50 ans d'histoire en images

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50 ANS D’HISTOIRE

EN IMAGES La Fondation Follereau, d’hier à aujourd’hui.

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50 ANS d’eNGAGEMENT au service des plus démunis

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PRÉface Origines, realisations, remerciements et visions d’avenir Dans « Condition Humaine », André Malraux nous avait mis en garde : « Ce que je ressens avec violence, c’est que ce qu’on appelait l’âme dans le monde, est en train de mourir ». Et Gilbert Cesbron, à la même époque mettait en garde contre « une civilisation, où l’argent est devenu l’unique unité de mesure ». Un autre auteur pendant ces mêmes années soixante, Raoul Follereau, voit avec inquiétude la situation dans laquelle les anciens colonisateurs avaient laissé les peuples du soi-disant Tiers Monde, souvent mal préparés et sans moyens, après l’ère de la décolonisation, face aux nouveaux défis des nouvelles libertés gagnées. Homme d’action, il était convaincu que chaque époque aura à réagir à sa façon à travers ses forces vitales contre les défaitismes, les abandons, les égoïsmes. En réaction, il créa en Europe et en Afrique 28 associations qui portent son nom, destinées à constituer une nouvelle force humanitaire indépendante des nouvelles orientations politiques et de celles du passé. Dans sa logique, ces œuvres humanitaires devaient s’adresser directement aux bénéficiaires qui étaient dans le besoin: les oubliés de la politique, les blessés de la vie et les sans voix, les ventres creux, les victimes des maladies de l’exclusion, dont en premier lieu les lépreux, qui continuaient à être traités par les nouveaux responsables - comme les anciens maîtres le leur avaient appris - comme des parias exclus de la société, comme des bouches inutiles. La Fondation - toutes proportions gardées en raison de sa petite taille - était parmi les premiers responsables de ces nouveaux secours organisés, qui ont dépisté ces oubliés de la terre, végétant souvent dans de véritables dépotoirs humains. Les nouveaux secours humanitaires se sont multipliés rapidement, et ensemble avec le précieux concours des Sœurs chrétiennes et souvent des engagés de toutes les convictions religieuses sur place, cette armée de bonne volonté mettait ses compétences au service du démuni. Aussi d’anciens médecins militaires qui, par dévouement, restaient sur place dans les circuits ambulatoires de l’aide, mettaient leur savoir au service de ces exclus. Même si quelques esprits aujourd’hui veulent ignorer cette énorme chaîne de Solidarité et d’Amour, qui a comblé pendant de longues années les vides, ces bonnes volontés ont fait un travail de transition, ignoré dans les livres d’histoire. Aussi, ces nouvelles œuvres humanitaires créaient-elles sur un terrain désorganisé les bonnes conditions d’une hygiène déficiente et d’un service sanitaire de base. Et souvent, elles étaient là pour les enfants de la pauvreté pour lesquels il n’y avait pas de 6 Livre 50 ans.indd 6

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place ni à l’école, ni dans les centres de santé. Ainsi, cette nouvelle force humanitaire naissante prit-elle partout son influence et par ses interventions directes sur le terrain et ses procédures non compliquées et peu bureaucratiques, constituait-elle un nouveau défi, et devint parfois objet de jalousie, surtout dans les pays où l’Etat voulait monopoliser l’aide. Heureusement la réussite des pionniers encouragea par la suite les Etats , qui comme à Luxembourg - vingt ans après la création de la Fondation - ont créé la Coopération qui bientôt dans une législation intelligente a créé les moyens efficaces pour travailler ensemble sur le terrain avec l’humanitaire, appelé désormais ONG. La Fondation Follereau s’est investie d’abord dans la lutte contre la lèpre - un terrible fléau à cette époque en Afrique - avec 15 millions de cas enregistrés (et un chiffre noir évalué à 5 millions de cas). Selon les statistiques, à partir du seul Luxembourg - et à partir de 1981 - année à partir de laquelle la lèpre se guérissait - plus de 600 000 malades de la lèpre ont été dépistés, soignés, et pour la plupart reconduits dans leurs foyers. 600 000 vies sauvées par un pays qui compte le même nombre d’habitants! Non, ce n’est pas une goutte d’eau sur une pierre chaude. Non, ce n’est pas une goutte d’eau qui se dilue dans l’océan de la misère humaine. Ce sont 600 000 fois une vie sauvée et un bonheur retrouvé. Que les défaitistes et les indifférents prennent note de ces résultats. Face à ce bouleversant résultat, le cinquantième anniversaire de la Fondation Follereau est le moment pour le président et ses membres du Conseil d’Administration de remercier notre fondateur pour les valeurs qu’il nous a léguées, pour l’inspiration, les encouragements dont ce visionnaire a éclairé les routes de l’engagement. Nous remercions les fidèles collaborateurs et collaboratrices dans les rangs du Conseil d’Administration et plus tard, lorsque l’œuvre a pris dimension, de l’équipe exécutive. Mais notre merci le plus chaleureux s’adresse à nos milliers de donateurs, ceux et celles qui par des dons considérables ont permis de faire parfois des pas de géant; un cordial merci s’adresse aux gens humbles, mais sublimes qui ont prélevé sur le nécessaire, voire sur l’indispensable, pour qu’un sourire éclaire à l’autre bout du monde des visages que eux ne verront jamais. 7 Livre 50 ans.indd 7

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Oui, nous étions souvent les dépositaires d’inestimables trésors, les mandataires de générosités bouleversantes, les comptables avares d’une multitude de gens généreux de ce pays. Merci aux Ecoles, dont en premier lieu l’Ecole Privée Fieldgen pendant 50 ans, merci à L’Eglise qui dès 1967 nous a soutenu par une collecte. Merci au Ministère de la Coopération qui dès 1986, nous a aidés et nous a fait confiance. Merci à la Cour Grand Ducale, à «l’Ensemble des «Amis des Lépreux de Rodange» - toujours à nos côtés. Merci aux membres de l’ACFL- nous avons les mêmes racines. Merci à ces centaines d’Associations , à la Musique Militaire, aux Clubs, aux initiatives collectives de tous genres. Merci à la presse écrite, parlée et télévisée, ces forces qui ont véhiculé nos initiatives! Et toute cette armée de bonne volonté nous a donné le courage de perdurer et de continuer, malgré les difficultés du terrain, malgré une corruption en certains lieux - ce monstre jamais rassasié qu’il s’agissait de combattre avec courage. La Fondation Follereau a finalement réussi à confirmer et réaliser son slogan: « La générosité a besoin de l’efficacité! ». VOILÀ DONC NOTRE MERCI À TOUS LES GÉNÉREUX ACTEURS APRÈS 50 ANS DE TRAVAIL.

Mais, que dire de l’avenir? Est-ce que l’expérience du travail fourni pendant 50 ans et la bonne connaissance du terrain suffisent à générer un nouveau souffle pour gérer les lendemains? Oui, ceux qui ont mené cette bataille de la victoire sur la lèpre sont, selon R. Follereau, « capables d’autres défis, car la victoire sur la lèpre , j’en suis sûr, rentrera dans les livres d’histoire, au même titre que jadis, la victoire sur l’esclavage ». Nous savons tous que plus de la moitié du monde a faim de pain, de justice sociale et de paix. Et le monde tel que nous le voyons, nous semble loin d’une situation où les ONG deviennent superflues. La Fondation Follereau va oser un nouveau départ dans le même esprit et en défendant les mêmes valeurs léguées par son fondateur. Bien entendu, le professionnalisme acquis a servi à la Fondation pour se mouvoir sur le terrain avec un nouvel élan et à partir de 2011, elle a eu le courage et la clairvoyance de créer une nouvelle organisation restructurée en Afrique pour répondre aux besoins des lendemains. Mais elle reste consciente qu’une œuvre humanitaire a toujours besoin de ce supplément d’âme qui est son 8 Livre 50 ans.indd 8

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fort et sa raison d’être. Raoul Follereau était un maître exigeant. Il a écrit: « Personne n’ira en mon nom sur le terrain pour jouer à la poupée avec la misère du monde. » « Il faut à l’œuvre qui porte mon nom une sensibilité particulière pour aider, pour donner et pour réussir, sachant que la main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit. ». Elle sensibilise une opinion publique si scandaleusement ignorante et par-là complice. Elle lutte contre une indifférence hémiplégique. Elle fait pression sur des responsables usurpateurs, parfois des saltimbanques qui prennent leur propre peuple en otage et qui se comportent dans leur pays comme dans un self-service. L’aide pour Raoul Follereau s’adresse d’abord et surtout au bénéficiaire. Il est son critère de vérité! Vivre avec ceux et celles à qui s’adresse notre aide, c’est ne pas les laisser cheminer seuls. Nous sommes organisés à travers des partenariats adultes et bien coordonnés sur le terrain. Notre devoir est de les accompagner - et cela surtout dans nos programmes de la santé - pendant un passage difficile. Oui, pendant 50 ans nous avons essayé « de constituer un réseau d’assistance spontanée et le combat contre la lèpre organisé et porté par 18 associations venant de 13 pays, a connu un tel succès, parce que c’était un va-et-vient de mains qui se tendent, qui se serrent, qui s’agrippent; un échange de regards, de paroles, de sourires, d’appels; un échange de données scientifiques, de succès et d’insuccès, qui a donné au combat une solidité incomparable. Ce fut une respiration collective avec ceux qui dépendaient de notre aide...». Ces mots étaient la belle conclusion tirée à Luxembourg au Kirchberg en présence du Secrétaire d’Etat à la Coopération, le Dr. Georges Wohlfahrt, lors du Congrès de la Commission Médicale de la Fédération de l’ILEP, ces médecins, chercheurs, professeurs, géants de la recherche auxquels le monde doit que le fléau de la lèpre ait été vaincu en 1981. Ces principes, ces valeurs de la pensée humanitaire, guideront les responsables de la Fondation Follereau aussi dans l’avenir. La Fondation continuera plus que jamais à motiver, à rassembler et à coordonner ces millions de moyens, d’idées, d’espoirs qui, captés au juste endroit, deviendront un torrent de bonne volonté, une force de frappe du Bien. Luxembourg, le 19 mars 2017 Jos Hilger, Président d’Honneur du Conseil d’Administration de la Fondation Follereau. 9 Livre 50 ans.indd 9

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Conseil d’administration Jean Hilger (Président), Brigitte Bontemps, Jos Hilger (Président d’honneur), Georges Keipes, Anne Majerus, Julio Nerin (Vice-président), Boubacar Niang, Jean-Luc Pauly, Dr. Jean Smit. Conseil étendu : Marie-Thérèse Ney.

