Récolteur Vol 5, No 6 Septembre 2018

Volume 5 Numéro 6

Septembre 2018

Bulletin d’information du Groupe multiconseil agricole Saguenay—Lac-St-Jean

Phénomène du climat 2018 en image! (voir note page 14)

Dans ce numéro vous trouverez: Mot du président Mot du directeur général Conseils ges on La légalisa on du cannabis: Soyez prêts!

Le crédit d’impôt à la recherche et au développement R&D GESTION Sécheresse, dois-je vendre des vaches?

Mesures d’ajustement de la produc on lai ère AGRO

2 3 5 6 7

10 11

Beaucoup de mauvaises herbes dans vos champs cet été

12

Programme Prime-Vert: version 2018-2023

15

L’ABC du seigle

16

Chronique bovine: le choix du poteau

19

Les sta s ques

20

Hibou des marais /Naissances

22

Bo n téléphonique du GMA

23

Le

Mot du Président par Guillaume Barre e, prés.

En jasant avec d’autres producteurs, le manque de main d’œuvre revient inévitablement sur le sujet. C’est impressionnant de voir à quel point ce phénomène est généralisé et important. La ferme moyenne d’aujourd’hui ne s’opère plus à une ou deux personnes. Lorsque j’en ai l’occasion, je lis ce qui me passe sous la main sur le sujet. Nombreux sont ceux qui prétendent avoir la formule miracle pour retenir du personnel. L’employeur doit s’adapter, dit-on! C’est vrai, mais dans quelle mesure? Qu’on le veuille ou non, la masse salariale demeure une charge au niveau d’une entreprise et avec les marges dont dispose l’agriculture, il faut savoir être rigoureux. Ironiquement, je n’ai jamais vu d’ar cle où on aurait osé ques onner les travailleurs et leur insaable soif pour de meilleures condi ons de travail. Je me demande où tout cela s’en va.

En ce début d’automne, pour la majorité d’entre nous, la sécheresse que nous avons vécue est maintenant derrière nous, ou enfin presque. Je veux dire que nous n’avons plus vraiment moyen de changer la donne. Il nous reste maintenant à composer avec les récoltes et pour certains, à faire preuve d’imagina on ou d’innova on. On dit souvent que chaque situaon a ses bons et moins bons côtés. En ce qui concerne une sècheresse aussi importante, j’ai beau y avoir réfléchi longuement, je n’y ai pas trouvé d’avantages.

Le Récolteur, vol.5, no 6

Curieusement, la météo ayant un grand impact sur l’agriculture, je disais cet été à quelqu’un que ce facteur ne semble plus avoir autant d’importance. Le savoir et les technologies des producteurs/trices se sont grandement développés depuis les débuts de l’agriculture « intensive » dans les années 70. À ce e époque, on essayait d’a eindre un certain niveau de performance à bord d’un tracteur à deux roues motrices, sans cabine naturellement et dans des champs non-drainés. Aujourd’hui, ce e image ent presque du folklore et démontre bien que chaque époque a son lot de défis.

Comme je disais d’entrée de jeu, les défis ont toujours été nombreux. On observe aujourd’hui un énorme stress chez beaucoup de producteurs agricoles. Parmi les solu ons, il y a toujours l’op on de rendre son entreprise la mieux structurée possible. À cet égard, votre GMA peut vous soutenir pour faire le point sur votre entreprise, évaluer un projet, vous fournir des conseils, etc. Et puis, profitez des journées d’ac vités du monde agricole. Cela aide toujours à bien se réseauter. Sur ce, bon automne à tous!

De nos jours, alors que plusieurs produc ons se sont structurées, un certain groupe de personnes ose reme re en ques on des systèmes qui ont fait leur preuve.

Vous avez sûrement deviné que je pense ici à la ges on de l’offre en produc on lai ère. La campagne électorale ba ant son plein au moment d’écrire ces lignes, je reste stupéfait de voir à quel point la nature humaine peut se montrer aussi bête. Il est impressionnant de voir que des gens, qui prétendent vouloir diriger une na on, peuvent penser et dire n’importe quoi. La surprise doit probablement être due à mon jeune âge! Il me semble que ce n’est pas si compliqué que ça. Si certains systèmes sont en place, c’est qu’il y a des raisons. Je ens alors ici à transme re à tous les producteurs de lait toutes mes sympathies et mon appui. C’est une terrible pression néga ve que vous vivez mais demeurons posi fs.

L’équipe de rédaction: Hélène Lévesque, ass.

Christine Gagnon, agr.

Nelson Paradis, agr.

Bruno Fortin, adm.

François Durand, ing. agr.

2

helene.levesque@gcaq.ca christine.gagnon@gcaq.ca nelson.paradis@gcaq.ca fermeboisfort@hotmail.com francois.durand@gcaq.ca

Le

Mot du Directeur général par Denis Larouche, agr.

Ces ajustements sont nécessaires pour bien partager les frais communs et surtout, perme re à nos clients d’obtenir toutes les aides financières disponibles pour les services-conseils. Merci de votre compréhension !

Cet été, nos trois stagiaires étaient Maude Larouche, étudiante en génie agricole de 3ième année de l’UL , Séléna Gagnon, étudiante de 3ière année au à l’UL en environnements naturels et aménagés et Jessica Dallaire, étudiante en agronomie, op on animal 1ième année à l’UL. Elles ont été très occupées car les équipes d’AGRO et du GÉNIE ont eu beaucoup de travail à leur déléguer.

Leurs principales tâches ont été: analyses de sol, plans de drainage, dépistages, sou en aux champs dans les projets, organisa on de la journée champêtre. Merci aux membres pour votre collabora on lors des visites et au personnel pour votre dévouement à prendre le temps pour les mo ver à entreprendre une carrière en agriculture. L’apport des stagiaires est très apprécié par le personnel car nous pouvons leur déléguer des tâches et ainsi réaliser plus de travail dans la journée. Pour vous les membres, l’emploi d’étudiants permet de réduire votre facture. Bon retour aux études à nos stagiaires et peutêtre à l’an prochain !

Comme pour votre entreprise, la fin d’exercice est une période propice pour faire le bilan des ac vités et aussi valider si les prévisions budgétaires se sont réalisées. Le comité finance se rencontrera dans les prochains mois pour faire le point sur les résultats et surtout, planifier la prochaine année.

