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La sécurité en question Haltes bienvenues
La sécurité en question
Accepter les oiseaux dans son jardin ou, mieux encore, les inciter à y passer ou à s’y installer ne peut se concevoir sans quelques précautions élémentaires. Il s’agit de ne pas les confronter à des dangers ni de les exposer à des pièges.
Oui, la liste des dangers auxquels se trouvent exposés les oiseaux dans un jardin est (trop) longue. Ces dangers peuvent être répartis en deux grandes catégories : ceux qui sont liés aux bâtiments donnant sur le jardin et ceux associés au jardin lui-même. En voici les principaux.
Les dangers des bâtiments
Les cavités
C’est un problème sérieux car très répandu. D’une façon générale, tout ce qui peut être considéré par un oiseau cavicole comme un orifice de cavité est susceptible d’être visité par lui. Dans le cas d’une cavité suffisamment spacieuse et dotée d’un fond, la visite ne pose pas de problèmes : une fois à l’intérieur, l’oiseau se retourne et sort comme il est entré. Mais s’il s’agit d’un conduit de cheminée, d’une gouttière, d’un tube ou d’une canalisation quelconques, qu’il soit mésange, choucas ou chouette, l’oiseau s’y engage et soit y tombe, soit ne peut se retourner pour revenir en arrière, d’autant que ses ongles glissent sur une surface lisse. L’issue est presque à tout coup fatale, à moins que quelqu’un comprenne, grâce à ses cris ou ses grattements, qu’un oiseau obstrue le conduit de cheminée, et parvienne à le dégager. Une telle intervention ne se fait toutefois pas toujours sans dommage pour la victime...
Les vitres
De plus en plus fréquemment, les maisons sont dotées de larges fenêtres ou de baies vitrées et équipées de vitres réfléchissantes, dans un triple souci d’isolation thermique (les rayons du soleil sont partiellement réfléchis), d’esthétique (le jardin s’y reflète) et de tranquillité (dans la journée, ces vitres dissimulent l’intérieur de la maison). Malheureusement, ces surfaces vitrées représentent autant de miroirs dans lesquels les oiseaux viennent donner la tête la première, pensant continuer leur vol vers les buissons ou le ciel. Au mieux, le choc se termine par une perte de connaissance plus ou moins longue, au pire, par la mort.
Fatal parpaing
• Un cas particulier, assez cruel, est celui des oiseaux cavicoles, mésanges le plus souvent, qui commencent à nicher dans un parpaing troué alors que des travaux sont en cours et dont la nichée se trouve emmurée une fois que le mur reçoit son enduit... Des centaines de milliers d’oiseaux meurent ainsi chaque année...
Cette infortunée effraie des clochers a été prise au piège d’un fil barbelé.

Les dangers au jardin
L’eau
Les grands récipients en plastique (de type poubelle collective) ou les tonneaux et autres baquets dans lesquels on recueille l’eau de pluie constituent des pièges potentiels pour tous les oiseaux qui cherchent à s’y abreuver. Les piscines sont également très dangereuses, pour les mêmes raisons.
Les fils et liens
Un fil (un fil de couture, par exemple) ou un simple lien en plastique de sac poubelle abandonnés au sol par mégarde peuvent facilement se transformer en véritables pièges, comparables aux lacets que l’on utilisait autrefois communément pour capturer les passereaux. Les oiseaux terrestres (merles, rougegorges, pinsons...) finissent souvent par s’y emberlificoter les pattes et, pire encore, par se prendre dans un buisson épineux, s’exposant ainsi à un sort peu enviable...
Les pesticides
La lutte contre les limaces ou les escargots, par exemple, conduit souvent à utiliser des produits hélicides dangereux pour nombre d’oiseaux (au premier rang desquels la grive musicienne) qui consomment ces mollusques ayant absorbé le poison. Ce risque vaut aussi pour les grains traités en vue de la destruction des rongeurs – normalement non destinés, il est vrai, à un usage à l’extérieur des locaux...
