Une année à l'école des sorcières

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Ce cycle est l’occasion d’explorer l’univers mystique et ancien de la sorcière, en explorant à la fois l’histoire, les pratiques et les principes qui définissent cette figure emblématique. À travers une réflexion sur ce qu’est véritablement une sorcière, nous découvrirons ses dons et ses pouvoirs, ainsi que les fondements d’un coven, cette communauté sacrée qui unit les sorcières. En abordant les sept dons essentiels et les treize principes de la sorcière, nous comprendrons comment ces savoirs se transmettent au fil du temps. Ce cycle vous indiquera de quelle manière fonder et organiser un coven, en établissant les règles et les rituels qui instaurent au sein de ce groupe une dimension spirituelle sacrée. Ce chapitre invite à une exploration profonde de l’âme de la sorcière et de l’énergie collective qui unit celles et ceux qui embrassent ce chemin.

1. La sorcière à travers l’histoire

Nous avons à l’esprit l’idée que la sorcière est apparue pendant l’Antiquité, dans les villages. Or, la figure de la sorcière est présente depuis l’âge de pierre. À cette période, des cultes étaient dédiés à la déesse-mère, et des rites étaient pratiqués dans le but de célébrer la nature et favoriser l’abondance et la fertilité, en honorant le cycle de la vie et de la mort. De toute évidence, les hommes de l’ère primitive ignoraient qu’ils communiquaient avec des forces mystérieuses et inconnues. Leurs actions étaient portées sur la puissance du soleil, source de vie, et de la lune, reine de la nuit, l’un et l’autre étant les maîtres des saisons, favorisant les changements rythmés par la nature. L’homme a évolué, toujours connecté à ces forces surnaturelles. Il a petit à petit continué à entretenir ce lien avec celles-ci, en développant des outils de magie afin de maîtriser les forces occultes de la nature. La magie est née en même temps que la pensée de l’homme, elle s’est développée à travers le verbe, l’écriture et l’art. Nous savons, grâce aux recherches historiques et archéologiques, qu’en tout temps, en tous lieux, les différents peuples au cours de l’histoire ont pratiqué des rituels et vénéré des divinités, afin d’obtenir l’aide et la présence de celles-ci.

Des chercheurs ont pu découvrir dans des grottes du paléolithique de nombreuses gravures représentant des rites magiques. Plus tard, les Assyriens, les Égyptiens, les Phéniciens et les Grecs ont développé les arts divinatoires, la sorcellerie et les enchantements. Certains papyrus font apparaître des recettes permettant de découvrir si le mauvais œil était présent dans la vie de certains. Ces recettes utilisaient des huiles et de l’eau pour diagnostiquer la présence de sortilèges, et de nos jours, on peut encore avoir recours à certaines de ces méthodes.

Les premières sorcières apparues durant l’Antiquité étaient des chamanes, des femmes guérisseuses qui vivaient en parfaite harmonie et osmose avec la nature. Elles invoquaient les esprits de la nature et communiquaient avec eux dans le but de soigner et guérir. Elles honoraient le dieu Soleil et la déesse Lune, car elles voyaient en eux le principe des polarités, celui du masculin et du féminin sacrés.

Dans l’Antiquité, les religions étaient polythéistes, c’est-à-dire qu’elles admettaient l’existence de plusieurs forces et divinités. Les Égyptiens, les Grecs, les Romains et les Celtes appartenaient à ces civilisations polythéistes. Cette croyance permettait d’expliquer les phénomènes naturels qui échappaient à la compréhension humaine. Par exemple, le dieu de la mer, Poséidon, était invoqué pour justifier les tempêtes et les marées. Cette doctrine favorisait une vision du monde où les forces de la nature étaient unifiées, et où la terre, les plantes et les quatre éléments se combinaient pour créer un puissant équilibre alchimique.

Par leur faculté à laisser la vie se créer en elles, les femmes seront naturellement plus enclines à pratiquer les arts divinatoires, en maîtrisant la magie.

