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QU’EST-CE QU’UN PÈLERIN ?
BON, VOUS CONNAISSEZ LA ROUTE MAINTENANT, MAIS SAVEZ-VOUS CE QU’EST UN PÈLERIN ?
AVANT DE PARTIR, IL FAUT AVOIR UN MINIMUM
D’INFORMATIONS CAR SUR LE CHEMIN VOUS NE MANQUEREZ PAS D’ÊTRE QUESTIONNÉ ! VOICI UN PEU D’HISTOIRE…
Un Pèlerin au début est un errant qui part et marche souvent quelques mois, plusieurs années et parfois pour toujours. Il endosse un costume, sorte de pèlerine (d’ou son nom) ou la robe de bure et part vers Compostelle pour ce qui nous concerne. En général le pèlerin qui part par dévotion n’est pas riche, d’où son costume simple. Avant de partir, il devait organiser son départ, régler ses affaires personnelles et surtout faire son testament car à cette époque il n’était pas sûr de revenir. Après avoir reçu la permission de l’église et sa lettre de recommandation de son évêque ou de son curé, il lui faut trouver un peu d’argent pour le voyage, dire au revoir à ses proches et partir sans se retourner, en promettant à ceux qu’il laisse de prier pour eux à Compostelle.
Aujourd’hui, le costume a changé, il est bien moins lourd et beaucoup plus moderne. Il se déplace à pied, à cheval, en vélo, à moto, parfois en bateau et aussi en voiture si il ne peut pas trop faire d’efforts. En fait, il n’y pas d’âge pour faire ce périple mais mieux vaut être en bonne santé. Nous voyons aussi beaucoup de femmes aujourd’hui, seules ou à plusieurs faire ce parcours. On rencontre sur les chemins de Compostelle toutes sortes de personnes marchant soit par foi, pour rendre un hommage à l’apôtre du Christ, pour l’exploit, par espoir de guérison,… et enfin toucher le tombeau d’un apôtre du Christ et qui nous fera renaître de cette aventure spirituelle avant de rentrer pour témoigner. Même si vous partez sans conviction, au bout de deux ou trois mois de marche sur le chemin de Compostelle vous reviendrez tranformé car ce chemin est chargé d’abord de souffrances, de rencontres et de monuments, religieux ou non, mais qui vous marqueront. Surtout lorsque vous arrivez vers Santiago, que vous avez fait preuve d’une grande tolérance au cours de ce périple car tout n’est pas parfait et que vous voyez tant de marcheurs franchir les derniers kilomètres comme vous.
Certaines personnes espèrent réaliser cette marche comme au Moyen Àge et partent en sandales, chasuble et cape sur le dos avec peu d’argent. Cela va être très difficile à notre époque et je sais que vous pourrez compter sur d’autres pèlerins pour vous dépanner mais ne croyez pas avoir un hébergement gratuit dans une église ou autre lieu de culte.
Nous verrons plus loin dans le livre comment vivre sur le chemin avec le minimum avec soi.
Hélas, on ne peut plus imiter les anciens qui partaient de ville en ville sur les chemins, aujourd’hui il y a moins de sentiers et surtout ils ne sont pas toujours entretenus. Les gens aussi deviennent assez méfiants surtout lorsque vous arrivez en “guenilles” (c’est-à-dire en vêtements d’apparence en lambeaux), les portes se ferment assez vite.
Vous pouvez, mais c’est rare, être accueilli dans certains monastères ou communautés qui sont très souvent en recherche spirituelle, donc je vous conseille de vous mettre à leur portée et de ne pas les agacer avec vos “parlotes” parfois insignifiantes. Soyez indispensable en les aidant sans trop marcher sur leurs pratiques routinières.
Ne croyez surtout pas que vous, pèlerin, même portant une coquille St Jacques, cela vous donne des droits et même la gratuité à ce que vous demandez.
Voyez, même en Espagne où l’on trouvait des lieux avec des dortoirs gratuits, maintenant ils sont payants.
