L'art de la marche - Le guide du pèlerin en 1000 dessins

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L’ART DE LA MARCHE le guide du pèlerin en 1 000 dessins

Yves Gustin
SOMMAIRE Avant-propos ............................................................................................... 4 Présentation 5 L’équipement du pèlerin, marcheur ou Jacquet ........................................ 6 Pourquoi prendre la route 7 La marche au Moyen Âge ........................................................................... 8 Les travaux et les rencontres 9 Les mauvaises rencontres ........................................................................ 10 Les quatre routes principales 11 La via Turonensis ....................................................................................... 12 La via Lemovicensis 14 La via Podiensis ........................................................................................ 16 La via Tolosana .......................................................................................... 18 Chemins en Espagne ................................................................................ 20 Papiers à avoir avec soi ............................................................................ 22 Petits conseils sur le chemin .................................................................... 23 Qu’est-ce qu’un Pèlerin ? ......................................................................... 24 Qui est Saint Jacques ? 25 La coquille Saint Jacques ......................................................................... 26 Se préparer à la marche 27 Différents signaux que vous allez rencontrer ........................................... 28 Ne pas se perdre 29 Comment se déplacer ............................................................................... 30 Le matériel à emporter 31 La gourde au Moyen Âge .......................................................................... 32 Confectionner une gourde 33 La cape du pèlerin ..................................................................................... 34 Teindre avec les plantes 35 Le chapeau du marcheur .......................................................................... 36 Les chaussures du marcheur au commencement ................................... 38 Faire des sandales en fibres végétales .................................................... 39 Les sacs du marcheur ............................................................................... 40 Les sous-vêtements du pèlerin ................................................................ 42 Ce qu’il y a dans le sac du pèlerin ............................................................ 44 L’amadou et le feu 46 Faire votre amadou ................................................................................... 48 Façon d’allumer un feu 49 L’allumette soufrée .................................................................................... 50 Allumer un feu avec un archet 52 Un pain de fortune bien mérité ................................................................. 57 Faire un feu rapidement sans problème 58 La canne et le bourdon, ustensiles utiles ................................................. 59 La canne, un système de défense 60 La canne, le Makhila.................................................................................. 68
Récapitulatif 70 Dormir à l’abri dans la nature.................................................................... 71 Dormir dans un gîte ou un refuge 75 Abri de fortune improvisé .......................................................................... 76 Se mettre en mémoire 79 Les bijoux du marcheur depuis le Moyen Âge ......................................... 80 Se nourrir en marchant 90 Le jardin médiéval ................................................................................... 102 Nourriture d’autrefois et d’aujourd’hui 106 Les traces d’animaux sur le chemin ....................................................... 108 Bien choisir son emplacement pour la nuit ............................................ 110 L’éclairage du pèlerin au marcheur d’aujourd’hui.................................. 112 Je marche, tu marches, nous marchons ................................................ 114 Notre compagnon de marche 116 Autres moyens pour se déplacer ............................................................ 126 Comment se défendre avec un vélo 134 Les différentes vitesses .......................................................................... 135 Comment fabriquer son bourdon avec un tour à bois 136 Le tour à bois .......................................................................................... 137 La forge et le soufflet 141 Forger son briquet ................................................................................... 146 Forger son couteau 152 Fabriquer un manche de couteau .......................................................... 156 Fabriquer un étui de couteau 160 Faire une ceinture .................................................................................... 164 Fabrication de chaussures d’époque 166 Fabrication d’un chapeau de lutin .......................................................... 170 L’eau l’énergie du marcheur ................................................................... 176 Le couchage ............................................................................................ 182 Matériel utile ............................................................................................ 186 Les dangers pendant la marche ............................................................. 189 Le paquetage ........................................................................................... 190 La nourriture du marcheur 192 Les plantes qui soignent sur le chemin .................................................. 194 Assouplissements pour la marche 198 Petite pause pour une mise au point...................................................... 202 Ma lanterne en fer-blanc 206 Le sac à dos ............................................................................................ 208 Se défendre avec un sac à dos 210 Réflexion .................................................................................................. 215 Les intempéries 216 L’Aventure commence............................................................................. 218 Conclusion 228 Épilogue ................................................................................................... 233 Pour terminer 236

CHEMINS EN ESPAGNE

VOUS VOILÀ EN ESPAGNE, CHOISISSEZ LA BONNE SAISON CAR L’ÉTÉ VOUS ALLEZ AVOIR TRÈS CHAUD. PRENEZ UNE BONNE GOURDE AVEC VOUS ! ATTENTION, LES ÉGLISES (COMME EN FRANCE) SONT SOUVENT FERMÉES, PEUT ÊTRE EN DEMANDANT AU VOISINAGE, ON POURRA VOUS OUVRIR LES PORTES !

