Mot du directeur général
Denis Larouche Directeur général et agronome
Retour sur l’AGA du GMA… Mais où sont les membres?
Je vous l’accorde, une assemblée générale, ce n’est pas très populaire! Mais sans tenir compte des intervenants, des membres du personnel et des administrateurs présents, seulement deux producteurs étaient là pour vous représenter, sur les 390 membres du GMA. Mais vous savez quoi? Nous avions trois prix de présence de 500 $ à attribuer aux membres présents (hors administrateurs). Nos deux membres présents ont donc eu une rencontre très payante! D’ailleurs, nous avons été dans l’obligation de retourner l’un des prix à un commanditaire, faute de participation! Donc, passez le mot : c’est payant d’assister à l’AGA du GMA! ��
Enfin, lors de notre AGA, nous avons présenté les réalisations et les résultats financiers de la dernière année. D’ailleurs, un surplus financier a été enregistré en 2021-2022, ce qui a permis de maintenir le fonds de roulement du groupe. Toutefois, sans l’aide fédérale pour la covid, nous aurions enregistré un déficit important,d’oùlanécessitéd’ajusternostarifs.
Je tiens aussi à souligner l’apport essentiel de notre équipe d’administrateurs qui, malgré leur agenda chargé, trouvent le temps de s’investir pour l’avancement du GMA. Au cours de la dernière année, le CA était composé de Justine Boivin-Côté (présidente), Nicolas Blackburn (vice-président), Nicolas Lavoie (secrétaire), Guillaume Barrette (trésorier), Étienne Bettez (administrateur), et Philippe Garneau, qui a démissionné cet automne. Son poste laissé vacant a été comblé lors de l’assemblée par Jade Girard de la
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Planification stratégique du GMA
Les administrateurs veulent, en 2023, refaire la planification stratégique du GMA afin de réaffirmer notre mission et notre vision et, surtout, identifier les objectifs stratégiques de notre organisation. L’embauche d’une firme externe permettra ainsi de nous aider dans ce processus. Afin d’alimenter nos réflexions, des rencontres sont prévues avec les membres, le personnel et certains intervenants pour collaborer à la détermination de notre positionnement futur et des moyens que l’on doit mettre en place pour atteindre notreobjectif.
MercidevousimpliquerpourquevotreGMAsoitàlahauteurdevosattentes!
Nouveau programme AGRICONSEILS
D’ici la fin du printemps, le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial, vont nous présenter le nouveau programme du réseau pour les cinq prochaines années (2023-2028). Selon les premières informations obtenues, peu de changements sont à prévoir. Ce qui, en soit, est une bonne nouvelle pour vous et bien sûr pour le GMA, car ces aides contribuent à pérenniser notre offre de service et elles valorisent le maintien de l’expertise en région. Comme à chaque renouvellement de programme, nous devons fermer tous les contrats actifs au réseau d’ici la fin février, car ils ne peuvent pas être reportés. Nous vous remercions de votre collaboration, puisque cela amènera son lot de travail administratif et engendreraplusieurssignaturesdevotrepart.
Tant et aussi longtemps que le nouveau programme ne sera pas rendu officiel, les taux d’aide demeurent inconnus. Pour cette raison, la prochaine période de facturation risque d’être retardée pour vos heures d’hiver.
Ceci aura pour effet d’affecter négativement les liquidités du GMA, car les dépenses, elles, ne seront pas suspendues. Ceci dit, vous pourrez nous aider en payant rapidement les factures que vous recevrez dans lesprochainessemaines.
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Denis
Étienne Bettez
Mot du CA Mot du CA
La relève agricole
Bientôt un an que je suis en poste comme administrateur au CA du GMA et je suis propriétaire des Jardins chez Bettez depuis 2020. Je suis également technicien agricole pour la formation en gestion et technologie d’entreprise agricole au Collège d’Alma depuis 2015 et je peux direquelarelèveagricole,jelaconnais!
En effet, j’ai moi-même passé les étapes d’un démarrage agricole et je travaille dans mon quotidien avec des jeunes qui aspirent tout autant quemoiàvoirleurprojetseréaliser.
On entend souvent parler des jeunes de la relève agricole, mais les connait-on vraiment? Nous sommes dans un air de changement et il est intéressant de savoir avec qui nous allons travailler dans un futur rapproché. En fait, qui sont nos jeunes producteurs et productrices agricoles, mais, aussi, qui sont ceux qui œuvrent dans le domaine du service agricole (nutrition, assurances, conseil, vente, etc.)? J’ai donc eu envie de vous présenter le portrait de cette belle relève.