Sachez que le “chemin de Compostelle” n’est pas une partie de vacances et ne cherchez pas à faire la course avec d’autres marcheurs. C’est juste une quête de réflexions et une remise en question sur son passé et son futur.
Si l’image du pèlerin est souvent associée à la religion, vous pouvez réaliser cet acte sans croire à quoi que ce soit.
Vous pouvez si vous le désirez ne faire qu’une petite étape et vous transformer en randonneur qui d’année en année vous transformera en pèlerin voyageur, sans vraiment vous en apercevoir.
N’essayez pas de vous déguiser en pèlerin, restez vous-même, ceci se fera tout seul en améliorant votre équipement et surtout votre performance avec le temps.
Ce n’est pas un exploit à réaliser mais un vœu que l’on veut voir s’exaucer dans sa vie
Sachez qu’on naît pas pèlerin, on le devient !
JE NE VAIS PAS VOUS ENNUYER AVEC L’HISTOIRE, VOICI DONC UN PETIT CONDENSÉ HISTORIQUE POUR VOUS APPRENDRE QUI
ÉTAIT CE MARTYR QUI REPOSE À ST JACQUES DE COMPOSTELLE.
BON, UNE PETITE PAUSE NE FAIT PAS DE MAL. SI VOUS ÊTES PERDU, ARRÊTEZ-VOUS ET FAITES LE POINT. CHERCHEZ UNE PANCARTE OU REGARDEZ SUR UNE CARTE. AH J’OUBLIAIS, QUI EST ST JACQUES ? VOICI UN PETIT APERÇU HISTORIQUE. J’ESPÈRE QU’IL VA M’INVITER À MANGER UN MORCEAU ! J’AI RIEN POUR MIDI ET J’AI FAIM !!!…
D’abord qui est Saint Jacques : Jacques était le fils de Zébédée et de Marie-Salomé et fut l’un des premiers à répondre à l’appel du Christ.
L’arrivée du corps de St Jacques en Galice a donné lieu à de multiples récits. Mais ce que l’on sait, c’est que notre martyr, vers 42 après J.-C., fut condamné à mort par le roi des juifs, Hérode Agrippa 1er, furieux que Saint Jacques eut tant de succès en guérisons ou en conversions.
Il fut donc décapité et jeté des murs de la cité aux chiens errants… Pas simple à l’époque !
Heureusement, les compagnons de l’Apôtre recueillirent sa dépouille et la déposèrent dans une embarcation qui, poussée par un vent mystique, traversa la Méditerranée pour venir s’échouer sur les côtes de Galice, près du port d’Iria, où il fut enterré secrètement. Plus tard, par je ne sais par quelle révélation, son corps fut découvert car il y eut à cet endroit des phénomènes surnaturels qui firent se poser des questions à l’église…?! Un “ermite” du nom de “Pelagius” voyant des lueurs mystérieuses toutes les nuits venant d’un monticule, découvrit le tombeau où se trouvaient trois sarcophages dont celui de l’Apôtre ainsi que deux de ses compagnons.
Aussitôt, le Roi Alphonse II (789-842) fit édifier une Basilique à cet endroit. Évidemment, les Normands et les Sarrasins dévastèrent les lieux au xe siècle. Ensuite, une cathédrale fut construite (qui existe encore), elle se trouve au cœur de l’actuelle basilique.
Bien que les reliques furent oubliées ou peut-être cachées très certainement de peur de guerres et de destructions, ce n’est qu’au xixe siècle qu’elles reviennent au jour.
L’endroit devint un lieu de pèlerinage où la tombe de St Jacques repose depuis plus de 1 000 ans maintenant. Là, des pèlerins du monde entier viennent se recueillir.
Saint Jacques est l’un des douze apôtres à avoir connu le Christ et c’est grâce aux écrits de Jacques de Voragine, l’archevêque de Gènes, qui en 1292 publia des récits historiques de l’apôtre, de sa décapitation et qui fut ensuite enterré en Galice comme par miracle, que vinrent ensuite des milliers de pèlerins.
Mais là, il faudrait un livre entier pour mieux comprendre cette légende historique…