Festival TERRAQUÉ 2022 : programme de salle

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musique classique et contemporaine DU 8 AU 16 SEPTEMBRE 2022

édition #6
2 WWW.FESTIVALTERRAQUE.COM

UNE AVENTURE UNIQUE : HORS NORME, HORS DU COMMUN, HORS DES SENTIERS BATTUS

Créée en 2017 Ă  l’initiative du chef d’orchestre ClĂ©ment Mao – Takacs qui en assure la direction artistique, la sixiĂšme Ă©dition du festival TERRAQUÉ aura lieu du 8 au 16 septembre 2022.

Son nom « TerraquĂ© » vient du titre d’un recueil du poĂšte carnacois Guillevic ; employĂ© par Hugo et Proust, ce beau mot un peu Ă©trange signifie littĂ©ralement « de terre et d’eau », et symbolise Ă  la fois la situation gĂ©ographique de Carnac et l’esprit de ce festival : imitant le ressac de la mer, le festival TERRAQUÉ est un vaet-vient, un dialogue permanent entre les arts, les cultures, les formes artistiques, les artistes, la ville et la plage, la campagne et la mer, le sacrĂ© et le profane, les rĂ©pertoires, les diffĂ©rents lieux de patrimoine.

BĂ©nĂ©ficiant sur toute sa durĂ©e de la prĂ©sence d’un orchestre professionnel, SECESSION ORCHESTRA, et d’une nouvelle gĂ©nĂ©ration d’artistes rĂ©unie autour de ClĂ©ment Mao – Takacs, le festival TERRAQUÉ dĂ©veloppe son action sur l’ensemble du territoire carnacois, Ă  destination de tous les publics, grĂące Ă  la musique qui est ici synonyme de partage, d’échange, d’émotions et de rencontres. Le festival TerraquĂ©, c’est avant tout une aventure humaine et musicale qui fĂ©dĂšre les bonnes volontĂ©s autour d’un projet radicalement diffĂ©rent.

Pour cette 6Ăšme Ă©dition, SECESSION ORCHESTRA nous fera la grĂące d’ĂȘtre prĂ©sent presque chaque soir. On retrouvera des artistes fidĂšles du festival, mais aussi quelques nouveaux/nouvelles venu‱e‱s, qui tou‱te‱s viendront partager leur art. On y Ă©coutera des musiques venues de partout dans le monde, de grands classiques du rĂ©pertoire, des Ɠuvres de notre temps, du jazz. On goĂ»tera la voix seule dans la lumiĂšre d’une chapelle mais aussi le charme intime du rĂ©cital de piano, du duo instrumental et/ou vocal, de la musique en trio, et on entendra rĂ©sonner « plus d’une langue » – dont la langue bretonne. On admirera l’Ɠuvre d’une plasticienne, et on se rĂ©jouira d’avoir aussi bien des crĂ©atrices que des crĂ©ateurs. On pourra dĂ©velopper son esprit critique en comparant plusieurs exĂ©cutions d’une mĂȘme Ɠuvre. On s’interrogera sur le sacrĂ© et le spirituel dans l’art. On parlera des temps immĂ©moriaux comme de l’actualitĂ© la plus violente. On Ă©voquera la Nature et on invoquera les voix de l’ombre.

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ÉDITOS

UN FESTIVAL POUR CÉLÉBRER ET PARTAGER NOTRE PATRIMOINE

Rendez-vous carnacois incontournable, la 6Ăšme Ă©dition du festival TERRAQUÉ créé par ClĂ©ment Mao – Takacs vient illuminer la commune pour la fin d’étĂ©. GrĂące Ă  ce remarquable musicien et pĂ©dagogue accompagnĂ© par les excellents musiciens de son SECESSION ORCHESTRA et une plĂ©iade de personnalitĂ©s artistiques exceptionnelles, le festival TERRAQUÉ propose un itinĂ©raire musical et gĂ©ographique singulier.

Sillonnant le territoire, ils nous invitent Ă  (re)dĂ©couvrir la commune et son riche patrimoine historique, naturel et culturel. Chapelles, vestiges mĂ©galithiques, plages et campagnes verdoyantes constituent un Ă©crin exceptionnel pour l’expression de la musique et de la crĂ©ation artistique.

Le festival TERRAQUÉ est une formidable aventure musicale et humaine, grĂące Ă  l’implication remarquable des artistes, des organisateurs, des bĂ©nĂ©voles et des partenaires toujours plus nombreux. Cette semaine musicale est un Ă©vĂšnement majeur qui rĂ©affirme la place, essentielle, de la culture dans la vie de notre commune.

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Olivier Lepick, Maire de Carnac

L’OISEAU NOIR DANS LE SOLEIL LEVANT

L’édition 2022 du festival TerraquĂ© s’ouvre sur le rivage carnacois, en ce point oĂč l’immobilitĂ© de la terre offre un contraste et une rĂ©sonance Ă  l’éternel mouvement de l’eau. Autour de cette dualitĂ©, qui fait l’identitĂ© profonde — et toute la beautĂ© — de ces journĂ©es festives, la musique vient nous parler d’évolutions et de transformations. Mort et (re)naissance, tension et rĂ©solution, errance et aboutissement ; il nous est proposĂ© un vĂ©ritable voyage initiatique au travers duquel chacun de nous pourrait gagner comme une terre promise.

Le festival entre d’abord lui-mĂȘme en mouvement, en dĂ©veloppement ; de son berceau, Carnac, il Ă©tend dĂ©sormais ses cercles non seulement Ă  La TrinitĂ©, mais encore Ă  Auray. Dans leur variĂ©tĂ© gĂ©ographique mais aussi formelle, au travers d’un atelier pĂ©dagogique, d’un concert solidaire, des ateliers quotidiens Tous Au Chant, des Ɠuvres chatoyantes de la plasticienne Magdalena Maatkare, de rĂ©citals de musique de chambre ou de soirĂ©es symphoniques et lyriques, tous les visages du festival TerraquĂ© disent d’éclatante façon avec quelle culture, quelle finesse et quelle gĂ©nĂ©rositĂ© il a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©.

Que soient vivement remerciés ici les artistes, les partenaires et tous ceux dont les énergies conjuguées contribuent chaque année à sa réussite et à son épanouissement !