Astorga Oloron Ste Marie

Puente la reina Burgos Logreno Léon

Bilbao Jaca Pamplune San Sébastian Bayonne Col du Sompors

ESPAGNE

Chemins en Espagne pour Saint Jacques de Compostelle

Si vous passez par St-Jean-Pied-de-Port, vous avez fait plus d’une vingtaine de kilomètres dans la montagne pour arriver dans les lieux suivants :

Roncevaux, vous voyez le panneau à l’entrée de la ville “Roncesvalles”, entourée de montagnes, admirez la Collégiale Royale fondée au xiie siècle en tant qu’hôpital, située à côté de la célèbre bataille (au fameux passage en août 778, où l’arrière-garde de l’armée de Charlemagne fut attaquée par les montagnards basques alliés des Sarrasins). Restez un instant et pensez à ces moments d’histoire. Cet édifice est intrigant lorsque la brume est là. C’est une étape importante sur votre chemin. À voir aussi, la chapelle de Santiago et la chapelle Sancti Spiritus.

Pampelune, vous êtes dans le berceau de la Castille et vous êtes descendu de la montagne, ouf ! Cette ville est d’origine romaine. À voir, la Citadelle de Pampelune en pleine ville pour se protéger des assauts fréquents des Français. Une forteresse de style Vauban, la plus grande d’Espagne, construite sous le Roi Philippe II, fut commencée en 1549 et a été conçue par des Italiens, c’est étonnant.

Cet endroit fut le témoin de beaucoup d’exécutions pendant la guerre civile. Vous pourrez faire une pause et penser à ce passé sanglant ou rêvasser…

La Cathédrale Sainte Marie avec ses deux tours a une très belle nef en pierre rouge à voir absolument.

Si vous passez par le col du Somport

Le Somport, cette voie est parfois boudée par les pèlerins car il y a souvent de la neige. Bien qu’avec le réchauffement climatique, aujourd’hui on peut plus facilement passer sans problème.

Jaca, prenez le temps de voir la citadelle avec ses fortifications qui ressemblent à celles de Brouage en Charente Maritime (17) avec ses échauguettes, voyez même les cerfs paisibles dans les douves. Entrez par le pont et son porche qui donne sur la cour de la citadelle. Je pense que vous allez y passer une bonne journée. C’était un point stratégique sur la route de la France. Passez sur cet impressionnant pont en pierre de San Miguel de Jaca et faites une halte. Regardez les montagnes au loin et pensez aux pèlerins

qui sont passés bien avant vous ici. À la fin du Moyen Âge, beaucoup de guerres, d’épidémies et d’incendies ont dévasté ce village. Entrez dans la Cathédrale San Pedro, son entrée est protégée par une très belle sous pente massive avec grilles en fer forgé. Maintenant n’ayez crainte, le chemin est bien balisé par des bornes, croix, pancartes, plaques et même sculptures.

Pueunte la Reina , ici, les quatre routes menant à Saint-Jacques se réunissent en une seule. Une statue de fer de l’apôtre pèlerin (faite en 1965) symbolise ce croisement avec pour inscription : “À partir d’ici, tous les chemins ne font plus qu’un”. Prenez le pont des pèlerins, constitué de six arches en pierre, qui enjambe le Rio Arca, fameux témoin de passages des templiers qui se sont installés dans la ville au xiie siècle (beaucoup de Français s’y sont implantés).

Vous avez l’église du Crucifix qui abrite une mystérieuse sculpture : un crucifix de grande dimension, entouré de légendes. Très connue des pèlerins, l’église Santa Maria de las Huertas fut renommée ensuite du “Crucifix”.

AMI(E)S PÈLERINS, L’ÉTÉ, EN ESPAGNE, LA CHALEUR EST SI FORTE QU’IL VOUS FAUDRA MARCHER TRÈS TÔT LE MATIN ET CHERCHER UN ABRI À L’OMBRE L’APRÈS-MIDI. FRANCE
Santander
Santiago de Compostela Oviedo
Roncevaux
St-Jean-Piedde-Port
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Si vous voulez, après Santagio, vous pouvez pousser votre chemin plus loin, comme le faisaient les pèlerins autrefois, c’est-à-dire aller jusqu’à la côte à Chistera (presqu’île) là où on ramassait des coquilles St Jacques pour le retour.

