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°70 NOVEMBRE 2021

L’ESPOIR EST LE PILIER DU MONDE

© FFL/ Magic Studio

- PLINE L'ANCIEN

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Edito

Sommaire 4 6

Inclure

8

Protéger

10 Perdurer 11 12

Et si nous n’avions jamais été à l’école ?

Respecter

On a tous, dans notre enfance, déjà rêvé de ne pas aller à l’école. Attendre que les bus soient annulés à cause de la neige, espérer que le professeur ne soit pas présent pour aller jouer avec ses camarades. Nous connaissons la vraie valeur des choses lorsque nous la perdons. Ce sentiment a été vécu par des milliers d’enfants depuis la pandémie que nous traversons.

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« Parce que chaque donateur a le droit de savoir comment est dépensé son argent et s’il est bien géré. »

En 2020, l’école à la maison s’est invitée dans les familles du continent européen... « Quelle chance ! » diront les plus jeunes. Mais à la longue cette situation devenait complexe. Pour les petits comme les plus grands, retourner à l’école devenait plus que nécessaire. Revoir ses amis, avoir des enseignants à ses côtés pour poser des questions, se développer, se former dans de bonnes conditions, tels étaient les désirs de milliers d’enfants et telles étaient les priorités gouvernementales pour cette rentrée 2021. Evidemment pour les parents aussi il était primordial que leur enfant puisse recevoir à nouveau un enseignement de qualité, entouré par des professionnels qualifiés pour avoir un métier passionnant, être heureux, autonome et par ce biais être en sécurité tout au long de leur vie. Nous le savons, les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain. Dès lors, la transmission de connaissances, de valeurs, permettra notamment d’agir positivement au profit de notre monde mais aussi d’informer nos enfants sur leurs droits ce qui favorisera le respect envers eux-mêmes et autrui. Par ailleurs, leur inculquer des manières d’agir durables contribuera à la sauvegarde écologique et économique de notre planète et leur donnera les clefs de la réussite. C’est en cela que l’école est importante, fondamentale et la raison pour laquelle la Fondation Follereau œuvre pour que chaque enfant pris en charge dans ses pays d’intervention puisse accéder à ce droit à l’éducation. Car aujourd'hui encore, dans certaines régions du Sud, des enfants n'ont pas cette possibilité. Les écoles étant inaccessibles de par leur localisation ou par le coût que cela représente pour les familles les plus précaires. Alors, ces enfants n'ont pas d'autres choix que de contibuer, dès le plus jeune âge, aux revenus de leur famille en allant travailler, comme domestique ou dans des domaines à risques, au détriment de leur scolarité. Grâce à nos partenaires locaux et à leurs actions de recherche, de développement et d’accompagnement, des milliers d’enfants peuvent rejoindre une structure éducative. L’une de nos priorités est d'améliorer la qualité de vie de ces enfants en situation de vulnérabilité. Cela passe par l’accueil en centre dédié, parfois pour les protéger d’un contexte familial difficile, les sensibiliser à leurs droits, les accompagner via la médiation, leur fournir un accès aux soins ainsi qu’une formation et une éducation qui leur offrira, à terme, l’opportunité de se reconstruire pour devenir des adultes accomplis, prêts à affronter la vie, plus sereinement. Comme le dit un proverbe africain : « Il faut tout un village pour élever un enfant », et tous ensemble nous pouvons agir en faveur de leur éducation, leur santé et leur protection. Jean HILGER Président du Conseil d'Administration

BUREAU PERMANENT Conny Reichling, Laila Agouni, Lara Beauguerlange, Céline Boudjemadi, Clémentine Gloire, Gina Hernalsteen, Naristé Grün-Sonunbekova, Fabian Martin et David Thommes. CONSEIL D’ADMINISTRATION (de gauche à droite) M. Jean Hilger (Président), M. Jean-Luc Pauly, Mme Marie-Thérèse Ney, Dr. Jean Smit, M. Georges Keipes, M. Julio Nerin (Vice-Président), Mme Anne Majerus, Mme Brigitte BontempsLoschetter et M. Paul-Marie Majerus.