Le programme musical, couronnement d’un ensemble complexe de travaux et de choix, est ici vĂ©ritablement prĂ©sentation et reprĂ©sentation : il est le fruit d’une volontĂ© agissante, collective, ajustĂ©e au temps long de l’annĂ©e ou de cycles pluriannuels. Ainsi le travail souterrain est-il magnifiĂ©, portĂ© Ă  la lumiĂšre et Ă  la polychromie du spectacle ; ainsi la musique peut-elle toucher Ă  l’ineffable, Ă  l’intime, au cƓur des choses. Un philosophe allemand disait d’elle qu’elle sait parler de l’ĂȘtre, quand les autres arts tendent Ă  n’exprimer que l’ombre. Comme ĂȘtres de terre et d’eau, de vie et de mouvement, nous sommes faits pour l’onde, le frĂ©missement, la trĂ©pidation musicale.

De bal(l)ade en chevauchĂ©e, de marche — mĂȘme funĂšbre — en pĂšlerinage, le festival TerraquĂ© nous invite Ă  prendre la route. Une distance se parcourt ; un exil s’accepte ; une nuit se traverse, jusqu’au point du jour — cette aube dont la promesse tient, d’abord, Ă  la transformation du regard que nous portons sur le monde.

C’est un petit matin, peut-ĂȘtre, plutĂŽt qu’un grand soir ; c’est l’heure mĂȘme oĂč le soleil naissant, oblique, dessine Ă  nos cĂŽtĂ©s notre ombre. « Esprit libre et voyageur », disait un autre philosophe allemand, que cette ombre — compagne fidĂšle, mais plus insaisissable que l’oiseau ; image de soi-mĂȘme et reflet de l’altĂ©ritĂ©, morceau de nuit qui naĂźt pourtant de la lumiĂšre, signe dont l’horizontalitĂ© dit paradoxalement notre Ă©lan vers le ciel
 Que tout au long de cette riche Ă©dition 2022, la musique accompagne, comme une ombre, notre pĂ©riple intĂ©rieur !

« Maintenant ma derniĂšre chaĂźne est tombĂ©e — l’immensitĂ© sans bornes bouillonne autour de moi, bien loin de moi scintillent le temps et l’espace, allons ! en route ! vieux cƓur ! »

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Émilie de Fautereau-Vassel, PrĂ©sidente de l’association “Festival TERRAQUÉ”

LA TRAVERSÉE DES APPARENCES

Lorsque paraĂźt le programme dĂ©finitif du festival, c’est toujours un plaisir de voir que la nouvelle Ă©dition se prĂ©sente comme un ensemble cohĂ©rent qui semble prendre naturellement sa place Ă  la suite des prĂ©cĂ©dentes, annonçant les suivantes. Voir l’enchaĂźnement des concerts s’ordonner sur l’écran ou le papier, c’est presque un premier Ă©tat de  rĂ©alisation  du festival.

Pourtant, ce qui est prĂ©sentĂ© alors n’est que le stade ultime d’une sĂ©rie de propositions qui ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es, modifiĂ©es, malaxĂ©es, variĂ©es, Ă©cart[el]Ă©es, amputĂ©es, fusionnĂ©es pendant des jours, des semaines, des mois – il y a parfois jusqu’à dix versions complĂštes et diffĂ©rentes d’une Ă©dition jusqu’à ce programme prĂ©sentĂ© aux publics. Avant ce grand portail glorieux dont le fronton respire – je l’espĂšre ! – la sĂ©rĂ©nitĂ© et l’équilibre, ce sont des jours et des nuits Ă  rĂ©flĂ©chir, Ă  agencer, Ă  ĂŽter, Ă  ajouter ; il faut prendre en considĂ©ration l’impulsion artistique autant que les contraintes de tout ordre, ĂȘtre Ă  chaque fois plus ambitieux mais rester raisonnable, mĂ©nager la chĂšvre et le chou, proposer du connu et de l’inconnu en justes proportions, corriger les choses qui dysfonctionnaient, discuter avec les collaborat‱eur‱rice‱s et les ami‱e‱s pour tester les diffĂ©rentes versions, trouver le lieu et la temporalitĂ© qui conviennent le mieux – pour l’expression de chaque personnalitĂ© artistique comme pour la rĂ©ception par les publics.

Ce que vous dĂ©couvrez Ă  prĂ©sent est donc le fruit d’une rĂ©flexion collective, d’allers-retours, d’échanges et de changements. Il n’est pas dit que cette ultime version soit la meilleure, ou la moins bonne, ou la prĂ©fĂ©rĂ©e : mais elle est celle qui existe-ra. C’est un travail que nous avons menĂ© en commun avec les Ă©quipes du festival, de la Mairie et de la Paroisse de Carnac, avec nos partenaires fidĂšles comme Ouest-France, avec les municipalitĂ©s qui participent dĂ©sormais au festival (La TrinitĂ©-sur-Mer, Auray), avec notre cercle de mĂ©cĂšnes. C’est un travail de dĂ©construction et d’équilibre(s) prĂ©caire(s) pour que puisse s’élever une cabane provisoire construite par et sur les doutes et les convictions, pour que puisse exister une forme qui se rĂ©pĂšte et cependant demeure improvisĂ©e et flottante, libĂ©rĂ©e de ce qui n’est pas essentiel.

Ce que vous ne voyez pas, et qui pourtant y est aussi, c’est tout ce qui est cachĂ© : Ă  cĂŽtĂ© de ce qui est dit, tout ce qui n’est pas dit  ; Ă  cĂŽtĂ© de ce qui est prĂ©sentĂ©, tout ce qui n’a pas pris place ici, dans cet espace-temps de neuf journĂ©es. Tout cela est tout de mĂȘme prĂ©sent, d’une maniĂšre ou d’une autre – ou le sera peut-ĂȘtre dans le futur. Comme chaque annĂ©e, il y a des fils rouges et des fils transparents que j’ai tressĂ©s et entrelacĂ©s pour tisser cette Ă©dition. Certains sont visibles ; d’autres moins apparents ; vous pouvez y ĂȘtre sensibles ou indiffĂ©rents : peu importe. Libre Ă  vous de venir pour un/des concert(s), ou de vivre le festival dans son intĂ©gralitĂ©, mĂȘme si les titres et le contenu des concerts sont une in-v/c-itation Ă  lire la programmation comme un tout signifiant offrant de multiples

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interprĂ©tations. Car tout, ici, dialogue, s’oppose, se complĂšte et se rĂ©pond, se noue et se dĂ©noue, se dĂ©robe, s’offre et se rĂ©vĂšle Ă  celui/celle qui souhaite en pĂ©nĂ©trer les arcanes ; et chaque partie recĂšle un fragment d’une totalitĂ© qui ne peut que nous Ă©chapper.