Logreno, au Moyen Âge, cette ville comportait de nombreux hôpitaux pour les pèlerins.

La Cathédrale de Santa María de La Redonda avec sa très grande voûte comporte des sculptures, gardées par deux grandes tours carrées. Si elle n’est pas fermée, entrez pour vous rafraîchir et faire le point.

Burgos, avec la majestueuse Cathédrale Sainte Marie du xiiie siècle que l’on voit de loin, point de repère pour les pèlerins, inspirée de celle de Bourges, une vraie dentelle dans sa technique de construction. Vous y verrez à l’intérieur de très belles sculptures dont St Jacques le Majeur “Matamoros” (le tueur de Maures), c’est un vrai musée. La ville est coupée en deux par de nombreux ponts où vous avez d’un côté la vieille ville et de l’autre la nouvelle. Un hôpital fut créé au xiie siècle où l’on pouvait se faire soigner et même se confesser. Allez au monastère de Las Huelgas Reales, lieu de retraite pour la famille Royale de Castille.

Leon, magnifique Cathédrale gothique Santa Maria, avec ses trois porches et ses grands vitraux, qui donne sur une place et que l’on remarque à longue distance avec ses deux tours carrées. Ancienne cité romaine, la ville fut ensuite prise par les Wisigoths et ensuite par les musulmans en 712. Enfin, cet endroit fut témoin de guerres, de pillages et reconstructions.

Astorga, nous avons la très belle Cathédrale Sainte Marie d’Astorga du xve siècle d’un aspect extérieur baroque qui lorsqu’elle sonne de toutes ses cloches on l’entend de loin. Comme beaucoup de villes d’Espagne elle a été souvent envahie, pillée et saccagée au ve siècle. Ville de pèlerinage naturellement et allez voir la chapelle avec la sculpture de St Jacques en pèlerin.

Villafranca del Bierzo, vous pouvez y faire une halte car ville étape pour pèlerins et vous verrez la petite église Santiago de Villafranca del Bierzo.

Montjoie, avant d’arriver à destination, il vous faut accomplir une sorte de rituel (pas obligatoire bien entendu), le pèlerin doit se laver pour se purifier dans les rivières environnantes. Cette halte vous permettra de vous débarrasser de toutes souillures et là, il vous faudra monter sur cette colline appelée “Montjoie” (signifiant Mont de la Joie par les Français) car à son sommet, on aperçoit enfin La terre de rémission : Compostelle. Au xiie siècle, une petite chapelle se trouvait sur cette colline. A cet endroit, cavaliers, cyclistes et autres marchaient enfin à pied. Certains, en voyant les clochers de la cathédrale, se mettaient à courir et voulaient arriver le premier parmi leurs compagnons. D’autres préféraient dormir sur place et attendre le petit matin pour arriver dans la ville sacrée.

Santiago de Compostela ou Saint Jacques de Compostelle.

Vous êtes enfin arrivé, cherchez le point zéro sur le parvis de la cathédrale et vous pouvez y entrer avec sa façade de style baroque (cet édifice fut de nombreuses fois modifié au cours des années). Vous pourrez y voir le tombeau dans la crypte, assister à la messe par l’évêque et admirer cet énorme encensoir (le botafumeiro entraîné par 8 hommes robustes “Tiraboleiros” qui s’élève à 20 m du sol) réalisé au xvie siècle. Il se balance à la croisée des nefs. Il faut dire que l’odeur d’encens était autrefois destinée à masquer la transpiration des pèlerins. Vous avez de la chance car au Moyen Àge, les pèlerins n’avaient pas accès à la crypte. Si vous le pouvez, posez votre main sur le pilier des reliques du Saint, c’est un rituel à ne pas manquer. Vous verrez l’empreinte des milliers de mains dans la pierre. N’oubliez pas, à l’entrée de la cathédrale, sous le porche à gauche, une sculpture de St Jacques vous montre avec son doigt la direction de l’intérieur.