Organigramme Conseil d’administration

Chargé de direction coopération au développement et finances

Cellule des projets de coopération

Chargé de direction communication et gestion des dons

Cellule de la communication

Cellule des finances et des budgets

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50 ans d’aide et de coopération au développement à travers le monde

Pays partenaires actuels, restés après la restructuration : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Madagascar, Mali, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo et Togo Pays partenaires au cours des 50 ans, justifiés par la coordination de la lutte anti-lèpre: Bolivie, Cameroun, Chile, Congo, Comores, Ethiopie, Ghana, Inde, Indonésie, Laos, Mozambique, Maroc, Malawi, Nigéria, Nicaragua, Ouganda, Pérou, Philippines, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Tanzanie, Togo, Tchad, et Vietnam.

Nota Bene : exhaustivité des projets dans ce livre Ce livre ne se vante pas d’exhaustivité au niveau des projets et activités présentées. Les actions de la Fondation Follereau sont bien trop nombreuses pour toutes être reprises dans cet ouvrage. De même, les partenaires qui ont partagé un bout plus ou moins long de ce chemin avec la Fondation sont trop nombreux pour tous être cités, ils ne sont néanmoins pas oubliés ou moins importants que ceux cités. Une place a été réservée pour les partenaires actuels de la Fondation et ceux avec qui le contact a été gardé au fil des années. Ceux qui y figurent sont représentatifs des activités de la Fondation au cours de ce demi-siècle, et ont pour objectif de montrer l’évolution des activités fidèles à l’image de Raoul Follereau. Initialement en faveur des personnes atteintes de la lèpre dans le monde entier, puis axées sur les domaines de l’aide à l’enfance en détresse et de la santé communautaire publique; chaque projet favorise l’inclusion des populations démunies. Depuis 2016, la Fondation a concentré ses activités de manière géographique, en étant désormais active en Afrique de l’Ouest et centrale, ainsi qu’à Madagascar. La lèpre, quant à elle, est aujourd’hui en repli dans beaucoup de régions, ce qui permet à la Fondation Follereau de se diriger vers d’autres projets. Néanmoins, il faut rester prudent face à cette maladie qui continuera à sévir aussi longtemps qu’il y aura des personnes vivant en situation de pauvreté absolue. A l’heure actuelle, 200.000 personnes contractent encore cette maladie chaque année. De nombreuses personnes, parce que dépistées tardivement, continuent de subir les handicaps occasionnés par la maladie au quotidien. Malheureusement, il n’existe aucun vaccin contre cette maladie de l’exclusion et de la pauvreté. 11 Livre 50 ans.indd 3

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Raoul Follereau ( ) 1903 - 1977

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Raoul Follereau La Fondation Follereau fête ses 50 ans !

Un demi-siècle d’activités en faveur des populations les plus démunies.

la petite histoire fait la grande... Pendant ses voyages en Afrique, Raoul Follereau découvrit sur place les conditions de vie de nombreuses personnes et, touché par la misère et les difficultés des malades de la lèpre, décida de mettre en place un réseau de 28 associations Raoul Follereau solidaires dans le monde, et luttant contre la lèpre. En 1966, Raoul Follereau est parmi les fondateurs de l’ELEP (Fédération Européenne des Associations de Lutte contre la Lèpre) qui deviendra plus tard l’ILEP (Fédération Internationale des Organisations anti-Lèpre) lorsque l’Amérique et le Japon se sont joints au mouvement. Sa devise de l’Amour du prochain « Personne n’a le droit d’être heureux tout seul » constitue encore aujourd’hui le pilier des actions de la Fondation et de ses partenaires sur le terrain. Conformément à la pensée de Raoul Follereau, la Fondation travaille dans un esprit d’indépendance absolue vis-à-vis de toutes opinions politiques, religieuses et sociales. Avec plus d’une trentaine de projets sur le continent africain, ses activités se concentrent aujourd’hui sur deux axes: L’amélioration de la santé publique communautaire surtout axée sur la santé maternelle et infantile, ainsi que sur la lutte contre les maladies tropicales négligées. L’aide à l’enfance en détresse et la formation professionnelle pour les jeunes défavorisés. 13 Livre 50 ans.indd 5

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Le conférencier captivant était incontestablement une des grandes voix du XXème siècle.

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les débuts Raoul Follereau (1903-1977), homme de lettres et humaniste chrétien français, fondateur de la Journée Mondiale des Lépreux (1954), était réputé pour avoir été un grand conférencier et surtout pour son engagement pour les personnes atteintes de la lèpre. « Mes malades ont deux maladies, ils ont la lèpre et ils sont lépreux », disait-il en faisant référence à l’exclusion des malades, déjà socio-économiquement faibles, qu’entraîne toujours cette maladie endémique. Par une résolution à l’ONU, « la Déclaration des Droits Universels des Lépreux », il a libéré juridiquement les malades de la lèpre pour qu’ils deviennent des « malades comme les autres ». Ce fut en 1971 qu’il fonda l’Union Internationale des Fondations Raoul Follereau, « laissant ainsi à ses associations le combat contre la lèpre, tandis que lui s’est engagé sur le plan mondial à la lutte contre d’autres lèpres que sont la pauvreté, l’injustice sociale, l’indifférence, l’égoïsme ». Le 15 janvier 2000, Raoul Follereau a été choisi par le Vatican parmi « les grandes voix du XXème siècle ». Dans la grande salle du Concile, devant un auditoire international, le grand humaniste chrétien, qui était un des amis personnels du bon Pape Jean XXIII, fut présenté comme un des « bienfaiteurs de l’humanité ». La Fondation Follereau a été choisie pour présenter au public à Rome « Raoul Follereau, une des grandes voix du XXe Siècle ».

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raoul follereau en visite au luxembourg Le « Vagabond de la Charité » s’est rendu au Luxembourg à plusieurs reprises pour thématiser et discuter – surtout avec les publics jeunes – de son travail avec et pour les personnes atteintes de la lèpre. Ainsi n’était-il pas inhabituel que Follereau remplît des grandes salles de conférence – en l’occurrence le Grand Théâtre Luxembourg et à Esch sur Alzette. Le 1er mai 1977 – quelques mois avant sa mort – il parle à la Cathédrale Notre Dame devant plus de 1000 personnes. Il lance son appel contre l’indifférence et prononce les mots célèbres : « Consolatrice, faites-nous mal avec la souffrance des autres et ne permettez plus que nous soyons heureux tout seuls ». Il a enthousiasmé avec ses conférences les élèves du Fieldgen, par cinq visites. Pour Raoul Follereau, ces visites au Fieldgen étaient une fête. « Le trésor que je vous laisse, c’est le bien que je n’ai pas fait, que j’aurais voulu faire et que vous ferez après moi. » L’engagement des élèves du Fieldgen au bénéfice des personnes atteintes de la lèpre et plus tard au bénéfice des projets de la Fondation Follereau est plus vieux que la Fondation elle-même. Elles ont lancé cette action il y a plus de 60 ans. Et pour les élèves de l’Athenée, des lycées de Dieckirch et d’Echternach « jamais ils n’avaient rencontré un conférencier si contagieux », comme l’a écrit un lycéen dans sa dissertation. A chacune de ses visites, il fut reçu en audience par la Cour Grand Ducale, par les premiers Ministres Pierre Werner et Gaston Thorn. « L’avocat des lépreux » s’est éteint à Paris, le 06 décembre 1977.

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En 1968, au Nouveau Théatre, le tout Luxembourg s’était donné rendez-vous pour écouter « l’Avocat des Lépreux ».

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Pour Raoul Follereau, ses visites à l’Ecole Privée du Fieldgen étaient une fête. Sur la photo : la Directrice Sœur Monique Hoffmann (à gauche) souhaite la bienvenue à l’hôte.

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Raoul Follereau aux jeunes : « Le trésor que je vous laisse, c’est le bien que je n’ai pas fait, que j’aurais voulu faire et que vous ferez après moi ».

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membres fondateurs Les membres fondateurs regroupent des personnes partageant les valeurs de Raoul Follereau : à leur tête comme président, Monsieur le chanoine Aloyse Biel, directeur de l’Action Catholique Féminine Luxembourgeoise, soutenu par Jean Blasen, Nicolas Hengen, Pierre Ney, Léa Kugener, présidente de l’ACFL, Mélanie Ternes et Léonie Trierweiler, toutes les deux membres de l’ACFL. Cinq jours plus tard, Jos Hilger, est choisi comme secrétaire de l’association Follereau. En 1970, Monsieur le chanoine Biel cède la présidence à Pierre Ney.

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De gauche à droite - Aloyse Biel ( ), Jos Hilger, Raoul Follereau ( ), Pierre Ney ( )

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madame madeleine follereau

Photo prise par Jos Hilger lors de la dernière visite de Madame Follereau sur le terrain à Bingerville (Côte d’Ivoire). « Maman Madeleine », comme l’appelaient affectueusement les Lépreux, faisait ici ses adieux à cette personne souffrant de la lèpre lépromateuse. Après la mort de Raoul Follereau, son épouse Madame Madeleine Follereau s’est retirée dans une maison de retraite à Paris. Les terribles misères qu’elle avait vécues dans les léproseries d’antan ne la quittaient plus. Ce fut en 1985 que quelques amis ont réussi à l’emmener en Côte d’Ivoire pour inaugurer un monument en l’honneur de l’Avocat des lépreux, à Adzopé « le village des lépreux où la lèpre n’était plus une malédiction ». Lors de cette seule sortie, ses amis français et luxembourgeois l’avaient emmenée sur un site voisin, Bingerville, pour qu’elle puisse une dernière fois témoigner son amour et son respect pour les lépreux exclus et vivant dans des conditions inimaginables. Bingerville est située en face de l’île Désirée, sur laquelle la société, pendant des siècles, s’était débarassée des lépreux. 22 Livre 50 ans.indd 14

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création d’un organe coordinateur des aides - devenu plus tard une fÉdÉration: l’elep 18 associations de lutte anti lèpre regroupant 13 pays européens ont créé en décembre 1966 « un organe de Coordination des Aides pour lutter plus efficacement contre la lèpre ».