Le Collège d’Alma offre le programme technique de Gestion et technologies d’entreprise agricole (GTEA) depuis plus de 50 ans. Et, tout comme l’agriculture, notre clientèle évolue. Pour ceux qui connaissent bien le programme (vous en êtes peut-être même diplômé), vous savez que, traditionnellement, la majorité de la clientèle était déjà identifiée comme relève au sein d’une entreprisefamiliale.
Administrateur du CA et producteur maraîcher
Toutefois, depuis quelques années, la tendance a changé. En effet, près de la moitié de nos étudiants n’ont pas ou ont peu d’expérience dans le domaine de l’agriculture, mais bien sûr, beaucoup d’intérêt! Leurs intérêts se sont aussi diversifiés : plus de production végétale, dont la production maraîchère. Les possibilités qui s’offrent à eux sont nombreuses. Ils peuvent travailler sur une entreprise et éventuellement devenir une relève non apparentée, travailler dans le service, et/ou même démarrer leur propre entreprise.
Nous avons aussi de plus en plus d’étudiants internationaux. La réputation du Québec en matière de formation est enviable dans les pays francophones, qu’on pense à la France ou à divers pays du continent africain. Ils veulent apprendre notre agriculture québécoise, mais aussi s’imprégner de nos valeurs, de notre façon de vivre.
BillyDijoux:
«Jeviensdel'îledelaRéunionetjesuis venu ici pour approfondir et élargir mes connaissances du domaine agricole. Mes intérêtsfutursseraientdecontinuerdans leserviceagricoleenattendantd'avoirma résidence permanente pour pouvoir ensuite démarrer mon projet d’horticulture.»
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La formation s’adapte aussi : plus de technologie, mais surtout, plus de gestion. Et nous n’avons plus besoin de «vendre» l’importance de la gestion à nos étudiants. Ils savent très bien que c’est un incontournablepourassurerlapérennitédel’entreprise.
VoicidoncunportraitdesfinissantsenGTEAauCollèged’Almadepuisleshuitdernièresannées.
Peut-être que l’un de ces jeunes est ou sera un employé au sein de votre entreprise, un conseiller ou même un futur partenaire d’affaires? C’est pourquoi il faut s’adapter au changement. Faites-leur confiance! Ils sont allumés, ils ont des idées plein la tête et les accueillir au cœur de votre entreprise permetdefaireprogressernotremondeagricole!
Étienne
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Votre équipe GMA
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MERCIànos MERCIànos généreuxpartenaires!! généreuxpartenaires!!
Johnny Lavoie Finissant en agronomie
Émy McRea
La valeur ajoutée des évènements interprofessionnels
Le 11 janvier dernier avait lieu, à Larouche, une journée-conférence sur la production laitière. Cette activité, qui s’est tenue sous la forme d’un déjeunerconférence, était organisée par le Comité stratégique de développement de l’industrie laitière (CSDIL). Pour lesacteursdumilieuagricole,particulièrementpourla relève, et, autant pour les intervenants que pour les producteurs, ce type de journée est stimulant pour échanger sur l’actualité du milieu et permet de rencontrer des producteurs et des intervenants. Ce sont autant de raisons qui rendent ces évènements formateurs, en plus de la richesse des partages d’expertises qu’apporte le réseau interprofessionnel présentlorsdecesjournées.
Durant cette journée, des sujets d’actualité qui ont des impacts majeurs sur les entreprises agricoles en ce débutd’année2023ontétéabordés.
Lepremiersujetabordélorsdudéjeuner-conférence,«Seconformersansseruiner»,étaitprésentéparMme KarenBergeron,agronomeetconseillèrestratégiquechezLactanet,quiprésentaitlesexigencesàvenir,liées au nouveau code de pratiques pour le soin et la manipulation des bovins laitiers. Les entreprises laitières étantdansunenvironnementenperpétuelchangementontàseconformerauxnouvellesrèglementationsdu secteur afin de répondre aux exigences des consommateurs. Certaines stratégies innovatrices permettant de réduirelescoûtsliésauxinvestissementsnécessairesontentreautresétéprésentées.
Le deuxième sujet présenté, «Gérer ses marges de tolérance : les questions à se poser», portait sur le resserrement des jours de tolérance et la disponibilité du quota. Des pistes de réflexion ont été proposées quant aux impacts qu’ont les situations de non reportable sur les entreprises. Sachant qu’un certain nombre d’entreprisesseretrouventdanscettesituation,laconférencedeM.PierreGagnon,agronomeetconseilleren gestionauGMA,apucontribueràconscientiserlesproducteursetlesintervenantssurcetenjeu.