RESPECTER

TÉMOIGNAGES

Agenda 2030, Nations Unies

Il y a quelques semaines a eu lieu la rentrée scolaire pour tous les enfants au Luxembourg, bousculée une nouvelle fois par la crise sanitaire. Les élèves ont, pour la plupart, été contents de retrouver les bancs de l’école, revoir leurs camarades, développer leurs savoirs, même si cette rentrée a été encadrée par des codes différents. L’accès à l’éducation est un droit fondamental pour chaque enfant du pays. Et, pour qu’ils puissent continuer à bénéficier de ce droit malgré la pandémie, de nouvelles règles sont entrées en vigueur. En effet, l’école fait partie intégrante de leur vie d’enfant et ce parfois, jusqu’à l’âge adulte. Il était donc inconcevable qu’ils ne puissent pas vivre leur rentrée 2021 sachant que l’année 2020 avait déjà perturbé leur équilibre scolaire, social et psychologique. Certes, les élèves doivent suivre de nouvelles mesures, mais ils ont la chance de pouvoir poursuivre leurs apprentissages car l’une des priorités de ces derniers mois, était de continuer à assurer l’éducation de tous et respecter ainsi l’ODD 4 des Nations Unies « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ». Aller à l’école, y avoir droit quoi qu’il arrive, quelque soit la situation, avec ou sans pandémie, semble être une norme pour la majorité d’entre nous en occident. Or ce droit, comme beaucoup d’autres encore actuellement, n’est pas (encore) une réalité pour plus de 58 millions d’enfants au monde (selon les Nations Unies). En Afrique, et notamment dans les pays d’intervention de la fondation, un enfant sur cinq n’a pas accès à une scolarité de base, sans même penser à une éducation supérieure. Sans éducation fondamentale, les enfants se voient dépourvus d’un avenir et à haut risque de perdurer dans le cercle de la pauvreté sans perspectives d’en sortir. Dans les pays Nord une étude de l’OCDE (2018) a montré récemment qu’il faut six générations pour sortir de la pauvreté à une famille dans des conditions décentes et stables, pour les populations dans les pays d’intervention de la Fondation Follereau le chemin reste long et périlleux. Ainsi, la fondation s’est fixée comme objectif pour les années à venir de contribuer à réduire les inégalités entre les populations et à renforcer avec les moyens à disposition les droits fondamentaux des populations Sud, bénéficiaires des projets. Ce renforcement des libertés consiste d’une part en l’accès aux soins de santé primaire, mais aussi en l’accès à une éducation de base et la protection des plus jeunes en milieu rural. La Fondation Follereau, épaulée par ses associations partenaires de confiance sur le terrain, arrive ainsi à créer des perspectives pour les enfants. Par exemple, à Tougouri au Burkina Faso où, par manque de moyens, des familles sont contraintes d’envoyer leurs enfants dans les mines, source de revenus importante pour les ménages. La fondation et son partenaire AABFFL, prennent en charge ces enfants des mines au sein

du centre d’hébergement de la ville. Ceux-ci bénéficient alors d’une formation professionnelle de 3 ans validée par un examen national ainsi que d’un kit de démarrage pour débuter une nouvelle vie et s’intégrer socialement et professionnellement. En effet, l’une des missions de la fondation Follereau Luxembourg est d’agir afin que chaque enfant bénéficiaire des projets mis en place puisse accéder à une éducation égalitaire et se bâtir un avenir plus équilibré.

ALOIS Ancien élève du centre d’accueil et de formation professionnelle des « Jeunes Jardiniers de Dédougou » (JJD), au Burkina Faso, désormais étudiant en sociologie à l'université de Dédougou

Avoir une belle destinée, telle est l’ambition des enfants, certains rêvent de devenir pompiers, d’autres des super-héros. Des rêves innocents qui font sourire, qui développent l’imaginaire, synonyme d’espoir, de projet. Mais que deviennent ces songes lorsqu’un enfant est confronté à des responsabilités d’adultes ?