Fin de l’année financière du GMA La fin août marque la fin de notre année financière.

Donc, vous devez vous a endre à ce que la factura on de septembre inclut quelques ajustements de fin année.

3

Le Récolteur, vol. 5, no 6

Signature de vos factures pour le réseau AGRICONSEILS Avec le nouveau programme, vient son lot de changements et de nouvelles procédures. Entre autres, la signature sur les factures du GMA sera requise pour autoriser le versement de l’aide du réseau. Ainsi, pour ne Révision du partage des membres au volet ges on pas retarder le versement des aides, nous demandons votre collabora on en nous retournant rapidement la entre les agronomes Le 10 septembre dernier marquait le retour au travail facture signée. C’est Sylvie et Marjolaine qui seront resd’Émilie Bouchard à la suite de son congé de maternité. ponsables du suivi des signatures. Il est donc important Avec l’embauche d’Alexandra Gagnon en mai dernier, de porter a en on aux correspondances qu’elles vous l’ajout de Valérie Grenier et de Marc Coulombe l’an der- acheminent. Enfin, d’ici la fin de l’année 2018, nous imnier, l’équipe de ges on révisera la répar on des planterons, en collabora on avec le réseau AGRICONmembres entre les agronomes. J’ai aussi l’objec f de ré- SEILS, une procédure de signature électronique par induire mon implica on dans l’analyse des résultats an- ternet ou par SMS sur vos cellulaires. Espérons que nuels (la fermeture d’année) afin de me rendre plus dis- ce e procédure réduira les pertes de temps pour vous ponible pour accompagner les agronomes dans les dos- et pour nous. siers où mon exper se est importante. D’ici quelques semaines, vous recevrez une le re confirmant l’agronome a tré à votre entreprise. Depuis les dernières années, l’équipe de ges on travaille de plus en plus en collabora on afin de rendre disponible la meilleure personne selon le type de dossier, le secteur d’ac vité et la charge de travail de chacun. L’objec f d’a ribuer un agronome à votre entreprise est que vous ayez un premier répondant pour assurer le suivi de vos dossiers.

Le

Le Récolteur, vol. 5, no 6

Journée champêtre le samedi 11 août 2018 La journée champêtre du GMA a ba u un record de parcipa on avec plus de 270 personnes présentes à la Ferme RCE Gagnon. Un gros merci à Évens Gagnon, Kathy Pelle er et à leurs familles pour leur accueil. Ce rendez-vous annuel permet de partager, de visiter un membre et de fêter avant les récoltes automnales. Enfin, merci aux membres du comité (Nathalie Simard, Alexandra Gagnon, Marie-Hélène Côté, Séléna Gagnon, Jessica Dallaire, Sylvie Larouche, Marc Coulombe et Marilyne Rousseau) pour votre travail et plus par culièrement à Nathalie et Alexandra pour leur dévouement. On ne peut jamais prendre la réussite d’une ac vité pour acquise, mais avec une bonne équipe, une ferme a rac ve et des membres présents, le succès de ce e ac vité du GMA est assuré. L’an prochain, nous serons dans le secteur du haut du lac. Si vous aimeriez accueillir notre groupe, n’hésitez pas à m’appeler ou en parler avec un membre de l’équipe…

AGA du GMA C’est le jeudi 13 décembre prochain que se endra la 5ième AGA du GMA à l’hôtel DELTA de Jonquière. Pour maximiser la par cipa on, nous sommes à planifier un transport en autobus voyageur de Normandin à Jonquière avec quelques escales. En avant midi, M. Carol Allain (www.carolallain.ca), conférenciers de renom, viendra nous entretenir du CHOC DES GÉNÉRATIONS ! Un dîner gratuit pour les membres sera servi et en aprèsmidi, suivra notre AGA. Réservez dès maintenait ce e date qui est un moment privilégié pour venir échanger et prendre des nouvelles de la santé de votre GMA.

4

Analyse de groupe 100 vaches en plus La Montérégie accueillera la 9ième présenta on de l’analyse de groupe des 100 vaches et plus du Québec et de l’Ontario. L’an passé, nous avons eu la chance d’accueillir en région ce e ac vité qui est une occasion unique d’échanger avec des producteurs sur des thèmes économiques et d’actualités. Un rendez-vous à ne pas manquer. Encore ce e année, nous tenterons de planifier un transport de groupe.

Besoins en foin ou en paille Dans les dernières semaines, j’ai référé quelques membres à un site internet québécois qui met en relaon des vendeurs et des acheteurs. Le site est vraiment facile à u liser. Vous pouvez sélec onner une ou plusieurs région(s), le système de récolte (BR, GBR, etc.) et le type de fourrage ou de paille. Vous pourrez ainsi visualiser les vendeurs, leurs prix et leur adresse. Un genre kijiji ! Mais ATTENTION, il faut valider si les quantés sont encore disponibles, car souvent après la vente, le site n’est pas mis à jour automa quement.

Voici le lien : h p://www.haybec.com/

Le

▪

Conseils ges on

Assurance-récolte foin; prendre la bonne protec on Avec les compensa ons importantes versées dans le foin ce e année, nous avons eu la désagréable surprise de constater que des producteurs lai ers biologiques ne bénéficiaient pas de la valeur du foin biologique dans leur protec on. La valeur assurée pour le foin bio est de 213 $/tms par rapport à 142$/tms pour le foin conven onnel.

Si comme producteur bio, vous n’avez pas la bonne protec on, il est important de rec fier la situa on pour l’an prochain dès maintenant, en contactant votre conseiller en assurances à la FADQ. Quant à la per nence ou non d’assurer la produc on de foin, nous ne répéterons jamais assez que ce e protec on est profitable à long terme pour le producteur. L’adhérent ne paie qu’une par e de la contribuon (généralement 40%) et il en re re 100% des bénéfices. Lors d’une année à forte perte, comme celle que nous vivons, les compensa ons ont un effet majeur sur la situa on de l’entreprise. Donc, si vous n’êtes pas assuré pour votre foin, il est temps maintenant de rec fier la situa on pour 2019.

▪

Révision de votre police d’assurance générale Alexandra Gagnon, avec le sou en de Denis, a développé un ou l pour nous aider à valider votre protec on d’assurances générales, et cela en quelques heures (environ 2 à 4 heures). Un service qui vous perme ra de dormir tranquille en cas de sinistre! N’hésitez pas à nous contacter pour bénéficier de ce service.

