Rapport annuel 2020

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RAPPORT ANNUEL 2020


PARTAGER UN PEU D’ESPOIR Jean Hilger, Président du Conseil d’Administration


AVANT-PROPOS Quelle année, n’est-ce pas ? Vous vous demandez peut-être comment il m’est possible de vous parler « d’ailleurs » alors que votre année était déjà personnellement compliquée. Peut-être parce que cet « ailleurs » peut justement vous partager un peu de cet espoir perdu. En effet, grâce à l’implication de différents acteurs depuis tant d’années, grâce à notre expérience de longue date et l’engagement des communautés, nous avons été ravis d’entendre de la part de nos partenaires africains que la situation est autant que possible « sous contrôle ». Le moteur essentiel de ce succès ? Le collectif. « Tout seul, on va vite. Ensemble, on va plus loin », rappelez-vous. Ce succès, il s’agit du vôtre également. C’est ensemble, conjointement avec nos partenaires locaux et leur professionnalisme, la bienveillance sans faille de nos donateurs, l’engagement de nos mécènes et la volonté de nos bénéficiaires, que nous sommes en mesure de vous présenter les succès que vous retrouverez dans les pages qui vont suivre. Même 2020 n’y aura pas échappé.

© FFL

Beaucoup s’imaginent que notre situation a été difficile. Effectivement. Toutefois, elle l’est depuis bientôt 55 ans. Il n’est jamais « facile » de faire face au décès d’un nourrisson, à la souffrance d’une femme excisée, à la perte de l’innocence d’un enfant vivant dans la rue. Et 2020 nous aura mis quelques bâtons dans les roues, mais elle n’aura pas ébranlé notre engagement, et ni le vôtre semble-t-il. Grâce à cette énergie sans faille, les partenaires de la fondation ont ainsi maintenu leurs objectifs et construit six nouveaux centres de santé cette année, par exemple. Après un certain temps d’adaptation et de réflexion, ils sont aujourd’hui

à nouveau et plus-que-jamais dans l’action. Imaginez que 1.176 enfants ont également été pris en charge grâce aux différents projets d’éducation et de protection, afin de leur offrir de meilleures perspectives d’avenir. Et bien que les écoles aient été fermées pendant quelques temps, leurs taux de réussite frôlent la perfection. Si leur motivation reste intacte, comment pourrions-nous oser leur dire que nous avons perdu la nôtre ? Nous comprendrions que vous puissiez vous dire que nous pouvons nous engager ailleurs dans ce cas. Mais c’est là tout le contraire. Les scientifiques l’annoncent : les crises sanitaires, sécuritaires, économiques... se multiplieront à l’avenir. Il est essentiel de rester vigilent, notamment en continuant de sensibiliser les populations pour qu’elles deviennent maîtres de leur destin et puissent agir dès que possible. De la même manière qu’il existe encore des zones enclavées, loin de tout centre de santé, et dans lesquelles il est important d’agir aujourd’hui pour qu’elles le puissent demain. Depuis bientôt 55 ans, il tient à coeur de la Fondation Follereau Luxembourg de répondre aux besoins du terrain, ceux d’aujourd’hui, d’hier, mais aussi de demain, en apportant aux communautés les quelques outils nécessaires pour un avenir plus serein. Partenaires, bénéficiaires, donateurs et institutions, tous travaillent main dans la main pour que ces avancées voient le jour. Tous peuvent être fiers de célébrer cette détermination que le continent africain a su nous démontrer cette année. Puisque c’est bien pour que le destin de centaines de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants, si similaire au nôtre et pourtant si différent, évolue considérablement, que nous nous battons au quotidien. MERCI ET SURTOUT BRAVO À TOUS.


SOMMAIRE 06 2020

Temps forts & chiffres

08

En Afrique

46

12 26 34 42

Santé Éducation Protection Urgence

Au Luxembourg

Éduquer 47 Sensibiliser 52

56

Rétrospective

60

58 Comptes annuels

Merci

64

La fondation 66 Origines 67 Organisation 69 Lexique


© FFL / T. Winn


2020 Malgré un contexte particulier, la Fondation Follereau Luxembourg est fière de présenter les actions qui ont pu être réalisées en 2020, toujours concentrées sur la promotion de la qualité de vie des communautés africaines les plus vulnérables.

AOÛT Programme de santé communautaire, Togo Le centre est à nouveau ouvert ! En à peine quelques mois, l’AAT-FFL s’est occupée de réhabiliter le dispensaire, la maternité ainsi que le château d’eau du centre de Kpélé Tutu, au Togo.

EN 2020 Programme de santé communautaire, Mali Les centres de Sirakoro et Nampasso ont été construits et équipés de forage et de matériel médical hospitalier.

TEMPS FORTS & CHIFFRES

MAI Mind the gap, Bénin Une vingtaine d’écoles béninoises ont pu bénéficier de matériel informatique arrivé à bon port.

OCTOBRE Prise en charge des enfants des mines de Tougouri, Burkina Faso C’est avec beaucoup d’émotions qu’une cérémonie de remise des kits d’installation a célébré la sortie de la seconde promotion, comprenant 59 apprenants.

FIN 2020 Finalement, le véritable succès d’un projet réside dans son autonomisation et le moment où celui-ci continue sans l’organisation développante. Cette année, deux projets béninois y sont parvenus grâce à la R-FFL : le Centre intégré de promotion sociale et d’accueil pour enfants handicapés (CIPSA) et le Centre de formation professionnelle (CFP) de Zè. Bravo !

6 - Rapport annuel 2020


“ 241.599 personnes sensibilisées

1.176

enfants pris en charge

RIEN N’EST MEILLEUR POUR SÉCHER SES LARMES QUE DE FIXER UNE ÉTOILE. Raoul Follereau

9

11

pays africains

partenaires locaux

828.609 € dons récoltés

Plus de

300.000 bénéficiaires

Rapport annuel 2020 - 7


EN AFRIQUE Aux côtés de ses partenaires de confiance, la Fondation Follereau Luxembourg soutient des initiatives locales, inclusives et positives en réponse aux besoins du terrain en matière de SANTÉ, d’ÉDUCATION, de PROTECTION et d’URGENCE. Certaines zones d’intervention de la FFL se situent dans des régions où la situation sécuritaire est instable. Malgré cela, il est notable que la proportion des activités qui ont été lourdement impactées en raison de cette situation sécuritaire demeure très faible. D’autre part, le contexte sanitaire de l’année 2020 a été fortement marqué par l’épidémie de la Covid-19, partout à travers le monde. Toutefois, il est indéniable que la majorité des pays africains ont été relativement épargnés par cette crise, en comparaison à l’impact qu’elle a pu avoir ailleurs. Ainsi, malgré un contexte difficile, la fondation a pu poursuivre ses activités dans 8 de ses 9 pays d’intervention. Avec 77,5% du budget coopération, soit 2.343.450€, investis dans les projets de santé communautaire, la Fondation Follereau Luxembourg, en collaboration avec ses partenaires locaux, a pu non seulement construire et équiper six centres de santé, mais a également contribué à la réalisation de programmes élargis de vaccination (PEV), à des activités de sensibilisation et de planning familial ou encore à la prise en charge médicale des indigents. En raison de la situation sanitaire, certaines sensibilisations de masse ont été temporairement suspendues, les risques d’exposition au virus étant trop élevés pour les participants. Certaines localités faisant partie des zones d’intervention sont restées inaccessibles pendant trois mois pour cette raison, mais les retards ont pu être rattrapés à la fin de l’année sans trop de difficultés. L’accent a été mis sur les sensibilisations portant sur les bonnes pratiques liées à l’hygiène. Les points d’eau potable faisant partie intégrante de tous les projets, ces séances ont davantage insisté sur ces bonnes pratiques afin de donner aux populations bénéficiaires un outil supplémentaire pour se protéger au mieux. Finalement, l’implémentation de mesures supplémentaires (utilisation des masques et gel hydroalcoolique...) via l’appui financier de la fondation à destination des bénéficiaires a été facilitée, grâce aux connaissances et au professionnalisme de ses partenaires. Tandis que 6,9% du budget coopération, soit 207.639€, ont été attribués aux projets d’éducation, visant surtout à permettre aux jeunes en difficulté de recevoir une formation de qualité, afin d’être mieux préparés pour leur parcours professionnel et de s’insérer dans la vie active, en subvenant à leurs besoins. Par ailleurs, afin d’apporter davantage de réponses aux problèmes observés parmi les populations des zones d’intervention (mutilations génitales féminines, traite des enfants, travail des mineurs, enfants des rues…), un volet de prise en charge sociale et médicale est notamment proposé dans le cadre des projets de protection, représentant 15,6% du budget coopération, soit 472.619€. Dans l’ensemble, le Bénin, le Mali et le Togo, tant en termes de montants alloués, qu’en termes de nombre de projets, constituent les trois pays bénéficiaires majeurs. À eux trois, ils représentent 62,95% du budget coopération.

8 - Rapport annuel 2020


SANTÉ

ÉDUCATION

77,5%

6,9%

DU BUDGET COOPÉRATION

PROTECTION

15,6%

DU BUDGET COOPÉRATION

URGENCE FINANCÉE À 100% PAR LE MAEE LUXEMBOURGEOIS

DU BUDGET COOPÉRATION

Rapport annuel 2020 - 9


APERÇU DE LA SITUATION DANS LES PAYS D’INTERVENTION DE LA FONDATION Espérance de vie la plus faible : 53 ans (2018) en RCA Espérance de vie la plus élevée : 67 ans (2018) à Madagascar Accès aux installations sanitaires de base au Togo : 16% (2017) Taux de mortalité des moins de 5 ans au Burkina Faso : 8,75% (2019) * Source : Banque mondiale

10 - Rapport annuel 2020


MALI

BURKINA FASO

Budget investi : 689.753 € 22,81% du budget coopération

Budget investi : 536.152 € 17,73% du budget coopération

BÉNIN Budget investi : 651.365 € 21,54% du budget coopération

GUINÉE CONAKRY Budget investi : 40.000 € 1,32% du budget coopération

RÉP. CENTRAFRICAINE Budget investi : 219.000 € 7,24% du budget coopération + 1 projet d’aide humanitaire d’urgence

CÔTE D’IVOIRE

RÉP. DÉM. DU CONGO

Budget investi : 120.223 € 3,98% du budget coopération

Budget investi : 205.000 € 6,78% du budget coopération

TOGO

MADAGASCAR

Budget investi : 562.215 € 18,59% du budget coopération

Budget investi : 0 € 0,00% du budget coopération

Rapport annuel 2020 - 11


NOS PROJETS

SANTÉ

12 - Rapport annuel 2020


BÉNIN 14 15

Dépistage et traitement des ulcères à manifestation cutanée Programme de santé communautaire

