gratuit, www.hug.ch/ pulsations-magazine. Version papier : gratuit, Tél. 022 702 93 11, www.pulsations.swiss Fiche technique Tirage : 38 200 exemplaires, 4 fois par an. Référence 441696, ISSN 2813-5385 — La reproduction totale ou partielle des articles contenus dans Pulsations est autorisée, libre de droits, avec mention obligatoire de la source. Crédits couverture : Adobe Stock, Keystone Crédits sommaire : Keystone, Hervé Annen, Nicolas Righetti, Gettyimages

QUAND CE QUE TU RESSENS TE FAIT MAL

LIGNE ADOS 24H/24 ET 7J/7

La santé, un bien commun

L’esprit visionnaire de Guy-Olivier Segond, ancien conseiller d’État genevois, à l’origine de la création des HUG en 1995, a profondément marqué la politique de santé publique à Genève. Il a posé les bases d’un système hospitalier moderne, préfigurant ce que sont aujourd’hui les HUG : un établissement de référence, solidement ancré dans son territoire et ouvert sur le monde.

Une institution qui conjugue excellence médico-soignante et recherche de pointe accessible à toutes et tous.

Porté par une conception exigeante de l’intérêt général, le magistrat défendait une vision de la santé comme bien commun, à la croisée de la justice sociale et de la responsabilité collective. Une approche qui dépassait largement le cadre de la médecine curative, intégrant la prévention, le lien social, la dignité des personnes

vulnérables et une vision globale du bien-être.

Jeunes trentenaires, les HUG peuvent regarder avec fierté le chemin parcouru. Le cap donné à leur naissance a non seulement été maintenu, mais souvent dépassé, repoussant les limites, notamment durant la pandémie (lire en pages 24 et 25). Entre avancées cliniques et défis relevés, nous poursuivons cet héritage avec détermination et la conviction que la santé est un droit fondamental.

Et c’est en nous appuyant sur ces fondations solides que nous abordons, toutes et tous, l’avenir avec confiance et enthousiasme, portés par une ambition partagée : celle d’une médecine de pointe, humaniste et innovante, construite en partenariat avec les patientes et patients.

Je tiens à rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui, par leur engagement quotidien, font des HUG une institution remarquable, fidèle à sa mission de soigner, former et chercher au service de chacune et chacun. 

Se rendre auprès des familles pour mieux les aider

Depuis un peu plus d’un an, une équipe mobile petite enfance se rend à domicile pour assurer le suivi pédopsychiatrique mis en place lorsque les parents ne peuvent plus venir en consultation.

L’Unité de guidance petite enfance propose différentes prestations pour les enfants en âge préscolaire, en cas de troubles spécifiques ou pour un accompagnement parent-enfant lors de situations médicales ou sociales complexes. Elle est composée de pédopsychiatres, psychologues, infirmiers, infirmières, éducateurs, éducatrices, logopédistes, psychomotriciens, psychomotriciennes, ainsi que d’assistants et assistantes sociales. La plupart des consultations ont lieu au sein du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SPEA). Mais dans certaines situations, les parents ne peuvent plus se rendre au lieu de consultation, ce qui met un frein au suivi. Depuis septembre 2024, grâce à une mission d’intérêt général (MIG) du canton de Genève, une unité mobile se déplace à domicile. « Ce service n’est pas proposé en première intention, mais

lorsque la famille n’est plus en mesure de faire le suivi ambulatoire habituel. Un binôme, composé par exemple d’un ou d’une psychologue et d’un ou d’une psychomotricienne ou logopédiste, se rend alors chez elle », explique la Dre Maeva Pellet, cheffe de clinique en pédopsychiatrie et responsable de l’équipe mobile petite enfance du SPEA.

Situations personnelles délicates

Ces consultations hors les murs répondent à un besoin de familles qui sont souvent dans une situation, personnelle ou de santé, délicate. « La précarité sociale ou une naissance récente rendent parfois les trajets jusqu’à l’hôpital compliqués. Certains parents sont anxieux en milieu hospitalier. Par ailleurs, les séances à la maison se font dans un cadre plus souple qui met souvent à l’aise la famille », poursuit la Dre Pellet. Louise Piron en sait quelque chose. La psychomotricienne fait partie de l’Unité mobile petite enfance et constate : « Observer l’enfant là où il vit permet parfois un travail plus efficace avec lui et ses proches. Il évolue en effet différemment dans un endroit où il se sent en sécurité que dans un cabinet de consultation. Je peux aussi impliquer la famille et proposer des activités en lien avec la maison, les objets qui s’y trouvent notamment. » Selon les besoins, Louise Piron et ses collègues n’hésitent pas à proposer une séance à l’extérieur, dans un parc situé à proximité, par exemple. Mais le but est de ne pas interrompre le

Théraulaz

Illustration de Léo*, 4 ans, avec Louise Piron, psychomotricienne au sein de l’Unité mobile petite enfance. Le jeune garçon présente : « Moi, ma sœur et ma maman dans notre maison, avec la pâte à modeler et les bulles. »

suivi habituel : une fois que la situation le permet, l’objectif est que la famille réin-tègre le réseau de soins et les consultations au SPEA. 

Témoignage #1

« La présence de l’équipe mobile à la maison est précieuse »

Pour Léonore*, mère de jumeaux de 3 ans et demi, l’Unité mobile a commencé à se rendre chez elle lorsque sa santé s’est dégradée. « J’ai été opérée récemment et je ne peux plus me déplacer aux rendez-vous de suivi des garçons auxquels j’allais régulièrement. Ce sont des prématurés et ils ont besoin de séances de logopédie, car ils ont un retard de langage. La présence de l’équipe mobile à la maison est précieuse. Les enfants sont plus posés et à l’écoute lorsque la logopédiste et la psychologue sont là. Ils ont réalisé énormément de progrès. »

Témoignage #2

« Après ma séparation, je ne pouvais plus me déplacer avec les jumeaux »

Paola* est maman de jumeaux, un garçon et une fille, qui ont aujourd’hui 2 ans. La guidance proposée par les HUG s’est mise en place en ambulatoire dès leur naissance pour l’aider dans son rôle de maman. Très vite, elle s’est séparée du père. Se retrouvant seule avec les enfants, ne parlant pas français et n’ayant pas de soutien à proximité, elle a dû partir vivre en foyer. Elle ne parvenait alors plus à honorer les rendez-vous au SPEA. Depuis six mois, l’équipe mobile se rend donc au foyer dans lequel vit le trio. « Elle m’aide énormément, c’est un soutien émotionnel autant pour moi que pour mes enfants. Je me sens comprise et guidée en tant que maman et je réalise que, malgré ce contexte difficile, ils grandissent bien. » Aujourd’hui, la situation de Paola s’est apaisée et elle devrait pouvoir revenir en consultation au SPEA pour le suivi de ses enfants.

* Prénoms d’emprunt.

Mieux prévenir les cancers masculins

Cancer de la prostate, des testicules et du pénis : chaque année en novembre, ces trois maladies spécifiques aux hommes sont au cœur de la campagne de sensibilisation Movember. Une initiative visant à mieux faire connaître ces cancers et à promouvoir la santé masculine.

Avec près de 8 000 nouveaux cas détectés chaque année en Suisse, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez les hommes, en particulier après 50 ans. Au moment du diagnostic, 60% des patients sont âgés de 70 ans ou plus. La détection précoce de ce cancer, au développement lent, diminue la mortalité de façon significative, grâce à des traitements de plus en plus ciblés et personnalisés.

À l’inverse, le cancer du pénis et celui des testicules sont rares. Ce dernier touche principalement des hommes jeunes, âgés en moyenne de 15 à 35 ans, avec un risque accru en cas d’antécédent de cryptorchidie, une anomalie congénitale de la descente testiculaire. « L’autopalpation, pour rechercher une masse sur l’un ou l’autre des testicules, reste

le meilleur moyen de dépister ce cancer qui n’engendre généralement aucun autre symptôme particulier », souligne le Pr Massimo Valerio, médecin-chef du Service d’urologie.

Guérir sans compromettre l’avenir Bien qu’évoluant rapidement, le cancer testiculaire se soigne le plus souvent très bien, même en cas de métastases, s’il est diagnostiqué tôt. Aujourd’hui, grâce à la chirurgie conservatrice, lorsque cela est possible, la tumeur est retirée et le testicule est préservé. Ainsi, la fertilité et la production de testostérone ne sont pas affectées. Toutefois, afin d’anticiper tout traitement potentiellement toxique pour les fonctions reproductives, les équipes médicales des HUG proposent systématiquement un recueil de sperme et sa conservation. « Dans certains cas, des séances de chimiothérapie

Accompagner et informer

La prise en charge assurée par le Centre du cancer de la prostate et des cancers urogénitaux se veut pluridisciplinaire. Outre les soins médicaux et la qualité du plateau technique, un accompagnement psychologique, des consultations en andrologie, en fertilité et en sexualité sont

Novembre dédié à la santé masculine

Mobilisés dans le cadre de la campagne

Movember (lire en page 47), les HUG ont conçu cette année un programme varié : – consultations gratuites, – conférences ouvertes au public, – débat sur le dépistage du cancer de la prostate, – rencontres avec des spécialistes pour mieux vivre avec une maladie urologique.

Plus d’infos : www.hug.ch/evenement/ movember-2025-aux-hug peuvent en effet être nécessaires, mais nous limitons le plus possible ces traitements, tout comme l’imagerie irradiante (scanner, examens radiologiques, etc.) afin de réduire leurs effets sur la santé de ces jeunes patients », ajoute le spécialiste.

proposés aux hommes touchés par la maladie pour un soutien optimal dans toutes les dimensions de leur parcours. Et le Pr Valerio de conclure : « Les hommes, en particulier les jeunes, sont souvent moins attentifs à leur santé que les femmes. Ils manquent d’informations sur ces maladies et ignorent qu’ils peuvent aussi être concernés. Il est important de libérer la parole et de les accompagner. » 

Témoignage FRANCISCO, 39 ans

« La vie a repris son cours »

« En 2023, j’ai ressenti une gêne inhabituelle au niveau d’un testicule en prenant ma douche et suis allé consulter tout de suite. Un médecin d’urgence m’a conseillé de me rendre sans attendre à l’hôpital. Le diagnostic est tombé rapidement : cancer du testicule. Deux mois plus tard, j’étais opéré. On m’a retiré le testicule atteint, mais j’ai eu la chance de ne pas avoir de traitement complémentaire, comme une chimiothérapie. L’équipe médicale m’a immédiatement rassuré au sujet de ma fertilité et de ma sexualité. Un accompagnement psychologique m’a par ailleurs été proposé. Mais j’étais bien entouré et en échangeant avec d’autres personnes touchées par la maladie, j’ai pris conscience que j’avais eu de la chance : pris à temps, le cancer des testicules se guérit vite et bien. Bien sûr, le mot fait peur. Mais, pour moi, les choses se sont enchaînées tellement vite que je n’ai pas eu le temps de réaliser. Aujourd’hui, mis à part un suivi régulier pour vérifier que tout va bien, ma vie a repris son cours. Comme mon second testicule a été épargné, je peux toujours envisager de devenir père naturellement. »

Une consultation inédite pour la santé cérébrale et mentale

Les personnes souffrant d’une maladie psychiatrique et celles qui ont subi un traumatisme crânien développent parfois des symptômes similaires. Une consultation pluridisciplinaire, située au Campus Biotech, les prend désormais en charge.

Après un traumatisme crânien, certaines personnes développent des symptômes persistants : fatigue intense, diminution de l’attention, troubles du sommeil, perte de motivation, voire anxiété et dépression. Ces manifestations se remarquent également souvent chez celles et ceux qui souffrent de maladies psychiatriques, comme la schizophrénie. Forts de ce constat, les départements de psychiatrie et des neurosciences cliniques, soutenus par le NeuroCentre des HUG, se sont unis pour créer une consultation spécialisée et pluridisciplinaire. Cette dernière a ouvert fin 2024 au Campus Biotech à Genève.

Rapprocher neurosciences cliniques et psychiatrie

« Cet espace a pour vocation de rapprocher les neurosciences cliniques et la

psychiatrie, en intégrant les avancées scientifiques dans les soins quotidiens. Il offre également la possibilité, pour les patients et les patientes, de participer à des études cliniques menées sur le campus et portant sur de nouvelles approches thérapeutiques. L’objectif est d’améliorer la prise en charge grâce à des outils de diagnostic de dernière génération et au développement de traitements innovants », explique le Dr Matthias Kirschner, médecin adjoint au Département de psychiatrie.