Sur la photo, de droite à gauche : Raoul Follereau – père spirituel, Marcel Farine (suisse) – juriste et rédacteur des statuts, Pierre Van Den Wijngaert (belge) – secrétaire général

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Les membres de l’ELEP réunis au Kirchberg en 1970 pour leur 2ème congrès Dès 1966, Raoul Follereau a réussi à faire accepter l’Association Raoul Follereau Luxembourg, non pas comme une antenne française, mais comme une association indépendante, nationale dans l’ELEP. Cette affiliation fut une promotion et une aide considérable pour le travail de la nouvelle association. Elle pouvait désormais profiter de l’expérience des grandes associations et faire évaluer chaque projet par la commission médicale où siégeaient les grands léprologues de renommée mondiale. A partir du moment où la Nouvelle Zélande, l’Amérique et le Japon se sont affiliés au mouvement, l’ELEP prit la dénomination ILEP.

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Les membres de l’ELEP, (1970) reçus par la Ville de Luxembourg.

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Les pionniers : De gauche à droite - Pierre Ney ( ), Raoul Follereau ( ), Jos Hilger En 1971, Jos Hilger est nommé par Raoul Follereau, membre du Directoire de l’Union des Associations Follereau Internationales à Paris, dont il fut élu président de 1990 à 1992. En 1976, Pierre Ney âgé de 75 ans, cède la présidence de la Fondation Follereau à Joseph Hilger qui présidera pendant 35 ans. En 2001, Jos Hilger se retire de la présidence et Jean Hilger est élu Président de la Fondation Follereau. 26 Livre 50 ans.indd 18

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Le professeur Harris (Londres) président de l’ELEP remercie la bourgmestre et les échevins de la Ville de Luxembourg.

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« Un jour de Guerre pour la Paix » 3 MILLIONS DE JEUNES ÉCRIVENT À L’ONU ALORS QUE L’EUROPE SUBIT LA GUERRE FROIDE. En dehors de tant d’initiatives spectaculaires de Raoul Follereau, celle de la création « un jour de Guerre pour la Paix » en 1969 reste sa plus connue. A Luxembourg, Raoul Follereau s’adresse aux jeunes et la jeunesse lui répond généreusement. C’est en premier lieu l’équipe des élèves du Pensionnat Saint Joseph de Diekirch, grâce à l’initiative de Pitt Reuter, qui recueillent 12.000 signatures. A l’Athenée à Luxembourg, l’initiative menée par Luc Frieden se réjouit d’un même succès. Et la Chambre des Députés ne reste pas sourde à l’appel des jeunes. Pour le budget de 1969, la Chambre des Députés, sous la présidence de Romain Fandel, vote à l’unanimité un crédit de LUF 500.000 – correspondant à la valeur d’une journée de budget de la Défense Nationale et met ces crédits à la disposition des Nations Unies pour nourrir un fond international de lutte contre la faim, la misère et les grandes endémies.

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Raoul Follereau avisé du vote à la Chambre des Députés, écrit au président, Monsieur Romain Fandel : « Certains souriront… ou feront semblant. Le budget militaire du Luxembourg n’est pas considérable : c’est vrai. Mais le geste est fait. Le chemin est ouvert (…). C’est un petit pays sans doute, mais c’est un très grand geste. Que les Goliath qui prétendent mener le monde selon leur orgueil et leurs appétits, consentent à y réfléchir. Les David vont maintenant se multiplier. Un pays n’est pas un grand pays parce qu’il est fort, ni parce qu’il est riche. Un pays est seulement un grand pays lorsqu’il est capable de beaucoup d’amour. Bravo Luxembourg ! Merci Luxembourg ! » Le 18 janvier 1974, le président du Sénat français, Monsieur Alain Poher propose à Oslo Raoul Follereau comme candidat pour le Prix Nobel de la Paix. Monsieur Poher termine sa demande avec la phrase: « C’est donc l’œuvre de toute une vie vouée au bien des hommes que j’ai l’honneur de vous présenter. Récemment j’ai présidé dans notre Sorbonne un hommage rendu à Raoul Follereau pour son 70ème anniversaire. Mais j’ai conscience que ses mérites dépassent le cadre de son pays natal et je soumets donc son nom à vos suffrages en espérant que vous le jugerez digne de la très haute récompense dont vous êtes les dispensateurs. ».

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Premier agrément ministériel de la FONDATION, signé par Robert Goebbels Un travail humanitaire de 20 ans de la Fondation a précédé l’engagement de l’Etat pour l’Aide au Développement en 1986. Avec la loi sur la Coopération, le Gouvernement s’est décidé à investir largement dans le travail des ONG. En 1986, la Fondation Follereau est parmi les premières ONG à bénéficier du statut d’ONG agrémentée par l’Etat et le Ministère des Affaires Etrangères. Avant cette date, la Fondation a travaillé sans soutien financier de l’Etat pendant 20 ans. Néanmoins, elle ne se trouvait jamais seule, tant sur le plan technique que financier, face aux projets qu’elle menait. Dès le début, à travers l’excellent système de coordination de l’ILEP, des associations amies européennes, la Fondation pouvait profiter du know how, des structures existantes et des techniques modernes. Tandis que les associations Raoul Follereau existantes, connaisseuses du terrain et des besoins, constituaient une base solide pour l’exécution des soins. La Fondation Follereau a travaillé avec les membres de l’Union Internationale Follereau suivants: L’Association Malienne Raoul Follereau L’Association Ivoirienne Raoul Follereau L’Association Béninoise Raoul Follereau L’AGUIRAF (Association Guinéenne Raoul Follereau) L’ANALF (Association Sénégalaise Raoul Follereau

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Lettre signée par Monsieur Robert Goebbels, secrétaire d’Etat 31 Livre 50 ans.indd 23

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Les premiers amis africains

qui ont permis à la Fondation Follereau de découvrir, de comprendre et d’aider l’Afrique.

De gauche à droite : Le Dr Félix Série ( ) - Côte d’Ivoire, le Dr Cheick Sow ( ) - Mali, l’ancien Ministre Aly Cissé ( ) - Mali.

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Docteur Cheick Sow Le Docteur Cheick Sow, ancien directeur de la Santé Publique au Mali, ensuite Secrétaire Général des pays de l’OCCGE – organisateur de grandes campagnes de vaccination en Afrique de l’Ouest a rejoint le mouvement des Fondations Raoul Follereau. Il était un des conseillers très respectés de Raoul Follereau, membre du Directoire de l’Union des Fondations Internationales. Déjà en 1972, il était devenu le conseiller particulier et un grand ami de la Fondation Follereau, et le restera jusqu’à la fin de sa vie. Il a introduit la Fondation luxembourgeoise au Mali et a réussi à nouer des relations durables et fructueuses.

Aly Cissé,

président de l’Association malienne Raoul Follereau Monsieur Aly Cissé était l’ancien Ministre de la Santé et des Affaires Sociales au Mali. Un homme d’une grande sagesse qui avait accompagné son pays à faire du Soudan Français le pays indépendant, Mali. L’Association Malienne Raoul Follereau a réalisé, avec la Fondation Follereau, une vingtaine de projets dans le domaine de la lutte contre la lèpre et la pauvreté.

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Dr. félix série L’Association ivoirienne Raoul Follereau Cette association était présidée par le Docteur Félix Série. Il était le premier léprologue africain sur le continent africain. Directeur de la Santé Publique de la Côte d’Ivoire, il était un homme particulièrement précieux dans la lutte anti-lèpre. Félix Série était un homme proche du cœur de Raoul Follereau. La Fondation Follereau a réalisé avec son association 27 projets, dont les plus importants étaient des projets concernant la santé publique et des projets aidant les jeunes délaissés.

L’Association béninoise Raoul Follereau Entre les nombreux projets réalisés dans ce pays, la Fondation Follereau est particulièrement fière du « Centre de Dépistage et de Traitement de l’Ulcère de Buruli - Le Luxembourg » possédant 120 lits. Ce centre a reçu le titre de « Centre de Référence » par l’OMS. Il est devenu le grand Centre de Formation pour les médecins de l’Afrique de l’Ouest. Il offre aux parents des jeunes malades une maison où logent ceux qui accompagnent leurs malades.

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L’AGUIRAF Association Guinéenne raoul follereau L’association a été dirigée pendant de longues années par un libanais Hassad Haville. Monsieur Hassad a été assassiné en voiture par des bandits lors d’un transport de médicaments de Conakry vers l’hôpital « Le Luxembourg » en Guinée Forestière. La Fondation Follereau garde de ce fidèle et courageux collaborateur un souvenir ému et reconnaissant.

L’ANALF Association sénégalaise raoul follereau Présidée par l’ancien Ministre de l’Education Nationale, Monsieur Ben Maddy Cissé. La Fondation n’a réalisé que quelques projets avec cette association, parce que dans la ville de Kolda, une sœur luxembourgeoise, la Sœur Ronk, originaire de Grevenmacher, a géré un Centre de Léprologie très important. La Fondation Follereau avait convenu avec le coordinateur Allemand, la DAHW, qu’elle financerait le Centre de Sœur Ronk.

