



Construire une cabane, c’est toujours construire quelque chose d’unique. Les variables sont multiples et pour certaines constructions, vous n’obtiendrez jamais deux fois le même résultat, surtout si vous prenez soin de l’intégrer dans l’environnement qui vous entoure et de l’adapter au terrain. Qu’elle soit semi-enterrée ou dans les arbres, qu’elle nécessite plein d’outils ou bien juste quelques branches et un peu de corde, votre cabane sera soumise aux contraintes environnementales. Finalement, votre esprit pratique mais surtout votre créativité viendront, j’en suis convaincu, enrichir ce que vous allez entreprendre. Ayez confiance en vousmême : quoiqu’il advienne, à la fin de votre projet il y aura un résultat. Il sera soit parfait, soit perfectible, mais croyez-moi sur parole, vous allez créer quelque chose ! Nul besoin que votre construction survive à quatre générations, tant qu’elle répond à vos besoins immédiats et à plus ou moins long terme : vous aurez bâti quelque chose de vos mains !
Être un grand bricoleur ou une grande bâtisseuse ne sont pas non plus des pré-requis incontournables. Pas après pas, étape après étape, vous allez pouvoir fabriquer des abris simples ou bien des cabanes un peu plus complexes. Tout ce qu’il vous faut, c’est un peu de temps et des outils fiables.
Je me rappelle toujours d’un conseil donné par l’un de mes mentors lorsque je suivais une formation de guide d’aventure au Canada : « Max, t’es trop pauvre pour t’acheter de la mauvaise qualité. » Et il avait raison ! Préférez acheter une bonne fois pour toutes une scie qui durera toute votre vie plutôt que d’en acheter 10, qui vous lâcheront systématiquement.
« UN ABRI OU UNE CABANE DANS LES BOIS N’EST PLEIN DE MYSTÈRES ET DE SECRETS QUE POUR CELUI QUI N’EN POUSSE JAMAIS LA PORTE. »
Le jardin est depuis toujours un lieu de fascination. Des mythiques jardins suspendus de Babylone, septième merveille du monde antique, au jardin d’Éden, en passant par l’Arcadie ou le jardin des Hespérides, cet espace enchante et fascine.
L’art du jardin est largement développé en Égypte depuis l’Antiquité. Les jardins d’Asie, eux, comptent parmi les plus anciens et proposent diférents styles, des bonsaïs japonais aux jardins byzantins, en passant par les jardins chinois ou encore moghols.
Dès le Ve siècle avant J.-C., l’empire perse se distingue avec ses tchaharbagh, jardins géométriques divisés en quatre par un plan en croix.
Cet art ancien du jardin se difusera ensuite auprès de l’empire grec puis auprès de l’empire romain, gagnant ainsi l’occident. Il existe un terme gallo-romain, hortus gardinus, qui se traduit littéralement par « jardin clôture ». Cela évoque l’idée d’une parcelle de terre dédiée à la culture de ressources alimentaires, que l’on protège des intrusions du bétail, de la volaille, ou du gibier, mais aussi contre les voleurs. Sur le continent américain, les jardins flottants des Aztèques vont laisser la place à ceux des premiers colons venus d’Europe.
Le mot « jardinage » devient courant dans le langage dès le XIIIe siècle. Il s’agit de la préparation de la terre pour faire pousser et entretenir des végétaux. Le but étant ou bien alimentaire, ou bien esthétique. Il faudra quand même attendre 1599 pour que le premier manuel agricole voie le jour ! L’auteur Olivier de Serres propose en efet un Théâtre d’agriculture et mesnage des champs, qui mêle aussi bien le jardinage que l’agriculture dans un manuel fondateur de la pratique agronome. Entretenir son jardin est une activité qui peut avoir plusieurs finalités. Cela peut être une pratique liée à l’autosubsistance alimentaire, tout autant qu’un passetemps récréatif. Qu’il ofre une alimentation issue d’un labeur pas toujours facile,
le plaisir d’être actif en plein air, ou une satisfaction esthétique et visuelle, c’est un espace qui est bon pour l’Homme. Jardiner, ce n’est donc pas simplement ramasser des patates, cueillir des haricots verts et tailler des rosiers. Jardiner c’est aussi exprimer sa créativité, pratiquer un exercice physique sain, et retirer la satisfaction et l’estime de soi liées au fait de produire sa propre alimentation, ou son propre spectacle vivant.
À vos outils, les jardins vous attendent ! Les constructions qui suivent vont vous permettre de profiter pleinement de ces lieux de repos agréables et atypiques, bons pour la santé physique et mentale, tout en optimisant et en valorisant votre travail de jardinier !
De - 30 000 à - 12 000 ; la préhistoire
• L’homme nomade vit dans des huttes de branchages, de peaux et d’os. Certaines des techniques utilisées peuvent encore être mises en œuvre aujourd’hui dans la construction d’abris de survie !
• L’apparition de l’élevage et de l’agriculture va profondément bouleverser les modes de vie. L’habitat devient fixe, les logements se regroupent en village, avec des huttes rondes faites en bois et terre et recouvertes de feuillages.
• En Égypte les maisons traditionnelles en terre et en paille commencent à comporter plusieurs pièces. Les étages sont un signe extérieur de richesse.