Le Récolteur, vol. 5, no 6

5

Le

Ressources humaines Légalisa on du cannabis: soyez prêts!

Par Nicolas Maltais, conseiller en RH.

Le salarié n’échappe pas à certaines obliga ons. Il doit fournir la presta on de travail que son employeur est en droit de recevoir (C.c.Q 2085). Ensuite, il doit fournir sa presta on de travail avec prudence et diligence (C.c.Q 2088). L’interpréta on que l’on peut en faire se trouve au niveau des règles de conduite dictées par l’employeur, ce qui inclut toutes poli ques rela ves à la possession ou à l’usage de cannabis en milieu de travail.

Oui, l’employeur a le devoir d’accommodement pour les salariés qui ont une dépendance, mais ce n’est pas le cas de tous ceux qui en font l’usage. Alors, un salarié qui ne se conforme pas à la poli que mise en place ou à toute autre règle à se sujet pourra faire face à des mesures disciplinaires pouvant aller jusqu’au congédiement.

Le Récolteur, vol. 5, no 6

La légalisa on du cannabis fera certainement plaisir à certains. Par contre, pour les employeurs, ce changement législa f au Canada peut être une source d’incer tude. Comment l’adapta on à la légalisaon du cannabis doit s’effectuer dans mon milieu de travail? Quelles sont mes obliga ons ainsi que celles des travailleurs? Est-ce que ma poli que sur les drogues et alcools est adéquate? Ce sont toutes des ques ons qui sont légi mes lors de votre réflexion.

Il sera important de connaitre vos obliga ons en ma ère de préven on. Dans la Loi sur la santé et sécurité du travail, le code civil du Québec, ainsi que la Charte des droits et liberté, l’employeur a l’obliga on de protéger la santé, l’intégrité physique et psychologique de ses employés. En ce sens et suivant le principe du droit de gérance de l’employeur, il est tout à fait légi me et même souhaitable de me re en place des mesures, telle qu’une poli que, prohibant la possession ou la consomma on de cannabis sur le lieu de travail. En absence de poli que, vous avez également la possibilité d’intervenir et d’imposer des sanc ons pour les personnes se présentant au travail sous l’effet du cannabis. Cependant, vous ne pouvez exercer de discrimina on en fonc on d’un handicap. La dépendance au cannabis (comme l’alcool ou autres drogues) est considérée comme un handicap au sens de l’ar cle 10 de la Charte. Le devoir d’accommodement face au salarié handicapé par sa dépendance ne doit tout de même pas cons tuer une contrainte excessive pour l’employeur. Cela reste à chaque employeur de procéder à l’évalua on de l’accommodement raisonnable et si elle cons tue une contrainte excessive.

Une poli que claire est grandement souhaitable pour éliminer les sources de mésentente et établir des règles précises. En évaluant les impacts que peut avoir le cannabis dans votre entreprise, il sera plus facile d’établir les orienta ons que prendra votre poli que. Le contenu ce e poli que devra déterminer si vous tolérez la consomma on ou non et les raisons qui expliquent votre posi on, de même que les moyens d’applica on et les approches déployées pour assurer le respect de la polique. Elle devra comprendre les modes de consommaon qui ne seront pas acceptés et dis nguer le cannabis médical du non-médical. Elle devra faire men on de la possession sur le milieu de travail et finalement établir les sanc ons qui seront imposées aux contrevenants.

Source : Ordre des conseillers en ressources humaines agrées. Comment s’adapter à la légalisaƟon du cannabis dans les milieux de travail?, Paru on novembre 2017

6

Le

Le crédit d’impôt à la recherche scien fique et au développement expérimental: Un incita f fiscal au service du développement de votre entreprise par Jean-Marie Niget, agr., INNOVAGRO consultants

l’année fiscale considérée, elle recevra un chèque du fédéral couvrant l’intégralité des montants ci-dessus. Si l’entreprise doit payer de l’impôt, le crédit d’impôt viendra en déduc on du montant d’impôt dû au fédéral. Ce programme fédéral a son pendant provincial mais, depuis 2014, l’applica on d’un montant minimum de coûts éligibles fait que le volet provincial du crédit d’impôt R&D n’est plus accessible à la plupart des entreprises agricoles.

Le crédit d’impôt à la Recherche Scien fique et au Développement Expérimental (généralement appelé crédit d’impôt R&D) est un incita f fiscal qui a été mis en place par le Gouvernement fédéral dès 1944. Bien sûr, depuis toutes ces années, ce programme a évolué sur le plan fiscal mais sa philosophie reste la même, à savoir, inciter les entreprises canadiennes de tous les secteurs à invesr dans la R&D à l’interne afin d’améliorer leurs critères de performance (ex : la produc vité) en leur accordant un crédit d’impôt remboursable. Si ce programme a été largement u lisé par les entreprises industrielles dès sa créa on, son u lisa on par les entreprises agricoles ne s’est généralisée qu’à par r du début des années 2000, par culièrement au Saguenay Lac St-Jean.

Le crédit d’impôt RSDE fédéral est un excellent ou l pour aider l’entreprise agricole à mener à des coûts très intéressants et très mo vants ses propres travaux de R&D à l’interne afin d’améliorer ses performances. Cet incita f fiscal a de nombreux avantages : les résultats des travaux expérimentaux appar ennent à l’entreprise qui n’a aucune obliga on de les rendre publiques; deux entreprises voisines du même secteur d’ac vité peuvent travailler sur le même thème d’expérimenta on, l’objec f du programme étant que chaque entreprise par cipante améliore ses performances en produc ons végétales et/ou en produc ons animales.

Pour qu’un travail expérimental effectué au sein d’une entreprise canadienne soit éligible au programme de crédit d’impôt RSDE fédéral, il doit répondre à trois critères : • Il doit exister une incer tude technologique, c’est à dire que l’objet des travaux expérimentaux n’est pas largement documenté et que les résultats escomptés ne sont pas facilement prévisibles.