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Inauguration de la « Rue Raoul Follereau» à Strassen, en présence de Mr Follereau. 36 Livre 50 ans.indd 28

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L’action humanitaire de Raoul Follereau reste vivante dans la vie quotidienne des habitants de Luxembourg une rue Raoul Follereau inaugurée à Strassen de son vivant, en 1976 une salle Raoul Follereau dans la Commune de Mamer une rue Raoul Follereau inaugurée le 07 avril 1978 à Luxembourg – Cents une résidence Raoul Follereau à Bereldange, en 1986 une école Raoul Follereau à Rambrouch, en octobre 1986 une salle des fêtes Raoul Follereau à l’école Jean Marx à Hamm, le 20 janvier 1987 une rue Raoul Follereau à Oetrange, le 21 janvier 1987 une rue Raoul Follereau à Niederanven, le 21 janvier 1987 une salle des fêtes Raoul Follereau au Fieldgen, en septembre 1987 une rue Raoul Follereau à Dudelange, en mars 1994

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An 2000 : Exposition « Quest for Dignity » En 2000, le Secrétaire Général de l’ONU inaugure dans les salons du Palais des Nations Unies à New York l’exposition « Quest for Dignity ». L’exposition a pour but de montrer par des images et des textes le malheur et l’exclusion des lépreux pendant 2000 ans. Après l’inauguration à New York, une partie de cette exposition est destinée à faire un voyage historique à travers les cinq continents. La Fondation Follereau a la chance que le Luxembourg soit choisi comme le premier pays à recevoir cette exposition dans le nouveau Centre Barblé à Strassen. Les Ministres, Madame Hennico - Schoepges, M. Luc Frieden, le Maréchal de la Cour, Président de l’Événement 2000, J.J Kasel et Madame la bourgmestre de Strassen, Gaby Leytem ont inauguré lors d’une séance académique cette exposition.

le projet de recherche infir Pour souligner l’intérêt que le Luxembourg porte aux destinées des peuples du Tiers Monde, Mr J.-J. Kasel, président de « l’ÉVÉNEMENT 2000 », avait choisi l’ONG Follereau pour présenter au pays un projet phare à financer par l’initiative des jeunes du pays avec l’aide de l’Etat. La Fondation Follereau a présenté un projet de recherche initié et géré par le Centre de Recherche médical de Londres, notamment, le projet INFIR - un projet de recherche à quatre volets pour contribuer à l’éradication de la lèpre. Une initiative unilatéralement menée par les associations membres de l’ILEP.

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Plus de 600.000 lépreux dépistés, soignés et reconduits dans leurs foyers A partir du moment où la lèpre était déclarée guérissable grâce à une nouvelle thérapie, le combat des 18 associations réunies dans la Fédération Internationale ILEP a pris une nouvelle dimension. Aussi à Luxembourg, dès 1981, la bonne nouvelle « la lèpre se guérit » a donné au combat un nouvel élan à l’engagement. Sur des milliers d’auto-collants de voitures et affiches, on pouvait voir « J’aide les lépreux ». Surtout les jeunes sur les stands dans la Grande Rue, sur les places publiques, par des projections de films dans bon nombre de villages, dans quelques grands espaces, présentaient avec dynamisme le problème de la lèpre au grand public. Aujourd’hui, plus de trente ans plus tard, la Fondation Follereau peut affirmer qu’à partir du Luxembourg, plus de 600.000 malades de la lèpre ont pu être dépistés, soignés et reconduits dans leur foyer – un nombre de personnes à peu près égal au nombre d’habitants de ce pays.

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Les jeunes, sur les places publiques et dans les grands magasins, s’adressent au public et animent les campagnes anti-lèpre. Photo: Jean Hilger, un des frères Pitt et Paul Reuter.

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Un regard sur quelques projets de la Fondation Follereau

Les projets du docteur luxembourgeois Ferdy Zenner, concernant l’aide pour les personnes atteintes de la lèpre, comptent parmi les plus efficaces de la Fondation.

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La lutte contre la lèpre (et autres maladies tropicales négligées) De 1972 à 1975, le jeune Francis Girardin, qui faisait son service civil en Bolivie, s’est lancé dans une vaste campagne de détection de la lèpre dans la province de Vallegrande, grâce au financement de la Fondation. Pour ne pas trop effrayer la population, nous avions “camouflé” cette campagne en un “Programme Pilote des Maladies de la Peau”. Durant trois ans, une équipe, composée d’un médecin, le Dr Amonzabel, d’une infirmière et de 2 auxiliaires, a sillonné toute la province de 6.800 km2, fait des visites maison par maison et examiné chaque personne. Pour pouvoir donner un traitement permanent à tous ces malades répartis sur tout le territoire et plus particulièrement dans les endroits les plus retirés, nous avons mis sur pied une équipe mobile de santé, d’abord “à pied”, puis progressivement à moto. Cette équipe s’est développée au fur et à mesure de la mise en place du “Programme de Médecine Intégrale de Vallegrande”, lancé à partir de 1977. Année après année, nous avons vu baisser le nombre de malades et surtout nous avons pu stopper la contagion et restreindre l’apparition de nouveaux cas. Le Docteur Ferdy Zenner était jusqu’à son départ au Nicaragua, le correspondant particulier et homme de confiance de la Fondation. Grâce à lui, la Fondation Follereau a réussi à faire dans les Andes, un travail particulièrement fructueux. Aujourd’hui, la lèpre n’est plus un problème de Santé Publique à Vallegrande.

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Le Docteur Ferdy Zenner de Micheleau Programme radio « Maestro en Casa » pour les personnes analphabétiques

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maestro en casa un projet pilote pour l’aphabetisation L’analphabétisme constituait un autre problème grave en Bolivie ; environ 30 % des adultes hommes et au moins 50 % des adultes femmes ne savaient ni lire ni écrire. En 1992, sous la direction du Dr. Ferdy Zenner et avec l’aide de la Fondation Follereau est né le projet « Maestro en Casa ». La station de radio « Fe y Alegria » envoie le programme « Maestro en Casa » dans les différentes provinces de Santa Cruz. Par conséquence, l’alphabétisation se passe par la radio et se dirige vers différentes classes d’âge. A travers la radio, ces derniers suivent les cours à partir de leur village sans devoir se déplacer. Une fois par semaine, les élèves se réunissaient avec leurs enseignants, qui faisaient partie du projet et étaient dotés d’une moto pour pouvoir se déplacer dans les 809 villages. Durant les premières années, de 1992 à 1995, plus de mille élèves par année se sont inscrits dans toute la province. Lors du départ du Docteur Ferdy Zenner au Nicaragua, la Fondation a pu continuer sa collaboration avec ce combattant de l’humanitaire, sur ce nouveau terrain.

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Centre de Traitement Anti-Lèpre au Bénin Entre 1980 et 2007, la Fondation a soutenu le Centre de traitement Anti-Lèpre (CTAL) à Djougou au Bénin, géré par la Congrégation des sœurs de Sainte Elisabeth. Les sœurs luxembourgeoises Françoise Xavier Louis, Raymonde New et Sœur Alphonse étaient les personnes de référence pour la Fondation dans cette collaboration sur plusieurs décennies. Ainsi, divers appuis ont-ils pu être apportés aux personnes atteintes de la lèpre à Djougou, tels que l’amélioration sociale (médicaments, alimentation et amélioration de leurs habitations), la construction d’un puit et d’une tour à eau pour garantir l’accès à l’eau potable, l’achat de machines et d’outils agricoles ainsi qu’une formation informatique pour 3 employés. La section ACFL de Hamm a largement contribué à la réalisation du travail à Djougou.

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Photo : à gauche Sœur New et à droite sœur Louis

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Hôpital à Djougou au Bénin De 1989 à 1994, la Fondation Follereau a soutenu un hôpital situé également à Djougou au Bénin, géré par l’Ordre de Malte. Cet appui s’est mis en place rapidement, car les Sœurs du CTAL travaillaient en étroite collaboration avec l’hôpital afin d’offrir les soins médicaux nécessaires à leurs patients. La Fondation a entre autres contribué à la construction et à l’aménagement d’une salle permettant de faire des radiographies et à la construction d’un hôpital pour enfants avec le pavillon luxembourgeois « SARAH ».

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Salle d’opération de l’hôpital de Djougou, au Bénin.

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Soeur Marie-Rosalie ( ) à Apéyémé/ Todomé, Togo. Le président Charles de Gaulle a décoré Sr Rosalie de la Légion d’Honneur pour son travail extraordinaire au Togo. Rattrapée par l’âge et la maladie, elle jette ici un dernier regard sur son Togo aimé. 50 Livre 50 ans.indd 42

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Sœur Marie-Rosalie, membre de la communauté des Sœurs de la Providence à Peltre (Metz), appelée « Mère des Togolais », a été toute sa vie au service des plus pauvres. 40 ans d'aide aux personnes atteintes de la lèpre, d’appui aux femmes et aux jeunes mamans, ainsi que de formation de jeunes infirmières togolaises. Elle a mis en place 27 projets et de très nombreuses infrastructures publiques ou d’intérêt communautaire dans les domaines de la santé et de l’hygiène publique, de l’hydraulique villageoise et de l’éducation. Pendant 25 ans (1971-1996), elle a travaillé en collaboration avec la Fondation Follereau. Les membres de la Fondation Follereau se souviennent avec émotion de cette grande dame à laquelle ils ont voué amitié et respect.

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AMALDEM – Mali La Fondation Follereau a construit ce centre pour jeunes filles mentalement handicapées avec Madame Sanogho, maman courageuse de deux filles malades, exclue de sa famille car elle avait donnée naissance à deux enfants handicapés. Après ses études spécialisées dans le domaine au Canada, à Montréal, Madame Sanogho a révolutionné l’éducation des filles handicapées au Mali. Quelque 600 filles délaissées trouvaient désormais, dès leur naissance, aide et appui. Elles recevaient une éducation dans plusieurs domaines qui restaient accessibles, dont principalement la couture et le jardinage. Après la mort inopinée de Madame Sanogho, ce Centre pilote a été repris par l’Etat Malien. Lors de plusieurs visites à Luxembourg, Madame Sonogho a enthousiasmé les élèves du lycée classique d’Echternach, qui ont contribué largement au fonctionnement du projet AMALDEM.

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Un centre pour jeunes filles mentalement handicapĂŠes Ă Bamako, Mali.

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EL SALVADOR

SANTÉ communautaire publique – santé maternelle et infantile À Guarjila à El Salvador, la Fondation Follereau a œuvré en faveur de l’amélioration de la santé communautaire publique et surtout en faveur des mères et enfants de la région. Le Centre de Santé a ouvert ses portes en 1991 sous la direction du Dr. Christa Baatz et de Madame Marleni Cruz. La sensibilisation de la communauté locale de Guarjila était au centre de ce projet. Ainsi 20 femmes locales issues de cette communauté ont été formées comme agents de sensibilisation et de santé. Elles avaient comme responsabilité de soutenir les villageoises et de les inciter à visiter le Centre de Santé non seulement en cas de réel problème sanitaire, mais aussi de manière préventive pour des consultations prénatales par exemple. Elles expliquaient également aux villageois l’importance de faire vacciner les bébés et les femmes enceintes, afin de prévenir les décès et les complications en bas âge. Ce projet œuvrait surtout en faveur de la reconnaissance du couple mère-enfant comme pilier d’une communauté et de l’importance de la prévention médicale pour sauver des vies. Le mari de la Dr. Baatz était un journaliste politique. Chassé par la dictature, la doctoresse ne pouvait plus continuer son travail dans de bonnes conditions et a aussi quitté le Nicaragua. Plus tard, la Fondation Follereau est revenue dans ce pays.

