Dossier Anime tes Lutins

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Anime tes Lutins

Sommaire

Introduction

Étape importante dans le parcours Guide, la Branche Lutin s’inscrit dans le Projet pédagogique du Mouvement, tout en poursuivant des objectifs spécifiques à la tranche d’âge des Animés. La méthode de Branche Lutin permet de répondre à ces objectifs et pose un cadre imaginaire. Dans celui-ci, le Lutin a l’occasion de vivre des moments inoubliables au sein du Groupe, appelé Ronde et « Faire de son mieux » pour progresser vers plus d’autonomie. Tu découvriras tous ces aspects dans la suite de ce dossier.

Récolte, grâce à ce dossier, un maximum d’informations pour animer tes Lutins et faire en sorte que chaque année soit aussi enrichissante pour les Lutins que pour le Staff.

1re HO - Mouscron

Appartenir au Mouvement Guide

Tout au long de l’année, tu organises des activités variées : sportives, artistiques, de réflexion, courtes, longues, en journée ou en soirée. Les jeunes que tu animes grandissent à travers les découvertes que tu suscites et le développement de compétences que tu assures. Dès lors, qu’estce qui te différencie d’un club de loisirs ou d’une garderie ?

Ton Mouvement et son projet

Les Guides se sont inspirés des valeurs et de la méthode du Guidisme de Robert et Olave Baden-Powell pour définir leur Projet pédagogique (voir p.8). Dans notre Mouvement, l’animation se base sur dix principes. Ceux-ci transparaissent au travers des dix articles de la Loi Guide. C’est donc elle qui t’assure de vivre les valeurs du Guidisme dans ton animation. Un tableau t’est également proposé en p.10-11 afin de saisir le lien entre tes activités chez les Lutins et le Projet pédagogique des Guides.

Le Guidisme et le scoutisme

Le Guidisme comme le scoutisme sont issus de la réflexion pédagogique des Baden-Powell. Leurs méthodes sont semblables : éducation par l’action, nature et jeux, vie en petits groupes, cogestion et évaluation. Le Guidisme vise le développement physique, affectif, social, cognitif et moral de chaque jeune qui lui est confié. Il s’agit autant de savoir-faire que de savoir-être.

À l’international, les Guides font partie de l’AMGE, l’Association Mondiale des Guides et Éclaireuses. Cette organisation regroupe près de 10 millions de membres provenant de 152 organisations réparties dans 150 pays du monde entier. Son objectif est de soutenir les filles et les jeunes femmes dans le développement de leur potentiel de citoyennes du monde.

Pour en savoir plus

WAGGGS signifie World Association of Girl Guides and Girl Scouts, il s’agit de la traduction anglaise de AMGE.

Plus d’infos sur le site officiel des WAGGGS : www.wagggs.org

En Belgique, il existe cinq associations Guides et scoutes. Federatie voor Open Scouting (FOS), Scouts en Gidsen Vlaanderen (SGV), les Scouts et Guides Pluralistes (SGP), Les Scouts BadenPowell de Belgique, ainsi que les Guides. À cinq, nous formons la fédération des Guides et Scouts de Belgique (GSB) qui organise des évènements et représente la Belgique lors des conférences du scoutisme et du Guidisme européennes et mondiales.

5e BWO - Braine-l’Alleud

La coéducation chez les Guides

Depuis 1979, le Mouvement Guide s’est ouvert à la coéducation. Il s’agit de l’animation et l’éducation en commun des filles et des garçons. Elle se fonde sur une réflexion pédagogique consciente des différences entre femmes et hommes et respectant les besoins de chacun. Parce que notre Mouvement est sensible à la place des femmes, la coéducation n’est ni une valeur ni un but en soi : c’est un moyen pour réaliser les objectifs du Projet pédagogique.

Animer ensemble des filles et des garçons leur permet de vivre les mêmes expériences et de s’enrichir de leurs perceptions, de leurs sensibilités, de leurs enthousiasmes, de leurs limites et de leurs atouts respectifs... en un mot, de leurs différences. Nous ne prônons pas l’égalité, mais la complémentarité qui tient compte des disparités et des qualités de chacun. Cette expérience de la reconnaissance des particularités est pour nous un moyen de promouvoir un réel partenariat entre filles et garçons, au sein du Mouvement mais aussi au sein de la société.

À côté de la coéducation, la vie en groupe unisexe peut également être un excellent moyen de former des jeunes responsables. Cela donne aux filles et aux garçons l’occasion de se retrouver entre eux, de s’affirmer et de prendre des responsabilités au sein du Groupe. Forts de cette expérience, c’est alors dans d’autres lieux (à l’école, dans les activités extrascolaires, etc.) que les jeunes pourront tenter l’aventure du partenariat entre filles et garçons.

Chez les Guides, nous laissons le choix aux Unités : les Groupes peuvent être unisexes ou mixtes. Quelle que soit la composition du Groupe et la méthode éducative choisie, le Guidisme veut contribuer à l’émergence de femmes et d’hommes responsables qui vivent en harmonie, en partenaires égaux.

L’accueil de tous

Les Guides se veulent un Mouvement d’ouverture et souhaitent jouer un rôle dans la société pour favoriser l’accueil de tous. Toute personne est la bienvenue, quels que soient son origine, ses convictions, son handicap éventuel, sa nationalité, son orientation sexuelle, etc. Chaque Unité fait de son mieux pour rejoindre chacun dans sa particularité et offrir une animation de qualité qui réponde aux besoin de tous. Par exemple, certaines d’entre elles s’associent avec un centre d’accueil afin d’inclure de jeunes migrants, d’autres comptent parmi leurs membres des jeunes en situation de handicap, ce sont les Groupes Intrépides.

Les Intrépides

La première Compagnie accueillant exclusivement des Guides malades fut créée en 1933. À partir de 1965, des Groupes inclusifs composés de jeunes avec et sans handicap apparaissent.

Aujourd’hui, les Groupes Guides qui accueillent une ou plusieurs personnes en situation de handicap s’appellent les Intrépides. Certains Groupes Intrépides accueillent exclusivement des personnes en situation de handicap, il s’agit de Groupes en spécialisation. D’autres font le choix de l’inclusion : ils accueillent plusieurs personnes en situation de handicap.

Pourquoi « Intrépides » ? Selon le Larousse, ce mot signifie « qui ne craint pas le danger et affronte les obstacles sans avoir peur ». Un Groupe Intrépide est déterminé, avance et dépasse l’adversité. Il y a cet esprit d’acceptation des différences et d’attention à l’autre. Les membres du Groupe apprennent la patience, le dépassement de soi ainsi que l’élargissement de leur zone de confort.

Retrouve plus d’informations sur guides.be > Animateur > Ton animation > Les Intrépides

Les valeurs Guides

De nombreuses valeurs sont chères aux Guides, celles-ci se retrouvent dans la Loi Guide.

Partage, respect, responsabilité, ouverture et confiance sont les valeurs principales défendues par notre Mouvement.

Au travers de l’animation, de la Loi Guide et de toute activité de recherche de Sens et de Foi, les Guides éduquent également aux valeurs suivantes : amitié, simplicité, honnêteté, loyauté, créativité, coopération, plaisir, volontariat, optimisme, autonomie, écoute, solidarité, égalité et générosité.

Les enfants et les jeunes sont invités à en faire l’expérience, en prendre conscience et par là, les approfondir. Ils trouvent alors des repères pour porter, à leur tour, ces valeurs dans la société.

Notre Projet pédagogique

Le Projet pédagogique est le texte officiel indiquant les dix principes éducatifs du Mouvement Guide. En t’engageant comme Animateur, tu t’inscris dans ce Projet pédagogique.

C’est donc ton cadre de référence quand tu animes. Ce projet affirme le cœur et l’identité de l’animation Guide. Il donne du sens à ton animation et ta vie d’Animateur à travers le partage, le jeu, la découverte de valeurs et l’amusement. Tu y retrouves les valeurs que tu transmets à tes Animés et les moyens que tu mets déjà en œuvre spontanément pour faire vivre le Projet pédagogique

Notre animation repose sur les dix principes suivants

Être un Mouvement d’ouverture

Porter et défendre des valeurs

Proposer une éducation au sens des responsabilités

Permettre la progression dans et par le groupe

Être un Mouvement d’éducation par l’action

Avoir confiance à priori dans l’enfant et le jeune Être un Mouvement bénévole

Donner la priorité au « plus être » plutôt qu’au « plus avoir »

Prendre une place active dans la société

Permettre à chacun de vivre son chemin de Sens et de Foi

Retrouve ces pictogrammes dans les parties « Méthode de Branche » pour te signaler les principes auxquels certaines activités sont davantage rattachées.

La Loi Guide

La Loi Guide est universelle et commune à l’ensemble des Guides et Scouts du monde, même s’il existe des formulations différentes selon les associations. C’est une façon de dire ce qui est important pour nous dans la vie, quelles sont nos valeurs au quotidien. Elle comprend dix articles. Chacun d’eux met en lumière une ou plusieurs valeurs défendues par les Guides. À toi de les vivre pleinement dans ton animation !

Être Guide, c’est m’engager à :

• avoir du respect pour moi-même, les autres et le monde qui m’entoure ;

• faire preuve de solidarité et de participer à l’effort du groupe ;

• faire confiance ;

• m’ouvrir à l’autre, l’accueillir et être à son écoute ;

• partager mon enthousiasme ;

• rendre service ;

• faire preuve d e loyauté, prendre mes responsabilités et tenir mes engagements ;

• participer à la bonne entente au sein du groupe et créer des liens d’amitié ;

• respecter la nature et la protéger ;

• vivre mon chemin de Sens et de Foi, avec et par le groupe, en respectant celui des autres.

Le Code Guide au service de ton animation

Le Code Guide définit ce qui est permis et couvert par notre Mouvement et l’assurance à laquelle il souscrit pour ses membres. Connais-le. Sois garant d’une animation de qualité parce qu’elle est importante pour l’image des Guides, celle de tous les mouvements de jeunesse, mais surtout pour ta propre sécurité et celle des enfants qui te sont confiés. Tu es responsable de tes Animés, ce qui signifie qu’en cas de grave manquement, tu devras assumer. Le Code Guide est là pour t’éviter cela et t’aider à vivre ton animation sereinement.

Tu trouveras plus d’informations à propos du Code Guide sur le site Internet des Guides.

Pour aller plus loin

Plus d’informations sur les dix principes pédagogiques sur le site Internet des Guides (Crayons les Guides).

LO - Hannut

Les groupes d’âge

L’association Les Guides est un mouvement de jeunesse ouvert à tous à partir de 5 ans. Les enfants sont rassemblés par groupes d’âges, appelés Branches. Au total, cinq Branches existent et se caractérisent par des objectifs spécifiques :

• Nuton (5-7 ans) : s’intégrer, faire ses premiers pas vers l’autonomie.

• Lutin (7-11 ans) : découvrir, développer ses aptitudes avec et par les autres.

• Aventure (11-15 ans) : vivre en équipe, évoluer avec les autres.

• Horizon (15-17 ans) : entreprendre, vivre ensemble des projets.

• Route (17 ans et plus) : rendre service, découvrir la vie et les multiples routes qui s’ouvrent devant soi.

Une méthode de Branche

Chaque tranche d’âge (Branche) est animée selon une méthode spécifique qui tient compte de l’âge des enfants ou des adolescents et de leur développement physique et psychologique. Pour mettre en œuvre le Projet pédagogique de manière progressive, l’Animateur de chaque Branche met davantage l’accent sur l’un ou l’autre élément.

De nombreuses propositions pédagogiques accompagnent les Guides d’un bout à l’autre de leur parcours. Mais la manière de les proposer ou de les animer évolue : le petit groupe ou le projet ne se vivent pas de la même façon chez des Lutins ou chez des Aventures. La force éducative du Guidisme réside dans le fait de prendre du temps pour accompagner la construction de chaque personnalité, en respectant le rythme de chacun.

La méthode de Branche est donc un moyen, adapté à la tranche d’âge, pour faire vivre le Projet pédagogique des Guides mis en lumière par des objectifs spécifiques à la Branche.

Tu en sauras plus sur la méthode de la Branche Lutin dans les parties « Méthode de Branche » de ce dossier.

Tableau des objectifs spécifiques de Branche

Les 10 principes pédagogiques

Être un Mouvement d’ouverture

Objectifs spécifiques de la Branche Nuton

• S’ouvrir à l’autre

Objectifs spécifiques de la Branche Lutin

• S’ouvrir aux autres

Porter et défendre des valeurs

Proposer une éducation au sens des responsabilités

Permettre la progression dans et par le groupe

• Découvrir et vivre les valeurs portées par les Guides grâce à la vie en groupe

• Découvrir et vivre les valeurs portées par les Guides grâce à la vie en groupe

• Découvrir l’engagement

• Développer son autonomie

• Prendre des responsabilités

• Prendre confiance en soi grâce au groupe et au sein de celui-ci

• Se sentir appartenir à un groupe

• Reconnaitre et exprimer ses émotions

• Faire ses premiers pas vers l’autonomie

Être un Mouvement d’éducation par l’action

Avoir confiance à priori dans l’enfant et le jeune

Être un Mouvement bénévole

Donner la priorité au « plus être » plutôt qu’au « plus avoir »

Prendre une place active dans la société

• Donner son avis

• Décider ensemble

Permettre à chacun de vivre son chemin de Sens et Foi

• Donner son avis

• Décider ensemble

• Prendre confiance en soi à travers le groupe

• Reconnaitre et développer ses aptitudes

• Identifier et apprécier les aptitudes des autres

• Identifier et expliciter ses émotions

• Développer de nouvelles aptitudes

• Développer son autonomie au sein d’un petit groupe

• Donner son avis

• Décider ensemble

Ce pilier est développé pour les encadrants du Mouvement. Ce n’est pas un objectif à destination des Animés.

• Se questionner sur ses valeurs personnelles

• Donner son avis

• Décider ensemble

• Développer sa citoyenneté

• Se questionner sur ses valeurs personnelles

• Découvrir l’engagement

Objectifs spécifiques de la Branche Aventure

• Vivre en équipe/groupe

• S’ouvrir aux différences

• S’ouvrir aux réalités de l’environnement qui l’entoure

• Vivre l’idéal de la Loi Guide

• S’engager

Objectifs spécifiques de la Branche Horizon

• Prendre sa place dans l’Unité

• S’ouvrir aux réalités du monde

• Établir des relations extérieures (parents, Unité, partenaires)

• Vivre l’idéal de la Loi Guide au quotidien

• S’engager au-delà du Mouvement

• Gagner en autonomie

• Vivre dans la Patrouille

• Prendre des responsabilités au sein du groupe

• Prendre confiance en soi

• Évoluer avec les autres

• Développer et partager des compétences

• Accepter et exprimer ses émotions

• Accepter les émotions des autres

• S’impliquer dans la gestion de la Patrouille

• Apprendre à mener un projet

• Vivre en plein air

• Donner son avis

• Décider ensemble

• S’émanciper

• Assumer des responsabilités

• Prendre confiance en soi

• Vivre des projets en Chaine

• Vivre l’autogestion

• Comprendre ses émotions

• Apprendre à résoudre des conflits en partageant les émotions et les besoins

• Entreprendre des projets

• Se former

• Donner son avis

• Vivre l’autogestion

Ce pilier est développé pour les encadrants du Mouvement. Ce n’est pas un objectif à destination des Animés.

• Vivre en plein air

• Réfléchir à ce qui est important pour soi

• Participer à l’imagination et aux choix des activités

• S’initier à la vie citoyenne

• S’ouvrir aux réalités de l’environnement qui l’entoure

• Se questionner sur ses valeurs personnelles

• Vivre l’idéal de la Loi Guide

• Discerner l’essentiel du superflu

• S’investir dans la vie citoyenne

• S’ouvrir aux réalités du monde

• Prendre du recul sur les expérience vécues

• au sein du Mouvement

• Vivre l’idéal de la Loi Guide

• Réfléchir à ce qui est important pour soi

Objectifs spécifiques de la Branche Route

• Prendre sa place dans l’Unité

• Développer des compétences relationnelles et interculturelles (parents, Unité, partenaires, etc.)

• Développer la conscience de soi et des autres

• Vivre l’idéal de la Loi Guide au quotidien

• Faire rayonner les valeurs Guides à l’extérieur

• S’engager au-delà de l’Unité et du Mouvement

• Prendre des initiatives et des responsabilités individuelles et collectives

• Développer l’esprit critique et le dialogue constructif

• Prendre conscience de sa progression personnelle

• Vivre des projets en Route

• Favoriser la coconstruction et l’intelligence collective

• S’engager activement dans des projets concrets

• Prendre part à la société

• Développer de nouvelles compétences

• Se former

• Avoir confiance à priori en chacun

• Débattre, modérer et résoudre les conflits

• Rendre service à l’Unité, au Mouvement, à la communauté

• Être vrai

• Renforcer les relations humaines basées sur l’entraide et la solidarité

• Se positionner comme citoyen actif et critique

• Développer une conscience sociale et politique

• Accueillir la diversité des convictions

• Aligner ses choix, ses relations et ses engagements afin d’agir en cohérence avec sa spiritualité et ses valeurs

- Gosselies

Être Animateur chez les Guides

Ta mission d’Animateur

En tant qu’Animateur, tu fais partie d’un Mouvement appelé Les Guides. Ce Mouvement poursuit une mission particulière.

• Soutenir les jeunes dans leur développement personnel avec et par le groupe.

• Créer un espace de partage propice à l’autonomie et l’épanouissement par le jeu, la découverte de valeurs et l’amusement.

• Les Guides encouragent leurs membres à devenir des personnes sensibles à la place des femmes, engagées, écoactives, débrouillardes, ouvertes, responsables, solidaires, enthousiastes, proactives et critiques.

Ton rôle ne se limite donc pas à être responsable du groupe d’enfants qui t’est confié, mais va plus loin : tu es au cœur d’un projet d’éducation par l’action.

Animateur ou éducateur ?

Il est question d’éducation non formelle quand des apprentissages sont planifiés par des Animateurs (contrairement à l’école, qui est une éducation formelle). En faisant vivre toute une palette d’activités variées avec des méthodes participatives où les jeunes sont acteurs de leur progression, toi, Animateur, tu permets le développement individuel des enfants qui te sont confiés. Tu as donc un rôle éducatif pour partager « la vie en vrai ». Chez les Guides, les apprentissages que tu planifies en Staff se retrouvent dans le plan éducatif de Staff. Pour remplir cette mission éducative, tu es soutenu par ton Staff d’Unité et ton Équipe de Région.

Le plan éducatif de Staff

S’assurer de faire vivre le projet pédagogique du Mouvement, d’éveiller aux valeurs qui sont chères aux Guides et se fixer des objectifs spécifiques à ta Ronde, voilà à quoi répond le plan éducatif de Staff ! Il s’agit de formuler les ambitions que vous avez en Staff pour faire évoluer chaque Lutin et prévoir un programme d’activités qui y répond. Réalise un plan éducatif de Staff pour l’année et un autre pour le camp

Les avantages

du plan éducatif de Staff :

- se mettre d’accord ensemble sur ce qu’on souhaite, c’est s’assurer que tout le monde est au clair sur son rôle d’Animateur ;

- partir d’objectifs à moyen et long terme, c’est s’éviter la page blanche quand on prépare les prochaines réunions ;

- s’adapter au Groupe que l’on a devant soi et remettre en question ses pratiques, c’est faire preuve d’autocritique et chercher l’amélioration continue ;

- voir tes Lutins prendre confiance en eux, gagner en autonomie, découvrir, s’ouvrir aux autres et vivre la vie en vrai grâce aux activités que tu as organisées pour eux, c’est mettre du sens derrière ton engagement d’Animateur.

Comment le réaliser ?

1. Se poser des questions sur le Groupe : quelles sont les caractéristiques de ma Ronde ? Combien d’enfants pour combien d’Animateurs ? Quelle est la proportion de nouveaux Lutins ? Quelles sont les différences qui pourraient influer le type d’animation (spécificités culturelles, physiques, milieux sociaux…) ? Il est nécessaire de tenir compte des caractéristiques individuelles de chaque Lutin et de la Ronde.

2. Se poser des questions sur le Staff : quelles sont nos forces et nos faiblesses ? Quelles sont les compétences de chaque Animateur ? Quel est le top 3 des valeurs que chacun souhaite transmettre aux Lutins ? Quelles sont les envies du Staff par rapport au Guidisme, au projet éducatif, aux objectifs spécifiques de la Branche Lutin ? Quelles expériences le Staff a-t-il vécues qu’il aimerait changer ou garder ? Vos personnalités, vos compétences, vos expériences passées et le sens de votre engagement influencent les futurs objectifs du Staff ainsi que la façon dont vous fonctionnez ensemble.

3. Poser des questions au Groupe : la particularité du Guidisme et du scoutisme est de rendre le jeune acteur de son apprentissage. Notre méthode est basée sur la cogestion (voir page 57) : prendre en compte les attentes des Animés et se mettre en projet avec eux.

4. Anticiper l’année : en Staff, réalisez une liste de ce dont il faut tenir compte pour le calendrier Guide : vacances, Formations, congés, examens, UniFor, fête d’Unité, réunions spéciales (Saint-Nicolas, carnaval, etc.), petit camp, etc. L’idée est de prendre en compte les évènements récurrents et particuliers de l’année pour anticiper les différentes périodes.

5. Fixer des objectifs pour l’année : une fois que la vue est claire sur le nombre de réunions que vous avez pour faire vivre ce plan éducatif de Staff, reprenez les réponses des trois premières étapes et formulez ensemble vos objectifs en complétant la phrase « cette année, notre Staff Lutin souhaite pour chaque Lutin… et pour la Ronde... ». Pour t’aider à formuler ces objectifs, retrouve plus d’informations à la page suivante.

6. Construire le plan éducatif : vos objectifs sont clairs et vous avez une vue sur le calendrier de l’année ? Toutes les conditions sont réunies pour concevoir le programme de l’année. Comment et quand répond-on à notre objectif « à la fin du premier quadri, chaque Lutin se sent intégré dans la Ronde » ?

Fixer des objectifs

Se fixer un objectif est la première étape pour s’organiser. Il permet de se voir progresser, simplifie les prises de décisions et motive les intervenants autour d’un même projet. Mais il permet surtout de gagner du temps. Tous les objectifs sont évaluables en Staff mais aussi en Conseil.

Des objectifs SMART

Il existe des objectifs propres au Mouvement (projet pédagogique) et d’autres spécifiques à chaque Branche. Ils sont là pour donner une ligne directrice à ton animation. D’autres encore ont pour but d’être opérationnels (plus proches de l’action). On les appelle aussi les objectifs SMART soit S pécifique - M esurable - A dapté - R éaliste - T emporel. Lorsque tu conçois ton plan éducatif de Staff, tends un maximum vers des objectifs SMART.

Spécifique

Fais en sorte que l’objectif soit clair, précis, détaillé et compréhensible, c’est-à-dire tout sauf vague.

Les Lutins sont tous copains. > Comment ?

Les Lutins connaissent le prénom de tous les enfants de la Ronde. Les activités des premières réunions permettent la rencontre des Lutins en dehors de leur Sizaine.

Mesurable

Pour mieux suivre la progression de ton objectif, il est important que tu puisses le quantifier afin de mieux l’évaluer.

La Ronde organise régulièrement des Conseils. > À quelle fréquence ? Qu’est-ce que tu entends par « régulièrement » ?

Des Conseils sont organisés toutes les trois réunions et tous les quatre jours de camp.

Adapté

Si tu mets la barre trop haut, ce sera décourageant pour les Lutins, mais aussi pour le Staff parce que l’objectif sera trop long et trop difficile à atteindre. L’objectif doit cependant être assez ambitieux et challengeant pour être motivant. À toi de trouver un juste milieu.

Les Lutins partent pour un hike de vingt kilomètres. > Est-ce vraiment adapté ? Leurs besoins et leurs capacités sont-ils respectés ?

Lors du hike, les Lutins marchent maximum dix kilomètres pendant la journée, avec une pause au milieu de la randonnée.

Réaliste

C’est bien d’avoir des rêves, mais garde en tête de bien les distinguer de tes objectifs. Sinon, c’est la frustration assurée.

Tous les Lutins savent cuisiner seuls. > Est-ce vraiment réalisable ? Ont-ils déjà appris à cuisiner ?

Avec l’aide d’un Animateur, chaque Sizaine apprend à cuisiner une entrée, un plat ou un dessert pour le reste de la Ronde.

Temporel

Définis ton objectif dans le temps, avec une durée précise et une date butoir afin de rester motivé et d’éviter de t’essouffler.

Réserver un endroit de camp. > Pour quand ?

Pour la fin du mois de septembre, chaque membre du Staff a repéré deux endroits de camps potentiels et, pour le 31 décembre, l’endroit sera choisi et réservé.

1re LO - Hannut
LCi - Rocourt

Qui sont tes Lutins ?

La Branche Lutin couvre quatre années durant lesquelles l’enfant va beaucoup évoluer. Au début de son parcours dans la Ronde, le Lutin est encore très attaché à l’imaginaire et va encore souvent dépendre des autres pour combler ses besoins. Au fil de son évolution, il va progressivement entrer dans une phase de préadolescence et aspirer à plus d’autonomie, de responsabilités et de réalisme. L’écart d’âge entre les Lutins les plus jeunes et les plus âgés est à la fois une source d’épanouissement pour tous mais aussi de difficultés.

Il n’est pas toujours facile de jongler entre les deux extrêmes. Aide-toi de ce chapitre pour adapter au mieux ton animation à cette Branche particulière.

Des Lutins chez les Guides

Animer des Lutins, c’est leur faire découvrir et vivre les valeurs du Guidisme. Le projet que les Guides te proposent de mettre en œuvre tient compte, sans aucun doute, de l’âge des enfants et se veut assez souple afin d’être adapté aux particularités de chaque Ronde.

Pour que ces enfants deviennent des citoyens responsables du monde de demain, des Animateurs vont se relayer pour aider chaque Lutin à grandir, à se développer et à vivre des expériences. Pour y arriver, tu peux t’appuyer sur la hiérarchie des besoins et les cinq domaines de développement communs à tout être humain. Mais attention, chaque enfant est unique et grandit à son rythme ! Ces étapes de développement sont donc des points de repère globaux, pas une liste d’étapes à valider. Ton rôle est d’être attentif à chaque Lutin, pas de les comparer à une norme ou aux autres.

Dans le tableau des pages suivantes, tu découvriras un récapitulatif des étapes de développement par lesquelles passent les enfants et adolescents entre 5 et 17 ans. À nouveau, ces points sont des repères car chaque individu grandit et se développe à son propre rythme.

Des besoins complexes

les besoins physiologiques essentiels le besoin de sécurité le besoin d’appartenance (affection, amitiés, groupe) le besoin d’estime (confiance, respect, reconnaissance) le besoin d’accomplissement de soi (affirmation de son caractère unique, réalisation de son potentiel)

Selon Maslow, certains besoins passent avant les autres. Ils peuvent varier en fonction de notre culture, de notre éducation ou de nos valeurs. L’importance accordée à combler tel besoin chez l’un peut sembler superficielle chez un autre.

Dans notre culture occidentale, les besoins physiologiques et de sécurité (manger, boire, avoir un toit, etc.) priment souvent sur le reste. Néanmoins, les niveaux ne sont pas cloisonnés : il n’est pas nécessaire de combler à 100% un niveau de besoin pour se soucier du suivant. De plus, chaque individu possède un seuil minimal propre de satisfaction pour chacun de ses besoins.

13e HE - Gosselies

Les Lutins sont aux prises principalement avec leurs besoins de sécurité, d’appartenance et d’estime de soi. D’un côté, ils ont besoin d’être rassurés pour se sentir en sécurité tout en développant leur autonomie et leur personnalité. Ils ont aussi besoin de se sentir appartenir à un groupe. Ton rôle d’Animateur est de leur offrir un cadre sécurisant où ils peuvent s’épanouir et développer leur autonomie en ayant confiance en l’adulte. Un cadre de bienveillance et de bientraitance va également leur permettre d’être eux-mêmes et de s’intégrer dans un groupe qui reconnaitra leur individualité.

L’enfant a souvent du mal à faire la différence entre ses besoins qui sont une nécessité physique ou mentale et ses désirs, souvent d’origine inconsciente et exprimés sous forme d’émotion. La différence est subtile : garde donc à l’esprit que ce qu’un enfant veut n’est pas toujours ce dont il a besoin. Par exemple, un Lutin te dit qu’il souhaite un bonbon parce qu’il a faim. Tu lui proposes un fruit à la place et soudain, il te dit qu’il n’a plus faim. Il confond son envie de manger du sucre et le besoin réel de manger quelque chose qui va combler sa satiété.

Le savais-tu ?

Abraham Harold Maslow est un célèbre psychologue américain, considéré comme le père de l’approche humaniste, surtout connu pour son explication de la motivation par la hiérarchie des besoins.

Les cartes Guid’Émoi sont un bon outil pour échanger sur les besoins.

Pour aller plus loin

Retrouve plus d’informations dans le dossier Cultive le bienêtre dans ton Groupe

Les besoins physiologiques

dits « essentiels »

Se reposer, s’alimenter, se laver, s’habiller, bouger sont des besoins essentiels à tout être humain, comme expliqué plus haut. Ceux-ci restent présents tout au long de la vie mais évoluent avec le temps. Le Lutin a donc des besoins spécifiques à sa tranche d’âge.

Dormir et se reposer

Dormir est un des besoins fondamentaux de l’enfant. Il lui assure un bon développement physique, psychique et cognitif. Entre 7 et 11 ans, l’enfant a besoin de neuf à onze heure de sommeil par nuit. Cette moyenne varie évidemment en fonction de chaque enfant et de leurs habitudes. Pour que son sommeil soit réparateur, c’est la qualité de celui-ci qui va primer au-delà de la quantité.

Doudou et autres compagnons de lit

S’endormir loin de chez lui peut être une source de stress pour un Lutin. Quand il est chez lui, sa chambre, son lit, son coussin, son doudou entretiennent un cadre familier. En weekend et en camp, l’enfant se retrouve sans ces repères. Les doudous et autres objets de la maison lui permettront de se sentir un peu chez lui. Ne le prive pas de doudou comme punition.

Les pipis au lit

Faire pipi au lit (ou énurésie nocturne) est considérée comme normal jusqu’à l’âge de 5 ans. Mais dans 10% des cas, c’est un problème qui peut perdurer au-delà. Ce petit accident est vite arrivé dans des conditions de sommeil qui ne sont pas habituelles pour tes Lutins. Si c’est le cas, préserve toujours l’estime de soi de l’enfant : laisse les punitions de côté, les culpabilisations et les moqueries. Dédramatise la situation, aide-le à trouver du linge sec et assure à l’enfant qu’il a ta discrétion.

Pour certains enfants, la peur du noir ou un manque de connaissance des lieux peut être un élément déclencheur. Propose aux Lutins de garder une lampe de poche à côté de leur coussin ou installe des petites lumières pour faire un chemin jusqu’aux toilettes durant la nuit.

Le rituel du coucher

En plus de répondre à un besoin physique, le sommeil joue une fonction relationnelle essentielle. En effet, le rituel du coucher qui le précède est un élément primordial pour que l’enfant se sente bien et qu’il évacue le stress de la journée. Moments de tendresses, de confidences, chants calmes qui annoncent le coucher, histoires du soir : ces rituels sont des moments importants d’apaisement, d’accompagnement et de relations authentiques avec tes Lutins. À toi et ton Staff de créer un rituel du coucher en weekend et en camp. Prends le temps de le réaliser si tu veux que ta Ronde soit prête à se coucher sereinement. Les Échos de la Ronde, en version livre ou audio, est un outil Guide à ta disposition pour remplir cette mission ainsi que tout autre recueil d’histoires à lire et/ou à faire écouter que tu trouves dans le commerce. Tu peux aussi proposer un moment de chants calmes (disponibles dans le Carnet de chants Tempo)

Pour favoriser un sommeil de qualité, je préconise un repas léger le soir et j’évite les aliments sucrés.

J’évite les activités trop excitantes avant le coucher en respectant la courbe de la veillée.

Je suis attentif aux besoins de chaque Lutin. Je propose à celui qui a besoin de plus de sommeil de faire l’impasse sur l’activité du soir pour se coucher plus tôt ou à celui qui est en pleine forme dès le lever du jour de s’occuper calmement en attendant que les autres se réveillent.

Je garde des heures de coucher et de lever constantes.

Je mets en place un rituel de coucher (voir plus haut).

J’aménage les dortoirs dans la mesure du possible : pas trop chauds (j’aère bien en journée) ni trop bruyants (il vaut mieux deux dortoirs de dix enfants qu’une seule pièce de vingt).

J’emporte de quoi faire des rideaux pour éviter que mes Lutins ne se réveillent au lever du jour.

Le coin tranquille

Si s’endormir requiert du calme, il en va de même pour le réveil. Si tu souhaites éviter que le premier Lutin qui ouvre les yeux réveille le reste de la Ronde, prévois un endroit à l’écart du dortoir où l’enfant pourra s’occuper calmement. Tu peux même construire ce coin avec eux (décoration, coin confortable, etc.) et, en Conseil, décider de ce qui s’y trouvera (des puzzles, des livres, du matériel de dessin, etc.) ainsi que les règles de ce lieu. C’est une manière de les responsabiliser et d’autonomiser leur réveil.

1re LO - Hannut
Moi, Animateur

Un moment calme dans la journée

Entre courses folles et activités calmes, les enfants changent régulièrement leur rythme d’activité. Néanmoins, ils ne sont pas toujours conscients qu’il est essentiel de se reposer pour fonctionner correctement. Les Lutins ont beau affirmer qu’ils ne sont pas fatigués, prévoir des moments calmes dans le planning de la journée est indispensable.

Moment calme ne ne veut pas nécessairement dire sieste. Certains en ressentent le besoin mais c’est assez rare. La majorité des Lutins auront plutôt envie de se poser pour dessiner, lire ou discuter calmement.

De plus, être tout le temps en collectivité est fatigant. Prévoir des moments temps libre, où chacun fait ce qu’il veut (dans la limite des règles établies) est indispensable pour faire descendre la pression et permettre à tous de se ressourcer selon ses besoins.

En tant qu’Animateur, il existe une multitude d’actions que tu peux mettre en place pour que ces moments de calmes soient bénéfiques pour tout le monde. Pour savoir vers quoi te diriger et préparer ton weekend et ton camp, rien de mieux que de définir directement avec les Lutins le cadre de ce temps libre et l’adopter en cogestion dans la Charte (voir page 56).

Moi, Animateur

Je prévois une alternance d’activités calmes et dynamiques dans mon animation.

J’anticipe dans mon planning de journées des activités temps libre où chacun se ressource à sa manière.

J’assure le calme et la tranquillité pour ceux qui souhaitent dormir.

Manger et boire

Manger et boire sont des besoins primaires pour tous les êtres humains. Une alimentation saine et variée permet au corps de fournir l’énergie qui lui est nécessaire pour fonctionner. Veille donc à composer un menu équilibré et à te renseigner au préalable sur les particularités alimentaires (allergies, intolérances…) et les croyances (religieuses, idéologiques…) de tes Lutins afin d’adapter les repas.

Il peut arriver que des Lutins soient plus réticents à manger que d’autres. Garde en tête qu’après une activité physique, il faut parfois quelques heures (en fonction des individus) avant que l’appétit ne revienne. Si le refus est dans l’assiette (refus de certains aliments), il est important de garder une cohérence dans le Staff et de décider, avant que le problème ne survienne, comment vous comptez le gérer. Une bonne pratique est d’aborder ce point avec les Lutins dans la Charte du Groupe réalisée en début d’année et en début de camp. Par exemple, les Lutins s’engagent à gouter les différents plats et les Animateurs à ne pas les obliger à manger si les enfants n’en veulent plus. Discute de ce sujet avec les parents parce que notre alimentation dépend beaucoup de notre contexte et éducation familiale.

Pour aller plus loin

Retrouve plus d’informations dans le Carnet de l’intendance, disponible sur le site des Guides www.guides.be.

Moi, Animateur

Je fais régulièrement boire de l’eau aux Lutins (encore plus s’il fait chaud ou si une activité physique est prévue).

Je prévois chaque jour trois repas et un gouter en tenant compte des régimes alimentaires de chaque Lutin (allergies, végétarisme, intolérances, convictions…). Je diversifie et équilibre les menus pour varier les plaisirs tout en apportant les éléments nutritifs nécessaires à chacun.

Je favorise une ambiance conviviale et détendue pour les repas. J’offre la possibilité à chacun de manger à son rythme.

Je ne force pas un Lutin à manger, mais je l’encourage à gouter de tout.

Je montre l’exemple en mangeant de tout pour garder une cohérence dans ce que je demande aux Lutins.

Je respecte l’appétit de chaque Lutin.

Et les bonbons ?!

Comme la question du refus de manger, il est essentiel que vous vous accordiez en Staff pour la gestion des bonbons au camp. Tout le monde garde-t-il son paquet ? Fait-on un pot commun avec toute la Ronde ? Seulement par Sizaine ? Si oui, où le meton ? Les encadrants piochent-ils allègrement dans la réserve des enfants ? Quand les Lutins ont-ils le droit d’en manger ? Toutes ces questions doivent avoir été résolues avant le début du camp. Ce point peut également faire partie de la Charte de la Ronde et être discuté avec les parents lors d’une réunion avec eux. Veille également à la cohérence entre les règles établies et tes actes : les Animateurs distribuent des bonbons à la Ronde à deux moments de la journée seulement, mais se servent avec désinvolture régulièrement dans la réserve.

4e HO - Ath

Se sentir propre

Prendre soin de son hygiène corporelle est un apprentissage et un chemin vers l’autonomie entrepris depuis la petite enfance. Se laver les mains régulièrement (après un passage aux toilettes, avant les repas), changer de sous-vêtements tous les jours, prendre une douche régulièrement, se brosser les dents deux fois par jour, sont des rituels d’hygiène appris à l’intérieur du cercle familial et poursuivis à l’école. Il est important que cette hygiène fasse également partie de la vie du camp Lutin. Prévois donc ces moments dans ton planning de journée.

Y’a des douches ?

Les Lutins sont tout à fait capables de se laver seuls. La présence d’un adulte dans la zone de douche n’est pas requise, seul un rôle de coordinateur est nécessaire (envoyer les Lutins à la douche, veiller à ce qu’il n’y ait pas de débordement, régler un potentiel problème).

En fonction de ton endroit de camp, la gestion des douches peut susciter des questions chez les enfants comme chez les parents : douches séparées ou douche vestiaires ? Mixité fille/garçon ? Se lavent-ils en maillot ? Les Animateurs surveillent-ils les enfants du genre opposé ? Que répond-on aux parents s’ils le demandent ?

Avant toute chose, garde en tête que tes Lutins ont conscience d’eux-mêmes et ont chacun développé un désir d’intimité qui leur est propre. La pudeur n’est pas la même chez chacun. Certains de tes Lutins sont encore des enfants et d’autres sont entrés dans la préadolescence ce qui peut engendrer un certain malaise vis-àvis de leur corps qui se met à changer.