BURKINA FASO 16

Programme de santé communautaire

GUINÉE CONAKRY 17

Renforcement des capacités contre les ulcères tropicaux

MADAGASCAR 18

Prise en charge des personnes atteintes de MTN

MALI 19 22

Programme de santé communautaire Promotion de la santé féminine, maternelle et infantile

RCA 23

Promotion de la santé de la population de la Lobaye

RDC 24

Polyclinique de Mbuji-Mayi

TOGO 25

Programme de santé communautaire

Rapport annuel 2020 - 13


391

patients avec lésions cutanées ont été pris en charge sur le dernier trimestre

DÉPISTAGE ET TRAITEMENT DES ULCÈRES À MANIFESTATION CUTANÉE

L’ulcère de Buruli (UB) est une maladie provoquée par une bactérie appartenant à la même famille que celle de la lèpre. Bien que plusieurs facteurs de risque aient été identifiés, le mode de transmission demeure inconnu. Au Bénin, il existe une forte concentration de cas d’UB dans les zones marécageuses et dans les vallées des principaux fleuves du bassin côtier. Depuis 1999, la Fondation Follereau Luxembourg soutient un projet de dépistage et de traitement des ulcères à manifestation cutanée à travers un centre (CDTUB) construit en plein cœur de la ville d’Allada. Au-delà de l’ulcère de Buruli, celuici prend également en charge les ulcérations chroniques en général, ainsi que les autres maladies tropicales négligées (MTN) à manifestation cutanée. Aujourd’hui, ce centre est devenu un moyen de mettre en oeuvre les activités d’une stratégie plus avancée qui met l’accent sur le

dépistage, la sensibilisation et le traitement des personnes atteintes de MTN dans la zone d’Allada, mais ce, directement dans leurs villages et qui ne se concentre plus uniquement sur le CDTUB. Toutefois, les cas très graves, nécessitant une intervention chirurgicale et une hospitalisation, sont quant à eux référés et pris en charge au CDTUB. En 2020, les relais communautaires et agents de santé ont été formés en ce sens, tandis que 1.214 personnes ont été sensibilisées dans 15 villages. Au fur et à mesure, on peut noter que le dépistage précoce a un double effet : si les cas sont plus nombreux, la prise en charge rapide permet de limiter les effets de la maladie et de favoriser ainsi le traitement à domicile des patients. Ceci, grâce à la prévention et à la promotion de la santé, notamment à travers les campagnes de sensibilisation menées sur les MTN, réalisées dans les villages endémiques des communes de Zè et d’Abomey-Calavi.

Allada, Bénin

23.722 €

14 - Rapport annuel 2020

© FFL / T. Winn

R-FFL


© FFL

PROGRAMME DE SANTÉ COMMUNAUTAIRE

Allada-Zè-Toffo, AbomeyCalavi/Sô-Ava et Savalou Bantè, Bénin R-FFL

€ Conçu et mis en œuvre pour contribuer à l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, le but de ce programme est de garantir un accès à des soins de qualité à une majorité de personnes isolées de la zone (manque de moyens, zone rurale...). Il intervient à plusieurs niveaux : • La prise en charge d’enfants sous-nutris/malnutris (250 en 2020) et la sensibilisation des familles à l’équilibre alimentaire, dans le Centre de Récupération Nutritionnelle de Toffo. • La prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), particulièrement les couples mère-enfants, au travers de soins, de campagnes de sensibilisation et d’un soutien psychologique. • La construction de nouveaux centres de santé pour renforcer l’offre de soins et réduire les déserts médicaux. Les travaux d’identification et de construction du centre de santé à Kitikpli, dans la commune de Savalou, ont ainsi débuté en 2020 et s’achèveront courant 2021. • L’accès aux services de vaccination, grâce aux sensibilisations des communautés villageoises par des agents de santé. • L’accès à l’eau potable avec l’installation de forages.

719

accouchements

1.430

450.013 €

• Et surtout la santé maternelle et infantile avec la construction et la mise en place de maternités dans les villages isolés d’Ahozonnoudé et Lokpodji. Depuis l’ouverture de cette dernière fin 2019, il a pu être noté qu’en 2020 le taux de consultations prénatales est passé de 3% à 80%, les accouchements assistés de 0% à 80% et le taux de vaccination des enfants et des femmes enceintes a augmenté de 63%. De son côté, la maternité d’Ahozonnoudè construite en 2013, sous la gestion de la fondation, a pu s’enraciner dans la zone d’intervention en matière d’autonomie structurelle et financière. Cet encadrement a amené le comité de gestion (COGES) de la maternité et le partenaire sur place, à se désengager de la maternité et d’en confier la gestion à la communauté et au Ministère de la santé béninois. Cette démarche s’inscrit dans la stratégie d’autonomisation et de pérennisation des projets, l’objectif étant à terme de se désengager de la gestion des structures construites. Afin de garantir une transition en douceur, un suivi trimestriel sera encore assuré les deux prochaines années dans le but de pouvoir appuyer si nécessaire la structure et de minimiser le risque de dégradation une fois la sortie définitive.

ont pu avoir lieu dans les meilleures conditions

échographies

Rapport annuel 2020 - 15


Au Burkina Faso, l’année 2020 fut marquée par la tenue d’élections nationales d’envergure : l’élection présidentielle et les élections législatives. Si le risque sécuritaire demeure élevé dans l’ensemble du pays, fort heureusement, aucun incident affectant les activités des différents projets n’est toutefois à signaler. S’inscrivant dans la lignée des politiques nationales, le programme de santé communautaire a ainsi pu maintenir ses activités qui vise à renforcer l’accès de la population aux soins par la construction de structures sanitaires en zones rurales particulièrement isolées. Dans une approche de développement durable et efficace, ce programme comprend un volet de sensibilisation et de renforcement des capacités de la population, notamment pour la gestion des centres, et ce, afin de leur donner les moyens de fonctionner progressivement en parfaite autonomie. 16 - Rapport annuel 2020

AAB-FFL

295.190 €

Depuis 2014, 10 centres de santé et de promotion sociale (CSPS) ont vu le jour dans des endroits où les populations devaient auparavant souvent parcourir près de 15km, sans moyens de locomotion, pour accéder au centre de santé le plus proche. Depuis leur ouverture, les centres ont réalisé de nombreuses activités de consultation et de sensibilisation des populations alentours. Dans le cadre de leur suivi, une attention particulière a été apportée aux réparations et équipements nécessaires afin de maintenir leur bon fonctionnement. Un centre a été mis en service courant 2020 : le centre de Bétaré, officiellement mis en service le 3 août, une fois équipé et doté d’agents de santé et d’un COGES. Parallèlement, le fonctionnement du centre de Naparo, inauguré en 2019, a été renforcé.

© FFL

PROGRAMME DE SANTÉ COMMUNAUTAIRE

Burkina Faso

66.123 consultations

1.680

accouchements

1.284

causeries éducatives

enregistrés sur l’ensemble des 10 centres de santé suivis


Guinée Forestière, Guinée Conakry APROSCO

40.000 €

La lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN) est un combat de longue date pour la fondation. Initialement centrée sur l’éradication de la lèpre, la fondation a choisi depuis plusieurs années d’étendre son action à l’ulcère de Buruli (UB), au pian et aux maladies tropicales en relation avec l’eau de manière générale. Ces pathologies touchent des populations démunies, souvent isolées, qui n’ont pas accès aux soins de santé de base et qui ignorent leur condition trop longtemps, faute de dépistage. En conséquence de quoi, ces infections sont prises en charge

© FFL / T. Winn

RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE LUTTE CONTRE LES ULCÈRES TROPICAUX

6.000 personnes sensibilisées

163

cas dépistés et pris en charge

lors des activités de sensibilisation de masse

trop tard et entraînent de lourds handicaps souvent irréversibles.

bon fonctionnement afin d’assurer l’accès aux soins des plus démunis.

Or, 80% des personnes dépistées à un stade précoce peuvent guérir sans séquelle, avec un simple traitement antibiotique. Les campagnes d’information et de sensibilisation sont donc indispensables pour diminuer le nombre de nouveaux cas.

Mais ce projet met surtout l’accent sur la sensibilisation, les soins et la formation des agents de santé des centres périphériques et des relais communautaires, toujours dans l’optique de réduire le nombre de cas de cette maladie, et soigner les personnes souffrantes.

En Guinée Forestière, la fondation s’engage au travers du Centre de dépistage et de traitement de l’UB (CDTUB) de N’Zérékoré. Le programme a notamment financé la construction du centre, mais aussi son équipement et son

L’année 2020 aura permis de former 80 agents de santé communautaires et de prendre en charge 163 malades au CDTUB.

Rapport annuel 2020 - 17


Amoron’i Mania, Madagascar AM et Soeurs de Saint-Paul de Chartres

0€

© FFL / T. Winn

PRISE EN CHARGE DES PERSONNES ATTEINTES DE MALADIES TROPICALES NÉGLIGÉES

18 - Rapport annuel 2020

Des plaques blanches sur la peau, qui ne font pas mal, ne constituent pas une raison pour consulter un médecin. Et pourtant, elles peuvent être les premiers symptômes visibles d’une maladie qui sévit toujours à l’heure actuelle : la lèpre. Mais la peur, le manque de moyens financiers et aussi la grande distance pour arriver au prochain centre de santé n’encouragent pas les malades à consulter un médecin. En effet, si de grands progrès dans la lutte contre cette maladie aujourd’hui curable ont été réalisés, la sensibilisation des populations reste essentielle afin de réduire le nombre de cas dépistés à un stade plus avancés, notamment

à Madagascar, l’une des régions les plus touchées par la lèpre en Afrique. Depuis 20 ans, la fondation y soutient un projet comprenant diverses activités, à savoir : •

la sensibilisation et le dépistage des communautés ainsi que le renforcement des structures communautaires, afin de prévenir la contraction de la lèpre et de la tuberculose.

un soutien alimentaire et la prise en charge des soins des personnes atteintes de la lèpre, ainsi qu’un soutien psychologique, vis-à-vis de leur exclusion.

un enseignement primaire de base aux enfants des patients, au sein d’une école au centre Marovahy.

Toutefois, cette année, la situation et un contexte particulièrement délicat ne nous aura, malheureusement, pas permis de maintenir nos activités. Toute notre équipe travaille ainsi à la mise en place de solutions efficaces et pérennes qui puissent nous permettre de résoudre ces difficultés.


1.258 3.373 échographies

accouchements

Plusieurs problématiques persistent au Mali, notamment en matière de santé : liées aux infrastructures par soucis d’accessibilité par la population en raison d’un manque de ressources, dans un pays où 42% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Les femmes et les enfants sont les plus affectés par les conséquences de la pauvreté. (Source : banque mondiale)

© FFL

Afin de rendre plus accessibles les soins de santé aux populations, dès 2012, la fondation a conjointement avec son partenaire mis en place un programme de santé. L’approche se veut communautaire, avec une mobilisation sociale autour des activités de prévention et de gestion. Le programme a ainsi pour objectif de rendre viable, performant et durable le processus de développement communautaire.