L’essentiel est, pour moi, qu’un certain esprit circule d’une journĂ©e Ă  l’autre, d’un concert Ă  l’autre, d’un artiste Ă  l’autre, d’une Ɠuvre Ă  l’autre. J’espĂšre que, comme les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, vous, publics, sortirez de ces diffĂ©rents Ă©vĂšnements Ă©mus et amusĂ©s, bouleversĂ©s et bousculĂ©s, changĂ©s et ayant envie d’échanger. Que ce festival soit un lieu de rencontre(s) qui nous donne l’occasion de rĂ©flĂ©chir, de rĂȘver, de veiller ensemble et de s’é(mer)veiller –voire : de se «  rĂȘveiller  »  –, et qu’il soit autre chose qu’un simple  fast-food  de consommation culturelle : voilĂ  toute l’ambition que nous mettons dans ce projet artistique. Le festival TerraquĂ© est une cĂ©lĂ©bration, et c’est vous tou‱te‱s – artistes, administratifs, techniciens, bĂ©nĂ©voles, publics – qui, rĂ©uni‱e‱s, lui donnez sens, lĂ©gitimitĂ© et vie.

«  J’ai Ă©crit : “Je peux prendre n’importe quel espace vide et l’appeler une scĂšne. Quelqu’un traverse cet espace vide pendant que quelqu’un d’autre l’observe, et c’est suffisant pour que l’acte théùtral soit amorcĂ©â€. Je suis soulagĂ© de retrouver le mot “amorcĂ©â€. J’ajouterais aujourd’hui qu’il faut une troisiĂšme personne. S’il y a une personne qui se lĂšve, une autre personne qui regarde, il y a dĂ©jĂ  un acte. Tout y est, Ă  condition que cela aille plus loin. Il faut ensuite la rencontre. Il faut trois Ă©lĂ©ments : une personne qui regarde, une personne qui peut ĂȘtre seule pendant quelques secondes, puis une troisiĂšme personne pour entrer en contact. LĂ , une vie peut commencer Ă  circuler et il est possible d’aller extrĂȘmement loin.  »

Peter Brook, Le Diable c’est l’ennui

« Nous avons perdu le sens du rite et de la cĂ©rĂ©monie, que ce soit pour NoĂ«l, les anniversaires ou les enterrements. Seuls les mots demeurent en nous, mĂȘme si d’anciens Ă©lans renaissent au plus profond de nous-mĂȘmes.  »

Peter Brook, L’Espace vide

«  Célébrons. Le désir de faire savoir, de partager avec les autres est toujours, en un sens, une célébration.  »

Peter Brook, Points de suspension

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quelques témoignages pour

6Úme édition du festival Terraqué Ouverture. Accessibilité. (Re)Découverte.

cette (déjà !)

C’est Ă  la lumiĂšre de ces trois mots que s’est faite, et continue de se faire, mon expĂ©rience du festival TerraquĂ©. Y participant Ă  ma façon depuis maintenant deux ans en tant que bĂ©nĂ©vole tout en y assistant en tant que spectateur, j’occupe une position rare, un entredeux qui me permet de connaĂźtre Ă  la fois les deux versants de l’évĂšnement, Ă©galement Ă©clairĂ©s par cette triade essentielle dont les pĂŽles se rĂ©pondent Ă  travers chaque aspect du festival.

Ce qui frappe tout du long, c’est le naturel avec lequel ce dernier s’intĂšgre non seulement dans le paysage, mais aussi dans la vie de Carnac. SECESSION ORCHESTRA et ClĂ©ment Mao –Takacs ont su faire leur(s) nid(s) parmi les pierres sĂ©culaires de la rĂ©gion, de sorte que la musique qu’ils y font rĂ©sonner s’épanche avec l’aisance de ce qui s’est toujours trouvĂ© lĂ  et occupe une place familiĂšre, de mĂȘme que cet arbre ancien poussant prĂšs des portes d’une chapelle de campagne en ombrage le seuil de ses branches comme une part d’elle-mĂȘme. Mais ce dĂ©cor qu’ils ont su faire leur, aussi bien que s’ils l’avaient toujours habitĂ©, est aussi un paysage humain, dans toute sa sonoritĂ©, son mouvement, ses affects et sa participation de l’espace commun. Pour toute la durĂ©e du festival, la musique est partout Ă  Carnac de mĂȘme que le murmure de la foule flĂąnant dans les rues, et l’on vient assister aux concerts aussi facilement que l’on se glisse dans une habitude prise depuis toujours, simplement en passant le seuil d’une vieille Ă©glise bien connue ou en suivant un chemin cĂŽtier mille fois arpentĂ©.

C’est encore cette sensation de familiaritĂ© qui nous enveloppe lorsque l’on vient Ă©couter SECESSION ORCHESTRA sous la baguette de ClĂ©ment Mao – Takacs. Car cette ouverture sur l’extĂ©rieur, sur l’Autre quel qu’il soit, est tout ce qui rend le festival TerraquĂ© unique. Loin de l’élitisme que l’on pourrait craindre d’un concert de musique classique lorsque l’on ne « connaĂźt pas », chef et orchestre nous accueillent au contraire les bras ouverts, tant initiĂ©s que profanes. Et ce qu’ils nous font comprendre, c’est qu’ici l’on ne vient pas Ă  Carnac pour « Ă©couter de la musique classique », mais simplement, naturellement, pour faire l’expĂ©rience de la Musique. On vient y dĂ©couvrir des Ɠuvres ou des sons que l’on ne connaissait peut-ĂȘtre pas, ou bien redĂ©couvrir sous un jour nouveau, au cours de diffĂ©rentes Ă©coutes, des morceaux que l’on croyait connaĂźtre sur le bout des doigts.