Puis, il vous faut acquérir ce document “la Compostela” (vous avez de la chance car autrefois pour obtenir la Compostela, il fallait se confesser, ce qui n’est plus obligatoire aujourd’hui), qui atteste de votre passage et en même temps, expier vos péchés (l’attente est assez longue). Une fois vos dévotions faites, vous pouvez enfin parcourir la ville. Rien que la Cathédrale nécessite à elle seule une journée de visite. Restez un instant à contempler la façade sur la place de l’Obradoiro. Faites attention de ne pas vous perdre dans les ruelles étroites. Vous aurez l’occasion d’acheter dans les nombreux commerces la fameuse coquille St Jacques naturelle ou en métal peinte avec la croix des chevaliers de l’ordre de Santiago. Enfin vous reviendrez avec votre sac chargé de souvenirs du Saint. Vous avez beaucoup d’hôtels à votre service, des commerces sous les arcades, enfin de quoi délester votre bourse.

À voir, le Musée des Pérégrinations qui nous explique l’histoire du pèlerinage avec de nombreux objets et documents.

Vous allez, durant tout ce périple, admirer les belles bâtisses, vieilles maisons en pierre, édifices religieux, faire des rencontres de marcheurs, voir des paysages inoubliables qui vous resteront en mémoire toute votre vie. Ne perdez pas vos documents et faites attention aux coquillards ou faux pèlerins qui peuvent ôter quelques menues monnaies sans que vous ne vous en aperceviez. Attention depuis 2010, les sacs à dos sont interdits dans la Cathédrale : bonjour la queue à la consigne…

• N’oubliez pas de visiter la maison orientaliste de Gaudí, située à Comillas, où l’architecte réalisa une série d’œuvres orientalistes, maison transformée en musée en 2009.

Vous pouvez reprendre le même chemin pour rentrer, si vous êtes fatigué, prenez le train ou si vous le souhaitez, passez par la côte, c’est-à-dire :

Ribadeo, le plus simple pour vous rendre sur le bord de mer, de là vous suivez la côte jusqu’à la frontière française. Cette ville borde la rive galicienne de l’embouchure de l’Eo.

Oviedo , vieille ville du viii e siècle, où les Romains l’ont bâtie. Comme beaucoup de villes d’Espagne, elle fut le témoin de nombreuses guerres et révolutions. Nous avons la Cathédrale San Salvador de style gothique, consacrée au St Sauveur. Vous serez étonné car il manque une tour mais il y a de nombreux vitraux qui éclairent son intérieur. Ne manquez pas la sculpture de la laitière et son âne en bronze sur une place.

Santander, c’est un port et ville de commerce où vous pourrez flâner à regarder les bateaux. C’est une ville touristique où vous trouverez la Cathédrale de l’Assomption de la Vierge Marie d’une façade tout en longueur assez imposante. Une petite plage pourra vous faire plaisir pour vous tremper les pieds.

San Sebastian, Vous avez la Cathédrale du Bon Pasteur, la Basilique Sainte Marie du Chœur, vous avez aussi les anciennes arènes d’Atocha et le musée de la chasse à la baleine et bien d’autres. Ville idéale pour faire une halte.

Bilbao , vous êtes en Pays basque dans un ancien village de pêcheurs. Vous n’êtes pas très loin de la frontière française. La Cathédrale Saint-Jacques bâtie en pierres blanches comporte un beau vitrail au dessus de son très beau porche d’entrée bien sculpté.

À ce moment vous écourtez votre visite car la France n’est pas loin et bientôt les pantoufles !!!

Bayonne vous voilà en France et en Pays basque, ville qui a conservé son enceinte romaine et médiévale, ses forteresses, le vieux château et le château neuf ainsi que les restes Vauban de la citadelle du Saint Esprit. Vous pouvez faire halte à la très belle Cathédrale gothique Sainte Marie du xiiie siècle et rêver dans son cloître avec son paisible jardin. Cette Cathédrale a souvent manqué d’être détruite par le feu dans le passé. Allez sur un des nombreux ponts et flânez sur les bords de l’Adour.

À ce moment, vous entrez en Gascogne et suivez la route pour revenir chez vous, prenez la direction de Pau ou de Bordeaux.

Voilà, bon retour !