Je suis né à Bourasso au Burkina Faso. Après mes études primaires et par manque de moyens mon père m’a déscolarisé et m’a envoyé travailler pour pouvoir payer mes frais de scolarité jusqu’à ce que j’ai mon BEPC. Je travaillais la journée et j'avais des cours du soir. Dans cette précarité, j’ai été recruté par JJD et le profil du centre répondait à mes besoins car en plus de la formation, j’avais la possibilité de poursuivre mes études.

À Kaloukro en Côte d’Ivoire, des jeunes filles parfois déjà mères doivent non seulement penser à leur futur, mais également à celui de leur propre enfant. Alors, le centre de formation des jeunes filles, soutenu par la fondation, propose une formation professionnalisante dans un métier de leur choix (couture, coiffure, pâtisserie) accompagnée d’une remise à niveau en alphabétisation, en vue de garantir, à terme, leur indépendance financière. Par ailleurs, ces jeunes filles sont également sensibilisées à la santé maternelle et infantile, à leurs droits ainsi qu’aux dangers des grossesses précoces et répétées. C’est certain, l’éducation est un tremplin, un levier et plus encore qu’un droit, c’est un besoin pour assurer son futur et celui de ses enfants. L’éducation nous permet de voler de nos propres ailes, de nous construire, elle nous responsabilise et la Fondation Follereau a toujours pour mission de permettre aux communautés bénéficiaires des projets d’atteindre cette autonomie. Pour préparer les élèves à cet objectif, les responsables du centre d’accueil et de formation professionnelle des « Jeunes Jardiniers de Dédougou », au Burkina Faso, invitent les adolescents âgés de 12 à 19 ans à gérer leur future autonomie alimentaire et financière en entretenant eux-mêmes les jardins du centre. Ils ont aussi la possibilité de suivre une formation en couture, menuiserie et mécanique, tout en bénéficiant d’une éducation scolaire de base. Par le biais de l’éducation, les jeunes suivis dans les programmes de la fondation arrivent à briser le cercle de la pauvreté, à vivre une vie plus sereine et finalement à bénéficier de plus de libertés fondamentales.

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CÉLINE BOUDJEMADI Chargée de communication presse@ffl.lu

J’ai donc opté pour la menuiserie puisque c’est cette activité que j’exerçais pour pouvoir subvenir à mes besoins. C’est également une activité que j’aime beaucoup en plus de la formation en jardinage qui répond à nos attentes car étant fils de paysan. En adhérant JJD, mon objectif était de me professionnaliser tout en travaillant dans un cadre adéquat et sécurisé. J’avais la possibilité de concilier apprentissage et étude et ce fut un facteur de mon choix d’intégrer le centre. Tout au long de ma formation, j’ai bénéficié du soutien de JJD jusqu’à l’obtention du BAC ce qui m’a permis d’aller à l’université. JJD m’a formé (CQP et attestation de formation en menuiseriebois), protégé et continue de me suivre dans mon évolution. La formation en jardinage me permet aujourd’hui de venir en aide à mes parents à travers les techniques d’amélioration de la rentabilité des cultures enseignées à JJD.

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DROITS À L'ÉDUCATION

ODD 4 : Assurer l'accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d'égalité, et promouvoir les possiblités d'apprentissage tout au long de la vie.