Il est donc important de se poser toutes les bonnes questions avant : sommes-nous surs que notre dispositif de douche ne mettra personne mal à l’aise ? Comment posons-nous la question aux Lutins pour qu’ils puissent exprimer leur gêne et donner leur avis ? Comment adapter les moments d’hygiène pour respecter les besoins d’intimité de chaque Lutin ?

Je rappelle régulièrement et j’accompagne les habitudes d’hygiène : se laver les mains régulièrement, se brosser les dents deux fois par jour, se laver, changer de sous-vêtements et de chaussettes chaque jour, faire sécher son essuie de bain, son gant de toilette et ses vêtements mouillés, séparer son linge sale de son linge propre…

Je prévois dans mon planning des moments spécifiques au lavage.

Je prévois un dispositif assurant aux Lutins un espace d’intimité pour se laver afin de respecter la pudeur de chacun.

Je suis attentif à la propreté des lieux de vie et particulièrement des sanitaires afin qu’ils restent agréables et que chacun puisse s’y rendre sereinement.

Ça grouille sur sa tête

Parasite numéro un des collectivités, les poux sont plus un problème social que médical. Rappelons qu’attraper des poux ne signifie pas avoir une mauvaise hygiène ! Priver un enfant de camp pour cette raison est de la discrimination. Mais alors que faire en prévention contre ces parasites ?

• Demande aux parents de vérifier régulièrement la tête de leur enfant et de prévenir le Staff si celui-ci a des poux.

• Discute en Staff de la personne qui prendra en charge le cout d’un possible traitement pendant le camp ou un weekend (les parents, l’Unité, le Groupe).

• Informe ton Staff d’Unité et les parents.

• Achète du shampoing antipoux pour le camp et plusieurs peignes à poux.

• Vérifie la tête des Lutins le premier jour du camp, puis fais des inspections tous les deux jours. Ce moment doit être fait à l’abri des regards afin qu’il ne devienne pas un tribunal. L’inspection tiques peut être réalisée au même moment.

Avoir des poux est souvent une cause de moquerie ou de rejet, surtout chez les Lutins. Si certains enfants ont des poux, veille à la discrétion et intervient rapidement si un enfant est mis à l’écart du Groupe pour cette raison.

Moi, Animateur
5e HC - La Louvière

Cinq domaines de développement

Dans le tableau des pages suivantes, tu découvriras un récapitulatif des étapes de développement par lesquelles passent les enfants et adolescents entre 5 et 17 ans. Ces points sont des repères parce que chaque individu grandit et se développe à son propre rythme. Ton rôle est d’être vigilant à chaque Lutin pour l’aider à se développer sans le comparer aux normes ou aux autres.

Développement physique et psychomoteur

Il s’agit du rapport au corps. Tout le monde cherche à se sentir bien dans sa peau en développant ses sens, connaissant ses besoins et ses limites, faisant de l’exercice… (p. 26 à 27).

Développement social

Il s’agit du rapport aux autres. Tout le monde cherche à s’intégrer et jouer un rôle dans un groupe, à communiquer, à collaborer, à développer sa solidarité… (p. 35 à 40).

Développement affectif et émotionnel

Il s’agit du rapport aux émotions. Tout être humain apprend à les reconnaitre, les accepter et les exprimer pour ensuite assumer ses choix et faire évoluer sa propre estime. (p. 28 à 34).

Développement moral et spirituel

Il s’agit de la quête de ce qui donne du sens à la vie. Tout le monde cherche à vivre des valeurs, à les comprendre, à les respecter et à les transmettre (p. 41 à 43).

Développement intellectuel et cognitif

Il s’agit du rapport aux connaissances. Tout le monde a besoin de satisfaire sa curiosité en expérimentant, analysant, explorant, mémorisant, inventant… (p. 44 à 45).

Tableau récapitulatif des étapes de développement entre 5 et 17 ans

Domaine

À la Chaumière, je m’intègre et fais mes premiers pas vers l’autonomie.

Développement physique et psychomoteur

• Besoin de jouer, d’être actif avec alternance de moments calmes

• Premiers pas vers l’autonomie (s’habiller, ranger ses affaires, etc.)

• Capacité de marche limitée

• Consolidation du genre

• Curiosité pour le sexe opposé

Lutin

À la Ronde, je découvre et je développe mes aptitudes avec et par les autres.

Aventure

À la Compagnie, je vis en équipe et j’évolue avec les autres.

• Besoin de jouer, d’être actif

• Développements du corps et prise de conscience de soi

• Intimité et pudeur

• Découverte de ses propres limites

Développement affectif et émotionnel

• Envie d’être considéré comme un grand

• Recherche l’approbation de l’adulte

• Besoin d’un cadre rassurant et motivant

• Maitrise et contrôle de ses émotions

• Estime de soi fragile

• Besoin de reconnaissance par l’adulte puis par les pairs

• Progrès dans la compréhension, l’expression et la gestion des émotions

• Besoin de tendresse et d’un cadre rassurant

• Premiers amours

• Joue à se faire peur

• Bouleversements corporels

• Se compare aux autres

• Perception altérée de ses propres limites

• Premières expériences sexuelles

• Éventuelles assuétudes

• Besoin de reconnaissance

• Perte de confiance en soi

• Préoccupation pour son image

• Fortes émotions et contradictions

• Attirances et passions amoureuses

Horizon

À la Chaine, j’entreprends et je vis ensemble des projets.

Routier

À la Route, je rends service et je découvre la vie et les multiples routes qui s’ouvrent devant moi.

• Recherche de nouvelles expériences

• Recherche de sensations extrêmes

• Acceptation et apprivoisement de son corps

• Importance du regard de l’autre

• Importance grandissante des amitiés

• Besoin de repères adultes pour le devenir soi-même (exemplarité)

• En quête d’identité donc parfois un peu fragile

• En attente de moyens et de soutien pour se libérer des conformismes et s’affirmer comme individu

• Exploration du sentiment amoureux et de la sexualité

Nuton

Développement social

• Début de la socialisation

• Sortie de l’égocentrisme

• Copains de jeux

• Début de réflexion sur la conséquence de ses actes et expression de remords

• L’adulte comme modèle de référence

Développement moral et spirituel

• Besoin de règles et de cohérence

• Début des questions existentielles à partir de situations vécues

• Distinction du bien et du mal, sans nuance

Développement intellectuel et cognitif

• Temps de concentration limité

• Grande curiosité

• Repères spatiotemporels en construction

• Grande imagination

• Les copains d’abord

• Développement du sentiment d’appartenance à un groupe et respect des valeurs sociales

• Importance de la vie en petit et en grand groupe

• Amitiés entre personnes du même genre

• Découverte de la différence

• Relations ambivalentes avec les parents

• L’amitié est capitale

• Besoin d’appartenance et d’identification

• Le jugement des autres compte

• Élaboration de stratégies de défense

• Joue avec les règles et les limites

• Poursuite des questions existentielles

• Début des avis plus construits et argumentés

• Importance des notions de justice et d’injustice

• Âge de la raison et conceptualisation de valeurs vécues au quotidien

• Apparition du jugement logique et global et pensée critique

• Désir de comprendre et d’essayer

• Plaisir d’inventer et de vivre une histoire

• Développement du sens de l’humour

• Besoin d’une vie sociale riche

• Volonté de s’affirmer et d’exprimer ses idées

• Besoin grandissant d’indépendance tout en maintenant un lien de sécurité avec sa famille

• Ouverture aux différences et acceptation mutuelle

• Conformité aux règles du groupe de pairs

• Questionnement des règles

• Identification à une personne de référence

• Engagement pour des valeurs

• Quête de spiritualité et de sens

• Acceptation des règles et des normes, si cohérentes et justes

• Recherche de repères et de ses propres valeurs

• Désir de s’engager pour des idéaux

• Ouverture sur le monde

• Évaluation maladroite des risques et remise en question

• Élargissement de la perspective temporelle

• Développement de la la pensée abstraite

• Imagination et passions

• Des apprentissages motivés par des envies personnelles

• Esprit en effervescence et en questionnement critique sur la société et le monde

• Envie d’acquérir des compétences s’il y a de l’intérêt pour soi ou pour les autres

• Accès possible au second degré et à l’ironie

• Maitrise de l’abstraction et des approches stratégiques

Le développement physique et psychomoteur

Par ce terme, entends le développement de la motricité, de la mobilité de l’enfant et des caractéristiques sexuelles, c’est-à-dire le rapport au corps : connaitre ses limites, comprendre ses besoins, respecter son corps, se maintenir en forme, développer ses cinq sens et grandir en étant bien dans sa peau.

À vos marques, prêts, jouez !

Bouger, jouer, crier, rigoler. C’est en grande partie par le jeu que le Lutins s’exprime, grandit, apprend et régule les tensions nerveuses et émotionnelles qu’il accumule. L’énergie débordante des Lutins, leur volonté de se dépasser et leur gout de la découverte leur permettent de se donner à fond dans les activités, mais les exposent aussi à des dangers ou des blessures. Sois particulièrement attentif aux plus jeunes de ta Ronde qui n’ont pas encore tout à fait conscience de leurs limites. C’est ta responsabilité d’Animateur de veiller à ce que ton espace d’animation soit sécurisé et que tes Lutins aient bien compris les règles fixées pour leur sécurité. Pense aussi à accompagner chaque moment d’agitation d’un temps calme pour permettre à l’enfant de récupérer. Un enfant surexcité ou fatigué est plus enclin à se blesser.

Moi, Animateur

Je mets en place des règles de sécurité et les explique aux enfants (délimitation de l’espace de jeu dans mes consignes, rappel des règles de sécurité sur la route, etc.).

Même si l’endroit est « connu » des Lutins, je rappelle toujours les consignes de sécurité du lieu.

Je lis les fiches médicales et m’assure que les allergies et les besoins spécifiques sont connus de tout le Staff.

Je m’inscris en Formation pour en apprendre davantage sur les bons réflexes à avoir.

Je m’assure qu’il y ait toujours un encadrant à proximité des enfants qui jouent.

Qui est le plus fort ?

À l’âge des Lutins, les différences liées au sexe en matière de développement physique et d’agilité sont encore minimes. En pratiquant une activité identique, les enfants développent approximativement les mêmes capacités physiques. Il n’est donc pas plus logique de demander aux garçons de t’aider à porter le matériel plutôt qu’aux filles.

À leur âge, les Lutins ont déjà intériorisé leur appartenance à un genre et les normes sociales qu’on attend d’une fille ou d’un garçon. Dans ton animation, veille à ne pas renforcer ces stéréotypes et vise plutôt à les déconstruire en invitant les enfants à essayer tous types d’activités.

C’est aussi à cet âge-là que les premières questions liées au genre apparaissent : « Pourquoi est-ce qu’on dit "garçon manqué" ? », « Est-ce qu’on peut se sentir fille et garçon en même temps, ou ni l’un ni l’autre ? »… Autant de questions qui méritent qu’un temps soit pris pour en discuter avec les Lutins, par exemple lors d’une activité Sens et Foi.

Bouleversements corporels

La différence d’âge peut être très marquée entre les plus petits et les plus grands Lutins de ta Ronde. Si les plus jeunes sont encore en plein dans l’enfance, les plus âgés de tes Lutins entrent tout doucement dans la période qu’on appelle la préadolescence. Lors de cette période, l’enfant cherche à s’affirmer, il commence à faire attention à son apparence, à critiquer les activités qu’il trouve trop « bébé », à vouloir gagner en autonomie, à former des groupes restreints…, tout en gardant des préoccupations et des besoins très enfantins. Certains peuvent développer des premiers complexes ou expérimenter le manque de confiance en soi.

C’est aussi le moment où les premiers changements corporels, prémices de l’adolescence, apparaissent. Croissance rapide, premières règles, premières érections, début de croissance des seins, de la pilosité… En tant qu’Animateur, sois conscient que ces changements peuvent provoquer un malêtre chez tes Lutins. Reste à l’écoute de leurs besoins et de leur ressenti.

La curiosité sexuelle chez les Lutins

Entre 7 et 11 ans, la sexualité des enfants évolue considérablement, marquée par un désintérêt progressif pour l’exploration génitale au profit d’une plus grande pudeur et d’une compréhension plus fine des relations humaines.

Vers 7-8 ans, les jeux liés à la découverte du corps s’estompent et l’enfant prend conscience de l’intimité, préférant se cacher pour se changer ou se laver. L’autre sexe est souvent vu comme peu intéressant et l’enfant préfère rester avec des pairs du même sexe.

À partir de 9-10 ans, les premières notions d’attirance apparaissent sous la forme d’amitiés particulières ou d’un intérêt naissant pour le concept d’« amoureux », souvent idéalisé et encore très innocent. C’est aussi une période où les questions sur la sexualité émergent, influencées par l’environnement familial, scolaire et médiatique.

Vers 10-11 ans, avec l’arrivée des premiers signes de la puberté, de la curiosité mais aussi des inquiétudes apparaissent. C’est également à cet âge que les Lutins, par Internet, leurs pairs ou les médias, peuvent être confrontés à la pornographie ou à des images choquantes pour leur degré de compréhension. Un accompagnement bienveillant est nécessaire pour leur offrir des repères adaptés à leur âge et leur développement. Face à la banalisation de la violence et de l’hypersexualisation (dans les films, les publicités, les magazines…), aborder le sujet avec les enfants et déconstruire ces schémas est primordial.

La sexualité ne doit pas être un tabou dans ta Ronde. Offrir un cadre sécurisé dans lequel aborder certaines questions essentielles, même si elles font rougir tout le monde, permet aux Lutins de grandir harmonieusement par rapport à elles aussi, et fait donc partie de ton rôle d’Animateur. Néanmoins, garde en tête que tu as le droit de ne pas être à l’aise d’en discuter avec tes Lutins. Dans ce cas, demande de l’aide au reste de ton Staff ou à ton Staff d’Unité.

À partir de quand ça pose problème ?

Afin de réagir adéquatement à la situation, il importe de se poser une série de questions.

• Les faits sont-ils contraints (contre la volonté de certains) ?

• Sont-ils répétitifs ?

• Troublent-ils quelqu’un (le Staff, le Lutin qui en parle, ceux qui en ont entendu parler, ceux qui auraient été spectateurs...) ?

• Les personnes impliquées sont-elles sur un pied d’égalité (âge, maturité...) ?

• Quel était le contexte ?

Les réponses à ces questions t’aideront à déterminer s’il y a lieu de s’inquiéter, de faire appel à une aide extérieure ou d’informer les parents.

Si tu as besoin de parler à une personne avec qui tu te sens en confiance ou que tu connais bien, contacte ton Staff d’Unité ou tes Cadres de Région pour expliquer ce que vous venez de vivre et demander des conseils.

Lorsque la situation te semble très compliquée, tu peux faire appel à un soutien professionnel. Pour obtenir de l’aide sur ces sujets, contacte le Carrick : +32 2 538 40 70 ou peda@guides.be. Le numéro de la Cellule de Crise est disponible toute l’année ainsi que pendant l’été si les faits sont graves : +32 498 94 22 02.

Partons en balade

Comment savoir le nombre de kilomètres que tu peux faire avec tes Lutins ? Facile !

Pars du principe qu’un enfant peut marcher environ le même nombre de kilomètres que son âge (7 ans = 7 km). Quand tu planifies ton trajet, pense également au dénivelé qui va augmenter la difficulté des Lutins. Garde également en tête qu’un Lutin ne sera pas toujours emballé par l’idée de marcher pour marcher. Il faut qu’il y trouve un intérêt et ait un but précis si tu veux le garder motivé tout le chemin. Profites-en pour observer la nature (empreintes d’animaux, végétaux, insectes), apprendre une nouvelle compétence (se repérer sur une carte), faire un jeu de piste (chercher des balises, partir à la recherche d’un trésor), chanter, se raconter des histoires, etc.

Comme pour chaque déplacement, veille à ce que les Lutins enfilent un gilet fluo et prends avec toi une trousse de premiers soins.

Les règles pour marcher sur la route :

• être visibles par tous les usagers de la route (gilets fluos) ;

• privilégier les RAVeL et les voies vertes ;

• emprunter les trottoirs ou accotements s’il y en a. Sinon, marcher en file indienne ou en rang par deux du côté gauche de la route. Dans les deux cas, la longueur du groupe ne peut pas être supérieure à 20 mètres afin que les voitures puissent vous dépasser et se rabattre sans danger ;

• placer au minimum un Animateur à l’avant ET à l’arrière du groupe. Puis entre des groupes d’enfants en fonction de la taille du groupe.

31e NaN - Gembloux

Le développement affectif et émotionnel

Cette étape dans le développement des jeunes se caractérise par la construction de l’estime de soi grâce à la confiance, la reconnaissance et les encouragements que son entourage va leur transmettre. L’enfant prend peu à peu confiance et devient de plus en plus autonome.

L’estime de soi, c’est quoi ?

L’estime de soi correspond à la différence entre ce que l’on voudrait être (le soi idéal) et l’image que l’on a de soi. Plus la différence est faible, plus l’estime de soi est grande. L’estime de soi est alimentée par : - le sentiment de confiance et de sécurité ; - le sentiment d’appartenance ; - le sentiment d’identité ; - le sentiment de compétence.

Pendant ses premières années de vie, le Lutin a reçu et reçoit encore des informations sur lui (apparence, compétences, valeur, etc.) de la part de son entourage immédiat, de ses parents, de ses copains de classe, de ses professeurs... Ceux-ci agissent un peu comme des miroirs, lui reflétant, par des paroles et des comportements, une image de lui-même. Peu à peu, l’enfant apprend à mieux se connaitre à travers ce regard qu’il assimile. De plus, il perçoit et intègre les normes et les domaines qui sont jugés importants par son entourage. Plus son estime de soi est importante et positive, plus le Lutin a envie d’en apprendre plus sur ce qui l’entoure et se sent sûr de lui. Tu as bien compris, c’est en grande partie ici que se joue ton rôle d’Animateur !

Pour développer le sentiment de confiance et de sécurité :

• je suis à l’écoute et attentif à chacun de mes Lutins ;

• je lui confie des responsabilités en adéquation avec son âge et ses capacités ;

• je lui fais confiance et je le lui montre/dis.

Pour développer le sentiment d’appartenance :

• je veille à accueillir chaque Lutin et à ce que le Groupe accueille chacun ;

• je m’assure que chacun ait sa place dans sa Sizaine et dans la Ronde ;

• je confie à chaque Lutin des services utiles au Groupe.

Pour développer le sentiment d’identité :

• je crée des activités qui permettent à l’enfant de mieux se connaitre ;

• je l’aide à reconnaitre et accepter ses limites ;

• je prévois des dispositifs qui permettent de reconnaitre, identifier et exprimer ses émotions.

Pour développer le sentiment de compétence :

• je propose des activités à sa mesure et à son rythme ;

• je lui confie des responsabilités en adéquation avec son âge et ses capacités ;

• je l’encourage.

1re LO - Hannut

Initiatives, fierté et culpabilité

Entre 7 et 11 ans, les enfants peuvent avoir une image d’eux qui varie énormément : tantôt ils se considèrent beaux, forts et intelligents, tantôt ils doutent d’eux, de leurs capacités ou de leur physique.

La réaction de leur entourage à chaque prise d’initiative va grandement influencer cette image personnelle. Félicitations, encouragements, réprimandes ou sanctions vont créer en eux un sentiment de fierté personnelle ou un sentiment de culpabilité qui leur fera craindre de tenter de nouvelles actions. Garde à l’esprit que tes Lutins sont là pour grandir et s’épanouir, et que c’est par l’essai, l’erreur et la persévérance que l’on apprend. À toi de les guider pour qu’ils développent leurs compétences et acquièrent ainsi plus d’autonomie.

Une pluie de félicitations

Toutes les occasions sont bonnes pour féliciter et encourager tes Lutins. C’est en prenant confiance en eux qu’ils pourront s’ouvrir aux autres. La valorisation d’une tâche accomplie, d’un effort fourni ou d’une attitude adoptée pendant une activité renforce leur estime d’eux-mêmes. Il est possible que tu rencontres des difficultés récurrentes avec certains Lutins. Dans ces situations, veille à ne pas te focaliser uniquement sur les comportements négatifs de l’enfant. Il est indispensable de relever les moments où il doit être félicité afin de ne pas l’enfermer dans une catégorie (les « remuants », les « rigolos », les « timides », etc.). Remarquer et encourager un enfant lorsqu’il adopte un comportement attendu l’incite à augmenter les comportements souhaités. Au contraire, un enfant qui se comporte mal et qui est sans cesse réprimandé aura tendance à adopter un comportement encore plus négatif. Mais attention, c’est évidemment ton rôle de relever les comportements négatifs. La subtilité se trouve dans la généralisation de l’attitude de l’enfant. Il est préférable de dire « ton attitude a été désagréable pendant le jeu » plutôt que « tu es désagréable ». Veille à toujours différencier l’acte de la personne.

Pour aller plus loin

Tu trouveras plus d’information dans le dossier Comportements, prise de tête ? Prise de recul ! sur le site Internet des Guides.

Moi, Animateur

Comme pour les réprimandes, j’évite de mettre publiquement en évidence un des Lutins.

J’utilise le non verbal : tape sur l’épaule, clin d’œil, pouce levé, signe de « bravo » avec les mains...

Je ne fais pas de comparaisons entre les Lutins.

Je varie mes mots de félicitations et d’encouragement.

Je mets en évidence leurs progrès personnels en leur proposant de vivre des moments d’introspection (voir l’Astrolabe page 97).

Je responsabilise les Lutins en leur confiant de petites tâches simples à exécuter en tenant compte des capacités de chacun.

Comment je me sens ?

Entre 7 et 11 ans, les enfants développent une meilleure compréhension et gestion de leurs émotions, ils gagnent en maturité.

Ils commencent à identifier des émotions plus complexes, comme la fierté, la honte ou la culpabilité, et à comprendre que les autres peuvent ressentir des émotions différentes des leurs dans une même situation. Leur capacité à exprimer ce qu’ils ressentent s’affine, passant d’une réaction impulsive et physique à une communication plus verbale et réfléchie. L’influence du cadre familial et des interactions avec les autres à l’école, au club de sport ou à la Ronde joue un rôle clé dans cette évolution. À cet âge, ils apprennent également à réguler leurs émotions en adoptant des stratégies comme l’humour, la discussion ou le repli temporaire sur eux-mêmes, leur permettant ainsi de mieux s’adapter aux différentes situations sociales.

En tant qu’Animateur, ton rôle consiste à offrir à tes Lutins des moments ou des espaces pour exprimer librement leurs émotions, que ce soit à l’oral, à l’écrit, en dessin, physiquement... Garde en tête que, même s’ils sont capables de verbaliser leurs émotions, ça reste nouveau pour eux et qu’ils ne disposent pas forcément des mots adaptés pour exprimer réellement ce qu’ils ressentent.

Pour aller plus loin

Pour accompagner tes Lutins à identifier ce qu’ils ressentent et ce dont ils ont besoin, utilise l’outil Guid’Émoi

Un cadre bienveillant

L’adulte qui s’occupe de l’enfant et en qui il a confiance est en première ligne pour devenir une référence dans la construction de son identité. Ton rôle d’Animateur est donc d’assurer à l’enfant un cadre sécurisant où il se sent respecté et reconnu, pour s’épanouir. Le Lutin s’inspire de ton vocabulaire, de tes mimiques, t’admire ; bref, il essaie de ressembler à ce qu’il considère comme un modèle. Le fonctionnement de l’enfant et celui de la Ronde reflètent ce que véhicule le Staff. Tu es également le garant des règles et la Ronde attend de toi que tu interviennes si quelqu’un ne les respecte pas. Soigne donc la cohérence ainsi que les valeurs vécues et transmises par le Staff.

Des confidents bienveillants

Grâce à la relation positive que tu crées avec tes Lutins, ceux-ci sont susceptibles de se tourner vers toi pour se confier. Même si certains problèmes te semblent dérisoires, garde en tête que chacun à sa propre sensibilité. Ton rôle est d’accorder l’attention nécessaire à toute confidence afin d’aider l’enfant à se sentir mieux.

Petit ou gros souci (disputes entre copains, phénomènes d’exclusion ou de bouc-émissaire, harcèlement…), il est important que ce moment de confidences se passe dans des bonnes conditions. Voici quelques conseils pour pratiquer l’écoute active avec un enfant :

• installez-vous à l’écart dans un endroit calme ;

• si tu restes debout, mets-toi à sa hauteur pour éviter une domination physique ;

• adopte une attitude physique de disponibilité : si tu regardes ton téléphone toutes les trois secondes, l’enfant ne va pas se sentir écouté ;

• écoute ses confidences sans porter de jugement ;

• reste calme. Cela contribuera à le calmer ;

• rassure-le en expliquant qu’il a bien fait de te parler et souligne son courage ;

• demande à l’enfant comment tu peux l’aider et s’il a déjà des pistes de solution pour résoudre son problème. Tu lui redonnes ainsi le contrôle de la situation et tu lui fais sentir que son opinion est importante ;

• ne fais pas de promesse que tu ne peux pas tenir. Si tu as l’impression que les faits qu’il te confie sont graves, tu ne peux pas lui promettre que tu n’en parleras à personne. Il vaut mieux lui dire tout de suite : « Ce que tu me rapportes est grave, je ne peux pas te promettre que je n’en parlerai à personne. Je ne peux pas rester sans rien faire et vais devoir en parler à d’autres adultes de confiance. » ;

• laisse l’enfant donner sa version des faits sans l’influencer. Pose des questions simples, sans suggérer de réponses et en utilisant les mêmes mots que lui. Par exemple : qui, quoi, quand, où... ? ;

• respecte son rythme. À mesure que la confiance grandira entre vous deux, tu en sauras davantage ;

• si tu ne te sens pas à l’aise avec une situation, passe le relai à un membre de ton Staff.

Des personnages et des émotions auxquels le Lutin peut s’identifier

L’univers des Échos de la Ronde permet aux enfants de ta Ronde de s’identifier aux personnages et aux émotions qu’ils traversent. Il s’agit d’un outil à ta disposition qui te permettra d’aborder différents sujets avec eux, au travers d’un univers féérique. Il a été écrit en tenant compte des réalités du terrain, mais également de la psychologie de la tranche d’âge des Lutins. À toi de t’en saisir pour faire vivre celui-ci dans ta Ronde.

Je suis moi !

À partir de 7-8 ans, l’enfant explore et affirme de plus en plus sa personnalité. Il apprend à mieux cerner ce qu’il aime, ce en quoi il croit et ce qui le rend unique. Il cherche naturellement à exprimer ses gouts et ses opinions, parfois avec enthousiasme, parfois avec une certaine hésitation face au regard des autres. L’influence du groupe prend de l’importance : il peut vouloir s’adapter pour se sentir intégré ou, au contraire, afficher fièrement sa différence.

Si le cadre familial reste un repère essentiel, l’enfant commence à prendre ses propres décisions dans ses amitiés, ses loisirs et même son style. Il ne se contente plus d’obéir aux règles sans les questionner : il les interroge, les négocie, parfois les contourne, dans une volonté de mieux comprendre le monde qui l’entoure et de trouver sa place. Il expérimente aussi l’art de l’argumentation, développant, peu à peu, la capacité à défendre son point de vue. Bien sûr, cette affirmation peut s’accompagner de désaccords ou de petites rébellions, mais elles font partie intégrante de son cheminement vers plus d’autonomie et de confiance en lui.

Toujours plus loin !

Entre 7 et 11 ans, la volonté de se dépasser devient plus marquée chez les enfants, notamment grâce au développement de leur estime de soi et de leur besoin de reconnaissance. À cet âge, ils prennent conscience de leurs compétences et cherchent à relever des défis pour prouver leur valeur, que ce soit dans le sport, la réflexion ou les activités créatives. Leur motivation peut être influencée par le regard des adultes (parents, enseignants, entraineurs) et celui des autres enfants, renforçant leur persévérance face aux difficultés. Ils commencent aussi à se fixer des objectifs plus précis et à comprendre l’importance de l’effort et de la discipline pour progresser. Évidemment, cette quête de dépassement de soi peut varier selon leur personnalité, leur environnement et le soutien qu’ils reçoivent, certains pouvant se décourager face à l’échec tandis que d’autres y voient une occasion d’apprendre et de s’améliorer.

Moi, Animateur

J’adapte les défis que je propose pour qu’ils soient accessibles et motivants. Ce qui est une routine pour l’un peut être un vrai dépassement de soi pour l’autre. Je valorise tous les efforts, petits ou grands.

Je reste attentif à leur besoin de reconnaissance et je soutiens leur persévérance face aux échecs. Je suis un repère positif et bienveillant dans leurs apprentissages.

13e HC - Villers-Saint-Ghislain

Un jour, je me marierai avec toi !

Dans la Ronde, les relations entre filles et garçons évoluent et, avec elles, nait une curiosité grandissante pour l’amour, les couples et les sentiments. Bien que les émotions amoureuses puissent être ressenties dès la petite enfance, c’est à cet âge qu’elles prennent une nouvelle dimension, teintée de jeux, de plaisanteries, de dégout ou de mystère.

7-8 ans : l’amour, un jeu entre copains À cet âge, l’amour est souvent perçu comme une aventure amusante, influencée par les histoires, les films et les discussions entre copains. Les enfants s’amusent à « se marier », à former des couples imaginaires ou à déclarer qu’ils sont amoureux, parfois sans trop comprendre ce que cela implique réellement. La curiosité est grande et les fameux « On sait que tu l’aimes ! » ou « Dis-nous qui est amoureux de qui ! » animent souvent les discussions de groupe.

9-10 ans : entre gêne et fascination

Les choses deviennent un peu plus sérieuses, bien que toujours teintées de jeux et d’expérimentations. Certains commencent à ressentir une réelle attirance, tandis que d’autres trouvent encore ces sujets embarrassants, ridicules ou dégoutants. L’important devient alors ce que les autres en pensent : les rumeurs et les petits « potins amoureux » circulent et il peut être à la fois excitant et gênant d’être au centre de ces attentions. Certains cherchent à cacher leurs sentiments, tandis que d’autres s’affirment un peu plus. C’est aussi l’âge ou les premières questions sur l’orientation sexuelle arrivent. Loin d’être une certitude, l’enfant prend peu à peu conscience de ce qui l’attire et de ses préférences en matière de cœur.

10-11 ans : premiers sentiments et complicité

L’amitié et l’amour commencent à s’entremêler et les enfants deviennent plus attentifs aux émotions des autres. Ils peuvent échanger des lettres, envoyer des messages ou vouloir passer plus de temps avec la personne qui les attire. Pour certains, il s’agit encore d’un jeu, pour d’autres, c’est un vrai premier contact avec des sentiments plus profonds. La notion de couple, bien que souvent influencée par le modèle des adultes, commence à avoir du sens et quelques duos se forment, parfois sous le regard amusé ou envieux des copains.

La vie amoureuse du Staff

Tu es surement confronté à beaucoup de questions sur ta vie personnelle : « Tu as une amoureuse ? », « Je suis sûr que tu as embrassé Saïga ! ». Bien qu’il ne faille pas faire un tabou des relations amoureuses, tu restes le seul décisionnaire de ce que tu souhaites dévoiler ou non sur ta vie privée. Garde en tête que tout n’est pas bon à dire à des Lutins et qu’ils n’ont pas à connaitre tous les détails de ta vie amoureuse. Cependant, fais la différence entre garder pour toi certains aspects de ta vie privée et mentir aux enfants : comme pour tous les autres sujets, si tu veux conserver une relation de confiance, ne leur mens pas.

Moi, Animateur

Je réponds avec honnêteté et discernement aux questions que les Lutins me posent, même sur des sujets sensibles comme les relations amoureuses. Je choisis ce que je partage de ma vie privée, mais je ne leur mens pas.

Je leur offre un cadre d’échange et d’écoute, sans jugement. Je sais que ma Ronde peut être un lieu rare où les enfants découvrent une vision sincère et respectueuse des émotions et des relations.

Plutôt fille ou garçon ?

Le temps de son parcours dans la Ronde, l’enfant continue à construire son identité, et le genre fait partie des aspects qu’il explore. Il comprend de mieux en mieux les attentes sociales liées aux rôles et aux expressions de genre, mais il peut aussi commencer à s’interroger sur sa propre place par rapport à ces repères. Certains enfants se sentent en accord avec le genre qui leur a été assigné à la naissance, tandis que d’autres peuvent ressentir un décalage ou exprimer une identité différente.

Ces questionnements se manifestent de différentes manières : dans les jeux, les vêtements, les amitiés ou encore le vocabulaire utilisé pour parler de soi. L’enfant teste, observe et, parfois, affirme avec force ce qu’il ressent, tandis que d’autres prennent plus de temps pour explorer ces aspects en silence. Son entourage joue un rôle clé dans cette phase : un cadre bienveillant et ouvert lui permet d’exprimer librement ses pensées et émotions, sans crainte du jugement.

Ce cheminement n’a pas besoin d’être brusqué ni figé. Il est avant tout une étape naturelle dans la construction de l’identité qui peut durer toute une vie. Ce qui compte, c’est qu’il se sente écouté et respecté, quelles que soient les questions qu’il se pose.

Cérémonie d’accueil

Arriver dans un groupe peut être difficile pour l’enfant : il ne connait ni les règles de fonctionnement du Groupe ni les adultes qui le prennent en charge. Même s’il arrive d’une Chaumière, il est confronté à beaucoup de changements : plus d’enfants dans le Groupe, le fonctionnement des Sizaines… Accueillir l’enfant individuellement l’aide à s’intégrer et lui donne confiance. Dans Les Échos de la Ronde, « Le Sentier : la Chambre de la Terre » raconte la démarche symbolique d’accueil du nouveau Lutin à la Ronde. L’enfant y découvre le cadre imaginaire de la méthode de Branche Lutin. Il prend confiance à travers son intégration progressive dans le Groupe. Durant les premières réunions, fais vivre des activités ou jeux en petits groupes variés pour qu’il y vive des relations plus intenses et aille à la rencontre des autres.

Moi, Animateur

Je vais à la rencontre des parents pour me présenter et établir un lien de confiance.

Je rassemble les nouveaux Lutins et me présente en tant qu’Animateur.

Je fais visiter le lieu de réunion et donne les règles de sécurité.

Je mets en place des activités qui favorisent la rencontre et la cohésion en petits groupes (jeux brise-glaces).

Je réalise avec la Ronde la Charte de vie qui reprend les règles de la vie de groupe.

Je fixe des objectifs avec le Staff à propos de l’accueil des nouveaux Lutins. Par exemple, chaque Animateur est le « parrain » d’une Sizaine ; je connais le nom de tous les Lutins après un mois ; j’ai partagé un moment informel avec chaque nouveau Lutin avant la réunion Halloween ; etc.

Pour aller

plus loin

Pour introduire l’univers imaginaire des Lutins ainsi que l’accueil des nouveaux Lutins, raconte les histoires « Prologue » et « Le Sentier : la Chambre de la Terre » dans Les Échos de la Ronde. Tu trouveras plus d’informations sur l’accueil dans le chapitre « Méthode de Branche Lutin : la symbolique ».

Pour soigner la relation avec les parents et en faire de vrais partenaires, retrouve le dossier Les parents sur le site Internet des Guides.

Une cérémonie d’au revoir

Quitter le Groupe n’est pas spécialement plus facile que d’y rentrer ! Organiser un cérémonie d’au revoir permet d’accompagner les Lutins qui quittent la Ronde pour rejoindre la Compagnie des Aventures. Ton rôle est de rassurer l’enfant qui est sur le point de vivre un changement majeur de son parcours Guide, mais également de permettre aux Lutins de la Ronde de se dire au revoir.

Pour aller plus loin

Pour introduire le départ des Lutins vers les Aventures, raconte l’histoire « Agatia part à l’aventure » dans Les Échos de la Ronde.

Plus d’informations sur l’importance de célébrer les moments d’arrivée et de départ du Groupe dans la partie « Méthode de Branche Lutin : différents groupes » de ce dossier.

13e HL - Verviers

Le développement social

Entends ici le rapport aux autres. Chaque personne cherche à construire des relations harmonieuses et positives avec les autres. Cela signifie être capable de communiquer avec les autres, de tenir compte de leur point de vue avant d’agir, de résoudre des conflits, de coopérer, de se sentir appartenir à un groupe et de s’intégrer.

Gestion des différences

Entre 7 et 11 ans, les Lutins prennent conscience des différences liées au handicap, au genre ou à l’origine, avec des réactions qui évoluent au fil des années. Les plus jeunes expriment souvent leur curiosité sans filtre, posant des questions directes sans intention de blesser. En grandissant, l’influence du groupe se fait sentir : certains enfants reproduisent des stéréotypes, tandis que d’autres développent de l’empathie et défendent leurs camarades. Vers 10-11 ans, ils comprennent mieux les notions de justice et d’égalité, s’indignant parfois face aux discriminations.

Ton rôle d’Animateur est de valoriser la diversité et en encourager le respect, en aidant chaque enfant à voir la richesse des différences et à construire des relations fondées sur la bienveillance et l’empathie.

Pour aller plus loin

Pour introduire cette ouverture à la différence auprès de tes Lutins, retrouve ce sujet dans l’histoire « L’arrivée de Zaha » dans Les Échos de la Ronde

Égalité de genre et coéducation

À l’âge des Nutons, il est courant que les enfants confondent le sexe (caractéristiques biologiques) et le genre (rôles, comportements et expressions de genre socialement construits) et jouent la plupart du temps entre filles et garçons sans distinction.

Vers 6-7 ans, ils préfèrent souvent jouer entre enfants du même sexe. Qu’est-ce qui produit ces changements ? Les stéréotypes sexistes ont été intégrés par ce qu’ils ont entendu et considéré comme des rôles davantage masculins ou féminins. En tant qu’Animateur dans un mouvement qui a pour mission de sensibiliser les jeunes à la place des femmes, ton rôle est également de sensibiliser tes Lutins aux enjeux d’égalité de genre. Plusieurs manières de remplir cette mission sont possibles : éviter les préjugés et stéréotypes de genre dans tes animations et dans tes paroles avec les Lutins, remettre en question ce que tu entends dans les discussions de ta Ronde, offrir des moments de réflexion formels ou informels aux Lutins sur l’égalité de genre, les sensibiliser à la thématique à travers une activité, etc.

Enfin, permettre la rencontre d’enfants de sexes différents et diminuer les préjugés liés à la méconnaissance de l’autre s’inscrit dans les avantages de la coéducation.

Pour aller plus loin

Pour introduire des moments de discussion autour des inégalités de genre avec ta Ronde, lis l’histoire « Tous crados, tous égaux » dans Les Échos de la Ronde

L’esprit de clan

Les enfants de cet âge ont un fort esprit de clan et se regroupent souvent en petits cercles soudés. Ils se sentent en sécurité au sein de leur groupe et y trouvent une identité commune. Ces regroupements peuvent se former autour d’intérêts partagés, d’une habitude de jeu ou simplement d’une affinité naturelle. Ils évoluent aussi avec le temps, au gré des amitiés et des conflits.

