






La civilisation égyptienne est née sur les bords du Nil, un fleuve qui a permis son épanouissement. Vers 3 000 av. J.-C., l’Égypte est devenue un royaume unifié avec à sa tête un pharaon tout-puissant.
L’Égypte ancienne a connu trois périodes fastes : l’Ancien Empire (2543-2153 av. J.-C.), le Moyen Empire (1980-1760 av. J.-C.) et le Nouvel Empire (1539-1077 av. J.-C.).
L’Ancien Empire correspond à l’âge d’or des pyramides.
En Égypte, très peu de personnes savent lire, écrire et compter. Aussi les scribes sont-ils des personnages respectés. De leurs notes et rapports, de la comptabilité qu’ils tiennent, dépend l’équilibre de la société.
Sans le Nil qui la traverse, l’Égypte ne serait qu’un immense désert. La crue annuelle du fleuve est très attendue. Pour les anciens Égyptiens, elle est contrôlée par les dieux.
En se retirant, le Nil dépose sur ses rives une boue noire très fertile qui donne des récoltes abondantes. Les eaux du Nil sont en outre très poissonneuses. Et la navigabilité du fleuve en fait une voie de communication essentielle. Ce sont dans ces conditions très favorables que se développe la civilisation égyptienne et qu’elle acquiert sa grandeur, dont les grandes pyramides sont le symbole.
Au sommet de la société trône le pharaon, roi d’Égypte. Il délègue ses pouvoirs à son vizir (une sorte de Premier ministre), aux dignitaires qui dirigent les grandes administrations ou encore aux grands prêtres, chargés du culte des dieux. Les scribes, qui maîtrisent l’écriture et savent compter, jouent un rôle fondamental dans l’administration générale du royaume. Les contremaîtres supervisent le travail des artisans et des ouvriers sur les grands chantiers de construction. Plus bas, dans l’échelle de la société, on trouve le commun des artisans, artistes et commerçants. Les paysans constituent l’immense majorité de la population.
L’Égypte se situe au nord-est de l’Afrique. Source de toute vie, le Nil est au cœur de la civilisation égyptienne.
La civilisation égyptienne doit son incroyable prospérité au travail de milliers de paysans. Une partie de leur production est prélevée par l’État.
Pour écrire, les Égyptiens utilisent des signes sous forme de dessins stylisés. Écrire en hiéroglyphes prend beaucoup de temps, aussi cette forme est-elle réservée aux textes sacrés qui ornent les temples et les tombeaux. Pour aller plus vite dans leurs fonctions administratives, les scribes recourent à l’écriture hiératique, qui utilise des hiéroglyphes très simplifiés.
L’écriture hiéroglyphique compte quelque 750 signes. Les hiéroglyphes forment des lignes ou des colonnes. Ils se lisent de gauche à droite (et inversement) et de haut en bas.
L’Égypte ancienne compte d’innombrables dieux et déesses. Chaque ville, chaque région possède ses propres dieux. Certaines divinités sont plus importantes que d’autres. Horus 1 , le dieu protecteur des pharaons, acquiert une position dominante sous l’Ancien Empire. Le pharaon est son incarnation. Horus est le fils d’Isis 2 , épouse fidèle et déesse protectrice des enfants, et d’Osiris 3 , qui juge les morts lors de leur passage dans l’au-delà. Anubis 4 , à tête de chacal, guide les morts jusqu’à Osiris qui décide de leur sort. Il est souvent représenté dans les scènes d’embaumement. La divinité la plus importante est Rê 5 , dieu du Soleil, créateur de l’Univers.
En 3 000 ans, l’Égypte a vu se succéder plus de 200 pharaons, dont quelquesuns ont laissé une trace importante dans l’Histoire. Maître absolu de l’Égypte (tout le pays et les ressources qui y sont produites lui appartiennent), le pharaon est doté d’une double nature : c’est un humain, mais il est aussi considéré comme un être divin, qui fait le lien entre le monde des dieux et celui des humains.
Formé de la couronne blanche de Haute-Égypte et de la couronne rouge de Basse-Égypte, le pschent (ou double couronne) 1 représente l’Égypte unifiée dont le pharaon est le garant. À certaines occasions, le souverain se coiffe aussi du némès 2 , une étoffe rayée bleu et or qui retombe sur ses épaules. Il porte également une fausse barbe 3 , attachée aux oreilles, symbole de sa divinité. La crosse (un bâton recourbé) 4 et le fléau (ou fouet) 5 traduisent son autorité sur le peuple et ses responsabilités envers l’Égypte.
Statue du pharaon Khéphren (2558-2539 av. J.-C.), à qui l’on doit l’une des trois grandes pyramides de Giza. Le dieu faucon Horus, que le souverain incarne, enveloppe le némès de ses ailes protectrices.
Le pharaon cumule tous les pouvoirs. Il est chef d’État, chef religieux et chef de guerre. Sa parole fait loi. C’est sur lui et sur une solide administration (voir page 4) que repose toute l’organisation de la société. Principal prêtre du royaume, au service des dieux, il fait construire des temples et organise des fêtes en leur honneur. Il s’assure aussi du culte funéraire des anciens souverains. À l’époque des grandes pyramides, aucun ennemi puissant ne menace l’Égypte. Aussi le rôle de chef de guerre du pharaon est-il moins important qu’au Nouvel Empire, période à laquelle il dirige une véritable armée de métiers.