C’est dans l’Égypte ancienne que la magie s’est le plus développée. Les Égyptiens cherchent à trouver l’équilibre et à préserver l’harmonie de l’univers. À cette époque, les mots prennent place dans la magie ; dire et écrire une chose permet de la faire vivre. On voit apparaître les amulettes marquées par la puissance des divinités. Akhenaton, pharaon réformateur, a tenté durant son règne d’imposer un culte monothéiste, mais la population a refusé cette forme de pratique spirituelle.

Les Hébreux sont considérés comme le premier peuple à adopter le monothéisme, avec la naissance du judaïsme, centré sur la foi en un Dieu unique. Le christianisme, également monothéiste, est issu du judaïsme et s’est développé progressivement au sein de l’empire romain durant le ier siècle après J-C.

En 313 après J.-C., l’édit de Milan promulgué par l’empereur Constantin établit la liberté de culte pour les chrétiens, marquant une étape majeure dans la reconnaissance de cette religion. Le christianisme deviendra plus tard la religion officielle de l’empire romain, notamment sous l’empereur Théodose Ier à la fin du ive siècle.

C’est au Moyen Âge que la condition des sorcières devient source de persécution, mais c’est précisément à partir du xve siècle que « la chasse aux sorcières » commence. C’est à cette période que les sorcières sont le plus persécutées, car elles sont vues (notamment par l’Église) comme une menace. Cette chasse s’inscrit dans la continuité des oppressions menées par l’Inquisition au temps de la lutte contre les Cathares et les Vaudois, période durant laquelle de nombreux hommes et femmes sont accusés de pratiques de sorcellerie et d’hérésie. Pendant la Renaissance, les plaintes pour pratiques de sorcellerie augmentent, mais en réalité derrière ces fausses accusations se cachent la jalousie, la rancœur, et les intérêts personnels d’hommes et de femmes qui souhaitent nuire à ces sorcières.

Pour cela, le tribunal de l’Inquisition utilise certains critères physiques et/ou sociaux qui permettent d’identifier une femme comme sorcière, et cela bien au-delà de leurs pratiques : elles pouvaient ainsi être accusées simplement parce qu’elles étaient rousses, avec des taches de naissance, ou encore parce qu'elles étaient veuves et refusaient de se remarier. On pouvait également pourchasser une vieille femme seule, une célibataire par choix, ou une mère ayant fait plusieurs fausses couches. En somme, il s’agissait de toutes celles dont les modes de vie ne correspondaient pas à la norme.

On les accusa de se livrer à des rites sataniques, à des sacrifices d’enfants ou encore à la concoction de poisons. En réalité, la plupart étaient guérisseuses ou sages-femmes. Elles avaient recours à la médecine traditionnelle, à base de plantes et de racines médicinales, thérapeutiques. Pour beaucoup de populations rurales, les sorcières étaient d’ailleurs le seul moyen de se soigner. Les procès arbitraires se sont multipliés et démocratisés partout en Occident. Les brasiers se sont élevés contre ces femmes. On ne décompta ainsi pas moins de soixante mille condamnations à mort. La plupart des exécutions furent féminines et le furent presque exclusivement sur la fin.

2.

Qu’est-ce qu’une sorcière ?

On nommait ces femmes « sorcières », car elles étaient considérées comme des êtres maléfiques. Pourtant, elles soignaient, soulageaient, mettaient au monde, grâce à leur pouvoir. Elles étaient garantes d’un savoir ancestral, reçu de mère en fille ou de façon intuitive à partir des mémoires d’âmes. Durant des décennies, on a voulu éteindre leur lumière, simplement parce qu’elles étaient des femmes. Pourtant, malgré des siècles de chasse aux sorcières, malgré les violences, les persécutions et les tortures, elles ont continué à transmettre leur savoir et leurs connaissances. Aujourd’hui, ces secrets se réveillent à travers le souvenir de ces femmes qui ont laissé dans l’inconscient collectif leur grand pouvoir.