• Les premières « villes » apparaissent en Mésopotamie. Les maisons sont rectangulaires ou carrées pour se placer les unes à côté des autres et organiser diférents espaces. Ce qui au passage donne naissance aux rues.
• Les quartiers commencent à apparaître et on distingue les marchés, des lieux de cultes, des habitations et des ateliers. C’est à cette époque que l’eau commence à être canalisée pour être acheminée dans chaque habitat !
• Un peu plus près de chez nous, en Gaule, en 50 avant J.-C., on utilise les matériaux de proximité tels que la terre, le bois et la paille. On constate la volonté de combiner au mieux les matériaux pour s’adapter à l’environnement et se protéger du climat. La terre et la paille sont associées pour faire un torchis, qui recouvre la structure des
murs en bois. La paille vient quant à elle recouvrir la charpente du toit. Chez les Gaulois, toute la vie s’organise autour du foyer qui éclaire une seule et unique pièce où on stocke ses provisions et où on cuisine. Il n’y a pas de fenêtres mais en hauteur, sous le toit, les Gaulois construisent les premiers greniers qui servent de chambre. La chaleur monte et reste emprisonnée longtemps sous la paille.
• En France, la pierre remplace le bois au XIIe siècle. Le bois, fragile et inflammable, ne protège pas assez les populations face aux nombreux conflits qui animent le royaume. Les fortifications et les édifices médiévaux se développent et, au sein des châteaux forts, on trouve les habitations, les boutiques, les ateliers regroupés dans un espace restreint. Les écarts entre riches et pauvres commencent à se voir très clairement. Les classes aisées prennent de la place dans de grandes bâtisses, autour desquelles les plus pauvres s’entassent dans des taudis étroits, sombres, et la plupart du temps insalubres. Les rues pavées permettent l’écoulement des eaux usées.
• Elle est d’abord marquée par la Renaissance italienne, qui donne à l’architecture les bases des habitations que nous connaissons aujourd’hui. Les maisons à étages sont conçues de manière régulière, avec des angles droits et de grandes fenêtres en façades.
• Au XIXe siècle, la révolution industrielle révolutionne aussi l'habitat. Les quartiers ouvriers émergent, au plus près des usines, reconnaissables d’un coup d’œil par leurs constructions faites en briques, toutes à l’identique et avec un confort plus que sommaire.
Pour construire un abri ou une cabane simplement, quelques techniques sont importantes à comprendre, et quelques compétences faciles à acquérir seront d’une aide précieuse.
Dans les pages suivantes, nous allons évoquer quelquesuns des grands principes de base des constructions les plus simples, et nous présenterons aussi en pas-à-pas détaillé les méthodes pour faire les nœuds et les brêlages les plus utiles !
L’important pour un abri ou une cabane, c’est qu’il vous protège. Pour cela il faut comprendre quelques règles de physique et d’équilibres des forces, et retenir quelques principes simples mais essentiels !
L’emplacement de la construction doit être choisi avec soin : attention à l’orientation des vents dominants pour ne pas mettre les ouvertures en plein courant d’air, à la course du soleil, à la nature du terrain, à la présence de points d’eau qui peuvent déborder, ou d’arbres qui peuvent tomber.
La taille de la construction n’est pas anodine. Plus elle est grande, plus il sera éprouvant de la construire et difcile de la chaufer. La qualité des outils et des matériaux, bien entendu, est absolument primordiale.
L’utilité du « Y » pour un abri bushcraft
C’est la gravité qui va faire tout le travail ! Bien installé et bien positionné, le système très basique de charpente soutenue par deux piliers en « Y » fait des miracles. il se cale de lui-même dans le sol chaque fois qu’on ajoute du poids par-dessus. Pratique, il ne demande rien d’autre que de trouver le bon emplacement. C’est une ossature très classique, utilisée dans beaucoup de constructions traditionnelles. Le plus compliqué sera de trouver les deux perches ayant chacune une fourche solide et résistante, le fameux « Y ».
Sans branche en « Y », c’est l’incontournable nœud de brêlage, qu’on verra dans les pages suivantes, qui vous permettra de fixer directement les éléments de votre structure entre eux, à la hauteur souhaitée. Le maître mot en toute situation, c’est : s’adapter !
ASTUCE
Pour vérifier si une charpente terminée est solide, suspendez-vous avec précaution à la poutre. Il vaut mieux qu’elle craque tout de suite plutôt que quand vous serez assis en dessous !
Lors de la construction de bâtis directement sur le sol, si vous voulez faire un lieu de « vie » un peu agréable et un peu plus pérenne qu’un simple abri façon bushcraft, vous veillerez à réunir 4 éléments clés :
• la création d’une « semelle » (couche de pierres, de graviers, de gravats…) afin d’éviter que l’eau ne s’invite sur le sol intérieur ;
• la création d’un plancher par-dessus la semelle pour s’isoler de l’humidité du sol ;
• une isolation des murs par l’intérieur, l'extérieur, ou les deux ;
• une protection contre la pluie au niveau du toit.
L’isolation des murs peut être faite très facilement avec de simples toufes d'herbes sèches, à la façon de bottes de paille, « coincées » entre le mur et une double cloison !