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Finissante en agronomie
La dernière présentation intitulée, «En contexte de variation économique, quelle posture doit-on adopter?», portait sur un sujet qui touche toutes les entreprises actuellement, soit la hausse des taux d’intérêt. La présentation de M. Frédéric Côté, agronome et directeur de compte chez Desjardins, a permis d’aiguiller les gestionnaires d’entreprise sur les questions à se poser ainsi que les stratégies à adopter face à leur situation financière. De plus, cette présentationapermisdefaireétatdelasituationdumarché,afind’adapterson entreprise à son environnement d’affaires. Cela étant l’une des solutions proposéesparM.Côté,soitdeseteniraucourantdestendancesetfluctuations économiques.
Unejournéecommecelle-cipermetauproducteurainsiqu’auxintervenantsdesemettreàjourdanslaréalité du secteur. Les informations qu’on y présente sont adaptées aux défis quotidiens et permettent d’échanger desstratégiespourlagestiondesentreprises.
De plus, la présence de différents acteurs du milieu diversifie les échanges, favorise le réseautage et augmente les tendances de chacun à vouloir travailler collectivement. Ce type d’environnement est d’autant plus stimulant pour l’intégration de la relève, qui fait activement partie de la solution aux enjeux du monde agricole.
Finalement, après deux ans de pandémie où les activités collectives étaient limitées, le fait de se retrouver pousselamotivationàsoncomble.
Auplaisirdeseretrouveràuneprochaineactivitéagricole!
Johnny
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Émy
Pierrre Gagnon Agronome
L’ajustement de sa production à son quota détenu : un défi continuel
Uneproductionsesituantsouslenombredejoursdetoléranceallouéparsonquota(quantiténonreportable) est vécue par certains producteurs depuis longtemps. Cependant, cette situation s’est accentuée considérablement en août dernier lors de la diminution du nombre de jours de tolérance passant de -30 jours à-15jours,commeonpeutlevoirdansletableausuivant.
Dans le tableau ci-dessous, on compare la situation de novembre 2022 par rapport à la situation de l’année précédente. On remarque les tendances déjà connues de la diminution graduelle du nombre d’entreprises, et par conséquent, l’augmentation de leur taille, surtout que le quota global a augmenté de 3 % durant cette période. Ce qui frappe cependant c’est le nombre de producteurs se retrouvant en situation de non reportable. C’est plus d’une entreprise sur trois qui se retrouve dans cette situation. À part la diminution du nombredejoursdetolérance,ilyasûrementd’autresfacteurspouvantexpliquerlephénomène.
Pour certains qui prévoyaient un projet majeur d’expansion et devant la difficulté d’acquérir rapidement d’importantes quantités de quotas, un achat graduel représentait une opportunité intéressante, d’autant plus que dans ce cas la perte financière se limite à supporter le financement du quota. Comme ce financement jusqu’au printemps dernier était peu dispendieux (un kg/jour ne coûtait alors que 600 $ et moins par année), plusieurs en ont profité, surtout que les versements du programme PPDPL (environ 460 $/kg/jour) couvraient unebonnepartiedececoût.Maintenant,ilestplusimportantdeplanifierplussérieusementsonprojet,carle financementdequotaexcédentairecoûteau-delàde1500$parannéepourchaquekg/jour,unmontantbien supérieur à ce que va rapporter au cours des six prochaines années la compensation fédérale pour l’ACEUM (lemontantàrecevoiren2024serademoinsde300$parkg/jour).
Dans les autres cas, comment expliquer que des producteurs se retrouvent dans cette situation? On a tendanceàoublierqu’aucoursdes8dernièresannées,votredroitdeproduire,sanstenircompted’achatsde quotas, a augmenté de plus de 30 % . Dans le graphique suivant, on peut voir en parallèle l’évolution du quota à produire et la production de gras par vache (selon les données de Lactanet). On voit bien que l’augmentation de la production par vache ne parvient pas à combler l’augmentation du droit de produire ce qui nécessite en conséquence une plus grande quantité d’animaux laitiers. Il y a bien sûr une limite à l’accroissement du troupeau sans travaux majeurs d’agrandissement, et tout particulièrement pour les producteursàstabulationentravée.
[1] Par exemple, un producteur qui détenait 65 kg/jour de quota en novembre 2014 avait un droit de produire de 71,18 kg/jour (il y avait une marge à ce moment de 9,5 %). Ce producteur, en janvier 2023, possède maintenant 92,27 kg/jour (42 % d’augmentation du quota) pour un droit de produire de 93,19 kg/jour.