Voilà ce qui pour moi définit en essence le festival Terraqué, ce qui contribue une fois par an, dans le cadre idyllique de ce beau pays entre terre et mer, à nous faire vivre une expérience humaine et musicale pareille à nulle autre.

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Ils/Elles sont venu·e·s, ils/ell es ont participé, ils/elles ont aimé, ils/elles reviennent :
célébrer

Le festival Terraqué ?

Une extraordinaire montée en puissance depuis 6 ans !

Ce qui m’a frappĂ©e, pour moi qui suis de l’autre cĂŽtĂ© de la barriĂšre comme responsable culturelle dans un hĂŽpital parisien et qui ai prĂ©sidĂ© ce festival durant quatre annĂ©es, c’est l’implication des musiciens pendant ces journĂ©es intenses qui ne font jamais moins qu’une semaine. Les premiĂšres annĂ©es, c’était mĂȘme aux musiciens de proposer le programme des rĂ©citals en fin d’aprĂšs-midi dans les chapelles – et c’était une surprise pour le directeur du festival lui-mĂȘme ! Les musiciens, faut-il le rappeler, sont de premier ordre – prix de de conservatoire, professeurs, compositeurs
 Et tous les artistes invitĂ©.e.s sont magnifiques !

Pour que tout fonctionne, il faut une équipe active et soudée et un chef exigeant comme Clément, trÚs apprécié de ses musiciens malgré impératifs et contraintes de tous les moments. Les concerts du soir sont répétés le matin, avec une petite place pour la baignade et le repos nécessaires à nos valeureux artistes.

ClĂ©ment a des compositeurs favoris qui ne sont pas aussi connus du grand public que Mozart ou Verdi, mais qu’il aime Ă  faire dĂ©couvrir. Son objectif : faire de Carnac le Bayreuth breton ! C’est en bonne voie, car l’écoute des festivaliers a bien changĂ© depuis 5 ans : les Nibelungen, la Pavane pour une Infante DĂ©funte de Ravel ou le Chant de la Terre de Mahler n’ont plus de secret pour eux
 Et quand tonne l’Ouverture du TannhĂ€user de Wagner, le public frissonne !

Le public averti sait quand le basson fera un solo, quand les percussions surgiront de nulle part ; il saura apprĂ©cier une tirade des violons, de la clarinette ou des cors anglais, et semble ravi pour la qualitĂ© et la diversitĂ© de cette offre culturelle exceptionnelle sur le territoire breton. Quant au nouveau public — je veux parler des nĂ©ophytes —, il apprend vite car ClĂ©ment aime Ă  le prĂ©parer avant les piĂšces maĂźtresses avec sĂ©rieux mais aussi avec beaucoup d’humour. ClĂ©ment a aussi rĂ©ussi le pari de faire apprĂ©cier l’opĂ©ra en invitant des divas que l’on peut mĂȘme revoir aux Victoires de la musique, sans oublier d’excellents tĂ©nors ou barytons !

LĂ©gendaires sont dĂ©sormais les files d’attente de festivaliers qui font le tour de l’église et qui suscitent la curiositĂ© des passants. DĂ©sormais, plus structurĂ©, le festival se rĂ©serve sur internet ou Ă  l’office du tourisme, Ă  des prix trĂšs accessibles, car le festival a dĂ» faire face Ă  son succĂšs grandissant et travailler sur les flux de spectateurs pour proposer un accueil idĂ©al et une attente minimum, grĂące Ă  son Ă©quipe formidable de bĂ©nĂ©voles – notamment pendant les deux annĂ©es de pandĂ©mie.

Lors du premier festival, l’ensemble des musiciens Ă©tait logĂ© et nourri au camping de la mairie, prĂšs de la plage. On s’est battu avec la pluie tout au long de ce premier festival. Il y avait une tente rassembleuse pour les repas et les afters animĂ©s indispensables Ă  cette troupe d’artistes (une vingtaine de musicien.ne.s alors) ! Deux bĂ©nĂ©voles passaient leur temps Ă  la recherche de recettes pour une grande famille : les lasagnes vĂ©gĂ©tariennes, les lĂ©gumes frais et les plateaux gigantesques d’huĂźtres avaient la prĂ©fĂ©rence des musiciens, le tout arrosĂ© d’une eau trĂšs fraĂźche... Maintenant les musiciens logent dans les hĂŽtels confort de Carnac et prennent leurs repas du soir dans les restaurants. Mais cette tente reste un lieu mythique pour les rassemblements de la troupe qui s’est beaucoup Ă©toffĂ©e depuis – on dĂ©nombre jusqu’à 50 musicien.ne.s par soirĂ©e depuis l’édition de 2021 !!!

J’apprĂ©cie beaucoup le professionnalisme de l’organisation actuelle et lui souhaite longue vie !!!

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10 © Magdalena Maatkare
11 © Magdalena Maatkare

BĂ©nĂ©vole en festival, au fond c’est un privilĂšge !

J’ai posĂ© quelques jours de congĂ©s. Officiellement, je suis donc en vacances. Cela me vaut quelques questions, des regards un peu perplexes. Quelle drĂŽle d’idĂ©e en effet de « sacrifier » ainsi ses maigres congĂ©s pour venir travailler ailleurs !

