Le Récolteur décembre 2024

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RécolteurLe

S'unir S'unir pour s'aider! pour s'aider!

Bulletin d'information du Groupe multiconseil agricole Saguenay-Lac-Saint-Jean

Volume 12 • Numéro 1 • Décembre 2024

Planification stratégique 2024-2028

Faits saillants du sondage

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Travail agricole ou non agricole : ce que la loi sur la CNESST en dit

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Mythes et réalités sur les changements climatiques

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alexandra.gagnon@gmasaglac.com

MOTDUCA

Le grand bluff du rabais laitier : un système à revoir!

CONSEILD’ADMINISTRATION

ADMINISTRATIF-GÉNÉRAL

Planification stratégique 2024-2028 - Faits saillants du sondage

Présentation Samuel Dulac

Présentation Camille Néron

Mot de Noël

GESTION

Le flux de trésorerie

Travail agricole ou non agricole : ce que la loi sur la CNESST en dit

AGRO

Suivi de la saison 2024

Mythes et réalités sur les changements climatiques

Résistance aux herbicides de la folle avoine : un défi croissant pour les producteurs du Québec

Bilan hydrique de la saison de culture 2024; très différent de l’an passé !

CAHIERSPÉCIAL - Les prairies, un plus pour nos systèmes de culture

CHRONIQUEBOEUF

STATISTIQUES

MERCIànos MERCIànos généreuxpartenaires!!généreuxpartenaires!!

Mot du Mot du directeur général directeur général

Augmentation du taux horaire du personnel au 1er novembre 2024

Comme pour bien des entreprises, l’inflation sur les biens et services et l’indexation des salaires affectent indéniablement nos finances. Nous préférons ajuster dès maintenant les taux horaires plutôt que d’attendre et provoquer une grosse augmentation quelques années plus tard. Donc, à partir du premier novembre 2024, les taux horaires ont augmenté de 3 $/heure ce qui représente environ 2 % d’augmentation. Le personnel a aussi été mis à contribution, l’an passé j’avais fixé au personnel une augmentation de 3 % du temps facturable pour 2023-24 afin de collaborer à réduire l’augmentation de nos taux. Ceux-ci ont bien répondu à ma demande puisque le % facturable a augmenté de 3,46 %. Cette année, la cible d’augmentation du temps facturable est de 2,6 %. Je peux vous assurer que les administrateurs et le personnel sont bien au fait qu’en bout de ligne, ce sontvosentreprisesquiassumentceshausses.

L’enveloppe du réseau encore épuisée!

En septembre dernier, le directeur régional du réseau nous annonçait que l’enveloppe était épuisée! Et ce, malgré les efforts des administrateurs du réseau à utiliser les fonds de réserve disponibles. Je peux vous assurer que nous avons fait toutes les représentations possibles auprès du réseau VIA, du MAPAQ et des députés de la région pour dénoncer cette situation qui fragilise l’utilisation de nos services et par le fait même les services-conseils en région. Selon nos sources, les contrats actuellement non couverts seront possiblement autorisés d’ici la fin février. C’est bien dommage, car certains services du GMA risquent de ne pas être subventionnés si au final l’enveloppe ne permet pas d’honorer tous les contrats déposés, laissant ainsi une disparité entre les demandeurs en début d’année budgétaire du Réseau Agriconseils vs ceux ayant des besoins plus tard dans l’année*. Une grande injustice totalement inacceptable dans un contexte où vos entreprises ont un besoin croissantdenosservicesetceàdifférentepériodedansl’année.

C’est un dossier à suivre et, surtout, n’hésitez pas vous aussi à dénoncer cette situation auprès de nosélus.

Les trois points de services du GMA seront fermés les vendredis à partir de janvier 2025 Même si le titre peut vous surprendre un peu, soyez assuré qu’il y a encore du personnel qui travaille le vendredi. Cependant, avec la réalité du télétravail et des horaires flexibles, en plus des visites à la ferme, il devient de plus en plus difficile de planifier les horaires du personnel afin d’assurer une présencephysiquedanslestroispointsdeservicelesvendredis.

*(l’année financière du Réseau Agriconseils est d’avril à mars)

Nous désirons donc vous aviser qu’à partir de janvier 2025, nos équipes seront présentes dans nos points de service du lundi au jeudi, mais en ce qui a trait aux vendredis, à moins que votre conseiller vous ait fixé rendez-vous ou qu’il vous ait assuré qu’il sera présent à son bureau, il est fort possible que personne ne soit présent. C’est une nouvelle réalité à laquelle nous devons de nous adapter. Dans le but de vous éviter de vous cogner le nez à une porte fermée, si vous devez vous présenter sans rendez-vous, nous vous invitons à passer nous voir du lundi au jeudi ou à valider avec votre conseillers’ilseraprésentlevendredi.

Mercidevotrecompréhension!N’hésitezpasàmefairepartdevoscommentairesousuggestions.

Roulement du personnel depuis 2014

Lors de notre rencontre annuelle de l’équipe du GMA au début novembre, j’ai fait une présentation de l’historique du mouvement du personnel depuis 2014 soit l’année de regroupement des trois organisationsdeservices-conseilsrégionalesayantdonnénaissanceauGMA.

Voiciquelquesdonnées:

ÀlafondationduGMAen2014,nousétions22ressources; Nousavonsengagé33nouvellesressourcesdepuis2014,l’équivalentde3,3UTP/an; Doncdepuis2014,55personnesonttravailléoutravaillenttoujoursauGMA; 25 employés ont quitté le GMA, dont 2 pour un départ à la retraite, pour un équivalent de 2,5UTPparan;

Noussommesdoncactuellement30(22+33-25);

Au cours de ces années, nous avons accueilli 17 stagiaires dont 6 ont été engagés par le GMA et sontinclusdansles33nouveaux.