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SantĂŠ communautaire - El Salvador

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Akanin’ny Marary (AM) à Madagascar

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un grand citoyen d’echternach - le pere hoffmann mène le combat contre la pauvreté et la lèpre a madagascar Malgré son potentiel naturel (nature riche, ressources géologiques diverses), la population malgache figure paradoxalement parmi les plus pauvres et défavorisées. Au plan de la santé, le gouvernement malgache a des responsabilités qui le dépassent ou auxquelles il a beaucoup de difficultés à faire face. En 1991, la Fondation a lancé sa collaboration avec l’œuvre diocésaine Akanin’ny Marary (AM), alors dirigée par le Père Hoffmann, originaire d’Echternach – un homme d’un grand charisme et imbu de son amour pour les pauvres. A Madagascar, le Père oragnise l’aide en faveur des personnes atteintes de la lèpre et de la tuberculose. À travers des séances de sensibilisation, de suivi médical et de réinsertion professionnelle, les personnes atteintes de la lèpre ou guéries souffrant des séquelles de cette maladie sont encadrées et suivies afin de faciliter leur réinsertion professionnelle et sociale. Le projet de la Fondation avec l’AM se composait de quatre parties, à savoir: le renforcement socio-médical de la population à travers des séances d’information et de sensibilisation auprès des autorités politiques et de la population civile, et à travers la formation d’agents communautaires; la promotion et la mise en pratique de la stratégie « à base communautaire » en ce qui concerne le traitement des malades et la rééducation. Un réseau de six centres de proximité a été mis en place, pour couvrir complètement la région en question. Et finalement, une large partie des sources financières a été affectée au volet des soins et du suivi des lépreux et des tuberculeux.

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Enfance en détresse et formation professionnelle (anc. Follereau-Enfants)

ERDA-TECH – Manille

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ERDA – TECH Lycée technique pour 2500 élèves, pendant sa phase de construction.

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En 1994 a eu lieu l’inauguration de l’école ERDA TECH soutenue par la Fondation Follereau et gérée par l’association ERDA et le Père jésuite Pierre Tritz à Manille, aux Philippines. Ce projet ERDA-TECH a été soutenu de 1992 à 2000 par la Fondation Follereau, en large partie grâce à la Fondation Pierre Werner. Il consiste en une école pour l’enseignement technique destiné à 2500 élèves âgés entre 12 et 18 ans défavorisés ou vivant dans les rues de Manille. Le programme sert à réinsérer ces jeunes dans la société avec le bagage nécessaire pour réussir dans leur vie professionnelle. Déjà en 1988, la Fondation a soutenu FAHAN, créée par le Père Tritz et destinée à combattre la lèpre aux Philippines. A partir de ce projet, la Fondation a soutenu le Père Tritz (Fondateur d’ERDA) dans son combat contre la misère des enfants de la rue qui chaque jour cherchaient leur nourriture sur les « smoky mountains » de Manille. Un vaste projet qui servit plus tard de modèle pour créer le projet important au Mali « Les Enfants de la rue de Ségou ».

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Le père Tritz chassé de la Chine sous Mao, s’installe à Manille aux Philippines. Le jésuite refuse le poste de directeur d’une université et décide de consacrer sa vie aux « Enfants de la Rue de Manille ». La Fondation Follereau devient le principal soutien de ses associations FAHAN, ERDA et ERDA-TECH. Le grand bienfaiteur décède en 2016, à l’âge de 102 ans.

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La Fondation Follereau a, pendant de longues années, aidé à financer le programme de lutte anti-lèpre en Corée du Sud. Les Soeurs de la Doctrine Chrétienne de Luxembourg y ont travaillé dans le domaine de l’enseignement. Ici comme ailleurs - par exemple au Congo - leur activité ne s’est pas limitée à l’enseignement et elles se sont engagées dans le domaine des soins médicaux, notamment dans la lutte anti-lèpre. Après la Guerre de Corée qui a commencé le 25 juin 1950, le pays était partiellement en ruines et beaucoup de gens vivaient dans la pauvreté. Les Soeurs du Fieldgen se sont adressées à la Fondation Follereau à partir de l’année 1972, soit au tout début de l’activité de la Fondation, pour les soutenir dans leur lutte anti-lèpre en Corée. Une vingtaine d’années plus tard, l’Ambassadeur de Chine, ayant appris cette intervention, frappa à la porte de la Fondation à Luxembourg, demandant à s’engager dans la lutte anti-lèpre en Chine, à travers un projet de l’ILEP. La Fondation Follereau se montra prête à étudier une intervention, sous condition que la Chine soit prête à laisser entrer les médicaments dans un projet qu’elle a financé avec Damian Fondation Belgium pour le Tibet. Sous cette condition, la demande fut retirée.

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Passeport pour la corée Le projet en Corée du Sud nous a mis en relation avec une personnalité extraordinaire et courageuse. Lorsqu’en 1950 la Corée du Nord envahit la Corée du Sud, le Père et Professeur Célestin Coyos, Lauréat de l’Académie française, se trouvait en Corée du Nord et fut incarcéré dans les géôles du régime. Homme courageux, il y a survécu et par miracle, a réussi à s’évader. C’est cet homme extraordinaire qui est devenu responsable de l’Eglise dans la région où travaillaient les Soeurs luxembourgeoises. Célestin Coyos a publié le livre « Passeport pour la Corée » en 1976. Il a, lors de ses deux visites à Luxembourg, remercié et les religieuses de la Doctrine Chrétienne, et le Gouvernement luxembourgeois pour un subside (la Coopération n’existait pas encore) et la Fondation Follereau pour l’aide remarquable du Luxembourg pour les Lépreux de la Corée du Sud.

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Le Père Coyos à son arrivée à Paris, après sa captivité.

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Jardin d’enfants de la Fondation, au Chili, créé par notre ami, le Père Louis Letsch.

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Jardin d’enfants CECI à Santa Cecili, Chili Le Père Louis Letsch, agent de la coopération luxembourgeoise, a travaillé au Chili depuis 1971, œuvrant en faveur des populations rurales et urbaines de la Province de Curicó. Dans ce contexte, le Père Letsch sollicita l’aide de la Fondation Follereau, qui contribua notamment à la construction de bureaux pour les besoins de la SCL, à la réalisation de deux jardins d’enfants dans les villages ruraux de Santa Cecilia et de San José El Molino ainsi qu’à l’implantation d’un centre de santé dans le village Luis Letsch San Rafael.

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« Centre de recherche de plantes médicinales et aromatiques » En 1998, le jardin d’enfants « CECI » à Santa Caecilia, dans la province de Curicó au Chili, a été inauguré en présence du Père Louis Letsch et du Grand-Duc (héritier à l’époque), Henri de Luxembourg. Le projet le plus important réalisé avec le Père Louis Letsch à Curico était le projet de plantes médicinales. Au Chili, le climat doux gratifie les paysans de trois récoltes. La nature est riche en plantes médicinales et aromatiques. Louis Letsch s’est adressé en 1995 à la Fondation Follereau pour créer le projet CIHMA, Centre de recherche pour l’introduction de la culture de plantes médicinales et aromatiques. Notre Administrateur, Georges Keipes, spécialiste en la matière a alors installé avec Louis Letsch – nommé agent de la Coopération luxembourgeoise par l’Etat – une ligne de production comportant la culture, la transformation, le conditionnement et la commercialisation des plantes. Le projet, connu sous le nom de «Luxcamp», créa des revenus pour les paysans pauvres des villages des communes de Teno et Romeral. Louis Letsch, arraché de son travail, est resté dans le coeur de chacun de nous comme un grand prêtre, comme un travailleur acharné et un grand ami.

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Le Père Louis Letsch (à gauche), originaire de Livange, et le Grand Duc Héritier (à droite) lors de l’inauguration du « CECI ».

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Bénin

Ferme de Hon Entre 1994 et 1997, la Fondation Follereau a financé la construction de la Ferme de Hon au Bénin, gérée par son partenaire local l’Association Raoul Follereau du Bénin (ARFB). C’est un centre destiné à faciliter la réintégration socio-professionnelle d’anciens lépreux. Jusqu’en 2002, les personnes atteintes de la lèpre y produisaient du fromage à base de soja et entreprenaient des activités agricoles comme les plantations de bananes et d’ananas ou d’élevage et d’exploitation de moutons. Ces petites activités génératrices de revenus permettent aux personnes guéries de reprendre leur place dans la société, de subvenir à leurs besoins et de contribuer à l’économie familiale. Depuis ses débuts et aujourd’hui encore, la réinsertion sociale et économique des personnes stigmatisées et exclues de leur société (à cause de séquelles d’une maladie invalidante (lèpre, PVVIH, UB, …), de leur statut social ou autre, constitue un axe important du travail de la Fondation. Retrouver un statut socio-économique permet aux anciens malades de retrouver une vie digne. La Fondation Follereau, avec ses partenaires sur le terrain, ne se contente pas de livrer un appui médical aux malades, mais se soucie également de les sortir des léproseries et de les réinsérer dans leur communauté une fois guéris, à travers ces programmes de réinsertion socio-professionnelle adaptés, comme les activités de la Ferme de Hon au Bénin, ou aussi au Mali, en Côte d’Ivoire et en Guinée.

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Les anciens lĂŠpreux au travail dans la Ferme de Hon au BĂŠnin.