Nous avons l’opportunité de faire vivre cette connaissance précisément en la réveillant. Si ces femmes ont pu nous transmettre ce savoir ancestral, c’est grâce à leur courage, à leur foi en l’univers, à leur force de vie.

Aujourd’hui, ces sorcières libèrent leur puissance, leur indépendance, en étant à l’écoute du monde et de l’univers. Elles se servent de toutes les énergies qui transitent dans ce monde pour s’élever, se protéger, reprendre le pouvoir sur leur vie, un pouvoir dont elles ont été trop longtemps privées, et cela durant des siècles.

Ces femmes se définissent comme sorcières, car elles choisissent de rétablir leur puissance sacrée d’une certaine manière, en réaffirmant leur indépendance, et en développant leur capacité, qui demeure en nous tous.

Le terme « sorcière » est né au xiie siècle. Avant cette période, on parlait davantage de « magicienne », issu du persan magis, qui évoque la sagesse et la science.

Une année à l'école des sorcières La sorcière et le coven

Le mot « sorcière » provient du latin sors, qui signifie « sort », au sens de destin. Cela sous-entend qu’une personne détient le pouvoir de modifier le destin.

La sorcière a longtemps été en marge de la société, on la décrit vivant dans les profondeurs de la forêt, et possédant un visage hideux et un nez crochu, à l’image de la vilaine sorcière dans l’histoire de Blanche-Neige. Lorsqu’elle apparaît sous les traits d’une belle femme, on prétend qu’elle a dû utiliser la magie afin d’envoûter les hommes par sa beauté.

Il n’est rien de tout cela, la sorcière est simplement une femme qui a su accueillir sa puissance et son pouvoir intérieur, en explorant son féminin sacré. En réalité, il n’existe pas une définition exacte de la sorcière, car il existe en chacune de nous une sorcière. Ce qui définit avant tout une sorcière, c’est la conscience d’elle-même.

La sorcière trouve la force de sortir d’elle-même, de s’extraire du monde pour comprendre l’univers qui l’entoure, dans le but de s’éveiller en ayant une meilleure connaissance d’elle-même, et ainsi d’évoluer.

3.

Découvrez

la sorcière qui vit en vous

ÉVEILLER LA SORCIÈRE EN VOUS

Éveiller la sorcière en vous, c’est d’abord écouter cette voix intérieure qui murmure depuis toujours, nous rappelant notre lien profond avec la nature et les mystères de l’univers. C’est reconnaître que nous portons en nous une sagesse ancienne, celle qui nous connecte aux cycles de la Lune, aux saisons et aux éléments. Pour éveiller cette sorcière intérieure, il est nécessaire de s’ouvrir à l’intuition, d’apprendre à faire confiance à nos ressentis, et de laisser nos émotions nous guider. C’est aussi accepter de marcher sur un chemin d’introspection, en explorant nos ombres, pour en retirer de la lumière. La sorcière en nous sait voir le sacré au cœur du quotidien, elle trouve de la magie dans les petites choses : une fleur, une pierre, un souffle de vent. Elle nous invite à renouer avec des rituels simples qui honorent notre âme et nos intentions, comme allumer une bougie pour exprimer nos vœux, ou méditer en pleine nature pour puiser de nouvelles énergies. En découvrant la sorcière qui nous habite, nous nous autorisons à créer des espaces de protection, de guérison et de transformation personnelle. Ce chemin demande courage et authenticité, car il nous pousse à nous accepter pleinement, avec nos forces et nos fragilités. La sorcière en nous est une guide bienveillante, qui veille à ce que nous suivions notre vérité et cultivions notre pouvoir personnel. En l’écoutant et en l’embrassant, nous entamons un voyage vers une vie plus alignée, plus libre et profondément en lien avec le tout.