Ce qui est attendu de notre part, c’est Ă©videmment d’aider. Aider du mieux que nous le pouvons tous les contributeurs du festival, offrir une paire de bras supplĂ©mentaire Ă  quiconque en a besoin, ĂȘtre tout le temps un peu partout Ă  la fois et rendre – discrĂštement – une foultitude de petits services. Le poste, aux contours intrinsĂšquement variables, apporte chaque jour son lot de tĂąches inĂ©dites ; ce qu’on attend de nous en rĂ©alitĂ©, c’est d’ĂȘtre disponibles, adaptables, flexibles
 et de savoir courir vite. VĂ©rifier les billets des spectateurs, installer des tables et des chaises pour un atelier, trier des partitions pour la rĂ©pĂ©tition du lendemain, ranger des pupitres, des cĂąbles, galoper Ă  travers la ville pour aller chercher une partition manquante alors que le concert va commencer (ce soir, on joue Beethoven)


Si tout cela constitue un privilĂšge, c’est qu’en rĂ©alitĂ©, cette contribution est une maniĂšre de vivre autrement – et plus intensĂ©ment – l’expĂ©rience festivaliĂšre. C’est mĂȘme une occasion unique de pousser discrĂštement une porte qui, d’ordinaire, est fermĂ©e au mĂ©lomane que je suis. Dans une structure oĂč chacun se connaĂźt dĂ©jĂ , nous arrivons de fait comme des Ă©lĂ©ments extĂ©rieurs, comme des visiteurs qui ne sont pas « du mĂ©tier ». Et pourtant, rapidement, nous finissons par connaĂźtre tout le monde et nous gravitons de maniĂšre transversale au milieu du rush et de la ruche. Au grĂ© de nos allers-retours et des services rendus, nous observons l’infinitĂ© des dĂ©tails que nous ne voyons jamais depuis les fauteuils de la salle de concert : la prĂ©paration des Ă©clairages sur des “silhouettes”, le chargement et dĂ©chargement des percussions, nous essayons quelques-uns des exercices d’échauffement de l’atelier vocal, nous profitons de quelques minutes d’inactivitĂ© pour Ă©couter – discrĂštement, promis ! – des bribes de rĂ©pĂ©titions (ce soir, on joue Verdi), nous observons le fourmillement des diffĂ©rents corps de mĂ©tiers, l’enchevĂȘtrement des multiples rapports humains, la fatigue passagĂšre, la gestion des plannings des salles de rĂ©pĂ©titions, la rĂ©solution des imprĂ©vus, les feuilles de route, les listes de courses, la logistique complexe, la prĂ©paration des partitions de chaque pupitre, les discussions avec la presse, les coups de tĂ©lĂ©phone de l’administrateur, les rituels de chacun avant le concert, les discussions dans le car, le pot d’aprĂšs le concert


Nous sommes donc les privilĂ©giĂ©s Ă  qui on montre le « truc » du magicien
 une partie du truc du moins
 Et de mĂȘme que le tour ainsi partiellement rĂ©vĂ©lĂ© reste extraordinaire, de mĂȘme que le gĂąteau dont on lit la recette n’en est que plus savoureux, de mĂȘme qu’un mĂ©canisme dont on voit les rouages n’en semble que plus ingĂ©nieux, de mĂȘme que le chef-d’Ɠuvre dont on a dĂ©composĂ© la structure harmonique, loin de perdre sa beautĂ©, n’en paraĂźt que plus fascinant encore, voir l’envers du dĂ©cor d’un festival en accroĂźt presque la magie.

Et la magie renaĂźt chaque soir. À 21 heures, le public est installĂ©, les musiciens s’apprĂȘtent Ă  faire leur entrĂ©e. Il n’y a alors plus de logistique, plus de planning. Ultime rĂ©compense, ultime privilĂšge : pendant ce rare moment d’inactivitĂ© pour nous, alors que tout le monde travaille, nous nous glissons – discrĂštement, promis ! – au fond de la salle et devenons tĂ©moins de cette magie qui a fait converger tant de paramĂštres pour faire Ă©merger l’art et l’émotion. On a vu les rouages, mais on n’en saisit toujours pas, pour autant, le merveilleux mystĂšre !

Il faudra encore aider Ă  la fin du concert, mais on se couchera – comme chaque soir – avec de la musique plein la tĂȘte, en attendant de se relever – comme chaque matin – Ă  trois enjambĂ©es de l’ocĂ©an, en ayant la sensation d’avoir contribuĂ©, Ă  notre micro-Ă©chelle, Ă  crĂ©er la magie.

Un privilĂšge vous dis-je !

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Élan. Audace. Rayonnement.

DĂšs la premiĂšre annĂ©e, j’ai ressenti la volontĂ© fondamentale de transmettre une impulsion, de crĂ©er une forme de vie musicale plus spirituelle et plus simple Ă  la fois.

En osant proposer des Ɠuvres rares et des performances uniques, en ouvrant Ă  la musique des lieux historiques et hauts en symbole, en allant vers le public dans une proximitĂ© exceptionnelle. EspĂ©rant que chacun puisse trouver dans les programmes un refuge, une matiĂšre Ă  rĂ©flĂ©chir, mais aussi et surtout un dĂ©sir d’aller vers l’autre.

Le Festival TerraquĂ© est une exaltation particuliĂšre, on vient Ă  un concert imprĂ©gnĂ© d’ocĂ©an et de force tellurique. Et on vient chaque jour apprendre Ă  chanter, Ă  Ă©couter les Ɠuvres activement, on ne reste pas un auditeur passif qui consomme de la musique.

En tant qu’artiste et professeure de chant, j’aime ce public intime et puissant dans son Ă©coute et j’aime les Ă©lĂšves avides de pratique, de savoir, de partage.

Je n’oublierai jamais les premiĂšres Ă©ditions du festival, la file Ă  l’entrĂ©e grossissant chaque soir de maniĂšre exponentielle, jusqu’à saturer l’espace (au point que le chef a dĂ», une fois, mettre des spectateurs dans l’orchestre !). Je revois les sorties de concert. Nous sommes revigorĂ©s et liĂ©s les uns aux autres, plus sĂ»rs que la vie humaine est hautement joyeuse et profonde malgrĂ© les solitudes et les isolements.

DĂ©jĂ  tellement d’Ɠuvres donnĂ©es au Festival TerraquĂ© ! Je les garde en mĂ©moire physique : Via Crucis de Liszt rĂ©sonnant dans la Chapelle de la CongrĂ©gation, Nino Rota cĂŽtoyant Wagner, les symphonies « classiques » jamais entendues comme ça, un solo de saxophone avant un chant lyrique de haute volĂ©e
 AprĂšs chaque Ă©dition je suis diffĂ©rente, c’est comme un voyage qui transforme ma vision du monde.

Je suis accro au Festival TerraquĂ©, voilĂ  c’est dit !

L’esprit TerraquĂ© ?