• Les résultats des travaux expérimentaux (qu’ils soient un succès ou un échec) doivent représenter un avancement technologique pour l’entreprise qui va, grâce à ces résultats, mieux maîtriser ses procédés (ex : améliora on de la produc vité d’un cheptel lai er).  Les travaux expérimentaux doivent être menés selon une inves ga on systéma que, c’est à dire, formula on d’une hypothèse, essais par expérimenta on, analyse des résultats et formula on de conclusions logiques.

La variété de thèmes de travaux expérimentaux en entreprise agricole est grande et par culièrement intéressante en produc on animale (lait et dans une moindre mesure, viande). Le choix judicieux d’un thème de travail expérimental cohérent avec certains problèmes de l’entreprise, s’ils sont correctement diagnos qués, peut se traduire par des impacts économiques posi fs à court et moyen termes très largement supérieurs au bénéfice du crédit d’impôt RSDE.

Le Récolteur, vol. 5, no 6

L’incita f fiscal fédéral consiste en un crédit remboursable équivalent à 35% des coûts de salaires internes à l’entreprise a ribuables aux travaux expérimentaux, 35% des matériaux consommés objets des travaux expérimentaux et 35% des coûts des sous-traitants R&D ayant appuyé l’entreprise dans le cadre des travaux expérimentaux. L’entreprise n’est pas tenue de payer des impôts pour avoir droit au crédit d’impôt R&D car ce crédit est remboursable. Si l’entreprise ne paie pas d’impôt pour 7

Le

Le Récolteur, vol. 5, no 6

Nos partenaires

Marc Goderre, représentant sénior Cellulaire : 418 879-0185 8

Le

Nos partenaires

Le Récolteur, vol. 5, no6

9

Le

Volet Ges on Sécheresse, dois-je vendre mes vaches?

Par Alexandra Gagnon, conseillère en ges on

Le 16 août dernier, avait lieu le webinaire sur la situa on de sécheresse qui a sévit cet été sur tout l’Est du Québec. En tant que jeune conseillère, plusieurs points soulevés me sont apparus importants.

Avant d’envisager le pire, planifions l’avenir!

Le Récolteur, vol. 5, no 6

D’abord, pas de surprise, le prix du foin sera élevé ce e année! Toutefois, le fait que le marché soit à l’avantage du vendeur ne signifie pas qu’on doive acheter du foin coûte que coûte. Dans une telle situa on, il ne faut pas perdre de vue vos besoins réels. Il est donc important de considérer la valeur en ma ère sèche contenue dans les balles. N’hésitez pas à faire peser votre chargement de façon à payer le juste prix pour ce qui vous est réellement livré.

Ensuite, la qualité du foin est également importante afin de ne pas débalancer vos ra ons et affecter à la baisse votre produc on lai ère. À défaut d’un foin de qualité, certains sous-produits peuvent être envisagés afin de réduire les besoins en fourrage. Les produits fibreux, les écailles de soya ou d’avoine, les moulées avec intégraon de fibres ou encore l’ensilage de maïs peuvent être des op ons. Toutefois, ces produits ont un coût qui peut excéder celui du foin. Il est donc important de trouver le bon équilibre économique pour vous en plus d’un équilibre alimentaire pour vos vaches et votre produc on.

Sur ce point, vos conseillers en alimenta on devraient être consultés et informés de changements importants. À cet effet, vous bénéficiez d’une aide financière qui peut être bonifiée jusqu’à 85 % pour divers services-conseils rela f à l’alimenta on, à la produc vité de l’élevage ainsi que pour un diagnos c spécifique.

10

Vendre l’ensemble de vos vaches n’est certainement pas la première solu on à envisager; votre troupeau représente votre principale source de revenu, il convient donc de le protéger. Cela dit, il y a peut-être quelques gains à faire en évaluant la rentabilité à l’étable. Est-ce qu’on garde certaines vaches en trop; est-ce qu’on a trop de vaches en fonc on du quota détenu? N’oublions pas que cet automne le droit de produire ne comportera pas de journées addi onnelles. Il est peut-être temps de revoir votre planifica on lai ère, les vêlages à venir et d’adapter les besoins en alimenta on en fonc on des objec fs de produc on.

Enfin, cons tuer des réserves c’est bien mais à quel coût? Avant de procéder à des achats de foin, évaluez bien vos besoins et considérez les infrastructures dont vous disposez ainsi que leur capacité réelle de stockage pour éviter des pertes monétaires inu les. Il n’est pas souhaitable de manquer de foin au cours de l’hiver mais en considérant les alterna ves possibles, il y a des possibilités pour ne pas encombrer vos installa ons.

Au besoin, vous pouvez vous référer à l’UPA qui a mis en place le Centre de coordina on achat et vente de foin.

Le

Mesures d’ajustement de la produc on lai ère Par Nelson Paradis, agr.

Les producteurs de lait ont vu leur droit de produire se resserrer au cours des derniers mois, vu la surabondance de lait dans le système. Les plus récentes mesures sont la réduc on du droit de produire de 3,5 % au 1er juillet ainsi que l’élimina on des journées addi onnelles de produc on d’automne 2018 pour les producteurs de lait régulier.

Est-ce qu’on peut "s’ajuster" aux mesures d’ajustement ?

Si votre tolérance u lisée est néga ve, vous devriez envisager, si c’est possible à moindre coût, de la faire augmenter avant l’annonce de ce e mesure. Le premier geste à envisager serait sans doute d’u liser, dès maintenant, vos fourrages de la meilleure qualité, surtout pour les vaches fraichement vêlées.

La prochaine mesure en vue, qui devrait être temporaire, semble être une limite d’u lisa on de la tolérance à trois jours par tranche de trois mois. Au-delà de ces trois jours, une pénalité de 20 $/hl serait appliquée. La demande est actuellement déposée à la Régie des marchés agricoles. D’ailleurs, ce e mesure s’applique déjà en Ontario et c’est une technicalité légale qui a empêché le Québec de la me re en vigueur dès maintenant.

Elle est annoncée comme une mesure temporaire, mais il faut quand même s’y préparer et en mesurer les impacts.

Avec votre conseiller en alimenta on, vous pouvez aussi envisager un changement à la ra on qui perme ra d’augmenter la produc on de lait. Dans un contexte de pénurie de foin, les concentrés peuvent devenir une alterna ve intéressante, en privilégiant bien sûr la santé du troupeau.

On peut considérer de retarder quelques réformes ou avancer des achats de vaches, si vous comp ez en faire.

