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À manger et à boire
Afin d’apparaître le plus accueillant possible pour les oiseaux, un jardin doit leur procurer ce qui motive une bonne part de leurs activités quotidiennes : la nourriture. Si, en outre, de l’eau y est à leur disposition, leur permettant de se baigner ou de boire, les meilleures conditions se trouvent réunies.
Des besoins vitaux
La plupart du temps, quand un oiseau fréquente un jardin, c’est qu’il y trouve de la nourriture ou espère en découvrir. Il peut aussi y chercher refuge, par exemple parce que le lieu offre l’abri d’un grand arbre ou d’une haie touffue, mais l’aspect alimentaire demeure néanmoins prépondérant.
Au cours d’une journée d’hiver, un oiseau peut consacrer près des deux tiers de sa période de veille, soit environ cinq heures, à la recherche de subsistance. Le reste du temps est dévolu à la toilette et à l’entretien du plumage, aux déplacements et au repos. En période de reproduction, si la quête de nourriture reste prenante, s’y ajoute celle du ravitaillement destiné aux jeunes : il est vrai que, sous nos latitudes, une journée de fin de printemps dure environ 16 heures. Cet emploi du temps montre à quel point le maintien de la balance énergétique s’avère important. Ainsi, d’évidence, plus la nourriture est disponible au jardin, plus le lieu est attractif pour les oiseaux.
On peut répartir schématiquement les oiseaux en trois catégories selon leur régime alimentaire :
Les fleurs, si elles ne sont pas coupées trop tôt, offrent bien des ressources aux granivores.
- Les granivores : leur approvisionnement peut se ménager de trois manières : soit par la plantation de végétaux nourriciers, soit en accordant une (petite) place Les étourneaux sont très friands de pommes.


Un tel point d’eau sera le bienvenu, à condition qu’il n’y ait pas de chat aux alentours...
aux végétaux indigènes adventices que sont les « mauvaises herbes », soit encore en installant des mangeoires.
- Les frugivores : pour eux aussi, tout est question de plantation d’arbres, d’arbustes ou de plantes grimpantes.
- Les insectivores : dans leur cas, la modération dans l’utilisation d’insecticides, fussent-ils biologiques, est la garantie de leur offrir de quoi se mettre sous le bec.
À ces catégories principales s’ajoutent par exemple les consommateurs de vers que sont les merles ou les grives (également frugivores).
Un utile complément
Trouver sa pitance dans un jardin, c’est bien ; y trouver de l’eau, c’est encore mieux. L’eau permet les bains favorisant l’entretien du plumage et, bien sûr, constitue une boisson bienvenue. Les insectivores se procurent en général dans leur nourriture l’essentiel de ce qu’il leur faut pour s’hydrater convenablement, mais les granivores doivent boire souvent, d’autant plus fréquemment que les aliments consommés sont pauvres en eau. Ainsi s’explique un apparent paradoxe : les oiseaux granivores ont un besoin d’eau accru l’hiver parce que les semences et graines ingurgitées au printemps sont molles, d’une teneur en eau élevée, alors qu’en hiver, elles ont séché. En outre, les granivores consomment également, à la belle saison, des éléments végétaux riches en eau.
Mille et une sources
Un ruisselet qui traverse le jardin... voilà une solution toute trouvée pour fournir de l’eau aux oiseaux. Sinon, le creusement d’une mare (une simple flaque peut suffire..) ou la mise à disposition de récipients adaptés sont des stratégies à retenir (voir chapitre 5).
Même lorsque rien ne favorise la relation entre les oiseaux et l’eau, ils excellent à trouver le précieux liquide dont ils éprouvent un besoin vital. Sur les bâtiments, un chéneau retenant un fond d’eau ou une terrasse dont les dalles accueillent quelques flaques offrent autant de possibilités de se désaltérer. Dans le jardin, ce peuvent être les flaques ou les ornières d’une allée, un dessous de pot de fleurs, un moule en plastique oublié par un enfant sur le tas de sable, le creux situé sous la grille recevant l’arrosoir placé sous le robinet, etc. Les oiseaux s’avèrent habiles à boire les gouttes posées sur les feuilles ou perlant à leur bord, ou encore l’eau recueillie à certains endroits des plantes comme la petite vasque que forme le départ commun de plusieurs feuilles.