










Sabine Tschäppeler Andrea Haslinger















Sabine Tschäppeler Andrea Haslinger
Favoriser la biodiversité en milieu bâti en Suisse
Sabine Tschäppeler/Andrea Haslinger
se
Matthias Aebischerports et des espaces verts urbains de la
La ville de demain a besoin de plus de nature
Une ville offre une grande qualité de vie. La densité urbaine peut garantir des trajets courts ainsi -
La ville et la nature ne doivent pas être antinomiques. Une ville proche de la nature contribue à
Chaque petite mesure contribue à promouvoir la biodiversité en ville.
Stadtgrün Bern a créé la base de ce manuel pratique. Il s’agissait de répondre à toutes les questions que la population et les spécialistes adressent depuis des années au service Nature et écologie. Il a été élaboré avec le soutien du Jardin botanique de l’Université de Berne et de
espace de vie personnel plus « naturel ». Je vous souhaite beaucoup de succès et d’innom-
Ensemble pour plus de diversité urbaine. Une biodiversité généreuse est le signe d’un environnement sain et résilient. Elle les acrobaties des écureuils participent à la qualité de vie en ville.
1. Renforcer l’infrastructure écologique pour favoriser le déplacement des espèces au sein des projets favorables à la nature.
un outil concret pour toutes et tous. Il illustre qu’il est possible d’agir à toutes les échelles publication de ce manuel et salue cette démarche.
Pascale Aubert
Déléguée à la nature de
Sarah Pearson Perret Directrice romande
Nos villes doivent retrouver le chemin de la nature !
cation des constructions dans nos villes et villages suit la bonne direction : elle permet de limiter l’impact de nos constructions sur les paysages et les surfaces agricoles.
contraire ! Nous dépendons toutes et tous d’un environnement sain qui contribue à quotidien. Les espaces verts et les jardins riches en biodiversité améliorent la qualité de
donne la possibilité d’échapper à l’agitation urbaine.
breuses espèces animales et végétales. Certaines dépendent de ces îlots pour traverser les zones urbanisées.
Se préoccuper de la nature dans nos aménagements urbains et lors de l’entretien de nos espaces verts et jardins permet donc de renforcer la biodiversité tout en améliorant
personne intéressée à promouvoir la biodiversité au pas de sa porte.
cours d’eau : les espaces dont l’aménagement est proche de l’état naturel dans bien-être. C’est une source de plaisir que de pratiquer une activité dans un espace de l’état naturel permet de rafraîchir l’environnement lors des chaudes journées etchampignons.
sonnes sont un modèle et montrent comment nous pouvons contribuer à obtenir un milieu naturel qui offre de bonnes conditions de vie. Ce guide pratique est une contribution importante en ce sens.
Car c’est malin dépendent d’écosystèmes fonctionnels.
Car elle est source de bonheur d’une bonne qualité de vie.
Car c’est juste vivants.
La biodiversité constitue le fondement de notre vie. La qualité de l’air que nous res-
c’est grâce à elles que les températures restent plus ou moins supportables. Nous
La biodiversité est toutefois en chute libre. Le recul de la diversité biologique-
tion des espèces n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui dans l’histoire de
les décennies à venir si nous ne changeons pas fondamentalement le fonctionnement de notre économie et notre mode de vie.
Il faut agir maintenant. Seule une nature intacte avec une biodiversité élevée peut assurer un développement durable et le bien-être des êtres humains à l’ave-2 e Confé-
un nouvel accord international pour la protection de la nature.
des groupes considérés dans les
des espèces suisses. Chaque ville abrite en moyenne 44 des au niveau national (entre 24 et
nombre de surfaces maritimes protégées.
Les zones résidentielles sont des sources de biodiversité impor-
d’espèces de plantes vasculaires indigènes que l’on trouve en ville.
mation n’ont généralement pas lieu au même endroit. Les atteintes à la nature
la situation internationale. De premières perspectives réjouissantes montrent qu’il -
tiers par rapport à la décennie passée.
suisse vit actuellement dans des zones urbaines.
ment changés par l’être humain. Le déclin de la biodiversité a tellement progressé
ment de place à la nature. Les Nations unies ont donc créé une Décennie pour la 4 Cela nous concerne toutes et tous. Ce n’est qu’ensemble que nous nous rapprocherons de notre objectif de stopper le recul de la biodiversité. Chacune et chacun peut y contribuer : commençons par
balcon ou sur le rebord de notre fenêtre.