Aprèscesquelquesdonnées,jesais,j’aimebienleschiffres! �� Voiciuneanalyseplusdétaillée:

Le tableau ci-dessous nous révèle qu’après 5 ans, 64 % des ressources avaient quitté le GMA et pire encore, 52 % ont quitté avant la quatrième année! Le mouvement du personnel, ce n’est plus une impression, mais une réalité qui nous touche directement et à laquelle plusieurs autres entreprises font face. Ces mouvements coûtent très cher à notre organisation et malgré nos efforts pour diagnostiquer et mettre en place des mesures pour favoriser la rétention, force est de constater que nous devons l’accepter! C’est un phénomène sociétal, amplifié par la rareté de main d’œuvre. Selon une statistique canadienne, la durée dans un même emploi pour le groupe des 18-30 ans est de 18mois!

Maintenant,qu’enest-ildeceuxquirestent?

Le tableau nous révèle que 33 % de l’équipe actuelle a moins de 5 ans de service, 37 % entre 6 et 20 ans et 30 % plus de 21 ans. Ce qui nous donne une ancienneté moyenne de 14,48 ans. C’est quandmêmeunebellerépartitiondel’expérience.Onnoteaussique54,5%sontrestés!

Il y a toujours deux côtés à une médaille. Moi, je préfère regarder le côté de ceux qui restent, car en bout de ligne ce sont eux qui vous livrent les services du GMA. Lors du dernier CA, nous avons accepté de bonifier quelques conditions du personnel, mais en favorisant l’ancienneté. Ainsi, nous avons réduit certains avantages pour ceux ayant moins de 10 ans de service et accordé plus à ceux ayantatteintoudépassélecapdes10ans.

En 2025, la direction générale et les administrateurs veulent souligner et récompenser ceux qui restentauGMAetjecroisquec’estunebelleinitiativequi,espérons-le,favoriseraplusderétention.

MERCIànos MERCIànos généreuxpartenaires!!généreuxpartenaires!!

Legrandbluffdurabaislaitier:unsystèmeàrevoir!

Comme vous le savez peut-être, je suis co-propriétaire d’une boulangerie, d’une ferme laitière et d’une fromagerie. En avril dernier, j’ai appris que la Commission canadienne du lait offrait des prix concurrentiels aux boulangeries qui utilisent du beurre pour la transformation de produits de boulangerie, question de promouvoir celui-ci (merci aux producteurs de lait, dont je fais partie, yé!). Bon, j’ai appris cela quelques années trop tard à mon goût, mais, mieux vaut tard que jamais, comme on dit. Me voilà donc en train de remplir ma demande de permis, d’évaluer mes quantités pour l’année, de détailler mes produits contenant du beurre, etc. Juin 2024, je suis détentrice d’un nouveau permis de la classe spéciale C5, me faisant miroiter 30 % de rabais sur l’achat de cet indispensableproduitdulait!Wow!

J’appelle mon fournisseur régional, avec qui je fais affaire depuis des années, ayant un excellent prixetunexcellentservice.

Non, Mme Boivin, nous ne vendons pas de beurre sous permis classe spéciale C5, fin de non-recevoir…

Ok, je me retourne, j’appelle toutes les laiteries de la région qui en fabriquent. Personne ne veut me vendre de beurre, soit parce que je détiens le fameux permis, soit parce que je ne suis pas dans leur secteurdelivraison.Maisquesepasse-t-il?C’estdonccompliqué!

Je me tourne donc vers un gros fournisseur (pas trop mon genre, mais il faut ce qu’il faut, c’est quandmême30%deréduction).

Pas de problème, on s’occupe de toi Justine, ça va prendre quelques jours et j’aurai enfin LE précieux rabais!

Pensant que c’est dans la poche, que tout le monde est beau et gentil dans un monde de licornes, les semaines passent, la saison estivale me submerge sans que je puisse analyser les nouvelles factures, jusqu’à il y a quelques semaines. Je regarde le tout et je me rends compte que le rabais ne seretrouvesurAUCUNEfacture…

Mme Boivin, il y a eu une erreur de facturation de notre part, nous sommes désolés, mais le rabais de 11,58 $ la caisse de 25 kg ne pourra pas être rétroactif. Nous faisons les modifications pour les futures commandes.

Le 30 % tant attendu est devenu moins de 3 % de réduction… J’appelle la Commission canadienne du lait, mais il m’est impossible de savoir exactement de combien est le rabais et qui le reçoit. Il aurait fallu que je passe par un appel d’offres et que JE négocie mon prix avec le fournisseur, mais PERSONNEnevoulaitm’envendreàlabase.

En bref, il n'y a pas de grande leçon à tirer de cette histoire, sauf que, comme d'habitude, les rabais promis se transforment en mirages pendant que quelqu’un, quelque part, continue de se remplir les poches avec l’argent des producteurs. Une fois de plus, l’industrie laitière québécoise prouve qu’elle estunvéritablecasse-tête.Ceseraitpourtanttellementplussimplededonnerlerabaisdirectement auxdétenteursdepermis.Alors,tantquelesystèmenechangerapas,jemecontenteraideregarder ce fameux «rabais» me filer entre les doigts. En attendant, je continue de pétrir la pâte, de traire les vachesetdefabriquerdufromage,parcequ’aumoins,ça,çaresteuntravailhonnête.

justine@boulangeriemedard.com

nicolas@fromagerieblackburn.com

Étienne Savard Administrateur Comité Vérifications et Finances

e.savard05@outlook.com

Timmy Gauthier Trésorier Comité Vérifications et Finances

timgau07@gmail.com

Étienne Bettez Administrateur Comité Éthique et Gouvernance

lesjardinschezbettez@hotmail.com

et Gouvernance

jadegirard1026@outlook.com

Planificationstratégique2024-2028

Faitssaillantsdusondage

Général Général

Nous vous avons entendus

Nous avons mandaté la firme Forest Lavoie Conseil pour réaliser un sondage auprès de nos membres. Les 103 répondants ont été classés en 4 groupes, soit les moins de 35 ans, ceux de 35 à 45 ans, ceux de 45 à 55 ans et ceux de plus de 55 ans. Une représentation satisfaisante a été observéeentermesd’âge,d’historiquecommemembreetdegénérationdemembres.