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Centre de dépistage et de traitement de l’ulcère de Buruli ( CDTUB) « Le Luxembourg » à Allada, Bénin

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Lutte contre l’ulcère de buruli (la nouvelle lèpre) À partir de 1998, l’ulcère de Buruli s’est ajouté à la liste des maladies contre lesquelles la Fondation lutte dans ses pays d’intervention. Un premier centre de référence, le Centre de dépistage et de traitement de l’ulcère de Buruli (CDTUB), a été inauguré à Allada en 2002 et a comme but premier le dépistage et le traitement de cette maladie, dont les symptômes sont fort familiers à la lèpre, et qui touche surtout des enfants en bas âge. En 2002, le centre ne comptait que 30 lits. En 2006, ce dernier a été agrandi pour la première fois ; le nombre de lits s’est vu augmenté jusqu’à 80. Cependant cette surface fut également insuffisante très rapidement. Le problème étant que l’ulcère de Buruli est une maladie qui mène à des opérations lourdes, suivies de greffes cutanées; par conséquence, les malades doivent séjourner dans le centre pendant plusieurs mois. Le CDTUB à Allada profite aujourd’hui d’une équipe de médecins spécialisés et d’une renommée nationale importante qui permet de fournir les meilleurs soins possibles à leurs patients. L’OMS a élevé le Centre de Dépistage et de Traitement de l’Ulcère de Buruli, « Le Luxembourg » d’Allada au rang de Centre de Référence. Ensemble avec les autorités de la Santé Publique et sur le conseil de l’OMS, la Fondation Follereau a installé dans cet hôpital un centre de formation pour les médecins africains. Pour garantir le fonctionnement, la Fondation a construit une maison où peuvent loger les médecins en formation ainsi qu’une maison hébergeant les parents accompagnant les enfants malades. La professeure, Dr Portaels, directrice de l’Institut Tropical d’Anvers qui a visité à maintes reprises ce merveilleux investissement humanitaire, a écrit: « C’est un des meilleurs centres hospitaliers que j’ai vu en Afrique - et j’en ai vu pas mal. » Le Dr Ghislain Sopoh est le directeur engagé et compétent de ce « Centre de Dépistage et de Traitement de l’ulcère de Buruli».

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Maison Médicale accueillant les médecins en formation à Allada - Bénin

CDTUB - Centre de traitement et de dépistage de l’ulcère de Buruli

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Le CIPSA d’Allada

CIPSA-EH Centre Intégré de Promotion Sociale et d’Accueil pour Enfants Handicapés

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Des enfants d’Allada au Bénin montrent les séquelles de l’ulcère de Buruli. Après les interventions chirurgicales et les soins au Centre, ces enfants peuvent débuter une nouvelle vie. Ce Centre est aussi rattaché au CIPSA, un établissement géré par la Fondation Follereau, et spécialisé dans la prise en charge des enfants vivant avec un handicap. Les enfants bénéficient de rééducation, ainsi que d’un volet éducatif. Les enfants hospitalisés pour de longues périodes au CDTUB peuvent également bénéficier des services proposés par le CIPSA. Le CDTUB, le Centre de Formation Médicale, la Maison pour héberger les parents des enfants en traitement et celle des médecins en formation, ainsi que le CIPSA, s’intègrent de façon harmonieuse dans ce véritable campus humanitaire.

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Centre de Dépistage et de Traitement de l’Ulcère de Buruli APROSCO, Guinée forestière

Un autre centre de dépistage et de traitement de l’ulcère de Buruli (CDTUB), a été réalisé à N’Zérékoré. Afin de lutter contre ce mal qui entraîne l’invalidité des victimes, les autorités sanitaires de la Guinée forestière, sollicitées par L’OMS, ont encouragé la Fondation Follereau à cette réalisation en 2005. En 2007, le centre a accueilli son premier patient dont le traitement a été un véritable succès.

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Leur avenir dĂŠpend de chacun de nous!

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« Ce sont les gestes individuels,

des millions de fois répétés, qui mettront enfin l’humanité en marche. »

Raoul Follereau

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Fieldgen goes Bénin

Du 1er au 9 septembre 2008, un groupe de six élèves de l’Ecole Privée Fieldgen, accompagnées par deux professeurs et l’ancien directeur de la Fondation Follereau, s’est rendu au Bénin pour découvrir les projets menés par la Fondation et ses partenaires béninois.

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« ce qui est réellement important... »

« Pour moi, le voyage au Bénin a été une expérience inoubliable. Je me suis rendue compte de l’insignifiance de nos petits bobos de tous les jours. Le courage des béninois face à leurs problèmes omniprésents m’a fascinée, de même que leur générosité et leur joie de vivre contagieuse. Les gens de ce monde tellement différent du nôtre m’ont rappelé ce qui est réellement important dans la vie. » - Témoignage Elisabeth Becker

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Semaine Follereau à l’Ecole Privée Fieldgen

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Raoul Follereau avec les élèves du Fieldgen Chaque année, les élèves de l’École Privée Fieldgen lancent une action pour la Fondation Follereau : la « Semaine Raoul Follereau » (anc. semaine pour les lépreux) avec des activités de sensibilisation dans les classes et une collecte de fonds. En guise de clôture de la « Semaine Raoul Follereau », elles livrent un spectacle digne des grandes scènes mondiales : des comédies musicales ou des pièces de théâtre. Chaque année, elles soutiennent un projet de la Fondation dont la thématique leur tient particulièrement à cœur. En 2017 a eu lieu la 62ième Semaine Raoul Follereau.

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Réorganisation du réseau Africain La Fondation Follereau a eu la joie de constater une forte régression de la lèpre en Afrique. Une nouvelle thérapie appliquée dès 1981 et une coordination exemplaire depuis cette même année par les membres de l’ILEP, a permis à la Fondation Follereau d’étendre son aide à « d’autres lèpres que la lèpre ». La Fondation concentre depuis 2010 son aide grâce à une nouvelle structure, basée sur 2 axes ; la santé publique communautaire l’aide à l’enfance en détresse

Les valeurs dominantes de la Fondation sont les suivantes ;

Solidarité avec les populations les plus vulnérables Inclusion et participation des acteurs Autonomisation des communautés et des structures bénéficiaires Promotion de l’égalité des genres Efficacité de l’aide/actions axées sur des résultats

L’organisation de la Fondation Follereau s’est réorientée afin d’être plus proche des partenaires locaux et des bénéficiaires. Monsieur Boubacar Niang est alors devenu le représentant de la Fondation en Afrique de l’Ouest, auprès d’associations et représentations ; Représentation Nationale de la Fondation Follereau du Bénin : RN/FFL Association des Amis Burkinabé de la Fondation Follereau : AAB-FFL Congrégation des Religieux de Saint Vincent de Paul : RSVP Association pour la Promotion de la Santé Communautaire : APROSCO Akanin’ny Marary : AM Association pour la Promotion de l’Idéal et des Activités de la Fondation Follereau au Mali : AP-FFL Collectif des Femmes pour l’Education, la Santé Familiale et l’Assainissement : COFESFA FAIRMED, anciennement « Aide aux Lépreux Emmaüs-Suisse » Support Médical et Technique pour la République Démocratique du Congo : SUMEDCO asbl Association des Amis Togolais de la Fondation Follereau : AAT-FFL Association Allemande de lutte contre la Lèpre et la Tuberculose : DAHW-Togo

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A gauche, Monsieur Boubacar Niang, Représentant formel de la Fondation Follereau en Afrique de l’Ouest. A droite, Monsieur Jean Hilger, Président de la Fondation Follereau à Luxembourg.

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Un regard sur d’autres projets et initiatives

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Lutte contre la traite des enfants au Nord du Bénin La Fondation Follereau avec la Représentation Nationale de la Fondation au Bénin (RN-FFL) se sont associées avec les ONG locales PIED (Programme d’Insertion des Enfants Déshérités) et APEM (lutte contre la traite des enfants au Nord du Bénin). Cette région proche de la frontière avec le Nigéria est terre propice pour les trafiquants. Souvent les enfants sont enlevés de leurs familles ou des rues avec la promesse d’un meilleur futur. En réalité ils sont exploités comme main d’œuvre bon marché. À travers la sensibilisation communautaire et la mise en place d’un réseau de « veilleurs », les associations essayent d’œuvrer contre cette pratique et de sauver les enfants, afin de leur offrir de réelles possibilités grâce à une scolarisation ou une formation professionnelle.

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côte d’ivoire

Maison de l’enfance de Bouaké Centre de formation des jeunes filles « C’est pénible de manger dans la rue. Là on mange comme des animaux. Mais ici à la Maison de l’Enfance, quand je mange, je me sens humain. Tous les enfants sont des êtres humains. Humm !!! Je respire l’air pur. Aujourd’hui, je me sens vouée à une destinée glorieuse. »

« La merveille devant mes yeux: la joie d'apprendre à lire et à compter ! »

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donner un avenir aux jeunes une des priorités de la fondation follereau Depuis 2010, la Fondation œuvre avec les religieux de Saint Vincent Paul en faveur des enfants des rues de Bouaké. Le programme de formation professionnelle proposé dans la Maison de l’Enfance de Bouaké et au Centre de formation des jeunes filles, offre aux enfants qui le fréquentent non seulement un cadre et une stabilité au quotidien, mais aussi la possibilité de suivre des cours de scolarisation pour les plus jeunes et de formation professionnelle pour les plus âgés.

« Me former à la couture me rend libre et heureuse, car un jour j'aurai mon atelier à moi et je pourrai être autonome ! Je prendrai vraiment soin de mon enfant. »

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ÂŤ je veux apprendre pour pouvoir travailler et nourrir ma famille. Âť 90 Livre 50 ans.indd 82

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burkina faso

Jeunes Jardiniers de Dédougou Depuis 2011, la Fondation Follereau soutient une petite structure dynamique « les Jeunes Jardiniers de Dédougou » située à Dédougou, une ville d’environ 90.000 habitants du Burkina Faso. Ce foyer accueille des enfants défavorisés entre 10 et 18 ans pour des cycles de 3 ans, durant lesquels ils peuvent acquérir une éducation scolaire et bénéficier d’une formation professionnelle au choix dans plusieurs domaines différents. « Mes parents sont pauvres. Ils ne peuvent pas payer les frais d’inscription et les fournitures scolaires nécessaires à mon éducation. J’ai de la chance, j’ai été accepté chez les « Jeunes Jardiniers de Dédougou ». J’apprends comment on plante et récolte des légumes et en plus j’ai choisi d’apprendre le métier de mécanicien. Plus tard, je veux être garagiste et nourrir ma famille. » Eric, 15 ans

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Violaine Alves et Monique Schmit - Burkina Faso

Depuis 2011 la Fondation Follereau travaille en collaboration avec ses partenaires au Burkina Faso sur divers projets dans le domaine de la formation professionnelle pour jeunes défavorisés, notamment dans la région de Tougouri et de Dédougou. Le programme de formation professionnelle pour jeunes burkinabés à Dédougou, « Jeunes Jardiniers de Dédougou », se concentre surtout sur l’acquisition de compétences dans les activités de maraichage. Violaine Alves, chargée de direction et Monique Schmit, secrétaire de la Fondation, se sont rendues sur le terrain pour faire un suivi plus détaillé des projets.