Approche multidisciplinaire

Le Dr Aria Nouri, chef de clinique au Service de neurochirurgie, précise : « Chaque année, des milliers de personnes se présentent aux urgences en raison d’un traumatisme crânien. Celles qui développent des symptômes persistants sont parfois perdues et ne savent pas à qui s’adresser. Au Campus Biotech, nous pouvons faire un bilan neuropsychiatrique approfondi et proposer une approche multidisciplinaire. » 

Pour en savoir plus www.hug.ch/neurocentre/consultation-santecerebrale-mentale

Traiter ensemble tous les troubles métaboliques

Depuis près d’un an, les HUG proposent une consultation spécialisée dans les troubles métaboliques, née de la fusion de deux approches complémentaires de la prise en charge.

Le premier volet de la consultation, en place depuis une dizaine d’années, est axé sur les maladies héréditaires du métabolisme. Il s’agit d’affections rares caractérisées par un dysfonctionnement enzymatique empêchant l’organisme de transformer correctement certaines substances, comme les sucres, les graisses ou les protéines. Le second volet, plus récent, s’adresse aux troubles métaboliques courants – tels que le surpoids, le prédiabète et le diabète – en mettant notamment l’accent sur l’approche médicamenteuse.

Accompagnement pluridisciplinaire « Qu’ils soient d’origine héréditaire ou non, les troubles métaboliques présentent des mécanismes communs, tant dans leurs causes que dans leur prise en charge. Cette dernière repose le plus souvent sur un régime alimentaire spécifique, parfois associé à un traitement médicamenteux », explique le Pr Tinh-Hai Collet, médecin adjoint agrégé au Service d’endocrinologie, diabétologie et

métabolisme. La consultation propose un accompagnement pluridisciplinaire, assuré par une équipe composée notamment de médecins et d’une diététicienne, en collaboration avec des infirmières et infirmiers spécialisés en diabétologie, ainsi que de pédiatres quand le suivi concerne des enfants ou la transition vers la prise en charge adulte.

La création de cette nouvelle consultation rassemblant les deux aspects des troubles métaboliques découle en grande partie de l’arrivée, ces dernières années, des traitements médicamenteux contre l’obésité. Alors que leur utilisation s’est d’abord développée sans réel encadrement médical, les spécialistes ont rapidement souligné la nécessité d’un suivi rigoureux, aussi bien au moment de l’introduction du traitement que tout au long de sa durée et lors de son l’arrêt. Ce suivi personnalisé et interprofessionnel est déterminant pour limiter les effets secondaires du traitement autant que pour prévenir une éventuelle reprise de poids lorsqu’il se termine. 

URGENCES TROIS-CHÊNE, UN ACCUEIL RAPIDE ET

EXCLUSIF AUX PERSONNES DE 75 ANS ET PLUS

Pour les urgences non vitales et non chirurgicales

Ouvert tous les jours de 8h à 19h

Hôpital des Trois-Chêne Chemin du Pont-Bochet 3 1226 Thônex

Accueil d’urgence :

L’IG par télémédecine, une première en Suisse

Les HUG testent depuis plusieurs mois un protocole d’interruption de grossesse (IG) à domicile pour les femmes qui le souhaitent. L’objectif : s’assurer que ce service facilite leur parcours de soins.

Deux techniques existent pour la réalisation d’une IG : selon le cas, celle-ci peut être chirurgicale ou médicamenteuse. Depuis peu aux HUG, et pour la première fois en Suisse, la seconde peut entièrement s’effectuer à distance, grâce à la télémédecine. « Il est fondamental que le choix du lieu, comme de la méthode, revienne à la femme elle-même », rappelle la Dre Michal Yaron, médecin adjointe agrégée au Service de gynécologie.

Un suivi régulier

Concrètement, une femme qui opte pour l’IG médicamenteuse à domicile (sous réserve qu’elle réponde à certains critères médicaux et légaux) n’a plus besoin de se rendre à l’hôpital, ni pour les consultations, ni pour la remise du traitement. L’ordonnance est en effet envoyée par courrier. Elle est accompagnée de documents explicatifs, de contacts utiles et d’autotests, notamment pour l’évaluation de la douleur et des

saignements. Un suivi régulier est assuré grâce à deux téléconsultations – une au début de la démarche et l’autre deux à trois semaines après l’IG –, ainsi qu’un appel téléphonique dans les deux à quatre jours suivant la prise des médicaments.

Accès aux soins facilités

Pour les patientes, ce dispositif présente un gain de temps et d’autonomie. « Il est impératif pour nous de lever les réticences autour de la télémédecine, qui facilite l’accès aux soins tout en garantissant un accompagnement de qualité », souligne la Dre Yaron. Avant d’ajouter : « Cette approche libère les femmes d’un modèle médical paternaliste. Celles-ci deviennent plus pleinement actrices de leur santé. » Pour l’instant, le service proposé est dans sa phase pilote, qui ne vise pas à tester l’efficacité de l’IG médicamenteuse à domicile, laquelle a déjà été démontrée, mais évalue si le parcours proposé est adapté aux besoins des femmes genevoises concernées. 

Des soins plus simples et moins coûteux

La télémédecine rend le parcours d’IG médicamenteuse plus souple pour les femmes et réduit les coûts, notamment en évitant certaines consultations à l’hôpital.

« L’IA va changer le travail des radiologues »

Le Pr Pierre-Alexandre Poletti a repris le Service de radiologie des HUG en 2019. Si cette spécialité exige des équipements de dernière génération, elle se voit également transformée par l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA).

Pulsations Avec plus de 300 collaborateurs et collaboratrices, le Service de radiologie des HUG est le plus grand de Suisse. Quelles sont ses principales activités ?

Pr Pierre-Alexandre Poletti Il assure la prise en charge clinique et s’investit dans l’enseignement et la recherche. La radiologie est une spécialité transversale qui interagit avec la quasi-totalité des services de l’hôpital. Il est en effet indispensable de disposer d’images pour confirmer un diagnostic clinique, évaluer les effets de certains traitements ou effectuer des dépistages. Elle a donc un rôle diagnostique, mais aussi thérapeutique. La « radiologie interventionnelle » propose ainsi aujourd’hui des traitements peu invasifs guidés par l’imagerie.

Comment votre discipline a-t-elle évolué ces dernières décennies ?

Très rapidement ! Les progrès technologiques offrent de nouvelles perspectives, ce qui est réjouissant. Nous disposons d’appareillages toujours plus sophistiqués, avec des besoins en produits de contraste

ou en rayons moins élevés. Parallèlement, la radiologie s’est rapprochée d’autres spécialités diagnostiques afin de développer la médecine de haute précision. Ces dernières années ont également vu une évolution impressionnante de la radiologie interventionnelle qui a remplacé dans beaucoup de domaines la chirurgie classique, avec de nombreux bénéfices pour les patients et patientes : hospitalisations moins longues, récupération plus rapide, complications moindres.

Quelle place occupe l’IA dans votre discipline ?

Elle est déjà présente et nous est utile à plusieurs niveaux. Intégrée dans les systèmes de reconstruction d’images, elle facilite notamment le travail des techniciens et techniciennes lors des examens. L’IA aide aussi les radiologues à détecter certaines lésions et à accomplir des tâches particulièrement chronophages telles que les mesures des lésions tumorales avant et après traitement. Elle est aussi utilisée pour expliquer aux patients et patientes des

comptes rendus radiologiques complexes, en langage simple.

comptes rendus radiologiques complexes, en langage simple.

Selon vous, va-t-elle un jour remplacer les radiologues ?

Selon vous, va-t-elle un jour remplacer les radiologues ?

Les remplacer, non, mais il est évident qu’elle va changer leur travail. Elle aidera les radiologues dans les tâches simples et répétitives, en augmentant leur efficience. Cela libérera du temps, notamment pour échanger avec les collègues, par exemple dans le cadre des réunions multidisciplinaires. Celles-ci font désormais partie intégrante de la prise en charge de diverses maladies et d’une médecine personnalisée. Les radiologues vont se rapprocher encore plus de la clinique, que ce soit pour des pathologies pulmonaires chroniques, neurologiques dégénératives, vasculaires ou oncologiques.

Les remplacer, non, mais il est évident qu’elle va changer leur travail. Elle aidera les radiologues dans les tâches simples et répétitives, en augmentant leur efficience. Cela libérera du temps, notamment pour échanger avec leurs collègues, par exemple dans le cadre des réunions multidisciplinaires. Celles-ci font désormais partie intégrante de la prise en charge de diverses maladies et d’une médecine personnalisée. Les radiologues vont se rapprocher encore plus de la clinique, que ce soit pour des pathologies pulmonaires chroniques, neurologiques dégénératives, vasculaires ou oncologiques.

Vous avez rappelé l’importance, dans votre activité, de disposer de matériels performants. Qu’en est-il dans votre service ?

Vous avez rappelé l’importance, dans votre activité, de disposer de matériels performants. Qu’en est-il dans votre service ?

Les HUG mettent tout en œuvre pour que leurs équipes aient accès à des machines modernes, et leur patientèle, aux dernières avancées médicales. Aujourd’hui, nous possédons, entre autres, neuf IRM et sept CT-scanners. Tous les sept à huit ans, nous les renouvelons. Récemment, nous avons acquis un scanner de dernière génération, dit « à comptage photonique », avec une résolution extraordinaire et une dose de radiation réduite. Ce modèle est le deuxième de ce type à avoir été installé en Europe. Cet été, le service s’est également doté d’une IRM à hauts gradients, à la pointe de la technologie, qui va ouvrir de nouvelles perspectives en imagerie diagnostique. Enfin, nous équipons actuellement une salle d’angiographie avec un appareil révolutionnaire qui permettra de grandes avancées en radiologie interventionnelle. Tous ces investissements n’ont finalement qu’un seul objectif : améliorer la prise en charge des patientes et patients. 

Les HUG mettent tout en œuvre pour que leurs équipes aient accès à des machines modernes, et leur patientèle, aux dernières avancées médicales. Aujourd’hui, nous possédons, entre autres, neuf IRM et sept CT-scanners. Tous les sept à huit ans, nous les renouvelons. Récemment, nous avons acquis un scanner de dernière génération, dit « à comptage photonique », avec une résolution extraordinaire et une dose de radiation réduite. Ce modèle est le deuxième de ce type à avoir été installé en Europe (lire en page 44 ). Cet été, le service s’est également doté d’une IRM à hauts gradients, à la pointe de la technologie, qui va ouvrir de nouvelles perspectives en imagerie diagnostique. Enfin, nous équipons actuellement une salle d’angiographie avec un appareil révolutionnaire qui permettra de grandes avancées en radiologie interventionnelle. Tous ces investissements n’ont finalement qu’un seul objectif : améliorer la prise en charge des patientes et patients. 

Octobre

Aussi fragile que vital, le sommeil est au cœur de notre santé physique et mentale. Pourtant son importance reste largement sous-estimée. Comment mieux le comprendre, ne plus confondre qualité et quantité de sommeil, détecter ses ennemis, et finalement le rétablir quand ses failles nous épuisent ? Direction nos nuits… et nos journées pour percer le mystère de troubles aux causes parfois purement physiologiques ou liées à de fausses croyances.

Par Laetitia Grimaldi
Illustration
Rokas Aleliūnas

et le préserver

Ily a les nuits rêvées : une plongée quasi immédiate et naturelle dans les bras de Morphée, jusqu’au lendemain matin avec l’impression d’avoir dormi comme un bébé. Et puis, il y a toutes les autres. Celles à se tourner et retourner dans son lit, prendre un livre ou son téléphone, le reposer, compter les vaches ou les moutons… et fébrilement les heures restantes avant que le réveil ne sonne. À partir de là, que faire ? Sommes-nous désormais désespérément insomniaques ? Avant de parler d’insomnie chronique – aujourd’hui de plus en plus souvent appelée « trouble de l’insomnie » en raison des subtilités se cachant derrière notre « mauvais sommeil » –, deux questions s’imposent. La première : le problème est-il ponctuel et facilement compréhensible ? « Nos nuits sont en prise directe avec nos journées, donc invariablement lors d’une période agitée, liée à l’arrivée d’un bébé ou à des préoccupations professionnelles par exemple, elles peuvent être perturbées. Mais le sommeil comporte une certaine souplesse et ces insomnies dites “aiguës” peuvent se compenser par de courtes siestes et quelques bonnes nuits de récupération dès que cela est possible »,

Pr Christoph NISSEN, médecin-chef du Service des spécialités psychiatriques et directeur du Centre de médecine du sommeil (CMS)

résume le Dr Stephen Perrig, médecin adjoint au Service de neurologie et au Centre de médecine du sommeil (CMS). La seconde : a-t-il des répercussions sur la journée ? « Le nombre d’heures de sommeil effectué vire parfois à l’obsession, faisant augurer un problème qui n’en est pas un. Si une personne ne dort que cinq heures par nuit, mais se sent en pleine forme la journée, tout va bien. Le diktat des “huit heures de sommeil, dont plusieurs à prévoir avant minuit” n’a pas lieu d’être. Ce qui compte est le ressenti individuel et le respect de son chronotype. Certaines personnes sont des “couche-tard lève-tard”, d’autres ont besoin de se coucher tôt et seront en pleine forme à 5h du matin », rassure le Pr Christoph Nissen, médecin-chef du Service des spécialités psychiatriques et directeur du CMS.