J’ai commencé à m’intéresser à la sociologie depuis la classe de seconde à travers la philosophie. En effet c’est mon professeur de philosophie qui m’amené à m’intéresser à cette filière car j’aimais sa manière de dispenser son cours et l’intérêt qu’il y portait m’a poussé à m’y intéresser. En plus de cela c’est une matière peu pratiquée ici alors qu’elle est pleine de débouchés surtout au niveau de l’enseignement et du développement humain. J’avais aussi un acquis et un avantage sur les autres élèves car j’aime beaucoup la lecture et mes interventions aux cours ont poussé mon professeur à porter un intérêt particulier sur moi. Enfin compte tenu de ma situation, je ne voulais pas m’éloigner de ma localité et cette filière existant à l’Université de Dédougou, j’ai trouvé bon de m’inscrire dans ma localité. Actuellement à court terme, je me suis inscris pour le concours national de la gendarmerie, et je poursuis toujours les cours à l’université ce qui absorbe la plus grande partie de mon temps. Mon objectif principal est d’avoir la licence en sociologie. J’avais également fait cas de mon souhait de venir épauler JJD pour la formation des jeunes en menuiserie-bois et même pour l’alphabétisation. -5-


INCLURE

Égalité des genres

FAIRE UN DON POUR LA CONSTRUCTION DU NOUVEAU CENTRE DE FORMATION DE SAVALOU

ODD 5 - Réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles Agenda 2030, Nations Unies

CLÉMENTINE GLOIRE Chargée de projets projets@ffl.lu

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Le centre de formation professionnelle de Savalou, qui est actuellement en construction, proposera des filières considérées, de prime abord, comme étant plutôt « masculines », telles que la menuiserie, l'électricité en bâtiment et la construction métallique. Ces filières ont été identifiées en collaboration avec le ministère des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle au Bénin, et répondent aux besoins du marché local. Cela dépend de l’offre de formations déjà présente dans la zone. Toutefois, au centre de Zè, dont la fondation a aussi soutenu la construction, plusieurs filles ont suivi la formation de menuiserie, déconstruisant les stéréotypes de genre que l’on aurait pu avoir.

L’appui a un nouveau projet naît toujours de l’initiative d’un de nos partenaires locaux. Ce sont eux les acteurs de terrain qui mettent en œuvre les projets au quotidien, qui sont en contact direct avec les bénéficiaires et qui peuvent, par conséquent, identifier les besoins réels des populations. Nous analysons ensuite ensemble les demandes, les réponses potentielles que nous pouvons y apporter, l’adéquation des actions à entreprendre avec notre stratégie d’action et nos compétences, les risques éventuels, pour aboutir à la création d'un nouveau projet. L’implication des différents acteurs de terrain à cette étape est très importante afin de garantir la pertinence du projet, mais aussi la pérennité des actions menées. Nous veillons aussi à ce que les actions entreprises soient toujours alignées sur les politiques menées au niveau national, que ce soit en matière de santé, de formation professionnelle ou encore d’appui aux enfants vulnérables. Pour cela, nous rencontrons systématiquement les autorités compétentes pendant l’élaboration du projet. En parallèle, nous intégrons les questions de genre, de droits humains et de protection de l’environnement de manière transversale. Pour chaque projet, nous tenons compte de ces questions essentielles dans les réponses que nous apportons sur le terrain.

Fondation Follereau Luxembourg IBAN LU38 0019 1100 2081 3000 (BCEELULL)

Dans chaque problématique traitée, nous accordons une attention particulière à la prise en compte du genre, afin de satisfaire les besoins et attentes de chaque groupe de la population. Pour les projets de formation professionnelle, nous nous assurons que l’accès soit autant garanti pour les filles, que pour les garçons, en mettant en place des actions spécifiques pour lever les barrières éventuelles par exemple. Pour les actions de lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) nous intégrons autant les hommes que les femmes dans les actions entreprises, en adaptant les activités à chaque cible. Mais en parallèle, il est important qu’il y ait une volonté au sein de la société, ainsi qu’au niveau politique, d’inclure les filles et les femmes et que les rôles évoluent. Un peu comme ici finalement...