PROGRAMME DE SANTÉ COMMUNAUTAIRE

Région de Ségou, Mali AP-FFL Mali

279.954 €

Il s’attache principalement à identifier, ensemble avec la communauté, des villages isolés, particulièrement éloignés des centres de santé. En concertation avec les autorités locales et sanitaires, la construction, et l’équipement de centres, constituent ainsi l’axe majeur du programme. Parmi les 18 centres fonctionnels, deux nouveaux centres de santé ont été construits et équipés en 2020, respectivement à Sirakoro et Nampasso. Ces deux centres ont été équipés en matériel médical et dotés en médicaments de première nécessité. Tous deux disposent du personnel requis à leur bon fonctionnement et de comités de gestion. Aussi, malgré la situation sanitaire, les activités de sensibilisation ont pu être menées à bien : 83 séances ont eu lieu en 2020, traitant de thématiques liées à la santé communautaire (vaccination, nutrition, prévention de la Covid-19, ou encore la santé materno-infantile). Tandis que 9.797 moustiquaires imprégnées ont été distribuées dans le cadre de la prévention du paludisme, l’ensemble des centres de santé communautaires (CSCOM) ont réalisé 84.707 actes médicaux. Rapport annuel 2020 - 19


LE PARTENARIAT AVEC L’AP-FFL MALI A PERMIS LA CONSTRUCTION D’UN CENTRE DE SANTÉ À SERIBALA EN 2015, CONTRIBUANT À AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS. LE CENTRE OFFRE UN CADRE ATTRAYANT, CONVIVIAL ET SÉCURISÉ. LA CONSTRUCTION DU CENTRE DE SANTÉ A AMÉLIORÉ LA QUALITÉ DE PRESTATION DU PERSONNEL SANITAIRE. NOUS LES REMERCIONS SINCÈREMENT POUR CE PRÉCIEUX DON POUR LA COMMUNAUTÉ. CETTE CONSTRUCTION A CONSIDÉRABLEMENT CHANGÉ LA VIE DE NOS COMMUNAUTÉS, QUI N’ONT PLUS BESOIN DE FAIRE 30KM POUR LES CONSULTATIONS PRÉNATALES ET LES SOINS CURATIFS. Docteur Harouna KONATE, Directeur technique du centre de santé de Seribala

20 - Rapport annuel 2020


© FFL / T. Winn

Rapport annuel 2020 - 21


Cercle de Kati, Mali COFESFA

282.705 €

24.385

personnes sensibilisées

grâce aux activités de sensibilisation, notamment les causeries éducatives, les projections vidéo, les visites à domicile...

En raison, notamment, de l’éloignement des centres de santé, nombreuses sont les femmes qui ne peuvent pas se rendre au centre pour effectuer leurs consultations prénatales et accoucher. En effet, au Mali, comme ailleurs, les femmes sont les plus affectées par la crise, elles représentent 52% des personnes dans le besoin. Avec une moyenne de 5,9 enfants par femme, promouvoir la santé maternelle et infantile dans un tel contexte est indispensable. Depuis 2011, la fondation s’est investie aux côtés de COFESFA, pour promouvoir la santé communautaire et améliorer la santé maternelle et infantile dans le cercle de Kati. Ce programme s’exécute auprès de 5 communes de la région de Koulikoro, et la commune VI du District de Bamako, marquées par la rareté des services sociaux et de santé. Visant l’amélioration de la santé

22 - Rapport annuel 2020

publique, des femmes et des enfants en particulier, le programme regroupe plusieurs activités, à savoir : • Sensibiliser les populations en termes de fréquentation des centres de santé, des bonnes pratiques d’hygiène et de planification familiale. Les centres d’écoute ont également été dotés en produits contraceptifs, matériel et kits de dépistage du VIH/Sida et cancer du col de l’utérus. • Renforcer l’appui au développement d’activités génératrices de revenus d’associations de femmes rurales (104 en 2020), grâce à la dotation de fonds de roulement. • Construire des infrastructures sanitaires et les doter en points d’eau, médicaments et équipements : la maternité de Sanamba a ainsi vu le jour en juin 2020, été équipée, dotée en médicaments et bénéficie d’un forage à pompe manuelle. En outre, 6 maternités supplémentaires ont été dotées de matériel médical afin d’améliorer les soins prodigués : tables de consultations, lits, matelas, kits basiques de chirurgie. À l’instar des autres projets maliens, ce projet a vu ses activités principales être menées à bien, bien que certains ajustements aient dû être réalisés compte tenu du contexte.

© FFL / T. Winn

PROMOTION DE LA SANTÉ FÉMININE, MATERNELLE ET INFANTILE

La situation sanitaire au Mali se révèle préoccupante d’une manière générale et les indicateurs relatifs à la santé maternelle et néonatale comptent parmi les plus faibles de la planète. La couverture en infrastructures de santé est particulièrement faible dans le pays et lorsqu’elles existent, leurs capacités (matérielles, humaines…) restent largement limitées.


© FFL / FAIRMED - P. Käser

Lobaye, RCA FAIRMED

219.000 €

Les crises récurrentes, dont la RCA est victime depuis des décennies, ont affecté tous les piliers du système de santé, entraînant ainsi son effondrement. Son taux de mortalité maternelle est l’un des plus élevés au monde. Seuls 40% des naissances y sont assistées par du personnel de santé qualifié.

PROMOTION DE LA SANTÉ DE LA POPULATION DE LA LOBAYE

76.768 consultations

2.204

enfants vaccinés

5.013

accouchements

Cette année, dans ce contexte où il existe également de nombreux sites accueillant les déplacés internes et une morbidité élevée du fait de l’épidémie de rougeole, de la prévalence élevée de la malnutrition, du VIH, de la tuberculose et du paludisme, la pandémie de la COVID-19 n’aura pas rendue plus sereine la situation de la population semi-nomade Aka. Ce peuple autochtone peine à avoir accès aux services de santé, à cause des conflits qui secouent le pays, mais surtout en raison de leur statut socio-économique. Leur situation demeure précaire, en particulier sur le plan sanitaire. Dès lors, la Fondation Follereau Luxembourg soutient le projet de santé primaire de l’ONG FAIRMED, qui vise à fournir un accès à des services médicaux de qualité aux Aka, aux Bantous précarisés et aux personnes en situation de handicap recensés dans le district sanitaire de M’baïki, dans

la préfecture de la Lobaye. Le reste de la population de la zone bénéficie également du projet et profite ainsi d’un système de santé renforcé, notamment grâce : • au renforcement des capacités des communautés et un accès aux soins de santé facilité, • à un volet consacré à la vaccination systématique des populations démunies de la région, • à la prise en charge du dépistage de maladies tropicales négligées telles que la lèpre, l’UB et le pian, • un système de tickets de santé, qui permet aux femmes enceintes d’être suivies tout au long de leur grossesse, et d’accoucher dans un centre de santé, entourées de personnel qualifié. Des kits sont également distribués aux femmes Aka qui viennent d’accoucher : kit du nouveauné, kit pour la maman, kit de cuisine. Cette année, 250 kits ont été distribués, soit moins qu’initialement prévu, en raison de l’augmentation du prix des kits et des difficultés logistiques, ces deux éléments étant dus au contexte sécuritaire. Rapport annuel 2020 - 23


© FFL

© FFL

Depuis 2008, la Fondation Follereau Luxembourg soutient SUMEDCO asbl dans le fonctionnement et dans le renforcement d’une polyclinique installée au centre de la ville de MbujiMayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental.

Kasaï Oriental, RDC SUMEDCO asbl

205.000 €

POLYCLINIQUE DE MBUJI-MAYI

On y compte plusieurs hôpitaux mais qui restent quasiment vides. Les soins proposés sont en effet trop chers, et donc peu accessibles pour une population sinistrée par le chômage. De plus, le matériel souvent en mauvais état ou inexistant suite aux vagues de pillage, la vétusté des infrastructures et le manque de personnel qualifié contribuent à la faible fréquentation des centres. Avec la multiplication des véhicules motorisés, les accidents de la route ont augmenté et peu de structures sont en mesure d’offrir les soins d’urgence, d’hospitalisation et de rééducation

10.202 consultations

24 - Rapport annuel 2020

nécessaires. La polyclinique étant située sur l’axe principal de la ville, de nombreux accidentés y sont adressés. C’est pourquoi les agents de la polyclinique sont formés, afin de prendre en charge correctement les cas de traumatismes osseux qui arrivent à la clinique. Afin de réaliser les analyses sur place, un service laboratoire, ainsi qu’une formation pour les cas de traumatisme osseux, ont également été intégrés au projet. Au mois de mars 2020, l’extension de la polyclinique construite en 2019 a commencé à accueillir des patients. Ainsi la capacité totale d’accueil de la polyclinique est passée de 14 à 50 lits. La prise en charge de patients atteints de traumatismes a pu être ainsi nettement améliorée, via le développement de cette extension.

soit une augmentation de 23,69%


Région Maritime et des Plateaux, Togo AAT-FFL

547.866 €

PROGRAMME DE SANTÉ COMMUNAUTAIRE

Selon les normes de santé de l’OMS, chaque localité située à plus de 5 km d’une formation sanitaire avec une population de 5.000 habitants doit disposer d’une structure de soins. Cependant, au Togo, en raison de la situation économique difficile du pays, plusieurs localités réunissant ces critères restent dépourvues de soins de proximité. Sensible aux nombreux besoins constatés dans le secteur de la santé au Togo, la fondation soutient ainsi, depuis 2014, un programme de santé de base grâce à l’Association des amis togolais de la FFL (AAT-FFL), dans les régions Maritime et des Plateaux, où le processus d’identification effectué par l’AAT-FFL a permis de mettre en avant d’importantes lacunes dans le système de santé. Ce programme met l’accent sur la promotion de la santé familiale et communautaire ; maternelle et infantile en particulier, notamment via la construction de centres de santé. La phase pilote de ce projet consistait en la construction d’un centre ainsi que d’un forage dans le village de Doglobo, fonctionnel depuis avril 2016, suivie de la construction d’une nouvelle unité de soins en 2019, à Madjamakou, équipée d’un forage alimenté par énergie solaire, toujours afin

40

de rapprocher l’offre de soins de la population, qui dispose rarement de moyens de transport permettant de se rendre dans les centres les plus éloignés. En 2020, malgré le retard noté en début d’année sur certaines activités, l’AAT-FFL a procédé à la réhabilitation d’une ancienne unité de soins périphérique (USP) localisée à Kpélé-Tutu et construite avec le soutien de la fondation dans les années 1970, ainsi que d’une USP supplémentaire construite à Tonakondji au 2e trimestre 2020, où le besoin a été exprimé par la population et les acteurs locaux. Enfin, l’USP d’Atchakoe-Carrefour a été rendue fonctionnelle à la fin du 1er semestre 2020. Un volet parallèle vise à favoriser l’éducation sanitaire, et ce dans 7 écoles adjacentes aux USP cette année, dans lesquelles ont été menées à bien des séances de sensibilisation WASH auprès de 641 écoliers, et installés des dispositifs d’hygiène. Dans ce cadre, 140 acteurs ont été formés en tant que relais communautaires sur la thématique. Ces sensibilisations ont pour objectif d’instruire sur les bonnes pratiques d’hygiène à adopter et ainsi de prévenir les maladies d’origine hydrique et plus généralement la propagation d’infections virales ou bactériennes.