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A Tougouri, au Burkina Faso : lutte contre le travail d’enfants dans les mines aurifères À Tougouri, la Fondation Follereau œuvre avec l’AAB-FFL pour sortir les jeunes des mines aurifères artisanales où ils sont contraints de travailler pour gagner de l’argent pour pouvoir subvenir aux besoins de leur famille. Le projet à Tougouri est financé depuis 2014 par la Fondation Linckels Voss, sous l’égide de la Fondation de Luxembourg. À travers le programme de formation professionnelle et d’accueil des enfants, la Fondation tente de sensibiliser les parents et les enfants sur l’importance d’un diplôme qui permettra aux enfants de poursuivre une activité génératrice de revenus, garantissant une vie avec une certaine stabilité socio-économique, sans devoir risquer leur vie au quotidien dans les mines artisanales.

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Rock against exclusion goes Bénin En 2012, en vue du concert de sensibilisation « Rock against Exclusion », le président de la Fondation Follereau, Jean Hilger, s’est rendu au Bénin, accompagné de quatre jeunes luxembourgeois, à savoir Tom Aschman, Philippe Noppeney, Philippe Colling et Laurent Krier, membres des groupes Anthem of the Sun, Angel at my Table et Five Cent Cones. Ils se sont notamment rendus dans l’hôpital « Le Luxembourg » à Allada. Les quatre jeunes ont saisi l’opportunité exceptionnelle d’aller sur le terrain et échanger avec les partenaires, mais surtout de rencontrer les bénéficiaires des projets et du « Rock against Exclusion » en 2013.

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« ce n’est pas la longueur de la vie qui compte, mais sa largeur. »

« Ce qui m’a ému le plus, ce sont les gens que j’ai rencontrés lors de mon voyage. Leur attitude est tellement différente de la nôtre, ce que je trouve génial. Un jour, un homme est venu me voir en disant ‘Ce n’est pas la longueur de la vie qui compte, c’est sa largeur.’ Ceci m’a fort impressionné, je vais le retenir pour toujours. » Philipp Colling

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Le Centre de Ségou, conçu et construit par l’architecte Jim Clemes (Esch), et soutenu pendant de longues années par le Rotary Club d’Esch-sur-Alzette, est un des projets pilotes de la Fondation qui figure au palmarès des réussites du travail de coopération au développement.

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Enfants des rues de Ségou - Mali Depuis presque 50 ans, la Fondation Follereau travaille au Mali en faveur des populations les plus démunies. Située au centre du Mali, au carrefour des importants axes routiers et fluviaux, la ville de Ségou sert de trait d’union entre l’arrière-pays et la capitale. A l’instar du reste du pays, les moins de vingt-cinq ans représentent près de 60% de la population totale de Ségou. Ces jeunes sont confrontés à un taux élevé à la fois d’analphabétisme et de chômage et sont souvent contraints de mendier pour assurer leur survie au quotidien. C’est dans cette optique que la Fondation Follereau et son partenaire malien ont lancé un vaste projet en faveur des enfants mendiants de la rue. Le centre de Ségou a été conçu et construit par le bureau d’architecte Jim Clemes à Esch sur Alzette et a été inauguré le 1er novembre 1996. Il a été financé par la Fondation Follereau, et vise à remédier à cette situation inquiétante en offrant un environnement structuré, une alimentation quotidienne et une éducation aux enfants qui acceptent de fréquenter le centre de formation professionnelle qui en fait partie. Ces centres ont pour but de relancer et de renforcer l’économie dans la région en donnant la possibilité aux jeunes de suivre une formation professionnelle et de les encourager à terminer l’école, afin de pouvoir subvenir aux besoins de leur famille. En 2015, 342 jeunes âgés de 13 à 25 ans ont pu poursuivre leur formation, principalement en agriculture.

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A Ségou, la Fondation redonne des perspectives d’avenir à des jeunes qui étaient perdu(e)s. « Par votre aide, vous leur avez rendu un avenir et vous avez séché leurs larmes.» Raoul Follereau

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« Mon histoire avec le projet a commencé il y a plus de dix ans maintenant (en 2000). Une nuit, alors que j’avais fui ma famille à Bamako à cause des maltraitances que je subissais fréquemment, j’ai rencontré l’équipe du projet à Ségou. Pendant que je dormais il y a des gens qui sont venus me réveiller, ils m’ont tout de suite fait savoir qu’ils venaient en amis et qu’ils travaillaient dans un projet s’occupant des enfants en situation difficile. Ils sont restés quelques minutes à me parler des méfaits de la rue avant de me proposer de venir avec eux au niveau de leur Centre d’Ecoute pour bénéficier de commodités que la rue n’offre pas. Une fois arrivé au niveau du centre, j’ai été pris en charge par un éducateur qui m’a posé des questions. « … » Un jour un éducateur m’a demandé si je voulais apprendre un métier, je lui ai dit que je voulais faire la mécanique moto. Sur base de ma déclaration, le lendemain, j’ai été conduis chez un formateur pour apprendre la mécanique moto. « … » Maintenant grâce au projet « Enfants de la rue », je suis le chef de mon garage, j’ai 7 employés. Je m’entends bien avec ma famille à qui je rends régulièrement visite et en plus je me suis même fiancé. » Mamadou Dembele

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« Personne n’a le droit

d’être heureux tout seul» Raoul Follereau 100 Livre 50 ans.indd 92

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D’Esch sur Alzette à Bamako

De gauche à droite : Jim Clemes, Uwe Welschbillig

Les architectes du Bureau d’architecture Jim Clemes ont conçu et supervisé avec des confrères de Bamako les plans du Centre Hospitalier « Mère et Enfant » à Bamako, et le « Centre pour les Enfants des Rues » de Ségou au Mali.

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Collectif des Femmes pour l’Education, la Santé Familiale et l’Assainissement (COFESFA)

Projet conçu et géré avec succès par des femmes maliennes. Depuis 1996 la Fondation Follereau collabore étroitement avec COFESFA (groupement de femmes) au Mali dans le Cercle de Kati, afin de sensibiliser et d’améliorer les conditions de vie et de survie des femmes et de leurs enfants et d’inciter les femmes à faire des consultations pré- et post-natales, même s’il n’y a pas de difficultés apparentes à leurs grossesses. Les femmes sont aussi encouragées à suivre des formations et à fonder des activités génératrices de revenus en groupements communautaires pour se soutenir mutuellement et leurs familles, de manière autonome. 102 Livre 50 ans.indd 94

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COFESFA – Mutilations génitales féminines

Depuis 2000, la Fondation s’est engagée avec COFESFA dans un projet de lutte contre les mutilations génitales féminines, thème tabou dans beaucoup de sociétés africaines, notamment au Mali. À travers des séances de sensibilisation, les familles et les fillettes directement concernées sont incitées à abandonner cette pratique obsolète et néfaste.

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Projet de lutte contre les mutilations génitales féminines, Burkina Faso Au Burkina Faso, malgré la loi du 13 novembre 1996 réprimant les auteurs et les complices de mutilations génitales féminines (MGF), la prévalence des MGF chez les filles et les femmes de 15 à 49 ans atteignait encore 76% en 2013. Depuis 2014, l’Association des Amis Burkinabés de la Fondation Follereau s’est joint à cette lutte et à son tour, elle s’engage dans la province de Sissili contre cette pratique. A travers des activités de sensibilisation auprès des communautés et acteurs de l’excision, le projet vise à faire prendre conscience aux parties prenantes des dégâts causés par la pratique et à les amener à modifier leur comportement à son égard. Parallèlement à ce volet informatif, un second volet propose un soutien psychologique aux victimes de l’excision. Le projet s’oriente également autour de femmes ayant besoin de réparation ou souffrant de séquelles physiques de l’excision.

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La Fondation Follereau lutte pour leur dignitĂŠ de femme.

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Waris Dirie, « la Fleur du Désert » dénonce à Luxembourg la pratique de l’excision en présence de Madame la Grande Duchesse, et de nombreux spectateurs. 106 Livre 50 ans.indd 98

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Waris Dirie au Luxembourg en 2012 En 2012, Waris Dirie est venue au Luxembourg sur invitation de la Fondation Follereau afin de parler de l’excision. Waris Dirie est d’origine Somalienne. Née dans une famille de nomades tribaux, elle subit une excision à l’âge de 5 ans. A l’âge de 13 ans, elle s’enfuit pour échapper à un mariage forcé. Aujourd’hui, elle attire l’attention du public sur cette problématique, en publiant des livres et des films dans lesquels elle dénonce avec détermination la pratique de l’excision.

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A gauche: Le Dr Jean Smit

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Polyclinique Mbuji-Mayi Le Dr Jean Smit, chirurgien, connaît parfaitement la région de Mbuji-Mayi Polymbu; son épouse étant originaire du pays. Il connaît la pauvreté de la région et l’absence d’une médecine qui couvre les besoins élémentaires de la population. En 2006, la Fondation Follereau a accueilli avec joie le Dr Smit, connu pour son engagement, dans son Conseil d’Administration. Le Dr Smit avait déjà réuni quelques amis autour de lui (association Sumedco) pour aider la population dans le besoin. En 2010, il décide de s’engager dans le projet d’une polyclinique. La Fondation Follereau soutient ce projet, qui dès lors est devenu un refuge pour les malades et les futures mamans dans toute la région. La clinique est suffisamment outillée, tant sur le plan des compétences médicales que sur le plan technique, pour recevoir les urgences médicales diverses. Elle gère également une maternité pour que les mamans et les enfants puissent vivre entourés des soins nécessaires. Disposant dans la région d’un quasi monopole des cliniques bien équipées, il n’est pas rare que les installations soient complètement surchargées. Depuis 2016, la Fondation Follereau a décidé de contribuer à l’agrandissement nécessaire de cette belle et nécessaire installation. A considérer également qu’économiquement, une trentaine de personnes dans la région ont trouvé un travail rémunéré, permettant à quelques 200 personnes de mieux vivre. Les visites régulières du Dr Smit sur les lieux rassurent et encouragent les acteurs sur place et constituent un lien fort avec la Fondation pour ce projet.