HÉLÈNE ADJAGBE Ancienne apprenante en menuiserie au centre de formation de Zé BÉNIN

Au début ça n’a pas du tout été facile car les apprenants garçons estimaient que la menuiserie était un métier d’homme et ont même parié qu’aucune fille ne finirait les trois ans de formation. Mais avec le temps et de la détermination, ils nous ont pris plus au sérieux. Depuis décembre 2020, je travaille dans mon propre atelier grâce aux kits professionnels offerts par la Fondation Follereau Luxembourg. Tout au début, mon intégration sur le marché de l'emploi en tant que femme a été très difficile, car les clients étaient réticents à confier leur commande à une femme mais après mes premières belles réalisations que j’ai exposé devant mon atelier, j’ai commencé à avoir de la clientèle.

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AVANT

LA RUE

TRAORÉ CHEICK BOUNAMA -13 ans Pris en charge à la Maison de l'Enfance à Bouaké Côte d'Ivoire

SOULEYMANE OUOLOGUÊM - 14 ans Pris en charge au centre de Ségou - Mali

PRISE EN CHARGE

APRÈS

Je me sens vraiment bien ici. J’ai repris l’école et grâce à la médiation, je suis en permanence en contact téléphonique avec ma famille. J’ai appris le sens de la responsabilité, je suis dans de bonnes conditions de protection. J'ai appris à jouer au basket Ball et au tennis de table. Je passe en classe supérieure (6 eme année). Grâce au suivi de l’équipe du projet je suis vraiment stable maintenant.

Dans la rue, on mendiait. Certains nous chassaient, d’autres nous insultaient et nous traitaient de voleur. On mangeait les restes des nourritures et on ne se lavait pas. J’ai reçu plusieurs fois des coups.

Mon calvaire a commencé quand mon père s’est marié avec une deuxième épouse. Cet évènement a complètement bousculé l’équilibre de la famille, d’abord beaucoup de mésententes entre les parents et pour finir par le départ et le divorce de ma maman. Après le départ de ma maman, je suis resté avec mon père et sa nouvelle épouse. Tous les jours, c’était des maltraitances sur ma personne, même si j’écoutais de la musique elle prenait cela comme une scène de provocation à son égard. Le comble dans cette histoire, était que même mon père n’était pas épargné par des injures et autres provocations.

Dans le cadre de la médiation sociale, l’équipe du projet a pu nouer le contact entre moi et ma famille. Au cours de ma formation, j’ai effectué plusieurs visites en famille en compagnie d’un éducateur.

Je me sentais mal. Je n’aimais pas cette condition. Les gens nous insultaient souvent et nous regardaient mal. Ce n’est pas bon pour un enfant de vivre dans la rue. Un jour je passais devant la Maison de l’Enfance. J’entendais des enfants jouer. Je me suis arrêté devant sans entrer. C’est là qu’une éducatrice m’a vue et s’est approché de moi pour savoir d’où je venais et pourquoi j’étais là. Je lui ai expliqué mon histoire et elle m’a dit de rentrer dans la cour de la Maison de l’Enfance.Elle m’a fait prendre la douche et m’a donné à manger.

La ronde ou tournée de rue consiste à faire le repérage des enfants dans la rue dans des points sensibles de la ville et ses environs notamment, les centres commerciaux, les gares routières, les abords des marchés de quartier, certains endroits en dehors de la ville. Les enfants repérés sont sensibilisés sur les dangers pour faciliter le retour de l’enfant en famille ou son accueil à la Maison de l’Enfance. Les enfants arrivent à la Maison de l’Enfance par l’action de rue (visite de rue), par action individuelle ou référencement. Les difficultés rencontrées sont de plusieurs ordres : l’accessibilité de certains sites à cause des dangers qui y sont liés, la méfiance de certains enfants parfois sous influence (adultes, des gangs, …), difficultés au niveau des moyens de déplacement en motos à cause des risques d’agression ainsi que la mobilité des enfants, qui se déplacent d’un site à un autre ce qui ne facilite pas leur suivi.