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PAPIERS À AVOIR AVEC SOI

DANS TOUTES LES RÉGIONS, VOUS TROUVEREZ UNE ASSOCIATION JACQUAIRE QUI VOUS FOURNIRA TOUS LES PAPIERS ET INFORMATIONS POUR VOTRE PÉRIPLE. LORSQUE VOUS AUREZ LE FAMEUX CARNET, VOUS SEREZ UN PÈLERIN ET DONC VOUS DEVREZ VOUS COMPORTER AVEC UNE CERTAINE DÉVOTION. AVEC CE DOCUMENT, VOUS POURREZ PROFITER DE L’ASSISTANCE EN CAS DE BLESSURES, DE GÎTES OÙ VOUS POURREZ MANGER, DORMIR ET MÊME SI VOUS ÊTES ARRÊTÉ PAR LES AUTORITÉS, VOUS NE SEREZ PAS PRIS POUR UN VAGABOND.

Revenons aux documents à posséder :

Le carnet ou crédential

LES OFFICES DE TOURISME PEUVENT POUR CERTAINS VALIDER VOTRE CRÉDENTIAL LORS DE VOTRE PASSAGE. SACHEZ AUSSI QUE CE CARNET NE VOUS DONNE PAS TOUS LES DROITS ! VOUS DEVEZ RESPECTER LA NATURE ET NE RIEN JETER PAR TERRE.

Au départ, c’est une lettre de créance donnée aux pèlerins du Moyen Âge afin qu’ils puissent passer sans encombre les nombreux contrôles des régions et frontières. Elle était délivrée par les autorités religieuses. Ce document était important pour un marcheur afin d’éviter d’être pris pour un vagabond et donc emprisonné.

Ce carnet vous servira toute votre vie.

La délivrance du carnet de route du pèlerin est un document nominatif, sorte de contrat moral et personnel établi entre le pèlerin, l’association de votre départ et les accueillants rencontrés tout au long de votre chemin.

Avec ce carnet, vous pouvez obtenir la compostela.

Vous pouvez aujourd’hui l’avoir par Internet en vous mettant en contact avec votre mairie, le syndicat d’initiative et les associations jacquaires. Sinon, vous pouvez faire votre propre crédential avec un simple carnet acheté en magasin.

A vous de bien faire tamponner votre carnet dans les relais, gîtes, étapes, lieux de cultes…

La Compostela

Sorte de diplôme attribué uniquement aux marcheurs ayant réalisé le pèlerinage religieux ou spirituel en ayant parcouru au minimum les 100 derniers km à pied ou les 200 derniers km à vélo. Il est parfois demandé au moins deux tampons sur le carnet datés par jour comme justificatif de leur passage sur les 100 derniers km.

Au départ, c’était une sorte de lettre, un témoignage au Moyen Âge signé par les responsables religieux de Compostelle.

Aujourd’hui, si vous n’avez pas de crédential ou de preuves sur votre parcours, vous pouvez obtenir une attestation souvenir lors de votre séjour à Santiago.

Ce document sera valable si il est signé par l’un des trois responsables de la Cathédrale et si vous le pouvez par deux suppléants.

Évidemment, ayez aussi vos pièces d’identité avec vous, cela va de soi !

La Compostela
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La crédential ou carnet tamponné au cours des étapes, le passeport pour les marcheurs ou pèlerins.

PETITS CONSEILS SUR LE CHEMIN

ATTENTION, EN JUILLET IL Y AURA FOULE SUR LE CHEMIN CAR BEAUCOUP DE MARCHEURS VEULENT ARRIVER POUR LE 25 JUILLET, FÊTE DE LA ST JACQUES ET SI JAMAIS C’EST L’ÉPOQUE DU JUBILÉ, ANNÉE JACQUAIRE, OU SI L’ANNIVERSAIRE TOMBE UN DIMANCHE, VOUS AUREZ UN AFFLUX DE PÈLERINS ET DE TOURISTES À CETTE ÉPOQUE !

MARCHEZ BIEN DU BON CÔTÉ CAR VOUS AUREZ LES VÉTÉTISTES, LES CAVALIERS, LES VOITURES ET CARS QUI RISQUENT DE VOUS CRÉER DES DIFFICULTÉS. JE VOUS CONSEILLE DE DORMIR À LA BELLE ÉTOILE CAR LES GÎTES VONT DÉBORDER ET VOUS RISQUEZ DE MAL PASSER LA NUIT. ENFIN, SI VOUS AIMEZ LA PROMISCUITÉ ET LA FÊTE AVEC LA GUITARE TOUTE LA NUIT, PAS DE PROBLÈME POUR VOUS.