GESTION
[1]
Il y a donc tout lieu de vous questionner sur vos objectifs à moyen et long terme, car si vous vous retrouvez en situation de non reportable ou encore si l’évolution de votre production vous amène à vous retrouver dans cette situation dans les mois à venir, il n’y a que deux solutions à appliquer : une augmentation de production ou un ajustement de votre droit de produire (vente de quota). Cette question se pose également si vous vous retrouvez continuellement près de la limite de -15 jours de tolérance, car il suffit alors de peu de malchance pour se retrouver en non reportable. Pour un producteur moyen, se retrouver avec 365 kg de gras en non reportable représente une perte d’au moins 5000 $, si l’on additionne le financement du quota etlaperted’unvolumedelaitquinepourraêtreproduitdanslefutur.
Avec la diminution des jours de tolérance de 40 jours (-30 à +10) à 25 jours, votre marge d’ajustement est doncréduite,d’oùl’importanceaccruedelaplanificationlaitière.Pouréviterdeseretrouverensituationde non reportable de 300 kg/jour, il faudrait vendre 10 kg/jour de quota dans le mois précédent, mais seulement3kg/jourenseprenant3moisd’avance.
Votre conseiller en gestion pourra bien sûr vous aider à cerner vos objectifs et à adopter les meilleures optionsadaptéesàlasituationdevotreentreprise.
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Christine Gagnon Agronome
Le retour des pâturages ou leur intensification!
Lorsqu’on circule dans les rangs, on peut encore apercevoir des vaches qui semblent être sur des champs surpâturés et dont les brins d’herbe à saisir ne doivent pas contribuer énormément à la consommation de matière sèche. À mon avis, la performance des animaux sur ce type de couvert végétal ne doit pas en satisfairelepropriétaire,àmoinsquecelui-cicomblecesbesoinsparl’utilisationactived’unemangeoire!
On peut retrouver des témoignages sur le gain des pâturages rotatifs et intensifs qui ne datent pas d’hier sur le web. Malheureusement pour certains, la régie de cette culture est encore laissée à des façons de faire qui n’ont pas été modernisées autant que la régie des prairies et cultures annuelles. Pourtant, pour ceux qui ont adoptéunerégieintensive,lebienfaitdespâturagesapporteplusieursavantages:
Moins de fourrage à récolter avec de la machinerie, donc moins de carburant utilisé $$$ (très attrayant ces mois-ci), moins d’usure de la machinerie (très attrayant aussi avec les «pièces covid»de piètre qualité) et moins d’émissions de GES provenant de ces carburants (intéressant pour votre Programme AgricultureDurable(PAD));
Moinsdefournituresàacheterpourlarécoltedufoin;
Performancedesanimauxaurendez-vous,avecunequantitédegrainssouventréduite; Belleapparencedesanimaux;
Pas de détérioration des champs, les sabots incorporent les bactéries laissées au sol par les animaux (fumier,poils,sécrétions…),doncsolsvivantsetfertilitéaméliorée;
Autres avantages plus difficiles à chiffrer comme le bienfait de prendre l’air avec le troupeau pour aller déplacerlaclôture,activitésouventclasséecommeétantzen!
Aides financières
Récemment, le gouvernement fédéral a lancé le Programme de pâturages rotatifs FAFC visant à mettre en œuvre une régie intensive de pâturage ou une augmentation de ceux-ci. De l’aide est accordée pour le soutien, l’achat de matériel, la définition de plans, etc., sous certaines conditions. Vous pourrez obtenir plus d’informations en consultant le site web du Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF) au www.cqpf.ca/fr dans l’onglet Programme Fédéral FAFC (OFCAF). Ce programme est dans un objectif de lutte contre les changements climatiques par une réduction de l’utilisation de carburant fossile et le producteur y trouvesoncompteàplusieursniveaux,commeceuxénumérésci-haut.
Par contre, au moment de publier cet article, j’apprends que l’enveloppe réservée au Québec serait toute attribuée à des projets déjà déposés. Je vous invite donc à surveiller le programme au cas où des sommes supplémentaires seraient libérées.
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AGRO
Choix des plantes
Je vous invite à consulter le tout récent Guide de production de plantes fourragères, 2e édition, volume1. On y trouve une panoplie d’informations sur les espèces offertes. Pour les pâturages, les légumineuses favorites sont le trèfle blanc ou le lotier corniculé. Le Guide détaille les particularités de chaque espèce et vous permettra de faire un choixéclairéenfonctiondevotrecontexte.
Lors de mes visites de champs, j’ai été impressionnée par la biomasse produite par du lotier dans un pâturage. Son implantation n’est pas si difficile si on le jumelle avec les bons compagnons, puisque le lotier est sensible à l’ombrage de certaines plantes. En 2017, nous avons obtenu, au GMA, des vitrines de démonstrations couvertes de lotier en 3 mois de croissance lorsqu’il était implanté en semis pur. Pour le trèfle blanc, on retrouve au Québec trois types de trèfle blanc, soit le trèfle blanc nain (qui est plus court et plus persistant et que l'on voit souventdanslefonddevoschamps),letrèfleblanc hollandais(quiinclutletrèfleHuïa)etletrèfleblanc Ladino(leplushaut).