Écouter, entendre, voir, recevoir, dĂ©couvrir, sublimer, apprendre, se divertir, se cultiver, rĂȘver. Émotion, Ă©merveillement, admiration, subtilitĂ©, finesse, partage, communion, justesse, prĂ©cision, excellence. Beau, juste, prĂ©cis, harmonieux, cohĂ©rent, didactique, pĂ©dagogique, lyrique, original, exigeant.

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14 © Magdalena Maatkare

C’était un septembre particuliĂšrement pluvieux, et sur le terrain de pĂ©tanque de la pointe Churchill oĂč Ă©taient logĂ©s les musiciens, l’union de la terre et de l’eau poĂ©tiquement annoncĂ©e par le nom du festival prenait une forme essentiellement boueuse. Remontant Ă  vĂ©lo vers le bourg pour me rendre en rĂ©pĂ©titions, ivre de l’odeur des salines, tandis que me fouettaient la pluie et ce vent d’ouest dont j’appris qu’on le nomme kornog, j’ai quelquefois regrettĂ© des climats moins rudes. Mais la rigueur des Ă©lĂ©ments s’est tout de suite rĂ©vĂ©lĂ©e ĂȘtre en contraste absolu avec la chaleur des Carnacois – des bĂ©nĂ©voles qui travaillaient Ă  nos cĂŽtĂ©s, des commerçants qui nous accueillaient, et bien sĂ»r du public. Une chaleur sans affectation nĂ©e du plaisir de faire vivre la ville autrement que pour le tourisme de masse, et qui est la plus gĂ©nĂ©reuse rĂ©ponse que l’on puisse opposer aux vents mauvais. On la retrouve dans la beautĂ© singuliĂšre de chacune des chapelles et Ă©glises, anciennes ou modernes, que le festival vient, dans un geste qui dit dĂ©jĂ  tout de son projet, investir avec diffĂ©rentes propositions de concerts – ou dans la joie des « rentrĂ©es en musique » que le festival propose dans les Ă©coles, retournant une fois de plus la rudesse de la saison en chaleur et en partage.

Au fil des ans j’ai pu proposer au public de Carnac un spectacle mis en scĂšne, des lectures, diffĂ©rentes interventions au sein des concerts. On peut avoir parfois l’impression, en jouant dans un festival, de n’ĂȘtre que de passage, parmi d’autres artistes de passage, mais le directeur artistique ClĂ©ment Mao-Takacs a créé ici quelque chose de trĂšs diffĂ©rent : une relation avec son public. D’abord parce qu’il n’est pas ce chef d’orchestre qui ne montre au public que son dos : au contraire, il se retourne et prend soin de prĂ©senter les Ɠuvres et les artistes, de se prĂ©senter lui-mĂȘme aussi et sa dĂ©marche. Il propose. Tout n’est pas au goĂ»t de tout le monde, mais ce n’est pas une raison d’aller au plus consensuel : j’ai eu le plaisir de participer Ă  diffĂ©rents titres au projet de ClĂ©ment de faire entendre les musiques les plus diverses et de les faire entendre diffĂ©remment, en les mettant en relation, en interrogeant leurs significations culturelles plus larges. Et parce qu’il entretient avec son public une relation de confiance et de dialogue, les propositions les plus Ă©tonnantes sont reçues, entendues, discutĂ©es par le public. Et en mĂȘme temps, le festival est aussi l’occasion d’entendre d’excellentes interprĂ©tations des plus grands classiques, parfois pour la premiĂšre fois, et ce par de jeunes artistes qui souvent les interprĂštent pour la premiĂšre fois aussi. De telles premiĂšres fois, baignĂ©es dans un tel climat de confiance, laissent des souvenirs partagĂ©s plus que marquants. Il faudra se rappeler, plus tard, que ces jeunes voix ont d’abord Ă©tĂ© entendues Ă  Carnac.

Cette vaste diversitĂ© culturelle et artistique canalisĂ©e par ClĂ©ment et son Ă©quipe a continuĂ©, d’annĂ©e en annĂ©e, d’ĂȘtre gĂ©nĂ©reusement reçue dans le bourg de Carnac et alentours. À travers ces programmations, c’est un patrimoine europĂ©en, et tout un monde au-delĂ  qui est de passage, comme si l’ocĂ©an nous commandait d’élargir nos horizons Ă  sa dĂ©mesure.

Gageons que TerraquĂ© continuera d’investir de nouveaux espaces Ă  la hauteur de ses ambitions et de toucher de nouveaux publics. Non simplement pour faire la mĂȘme chose en plus grand : mais pour continuer Ă  Ă©tonner de maniĂšres plus surprenantes encore son public, y compris avec ce qu’il croyait connaĂźtre. C’est l’enseignement des concerts de ClĂ©ment Mao-Takacs, qui souvent font rĂ©entendre la mĂȘme Ɠuvre plusieurs soirs de suite pour y faire Ă  chaque fois entendre de nouvelles couleurs : de la musique, comme des paysages bretons qui dans leur fixitĂ© minĂ©rale ne sont jamais les mĂȘmes, nous pouvons apprendre Ă  toujours redĂ©couvrir le monde au plus prĂšs de nous.

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Ceux qui ont participĂ© Ă  la premiĂšre Ă©dition de TerraquĂ© en 2017 s’en souviennent !