La séparation entre filles et garçons est particulièrement marquée autour de 7-9 ans. Chaque groupe a tendance à rester entre soi, parfois en affichant une légère rivalité ou en éprouvant du dégout pour le groupe opposé. Ce phénomène, bien que normal, peut aussi mener à des exclusions ou à des jugements sur ce qui est « pour les filles » ou « pour les garçons ». Vers 10-11 ans, ces barrières commencent à s’assouplir et les enfants deviennent plus ouverts aux interactions mixtes, même si certains continuent à privilégier leur clan habituel.

En tant qu’Animateur, tu peux encourager les interactions entre tous les Lutins en proposant des activités qui favorisent la coopération au-delà des groupes existants. En valorisant la diversité des amitiés et en montrant que chacun a sa place, tu aides les enfants à dépasser certaines barrières et à développer un esprit de groupe plus large et inclusif.

Animateur tout puissant ou copain ?

La place de l’Animateur dans le regard des enfants oscille entre celle d’un copain et celle d’une figure d’autorité. Les Lutins apprécient la proximité et la complicité avec toi, te voyant souvent comme un grand avec qui ils peuvent rire, jouer et partager des moments privilégiés. À 7-8 ans, ils recherchent avant tout un adulte rassurant et bienveillant, une présence qui les guide sans trop de distance. Ils aiment te voir participer aux jeux, raconter des histoires et partager leur univers avec enthousiasme.

Vers 9-10 ans, la relation évolue. Les enfants commencent à tester les limites et peuvent chercher à te défier pour voir jusqu’où ils peuvent aller. Ils apprécient toujours ta proximité, mais attendent aussi de toi une certaine cohérence : trop familier, tu risques de perdre leur respect, trop strict, ils peuvent te percevoir comme une contrainte. À cet âge, ils aiment que tu sois juste et capable d’expliquer tes décisions plutôt que d’imposer des règles sans dialogue.

Ton rôle est donc d’équilibrer complicité et cadre. En instaurant des règles claires et en les appliquant avec cohérence, tu montres aux Lutins que tu es une figure fiable sur laquelle ils peuvent compter. Tu peux être un modèle inspirant, une oreille attentive et un compagnon de jeu, tout en restant celui qui garantit le bon fonctionnement du Groupe.

Le grand Groupe : la Ronde

La vie de groupe, c’est tout un apprentissage même pour des Lutins : s’intégrer, se disputer, résoudre des conflits, proposer une activité pendant le temps libre, argumenter avec les autres. Ces expériences de vie en groupe sont déterminantes dans leur construction sociale. En tant qu’Animateur, c’est ton rôle de favoriser la coopération parce que celle-ci participe au développement de la socialisation de l’enfant et valorise des valeurs chères aux Guides, à savoir le respect, la confiance et l’esprit d’équipe.

Idéalement, un groupe de Lutins (une Ronde) est composée de 30 à 40 enfants afin que chaque Lutin se sente appartenir à un groupe suffisamment grand pour aller à la rencontre de plusieurs personnes et suffisamment petit pour qu’il ne soit pas un numéro dans la masse. Même pour toi, Animateur, il est difficile de retenir le prénom de plus de 40 Lutins et de les « connaitre vraiment ». Dès lors, pourquoi ne pas réfléchir en Conseil d’Unité à dédoubler la Ronde si tu es dans cette situation ?

Je fais vivre des Conseils aux Lutins pour les aider à développer la conscience de l’existence des autres et de leurs besoins.

J’organise des jeux de coopération.

Je partage les responsabilités entre plusieurs Lutins pour favoriser l’entraide plutôt que la compétition.

J’organise les services à effectuer entre plusieurs Lutins pour que tout le monde fasse sa part.

Je les aide à rêver d’un projet commun à la Ronde grâce aux Conseils et je veille à ce que les prises de décisions soient communes.

Moi, Animateur

En petits groupes : les Sizaines

Les activités en Sizaine offrent aux Lutins une expérience plus intime, où chacun trouve plus facilement sa place. Se retrouver dans un petit groupe immuable leur permet de créer des liens plus forts avec certains camarades, favorisant la confiance et la solidarité. Pour les nouveaux arrivants, la Sizaine devient un repère rassurant au sein de la Ronde : elle leur offre un espace où ils peuvent progressivement s’intégrer sans être noyés dans un grand groupe.

Partager des responsabilités renforce également l’esprit d’équipe. Que ce soit pour organiser un coin Sizaine, préparer un concours cuisine ou mener à bien un projet, chaque Lutin apprend à coopérer et à compter sur les autres. Ces moments encouragent aussi la prise d’initiatives, notamment pour les Sizeniers et les Seconds, qui découvrent peu à peu leur rôle de guides au sein de leur Sizaine. Cela leur permet de développer des compétences qu’ils retrouveront plus tard en Patrouille, lorsqu’ils deviendront des Aventures.

Les Conseils de Sizaine sont aussi un excellent moyen d’amener les Lutins à réfléchir ensemble, à prendre des décisions et à se fixer des objectifs communs. Cet espace d’échange renforce la cohésion et leur apprend à écouter et respecter les idées des autres.

Meilleurs amis pour la vie !

Les amitiés à cet âge prennent une place essentielle dans la vie des Lutins. À 7-8 ans, elles sont souvent basées sur la proximité et les jeux partagés. Un copain, c’est avant tout quelqu’un avec qui on s’amuse bien. Les amitiés peuvent se faire et se défaire rapidement, au gré des activités. Les enfants de cet âge sont encore très spontanés : une dispute peut briser une amitié en un instant, mais une réconciliation peut survenir tout aussi vite.

Autour de 9-10 ans, les relations deviennent plus profondes. Les enfants commencent à choisir leurs amis en fonction de centres d’intérêt communs, de valeurs partagées ou d’une forme de loyauté qui se construit. Les liens se resserrent et prennent parfois une dimension plus exclusive, ce qui peut entrainer des jalousies ou des conflits si un Lutin se sent mis à l’écart. Certains cherchent à appartenir à un groupe précis, tandis que d’autres préfèrent garder quelques amis proches plutôt que de se mélanger à tout le monde. Les amitiés « fusionnelles » apparaissent aussi à cet âge : deux enfants peuvent devenir inséparables, rejetant parfois les autres. Ce type de relation peut être rassurant pour eux, mais aussi source de tension pour le reste du Groupe (rejet des autres, refus de participer aux activités...).

En tant qu’Animateur, ton rôle est d’encourager des relations équilibrées et ouvertes. En veillant à ce qu’aucun enfant ne soit exclu, en valorisant la diversité des amitiés et en proposant des activités qui mélangent les groupes, tu aides les Lutins à découvrir qu’ils peuvent nouer des liens riches avec des enfants différents de leurs amis habituels.

Besoin de solitude

Tous les humains ont parfois besoin d’être seuls, dans leur « bulle ». La vie en groupe n’est pas toujours facile pour l’expression de ce besoin et offre rarement un cadre où l’enfant peut se retrouver seul. Ce besoin peut être plus fort chez certains que chez d’autres. Ces moments de solitude ou d’inactivité leur permettent de rêver, de jouer seuls, de se reposer, de se calmer après un conflit ou tout simplement de prendre du plaisir en observant les autres s’amuser. Il est important que les Lutins aient l’occasion d’exprimer ce besoin aux Animateurs comme aux autres Lutins de la Ronde ou même de leur Sizaine.

Gestion des conflits

Les conflits sont fréquents chez les enfants de cet âge et font partie de leur apprentissage social. Les raisons varient : disputes pour un jeu, incompréhensions, rivalités ou simples maladresses. À 7-8 ans, les conflits sont souvent brefs et liés à l’instant présent. Un Lutin peut se fâcher pour une place dans la file ou un jouet, puis passer à autre chose en quelques minutes. Les mots peuvent être durs, mais le besoin de réconciliation est rapide.

Vers 9-10 ans, les tensions deviennent plus complexes. Les enfants commencent à comprendre la notion d’injustice et à garder en mémoire certains conflits. Ils peuvent former des alliances, chercher du soutien auprès des autres et parfois bouder plus longtemps. Les disputes sont souvent liées aux règles, aux groupes d’amis ou aux rivalités naissantes. À cet âge, la parole prend plus d’importance : ils veulent expliquer leur version des faits et être écoutés.

Ton rôle est d’apaiser sans imposer systématiquement de solution. En les encourageant à s’exprimer, à écouter l’autre et à trouver un compromis, tu les aides à développer des outils pour mieux gérer leurs désaccords. Valoriser l’empathie, reformuler leurs émotions et rappeler l’importance du respect leur permet d’apprendre que le conflit n’est pas une fin en soi, mais un passage vers une meilleure compréhension des autres.

Moi, Animateur

J’aide les Lutins à exprimer leurs émotions et à mettre des mots sur leurs ressentis lors des conflits.

Je prends le temps d’écouter chaque enfant sans juger ni prendre parti, afin qu’il se sente compris.

J’encourage les Lutins à trouver leurs propres solutions en les guidant vers le dialogue et le compromis.

Je valorise les attitudes bienveillantes et les gestes de réconciliation pour montrer l’exemple.

J’organise des jeux coopératifs pour renforcer l’esprit d’équipe et limiter les rivalités.

Je veille à ce que chaque Lutin se sente inclus et respecté, en intervenant si un enfant est mis à l’écart ou moqué.

Je les accompagne dans la recherche d’une solution réparatrice.

L’influence des réseaux sociaux

L’influence des réseaux sociaux commence à se faire sentir dès cet âge, même si les Lutins n’ont pas tous un accès direct à ces plateformes. À 7-8 ans, leur exposition reste majoritairement indirecte : ils découvrent les réseaux à travers leurs parents, leurs grands frères et sœurs ou leurs amis. Certains sont déjà fascinés par les vidéos qu’ils regardent sur Internet, sans toujours comprendre les codes et les enjeux qui y sont liés. Ils peuvent vouloir imiter ce qu’ils voient, que ce soient des défis, des expressions ou des attitudes populaires.

Vers 9-11 ans, l’envie d’exister à travers le numérique devient plus marquée. Certains enfants commencent à réclamer un accès aux réseaux sociaux, notamment pour suivre les plus grands. Ceux qui y ont accès, même de manière encadrée, peuvent être influencés par les tendances, les modèles qu’ils admirent et les interactions qu’ils observent. L’image de soi devient une préoccupation naissante et les premiers questionnements sur l’apparence, la popularité et la validation sociale apparaissent.

En tant qu’Animateur, tu peux aider les Lutins à prendre du recul face à ces influences, en abordant avec eux l’importance de l’esprit critique, en valorisant l’authenticité plutôt que l’image et en leur offrant des espaces d’expression déconnectés des écrans.

Un harcèlement plus violent

À l’âge des Lutins, le concept de harcèlement s’intensifie. À 7-8 ans, les conflits restent généralement ponctuels et liés à des disputes de groupe, mais certains enfants peuvent déjà subir des mises à l’écart répétées ou des moqueries sur leur apparence, leurs gouts ou leur comportement. À cet âge, les enfants n’ont pas toujours conscience de l’impact de leurs paroles et peuvent blesser sans s’en rendre compte.

Vers 9-11 ans, le harcèlement devient plus structuré. Certains enfants commencent à utiliser l’exclusion, les rumeurs ou des attaques ciblées pour asseoir une forme de domination sociale. La pression du groupe joue un rôle clé : un Lutin peut participer à du harcèlement pour ne pas être luimême rejeté, tandis qu’une victime peut hésiter à en parler par peur d’aggraver la situation. Avec l’influence croissante des réseaux sociaux, le harcèlement peut aussi dépasser le cadre physique et se prolonger en ligne, même si peu d’enfants de cet âge ont un accès direct aux plateformes.

En tant qu’Animateur, tu as un rôle essentiel dans la prévention et la gestion du harcèlement. En veillant à l’inclusion de chaque enfant, en favorisant un climat de respect et d’entraide et en réagissant rapidement aux signes de rejet ou de moquerie, tu aides les Lutins à comprendre l’impact de leurs actes. Encourager la parole, offrir un espace où chacun se sent écouté et valoriser les comportements bienveillants sont des clés pour limiter ces situations et protéger les plus vulnérables.

Moi, Animateur

Je reste attentif aux signes de harcèlement, comme l’isolement d’un Lutin, des moqueries répétées ou encore un enfant qui évite certaines activités.

J’encourage une ambiance bienveillante en valorisant l’entraide et le respect dans toutes les interactions.

J’interviens rapidement face aux moqueries ou aux comportements d’exclusion, sans minimiser les faits.

Je crée des temps d’échange où chaque enfant peut s’exprimer librement et être écouté sans jugement.

J’explique aux Lutins l’impact de leurs paroles et de leurs actes pour les aider à développer leur empathie.

Je veille à ce qu’aucun enfant ne se sente seul en intégrant les plus discrets dans les jeux et les discussions.

Je fais comprendre que parler d’une situation de harcèlement, que l’on soit témoin ou victime, n’est jamais de la délation mais un acte de courage.

J’insiste sur le respect de chacun tout en reconnaissant que c’est normal de ne pas avoir d’affinité avec tout le monde.

Pour aller plus loin

Pour aborder le thème du harcèlement et ses conséquences, raconte l’histoire « Écran de douleur » dans Les Échos de la Ronde

Tu trouveras plus d’informations sur la gestion d’un cas de harcèlement dans le dossier Cultive le bienêtre dans ton groupe.

C’est pas juste !

Le sens de la justice est très fort chez les enfants de cet âge, même s’il évolue avec le temps. À 7-8 ans, la justice est souvent perçue de manière très concrète et égocentrée : un Lutin trouve une situation juste si elle lui est favorable et injuste si elle lui cause du tort. Il attend des règles claires et appliquées de la même façon pour tout le monde. À cet âge, un simple « ce n’est pas juste ! » peut surgir pour une place dans la file ou un tour de jeu manqué.

Vers 9-11 ans, la notion d’injustice devient plus nuancée. Les enfants commencent à comprendre que certaines règles peuvent être adaptées selon les besoins de chacun et que l’égalité stricte n’est pas toujours synonyme d’équité. Ils développent aussi un regard plus critique sur les décisions des adultes et peuvent remettre en question les sanctions ou les répartitions de responsabilités. Les débats sur ce qui est juste ou injuste prennent alors une place plus importante et ils aiment argumenter pour défendre leur point de vue.

En tant qu’Animateur, ton rôle est d’incarner une justice cohérente et compréhensible. En expliquant tes choix, en favorisant la discussion et en encourageant la prise en compte des besoins de chacun, tu les aides à affiner leur compréhension de l’équité. Leur montrer que la justice ne consiste pas toujours à donner la même chose à tout le monde, mais à veiller à ce que chacun ait ce dont il a besoin, leur permet de grandir avec une vision plus ouverte et bienveillante des règles qui les entourent.

C’est moi qui gagne !

L’esprit de compétition chez les Lutins se développe progressivement. À 7-8 ans, les notions « gagner » et « perdre » commencent à prendre forme, mais l’accent est souvent mis sur le plaisir du jeu plus que sur l’objectif de gagner. Les Lutins sont enthousiastes à l’idée de participer, sans trop se soucier des résultats. Cependant, vers 9-10 ans, la compétition devient plus marquée. Ils prennent conscience des résultats et ressentent un désir plus fort de gagner, que ce soit dans les jeux, les sports ou même dans des tâches simples. Ce désir est souvent lié à la recherche de reconnaissance et à l’estime de soi.

À cet âge, l’esprit de compétition peut parfois mener à des frustrations face à la défaite. Les enfants peuvent avoir du mal à accepter la perte et c’est là que ton rôle d’Animateur devient essentiel. En les accompagnant, tu peux leur apprendre à gérer leurs émotions, à respecter les règles et à valoriser l’effort, même sans la victoire. En encourageant le fairplay, l’entraide et la persévérance, tu les aides à comprendre que la compétition est avant tout une occasion de se dépasser tout en restant respectueux des autres.

4e HO - Ath

Un modèle irréprochable

En tant qu’adulte qui s’occupe de lui en dehors de ses parents et de sa famille, tu deviens très vite un exemple à suivre pour chacun de tes Lutins dans leur construction sociale. Difficile dès lors de faire respecter des règles à ta Ronde si toi-même tu ne les respectes pas ! Attention, les enfants sont des champions pour révéler l’incohérence des adultes. Bien entendu, personne n’est parfait et tout le monde, y compris les adultes, a le droit de faire des erreurs. À toi de montrer l’exemple d’une réparation réfléchie et féliciter les Lutins qui auront relevé les incohérences. Après tout, le Mouvement Guide encourage ses membres à devenir des personnes critiques.

Punition ou sanction, quelle différence ?

La punition est l’expression d’un rapport de force dans lequel l’adulte exerce son pouvoir sur le jeune. La punition est souvent arbitraire pour l’enfant parce qu’elle dépend de l’individu en position de supériorité (et donc de son humeur, de sa fatigue, de sa souplesse, etc.).

Par opposition, la sanction peut être définie comme « la conséquence prévue à l’avance d’un non-respect d’une règle explicitement formulée et reconnue ». Les comportements non acceptés sont définis au préalable ainsi que les sanctions correspondantes. Les réparations sont connues et adaptées au type et à la gravité de la faute. Dès lors, une sanction est rarement vécue comme injuste par l’enfant parce qu’elle s’applique de la même manière à chacun et est connue d’avance.

La sanction devrait être rare et réservée aux fautes que le Lutin comprend et peut raisonnablement contrôler (lorsqu’il a enfreint une règle délibérément).

Pour aller plus loin

Consulte le dossier Comportements Prise de tête ? Prise de recul sur le site Internet des Guides : www.guides.be.

1. Scinde l’acte de la personne. Entre « Tu n’as pas dit la vérité » et « Tu es une menteuse », il y a un monde de différence. Un monde où tu enfermes l’enfant dans ce qu’il a fait, comme si cela le définissait.

2. La sanction est établie et connue de l’enfant, avant toute transgression. Comment peux-tu t’en assurer ? En composant avec ta Ronde une charte de vie en groupe. Cette Charte peut être construite en début d’année pour mettre un cadre aux réunions habituelles et être renouvelée au camp. En faisant réfléchir tous les Lutins sur les règles de vie du Groupe, ils entendent ce qui est important pour les autres et s’engagent à respecter ces règles.

3. Elle implique la réparation de l’enfant (excuse, lettre, réparation concrète d’un dégât commis, etc.). La réparation restaure le lien social. En effet, l’enfant qui ne respecte pas une règle se met en dehors du groupe. La réparation va lui permettre de se reconstruire une bonne image de lui et de réintégrer le groupe. Dans l’idéal, elle sera placée sur le même terrain que la faute.

Exemples : « tu as détruit le plateau de jeu, tu le répares » ; « tu as fait mal à Paul : tu l’accompagnes et tu lui mets un pansement ».

4. Une sanction n’est jamais humiliante, collective, destinée à faire peur, à faire mal ou à se venger. Si c’est le cas, elle perd son caractère éducatif et crée un sentiment d’injustice.

5. Une sanction vient marquer la transgression et/ou le non-respect de l’enfant envers une règle établie. Elle ne peut donc pas être « préventive » : « je sais que tu vas réveiller tout le monde cette nuit donc tu vas dormir seul aujourd’hui ».

6. Elle responsabilise l’enfant. Si la Charte a été créée avec la Ronde, l’enfant est mis devant ses engagements. Exemple : « Je constate que tu as volontairement jeté du pain sur ton camarade pendant le repas, tu ne respectes pas son droit de manger dans la tranquillité et tu gâches de la nourriture. Tu perds le droit de manger à la même table que tes amis pendant ce repas. » L’enfant reste libre de ne pas respecter ses engagements, mais il sait qu’il y a des conséquences, en l’occurrence le risque de voir ses droits se réduire ponctuellement.

7. Une sanction est toujours proportionnelle à la faute et réfléchie, c’est-à-dire le résultat d’un jugement rationnel plutôt qu’une impulsion à chaud. La sanction doit mettre l’enfant dans une position suffisamment inconfortable mais pas disproportionnée. Par exemple, si un Lutin fait le pitre et casse son assiette, une sanction disproportionnée serait de lui interdire d’avoir une assiette aux prochains repas et le faire manger à même la table. À contrario, l’obliger à faire la vaisselle alors qu’il le fait volontiers tous les soirs n’est pas une sanction suffisamment inconfortable.

1re LO - Hannut

Le développement moral et spirituel

C’est la recherche de ce qui donne du sens à la vie. Chaque personne découvre et développe des valeurs au quotidien, apprend à vivre en cohérence avec celles-ci, cherche à les transmettre et à respecter celles des autres. C’est aussi s’interroger et réfléchir, se poser des questions et s’ouvrir au monde qui nous entoure.

Pourquoi y a-t-il des règles ?

Vivre ensemble, à la maison, à l’école, aux Guides ou ailleurs demande un certain nombre de règles que l’enfant va expérimenter. Les règles jouent un rôle important dans la construction morale des enfants car elles leur permettent d’évoluer dans un cadre rassurant. Mais pour que ces règles permettent à l’enfant de saisir quelles valeurs, quels besoins doivent être respectés pour la sécurité et le bienêtre de chacun, il faut plusieurs conditions.

Des règles qui ont du sens

C’est en mettant du sens derrière une règle que le Lutin pourra la comprendre et mieux la respecter. C’est donc ton rôle de lui expliquer pourquoi et comment une règle a été conçue et adoptée pour qu’il y adhère.

Rien de mieux que de réaliser la Charte de la vie de groupe en cogestion pendant un Conseil avec ta Ronde. Entendre les besoins des autres permet à chaque Lutin de comprendre le sens de certaines règles. De plus, une charte émanant du Groupe met du sens sur l’accord et l’engagement de chacun de tes Lutins à respecter ces règles de vie.

Pour en savoir plus sur la cogestion et le Conseil, retrouve ces sujets dans la partie « Méthode de Branche Lutin : l’action » (p. 47).

Des règles justes

Il peut être difficile pour un Lutin de comprendre pourquoi une règle s’applique à telle personne et pas à une autre. En tant que garants du respect des règles et par souci de cohérence, les Animateurs ne doivent pas enfreindre les règles non plus. Si cela arrive, l’Animateur doit en expliquer les raisons et suivre la même sanction pour rester crédible et garder une relation de confiance avec l’enfant. En Staff, il est donc nécessaire de se mettre d’accord sur une manière de fonctionner, mais également d’assumer vos différences. Un Lutin acceptera sans difficulté qu’avec l’un ou l’autre, les règles varient légèrement, tant que les différences sont liées à des éléments tangibles.

Des règles ajustées au Groupe

Chaque année, une nouvelle Ronde se forme avec des personnalités, des envies, des attentes et des besoins différents de ceux de l’année précédente. Certains enfants restent, d’autres arrivent, les plus grands partent chez les Aventures et les règles ne sont plus adaptées aux spécificités de ce Groupe. En construisant la Charte en Conseil avec ta Ronde, tu t’assures qu’elle soit appropriée à ce nouveau Groupe. Même si chacun a marqué son accord sur les règles, il arrive que des enfants les remettent en question. C’est le rôle de l’Animateur de clarifier ce qui est négociable et ce qui ne l’est pas. Tout ce qui touche à la sécurité et à l’intégrité des personnes est évidemment non négociable.

Par exemple : il n’est pas négociable de quitter l’espace de jeu sans prévenir les Animateurs.

À contrario, la règle « on attend que tout le monde soit servi avant de manger » était chouette quand la Ronde se composait de 15-20 Lutins ; maintenant que nous sommes 30, les premiers mangent froid et ce n’est pas agréable pour eux. Cette règle peut donc être adaptée : attendons que toutes les personnes de notre table soient servies avant de manger et plus tout le monde.

Remettre en cause ses propres règles n’est pas un signe de faiblesse : un ajustement réaliste et adapté à la situation montre une attitude juste, cohérente et éducative. Faire preuve de souplesse lorsque la règle n’est plus adaptée permet d’être plus crédible et plus efficace dans le maintien des règles incontournables et prioritaires.

Moi, Animateur

Je pratique le Conseil (voir p. 57) en cogestion pour inclure mes Lutins dans l’établissement des règles.

Je m’assure que les règles établies soient formulées de manière positive. Formuler des règles en « ne pas », c’est mettre en avant le mauvais exemple alors que l’on peut formuler le comportement attendu.

Par exemple : « Ne pas faire du bruit dans le dortoir » est une consigne abstraite parce que notre sensibilité par rapport au bruit est très subjective. « Je marche doucement et je me tais quand les autres dorment » énonce clairement à l’enfant ce qui est attendu. De plus, les faits sont donc observables : « Tu as couru et crié quand tu es revenu des toilettes, tu n’as pas donc pas respecté notre Charte ».

Je pratique au mieux les six C de la règle : une règle doit être connue (expliquée aux Lutins), claire (compréhensible par tous), concrète (pas d’interprétation possible), constante (invariable et appliquée de la même manière pour chacun), conséquente (il y a des conséquences au non-respect de la règle) et congruente (valable pour les Lutins et les Animateurs).

5e BWO - Braine-l’Alleud

La conscience du bien et du mal ?

À 7-8 ans, les Lutins commencent à développer une compréhension plus claire de ce qui est bien ou mal, souvent influencée par les règles de la maison, de l’école et de leur environnement immédiat. À cet âge, le concept de moralité est encore largement lié à la notion de récompense et de punition. Un « bon » comportement est celui qui est approuvé par les adultes et qui évite les sanctions, tandis qu’un « mauvais » comportement est celui qui conduit à des conséquences négatives. Les enfants cherchent à respecter les règles pour éviter la réprimande, mais aussi parce qu’ils ressentent une forme de satisfaction à agir de manière conforme aux attentes.

Vers 9-11 ans, la conscience morale se complexifie. Les enfants commencent à saisir que les actions ont des conséquences plus profondes et que ce qui est bien ou mal peut dépendre des situations et des perspectives des autres. Ils réfléchissent davantage à la notion de justice et d’équité et leur capacité à ressentir de l’empathie s’accroit. À cet âge, un Lutin peut se sentir coupable non seulement pour avoir enfreint une règle, mais aussi s’il a blessé quelqu’un sans intention. Les enfants de cet âge commencent à intégrer les principes de respect, de bienveillance et d’honnêteté dans leurs choix, et peuvent être très sensibles à l’injustice, cherchant à défendre ceux qu’ils jugent opprimés ou maltraités.

Ton rôle, en tant qu’Animateur, est de guider les Lutins dans cette exploration morale. En encourageant le dialogue sur le bien et le mal, en expliquant les raisons des règles et en valorisant les comportements bienveillants et respectueux, tu les aides à développer leur sens éthique. Leur apprendre à réfléchir aux conséquences de leurs actions, tout en leur montrant l’importance du pardon et de la réparation, leur permet de construire une conscience morale solide et équilibrée.

Des valeurs et des convictions

Chez les Lutins, les valeurs et convictions commencent à se développer de manière plus marquée, influencées par leurs expériences, leur environnement et les messages qu’ils reçoivent des adultes. À 7-8 ans, les enfants commencent à comprendre des concepts comme l’honnêteté, le respect ou l’amitié, mais leur vision reste assez simplifiée. Ils adhèrent souvent à ces valeurs parce qu’elles sont dictées par l’autorité (parents, enseignants, animateurs) et parce qu’elles leur assurent une place dans le groupe ou une validation. Leur conviction est plus liée à ce qui est directement tangible et concret. Par exemple, « c’est bien de partager » parce qu’ils ont vu les autres partager ou parce qu’ils en tirent des bénéfices immédiats comme un sentiment de plaisir ou d’acceptation.

Vers 9-10 ans, les enfants commencent à affiner leurs convictions et à réfléchir davantage sur ce qu’ils considèrent juste ou injuste, bien ou mal. C’est une période où leur capacité à intégrer des principes plus abstraits grandit, et où ils peuvent commencer à développer des valeurs personnelles, comme la loyauté, l’équité ou la tolérance. Ils peuvent aussi se confronter à des dilemmes moraux et exprimer des opinions plus tranchées sur certains sujets. Par exemple, un Lutin peut développer une obsession pour l’écologie, défendre l’idée que tout le monde devrait être traité de manière équitable, ou qu’il est important d’aider les plus faibles, même si cela n’est pas toujours facile. Cette conscience croissante les rend plus ouverts à la discussion et les Lutins peuvent commencer à argumenter pour défendre ce en quoi ils croient.

En tant qu’Animateur, tu peux encourager cette exploration des valeurs en les amenant à réfléchir sur les choix qu’ils font et sur les conséquences de leurs actes. Par des jeux de rôle, des discussions en Conseil et des activités de Sens et Foi, tu les aides à questionner et à approfondir leurs convictions tout en leur offrant un cadre sécurisant pour exprimer leurs idées. En valorisant l’écoute, le respect des opinions différentes et en encourageant la réflexion collective, tu accompagnes les Lutins dans la construction de valeurs qui deviendront des fondements importants de leur personnalité.

1re LO - Hannut

Questions existentielles sur le sens de la vie

Si, depuis leurs 3 ans, les enfants se demandent « pourquoi » (la vie, la mort, les relations humaines…), ce n’est que vers 9-11 ans que ces interrogations deviennent plus profondes : ils prennent conscience que tout a une fin, que le monde ne tourne pas toujours de manière juste et que certaines choses échappent à leur compréhension. Les évènements marquants de leur vie, comme un deuil, une séparation, une naissance ou même une discussion entendue entre adultes, peuvent déclencher chez eux un besoin de comprendre et de donner du sens.

Ces questionnements se font souvent en groupe, dans des discussions spontanées ou en partageant leurs pensées avec leurs amis. Ils cherchent des réponses auprès des adultes de confiance et testent différentes façons de voir le monde, influencés par leur famille, leur culture et les valeurs qu’on leur transmet. Certains Lutins peuvent développer une curiosité spirituelle, tandis que d’autres préfèrent une approche plus rationnelle et logique.

Moi, Animateur

Je prévois des animations de Sens et de Foi (voir p. 107) qui permettent aux Lutins d’échanger et/ou de se confronter à différentes formes de spiritualités ou valeurs.

Je veille à instaurer un climat propice aux échanges sincères dans le respect de chacun.

Je fais appel à des personnes extérieures pour m’aider à aborder certaines questions avec ma Ronde (aumônier d’Unité, imam, prêtre, rabbin, éducateur, assistant social, médecin, philosophe, conteur…).

Les Échos de la Ronde, ton outil pour vivre le Sens et Foi

Les histoires du cadre imaginaire Lutin permettent d’introduire une discussion sur le sujet dont les Lutins auraient envie ou besoin de parler. Beaucoup de thèmes y sont abordés et correspondent à des situations auxquelles les enfants se trouvent confrontés, telles que l’amitié exclusive, la séparation des parents, le harcèlement, la remise en question et l’esprit critique ...

Parler ensemble d’un sujet qui nous touche, c’est apprendre à prendre la parole devant les autres, construire sa pensée, écouter l’autre, le respecter et admettre qu’on ne trouvera pas forcément de bonne réponse. Par contre, chacun pourra laisser libre cours à ses interrogations.

Tu retrouveras, en annexe de ce dossier, des activités Sens et Foi.

Le développement intellectuel

et cognitif

Entends ici le rapport aux connaissances et la compréhension du monde qui t’entoure. Chaque enfant construit son processus de pensée, ressent le besoin d’explorer, d’analyser, de mémoriser, d’inventer, d’expérimenter et d’émettre des hypothèses pour satisfaire sa curiosité.

Un imaginaire débordant mais logique

L’imaginaire des Lutins reste foisonnant, mais il évolue avec l’âge. À 7-8 ans, ils baignent encore dans un monde où la frontière entre le réel et le fantastique est floue. Les histoires de créatures magiques, de mondes enchantés et d’aventures extraordinaires les captivent, et ils peuvent facilement croire à l’existence de ce qu’on leur raconte, tant que cela reste cohérent à leurs yeux. Ils aiment inventer des récits spontanés, se plonger dans des jeux de rôle et transformer la moindre branche en épée ou en baguette magique.

Vers 9-11 ans, leur pensée devient plus rationnelle et structurée. S’ils continuent d’aimer les univers imaginaires, ils cherchent désormais une logique dans leurs histoires. Un monde fantastique doit avoir ses propres règles, une explication interne qui le rend crédible. Ils se passionnent pour des récits complexes, aiment enrichir leurs jeux de scénarios détaillés et apprécient les énigmes qui font appel à leur réflexion. L’imaginaire devient aussi un moyen d’explorer des questions plus profondes, d’expérimenter des rôles ou d’exprimer des émotions autrement difficiles à formuler.

Un besoin de challenge

Le besoin de challenge est essentiel à cet âge, car il nourrit à la fois la confiance en soi et le plaisir d’apprendre. Les Lutins aiment se mesurer à eux-mêmes et aux autres, tester leurs limites et prouver qu’ils sont capables de réussir. Ce gout du défi peut prendre différentes formes : sur le plan physique, avec des jeux sportifs ou des parcours d’obstacles ; sur le plan intellectuel, avec des énigmes et des missions à résoudre ; ou encore sur le plan social, en osant prendre la parole devant un groupe ou en relevant un défi collectif.

À 7-8 ans, ils recherchent surtout des défis concrets et visibles, comme grimper plus haut, courir plus vite ou réussir une construction plus grande. Ils aiment les défis immédiats, où le résultat est clair et gratifiant. À partir de 9-11 ans, le challenge prend une dimension plus réfléchie : ils apprécient les objectifs à plus long terme, aiment comparer leurs performances passées et cherchent des défis qui demandent stratégie et persévérance.

En tant qu’Animateur, tu peux répondre à ce besoin en proposant des épreuves variées où chacun peut se dépasser à son niveau. Valoriser la progression plutôt que le résultat final permet d’encourager tous les Lutins, même ceux qui doutent d’eux-mêmes. Les défis collectifs sont aussi un bon moyen d’équilibrer l’envie de compétition avec l’apprentissage de la coopération, en leur montrant qu’ensemble, ils peuvent aller encore plus loin.

Un besoin de concret

Les Lutins ont un fort besoin de concret pour comprendre le monde qui les entoure et donner du sens à ce qu’ils apprennent. À cet âge, ils saisissent mieux les concepts abstraits qu’auparavant, mais restent attachés à des expériences tangibles et visuelles. Ils aiment manipuler, construire, expérimenter et voir les résultats immédiats de leurs actions. Expliquer une idée uniquement avec des mots peut vite les perdre, alors qu’un exemple concret, une démonstration ou une mise en situation les aidera à mieux l’assimiler.

Ce besoin se retrouve dans leur manière d’apprendre : ils préfèrent les jeux, les mises en scène et les défis pratiques aux longues explications théoriques. Ils comprennent mieux les règles d’un jeu en l’essayant qu’en les écoutant, et les notions comme le partage, l’entraide ou la coopération prennent tout leur sens lorsqu’ils les vivent au sein du groupe. Ils aiment aussi voir l’impact direct de leurs actions, par exemple en menant un projet de A à Z ou en observant le résultat concret d’un effort collectif.

En tant qu’Animateur, tu peux répondre à ce besoin en favorisant l’expérimentation et la participation active. Plutôt que d’expliquer, laisse-les essayer.

Moi, Animateur

Je stimule la curiosité des Lutins en les invitant à explorer, expérimenter et poser des questions.

Je propose des activités où l’imaginaire et la logique se rencontrent (jeux de rôle, énigmes, constructions...).

J’adapte les défis à leur âge et valorise les efforts, pas seulement les résultats.

Je favorise l’apprentissage concret par l’action, les projets et les jeux plutôt que par de longues explications.

J’aide les enfants à structurer leurs idées et à donner du sens à ce qu’ils vivent ensemble.

Pour aller plus loin

Consulte la page 85 de ce dossier pour identifier les différentes zones de compétences communes à tous les êtres humains.

Une différence de maturité

Au sein de la Ronde, l’écart de maturité entre les plus jeunes et les plus âgés est bien présent et influence la dynamique du groupe. À 7-8 ans, les Lutins sont encore dans le jeu spontané, l’imaginaire et l’apprentissage des règles de vie en communauté. Ils ont besoin d’un cadre clair et sécurisant, suivent volontiers les consignes et cherchent souvent l’approbation des adultes. Leur gestion des émotions est encore en construction, et ils peuvent réagir de manière impulsive face aux frustrations.

À partir de 9-11 ans, ils développent un raisonnement plus logique et une meilleure maitrise d’eux-mêmes. Ils cherchent à affirmer leur place, revendiquent plus d’autonomie et peuvent parfois se montrer critiques envers ce qui leur parait injuste ou incohérent. Leur besoin de reconnaissance par leurs pairs devient plus fort, et ils apprécient les responsabilités qui leur permettent de se sentir plus grands et compétents.

Cette différence crée une complémentarité précieuse mais aussi des défis pour l’Animateur. Les plus jeunes peuvent admirer et suivre les plus âgés, qui, eux, apprécient parfois leur rôle de « mentors », mais peuvent aussi se sentir freinés par leur présence. Pour maintenir un bon équilibre, il est bénéfique d’alterner entre des activités en groupe mixte, qui favorisent l’entraide et la transmission, et des moments où les Lutins sont réunis par élément du Sentier. Ces derniers leur permettent d’évoluer à leur rythme, de vivre des défis adaptés à leur maturité et de s’exprimer plus librement sans la pression des plus âgés ou la présence des plus jeunes.

Pour aller plus loin

Découvre plus de détails sur les éléments du Sentier et la manière de faire vivre cet outil dans la partie « Méthode de Branche : la progression » (p. 83).

Je peux le faire tout seul !

Les Lutins oscillent entre un besoin croissant d’indépendance et une recherche de soutien rassurant. À mesure qu’ils grandissent, ils veulent faire seuls, prouver qu’ils sont capables et prendre des décisions par eux-mêmes. Ils aiment qu’on leur confie des responsabilités, qu’on leur laisse de l’autonomie dans leurs choix et qu’on reconnaisse leurs compétences. Cet élan d’indépendance se manifeste dans leur envie d’explorer, de gérer des petites tâches du quotidien ou de s’affirmer au sein du groupe.

Malgré cette volonté d’autonomie, ils ont encore besoin d’un cadre sécurisant. Savoir qu’un adulte est là en cas de besoin leur permet d’oser davantage. Lorsqu’ils se sentent dépassés ou en échec, ils recherchent du soutien, parfois sans le dire directement. Ce paradoxe entre indépendance et besoin d’accompagnement te demande à toi, Animateur, de trouver un équilibre : être présent sans être envahissant, proposer des défis adaptés à leur niveau et leur laisser l’espace pour essayer, quitte à faire des erreurs, tout en restant une figure rassurante vers qui ils peuvent se tourner en cas de doute.