Les premières questions portaient sur le sentiment d’appartenance au GMA, l’importance accordée à sa formule collective et l’intérêt à s’impliquer. Ainsi, dans les 4 groupes, une majorité des répondants ont jugé importante la formule collective. Pour ce qui est du sentiment d’appartenance, il était déjà fort et est demeuré stable ou a augmenté pour la majorité des répondants de 35 ans et plus, tandis qu’il est plus faible pour la plupart des répondants de 35 ans et moins. Par ailleurs, les répondants des 3 premiers groupes d’âge se sont dits plus intéressés par une activité en personne, suivie par une activité à distance et, dans une minime proportion, par une participation à un comité ou au conseil d’administration. On constate malgré tout que 61 % des répondants dans l’ensemble des 4 groupes ne se déplaceraient pas pour participer à une activité ou ne seraient pas intéressés pardesactivitésliéesàlavieassociative.

Un facteur clé de votre réussite

D’autres questions portaient sur les raisons d’adhérer au GMA et la satisfaction envers nos services. Les répondants ont également précisé leurs besoins pour les années à venir. Les principales raisons d’adhérer au GMA sont la relation avec le conseiller et la conviction que ce sera un facteur clé dans la réussite de l’entreprise. Le GMA répond bien à vos attentes grâce à la qualité de nos services. Les conseils en agroenvironnement étaient les plus en demande au cours des 3 dernières années et le demeureraient pour les 3 prochaines. Les répondants ont également mentionné leur besoin de soutien psychologique, de soutien lors des procédures de réclamation et d’innovation dans les pratiquesculturales.

La firme a aussi réalisé une réflexion avec 25 de nos employés autour de 5 cibles.Une quarantaine d’actions internes et externes ont été listées. Par exemple, les employés ont suggéré le maintien ou la croissance du sentiment d’appartenance et de la formule collective. Ils ont également souligné l’importancedelavalorisationdesservices-conseilsetl’allègementadministratif.

La firme a Elle a également consulté 5 professionnels d’organisations collaboratrices, comme l’Union des producteurs agricoles du Saguenay–Lac-Saint-Jean et Desjardins. Ces entrevues ont porté sur les relations d’affaires avec le GMA, les principales forces du GMA, les zones d’amélioration possible ou souhaitée, les défis à relever face à l’environnement d’affaires à venir et lesalliancesstratégiquesenvisageables.

Dans un troisième et dernier article, vous verrez comment nous avons intégré les préoccupations et intérêtsdesrépondantsdanslaplanificationdenosactionsjusqu’en2028.

Samuel Dulac B.sc. Agroenvironnement

Bonjouràtoutesetàtous,

C’est à mon tour de me joindre à la belle équipe du GMA Saguenay–Lac-SaintJean en tant que futur agronome. Nouveau dans votre charmante région depuis le début de l’été, après un baccalauréat en agronomie (sols et environnement) à l’Université Laval, quelques expériences sur des fermes maraîchèresetunemaîtriseenbiologieàl’UniversitéduQuébecenOutaouais, portant sur les stocks de carbone en agroforesterie, j’ai décidé de m’établir ici. L’accessibilité combinée à un immense terrain de plein air, idéal pour la randonnée, la course, le vélo et le ski, ainsi qu’à une vaste région agricole pleinededéfis,m’ontmotivéàm’installerdanscettebellerégion.

Quand je ne suis pas dehors, vous me trouverez probablement sur ma chaise berçante, plongé dans un bon livre ou à lire mille et un sujets sur l’actualité qui m’entoure,ouencoreentraindecuisinerundélicieuxrepas.

Auplaisirdevousrencontreretdecollaboreravecvousbientôt!

Madelyn Samuel

Camille Néron

Technicienne en administration

Bonjouràtoutesetàtous,

Je me présente : Camille Néron. C’est avec beaucoup de fierté et d’enthousiasme que je rejoins l’équipe du GMA en tant que technicienneenadministration.

Je suis diplômée d’une technique en comptabilité et gestion au cégep de Jonquière. Je savais depuis mon jeune âge que je souhaitaisévoluerdanscedomaine.Aujourd’hui,jesuisheureuse de concrétiser cette ambition et d’amorcer cette nouvelle étape professionnelle.

Je suis originaire de Saint-Félicien, j’ai choisi de me joindre au GMA pour les valeurs humaines et familiales qui y règnent, des valeursquimetiennentparticulièrementàcœur.Bienquejen’aie pas encore d’expérience dans le domaine agricole (si ce n’est ce que j’ai appris grâce à l’émission «L’amour est dans le pré»), je suiscurieuseetmotivéeàdécouvrircetunivers.

Mes proches me décrivent comme étant une personne organisée, simple et dotée d’une belle joie de vivre. Ce que j’aime faire : cuisiner,partirenrandonnéeavecmonchienetvoyager.

J’ai très hâte de collaborer avec vous et de relever les défis stimulantsquemonrôleauGMAm’apportera.

Auplaisirdefairevotreconnaissance!

Camille

Chersmembresetpartenaires,

Les membres du conseil d’administration se joignent à toute l’équipe du GMA pour vous adresser nos meilleurs vœux et vous remercierpourlaconfiancequevousnousaccordez.

Que 2025 vous apporte succès, dynamisme et progrès, et nous offre à nouveau l'opportunité d'être à vos côtés dans l'accomplissementdevosprojets.

NousvoussouhaitonsunmerveilleuxtempsdesFêtes! Santé,joieetbonheuràprofusion!!

HorairepourlapériodedesFêtes

L’équipe du GMA

duNosbureauxserontfermés 23décembreau3janvier inclusivement

MERCIànos MERCIànos généreuxpartenaires!!généreuxpartenaires!!

GESTION

Le flux de trésorerie

Dans la gestion d’une entreprise, plusieurs outils sont utilisés pour faciliter la conscience et la maîtrisequ’unentrepreneurpeutavoirsursonenvironnement,sesressources,sesfinances,etc.

Une planification stratégique, la comptabilité, le budget, le budget partiel, le plan d’affaires, tous sont des outils de gestion indispensables à la maîtrise de son organisation afin de la faire progresser dans la direction souhaitée. C’est à travers ces outils, que s’applique le pouvoir d’un entrepreneur sur la «machine» qu’il pilote. Meilleure est la maîtrise de ces outils, meilleure en devient la gouvernance.

