Il doit bien exister un moyen de sortir d’ici ! Concentre-toi, Dédale ! N’es-tu pas le plus grand ingénieur de toute la Grèce ?
?
Icare, j’ai trouvé ! C’est par le ciel que nous sortirons d’ici. Nous volerons comme des oiseaux.
Aide-moi à ramasser des plumes !
Textes de THIBAULT GUICHON-LAURIER
Illustrations de BOB
Dans le néant, avant la création du monde.
Dis, Éros, c’est tranquille ici. Mais on s’ennuie quand même drôlement, non ?
À qui le dis-tu, Gaïa ! J’ai personne sur qui tirer mes flèches !
Y’a vraiment rien à faire !
Et si je me créais un époux ?
Après tout, je suis une déesse.
Je peux tout faire.
Oh oui ! Je me chargerai de le rendre fou amoureux de toi.
Ah, ah ! Pas besoin !
Je suis irrésistible !
Allez, du nerf, ma vieille !
Tu peux le faire ! Concentre-toi.
Il faut qu’il soit beau et brillant comme les étoiles.
Immense aussi, comme moi.
Ton époux ? Ça va pas bien la tête, non ?
Je suis Ouranos, le ciel étoilé.
Ah, te voilà ! Mon cher époux !
Une semaine plus tard.
Oh, Éros ! Comme je suis triste. Ouranos m’ignore complètement.
Un vrai ours ! Tu parles d’une déesse en mousse que je suis.
Même pas capable de me faire un mari aimant !
J’ai dû oublier quelque chose en le créant. Il est rustre et solitaire.
Si tu pouvais faire quelque chose pour remédier à ça !
Et je n’ai besoin de personne.
Pauvre frangine ! Je savais qu’elle aurait besoin de moi.
Aïe !
Qui donc ose me tirer dessus ? On ne peut pas me laisser tranquille à la fin ?
Elle n’a jamais été très douée…
Bon, allez, au boulot !
Mais qui est cette beauté ensorcelante en bas ?
Eh bien, c’est Gaïa, ta créatrice et épouse !
Quelque temps plus tard.
Éros ! Tu n’y es pas allé de main morte.
Ouranos est trop amoureux de moi !
Une vraie sangsue. Il m’étouffe.
Hum… Je n’aurais peut-être pas dû prendre ma plus grosse flèche.
En plus, il hait nos enfants. Il les empêche de sortir de sous la Terre.
Éros, aide-moi !
Mais enfin, sœurette, tu nous as créé un sacré numéro !
Une faucille ?
Mais je serais bien incapable de l’utiliser…
Pst, Cronos ! Mon fils ! Viens voir par ici !
Prends cette faucille et utilise-la contre ton père, afin qu’il nous libère.
Fabrique-toi une arme, comme une faucille, tiens, et défends-toi ! Je ne peux plus rien faire…
Bien mère…
Donne là à Cronos, ton plus jeune fils. Il saura quoi en faire.
Et Cronos utilisa la faucille contre son père. Tous furent libérés.
Le Chaos est une crevasse sans fond. Il précède l’existence de toute chose. C’est de cet abîme que sortent la Terre, Gaïa, et Éros, l’amour. Ils seront suivis d’Érèbe, les ténèbres, et de Nyx, la nuit. Avec Ouranos, qu’elle a créé, Gaïa met au monde les Titans, dont Cronos qui est le père des dieux de l’Olympe.
Viennent aussi les Cyclopes qui n’ont qu’un œil, les Hécatonchires, qui ont cent bras et cinquante têtes, et les terribles Géants. Ces enfants sont maintenus prisonniers dans le ventre de leur mère, Ouranos jalousant cet amour maternel et refusant de les voir sortir du sein de Gaïa.
Chez Cronos et Rhéa.
J’ai faim ! Mais qu’est-ce que j’ai faim !
Tu ne penses qu’à manger, Cronos, mon époux. Tu vas finir gras comme un cochon !
Oh et quand je vois les petits. Tiens, Poséidon, par exemple, quel bambin appétissant !
Ah non ! Tu n’oserais pas…
Auprès de Gaïa, quelque temps plus tard.
Oh, mère !
Cronos a mangé nos enfants ! C’est un ogre…
Tu me trouveras sur ton chemin si tu touches à l’un d’eux.
Pff… Pas besoin de se mettre en colère !
Et puis tu sais, Maman Gaïa m’a raconté que l’un d’eux me volerait le trône. Il faut que je les mange. Il en va de mon pouvoir !
Combien de nymphes
m’a-t-il dévorées !
Pauvres créatures !
Hum… Il a toujours eu un appétit de loup. Déjà petit, il ne pensait qu’à cela…
Sauf que cette fois, il s’agit de nos propres enfants… Et de celui que je porte en mon sein.