Je vous invite maintenant à vous pencher sur la question suivante : quelle sorcière êtes-vous ?

La sorcière et le coven

Une année à l'école des sorcières

Prenez quelques instants pour définir la sorcière qui vit en vous aujourd’hui. Pour faciliter votre réflexion, prenez des notes sur votre grimoire, en vous laissant guider par ce petit test.

QUEL TYPE DE SORCIÈRE ÊTES-VOUS ?

La sorcellerie, dans sa diversité et sa richesse, est liée à de nombreux aspects de la vie spirituelle, émotionnelle et naturelle. Pour mieux comprendre quelle sorcière vous êtes, nous vous proposons un test simple en neuf questions. Pour chaque question, choisissez la réponse qui vous correspond le mieux. Et à la fin, découvrez quel archétype de sorcière résonne le plus avec vous.

1. Quelle est votre source d’inspiration principale ?

A . Les livres et l’étude des traditions anciennes.

B. La nature et ses cycles.

C. L’intuition et les rêves.

D. L’art et la créativité.

2. Comment abordez-vous les défis de la vie ?

A . Je me mets en quête d’informations pour comprendre la situation.

B. Je me connecte à la nature pour trouver des solutions apaisantes.

C. J’écoute mon instinct et je fais confiance à mon ressenti.

D. J’utilise ma créativité pour transformer la difficulté en opportunité.

3. Quelle est votre pratique spirituelle préférée ?

A . La lecture de textes sacrés ou ésotériques.

B. Les promenades en pleine nature ou les rituels en extérieur.

C. La méditation, le tarot ou la divination.

D. La peinture, la musique ou le chant.

4. Comment définissez-vous votre relation avec les autres ?

A . Je partage mes connaissances et j’aide les autres à comprendre.

B. Je crée des liens profonds basés sur la confiance et le respect.

C. J’écoute et ressens les émotions des autres, je suis empathique.

D. J’inspire et motive les autres à explorer leur créativité.

5. Quand vous vous sentez stressée ou surchargée, que faites-vous ?

A . Je lis des livres ou des articles qui m’apportent des réponses.

B. Je passe du temps à l’extérieur, que ce soit dans un jardin ou en forêt.

C. Je médite ou je pratique des exercices de respiration.

D. Je m’adonne à une activité créative pour évacuer le stress.

6. Lequel des quatre éléments vous parle le plus ?

A . L’air, pour sa légèreté et sa capacité à transporter les idées.

B. La terre, pour sa stabilité et sa connexion avec la nature.

C. L’eau, pour son adaptabilité et sa profondeur émotionnelle.

D. Le feu, pour sa passion et son pouvoir de transformation.

7. Comment décririez-vous votre style vestimentaire ?

A . Classique et traditionnel, avec une touche d’ésotérisme.

B. Pratique et confortable, souvent inspiré par la nature.

C. Éclectique et unique, reflétant ma personnalité.

D. Artistique et coloré, avec des accessoires originaux.

8. Quelle est votre approche de la magie ?

A . Je l’étudie et l’expérimente avec précaution.

B. Je la ressens dans la nature et à travers les éléments.

C. Je l’explore à travers mon intuition et mes visions.

D. Je l’exprime par le biais de l’art et de la créativité.

9. Que souhaitez-vous accomplir dans votre pratique spirituelle ?

A . Enrichir mes connaissances et comprendre les mystères de la vie.

B. Établir un lien fort avec la nature et ses cycles.

C. Éveiller et développer mes capacités intuitives.

D. Inspirer les autres à travers la création et l’expression artistique.

Résultats

Selon vos réponses, vous allez pouvoir déterminer quel type de sorcière vous êtes :

Majorité de A : Vous êtes une sorcière scolaire.

Vous êtes une chercheuse et une érudite. Votre curiosité intellectuelle vous pousse à explorer les traditions anciennes et à accumuler des connaissances. Vous croyez que la compréhension est la clé de la sagesse et que chaque livre est une porte vers un nouveau monde.