Assez parlé de métaphores, passons au vif du sujet, l’outil qui nous intéresse aujourd’hui est le flux detrésorerie.

Le flux de trésorerie est un outil de gestion extrêmement intéressant quand il est question de prévoir les liquidités que l’entreprise pourra dégager dans un futur proche, je dis bien, proche. Précisément, il permet de prévoir les entrées et les sorties d'argent prévues pour une période donnée. Plus les prévisions de liquidités sont faites sur une longue période, plus il devient difficile de prévoir les liquidités réelles, particulièrementenagriculture.

Si l’objectif n’est pas de suivre les liquidités au jour le jour, mais de prévoir vos résultats financiers à long terme, le budget est alors l’outil à utiliser.

Qu’est-ce que je veux dire par là?

Un budget annuel va donner une ligne directrice, ou plutôt un indicateur des résultats de fin d’année qu’il est possible de générer en fonction de ce que l’on estime au moment de sa réalisation.

Le flux de trésorerie prend en compte le moment où la liquidité est générée. À la différence d’un budget, qui prend en compte l’année où les produits et charges seront réalisés en plus de l’ensemble des autres opérations de l’entreprise. Quand on budgétise, on se fie principalement aux tendances des marchés et à l’historique de l’entreprise. Il est difficile cependant de prévoir le prix des céréales pour la fin de 2025 quand on vient à peine de finir la saison 2024… N’oublions pas qu’un budget, ça demeure des prévisions! Un peu comme la météo ��

Voici selon moi la principale raison d’être d’un flux de trésorerie; prévoirlesliquiditéscourttermeetlebesoinenmargedecrédit.

Pourillustrermonidée,unexempleconcret:

Vous avez récolté pour 50000 $ d’avoine en fin de saison 2024 et cetterécolteseravendueauprintemps2025.

Pour 2024, votre stock d’avoine d’une valeur de 50000 $ entrera-t-il dansvotrefluxdetrésorerie?

NON!

Il aura un impact seulement au moment de recevoir le paiement de votreventeaucoursdel’année2025.

En conclusion, le budget est un outil d’analyse et de prévisions des résultats technico-économiques, alors qu’un flux de trésorerie est plus unoutildeprévisionetd’anticipationdesbesoinsenliquidités.

La période des fermetures est en plein essor, profitez de votre rencontre pour en discuter avec votre conseiller et l’intégrer à votre gestioncourante.

Travail agricole ou non agricole : ce que la loi sur la CNESST en dit

Le travail au Québec est réglementé par la Commission des Normes, de l’Équité, de la Santé et de la Sécurité du Travail (CNESST). Que l’on soit un *employeur non agricole ou agricole, tous les *travailleurs ont les mêmes droits prévus par la Loi sur les normes du travail et ils sont couverts en casd’accidentdutravailoudemaladieprofessionnelle.

Les entreprises agricoles, comme tous les employeurs, doivent calculer le nombre de travailleurs dans leur entreprise sur la base des 12 mois de la période de référence et respecter leurs obligations en matière d’équité salariale.

Avant d’aller plus loin dans des sujets plus précis, cet article se veut un résumé de la définition du Travail agricole versus le travail non agricole et de quelques exceptions à la Loi que permet le travail agricole.

Donc, le travail agricole se définit comme suit : pour être considérée comme travailleur agricole, une personne doit participer au travail du sol ou de la terre en vue de la production de végétaux ou de l’élevage d’animaux. Le travail effectué doit être des tâches de nature agricole dans le cadre d’une exploitationagricole.

Exemple : les semis, l’entretien des plants et la récolte des fruits sont considérés comme du travail agricole. Toutefois, l’entretien et la réparation de la machinerie utilisée pour l’élevage des animaux ou pour la production, la vente ou la livraison des produits cultivés ne sont pas considérés comme du travail agricole.

J’entends déjà les questions à savoir en quoi ces informations sont importantes. La définition du travail agricole permet d’avoir des exceptions aux normes minimales du travail au Québec pour le secteur de l’agriculture. Ainsi, une entreprise agricole n’a pas à payer des heures supplémentaires à taux et demi (50%) après 40 heures de travail par semaine. Cependant, si le travailleur est affecté à des tâches non agricoles, les heures supplémentaires doivent être payées à taux et demi. IlyaunbonexemplesurlesitedelaCNESST

Autre particularité dont nous allons parler, c'est le repos hebdomadaire. L’employeur doit accorder une période de repos hebdomadaire de 32 heures aux travailleurs, c’est-à-dire, une journée complète de repos (24 heures) + 8 heures de repos supplémentaires (équivalent à une nuit de sommeil).Danslecasdu travailleur agricole,cettepériodederepos peut être reportée la semaine suivante si le travailleur agricole donne son accord. La période de repos ne peut être reportée qu’une seule fois. Dans ce cas, l’employeur doit donner 2 périodes de repos de 32 heures consécutiveslasemainesuivante.

Mes prochains textes seront à propos des Normes du Travail pour nous assurer d’être des entreprises irréprochables pour le bien-être de nos employés, puisque nous voulons les garder longtemps,enformeetensanté.

MERCIànos MERCIànos généreuxpartenaires!!généreuxpartenaires!!

Bonjour,

Suivi de la saison 2024

La saison 2024 étant derrière nous, il sera bientôt temps d’amorcer la planificationdelafertilisation2025.

En ce sens, nous demandons votre collaboration afin d’obtenir les informations relatives à la saison 2024, selon ce qui s’applique à votre entreprise (registre d’épandage de fumier, plan de rotation des cultures 2024/2025,registredesengraisminéraux,registredechauxetMRF).

Vous avez déjà reçu un courriel il y a quelques semaines avec les documents en pièce jointe. Si vous l’avez égaré, vous pouvez contacter votreconseillerpourobtenirlesdocumentsmodèlesàcompléter.

Pour faciliter votre rencontre avec votre conseiller, veillez à les compléter etnouslesretournerrapidement.

Nousvousremercionsdevotrecoopération.

Auplaisirdevousrencontrerbientôtpourplanifierlaprochainesaison!

