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pour les migrateurs
Haltes bienvenues pour les migrateurs
Quiconque aime les oiseaux ne peut que se montrer sensible au phénomène si spectaculaire des migrations. Deux fois par an, des millions d’oiseaux, des plus grands aux plus petits, se lancent sur les routes du ciel de jour comme de nuit. Ces déplacements, tantôt modestes, tantôt intercontinentaux, sont très exigeants pour les organismes. Il est important qu’ils soient ponctués de haltes réparatrices : les jardins peuvent devenir de tels jalons.
Presque tous migrateurs
La lecture des fiches-espèces du chapitre 9, et plus particulièrement du paragraphe consacré aux périodes de présence des oiseaux, montre que la plupart des espèces (et pas uniquement les oiseaux des jardins) effectuent des déplacements migratoires. Que ces parcours soient à long rayon d’action ou beaucoup plus modérés, le fait est là : les oiseaux ont la bougeotte ! Ceux dont la population tout entière passe d’une zone de nidification à une zone d’hivernage sont nommés grands migrateurs ou migrateurs vrais ; ceux dont seule une partie de la population migre (et le fait à des degrés divers) sont les migrateurs partiels – à l’échelle de l’espèce, les zones de nidification et celles d’hivernage peuvent se chevaucher partiellement.
En fin d’été, après avoir chassé au-dessus des jardins, les hirondelles se rassemblent.
Le plein de réserves
• Avant d’entamer la migration, les passereaux doivent littéralement faire le plein d’énergie. Pour cela, au cours d’une phase initiale, ils se nourrissent activement (les spécialistes parlent d’hyperphagie). Les insectivores, par exemple, se gavent de baies sucrées, obtenant ainsi des dépôts graisseux notamment sous-cutanés qui entraînent jusqu’au doublement du poids de l’oiseau. Le but du processus est, très schématiquement, de constituer, à partir de graisse (lipides) ou de sucre (glucides), des réserves de graisse qui serviront au bon fonctionnement des muscles, singulièrement ceux des ailes – l’avantage étant que la graisse, contrairement aux glucides, peut être stockée par l’organisme sans nécessiter d’apport d’eau important. La graisse emmagasinée joue le rôle d’un carburant : si celui-ci vient à manquer, il faut en refaire provision, sous peine de voir le « moteur » s’arrêter de tourner...

Comment se déroule la migration ?
Les migrateurs amenés à fréquenter les jardins sont dans leur grosse majorité des passereaux comme les fauvettes, les pouillots ou les pinsons. Les représentants d’autres groupes comprennent, à titre d’exemples, la tourterelle des bois ou le petit-duc scops. Typiquement, la migration d’un passereau se déroule de

Hirondelle de fenêtre
telle façon que l’oiseau puisse marquer des arrêts destinés au repos et à l’alimentation. Pour de nombreux passereaux, les déplacements se déroulent la nuit (de préférence durant sa première moitié). Après avoir volé de manière à couvrir une distance de l’ordre de plusieurs dizaines ou, parfois, quelques centaines de kilomètres, le voyageur interrompt sa progression et cherche à se poser, plus ou moins « au hasard ». Il se repose alors ou dort en attendant le lendemain. Au matin commence la quête de nourriture, indispensable pour reconstituer les réserves énergétiques entamées à des degrés divers durant le vol nocturne. Vient ensuite une nouvelle phase de repos en vue de l’éventuel vol nocturne suivant. Si les réserves énergétiques n’ont pas retrouvé un niveau acceptable, ou si tout simplement l’oiseau n’éprouve pas le besoin de repartir aussitôt, un ou plusieurs jours supplémentaires prolongent la halte.
Chez les oiseaux opérant leurs déplacements migratoires de jour, le déroulement du voyage est comparable pour l’essentiel, si ce n’est que la nuit est consacrée au repos, et la matinée à la migration. Précisons également que certaines espèces peuvent migrer de jour comme de nuit.
Fauvette à tête noire

Zoom sur sur les passereaux
Globalement, à quelques exceptions près (chez nous, les corvidés, tels la corneille ou la pie et leurs cousins), les passereaux sont des oiseaux de petite taille, en général dotés d’un appareil phonateur évolué qui leur permet de chanter, parfois remarquablement comme certaines fauvettes ou le rossignol. Les Anglais appellent d’ailleurs les passereaux
songbirds, oiseaux chanteurs. Parmi
les passereaux classiques figurent le moineau, le pinson ou le rougegorge.
Pinson des arbres
Moineau domestique
Rougegorge familier


toute l’année été hiver passage


Cas d’un grand migrateur absent en hiver.
toute l’année été hiver passage