SORO KOLOTIOLOMA Partenaire FFL à la Maison de l'Enfance à Bouaké - Côte d'Ivoire

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ISMAÏLA COULIBALY Ancien enfant pris en charge au centre des enfants des rues de Ségou - Mali

Grâce à l’accompagnement du projet et de ma famille, je suis parvenu à maitriser tous les contours de mon métier. J’ai bénéficié d’une première formation en réparation de moto pendant 3 ans avant de bénéficier d’une seconde formation en spécialisation électricité moto de 3 ans aussi. Profitant de cette formation j’ai aussi appris la réparation de téléphone portable. MACKY TALL Partenaire FFL au centre de Ségou - Mali La médiation nécessite le déploiement de moyens de communication, afin de faciliter la mobilité car les familles des enfants sont dispersées dans la région de Ségou et à l’intérieur du Mali, parfois même dans les pays limitrophes. Pour cela, après avoir recueilli les informations auprès de l'enfant, des contacts sont directement menés avec un membre de la famille, ou avec toute autre personne proche, ou encore avec le concours de la structure de prise en charge la plus proche. L’objectif est de permettre à l’enfant de rester dans un « milieu familial » (parents directs, grands-parents, oncles, tantes, cousins, etc.).

Au terme de ces 3 ans de formation j’ai bénéficié d’un kit d’installation et d’un appui conséquent de l’AP-FFL et de la FFL me permettant de prendre un nouveau départ. Le nom de mon atelier est la « clinique des motos et téléphones ». Je me suis marié et je suis père de deux enfants. Mon dernier garçon a été baptisé du nom de l’éducateur du projet qui m’avait contacté dans la rue. Je suis vraiment reconnaissant envers le projet de Ségou.

Cela entraîne souvent plusieurs allers et retours, en fonction du niveau de la complexité, de la nature de la rupture avec la famille. Les visites à domicile ou la visite d’éventuels parents au centre sont systématiques. Elles permettent d'évaluer la situation et de fournir un soutien, au profit de l’enfant et de sa famille. Cette médiation consiste à cerner les raisons de la rupture de l’enfant avec sa vraie famille et ainsi, adopter la méthode appropriée pour renouer le contact et la confiance. Le suivi des enfants retournés en famille est assuré de façon périodique (trimestriellle).

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PROTÉGER


PERDURER

Toujours voir plus loin

SENSIBILISER

« Le plus petit geste est toujours mieux que la plus grande des intentions. » Agir chaque jour avec des petits gestes simples, c'est possible.

« Quand un arbre tombe, on l’entend ; quand la forêt pousse, pas un bruit » - Proverbe tibétain

À Tougouri, au Burkina Faso, la réhabilitation en 2013 du centre de formation professionnelle donne la possibilité aux adolescents issus de la traite sur les sites aurifères de se former à un métier pendant 3 années et de bénéficier du soutien nécessaire à la réussite de leur insertion socioprofessionnelle. Depuis 2020, l’élevage et le maraîchage viennent compléter les activités proposées et ce, dans une optique de durabilité puisqu’ils contribuent aux objectifs d’autosuffisance alimentaire du centre et des bénéficiaires tout en les formant à des métiers durables. Ces cours pratiques sont aussi mis en place au centre de formation professionnelle des jeunes jardiniers de Dédougou. Au Bénin, les élèves du futur centre de formation professionnelle de Savalou auront quant à eux la possibilité d’effectuer des stages dans les secteurs d’activités liés à leurs apprentissages afin d’optimiser leur insertion sur le marché de l’emploi mais aussi pour continuer de subvenir à leurs besoins. Toutes ces activités génératrices de revenus (AGR) permettent ainsi de sortir du cercle de la pauvreté, une étape nécessaire pour tendre progressivement vers l’autonomisation. Toujours voir plus loin... Préserver la biodiversité et les ressources naturelles, pour une durabilité écologique

☐ Je redonne une seconde vie aux objets avant de décider de les jeter

© FFL/ T .Winn

☐ Je n’utilise pas de plastiques à usage unique ☐ J’achète local et régional en favorisant les petits producteurs ☐ J’ai toujours mon sac réutilisable avec moi ☐ J’utilise des gobelets, plats réutilisables et j’ai une gourde ☐ Je ne laisse jamais couler le robinet d’eau si ce n’est pas nécessaire, par exemple lorsque je me brosse les dents où lorsque je me lave les mains ☐ J’achète en seconde main si possible ☐ J’utilise des plateformes de partage alimentaire