Une dynastie est une succession de souverains d’une même famille. En environ 3 000 ans, L’Égypte a connu une trentaine de dynasties de pharaons.
Le successeur du pharaon est généralement le fils (idéalement le fils aîné) de la grande épouse royale, c’est-à-dire la reine. Si le souverain n’a pas de fils, le choix du successeur se porte sur le fils d’une épouse secondaire (le pharaon a en effet plusieurs épouses) ou d’une concubine. Lorsque le souverain n’a pas d’enfant, il désigne pour lui succéder un grand dignitaire de son entourage. Le pharaon est toujours de sexe masculin, hormis quelques exceptions (seulement cinq femmes pharaons en 3 000 ans). La plus connue est Hatchepsout (1479-1457 av. J.-C.).
La reine s’est autoproclamée pharaon à la mort de son époux, Thoutmosis II.
Sous l’Ancien Empire, l’Égypte connaît une grande stabilité intérieure. C’est une période faste, propice à l’édification de pyramides grandioses, gigantesques tombes royales qui ont su défier le temps. Toute une lignée de pharaons bâtisseurs caractérise cette époque, remarquable par ses innovations et sa créativité. Construire une pyramide est une entreprise colossale, aussi le pharaon commence-t-il à faire édifier le monument dès le début de son règne.
Parmi les nombreuses inscriptions qui subsistent de l’Égypte pharaonique, on reconnaît le nom d’un pharaon aux hiéroglyphes sculptés dans la pierre, inscrits à l’intérieur d’un cartouche : ce signe ovale précise que l’inscription nomme un roi.
La plus ancienne pyramide est la pyramide à degrés du pharaon
Djéser, fondateur de la IIIe dynastie.
Sa forme innovante, s’élevant vers le ciel, révolutionne l’architecture de l’époque.
C’est aussi le premier monument égyptien entièrement construit en pierre de taille (taillée). Les pyramides suivantes bénéficient de ces précieux acquis, tremplin pour de nouvelles innovations.
Vers 2 600 av. J.-C., le pharaon Djéser décide de faire édifier son tombeau sur le plateau de Saqqara, près de Memphis, nouvelle capitale de l’Égypte. Il confie le projet à son architecte, Imhotep. Celui-ci fait tout d’abord construire un mastaba, comme c’est l’usage à l’époque. Puis l’idée lui vient d’agrandir le monument par paliers successifs. Degré par degré, la première pyramide voit le jour. S’élevant à 60 mètres, elle doit permettre l’ascension du pharaon vers le ciel.
Avant l’édification de la première pyramide, les tombes royales sont des mastabas. Ces grandes structures de forme rectangulaire, aux murs légèrement inclinés, surmontent un puits au fond duquel est aménagée la chambre du défunt. Lorsque les pharaons découvrent le modèle de la pyramide, ils abandonnent les mastabas et cette forme de sépulture devient l’apanage des proches de la famille du roi et des dignitaires. Leurs mastabas sont alignés au pied des pyramides.
Près du temple funéraire accolé à la pyramide de Djéser, dans une petite construction close percée de deux trous (le serdab), on a découvert une statue grandeur nature du pharaon, assis sur son trône. Les orifices, situés au niveau des yeux de la statue, étaient censés permettre au défunt de voir et de profiter des offrandes qui lui étaient apportées quotidiennement.
Imhotep cumule les fonctions de vizir, de grand prêtre et d’architecte ou, plus exactement, de « directeur de tous les travaux du roi » (car le titre d’architecte n’existe pas encore à l’époque). Il est chargé de la conception et de la réalisation des monuments. Il est également sculpteur, charpentier, fabricant de vases. Il est admiré pour ses nombreuses qualités et talents. On le dit sage et savant. Il est même divinisé à parti du Nouvel Empire !
Premier pharaon de la IVe dynastie, qui marque le début de l’Ancien Empire, Snéfrou fait ériger pas moins de trois grandes pyramides durant son règne, qui dure près de 40 ans. Le souverain, qui a soif d’innovations, multiplie les essais avant d’obtenir une pyramide parfaite à faces lisses : la pyramide rouge.
La pyramide rhomboïdale (hauteur : 105 mètres) est plus proche de Memphis que celle de Meïdoum. Ses parois sont lisses mais elle souffre d’incidents au cours de sa construction (on craint qu’elle ne s’effondre). Son angle est alors modifié, d’où la double pente caractéristique de l’édifice.
La pyramide de Meïdoum (hauteur : 92 mètres) est une pyramide à degrés dont il ne subsiste que la structure interne. Elle a été transformée en une pyramide à face lisse, grâce à une enveloppe de maçonnerie comblant les manques entre les différents niveaux.
Avec la pyramide rouge (hauteur : 108 mètres), érigée à quelques centaines de mètres au nord de la pyramide rhomboïdale, Snéfrou atteint la perfection souhaitée. C’est la première véritable pyramide, modèle dont s’inspireront les pharaons suivants. Son surnom lui vient de la couleur légèrement brune du calcaire local qui a servi à sa construction.