ville est l’antonyme de nature
question pour y voir un peu plus clair.
paysage y a fortement changé en raison de l’évolution de l’utilisation des terres.6 Des cours d’eau ont été canalisés et certaines zones ont été drainées à grande en grande partie disparu. Cela a entraîné la suppression d’habitats de nombreuses
4 www.decadeonrestoration.org/fr
sentent de nombreuses caractéristiques des biotopes perdus à la campagne. S’ils
bitats
8
9 ont été observées dans en milieu bâti. La biodiversité ne peut toutefois pas être préservée uniquement dans ces zones. Seules les espèces pouvant faire face à ces conditions particulières et à la pression humaine élevée y vivent. Le fait que les populations soient souvent trop petites et isolées pour survivre sur le long terme constitue un
10 S’il est peut renforcer le lien que nous entretenons avec elle. Seules les personnes qui ressentent un lien émotionnel avec la nature attachent de l’importance à la prépas ne nous affecte guère.
zones résidentielles et industrielles sont toujours majoritairement peu favorables à la biodiversité et comprennent de nombreuses surfaces imperméables. Les habitats des
Biodiversité Suisse.11versité est de promouvoir celle-ci dans l’espace urbain. Un grand nombre de can-
12. Certaines communes ont déjàtations de base pour promouvoir la biodiversité. D’autres vont suivre: le document Biodiversité et qualité paysagère en zone bâtie – Recommandations de dispositions de référence à l’intention des cantons et des communesêtre ancrée juridiquement au niveau communal.
que certaines conditions soient aussi mises en place sur les terrains privés pour
tiers résidentiels recèlent un potentiel important. De nombreuses villes soutiennent la valorisation de ces espaces ainsi que la végétalisation de toits et de façades grâce
possible de prendre des mesures pour favoriser la diversité des espèces.
les sujets abordés dans cet ouvrage. Des adresses particulièrement utiles vous sont d’accès direct et à jour: www.haupt.ch/guide-pratique-de-la-nature.
11
12www.gruenstadt-schweiz.ch/fr
14 nature dans l’espace bâti: www.vd.ch/prestation/demander-une-subvention-pour-des-amenagements-en-faveur-de-la-nature-sur-site-scolaire. C’est aussi le cas pour le Canton de www.1001sitesnatureenville.ch
le Canton de Fribourg: www.fr.ch/diaf/sfn/biodiversite-en-milieu-bati
La prairie est une surface herbacée qui est fauchée de manière régulière.
Humides ou sèches, ombragées ou ensoleillées, les prairies peuvent se développer dans de multiples conditions. Elles sont particulièrement importantes et favorables à la biodiversité dans les endroits pauvres en nutriments et bien ensoleillés, et lorsqu’elles ne sont fauchées qu’une à deux fois par année. Les prairies offrent un habitat et de la nourriture à de nombreux insectes, qui, à leur tour, permettent à d’autres animaux de se nourrir.
Recul de la biodiversité Jusqu’au milieu du XXe
par année et peu fertilisées. Avec
nos prés ont perdu leur appa-
fréquentes et de mélanges de semences productives. Cette évolution a engendré la perte de l’habitat et de la source de nourri-
particulier des insectes comme les papillons.
composées d’un faible nombre
présentent une biodiversité particulièrement riche sur des sols pauvres en nutrielles s’embroussaillent progressivement et deviennent de la forêt.
ment sur des sols pauvres en nutriments et bien ensoleillés. Il se caractérise par une diversité en espèces particulièrement riche et héberge souvent un grand nombre prairies maigres se développent généralement sur des talus ferroviaires ou des terrains très pentus.
Différence entre gazon et prairie
Un gazon est en fait une prairie dont le couvert est maintenu court par un fauchage fréquent
La très grande majorité des espaces verts en ville sont des gazons. Le gazon convient pour les surfaces destinées à un usage intense comme les infrastructures sportives et les parcs et jardins publics fortement fréquentés. Il
Comme la diversité des plantes et insectes diminue avec la écologique d’un gazon est bien inférieure à celle d’une prairie. moins souvent les zones de jardin prairies.
et sources de nourriture.
a Le
Strate herbacée
Les prairies riches en espèces présentent une structure caractérisée par des plantes
Le pic vert se nourrit principalele sol. Il creuse dans la fourmilière et gobe les insectes avec sa langue de 10cm.