Au-delà de trois mois À l’inverse, le souci devient réel lorsque les mauvaises nuits perdurent et impactent le quotidien. « Le terme d’insomnie chronique (ou trouble de l’insomnie) est évoqué dès lors qu’une personne se plaint de mal dormir au moins trois fois par

Dr Stephen PERRIG, médecin adjoint au Service de neurologie et au CMS

semaine, depuis trois mois ou plus et que cela a des conséquences la journée en termes notamment de fatigue, d’irritabilité, de peine à se concentrer ou à mémoriser. Trois aspects sont en jeu : les difficultés d’endormissement, de maintien du sommeil et les réveils précoces », détaille le Pr Lampros Perogamvros, psychiatre, médecin adjoint agrégé au CMS. Il est alors recommandé de consulter son ou sa médecin généraliste, par exemple, dans un premier temps. D’abord en raison de l’importance du sommeil lui-même. « Il joue un rôle majeur à court, moyen et long termes, sur une multitude de paramètres physiologiques, comme la récupération physique et mentale, l’efficacité du système immunitaire et la régulation des émotions. Autant d’aspects qui l’ont fait entrer depuis quelques années dans la liste des facteurs "rois" de la prévention édictés par les instances médicales, en particulier de cardiologie, à l’instar de la gestion de la tension artérielle, du diabète ou du surpoids. La puissance des mécanismes mis en œuvre pendant que nous dormons a même fait naître la notion de “capital sommeil” (lire ci-contre) », révèle le Dr Perrig. Et les raisons pour consulter ne s’arrêtent pas là : « Il n’est pas rare de négliger ses troubles du sommeil, même lorsqu’ils durent depuis des années, en les mettant sur le compte des soucis, du travail, de la ménopause pour les femmes, voire de la fatalité. Or ils peuvent relever d’une pathologie bien réelle, comme un trouble de la thyroïde, une dépression, un syndrome des jambes sans repos ou encore un syndrome d’apnées du sommeil

Dre Chloé CANTERO, cheffe de clinique au Service de pneumologie et au CMS

Pr Lampros PEROGAMVROS, psychiatre, médecin adjoint agrégé au CMS

(lire en page 18, ndlr) », alerte la Dre Chloé Cantero, cheffe de clinique au Service de pneumologie et au CMS. La prise en charge s’organise alors au cas par cas selon la cause identifiée. Celle-ci pouvant relever de la pneumologie, de la psychiatrie ou encore de la neurologie, le CMS des HUG est cogéré par les trois services correspondants.

Risque de cercle vicieux

Et lorsqu’aucune maladie sous-jacente n’est mise en lumière ? « Chez un grand nombre de personnes, non seulement aucune affection n’est diagnostiquée, mais surtout les mesures prises en laboratoire du sommeil montrent qu’elles dorment bien plus que ce qu’elles pensaient. Cela ne signifie pas que leur plainte est infondée, mais ouvre un champ de prise en charge tout autre. En effet, tout porte à croire que c’est alors surtout la qualité, et non la quantité, du sommeil qui est en jeu et, plus déroutant encore, que ces insomnies découlent avant tout d’une série de comportements délétères », explique le Pr Nissen. Et de préciser : « Très souvent, tout commence par une période de stress perturbant le sommeil. Dans le meilleur des cas, la période de turbulences passe et la fatigue se dissout grâce à quelques nuits reposantes. Mais parfois, un cercle vicieux s’enclenche : de peur de mal dormir et des répercussions sur la journée, les personnes font du sommeil une obsession, limitent

Bien dormir, mode d’emploi en 5 clés

❶ Miser sur la régularité. Dans l’idéal, des horaires de lever et de coucher à reproduire chaque jour, week-end compris.

❷ Respecter son chronotype. À découvrir en laissant son sommeil dicter son rythme, pendant les vacances par exemple.

Crédits : Nicolas Schopfer, Julien Gregorio

leurs activités pour s’économiser, se couchent excessivement tôt et paniquent quand elles se réveillent la nuit. C’est ainsi que, sans le savoir, elles autoentretiennent leur trouble et “cassent” un sommeil qui, en lui-même, va bien. Il a en effet été démontré que pour une grande majorité des patientes et patients, tous les mécanismes physiologiques à l’œuvre fonctionnent parfaitement bien. C’est ce constat qui a fait de la thérapie cognitivo-comportementale de l’insomnie (TCC-I) le traitement de première ligne de l’insomnie chronique (lire en page 20, ndlr). » Bien avant les médicaments donc. « Les somnifères, de même que la phytothérapie ou la très en vogue mélatonine, peuvent apporter une aide ponctuelle, mais ils comportent plusieurs problèmes : une efficacité souvent modeste, voire inexistante, non durable et, pour certaines substances, un risque de dépendance. Mais surtout, elles répondent à la souffrance liée à l’insomnie, mais n’en corrigent pas la cause », souligne le Pr Perogamvros. 

❸ Soigner son environnement nocturne. En privilégiant une chambre rangée, fraîche et paisible.

❹ Dynamiser ses journées. Puis laisser faire les mécanismes naturels induisant le sommeil.

Soigner son « capital sommeil » pour bien vieillir

Manger cinq fruits et légumes par jour, pratiquer une activité physique suffisante, arrêter de fumer ou encore surveiller diabète et taux de cholestérol : autant de conseils clés et bien connus pour optimiser ses chances de vieillir en bonne santé. S’y ajoute désormais l’importance d’un sommeil régulier, suffisant et de qualité. La raison ? « En parallèle des mécanismes réparateurs qu’il rend possible, un processus majeur a récemment été découvert : le système glymphatique à l’œuvre dans le cerveau lorsque nous dormons. C’est, en effet, pendant le calme de notre sommeil que les déchets physiologiques qui y sont produits durant la journée sont éliminés. Il a ainsi été observé que l’espace entre nos neurones se distend légèrement pour que ce processus opère. Or, parmi ces déchets se trouve la protéine amyloïde, dont l’accumulation excessive au fil des années participe à l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Un argument de plus pour prendre soin de son “capital sommeil” dès le plus jeune âge », encourage le Dr Stephen Perrig, médecin adjoint au Service de neurologie et au Centre de médecine du sommeil.

❺ Apaiser son anxiété. En recourant à des techniques de relaxation, en consignant ses préoccupations dans un carnet avant de se coucher ou en envisageant une prise en charge médicale si besoin.

EDGAR*, 62 ans

« Grâce à ma CPAP, je revis »

« J’ai longtemps pensé être un excellent dormeur. Le genre de personne qui, aussitôt installée dans un train, un avion ou un lit, s’endort et enchaîne les heures de sommeil. Mais il y a quelques années, une fatigue tenace et écrasante s’est glissée dans l’équation. Je l’ai d’abord mise sur le compte d’une violente chute à vélo m’ayant causé une hémorragie cérébrale. Mais les années ont passé et elle s’est amplifiée, me donnant l’impression d’être ralenti, tant physiquement que mentalement, comme si chaque action du quotidien était un combat. Je me sentais comme une batterie chargée à 100% en me levant, mais effondrée à 2% à midi. Alors je me suis adapté : j’ai allongé mes nuits, glissé des siestes dans mes journées, je me suis retiré de plusieurs engagements professionnels, j’ai troqué mes balades du week-end par des après-midi entières à dormir. Au fond de moi, je connaissais la cause du problème, mon épouse m’ayant parlé de mes ronflements et de mon étrange respiration la nuit, mais j’étais dans le déni. Épuisé, j’ai quand même fini par consulter et le résultat a été sans appel : syndrome d’apnées du sommeil sévère, caractérisé par près de 90 épisodes d’apnées par heure. Face à ce constat alarmant, j’ai posé mon déni de côté et j’ai suivi à la lettre les recommandations de ma pneumologue des HUG, puis de l’équipe de la Ligue pulmonaire genevoise en adoptant aussitôt une CPAP (appareillage en pression positive continue, ndlr). Et le résultat a été stupéfiant, dès le premier essai. Au fil des jours, j’ai ressenti un bienfait inouï. Plus besoin de siestes à rallonge ou de lâcher mes projets les uns après les autres. Je revis. »

* Prénom d’emprunt.

Et s’il s’agissait d’un syndrome d’apnées du sommeil ?

Fatigue tenace, maux de tête, somnolence dans la journée, ronflements marqués : et si vous souffriez d’un syndrome d’apnées du sommeil ? Si le stéréotype de ce trouble est un homme âgé de plus de 40 ans souffrant d’obésité et de diabète ou d’hypertension artérielle, il peut aussi concerner des jeunes en surpoids, des femmes, surtout après la ménopause, ou toute personne présentant des spécificités anatomiques (menton étroit ou amygdales volumineuses par exemple). Pourquoi s’en préoccuper et consulter ? « D’abord en raison de la fatigue qu’il induit et des risques accrus d’accidents auxquels il expose. Ensuite, car le syndrome d’apnées du sommeil est un facteur de risque cardiovasculaire, à l’instar du diabète ou d’un excès de cholestérol. En effet, en raison de la fermeture des voies aériennes supérieures, les apnées – qui peuvent survenir jusqu’à 100 par heure pour les cas les plus sévères – entraînent manque d’oxygène et microréveils. Or, même si ces manifestations passent inaperçues pour la personne concernée, elles engendrent un stress physiologique majeur pour l’organisme. Conséquence : au fil des années, un risque accru d’infarctus, d’accident vasculaire cérébral, mais également de dépression », alerte la Dre Chloé Cantero, cheffe de clinique au Service de pneumologie et au Centre de médecine du sommeil. La bonne nouvelle ? Le syndrome d’apnées du sommeil se diagnostique assez facilement (par le biais d’enregistrements à domicile ou en centre du sommeil) et se soigne. Le traitement de choix est la CPAP (appareillage en pression positive continue). « En apportant un débit d’air en continu durant la nuit, l’appareil empêche les apnées et ses bienfaits sont immédiats », poursuit la pneumologue. Et d’ajouter : « Pour les apnées légères à modérées, un autre dispositif existe : l’orthèse d’avancement mandibulaire. Réalisée sur mesure, elle favorise le passage naturel de l’air pendant que la personne dort. »

Alerte au manque de sommeil chez les ados

Le constat est unanime : les adolescents et adolescentes dorment de moins en moins et, surtout, pas suffisamment. Les conséquences à court terme sont connues : fatigue chronique, difficultés de concentration et de mémorisation nuisant aux apprentissages ou encore moins bonne gestion du stress et des émotions. Mais ce n’est pas tout : « Selon une récente étude* menée après de 60 000 jeunes, leurs troubles du sommeil multiplieraient par trois le risque de développer un trouble psychiatrique. Ce constat tient lieu de sonnette d’alarme supplémentaire et montre à quel point dormir bien et suffisamment est essentiel à l’adolescence », souligne Virginie Sterpenich, chercheuse en neurosciences, à l’Université de Genève. Avant de rappeler : « Dès l’âge de 12 ans, le sommeil des jeunes se modifie. Il devient plus léger et tardif (processus appelé “décalage de phase”), faisant naturellement de beaucoup des “couche-tard lève-tard”.

Les raisons sont physiologiques et hormonales, mais aussi liées au désir de s’autonomiser, en choisissant son heure de coucher sans suivre les indications parentales, et de s’émanciper, en restant le plus possible sur les réseaux sociaux notamment. Le problème : l’école, elle, ne commence pas plus tard, et la dette de sommeil s’installe, les ados ayant besoin de nuits de huit à dix heures en moyenne. Si une multitude de mécanismes expliquent le sévère impact de nuits trop courtes sur leur santé mentale, l’un d’eux est particulièrement parlant : le rôle du sommeil sur la régulation émotionnelle. « Lorsque nous dormons, notre cerveau revit les émotions vécues dans la journée pour les comprendre, les apaiser et anticiper les prochaines . Cette régulation est si puissante qu’il n’est pas exagéré de dire qu’un sommeil de qualité contribue à faire de nous des personnes meilleures et plus à même d’affronter les affres du quotidien. Et cela prend tout son sens dès l’adolescence », révèle l’experte.

Envie de faire participer vos (mauvaises) nuits à une étude ?