L’équipe Agro

Mythes et réalités sur les changements climatiques

Mardi, le 8 octobre dernier, avait lieu la Caravane des changements climatiques organisée par l’UPA aveclacollaborationdelaFermeMaltais(Hébertville-Station)fortementengagéedansunprocessus d’actionsdepuis2022.Quoideplussignificatifqued’entendrelarelèvepartagersonexpérience?En effet, Olivier et Pascale Maltais ont su parler de leurs essais sur leur ferme tant au niveau des champs qu’au niveau de l’étable sans en négliger l’impact économique. Aussi, lors de cette journée, nousavonspuassisteràplusieursprésentationsdonnéespardifférentsintervenantssurlesimpacts des changements climatiques ainsi que des pistes de solutions pour mieux s’adapter à cette nouvelleréalité.

Parmi les invités, nous avions Mme Charlotte Codron (agr. Chargée de projet pour Agriclimat) qui a abordé le sujet des mythes et réalités sur la lutte contre les changements climatiques. Sa présentation a attiré l’attention de plusieurs d’entre nous, car elle nous permettait d’avoir une idée plus juste des défis auxquels les entreprises agricoles devront faire face éventuellement. Voici quelquesmythes/réalitésintéressants:

Lorsqu’elle a présenté ces mythes et réalités, Mme Codron a évidemment nuancé ses propos et elle en a profité pour nous présenter quelques orientations possibles pour les entreprises agricoles afin d’être plus résilientes aux changementsàvenir.

Enrésumé,l’objectifdeMmeCodronétaitsurtoutd’informer les producteurs à l’aide de sources fiables des défis qui les attendent dans les prochaines années. De cette façon, ils pourront mieux réfléchir à des alternatives de production à court,àmoyenetàlongterme.

Merci aux organisateurs ainsi qu’aux propriétaires de la fermeMaltaispourleuraccueilchaleureux!

Résistance aux herbicides de la folle avoine : un défi croissant pour les producteurs du Québec

La folle avoine (Avena fatua L., AVEFA, avoine sauvage), une mauvaise herbe annuelle particulièrement nuisible, est devenue l’un des principaux défis agricoles dans les régions tempérées, y compris au Québec. Ses effets sont dévastateurs, causant des pertes de rendement allant jusqu’à 70 % dans les petites céréales ainsi qu’une utilisation grandissante d’herbicides pour la contrôler. À l’échelle du Québec, cela a eu pour conséquence d’entrainer une résistance aux herbicides de la folle avoine dans plusieurs régions périphériques qui cultivent davantage de céréales commeleSaguenay-Lac-Saint-Jean(SLSJ)etleBas-St-Laurent(BSL).

Un problème en pleine expansion

Danslecasdecesdeuxrégionsenparticulier,lafolleavoineestrésistanteauxherbicidesdegroupe 1 et de groupe 2 principalement. En effet, une étude du CEROM effectuée en 2014 et 2015 sur 72échantillonsprovenantde16municipalitésduSLSJadémontréqu'environ35%deséchantillons de populations de folle avoine étaient résistantes aux herbicides de groupe 1. Une résistance qui a augmenté au fil du temps et qui a révélé une résistance croisée des herbicides 1 et 2 au courant de l’année2022et2023,commeilaétéconstatéparleCEROMparlaréalisationdenouvellesétudes.

Au même moment, le CEROM a échantillonné la folle avoine au BSL de 2021 à 2023 et elle a été confirmée dans 82 % des 62fermes(63,5%des162champs dépistés). La résistance a été confirmée dans 98 % des échantillons testés (47), dont 28 % étaient résistants à une, 50 % à deux et 22 % aux trois matières actives testées respectivement. C’est donc un problème important dans les champs agricoles dans notre région qui s’accentuera de plus en plus si des actions concrètesnesontpaseffectuées.

Comprendre la résistance aux herbicides

Avant de poursuivre votre lecture, il est important de bien comprendrelanotionderésistanceauxherbicides.Cetterésistance estdéfinieselonlacapacitéd'unepopulationdemauvaisesherbesà supporter un herbicide et à compléter son cycle de vie (et se reproduire) lorsque l'herbicide est utilisé à sa dose recommandée dans une situation agricole. Cette résistance s’installe à la suite d’une utilisation répétée du même groupe d’herbicides année après annéedansunmêmechamp.Ungrouped’herbicidesestreprésenté par un chiffre sur l’étiquette dont il est très important de prendre note avant d’épandre l’herbicide dans le champ. Il sera catégorisé selonlemode d’actiondel’herbicide,etnonselonlamatièreactive

sur une plante afin d’inhiber un ou des mécanismes nécessaires à lacroissancesainedelaplante. de l’herbicide. En effet, plusieurs herbicides peuventavoirunematière active différente, mais avoir le même mode d’action. Celui-ci est une réaction biochimique par laquelleunherbicideagit

Folle avoine (Avenafatua L., AVEFA, avoine sauvage)
Groupe d’herbicide présenté sur l’étiquette parlaflècherouge

Quelles sont les actions qui peuvent être mises en place aisément?

·Rotation des groupes d’herbicides :

Une des stratégies les plus efficaces pour prévenir la résistance est de ne pas utiliser le même groupe d’herbicides d’une année à l’autre. En alternant les groupes d’herbicides, on réduit la probabilité que les mauvaises herbes développent une résistance. Pour suivre cette pratique, l’utilisation d’un registre de pesticides permet aux producteurs de consigner les herbicides appliqués et de s’assurer qu’ils ne répètent pas trop souvent le même mode d’action. Cela nécessite peud'effortsetpeutêtremisenplacerapidementavecl'aided'unagronome.

·Rotation des cultures :

Une autre action à ne pas négliger est celle de la rotation des cultures. L’utilisation d’autres céréales l’année suivante n’est pas considérée comme une rotation des cultures, mais plutôt comme une monoculture de céréales. Selon le CEROM, la rotation la plus adéquate pour lutter efficacement contre la folle avoine serait l’implantation de prairies. En intégrant des prairies dans le plan de rotation du producteur, il y a une diminution significative de la folle avoine dans le champ. Il est plutôt recommandé d’avoir une rotation avec trois différentes familles de plantes (céréales, oléagineusesetlégumineuses).