Si vous êtes, comme il y a de fortes chances, en situaon de manque de foin, ces op ons risquent d’être moins intéressantes. Il faut alors évaluer ce que le foin supplémentaire va vous coûter. Une planifica on laière devient un ou l précieux pour vous aider à évaluer vos op ons.

Si elle se concré se, il faut comprendre que ce e pénalité s’appliquera aussi au lait livré hors-quota. Celui-ci devient donc à éviter à tout prix, car en plus de ne rien recevoir pour son lait, le producteur devra payer 20 $/hl de pénalité de même que les frais de mise-en-marché.

N’oubliez pas que lors des prévisions budgétaires, la produc on es mée (ou votre revenu en lait) est toujours sur le quota possédé et non sur les marges. Bien que ce e mesure ne soit pas encore approuvée par la Régie des marchés agricoles, pour notre part, on pense qu’il est mieux de la prendre pour acquise car l’uniformisa on avec les provinces voisines apparait comme une tendance irréversible.

Quant à la produc on qui dépasse les trois journées permises, mais qui demeure à l’intérieur de la tolérance acceptée, l’impact est moins grave. La pénalité de 20 $/ hl s’applique mais avec un prix de 70 $/ hl, il nous reste alors 50 $/hl avant les frais de mise-en-marché. Par exemple, pour une ferme avec un quota de 60 kgMG / jour qui ferait passer sa tolérance u lisée de moins 30 jours à plus 5 jours en moins de trois mois, la pénalité serait de 9 600 $ (32 jours de pénalités, à 4% de MG).

Le Récolteur, vol. 5, no 6

11

Le

Volet Agro

Beaucoup de mauvaises herbes dans vos champs cet été!

Par Chris ne Gagnon, agr.

Les faibles précipita ons de la dernière saison ne sont pas étrangères aux fortes popula ons de mauvaises herbes observées dans bien des champs. La culture implantée n’ayant pas été si agressive en situa on de manque d’eau, plusieurs mauvaises herbes en ont profité. De plus, comme la pluie est arrivée plus tard que les besoins des cultures, les mauvaises herbes ont profité de l’azote libérée par certains fumiers.

Le Récolteur, vol. 5, no 6

Dans le but de réduire leur présence dans le futur, voici quelques éléments qui vous perme ront de mieux comprendre ces mauvaises herbes. Que vous soyez en agriculture conven onnelle ou biologique, mieux vaut connaître « ses » plantes indésirables.

1) Laiteron des champs: Pourtant connu comme favorisé par les condi ons humides, il s’est très bien développé en situa on de sécheresse. Il faut croire qu’il a su profiter de la faiblesse des cultures semées. ◦ Plante vivace à enracinement rela vement profond, un regroupement de plants forment une colonie reliée souterrainement. ◦ PropagaƟon : par les racines et par les graines ◦ LuƩe convenƟonnelle : les arrosages en post-levée ne suppriment bien souvent que la par e aérienne.

Les rhizomes demeurent ac fs et peuvent produire d’autres plants. Les arrosages d’automne doivent être pra qués sous de bonnes condi ons pour être efficaces (bonne dose et croissance ac ve). ◦ LuƩe biologique en développement sous nos condiƟons nordiques: des essais sont en cours et la situaon est encore très préoccupante. Le travail de sol hâ f après la fauche du mois d’août semble porter fruit sur certains types de sol. En sol léger, certains disent le contrôler avec un travail de printemps juste avant le semis.

12

Bref, la mauvaise herbe est complexe et il vaut mieux élaborer une stratégie avec votre conseiller agro avant d’entreprendre des travaux de lu e biologique.

2) Folle Avoine: ◦ Graminée annuelle, donc propaga on par les graines, s’adaptant à plusieurs types de sols. ◦ Elle préfère les climats frais et humides, mais plus il y a de soleil, plus elle se développe. Elle a donc été avantagée cet été lors de la sécheresse, lorsque les cultures étaient peu agressives. ◦ Les semences peuvent demeurer en dormance 10 ans. Plus les graines sont enfouies profondément, plus la dormance persiste. ◦ Elle murit avant les cultures annuelles à récolter et elle aurait un effet allélopa que, ce qui réduit la germina on des plants autour d’elle. ◦ En producƟon convenƟonnelle, des spécimens résistants aux herbicides ont été observés dans notre région. Il vaut donc mieux u liser une combinaison de moyens de lu e et regarder ce qui se fait en agriculture biologique pour perme re aux pes cides alterna fs de demeurer u lisables. ◦ En producƟon biologique, c’est une mauvaise herbe contre laquelle la lu e est ardue. L’u lisaon de prairie est avantageuse pour en réduire la popula on, ainsi que l’u lisa on de cultures agressives. Le contrôle mécanique est intéressant; la jachère, le faux-semis et le sarclage réduisent les popula ons. ◦ Dans les deux cas, ramasser et éliminer les déchets de criblage.

Source: Angers, S. et Estevez, B. Le contrôle de la folle avoine en régie biologique. SPGBQ. 2006

Le

3) Echinocloa-pied de-coq (alias Pied-de-coq) : ◦ graminée annuelle, se reproduisant par ses semences qui peuvent être jusqu’à 5000 graines par plants. ◦ ge plate caractérisque, pouvant ramper au sol après une fauche. La produc on de graines après ce e fauche est étonnante. De pe ts épis peuvent rapidement se former sur une ge très courte, étant ainsi moins touchés par une nouvelle fauche. ◦ apprécie les zones humides. ◦ luƩe convenƟonnelle et biologique : la lu e est favorisée par de meilleures condi ons d’établissement de la culture ensemencée, soit : drainage, chaulage et culture agressive. L’établissement de prairie fait un bon travail également. Comme c’est une annuelle, si u lisa on de pes cide, le faire avant la produc on de graines.