© FFL

dispositifs de lavage de mains

7

forage

7

latrines

Rapport annuel 2020 - 25


NOS PROJETS

ÉDUCATION

26 - Rapport annuel 2020


BÉNIN 28 Centre de formation professionnelle de Zè 29 Espace socio-éducatif du CIPSA-EH BURKINA FASO 30

Les jeunes jardiniers de Dédougou

CÔTE D’IVOIRE 31 Insertion professionnelle des jeunes filles de Kaloukro TOGO Mind The Gap

32

Rapport annuel 2020 - 27


Zè, Bénin R-FFL

54.657 €

100%

des apprenants en menuiserie ont obtenu leur diplôme, ainsi qu’un kit d’insertion pour commencer leur activité professionnelle

© FFL / P. Garrigos

CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE DE ZÈ

Au Bénin, l’éducation est considérée comme une priorité nationale, en vue du développement économique et de la réduction de la pauvreté. Depuis 2009, la Fondation Follereau Luxembourg s’est investie, directement dans la commune de Zè, notamment à travers la construction et l’équipement d’un Centre de Formation Professionnelle (CFP). Afin de remédier au manque d’établissements de formation dans la commune, le centre a ouvert ses portes en octobre 2015 et a pris en charge 45 jeunes issus de la commune de Zè et de ses environs, pour une formation de 3 ans dans les domaines de la couture, de la menuiserie et de la maçonnerie. Celui-ci vise à offrir à ces jeunes en situation de vulnérabilité une chance d’acquérir un savoir-faire professionnel et de s’insérer sur le marché de l’emploi. Cette approche permet aux jeunes de bénéficier de connaissances théoriques, mais aussi d’une mise en œuvre pratique. Cette année, les cours du centre ont été temporairement impactés par la fermeture des écoles au Bénin, mais les programmes d’enseignement ont pu se terminer comme prévu. Au total, 49 apprentis de 16 à 23 ans ont poursuivi leur formation : •

17 en menuiserie, parmi lesquels 4 filles et 13 garçons

16 en maçonnerie, dont 1 fille

16 en couture, dont 4 garçons

En 2020, l’appui de la fondation à ce centre a pris fin. Le centre a été restitué à la communauté sous tutelle administrative du Ministère de la formation professionnelle béninois. 28 - Rapport annuel 2020


Le Centre intégré de promotion sociale et d’accueil pour enfants handicapés (CIPSA-EH) a vu le jour en 2012 dans la commune d’Allada, afin de venir en aide aux enfants handicapés, mais, de manière plus large, aux enfants victimes de la violation de leurs droits, ne bénéficiant notamment pas d’une protection sociale ni prise en charge sanitaire adéquate.

Allada, Bénin R-FFL

43.250 €

La situation des enfants souffrant d’un handicap n’est pas bien connue mais demeure, en effet, préoccupante. Ces enfants sont exclus de l’école, des programmes de formation et des interventions sanitaires. De plus, les familles, du fait de raisons culturelles, culpabilisent souvent d’avoir donné naissance à un enfant handicapé. Le CIPSA-EH d’Allada, en étant un centre social intégré (présence de l’Espace Socio-Educatif (ESE), des ateliers, de la Réadaptation à Base Communautaire…), intervient à trois niveaux : •

la rééducation, à domicile et au centre-même

l’éducation au sein de l’Espace Socio-Éducatif (ESE)

la sensibilisation des familles et des communautés pour les convaincre de l’attention particulière devant être portée à ces enfants

Cette année, le centre été intégré de manière définitive dans la pyramide sociosanitaire de la zone Allada-Zè-Toffo. De ce fait, le soutien de la fondation n’est plus requis et la pérennité des activités et du centre est garantie.

ESPACE SOCIO-ÉDUCATIF DU CIPSA-EH

Toutefois, les enfants en situation d’handicap étant encore fortement marginalisés au Bénin, le soutien de la fondation a été repensé pour la nouvelle programmation 2021-2025 de façon à intégrer le volet sous forme de sensibilisation au sein du programme de santé communautaire béninois de la fondation. Cette approche permettra de mieux aborder la problématique et de pouvoir multiplier les interventions au niveau des centres sociaux existants dans les zones d’intervention.

137

© FFL

enfants ont été impactés positivement par les activités de kinésithérapie et socio-éducative

Rapport annuel 2020 - 29


© FFL / T. Winn

LES JEUNES JARDINIERS DE DÉDOUGOU

Dédougou, Burkina Faso AAB-FFL

54.340 €

Pour donner des perspectives d’avenir aux enfants burkinabés qui ne peuvent bénéficier d’un enseignement scolaire, la fondation soutient le centre d’accueil et de formation professionnelle des « Jeunes Jardiniers de Dédougou ». Le niveau de scolarisation burkinabé est l’un des plus bas d’Afrique, voire du monde. Or, sans éducation et formation quelconque, les perspectives d’avenir des jeunes sont faibles. À Dédougou, une ville particulièrement touchée par la pauvreté, les taux de scolarisation et d’alphabétisation sont très bas, ce qui se traduit par un taux de chômage élevé. Le centre accueille 36 jeunes âgés de 12 à 19 ans. Il leur permet de recevoir une éducation de base, grâce à laquelle ils apprennent à lire et à écrire. Ces jeunes ont en parallèle la possibilité de suivre une formation professionnelle de 3 ans en coupe-couture, menuiseriebois ou mécanique deux roues. Une fois diplômé, chacun d’entre eux reçoit un kit qui augmente ses chances d’être embauché par une entreprise, ou qui lui permet de lancer sa propre activité, et par conséquent de subvenir à ses besoins et soutenir sa famille. Au cours de leur formation, ces jeunes apprennent également à prendre des responsabilités en entretenant le jardin du centre et en s’occupant de sa récolte qui 30 - Rapport annuel 2020

Réduction de

77,7%

du taux d’abandon des apprenants, par rapport à l’année précédente

contribue en partie à leur autonomie alimentaire et financière. Cette année, le volet des activités génératrices de revenus (AGR) a été moins performant que prévu, puisque 100% des cultures maraichères ont été consommées, au lieu de 30% prévus. Face à ce constat, la question du développement des AGR a été intégrée au sein de la programmation 2021 du projet, notamment à travers le développement de l’élevage ovin. Suite à cela, d’autres filières d’élevage seront développées, afin d’autonomiser davantage ce projet. Concernant la formation des jeunes, compte tenu de la situation sanitaire, les établissements scolaires ont fermé au cours du 1e trimestre, afin de limiter l’expansion de l’épidémie de Covid-19. Ceci a par conséquent impacté le centre. Toutefois, les cours ont pu reprendre au cours du 2e trimestre, sans que cela n’occasionne de problème ou retard majeur au sein de la formation des apprenants. Par ailleurs, alors qu’une nouvelle promotion a été recrutée, les cours d’enseignement fondamental ont été suspendus. Ainsi, les élèves bénéficient d’une formation professionnelle associée à des cours de maraîchage et d’élevage. Cette décision a été prise afin d’uniformiser l’âge et le niveau scolaire des apprenants recrutés.


Kaloukro, Côte d’Ivoire AME

26.695 €

100% de taux de réussite, contre 65% l’année précédente

© FFL

INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES FILLES DE KALOUKRO

Afin d’offrir une alphabétisation accompagnée d’un apprentissage, en particulier pour les jeunes filles mères de Kaloukro, la Fondation Follereau Luxembourg soutient le Centre de Formation de la Jeune Fille (CFJF). L’importance du CFJF est devenue évidente face à la multitude de conséquences fatales entraînées par les grossesses non-désirées des jeunes filles-mères, parmi lesquelles comptent le rejet de la famille et même du père de l’enfant, l’abandon scolaire et une destruction des projets de vie, ce qui finalement renforce le cercle de la pauvreté. En 2020, 31 filles ont pu être accueillies et formées en couture, coiffure et pâtisserie. La situation des jeunes filles en Côte d’Ivoire en général, et dans cette zone rurale précarisée en particulier, est préoccupante. Si à l’échelle du pays, 65% d’entre-elles fréquentent l’école primaire, ce taux chute à 25% pour le secondaire. À ce constat s’ajoutent les risques de mariage et grossesse précoces, qui compromettent fortement l’avenir des jeunes ivoiriennes. Ainsi, des séances de sensibilisation sur la santé maternelle et infantile ont également été dispensées, la question des grossesses précoces concernant un nombre important d’entre-elles.

Rapport annuel 2020 - 31


Togo et Bénin AAT-FFL et R-FFL

MIND THE GAP

MERCI

aux généreuses entreprises engagées à nos côtés dans ce projet en 2020. Mind the Gap représente un défi d’ordre logistique et de coordination de par le nombre d’acteurs impliqués dans le projet et les contraintes liées au matériel informatique. Mais cette année encore, plusieurs mécènes ont rendu cela possible : merci de tout cœur à Creos, CompuTrade, EBRC, BCEE, Foyer et Streff pour leur implication dans ce projet !

32 - Rapport annuel 2020

14.348 € par pays, soit 28.696 €

De nos jours, la technologie est soit adulée, soit remise en question car nous prenons conscience des dangers que son utilisation comporte : pollution, santé, intox, éthique… Il est effectivement nécessaire d’avoir cette réflexion, car il y a effectivement encore beaucoup à faire en la matière. Mais il est toutefois important de rappeler ce que la technologie apporte, ou plutôt ce qu’elle ne peut pas apporter, lorsque nous n’avons pas cet outil à portée de main : un accès à l’information, à la connaissance, à la formation et l’éducation, la communication et le partage, l’employabilité ainsi que tout ce qu’elle facilite au quotidien… Pour ces raisons, il tient à cœur à la Fondation Follereau Luxembourg, tout en rendant la technologie meilleure, éthique et saine, de réduire cette fracture numérique Nord-Sud. C’est ainsi que nous avons lancé, en 2011, le projet « Mind The Gap ». Ce fossé prive toute une partie de la population de la possibilité d’avoir accès à l’information, à la connaissance et aux réseaux, ainsi que de bénéficier des capacités majeures de développement. De nombreux jeunes n’ont, en effet, pas la chance de recevoir des cours pratiques d’informatique, bien que ceux-ci soient prévus dans les programmes scolaires, faute de matériel. Afin de pallier à cette situation, la fondation collecte des ordinateurs et du matériel informatique auprès des entreprises luxembourgeoises et les envoie à ses partenaires. Depuis 2011, des milliers d’ordinateurs ont déjà été installés dans des centaines d’écoles, ce qui a permis à des dizaines de milliers d’enfants de se former. L’enveloppe budgétaire par pays est d’environ 15.000€, sur deux années consécutives. Celle-ci comprend la collecte, le stockage et l’envoi du matériel, mais aussi la programmation, la distribution et l’installation dans les écoles bénéficiaires.