·Gestion des bordures :

La gestion du plan de rotation peut inclure une gestion qui est souvent négligée chez le producteur agricole : la gestion de ses bordures de champs. En effet, il est possible de diminuer significativement la présence de folle avoine dans le champ avec une prairie implantée en périphérie d’un champ de céréales et fauchée régulièrement. Cela empêche la dispersion de semences dans le champcultivé.

Finalement, ces actions concrètes doivent être appuyées par des données solides prises sur le terrain par les chercheurs. Des données qui ne sont pas toujours aisées à compiler puisque pour plusieurs il y a encore un tabou en lien avec la présence de folle avoine dans les champs agricoles. Pourtant, une lutte collaborative de gestion de la folle avoine des producteurs avec les chercheurs et les conseillers permettra de continuer à établir et développer des solutions pour faire face à cette problématique. Il est donc crucial de parler de ce problème puisqu’il concerne tous les producteurs indépendammentdutypederégiedanslequelilssetrouvent.

*Cet article a été rédigé à la suite du visionnement du webinaire sur la folle avoine Détection et lutte collaborative, organisé par le CRAAQ et dont l’initiative provenait du CEROM. Ainsi, les informations et les statistiques proviennent de cette journée.

AGRO

Les changements climatiques attendus nous annoncent un déficit hydrique accrue dans l’horizon 2041-2070. Ce bilan, qui est la différence entre les précipitations reçues et les pertes par évapotranspiration, s’est montré très inquiétant en 2024. Selon Agriclimat, on devrait passer d’une moyenne régionale de -67 mm pour l’historique 1981-2010 à -96 mm pour cet horizon de 20412070. Il y aura encore des variations régionales dont je vous ai parlé dans le passé et la carte cijointe fait état des zones plus déficitaires. On peut voir la carte du passé à gauche, et les prévisions futuresàdroite:

En 2023, je vous ai présenté une carte des variations de la saison où nous avions connu un départ en sécheresse avec les feux de forêt; le creux de la saison s’étant passé autour du 9 juillet 2023 avec un bilan hydrique variant de -75 mm à -165 mm environ, selon les stations de la région sélectionnées. Par contre, certaines stations ont passé le stade du bilan hydrique positif dès la mi-août. Cela s’est terminé par une remontée spectaculaire du bilan qui a atteint un surplus hydrique pour toutes les municipalités, variant de +30 à +215 mm environ selon les stations météo de la régionau31octobre2023.

Le portrait de la saison 2024 est très différent et préoccupant, à mon avis. En aucun cas, le bilan hydrique des stations d’un bassin de municipalités agricoles représentatives du portrait régional n’a atteint un bilan hydrique positif, c’est-à-dire plus de pluie que de perte par évapotranspiration. Au début mai, toutes les stations étaient près du zéro et il y a eu un déclin du bilan à chaque mois jusqu’à la fin septembre.Parlasuite,quelquesprécipitations ont permis une remontée du bilan qui est tout de même demeuré déficitaire au 31 octobre 2024 avec un résultat passant de -74,6 mm pour Hébertville à -284 mm pour Normandin (St-Prime et St-Eugène d’Argentenay terminent la saison tout près avec des résultats de-269,8mmet-271,8mm).

Durant les mois de septembre et d’octobre, et même au cours de la saison, on a pu observer beaucoupdeconséquencesdecedéficithydrique:

Croissance des cultures au ralenti ou stagnante, laissant plus de place à certaines mauvaises herbesplusadaptéesàlasécheresseet/ouavecunsystèmeracinaireplusprofond;

Maturité hâtive pour les herbacées, les arbustes et les arbres dont certains ont initié le processusautomnalplustôt;

Difficulté et inquiétude au maintien d’un bon débit d’eau pour les producteurs ayant des animauxauxpâturages,certainsontdûuserd’imagination;

Réduction et même asséchement de certains cours d’eau forçant les castors qui y vivaient à visiterdessecteursmoinshabituels,cequiestunindicateurinquiétant,àmonavis.

Bref, nous ne pouvons qu’être pleins d’espoir envers le futur, mais les réserves d’eau souterraine et de surface auront besoin de plusieurs précipitations pour refaire leur réserve. Lerisquederécidivedetelbilanhydriqueincitele mondeagricoleàêtreactifetenmodesolutions!

Hutte de castor abandonnée, faute d’eau, dans un parc national de la région en septembre dernier
Christine

DOSSIER SPÉCIAL - LES PRAIRIES

Les prairies, un plus pour nos systèmes de culture

À la base de l’alimentation des ruminants, les prairies fournissent des services écosystémiques inestimables dont bénéficient non seulement le milieu agricole, mais la société entière. Dans ce premier de deux articles, l’emphase sera mise sur les bénéfices qui profitent directement à nos systèmes de culture, et en particulier aux cultures annuelles en rotationaveclesprairies.

Un sol vivant avec une meilleure structure

Les plantes fourragères pérennes sont très efficaces pour stimuler la vie du sol. En effet, elles captent l’énergie solaire sur une plus longue période de l’année que les cultures annuelles et elles investissent une bonne part des produits de la photosynthèse (principalementdessucres)dansleursracinesafind’assurerleursurviependantl’hiveretde multiples regains pendant la saison de croissance. Ces sucres riches en énergie et en carbone sont en partie libérés dans le sol via les exsudats racinaires ainsi que lors de la décompositiondesracinesliéeaurenouvellementracinairedesplantespérennes.C’estainsi que l’énergie du soleil est accessible à toute une diversité de microorganismes indispensablesàlasantédessols.

Un sol avec une bonne structure favorise la circulation de l’eau et de l’air, l’activité des microorganismes et un bon développement des racines, en plus d’être résilient aux évènements perturbateurs, comme le travail du sol ou une pluie intense, par exemple. Les plantes pérennes, même lorsqu’insérées quelques années seulement dans une rotation de grandes cultures, contribuent à augmenter la taille moyenne des agrégats de sol stables à l’eauetlaproportiondelargesagrégats(>2mm),cequiaméliorelastructuredusol.Deplus, dans l’Est du Canada, les sols sous couverture pérenne ont une concentration en matière organiquede15à30%plusélevéequeceuxsousculturesannuelles,cequifavoriseaussila structuredusol.