Selon Mme France Bélanger, le trèfle rouge n’est pas très recommandé en pâturage pour sa tendance à pourrir et causer une mauvaise odeur qui augmente les refus, tout comme la luzerne, à moins que le climat soit plus sec. Le Guide nous conseille également sur les choix de graminées aux pâturages d’une façon plus clairequejamais.Parcontre,jesouligneunemiseengardesurlesutilisationscombinéesprairieetpâturage: sivousrécoltezunpâturageaveclamachineriedansunepériodedefortecroissancepouréviterlegaspillage, je vous conseille de choisir vos plantes selon ses capacités à être pâturées d’abord. Autrement, vous devrez faireuncompromisentrelesdeuxfonctionsetvosrésultatsrisquerontd’êtresituésentredeuxpossibilitésde performances soit, moyens! Comme dans toutes modifications de pratiques, il n’est pas interdit de faire vos propresessaisàlaferme,enchangeantunparamètreàlafoisafindevalidercertainsquestionnementsselon votrecontexte.
Diagnostic global pour les prairies et pâturages
Pour réussir l’implantation d’une prairie ou d’un pâturage, il peut être très pertinent de se questionner sur plusieursaspectsenlienaveclesperformancesdevosplantesfourragères.Lasécheressen’estpaslacause de toutes les insatisfactions en matière d’implantation de ces plantes fourragères. Le tableau suivant montreunensembledepointsdevérificationsàleursujet.
[1] Vanasse, A. S. Thibaudeau et A. Weill. 2022. Guide des cultures de couvertures en grandes cultures. Centre de références en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ). 204 pages
[2] Dutil, S. et Bélanger, F. Décisions économiques pour des prairies et pâturages plus rentables, Agri-Réseau, décembre 2022
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[2] [1]
Bien être-animal
On ne peut pas passer sous silence l’impact de la chaleur observée et des sécheresses souvent plus importantes durant l'été, ces dernières années. Il est donc pertinent d’intégrer des notions d’agroforesterie dans la gestion des pâturages pour répondre aux besoins d’ombre des animaux. De plus, la diversité végétale apportée par ceux-ci contribuera à l’hébergement de prédateurs d’insectes nuisibles pour les plantes et les animaux. La refonte du programme Prime-Vert reste à surveiller pour obtenir de l’aide financière à ce sujet (haies brise-vent, bandes riveraines, aires de biodiversité…). Voici les principaux rôles à rechercher:
Considérant les connaissances et aides financières disponibles pour augmenter et intensifier la pratique des pâturages, et dans une optique de développement durable (incluant les notions économiques, humaines et environnementales), faisons le pari que les superficies sous pâturage feront un bond en avant dans une gestionamélioréedecettepratique!
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[3] Novak. S, OasYs : Un système agroécologique de bovins laitiers en France adapté aux changements climatiques, Institut national français d’agriculture, alimentation et environnement. Novembre 2022
Christine
[3]
MERCI
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ànos MERCIànos généreuxpartenaires!! généreuxpartenaires!!
Nathalie Simard Agronome
Planification hivernale des cultures en serre
Alors que le 14 février rime avec la Saint-Valentin pour la majorité d’entre nous, cette date devrait avoir une tout autre signification si vous êtes producteur de tomates en serre. En effet, sachez que si vous voulez débutervotrerécoltedetomatesle1erjuin,vossemisdevraientêtreréalisésle14février.Aprèstout,quoide plus romantique que de planter des graines en compagnie de l’être aimé, une petite coupe de vin à la main? Vouspouvezmêmelefaireàlachandellesivousvoulez,aprèstout,quisommes-nouspourjuger…
Trêvedeplaisanteries,encedébutdefévrier,lechoixdesvariétés,lecalculdunombredeplantsnécessaires et l’établissement du calendrier de production devraient déjà être réalisés, mais il reste encore bien des étapes à planifier afin de maximiser votre production. Voici donc quelques étapes à faire d’ici l’entrée des plantsenserre:
Planifier sa fertilisation
Pourceuxquisontenculturepleinsol,ilestnécessaired’effectueruneanalysedesolavantchaquedébutde saison afin d’ajuster la fertilisation. En effet, il faut savoir que la fertilisation hebdomadaire est calculée de manièreàcomblerlesbesoinsnutritifsdevosplants,maiségalementdemanièreàvenircorrigerl’analysede sol. La fertilisation variera donc annuellement en fonction des déficits ou des surplus qu’on aura réussi à corriger l’année précédente. Si votre analyse n’est pas encore faite, vous pourrez la faire aussitôt que le sol sera dégelé puis l’envoyer directement à un laboratoire accrédité pour analyse ou alors nous l’apporter au bureauetnouspourronsfairel’envoipourvous.Lafertilisationpourraainsiêtrecalculéeunefoislesrésultats d’analysereçusetvouspourrezcommandervosfertilisantspourlasaison.