Avis aux volontaires souffrant d’insomnies chroniques, les HUG lancent deux vastes études : hug.plus/etude-insomnie hug.plus/etude-sleepwindow

* Hill, E.D., Kashyap, P., Raffanello, E. et al. Prediction of mental health risk in adolescents. Nat Med 31, 1840–1846 (2025).

La thérapie de l’insomnie

JOËLLE, 48 ans

« Je vivais mes troubles du sommeil comme une fatalité »

« Nuits trop courtes, hachées et épuisement permanent la journée : mes insomnies me minaient depuis mes 20 ans. Au fil des années, j’avais mis en place des rituels – lecture, lumière tamisée, bouchons d’oreille –, mais cela n’était pas miraculeux et, surtout, ne réglait pas les réveils et les pics d’anxiété survenant en pleine nuit. Vivant mes troubles du sommeil comme une fatalité, je n’avais jamais consulté, jusqu’au printemps dernier où la fatigue a eu raison de moi : je n’en pouvais plus. Ma médecin généraliste m’a parlé du programme de thérapie cognitivo-comportementale de l’insomnie des HUG. Sans hésiter, j’ai foncé et intégré un groupe pour une durée de huit semaines, à raison d’une séance hebdomadaire. Comme son nom l’indique, l’approche est à la fois cognitive – pour mieux comprendre le sommeil et ses troubles – et comportementale. Le choc a été total, sur tous les plans. D’abord, grâce à un journal du sommeil, j’ai constaté que je passais beaucoup de temps au lit pour ne dormir que 5h15 en moyenne. Mais surtout, il y a eu la mise en pratique, aussi difficile au départ qu’incroyablement efficace. L’objectif est de rester au lit le temps du sommeil, ni plus ni moins. Concrètement, la première semaine, j’ai ainsi dû me coucher à minuit et me lever à 5h15. Une méthode radicale pour explorer la façon dont l’organisme s’endort de lui-même quand la fatigue est là. Rapidement, les résultats ont été spectaculaires, comme si mon corps, mon cerveau et mes pensées avaient assimilé l’idée : "Chut, maintenant je dors, à demain !" Aujourd’hui, je fais des nuits complètes de 7h30 en moyenne et j’ai retrouvé une énergie que je ne me connaissais plus. »

Faire monter la pression du sommeil

Avec un taux de réussite de près de 75%, la thérapie cognitivo-comportementale de l’insomnie (TCC-I) se hisse sans conteste en tête des remèdes à l’insomnie chronique. La clé de son succès ? La modification en profondeur des habitudes qui génèrent insidieusement les troubles du sommeil, quand toute cause d’origine médicale a été écartée. La force de cette approche est de rendre tout son pouvoir à la pression du sommeil. « Il s’agit du processus physiologique particulièrement puissant grâce auquel le corps produit tout au long de la journée des substances semblables à des somnifères qui permettent de plonger naturellement dans le sommeil le moment venu. Or une multitude d’attitudes peuvent l’enrayer. L’une des plus fréquentes est le réflexe de se coucher très tôt et de rester de longues heures au lit pour multiplier les chances de dormir. Malheureusement, c’est souvent le contraire qui se produit : la pression du sommeil étant basse, nous n’arrivons pas nous endormir, ce qui engendre du stress et aggrave l’insomnie. C’est alors un cercle vicieux qui s’installe, sur fond d’anxiété croissante et d’une erreur majeure : faire du lit un lieu de veille et non de sommeil. Ainsi, le soir comme en pleine nuit, plutôt que de se battre contre un sommeil qui ne vient pas, mieux vaut se lever et se recoucher quand la somnolence se manifeste d’ellemême », décrit le Pr Lampros Perogamvros, psychiatre, médecin adjoint agrégé au Centre de médecine du sommeil.

Concrètement, comment opère la TCC-I ? « Elle se fonde sur le nombre d’heures de sommeil réel (celui-ci ayant été identifié grâce à un agenda du sommeil) et demande à la personne de ne rester au lit que ce temps-là. Selon les résultats, cette durée augmente progressivement durant les quatre à huit semaines que dure la thérapie. Celle-ci s’organise au travers d’une séance hebdomadaire (individuelle ou en groupe) et utilise des méthodes comportementales (comme la technique dite “de restriction du temps passé au lit” qui vise à augmenter la pression du sommeil) et cognitives (pour remplacer les fausses croyances liées à l’insomnie par une meilleure compréhension du sommeil). « C’est ainsi que dans une majorité des cas, une rémission de l’insomnie chronique a lieu assez rapidement », constate l’expert.

Lhôpital devient « SLEEPexpert »

Trois questions au

Pr Christoph Nissen, médecinchef du Service des spécialités psychiatriques et directeur du Centre de médecine du sommeil.

Pulsations Le projet « SLEEPexpert », que vous avez lancé aux HUG en collaboration avec plusieurs centres universitaires en Suisse, a obtenu un financement de 2,4 millions du Fonds national suisse. Quelle est sa particularité ?

Pr Christoph Nissen Il s’inscrit dans la promotion de projets de recherche susceptibles de changer en profondeur certaines pratiques cliniques. Nos travaux partent du constat que la thérapie cognitivocomportementale de l’insomnie (TCC-I) est reconnue comme traitement de premier choix des troubles de l’insomnie, mais reste trop marginale, notamment en raison de son exigence, puisqu’elle repose sur un programme complexe de plusieurs semaines. Nous l’avons donc adapté aux besoins de soins cliniques quotidiens, en collaboration avec des patients et patientes et des équipes

médicales. L’innovation visée est double : pouvoir proposer la TCC-I au plus grand nombre de personnes, y compris celles qui présentent en même temps d’autres affections, tout en tenant compte des ressources existantes au sein du système de soins.

Comment y parvenir ?

Le projet « SLEEPexpert » est élaboré en misant sur une version simplifiée et hautement individualisée de la TCC-I. Cette variante repose sur un agenda du sommeil, des approches comportementales, mais avec des adaptations aux besoins des personnes, que ces dernières soient hospitalisées, atteintes de troubles psychiques sévères, ou même incarcérées. À noter que grâce au soutien de Promotion Santé Suisse, une déclinaison pour les jeunes est également en préparation.

Ce projet va être associé à un logo, un guide pratique et un site internet (www.sleepexpert.ch). Un véritable lancement marketing qui promeut plus largement la TCC-I elle-même… C’est l’idée ! Il reste frappant de voir la popularité qui entoure de nombreux médicaments et, à l’inverse, l’ombre dans laquelle évoluent bien souvent des approches comportementales, et parfois bien plus efficaces, comme la TCC-I. Malgré ses résultats incontestables, elle serait proposée à seulement 1% des personnes qui pourraient en bénéficier. Elle souffre d’un manque de connaissances, mais aussi de personnel formé. Face à cela, les HUG se mobilisent au travers d’un programme de formation destiné aux équipes soignantes.

« J’ai quitté la Géorgie pour trois mois… il y a 18 ans ! »
Photo Fred Merz | lundi13
Le Dr

Tornike

Sologashvili est responsable de l’Unité de chirurgie cardiaque pédiatrique

depuis 2020. Fasciné par cette discipline depuis son adolescence, il a à son actif plus de 4000 opérations à cœur ouvert.

Àun peu plus de 40 ans, le Dr Tornike Sologashvili, médecin agrégé responsable de l’Unité de chirurgie cardiaque pédiatrique, compte, depuis plusieurs années déjà, parmi les prodiges de sa discipline. Il faut dire qu’il n’a pas perdu de temps : il n’a en effet que 14 ans lorsqu’il pousse les portes d’un bloc opératoire pour la première fois ! « Le père d’un de mes meilleurs amis était chirurgien viscéral et il m’a offert l’opportunité d’assister à une opération. J’ai été un peu choqué, mais également fasciné. C’est à ce moment-là que j’ai su que je voulais devenir chirurgien », raconte le médecin qui a passé sa jeunesse à Tbilissi, en Géorgie. La chirurgie cardiaque s’est imposée à lui après le pontage coronarien de l’un de ses proches. « Le récit de cette intervention m’a impressionné. J’ai alors beaucoup lu sur l’anatomie et sur le cœur en particulier », se souvient-il.

Une rencontre déterminante

Après des études de médecine réalisées à l’Université de Tbilissi, le Dr Sologashvili se rend en Pologne, à Poznan, pour y effectuer un stage d’été. Il restera finalement deux ans et demi dans le service du Pr Michal Wojtalik, auprès duquel il se forme à la chirurgie cardiaque pédiatrique. Il y fera aussi une rencontre déterminante pour la suite de son parcours. « Durant ce séjour, j’ai croisé le Pr Afksendiyos Kalangos, qui était alors chef du Service de chirurgie cardiovasculaire aux HUG. Il s’est souvenu

1983

Naissance en Géorgie.

2000

Début des études de médecine à l’Université de Tbilissi, en Géorgie.

2011

Arrivée dans le Service de chirurgie cardiovasculaire des HUG.

2017

Première mission humanitaire à Dakar, au Sénégal.

2020

Responsable de l’Unité de chirurgie cardiaque pédiatrique des HUG.

2024

Première mission au Rwanda dans le cadre du Swiss Heart Project.

de m’avoir déjà vu à Tbilissi où il était venu quelques fois pour des interventions. Je n’étais alors qu’un tout jeune étudiant en médecine, mais comme je voulais progresser techniquement, j’avais pris l’habitude d’aller deux ou trois fois par semaine au laboratoire d’anatomie pour m’entraîner. Quand nous nous sommes revus en Pologne en 2011, il m’a proposé un stage d’un an dans son service… Et je suis toujours là ! J’ai quitté la Géorgie pour trois mois, et cela fait maintenant dixhuit ans que je vis en Suisse », s’amuse le chirurgien. Le médecin garde cependant des liens forts avec son pays d’origine où il retourne deux ou trois fois par an, notamment pour prêter main-forte à des collègues sur certaines interventions délicates.

Joignable 24 heures sur 24

Depuis 2017, le Dr Sologashvili effectue des missions ponctuelles sur le continent africain. Il s’est d’abord rendu au Sénégal et, depuis 2024, au Rwanda, dans le cadre du Swiss Heart Project, soutenu par la Fondation privée des HUG. « Les collègues du Sénégal sont maintenant comme des amis. Ils viennent aussi de temps en temps aux HUG pour se perfectionner sur certaines techniques », explique le médecin qui, dans les prochains mois, accueillera également de jeunes médecins du Rwanda qui resteront six mois à un an pour développer leurs compétences en chirurgie cardiaque pédiatrique.

Le portable du chirurgien sonne. Il s’agit cette fois d’une intervention programmée, mais ce téléphone, le Dr Sologashvili le garde sur lui 24 heures sur 24. Car, en cas d’urgence vitale, chaque minute compte. Le médecin se réjouit de voir son équipe se renforcer, afin qu’il puisse avoir un peu plus de temps pour voyager et surtout profiter de sa famille. Avec son agenda, difficile de voir son fils de 1 an et demi et sa fille de 9 ans… qui s’intéresse déjà à l’anatomie. « Mais je ne suis pas sûr de lui conseiller de devenir chirurgienne cardiaque, il y a d’autres beaux métiers qui offrent une meilleure qualité de vie », avoue le médecin avant de partir rejoindre le patient qui l’attend. 

30 ans d ’ excellence au service des patients et des patientes

Les meilleurs soins Les HUG ont investi massivement dans les technologies de pointe, les systèmes d’information et les compétences humaines. Depuis trois décennies, ils incarnent l’excellence en matière de soins, de recherche et d’enseignement. Les HUG figurent parmi les meilleurs hôpitaux et peuvent répondre de façon optimale aux enjeux majeurs de la santé d’aujourd’hui et de demain.

2015 Ouverture de BATLab

Automatisation des analyses médicales et mutualisation des équipements

2014

Contribution à la mise au point du vaccin Ebola

2016

Lancement du programme

« Plus de temps pour les patients »

2016

Urgences à l’Hôpital des Trois-Chêne

Intégration des cliniques de Joli-Mont et de Crans-Montana

2011

Tumor boards

La multidisciplinarité au cœur de la prise en charge oncologique

2011 Centre suisse du foie de l’enfant

Seul centre du pays pour la transplantation hépatique pédiatrique

Confort et durabilité Afin d’améliorer la capacité et la qualité de leur offre d’hospitalisation, les HUG ont développé depuis 30 ans un programme ambitieux de rénovation et de construction. L’objectif est de proposer des infrastructures confortables, ergonomiques et écoresponsables, une qualité d’accueil et des soins à la hauteur des standards du privé.