13

5) Sétaire verte; ce e graminée annuelle s’est fait remarquer par sa présence importante durant la dernière saison. ◦ présente dans les sols à textures diverses, mais plus abondante dans les sols sans travail ou avec travail réduit. ◦ pollinisaƟon par le vent, un plant peut produire entre 200 et 500 graines par épi. L’épi est vert et une fois les graines tombées, il reste une structure jaune visible au bout de la ge. ◦ Taux de germinaƟon 5 à 10 fois plus élevésen présence de beaucoup d’humidité, mais le taux d’émergence augmente en condi on sèche s’il y a des résidus à la surface du sol. ◦ Très favorisée par la lumière abondante et les températures élevées, donc lorsque la culture fait beaucoup d’ombre, la croissance et la produc on de graines sont fortement diminuées. ◦ Méthodes prévenƟves : semis hâ f car la sétaire se développe moins vite en température fraiche, faux semis, semis dense pour faire de l’ombre, pas d’azote inu le, travail de sol (le labour permet d’enfouir plus profondément les graines qui survivent mal en profondeur), rota on avec des prairies. ◦ LuƩe physique : le faux semis si la température est plus chaude, le sarclage fonc onne par ellement car la période de germina on est étalée, donc seule une par e est éliminée.

La sétaire n’est pas très compé ve mais elle aime la chaleur et l’humidité et elle n’aime pas l’ombre. Elle semble donc avoir eu les condi ons parfaites pour se faire connaître ce e saison.

Pour plus de détails, consultez le document en référence.

Sources: Weill, A. Moyens de luƩe contre les sétaires en producƟon biologique. Bio-Ac on, 2007.

Notes de cours. Stratégie phytosanitaire. CaractérisƟques des mauvaises herbes. ITA Ste-Hyacinthe.

Sta on d’étude sur les lu es biologique, intégrée et raisonnée. LuƩer contre le chénopode blanc en maraicher biologique.

Le Récolteur, vol. 5, no 6

4) Chénopode blanc (alias Chou gras, ou Poule e grasse) : ◦ plante annuelle pouvant produire entre 1000 et 5000 graines par plants ◦ hauteur variable, soit entre 20 cm à plus de 150 cm (8 pouces à plus de 5 pieds). Certains spécimens avaient l’air d’arbustes cet été. ◦ aspect de poudre blanche visible sur les premières feuilles. ◦ plante nitrophile, donc très gourmande en azote. Sa présence traduit un excès de ma ère organique animale mal décomposée. Les varia ons hydriques sur sol riche en azote la favorisent. Elle a profité de la libéra on de l’azote après la pluie tardive de cet été pour croitre en abondance (nombre et hauteur). ◦ luƩe convenƟonnelle et biologique : la lu e mécanique (tel que faux semis et désherbage mécanique), la fer lisa on raisonnée, des cultures hautes et compé ves sont des moyens efficaces de lu e contre le chénopode. En produc on conven onnelle, un arrosage en post-levée peut-être employé.

On peut voir sur la photo à la page suivante, le succès et l’importance du crible face à une abondance de ce e mauvaise herbe à la récolte.

Le

Crible

Sur la photo à gauche, on peut voir toutes les graines de chénopode blanc sor es d’une récolte d’orge, grâce au crible, pour un seul champ de 3.5 ha chez un producteur conven onnel.

Le Récolteur, vol. 5, no 6

Photo page couverture :

On peut voir sur ce e photo l’importance de l’agressivité d’une culture face au contrôle de mauvaises herbes. Celle-ci a été prise au centre d’un champ dont le précédant cultural, le travail de prépara on des semis et la fer lisaon étaient uniformes. Le paramètre contrôlable qui diffère est le cul var de pois u lisé. À gauche, cul var plus agressif que celui de droite. Ainsi la vigueur plus faible des semences employées à droite ont été favorable à la sétaire verte et la folle avoine sous les condi ons clima ques connues cet été.

Arrivée de la culture de chanvre au Canada1

Même si la culture de chanvre a pris de l’engouement dans notre région durant les dernières années, la culture n’est pas récente au Canada. Elle a fait son entrée vers les années 1775-1780.

La marine anglaise avait des besoins constants en fibres de chanvre pour la confec on de cordages et des toiles nécessaires à la naviga on. Elle voulait donc veiller s’assurer d’une source constante et fiable d’approvisionnement de ce côté-ci de l’océan. Malgré l’u lisa on de semences en provenance de régions nordiques, telles que la Russie et les pays scandinaves, la réussite de la culture est ardue et les résultats de manufactures de cordage sont décevants. La culture demeure longtemps sous expérimenta on dans plusieurs secteurs du Haut et du Bas Canada, et les résultats désappointants sont associés à une mauvaise qualité de semences.

Asselin, A. et all. Curieuses histoires de plantes du Canada 1760-1867, Tome 3, Les édi ons du Septentrion, 2017.

14

Le

Programme Prime-Vert: version 2018-2023 par Chris ne Gagnon, agr..

La nouvelle mouture du programme Prime-Vert, qui est un programme d’appui en agroenvironnement, comprend plusieurs volets, dont le volet 1 qui s’adresse aux entreprises agricoles individuelles.

Voici les mesures qu’on retrouve dans ce volet (les chiffres entre parenthèses représente le maximum d’aide possible) : 1) Aménagements agroenvironnementaux durables intégrant des arbres et arbustes ou étant favorables à la biodiversité (40 000$), avec 3 nouveautés : ◦ la valorisa on des coulées pour la biodiversité; ◦ la taille des haies brise-vent visant la remise en état de haies subven onnées par le MAPAQ; ◦ le remplacement d’arbres morts ou malades dans des haies qui ont fait l’objet de subven ons du MAPAQ.

◦ On parle ici de la construc on ou de la répara on des fosses à fumier ou à lisier. Celles-ci peuvent faire l’objet d’une aide seulement pour les entreprises avec une relève récente ou à venir, c’est-àdire qui détenait moins de 20% des parts au 1er avril 2018.

7) Équipements et infrastructures de ges on des résidus végétaux et des eaux usées (25 000$).

8) Aménagements alterna fs en produc on de bovins de boucherie (125 000$) Le programme apparait assez complexe et on y retrouve une série de critères pour qualifier les projets. Si une de ces mesures vous interpelle, nous vous invitons à visiter le www.mapaq.gouv.qc.ca/primevert ou encore communiquer avec la direc on régionale du Ministère.

2) Pra ques et ouvrages de conserva on des sols (40 000$) : ◦ Exemple : l’u lisa on de cultures de couverture (engrais-vert passant l’hiver).

3) Équipements et pra ques visant la réduc on de risques liés aux pes cides (60 000$) : ◦ Équipement pour la réduc on de la dérive des pescides; ◦ Équipement visant la réduc on de l’usage des pescides; ◦ Équipements complémentaires pour la réduc on de risques liés à l’u lisa on des pes cides.