De nouvelles responsabilités

Les responsabilités jouent un rôle clé dans le développement des Lutins, en leur permettant de se sentir utiles, valorisés et impliqués dans la vie de la Ronde. À cet âge, ils aiment qu’on leur fasse confiance et qu’on leur confie des tâches adaptées à leurs capacités. Cela renforce leur autonomie, leur sens des responsabilités et leur esprit d’équipe.

Dans le cadre des Guides, les rôles de Sizenier et de Second apportent une dimension supplémentaire à cette prise de responsabilités. Le Sizenier est le référent de sa Sizaine : il veille à ce que chacun trouve sa place, relaie les consignes de l’Animateur et peut être amené à organiser des petites tâches de groupe. Il n’est pas le « chef de la Sizaine », mais plutôt un appui pour ses camarades et un relai pour le Staff : il apprend ainsi à guider sans imposer, à écouter les autres et à gérer certaines situations de manière autonome. Le Second, quant à lui, soutient le Sizenier et peut progressivement prendre confiance avant, peut-être, d’occuper ce rôle plus tard.

Ces responsabilités sont valorisantes, mais doivent rester un cadre d’apprentissage. L’Animateur joue un rôle essentiel en accompagnant les Lutins dans cette prise de fonction, en leur donnant des repères clairs et en veillant à ce qu’aucun ne se sente dépassé. Proposer des moments où les Sizeniers et Seconds peuvent partager leurs ressentis et recevoir du soutien leur permet d’apprendre en confiance et de grandir dans leur rôle.

5e HC - La Louvière

Méthode de Branche Lutin : l’action

Faire vivre et découvrir les valeurs Guides, atteindre les objectifs du Projet pédagogique tout en respectant le développement de l’enfant, c’est une chouette ambition, mais comment s’y prendre ? Adaptée à la tranche d’âge des enfants qui te sont confiés, la méthode de Branche Lutin a été conçue pour t’aider. Il n’est pas question ici de te donner des schémas tout faits de réunions, ni des activités déjà préparées. Réfléchissons, plutôt, au pourquoi et au comment de l’animation, à l’intérêt des activités, à la façon de les présenter et les préparer.

Dans cette partie, se trouvent des informations sur les activités qui se vivent tout au long des quatre années passées dans la Ronde : le jeu, la vie quotidienne, le Conseil, le projet, les services, le hike.

Une action éducative à long terme

Quelles compétences, aptitudes, attitudes veux-tu développer chez tes Lutins ? Quelles sont les valeurs que tu vas faire vivre aujourd’hui ?

Construire, planifier et évaluer un plan éducatif de Staff, c’est, au travers d’activités, mettre en œuvre les objectifs propres à la Branche Lutin, au Guidisme et surtout correspondant au groupe d’enfants que tu as devant toi. Cela te permet de t’assurer régulièrement que ton programme de l’année participe à la réalisation de tes objectifs fixés en Staff. Pour construire un plan éducatif de Staff, rends-toi à la page 15 de ce dossier.

Un exemple de plan éducatif de Staff adapté aux Lutins

Objectif pour chaque Lutin

Objectif pour la Ronde

Programme de l’année

Réunion 1

Thème : Les Échos de la Ronde

« Cette année, notre Staff Lutin souhaite pour chaque Lutin qu’il développe son autonomie et prenne confiance. »

« Cette année, notre Staff Lutin souhaite que la Ronde développe sa citoyenneté. »

Activités

Présentation du Staff et des lieux

Jeux brise-glaces en petits groupes

Réunion 2

Thème : la mythologie

Réunion 3

Thème : L’histoire dont je suis le héros

Réunion 4

Thème : l’école de magie

Réunion 5

Thème : les superhéros

Jeux

Cérémonie d’accueil dans la Ronde

Activités et Conseil en Sentier pour définir les envies et attentes des Lutins

Composition des Sizaines par un grand jeu

Jeu et Conseil en Sizaine afin d’apprendre à se connaitre et répartir les rôles

Méthode de Branche

La Ronde L’action La Ronde L’action

La progression L’action

Objectifs spécifiques à la Branche

S’ouvrir aux autres S’ouvrir aux autres

Valeurs Guides

Ouverture

Accueil

Ouverture

Confiance

Donner son avis et décider ensemble

Réunion 6

Thème : Halloween !

Horaire de la réunion à adapter

Réunion 7

Marche aux flambeaux, balade contée

Animations de Sens le long du parcours

La Sizaine L’action

La Sizaine

L’action

La Ronde

L’animation Sens et Foi

Développer son autonomie au sein d’un petit groupe

Développer son autonomie au sein d’un petit groupe

Prendre confiance en soi à travers le groupe

Donner son avis et décider ensemble

Se questionner sur ses valeurs personnelles

Identifier et expliciter ses émotions

Respect

Responsabilité

Partage

Écoute

Coopération

Solidarité

Responsabilité

Confiance

Accueil

Coopération

Confiance

Partage

Respect Ouverture

Le jeu comme moyen d’éducation

par l’action

Au-delà de ce que ça apporte à chaque enfant dans son développement personnel, le jeu procure du plaisir. C’est principalement pour cette raison que tes Lutins viennent en réunion. Jouer est l’activité la plus classique des mouvements de jeunesse. Cependant, le jeu ne sert pas juste à occuper les enfants : il vise un but, un objectif éducatif. Chez les Guides, les Animés apprennent en agissant et en s’amusant. L’éducation par l’action est le fondement de notre pédagogie.

Jouer pour grandir

Le jeu exerce différentes fonctions dans le développement des jeunes.

• Sur le plan physique : prendre conscience de son corps et de ses limites, se découvrir de nouvelles capacités.

• Sur le plan affectif : prendre du plaisir, exprimer ce que l’on ressent, comprendre qui sont ses amis et se rendre compte que l’on peut collaborer ; apprendre à gérer des succès comme des échecs.

• Sur le plan intellectuel : développer ses capacités de compréhension (comprendre les règles) et d’imagination (« faire semblant »), apprendre de nouvelles techniques, augmenter sa culture générale et évoluer dans la mise en place des stratégies de résolution de problème.

• Sur le plan social : communiquer entre joueurs, appréhender la notion de compétition et de collaboration, apprendre à connaitre l’autre et soi-même, apprendre le partage et la mise en commun.

• Sur le plan moral : respecter les règles du jeu, développer des valeurs et adopter les attitudes correspondantes (fairplay, partage, entraide…).

Un jeu, des objectifs

Avant toute chose, observe tes Animés et demande-toi ce dont ils ont besoin, ce que tu aimerais leur apporter ou améliorer et ce qui les enthousiasme. Rien de mieux que de tenir un Conseil pour rêver en cogestion des activités et projets qui les motiveraient et répondraient à leurs besoins. À partir de toutes ces discussions et observations, fixe-toi un ou plusieurs objectifs (voir p 15).

Attention, ne confonds pas le but et l’objectif ! Le but, c’est ce que tes Animés doivent faire pour gagner le jeu. L’objectif, ce sont les compétences, connaissances ou valeurs que tu les amènes à développer au fil du jeu ou de l’année.

Explique clairement le but du jeu à tes Animés, mais pas nécessairement l’objectif. Toutefois, veille à l’évaluer pour continuer à favoriser l’apprentissage et à progresser.

Préparer et expliquer un jeu

Pour lancer efficacement un jeu, il faut avoir pensé à tout ! Pour ne rien oublier, tu peux utiliser la méthode de l’A²BCDEF.

A = Attention

Au moment de présenter ton jeu, pour attirer l’attention des Animés, assure-toi :

• que l’introduction est captivante (déguisement, matériel, histoire, etc.) ;

• qu’ils sont bien installés pour avoir envie d’écouter ;

• d’être visible et audible de tous à tout moment ;

• qu’il y a du calme avant de prendre la parole.

A = Arrangement

Explique aux Animés le terrain (ses limites, les dispositions précises), les participants (répartition en Sizaines ou pas, disposition, déplacement) et le matériel disponible.

B = But

Assure-toi que chacun a compris le but du jeu. Pour cela, veille à ce qu’il soit clair, concis et précis. Il doit tenir en une phrase.

C = Conditions

Explique les règles et les moyens pour parvenir au but. Commence par les consignes essentielles et donne des exemples pratiques. Ensuite, passe à l’une ou l’autre consigne de détails. Pense à préciser la durée du jeu ou des phases. Utilise des dessins ou des schémas pour clarifier tes propos.

D = Demande d’explications

Assure-toi que les Lutins ont bien compris en leur demandant de reformuler les consignes avec leurs propres mots.

E = Essai

Fais un essai en accéléré « pour du beurre » de tout le jeu ou de certaines phases.

F = Fignolage

Précise éventuellement une technique ou une tactique de jeu, modifie ou clarifie les règles en concertation avec ton Staff. Tu peux le faire avant le début ou pendant le jeu en veillant toujours à ce que l’information soit donnée à chaque Lutin et comprise par ceux-ci.

29e LCi - Rocourt

La recette d’un jeu de qualité

La créativité

La créativité n’est pas innée chez tout le monde. Elle se travaille. Si tu penses ne pas être une personne créative, ne t’inquiète pas. Le meilleur moyen de la développer est de se mettre une ou plusieurs contraintes. C’est ce qu’on appelle « la contrainte créative ». Plutôt que de partir de rien, développe une histoire à partir d’un thème, d’un mot, d’une période, d’un titre de roman, de l’actualité, etc.

Par exemple, crée une histoire sur le thème des pirates. Imagine une temporalité, des personnages, un rebondissement et une chute. Au fur et à mesure, ton histoire va se dessiner. Fais appel à ton Staff pour profiter de l’expérience et de la créativité de chaque Animateur. Faites un brainstorming ensemble. Gardez tout au début et affinez au fur et à mesure. Tu peux également utiliser des images sur le thème pour t’aider. Il est important de ne pas se juger et d’avoir confiance en toi pour y arriver.

Quelques idées concrètes pour éviter le syndrome de la page blanche

- Pioche une carte Dixit et développe une histoire à partir de ce que tu y vois.

- Ouvre au hasard un dictionnaire et prends les premiers nom et adjectif que tu y vois pour raconter ton histoire.

- Fais un cadavre exquis avec ton Staff et base ton jeu sur cette phrase. Pour ce faire, écris un sujet sur une feuille que tu plies et passe celle-ci à ton voisin qui va écrire un verbe à la suite sans connaitre le sujet. À son tour, il plie la feuille et la donne au suivant qui écrit un complément du verbe, etc.

- Story’s cube, Comment j’ai adopté un gnou, Comment j’ai adopté un dragon : ces jeux de société te permettent d’inventer une histoire grâce à des dés gravés de symboles ou de mots. L’histoire racontée peut servir de base pour ta réunion ou ton camp.

- En Staff, un Animateur commence une histoire et s’arrête quand il veut, le suivant continue l’histoire entamée, etc.

- En Staff, écrivez plusieurs mots/idées pour former un cercle. Une fois celui-ci réalisé, faites un lien de sens entre un mot et son voisin en trouvant un mot que vous inscrivez au-dessus. Faites cela avec tous les mots du cercle puis recommencez l’exercice avec les nouveaux mots trouvés jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un mot.

Du décorum et de l’imaginaire

Le scénario qui englobe le jeu crée une atmosphère propice à l’amusement et à la découverte. L’imaginaire permet de donner une cohérence et une continuité aux différentes étapes du jeu.

À leur âge, les Lutins peuvent avoir tendance à insister sur le fait qu’ils sont grands et qu’ils ne croient plus aux histoires. C’est d’ailleurs ce qu’ils essaient de te dire quand ils disent « je sais que c’est pour du faux ». Même si ces remarques t’agacent car tu as l’impression que les Lutins viennent détruire ton emballage de jeu, c’est le moment d’insister sur l’histoire pour les motiver et les faire rentrer dans le jeu. Tu n’as pas besoin de leur faire croire dur comme fer en l’existence de la magie, mais tu peux créer une histoire suffisamment prenante pour qu’ils mettent leur crédulité de côté volontairement et rentrent dans ton univers.

Si le décorum est important pour toutes les Branches, la cohérence du scénario est primordiale pour que tes Lutins soient investis dans le jeu. C’est pourquoi, dans l’histoire, il faut :

• un contexte qui introduit l’histoire dans le temps et l’espace (on le reconnait grâce aux décors, aux accessoires, aux déguisements, aux supports de jeu…). Pour plonger les Animés dans cet emballage, annonce-leur clairement qui ils sont et quel rôle ils vont jouer dans cette histoire, ils rentreront alors dans le jeu et dans leurs personnages ;

• de l’action (un enchainement de faits qui interviennent tout au long de l’histoire) ;

• des personnages qui font évoluer l’action dans un sens ou un autre (on les reconnait à leurs déguisements ou accessoires) ;

• une conclusion à l’histoire (quand le but est atteint, l’histoire n’est pas forcément achevée). C’est ta conclusion qui va permettre au Lutin de donner du sens à tout ce qu’il vient de vivre en réunion et à revenir dans la réalité. Soigne donc la fin !

Ne tombe pas dans le piège !

Pars du principe que l’ensemble des jeux peuvent être emballés, les grands comme les petits. Tu peux, par exemple, lancer un petit jeu pendant un temps mort. Lorsque tu l’expliques, tu peux le modifier pour y faire apparaitre un élément, un personnage, une manière de parler en lien avec ton thème de la journée ou du camp.

Et les intelligences artificielles ?

Comme pour d’autres sujets, les intelligences artificielles (IA) peuvent être une très bonne source d’inspiration pour des idées de jeux. Garde toutefois en tête que ce qui rend ton jeu original, c’est toi, ton Staff et vos touches personnelles, vos délires et votre motivation. De plus, une IA est incapable d’estimer précisément la réussite ou pas d’une épreuve, d’une étape ou encore la durée d’un jeu car tout ceci varie avec les contraintes de ton Groupe. Fais donc preuve d’esprit critique lorsqu’elle répond à ta demande.

Enfin, élaborer un jeu complément inédit te permet de développer des compétences (en organisation, en créativité, etc.) et de faire exploser ton potentiel. Alors les IA, on dit oui, mais pour s’inspirer !

Un jeu où chacun a sa place

Dans la construction du jeu, demande-toi ce que chaque Lutin fait à chaque étape du jeu. Varie les rôles et les activités que tu proposes pour assurer plus de diversité. Fais également attention aux besoins spécifiques de certains Lutins : tout le monde est-il en mesure de faire toutes les étapes du jeu ou dois-je prévoir des aides, des adaptations pour certains ?

Du rythme

Un grand jeu se compose généralement de plusieurs phases. Les Lutins aiment qu’elles s’enchainent et que le rythme les relance d’une étape à l’autre. Cela signifie que tu inclus des éléments surprenants ou inattendus, que tu modifies le cours des évènements ou le contexte de jeu, mais pas les règles. Tu peux, par exemple, faire entrer en scène un nouveau personnage (amical ou non), faire apparaitre un nouveau message codé ou encore provoquer un changement de lieu ou d’époque.

De la cohérence

Le scénario doit être solide parce que les Lutins seront attentifs à sa cohérence dont ils ont besoin pour entrer pleinement dans le jeu. Par exemple : il n’est pas logique qu’un personnage demande leur aide puis leur mette des bâtons dans les roues en leur proposant des épreuves pour gagner des indices qu’il leur donnerait volontairement s’il voulait vraiment que ça avance.

Le jeu : sa structure

La structure détermine les interactions entre joueurs : ensemble ou les uns contre les autres.

Le jeu coopératif

Chacun a besoin de l’autre (ou des autres) pour atteindre le but du jeu. La réussite dépend de la capacité du groupe à mobiliser des ressources communes. Au terme du jeu, les joueurs ont soit gagné soit perdu, tous ensemble. Par exemple : Escape Game Objectif

Le jeu compétitif

Des équipes ou des joueurs s’affrontent pour l’emporter. Les joueurs ont tous le même but. Le gagnant est celui qui aura « le mieux » atteint l’objectif. La partie se termine toujours avec un gagnant et un perdant (ou plusieurs). Par exemple : 1 000 bornes.

Le jeu de confrontation

Des équipes ou des joueurs s’affrontent pour l’emporter. Leurs objectifs sont différents et incompatibles. Pour gagner, il faut faire perdre les autres. Par exemple : Les Loupsgarous de Thiercelieux

Ces différentes structures de jeu sont complémentaires, chacune mobilise des compétences différentes. Il est important de proposer les trois aux Animés. Il est également possible de les mixer : un jeu qui est présenté comme compétitif se termine au final par une coopération entre les équipes.

5e BWO - Braine-l’Alleud

Le jeu : son cadre

Le cadre pose les conditions générales : durée, groupes concernés, moment dans la journée, etc.

Le petit jeu

Il sert à mettre l’ambiance, faire connaissance, combler un temps mort, ramener le calme ou est utilisé comme épreuve dans un grand jeu.

Le petit jeu est une animation spontanée qui dure peu de temps et qui nécessite peu ou pas de matériel et de préparation.

Le jeu moyen

Il dure environ 45 minutes. Il demande peu de créativité et peu d’investissement, si ce n’est la coordination entre Animateurs et la préparation du matériel. Il s’agit généralement d’un jeu déjà connu, l’explication des règles est donc très rapide.

Le grand jeu

Il dure minimum deux heures et est basé sur une histoire qui permet de vivre une aventure. Il demande une importante préparation préalable et se compose généralement de plusieurs phases.

Le grand jeu représente la majorité des animations vécues chez les Guides.

Le jeu de 24h

Tout en respectant le cadre fixé par le Code Guide, le jeu de 24h maintient les Animés dans un univers particulier une journée entière. Ce jeu doit être particulièrement élaboré et rythmé, il ne sert à rien de faire durer pour faire durer.

Ce type de jeu n’est évidemment pas totalement adapté pour les Lutins. En effet, bien que ceux-ci disposent de compétences cognitives plus développées que les Nutons pour s’engager dans un jeu de longue durée, ils ont toujours besoin de repères clairs et de rituels pour marquer les différents moments de la journée.

Cependant, à défaut de pouvoir leur organiser un jeu de 24h complet, tu peux envisager un jeu qui commence au réveil et se termine le soir. Cette approche permet de conserver un cadre temporel clair tout en profitant de leur capacité à s’investir dans un univers de jeu continu, tant que les activités proposées sont variées et adaptées à leur rythme.

Le jeu à fil rouge

Ce jeu s’étend sur une très longue période. Il est vécu en continu tous les jours d’un camp ou lors de chaque réunion de l’année. Il est très efficace pour créer une ambiance et donner une cohérence aux moments qui se succèdent.

Le jeu de soirée

Il se déroule, comme son nom l’indique en fin de journée. Son timing dépend des objectifs fixés (apprivoiser l’obscurité, découvrir la nature dans le noir…). Cette activité peut prendre différentes formes, mais en aucun cas être effrayante, insécurisante ou irrespectueuse des besoins des jeunes (voir p. 20).

29e LCi - Rocourt

Les types de jeux

jeu de rôles

jeu de piste

jeu de narration

jeu à postes

jeu combiné

jeu sportif

jeu de perception

jeu de missions attaque de camp

jeu de camps

jeu de stratégie

jeu de plateau

jeu d’approche jeu en étoile

jeu itinérant

Moi, Animateur

Je garde en tête l’intérêt éducatif du jeu que je propose.

J’adapte le jeu en fonction des Lutins, de leurs besoins et de leurs compétences.

Je prépare au mieux le jeu et pense à l’aspect pratique (matériel, timing, lieu, sécurité, qui fait quoi et quand dans le Staff ? …).

Je veille à la cohérence des règles au sein de mon Staff.

Je soigne particulièrement la présentation et le décorum.

Je laisse de la place à la flexibilité : toutes les activités pourraient ne pas se dérouler exactement comme prévu.

Je veille au bon déroulement du jeu (arbitrage, gestion du temps, observation, encouragements…).

Je vis le jeu avec mes Animés et mon Staff, moi aussi je m’amuse !

Je clos le jeu en beauté en peaufinant la conclusion. Je range les lieux et le matériel et j’évalue le tout avec mon Staff.

Pour aller plus loin

Tu trouveras plus d’informations et d’exemples concrets dans le dossier Le jeu et la veillée sur le site www.guides.be

16e HC - Boussu

Les Guides, la vie en vrai

Manger à la même table, dormir ensemble, faire la vaisselle en Sizaine... Toutes ces actions sont sources de nombreuses découvertes et d’apprentissages pour les Lutins. C’est aussi dans ces moments informels qu’une relation sincère entre toi et chaque Lutin se crée grâce à l’attention que le Staff porte à chacun.

Anticiper les moments de la vie quotidienne

Les repas, les services, les heures de repos, le lavage, etc. : autant de temps qui rythment les journées de weekend et de camp, autant de moments qui permettent aux Lutins d’apprendre par l’action. À toi de penser et préparer tous ces moments indispensables, comme toute autre activité, pour permettre une vie quotidienne harmonieuse et agréable pour l’ensemble de la Ronde.

As-tu pensé … ?

Aux moments de repos : combien de temps de sommeil pour des Lutins ? À quelle heure se couchent-ils ? L’endroit est-il adapté pour dormir ? Qu’a-t-on prévu pour les Lutins qui se réveillent tôt ?

Aux temps libres : combien de temps durent-ils ? Qui les encadre ? Propose-t-on des activités libres ? Avec quel matériel et quel espace ?

Aux repas : à quelle heure les prend-on ? Les menus sontils conçus par les Animateurs ou les intendants ? Sont-ils variés et équilibrés ? En quelle quantité ?

Aux services : comment sont-ils choisis et répartis ?

Aux moments hygiène : à quelle fréquence ? À quelle période de la journée les prévoit-on ? Quel confort et intimité offre-t-on aux Lutins ?

Aux soirées : qui prépare les veillées ? Sous quelle forme ? Comment est organisé le coucher ? Quels sont nos rituels du soir ?

Tu trouveras plusieurs pistes de réflexion pour répondre à ces questions dans la partie « Qui sont tes Lutins ? » de ce dossier.

Moi, Animateur

J’encadre, dynamise et sécurise ces moments de vie tout en laissant un maximum de place aux initiatives du Groupe.

Je propose des journées assez structurées à mes Lutins, avec des balises claires. Je leur présente une journée-type de camp pour les rassurer et les aider dans leur construction du temps.

Je mets en place la cogestion (voir p. 57) dans la Ronde en impliquant les Lutins afin de les responsabiliser (mise en place d’une Charte, composition des groupes pour les services qui peuvent différer des Sizaines, repérages des lieux dangereux dans et autour de l’endroit de camp, etc.).

Je veille à faire vivre le Guidisme et à mettre en avant les valeurs de la Loi Guide.

Les services

Les services (trop souvent appelés « charges ») sont une multitude de petits gestes qui rendent la vie au quotidien plus facile et plus agréable : ramasser du bois, faire la vaisselle, passer le balai, etc. C’est aussi consacrer du temps chaque jour à veiller au confort de tous. C’est donc un service que l’on fait au Groupe et pas une charge pour la personne.

Quand ?

Il est important de noter que tous les services ne sont pas nécessaires chaque jour du camp. Un service n’a de sens que s’il est utile dans la journée. Il n’y a pas besoin d’organiser une charge bois s’il n’y a pas de veillée prévue ou de prévoir un temps de rangement si tout est déjà en ordre. Pour définir les services nécessaires à la Ronde, le Staff peut par exemple se réunir la veille avec les intendants pour définir les besoins du lendemain.

Pour

qui ?

Les services peuvent être communs à toute la Ronde ou propres à chaque Sizaine. Pour répartir les tâches, plusieurs procédés peuvent être envisagés :

• une tournante entre des groupes prédéfinis (Sizaines ou non) ;

• un système d’inscriptions (individuellement ou en équipes) organisé en cogestion (voir p. 57) ;

• un tirage au sort d’un groupe ou de Lutins (veille évidemment à ne pas remettre les noms des Lutins piochés dans le tirage du lendemain);

• un système de volontariat (« il faut faire ça, qui veut bien s’en charger ? »).

S’il y a moins de services que de groupes ou de Lutins, certains passeront leur tour et seront disponibles le lendemain. De plus, tout le monde ne doit pas forcément tout faire : si Jeanne préfère passer le balai que faire la vaisselle et que Pierre déteste laver les tables, est-il nécessaire de les obliger à effectuer la tâche qu’ils n’apprécient pas alors qu’un arrangement entre eux pourrait être trouvé ? Chaque Lutin et Animateur devra tout de même garder en tête qu’il sera parfois amené à effectuer une tâche qu’il n’apprécie pas pour aider la Ronde.

Moi, Animateur

Je m’assure que chacun s’implique et je prends part aux services pour montrer le bon exemple.

Je mets en place la cogestion (voir p. 57) pour le choix et la répartition des services. Un support visuel peut s’avérer très utile.

J’explique la raison des services pour qu’ils fassent sens chez les Lutins.

Je m’assure que les ainés ne se débarrassent pas systématiquement les tâches plus pénibles aux plus jeunes.

Je veille à ce que les services soient effectivement réalisés et je fais des rappels si besoin.

La Charte de vie en cogestion

Elle reprend les règles de vie de la Ronde, décidées par le Groupe, à un moment donné. C’est un texte que tous les Lutins et le Staff rédigent ensemble en cogestion (voir p. 57), et qui doit être revu chaque année, avec le nouveau Groupe, en entier. La Charte aide à mieux vivre ensemble. Elle s’affiche dans le local et peut prendre plusieurs formes (écrite ou illustrée avec des dessins ou des photos, par exemple). Elle est idéalement réalisée en début d’année et revue au début du camp pour être affinée (il y a des règles qui ont plus ou moins de sens en camp qu’en réunion).

Pour une Charte efficace, pense à :

• la rédiger dans un langage compréhensible par tous les Lutins (par exemple, si la Ronde accueille un jeune qui ne parle pas ou mal le français, la charte sera illustrée) ;

• écrire les idées en termes positifs (par exemple : « j’écoute les autres quand ils parlent » plutôt que « je ne parle pas en même temps que quelqu’un ») ;

• formuler les phrases en « je » ou en « nous » pour impliquer tout le monde ;

• exprimer des comportements souhaités (tu dois pouvoir vérifier si cette conduite a été adoptée ou pas : par exemple, il est impossible de vérifier le « respect de l’autre » parce que ce que tu considères être du respect ne l’est pas forcément pour un autre) ;

• limiter le nombre de règles rédigées sinon tu risques de perdre l’attention, voire l’adhésion des Lutins.

Tu prévois et annonces les sanctions en cas de non-respect des règles. Ces sanctions doivent être adaptées, proportionnées, réparatrices et cohérentes, afin de repartir du bon pied (voir p. 40).

Tous les Lutins, Animateurs et autres personnes présentes adhèrent à cette Charte et la signent en guise d’engagement.

Faites ce que je dis, pas ce que je fais !

Sauras-tu justifier toutes les règles mises en place ? Il est courant de voir sur les camps des coins réservés aux Animateurs (« Tabou »), où ceux-ci picorent des chips ou d’autres friandises alors que les Lutins n’y ont droit qu’à certains moments de la journée (voire du camp), ou encore des sodas à disposition des Animateurs aux repas, mais pas des Lutins, etc. C’est ce qu’on appelle des privilèges et ceux-ci sont difficiles à accepter pour des Lutins qui ont besoin de cohérence : pourquoi respecterais-je la règle si les Animateurs ne la respectent pas eux-mêmes ?

Il est important que les règles aient du sens et soient expliquées aux Lutins.

• La cuisine est inaccessible aux Lutins quand les intendants sont à l’œuvre parce que les risques d’accident si les Lutins y passent sont nombreux. Mais ceux-ci sont toutefois invités à entrer dans la cuisine pour la vaisselle et donner un coup de main si tout danger est écarté. Pourquoi ne pas placer un feu rouge ou un feu vert à l’entrée de la cuisine (ou autre système adapté au thème du camp) pour que les Lutins sachent quand ils sont les bienvenus ou pas ?

• La malle de bricolage regorge de matériel à ne pas mettre entre toutes les mains sans surveillance (cutters...). Dès lors, quelle belle idée de regrouper tous les objets dangereux dans un seul lieu, inaccessible aux Lutins et de laisser ceux-ci se servir dans la malle bricolage pendant les temps libres. Si une activité le nécessite, explique aux Lutins comment utiliser ce matériel et fixe des règles précises. Prends le temps d’expliquer les risques tout en les rassurant sur le fait qu’ils sont en sécurité s’ils suivent les règles.

Et quand ça n’a pas de sens… ? Si tu n’arrives pas à expliquer le sens d’une règle aux Lutins, c’est peut-être qu’il n’y en a pas. Face à cette incohérence, tu crées une distorsion dans la relation de sincérité et de confiance que tu développes avec les enfants. L’acceptation des autres règles pourrait être ensuite remise en cause par les Lutins parce que leur modèle de référence n’est peut-être pas aussi cohérent et juste que ça.

4e HO - Ath

Décider ensemble

grâce au Conseil

Le Conseil est le point de départ de toute action collective dans le Guidisme. Il est le lieu où chacun participe activement aux discussions, aux décisions et à l’évaluation des activités et projets, tout en privilégiant l’écoute. Il permet d’organiser la vie quotidienne du groupe, de définir et planifier ses projets et de prendre en compte les envies et besoins de chacun. Le Conseil est également un lieu où chaque membre apprend à exprimer ses opinions et à respecter celles des autres.

Les

enjeux

La cogestion

Le Conseil est le lieu parfait pour rêver d’un projet ou d’une activité avec ta Ronde. Les Lutins aussi ont beaucoup d’idées et peuvent surement t’en donner pour construire ton animation. Gérer ensemble, Lutins et Animateurs, ce qu’on a envie de vivre en Ronde, c’est ça la cogestion. La cogestion vient directement de l’idée maitresse de Baden-Powell « Ask the boy », que nous avons choisi de traduire par : demande au jeune ce qu’il veut parce qu’il est le mieux placé pour le savoir.

Que peut-on faire en cogestion ?

On peut cogérer certains moments de la vie quotidienne comme les règles de vie, les menus, les services (vaisselle, rangement…), mais également des moments de l’animation, comme le choix des activités spéciales, l’activité de la Ronde pour la fête d’Unité, le thème du petit camp...

Pratiquer la cogestion ne veut pas dire non plus que tout est décidé en groupe. Certains points, notamment tout ce qui touche à la sécurité de chacun, restent bien entendu dans les mains des Animateurs.

Pourquoi ?

Faire vivre la cogestion dans ton Groupe favorise :

• l’émergence puis l’ajustement d’idées : chacun propose ses idées qui se combinent pour en former de nouvelles, propres au Groupe ;

• la motivation de tes Animés : ils seront beaucoup plus impliqués dans un jeu, dans un thème, un projet... s’ils ont contribué à sa réalisation ;

• l’autonomie des Lutins : prendre des initiatives, partager les tâches, faire confiance aux autres, etc., autant d’attitudes et de savoir-faire que l’on souhaite développer chez nos Animés ;

• l’estime de soi de tes Lutins : les enfants se sentent valorisés par la possibilité de donner leurs idées et leurs avis. Ils se sentent écoutés et impliqués dans des décisions de la Ronde ;

• la relation entre le Staff et les Lutins : le Staff apprend à mieux connaitre ses Lutins et la manière de répondre à leurs besoins et envies. Les Lutins ont l’occasion de s’exprimer et d’être écoutés par les Animateurs. Le Conseil est propice à la création d’une relation de confiance et d’ouverture.

Comment ?

La cogestion est pratiquée en Conseil : il faut se réunir, collecter les idées de chacun, négocier et enfin, se décider. En organisant régulièrement des Conseils (15 minutes) en petits groupes ou avec l’ensemble de la Ronde, cela te permet, au fil des réunions, de passer par les différentes étapes de la réalisation d’un projet : choisir, préparer, réaliser, fêter et évaluer.

Pour chaque étape, prévois un dispositif attrayant et ludique afin que tous les Lutins participent à la discussion.

« Quand vous avez des doutes quant à la meilleure approche dans l’éducation du jeune, vous économiserez du temps, vous vous éviterez des préoccupations et des réflexions et vous épargnerez vos yeux si, au lieu d’étudier des volumes de psychologie, vous consultez la meilleure autorité en la matière : le jeune lui-même. »

Baden-Powell, R. (1922). Headquarters Gazette
10e Lux - Attert
Guides.be

Décider ensemble

Le Conseil c’est avant tout s’entendre sur ce que le Groupe veut réaliser ensemble et définir comment on va le réaliser. Il débouche donc souvent sur des compromis et chacun s’assure que la décision est respectée et aboutisse. Différents niveaux de cogestion sont possibles : de la prise d’avis des Lutins de manière informelle jusqu’au moment prévu et structuré du Conseil (voir p. 60).

Moi, Animateur

Je m’assure que la décision est prise par l’ensemble des membres du Conseil.

J’amène tous les Lutins à adhérer à la décision commune, même après négociation, quitte à gérer certaines frustrations.

Je varie les techniques de choix et de décisions.

Je veille à ce que la décision prise respecte bien les valeurs et objectifs du Mouvement.

Évaluer

Il est important que le Conseil fasse le point de manière constructive sur les forces et les faiblesses d’une activité rêvée et portée par le Groupe, afin d’en tirer des conclusions constructives et de s’améliorer pour la suite. L’évaluation d’un projet ou d’une activité est indispensable pour les Lutins : cela permet de construire l’estime de soi, quelle que soit l’issue du projet. On a tous droit à l’erreur. L’évaluation sera d’autant plus constructive si elle est faite correctement.

Moi, Animateur

Je rappelle l’ensemble des actions vécues et leur contexte avant de les évaluer.

J’offre un cadre dans lequel chacun ose s’exprimer.

J’établis une liste de critères concrets à évaluer et je les explique avant de commencer l’évaluation.

Je rappelle que l’on évalue des actions et des procédures et non des personnes, l’évaluation ne sert pas à juger mais à progresser.

Je limite l’évaluation dans le temps. Quinze à trente minutes suffisent largement.

Les attitudes à privilégier

S’exprimer et s’écouter

Les propos tenus par les Animés lors d’un Conseil chez les Nutons ou chez les Horizons n’auront pas le même niveau de réflexion ni de profondeur. Mais c’est parce que l’Horizon apprend petit à petit depuis 11 ans à prendre la parole en groupe, à remettre ses idées en cause et à partager ou défendre son point de vue, qu’il devient un citoyen engagé, écoactif, ouvert, responsable, solidaire, proactif et critique.

Moi, Animateur

Je reformule (ou fais reformuler) les propos des Lutins quand c’est nécessaire.

Je demande à chaque participant de s’exprimer en son nom propre et donc en « je ».

Je demande à ce que des faits soient évoqués plutôt que des personnes pour permettre une prise de recul et éviter les « lynchages sur la voie publique » ou les étiquettes.

J’utilise un objet pour distribuer la parole et je suis le garant que personne n’interrompe celui qui parle.

Je donne la possibilité de s’exprimer autrement que par la parole à ceux qui le souhaitent (grâce à des dessins, par exemple).

Je participe activement, tout comme les Lutins. Le dynamisme du Staff est communicatif et rend le Conseil plus vivant.

Chacun a sa place

Le Conseil est aussi un moment structurellement important pour la Ronde parce que chacun a sa place et « voit » le Groupe dans son ensemble. Tous les Lutins ont droit au même temps de parole et ont le même poids dans la décision finale. Même si elle ne correspond pas à celle évoquée par le Staff, elle doit être respectée (à moins qu’elle aille à l’encontre de la sécurité ou qu’elle soit totalement irréaliste, le Staff relance alors les débats en expliquant pourquoi il le fait).

Les types de Conseil

Le Conseil d’Unité

Le Conseil d’Unité est le lieu de rassemblement de tous les Staffs et Routiers de l’Unité. C’est un lieu d’échange, de débat et c’est là que se prennent les décisions qui influencent la vie de l’Unité (objectifs d’année, composition des Staffs, organisation de la fête d’Unité…).

Le Conseil de Staff

Il réunit tous les membres du Staff et permet aux Animateurs d’échanger sur les points qu’ils ne peuvent pas aborder avec les Animés. Une série de sujets peuvent y être abordés tels que :

• les objectifs éducatifs ;

• la progression de la Ronde ;

• la répartition des tâches et des rôles ;

• la cohérence de l’animation ;

• le suivi des projets.

Le Conseil de groupe

Le Conseil de Ronde

Il réunit tous les Lutins et le Staff et permet d’organiser et d’évaluer la vie de la Ronde.

Il suit la même logique que tous les autres Conseils, mais nécessite généralement des aménagements dans sa structure au vu du grand nombre de participants (exemple : échanges en petits groupes, puis un rapporteur de chaque groupe développe pour la Ronde).

Il rassemble des Lutins de même fonction (Sizeniers…) ou ayant les mêmes intérêts (même année sur le Sentier) et un ou plusieurs membres du Staff.

Le Conseil de Sizaine

Il rassemble tous les membres d’une même Sizaine et éventuellement un ou plusieurs membres du Staff si les Sizaines en font la demande. Il est l’occasion d’organiser (rôles, progression, projets…) et d’évaluer la vie de la Sizaine (relations, activités…).

Attention

Le choix du lieu et de sa disposition est important : tout le monde doit s’entendre, se voir, être au même niveau et confortablement installé

Les Conseils doivent être organisés régulièrement, mais pas trop souvent non plus.

Le Conseil doit être préparé et les sujets annoncés bien à l’avance aux participants de manière à leur laisser le temps d’y réfléchir.

Les Conseils efficaces vont à l’essentiel et ne tirent pas en longueur inutilement.

La variation des techniques d’animation et de prise de décisions ainsi que des supports utilisés permet de rendre les Conseils plus dynamiques.

En cas de conflit entre deux personnes, le problème peut être déposé au Conseil, mais il se règle à un autre moment avec les personnes concernées. Le Conseil n’est pas un tribunal.

13e HE - Gosselies

Quelques dispositifs pour vivre un Conseil

Vote à la carte

Type : tous types de Conseils

Objectifs : s’exprimer, décider ensemble, évaluer

Matériel : quatre cartes à jouer (une de chaque couleur) par Lutin

Déroulement : les Animateurs préparent les sujets ou les activités qu’ils ont envie de proposer aux Lutins (activités proposées pendant l’année ou le camp, thème de camp, etc.).

Chaque Lutin reçoit quatre cartes à jouer :

- le cœur correspond à un sujet ou une activité que la personne désire vraiment vivre ;

- le carreau sera utilisé pour une activité qui plait, sans plus ; - le trèfle indiquera une activité que l’on aime moins ; - le pique désigne ce qui ne convient pas du tout.

Lorsque le Lutin se sent plutôt « indifférent » face à une proposition, il s’abstient de lui attribuer une carte.

Ensuite, l’Animateur comptabilise les points pour chaque sujet ou activité ayant reçu une carte : +2 pour chaque cœur, +1 pour les carreaux, -1 pour les trèfles et -2 pour les piques.