La règle du zéro kilomètre, ce que l’Afrique peut nous apprendre Honorer les petits producteurs, privilégier les circuits-courts sont tant de petits gestes qui peuvent paraître insignifiants. De plus en plus, au Nord, les discours sur les façons de consommer et produire autrement se font entendre et les initiatives tendent à augmenter doucement mais surement en faveur d’un développement durable. Beaucoup se demandent encore comment agir, quelles actions mener à titre individuel pour réellement avoir un impact positif sur le monde de demain. Pourtant en Afrique, la règle du « zéro kilomètre » est acquise depuis des siècles et c’est naturellement que beaucoup de communautés villageoises favorisent les marchés locaux, l’artisanat, les produits de saison, respectent les cycles naturels qu’offrent la terre, cultivent sur de petites parcelles et transmettent ces valeurs de générations en générations. Les pays du nord ont en ce sens certainement beaucoup à apprendre du continent africain. Et pourtant, il sera l’un des plus impactés par les effets des dérèglements climatiques…

☐ J’achète des aliments de saison ☐ Je bois de l’eau du robinet ☐ Je privilégie les bocaux en verre pour conserver mes aliments ☐ J’achète en vrac

© FFL/ T. Winn

Proposer des activités génératrices de revenus, pour une durabilité socio-économique

☐ Je recycle et je trie mes déchets

☐ J’utilise des ampoules basse consommation ☐ J’utilise du papier éco-responsable (comme à la Fondation, lors de l'impression de nos bulletins et de notre rapport annuel) ☐ Je fais des lessives à basse température ☐ J’éteins et je débranche les appareils électriques après utilisation

C’est sûr, si l’on tend l’oreille, les petites actions ne font pas de bruit et leur silence peut même effrayer, décourager. Pourtant c’est leur union, leur répétition et le sens existant en chacune d’elles qui peut tout changer, tout créer. La Fondation continue de mettre sa pierre à l’édifice. Et vous ?

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☐ J’évite de faire tourner mon lave-vaisselle si il n’est pas plein ☐ Je prends des douches courtes et moins de bains

GINA HERNALSTEEN Stagiaire en communcation

☐ Je marche ou je roule à vélo pour me déplacer

La biodiversité est gravement menacée par les actions humaines tout comme les ressources naturelles qui s’épuisent et constituent pourtant nos moyens de subsistance. La Fondation Follereau s’engage également à son échelle et au travers de ses projets dans la lutte contre les changements climatiques. Car, en œuvrant pour les droits fondamentaux, la fondation aide à la concrétisation des 17 Objectifs de développement durables fixés par les Nations Unies à l’Agenda 2030. Parmi eux, l’objectif 13 « Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions ».

☐ J’évite d’imprimer des e-mails si cela n’est pas vraiment nécessaire

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MES PETITS GESTES DU QUOTIDIEN

Consciente que des choix doivent être pris pour un développement durable, la Fondation Follereau est engagée au travers de ses nombreux projets à assurer dès leur implémentation, la mise en place de systèmes garantissant la pérennisation des actions menées ainsi que leur autonomisation. En effet, mener les communautés bénéficiaires à leur autosuffisance est une priorité et pour ce faire, la Fondation et ses partenaires cherchent toujours à agir en accord avec les besoins de terrain, en favorisant les circuits-courts, l’économie et la main d’œuvre locale afin de créer des boucles renforçatrices respectueuses des besoins réels et durables sur le plan économique, social et écologique.