J’en profite, par la même occasion, pour vous rappeler que l’application d’engrais avant la plantation n’est pasrecommandéeenserrepuisquecelavientnuireàl’enracinementdesjeunesplants.Ilfautdoncpatienter unpeujusqu’àcequelesplantssoientbienétablisavantdedébuterlafertilisation.
Planifier sa main d’œuvre
Minederien,uneserre,c’estdemandantentemps.Gardezentêtequevosplantsaurontbesoindebeaucoup d’attention tout au long de la saison et que plus vous retardez leur entretien, plus la tâche sera longue à effectuer par la suite. En gros, si vous sautez une semaine, les travaux risquent d’être trois fois plus longs à réaliser la semaine d’après. Mais il n’y a pas que le dédoublement des heures qui est à prendre en compte; le retard des travaux cause aussi des débalancements sur les plants, ce qui pourra vous causer bien des tracas aucoursdevotresaison.
Selon « La gestion du travail en serre de tomate, Alain Vitre, mai 2002 », les besoins en main d’œuvre pour une serre de tomates sont évalués à 216 heures par semaine par hectare. Pour une serre moyenne de 30 x 100 pieds (278 m2), cela représente 60 heures par semaine, incluant l’attachage, l’abaissage, la taille des drageons, la taille des grappes, l’effeuillage et la récolte. Si vous êtes en production biologique, vous devez également ajouter du temps pour la fertilisation. Bien entendu, ces chiffres varient selon que vous ayez à utiliser un escabeau pour réaliser les tâches en hauteur ainsi que l’efficacité et l’habitude des ressources, mais calculez au moins une ressource à temps plein pour une serre de 30 x 100 pieds en temps de récolte.
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AGRO
Plusieurs étudiants au cégep ou à l’université sont en période de recherche de stage en ce moment. Les stagiaires peuvent représenter des ressources avantageuses puisqu’ils ont souvent une base en production et,deplus,vouspourriezêtreéligiblesàcertainscréditsd’impôt.
Planifier sa lutte biologique
Ilfautsavoirquelaluttebiologiqueesttrèsefficace,tantencultureconventionnellequ’enculturebiologique, maisellerequiertplusdeplanificationquelaluttechimique.Engros,lorsquevousutilisezlaluttebiologique, vaut mieux prévenir que guérir! En fonction des ravageurs observés en 2022, il est possible d’introduire des prédateurs en mode préventif dès la mise en serre des plants; on travaille généralement avec des auxiliaires qui se nourrissent de pollen si le ravageur n’est pas présent dans la serre et à des doses plus faibles afin de bâtir une population prête à intervenir lorsque le ravageur se présente. Si vous attendez d’observer le ravageur, avant de commander vos prédateurs, il y a de bonnes chances que les populations de ravageurs soient déjà bien établies avant même que vous receviez vos prédateurs. Vous pouvez communiquer dès maintenant avec votre fournisseur afin d’établir un calendrier de lutte préventive. Il ne vous restera qu’à ajuster les doses ou le type d’auxiliaires en cours de saison, mais, au moins, vous aurez déjà une population debase.
N’oubliez pas de toujours vérifier l’état de vos auxiliaires lorsque vous les recevez et demandez que la commande vous soit remise en main propre. S’ils restent dans la boîte à malle à -30 C, gageons qu’ils perdrontdeleurvivacité…mêmechoseà+30C.
Bref, comme dans bien des choses, la planification est un outil très précieux. N’hésitez pas à communiquer avec l’équipe du GMA afin de planifier votre saison. Vous aurez ainsi plus de temps pour vous occuper de vos plants!!
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Nathalie
GÉNIE
Sébastien Tremblay
Technicien-dessinateur
Où sont mes drains?!
Si j’étais agriculteur, je pense que l’une de mes premières résolutions de 2023 serait de rapatrier toutes les informations concernant mon drainage. Cela me permettrait, entre autres, de mieux connaître mes champs, de trouver plus facilement mes drains existants, de localiser mes sorties de drains et vérifier leur état, et de pouvoir évaluer les améliorations à apporter à mon réseau. Une bonne manière de rassembler toutes les donnéesrelativesaudrainageestdelefaireencollaborationavecvotreGMA.