Certaines espèces pérennes comme la luzerne ou la chicorée ont des racines pivotantes profondes qui, en se décomposant, créent des biopores verticaux (des canaux) qui permettentunemeilleureinfiltrationdel’eauetunemeilleureaérationdusol.Toutelaviedu sol bénéficie de cette aération, des microorganismes aux racines elles-mêmes. Cela s’observe principalement dans la culture suivante de la rotation, au moment où les racines des plantes pérennes ont commencé à se décomposer. Notons que cet effet est visible même si la prairie a été détruite au moyen d’un travail du sol, bien que le semis direct permetted’entirerplusdebénéfices.

Un meilleur développement racinaire

Les racines des cultures qui suivent une espèce fourragère pérenne à racine pivotante profitent de ces biopores comme d’un chemin pour croître plus en profondeur sans grande résistance et ainsi avoir accès à davantage de ressources. Ce bénéfice est exacerbé en conditions de sécheresse, alors que la culture qui suit une prairie peut aller chercher l’eau plus profondément. Les biopores verticaux étant très stables, ils peuvent durer plusieurs années et même résister au passage de la machinerie, tout comme il l’a été démontré dans le cas des galeries verticales des vers de terre. De plus, seulement un ou deux ans de plantes pérennes à racine pivotante dans la rotation suffisent pour voir un effetpositifsurl’enracinementdelaculturesuivante.

Moins de mauvaises herbes

Toujours au bénéfice de la culture suivante, les prairies permettentuncontrôlenatureldesmauvaisesherbes.Lesplantes

Jeunes racines (blanches, translucides) quiempruntentunchemintracépardes racines en fin de vie (couleur plus foncée, absence de poils absorbants).

Photos:C.Lachance,AAC.

fourragères pérennes, souvent semées en mélange, offrent unecompétition intense aux mauvaises herbes pour la lumière, l’eau et les éléments nutritifs. De plus, les coupes fréquentes nuisent à la reproduction de plusieurs espèces de mauvaises herbes, principalement celles qui sont annuelles. Finalement, le couvert végétal permanent et l’absence de travail de sol pendant les années de prairies favorisent aussi l’abondance et la diversité d’arthropodes qui s’alimentent de graines de mauvaises herbes, diminuant ainsi la banque de semences du sol. Malgré qu’une certaine augmentation de la diversité des mauvaises herbes vivaces peut être observée à la suite d’une prairie, ces vivaces sont en général moins problématiques que les mauvaises herbes annuelles, car ellessontplusfacilementcontrôléesparletravaildusoletlarégiedesgrandescultures.

Plus d’azote et une meilleure productivité

Les prairies en rotation, une fois détruites, agissent comme un engrais vert en apportant azote et autres éléments nutritifs de leurs racines et de résidus des parties aériennes à la culture suivante en rotation. Selon leur productivité et leur composition botanique, les prairies peuvent ainsi fournir jusqu’à 150 kg d’azote minéral par hectare à la culture suivante en rotation, selon plusieurs études réalisées au Canada. Si on y ajoute les avantages cités précédemment (meilleur contrôle des mauvaises herbes et structure du sol), il n’est pas étonnant que les agriculteurs témoignent des performances impressionnantes de leurs grandes cultures sur retour de prairie. Des études récentes confirment d’ailleurs que le rendement des grandes cultures est plus élevé lorsque celles-ci font partiederotationsdiversifiéesincluantdesprairies.

Les prairies, un plus pour toute la société

Dans une première partie de cet article (Écho fourrager 2021 vol. 2), les bénéfices des plantes fourragères pérennes pour nos systèmes de culture ont été exposés, et en particulier ceux pour les cultures annuelles en rotation avec les prairies. Mais les prairies ont un rôle beaucoup plus large, fournissantdesservicesécosystémiquesinestimablesàlasociétéentière.

Atténuation des changements climatiques

Les plantes fourragères pérennes contribuent grandement à l’atténuation des changements climatiques, ce qui profite à la planète toute entière. Les sols sous prairies contiennent environ 20 % des1500à2400milliardsdetonnesdecarboneentreposéesdanslessolsdelaplanète.

Plusieursessaissurdelonguesdurées(25à40ans),autantauCanadaqu’àl’étranger,ontdémontré que le passage de la culture de plantes annuelles à la culture de plantes fourragères pérennes mène à une augmentation importante du stock de carbone du sol. Cette augmentation correspond à une accumulation annuelle de 500 à 1000 kg de carbone (1,8 à 3,6 tonnes CO2) par hectare durant quelquesdizainesd’années,jusqu’àl’atteinted’unéquilibre.

Danslecasdesprairiescultivéesenrotationavecdesculturesannuelles,l’accumulationdecarbone est proportionnelle à la durée de la prairie dans la rotation. Un minimum de trois années sur sept en prairies semble nécessaire pour maintenir la stabilité du stock de carbone. Cela pourra toutefois varier selon le travail du sol, la fertilisation, la présence ou non de cultures de couverture et la gestiondesrésidusdesculturesannuellesdanslarotation.

Finalement, en plus de séquestrer du carbone, les prairies contribuent à l’atténuation des changements climatiques en augmentant l’albédo (le pouvoir réfléchissant) du sol. En effet, en couvrant le sol de végétation verdoyante une grande partie de l’année, les prairies diminuent l’absorption du rayonnement solaire par le sol. Elles diminuent donc son réchauffement davantage que les cultures annuelles, qui laissent le sol à nu au printemps et/ou à l’automne. D’autres pratiques telles que les cultures de couverture, les céréales d’hiver et les systèmes de culture avec couverturevégétalepermanentepermettentaussid’augmenterl’albédo.