© FFL

© FFL

© FFL

Rapport annuel 2020 - 33


NOS PROJETS

PROTECTION

34 - Rapport annuel 2020


BÉNIN 36

Lutte contre la traite des enfants

BURKINA FASO 37 38

Lutte contre les mutilations génitales féminines Prise en charge des enfants des mines de Tougouri

CÔTE D’IVOIRE 39 Prise en charge des enfants des rues de Bouaké MALI 40 Prise en charge des enfants des rues de Ségou 41 Sensibilisation communautaire pour l’abandon de l’excision

Rapport annuel 2020 - 35


Nord, Bénin

LUTTE CONTRE LA TRAITE DES ENFANTS

R-FFL

65.375 €

À travers le monde, des millions d’enfants sont privés de leur enfance, de leur dignité et de leur potentiel en étant forcés d’exercer un travail qui nuit à leur santé et leur éducation. Contraints de quitter l’école très tôt pour subvenir aux besoins de leur famille, ou encore placés, voire vendus, ces enfants vivent dans des conditions déplorables. La pratique culturelle du placement ou confiage a pour but d’atténuer les effets de la pauvreté en plaçant les enfants des familles pauvres avec des membres plus riches de la famille pour qu’ils les éduquent et s’en occupent. Cette forme de pratique culturelle est devenue une voie royale pour les trafiquants, afin de gagner de l’argent en vendant ces enfants.

36 - Rapport annuel 2019

© FFL / T. Winn

De par son engagement, la fondation tente de garantir le respect des droits des enfants en matière de santé, de scolarisation, et de formation professionnelle. Au Bénin, la fondation collabore avec les ONG PIED (Programme d’Insertion des Enfants Déshérités) et APEM (Association pour la Protection de l’Enfance Malheureuse) dans 16 villages, autour de la commune de Djougou (près de la frontière du Togo) et celle de Parakou (non loin du

Cette année, l’impact du projet s’illustre par une diminution de

40% du nombre d’enfants victimes de traite et d’exploitation par rapport à l’année précédente

Nigeria) contre la traite des enfants et pour leur développement personnel. En 2020, 103 enfants, de 8 à 17 ans, ont été accueillis et ont bénéficié d’une aide psychologique, alimentaire et sanitaire, en plus d’un hébergement. Dans la mesure du possible, des recherches sont faites pour réunifier les familles. Ainsi, 102 enfants ont été réintégrés dans leur famille au cours de l’année. Des sensibilisations sont également réalisées auprès des communautés pour qu’elles participent à la protection des enfants. Tandis que 9 groupements de femmes ont pu être soutenus dans leurs activités génératrices de revenus, favorisant le retour en famille des enfants victimes de traite et 10 clubs d’enfants ont pu continuer leurs activités de plaidoyer et de sensibilisation auprès de leurs paires. En parallèle de ces activités, le projet appuie également un volet de scolarisation pour les plus jeunes, ou de formation socioprofessionnelle pour les plus âgés, afin de les aider à réintégrer la société. Ainsi, cette année, 400 enfants ont pu poursuivre leur scolarité et ont bénéficié de kits scolaires dans divers corps de métiers : couture, coiffure, tissage, soudure...


Koulpélogo, Burkina Faso

© FFL / T. Winn

LUTTE CONTRE LES MUTILATIONS GÉNITALES FÉMININES

AAB-FFL

73.799 €

79

femmes souffrant de séquelles de l’excision ont bénéficié d’une réparation

Malgré l’instauration de la loi burkinabè de 1996 réprimant les auteurs de Mutilations Génitales Féminines (MGF), plus de 3 femmes sur 5 en âge de procréer affirment avoir été excisées.

NIGNAN AÏSSATA NOUS A REÇUS À SON DOMICILE. ELLE NOUS A RACONTÉ TOUT LE PROCESSUS QUI LUI A PERMIS DE RETROUVER LA SANTÉ. ELLE A TRAINÉ SON MAL DURANT PRÈS D’UNE TRENTAINE D’ANNÉE. ET AUJOURD’HUI ELLE SE RÉJOUIT ÉNORMÉMENT DE SA SANTÉ RETROUVÉE. UN GRAND MERCI À TOUS CEUX QUI ONT CONTRIBUÉ DE PRÈS OU DE LOIN À SON RÉTABLISSEMENT. ELLE PREND L’ENGAGEMENT DE DEVENIR UN RELAIS DANS SA COMMUNAUTÉ. Claudine, Gestionnaire de projet MGF à l’AAB-FFL

La pratique puise ses fondements dans la tradition ancestrale. Elle constitue une règle de comportement socialement prescrite. Ainsi, les familles perpétuent cette pratique avec la conviction que c’est ce que la société attend d’elles. En ne respectant pas cette règle sociale, elles subissent les sanctions sociales telles que la marginalisation, l’exclusion du mariage ou la perte de statut social. De plus, l’excision est souvent pratiquée très jeune. Or, si certaines complications apparaissent tôt, d’autres apparaitront parfois 15 ans plus tard, lors de l’accouchement par exemple. Les femmes, en étant peu ou mal informées, ne font pas le lien avec l’excision, et ne remettent donc pas en cause la pratique. Seule une prise de conscience collective permettra un changement de comportement et l’abandon de la pratique. Pour aider les femmes à se délivrer des traumatismes psychologiques et physiques, le projet s’appuie ainsi sur une approche participative incluant activement l’ensemble de la société : •

À travers des séances de sensibilisation sur les conséquences de l’excision. Sur un objectif de 50 villages, 56 ont été sensibilisés sur les MGF. Tandis que les enseignants ont reçu, quant à eux, des communications à dispenser auprès de leurs élèves.

Par la prise en charge des soins (médicaux et psychologiques) prodigués aux femmes souffrant de séquelles de l’excision. Elles sont dirigées vers la Fondation Rama, qui par un système de coupon, prend en charge les opérations chirurgicales réparatrices.

En incitant les exciseuses à poursuivre une autre voie professionnelle. Relais de poids, 20 exciseuses ont été formées à devenir des relais communautaires au sein de leurs communautés. Parmi elles, 8 ont reçu un accord de financement destiné à une reconversion professionnelle. Rapport annuel 2020 - 37


59 apprenants, dont 40 garçons et 19 filles, ont terminé leur formation © FFL

PRISE EN CHARGE DES ENFANTS DES MINES DE TOUGOURI

Tougouri, Burkina Faso AAB-FFL La situation économique fragile au Burkina Faso contraint la population la plus vulnérable à chercher du travail dans le secteur minier, qui après l’agriculture, représente la 2ème source la plus importante des produits d’exportation.

112.823 €

Un système scolaire fragile et des frais scolaires importants conduisent également souvent les familles à envoyer leurs enfants travailler dans des mines, sans savoir que celles-ci sont parfois clandestines.

à la fin de leur formation dans les filières retenues, à savoir : la mécanique 2 roues, la coupe-couture, la menuiserie métallique (soudure), la peinture-tissage, et la menuiserie bois.

Dans ce cadre, la Cellule Paroissiale pour le Développement et la Solidarité (CPDES) de Tougouri a entrepris un certain nombre d’initiatives, qui apportent un soulagement à la population des zones d’action, dont la plus importante est la création du centre d’hébergement et la réhabilitation d’un centre de formation professionnelle à Tougouri, en 2013, en collaboration avec l’AAB-FFL, grâce au soutien de la fondation.

À la suite de la cérémonie de remise des kits d’insertion le 10 octobre aux élèves de la 2ème promotion ayant achevé leur formation, une nouvelle promotion de 75 apprenants a été recrutée et a débuté les cours en novembre.

Les enfants y sont hébergés, nourris, soignés et suivent une formation professionnelle de 3 ans, validée par un examen national. Afin de faciliter leur réinsertion socioprofessionnelle, un kit d’installation leur est également remis 38 - Rapport annuel 2020

D’autre part, une rencontre a eu lieu entre l’AAB-FFL et les élèves issus de la 1ère promotion. Ces derniers étaient tous en activité, ce qui témoigne de la qualité des enseignements reçus. Un de ces anciens élèves a d’ailleurs rejoint l’équipe enseignante du centre de formation professionnelle au cours du 4ème trimestre de l’année.


PRISE EN CHARGE DES ENFANTS DES RUES DE BOUAKÉ

34

© FFL

réunifications familiales ont pu être réalisées (ci-à gauche, Gisèle et son père)

Bouaké, Côte d’Ivoire

© FFL / E. Grimée

AME

93.528 €

La ville de Bouaké constitue un véritable carrefour commercial malgré une situation sécuritaire fragile. Cependant, en dépit de la croissance économique des dernières années, le phénomène des jeunes sans abris y demeure. Depuis 2009, la Fondation Follereau Luxembourg soutient la Maison de l’Enfance de Bouaké (MEB), qui accueille des enfants et adolescents de 5 à 17 ans, dans la rue suite à la crise ivoirienne ou à une structure familiale complexe, voire inexistante. Elle assure la prévention, la réinsertion familiale et socioprofessionnelle de ces jeunes en situation difficile. Des cours de niveau d’enseignement primaire y sont donnés pour permettre aux enfants de réintégrer le système scolaire classique. Cette année, 46 enfants des rues ont été accueillis à la MEB et ont reçu un appui sanitaire, social, psychologique et alimentaire, en plus d’un hébergement. Rapport annuel 2020 - 39


88% PRISE EN CHARGE DES ENFANTS DES RUES DE SÉGOU

Le Mali n’est pas épargné par la problématique des enfants des rues. De multiples facteurs se conjuguent à l’origine de ce phénomène : la pauvreté des ménages, le manque d’accès à l’éducation et l’information, le niveau de chômage…

Région de Ségou, Mali AP-FFL Mali 76.389 €

© FFL

des enfants identifiés ont pu réintégrer leur milieu familial

Les enfants en situation difficile se trouvent confrontés à de multiples problèmes comme le non-accès à la scolarisation et à l’insertion socio-professionnelle, l’accès limité à la santé, le déficit alimentaire, la malnutrition, et toutes formes d’abus. La région de Ségou a la particularité d’être l’une des régions les plus touchées par ce phénomène au Mali. Grâce à l’aide de son partenaire, la fondation lutte contre la négligence des enfants des rues dans la ville de Ségou depuis 2012. Les bénéficiaires profitent du centre d’écoute qui leur propose une prise en charge psychologique et sociale, en vue de leur réintégration en famille ou leur orientation vers un foyer. Un important travail de réseau est effectué par les équipes afin de faciliter la réintégration des enfants. De ce fait, une véritable coordination de tous les acteurs présents à Ségou est mise en place pour permettre d’identifier les enfants et de les orienter vers les structures adaptées en fonction de leur situation. Cet aspect du projet est un véritable atout pour l’atteinte de son objectif. En 2020, les indicateurs du projet d’aide

40 - Rapport annuel 2020

sociale en faveur des enfants des rues de Ségou étaient légèrement plus faibles qu’escomptés. En effet, il apparait que le nombre de tournées effectivement réalisées fut inférieur aux prévisions, les déplacements nocturnes ayant notamment été limités pour des raisons sécuritaires. Par voie de conséquence, le nombre d’enfants accueillis a été également plus faible qu’attendu : 177 au lieu de 200. Néanmoins, 100% des enfants se trouvant au foyer, nécessitant une prise en charge plus longue que celle offerte par le centre d’écoute, ont pu bénéficier d’un programme de formation adapté. Au total, environ 100 tournées de rue sont réalisées chaque année et permettent d’identifier les enfants. Environ la moitié des enfants contactés acceptent d’être accueillis au centre d’accueil, en attendant de pouvoir les réintégrer ou orienter dans leur famille, chez un tuteur ou un proche parent, ou vers le foyer pour intégrer un système d’éducation ou de formation professionnelle. La méfiance des enfants lors du premier contact explique le taux d’enfants accueillis au centre par rapport au nombre d’enfants contactés. Plusieurs contacts sont nécessaires afin de gagner leur confiance. Pour pouvoir suivre leur parcours, chaque éducateur tient un carnet dans lequel il recense les enfants rencontrés lors des tournées.