4) Équipements perme ant l’applica on en bande des ma ères fer lisantes dans les cultures hor coles (20 000$)

6) Ouvrage de stockage des déjec ons animales pour les entreprises de la relève (85 000$)

15

Le Récolteur, vol. 5, no 6

5) Équipement de ges on op male de l’eau d’irriga on (20 000$)

Le

L’ABC du seigle pour une implanta on de prairie au printemps Par France Bélanger, M. Sc., agr MAPAQ Chaudière Appalaches et Geneviève Roux, agr. Op conseils Chaudière-Appalaches

Voici les critères à respecter pour réussir l’implanta on du seigle d’automne u lisable en fourrage vert le printemps suivant, ou en grain, tout en pouvant y implanter une prairie: Choix des champs • Choisir des champs où la nappe phréa que n’est pas trop élevée, afin de réduire les risques de mortalité • Éviter les champs avec cuve es • Éviter les champs avec peu couverture de neige (isolant) • Éviter les sec ons où la neige tarde à fondre au printemps (mortalité nivéale) • Champ propre sans pissenlit si on veut implanter une plante fourragère au printemps suivant Semis du seigle • Date de semis ◦ Très variable entre 1er septembre et le 1er octobre ◦ Semis possible après la récolte de maïs ensilage • Taux de semis ◦ Pour implanter une prairie au printemps : entre 120 et 150 kg/ha ◦ Seigle non criblé pris dans un silo : entre 180 et 200 kg/ha pour une récolte fourragère au printemps ◦ Plus le semis est tardif, plus on augmente le taux de semis

Le Récolteur, vol. 5, no 6

• Profondeur de semis ◦ 2,5 cm (1 pouce) • Fer lisa on ◦ Valorise bien le lisier de porc ou lisier de vaches mais il faut éviter le fumier solide ◦ Exige entre 100 et 125 kg/ha d’azote. Diminuer l’apport d’azote selon la teneur de la m.o., le précédent cultural et la dose de lisier appliquée à l’automne • Contrôle des mauvaises herbes ◦ Avant de semer, le champ doit être propre, traiter avec du glyphosate (Roundup) ou des méthodes mécaniques, s’il y a du pissenlit et du chiendent, surtout si on veut implanter des plantes fourragères au printemps suivant 16

Implanta on d’une prairie au printemps • Dose de semis des plantes fourragères :19 à 20 kg/ha luzerne fétuque brome (pas de mil) • Semis avec un semoir Brillon, semis direct, à la volée (encore plus tôt) • Profondeur de semis : semis à ¼ de pouce, en semis direct maximum ½ pouce • Il est possible que les feuilles de seigle se déchirent au niveau des traces de roues mais cela ne semble pas affecter la croissance subséquente du seigle.

• Hauteur du seigle à 3-4 po (7 à 10 cm) de hauteur, ce qui signifie un semis très hâ f au printemps (fin-avrildébut mai ), selon les régions • Avantages ◦ Pas d’herbicides ◦ Compé onne bien les mauvaises herbes au printemps ◦ Main en un couvert d’humidité avec une meilleure résistance à la sécheresse, s’il y a lieu par la suite ◦ Le seigle laisse bien passer la lumière pour la croissance des plantules de plantes fourragères et une bonne implanta on de la luzerne • Inconvénients : ◦ Si la densité n’est pas assez élevée (mortalité trop importante du seigle) les mauvaises herbes vont avoir tendance à s’établir. ◦ Si la saison est humide, la luzerne peut monter jusqu’à 16 pouces (40cm) dans le seigle Stade de récolte • Si semis pur et bonne survie à l’hiver, on peut récolter le seigle après l’épiaison (10-15 juin) pour obtenir la paille ce qui permet une bonne coupe de foin fin juillet.

• Si semis pur et faible survie à l’hiver, on peut semer une prairie très tôt au printemps dans le seigle vivant (fin avril-début 10 mai) et récolter en ensilage à la fin mai en bonne condi on de sol pour ne pas nuire aux plantules de luzerne

Le

• Seigle en montaison : faucher le plus tôt possible parce que la valeur nutri ve diminue avec l’allongement rapide de la ge.

Rendement  Rendement moyen en ensilage: 4,5 t.m.s./ha Fourrage: 13% de protéine, 58% NDF et 59 % NDF digest., 15 % sucres, 1,4 Mcal/kg ENL (Source Louis Robert, agronome, MAPAQ)

• Rendement moyen en paille : 85 à 150 pe tes balles (20% de plus si on ne récolte pas le grain).

La première année de foin : le seigle repousse dans la prairie, il semble ne pas avoir d’effet sur la qualité et augmente le volume de foin.

Le Récolteur, vol. 5, no 6

17

Le Récolteur, vol. 5, no 6

Le

Nos partenaires

18

Le

Chronique bovine Le choix du poteau

par Guillaume Barre e, prod.

À l’approche de l’automne, beaucoup de producteurs de bœuf procèderont à la construc on d’enclos extérieurs ou encore ils en assureront l’entre en. Parmi les différentes tâches, il y a parfois des poteaux de brise-vent ou clôture à remplacer ou à ajouter. Je fais ici allusion aux poteaux de bon diamètre (6 pouces et plus) souvent enfoncés d’environ 6 pieds dans le sol, totalisant une longueur d’environ 12 pieds.

Au fil des ans, des poteaux de différente nature ont été u lisés; billot d’épine e, de cèdre et principalement de bois traité. Depuis nos débuts sur notre ferme, nous les avons tous essayés. Des années ayant passé, nous pouvons maintenant en rer quelques conclusions.

Souvent choisis par soucis d’économie, les billots d’épine e ou de cèdre sont très peu intéressants. Ils coûtent environ 1$/pied linéaire. Après 10 ans d’âge et parfois même avant, la pourriture les a passablement affaiblis.

Comme nous l’avons appris par expérience, sor r un poteau cassé au niveau du sol représente une tâche vraiment ardue. Il est donc préférable de remplacer le poteau avant qu’il ne soit trop tard.

L’autre alterna ve, et la plus populaire, demeure les poteaux de bois traité. Comme nous avons besoin de faible longueur, souvent 16 pieds et moins, il est possible de s’approvisionner dans le marché de l’usagé.