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FAIRMED (ONG partenaire Suisse) Depuis 2011, la Fondation Follereau finance, en partenariat avec l’ONG suisse FAIRMED, un projet à Lobaye, au Sud-Ouest de la République Centrafricaine. Dans le cadre de ce projet, l’amélioration des soins de santé est visée, tout particulièrement pour les personnes les plus démunies, comme les pygmées Aka. Outre le renforcement des compétences du personnel soignant et de l’accessibilité aux soins, ce projet permet également de dépister à temps des maladies infectieuses telles que la lèpre et l’ulcère de Buruli dans les communautés ciblées.

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Santé communautaire Lobaye – République Centrafricaine

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une collaboration fructueuse de la clinique bohler et de la fondation follereau au bénéfice des femmes maliennes Les services de santé spécifiquement dédiés à la santé maternelle et néo-natale sont particulièrement rares au Mali. 55% des femmes accouchent sans personnel soignant qualifié à leurs côtés. Le 14 mars 2013, la Clinique Bohler et la Fondation Follereau ont signé une convention de collaboration pour la conception de supports d’Information-Education-Communication (IEC), obstétrique et néo-natal au profit de l’ONG malienne COFESFA (Collectif des Femmes pour l’Education, la Santé Familiale et l’Assainissement). Un projet de 2 ans, qui visait à remédier à cette situation en informant les femmes maliennes sur l’importance des consultations prénatales, ainsi qu’en les incitant à venir dans les centres de santé. Sur base de la plateforme e-learning déjà disponible à la Clinique Bohler, des supports d’informations relatifs à la santé reproductive, à la grossesse et à la période néo-natale ont été créés et adaptés pour le personnel de santé et les femmes maliennes. Ainsi pendant 2 ans, la Clinique Bohler a-t-elle accompagné l’ONG COFESFA et la Fondation dans la création et l’adaptation des supports d’information et de communication sur des thèmes variés relatifs à la grossesse. Ces outils de prévention et d’éducation à la santé sont destinés d’une part au personnel médical ou d’encadrement communautaire, et d’autre part à la population malienne en général et aux femmes enceintes en particulier.

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SÊance de sensibilisation et d’information, Mali

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Aminata Doumbia à la Clinique Bohler

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Aminata Doumbia, sage-femme malienne, s’est rendue à la Clinique Bohler à Luxembourg à plusieurs reprises dans le but d’adapter des supports d’information et de communication sur des thèmes relatifs à la grossesse, au Mali. « La réalité au Mali est bien différente du Luxembourg, nous n’avons pas les mêmes infrastructures. C’est un bon exercice de transposer des savoirs et supports en tenant compte des contraintes locales. » Témoignage Aminata Doumbia

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LIONS CLUB INTERNATIONAL, DISTRICT 113 Le projet « LIONS CLUB INTERNATIONAL, DISTRICT 113 », réalisé avec la Fondation Follereau: Une clinique ambulatoire pour opérer la cataracte. Le Ministre de la Santé Publique, Georges Wohlfahrt, qui lors de son mandat de Secrétaire d’Etat à la Coopération avait autorisé le cofinancement du projet, a visité ce projet avec le président de la Fondation Follereau en 1999, lors d’un passage à Bamako, au Mali.

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« Les malades opérés assis autour de la belle clinique ambulatoire, sous les arbres. », titrait un journal malien

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Photo: Collaboration entre le Lions International, Luxembourg et la Fondation Follereau, dans le programme ÂŤ Sight First Âť du Lions, au Mali.

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LIONS CLUB INTERNATIONAL, DISTRICT 113 Dans le cadre de son programme « Sight First », le « Lions International, Luxembourg » s’était adressé à la Fondation Follereau en vue de réaliser un projet pour soigner les malades d’une cataracte afin d’éviter les trop nombreuses cécités. Sur le vaste territoire du Mali - 1,240.000 km2 - les moyens de communication sont peu développés et les malades n’ont souvent aucun accès à la médecine. C’est pourquoi des circuits ambulatoires sont mis en place. La Fondation Follereau chercha conseil auprès de la direction IOTA, la plus grande clinique ophtalmologique du pays. De ce contact est né le grand et formidable projet de la construction d’une clinique ambulatoire pouvant circuler à travers le grand territoire du Mali - le tout sous l’organisation et la responsabilité de la clinique IOTA. Sur un grand camion Mercedes fut monté, dans un atelier spécialisé à Paris, une belle clinique équipée pour opérer la cataracte. Conjointement, la Fondation Follereau a financé un programme de formation pour les aides soignant(e)s et les médecins accompagnant la clinique. Pendant 20 ans, des milliers de gens à travers tout le territoire désertique du Mali ont pu être opérés et sauvés de la cécité, grâce à ce projet pilote exemplaire, et grâce à une collaboration harmonieuse entre les Gouvernorats du Lions et de la Fondation Follereau.

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Service volontaire Dès l’année 2007, la Fondation a constaté un intérêt particulier des jeunes disposés à faire pendant ou après leurs études, une expérience sur le terrain dans un des projets de l’ONG. Des jeunes veulent voir sur place, devenir témoins de ce qui se passe dans le monde des démunis, alors que chez nous tout ce qui se passe là-bas est reçu dans une indifférence glaciale. Pourquoi tant de gens meurent de faim, alors que, selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), il y a assez de nourriture pour faire vivre 12 milliards d’êtres humains. Pourquoi au début de ce troisième millénaire, un milliard de personnes n’ont jamais vu un médecin et pourquoi un autre milliard ne sait ni lire ni écrire. Et ces jeunes veulent vérifier s’ils peuvent modestement remédier à ces scandales. Et pour cela, ils veulent aller sur place et voir des projets, avant de s’engager dans la vie professionnelle. Le Service National de la Jeunesse encourage de telles bonnes volontés d’aller pour une période minimum de 6 mois sur le terrain. Il les soutient financièrement et la Fondation Follereau prépare le volontariat pour le projet demandé, avec les partenaires locaux. La Fondation Follereau remercie chaleureusement le Service National de la Jeunesse pour cette agréable et utile collaboration. Elle peut affirmer, après 10 ans d’expérience, que les volontaires sont revenus riches en expériences fructueuses et contents d’avoir osé ce volontariat. Catherine Jaans fut la première volontaire à faire cette expérience dans le cadre d’un de nos centres médicaux. Et d’autres, à raison de deux personnes par an, ont suivi jusqu’à ce jour.

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Romy Scmit – 2009 – CDTUB d’Allada

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Maternité de Tadiana, Mali Depuis plus de 40 ans, la population de Tadiana attendait la construction d’une maternité et c’est la conjugaison des efforts entre la Fondation Follereau et sa représentation au Mali (l’APFFL) qui a permis la réalisation de ce vieux rêve. Le projet de la construction de la maternité rurale a débuté fin août 2013, grâce à un extraordinaire soutien financier de l’Action Catholique des Femmes du Luxembourg (ACFL). Depuis le premier février 2014, la maternité est fonctionnelle à travers un très joli bâtiment composé de deux toilettes, d’une maison pour le gardien, d’une pharmacie avec une dotation en médicaments, d’une salle de consultation, d’une salle des accouchées, d’une salle de travail, d’un bureau pour la matrone et d’une salle d’accouchement. La maternité de Tadiana redonne de l’espoir aux femmes et aux enfants, et touche une population de plus de 5000 personnes. Lors de la cérémonie d’inauguration, la présidente des femmes maliennes responsables du Centre ont souligné l’amitié et la clairvoyance des femmes catholiques du Luxembourg (ACFL) qui ont largement contribué à offrir à leurs soeurs musulmanes cette maternité: toute la presse malienne s’est fait écho de ce compliment.

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Avant la construction de l’unité de soins à Doglobo, la population devait parcourir 15km à pied, pour accéder au premier centre de santé.

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Unité de soins périphériques (USP) à Doglobo La Fondation Follereau, en partenariat avec la AAT-FFL, a commencé la construction d’un centre de santé dans le village de Doglobo au Togo en 2015. L’objectif global de ce projet est l’amélioration durable de l’accès géographique aux soins de santé ainsi que la prévention des maladies infectieuses. La Fondation espère également que la population de Doglobo et des villages environnants sera mieux informée et que leurs capacités sur les pratiques d’hygiène seront renforcées afin de se diriger vers une éradication des maladies infectieuses épidémiques.

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Pendant plus de 20 ans cette affiche a annoncé au pays « La Journée Mondiale des Lépreux » Le visage blême de l’ambassadrice des sans voix est sorti de la masse des souffrants et a fait appel à la solidarité de ceux qui vivent protégés et heureux. Et une multitude de gens généreux ont répondu à cet appel.

Aujourd’hui la victoire sur la lèpre est notre fierté, bien que des foyers résistants nous obligent à la prudence. Mais le combat a pris une autre dimension. Armés par une longue expérience, nous combattons en dehors de la lèpre d’autres lèpres: l’injustice sociale, la faim, le manque de soins médicaux pour les démunis, dont souffrent surtout les femmes et les enfants. L’ancien secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Anan en quittant son poste avait mis en garde: « La destruction de millions d’êtres humains s’effectue dans une normalité glacée, tous les jours sur une planète débordant de richesses. L’équation est simple: quiconque a de l’argent mange et vit. Qui n’en a pas devient invalide, souffre et meurt. Quiconque meurt de faim est donc victime d’un assassinat. Les épidémies , la soif ,la faim, la misère détruisent chaque année autant de femmes, d’hommes et d’enfants que la deuxième Guerre Mondiale en six ans ».

© FFL / Danièle Hilger

Cet appel courageux et fort oblige les ONG à une réaction efficace. Avec 50 ans d’expérience, la Fondation Follereau sera aux côtés des blessés de la vie.

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Editeur : FONDATION FOLLEREAU 204, route d'Arlon L-8010 Strassen (+352) 44 66 06 1 info@ffl.lu BCEE IBAN LU38 0019 1100 2081 3000 Impression : IMPRIMERIE J.-P. MEYER 7A, Rue de Bitbourg, L-1273 Luxembourg Crédits photos : FFL / T. Winn Publication : Juin 2017

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