Cercle de Kati, Mali COFESFA

50.705 €

SENSIBILISATION COMMUNAUTAIRE POUR L’ABANDON DE L’EXCISION

Les mutilations génitales féminines (MGF) sont une intervention qui altère et lèse les organes génitaux externes de la femme pour des raisons non-médicales. Des millions de femmes sont concernées par cette pratique. Le Mali se caractérise par l’une des prévalences les plus élevées. On estime à 89%, la proportion de femmes maliennes excisées (Source : Unicef, 2018). Cette pratique est ancrée dans la communauté et dans les coutumes. Elle est encore pratiquée pour des raisons culturelles, sociales ou religieuses. De plus, le manque d’informations relatives aux conséquences de la pratique sur la santé tend, entre autres, à la perpétuer. C’est pourquoi l’objectif du projet est de susciter le changement de comportement des populations en organisant des sessions de sensibilisation et en les informant sur les conséquences physiques et psychologiques. Des synergies entre les programmes de santé et les activités de sensibilisation sur cette pratique sont régulièrement mises en place. Certaines causeries éducatives au sujet de la malnutrition ou de la santé maternelle et infantile peuvent en effet présenter de bonnes occasions d’aborder la question des MGF. Les consultations dans les centres de santé peuvent également permettre de déceler des complications et de référer les femmes, si elles le souhaitent, vers des structures de prise en charge. Des séances sont donc organisées pour les femmes bien sûr, mais aussi et surtout envers les personnes influentes de la communauté, à savoir les chefs de village, les matrones, les exciseuses traditionnelles, les leaders religieux, les enseignants, les agents de santé ou encore les grand-mères qui occupent une place centrale dans la perpétuation de la pratique. Les exciseuses traditionnelles sont, quant à elles, formées en alphabétisation, et converties en relais communautaires pour sensibiliser et informer à leur tour sur les conséquences de cette pratique.

© FFL / T. Winn

En 2020, 3 villages (Mamaribougou, Fariba et Kirina-Somonosso) ont officiellement signé une convention d’abandon de la pratique, suite aux activités de plaidoyer réalisées vis-à-vis des autorités villageoises.

1.105

séances de sensibilisation ont pu être maintenues (causeries éducatives, projections vidéo, visites à domicile, démonstrations nutritionnelles...), dont 42 par des exciseuses reconverties

Rapport annuel 2020 - 41


NOTRE PROJET

URGENCE

42 - Rapport annuel 2020


RCA 44 Aide humanitaire d’urgence

Rapport annuel 2020 - 43


© FFL / FAIRMED - P. Käser

AIDE HUMANITAIRE D’URGENCE Ombella M’poko et Lobaye, RCA FAIRMED

€ * Aide humanitaire d’urgence, financée à 100% par le MAEE luxembourgeois 44 - Rapport annuel 2020

200.000 € *

76.768 consultations enregistrées par le projet en 2020


Fin 2013, face au chaos humanitaire engendré lors de la rébellion Séléka, la fondation a introduit sa première demande d’aide humanitaire pour la RCA auprès de la Direction de la Coopération au développement et de l’Action humanitaire du Ministère des Affaires étrangères et européennes.

Depuis octobre 2018, l’appui du projet s’est étendu, d’une part, à trois nouvelles communes du district sanitaire de M’baïki et d’autre part, à une phase test de transport et de prise en charge des malades en urgence dans la commune de Moboma. Avec l’extension à ces trois nouvelles communes, le projet couvre désormais l’ensemble des neuf communes du district sanitaire de M’baïki et une commune du district

sanitaire de Bimbo. Le nombre de structures sanitaires appuyées est donc passé de 31 à 38, augmentant ainsi également le nombre des bénéficiaires du projet. En 2020, le système de référence des cas d’urgence de Moboma a permis d’évacuer 734 malades dans les différents centres de santé aux alentours, tandis que 64 urgences chirurgicales ont été prises en charge à l’Hôpital du District de M’baïki. Deux hôpitaux ont, quant à eux, bénéficié d’équipements au profit des blocs opératoires.

© FFL / TFAIRMED - P. Käser

Depuis lors, le projet, en collaboration avec FAIRMED, présente dans ces régions depuis 2010, vise à soutenir le secteur médical touché par la crise humanitaire et sanitaire, afin de contrer les effets des conflits

intercommunautaires sur le système de santé, pour les préfectures de l’Ombella M’poko et de la Lobaye.

Rapport annuel 2020 - 45


AU LUXEMBOURG

46 - Rapport annuel 2020


G

ÉDUQUER Avec son programme de sensibilisation et d’éducation à la citoyenneté mondiale « One World Citizens », la Fondation Follereau Luxembourg tente d’éveiller l’intérêt de la communauté à des thématiques universelles, de rendre plus compréhensibles les connexions entre le Sud et le Nord et de promouvoir l’engagement ainsi que la participation citoyenne active à un monde plus juste, au sens de la Déclaration universelle des droits humains. Ce programme étant orienté sur les 17 objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, la fondation contribue ainsi, à son niveau, à la mise en œuvre et à la promotion de l’Agenda 2030 par un travail d’éducation et de sensibilisation. D’une part, le travail de sensibilisation vise à informer et à éduquer les différents groupes cibles aux sujets liés au développement durable et à la citoyenneté mondiale. D’autre part, le programme comprend un volet éducatif, dont le but est de provoquer un changement dans le comportement quotidien de chacun afin de rendre possible un monde plus juste et plus durable.

© FFL / EPF - R.Weickmans

En raison de la pandémie lourde de conséquences, un certain nombre d’activités de sensibilisation programmées n’a pas pu être mis en œuvre en 2020. En matières éducatives, seules quelques interventions scolaires, soit des ateliers interactifs, ont pu avoir lieu. Le programme de sensibilisation et d’éducation à la citoyenneté mondiale « One World Citizens » est co-financé par le Ministère des Affaires étrangères et européennes.

Rapport annuel 2020 - 47


© IMS

© IMS

WORKSHOPS ET PROJETS PÉDAGOGIQUES Cette activité propose des ateliers conçus pour sensibiliser les enfants et les jeunes à des problématiques spécifiques du Sud et pour leur montrer dans quelles mesures ils peuvent influencer certaines conditions à travers leur comportement et leurs actions. L’objectif est d’éveiller leur sens des responsabilités et de les motiver à s’engager pour un monde plus juste, en adhérant à l’Agenda 2030 et en souhaitant participer à la mise en œuvre des ODD. Au total, un seul atelier - « Against exclusion », un atelier interactif sur l’ODD 10 : réduire les inégalités, axé sur la discrimination et le racisme, a pu avoir lieu au Lycée Technique d’Ettelbruck en 2020. En raison des répercussions de la pandémie, aucun atelier « Hangry Meal ! » n’a pu être tenu. Généralement, les participants en apprennent davantage sur la répartition inégale de la population mondiale, la distribution inéquitable des richesses, la distribution dispersée des ressources naturelles et la production de nourriture. L’activité met en lumière les processus et les 48 - Rapport annuel 2020

interconnexions du commerce mondial et permet aux participants de voir leur propre position, généralement privilégiée, au sein des structures mondiales. Au cours de cette activité, les participants cherchent ensemble des moyens d’influencer le commerce mondial. Malheureusement, cet atelier ne pouvait pas avoir lieu dans le cadre des réglementations actuelles en matière d’hygiène et de mesures de distanciation. Aussi, comme l’an passé, trois journées d’ateliers « Our World, Our Dignity, Our Future » ont eu lieu à l’Athenée Luxembourg. À la suite de cette activité, chaque classe devait planifier et réaliser une action concrète de manière participative et transparente.


© IMS

© IMS

ZESUMMEN FIR D’AGENDA 2030 Sept ONG ont fondé le groupe de travail « Zesummen fir d’Agenda 2030 » afin de créer une campagne de sensibilisation sur l’Agenda 2030. En 2020, les activités de ce consortium ont pu bénéficier d’une certaine continuité et maintenir certaines de leurs actions. En janvier par exemple, ce consortium a ainsi tenu une formation sur la mise en pratique des 17 ODDs en entreprise lors de l’événement « Sustainability Managers Club », en collaboration avec le réseau IMS. Au printemps, une série de séminaires en ligne sur « les ONG luxembourgeoises et la mise en œuvre de l’Agenda 2030 par le Luxembourg » a été organisée et animée. Cette série de webinaires permettait notamment de revenir sur les actions et l’engagement des ONG qui ont accompagné la mise en œuvre de l’Agenda au Luxembourg jusqu’à présent.

Rapport annuel 2020 - 49


SEMAINE DE L’ÉDUCATION AU DÉVELOPPEMENT DURABLE En septembre 2020, le consortium « Zesummen fir d’Agenda 2030 » a participé au festival « On Stéitsch » aux Rotondes sous la forme d’un stand de sensibilisation animé. En outre, les goodies « Lou » ont été distribués, les conversations avec les visiteurs ont été très animées et les réactions très positives, tandis que 77 personnes ont participé au sondage sur l’Agenda 2030. Parallèlement, les visiteurs ont eu la possibilité de participer à un « Speed Change », qui avait pour but d’échanger sur les possibilités de chacun d’être un consommateur plus responsable. L’objectif était de montrer que, si un grand nombre de citoyens agit à sa plus petite échelle, la somme des engagements de chacun résulte en des bénéfices significatifs. Le groupe veut ainsi contribuer au changement sociétal en invitant tout le monde à devenir un « actor of change ».