Préservation de la qualité de l’eau

Les plantes fourragères pérennes permettent de diminuer les risques de ruissellement et d’érosion hydrique, notamment grâce à un feuillage persistant qui intercepte les gouttes de pluie, un système racinaire étendu qui retient les particules de sol et une meilleure porosité du sol qui permet une infiltration plus rapide de l’eau. En comparant différents types de couverts de sols (cultures annuelles, prairies ou forêts), des études ont montré que les prairies ont un effet similaire aux forêts endiminuantlesrisquesdepertesdesédimentsversles coursd’eauencomparaisonaveclesculturesannuelles.

Photo : MAPAQ-Estrie

Une proportion aussi faible que 20 % du territoire recouvert par des plantes pérennes induit des effets très positifs sur la qualité de l’eau, à condition que ces plantes pérennes soient placées à des endroits stratégiques, en ciblant les zones les plus vulnérables à l’érosion. Cette utilisation des prairies à des endroits stratégiques constitue une avenue intéressante à explorer dans les territoires à prédominance de grandes cultures annuelles. Réduire l’érosion diminue les pertes d’éléments nutritifs et favorise ainsi la productivité. La plus faible utilisation de pesticides dans les prairies contribueaussiàlapréservationdelaqualitédel’eau.

Préservation de la biodiversité

Les prairies jouent un rôle majeur dans la préservation de la biodiversité, qui est en déclin partout dans le monde. Particulièrement dans les régions à prédominance de cultures annuelles, les prairies permettent la conservation de plusieurs petits mammifères, oiseaux, arthropodes et vers de terre, sans oublier les microorganismes qui sont en général favorisés dans les milieux peu perturbés avec delavégétationvivantepermanenteetdiversifiée.

Les plantes fourragères pérennes représentent un milieu favorable à la vie. Elles réunissent souvent plusieurs espèces végétales en mélange, elles sont en croissance dès le début du printemps et elles reçoivent très peu de pesticides. Elles sont aussi maintenues en place durant plusieurs années sans travail de sol. Elles fournissent ainsi ressources alimentaires, refuges contre les prédateurs, sites d’hivernationetlieuxdereproductionàdenombreuxorganismes.

La biodiversité accrue dans les prairies confère à ces dernières un rôle de régulation naturelle des ravageurs. En effet, plusieurs arthropodes prédateurs ou omnivores, comme les carabes, se retrouvent en abondance dans les prairies et sont des ennemis naturels qui s’attaquent à plusieurs insectes ravageurs dans les grandes cultures. Notons que les carabes servent de proies aux oiseaux, dontlaprésenceestelleaussifavoriséeparlesprairies.

La préservation de la richesse et de l’abondance des pollinisateurs, essentiels à l’agriculture, passe par la préservation des habitats et ressources alimentaires dont ils dépendent. Les prairies cultivées offrent un habitat stable et peu perturbé protégeant les pollinisateurs qui aménagent leur nid dans le sol, soit 70 % des espèces d’abeilles solitaires. De plus, l’utilisation peu fréquente de pesticides dans les prairies contribue à protéger les insectes pollinisateurs. Finalement, les prairies qui possèdent des espèces végétales diversifiées quant à leur période de floraison sont les plus aptes à soutenir une richesse de pollinisateurs. À cet effet, les plantes pérennes localisées en bordure des champs et en bandes riveraines jouent un rôle non négligeable, car elles sont généralement variées etplussusceptiblesd’atteindreunstadedefloraisonqueleschampsrécoltésintensivement.

Les prairies essentielles à une agriculture durable

Les bénéfices des prairies sont probablement sous-estimés, en raison de la difficulté à mesurer plusieurs services écosystémiques. Quoi qu’il en soit, avec les avantages déjà quantifiés pour les systèmes de culture autant que pour l’ensemble de la société, il n’y a aucun doute sur le fait que les prairiessontessentiellesàuneagriculturedurable.

Denis Angers,

Centre de recherche et de développement de Québec Agriculture et Agroalimentaire Canada

Huguette Martel, agr., MAPAQ-Estrie

Chronique boeuf

Suggestionscadeaux

Au moment où vous lirez ces lignes, Noël ne sera plus bien loin. Pas toujours facile de trouver des idées-cadeaux une fois rendu à l’âge adulte. Pour moi, un agriculteur a toujours besoin d’outils. Toutefois, cette idée provoque rarement de l’enthousiasme chez nos conjoints/es, sous prétexte que ce n’est pas original. J’ai une suggestion pour vous : une scie à chaîne à batterie. Bien évidemment, on retrouve une scie à chaîne à essence sur toutes les entreprises agricoles. Bien qu’il y ait de petits modèles légers et performants, le fait d’avoir besoin de tirer à répétition la corde de démarrage freine parfois nos élans lors des journées d’entretien de clôture. La scie à batterie vient pallier à cette situation. Elle est légère et puisque son utilisation est simple, comme tous les outils électriques, on se fait un plaisir d’en faire usage. On peut rapidement couper des branches devenues encombrantes, rafraichir la «tête» d’un piquet de bois un peu amochée, etc. Entre vous et moi, lorsque votre journée de travail tire sur la fin et que la fatigue se fait sentir, il nous arrivera parfois de fermer les yeux sur certaines imperfections. Avec des outils plus conviviaux, la motivation demeure davantage. Pour ceux que ça intéresse, je recommande de prendre les modèles les plus puissants, disonsquelespetitsmodèlesvouslaisserontsurvotrefaim.

Tant qu’à être dans votre magasinage, je vous fais une deuxième suggestion : un coffret de protection pour y ranger vos outils précieux. Je pense entre autres ici à la possibilité de garder en sureté le multimètre à clôture. Nous sommes plusieurs à trainer en continu avec nous cet outil au champ. Ils sont relativement dispendieux et un peu fragiles. Le mettre dans un boitier de protection est donc bien logique. Un bon boitier protège des chocs et de l’eau. Il y a différents fabricants de ces boitiers spécialisés. Ils sont très robustes et il y en a de différentes tailles. J’ai le même depuis une quinzaine d’années. On peut entre autres les retrouver dans les magasins de plein air. Il est naturellementmoinsonéreuxdeseprocurerunboitierqu’unnouveaumultimètre.

Bonhiveràtous!

Guillaume

Source : SRDI des PGQ, 2 décembre 2024

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