Dans sa première vie, le poteau aura servi aux lignes électriques ou de téléphone. Il existe très peu de distributeurs au Québec mais ils sont rela vement disponibles. Dépendamment des marchés, ces poteaux se vendent entre 1 et 2 $/pieds linéaire. L’avantage incontestable de ces poteaux est qu’ils sont bons pour la vie.

Au prix où ils sont vendus, il n’y a pas vraiment de raison de s’en passer. Je ne leur ai pas encore trouvé de véritable défaut. Le seul est qu’ils dégagent parfois une odeur désagréable mais cela empêche les animaux de les gruger. Et oui, j’ai connu des épisodes dans lesquels des veaux grugeaient un poteau de cèdre suffisamment pour l’affaiblir. Dans ces poteaux traités, compte tenu des essences de bois choisis, la réten on des clous est excellente. Facteur à ne pas oublier!

Finalement, pour ceux qui serait tentés d’essayer des poteaux non-traités, je vous dirais de ne pas faire la même erreur que nous et dites-vous que 10 ans, c’est vite passé!

Quant à lui, le cèdre tolère mieux la pourriture mais il est ne ement moins solide que les autres essences. Nous avons déjà vu des brise-vent casser sous la force des vents. Pas très rigolo en plein hiver! Tenant compte du fait que sur un chan er, les matériaux représentent la moi é des coûts totaux, le reste étant la main d’œuvre et les équipements, il n’est finalement pas vraiment économique de choisir ce genre de billots.

Le Récolteur, vol. 5, no 6

19

Le

Les sta s ques Par Pierre Gagnon, agr.

Le prix net moyen des 12 derniers mois s’élève à 70,90$/hl. Il faut remonter au mois d’octobre 2007 pour observer un prix moyen annuel aussi bas. En une année la diminu on a été de 2,80$/hl et depuis décembre 2014, c’est plus de 8$/hl de perte que les producteurs ont dû absorber, soit 10% de leur prix net.

Transactions au SCVQ Pour les 3 derniers mois

Le point sur les taux d’intérêt

Offres SCVQ Vente Achat kg /jour kg /jour

Période

Qté achat comblée

1e étape 2e étape kg /jour %

Taux hypothé-

Au 14 sept.

2018

Au 6 mai 2018

Au 11 sept.

2017

Sept. 2018

1 205

10 258

11,8%

0,65

6,2%

1 an

3,49

3,49

3,24

Août 2018

704

9 798

7,2%

0,38

3,7%

3 ans

4,30

4,30

3,39

5 ans

5,49

5,49

4,84

Juillet 2018

2 360

9 934

23,8%

1,32

13,5%

Moyenne 12 mois

1 339

7 393

18,1%

1,21

10,8%

Taux préférentiel au 14 septembre 2018: 3,7%

À l’excep on de la vente de juillet, un producteur de taille moyenne a été capable d’acheter au moins 1kg/jour de quota par mois dans les 15 derniers mois.

(depuis le 12 juillet 2018)

Le Récolteur, vol. 5, no 6

Prix offerts aux producteurs du Québec Pour livraison immédiate ($/t)

Vente

Orge

Avoine

211

208

233

220

Blé

Blé

ND

249

506

250

Canola fourrager panifiable

Maïs

Soja

273

214

422

265

210

473

Source: SRDI des PGQ

Il est normal d’observer une baisse du prix des céréales à paille en septembre, avec l’arrivée de la nouvelle récolte. La baisse significa ve se trouve surtout au niveau du prix du soya.

20

Produits locaux offerts par nos membres

418 480-2572

Moulin A. Coutu

554, rue St-Cyrille, Normandin,418 274-3465

860, route Principale, St-Prime, 418 671-9476

www.serresdamenature.com Centre jardin complet, pépinière

Végétolab, Alma www.vegetolab..com

Fromagerie Médard, Ferme de la Rivière, St-Gédéon: fromages, pains.

Les Jardins St-Félicien, 1093, rang Double, 418 679-5607 Certifié biologique

www.aloreedeschamps.com

www.lesmielsraphael.com

Le Potager Grandmont, St-Gédéon

Les herbes du Lac, St-Gédéon Herbes fraîches

418 679-2058

21

Le Récolteur, vol. 5, no 6

418-679-7804

Le

Divers

Bienvenue à Éva, née le 15 juillet, fille Renée-Claude Morin et de Marc-André Boudreault.

Ludivine, née le 4 septembre, fille d’Anny-Pier Larouche et d’Emeric Bélanger .

20 novembre 2018

Pierre-Olivier, né le 5 septembre 2018, garçon de Isabelle Brui et de François Durand du GMA.

Le Récolteur, vol.5, no 6

HIBOUX des MARAIS

©Zoo sauvage de St-Félicien

Conserva on du hibou des marais en ac on!

Cet été, une portée de 4 oisillons de hibou des marais a été localisé dans un champ de prairies de la ferme Galais de St-Félicien. Pour préserver les pe ts, les propriétaires de la ferme ont accepté de suivre la recommanda on des responsables du projet de conserva on. Ainsi, les agriculteurs n’ont pas fait la première coupe sur une certaine superficie pour ne pas passer la faucheuse audessus du nid. Nous voulons donc féliciter les efforts de conserva on de Mme É enne e St-Pierre et de MM. Jean-Guy et Guillaume Gagnon de la ferme Galais.

Le hibou des marais est une espèce de hibou nichant au sol et se nourrissant de pe ts rongeurs. Comme il est suscep ble d’être désigné menacé ou vulnérable, un projet de conserva on du hibou des marais est en cours depuis 2012 dans la région, par la collabora on entre le ministère des Ressources naturelles et de la Faune et du Zoo de Saint-Félicien. La première et dernière portée recensée dans la région depuis la créa on du projet remontait à 2016 au Saguenay, dans le secteur de Jonquière, où un agriculteur avait signalé sa présence.

22

Le

23

Le Récolteur, vol. 5, no 6

Vous avez une annonce à faire paraître, contactez Hélène Lévesque au 418-679-5661 poste 244 ou envoyez-moi votre texte à l’adresse suivante: helene.levesque@gcaq.ca. La date de la prochaine tombée est le 20 novembre 2018

640 rue Côté Ouest, Bureau 102 Alma (Québec) G8B 7S8

24