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Le jardin, un milieu à part entière

Le terme « milieu » – dans le sens général d’entité écologique – est couramment utilisé par le néophyte comme synonyme de « milieu naturel ». Pour les écologues, cette équivalence n’a pas de sens. Un milieu, même modifié par l’homme, est tout simplement un milieu, et le jardin, milieu anthropique par excellence, c’est-à-dire « fait par l’homme », peut être abordé et étudié comme tel.

Un lieu pour la biodiversité

Envisagé comme un milieu, le jardin prend une dimension nouvelle, largement méconnue. Il ne se réduit plus, comme on l’a longtemps considéré, à un lieu valant par son esthétique, son agrément ou sa production. Il devient un endroit où la vie existe, où la nature « sauvage » réussit à s’immiscer, le transformant en maillon dans la préservation de la biodiversité. Les naturalistes, qu’ils soient chercheurs professionnels ou simples amateurs, l’ont bien compris. Leurs travaux ou leurs observations relatifs aux jardins paraissent dans des publications scientifiques ou associatives touchant à tous les domaines du vivant. Les oiseaux et les insectes comptent parmi les sujets d’intérêt les plus féconds – les seconds, en particulier, en raison notamment du rôle, négatif ou positif, qu’ils peuvent jouer dans un jardin.

Qu’est-ce qui compose un milieu ?

La végétation (et le type de sol qui la détermine dans une large mesure) et le climat constituent le « milieu » que forme le jardin, ou ont une influence sur lui. Ces éléments dépendent eux-mêmes de la situation géographique (voir chapitre 2). En fonction de ces paramètres fondamentaux, les animaux qui peuplent le jardin seront différents, qu’il s’agisse des insectes, des mammifères, des reptiles et batraciens ou des oiseaux.

Un milieu façonné par l’homme, où l’oiseau, telle cette tourterelle perchée sur un portique en bois, peut trouver son bonheur...…

À noter : dans ce traité, le terme « micro-milieu » désigne telle ou telle composante d’un jardin (une haie, un bosquet de bouleaux ou une mare), ou encore une modeste jardinière sur un balcon... « Sauvage », un terme lourd de sens

• Le recours au terme « sauvage » n’est pas anodin. Il témoigne d’un refus, d’un rejet de ce qui n’a pas été dompté, asservi ou façonné par l’homme. La « bête sauvage » persiste d’ailleurs dans l’inconscient collectif – le loup du « Petit Chaperon rouge » l’illustre à point nommé. De même, le végétal sauvage, la « mauvaise herbe », continue en règle générale d’inspirer au jardinier une véritable répulsion. Et pourtant, ce sont ces « herbes folles » – l’expression est symptomatique d’une évolution des mentalités – qui fournissent aux oiseaux une bonne part de leur subsistance...

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