Cronos la mangera, pensant que c’est l’enfant. Il n’a jamais eu le palais très délicat.
Quelques mois plus tard.
Écoute, pars en Crète pour accoucher, laisse l’enfant là-bas, et reviens, les bras chargés d’une grosse pierre.
J’ai faim Rhéa ! Où est ce petit que tu viens d’accoucher ?
Il est là, Cronos. Il s’appelle Zeus.
Tu es devenue raisonnable ! Tu me les offres maintenant !
Mais… sa chaire est dure comme la roche.
Sa peau est froide comme un galet. Son cœur est comme de pierre…
Ne te jouerais-tu pas de moi ?
Que vas-tu inventer là ? C’est bien Zeus que tu viens d’engloutir.
Quelques heures après ce repas peu appétissant.
Je sens qu’on m’a joué un vilain tour…
J’ai l’estomac retourné depuis que je l’ai dévoré, ce gamin.
Puis regardez-moi ce ventre tout gonflé ! C’est un caillou que j’ai mangé, j’en suis certain !
Mais où est donc ce maudit Zeus ? Il se cache…
Mère, j’ai arpenté la terre entière, je n’ai pas trouvé trace de cet enfant… Peut-être que finalement, je l’ai bel et bien mangé.
À n’en pas douter, cher fils. Repose-toi donc maintenant.
Sous le mont Ida, en Crète.
Oh, Zeus, je suis heureuse de te savoir en sureté, couvert de bienfaits.
Tu seras le roi du monde. Il faudra nous venger. Libérer tes frères et sœurs injustement dévorés par ton père.
Mère, je nous vengerais ! Mais j’ai besoin de ton aide. Il faut que tu fasses une boisson qui fera vomir notre père, afin qu’il libère mes sœurs et frères.
Ce sera fait ! Mais c’est toi qui lui donneras la boisson. Toi et toi seul ! Alors une guerre terrible commencera…
Je vaincrai !
Rhéa et Métis, une cousine, offrent un vomitif à Zeus qui le donne à son père. Il recrache alors la pierre et surtout tous les frères et sœurs du dieu : Hestia, Déméter, Héra, Hadès et Poséidon.
La pierre que Rhéa offre à son mari, Cronos, lui faisant croire que c’est son fils Zeus, s’appelle l’Omphalos et est un symbole du centre du monde. On peut en observer une aujourd’hui, à Delphes, en Grèce, devant les ruines du temple d’Apollon.
Dupé par son fils Zeus, Cronos appelle à lui tous les Titans, ses frères et sœurs, au nombre de douze. Une guerre terrible éclate. Zeus triomphe et envoie les Titans croupir dans le Tartare, le lieu le plus profond des Enfers.
À l’aube d'une guerre
Bonjour, Perséphone. Je suis Hadès, le dieu des Enfers. Je viens pour t’épouser.
Hein ? Le dieu des Enfers ? Je vais mourir ? Au secours !
40
avoir une femme
Bon, soit… Marie-toi puisque c’est ce que tu veux !
Oh oui Merci, merci ! Thanatos m’a justement parlé d’une beauté en Sicile, une certaine Perséphone. J’y cours
Ah, voilà donc Perséphone. J’en suis déjà amoureux !
À moi Je vais mourir
Chut… Chut… Mais non, tu ne vas pas mourir Je te dis que non… Attends
De retour aux Enfers. Voici le royaume sur lequel tu gouverneras maintenant.
Ça me déprime ici…
Au secours ! te taire ! Je suis
Hadès, Zeus m’envoie. Il veut que tu rendes Perséphone. Déméter, déesse du blé, est furieuse. Plus rien ne pousse sur Terre. C’est la famine !
Et puis elle a goûté une grenade de mon verger… Elle est pieds et poings liés aux Enfers maintenant. C’est la règle.
Plus tard. Certainement pas QUOI ?!!!
Tu m’as
quand ma mère, Déméter, apprendra que tu m’as
Les grandes figures des Enfers
Bien entendu, il y a Hadès, le roi des Enfers. Mais dans sa tâche plus qu’ingrate, il est accompagné de Cerbère, le chien à trois têtes qui garde les Enfers.
Un royaume bien sombre
À part ceux qui ont la chance d’atterrir aux Champs Élysées, le paradis des Grecs,les morts ne sont pas très bien logés aux Enfers. Il y a le pré de l’Asphodèle où la plupart des morts sont et où ils mènent une existence sans but, morne…
Puis il y a les champs du châtiment. Comme son nom l’indique, c’est ici que sont châtiées les âmes fautives. Enfin, le Tartare est le lieu le plus profond au monde où se retrouvent les plus grands criminels…