© Eldoradio

50 - Rapport annuel 2020

© Eldoradio


© Stop Filming Us

FESTIVAL CINÉMA DU SUD Le festival « Cinéma du Sud » a été lancé en 2010 par un consortium d’une dizaine d’ONG luxembourgeoises pour sensibiliser le grand public luxembourgeois aux enjeux du développement par le biais du cinéma, accessible à tous. Le format de ce festival est basé sur la projection d’un film, suivie d’un débat, généralement modéré par des experts sur la thématique abordée. En 2020, les deux éditions concernaient la compréhension et l’engagement : « Act Now – Global verstoen. Lokal agéieren ». Il y était question de découvrir des alternatives pour créer ensemble un monde plus durable pour tous, dans l’esprit de l’Agenda 2030.

Durant l’été, le festival s’est déroulé en ligne. Ensemble avec Aide à l’Enfance de l’Inde et du Népal et Kindernothilfe Luxembourg, le film « Invisible hands » a été présenté le 17 juillet, en collaboration avec « la Vingt-cinquième Heure ». Lors de l’édition d’automne, la fondation, ensemble avec Îles de Paix Luxembourg et Lëtz Rise Up, a présenté le film « Stop filming us » au Centre national de l’audiovisuel de Dudelange.

Rapport annuel 2020 - 51


SENSIBILISER Malgré un contexte culturel rapidement mis à mal, la fondation était ravie de pouvoir présenter certains de ses projets à travers divers événements en ce début d’année 2020. Merci à tous pour votre participation à ces différentes occasions.

05.02 « IN THE NAME OF YOUR DAUGHTER » Dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines, nous avons eu le plaisir d’organiser une projection exclusive du film « In the name of your daughter » de Giselle Portenier. Mêlant courage et espoir, ce film était présenté au Ciné Utopia. Une performance artistique, réalisée par Danièle Mosonyi et Marcel Sawuri, précédait également cette projection.

06.02 « NON D’UNE FEMME » En complément de cette première action, la Fondation Follereau Luxembourg et Padem, avec le soutien de la Ville de Luxembourg, ont organisé, de 12 à 14 heures sur la Place d’Armes de Luxembourg Ville, une action de sensibilisation concernant les mutilations génitales féminines ; mêlant exposition, concert et sondage.

01.03 SEMAINE FOLLEREAU Comme chaque année, la fondation s’est à nouveau engagée dans l’organisation de la Semaine Follereau à l’Ecole Privée Fieldgen. Des centaines d’étudiants et enseignants ont ainsi participé à quatre conférences au sujet de notre programme de santé communautaire au Togo, en compagnie de notre partenaire, l’AAT-FFL avec qui des échanges instructifs ont été menés. À cette occasion, de nombreux sujets ont été abordés, dont la nécessité d’adopter de bonnes pratiques d’hygiène, l’accès à l’eau, ainsi que l’importance d’avoir des bonnes installations sanitaires de base.

52 - Rapport annuel 2020


© FFL & EPF - R.Weickmans Rapport annuel 2020 - 53


WWW.FFL.LU

Tout beau, tout neuf, notre nouveau site internet faisait également sa rentrée en septembre. Depuis lors, il est possible d’y retrouver : • l’intégralité des projets en cours, • les différents engagements possibles à nos côtés, • les origines de la fondation • ainsi que toute autre information pratique. Ce changement répondait à notre motivation de valoriser le travail de nos équipes, les succès réalisés chaque année, ainsi que le fidèle et généreux soutien de nos donateurs particuliers et professionnels. Confié à Intrépide Studio, celui-ci se veut exhaustif, intuitif et à l’image de nos valeurs. Nous les remercions encore une fois du fond du coeur pour leur remarquable compréhension de notre engagement, leur créativité, disponibilité et patience.

54 - Rapport annuel 2020


NOS PUBLICATIONS

Bulletins informatifs, distribués en toutes-boîtes à 235.000 exemplaires au Luxembourg.

AM ENDE DER GEDULD FINDET MAN DEN HIMMEL. -AFRIKANISCHES SPRICHWORT

NICHTS IST BESSER, UM SEINE TRÄNEN ZU TROCKNEN, ALS DEN BLICK AUF EINEN STERN ZU RICHTEN. -RAOUL FOLLEREAU

Tel.: 44 66 06 1 - Email: info@ffl.lu - www.ffl.lu

Tel.: 44 66 06 1 - Email: info@ffl.lu - www.ffl.lu

APPUI AU PROJET DE SANTÉ PRIMAIRE DE LOBAYE (RCA)

Dépliants informatifs, insérés dans le Luxemburger Wort, respectivement en mars, mai et décembre 2020.

TOGO NIGER

En quelques chiffres

BURKINA FASO

52,9 ans

En République Centrafricaine (RCA), la Fondation Follereau Luxembourg s’engage, avec son partenaire l’ONG FAIRMED, pour l’accès aux soins des populations les plus démunies.

Espérance de vie (2017)

TOGO

BENIN

40% Taux de naissances assistées par du

IDH* (rang en 2018)

GHANA

NIGERIA RÉGION M&P

188/189

personnel de santé qualifié (2016)

LOMÉ

TCHAD

M’BAÏKI BIMBO

AFRIQUE DE L’OUEST

5

régions administratives

RCA

383

Cas de lèpre diagnostiqués, grâce à des campagnes de dépistage (2018)

Domaine : Santé Localités : Région Maritime et Plateaux - Madjamakou, Zionou, Lilikopé, Doglobo, Atchakoe-Carrefour

SOUDAN

Zone ciblée (DISTRICTS SANITAIRES)

LOBAYE

Capitale : Lomé

SOUDAN DU SUD

Une petite comparaison

BANGUI

1

BIMBO

CAMEROUN

M'BAIKI

CONGO

Climat TROPICAL ET HUMIDE

Saison de pluie : 4-6 mois

Programme de promotion de la santé familiale et communautaire Partenaire local : Association des Amis Togolais de la FFL (AAT-FFL)

RDC

Activités 2019, dans les écoles

56.785 km2

Surface 2

7.900.000

Habitants

0

150 300km 2.586 km2

• • • •

LA VOLONTÉ ? FOURNIR UN ACCÈS À DES SERVICES MÉDICAUX DE QUALITÉ & RENFORCER LES CAPACITÉS DES COMMUNAUTÉS

De 2% à 50% Taux de fréquentation des Akas aux soins de santé primaire

Mise à disposition de dispositifs de lavage des mains Construction de hangars, et de latrines Construction de forages à motricité humaine et de forages avec châteaux d’eau Sensibilisation sur les pratiques d’hygiène

602.000 Taux de mortalité

65%

Accès à l’eau potable (2017)

100%

ENGAGEZ-VOUS À NOS CÔTÉS

DEPUIS 2010

Végétation SAVANE HUMIDE

Empreinte sur l’eau par habitant en 6.900 pour la santé2.700 de tous, en soutenant ce projet, litres par avec un don sur le compte dejour la (2011) Fondation Follereau Luxembourg. Accès aux

IBAN LU38 0019 2081 3000 (BCEELULL) 16% 1100 98% installations sanitaires de base (2017)

50€ garantissent l’accès aux soins médicaux et le suivi d’un enfant Aka.

dispositifs de lavage de mains installés dans écoles (2019)

attribué à une eau insalubre et une mauvaise qualité des services d’assainissement et d’hygiène pour 100.000 habitants en 2016 3 Togo

41,6 vs. 0,1 Luxembourg

2.374

Infographies sur les activités de la fondation.

Nombre de personnes sensibilisées sur les bonnes pratiques de l’hygiène, à Madjamakou lors des séances de sensibilisation (2019)

* IDH : Indice de Développement Humain ** Source : undp.org -8-

1 2 3

Sources : Human Development Index Data (2018), Wikipedia, Statec, CIA-Factbook, Perspective monde Le Togo est donc +- 22 fois plus vaste que le Luxembourg UNDP Human Development Reports: Human Development Data (2019) - http://hdr.undp.org/en/data

www.ffl.lu

Rapport annuel 2020 - 55


RÉTROSPECTIVE

Conny Reichling Directrice de la Fondation Follereau Luxembourg

Le début de l’année 2020 fut accompagné d’une grande motivation à mettre en place de nouveaux projets de coopération, le programmecadre quinquennal venant à échéance fin 2020. L’année s’annonçait propice à l’élaboration de nouvelles activités pour les 5 prochaines années.

du personnel de santé et mise en péril du commerce informel. Ce dernier point peut sembler anodin d’un point de vue européen, mais pour les populations bénéficiaires de nos pays d’intervention, il s’agit d’un point déterminant.

Toutefois, cet enthousiasme a été vite teinté par une inquiétude croissante liée à la situation sanitaire qui s’est finalement transformée en pandémie globale. L’équipe de la fondation a réussi à basculer dans un mode de fonctionnement adapté à la situation. Pour les associations locales africaines, la situation était similaire : le travail de la fondation avec ses partenaires de terrain n’a pas fondamentalement changé, nos échanges ayant principalement lieu en ligne, avec ou sans pandémie.

La fondation travaille exclusivement en milieu rural au bénéfice de populations villageoises enclavées, souvent sans éducation formelle et donc sans diplôme donnant accès à un marché du travail. La plupart des villageois dépendent de l’agriculture, du maraîchage, de l’élevage et par conséquent de la vente de produits ainsi récoltés, donc d’une activité de commerce informel. Cela signifie qu’ils n’ont pas de revenu fixe chaque mois, ni de couverture médicale ou de prévoyance retraite. La survie de la famille dépend entièrement des bénéfices journaliers tirés de ces ventes.

Cependant, leur quotidien a tout de même été impacté : cordons sanitaires autour des villes pour éviter la propagation du virus, limitation des déplacements, fermeture des frontières, fermeture des écoles, mobilisation

Si ces personnes avaient été contraintes de cesser leurs activités suite à une décision du gouvernement, comme en Europe par exemple avec les commerces dits « non essentiels », les conséquences auraient été dévastatrices.

56 - Rapport annuel 2020


Ainsi, à son échelle, la fondation a décidé de compléter son appui aux bénéficiaires des projets sous forme matérielle (masques, gels hydro alcooliques, savons) et via la multiplication d’ateliers de sensibilisations WASH (eau, assainissement et hygiène), dès lors que les animations en petits groupes étaient de nouveau possibles. Aussi, les déplacements vers les villageois étant impossibles avec les cordons sanitaires en place, les équipes partenaires ont maintenu l’échange régulier avec les populations au travers de communications digitales, d’une part pour rassurer et d’autre part pour garantir une certaine forme de suivi des bénéficiaires. Après un temps d’adaptation basée sur le principe de prudence, les activités programmées pour l’année 2020 ont permis de finalement apporter l’appui nécessaire aux bénéficiaires, et d’améliorer leurs conditions de vie aussi bien en termes d’accès aux systèmes de santé, qu’en termes d’accès aux systèmes de formation et d’éducation. Quelqu’un qui s’engage dans une ONG, doit forcément faire preuve de résilience. 2020 a mis cette affirmation à rude épreuve, et en même temps, l’a bien confirmée. En dépit de ce contexte déstabilisant pour tous, c’est avec une grande fierté que nous regardons les réalisations de l’année passée. Cette énorme capacité à rebondir a encore une fois été prouvée par nos équipes.