Le lézard agile a besoin de très ou de bois dans des prairies. Il -
Les prairies peuvent abriter une grande diversité d’insectes et former ainsi une
peuvent être favorisées avec des prairies:
Chardonneret élégant Carduelis carduelis
Carduelis chloris Columba palumbuscerelle Falco tinnunculus Garrulus glandarius
pie-grièche écorcheur Lanius collurio
Passer domesticus Passer montanus -
queue à front blanc Phoenicurus phoenicurus Serinus serinus Sturnus vulgaris Turdus merula Turdus pilaris
Crocidura russula
Erinaceus europaeus Pipistrellus kuhliitrelle de Nathusius Pipistrellus nathusii
Pipistrellus pipistrellus Pipistrellus pygmaeus
hermine Mustela erminea Mustela putorius
roussâtre Myodes glareolus Myotis mysta -cinus Nyctalus noctula
ReptilesOrvet Anguis fragilis Lacerta agilis
Azuré de la faucille Cupido alcetas Cupido argiades Lycaena phlaeas Melanargia galathea Papilio machaon olyommatus icarus Vanessa atalanta Vanessa cardui Zygaena filipendulae
Aglais io Aglais urticae Autographa gamma Macroglossum stellatarum Pieris brassicae Pieris napi Pieris rapae Sphinx ligustri
Le grillon champêtre vit dans des galeries qu’il creuse lui-même. On peut l’observer en en surveillant l’entrée. Sa nourriture préférée sont les graminées et plantes à
Libellules (en combinaison avec des
Criquets et sauterelles
Æschne bleue Aeshna cyanea Aeshna grandis
Anax imperator Libellula quadrimaculata Orthetrum cancellatumpétrum rouge sang Sympetrum sanguineum Sympetrum striolatum
Chorthippus biguttulus
Chorthippus parallelus Gryllus campestris decticelle bariolée Metrioptera roeselii
Tettigonia viridissima
Coléoptères
Amara sp. Carabus nemoralis
Cetonia aurata Cicindela campestrisHarpalus affinis Rhagonycha fulva clairon des abeilles Trichodes Apiarius
Abeilles sauvages
Araignées
Bombus barbutellus
Bombus hortorum Bombus humilis des forêts Bombus lucorum
Bombus pascuorum Bombus pratorum
Bombus terrestris Hylaeus communis Lasioglossum calceatum Osmia bicornis violet Xylocopa violacea
Argiope bruennichi Atypus piceusmi-rable Pisaura mirabilis
Brillante commune Cochlicopa lubrica
Helix pomatia Vallonia costatalouses Vallonia excentrica Vallonia pulchella vertigo commun Vertigo pygmaea
Atypus piceus construit un tube de la
se cache pendant la nuit et y tire les proies qui passent dessus. BTh
à fromental
Fromental ou avoine élevée Arrhenatherum elatius étalée* Campanula patula Campanula rapunculus Cardamine pratensis bisannuelle Crepis biennis Knautia arvensis Leucanthemum vulgare Malva moschata Tragopogon pratensis subsp. orientalis
Ajuga genevensis, brome dressé Bromus erectus Centaurea scabiosa cyprès* Euphorbia cyparissias Ononis repens Salvia pratensis Sanguisorba minor Scabiosa columbaria
*cf. propriétés et facteurs de localisation des différentes espèces de plantes au
des champs lui confère une valeur toute particulière pour les différentes espèces de papillons.
tubulaires jaunes entourées de beauté du capitule de la marguerite. Elles attirent les pollinisateurs.
La sauge commune assure sa pollinisation grâce à un mécanisme de pivotement: lorsqu’une abeille
saupoudrent l’insecte de pollen.
sauvage et un tas de branches.
échelonnée et offrant des zones refuge.
Semences d’espèces indigènes, adaptées aux sites, d’origine locale génétique et ont de meilleures chances de s’établir durablement dans la -
Emplacement ensoleillé et maigre
en nutriments sont désavantagées. Il en résulte une végétation souvent plus clairsemée permettant le développement d’espèces spécialisées. Ce type de végétation offre également des niches et de la nourriture pour
Combinaison avec d’autres milieux naturels
Entretien extensif
après que les marguerites ont fané. L’herbe fauchée doit rester sur placecheuse à barre de coupe. Une hauteur de coupe de 10 à 12cm ménage
Zones non fauchées refuge. Âge de la prairie prairie en place depuis longtemps présente une plus grande biodiversité qu’une prairie récente.