PROGRAMME DU FESTIVAL 2022

JEUDI 8 SEPTEMBRE

21h ÉGLISE SAINT CORNÉLY

concert symphonique

« LE VOYAGEUR ET SON OMBRE »

Isabelle Seleskovitch, comédienne

SECESSION ORCHESTRA

ClĂ©ment Mao – Takacs, direction

VENDREDI 9 SEPTEMBRE

18h ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

récital | musique de chambre

« L’ARC ET LA LYRE »

Isabelle Seleskovitch, comédienne

Rachel Koblyalov, violon Dima Tsypkin, violoncelle

21h ÉGLISE SAINT CORNÉLY

concert symphonique + voix

«  THE VOYAGE OUT »

Axelle Fanyo, soprano

Isabelle Seleskovitch, comédienne SECESSION ORCHESTRA

ClĂ©ment Mao – Takacs, direction

SAMEDI 10 SEPTEMBRE

18h CHAPELLE DE COËT-À-TOUS

récital | musique de chambre

«  PAYSAGE AVEC DES OISEAUX JAUNES »

Ensemble l’Échelle, chant

21h LA VIGIE - La Trinité-sur-Mer

concert symphonique + voix

«  THE VOYAGE OUT »

Axelle Fanyo, soprano

SECESSION ORCHESTRA

ClĂ©ment Mao – Takacs, direction

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DIMANCHE 11 SEPTEMBRE

14h CHAPELLE DE SAINT-COLOMBAN

récital | musique de chambre

« LA FLÛTE DE L’INFINI »

Samuel Bricault, flûte

21h ESPACE ATHÉNA - Auray

concert symphonique

« LE VOYAGEUR ET SON OMBRE »

SECESSION ORCHESTRA

ClĂ©ment Mao – Takacs, direction

LUNDI 12 SEPTEMBRE

18h ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

récital | musique de chambre

« UN BƒUF DANS LES DOIGTS »

Eudes Bernstein, saxophones

Sandro Compagnon, saxophones

Orlando Bass, piano

21h ÉGLISE SAINT CORNÉLY

concert | voix & piano

« LOST IN LOVE »

Irina de Baghy, mezzo-soprano

Guillaume de Chassy, piano

MARDI 13 SEPTEMBRE

18h ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

récital | musique de chambre

«  UN PIANO BLEU »

Orlando Bass, piano

21h ÉGLISE SAINT CORNÉLY

2 récitals piano solo

«  DIPTYQUE DE L’OMBRE »

Dimitri Malignan, piano

Juliette Journaux, piano

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MERCREDI 14 SEPTEMBRE

18h CHAPELLE DE LA MADELEINE

récital | musique de chambre

«  LE BOIS SACRÉ »

Caroline Marçot, chant

Marianne Seleskovitch, chant

Magali Baron, lecture en langue bretonne

21h ÉGLISE SAINT CORNÉLY

concert symphonique + voix

«  LA PROMESSE DE L’AUBE »

Faustine de MonĂšs, soprano

Irina de Baghy, mezzo-soprano

Marie-Laure Garnier, soprano

Caroline Marçot, mezzo-soprano

Marianne Seleskovitch, mezzo-soprano

SECESSION ORCHESTRA, orchestre

ClĂ©ment Mao – Takacs, direction

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PROGRAMME DU FESTIVAL 2022

JEUDI 15 SEPTEMBRE

18h CHAPELLE DE KERGROIX

récital | musique de chambre

«  UNE CHAMBRE À SOI »

Caroline Marçot, chant

21h ÉGLISE SAINT CORNÉLY

concert symphonique + voix

«  DU PLUS LOIN DE L’OUBLI »

Faustine de MonĂšs, soprano

SECESSION ORCHESTRA, orchestre

ClĂ©ment Mao – Takacs, direction

VENDREDI 16 SEPTEMBRE

18h CHAPELLE DU HAHON

récital | musique de chambre

«  LA FLAMME DOUBLE »

Marianne Seleskovitch, chant

Caroline Marçot, chant

21h ÉGLISE SAINT CORNÉLY

concert symphonique + voix

«  L’EXIL ET LE ROYAUME »

Marie-Laure Garnier, soprano

SECESSION ORCHESTRA, orchestre

ClĂ©ment Mao – Takacs, direction

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© Magdalena Maatkare

CONCERTS DU SOIR | 21H

Billets en vente  : - sur internet  : www.festivalterraque.com

- à l’office du tourisme de Carnac Bourg

- à l’office du tourisme de Carnac Plage - sur place avant chaque concert

Billetterie*

RÉCITALS DE MUSIQUE DE CHAMBRE | 18H et 14H

Entrée libre sur réservation  :

- en ligne  : www.festivalterraque.com

- à l’office du tourisme de Carnac Bourg

- à l’office du tourisme de Carnac Plage

* BILLETTERIE

CONCERT : Tarif 18 ou 20 euros , gratuit pour les moins de 18 ans.

RÉCITAL : entrĂ©e libre sur rĂ©servation

Pass Concerts Carnac : Les 7 concerts Ă  120 euros.

Pass valable pour tous les concerts de 21h Ă  l’Église Saint-CornĂ©ly.

Pass Passion Terraqué : Les 9 concerts à 150 euros.

Réservation*

Pass valable pour tous les concerts de 21h du Festival 2022 (hors les murs inclus)

ATELIERS VOCAUX COLLECTIF | 11H

Entrée libre (libre participation aux frais)

EXPOSITION | 10H30 Ă  12 H30

Entrée libre

21 BILLETTERIE * ET RÉSERVATIONS
22 © Magdalena Maatkare

LE VOYAGEUR ET SON OMBRE

ÉGLISE SAINT CORNÉLY

jeudi 8 septembre I 21h

Isabelle Seleskovitch, comédienne

SECESSION ORCHESTRA

ClĂ©ment Mao – Takacs, direction

RICHARD WAGNER

< Die Meistersinger von NĂŒrnberg > Vorspiel

HENRIËTTE BÖSMANS

Doodenmarsch

GUSTAV MAHLER

Totenfeier

LUDWIG VAN BEETHOVEN

Symphonie n°5

23 CONCERT
SYMPHONIQUE

CONCERT SYMPHONIQUE

LE VOYAGEUR ET SON OMBRE

Nietzsche Le Voyageur et son Ombre < Humain trop humain > (Traduction de Henri Albert)

LE VOYAGEUR : Je remarque d’abord combien je suis discourtois Ă  ton Ă©gard, ma chĂšre ombre : je ne t’ai pas encore dit d’un mot combien je me rĂ©jouis de t’entendre et non seulement de te voir. Tu sauras que j’aime l’ombre comme j’aime la lumiĂšre. Pour qu’il y ait beautĂ© du visage, clartĂ© de la parole, bontĂ© et fermetĂ© du caractĂšre, l’ombre est nĂ©cessaire autant que la lumiĂšre. Ce ne sont pas des adversaires : elles se tiennent plutĂŽt amicalement par la main, et quand la lumiĂšre disparaĂźt, l’ombre s’échappe Ă  sa suite.