2017

Inauguration du Bâtiment

Julliard

Extension de la Maternité

2017

Ouverture du Centre de l'innovation

2020

HUG référents COVID Près de 12 000 patientes et patients hospitalisés en trois ans

1995 La naissance des HUG

Pour faire face à une multitude de nouveaux défis, la République et canton de Genève décide de regrouper l’Hôpital cantonal universitaire de Genève, les Institutions universitaires de gériatrie, les Institutions universitaires de psychiatrie et l’Hôpital de Loëx. Les HUG voient le jour le 12 septembre 1995. Ils incarnent la médecine d’excellence accessible à tous et toutes.

Recherche et innovation

2001

Questionnaire Picker

Première enquête de satisfaction envoyée aux patients et patientes après leur hospitalisation

La recherche et l’innovation sont un axe stratégique pour les HUG qui investissent dans la recherche pour trouver les traitements de demain. Ces activités s’effectuent en étroite collaboration avec la Faculté de médecine de l’Université de Genève ou dans des projets nationaux ou internationaux.

2010

Lancement du programme thérapeutique

ELIPS

2009 1er hôpital universitaire européen à réaliser son écobilan

2007

Ouverture de l’Espace médiation, lieu d’écoute et de dialogue

Partenaire de ses soins

2006

Création du Centre de recherche clinique (CRC)

2001

Pôle d’excellence pour la transplantation de cellules souches et d’îlots de Langerhans

2005

Création du CRIVE, centre national de référence pour les virus

2021

En exprimant ses besoins, le ou la patiente joue un rôle actif dans ses soins et ses traitements. L’accès à des informations fiables ainsi que les compétences acquises pendant la maladie lui confèrent une expertise reconnue par le personnel médico-soignant. Les HUG promeuvent le partenariat à chaque étape de la prise en charge, dans tous les domaines de la médecine.

Pérennisation du programme

« Patients partenaires »

2023

Inauguration de la Maison de l’enfance et de l’adolescence (MEA)

2025

Finalisation du programme AC10 Refonte sur dix ans des blocs opératoires centraux

2026

Ouverture du Centre de chirurgie ambulatoire

2033 Programme

EviPsy (nouvel hôpital psychiatrique sur le site de Belle-Idée)

Un projet ambitieux donne des ailes à l’ambulatoire

Au rythme du programme

Mambô, des couloirs des bâtiments Klein et Prévost sont réorganisés en plateaux ambulatoires. L’objectif est de simplifier le parcours de soins des patients et des patientes et d’apporter davantage de confort lors de leur prise en charge.

Au 7e étage du bâtiment Prévost, deux ailes viennent d’être entièrement rénovées dans le cadre de la première phase du programme Mambô (pour Mouvement AMBulatoire à l’hÔpital).

S’il est ici question des Services de pneumologie et des maladies infectieuses, ceux de cardiologie et de néphrologie et hypertension font également partie de cette étape initiale. « Ce projet global repense l’accueil et renforce la prise en charge ambulatoire, axe stratégique majeur dans l’évolution de notre institution », introduit Sandra Merkli, directrice des soins et mandante du programme. Ce dernier comprend des rénovations de locaux, mais aussi une vaste réorganisation des lieux de soins et des consultations médicales concernés. Sa deuxième phase, en cours, devrait s’achever en 2028. Elle implique les Services d’hématologie, d’oncologie, ainsi que celui d’endocrinologie, diabétologie, nutrition et éducation thérapeutique du patient. Elle transformera les 2e, 3e et 4e étages du bâtiment Klein. « Ce programme de plusieurs dizaines de millions de francs répond aux besoins de la médecine de demain, à savoir une prise en charge toujours plus ambulatoire », précise Stéphane Bruand, chef de projets à la Direction des projets et processus.

PRE SOPHIE DE SEIGNEUX, cheffe du Département de médecine « Prise en charge améliorée »

« La priorité du projet Mambô est de promouvoir l’ambulatoire. Pour ce faire, les locaux du Département de médecine sont repensés et l’organisation est revue. Pour le Service de néphrologie et hypertension, les bureaux étaient disséminés un peu partout, ce qui ne favorisait pas l’esprit d’équipe. Aujourd’hui, nous sommes toutes et tous réunis dans une même aile de l’hôpital. Cela est beaucoup plus pratique et la prise en charge s’en trouve améliorée. Nous disposons désormais de locaux et de consultations ambulatoires dignes de ce nom, indispensables notamment pour le suivi des personnes atteintes d’une maladie chronique. »

Octobre

Un seul et même plateau ambulatoire

Retour au bâtiment Prévost. En face du nouvel accueil du 7e étage, commun aux ailes se trouvant à sa droite et à sa gauche, s’ouvre désormais une vaste et lumineuse salle d’attente. Dans le couloir de la zone dédiée à la pneumologie et à la prise en charge des maladies infectieuses se succèdent plusieurs boxes de consultation, des bureaux, une pharmacie, les salles de traitement, une salle d’échographie et, tout au fond, une pièce réservée aux colloques médico-soignants. Désormais, tout se concentre ainsi au sein d’un seul et même plateau ambulatoire. « Avant Mambô, ces lieux étaient dispersés dans tout l’hôpital, ce qui compliquait le parcours de soins »,

rappelle Stéphane Bruand. Sans compter qu’il manquait de la place pour les consultations de pneumologie et les soins ambulatoires.

Le nouveau plateau, à la signalétique claire et épurée, comprend également une zone de « halte patient » réservée à celles et ceux qui ont des difficultés pour se déplacer. « Les personnes à mobilité réduite n’auront plus besoin d’attendre sur une chaise dans le couloir », se réjouit l’expert.

Même organisation au 6e étage

Cette nouvelle organisation, bénéfique autant pour les équipes soignantes que pour les patients et patientes, est similaire

ANNICK TACHIN-MAGNOULOUX, infirmière à la consultation de néphrologie « De plus grands espaces »

« Au vu de son ampleur, le déménagement n’a pas été simple et il a fallu du temps aux équipes pour se réorganiser. Mais aujourd’hui, nous apprécions les plus grands espaces disponibles, y compris pour la salle de prélèvement. Nous sommes toutes et tous très satisfaits de ce changement qui facilite les échanges et la communication au sein de l’équipe. Les retours des patientes et patients sont également très positifs. »

LUDOVIC VANDE ROSIEREN, Project Management Officer au Département de médecine « Améliorer le parcours de soins »

« La rénovation effectuée dans le cadre du programme Mambô a été pensée en termes d’amélioration du parcours patient. Parallèlement à cette réorganisation, nous avons développé Ambuflow, un logiciel qui permet à la patientèle de connaître, via un écran, sa position dans la file d’attente, puis la salle de consultation attribuée. Avec ce système, les équipes soignantes peuvent anticiper les pics d’activité et fluidifier encore un peu plus le parcours de soins. »

L'accueil, les salles d'attente et de prélèvement, ainsi que les bureaux de consultation ont tous été repensés dans le cadre du programme Mambô.

à celle de l’étage du dessous, dans le Service de cardiologie et celui de néphrologie et hypertension. Spécificités côté néphrologie : une grande salle de prélèvement, indispensable dans ce service pour les nombreuses prises de sang et la mise en place de certains traitements, ainsi qu’une salle destinée à la dialyse, désormais en contact direct avec la consultation de néphrologie.

Tous les nouveaux plateaux, finalisés ou à venir, sont ainsi aménagés sur la même base. À noter que les boxes de consultation, conçus à l’identique et équipés d’un outil de téléconsultation intégré, ne sont plus attitrés et peuvent même, si besoin, accueillir des consultations d’autres services. 

1/3

Le temps consacré au sommeil au cours de la vie.

Le sommeil

Récupération physique et mentale, renforcement du système immunitaire et des apprentissages, régulation émotionnelle : le sommeil est vital. Il est donc essentiel d’en prendre soin et d’agir quand il pose problème. Expert : Pr Lampros Perogamvros, psychiatre, médecin adjoint agrégé au Centre de médecine du sommeil.

Le pourcentage de la population souffrant d’insomnie chronique. 10%

Sommeil lent profond (NREM * stade 3) Sommeil le plus profond et réparateur. Muscles relâchés, température abaissée, respiration lente et régulière.

Sommeil paradoxal (REM **) Stade caractérisé par une activité cérébrale intense et durant lequel les rêves sont les plus nombreux. Mouvements rapides des yeux sous les paupières, pouls et respiration irréguliers.

* NREM : Non Rapid Eye Movement (mouvement oculaire non rapide)

** REM : Rapid Eye Movement (mouvement oculaire rapide)

En minutes, la durée d’un cycle de sommeil. 90

Les cycles du sommeil

L’horloge biologique régissant le cycle veille/sommeil est circadienne : elle s’établit sur 24 heures.

Le sommeil se compose de 4 à 6 cycles d’environ 90 minutes. Au sein de chacun d’eux, 4 stades distincts :

Endormissement (aussi appelé NREM * stade 1) Facilement interrompu, le sommeil est très léger et fragile. Apaisement général, perception de l’extérieur encore présente. Sommeil lent léger (NREM * stade 2) Moins léger que le précédent, il est le plus long des stades du sommeil. Rythme cardiaque et respiration ralentis.

Par Laetitia Grimaldi
Illustration
Muti

Sommeil paradoxal Représente 20-25% environ de la durée totale du sommeil.

Un bon sommeil se lit dans le cerveau

Quand s’inquiéter ?

Sommeil lent profond Représente 10-20% environ de la durée totale du sommeil.

Amis

Sommeil lent léger Représente 50-60% environ de la durée totale du sommeil.

Ennemis

Un mauvais sommeil n’est jamais anodin. Ses conséquences : baisse de vigilance avec risque accru d’accidents de la route, répercussions sur la santé mentale et physique (augmentation du risque cardiovasculaire, de diabète, d’obésité, etc.). Une consultation s’impose en cas de : • fatigue et somnolence diurnes persistantes (au-delà de plusieurs semaines et sans raison apparente) • manque d’attention, de concentration, troubles cognitifs, irritabilité.

• Des heures de lever et de coucher régulières respectant les besoins individuels.

• Réserver son lit exclusivement au sommeil et aux activités sexuelles.

• Des repas légers le soir.

• Un temps pour « déconnecter » avant de s’endormir (méditation, lecture, etc.).

• Un environnement de sommeil adéquat (calme, ni trop chaud, ni trop froid).

• La lumière bleue des écrans pendant la soirée.

• La consommation d’excitants (nicotine, caféine, boissons énergisantes, etc.) dès le milieu de l’après-midi et d’alcool.

• Les activités physiques ou intellectuelles intenses avant le coucher.

Les examens réalisés au Centre de médecine du sommeil peuvent déceler des troubles comme le syndrome d’apnées du sommeil (arrêt ou diminution du flux respiratoire en raison d’une fermeture transitoire des voies aériennes supérieures pendant la nuit). 9-11 h 6 à 13 ans 8-10 h 14 à 17 ans 7-9 h adultes 12-17

Exemple d’un hypnogramme idéal

Les cycles de sommeil se succèdent au cours de la nuit, mais ne se ressemblent pas : les premières heures, le sommeil lent profond prédomine. En deuxième partie de nuit, le sommeil paradoxal s’intensifie.

Représente environ 5% de la durée totale du sommeil.

Quelle durée ?

À chaque personne, son rythme. L’indicateur principal : sentir que la nuit a été reposante. Les besoins évoluant avec le temps, voici quelques repères concernant le nombre d’heures de sommeil selon les âges :

• Le réflexe de rester trop longtemps dans son lit quand le sommeil ne vient pas, les longues siestes, etc.

En vieillissant, le sommeil se fragmente, avec parfois plusieurs réveils durant la nuit.

OctobreDécembre

Le syndrome des ovaires polykystiques, un mal encore sous-estimé

Touchant jusqu’à une femme sur quatre, ce dysfonctionnement hormonal engendre notamment pilosité excessive, surpoids et perte de cheveux (alopécie). Il est également associé à un risque élevé de diabète de type 2.

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est la conséquence d’un trouble hormonal affectant le cycle menstruel. Ce déséquilibre perturbe la croissance des follicules ovariens (à savoir les structures renfermant les ovocytes). Conséquence : ils s’accumulent et miment l’effet de petits kystes. « Ce syndrome est très fréquent : entre 10 et 25% des femmes sont concernées. Se déclenchant généralement à l’adolescence, il peut à terme provoquer une infertilité. Il a longtemps fait l’objet d’une certaine méconnaissance, tout en étant minimisé, de sorte qu’il est bien

souvent diagnostiqué tardivement, aujourd’hui encore », explique la Dre Carole Nicolas, médecin adjointe à l’Unité de médecine de la reproduction et d’endocrinologie gynécologique. Ainsi, face à des symptômes très différents et d’intensité variable selon les femmes, il arrive que le corps médical ne repère pas ce dérèglement hormonal. Sans oublier les patientes elles-mêmes : parfois habituées à avoir des cycles « atypiques » et en l’absence de douleurs causées par ce trouble, elles ne consultent pas forcément. Le diagnostic peut alors être posé au détour d’un contrôle de routine (lire ci-contre).