Dans certains dortoirs, vous serez nombreux à dormir, vous devez être indulgents car vous avez les insomniaques, les nerveux, les bruyants, les coléreux, les timides et ceux qui parlent beaucoup… Donc restez zen ! Lorsque vous devez quitter tôt votre gîte, faîtes votre sac la veille pour éviter de réveiller les dormeurs qui sont parfois fatigués. Il est aussi souhaitable d’aider les hospitaliers dans leur travail à accomplir, de respecter la propreté des lieux afin de laisser un bon souvenir de votre passage.

Évitez aussi d’utiliser votre téléphone portable si vous en avez un pendant les repas dans un gîte ou la nuit pendant que les marcheurs dorment.

En général, à moins d’un cas sérieux, le pèlerin ne reste qu’une nuit dans le gîte et en principe il ouvre vers les 17 h et la nuit, il est fermé. Donc prenez soin de vous renseigner avant car vous pourriez dormir dehors.

NE SOYEZ PAS ÉTONNÉ DE VOIR DES PERSONNAGES COMME MOI SUR LE PARVIS DE LA CATHÉDRALE OU DANS LES RUES DE SANTIAGO. NOUS SOMMES LÀ POUR LE FOLKLORE !

Pour les gîtes, parfois, c’est le premier arrivé le premier servi ou logé. Ne soyez donc pas étonné de voir des marcheurs adopter une marche sportive, c’est simplement qu’ils veulent arriver avant vous. Il se peut que des groupes aient une voiture qui transporte les bagages des marcheurs et qui arrive avant vous. Certains partent en car et là cela va être dur pour vous d’avoir une place si vous tombez sur ce genre de pèlerins. Vous êtes à ce moment fatigué et fourbu par le poids de votre sac et vous voyez tous ces gens descendre du car en pleine forme. A ce moment là, cherchez un coin tranquille et allez plutôt dormir à la belle étoile.

Certains pèlerins préfèrent faire du camping car tout le monde n’a pas les finances pour descendre dans les gîtes et relais. Ils peuvent une fois arrivés à la frontière, envoyer par la Poste la tente ou même la vendre sur place car en Espagne, les prix sont plus abordables. Il n’est aussi pas simple de réserver un gîte à l’avance, surtout lorsque le chemin nous mène parfois dans des endroits imprévus. D’autres aussi préfèrent la solitude dans leur quête.

En Espagne, vous bénéficierez d’un grand nombre de gîtes pour des prix modiques. Il vous faudra absolument votre carnet à présenter. Vos aurez un lit dans un dortoir, des douches, lavabos et des toilettes. Vous pourrez pour certaines étapes laver votre linge, avoir un endroit pour faire votre cuisine et parfois une salle commune pour vous entretenir avec d’autres marcheurs.

Il faut faire très attention à l’eau lors des étapes, à part les rivières et les torrents où elle est claire et saine. Parfois dans certaines contrées, elle peut être infectée de maladies. Donc, il faut déjà ne pas manger trop salé et s’alimenter de fruits lorsque la saison s’y prête. Un marcheur a toujours des fruits secs dans son sac et des graines que l’on peut sucer pour assouvir sa faim. À l’époque, il y avait des fontaines dans tous les villages et des puits mais il fallait demander l’autorisation car vous pouviez avoir de sérieux ennuis. C’est pour cela que l’image du pèlerin avec sa gourde faite dans une calebasse, une gourde en peau ou en terre cuite n’est que folklorique. Aujourd’hui, elle est en plastique ou en métal.

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QU’EST-CE QU’UN PÈLERIN ?

BON, VOUS CONNAISSEZ LA ROUTE MAINTENANT, MAIS SAVEZ-VOUS CE QU’EST UN PÈLERIN ?

AVANT DE PARTIR, IL FAUT AVOIR UN MINIMUM

D’INFORMATIONS CAR SUR LE CHEMIN VOUS NE MANQUEREZ PAS D’ÊTRE QUESTIONNÉ ! VOICI UN PEU D’HISTOIRE…

Un Pèlerin au début est un errant qui part et marche souvent quelques mois, plusieurs années et parfois pour toujours. Il endosse un costume, sorte de pèlerine (d’ou son nom) ou la robe de bure et part vers Compostelle pour ce qui nous concerne. En général le pèlerin qui part par dévotion n’est pas riche, d’où son costume simple. Avant de partir, il devait organiser son départ, régler ses affaires personnelles et surtout faire son testament car à cette époque il n’était pas sûr de revenir. Après avoir reçu la permission de l’église et sa lettre de recommandation de son évêque ou de son curé, il lui faut trouver un peu d’argent pour le voyage, dire au revoir à ses proches et partir sans se retourner, en promettant à ceux qu’il laisse de prier pour eux à Compostelle.