La météo

Type : tous types de Conseils

Objectif : exprimer son ressenti, identifier les éléments positifs et négatifs, prendre une décision

Sur mon ile, il y a…

Type : Conseil de Sizaine, de petit groupe

Objectifs : exprimer son ressenti, identifier les éléments positifs et négatifs

Matériel : une grande feuille avec un dessin très simple d’une ile, de quoi dessiner

Matériel : des affiches, des crayons de couleurs, des feutres épais

Déroulement : les Animateurs écrivent sur des grandes affiches les différents sujets sur lesquels on souhaite que le Conseil se positionne ou les différents choix qui s’offrent aux Lutins (un sujet ou un choix par affiche).

Les Lutins vont pouvoir s’exprimer à l’aide de dessins sur leurs envies ou désaccords. Lorsque les différents panneaux sont lus, expliqués et compris par chacun, les Lutins se lèvent pour aller dessiner leur météo sur chaque panneau : un soleil, c’est super ; un nuage, pourquoi pas ; un éclair, non merci.

Cette première étape passée, l’animateur du Conseil repasse sur chaque panneau pour faire le point et le tri. Une discussion est alors entamée si nécessaire pour en arriver à une décision finale. Une seconde phase de météo peut aussi avoir lieu après le tri.

L’avantage de cette technique est de prendre l’avis de chaque

Lutin sans l’obliger forcément à prendre la parole devant les autres. 30’

Déroulement : les Lutins sont assis en cercle autour de la feuille. Chaque Lutin est invité à dessiner sur l’ile ce qu’il a ressenti lors de la journée, l’activité qu’il a préférée… L’idée est de faire de cette ile une représentation de la journée selon chacun. Une fois que chaque Lutin a illustré son ressenti, l’Animateur invite les Lutins qui le désirent à s’exprimer sur leur dessin.

Les enveloppes

Type : Conseils de Ronde, Conseil de groupe, Conseil de Staff

Objectifs : faire réfléchir l’ensemble du groupe sur un projet, une thématique ou un problème

Matériel : enveloppes, de quoi écrire

Déroulement : l’animateur du dispositif écrit sur des enveloppes des questions ou des éléments susceptibles de susciter la réflexion.

La Ronde est partagée en petits groupes et les enveloppes passent d’un Lutin à l’autre. Chacun est amené à y glisser une petite feuille avec ses pistes de réflexion, ses idées, ses solutions.

Lorsque les enveloppes sont passées par quelques tables (voire toutes les tables), le groupe procède au dépouillement.

Les idées pertinentes sont sélectionnées. Tu peux aussi proposer une variante en éparpillant dans le local les enveloppes afin que les Lutins viennent librement y déposer leurs idées.

1re LO - Hannut

La Communication NonViolente au service du Conseil

Qu’est-ce que c’est ?

La Communication NonViolente (CNV) est un mode de communication théorisé par le psychologue américain Marshall B. Rosenberg. Elle vise à établir un climat de bienveillance mutuelle et à favoriser la résolution des conflits. La CNV est une technique qui instaure des échanges basés sur l’harmonie, l’empathie, la compassion et le respect d’autrui. Elle permet d’apprendre à transformer une situation initiale de conflit, de frustration ou d’incompréhension en situation de dialogue et d’échange.

La Communication NonViolente place la qualité de la relation au cœur de son processus par l’expression de nos besoins et une écoute empathique des besoins des autres. Elle se déroule en quatre étapes et est fondée sur une écoute et une compréhension réciproque ainsi que sur une formulation favorisant le « je » plutôt que le « tu » accusateur.

Comment la mettre en place ?

La Communication NonViolente repose sur un processus en quatre étapes, que l’on nomme également OSBD (pour observation, sentiment, besoin, demande).

Il s’agit de mettre l’attention sur ces quatre éléments qui vont nous conduire à nous connecter à ce qui se vit en nous, et à nous donner les moyens, éventuellement, de vivre ce que nous voulons.

Lors du processus, chacun s’exprime en son nom propre et formule donc ses phrases en « je ». Commencer sa conversation en « tu » colle une étiquette et un jugement sur son interlocuteur qui peux se sentir agressé. Cela n’aide donc pas à régler une situation conflictuelle !

1. Observation : je dis ce que j’observe de la situation en me basant uniquement sur des faits et sans jugement. « Tu es un menteur ! » n’est pas une observation, c’est un jugement. En revanche, « J’ai constaté que tu ne m’avais pas raconté la même histoire qu’à Ibis. » est une observation.

2. Sentiment : j’exprime ce que je ressens de la situation sans interprétation. Exprimer un sentiment n’est pas toujours facile et ce que nous appelons « sentiments » n’en sont pas toujours (« incompris », « trahis », « rejetés», par exemple, ne sont pas des sentiments car ils impliquent autrui). « Je me suis senti angoissé parce que nous avions besoin de toi à la réunion et j’avais peur qu’elle ne se déroule pas comme prévu. »

3. Besoins : j’exprime ce dont j’ai besoin par rapport à la situation. « J’ai besoin d’être rassuré pour entamer les réunions sereinement. »

4. Demande : je formule de manière positive (ce que je souhaite plutôt que ce que je ne souhaite pas) une demande concrète, précise, réalisable et ouverte (si je ne suis pas prêt à entendre « non », alors c’est une exigence et pas une demande). « J’aimerais que tu partes plus tôt de chez toi et que tu nous préviennes en cas de retard. »

Le service chez les Guides

À chaque étape de ton parcours dans le Mouvement, que ce soit en camp ou en réunion, tu as l’occasion de vivre cette notion de service en réalisant des actions bienfaisantes, désintéressées, qui visent à aider l’autre, à lui être utile et agréable.

Pourquoi rendre service ?

Aider les autres, par des petits gestes ou des actions, est une manière de créer du lien avec son entourage, de se connecter positivement avec lui et d’en retirer du plaisir. Même si le bénéfice personnel n’est pas toujours immédiat (quand tu ramasses un déchet par terre et que tu le mets à la poubelle, tu pourrais trouver ça peu gratifiant sur le moment), ton action a un impact sur les autres ainsi que sur toi-même. Elle contribue à rendre le monde meilleur. Les bénéficiaires de ton geste en sont reconnaissants et auront tendance à rendre la pareille. Les actions bienveillantes sont contagieuses et se multiplient !

Un service qui a du sens

Une action de service peut être spontanée, dans une situation d’urgence. Mais idéalement, elle se choisit et se construit comme un projet, si possible avec le bénéficiaire.

Dans tous les cas, elle doit répondre à différentes conditions :

• être utile : le Groupe répond à un besoin, il agit pour que ça serve ;

• être désintéressée : le Groupe n’en retire aucun bénéfice matériel ;

• être consciente : les Lutins savent pourquoi ils agissent pour prendre conscience de l’impact positif de leur action ;

• être acceptée : le Groupe s’assure de l’adhésion du bénéficiaire et ne s’impose pas. Il accepte le refus éventuel ;

• être enrichissante : grâce aux rencontres humaines et aux découvertes qu’elle engendre.

Quels types de services ?

On peut notamment distinguer trois types de services.

• La participation à une action : il s’agit de participer à un évènement de grande ampleur, souvent organisé par une association dont l’objectif principal est de soutenir ou défendre une cause.

Ex : Cap48, Opération Arc-en-Ciel, campagne Iles de Paix…

• L’initiative de soutien : c’est une action réalisée à ton initiative ou celle de ton Groupe, au bénéfice de quelqu’un, d’une communauté ou d’une association.

Ex : nettoyer un lieu partagé, ramasser les déchets du parc de ta commune, faire des cartes postales pour un home, organiser et animer une activité avec des jeunes en situation de handicap…

• Le geste : c’est une petite attention, souvent spontanée, que tu réalises au quotidien pour soutenir une cause ou aider une personne dans le besoin.

Ex : tenir la porte à quelqu’un qui a les bras chargés, enfiler des chaussettes différentes le 21 mars à l’occasion de la journée de la trisomie 21, ramasser un déchet, orienter une personne perdue…

Ces trois types de services ont chacun leur importance et sont complémentaires : aucun n’a plus de valeur qu’un autre.

1re HO - Mouscron

Des idées pour commencer

• Ramasser les déchets

• Participer à des actions telles que Be WaPP, Cap48, Iles de Paix, Thermos, Shoe-Box, Arc-en-Ciel… et expliquer ce que font concrètement ces associations que tu aides !

• Envoyer des cartes de Noël dans les homes pour les personnes âgées

• Mettre des chaussettes différentes le 21 mars (visibiliser, c’est rendre service)

• Planter des fleurs dans les jardins publics, retirer les mauvaises herbes

• Décorer ou réparer des bancs publics ou d’autres éléments de l’espace public

• Préparer et distribuer de la soupe pour des personnes dans le besoin

• Confectionner des nichoirs pour les oiseaux, un hôtel à insectes, etc.

• Collecter des vêtements, jouets pour les personnes démunies

• Fabriquer une boite à livres

• Donner des choses dont tu ne te sers plus (des crayons à une maison de jeunes, à une école maternelle…)

• Etc.

Attention

Si une association te sollicite, réfléchis avant d’accepter. Commence par t’assurer que le service proposé a du sens (utile, désintéressé, conscient, enrichissant) et remporte l’adhésion de tout le Groupe. Si ce n’est pas le cas, décline poliment en énonçant les raisons de ton refus ou montre ton intérêt en proposant un aménagement de l’action pour que cela corresponde mieux aux objectifs du Mouvement (en en faisant dès lors une vraie activité Guide). Il arrive fréquemment qu’une association contacte des Unités avec l’idée première d’utiliser l’image des Guides. Dans ce cas, passe ton chemin, le respect des normes RGDP et le droit à l’image de tes Lutins sont primordiaux.

Les actions de service doivent profiter à une collectivité. Évite donc les chantiers émanant de personnes qui recherchent simplement de la main d’œuvre gratuite et qui privent quelqu’un d’autre de travail.

Moi, Animateur

Je veille à ce que l’action choisie soit adaptée aux capacités et à l’âge de mes Lutins.

Je m’assure que l’action est enrichissante, désintéressée, utile et consciente.

Je définis, avec mon Staff, la personne de contact, sa fonction et la mise en place de la collaboration avec le partenaire/bénéficiaire.

Je me renseigne sur ce que feront concrètement les Lutins.

Je veille à ce que le projet proposé soit réalisable dans le temps.

Je prépare et sensibilise (par des animations ou rencontres de personnes-ressources, par exemple) les Lutins aux éventuels chocs culturels ou sociaux que le service pourrait provoquer.

Je communique avec les parents sur l’action choisie et ses objectifs.

Pour aller plus loin

Pour obtenir plus d’infos sur les partenariats, retrouve le dossier Partenariats : devenir acteur de son environnement sur le site Internet des Guides.

Le hike

« Hike » est un mot anglais qui signifie « randonnée ». Chez les Guides, il fait référence à une marche adaptée à l’âge et aux capacités des jeunes. Chez les Lutins, il dure généralement une journée et se déroule en Ronde ou en petits groupes.

Quel intérêt ?

Le hike permet aux Lutins :

• de renforcer l’ambiance et la cohésion au sein du Groupe ;

• de développer la base des compétences et des techniques de cartographie et d’orientation ;

• de découvrir une région et ses habitants ;

• de prendre un moment avec sa Sizaine ou avec les autres Lutins de son année.

Comment l’organiser ?

Le hike est un moment important qui se réfléchit et se construit en Staff ou avec tes Lutins lors d’un Conseil (voir p. 57).

En effet, un hike, ce n’est pas une marche forcée durant laquelle on parcourt des kilomètres et des kilomètres, mais un moment de découverte en Groupe. Lors du hike, tu pourrais, par exemple, intégrer une rencontre avec un agent du Département Nature et Forêt (DNF) ou une visite de château, ou encore prévoir une descente en kayak ou un hike à vélo. Les possibilités ne manquent pas alors laissez-vous rêver !

Chez les Lutins, le hike est une balade en Ronde, en Sizaine ou par élément du Sentier. Il ne doit pas dépasser dix kilomètres par jour. Le logement en dehors de l’endroit de camp est interdit à l’exception des futurs Aventures qui peuvent passer une nuit dans un camp Aventure de la même Unité ou d’une Unité sœur.

Le hike peut être une bonne occasion pour initier tes Lutins à l’utilisation d’une carte et d’une boussole. Cependant, veille à ce qu’il y ait toujours au moins un Animateur pour douze Lutins. Ne les laisse en aucun cas seuls, surtout en terrain inconnu. Prends le temps de les aider et de les réorienter si nécessaire. S’il est vrai qu’on apprend en faisant des erreurs, faire un kilomètre de détour n’apporte rien d’utile.

Moi, Animateur

Lors de la création du hike en Staff, je passe en revue les points suivants.

Avant le hike : la distance et la difficulté du parcours sont-elles adaptées aux capacités des Lutins ? Le trajet est-il suffisamment précis, sécurisé et attrayant ? L’approvisionnement en eau et nourriture est-il prévu ? Ai-je réservé suffisamment de moments de pause dans des endroits sécurisés ?

Pendant le hike : les consignes de sécurité sontelles connues et comprises ? Y a-t-il une présence permanente sur le camp pour intervenir à tout instant ? Y a-t-il bien un Animateur en permanence avec chaque groupe de Lutin ?

HO - Mouscron

Méthode de Branche Lutin : la symbolique

Chez les Guides, il existe toute une série de symboles historiques qui sont communs avec les mouvements Scouts et Guides du monde. D’autres au contraire sont propres à notre Mouvement et à nos Branches ou sont construits par le Groupe. Ces symboles créent une identité commune, quelque chose que l’on comprend quand on en fait partie, c’est un support qui a du sens pour les personnes qui le partagent. Les paroles, gestes, signes et rites et autres symboles permettent de développer le sentiment d’appartenance à un groupe.

Des symboles universels

Le salut Guide

Le salut est effectué par tous ceux qui ont réalisé leur Promesse. Il est utilisé à des moments bien précis, par exemple lorsqu’on dit la Devise chez les Aventures et au moment de la Promesse. Il peut également être fait au début et à la fin des réunions pour se dire bonjour et au revoir.

Le salut Guide s’effectue de la main droite : le pouce sur le petit doigt et les trois autres doigts levés. Les trois doigts du milieu indiquent les trois engagements liés à la Promesse Guide et expriment le devoir envers soi, envers les autres ainsi que le devoir spirituel. Ce salut mondial nous unit à l’ensemble des Guides et des Scouts du monde, il prend ainsi une dimension de solidarité universelle.

Le trèfle

Le trèfle est le symbole de l’ensemble des Guides et Éclaireuses du monde. Il a la même signification que les doigts levés du salut Guide.

La croix de la Promesse

À l’origine, la croix de Promesse est la croix potencée de Jérusalem, c’est donc un symbole qui nous rappelle notre attachement aux valeurs chrétiennes et notre désir de les vivre. Cette croix est aussi le signe de tous les Scouts et Guides catholiques dans le monde entier. De nos jours, la croix représente essentiellement la Promesse à laquelle s’engage le Promettant.

Les symboles de notre Mouvement

L’uniforme et les accessoires de Branche

Tous les membres des Guides ont le même uniforme de base : pull ou chemise, short ou jupe beige et le foulard propre à son Unité. Chaque Branche porte un polo d’une couleur déterminée. Pour les Lutins, c’est le polo rouge.

L’écusson de Branche se coud sur la manche du bras gauche du pull ou de la chemise. S’il le Lutin fait sa Promesse, il en accroche la croix sur son foulard.

Les Animateurs ont un accessoire en plus qui est la barrette. Elle est de la couleur de la Branche, c’est-à-dire rouge pour le groupe Lutin. La barrette de l’Animateur Responsable comporte un carré blanc au milieu.

Le foulard

L’Unité choisit la ou les couleurs de son foulard qui, en principe, ne changent jamais. C’est un objet utile pour communiquer, se reconnaitre et jouer.

La bande d’Unité et le badge de Région

Elle reprend le numéro et le nom de l’Unité, la ville et/ou la Région sur un fond blanc ou noir. Elle est cousue sur la manche du bras droit, au-dessus du badge de Région, lui-même au-dessus de la poche. Le badge de Région comporte le symbole et le nom de la Région à laquelle appartient l’Unité.

Le drapeau

Certaines Unités possèdent un drapeau aux couleurs du foulard de l’Unité, du Groupe ou encore avec le logo Guide, qu’elles hissent durant les camps d’été ou lors de fêtes d’Unité.

5e BWO - Braine-l’Alleud

Les symboles de la Branche Lutin

Une Devise : « De notre mieux »

La Devise Lutin « De notre mieux » n’est pas une phrase en l’air, lancée au hasard. Elle représente l’engagement du Lutin à progresser, à donner le meilleur de lui-même et à aller de l’avant.

En la prononçant lors des rassemblements ou des cérémonies, les Lutins affirment leur volonté d’essayer, ensemble, de faire de leur mieux. Le « notre » montre la volonté d’avancer ensemble, de se soutenir et de s’encourager mutuellement. Le Lutin ne progresse pas seul.

Faire de son mieux, ce n’est pas exiger la perfection, c’est donner un maximum de soi, en respectant son état de fatigue physique, émotionnelle et ses capacités actuelles.

Le rassemblement

Le rassemblement est un signe de reconnaissance, un rituel qui ponctue la vie Guide.

C’est un moment où tout le monde est présent et fait unité, c’est un lieu d’écoute et d’échange entre Animés et avec le Staff. Il s’organise souvent au début et à la fin d’une activité, d’une journée ou d’un camp. C’est un moment propice à l’extériorisation (cris, chants…). Cela permet d’être calme et avoir l’attention de tous pour la suite. Faire un rassemblement pour commencer une activité permet de mettre en place la dynamique de groupe, de montrer que chacun appartient à celui-ci.

Le rassemblement est le rituel idéal pour introduire ou clore une journée ou une activité. Il offre une occasion de donner du sens à ce qui a été vécu, vu, fait ou produit, mais aussi de féliciter. C’est le moment de chanter ensemble le chant du rassemblement et de crier haut et fort que la Ronde est toujours prête à relever des défis. Le Staff crie « De notre » et la Ronde répond en chœur : « Mieux !».

Le salut Lutin

Pour le réaliser, il suffit de lever la main droite et de replier le pouce sur l’annuaire et l’auriculaire. L’index et le majeur doivent rester joints. Les deux doigts représentent la Devise Lutin et les Règles d’Or. Le pouce posé sur les deux autres doigts montre que le Lutin protège les plus jeunes que lui.

Le Carnet de la Ronde

Le Carnet de la Ronde est un journal de bord qui est alimenté durant l’année et au camp. Il contient tout ce que chacun veut y mettre comme récits, anecdotes, souvenirs, photos, dessins… Ce trésor appartient à la Ronde et transcende tous ses membres. Il est conservé au local, même lorsque les Lutins quittent la Ronde. C’est un carnet accessible à tous qui retrace l’histoire de la Ronde.

Les Sizaines

À partir de la Branche Lutin, les Animés sont rassemblés en petits groupes appelés Sizaines pour développer des aptitudes avec et grâce aux autres. Chaque Sizaine dispose de ses propres symboles pour marquer son identité.

• Un nom, souvent lié à la nature ou à un élément du Sentier, qui peut changer ou rester le même d’une année à l’autre selon le choix de la Ronde.

• Un cri, signe de reconnaissance et d’unité, généralement en lien avec le nom de la Sizaine, et qui peut aussi évoluer pour s’adapter à un thème.

Bien qu’elles aient chacune leurs particularités et signes de reconnaissance, toutes les Sizaines forment ensemble la Ronde et contribuent à la faire vivre par leur esprit de groupe et leur engagement commun.

Un cadre imaginaire :

Les Échos de la Ronde

Les Échos de la Ronde est un univers imaginaire destiné aux enfants de la tranche d’âge des Lutins. Ce recueil propose treize histoires captivantes, chacune portant sur des valeurs essentielles et des éléments de la méthode Lutin. Ces récits sont un véritable soutien pour toi Animateur et enrichissent les moments partagés par les enfants de la Ronde.

Dans cet univers enchanteur, nous suivons les aventures de six Lutins : Nell, Palito, Jade, Ruby, Néfar et Agatia. Ensemble, ils vivent des péripéties palpitantes à la Ronde, accompagnés par deux Trace-Sentiers bienveillants, Gribs et Cléo.

Chaque histoire met en scène des situations inspirées de la vie quotidienne chez les Lutins, qu’il s’agisse de réunions, de camps ou de situations liés aux valeurs Lutins. Derrière ces aventures fantastiques se cache un véritable outil pédagogique, permettant aux enfants de découvrir, de comprendre et de vivre les valeurs Guides tout en s’amusant.

Des histoires principales qui en révèlent bien plus

Parmi les treize histoires des Échos de la Ronde, huit d’entre elles permettent d’explorer en profondeur de nombreux objectifs spécifiques de Branche et de mettre en lumière divers éléments de la méthode de Branche. Mais le recueil ne se limite pas à ces récits : il doit être lu dans sa globalité. En effet, certains apprentissages traversent toutes les histoires, même lorsqu’ils n’apparaissent pas comme thèmes principaux. Ainsi, l’autonomie au sein d’un petit groupe, vécue dans chaque moment en Sizaine, l’identification et l’expression des émotions, ou encore le développement de la citoyenneté, trouvent toute leur place dans des récits plus secondaires, qui font écho à la vie en groupe et à la psychologie propre à l’âge des Lutins.

« Le Sentier : la Chambre de la Terre »

Lors de leur deuxième réunion, Palito et Nell participent à un rituel important dans la Chambre de la Terre, où chaque jeune Lutin plante une graine magique qui donnera naissance à un arbre qu’ils ont imaginé et qui leur ressemble. Accompagnés par Gribs, ils découvrent les particularités de ce lieu et le sens de ce geste. Ce moment marque le début concret de leur parcours sur le Sentier.

Tes enjeux pédagogiques

S’ouvrir aux autres, et découvrir et vivre les valeurs portées par les Guides grâce à la vie de groupe

L’élément Terre, correspondant à la première année dans la Ronde, symbolise la découverte et l’accueil. C’est le moment de s’ouvrir à la vie en groupe, de s’approprier les rituels et les valeurs de la Ronde, de se sentir pleinement accueilli et de tisser des liens avec les autres Lutins. Cette étape marque les premiers pas sur le Sentier, dans un esprit de curiosité et de partage.

« Le Sentier : la Chambre du Feu »

Néfar retrouve Rumpy, venu aider les Lutins dans la Chambre du Feu. Après avoir offert leurs présents aux alfs du feu, les Lutins dansent et partagent ce qu’ils veulent transmettre à leurs camarades. Néfar promet de partager son savoir, et Zirc découvre que son talent est d’apprendre aux autres à douter et vérifier. La cérémonie renforce leur esprit de partage et leur confiance, les préparant à avancer pleinement sur leur Sentier

Tes enjeux pédagogiques

Donner son avis, et identifier et apprécier les aptitudes des autres

L’élément Feu aide les Lutins à prendre conscience de leur influence sur le groupe. C’est l’année où ils apprennent à partager leurs connaissances pour soutenir les autres, à valoriser les spécificités de chacun et à assumer des responsabilités au sein de la Ronde

Les éléments de la méthode de Branche

« Le Sentier : la Chambre de l’Eau »

Lors de la cérémonie dans la Chambre de l’Eau, les Lutins de deuxième cycle réveillent des torrents magiques et découvrent que chaque goutte d’eau est unique, mais qu’ensemble, elles peuvent creuser des montagnes. Ils apprennent à maitriser le courant pour accéder à un bassin qui leur révèle leurs souvenirs et les aide à mieux se connaitre. Pour finir, chaque Lutin plonge dans l’eau, affirmant ses envies, ses talents et sa volonté de progresser sur son Sentier.

Tes enjeux pédagogiques

Reconnaitre et développer ses aptitudes, et prendre confiance en soi à travers le groupe

L’élément Eau invite les Lutins de deuxième année à mieux se connaitre, à explorer leurs gouts, leurs talents et leur potentiel. Cette étape poursuit le parcours sur le Sentier, dans un esprit d’exploration intérieure, permettant à chacun de prendre confiance en ses propres capacités.

« Le Sentier : la Chambre de l’Air »

Agatia et les Lutins de quatrième cycle, un peu démotivés et en quête de sens, montent à la Chambre de l’Air grâce à Farou, leur ancienne âme-inatrice. Là, ils rencontrent les Marzulines, des fées du vent, et apprennent une danse magique pour les contrôler. Ils comprennent que l’Air, c’est aussi la responsabilité et la collaboration. Avec l’aide des Marzulines, ils créent un feu d’artifice pour célébrer toutes les autres cérémonies qui ont eu lieu. En prenant cette responsabilité, elles réalisent aussi comment leur implication dans la Ronde et leur Sizaine les aide à avancer sur leur Sentier.

Tes enjeux pédagogiques

Développer son autonomie et prendre des responsabilités L’élément Air symbolise l’autonomie. Les Lutins prennent davantage d’initiatives, s’affirment comme membres responsables de la Ronde et commencent à accompagner les plus jeunes dans leur progression. Cette étape clôt leur parcours sur le Sentier et les prépare à la transition vers les Aventures, en consolidant leur autonomie et leur sens des responsabilités.

Le Sentier représente le parcours de progression personnelle des Lutins. À travers ses quatre éléments symboliques – Terre, Eau, Feu et Air – il invite chaque Lutin à découvrir, expérimenter, s’affirmer et gagner en autonomie, offrant à chacun l’occasion de grandir à son rythme et de vivre des expériences enrichissantes.

« Les Sizaines »

Les Lutins se réunissent dans la Caverne pour former des groupes de six en fonction de la couleur que leur donne un champignon magique. Ruby joue un tour à sa meilleure amie Jade tandis que le dernier membre de leur groupe est retrouvé après quelques hésitations. Chaque Sizaine s’organise ensuite joyeusement lors d’un Conseil en attribuant des rôles selon les qualités de chacun.

Tes enjeux pédagogiques

Prendre confiance en soi à travers le groupe, et décider ensemble

En Sizaine, chaque Lutin évolue dans un petit groupe stable où il peut trouver sa place, tisser des liens forts et développer confiance et solidarité. Ce cadre rassurant aide chacun à s’affirmer et à participer activement. Les Conseils de Sizaine offrent un espace pour réfléchir ensemble, prendre des décisions communes et fixer des objectifs partagés, favorisant ainsi l’écoute, le respect et l’engagement collectif.

Les éléments de la méthode de Branche

La Sizaine comme petit groupe au sein duquel chaque Lutin trouve sa place et développe un sentiment d’appartenance.

Le Conseil pour rêver, décider et évaluer ensemble les projets et activités de la Sizaine ou de la Ronde (voir p.57).

« Le secret des badges »

Jade, Nell et Palito découvrent que les badges sont des preuves de compétences acquises. Avec l’aide de Néfar qui leur organise un Astrolabe, chacun choisit ce qu’il veut apprendre lors des prochaines Rondes. Ils consultent ensuite l’Encyclopédie des badges et découvrent qu’il en existe plusieurs, et que la façon de les obtenir varie pour chacun.

Tes enjeux pédagogiques

Développer des nouvelles aptitudes

C’est l’âge de la curiosité et de l’envie de tout explorer – une période où tester, découvrir et expérimenter est essentiel ! Les badges offrent une occasion idéale de célébrer l’apprentissage et l’engagement de chaque enfant, tout en respectant le rythme et les capacités propres à chaque Lutin.

Les éléments de la méthode de Branche

L’Astrolabe est l’outil Guide pour vivre un moment d’introspection (voir p.97). Pendant celui-ci, les Lutins s’interrogent sur ce qu’ils ont appris depuis qu’ils font partie de la Ronde et ce qu’ils ont envie d’apprendre.

Les badges pour développer des compétences dans les différents domaines de d’activités (appelés Contrées) et répondre à leur motivation et curiosité insatiable.

« La Promesse Lutin »

À l’approche de la cérémonie de la Promesse, Jade et Ruby s’inquiètent de choisir leur Parrain/Marraine et de la Promesse à faire, basée sur l’une des quatre Règles d’Or des Lutins. Avec l’aide de leur Sizenière et du Trace-Sentier Gribs, elles consultent Papy-Branché, un vieil arbre sage, qui leur offre à chacune une feuille mystérieuse comme indice. Le jour venu, la cérémonie se conclut par un feu d’artifice, un banquet et une grande fête, marquant un nouveau départ sur leur Sentier de Lutin.

Tes enjeux pédagogiques

Se questionner sur ses valeurs personnelles, et découvrir l’engagement

À travers la Promesse Lutin, les enfants commencent à donner du sens aux valeurs qu’ils vivent au quotidien – honnêteté, respect, amitié – et à les relier à leurs propres convictions. Entre 7 et 11 ans, ils passent d’une adhésion dictée par l’exemple ou l’autorité à une réflexion plus personnelle sur ce qui est juste ou non. Cette étape leur permet de s’affirmer et de s’engager, concrètement, au service du groupe et des idéaux qu’ils choisissent de défendre.

Les éléments de la méthode de Branche

La Promesse Lutin comme premier moment symbolique où le Lutin découvre l’engagement à travers les quatre Règles d’Or et la Devise Lutin.

« Agatia part à l’aventure »

Agatia vit avec sa Sizaine un dernier moment fort : promesse éternelle, rituels dans les Chambres et échanges de cadeaux symboliques. Prête à partir, elle franchit le Portail des Grands Vents pour prendre une nouvelle forme, guidée par la Baba bleue. Après introspection, elle choisit de devenir une Sylphide, emportant avec elle souvenirs, amitiés et valeurs développés chez les Lutins.

Tes enjeux pédagogiques

Permettre à chacun de vivre son chemin de Sens et Foi, et réfléchir à ce qui est important pour soi

Le passage vers les Aventures est un moment fort qui permet aux Lutins de faire le point sur leur parcours, d’identifier les valeurs qui les portent et de réfléchir à ce qu’ils souhaitent devenir. Cette étape soutient l’objectif spécifique de la Branche Lutin « permettre à chacun de vivre son chemin de Sens et Foi », mais fait également la transition avec un objectif de Branche spécifique aux Aventures « réfléchir à ce qui est important pour soi ». En prenant conscience de ce qu’ils ont appris et de qui ils sont, les enfants abordent cette nouvelle aventure avec confiance et ouverture.

Les éléments de la méthode de Branche

Un moment d’introspection (Astrolabe ou Sens et Foi) dédié aux Lutins sur le départ les invite à revisiter leurs valeurs et à clarifier leurs aspirations. Une cérémonie pour dire au revoir vient célébrer ce passage : partager souvenirs et émotions, se dire au revoir, et rassurer chacun sur la suite chez les Aventures. Ces temps symboliques marquent la fin d’un cycle et ouvrent la porte vers une nouvelle étape riche en découvertes.

Des interludes pour aller plus loin

Dans Les Échos de la Ronde, certaines histoires sont accompagnées d’interludes. Ceux-ci ont été écrits pour te permettre de vivre directement une activité de Sens avec tes Lutins. En effet, en fonction du thème évoqué, nous avons formulé plusieurs questions à se poser à la suite de la lecture pour guider un moment de réflexion. Il s’agit donc d’un outil clé sur porte pour réfléchir, échanger et se situer autour de nos valeurs : en bref, pour vivre une activité Sens et Foi !

1re HO - Mouscron

Méthode de Branche Lutin

: différents groupes

La Ronde est un tout composé de différents ensembles. Le Staff et les Lutins, bien sûr, mais aussi les Sizaines. Trouve dans cette partie ce qui unit et concerne chacun de ces groupes.

Les Animateurs forment le Staff

Créer un Staff où tout fonctionne correctement et où tout le monde se sent à sa place, ce n’est pas si facile. Pourtant, une vie de Staff réussie est le meilleur appui d’une animation de qualité, épanouissante tant pour toi et ton équipe que pour les Lutins. C’est aussi la mise en place de liens d’amitié qui peuvent se maintenir bien au-delà des années vécues ensemble. Afin de fonctionner en équipe ton Staff et toi, gardez quelques éléments à l’esprit.

Clarifier les rôles

Pour que tout le monde se sente investi dans le Staff et puisse tenir ses engagements grâce à une réelle motivation, une répartition équilibrée des tâches est importante.

Celle-ci doit être décidée et planifiée en Conseil de Staff (voir p. 57) en début d’année, à partir des compétences, disponibilités et envies de chacun. Elle peut évidemment évoluer en cours de route et être adaptée pour les camps. Toutefois, il est important que chacun sache toujours qui est en charge de quelle mission afin d’éviter tout malentendu pouvant engendrer l’oubli d’une tâche importante.

• Identifier ce qui unifie l’équipe : quels sont les objectifs communs ? Est-ce que tout le monde les comprend et s’y retrouve ?

• Identifier les tâches à accomplir tout au long de l’année et pour chaque projet spécifique (sorties, weekends, animations spéciales, camp, trésorerie, communication avec les parents…).

• Clarifier les besoins de chacun : quels sont tes objectifs et attentes personnels ? Quels sont ceux des autres ? Chacun a-til les mêmes ? Nos objectifs et attentes sont-ils compatibles ?

• Répartir les responsabilités : qui fait quoi ? Qui est responsable de quoi et où se situe la limite ? Est-ce que ces rôles peuvent être remis en question ? Quand et comment ? Tout le monde a-til la possibilité de s’investir de la même manière pour chaque moment et chaque tâche ?

Dans un Staff, les qualités des uns complètent celles des autres ; les ressources des uns compensent les faiblesses des autres. L’important, c’est que les membres soient complémentaires en tant qu’équipe.

Tu trouveras plus d’informations sur les tâches à se répartir et les bonnes pratiques pour fonctionner en Staff dans le Vadémécum Toi, Animateur.

Des équipes complémentaires

Il existe des outils pour aider les membres d’une même équipe à évaluer leur complémentarité dans divers domaines. L’un de ces outils s’appelle un CIRCEPT* (pour CIRculaire et conCEPT).

Exemple pour un Staff fictif composé de quatre personnes :

Louis - Sarah - Abdel - Pauline

A. Communication orale 8 – 3 – 5 – 7

B. Communication écrite 5 – 9 – 8 – 3

C. Esprit de synthèse 10 – 6 – 9 – 5

D. Compétences médicales 1 – 5 – 9 – 5

E. Gestion des chiffres 4 – 1 – 3 – 4

F. Gestion administrative. 6 – 10 – 6 – 8

G. Esprit organisationnel 5 - 8 – 8 – 9

H. Esprit d’écoute et de médiation- 2 – 5 – 8 – 8

I. Créativité 7 – 7 – 8 – 10

J. Compétences artistiques 4 – 7 – 6 – 9

*Cet outil a été mis au point par le sociologue Michel Fustier (voir Kaufmann, A., Fustier, M., Drevel, A. 1970. L’inventique. Entreprise Moderne d’Édition).

Comment l’utiliser ?

1. Déterminez les compétences que vous souhaitez évaluer ou mettre en avant (dans notre exemple, nous en avons sélectionnés dix).

2. Dans un climat de confiance et de bienveillance pour tous, chacun s’évalue pour chaque compétence de 1 (peu compétent) à 10 (très compétent). Cette évaluation est reportée sur un schéma en étoile, où chaque branche représente un axe de compétence. La valeur 1 se situe au centre de l’étoile et 10 à son extrémité.

3. Analysez le résultat en repérant les complémentarités ou les axes en souffrance.

Exemple : « Aucun de nous n’est à l’aise avec la gestion des chiffres, par contre nous pouvons dire que la créativité est une de nos forces ! »

4. Réfléchissez ensemble à la meilleure manière d’adapter les pratiques du Staff.

Exemple : « Abdel, tu es celui qui a le plus de compétences médicales, es-tu d’accord d’endosser le rôle de secouriste et responsable pharmacie ? », « Sarah et Pauline, vous êtes toutes à l’aise avec l’administratif. Laquelle a le plus envie de tenir ce rôle ? L’autre veut-elle bien servir de backup en cas de soucis ? », « La gestion des chiffres est un problème, peut-être pourrions-nous demander un coup de pouce à notre Staff d’Unité pour le budget ? », etc.

Communiquer

Dans un Staff, chacun doit pouvoir s’exprimer librement et être qui il est sans crainte de jugement ou de rejet. Confiance, bienveillance et communication sont les piliers d’un Staff équilibré.

Oser dire quand ça ne va pas et quand ça va bien. Communiquer son ressenti et écouter celui des autres. Le Staff est soudé, se connait et évite ainsi bien des tensions.

Moi, Animateur

Je prévois des temps réguliers de débriefing en Staff. Je répartis les tâches de manière équitable (voir les fonctions de Staff).

Je tiens mes engagements (arriver à l’heure, accomplir les missions…).

Je m’exprime librement en « je » dans le respect des autres (j’évite de ruminer mes sentiments négatifs).

J’écoute l’autre, je fais l’effort de comprendre son point de vue, je suis empathique et patient.

Je ne fais pas part des problèmes du Staff aux Animés.

Je n’ai pas peur de dire « non » si je ne suis pas prêt à faire quelque chose et j’accepte que les autres le fassent aussi.

Je garde en tête que la pratique de la Communication NonViolente (CNV) peut s’avérer très utile (voir p. 61).

Faire confiance

• En tant qu’Animateur Responsable, fais confiance et répartis les tâches équitablement.

• En tant qu’Assistant, est-ce que, quand il le faut, tu sais accepter l’autorité et l’expérience du Responsable ? Avoir confiance, c’est accepter… mais pas se soumettre aveuglément.

• En Staff, apprenez à avoir confiance entre vous, même si certains se connaissent moins. Évitez les apartés entre deux ou plusieurs personnes du Staff, cela peut engendrer un sentiment d’exclusion du groupe. C’est important d’avoir confiance en soi et en l’équipe que l’on forme ; l’union fait la force !

• Garde à l’esprit que chacun fait de son mieux, même s’il ne fonctionne pas de la même manière que toi. Respecte le travail accompli et laisse la place à l’erreur.

• Veille à ce que tout le monde se sente responsable des projets du Staff.

Prendre le temps

Souder le Staff en une équipe épanouie et efficace exige d’y consacrer du temps. Crée des occasions pour vous connaitre, communiquer et tisser des liens de confiance.

Moi, Animateur

Je propose aux membres de mon Staff de les voir en dehors des activités Guides. Je vis d’autres moments forts avec eux. J’organise des activités lors desquelles j’ai l’occasion de les découvrir.

Je prends le temps de m’arrêter sur ce que je vis.

Je veille à ne pas fermer mon Staff sur lui-même et sur ses Lutins. Je suis ouvert à tout nouveau venu de l’Unité, du Mouvement ou d’ailleurs, qu’il soit intendant, Animateur, membre d’un Staff d’Unité, etc.

29e LCi - Rocourt

Le Groupe des Lutins : la Ronde

La Ronde est composée de l’ensemble des Lutins et du Staff. En tant que Groupe, elle possède ses propres signes de reconnaissance, ses symboles et ses objectifs spécifiques de Branche.

La Ronde est un lieu où chaque Lutin :

• prend confiance en lui à travers le groupe ;

• développe son autonomie et prend des responsabilités ;

• développe ses aptitudes avec et par les autres ;

• donne son avis et décide avec les autres membres de la Ronde ;

• découvre et vit les valeurs proposées par les Guides grâce à la vie en groupe.