Comment créer une prairie?
Si vous ne fertilisez plus votre gazon et ne le tondez plus qu’une à trois fois par
ment ensemencée; sa valeur écologique est cependant plus importante (cf. p.
son évolution sera moins favorable.
Les balcons, terrasses et rebords de fenêtres sont des jardins miniatures. Des plantes indigènes en pot permettent d’y reproduire divers milieux naturels. Ces «vestibules verts» peuvent ainsi se transformer en zones de détente pour les êtres humains et en biotopes-relais importants en milieu bâti pour les espèces mobiles.
Floraison
Les plantes de balcon comme les géraniums ou les pétunias sont appréciées pour leurs cou-
Certaines plantes ornementales sont particulièrement attrayantes stériles. Dépourvues de pollen etsentent quasi aucune utilité pour les insectes.
Arroser au moyen de bouteilles en PET
Il est facile d’installer un système d’arrosage avec des bouteilles en dans le bouchon d’une bouteille
bouchon percé et de planter la avec le bouchon dans la terre.
Quelques astuces: qu’elle soit mouillée avant d’y placer la bouteille.
lement pour qu’elle ne se renverse en l’attachant.
taille et le remplissage du bac dépendent de l’espèce et de la stabilité du balcon.
les
Le moineau domestique aime boire dans les soucoupes de pots ou picorer des graines sur les parties fanées des plantes.
nuit qui est actif durant la journée. Il ressemble à un colibri en raison de sa capacité de vol stationnaire quand il aspire le nectar.
Les larves de la cétoine dorée ne mangent pas les parties vivantes formation d’humus. STs
période de végétation et attirer
L’épeire diadème passe la journée dans sa toile et chasse la nuit
humains.
Coléoptères
Abeilles sauvages
Chardonneret élégant Carduelis carduelis Cyanistes caeruleus Motacilla alba charbonnière Parus major Passer domesticus Passer montanus Turdus merula
Antographa gamma Macroglossum stellatarum Papilio machaon Peris napi piéride de la rave Pieris rapae Polyommatus icarus Aglaeis urticae Anthocharis cardamines vulcain Vanessa atalanta
Cétoine dorée Cetonia aurata
Bourdon des jardins Bombus hortorum Osmia bicornis
Araignées nea umbratica
gesse des bois Lathyrus silvestris Clematis vitalba sauvages Rosa spec. ou le houblon Humulus lupulus
Falkenplatz 14
www.haupt.ch
Une première version de ce livre a été publiée en 2021 par Stadtgrün Bern sous le
Auteures :
Contact :
Contact : www.wildundbunt.ch
Conception générale : Sabine Tschäppeler
Direction de projet de l’édition française : Andrea Haslinger
Traduction : Alphabbet Traductions
Tous droits réservés.
Toute forme de reproduction sans l’autorisation de l’éditeur est interdite. Aucune-
en savoir plus à ce sujet : http://dnb.dnb.de.
nouvelles via la newsletter : www.haupt.ch/informiert
Nous publions nos livres avec plaisir et un grand engagement. C’est pourquoi nous nous réjouissons des suggestions et apprécions le signalement des erreurs que nous aurions pu commettre dans ce livre.
De nombreuses espèces disparues en dehors des villes sont parvenues à survivre dans le milieu bâti, que ce soit dans des jardins proches de l’état naturel, dans d’anciens parcs ou encore sur des surfaces non imperméabilisées de zones industrielles. Néanmoins, avec la
manquer dans ces espaces. Favoriser la biodiversité, y compris dans les villes et les autres milieux bâtis, revêt donc une importance particulière. De nombreuses espèces y vivant encore, la revalorisation des milieux
des mesures ciblées en faveur de la biodiversité dans votre jardin, devant chez vous, sur votre balcon, sur le rebord d’une fenêtre ou sur votre toit, vous en bé-
les martinets sont synonyme d’été, les hérissons déambulent la nuit, les chauves-souris se donnent en spectacle, les tritons trouvent le chemin de l’étang, qui est aussi utilisé par les libellules pour leur reproduction.
Ce guide pratique explique en détail comment créer de nouveaux milieux naturels et revaloriser ceux qui existent déjà dans le milieu bâti pour favoriser la biodiversité.
ISBN 978-3-258-08435-0