Quelles sont les sources d’informations concernant le drainage existant?
1 - Le GMA a en sa possession la majorité des anciens plans de drainage que le MAPAQ a réalisés dans les années 70-80 en version numérique (scan). Avec les numéros de lots, nous pouvons rapidement vous indiquercequenousavonsenmain.
2 - Plusieurs producteurs possèdent des versions papier sur lesquelles des notes peuvent avoir été ajoutées aucoursdesannées.N’hésitezpasàlessortiretlesprendreenphotopourlesimmortaliser.
3 - Une autre source d’information non négligeable est la mémoire des plus vieux! Une petite jasette avec un père ou un grand-père qui a participé à l’installation de drainage, souvent non subventionné, est bénéfique afindereplacerquelqueslignessupplémentaires.
4 - Le drainage, dans les dernières années, a majoritairement été installé à l’aide d’outils de précision enregistrant les données de localisation des drains. Le GMA possède beaucoup de ces données, sinon elles peuventêtredisponiblesauprèsdesdraineursoudesancienspropriétaires.
Okay, c’est beau, mais après, on fait quoi avec ça?
1 - En ce qui concerne les versions scannées, photos et papier, l’idéal est de géoréférencer toutes les informations disponibles à l’aide d’un logiciel de géomatique (ex. : QGIS) et/ou de dessin (ex. : Autocad). Grâce aux longueurs de drains et autres éléments sur les plans, ainsi qu’avec les données topographiques, nous sommes en mesure de placer, de manière assez précise, le drainage effectué dans le passé. La plupart du temps, les années d’installation des drains sont disponibles, alors nous les conservons pendant le processus.
2 - Pour ce qui est des données récentes, normalement il suffit de glisser le fichier dans le logiciel afin que le drainages’ajouteàvoschamps.
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Super! Je fais comment pour consulter mon drainage maintenant?
1 - Si vous êtes à l’aise avec un logiciel de géomatique, avec Info-Sols ou avec un système de guidage de tracteurs,nouspouvonsvousfournirunformatdedonnéescompatibleaveccesoutils.
2 - Un fichier .KMZ vous sera fourni d’emblée afin de le consulter dans Google Earth (photo 1) qui est gratuit enapplicationsurlestéléphonesportables.
3-Unebonnevieilleversionpapier(photo2)peutégalementêtreproduite!
Je crois sincèrement que de rapatrier toutes les données de drainage géoréférencées dans un même endroit estunoutilessentielquialepotentieldevousfairesauverdutemps,del’argentetquelquescheveuxgris!De plus, ce travail peut être couvert par le réseau Agriconseils. N’hésitez pas à nous contacter au volet Génie pourplusd’informations.
Portraitd'entreprise
Ferme Villoise
DuporcbioproduitauLac-Saint-Jean pourlebonheurdesconsommateurs québécois
Ferme Villoise se distingue par son élevage biologique.Ayantcommencéavecquatretruies, l’entreprise produit à ce jour 200 porcs à mettre en marché. Fier représentant de la relève agricole, William Suess Villeneuve a accepté de nous présenter les forces de son entreprise et les défis qu’il doit relever pour atteindresesobjectifsdeventeetenassurer larentabilité.
Créneau : Producteur et transformateur de porcs biologiques
Propriétaire : William Suess Villeneuve
Année de fondation : 2018
Marché : Saguenay–Lac-Saint-Jean
Positionnement : Seule production porcine biologique au Lac-Saint-Jean, parmi les 6 offres au Québec, dont 2 autres suivent le même modèle d’affaires.
Produit d’appel : Charcuteries et côtelettes hôtel, qui rapportent 30 % du chiffre d’affaires de 400 000 $.
William, qu’est-ce qui t’a motivé à aller vers une production en régie biologique?
Premièrement, il n’y avait aucune offre de viande biologique au Lac-Saint-Jean en 2018. Ensuite, parce que j’ailebien-êtreanimalàcœuretqueçacorrespondàmesvaleurs.
C’est coûteux, il me semble.
C’est vrai que c’est coûteux parce que les produits pour nourrir les animaux sont limités. Mais on peut se démarquersurlemarché.
Justement, de quoi est composée l’alimentation des porcs?
Elle est composée à 80 % de grains de blé, d’avoine et de pois produits sur la ferme. Je leur donne aussi des tourteaux provenant en partie de la ferme Tournevent. Ce sont des résidus solides de l’extraction de l’huile de grains et c’est riche en protéines.
Comment as-tu commencé tes cultures?