Théraulaz

Et ce n’est pas tout, car les conséquences du SOPK persistent au-delà de la ménopause. « Ce trouble allant souvent de pair avec un surpoids et des perturbations du métabolisme, les femmes concernées sont plus à risque, l’âge avançant, de développer un diabète de type 2 ou un cancer hormonodépendant comme celui du sein, par exemple », poursuit l’experte.

D es retentissements multiples

Cycles menstruels irréguliers, acné tardive, prise de poids sans raison apparente, présence de poils sur des endroits inhabituels (dos, visage), perte de cheveux importante : les symptômes sont multiples et ont un impact tant sur la santé des femmes, que sur leur vie sociale, professionnelle et affective.

Qu’en est-il du diagnostic ? Si l’hypothèse peut être vérifiée par une échographie, cette dernière n’est pas suffisante car la présence de nombreux follicules n’est pas pathologique en soi, surtout chez les jeunes femmes. Outre l’imagerie, l’association de plusieurs critères cliniques et biologiques est donc requise. Une fois le problème confirmé, il est possible d’agir sur les symptômes, le traitement étant défini selon les besoins et l’âge de la patiente.

« Chez les jeunes femmes, une contraception hormonale peut être proposée pour réguler les cycles et pallier l’excès de testostérone responsable de la pilosité excessive. Une prise en charge dermatologique complémentaire, voire esthétique pour des épilations au laser, est parfois envisagée. Pour les patientes ayant un désir de grossesse, une aide à l’ovulation est possible. Enfin, des médicaments agissant sur la sécrétion d’insuline préviennent l’apparition d’un diabète », rappelle la Dre Nicolas. Et d’ajouter : « L’accent est aussi mis sur l’hygiène de vie. Une alimentation saine et une activité physique suffisante stimulent le métabolisme et favorisent un meilleur équilibre hormonal. » 

Témoignage #1

« Je pensais que mes symptômes étaient liés à la condition féminine »

Sandra, 39 ans, a appris qu’elle souffrait du syndrome des ovaires polykystiques lors d’une simple échographie de contrôle. « J’avais pris beaucoup de poids en peu de temps et j’étais dans un état fiévreux chaque fois que j’avais mes règles. Je ne me plaignais pas, car je pensais que tout cela était lié à la condition féminine. C’est en consultant la Dre Carole Nicolas que j’ai appris il y a quelques mois que je souffrais de ce syndrome, que des médicaments pouvaient me soulager et que je n’avais pas à endurer tout cela. Aujourd’hui, je me sens beaucoup mieux. J’ai retrouvé un état de calme que je ne connaissais plus. »

Témoignage #2

« J’ai eu peur de ne pas pouvoir tomber enceinte plus tard »

Pour Stella, 29 ans, le diagnostic est tombé lorsqu’elle avait 15 ans. « Mes règles étaient rares et très abondantes. Je ne connaissais pas du tout le syndrome des ovaires polykystiques et j’ai eu peur de ne pas pouvoir tomber enceinte plus tard. J’ai désormais plus d’informations et cela me rassure. » La jeune femme s’est mise au sport et a consulté une nutritionniste. Elle a perdu du poids et est en attente d’un traitement pour soulager ses symptômes.

« J’avais besoin de comprendre l’origine de mes douleurs »

Audrey Leclerc a vu sa carrière de photographe interrompue par des douleurs chroniques au dos, devenues invalidantes. Récemment, elle a intégré un programme des HUG qui lui offre de nouvelles perspectives pour gérer ses symptômes et l’accompagne vers une meilleure qualité de vie.

Covid long ou syndrome post-Covid : ces termes désignent des symptômes persistant plusieurs mois ou années après l’infection initiale. Les plus fréquents sont la fatigue, l’essoufflement, les troubles de la concentration ou les douleurs musculaires. Le Covid long affecte environ 5% des personnes infectées. Il peut survenir quel que soit l’âge et en l’absence de facteur de risque. Il n’existe à l’heure actuelle pas de traitement. La prise en charge est axée sur le soulagement des symptômes et la réadaptation.

Programme multidisciplinaire individualisé du dos (ProMIDos) des HUG : conçu pour accompagner les personnes souffrant de douleurs chroniques du dos, il est prévu sur deux mois à raison de huit à dix heures par semaine. Il s’agit d’une approche globale grâce à une équipe de médecins rhumatologues, d’un médecin spécialisé en rééducation, d’un psychiatre, de physiothérapeutes, d’ergothérapeutes et d’une psychologue. L’objectif est de réduire les symptômes, mais aussi d’aider les personnes à reprendre des activités délaissées et, finalement, le contrôle de leur vie.

Ruiz
Photo

C’est par amour qu’Audrey Leclerc s’est établie à Genève, alors qu’elle avait une trentaine d’années. Cette Parisienne diplômée en histoire de l’art, qui avait beaucoup voyagé auparavant, décide de se consacrer à la photographie. « Je me suis spécialisée dans les portraits, les mariages et les naissances », raconte-telle. Mais ce travail, bien qu’épanouissant, est exigeant en énergie : ses journées dépassaient souvent dix heures, sans compter les week-ends. « Je tenais bon, mais je me suis progressivement déconnectée de mon corps », se remémore la photographe, aujourd’hui âgée de 49 ans.

Au bord du gouffre Adolescente, Audrey avait déjà souffert de maux de dos, mais ces épisodes étaient brefs et vite oubliés. En 2018, ses douleurs deviennent régulières. Un rhumatologue lui prescrit alors des médicaments antalgiques. Elle continue de travailler sans relâche, mais la pandémie de Covid19 met brutalement fin à cette dynamique. « Du jour au lendemain, je suis passée d’un rythme hyperactif à un confinement total, sans travail », confie celle qui se décrit comme hypersensible. « J’étais au bord du gouffre lorsque j’ai décidé de réaliser des autoportraits dans mon appartement pour illustrer mon vécu. » Non seulement

ce projet la ressource, mais en plus il rencontre du succès, aboutissant à une exposition et à un livre intitulé « Quarantaine » (auto-édition, 2021).

Opération en urgence « Après la pandémie, je me sentais de plus en plus anxieuse. En tant qu’indépendante, je portais beaucoup sur mes épaules », admet Audrey Leclerc. Elle trouve cependant la force, en 2022, de se spécialiser dans un nouveau domaine, les portraits aquatiques. Mais une année plus tard, elle commence à boiter. Après une imagerie à résonance magnétique (IRM) de la colonne vertébrale, son médecin lui prescrit une infiltration, qui échoue. Audrey boite de plus en plus, jusqu’à ce que le 19 décembre 2023, alors en pleine séance photo, elle ne parvienne subitement plus à poser le pied par terre. Sa cliente la conduit à l’hôpital où un examen clinique suggère une atteinte neurologique et une IRM montre qu’une hernie discale en est probablement la cause. Audrey est opérée en urgence.

Sa rééducation durera six mois. La quadragénaire retrouve une certaine mobilité et reprend son activité professionnelle. Mais quelques mois plus tard, ses douleurs reviennent. « Je devais m’allonger toutes les dix minutes, je pouvais à peine m’asseoir et encore moins porter de poids. C’était un quotidien

impossible. J’ai dû arrêter mon activité, la mort dans l’âme. » C’est alors que le Programme multidisciplinaire individualisé du dos (ProMIDos) des HUG, conçu pour les personnes souffrant de douleurs chroniques du dos, lui est proposé par sa médecin.

Appréhender la douleur autrement

Audrey Leclerc y rencontre d’autres personnes qui vivent avec des douleurs quotidiennes et partage des moments de connexion intenses. Des ateliers sur le fonctionnement de la douleur abordent la synergie entre le corps, les émotions et les liens sociaux. Alors qu’elle avait une vision mécanique de son mal de dos, de nouvelles perspectives s’ouvrent à elles et lui font prendre conscience de l’importance des facteurs contextuels tels que les croyances erronées ou les expériences passées. « J’avais besoin de comprendre l’origine de mes douleurs afin de les appréhender différemment. Je conçois désormais à quel point ma colonne vertébrale est sensible, mais solide. J’ai aussi senti que l’essentiel est de lâcher prise, de respirer profondément, de ne pas être dans l’évitement d’une situation difficile, de bouger et de tenter de verbaliser tout ce qui entrave mon bien-être. » Depuis ProMIDos, la vie d’Audrey Leclerc s’est améliorée : elle peut à nouveau faire des projets, sans médicaments antidouleur. 

Soigner le pied bot : un travail d’équipe avec les familles

L’implication des parents est primordiale pour que le traitement de cette malformation congénitale soit efficace sur le long terme.

En Suisse, un à deux bébés sur 1 000 naissent avec un pied bot, c’est-à-dire tourné vers l’intérieur et le bas. Cette malformation congénitale est diagnostiquée à la naissance ou parfois lors d’une échographie de suivi de la grossesse (à partir du 4e mois). Le traitement, qui vise à redonner au pied une position anatomique normale, est entrepris deux à quatre semaines après la naissance. La technique utilisée aux HUG est celle dite « de Ponseti », actuel standard international. « Nous la devons au Dr Ignacio Ponseti, expatrié dans l’Iowa dans les années quarante pour fuir la guerre civile espagnole. Il a fallu attendre trente ans pour que la communauté médicale s’intéresse à ses travaux alors que sa technique a fait passer les taux de réussite de moins de 20% à plus de 90% », souligne le Dr Geraldo De Coulon, médecin adjoint agrégé au Service de chirurgie de l’enfant et adolescent, spécialiste

de cette malformation. Grâce à cette approche, les séquelles sont devenues rares. Mieux encore : plusieurs bébés soignés aux HUG sont aujourd’hui de jeunes athlètes de haut niveau.

Plusieurs étapes et beaucoup de rigueur

En pratique, la technique de Ponseti procède par étapes et exige de la rigueur. Elle utilise dans un premier temps trois à cinq plâtres successifs, changés toutes les semaines, pour rétablir l’alignement des os du pied. Ensuite, le tendon d’Achille, souvent trop court, est sectionné lors d’une intervention chirurgicale. Passé sa cicatrisation, vient le temps des attelles. « Elles doivent être portées 18 à 20 heures sur 24 durant les premiers mois, puis toutes les nuits jusqu’aux 4 à 6 ans de l’enfant. Cela est déterminant pour limiter les risques de récidive et c’est là que les parents jouent un rôle crucial », prévient le Dr De Coulon. Avant d’ajouter : « Le traitement du pied bot est un véritable travail d’équipe avec la famille. Instaurer et maintenir une relation de confiance avec les parents est donc essentiel. Nous restons à l’écoute tout au long de la prise en charge pour les soutenir et les aider s’ils rencontrent des difficultés. » 

Zoom sur la fièvre

La fièvre est une augmentation anormale de la température corporelle. La Dre Anne Rossel, médecin adjointe au Service de médecine interne générale, apporte son éclairage sur ce phénomène.

Une forte fièvre est le signe d’une maladie grave.

Faux. L’intensité de la fièvre n’est pas toujours liée à la gravité de l’affection qui en est la cause. Chez une personne en bonne santé, une fièvre élevée (au-dessus de 38,5°C) n’est pas forcément préoccupante, surtout si elle est associée à des symptômes grippaux. Il est toutefois conseillé de consulter un ou une médecin si elle apparaît sans cause évidente, persiste pendant plus de 48 heures, ou s’accompagne de symptômes comme des difficultés respiratoires, des douleurs abdominales ou des troubles urinaires.

La fièvre n’est pas une maladie en soi.

Vrai. Définie comme une température supérieure à 37,7 °C, la fièvre est un symptôme révélant une affection sous-jacente. Ses causes sont diverses, la plus fréquente étant d’origine infectieuse (provoquée par une bactérie, un virus ou un parasite). Cependant, la fièvre peut également résulter d’une maladie inflammatoire ou auto-immune.

Les enfants sont plus facilement sujets à la fièvre.

Vrai. La fièvre est un mécanisme de défense du système immunitaire, en lien le plus souvent avec une infection. La réponse immunitaire des enfants étant plus réactive, ils sont plus enclins aux épisodes dits « fébriles », impliquant de la fièvre. Celle-ci réclame toutefois une attention particulière chez les plus jeunes, tout comme chez les personnes âgées et celles dont le système immunitaire est affaibli (en cas d’immunosuppression, de maladies chroniques, rénales ou hépatiques notamment).

La fièvre doit être traitée par des antibiotiques.