Majorité de B : Vous êtes une sorcière de la nature.

Votre connexion avec la terre est profonde. Vous êtes sensible aux cycles de la nature et trouvez du réconfort dans les éléments. Vos rituels sont souvent en plein air, et vous ressentez la magie dans chaque fleur et chaque arbre. Vous êtes une gardienne de l’équilibre et de l’harmonie.

Majorité de C : Vous êtes une sorcière intuitive.

Votre intuition est votre plus grande force. Vous êtes en phase avec vos émotions et celles des autres, ce qui vous permet de naviguer dans le monde avec empathie. Vous explorez souvent des pratiques comme la méditation et la divination, pour mieux vous comprendre et comprendre votre environnement.

Majorité de D : Vous êtes une sorcière créative.

L’art et la créativité sont au cœur de votre pratique spirituelle. Vous êtes une source d’inspiration pour ceux qui vous entourent, et vous utilisez la magie pour exprimer vos pensées et vos émotions. Votre pratique est colorée et unique, reflétant votre personnalité vibrante.

Ce test n’est qu’un reflet de votre essence et de votre parcours spirituel. Il représente votre situation actuelle, il n’est pas figé, car le chemin de la sorcière est riche et diversifié, et chaque sorcière a sa propre histoire à raconter. Quelles que soient les réponses que vous avez obtenues, rappelez-vous que l’important est d’explorer, d’apprendre et de grandir dans votre pratique. Votre magie continue d’évoluer et de s’épanouir sur votre chemin.

QUELQUES

DÉFINITIONS

Magie :

La magie est l’art de canaliser les énergies invisibles qui nous entourent pour manifester nos intentions profondes et harmoniser notre être avec l’univers. Ancrée dans une sagesse ancienne, elle est pour la sorcière un chemin spirituel d’introspection et de connexion sacrée avec la nature et ses mystères.

Sorcellerie :

La sorcellerie est une pratique spirituelle qui puise dans les forces de la nature et les énergies subtiles pour transformer, protéger et guérir. C’est un art ancien où la sorcière se relie aux éléments et aux cycles de la vie pour manifester ses intentions et honorer le sacré en elle et autour d’elle.

Ésotérisme :

L’ésotérisme est une quête intérieure visant à dévoiler les mystères cachés de l’univers et à explorer les vérités spirituelles profondes. C’est un chemin de connaissance qui invite à comprendre les symboles, les énergies et les savoirs secrets, pour atteindre une sagesse personnelle et une connexion plus intime avec le divin.

Trouver son pouvoir :

Être une sorcière, c’est reconnaître et avoir confiance en son propre pouvoir. Et pourtant, en grandissant dans notre société, il devient parfois difficile de se faire confiance. C’est pourquoi il est nécessaire de réapprendre, à travers les rituels, à retrouver cette confiance, à renouer avec une forme de spontanéité et d’insouciance, sans craindre les jugements des autres. La sorcellerie, c’est un équilibre entre l’innocence et la spontanéité de l’enfance, et la puissance plus mûre de l’adulte.

4. Qu’est-ce qu’un coven ?

Un coven est un groupe de personnes pratiquant la sorcellerie ensemble. Traditionnellement, il est composé de sorcières ou de sorciers qui se réunissent pour effectuer des rituels, célébrer des sabbats et partager des connaissances. Le coven permet de créer une communauté de soutien et d’échange autour de la magie.

Traditionnellement, les femmes se retrouvaient en cercles lors des esbats, afin de célébrer les cycles lunaires. Un esbat est un rituel qui se pratique au moment de la pleine lune. Les sorcières modernes continuent à honorer la lune, en groupe ou de façon solitaire. D’ailleurs, il n’est plus seulement question de célébrer la pleine lune, elles se réunissent désormais pour former des cercles de paroles et d’échanges et vivre ensemble la roue des saisons, avec la célébration des huit sabbats du calendrier païen, ainsi que les cycles lunaires et solaires.