Arriver dans la Ronde

Intégrer un nouveau Groupe, ce n’est pas facile et ça l’est encore moins dans une Ronde possédant son propre vocabulaire, ses propres codes et ses propres symboles qui diffèrent parfois du sens commun. En tant qu’Animateur c’est à toi d’aller vers les enfants et les parents pour les rassurer. Pour cela tu peux, par exemple :

• veiller à expliciter les termes utilisés afin que tous les Lutins et leurs parents les comprennent ;

• organiser une présentation du Staff et de son fonctionnement ;

• prévoir un tour des lieux avec les consignes de sécurité qui les accompagnent ;

• prendre le temps d’expliquer aux nouveaux venus les habitudes et rituels de la Ronde ;

• organiser des petits jeux de connaissance en petits groupes afin que chaque Lutin se sente plus à l’aise ;

• plonger les Lutins dans le cadre imaginaire en lisant la première histoire de Les Échos de la Ronde ;

• offrir à chaque nouveau Lutin son foulard (s’il n’en a pas déjà un) et le badge Lutin (geste symbolique d’accueil dans le Groupe) ;

• organiser une cérémonie d’accueil dans la Ronde.

Quitter la Ronde

Après quatre années passées chez les Lutins, le jeune passe chez les Aventures. S’y retrouvent les mêmes valeurs que chez les Lutins, mais la méthode diffère. Les Aventures font partie de la Compagnie et vivent en Patrouilles de six à huit Aventures. Leur Devise est « Toujours prêt ! ».

Comme n’importe quel changement dans la vie, le Passage des Lutins aux Aventures peut être source d’inquiétude. Pour permettre aux Lutins de vivre sereinement cette transition, démystifie-la et prépare-les en répondant à leurs questions.

Le Passage est aussi l’occasion, pour la personne qui part, de prendre un temps de recul et de réfléchir à ce que ses années chez les Lutins lui ont apporté. C’est un moment privilégié pour reconnaitre les valeurs transmises et les compétences développées au fil des expériences vécues, avant d’ouvrir une nouvelle étape dans la Compagnie des Aventures : en bref, vivre un moment Sens et Foi ou encore un Astrolabe.

Une cérémonie d’au revoir

Dans Les Échos de la Ronde, les Animateurs organisent, le dernier jour du camp, une cérémonie d’au revoir pendant laquelle les Lutins ont l’occasion :

• de fêter ce passage ;

• de se dire au revoir mutuellement et partager leurs meilleurs souvenirs avec la Ronde ;

• d’être rassurés sur ce qui les attend chez les Aventures.

Comme chaque outil qui t’est proposé, à toi de t’en inspirer pour créer une cérémonie avec des rituels qui correspondent aux besoins de ta Ronde.

1re LO - Hannut

La Sizaine

Une Sizaine est une équipe d’environ six Lutins appartenant aux quatre éléments du Sentier qui vont vivre des temps ensemble de manière privilégiée pendant une année.

C’est un petit groupe au sein duquel chaque Lutin trouve sa place et développe un fort sentiment d’appartenance. C’est un espace privilégié où ils apprennent à vivre avec les autres, à respecter leurs différences et à valoriser les qualités de chacun. Sa taille réduite favorise la confiance en soi et en autrui : il est plus facile pour chaque enfant, notamment pour les nouveaux, de s’intégrer, de s’exprimer et de s’affirmer dans un cadre rassurant et bienveillant.

La Sizaine est à la fois un outil d’intégration et de progression. Elle répond au besoin d’autonomie propre à l’âge des Lutins tout en offrant un cadre sécurisant où chacun peut grandir à son rythme. Ils sont amenés à y prendre des responsabilités adaptées à leurs capacités, encouragés par le soutien du groupe et de l’Animateur. L’essentiel est que chaque Lutin s’y sente écouté, respecté et soutenu, pour que la Sizaine reste un espace de découverte, d’entraide et de joie de vivre ensemble.

Moi, Animateur

Je veille à ce que chaque Lutin trouve sa place dans sa Sizaine et se sente écouté et respecté.

J’observe les dynamiques de groupe pour repérer ceux qui pourraient se sentir isolés ou mis à l’écart, et j’interviens pour rétablir l’équilibre.

Je motive chacun à contribuer selon ses capacités et je valorise les initiatives et les progrès, même petits.

J’encourage les Sizeniers et Seconds à exercer leur rôle de soutien avec humilité et bienveillance, sans abuser de leur position.

Je crée des occasions dans mes activités pour que les Lutins apprennent à s’entraider, à s’exprimer et à résoudre les petits conflits eux-mêmes, tout en restant disponible pour les guider.

Composer les Sizaines

Composer les Sizaines est un exercice difficile, surtout pour un nouveau Staff. Dans ce cas, sens-toi libre de demander aux anciens un coup de main ou des idées, car ils connaissent les Lutins. Le moyen le plus simple et le plus efficace pour constituer les Sizaines est évidemment de les réaliser juste entre Animateurs. Néanmoins, l’objectif du Mouvement étant de rendre les jeunes pleinement acteurs (voir p.57) et de leur faire confiance, la manière de créer les Sizaines peut être réalisée en cogestion avec la Ronde (Lutins et Staffs compris).

Poser le cadre

Comme pour les autres décisions qui sont prises en Conseil, tout ne doit pas être décidé avec les Lutins. Il est au contraire judicieux pour le Staff d’établir avec les Lutins quelques règles qui vont guider le choix.

Voici une série de questions à se poser :

• Les Sizaines restent-elles plus ou moins similaires au fil des années ?

• Les Sizeniers et Seconds sont-ils choisis par le Staff, élus ou désignés, en Ronde ou en Sizaine ?

• Les nouveaux Lutins choisissent-ils leur Sizaine ?

• La mixité est-elle respectée ?

• La répartition des Lutins de différentes années est-elle respectée ?

Garde en tête que même si tu impliques les Lutins dans la création des Sizaines, le Staff prendra la décision finale. Veille donc à ne pas faire de promesses intenables qui provoqueront de la frustration chez les Lutins et accompagne-les dans chaque étape.

Il y a plusieurs manières de procéder pour composer les Sizaines. Quelle que soit la tienne, pose-toi les questions suivantes.

• Les Lutins, et plus particulièrement les nouveaux arrivés, pourront-ils s’intégrer et s’épanouir ?

• Que mettre en place pour qu’ils s’entendent au mieux, qu’ils apprennent à se gérer et à être plus autonomes ?

• Quelles responsabilités leur donne-t-on ?

• Quels seront nos arguments aux réactions éventuelles des Lutins, des parents ?

• Les Sizaines sont-elles équilibrées (nombre de Lutins, équilibre entre les caractères, les âges, la mixité…) ?

Des exemples de formation de Sizaine en cogestion

Mission Sizaine

Matériel

• Autant de fiches qu’il y a de Lutins

• Des bics ou crayons

Déroulement

• Lance une « mission » aux Lutins : former les meilleures Sizaines du monde pour vivre une grande aventure. Enrobe cette mission dans le thème de ton jeu.

• Donne des « critères-mystères » à découvrir en groupe (via un jeu à poste, par exemple).

- Chaque Sizaine doit avoir un Lutin de chaque année au minimum.

- Chacun doit connaitre au moins une personne.

- Il faut que les talents des membres de la Sizaine se complètent.

- Si la Ronde est mixte, il faut un maximum de parité.

• Donne à chaque Lutin une fiche où il peut dire :

- avec qui il coopère bien et ce qu’il peut apporter à une Sizaine (connaitre les chants, aider les plus jeunes, motivation pour les jeux, etc.).

- au verso : si c’est important pour le Lutin, le nom d’un autre Lutin avec qui il est plus difficile de coopérer.

• Regroupe toutes les informations avec eux sur un tableau afin que seules celles figurant au recto ne soient visibles par toute la Ronde (utilise des gommettes, des smileys, etc.).

• Composez ensemble les Sizaines ou votez sur plusieurs propositions.

En imposant des critères objectifs, tu poses le cadre de la formation d’une « bonne Sizaine » tout en laissant les Lutins faire leur choix.

La carte des forces

Matériel

• Autant de cartes qu’il y a de Lutins

• Des crayons

Déroulement

• En atelier ou mini-jeux, les Lutins choisissent ou dessinent une qualité ou un talent qu’ils ont (exemples : je suis drôle, je suis doué de mes mains, je suis sportif, etc.). Veille à ce que leur nom soit à l’arrière de la carte et pas devant.

• Affiche toutes les cartes sur une grande fresque. Tu peux regrouper les Lutins autour de « types de forces » : artistes, bonne humeur, assistant, sportif, etc.)

• En partant de là, pose cette question à la Ronde : comment faire des Sizaines où les forces sont réparties ?

• Laisse les Lutins faire des propositions de Sizaines équilibrées à partir de ces cartes de forces.

En mettant en avant les forces de chaque Lutin et en les laissant discuter sur la répartition de leurs qualités au sein des Sizaines, tu permets aux enfants d’échanger sur l’importance de la diversité et de l’ouverture.

Le puzzle

Matériel

• Autant de puzzles identiques (de six pièces) que de Sizaines à créer avec des pièces marquées par année (grâce aux formes)

Déroulement

• Organise un jeu, sans compétition, juste pour obtenir une récompense : une pièce de puzzle par personne. En fonction de leur année, les Lutins reçoivent une pièce d’une forme particulière (qui pourrait se retrouver dans chaque puzzle).

• Une fois que tous les Lutins ont une pièce, ceux-ci remarquent alors que tous les puzzles sont identiques. Ils vont devoir former des Sizaines avec une pièce de chaque forme pour compléter le puzzle. Veille à expliquer le processus : pour faire une bonne Sizaine, il faut toutes les pièces, et donc toutes les années.

• Avant de coller les pièces ensemble, propose un petit Conseil rapide en cercle :

- Qu’est-ce qu’un bon groupe pour vous ?

- Avec qui aimeriez-vous être ? Pourquoi ?

• Les Lutins échangent librement pour composer un puzzle complet. Seules règles : minimum une pièce de chaque forme mais deux pièces par forme au maximum.

• Quand tous les puzzles sont reconstitués, chaque groupe annonce sa Sizaine. Le Staff valide l’équilibre et propose des ajustements si nécessaire en concertation avec les enfants.

En étant acteur du processus de création des Sizaines, les Lutins coopèrent, réfléchissent et négocient tandis que les contraintes d’âge imposées par le Staff assurent un équilibre éducatif.

Ces exemples s’adressent aux Rondes dont les Sizaines sont reformées chaque année. Si, dans ta Ronde, les Sizaines restent les mêmes tout au long de la vie du Lutin, adapte les exemples afin qu’ils ne concernent que la répartition des nouveaux arrivants. Adapte également ton dispositif en fonction des contraintes de ta Ronde (nombre de Lutins de chaque année, nombre de Sizeniers, matériel et espace disponible…).

4e HO - Ath

Répartir les rôles

Donner un rôle à chacun, répartir le travail, permet de faire en sorte que chaque Lutins se sente impliqué et utile. Cela améliore la confiance en soi et en ses compétences et donne à chacun l’envie de donner le meilleur de lui-même. De cette façon, une dynamique de groupe positive et constructive est instaurée.

Le rôle du Staff est de veiller à ce que la répartition soit efficace et convienne à chacun.

Le Sizenier

Pour une organisation optimale de la Sizaine, un Sizenier est désigné par le Staff ou par les Lutins de la Sizaine. Il est choisi pour sa maturité, son expérience et son sens des responsabilités. Il s’agit généralement d’un Lutin de quatrième année.

Un bon Sizenier se doit de ne pas abuser de sa position. Être Sizenier, ce n’est pas donner des ordres et regarder les autres faire, ni s’octroyer des privilèges, mais veiller à l’accueil et à l’intégration de tous.

Les missions du Sizenier :

• être le lien entre sa Sizaine et le Staff ;

• aider les plus jeunes à progresser en les guidant et en montrant l’exemple ;

• veiller à l’équilibre et à la bonne entente dans sa Sizaine ;

• se mettre à l’écoute des Lutins de sa Sizaine et les motiver.

Le

Second

Rôle important dans la Sizaine car il est le « bras droit » du Sizenier, son coéquipier. Il le seconde dans ses différentes tâches, le remplace en cas d’absence. Il s’agit généralement d’un Lutin de troisième année.

Les missions du Second :

• soutenir le Sizenier dans l’organisation de la Sizaine ;

• encourager les autres Lutins, surtout les plus jeunes ou les plus timides ;

• aider à maintenir une bonne ambiance dans la Sizaine et la Ronde ;

• observer et apprendre pour peut-être devenir Sizenier plus tard.

Chacun son talent

Il est vrai que les rôles de Sizenier et Second sont spécifiques et souvent très attendus par les enfants. Mais tous les membres de la Sizaine ont un talent à mettre en avant ! Profite d’un Conseil de Sizaine (voir p. 59) pour mettre en avant les compétences variées des Lutins de la Sizaine (créativité, bonne humeur, débrouillardise, etc.) et que celle-ci décide ensemble de créer un rôle spécifique à chacun de ses membres.

Pour aller plus loin

Stimule la créativité de tes Lutins et met en avant leurs compétences variées en les plongeant dans l’histoire « Les Sizaines » des Échos de la Ronde.

Moi,

Animateur

Je veille à accompagner les Sizeniers et Seconds dans leur rôle qui n’est pas toujours facile.

En début d’année ou avant le camp, je prévois un temps plus important pour les guider et répondre à leurs questions.

J’instaure le Conseil des Sizeniers et Seconds. Tout au long de l’année, il est un bon outil pour qu’ils puissent exprimer leur vécu, et proposer des idées.

Je leur confie de vraies responsabilités : c’est une belle occasion pour eux de grandir dans leur rôle, de s’impliquer activement dans la Ronde. Garde cependant en tête qu’ils restent des enfants : les tâches doivent rester adaptées à leur âge et à leurs capacités.

Je mets en place des Animateurs référents de Sizaine au sein de mon Staff : point de repère stable pour ces enfants, le but est de les accompagner, de les soutenir et d’encourager leur autonomie. Ce rôle te permet aussi d’être à l’écoute des besoins, des tensions ou des réussites d’une Sizaine.

Le coin de Sizaine

Si le local de la Ronde le permet, chaque Sizaine peut disposer d’un coin qui lui est propre et qu’elle peut personnaliser. Par exemple, elle peut s’y réunir pour s’organiser, faire un Conseil, prendre des décisions, répartir des responsabilités, etc. Elle y range aussi son matériel si elle en a. Elle le décore et l’aménage comme elle le désire.

Des activités pour souder la Sizaine

Proposer des activités en Sizaine a plusieurs intérêts : renforcer la cohésion et le sentiment d’appartenance à un petit groupe, améliorer la communication entre ses membres, favoriser l’inclusion et l’entraide au sein du groupe, donner du sens au rôle de chacun et rendre la Sizaine plus autonome, motivée et efficace dans les activités et les jeux. Ces moments sont particulièrement importants au début de l’année pour briser la glace, mais ils restent essentiels tout au long de l’année pour entretenir l’esprit d’équipe et consolider les liens.

Voici quelques exemples d’activités à mettre en place :

• inventer une petite chanson ou une devise ensemble, façon joyeuse de créer une identité commune et de renforcer la fierté d’appartenir à leur Sizaine ;

• réaliser une œuvre commune comme une fresque ou une affiche (avec les mains de chaque membre de la Sizaine par exemple) pour décorer les murs du local ou du coin de Sizaine ;

• réaliser un montage photo des Lutins de la Sizaine ;

• créer une « mascotte » ou un drapeau de Sizaine ;

• laisser une trace (signature, dessin, etc.) des membres de la Sizaine dans chaque Carnet du Sentier des Lutins qui la composent ;

• réaliser une mission collective qui met en avant le soutien et la stratégie d’équipe (mini Koh-Lanta ou Fort Boyard) ;

• coordonner les déguisements des membres de la Sizaine autour du thème du camp ;

• vivre une petite réunion de Sizaine avec des activités de coopération, préparée par le Sizenier, le Second et l’Animateur référent ;

• vivre des activités qui renforcent l’estime de soi et la reconnaissance des autres (cercle des compliments, la pelote de laine, etc.).

Méthode de Branche Lutin : la progression

Pendant quatre ans, tout ce que vit le Lutin dans la Ronde a pour but de le faire évoluer. Ce chapitre présente les principaux moments importants et outils qui lui permettent de faire des découvertes et de s’impliquer activement dans son développement personnel.

La progression chez les Guides

La démarche de progression fait partie de la méthode Scoute et Guide développée par les Baden-Powell. Pour viser l’épanouissement de la personne dans tous ses domaines de développement (affectif, physique, intellectuel, social et spirituel), les Animateurs mettent en place une série d’activités et d’expériences qui vont permettre à chaque Animé de progresser à sa manière, à son rythme et en lien avec les objectifs spécifiques adaptés à sa tranche d’âge. C’est évidemment en étant en action et au centre de son apprentissage que chaque enfant grandit et progresse. Cette progression personnelle ne s’applique pas seulement au sein des Guides, elle permet au jeune de se donner des objectifs de vie et d’apprendre à devenir un citoyen actif en acquérant des compétences pour la vie et en s’engageant dans des activités utiles à la société.

Pendant quatre ans, le Lutin vit des moments spécifiques qui lui permettent de reconnaitre ses progrès, comme les Animés des autres Branches. Les outils proposés sont simplement adaptés à chaque tranche d’âge et permettent à chaque Guide d’être un acteur conscient de son évolution.

Prendre confiance en soi

Prendre confiance en soi grâce au groupe et au sein de celui-ci

Se sentir appartenir à un groupe

Reconnaitre et exprimer ses émotions

Prendre confiance en soi à travers le groupe

Reconnaitre et développer ses aptitudes

Identifier et apprécier les aptitudes des autres

Identifier et expliciter ses émotions

Évoluer avec les autres

Développer et partager des compétences

Accepter et exprimer ses émotions

Accepter les émotions des autres

Prendre confiance en soi

Vivre des projets en Chaine

Vivre l’autogestion

Comprendre ses émotions

Apprendre à résoudre des conflits en partageant les émotions et les besoins

Prendre conscience de sa progression personnelle

Vivre des projets en Route

Favoriser la coconstruction et l’intelligence collective

La progression chez les Lutins

En tant qu’Animateur, tu as devant toi un groupe d’enfants. À force de les côtoyer, tu peux parier sur celui qui terminera en premier la course, celui qui décodera l’énigme le plus vite ou encore celui qui se mettra volontiers en scène devant les autres. Les êtres humains n’ont pas tous les mêmes forces, mais tous ont des talents dans certains domaines. Concevoir des activités variées, qui font appel à différentes qualités physiques, intellectuelles, sociales, etc., permet à chaque Lutin de :

• se sentir reconnu dans ses différences et se développer en suivant son propre rythme ;

• se perfectionner dans les domaines où il est déjà très avancé et développer de cette manière son estime de soi (voir p. 28) ;

• faire de nouveaux apprentissages et étendre ainsi ses compétences (et donc développer son estime de soi).

Les zones de compétences

Comme pour le reste de ton animation, commence par observer attentivement chaque Lutin pour adapter tes activités à leur zone de compétences.

Zone de confort

C’est la zone de la confiance, de la sécurité, des habitudes dans laquelle nous ne progressons que très peu. En effet, quand on « s’y trouve », nous sommes surs de pouvoir produire le résultat attendu, nous sommes « en maitrise ».

Zone de danger

Zone de danger

C’est la zone de la panique, de la peur, de l’anxiété où toute progression devient impossible. Si l’objectif choisi est trop difficile à atteindre ou nous a été imposé, les émotions sont trop fortes et nous ne savons pas comment réagir. Les expériences négatives dans la zone de danger ont par ailleurs tendance à rétrécir la zone de confort et de challenge. Il faut alors réajuster l’objectif en zone de challenge, là où nous avançons.

Par exemple : lors d’un Conseil (voir p. 55), il est demandé à un nouveau Lutin timide de s’exprimer seul devant le Groupe qu’il apprend seulement à connaitre. Il sera alors certainement dans sa zone de danger : la situation va créer un sentiment d’anxiété et il risque de ne plus avoir envie de s’exprimer par la suite.

Si tu constates qu’un Lutin est mal à l’aise à l’idée de prendre la parole en grand groupe, invite-le d’abord à s’exprimer au sein de sa Sizaine, propose-lui d’être accompagnée d’un copain. Ne le force pas à prendre la parole, laisse-le gagner petit à petit en confiance. En continuant à lui offrir un espace de parole, il finira probablement par oser exprimer son avis.

Des zones différentes pour chacun

Cette zone de confort n’est pas tout de suite atteinte quand on arrive chez les Guides et particulièrement pour les Lutins qui découvrent un groupe avec un large écart d’âge. Ils apprennent à coopérer en Sizaine, à confronter leurs idées à celles des autres et à trouver leur place dans un collectif.

Zone de challenge

C’est le lieu des opportunités pour apprendre. Que le résultat soit bon ou pas, nous pouvons toujours en tirer une leçon. Nous sommes dans cette zone quand nous pensons « je ne sais pas si je vais y arriver, mais je vais apprendre de cette expérience ». C’est dans cette zone aussi que nous prenons plaisir à découvrir de nouvelles choses. Chaque réussite permet d’ailleurs à la personne d’élargir sa zone de confort et généralement aussi sa zone de challenge. Attention, il faut néanmoins toujours veiller à ne pas pousser le curseur trop loin ou trop longtemps pour ne pas se retrouver en zone de danger.

Un Lutin qui fait régulièrement des randonnées avec ses parents n’aura aucun mal à marcher tout le hike que tu as prévu pendant le camp. Il sera en pleine zone de confort et n’aura pas l’impression d’avoir « accompli quelque chose ». Au contraire, un enfant qui ne pratique pas beaucoup de sport ou qui ne marche pas beaucoup peut se retrouver en zone de challenge. Les encouragements et félicitations que tu lui apporteras, ainsi que ceux du reste de la Ronde durant la marche, lui permettront de réaliser qu’il est capable de le faire. Sa zone de confort s’agrandira doucement ainsi que son estime de soi : « je sais que je peux encore le faire, j’avais réussi lors du dernier camp ».

Moi, Animateur

Je veille à poser un cadre de confiance et de sécurité pour que les Lutins entrent dans leur zone de challenge et augmentent leur zone de confort.

Je prévois des activités variées, tant sur les compétences qu’elles demandent, que sur ce qui est attendu pour chaque Lutin.

Je propose aussi des activités qui permettent aux Lutins d’être dans leur zone de confort. Se dépasser est une excellente source d’apprentissage mais c’est aussi fatiguant. Offrir des moments de confort permet aux Lutins de recharger leurs batteries.

Zonede challenge
Zone de confort
Nouvelle zone de confort
Nouvelle zone de confort
Zone dedanger Nouvellezone de challenge

Le Sentier, un chemin de progression

Le Sentier est un chemin de progression personnelle pour les Lutins. Au fil des années, les enfants vont découvrir, expérimenter, s’affirmer et gagner en autonomie, en suivant les quatre éléments symboliques : Terre, Eau, Feu et Air. Ces quatre éléments sont indispensables à la vie et à l’épanouissement des êtres vivants. C’est pourquoi le cadre imaginaire de la Branche Lutin met en parallèle le développement symbolique d’une plante et celui du Lutin dans sa Sizaine comme dans la Ronde. Pour qu’une graine pousse, elle doit être plantée dans une terre meuble, accueillante, qui aura été préparée et dans laquelle se trouvent tous les minéraux nécessaires à son épanouissement. Ensuite, pour qu’elle germe et grandisse, elle a besoin d’être arrosée. La jeune pousse requiert également tout le soleil nécessaire à sa photosynthèse et, évidemment, cette plante doit être correctement oxygénée pour fleurir.

Un nouveau dans la Ronde

Si l’un de tes Lutins arrive en cours de parcours, il n’est pas forcément judicieux de l’intégrer dans l’élément Terre. Il aura déjà vécu des expériences à l’école, à la maison, dans son club de sport…, qui l’auront fait grandir. Il sera préférable de l’intégrer dans l’élément qui correspond à son âge.

Faire vivre le Sentier pendant l’année

Organiser de temps en temps des activités par groupe d’âge similaire permet de répondre de manière plus ciblée aux besoins et aux attentes des enfants. Chaque tranche d’âge traverse des étapes de développement spécifiques, et les activités adaptées à leur maturité les aident à progresser plus facilement. En exploitant les éléments du Sentier, chaque Lutin peut évoluer à son rythme, dans un cadre sécurisant et motivant, tout en partageant des moments communs avec les autres.

Les trois moments clés du Sentier

• Je découvre (début d’année) : les Lutins découvrent leur élément et explorent ses spécificités. C’est le moment de poser les bases, de créer du lien avec les autres et de comprendre ce qu’ils vont vivre cette année.

• Je vis (pendant l’année) : les Lutins progressent au sein de leur élément à travers des expériences concrètes et variées. Ils expérimentent, apprennent et développent des compétences, en vivant pleinement les valeurs de leur élément.

• Je célèbre (fin d’année et camp) : les Lutins prennent le temps de faire le point sur ce qu’ils ont vécu et appris. C’est un moment de valorisation et de transmission où chaque enfant peut mesurer ses progrès et se préparer pour l’étape suivante.

Quelques activités qui peuvent aussi être organisées en Sentier

• Un hike

• Un Astrolabe

• Une réunion badge

• Un Conseil

• Un projet

• Une évaluation

• Une réunion spéciale pour chaque élément

• Une veillée

• …

9e HO - Kain

Le premier élément : la Terre

L’élément Terre est celui qui accueille les plus jeunes Lutins. Il correspond à leur première année dans la Ronde et est donc l’élément de la découverte et de l’accueil. C’est une année où les enfants découvrent le fonctionnement de la Ronde, ses règles, ses valeurs, et où ils commencent à tisser des liens avec leurs pairs. La Terre, c’est l’environnement qui les accueille, où ils peuvent poser leurs premières bases et se sentir en sécurité.

Les objectifs de l’élément Terre

• Découvrir la Ronde, ses rituels et ses valeurs

• Se sentir accueilli et faire partie du Groupe

• Créer des liens avec les autres Lutins

• S’ouvrir à la vie en groupe, comprendre les règles de respect et de bienveillance

Idées d’activités pour l’élément Terre

• Jeux de présentation et brise-glace

• Jeux de découverte autour des symboles de la Ronde, des Lutins et des Guides en général

• Atelier d’apprentissage des chants et rituels de la Ronde (rassemblement, quelques chants de veillée, danses, etc.)

• Un carnet de défis propre à l’élément Terre (connaitre au moins les trois quarts des prénoms des Lutins de la Ronde, connaitre le nom et le cri des autres Sizaines, savoir chanter le chant du rassemblement, connaitre les quatre Règles d’Or, etc.)

• Une fresque collective : de la même manière que la forêt dans l’histoire « Le Sentier : la Chambre de la Terre » dans Les Échos de la Ronde, invite chaque Lutin à représenter son arbre – par une empreinte, un symbole ou un dessin – et à l’ajouter à une grande fresque collective. Celle-ci devient ainsi une forêt imaginaire, œuvre commune qui se construit année après année avec les Lutins de la Ronde.

• Jeu de coopération entre Lutins de la Terre

• Atelier d’argile autodurcissante (peu importe la réalisation proposée) pendant lequel tu proposes un moment réflexif (« Quels sont tes objectifs ou qu’aimerais-tu devenir ?» ).

Moi, Animateur

Je prends le temps d’accueillir les nouveaux Lutins et de leur expliquer le fonctionnement de la Ronde au début de l’année.

Je reste particulièrement disponible pour répondre à leurs questions.

Je garde en tête que c’est un fonctionnement nouveau pour eux et qu’un temps d’acclimatation est nécessaire, même pour d’anciens Nutons. La vie dans la Chaumière peut être très différente de la vie dans la Ronde et dans la Sizaine.

Le deuxième élément : l’Eau

L’élément Eau invite les Lutins de deuxième année à mieux se connaitre et à découvrir leurs gouts, leurs capacités et leur potentiel. C’est une année d’exploration intérieure où ils commencent à comprendre ce qui les rend uniques.

Les objectifs de l’élément Eau

• Découvrir ses gouts, ses talents et ses intérêts

• Prendre confiance en ses capacités

• Apprendre à exprimer son opinion et ses ressentis

Idées d’activités pour l’élément Eau

• Un Conseil des Lutins de l’Eau pour exprimer ce qu’ils ont apprécié durant l’année précédente (accueil dans la Ronde, premier camp, etc.) et leurs idées pour intégrer encore mieux les nouveaux Lutins de la Terre

• Organiser avec les Animateurs la cérémonie d’accueil des nouveaux Lutins dans la Ronde (voir p. 77)

• Atelier créatif : créer son portrait (dessin, éléments naturels ou de récup, peinture, etc.) pour présenter aux autres ses gouts, ses talents et ses intérêts

• Atelier estime de soi : chaque Lutin réfléchit à ses qualités (une liste d’adjectifs peut être donnée après un certain temps pour les aider). L’Animateur annonce alors avoir une photo du Lutin parfait dans une boite magique et la fait tourner aux Lutins en leur disant de garder ça secret. Au fond de la boite se trouve un miroir.

• Organiser des jeux variés qui sollicitent différentes capacités (réflexives, sportives, créatives, etc.) et prendre un temps avec les Lutins de l’Eau pour discuter de leurs fiertés, de leurs forces et de l’augmentation de leur zone de confort

Moi, Animateur

Je propose des activités variées à mes Lutins dans lesquelles chacun peut se découvrir.

Je les encourage lorsqu’ils sortent de leur zone de confort et je les félicite.

Je les incite à donne leur avis, à argumenter.

Le troisième élément : le Feu

L’élément Feu permet aux Lutins de prendre conscience de leur influence sur le groupe. C’est l’année où ils apprennent à utiliser leurs compétences pour aider les autres et à se sentir valorisés.

Les objectifs de l’élément Feu

• Partager ses savoirs et aider les autres

• Prendre des responsabilités dans la Ronde

• Renforcer sa confiance en soi

Idées d’activités pour l’élément Feu

• Mettre en place un système de parrainage entre les Lutins du Feu et ceux de la Terre

• Un moment ateliers ou badges tenus par les Lutins du Feu qui transmettent leurs savoirs aux plus jeunes

• Une veillée spéciale « talents »

• La pelote des compliments : un Lutin énonce une de ses qualités et envoie la pelote à un autre Lutin chez qui il reconnait le même trait de caractère. Celui-ci reçoit le compliment et donne une de ses autres qualités pour continuer le tour des éloges

• Organiser avec les Animateurs la cérémonie de départ/d’au revoir des Lutins de l’Air

Moi, Animateur

Je donne des responsabilités aux Lutins en veillant à ce qu’elles restent raisonnables mais motivantes. Je les félicite et encourage leurs efforts.

Le quatrième élément : l’Air

L’élément Air est celui de l’autonomie. Les Lutins prennent davantage d’initiatives, s’affirment comme membres responsables de la Ronde et se préparent à la transition vers les Aventures.

Les objectifs de l’élément Air

• Devenir plus autonome et responsable

• Aider les plus jeunes à progresser

• Se préparer à la transition vers les Aventures

Idées d’activités pour l’élément Air

• Un carnet de défis propre à l’élément Air (lancer un jeu, expliquer une règle, être le gardien du calme ou gestionnaire de la parole en Conseil, motiver sa Sizaine, être à l’écoute des plus jeunes, etc.)

• Rédaction d’une lettre à eux-mêmes qu’ils liront l’année prochaine avant ou après leur premier camp chez les Aventures

• Préparer une journée du camp, un jeu ou une veillée avec les Animateurs où les Lutins de l’Air deviennent également Animateurs

• Organiser une marche ou un Astrolabe entre Lutins de l’Air pour répondre à leurs questions sur les Aventures et les rassurer si nécessaire

• Passer une réunion ou une journée de camp chez les Aventures pour voir à quoi ça ressemblera l’année suivante

Moi, Animateur

Je confie des tâches aux Lutins et je les incite à prendre des initiatives.

Je leur propose des espaces de discussion sur des sujets qui leur tiennent à cœur.

J’incite mes Lutins de dernière année à aider les plus jeunes.

Je réponds à leurs questions concernant leur futur Passage aux Aventures.

Je fais attention à continuer à les considérer comme des Lutins jusqu’à la fin de l’année.

1re LO - Hannut

Tableau récapitulatif des quatre éléments du sentier

• Découverte

Mots clés

Objectifs 7-8 ans 8-9 ans 9-10 ans 10-11 ans

• Découvrir la Ronde

• Trouver sa place

• S’ouvrir aux autres

• Découverte de soi

• Expérimentation

• Se découvrir soimême

• Prendre conscience de ses gouts

• Apprendre à argumenter

Le Carnet du Sentier, témoin de la progression

Le Carnet du Sentier est un document qui permet à chaque Lutin, à son rythme et selon sa volonté, de se construire, de se poser des questions, de sentir de plus en plus... Lutin. Le but n’est pas de le remplir au plus vite, mais de l’exploiter de telle sorte qu’il soit un outil de progression pour le Lutin. Il devient un support dans ses projets et un souvenir de ce qui a été réalisé.

Quel intérêt ?

Pour le Lutin, ce carnet a une double fonction.

1. Découvrir et relater sa vie chez les Lutins : dès son entrée dans la Ronde, il a une vision globale de ce qui se vit chez les Lutins et peut mieux apprécier le chemin sur lequel il s’engage. Il lui est proposé d’y inscrire les moments forts de sa vie de Lutin pour garder des traces et se souvenir de son passage dans la Ronde.

2. Inscrire sa progression : apprendre le sens des responsabilités et à évaluer ses objectifs.

Le document s’adresse à l’ensemble des Lutins, dès leur arrivée à la Ronde et jusqu’à leur Passage chez les Aventures. Si un Lutin vient d’une autre Unité, soucie-toi de savoir s’il a déjà un Carnet du Sentier et prends le temps de le parcourir avec lui.

• Affirmation de soi

• Prise de confiance

• Valoriser les spécificités de chacun

• Prendre conscience de son influence

• Préparer aux responsabilités

• Autonomie

• Responsabilité

• Responsabiliser

• S’ouvrir aux plus jeunes

• Préparer aux Aventures

Les Contrées, des domaines

pour progresser

Chez les Guides, on appelle « Contrée » un domaine d’activités dans lequel on peut développer des compétences. Chaque Guide est amené à explorer les différentes Contrées tout au long de son parcours : cinq chez les Lutins et cinq chez les Aventures. Ces cinq domaines permettent à tes Lutins de s’épanouir pleinement car ils les poussent à aller de l’avant : ils se fixent un but et le poursuivent à leur rythme, selon leurs possibilités et avec l’aide des autres... Les Contrées servent aussi à développer les compétences nécessaires pour vivre en groupe et en pleine nature.

Définition des cinq Contrées

Esprit créatif : c’est le monde de l’imagination sans limite, la Contrée de l’expression sous toutes ses formes (dessiner, inventer, chanter, bricoler).

Monde intérieur : c’est le monde du calme et des émotions, la Contrée de la confiance en soi et du bienêtre. C’est la découverte de ce qui se passe à l’intérieur de soi, de ses sentiments, de ses forces.

Nature curieuse : c’est le monde du vivant, la Contrée de l’aventure et de l’observation de la nature. C’est la découverte des plantes, des animaux, des saisons et de notre planète. Logique et malice : c’est le monde de la logique et des mystères à résoudre, la Contrée de l’ingéniosité et des énigmes. C’est le pays où l’on teste, on tâtonne, on comprend et on imagine des solutions.

Gestes solidaires : c’est le monde de l’entraide et des petites actions utiles, la Contrée de la vie pratique et du partage. C’est la découverte de comment aider les autres, prendre soin de soi et se rendre utile.

Les badges chez les Lutins

Les badges sont une reconnaissance concrète des compétences ou des intérêts d’un Lutin, obtenue par la réalisation d’un projet personnel ou collectif. Ils sont un moyen de célébrer l’apprentissage et l’engagement tout en permettant une progression adaptée au rythme et aux capacités de chaque Lutin.

Le système des badges offre à chaque Lutin une occasion :

• d’apprendre de nouvelles choses et donc d’étendre sa zone de confort ;

• de prendre confiance en soi ;

• de partager avec les autres ;

• de démontrer une expertise ou une évolution personnelle.

Ils sont divisés en deux catégories : les badges d’intérêt et les badges de spécialisation.

Badges d’intérêt

Les badges d’intérêt, expliqués dans le Carnet du Sentier, permettent aux Lutins de se lancer dans des projets de leur choix, à leur rythme et dans un cadre plus libre. Ils peuvent être réalisés seuls ou en groupe, lors des réunions, à la maison, ou lors d’activités informelles. Ils ne nécessitent pas l’accompagnement direct d’un expert ou d’un Animateur car chaque badge est accompagné d’une fiche de réalisation, expliquant clairement les objectifs, les étapes et le résultat attendu.

Il existe trois badges d’intérêt par Contrée, dont l’un est un badge libre, sans fiche, permettant une grande créativité et une liberté totale dans le choix du projet par le Lutin.

1. Esprit créatif

• Pro du recyclage : créer un objet déco ou pratique à partir de matériaux de récupération

• Attrape-rêves : fabriquer un attrape-rêves et raconter son usage

2. Monde intérieur

• Plume libre : tenir un carnet créatif pendant une semaine pour exprimer ses pensées, parler de soi, de ses envies, de ses émotions

• Voix d’enfant : découvrir ses droits en tant qu’enfant (ex : droit d’être écouté, droit à l’éducation, à la sécurité, etc.). Choisir un droit important pour soi, le comprendre et expliquer pourquoi il compte. Faire un dessin, une affiche ou un court message pour en parler autour de soi.

Produ recyclage Attrape-rêve Esprit créatif
Plume libre Voix d enfant
Monde intérieur

3. Nature curieuse

• Botaniste en herbe : réaliser un herbier composé d’au moins 15 espèces indigènes

• Artiste nomade : réaliser une fresque ou un dessin géant dans la nature de la place de l’humain sur la Terre

4. Logique et malice

• Labo des idées : imaginer un objet utile et le dessiner en détail

• Mille et une pattes : construire une petite structure (nichoir, abri, etc.) avec des outils simples

5. Gestes solidaires

• As de la déco : organiser ou réaménager un coin de sa chambre

• Zéro déchet : mettre en place une astuce zéro déchet à la maison

Promotion dans la revue Lutin

En plus de la présentation de chaque badge d’intérêt dans le Carnet du Sentier, deux fois par an, la revue Lutin envoyée à domicile met en avant un badge d’intérêt spécifique. La revue inclut la fiche détaillant comment réaliser ce badge, avec des instructions claires. À la fin de leur projet, les Lutins remplissent un formulaire grâce à un QR code pour soumettre leur réalisation et recevront leur badge de la part du Mouvement.