J’ai démarré en affaires en mon nom personnel. J’étais en location sur la terre de mon père, un ancien producteur laitier. À mes débuts, le GMA m’a aidéavecledrainagedeschampsvialesservicesde Francois Durand, ingénieur et agronome. Martine Bergeron, agronome et conseillère en agroenvironnement au GMA, m’a aussi fourni des recommandationstechniquesconcernantlarotation des cultures ainsi que de l’accompagnement pour effectuer le suivi. En 2021, j’ai acheté la terre familialeàSaint-Gédéon.
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William Suess Villeneuve, propriétaire de Ferme Villoise et sa conjointe, Andréa Maltais.
Photo : Photo grapholie
Vis-tu du stress, en été, pour que les cultures et le rendement soient à la hauteur pour couvrir l’année?
Il y a des enjeux de rentabilité et de quantité. C’est stressant parce qu’on est à la merci de la température. Depuis mes débuts, je n’ai pas fait les récoltes espérées, malgré mes efforts de fertilisation, de contrôle de mauvaises herbes et tous les conseils que j’ai suivis. Il faut planifier le stock de grains selon sa capacité à produireetsonélevageànourrir.Ilfautaussi,biensûr,s’assurerdebienconserverlesgrains.
Est-ce que l’entièreté des grains cultivés sert à nourrir les porcs?
Non. Puisqu’il faut faire une rotation des cultures, je produis des grains pour la vente externe. Une petite partie des grains est proposée pour la consommation humaine, mais ce n’est pas le revenu principal.Çadiversifiemesrevenus.
Penses-tu à délaisser le bio pour te concentrer sur une production sans pesticides ni engrais chimiques?
En ce qui concerne les champs, je suis en réflexion. La culture bio nécessite plusieurs outils mécaniques pour contrôler les mauvaises herbes. Mais cela nuit à la santé des sols. Il faudrait trouverunjustemilieu,cequimepréoccupebeaucoup.
La mise en marché : un défi de taille
Pourquoi as-tu choisi de vendre des produits transformés?
Je voulais stabiliser mes revenus en transformant le porc en divers produits haut de gamme : rillettes, bacon, smoked meat, saucisse, etc. Pour ce volet, je suis heureux de pouvoir collaborer avec d’autres producteurs régionaux comme la microbrasserie La Chouape et Bouchard Artisan Bio. J’ai d’ailleurs investi dans une image de marque complète et le développement d’emballages pour favoriser la visibilité de nos produits auprès des consommateurs.
Est-ce que l’approche de restaurants et d’épiceries a été un gros défi?
Oui, c’est un défi en soi et ça prend un temps énorme. Mais c’est important d’écouler son produit. J’ai des aptitudes dans la mise en marché, j’aime parler avec le monde. Mais j’ai aussi bénéficié de conseils en commercialisation et approche aux clients. J’ai fait un plan d’action. J’ai aussi reçu le soutien de la Table agroalimentaireduSaguenay-Lac-Saint-Jean,quifaitlemaillageentrelesproducteursetlesconsommateurs. Pour vendre ses produits, il faut être proactif, faire un suivi régulier et, surtout, ne pas avoir peur de se faire direnon.
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Où sont situés tes points de vente au détail?
Mon marché est principalement le Saguenay-Lac-Saint-Jean et j’offre aussi la livraison partout au Québec. J’ai des partenaires de vente comme la Boulangerie et fromagerie Médard. Les consommateurs peuvent visiter notre site Web pour consulter la carte montrant où sont situés nos points de vente. Ils peuvent égalementsélectionnerleursachatssurnotreboutiqueenligneouvenirànotreboutiquelibre-service.
Regard vers la croissance
Quelle est ta vision d’avenir pour ton entreprise?
Je veux assurer la croissance de l’entreprise. Je prévois l’augmentation du nombre de porcs mis en marché à 400ou500d’ici5à10ans,selonledéveloppementdemarché.
J’imagine que cette croissance nécessitera des investissements?
L’automne dernier, nous avons terminé la construction d’un bâtiment pour entreposer la viande. Situé sur le site de l’élevage, ce bâtiment contient aussi une salle de préparation des commandes, des bureaux et une boutiquelibre service.C’estuninvestissementde120000$.
En planifiant cette construction, as-tu entrepris des démarches sur le plan fiscal?
Au fur et à mesure de la croissance de l’entreprise, j’ai en tête d’avoir une structure d’affaires pour inclure un ou des partenaires dans une forme juridique adéquate. Je souhaite d’ailleurs intégrer ma conjointe, Andréa, commeactionnaire.
Pour conclure, que dirais-tu à un ami qui souhaiterait entreprendre?
Jeluidiraisqu’ilfautavoirunbut,desobjectifsclairsetprécisetycroire.
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Entrevue réalisée par Félicia Pivin Créatrice de contenu pour Dico Référence linguistique