Aujourd’hui, le costume a changé, il est bien moins lourd et beaucoup plus moderne. Il se déplace à pied, à cheval, en vélo, à moto, parfois en bateau et aussi en voiture si il ne peut pas trop faire d’efforts. En fait, il n’y pas d’âge pour faire ce périple mais mieux vaut être en bonne santé. Nous voyons aussi beaucoup de femmes aujourd’hui, seules ou à plusieurs faire ce parcours. On rencontre sur les chemins de Compostelle toutes sortes de personnes marchant soit par foi, pour rendre un hommage à l’apôtre du Christ, pour l’exploit, par espoir de guérison,… et enfin toucher le tombeau d’un apôtre du Christ et qui nous fera renaître de cette aventure spirituelle avant de rentrer pour témoigner. Même si vous partez sans conviction, au bout de deux ou trois mois de marche sur le chemin de Compostelle vous reviendrez tranformé car ce chemin est chargé d’abord de souffrances, de rencontres et de monuments, religieux ou non, mais qui vous marqueront. Surtout lorsque vous arrivez vers Santiago, que vous avez fait preuve d’une grande tolérance au cours de ce périple car tout n’est pas parfait et que vous voyez tant de marcheurs franchir les derniers kilomètres comme vous.

Certaines personnes espèrent réaliser cette marche comme au Moyen Àge et partent en sandales, chasuble et cape sur le dos avec peu d’argent. Cela va être très difficile à notre époque et je sais que vous pourrez compter sur d’autres pèlerins pour vous dépanner mais ne croyez pas avoir un hébergement gratuit dans une église ou autre lieu de culte.

Nous verrons plus loin dans le livre comment vivre sur le chemin avec le minimum avec soi.

Hélas, on ne peut plus imiter les anciens qui partaient de ville en ville sur les chemins, aujourd’hui il y a moins de sentiers et surtout ils ne sont pas toujours entretenus. Les gens aussi deviennent assez méfiants surtout lorsque vous arrivez en “guenilles” (c’est-à-dire en vêtements d’apparence en lambeaux), les portes se ferment assez vite.

Vous pouvez, mais c’est rare, être accueilli dans certains monastères ou communautés qui sont très souvent en recherche spirituelle, donc je vous conseille de vous mettre à leur portée et de ne pas les agacer avec vos “parlotes” parfois insignifiantes. Soyez indispensable en les aidant sans trop marcher sur leurs pratiques routinières.

Ne croyez surtout pas que vous, pèlerin, même portant une coquille St Jacques, cela vous donne des droits et même la gratuité à ce que vous demandez.

Voyez, même en Espagne où l’on trouvait des lieux avec des dortoirs gratuits, maintenant ils sont payants.

Sachez que le “chemin de Compostelle” n’est pas une partie de vacances et ne cherchez pas à faire la course avec d’autres marcheurs. C’est juste une quête de réflexions et une remise en question sur son passé et son futur.

Si l’image du pèlerin est souvent associée à la religion, vous pouvez réaliser cet acte sans croire à quoi que ce soit.

Vous pouvez si vous le désirez ne faire qu’une petite étape et vous transformer en randonneur qui d’année en année vous transformera en pèlerin voyageur, sans vraiment vous en apercevoir.

N’essayez pas de vous déguiser en pèlerin, restez vous-même, ceci se fera tout seul en améliorant votre équipement et surtout votre performance avec le temps.

Ce n’est pas un exploit à réaliser mais un vœu que l’on veut voir s’exaucer dans sa vie

Sachez qu’on naît pas pèlerin, on le devient !

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JE NE VAIS PAS VOUS ENNUYER AVEC L’HISTOIRE, VOICI DONC UN PETIT CONDENSÉ HISTORIQUE POUR VOUS APPRENDRE QUI

ÉTAIT CE MARTYR QUI REPOSE À ST JACQUES DE COMPOSTELLE.