Encourage tes Lutins à réaliser des badges d’intérêt et mets en avant ceux qui les ont réalisés !

Botaniste enherbe Artiste nomade Nature curieuse
Labo d’idées 1001 pattes Logique et malice
As de la déco Zéro déchet Gestes solidaires

Badges de spécialisation

Les badges de spécialisation sont des badges plus encadrés, lors desquels les Lutins développent une compétence spécifique sous l’accompagnement d’un Animateur, d’un expert ou d’un Guide plus âgé (Aventure, Horizon, Routier, Chef d’Unité, etc.). Ces badges se réalisent généralement lors des réunions, des weekends ou des camps, nécessitant un vrai accompagnement dans le processus d’apprentissage. En effet, la Ronde est avant tout un lieu bienveillant et sécurisant où chaque Lutin peut essayer sans crainte de se tromper, explorer de nouvelles choses et se découvrir à son rythme.

Que ce soit en testant une activité, en prenant la parole ou en apprenant une nouvelle compétence, il est attendu que chacune puisse faire plusieurs essais avant de réussir. C’est tout à fait normal et cela fait partie de l’apprentissage.

Apprendre demande du temps, de la patience et de la confiance : il est donc normal que cela prenne de la place dans ton planning. En tant qu’Animateur, ton rôle est d’encourager chaque Lutin à progresser à son propre rythme, en valorisant les efforts et les tentatives autant que les réussites finales.

Il existe deux badges de spécialisation par Contrée.

1. Esprit créatif

• Mains habiles : apprendre les bases de la couture et créer un objet utile

• Super star : monter un petit spectacle chanté ou mimé avec d’autres Lutins

2. Monde intérieur

• Guide du calme : apprendre des techniques de relaxation ou de pleine conscience (respiration, étirement, visualisation, etc.) et les expérimenter en groupe

• Entre les lignes : apprendre à mieux comprendre les autres et à s’exprimer autrement que par les mots, grâce à des techniques d’écoute active et de communication non verbale

3. Nature curieuse

• À l’affut : apprendre à reconnaitre traces, animaux ou plantes locales

• Cartographe du ciel : reconnaitre les étoiles, constellations ou phases de la Lune

4. Logique et malice

• Cryptographe : s’initier aux codes secrets et créer sa propre énigme

• Maitre du jeu : inventer un nouveau jeu avec règles, plateau ou cartes

5. Gestes solidaires

• Mini secouriste : apprendre les gestes de base des premiers secours

• En cuisine : cuisiner un plat simple et équilibré sous la supervision d’un adulte

Attention

Même s’il peut être abandonné ou postposé, un badge de spécialisation ne peut pas être raté. Le but des badges est de valoriser les Lutins et de les aider à grandir, pas de les enfoncer dans une situation d’échec ! Accompagne le Lutin, ajoute avec lui des petits objectifs à son parcours pour lui permettre de progresser jusqu’à ce qu’il se sente prêt à accomplir son objectif final.

« Notre critère pour l’obtention des badges n’est pas le fait qu’on ait atteint un certain niveau de connaissances ou d’habileté, mais la quantité d’efforts qu’on a fournis. »

Baden-Powell, R. (1919). Aids to Scoutmastership

Mains habiles Super star
Guide du calme Entre les lignes

Organiser les badges de spécialisation

Durant le camp ou pendant l’année, organise avec ton Staff plusieurs moment pour réaliser les badges. Choisissez ensemble les badges que vous proposerez bien à l’avance et sur la base des aptitudes et compétences du Staff. Il n’est pas cohérent qu’un Animateur encadre un badge sur les premiers soins s’il n’y connait rien lui-même…

1. Présente à la Ronde les Contrées et les badges de spécialisation que vous souhaitez mettre en avant cette année. Par exemple : « Cette année, je propose aux Lutins qui souhaitent explorer la Contrée Gestes solidaires de réaliser le badge En cuisine avec moi. »

2. Le Lutin choisit le badge qu’il souhaite réaliser et définit son objectif personnel avec l’aide des Animateurs : que souhaite-il réaliser concrètement ? Cela permet au Staff de s’adapter et d’anticiper l’accompagnement de chaque Lutin. Par exemple : « Je veux savoir cuisiner un repas équilibré (plat et dessert). »

3. Lors de l’activité badge, le Lutin découvre et apprend une nouvelle compétence. La réalisation du badge peut être réalisée en plusieurs temps : découverte et première manipulation – expérimentation, essai/erreur – maitrise de la technique et/ ou de l’outil. Par exemple : le Lutin découvre ce que signifie « équilibré » ainsi que la technique de découpe de certains légumes. Lors d’une prochaine réunion, il réalise le repas encadré par un Animateur.

4. Le Lutin évalue sa progression avec l’aide d’un Animateur. Il s’octroie lui-même son badge sur la base de l’atteinte ou non de ses objectifs.

5. Si l’objectif personnel est atteint, le Lutin partage et présente à la Ronde sa réalisation. Il fête sa réussite avec toute la Ronde.

Pour aller plus loin

Les logos de chaque badge de spécialisation sont disponibles en Annexe 1 (p. 114). Ils sont conçus pour être facilement décalqués ou reproduits, afin de permettre la réalisation de badges physiques à l’aide de techniques créatives adaptées aux ressources de ton Groupe.

Parmi les possibilités : plastique fou (polystyrène thermorétractable), pyrogravure, impression 3D, badgeuse, argile autodurcissante, punch needle, découpe et collage de feutrine, tissu thermocollant, papier plastifié ou toute autre méthode artisanale. L’objectif est d’offrir aux Lutins un badge concret, valorisant et durable, qui symbolise leur progression et leurs efforts.

Ce support visuel permet également de ritualiser la remise du badge et de renforcer le sens de l’accomplissement.

Moi, Animateur

Je prends le temps de bien expliquer le sens des badges aux Lutins.

Je varie les badges proposés par le Staff en explorant différentes Contrées.

Je prévois deux fois par an une réunion ou une journée badge dans mon planning et dans mon plan éducatif de Staff pour permettre aux Lutins de ma Ronde de développer des compétences.

J’aide les Lutins à se fixer un objectif personnel pour la réalisation de leur badge. Je garde en tête que le but est qu’ils progressent et développent des compétences.

Je garde en tête que la richesse des badges se trouve dans la possibilité d’essayer une nouvelle technique et d’être en droit de faire des erreurs.

31e

Évaluer pour progresser

Faire des évaluations est important pour évoluer, grandir et apprendre de ses erreurs. Planifie-les à la fin de toute activité, ou à d’autres moments en fonction des besoins. Les évaluations se vivent seul ou en groupe. Cela dépend de ce qu’il y a à évaluer et de la technique choisie. Pense à les mettre en lien avec ton thème.

L’évaluation chez les Guides est « formative » (par opposition à l’évaluation « certificative » qui est celle des bulletins, des examens et autres tests, où une sanction est appliquée si un objectif n’est pas atteint) parce qu’elle vise à aider la personne à réfléchir sur elle-même et donc à progresser.

Ce que tu évalues

Tu évalues la réussite, totale ou partielle, des objectifs, et non pas les personnes, les activités ou la nourriture. Ces objectifs peuvent néanmoins se rapporter à toutes les activités de ton animation. C’est pour cela qu’il est nécessaire de définir des objectifs SMART (voir p. 15) pour chaque activité. Tu évalues ensuite l’ensemble du procédé : le but final et tout ce qui a été mis en place pour y arriver. Dans la démarche d’évaluation, tu distingues les objectifs de groupe des objectifs personnels.

• Les objectifs de groupe : ils sont évalués avec le groupe en coévaluation, lors d’un Conseil (voir p. 57).

• Les objectifs personnels : ils sont évalués par chaque personne (Lutins ou membre du Staff) individuellement sous forme d’autoévaluation.

Les types d’évaluation

Il existe trois manières de faire une évaluation.

• L’hétéroévaluation : c’est le fait d’être évalué par une personne (une autorité). Ce type d’évaluation n’est pas prôné chez les Guides.

• La coévaluation : c’est le fait de s’évaluer mutuellement sur la base de critères précis définis à l’avance. Elle rend l’évaluation plus objective et minimise l’influence des préjugés et des ressentis.

• L’autoévaluation : c’est le fait de s’évaluer soi-même sur la base de critères définis. Elle pousse les Lutins à comprendre par eux-mêmes leurs erreurs et progrès.

Des techniques pour évaluer

Il est important de penser à varier la manière d’évaluer. Fais en sorte que les Animés ne se lassent pas. Inspire-toi, par exemple, du thème de ton camp ou de l’année. Avant de choisir la méthode, il faut savoir ce que tu veux évaluer. Une fois que tu as cette réponse, tu choisis de poser des questions ouvertes ou fermées.

• Les questions ouvertes : ce type de questions permet d’obtenir une large information. Elles favorisent le dialogue. Ce sont des questions qui ne recherchent pas une réponse prédéfinie. Elles servent à comprendre, à faciliter l’expression ou à échanger. Elles permettent à chacun de dire ce qu’il pense sans se sentir enfermé. Attention, lorsque tu poses ce genre de questions, tu ne sais pas ce que tu obtiendras comme réponse. Tiens-toi prêt à rebondir tout en gardant à l’esprit que tu as le droit de dire que tu dois te renseigner parce que tu ne sais pas.

• Les questions fermées : elles servent à obtenir des réponses précises, souvent formulées en un ou deux mots (oui, non, un chiffre, une ville, un sentiment, etc.). Elles sont utiles pour obtenir ou valider un accord ou pour cadrer une personne trop bavarde. Le risque est que la personne ait l’impression de ne pas avoir de choix ou de ne pas pouvoir s’exprimer.

Exemple 1 : la fleur des ressentis

Quand ?

Cette évaluation peut se vivre au camp (évaluation journalière) ou après chaque réunion dans l’année (évaluation hebdomadaire). Elle permet à chaque Lutin d’exprimer ce qu’il a vécu pendant une activité, seul.

Matériel

• Une grande fleur dessinée avec cinq pétales, chacun portant une question

Déroulement

À la fin d’une activité, chaque Lutin choisit un pétale, écrit ou dessine sa réponse dessus, puis partage (ou pas) son avis à voix haute. Si tu veux une variante, invite-les à coller leur pétale sur une grande fleur collective.

Exemples de pétales

• Qu’est-ce que j’ai aimé ?

• Qu’est-ce que j’ai appris ?

• Qu’est-ce que j’ai trouvé difficile ?

• Qu’est-ce que j’aurais pu faire autrement ?

• De quoi suis-je fier ?

Exemple 2 : bouger pour dire

Quand ?

Cette évaluation peut se vivre au camp (évaluation journalière) ou après chaque réunion dans l’année (évaluation hebdomadaire). Elle met les Lutins en mouvement, ce qui rend l’évaluation dynamique.

Matériel

• Papiers (format A4) sur lesquels sont écrits des adjectifs

Déroulement

L’Animateur choisit et inscrit des adjectifs pour exprimer une position sur un sujet (par exemple : réussi, décevant, neutre, mitigé, etc.) sur une feuille A4 (un mot-clé par papier). Il affiche les papiers à différents endroits du lieu (si possible sur des troncs d’arbres). À la fin d’une activité, l’Animateur annonce aux Lutins un des objectifs de celle-ci (par exemple : vous avez découvert la solidarité). Les Lutins se placent près de l’adjectif qui exprime le mieux leur pensée par rapport à l’objectif énoncé. S’ils sont plusieurs à avoir choisi le même mot, ils expliquent leur choix, à tour de rôle, au sein de leur sous-groupe. Un porte-parole de chaque petit groupe expose alors une synthèse des avis exprimés à l’ensemble de la Ronde. Si une personne est seule à avoir choisi tel ou tel adjectif, elle explique elle-même la raison de son choix à la Ronde.

L’Animateur annonce ensuite un autre aspect du projet à évaluer.

Exemple 3 : l’échelle de progression

Quand ?

Cette évaluation peut se vivre au camp (évaluation journalière). Elle permet à chaque Lutin d’évaluer son propre ressenti sur sa progression personnelle, de manière simple et visuelle.

Matériel

• Une feuille ou un carnet de progression avec des échelles dessinées (de bas en haut), divisées en cinq niveaux. Chaque niveau représente un degré de satisfaction ou de réussite (par exemple : « Pas du tout satisfait » jusqu’à « Très satisfait »)

• Des crayons de couleur

Déroulement

À la fin de la journée, chaque Lutin reçoit une feuille avec l’échelle ou ouvre son carnet de progression et la consigne suivante :

« Colorie la marche de l’échelle qui correspond à ton ressenti sur ton objectif personnel aujourd’hui. »

L’Animateur peut poser une question précise à évaluer :

« Comment as-tu progressé dans le travail en équipe ? ».

Les Lutins colorient leur marche et peuvent, en dessous de l’échelle, écrire une phrase pour expliquer leur choix. Si certains souhaitent partager leur évaluation, ils le font à voix haute, mais cela reste une démarche personnelle.

Cette autoévaluation est particulièrement facile à adapter à ton thème de camp (cible, ciel étoilé, fusée intergalactique, carte aux trésors, etc.).

Moi, Animateur

J’offre aux Lutins une série d’occasions de s’autoévaluer. Je garde en tête que ce sont des enfants et que c’est un exercice nouveau pour eux. C’est normal que ce soit plus difficile pour certains de formuler un avis argumenté.

J’évite les appréciations générales (« c’est chouette ! », « c’est beau ! »). Ce sera plus efficace si les Lutins évaluent des activités précises en gardant en tête les objectifs SMART qui auront alors été expliqués de façon adaptée à l’âge des Lutins (p. 15).

Je prends le temps d’établir des critères d’évaluation précis avec les Lutins.

Je prépare les évaluations, leur présentation et leur décorum. Je veille à les mettre en lien avec le thème d’année ou le thème de camp.

Je fais en sorte que les évaluations gardent un esprit positif et tiennent compte de la réalité.

Je fais en sorte que les évaluations soient courtes et efficaces.

Le retour sur soi avec l’Astrolabe

Qu’est-ce que c’est ?

Un astrolabe est un ancien instrument de mesure des positions des astres. Il a permis la navigation en mer avant l’invention du sextant. Il a été inventé en Grèce au IIe siècle av. J-C. Mais ce sont les astronomes et astrologues arabes qui ont rendu l’usage de cet instrument courant au VIIe siècle.

L’astrolabe est composé d’un disque sur lequel est représentée la position des astres du ciel. Les astres sont représentés en projection, c’est-à-dire dessinés comme s’ils étaient dans le même plan, un peu comme si on écrasait le ciel pour en faire un disque qui serait le disque de l’astrolabe.

Ce disque peut tourner et l’utilisateur peut faire coïncider les positions des astres dans le ciel avec leur image sur l’astrolabe. Il comporte aussi un rapporteur qui permet de mesurer la hauteur de l’astre dans le ciel.

L’astrolabe était utilisé principalement pour déterminer l’heure du jour, par la mesure de l’élévation du Soleil dans le ciel ; ou l’heure de la nuit, en utilisant une étoile ; ou bien pour déterminer l’heure d’un évènement céleste, comme le lever ou le coucher du Soleil ou de la Lune, ou encore d’une étoile.

Imagine-toi dans un grand navire, fendant les flots, avec à son bord tout un groupe de Lutins-matelots aventureux. Une nuit, une tempête éclate et votre fier bâtiment s’échoue sur une plage déserte. Heureusement, le navire n’a subi aucun dégât, mais la marée basse vous empêche de repartir. Vous passerez donc la nuit sur place.

Épuisé par cette épreuve mais ne parvenant pas à trouver le sommeil, tu décides de quitter le bateau pour t’isoler de tes compagnons. Tu marches quelques instants sur la plage puis tu te couches sur le dos dans le sable froid de la nuit.

Là, tu souffles un peu, tout en admirant le ciel étoilé, libéré de toute pollution visuelle. Tu profites également du silence, uniquement perturbé par le son des vagues qui vont et viennent. C’est alors que, dans ce moment de profonde plénitude, tu repenses au périple que tu viens de vivre avec tes amis et à toutes ces merveilleuses découvertes que tu as faites.

Enfin, tu te redresses et t’assieds en tailleur. Tu sors ton Astrolabe et ta carte maritime et tu réfléchis au meilleur cap à emprunter lorsque ton navire sera à nouveau à flot.

De même que l’astrolabe qui permet de s’interroger sur l’environnement spatiotemporel pour mieux naviguer ensuite, chez les Guides, l’Astrolabe est une activité d’introspection où chacun, au même moment, réfléchit individuellement. Chaque Lutin fait le point sur ses découvertes passées et à venir. Il prend le temps de s’arrêter pour se rendre compte de tout ce qu’il a vécu, de ses forces et déterminer ce qu’il lui reste à entreprendre ou découvrir.

Quel intérêt ?

L’Astrolabe permet aux Lutins de :

• faire une pause pour faire le point en observant et analysant ce qu’ils ont vécu depuis leur arrivée dans la Ronde ;

• reconnaitre leurs émotions et leurs sentiments ;

• prendre conscience de leurs forces et faiblesses pour tirer des leçons et se fixer des objectifs pour le futur ;

• bien vivre avec lui-même et mieux se connaitre.

Quand et pour qui ?

L’Astrolabe s’adresse à tous les Guides, quels que soient leur âge ou leur expérience.

Bien qu’il se vive de manière individuelle, il est proposé à tous les Lutins simultanément, pour qu’ils profitent d’une ambiance et d’une dynamique de groupe motivantes.

Cet outil peut être utilisé tout au long de l’année, de manière occasionnelle. Sa fréquence dépendra des activités vécues. Il n’est pas facile de se remémorer en détail un évènement vécu six mois plus tôt. Dès lors, il convient d’éviter de trop espacer les Astrolabes dans le temps. Quel que soit le moment choisi, il ne doit pas s’éterniser. Si tu organises régulièrement des Astrolabes, le Lutin comprend mieux le fonctionnement de l’activité et le vit de façon plus autonome.

Ça sera peut-être la première fois pour certains enfants qu’un adulte leur propose de s’arrêter et de vivre un moment d’introspection. Ce genre d’exercice n’est pas au gout de tout le monde et pourrait mettre certains Lutins mal à l’aise. Demande-leur de jouer le jeu en répondant aux questions, mais laisse-leur une porte de sortie, ne les oblige pas à vivre l’activité pendant 30 minutes. Débriefe ensuite avec eux pour comprendre pourquoi ils n’ont pas souhaité vivre l’expérience jusqu’au bout (une raison personnelle liée au vécu, une difficulté à rentrer dans l’activité…) afin d’éventuellement améliorer ton prochain dispositif d’Astrolabe.

Comment le mettre en place ?

Accueil et ambiance

Comme pour toute activité Guide, soigne l’ambiance et le décorum pour permettre à chacun d’entrer plus facilement dans l’animation. Tu peux par exemple :

• mettre de la musique calme et des bougies ;

• décorer l’espace ;

• raconter une histoire ou faire écouter une chanson pour les faire rentrer dans le thème ;

• organiser une balade au flambeau jusqu’à un lieu apaisant de la nature, etc.

Rassemble tes Lutins dans un lieu calme et confortable et explique-leur le but de ce moment particulier : se poser pour faire le point sur soi et ses progrès.

Chaque Lutin repense à ce qu’il a vécu en se basant sur quatre axes (symbolisant les quatre points cardinaux) : Naviguer, Explorer, faire Sens et Orienter.

Naviguer

Grâce à l’apprentissage par l’action, les jeunes vivent des aventures, s’ouvrent aux autres et font des découvertes. Cet axe permet au Lutin de prendre le temps de se demander d’où il vient et de prendre conscience de tout le chemin qu’il a parcouru et les choses qu’il a apprises.

Retrace avec toute la Ronde les moments marquants du camp, du weekend ou des dernières réunions. Il s’agit de votre carnet de bord. Celui-ci peut prendre différentes formes selon les besoins, les envies, le thème :

• des panneaux avec des photos ;

• un fil à linge sur lequel tu attaches des objets, photos ou mots clés symbolisant les moments marquants vécus ;

• un Carnet de la Ronde (voir p. 69) papier, audio ou vidéo, etc.

Explorer

Ayant fait le point sur les différentes étapes de son périple de vie, le jeune explore le monde de l’invisible, celui des émotions et de ses sentiments. Cet axe permet au Lutin d’identifier ce qu’il aime ou non et d’être à l’écoute de ses émotions et de sentiments ainsi que de ceux des autres. Pour que le Lutin se prête au jeu de l’introspection, il faut lui donner des outils pour se poser les bonnes questions. Le matériel a toute son importance pour que cette étape fasse mouche. Cartes, dés, jeux de société, panneaux… sont autant de supports que tu peux utiliser.

Pour aller plus loin

Les cartes Guid’Émoi peuvent servir d’outil à la réflexion sur les émotions.

Moi, Animateur

Je m’assure que chaque Lutin comprenne le sens de la démarche et ses consignes.

Je veille à mettre en place des conditions propices à la réflexion personnelle (endroit calme et confortable, une ambiance sereine…).

Je me prête au jeu en réalisant mon propre Astrolabe : je démontrerai ainsi l’importance et l’intérêt de la démarche.

Faire Sens

L’enfant tente de faire le lien entre ses aventures à bord du navire Guide et sa vie « civile » sur la terre ferme. Cet axe permet au Lutin de donner du sens à ses apprentissages.

Concrètement, après avoir réfléchi au calme, pour lui-même, le Lutin exprime sur un support ce qu’il a aimé, ressenti et ce qu’il a découvert. Il indique également ses nouvelles envies et ses objectifs.

Il peut s’agir d’un support collectif ou individuel. Son but est de faciliter l’émergence des idées, de guider les Lutins dans leurs réflexions, mais aussi de garder une trace des envies exprimées. Le support doit permettre de répondre à des questions ouvertes et personnelles (en « je »). Les questions posées sont orientées selon les quatre axes décrits ici et peuvent s’inspirer des cinq domaines de développement (voir p. 23).

Animateur

Je suis disponible pour les Lutins afin de venir en aide à ceux qui auraient des blocages.

Dans mon support, je pose des questions courtes et ouvertes (les réponses viennent des Lutins).

Pour plus de cohérence et de motivation, j’adapte mon animation et donc mon support en fonction du thème du camp par exemple.

Orienter

Fort de ses réflexions, le Lutin se fixe un cap grâce aux étoiles et oriente son expédition dans un but précis. Cet axe permet au Lutin de définir ses objectifs et priorités, mais également de déterminer ce qu’il aimerait encore faire ou vivre.

Si l’Astrolabe est bien un moment individuel, chaque Lutin doit avoir l’occasion de partager ses réflexions s’il le souhaite. Propose dès lors d’échanger en petit groupe de manière à ce qu’ils s’aperçoivent que d’autres partagent peut-être leurs intérêts. Attention, cet échange ne doit en aucun cas être imposé !

Moi, Animateur

Je m’assure que les échanges se déroulent dans la bienveillance et le respect de chacun.

Je précise aux Lutins qu’ils peuvent conserver leur support d’Astrolabe dans un lieu qui leur est personnel.

En cas d’utilisation d’un support collectif, je conserve précieusement ce dernier afin de garder une trace des envies et objectifs éventuels.

Pour aller plus loin

Tu trouveras des exemples d’activités et de supports en annexe 1 (p. 118) de ce dossier.

Moi,
9e HO - Kain
HE - Gosselies

Méthode de Branche Lutin

: La Promesse Lutin

Tout au long de leur parcours chez les Guides, les jeunes sont amenés à porter et défendre des valeurs. Dans la Chaumière, les Nutons découvrent les valeurs du Mouvement. À la Ronde, les Lutins s’initient à l’engagement à travers la Promesse Lutin. À la Compagnie, les Aventures s’engagent à vivre l’idéal de la Loi Guide. Plus tard, à la Chaine, ils porteront cet idéal en dehors du Mouvement grâce à leur Engagement Horizon.

La Promesse, un premier moment d’engagement

La Promesse Lutin est un moment symbolique où le Lutin découvre l’engagement à travers les quatre Règles d’Or et la Devise Lutin. Après avoir réfléchi à ce que celle-ci signifie et à une Règle d’Or qu’il souhaite mettre en avant particulièrement, le Lutin fait sa Promesse devant la Ronde qui le soutient dans son choix et l’accompagne sur son chemin de l’engagement. Le Lutin qui la fait se réfère à la Règle d’Or qui lui parle le plus.

Quand et pour qui ?

Avant de faire sa Promesse il est important que le Lutin connaisse le Groupe et son fonctionnement (les Règles d’Or, les rituels propres à ta Ronde, la Devise, etc.) et qu’il y ait trouvé sa place. Il est donc préconisé que tes Animés ne réalisent pas leur Promesse avant la deuxième année au sein du Groupe. Cependant, elle reste un acte libre et il est essentiel que le Promettant s’engage à un moment où il sera prêt. Laisse-lui la possibilité de réaliser sa Promesse plus tard. S’il ne se sent pas prêt, prends un moment pour en discuter avec lui et essayer de comprendre ce qui le freine.

Préparer et organiser la Promesse

Il est recommandé de commencer la préparation de la Promesse avant le camp pour que chacun dispose du temps dont il a besoin. Ce temps de préparation est différent pour chaque personne (en fonction de son chemin de vie, de sa capacité de réflexion, de sa prise de recul sur soi, de sa recherche de sens…). Cela permet une réflexion plus profonde et un choix de Parrain ou Marraine plus éclairé.

Pour bien préparer sa Promesse, l’Animé passe par différentes étapes de réflexion. Elles l’aideront à mieux se connaitre, trouver sa place dans le Groupe et choisir soigneusement son engagement.

1. Se découvrir : mieux se connaitre aide l’Animé à se situer par rapport aux autres, à prendre sa place et à vivre un engagement plus fort et plus concret.

2. Découvrir la Ronde et ses règles de vie : le Lutin se familiarise avec les Règles d’Or et la Devise Lutin qui l’aide dans sa recherche du « bien vivre ensemble ». Lorsqu’il se sent prêt, le Promettant choisit une Règle d’Or et réfléchit, seul ou en groupe, à la Promesse qu’il voudrait faire.

3. Choisir sa Promesse : l’Animé est invité à rédiger un texte personnel dans lequel il met en avant ce qu’il désire partager de lui-même et de son adhésion aux Règles d’Or et aux valeurs Guides.

Les Règles d’Or

Tout au long de son parcours, chaque Guide va vivre un certain nombre de valeurs : vie de groupe, solidarité, entraide, partage, égalité, amitié… À chaque tranche d’âge, quelques points sont mis en avant. Pour les Lutins, l’accent est mis sur quatre valeurs : le souci d’autrui, l’optimisme, l’honnêteté et le service.

Ce sont des valeurs vécues par les Lutins pendant les réunions et le camp mais aussi dans leur vie quotidienne (en famille, à l’école, au club de sport…).

Elles constituent les objectifs globaux de ton animation. À toi et à ton Staff de les affiner pour les vivre.

Les Règles d’Or sont au nombre de quatre.

• Un Lutin pense aux autres.

• Un Lutin sème la joie.

• Un Lutin est vrai.

• Un Lutin cherche à faire plaisir.

Un Lutin pense aux autres

Le Lutin s’intéresse de plus en plus à ce que les autres font et peuvent ressentir. Mettre l’accent sur cette règle permet d’assurer la solidarité et l’entraide au sein de ta Ronde.

Penser aux autres, c’est :

• prendre de leurs nouvelles ;

• tenir compte et respecter les souhaits et limites de chacun ;

• ne pas chercher à se mettre systématiquement en valeur ;

• être bienveillant ;

• être attentif à leur bonheur.

Un Lutin sème la joie

Une bonne ambiance dans ta Ronde commence par la joie et la bonne humeur de chaque Lutin. Bien sûr, personne ne peut être heureux et gai en tout temps et c’est important de le respecter. Il en va de même pour tes Lutins : ils viennent chacun avec leurs petits (ou gros) tracas. À toi d’inciter les Lutins et le Staff à lancer un chant, faire une blague ou mettre les autres de bonne humeur.

Semer la joie, c’est :

• faire plaisir aux autres Lutins ;

• raconter des blagues ;

• accueillir un Lutin avec un grand sourire et un mot gentil ;

• lancer une chanson entrainante ;

• féliciter les autres Lutins quand ils réussissent quelque chose.

Un Lutin est vrai

Toute relation de confiance repose sur l’honnêteté. Chez les Lutins, c’est pareil. Bien sûr, ce n’est pas toujours évident pour un Lutin de dire qu’il n’a pas respecté les règles du jeu ou de raconter un fait sans le déformer. Mais en te montrant compréhensif, en leur expliquant l’importance de la vérité, en leur montrant que tu es là pour eux, quoi qu’il arrive, ils seront plus enclins à être honnêtes. Pour être vrais, les Lutins doivent sentir que tu leur fais confiance, les soutiens et les estimes.

Être vrai, c’est :

• dire la vérité, même quand ce n’est pas facile ;

• jouer en appliquant les règles du jeu, sans tricher ;

• exprimer ce qu’on ressent vraiment, sans mentir ni exagérer ;

• être sincère avec les autres et avec soi-même ;

• respecter sa parole et tenir ses promesses ;

• reconnaitre ses erreurs sans chercher d’excuse.

Un Lutin cherche à faire plaisir

Pour fonctionner, la Ronde a besoin de l’aide de chacun. Si chaque Lutin essaie d’amener un petit plus à la Ronde, alors toute la Ronde pourra s’épanouir. De simples petites actions sont suffisantes. Le Lutin se met au service des autres, pour lui-même et pour le Groupe.

Chercher à faire plaisir, c’est :

• ranger le matériel après un jeu ;

• réaliser un bricolage et l’offrir ;

• écrire un petit mot sympa aux autres Lutins ;

• partager ses affaires ou prêter un coup de main ;

• rendre service sans qu’on le demande ;

• réexpliquer les règles du jeu au Lutin qui ne les a pas comprises.

29e LCi - Rocourt

La Marraine ou le Parrain

Chez les Lutins, la Marraine ou le Parrain est un membre du Groupe, généralement plus âgé et qui a déjà fait sa Promesse. Cela peut être un Animateur si le Lutin le souhaite vraiment. Il est important que l’Animé choisisse quelqu’un avec qui il a des affinités, mais aussi quelqu’un qui l’inspire par ses valeurs.

Son rôle est de témoigner de l’épanouissement que lui a apporté son engagement et d’aider le Promettant à :

• réfléchir aux valeurs du Guidisme présentes dans la/les Règle(s) d’Or envers laquelle/lesquelles le Promettant s’engage ;

• comprendre ce que signifie l’adhésion aux valeurs ;

• réfléchir sur la façon dont il souhaite s’engager ;

• formuler et exprimer sa Promesse Lutin ;

• se rappeler de son engagement après la Promesse Lutin.

Pour la cérémonie, la Marraine ou le Parrain prépare un texte de présentation du Promettant et de son parcours Guide.

La cérémonie

La Promesse se vit lors d’une cérémonie durant laquelle toutes les personnes impliquées sont présentes. De manière générale, la cérémonie repose sur la contribution de chaque Animé et elle peut être accompagnée de chants et de textes. Le type de cérémonie, religieuse ou non, à thème ou non, est à décider en Groupe et en fonction des futurs Promettants.

La cérémonie a lieu de préférence au camp, même si elle peut se préparer avant. Elle est souvent organisée à la mi-camp (ce qui peut permettre aux Animés de concrétiser leur engagement durant la seconde moitié) ou à la fin du camp, en journée ou en soirée, suivant les envies ou besoins. Elle se clôt par la remise de la croix de la Promesse, le salut Lutin et le chant de la Promesse.

Le texte de la

Promesse Lutin

Ce texte est déclamé par le Lutin après la présentation de son texte personnel.

« Aujourd’hui, je promets avec vous, ma Marraine/mon Parrain, avec l’aide de … (à compléter et adapter selon mes convictions religieuses ou non), de faire de mon mieux pour vivre selon les Règles d’Or des Lutins au sein de ma Sizaine, ma Ronde, mon Unité et autour de moi. »

La célébration

Après la cérémonie, fête les Promesses avec tes Animés pour marquer ce moment important dans la vie du Groupe !

La célébration peut se faire autour d’un feu de camp le soir, autour d’un repas festif ou lors d’une marche aux flambeaux, par exemple.

Pour aller plus loin

Tu trouveras plus d’informations, de textes et d’exemples concrets dans le dossier Vivre la Promesse, disponible sur le site www.guides.be.

1re LO - Hannut

Méthode de Branche Lutin :

l’animation Sens et Foi

Les moments Sens et Foi… ce n’est pas une montagne ! D’ailleurs, tu en vis déjà dans ton Groupe pendant un grand jeu, lors de la marche vers le bois, à l’occasion d’une discussion autour du feu, à travers un texte lu ou une chanson entonnée lors d’une veillée… Tout ça, sans t’en rendre compte.

En effet, ces instants Sens et Foi peuvent être prévus par le Staff comme ils peuvent venir vous surprendre. Ce n’est donc pas forcément la messe de l’Unité, mais un chemin de développement spirituel qui se vit dans toutes les Branches.

Pourquoi dit-on

« Sens et Foi » ?

Il y a bien une différence entre les deux ! De manière générale, on pourrait l’énoncer comme l’animation spirituelle, mais le concept serait tout aussi flou, non ?

Derrière le mot « Sens », entends le sens que chaque Guide ou que chaque Groupe met derrière ses actions, ses valeurs et l’engagement. Le sens peut donc être commun et partagé, mais aussi personnel. Par exemple :

- Pourquoi le service est-il au cœur de notre action éducative ?

- Est-ce important pour moi d’aider les autres ?

- Quelle est la valeur que j’ai la plus vécue chez les Guides ?

- Quelle place la nature a-t-elle dans mon Groupe ? Pour moi-même ?

- Ça veut dire quoi pour moi « s’engager » ?

La Foi, en revanche, est totalement personnelle et est vécue de manière différente par chacun. Chez les Guides, nous avons choisi de revendiquer notre attachement historique aux valeurs chrétiennes tout en ouvrant le Mouvement à toutes les cultures et religions. Ce dernier terme comporte le plus souvent la foi en un ou des dieux. Néanmoins, les Guides intègrent aussi dans ce terme les religions sans dieux, sans idoles, mais non sans valeurs et tout ce qui fait référence à ce qui fait grandir l’humain et l’humanité à travers chacun de nous. À travers sa propre quête de sens, chaque Guide est invité à choisir des valeurs et des moyens de s’engager pour un monde plus juste et plus humain. Le Guidisme est donc un espace privilégié pour vivre, découvrir et réfléchir au sens de la vie et à la solidarité à laquelle chacun est appelé.

Quel objectif ?

Le Projet pédagogique

Viser l’épanouissement de chaque enfant, c’est prendre en compte tous les domaines de développement dans lequel il peut grandir, y compris le moral et spirituel. Celui-ci se retrouve d’ailleurs dans le Projet pédagogique des Guides : permettre à chacun de vivre son chemin de Sens et de Foi. Il est donc normal de prévoir des activités Sens et Foi dans ton programme de réunions et de camp chez les Lutins. De plus, le principe spirituel (symbolisé par l’un des trois doigts levés du salut Guide) fait partie de l’idéal auquel les Aventures adhèrent au moment de la Promesse comme tous les Guides et Scouts du monde. Il est donc important de permettre à chaque jeune de s’épanouir dans ce domaine avant qu’il ne s’engage.

Selon l’AMGE (Association Mondiale des Guides et Éclaireuses) dont Les Guides est l’un des membres fondateurs, la spiritualité permet à chacun :

• de réfléchir aux questions ayant trait au moi intérieur ;

• d’explorer les relations avec autrui ;

• d’explorer les relations avec le monde ambiant ;

• d’explorer les relations avec ce qui nous transcende.

22e BWE - Loupoigne

Les quatre piliers de l’éducation selon l’UNESCO

Dans un rapport de 1996, l’UNESCO a identifié quatre piliers de l’éducation. Ceux-ci donnent un premier cadre de référence pour considérer certains éléments du développement spirituel.

Apprendre à être

Apprendre à découvrir

Apprendre à faire

Apprendre à vivre ensemble

Développer sa personnalité et être capable d’agir de manière autonome, responsable et clairvoyante.

Développer une bonne culture générale et avoir l’occasion de réfléchir en profondeur sur des questions plus spécifiques. Apprendre à apprendre.

Acquérir des compétences professionnelles, mais aussi des compétences qui permettent de faire face à de nombreuses situations et de travailler en équipe.

Améliorer sa compréhension des autres, comprendre l’interdépendance, marquer son adhésion aux valeurs de la démocratie, prôner le respect mutuel, la paix et la justice.

Du sens pour être heureux

Selon le psychologue français Jacques Lecomte, diverses enquêtes aboutissent à la conclusion qu’il y a essentiellement trois grandes façons de donner du sens à sa vie : à travers les relations affectives, les valeurs et l’action.

Relations

Trouver du sens dans les relations

L’amour et l’amitié nous permettent d’être heureux et de traverser les difficultés.

Dans le cas du développement spirituel, cela signifie également explorer qui je suis, mon but, mon rapport aux autres et ma responsabilité envers eux, moi-même et mes valeurs.

Dans le cas du développement spirituel, la connaissance des cultures (religieuses et non religieuses) est un élément essentiel pour faciliter la réflexion et améliorer la compréhension.

Dans le cas du développement spirituel, cela signifie aussi des capacités de réflexion, d’expression personnelle et d’expression de soi, ainsi que la capacité de rester calme et en silence.

Dans le cas du développement spirituel, cela inclut des compétences d’écoute, de dialogue et d’empathie.

Actes

Trouver du sens par nos actes

Toute activité qui amène à nous sentir utile et qui profite aux autres, tout en nous permettant de développer notre potentiel, donne du sens à notre vie. Il s’agit donc autant d’un investissement professionnel que bénévole.

Sens

Valeurs

Trouver du sens dans les valeurs, les convictions et les croyances

Par la réflexion philosophique, la démarche spirituelle, l’expression artistique ou la démarche de foi, les êtres humains cherchent des raisons d’éclairer leur destinée et d’orienter leur existence.

Sens et bienêtre sont deux éléments clés du bonheur.

Et chez les Guides ?

Concrètement, un moment Sens et Foi chez les Guides est un temps d’ouverture, d’échanges et de partage pendant lequel le Groupe prend le temps de s’arrêter pour faire le point, réfléchir aux choix qu’il a envie de faire et au sens qu’il y met. Les moments tels que ceux-là sont intenses et essentiels à chacun pour s’épanouir, grandir et progresser sur le chemin de sa recherche de sens.

Pouvoir t’émerveiller, t’indigner et être attentif aux appels qui te sont adressés.

Croire possible de te révéler tel que tu es, accepter tes limites et tes échecs et vouloir aller plus loin.

Prendre conscience de ce qui anime chacun et vouloir se réunir pour construire ensemble quelque chose de solide.

Choisir une prise de distance pour favoriser la rencontre avec soi-même, avec l’autre et/ou avec ce en quoi tu crois.