Lorsque l’on intègre un coven, il est important de prendre conscience qu’il s’agit d’un chemin initiatique pour accéder à la magie et à la puissance qui vibre en nous.

Avant de commencer ce parcours et de vouloir créer votre coven, je vous invite à prendre le temps de vous interroger sur les véritables motivations qui vous amènent à vouloir cheminer sur cette voie, et pour quelles raisons vous souhaitez soit créer un coven, soit intégrer un coven.

Pour cela, je vous propose de prendre le temps de répondre à une série de questions, afin de construire une vraie démarche initiatique personnelle, sur laquelle vous pourrez vous appuyer. Ces questions sont les fondations qui vous aideront à mettre en place une véritable pratique au sein d’un cercle ou d’un coven.

1. Quelles émotions se présentent à vous lorsque vous pensez au mot « sorcière » ?

2. Qu’est-ce qui vous pousse à vouloir intégrer un coven ou à créer un coven ?

3. Que signifie pour vous un coven ?

4. Avez-vous déjà pratiqué des rituels ?

5. Quel temps pouvez-vous vous accorder par semaine pour suivre ce chemin initiatique ?

6. À quel investissement personnel êtes-vous prête pour votre coven ?

7. Quelles sont vos connaissances en termes de pratique ésotérique ?

8. Que cherchez-vous à découvrir de vous dans un coven ?

9. Êtes-vous prête à accueillir la sorcière qui vit en vous ?

Il n’existe pas de prérogative pour former un coven, il faut simplement qu’il y ait une volonté de partager et de se retrouver autour d’un même objectif. Toutefois, quelques règles s’imposent : idéalement, le coven doit être composé d’un groupe de treize personnes : six femmes, six hommes et un leader. Cependant, il peut être constitué exclusivement de femmes, ou d’hommes. Il est également possible de former un coven avec moins de treize membres.

D’autre part, lorsqu’un coven dépasse treize membres, il est courant de diviser le groupe en deux, afin de permettre à la magie de se diffuser et de se perpétuer dans l’univers. Il existe aussi des covens de huit membres, destinés aux personnes ayant déjà fait partie d’autres cercles. Ces covens sont souvent composés de leaders d’autres groupes, qui se réunissent pour partager leur expérience et s’assurer qu’ils progressent ensemble sur le chemin de la sagesse.

Il existe une croyance ancienne, qui précise que deux covens doivent être séparés d’une distance de cinq kilomètres, afin que les énergies des deux covens ne soient pas mêlées, et que les conflits soient ainsi évités. Cette règle date des périodes de persécutions, où il était plus prudent de garder sous silence le lieu des rencontres, ainsi que la composition des membres de chaque coven.

Chaque coven vibre en fonction de ses membres, qui portent en général un nom en lien avec l’énergie qui circule au cœur du coven. Ces noms, ainsi que celui du coven, resteront secrets pour assurer la protection et l’aspect sacré du coven. Choisir un nom de coven, c’est entrer dans un univers caché et secret. Certains covens organisent un rituel de baptême, afin de confirmer l’appartenance des membres au coven.

Certaines sorcières et sorciers préfèrent travailler seuls. Souvent plus expérimentés, ils ont parfois fait partie d’un coven dans leur jeunesse, avant de choisir de vivre leur magie en solitude. Cependant, même s’ils pratiquent de façon solitaire et plus intime, ils savent qu’ils peuvent toujours se tourner vers d’autres sorcières ou sorciers lorsqu’ils en ressentent le besoin.

Une année à l'école des sorcières La sorcière et le coven

L’ORIGINE DU TERME « COVEN »

Coven est un terme anglais qui désigne une assemblée de sorcières. C’est à l’origine un mot écossais (covent) du Moyen Âge tardif pour évoquer une assemblée de personnes. Il provient du latin convenio, qui signifie tout simplement « rassembler ».