Vrai et faux. Pour réguler la fièvre, le traitement recommandé est la prise de paracétamol ou d’antiinflammatoires comme l’ibuprofène. Il est également important de maintenir une bonne hydratation tout au long de l’épisode fébrile. Le recours aux antibiotiques n’est, quant à lui, recommandé que si la fièvre est causée par une infection bactérienne. Si tel n’est pas le cas, ils sont inefficaces. 

Par Anna Bonvin

Ce tube de quelques centimètres, dont la fonction demeure énigmatique, est principalement connu pour la maladie qui peut l’affecter : l’appendicite. Cette dernière, souvent traitée par une ablation de l’appendice, constitue l’une des premières causes de chirurgie abdominale d’urgence chez les jeunes.

Expert

Pr Jean-Louis Frossard, médecin-chef du Service de gastro-entérologie et hépatologie

12 483

Nombre d’appendicectomies pratiquées en Suisse en 2023. Parmi elles, 2332 ont concerné des jeunes de 11 à 20 ans.

0,1%

Taux de mortalité dans les formes non compliquées d’une appendicite. Il se situe entre 1,5 et 5% en cas de perforation appendiculaire (complication d’une appendicite aiguë).

L’APPENDI

Une fonction qui fait débat

Mesurant entre 6 et 12 centimètres dans sa longueur, l’appendice se présente comme un tube en forme de doigt. Situé dans la partie inférieure droite de l’abdomen, il est rattaché au cæcum, le premier segment du côlon (ou « gros intestin »). Sa fonction reste encore un mystère : au 19e siècle, le naturaliste Charles Darwin le considérait comme un vestige anatomique, autrement dit un organe ayant perdu sa fonction (en lien avec la digestion) au fil de l’évolution. Cependant, des recherches récentes suggèrent que l’appendice pourrait servir de réservoir pour les « bonnes » bactéries, contribuant à la préservation d’un microbiote intestinal sain.

L’appendicite aiguë

L’appendice peut être le siège d’une infection connue sous le nom d’appendicite aiguë. Cette dernière est souvent causée par une obstruction de l’appendice par des matières fécales durcies ou la présence de corps étrangers. S’ensuivent alors un gonflement, une inflammation, voire une accumulation de pus. Les symptômes incluent généralement des douleurs autour du nombril, qui s’étendent vers la partie inférieure droite de l’abdomen. Fièvre, constipation, diarrhée, nausées ou vomissements peuvent également se manifester. Le diagnostic, qui peut être réalisé par palpation, prise de sang ou échographie, n’est pas toujours simple à établir en raison de la diversité des symptômes et de leur similitude avec d’autres affections, comme les calculs rénaux, les infections urinaires ou gastro-intestinales.

1735

Année de la première appendicectomie réussie. La prouesse revient au chirurgien anglais Claudius Aymand.

96%

Pourcentage d’appendicectomies effectuées par laparoscopie (technique moins invasive que la chirurgie abdominale) en Suisse en 2023.

Traitement par antibiotiques

Des recherches ont révélé que l’appendicite pourrait, dans certains cas, être traitée efficacement par des antibiotiques. Cette approche réduirait les risques associés à la chirurgie et offrirait une alternative dans le traitement de cette affection. Elle reste pourtant encore peu utilisée à ce jour.

Les conséquences d’une ablation

L’ablation de l’appendice ne pose pas de problème : après l’opération, les personnes se remettent rapidement en général. Cela n’a par ailleurs pas d’impact significatif sur la digestion ou la santé globale. Des études indiquent même de possibles effets protecteurs contre certaines pathologies, comme la rectocolite hémorragique ou la maladie de Parkinson.

Première cause de chirurgie abdominale chez les jeunes

L’appendicite est courante : elle touche de 7 à 10% de la population. Elle survient plus souvent chez les jeunes entre 10 et 25 ans, majoritairement de sexe masculin. Ces différences ne sont pas expliquées. L’infection de l’appendice est généralement traitée par son ablation au moyen d’une intervention d’urgence. En effet, plus la prise en charge tarde, plus les symptômes s’aggravent (élévation de la fréquence cardiaque, fièvre, position en chien de fusil en raison de la douleur) et plus les risques d’abcès abdominal et de perforation augmentent. Ceux-ci peuvent entraîner une péritonite (inflammation du péritoine) ou une septicémie potentiellement fatale.

Maman, papa, j'ai mal au ventre !

Lorsque tu ne vas pas régulièrement faire caca, il s'accumule dans ton intestin et provoque des douleurs. C'est ce qui s'appelle la constipation. Pas de panique, il y a des astuces pour l'éviter et la soigner.

Experte

Dre Alexandra Bobarnac, médecin associée, spécialiste des troubles de la motricité digestive au Service des spécialités pédiatriques

La constipation, c'est quoi ?

C’est ce qui se passe quand tu n’arrives pas à aller faire caca (ou << déféquer>>) pendant plusieurs jours. En principe, il faudrait aller aux toilettes quotidiennement, voire un jour sur deux. Si tu n’y vas pas plus de deux jours d’affilée, ou que ton caca (aussi appelé << selles>>) est très dur et volumineux, les médecins parlent de constipation.

En partenariat avec

Pourquoi ça me fait mal au ventre ?

Ton intestin est le tuyau qui récolte les déchets liés à la digestion de ce que tu as mangé. C’est là que se forment les selles. Lorsque celles-ci restent coincées dans ton intestin à cause de ton alimentation ou parce que tu as oublié d’aller aux toilettes, elles durcissent et a fait mal. Plus les jours passent, plus elles s’accumulent et plus ton ventre est tendu et douloureux. Le gros intestin (ou << côlon>>) est très long – il mesure presque 1,5 mètre –, alors il peut en stocker beaucoup !

Y a-t-il une bonne position pour déféquer ?

Oui ! Voici le mode d’emploi idéal : installe-toi sur les toilettes quelques minutes. Puis, car la fa on dont tu es assis a son importance, le mieux est de mettre tes pieds en appui sur un support (tabouret de toilette par exemple) et de te pencher un peu en avant. Cela aide l’intestin à se vider plus facilement.

Est-ce que la nourriture a une influence sur la constipation ?

Oui, absolument. Pour éviter le problème, l’idéal est que tu manges tous les jours au moins deux ou trois fruits et autant de légumes. Les pruneaux, les dattes, les figues, les mangues ou encore les pommes et les poires sont riches en fructose et en fibres, qui ramollissent les selles. Et n’oublie pas de boire suffisamment d’eau. Si tu souffres tout de même de constipation ou que tu as mal quand tu vas aux toilettes, il est nécessaire d’en parler avec un ou une médecin. Il existe un médicament qui aide à rendre les selles plus molles. Cela s’appelle un laxatif. Par ailleurs, évite de consommer des aliments de fast-food, des pâtisseries et de boire plus d’un demi-litre de lait par jour. Ces produits sont pauvres en fibres et durcissent les selles.

Est-ce un problème de se retenir d'aller aux toilettes, à l'école par exemple ?

Si tu ne vas pas aux toilettes quand tu as besoin, au bout d’un moment, tu ne ressentiras plus cette sensation. Si tu n’aimes pas le faire en dehors de la maison, tu peux prendre l’habitude de te réserver un moment pour cela juste après le petit-déjeuner ou les autres repas que tu prends chez toi.

Aider les ados à (bien) surfer sur les réseaux sociaux

Si les réseaux sociaux peuvent être une source de danger, ils comportent aussi de bons côtés. Il est ainsi utile de prendre le temps d’accompagner les jeunes afin de les aider à en faire bon usage.

Même celles et ceux qui jusqu’ici avaient réussi à gérer habilement les temps d’écran de leur progéniture, puis l’âge du premier smartphone, peuvent être surpris par la complexité de poser des limites à leurs ados sur l’utilisation des réseaux sociaux. Certes, l’adolescence est propice aux confrontations avec les parents. Mais si, dans certaines

familles, le sujet est un véritable point de blocage, c’est aussi parce que ces réseaux tendent à prendre une place considérable dans la vie de leurs jeunes adeptes et que les parents se sentent parfois dépassés.

« Il y a une réelle polarisation à propos des réseaux sociaux. Certains parents sont très inquiets, quand d’autres ne les considèrent que comme une évolution technologique de plus. Il est important de revenir à une certaine nuance et qu’ils soient convaincus qu’ils ont tout intérêt à ne pas stigmatiser les réseaux sociaux et à accompagner leurs enfants dans la découverte de leur usage », suggère la Dre Sophia Achab, médecin adjointe agrégée au Service d’addictologie, responsable de ReConnecte, programme de prise en charge des addictions sans substance et à l’origine d’une liste de conseils sur le bon usage des écrans pour le Centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la formation et la recherche en santé mentale *.

Recours progressif et adapté à l’âge

« Pour aider les parents à aborder le sujet de manière constructive, j’utilise la comparaison avec la voiture, qui rend de multiples services mais qui, lorsqu’elle est mal employée, peut devenir très dangereuse pour soi et les autres. Il en va de même pour les réseaux sociaux », explique la Dre Achab. Et d’ajouter : « Il ne faut pas dénigrer ce qu’ils peuvent apporter aux ados – en termes de sociabilité, de créativité ou encore pour éviter de se sentir exclus –, mais il faut aussi être clairs sur les dangers potentiels. Et tout comme pour la voiture, le recours aux réseaux sociaux doit être progressif et adapté à l’âge ainsi qu’aux compétences de l’enfant. Il importe par ailleurs de le sensibiliser pour qu’il ne devienne pas un “chauffard des réseaux sociaux” : les parents envisagent rarement que leurs ados puissent être les usagers problématiques. »

S’il n’est pas encore question d’un « permis » pour naviguer sur les réseaux, un temps de « conduite accompagnée » est salutaire, avec la conscience que les jeunes sont plus vulnérables que les adultes. Un récent rapport de l’OMS montre une forte augmentation de l’utilisation problématique des médias sociaux chez les ados, les taux passant de 7% en 2018 à 11% en 2022. « Il ne faut pas hésiter à se faire aider, notamment en cas de repli de son enfant, d’abandon de ses activités favorites au profit des réseaux, de difficultés à se déconnecter un moment quand cela lui est demandé ou encore de troubles de l’humeur », conseille la Dre Achab. La spécialiste recommande également aux parents de veiller à garder une position ouverte et sans jugement afin que leurs enfants n’hésitent pas à se tourner vers eux s’ils sont confrontés à un problème sur les réseaux. 

S’informer avant

Si vous envisagez d’ouvrir des « négociations » avec vos enfants sur leur comportement face aux écrans, mieux vaut prendre un peu de temps en amont pour mettre à jour vos connaissances sur le paysage numérique actuel. Des ressources sont disponibles en ligne, notamment sur les sites jeunesetmedias.ch, projuvente.ch et ciao.ch. « Ces supports peuvent aussi jouer le rôle de “terrain neutre” pour aider parents et enfants à dialoguer en les parcourant ensemble », propose la Dre Sophia Achab, médecin adjointe agrégée au Service d’addictologie et responsable de ReConnecte, programme de prise en charge des addictions sans substance.

* Pour retrouver la liste de conseils sur le bon usage des écrans du Centre collaborateur de l’OMS

Durabilité : les HUG récompensés

Les HUG sont fiers d’être le premier hôpital en Europe et le deuxième au monde à obtenir la Certification de durabilité pour les hôpitaux (Healthcare Sustainability Certification) délivrée par la Joint Commission International. Celle-ci reconnaît, après un audit rigoureux, l’excellence et le leadership des HUG dans le domaine de la durabilité.

Cette certification récompense les engagements en matière de responsabilité sociale et environnementale, tels qu’ils apparaissent dans leur stratégie de durabilité 2030. Depuis une vingtaine d’années, l’hôpital mène de nombreuses actions dans des domaines aussi variés que l’énergie, l’alimentation durable, le numérique responsable, la transition écologique dans les soins, la pharmacie verte, la biodiversité et les espaces verts, la mobilité et l’accessibilité, le nettoyage, la logistique, la diversité, l’équité et l’inclusion, l’égalité hommefemme, l’inclusion dans les soins, les achats durables ou encore la gestion de projets.