© FFL

Ainsi, au travers des programmes de santé, un nombre important de vides sanitaires a pu être couvert par

l’ouverture de nouvelles structures dans des zones reculées, garantissant ainsi l’accès à des soins de santé de qualité à des populations complètement isolées. Sur ces infrastructures viennent se greffer des activités de prévention, de sensibilisation et de prise en charge sanitaire. Tandis que des séances de sensibilisations liées à la thématique de la prévention de maladies en relation avec l’eau salubre ont été réalisées par les partenaires locaux dans quasi tous les pays d’intervention de la fondation. Finalement, la fondation porte un accent important aux stratégies de pérennisation des projets mis en œuvre. Les centres de santé sont en principe cédés aux communautés après 5 ans par exemple. En 2020, ensemble avec l’équipe de la R-FFL au Bénin, nous avons pu nous désengager de deux projets. Ceci n’est possible pour les projets de la fondation que si les acteurs locaux sont impliqués dès le début de la mise en œuvre des activités, avec pour objectif de susciter un sentiment d’appartenance et de responsabilité quant au succès des projets. Somme toute, tout ce que nous pouvons accomplir aux côtés de nos partenaires est rendu possible par le soutien des donateurs et mécènes au Luxembourg. Merci de nous avoir soutenus, et particulièrement en cette année, si délicate pour tous. Merci de nous avoir permis de mener à bien nos projets en faveur des plus vulnérables.

Rapport annuel 2020 - 57


COMPTES ANNUELS RECETTES

4.455.554 € Cofinancement de fonds publics (MAEE*) : 55% •

Projets de coopération, missions et évaluations : 2.218.999 € (à 80%)

Éducation au développement : 50.997 € (à 80%)

Aide humanitaire : 200.000 € (à 100%)

Dons : 18% Résultat (Perte) : 2% Participation du MAEE aux frais administratifs : 8% Recettes diverses (Legs, sponsors, etc.) : 17%

2.469.996 €

813.308 €

753.707 € 347.084 € 71.459 €

DÉPENSES

4.455.554 €

* MAEE (Ministère des Affaires étrangères et européennes) 58 - Rapport annuel 2020


© FFL

GESTION FINANCIÈRE RESPONSABLE DES DONS Nous veillons à l’affectation responsable et transparente des fonds. Tous nos partenaires sont tenus de remettre régulièrement un rapport d’activités et financier, et les dépenses doivent être appuyées par des pièces justificatives. Ils sont également audités chaque année. Tous les projets et leurs budgets sont soumis à l’approbation et au vote du Conseil d’Administration, sur proposition des partenaires et de l’équipe exécutive au siège. LES COMPTES ANNUELS 2020 DE LA FONDATION ONT ÉTÉ CONTRÔLÉS PAR LA SOCIÉTÉ D’AUDIT « GRANT THORNTON Audit & Assurance ». Voici l’avis sur les comptes annuels de 2020 : « À notre avis, les comptes annuels donnent une image fidèle de la situation financière de la Fondation au 31 décembre 2020, ainsi que du résultat pour l’exercice clos à cette date, conformément aux principes et méthodes décrits en note 2 de l’annexe aux comptes annuels. » Rapport annuel 2020 - 59


60 - Rapport annuel 2020


DU FOND DU COEUR

MERCI Rapport annuel 2020 - 61


“ 62 - Rapport annuel 2020

MERCI POUR CE TORRENT DE BONNE VOLONTÉ CONTRE L’INDIFFÉRENCE. Conny Reichling


a

Au nom du Conseil d’Administration, de l’équipe de la Fondation Follereau Luxembourg, de ses partenaires locaux et de ses bénéficiaires, merci aux généreux partenaires engagés à nos côtés en 2020, à savoir : • Amis des Lépreux de Rodange (a) (10.000 €) • Drip Drop, une association d’élèves de l’EPF (b) (600 €)

b

• Ecole privée du Fieldgen (EPF) et ses élèves (4.350 €) • Fraen a Mammen Diekirch (1.500 €) • Help (4.720 €) • Hôpitaux Robert Schuman (1.307,64 €) • Infogreen (1.000 €) • Lycée Classique d’Echternach (4.720 €) • MS Gestion (148,68 €) • Paul Hammelmann (7.000 €)

c

• Raphaël Bubani (c) (100 €) • Ville de Luxembourg (15.351,24 €) • Ville de Strassen (4.000 €)

Rapport annuel 2020 - 63


LA FONDATION LA FONDATION FOLLEREAU LUXEMBOURG est une ONG-D luxembourgeoise engagée pour la promotion de la qualité de vie des communautés africaines les plus vulnérables.

Grâce à plus de 50 années d’expérience, la fondation est devenue un acteur fiable et solide au Luxembourg. Elle reçoit un soutien régulier et généreux du public luxembourgeois, ainsi que de bailleurs publics. Aux côtés de ses partenaires de confiance, elle soutient des initiatives locales, inclusives et positives en réponse aux besoins du terrain en matière de santé, d’éducation, de protection et d’urgence. Les projets de coopération au développement sont menés en collaboration avec nos partenaires locaux, avec pour objectif le fonctionnement autonome des projets sur le long terme. Chaque projet s’articule autour de cinq valeurs, mentionnées ci-à droite. La fondation met un point d’honneur à rendre son aide la plus efficace possible, en plaçant le bénéficiaire au cœur de ses activités. De par ses actions, elle souhaite provoquer un changement réel et durable, en visant l’autonomie de chaque projet, et en redonnant ainsi des perspectives d’avenir aux plus démunis. La fondation travaille dans une indépendance d’esprit absolue par rapport à toutes opinions politiques, religieuses et sociales.

64 - Rapport annuel 2020


N © FFL

AUTONOMISATION DES COMMUNAUTÉS ET DES STRUCTURES BÉNÉFICIAIRES

SOLIDARITÉ AVEC LES POPULATIONS LES PLUS VULNÉRABLES

INCLUSION

EFFICACITÉ

DURABLE ET PARTICIPATION DES ACTEURS

DE L’AIDE

PROMOTION DE L’ÉGALITÉ DES GENRES

Rapport annuel 2020 - 65


ORIGINES

NAISSANCE de Raoul Follereau, Fondateur de la journée mondiale des lépreux, le dernier dimanche de janvier depuis 1954. Lors de ses voyages en Afrique, Raoul Follereau, philanthrope et journaliste français, a pris conscience des conditions de vie précaires de nombreuses personnes. Particulièrement touché par la misère et l’exclusion des malades de la lèpre qu’il a rencontrés, il a, dès lors, souhaité s’engager en ne plaidant plus qu’une seule cause, celle des personnes atteintes de la lèpre.

1903

66 - Rapport annuel 2020

RECONNAISSANCE CRÉATION de la Fondation Follereau Luxembourg, le 7 décembre 1966. Aloyse Biel en est alors le Président, soutenu par Jean Blasen, Nicolas Hengen, Pierre Ney, Léa Kugener, Mélanie Ternes et Léonie Trierweiler.

1966

en tant qu’établissement d’utilité publique. Tandis qu’en 1986, elle est parmi les premières ONG à bénéficier du statut d’ONG agrémentée par l’Etat et le Ministère des Affaires Etrangères.

1984


& ORGANISATION

AUJOURD’HUI La fondation est dûment supervisée par son Conseil d’Administration (ci-dessus, de gauche à droite) : Mr Jean Hilger (Président), Mr Jean-Luc Pauly, Mme Marie-Thérèse Ney, Dr Jean Smit, Mr Georges Keipes, Mr Julio Nerin (Vice-président), Mme Anne Majerus et Mme Brigitte Bontemps-Loschetter. Le fonctionnement de la fondation est, quant à lui, assuré par 8 collaborateurs dans les domaines de la gestion de projets, la finance, la gestion des dons, les relations publiques, le mécénat et la sensibilisation. Aussi, après 30 années riches en émotions passées au 151, avenue du Dix Septembre, la Fondation Follereau Luxembourg a décidé de changer d’air et a commencé 2020 en emportant, dans ses cartons, souvenirs et archives jusqu’à Strassen. C’est au 204, route d’Arlon, qu’elle s’est ainsi rapprochée de la rue Raoul Follereau, inaugurée par Monsieur Follereau en personne.

2020

Rapport annuel 2020 - 67


68 - Rapport annuel 2020 © FFL / FAIRMED - P. Käser


LEXIQUE

AAB-FFL

Association des amis burkinabés de la FFL

AAT-FFL

Association des amis togolais de la FFL

AM

Akanin’ny Marary Ambositra

AME

Association de la maison de l’enfance

AP-FFL MALI

Association pour la promotion de l’Idéal et des activités de la FFL au Mali

APEM

Association pour la protection de l’enfance malheureuse

APROSCO

Association pour la promotion de la santé communautaire

CDTUB

Centre de dépistage et de traitement de l’ulcère de Buruli

CFJF

Centre de formation de la jeune fille

CFP

Centre de formation professionnelle

CIPSA-EH

Centre intégré de promotion sociale et d’accueil pour enfants handicapés

COFESFA

Collectif des femmes pour l’éducation, la santé familiale et l’assainissement

COGES

Comité de gestion

CPDES

Cellule paroissiale pour le développement et la solidarité

CSCOM

Centre de santé communautaire

CSPS

Centre de santé et de promotion sociale

EDD

Éducation au développement durable

ESE

Espace socio-éducatif

FFL

Fondation Follereau Luxembourg

MAEE

Ministère des affaires étrangères et européennes

MEB

Maison de l’enfance de Bouaké

MGF

Mutilations génitales féminines

MTN

Maladies tropicales négligées

ODD

Objectifs de développement durable

ONG

Organisation non gouvernementale

PEV

Programme élargi de vaccination

PIED

Programme d’insertion des enfants déshérités

R-FFL

Représentation formelle de la FFL au Bénin

RCA

République Centrafricaine

RDC

République Démocratique du Congo

SUMEDCO

Support médical et technique pour la République Démocratique du Congo

UB

Ulcère de Buruli

Rapport annuel 2020 - 69


LE SOLEIL N’IGNORE PAS UN VILLAGE PARCE QU’IL EST PETIT. Proverbe africain


© FFL / T. Winn


AU BOUT DE LA PATIENCE, IL Y A LE CIEL. Proverbe africain

204, route d’Arlon L-8010 Strassen

(+352)44 66 06 -1

info@ffl.lu

www.ffl.lu


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