Le mot « coven » est lié à la notion de sororité, par son sens sacré de rassemblement entre sœurs. On peut également le remplacer par « cercle », dans l’idée que les membres qui participent à un coven se réunissent en formant un cercle.

LA NOTION DE SORORITÉ

Tout au long de l’histoire, des communautés religieuses se sont formées. L’une d’elles en particulier, née au xiie siècle, a pu apporter à la notion de sororité une dimension qui se rapproche de celle d’un coven.

Étymologie et communautés béguines

Le mot « sororité » provient du latin soror, signifiant sœur, et désignait au Moyen Âge des communautés religieuses féminines placées sous l’autorité des hommes, et qui permettaient aux femmes d’accéder à la culture et aux savoirs. Cependant, certaines femmes ont choisi de vivre leur spiritualité en dehors des règles de l’Église, donnant naissance au mouvement des béguines, fondé par sainte Marie d’Oignies au xiiie siècle en Belgique. Ces femmes, souvent veuves et instruites, formaient des communautés spirituelles indépendantes de l’Église, vivant dans des béguinages où elles cultivaient leur jardin et proposaient leurs connaissances pour subvenir à leurs besoins. Bien qu’elles aient été libres, les béguines furent surveillées par l’Église et certaines, comme Marguerite Porete, furent condamnées par l’Inquisition pour hérésie. Leur mouvement a marqué l’histoire en inspirant des femmes à s’émanciper spirituellement et a influencé la création de covens, en raison de leur indépendance et de leur engagement envers la liberté de parole divine.

5. Fonder un coven

La création d’un coven vient d’une volonté de partager en groupe des pratiques, des expériences, de se réunir pour célébrer ensemble les différents sabbats qui composent la roue des saisons.

LES DIFFÉRENTES FONCTIONS

DES MEMBRES AU SEIN DU COVEN

La grande prêtresse du coven

En général, elle est l’initiatrice du coven, mais elle peut également être désignée par ses pairs comme la plus apte à endosser ce statut de prêtresse. Son rôle est extrêmement important. Même si elle ne se situe pas hiérarchiquement au-dessus des autres membres, elle assure au coven une force, une énergie qui protège et accompagne l’ensemble du coven. La prêtresse doit posséder certaines qualités : l’écoute, l’humilité, la bienveillance, la maîtrise de sa pratique, ainsi qu’une sagesse qui rassure et sécurise le cercle.

La gardienne du cercle

Elle sera chargée de mettre en place un cercle de protection, de veiller à ce que ce cercle soit en sécurité durant les cérémonies. Elle procédera au rituel d’ouverture et de fermeture du cercle lors de chaque rencontre.

La gardienne de la parole

Elle s’assure que la parole de chacun puisse être déposée dans le cercle. Les mots sont des vibrations, ils ont donc une importance dans un cercle. Ce qui se dit au sein d’un coven reste dans le cercle. La gardienne peut, selon sa volonté, demander à chaque membre d’un coven de s’engager solennellement lors d’une cérémonie à respecter la parole de chacun, ainsi que le secret des échanges durant les rencontres.

La gardienne de l’autel

Elle se charge de la création de l’autel pour chaque rencontre, elle possède donc une bonne connaissance des sabbats, ainsi que de la roue des saisons. Son rôle est de veiller également sur l’autel durant chaque célébration, en s’assurant qu’il demeure un espace sacré.

La gardienne de la roue des saisons

Elle sera chargée de l’organisation de chaque rencontre, de la préparation de l’espace qui accueille le cercle, et de l’envoi des invitations à chaque membre. Son rôle est important, car elle est la garante du bon déroulement des rituels, ainsi que de leur organisation. Elle prévoit le matériel nécessaire en fonction de la cérémonie (bougies, encens, cristaux, plantes, outils magiques, etc.).

Elle doit posséder une bonne connaissance des correspondances et maîtriser la pratique de rituels.

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