Prendre le risque de se confronter aux grandes questions de la vie, portées par soi-même ou par d’autres et se laisser interpeller par la question de quelque chose de plus grand que l’humain.

Notre Mouvement est un lieu idéal pour vivre les valeurs et la recherche de sens au quotidien. Il donne la possibilité de se poser dans un cadre rassurant où l’on apprend à vivre l’essentiel, à découvrir ce qui est vraiment important dans sa vie. C’est un lieu dans lequel les jeunes sont appelés à s’épanouir.

Lors des animations Sens et Foi, chacun réfléchit aux questions suivantes :

• Quel est le sens et la finalité de la vie ?

• Qui suis-je ?

• Pourquoi suis-je ici ?

• Quel est mon avenir ?

• Comment faire la différence entre ce qui est bon et ce qui est mal ? Pourquoi devrais-je être bon ? Pourquoi y-a-t-il tant de mal dans le monde ?

Et chez les Lutins?

L’animation Sens et Foi est présente tout au long du parcours Guide, des Nutons aux Horizons, et trouve un écho particulier chez les Aventures à travers la Promesse. Néanmoins, l’engagement de l’Aventure est le fruit d’une réflexion qui a muri depuis le début de son parcours chez les Guides. Le Lutin est à un âge où il commence à se questionner plus profondément sur le monde qui l’entoure. C’est aussi le moment où l’enfant va comprendre petit à petit la notion de bien et de mal, de justice et d’injustice. L’animation Sens et Foi a pour but de lui offrir des pistes pour réfléchir seul ou avec les autres sur le sens qu’il donne aux évènements de sa vie Guide ou privée. En outre, elle offre aux jeunes de différentes confessions l’occasion de se rencontrer pour découvrir une base commune de communication et de coopération sur des questions touchant à leurs préoccupations.

Rassure-toi, on ne te demande pas de faire réfléchir les Lutins à ce qu’il y a après la mort ! Il existe différentes manières d’aborder des thématiques spirituelles qui parleront à tes Lutins (mais aussi à toi !).

Quand, pour qui et par qui ?

Ces activités Sens et Foi sont destinées à tous et à tous les âges. Un Lutin, comme tout être humain est à la recherche de sens. On peut vivre une animation Sens et Foi de manière différente à chaque moment de l’année Guide et sous des formes diverses : seul, en groupe, en tête à tête, sous les étoiles, le matin, au travers de la Loi Guide ou de notre Projet pédagogique, lors de célébrations vécues en Branche ou en Unité.

Les Lutins n’ont bien souvent pas besoin que les Animateurs tentent de les convaincre qu’il est utile de vivre une activité Sens et Foi. L’important est que ce moment rentre dans la logique de l’activité, qu’il ne soit pas un « à-côté », quelque chose qu’on fait parce qu’il le faut. L’idée est de se baser sur les étapes du développement des jeunes pour créer une activité qui les aidera à grandir.

Enfin, une animation Sens et Foi se prépare en Staff. Comme pour toute animation, il faut que l’ensemble de ton Staff soit partie prenante. En effet, les Lutins sentiront très vite si cette animation est un projet du Staff ou si seulement une ou deux personnes y ont pris part.

Comment la mettre en place ?

Les animations Sens et Foi, comme toutes les animations Guides, partent de l’action, de ce qui est expérimenté au cœur de la vie quotidienne. Elles se vivent dans les échanges et le partage et s’appuient sur l’imaginaire, les symboles et le cycle d’apprentissage de David Kolb*. Pour un apprentissage complet, un passage par chacune des phases est recommandé, quelle que soit la phase de départ.

Ton rôle d’Animateur est de réfléchir au préalable sur les activités que tu veux mettre en place : « que voulons-nous que les jeunes vivent ? » ; « quelles valeurs peuvent-ils expérimenter qui puissent façonner leur caractère et leur vie ? » ; « quelle valeur voulons-nous mettre en avant pendant cette réunion ? » ; etc.

En bref, comme pour toutes les autres animations, fixe-toi des objectifs (voir plan éducatif de Staff, page 15).

Phase 1 : l’expérience

Dans la vie quotidienne ou les activités vécues dans la Ronde, des questions peuvent apparaitre spontanément. Ces activités peuvent aussi avoir été planifiées par le Staff dans le but de fournir des occasions de développement spirituel et faire émerger des questions.

Phase 2 : la réflexion

Cette phase consiste à poser un regard sur l’action, à découvrir et partager des valeurs. C’est observer ou remarquer consciemment, poser des questions et développer un vocabulaire adéquat pour y répondre.

Garde en tête que pour poser des questions, il n’est pas nécessaire de posséder les réponses ! Tu as évidemment le droit de ne pas savoir et c’est aussi important de pouvoir le dire aux Lutins.

Cette étape est primordiale après l’action : si tu ne prends pas le temps de faire réfléchir les Lutins, alors tu n’as fait qu’une activité, pas une animation spirituelle.

Les histoires des Échos de la Ronde mettent en scène des moments de vie de groupe ainsi que les valeurs chères aux Guides. Elles sont donc une porte d’entrée intéressante pour discuter des valeurs avec ta Ronde. De plus, certaines histoires sont accompagnées d’interludes pour lancer ce moment Sens et Foi et t’accompagner dans le genre de questions que tu peux aborder avec les enfants.

Phase 3 : la connexion

Connecter, c’est créer du lien entre ce qu’on a appris aux Guides grâce aux échanges et le monde réel.

Phase 4 : le réinvestissement

Réinvestir, c’est mettre en pratique ce qu’on a appris et modifier notre ancien comportement. Cette étape n’est pas toujours réalisable avec les Lutins parce qu’elle dépend du sujet ou de la valeur que tu as décidé d’aborder.

*David A. Kolb est un pédagogue et un écrivain américain né en 1939. Ses travaux portent surtout sur l’apprentissage par l’expérience.

Lors d’un jeu coopératif, tu attribues un handicap à certains Lutins (avoir les yeux bandés, porter un casque antibruit, garder une main dans le dos…). Tu expliques ensuite les règles du jeu et tu le lances comme un jeu classique.

Après le jeu, réunis les Lutins en petits groupes composés de Lutins qui avaient un handicap et d’autres qui n’en avaient pas. Un Animateur accompagne chaque groupe. Propose-leur un « gouter philo » lors duquel l’Animateur leur posera des questions par rapport au jeu : comment t’es-tu senti ? Qu’as-tu ressenti pour les autres ? Est-ce que tout le monde a pu jouer ? As-tu eu envie d’agir ? Astu mis des choses en place pour intégrer tout le monde ? As-tu senti une différence par rapport aux autres jeux ? Etc.

Les Animateurs rassemblent la Ronde pour un Conseil.

Objectif : réfléchir ensemble aux situations dans la vie de tous les jours et dans la Ronde où l’on se retrouve face à quelqu’un différent de nous. Comment les gens réagissent face à la différence ? As-tu l’impression que certaines personnes ont plus de difficultés à participer à certaines activités ? Existe-t-il des choses mise en place dans notre quotidien pour les aider ?

Lors d’une réunion, un Lutin vient avec un bras dans le plâtre et ne sait pas réaliser toutes les activités seul. Les autres Lutins, plutôt que de lui râler dessus parce qu’il ne réussit pas toutes les épreuves, lui donnent un coup de main. Ils réfléchissent ensemble à la meilleure manière de le faire participer.

Idées de thématiques

L’émerveillement

La mort

L’amitié La solidarité

Le respect

Rendre service

La place de l’humain dans la nature

Le deuil

L’égalité

L’amour

La tolérance

La peur

La justice

Dieu

Le pardon

Être et avoir

Les différences

L’identité

La confiance

Le partage

Le vivant

L’équité et l’égalité

Les stéréotypes et préjugés

Certains de ces concepts ne seront pas compréhensibles par tes Lutins livrés tels quels. Comme pour le reste, adapte ton support d’animation à l’âge des Lutins : photos, dessins, histoires qui abordent ces thèmes, vidéos, saynètes, faits d’actualité entendus à la télé, etc.

Moi, Animateur

Je prépare mon activité Sens et Foi comme toute autre activité que j’organise en Staff : je fixe des objectifs, je soigne son emballage, je conclus l’activité avec les Lutins et bien sûr j’évalue l’atteinte de ces objectifs en Staff.

Je garde en tête que mon rôle se limite à éveiller les Lutins dans cette recherche de Sens et de Foi, pas d’avoir les réponses à toutes leurs questions ni de les amener à penser comme moi.

Pour aller plus loin

• Tu trouveras des exemples d’animations Sens et Foi adaptées aux Lutins en annexe 3 (p. 122) de ce dossier.

• Tu trouveras des informations supplémentaires et d’autres idées d’animations concrètes dans le dossier Animer Spi des Scouts et Guides pluralistes (www. scoutspluralistes.be).

• Tu trouveras également des idées d’activités concrètes dans les fiches « Sensaction » sur la plateforme de partage des Scouts Baden-Powell de Belgique (https://partage.lesscouts.be) et dans le Kit Sens de la Fédération Nationale des Patros (https://www.shopatro.com/fr/).

Annexes

Retrouve la version imprimable de ces annexes sur le site Internet des Guides.

Annexe 1 : visuels des badges

Les badges de spécialisation

Les pages suivantes regroupent les visuels des différents badges de spécialisation. Pensés pour être facilement reproduits, ils offrent à chaque groupe la possibilité de créer des versions physiques à l’aide de techniques simples ou créatives, en fonction des ressources disponibles. Le format final t’indique la taille réelle que le badge doit avoir sur le pull ou le foulard Lutin. Les grands formats te seront utiles si tu utilises la technique du plastique fou. Ces supports concrets permettent de ritualiser la remise des badges et de valoriser, de façon tangible, les efforts et les progrès accomplis par les Lutins.

Format final :
Format final :
1. Esprit créatif
3. Nature curieuse
2. Monde intérieur

Format final :

Format final :
Format final :
4. Logique et malice
5. Gestes solidaires

Annexe 2 : proposition d’Astrolabe

Le bateau

Matériel

• Le matériel nécessaire à créer une ambiance tamisée et musicale

• Les deux parties du texte (encadrés de couleur)

• L’illustration de la page suivante (une copie par Lutin)

• Des bics, des crayons et des marqueurs

Préambule

• Lis l’histoire de l’Astrolabe en amont de l’activité afin de laisser parler ton imagination lorsque tu la raconteras à tes Lutins : adapte-la à ton thème, mets-la en scène avec des bruitages, joue sur les silences, etc.

• Installe tes Lutins confortablement dans un endroit calme à l’ambiance tamisée (autour du feu, dans une pièce éclairée de bougies…).

Déroulement

1. Raconte la première partie de l’histoire de l’Astrolabe à tes Lutins.

2. Rappelle aux enfants toutes les activités et aventures que la Ronde a vécues. Tu peux aussi les intégrer dans l’histoire, là où se trouve l’astérisque*.

Première partie

Imagine-toi dans un grand navire, fendant les flots, avec à son bord toute une Ronde de matelots aventureux. Une nuit, une tempête éclate et votre fier bâtiment s’échoue sur une plage déserte. Heureusement, le navire n’a subi aucun dégât, mais la marée basse vous empêche de repartir. Vous passerez donc la nuit sur place. Épuisé par cette épreuve, mais ne parvenant pas à trouver le sommeil, tu décides de quitter le bateau pour t’isoler de tes amis. Tu marches quelques instants sur la plage, puis tu te couches sur le dos dans le sable froid de la nuit.

Là, tu souffles un peu, tout en admirant le ciel étoilé, libéré de toute pollution visuelle. Tu profites également du silence, uniquement perturbé par le son des vagues qui vont et viennent. C’est alors que, dans ce moment de profonde plénitude, tu repenses au périple que tu viens de vivre avec tes compagnons et à toutes ces merveilleuses découvertes que tu as faites.*

Enfin, tu te redresses et t’assieds en tailleur. Tu sors ton astrolabe et ta carte maritime et tu réfléchis au meilleur cap à emprunter lorsque ton navire sera à nouveau à flot.

3. Explique aux Lutins qu’ils vont faire leur propre Astrolabe, comme le matelot de l’histoire. Il s’agit de permettre à chacun un temps d’introspection, de retour sur soi. Assure-toi que chacun respecte la quiétude de son voisin et que l’ambiance reste calme.

4. Distribue une copie du bateau à chacun. Passe en revue les différents éléments qui constituent le dessin et ce qu’ils représentent (l’ancre = ce qui m’a freiné(e) ; le vent = ce qui m’a poussé(e) ; etc.). Assure-toi que chaque élément est compris de tous.

5. Laisse tes Lutins le compléter à leur rythme et propose ton aide à ceux qui en auraient besoin. Un fond sonore de vagues, par exemple, peut maintenir l’ambiance.

6. Offre ensuite la possibilité aux Lutins qui le souhaitent d’échanger en petits groupes.

7. Précise aux enfants qu’ils peuvent garder leur support d’Astrolabe où ils le souhaitent.

8. Clos l’animation en prolongeant l’histoire par le réveil du navire et son retour en mer.

Seconde partie

Ça y est, le soleil se lève doucement, offrant à ton regard une palette de couleurs plus merveilleuses les unes que les autres. Tu te relèves, t’étires et reprends la direction du navire.

À bord, tes camarades se réveillent peu à peu. Ils finissent par te rejoindre sur la plage et, ensemble, vous profitez de la marée montante pour remettre le bateau à flot.

Vous voilà repartis. Tu t’empares de la barre et de ton astrolabe et tu t’orientes vers le cap que tu t’es fixé. « Hardis compagnons, de nouvelles aventures nous attendent ! »

Ce que j’ai appris sur moi :

Quelles sont mes valeurs, mon identité ?

Ce qui me pousse :

Ce dont j’ai envie pour la suite : Mes forces, mes connaissances, mes relations :

Ce qui me freine :

Ce qui me rassure, ce qui m’aide :

Ce que j’ai découvert sur les autres :

Ce qui me fait peur :

Annexe 2bis : proposition d’Astrolabe

S’inspirer de la nature

Matériel

• Un coin de nature

• Des feuilles

• Des supports rigides pour dessiner

• Des crayons ou des marqueurs

• Coup de pouce : les cartes Guid’Émoi, des émoticônes, des cartes émotions…

Objectifs et conseils

Cette activité d’introspection vise à favoriser la réflexion personnelle, la créativité et l’expression des émotions des enfants, en faisant le lien avec leurs expériences chez les Guides.

Tu peux choisir de faire cette activité en Ronde, en Sizaines ou en petits groupes. L’important étant de veiller à garantir l’espace et le temps dont chacun a besoin. Si certains Lutins perdent en concentration, aide-les à se recentrer doucement. L’objectif est de faire réfléchir les enfants, sans pression (pas besoin de recueillir des résultats sur papier !).

Lorsque viendra le moment de partager avec le groupe, respecte le souhait de chacun de prendre la parole ou non.

Déroulement de l’activité

Poser le cadre et l’ambiance

Installe-toi avec la Ronde (ou le groupe) dans un coin de nature : une forêt, un chemin bordé d’arbres, un parc, voire un jardin. Il est essentiel qu’il y ait de nombreux éléments à observer et à ramasser : feuilles, pierres, fleurs tombées, mousse, plumes… Évite les grands espaces dégagés où il sera difficile de nourrir la créativité et la curiosité de tes Lutins.

Rassemble les enfants en cercle. Propose-leur de choisir une position confortable pour apprécier la nature environnante durant quelques minutes (cinq tout au plus), en silence.

Dans un premier temps et d’une voix calme et posée, demande-leur de fermer les yeux pour écouter (le vent qui souffle, les oiseaux qui chantent, les feuilles qui bruissent, etc.) et sentir (l’odeur de l’herbe, de la pluie, du sapin, etc.).

Dans un second temps, invite-les à ouvrir les yeux et à observer la nature qui les entoure.

Après avoir apprécié la nature, ramène doucement les enfants en cercle. Demande-leur de partager ce qu’ils ont pu percevoir (sons, parfums, couleurs, insectes, observations).

Naviguer dans les souvenirs

Demande à tes Lutins de réfléchir à ce qui suit, sans donner de réponse à haute voix pour l’instant : « Vous est-il est déjà arrivé qu’un son, une musique, une couleur, une image, un parfum vous rappelle un souvenir ? Parmi les éléments partagés en cercle tout à l’heure (sons, parfums, observations), y en a-t-il un qui vous rappelle en particulier une activité vécue chez les Guides (durant le weekend, le camp, l’année ou depuis votre arrivée chez les Lutins) ? »

Donne-leur un exemple personnel : « le nuage en forme d’ourson m’a fait penser à… » ; « le chant du pinson m’a rappelé qu’à la dernière réunion… » ; « l’odeur de la forêt me rappelle le troisième jour de camp… ».

Propose aux enfants de dessiner leur souvenir et l’élément naturel qui leur y a fait penser. Ensuite, invite les Lutins qui le souhaitent à raconter ce souvenir, chacun à leur tour.

Explorer les émotions

Tes Lutins ferment les yeux. Demande-leur de replonger dans le souvenir qu’ils ont raconté et d’identifier l’émotion (ou les émotions) qu’ils ont ressentie(s) lors de cette activité Guide. Chaque Lutin choisit alors une représentation qui correspond à son émotion. Si certains n’y arrivent pas, guide-les afin qu’ils puissent trouver l’émotion la plus juste (tu peux les aider avec des cartes émotions ou des émoticônes).

Les enfants glanent ensuite des éléments naturels qui se trouvent autour d’eux (herbes, brindilles, écorces, fleurs tombées, mousse, graviers, etc.) afin de représenter leur émotion sur le sol (à la manière du jardin japonais).

Pour terminer, chaque Lutin qui le souhaite présente son œuvre.

Faire Sens

Pose des questions aux enfants pour les aider à réfléchir à la façon dont leurs expériences chez les Guides peuvent s’appliquer (ou s’appliquent déjà) à leur vie quotidienne.

Quelques exemples

• Y a-t-il des trucs et astuces appris chez les Lutins que tu pourrais réutiliser dans ta vie quotidienne ?

• Les moments de partage, de respect, de confiance vécus chez les Guides sont-ils transposables dans ta vie quotidienne, à l’école ou en famille ?

• Quelles compétences ou talents as-tu développés chez les Lutins et comment pourrais-tu les utiliser dans d’autres activités ou à l’école ?

• Rappelle-toi la devise des Lutins « De notre mieux ». Est-ce un idéal pour toi ? Vises-tu toujours le meilleur de toi-même ?

• Restes-tu attentif aux quatre Règles d’Or des Lutins dans ta vie quotidienne ?

- Un Lutin pense aux autres.

- Un Lutin sème la joie.

- Un Lutin est vrai.

- Un Lutin cherche à faire plaisir.

Orienter vers le futur

Demande à tes Lutins ce qu’ils aimeraient découvrir ou apprendre lors des prochaines réunions, avant la fin du camp, durant la prochaine année. Il est important d’ouvrir la curiosité des enfants sur ce qu’il reste à faire, leurs envies pour la suite, interroger leur soif d’apprendre…

Invite maintenant chaque Lutin à se fixer un nouveau cap, un nouvel objectif (exemples : j’ai envie d’apprendre à reconnaitre le chant de quelques oiseaux, d’apprendre à discerner un certain nombre de plantes, fleurs ou champignons, j’ai envie de m’initier aux brelages, je voudrais parrainer un nouveau Lutin, j’adorerais choisir un nouveau badge, etc.).

Au verso de sa feuille, il note son envie de découverte ou la dessine.

Conclusion

Remercie les Lutins pour leur participation et leurs réflexions. Discuter tous ensemble, partager ses émotions et ses idées est important pour la vie d’un groupe. Cela permet à chacun d’être conscient de soi (ses émotions, ses besoins et ses envies), de s’ouvrir à l’autre et à son point de vue, de partager régulièrement et d’entretenir une bonne cohésion de groupe.

Propose à chacun de garder la trace de cette activité, peut-être de la ranger dans son Carnet du Sentier ou une farde dédiée aux activités Lutins, à la maison.

Clos cette activité en proposant à chacun de partager en une phrase ce qu’il retient de l’activité.

Annexe 3 : proposition d’animation

Sens et Foi

Activité Sens et Foi Lutins

Sujet abordé

Ambition Guide

Enrichissement par ricochet

Expérience

Réflexion

Connexion

Réinvestissement

Expérience

Réflexion

Réinvestissement

Sur le chemin de l’inclusion - respect des différences

Respecter les différences et développer l’empathie envers les personnes en situation de handicap

Favoriser la solidarité et l’inclusion

Je vis une expérience : je réalise un parcours Intrépide.

Je réfléchis et discute de ce que je viens de faire et observer.

Je crée des liens entre mon expérience chez les Guides et mon quotidien.

Je transfère ce que j’ai appris dans mon quotidien : en quoi ce que nous avons vécu et appris aujourd’hui peut-il être utile dans notre vie de tous les jours ?

Matériel

• Bandeaux ou foulards pour les yeux (un par enfant qui sera « aveugle »)

• Objets divers pour créer des obstacles (cônes, chaises, coussins, cerceaux, etc.)

• Casque antibruit (certaines familles en ont à la maison, renseigne-toi)

• Cannes ou bâtons (type cannes de randonnée ou accessoires légers)

• Images ou pictogrammes pour illustrer la langue des signes (imprimés ou dessinés)

• Éventuellement, un tableau blanc ou un paperboard pour écrire des mots à illustrer

• Feuilles de papier

• Crayons de couleur, feutres

• Autre matériel de bricolage de ton choix

• Feuilles de papier ou tableaux pour noter les idées de chacun

• Marqueurs

Préambule

Les activités d’inclusion sont essentielles chez les Guides car elles favorisent la cohésion et la solidarité au sein du Groupe. Elles permettent aux jeunes de développer des valeurs de respect, d’ouverture et de tolérance envers les autres. En participant à ces activités, tes Lutins apprennent à travailler ensemble, à soutenir les autres et à apprécier la diversité, ce qui est crucial pour leur développement personnel et social.

Expérience

Propose à tes Lutins différentes activités à réaliser en petites équipes ou en Sizaines :

1. un parcours d’obstacles (avec des chaises, des cônes, des cordes, etc.) ;

2. une course de relais ;

3. une expérience de communication (type « téléphone sans fil »).

Après avoir fait ces trois animations, invite-les à tester une variante en simulant différents types de handicap (visuels, moteurs, auditifs). Plus les enfants vivront les différentes inégalités, plus ils enrichiront les discussions ensuite.

1. Le parcours d’obstacles « à l’aveugle »

Les yeux bandés par un foulard ou un bandeau, le Lutin réessaie le parcours. Très vite, il lui faudra du secours ! Propose-lui différentes solutions : l’utilisation d’une canne (ou d’un bâton) pour retrouver les obstacles au « toucher », l’aide d’un guide, etc.

2. La course de relais à clochepied

Sur un pied, le Lutin se met sur la ligne de départ. Il ne lui est pas permis de changer de pied durant la course. Toutefois, s’il a besoin d’aide, propose-lui l’utilisation d’une béquille (ou d’une canne).

3. L’expérience de communication par les signes

En binôme et en silence, un Lutin tente de faire deviner un mot, une expression ou une situation à son partenaire. Il peut faire des gestes, des mimes ou utiliser les pictogrammes que tu lui proposes.

Variante : à bonne distance, un Lutin tente de faire deviner un mot, une expression ou une situation à son partenaire muni d’un casque antibruit. Parviendra-t-il à « lire » sur ses lèvres ?

Réflexion

À la fin de l’activité, rassemble tes Lutins. Tu peux mener la phase de réflexion en un grand cercle ou privilégier de petits groupes pour permettre à chacun de s’exprimer. Prenez ensuite le temps d’échanger sur les ressentis suscités par cette expérience. Voici quelques questions pour lancer la discussion :

• Comment s’est passée l’activité pour vous ?

• Qu’avez-vous trouvé facile ? Ou au contraire, compliqué ? Pourquoi ?

• Comment vous êtes-vous sentis pendant la seconde partie de l’activité ?

• Comment vous êtes-vous sentis dans le rôle du guide ou du soutien ?

Le groupe se questionne ensuite sur ce qu’il a appris et observé :

• Qu’avez-vous appris sur les défis rencontrés par les personnes en situation de handicap ?

• Quels mots pouvez-vous mettre sur la relation d’un guide et la personne qu’il accompagne ?

• Savez-vous ce qu’est l’inclusion ? Et l’empathie ?

D’autres mots peuvent être proposés par les Lutins ou par toi (et expliqués si besoin) : la solidarité, la bienveillance, le respect des différences, la cohésion, l’ouverture, la tolérance, le soutien, la diversité, etc.

Connexion

Dessine un espace inclusif

L’objectif est de permettre aux Lutins d’imaginer une activité ou un espace qui soit inclusif pour tous, en utilisant le dessin comme moyen d’expression.

Donne aux enfants des feuilles de papier, des crayons de couleur, du matériel de bricolage pour qu’ils dessinent leur vision d’un espace de jeu ou d’une activité où tous les enfants puissent jouer ensemble, qu’ils soient porteurs de handicap ou non. Le dessin peut être individuel ou collectif.

Encourage-les à penser à des éléments comme :

• des équipements adaptés ;

• des zones de repos ;

• des chemins accessibles ;

• des activités variées qui peuvent inclure tous les types de capacités…

Une fois les dessins terminés, invite les Lutins à partager leur création avec le Groupe. Chacun peut expliquer ce qu’il a dessiné et pourquoi c’est un espace inclusif. Encourage les autres à poser des questions ou à faire des commentaires positifs sur chaque dessin.

Réinvestissement

Un camp pour tous

Comment ce que nous avons vu aujourd’hui pourrait nous servir dans la vie ou pour une prochaine réunion ?

Propose aux Lutins différentes situations que vous pourriez vivre dans ton Groupe et qui vous demanderaient une adaptation rapide. Pour permettre à chacun de donner ses idées, chaque Sizaine reçoit une situation et l’un des Animateurs l’accompagne pour animer la discussion et prendre note.

La question principale à se poser est : « Que devrions-nous observer ou prendre en compte si… ? » Chaque Animateur échangera avec sa Sizaine sur la faisabilité de la situation, les dispositifs que le Staff pourrait mettre en place, mais surtout sur toutes les attentions que les Lutins pourraient manifester pour inclure la personne concernée.

Quelques exemples de situations

- Impala, l’une des Animatrices, se casse la jambe juste avant le camp et décide de partir quand même.

- Sacha a le poignet plâtré le jour de notre réunion à la mer du Nord.

- Sarah se foule la cheville durant le hike, mais le Staff a très envie qu’elle termine le camp.

- À la rentrée, Mamadou voudrait que sa cousine rejoigne la Ronde. Celle-ci est malvoyante.

- La petite sœur d’Eliott est sourde et rêve de rejoindre les Guides l’an prochain.

- Harfang termine son année Horizon, puis voudrait rejoindre la Ronde comme Animateur. Il est porteur de handicap : l’une de ses jambes ne se plie pas, l’empêche de marcher aussi vite qu’un autre et il ne lui est pas possible de courir.

Ensuite, rassemble la Ronde et partagez les situations et les idées de solution. Demande au reste du Groupe s’il a d’autres idées ou des questions à poser (exemples : faire une réunion en partenariat avec un centre spécialisé, adapter un jeu déjà existant, faire des activités artistiques, etc.).

Conseil

Les enfants sont très imaginatifs et les échanges seront sans aucun doute très riches. Prends des notes, utilise de grandes feuilles pour retranscrire les idées des Lutins, etc.

Cette activité peut être adaptée aux autres Branches. Partage l’expérience en Conseil d’Unité ou lors d’une rencontre avec les autres Staffs.

Le réinvestissement permet de te lancer dans une gestion de projet avec tes Lutins. Consulte la page 57 de ce dossier pour en savoir plus sur la cogestion ainsi que la page 62 qui développe le service à la communauté chez les Guides.

Les Intrépides

C’est le nom donné aux Groupes Guides qui accueillent une ou plusieurs personnes en situation de handicap, qu’ils s’organisent en inclusion ou en spécialisation. Tu peux en apprendre plus à la page 7 ou dans le dossier Les Guides et le handicap.

Pour aller plus loin

Une malle pédagogique Intrépide a été constituée pour te proposer l’ensemble des publications Guides traitant du handicap et un ensemble d’outils concrets pour faire vivre une animation de sensibilisation adaptée à tes Animés.

Elle est empruntable au Carrick (Bruxelles) et tu trouveras toutes les informations nécessaires sur le site Internet des Guides : (guides.be > Animateur > Ton animation > Les Intrépides).

Si vous décidez de vous lancer dans un projet à destination d’enfants porteurs de handicap, rappelle-toi que tu n’es pas seul. De nombreux acteurs dans la structure du Mouvement sont là pour t’aider, comme tes Chefs d’Unité, tes Cadres de Région ainsi que le Carrick.

Annexe 3bis : proposition d’animation Sens et Foi

Activité Sens et Foi Lutins

Sujet abordé

Ambition Guide

Enrichissement par ricochet

Expérience

Réflexion

Connexion

Réinvestissement

Expérience

Réinvestissement

Justice et injustice

Sensibiliser les enfants aux notions de justice et d’injustice

Développer l’esprit critique

Apprendre l’écoute et le respect des opinions

Renforcer la cohésion, les liens et la bienveillance au sein du Groupe

Je vis une expérience : je joue un scénario.

Je réfléchis et discute de ce que je viens de faire et observer.

Je crée des liens entre mon expérience chez les Guides et mon quotidien.

Je transfère ce que j’ai appris dans mon quotidien : en quoi ce que nous avons vécu et appris aujourd’hui peut-il être utile dans notre vie de tous les jours ?

Matériel

Situations à mettre en scène sur de petites cartes ou papiers

• Grandes feuilles de papier

• Marqueurs

1re HO - Mouscron

Préambule

« C’est pas juste ! »… Voilà une phrase que les enfants répètent souvent. Mais qu’est-ce que la justice et l’injustice selon eux ? Que ressentent-ils en vivant une situation injuste ? Est-ce que ce qui est juste pour moi l’est aussi pour eux ? Comment être le plus juste tout le temps ?

Quoi de mieux que le jeu pour apprendre et comprendre ?

En proposant cette expérience dynamique et ludique à tes Lutins, ils pourront mimer ces concepts, développer leur esprit critique et reconnaitre une situation injuste.

Expérience

Commence par diviser ta Ronde en petits groupes : dans l’idéal, autant de petits groupes que d’Animateurs.

Ensuite, distribue à chaque groupe une situation. Lorsqu’elle est lue et comprise, les rôles sont rapidement distribués et la petite saynète est lancée ! À tour de rôle, chaque groupe joue la situation devant la Ronde.

Après chaque performance, les Lutins spectateurs expliqueront ce qu’ils pensent avoir compris et détermineront si ce qu’ils ont observé est une situation juste ou non.

Tu trouveras ci-dessous quelques idées de situations justes et injustes, mais sens-toi libre d’être encore plus imaginatif !

Situations justes

• Un Lutin partage son gouter avec un ami qui n’en a pas.

• Un groupe aide un camarade qui est tombé.

• Deux Lutins jouent à tour de rôle avec un jouet.

• Un Lutin partage sa lampe de poche avec un camarade qui a oublié la sienne pendant une veillée.

• Un Lutin demande poliment quelque chose et dit « merci ».

• Un groupe de Lutin s’assure que tout le monde a une place pour s’asseoir lors du gouter.

• Un Lutin défend un camarade qui est moqué.

• Un Animateur écoute l’avis du Lutin avant de prendre une décision.

• Un Lutin prête ses affaires à un ami qui en a besoin.

• Une Sizaine inclut un nouveau Lutin dans un jeu.

Situations injustes

• Un Lutin prend un gouter sans demander la permission.

• Un Lutin triche à un jeu pour gagner.

• Un groupe exclut un Lutin sans raison.

• Un Lutin se fait accuser d’une faute qu’il n’a pas commise.

• Un Animateur punit un Lutin sans l’écouter.

• Quelqu’un coupe la file d’attente.

• Un Lutin moque un autre parce qu’il est différent des autres.

• Un Lutin fait exprès de ne pas partager son matériel lors d’un bricolage.

• Un Lutin est puni alors que c’est un autre qui a fait une bêtise.

• Un groupe décide des règles du jeu, mais ne les applique pas de la même manière pour tout le monde.

Réflexion

Après chaque saynète, interroge tes Lutins :

• Pourquoi pensez-vous que cette situation est juste ou injuste ?

• Comment vous sentiriez-vous à la place de tel ou tel personnage ?

• Comment définirions-nous le mot « justice » ? Que veut dire pour nous l’« injustice » ?

Conseil

Expliquer la justice et l’injustice à un enfant demande de la simplicité, des exemples concrets et un langage adapté à son âge. Tu trouveras ci-dessous une façon de faire.

La justice

C’est quand tout le monde est traité de manière juste et équitable. C’est quand personne n’est avantagé ou désavantagé sans raison.

La justice aide tout le monde à vivre ensemble en paix. Elle repose sur des règles que tout le monde doit suivre pour que chacun soit respecté. Si quelqu’un ne respecte pas ces règles et agit de manière inadéquate, alors son comportement doit être sanctionné par les personnes qui garantissent ces règles (comme un parent, un professeur, un juge, un Animateur, etc.). Cette sanction permet à la personne de comprendre son erreur, de réparer ce qu’elle a fait et de revenir dans le groupe.

L’injustice

C’est quand quelqu’un est traité de manière injuste, comme si les règles ne s’appliquaient pas à tout le monde de la même manière.

Quand tu te sens fâché parce que quelque chose ne te semble pas correct, quand quelqu’un triche à un jeu et gagne quand même, c’est souvent un sentiment d’injustice. Ton cœur sait que ce n’est pas équitable.

Connexion

Une fois que les saynètes et les discussions sont terminées, demande aux Lutins de réfléchir à des moments dans leur vie où ils ont été témoins ou victimes d’injustice.

Encourage-les à partager ces expériences (s’ils le souhaitent) et à discuter de la manière de réagir de chacun : « Comment astu réagi ? », « Comment aurais-tu aimé réagir ? », « Comment aurais-tu aimé que les autres (témoins, adultes) réagissent ? »

Pour permettre à chacun d’avoir l’occasion de s’exprimer, tu peux leur proposer ces discussions en plus petits groupes.

Réinvestissement

Collectivement, élaborez une « Charte de la justice » avec des règles que le Groupe s’engage à suivre pour promouvoir la justice et éviter l’injustice (par exemple, « Nous écoutons les autres sans les interrompre », « Nous avons le droit de nous exprimer », « Les règles s’appliquent à tout le monde », etc.).

Rappelle aux Lutins que s’ils voient quelque chose qui leur semble injuste, ils peuvent en parler à un adulte. C’est bien de défendre ce qui est juste, même si ce n’est pas toujours facile.

Une fois que votre Charte est prête et que chacun l’a signée, affichez-la dans votre espace de réunion, pour rappeler à chacun son engagement.

29e LCi - Rocourt

Ressources et bibliographie

Nos autres publications pour te

soutenir

• Le site Internet www.guides.be

• Carnet de camp

• Carnet de chants Tempo

• Carnet de l’intendance

• Carnet du Sentier

• Carnet Woodcraft

• Cartes Guid’Émoi

• Code Guide

• Dossier Comportements prise de tête ? Prise de recul !

• Dossier Cultive le bienêtre dans ton Groupe

• Dossier L’accueil

• Dossier Le jeu et la veillée

• Dossier Les Guides et le handicap

• Dossier Les Guides et la migration

• Dossier Vivre la Promesse

• Fardes à formulaires

• Jeu Crayons les Guides

• Vadémécum Toi, Animateur

Bibliographie de référence

Balises pour l’Animation scoute. (2023). Les Scouts ASBL.

Berger, K. S. (2012). Psychologie du développement. Bruxelles : De Boeck.

Gentaz, É. (2017). Compétences émotionnelles chez l’enfant Comment les développer ? Les Cahiers Dynamiques, 71(1), 2432. https://doi.org/10.3917/lcd.071.0024.

Guide pour l’EVRAS. Balises et apprentissages. (2023). Stratégies Concertées EVRAS [PDF]. Extrait de https://pactepourunenseignementdexcellence.cfwb.be/wp-content/uploads/2023/09/ Annexe-3guideEVRAS-V4.pdf

Guidelines on Spiritual Development in the Youth Programme. Scout Learning Zone. (2020). Extrait de https://learn.scout.org/ resource/guidelines-spiritual-development-youth-programme

Guide repères sexualité : comment réagir aux situations d’hypersexualisation en collectivité ?. (2017). Latitude jeunes

Kaufmann, A., Fustier, M., Drevel, A. (1970). L’inventique. Paris : Entreprise Moderne d‘Édition.

Kit’éval. (2017). Patro.

La Boussole intérieure. (2021). Les Scouts du Canada.

L’animation spirituelle : Agir, réfléchir, connecter, décider. (2013). Les Scouts ASBL

Le Staff Pass. (2018). Les scouts et guides pluralistes de Belgique asbl.

Leu, L. (2005). Manuel de Communication NonViolente : Guide pratique pour individus, groupes et écoles. France : jouence éditions.

Marinopoulos, S. (2012). Jouer pour grandir. Bruxelles : Yapaka.be.

Mômes en santé. La santé en collectivité pour les enfants de 3 à 18 ans. (2017). Office de la naissance et de l’enfance.

Spiritual Development. (s.d.). Extrait de http://spiriteco.org/index.php/spiritual-development

Aide à la rédaction

Ce document a bénéficié d’un appui ponctuel d’outils d’intelligence artificielle pour la reformulation et la synthèse de certaines idées, dans un souci de clarté et de concision.

Des étapes pour grandir

De l’autonomie à l’engagement, les capacités de l’enfant et du jeune évoluent avec lui.

S’intégrer chez les Nutons (5-7 ans)

Le Nuton fait ses premiers pas dans un groupe et vers l’autonomie.

Découvrir chez les Lutins (7-11 ans)

Le Lutin développe ses aptitudes avec et par les autres.

Vivre en équipe chez les Aventures (11-15 ans)

L’Aventure évolue avec les autres.

Entreprendre chez les Horizons (15-17 ans)

L’Horizon vit des projets avec son groupe.

Rendre service avec les Routiers (17 ans et plus)

Le Routier découvre la vie et les multiples routes qui s’ouvrent devant lui.

29e LCi - Rocourt

Anime tes Lutins

Le dossier Anime tes Lutins livre un ensemble de conseils et d’éléments essentiels à la réussite d’une année Lutin. De la psychologie de la tranche d’âge aux différents éléments de la méthode de Branche Lutin, ce dossier donne des pistes concrètes pour une animation de qualité.

Nos publications appliquent les recommandations orthographiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En application de la charte orthographique/grammaticale prévalant en FW-B, pour l’instant, nous utilisons une orthographe où le genre masculin s’utilise aussi pour les ensembles mixtes.

Une publication des Guides Catholiques de Belgique asbl 2025. Dépôt légal : D/2025/13.791/3. Rue Paul-Émile Janson, 35

1050 Bruxelles

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