BON, UNE PETITE PAUSE NE FAIT PAS DE MAL. SI VOUS ÊTES PERDU, ARRÊTEZ-VOUS ET FAITES LE POINT. CHERCHEZ UNE PANCARTE OU REGARDEZ SUR UNE CARTE. AH J’OUBLIAIS, QUI EST ST JACQUES ? VOICI UN PETIT APERÇU HISTORIQUE. J’ESPÈRE QU’IL VA M’INVITER À MANGER UN MORCEAU ! J’AI RIEN POUR MIDI ET J’AI FAIM !!!…

D’abord qui est Saint Jacques : Jacques était le fils de Zébédée et de Marie-Salomé et fut l’un des premiers à répondre à l’appel du Christ.

L’arrivée du corps de St Jacques en Galice a donné lieu à de multiples récits. Mais ce que l’on sait, c’est que notre martyr, vers 42 après J.-C., fut condamné à mort par le roi des juifs, Hérode Agrippa 1er, furieux que Saint Jacques eut tant de succès en guérisons ou en conversions.

Il fut donc décapité et jeté des murs de la cité aux chiens errants… Pas simple à l’époque !

Heureusement, les compagnons de l’Apôtre recueillirent sa dépouille et la déposèrent dans une embarcation qui, poussée par un vent mystique, traversa la Méditerranée pour venir s’échouer sur les côtes de Galice, près du port d’Iria, où il fut enterré secrètement. Plus tard, par je ne sais par quelle révélation, son corps fut découvert car il y eut à cet endroit des phénomènes surnaturels qui firent se poser des questions à l’église…?! Un “ermite” du nom de “Pelagius” voyant des lueurs mystérieuses toutes les nuits venant d’un monticule, découvrit le tombeau où se trouvaient trois sarcophages dont celui de l’Apôtre ainsi que deux de ses compagnons.

Aussitôt, le Roi Alphonse II (789-842) fit édifier une Basilique à cet endroit. Évidemment, les Normands et les Sarrasins dévastèrent les lieux au xe siècle. Ensuite, une cathédrale fut construite (qui existe encore), elle se trouve au cœur de l’actuelle basilique.

Bien que les reliques furent oubliées ou peut-être cachées très certainement de peur de guerres et de destructions, ce n’est qu’au xixe siècle qu’elles reviennent au jour.

L’endroit devint un lieu de pèlerinage où la tombe de St Jacques repose depuis plus de 1 000 ans maintenant. Là, des pèlerins du monde entier viennent se recueillir.

Saint Jacques est l’un des douze apôtres à avoir connu le Christ et c’est grâce aux écrits de Jacques de Voragine, l’archevêque de Gènes, qui en 1292 publia des récits historiques de l’apôtre, de sa décapitation et qui fut ensuite enterré en Galice comme par miracle, que vinrent ensuite des milliers de pèlerins.

Mais là, il faudrait un livre entier pour mieux comprendre cette légende historique…

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Dans ce grand guide très complet, l’art de la marche est abordé tant du point de vue de son histoire, que sous un angle pratique et pédagogique. Le livre s’adresse à tous les marcheurs, du promeneur du dimanche au randonneur aguerri, ainsi qu’aux pèlerins qui souhaitent emprunter les chemins de Compostelle pour perpétuer une tradition millénaire.

On y donne des conseils très pratiques sur les itinéraires et les routes, les équipements, ou encore les techniques essentielles pour les marcheurs, les campeurs et les amateurs de bivouac qui veulent voyager simplement, sans se reposer sur la technologie moderne et sans se ruiner. On y retrace aussi l’histoire d’une incroyable épopée, dont les origines remontent au Moyen Âge.

Le texte est richement illustré, avec plus de 1 000 dessins, aussi bien pour le côté historique que pour les nombreux tutoriels très pratiques.

L’auteur

Yves Gustin est un passionné d’histoire, mais aussi de reconstitution historique et expérimentale. Depuis de longues années, il pratique des camps dans la nature à la manière des trappeurs et des Indiens d’Amérique du Nord. Adepte des arts de défense et de survie, il a testé tout ce qu’il a écrit et dessiné dans cet ouvrage. Il aime se ressourcer et marcher dans la nature, observer les plantes, les animaux et visiter les lieux historiques. Ayant une grande passion pour les pèlerins et les bâtisseurs, il a voulu, entre autres, se mettre dans la peau d’un marcheur du Moyen Âge mais aussi d’aujourd’hui, pour apporter à celle ou celui qui le souhaite son expérience et ses conseils. Ce livre représente plus de 40 années passionnantes de pratique.

MDS : VA07667 24,95 € TTC www.vagnon.fr

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