Prédire l’évolu

tion de la maladie de Parkinson

Une équipe de l’Université de Genève et des HUG a montré que le côté d’apparition des premiers symptômes de la maladie – à gauche ou à droite du corps – influence l’évolution des symptômes non moteurs. Les atteintes débutant à droite prédisent un déclin cognitif plus marqué, tandis que celles commençant à gauche sont associées à des

troubles psychiatriques, comme l’anxiété ou la dépression. Publiés dans npj Parkinson’s Disease, ces résultats soulignent l’importance d’une prise en charge personnalisée. La maladie de Parkinson touche environ 10 millions de personnes dans le monde. Elle affecte généralement d’abord un seul côté du corps. Elle se manifeste par des symptômes moteurs bien connus (tremblements, lenteur de mouvements ou rigidité musculaire), mais aussi par des troubles cognitifs, anxieux ou dépressifs, dont l’évolution est encore peu étudiée. Plus d’informations : www.hug.ch/medias/ communiques-presse

Avancée majeure en radiologie médicale

Les HUG poursuivent la modernisation de leur parc d’imagerie médicale en se dotant d’un scanner à comptage de photons. Ce modèle de dernière génération n’est actuellement opérationnel que dans un seul autre établissement en Europe. Cette nouvelle technologie de tomodensitométrie repose sur un détecteur à comptage de photons, qui convertit

directement les rayons X en signal électrique, sans passer par l’étape intermédiaire de conversion en lumière, améliorant ainsi beaucoup la qualité de l’image. De nombreux domaines cliniques sont concernés, notamment en imagerie thoracique, ORL et cardiovasculaire. Concrètement, ce scanner offre une meilleure visualisation des pneumopathies interstitielles, une cartographie plus détaillée des structures de l’oreille moyenne et interne, ainsi qu’une analyse optimisée des coronaires et des valves cardiaques, y compris en présence de stents.

Crédits : Christophe MargotGéraldine André , Philippe Voruz, Jonathan Imhof

Prévention de la démence

Transmission du Covid-19 dans les écoles et crèches

40 crèches et écoles

336 enfants de 1 à 7 ans 03/2021 au 06/2022 période de suivi

Pour en savoir plus : www.hug.ch/ actualite/preparerecoles-creches-auxfutures-pandemies

Le Centre de la mémoire des HUG a inauguré un Service ambulatoire de santé cérébrale pour la prévention de la démence (dBHS – Brain Health Service for the prevention of dementia). Ce programme innovant s’adresse aux personnes âgées de 50 à 80 ans qui sont autonomes dans leur vie quotidienne, mais souffrent d’un déclin de la mémoire ou ont des antécédents familiaux de

démence. Il propose un bilan de la mémoire, suivi d’une évaluation d’une vingtaine de facteurs de risque, puis d’une discussion personnalisée autour du profil de risque et, le cas échéant, des interventions personnalisées. Ce projet, unique en Suisse, est entièrement financé par le Département de la santé et des mobilités de l’État de Genève sur la période 20252028 pour un montant de 2,1 millions de francs. Il prévoit d’accompagner jusqu’à 1 000 Genevois et Genevoises dans une approche proactive, centrée sur l’amélioration du mode de vie.

Lancement du projet SOFIA

Grâce à un financement de 1,34 million de francs du Département de la santé et des mobilités de l’État de Genève, les HUG, la Haute école de gestion de Genève et la Fondation NetCare.CH développent le projet SOFIA (santé optimale facilitée par l’intelligence artificielle). Cette application numérique interactive, utilisant l’intelligence artificielle, est destinée aux personnes atteintes de maladies chroniques.

Elle propose un chabot (agent conversationnel en ligne) pour les informer et les accompagner au quotidien. L’outil est conçu pour encourager de meilleures habitudes de vie (activité physique, alimentation, sommeil), faciliter la gestion des traitements et réduire les erreurs médicamenteuses. La première phase permettra, d’ici 2026, de tester l’outil auprès de 1 600 personnes. En Suisse, environ 2,2 millions de personnes souffrent d’une ou plusieurs maladies chroniques exigeant la prise de médicaments, le plus souvent à vie. Ces affections représentent 80% du coût du système de soins et 75% de la mortalité globale.

07/10

Octobre rose

Cancer du sein chez les femmes jeunes

L’édition 2025 d’Octobre rose se penche sur le cancer du sein chez les femmes jeunes avec des événements pour le public organisé par le Centre du sein des HUG, l’Hôpital de la Tour, le Groupement hospitalier de l’ouest lémanique, la Fondation Otium, la Ligue genevoise contre le cancer et la Fondation genevoise pour le dépistage du cancer. À noter, le 7 octobre, de 9h à 16h, devant l’entrée principale des HUG (rue Gabrielle-Perret-Gentil 4), des stands d’information pour mieux comprendre le cancer du sein, certains de ses traitements et le plan cantonal de dépistage. En présence des équipes des HUG et de leurs partenaires. Programme complet : https://octobrerose-genevenyon.ch/

11/10

NOV. OCT.

Surprise

Loto bingo dingo

16h-18h

Maison de l’enfance et de l’adolescence

Salle polyvalente

Bd de la Cluse 26

Entrée libre sur inscription

La Fondation Convergences organise, en collaboration avec la Fête du Théâtre, un événement unique en son genre : un loto revisité ! Une véritable célébration artistique qui promet des moments inoubliables et de surprenants lots à gagner. Le scénario mystérieux ne sera dévoilé que le jour de l’événement. Informations et inscription : www. fondationconvergences.ch/ fete-du-theatre-loto-bingodingo/

17/10

Soins palliatifs

Journée mondiale

12h30-21h

Auditoire Marcel Jenny

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4

Entrée libre sur inscription

À l’occasion de la Journée mondiale des soins palliatifs, le réseau cantonal genevois organise, sous l’égide de Palliative Genève et de ses partenaires – l’Office cantonal de la santé, le Service de médecine palliative des HUG et l’Institution gene-

voise de maintien à domicile (IMAD) – un événement qui comprend des stands d’information et plusieurs conférences à l’auditoire

Marcel Jenny (de 12h30 à 18h), ainsi que trois ateliers thématiques à choix à la Maison de l’enfance et de l’adolescence (de 19h à 21h). Informations et inscription : hug.plus/ soinspall-2025

01/11

Diabète

Journée romande

8h30-16h30

Auditoire Marcel Jenny

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4

Entrée libre sur inscription

À l’occasion de la 28e Journée romande du diabète, les professionnels et professionnelles de santé des HUG font le point sur les

avancées en matière de traitement des diabètes de type 1 et 2. Au programme : conférences interactives et ateliers participatifs, stands d’exposition présentant divers dispositifs liés à cette maladie et déjeuner convivial pour échanger. Inscription et programme complet : www.fondationdiabete.ch

06/11

Movember

Santé masculine

13h15-18h

Auditoire Marcel Jenny

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4

Entrée libre

Les HUG soutiennent le mouvement Movember afin de promouvoir et soutenir la santé masculine. À cette occasion, le 10e symposium du Service d’urologie des HUG s’ouvre au grand public. Au programme, un point sur les maladies urologiques (infertilité, dysfonctionnement sexuel et incontinence urinaire), un débat sur le dépistage du cancer de la prostate et des conseils d’experts et expertes des HUG pour mieux vivre avec les maladies urologiques (lire aussi en pages 6 et 7).

17/11

Journée

de la prématurité

Sensibilisation

9h-13h

Hall d’entrée de la Maternité

Bd de la Cluse 30

Entrée libre

Dans le cadre de la Journée mondiale de la prématurité, l’Unité de néonatologie des HUG et l’Association Né Trop Tôt proposent une matinée de sensibilisation et d’information sur ce sujet. Elle comprend notamment la présentation d’une couveuse équipée, la démonstration des soins aux nouveau-nés prématurés et des ateliers pour découvrir les compétences sensorielles de ces derniers. Cet événement est aussi un moment d’échanges et d’accompagnement pour les familles concernées.

18/11

Conférence

Développement, performance et santé: enjeux du sport intensif chez les jeunes

18h

Maison de l’enfance et de l’adolescence

Bd de la Cluse 26

Entrée libre sur inscription

La Fondation Prim’Enfance organise une conférence sur le sport de haut niveau chez

les enfants, adolescents et adolescentes. Avec la présence du Pr Dimitri Ceroni, orthopédiste pédiatre (HUG), de la Dre Isabelle Rochat, pédiatre et pneumologue consultation médecine du sport (CHUV), Sébastien Grossini, préparateur physique (Service des sports universitaires, UNIGE) et Élise Chabbey, cycliste et médecin, victorieuse du Tour de Romandie 2025.

DÉC.

10/12

Exposition

Les langages du corps

Hall d’entrée de l’Hôpital

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4

Entrée libre

Intitulée « Les langages du corps », l’exposition collective des collaborateurs, collaboratrices, patients et patientes partenaires des HUG, organisée par ArtHUG, invite à découvrir des œuvres autour de cette thématique. Le vernissage a lieu le mercredi 10 décembre, à 17h30, et l’exposition se tient jusqu’au 26 février 2026.

Pour en savoir plus sur…

Le mal de dos

Le mal de dos, une solution : l’activité physique !

Comprendre la douleur, la combattre avec l’activité physique adaptée

Alexandra Landry

In Press, 2023

En collaboration avec la Bibliothèque de l’Unige, site

Le cancer du testicule

Le cancer du testicule

Un guide de la Ligue contre le cancer

Cette brochure vous aide à mieux comprendre et affronter la maladie. Elle propose notamment une description détaillée du cancer du testicule chez l’adulte, des examens réalisés en vue de poser le diagnostic et des traitements possibles. Accessible en ligne ou sur commande : www.liguecancer.ch

Le sommeil

Les réseaux sociaux

Les écrans et toi

Guide pratique sympathique pour devenir un utilisateur cyberfuté

Marie-Anne Dayé Midi Trente, 2025

Ce guide pratique est conçu pour aider les adolescents et adolescentes à mieux comprendre ce qu’il y a derrière les écrans, à les utiliser de manière positive et à maintenir de bonnes relations avec les autres.

Faire face à l’addiction aux écrans

Le slogan bien connu « Le bon traitement, c’est le mouvement » est vérifié. L’activité physique est la clé pour sortir du mal de dos ! Ce livre offre informations pratiques, conseils et exercices.

Le pouvoir des rêves

Quand le cerveau endormi apaise nos peurs

60 exercices pour prévenir et soulager le mal de dos + les bonnes postures à adopter au quotidien

Jean-Christophe Berlin

Le Courrier du livre, 2023

Découvrez dans ce guide pratique l’impact d’un mode de vie sédentaire sur votre squelette, un test pour évaluer vos capacités et les positions pour gagner en souplesse.

CONTACT

Tous les livres référencés sont disponibles à la Bibliothèque de l’Université, site CMU. Ils peuvent être consultés et/ou empruntés gratuitement par tous. La collection « patients » de la bibliothèque de médecine s’adresse à tout un chacun qui souhaite s’informer sur une thématique en lien avec la santé.

Bibliothèque de l’Université de Genève Centre médical universitaire Avenue de Champel 9 1206 Genève Lu-ve : 8h-22h et sa-di : 9h-18h biblio-cmu@unige.ch 022 379 51 00

Pers. de contact : Annick Widmer www.unige.ch/biblio/patients/

Dr Lampros Perogamvros Favre, 2025

Découvrez comment vos rêves peuvent devenir la clé d’une meilleure compréhension de vous-même. Ce livre novateur propose une perspective unique sur les rêves, les présentant comme des créations artistiques créées par votre cerveau.

Libérez-vous de vos insomnies

Plus belle sera la nuit

Benjamin Putois et Mélinée Chapoutot Odile Jacob, 2023

Ce guide vous accompagne à travers un programme simple et facile à appliquer pour vous libérer de vos insomnies, qu’elles durent depuis des mois ou des années.

Je veux dormir !!!

Laetitia Grimaldi

Eyrolles, 2024

Smartphone, Internet, réseaux sociaux

Sébastien Herry

Ellipses, 2022

Cet ouvrage s’attache à présenter les résultats des études scientifiques les plus récentes concernant l’usage problématique des smartphones, d’Internet et des réseaux sociaux.

Les ovaires polykystiques

Le monde à l’ovaire

Mieux comprendre et mieux vivre avec le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)

Scénario et illustrations, Capucine Quemin

Avis d’expert, Dr Michel Pugeat Mango, 2022

Ce livre vous explique ce qu’est exactement le SOPK, comment il se diagnostique et comment sont traités ses symptômes, mais aussi les conseils pour mieux vivre avec au quotidien.

La vie intime des femmes

Un guide pour tous les âges de la vie

Anne de Kervasdoué

Odile Jacob, 2021

De la naissance à 4 ans, un guide pour les parents qui veulent aider bébé à dormir. Ce livre propose des décryptages de pédiatres, pédopsychiatres et sages-femmes, des conseils et des témoignages de parents qui ont enfin retrouvé des nuits paisibles.

Ce livre est conçu pour accompagner chaque femme durant de sa vie, de la puberté à la post-ménopause.

COGERIA

LE DISPOSITIF GENEVOIS DE COORDINATION DES SOINS

pour favoriser le maintien à domicile des personnes fragiles de plus de 65 ans

www.fondationhug.org

+41 (0)22 372 56 20

Email : fondation.hug@hug.ch

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.