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CRONOS A MANGÉ
SES ENFANTS !
J’ai faim ! Mais qu’est-ce que j’ai faim !
Tu ne penses qu’à manger, Cronos, mon époux. Tu vas finir gras comme un cochon !
Oh et quand je vois les petits. Tiens, Poséidon, par exemple, quel bambin appétissant !
Ah non ! Tu n’oserais pas…
Auprès de Gaïa, quelque temps plus tard.
Oh, mère !
Cronos a mangé nos enfants ! C’est un ogre…
Tu me trouveras sur ton chemin si tu touches à l’un d’eux.
Pff… Pas besoin de se mettre en colère !
Et puis tu sais, Maman Gaïa m’a raconté que l’un d’eux me volerait le trône. Il faut que je les mange. Il en va de mon pouvoir !
Combien de nymphes m’a-t-il dévorées !
Pauvres créatures !
Hum… Il a toujours eu un appétit de loup. Déjà petit, il ne pensait qu’à cela…
Sauf que cette fois, il s’agit de nos propres enfants… Et de celui que je porte en mon sein.
Cronos la mangera, pensant que c’est l’enfant. Il n’a jamais eu le palais très délicat.
Quelques mois plus tard.
Écoute, pars en Crète pour accoucher, laisse l’enfant là-bas, et reviens, les bras chargés d’une grosse pierre.
J’ai faim Rhéa ! Où est ce petit que tu viens d’accoucher ?
Il est là, Cronos. Il s’appelle Zeus.

Tu es devenue raisonnable ! Tu me les offres maintenant !
Mais… sa chaire est dure comme la roche.
Sa peau est froide comme un galet. Son cœur est comme de pierre…
Ne te jouerais-tu pas de moi ?
Que vas-tu inventer là ? C’est bien Zeus que tu viens d’engloutir.
Quelques heures après ce repas peu appétissant.
Je sens qu’on m’a joué un vilain tour…
J’ai l’estomac retourné depuis que je l’ai dévoré, ce gamin.
Puis regardez-moi ce ventre tout gonflé ! C’est un caillou que j’ai mangé, j’en suis certain !
Mais où est donc ce maudit Zeus ? Il se cache…
Mère, j’ai arpenté la terre entière, je n’ai pas trouvé trace de cet enfant… Peut-être que finalement, je l’ai bel et bien mangé.
À n’en pas douter, cher fils. Repose-toi donc maintenant.
Sous le mont Ida, en Crète.
Oh, Zeus, je suis heureuse de te savoir en sureté, couvert de bienfaits.

Tu seras le roi du monde. Il faudra nous venger. Libérer tes frères et sœurs injustement dévorés par ton père.
Mère, je nous vengerais ! Mais j’ai besoin de ton aide. Il faut que tu fasses une boisson qui fera vomir notre père, afin qu’il libère mes sœurs et frères.
Ce sera fait ! Mais c’est toi qui lui donneras la boisson. Toi et toi seul ! Alors une guerre terrible commencera…
Je vaincrai !