Dès lors, la Fondation favorise une logique circulaire tant dans l’importation que dans la production des matériaux nécessaires à l’avancée des chantiers dans ses pays d’intervention. Une main d’œuvre ainsi que des matières premières locales sont toujours préconisées afin de respecter les circuits-courts et une faible emprunte carbone. Le respect de la biodiversité est également de mise, par exemple à Savalou ou une étude précise des sols a été entreprise en premier lieu afin de mesurer sa composition et penser les plans de construction pour un moindre impact écologique. De plus, la généralisation systématique de panneaux photovoltaïques lors de l’implémentation des projets permet aux communautés du sud d’être moins dépendantes des énergies fossiles vis-à-vis du Nord. L’ensemble des matériaux est également choisi selon des critères environnementaux. Enfin, les centres de formation proposant des activités de maraîchage respectent les cycles des saisons et le principe de culture sur petites surfaces pour des productions durables et saines. A titre d’exemple, le centre de formation professionnelle de Zè, en parallèle à ses activités de menuiserie, couture et mécanique, s’est lancé dans la culture d’ananas et de tomates qui sont récoltés en alternance selon les saisons. Par ailleurs, une mini pisciculture bénéficie également aux apprenants et permet encore plus de diversité dans les récoltes, le tout localement.

© FFL

Catastrophes naturelles, phénomènes météorologiques extrêmes, les changements climatiques sont bien présents et la nature reprend ses droits, montre sa puissance face aux actions humaines allant à son encontre depuis tant d’années. Force est de constater qu’aucune région du monde n’est épargnée par ces dérèglements et que l’occident, encore souvent dans le déni de cette réalité doit aujourd’hui également en subir les conséquences concrètes. A l’avenir, les scientifiques sont unanimes, ces phénomènes seront de plus en plus fréquents et violents.


« N’occultons pas. Il est difficile à un homme rassasié de croire qu’un autre a faim.»*

La Fondation soufflera ses 55 bougies le 7 décembre 2021. Depuis toutes ces années, nous allons toujours plus loin, grâce à l'engagement de chacun.

Exposition en cours de Gilliane Warzée à la galerie d’art contemporaine « Am tunnel » de la Spuerkeess à Luxembourg ville. Visites les dimanches après-midi sous réservation via le site internet de l’artiste: www.gillianewarzee.com

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©Gillaine Art "Erèbe et Nyx" 2021, Huile sur toile & aérosol, 140x100 cm

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Au nom du Conseil d'Administration, de l'équipe de la Fondation Follereau Luxembourg, de ses partenaires locaux et de ses bénéficiaires, merci aux généreux partenaires engagés à nos côtés en 2021, entre autres :

pour avancer

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European Investment Bank - EBRC - BCEE - Ecole Privée Fielgen - Lycée Vauban - Nhood - CREOS Foyer - LU-CIX - Infogreen - Missbak - MS- Gestion Luxor Audit - Hopitaux Robert Schuman - G.E.I. SARL - Assurances Wahl & May - Imprimerie J.P. Meyer Feitler Immobilière - Casa-Nova Contemporain - ACFL Hamm - Soroptimist Lux-Melusina - Gilliane Warzée

avec un don - déductible des impôts. avec une collecte de fonds « GivenGain » fondation à

but non lucratif qui facilite les levées de fonds

par du bénévolat

par du mécénat de compétences

en utilisant le moteur de recherche solidaire Lilo. vous collecter des « gouttes d’eau », qui sont ensuite converties en euros pour être redistribuées au projet de prise en charge des enfants des mines de Tougouri.

en réalisant des achats en ligne sur les sites partenaires de Lilo avec le service « Lilo Achats Solidaires »

CONNY REICHLING Directrice direction@ffl.lu

pour perdurer

TRANSMETTRE

en parlant de nos projets auprès de vos proches, votre famille, vos collègues

par un legs : en désignant le FFL comme héritier ou héritier conjoint sur votre testament. Vous décidez individuellement quel projet vous souhaitez soutenir avec votre héritage

* À l'occasion de l'anniversaire de la Fondation, obtenez une reproduction de cette toile sur aluminium (40x30cm) pour tout don de 110€ (soit 2x 55 ans) ou plus, avec la mention « 55 FFL ». - 12 -


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