L’OMBRE : Et je hais ce que tu hais, la nuit ; j’aime les hommes parce qu’ils sont disciples de la lumiĂšre, et je me rĂ©jouis de la clartĂ© qui est dans leurs yeux, quand ils connaissent et dĂ©couvrent, les infatigables connaisseurs et dĂ©couvreurs. Cette ombre, que tous les objets montrent, quand le rayon du soleil de la science tombe sur eux, — je suis cette ombre encore.

DU PRINCIPE DE L’EXÉCUTION MUSICALE. — Les exĂ©cutants d’aujourd’hui croient-ils donc vraiment que c’est le commandement suprĂȘme de leur art de donner Ă  chaque morceau autant de haut-relief que possible et de lui faire parler Ă  tout prix un langage dramatique ? AppliquĂ©, par exemple, Ă  Mozart, n’est-ce pas lĂ  un vĂ©ritable pĂ©chĂ© contre l’esprit, l’esprit serein, ensoleillĂ©, tendre et lĂ©ger de Mozart, dont le sĂ©rieux est un sĂ©rieux bienveillant et non point un sĂ©rieux terrible, dont les images ne veulent pas sauter hors de leur cadre pour Ă©pouvanter et mettre en fuite celui qui les contemple ? Ou bien vous imaginez-vous que la musique de Mozart s’identifie Ă  la musique du « Festin de Pierre » ? Et non seulement la musique de Mozart, mais toute espĂšce de musique ? — Mais vous rĂ©pondez que le plus grand effet parle en faveur de votre principe — et vous auriez raison si l’on ne vous rĂ©pliquait pas par une autre question : sur qui a-t-on voulu faire de l’effet, et sur qui un artiste noble a-t-il seulement le droit de vouloir faire de l’effet ? Jamais sur le peuple ! Jamais sur les ĂȘtres qui n’ont pas atteint leur maturitĂ© ! Jamais sur les ĂȘtres sensibles ! Jamais sur les ĂȘtres maladifs ! Mais avant tout : jamais sur les ĂȘtres Ă©moussĂ©s !

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CONCERT SYMPHONIQUE LE VOYAGEUR ET SON OMBRE

CONTRE LES IMAGES ET LES SYMBOLES. — Avec les images et les symboles on persuade, mais on ne dĂ©montre pas. C’est pourquoi, dans le domaine de la science, on a une telle terreur des images et des symboles ; car ici l’on ne veut prĂ©cisĂ©ment pas ce qui convainc et rend vraisemblable, on provoque, au contraire, la plus froide mĂ©fiance, rien que par la façon de s’exprimer et la nuditĂ© des murs, parce que la mĂ©fiance est la pierre de touche pour l’or de la certitude.

VERS LA LUMIÈRE. — Que d’hommes se pressent vers la lumiùre non pas pour voir mieux, mais pour mieux briller.

DIRE DEUX FOIS LES CHOSES. — Il est bon d’exprimer tout de suite une chose doublement et de lui donner un pied droit et un pied gauche. La vĂ©ritĂ© peut, il est vrai, se tenir sur un pied ; mais sur deux, elle marchera et fera son chemin.

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26 © Magdalena Maatkare

WOLFGANG AMADEUS MOZART

< Die Zauberflöte >

Ouverture

HENRI DUPARC

- L’Invitation au voyage

- Chanson triste

HENRIËTTE BÖSMANS

Doodenmarsch

FRANCIS POULENC

La Dame de Monte-Carlo

THE VOYAGE OUT ÉGLISE SAINT

CORNÉLY

vendredi 9 septembre I 21h

Axelle Fanyo, soprano

Isabelle Seleskovitch, comédienne

SECESSION ORCHESTRA

ClĂ©ment Mao – Takacs, direction

GUSTAV MAHLER

Totenfeier

CHARLES GOUNOD

< Sapho >

RĂ©cit et Air “Ô ma lyre immortelle” (Sapho)

RICHARD WAGNER

< Die Meistersinger von NĂŒrnberg > Vorspiel

27 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

THE VOYAGE OUT CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

The Voyage Out / La traversée des apparences (Traduction de Ludmilla Savitzky)

« Sentir profondĂ©ment quelque chose, c’était crĂ©er un abĂźme entre soi-mĂȘme et les autres, qui, eux aussi, sentent profondĂ©ment peut-ĂȘtre mais diffĂ©remment. »

« Elle dĂ©chiffrait aisĂ©ment la foule qui la cĂŽtoyait : les riches qui, Ă  cette heure, couraient de l’une Ă  l’autre de leurs maisons respectives, les travailleurs enragĂ©s qui se prĂ©cipitaient tout droit Ă  leurs bureaux, les pauvres qui Ă©taient malheureux et pleins d’une juste rancune. DĂ©jĂ , malgrĂ© le soleil qui se montrait encore dans la brume, des vieux et des vieilles en guenilles s’en allaient, dodelinant de la tĂȘte, dormir sur des bancs. DĂšs que l’on renonçait Ă  voir le vĂȘtement de beautĂ© qui recouvre les choses, on trouvait ce squelette.

Ses yeux s’attachaient avec mĂ©lancolie mais sans insistance Ă  la brochette de figures en face d’elle. Hewet se traĂźna vers elle sur ses genoux, un morceau de pain Ă  la main.

- Qu’est-ce que vous regardez ? demanda-t-il. Un peu surprise, elle rĂ©pondit pourtant sans hĂ©siter :

- Des ĂȘtres humains. »

Il y a toujours, prĂšs du pont de Waterloo, des gens qui regardent le fleuve. Par les belles aprĂšs-midi, les couples s’y attardent Ă  bavarder pendant des demi-heures entiĂšres ; la plupart des promeneurs consacrent trois minutes Ă  la contemplation ; quand ils ont comparĂ© leurs impressions avec des impressions prĂ©cĂ©dentes ou prononcĂ© un jugement, ils reprennent leur chemin. Certains jours, les immeubles, les Ă©glises, les hĂŽtels de Westminster rappellent la silhouette de Constantinople dans la brume ; le fleuve apparaĂźt tantĂŽt somptueusement pourpre, tantĂŽt couleur de boue, tantĂŽt Ă©tincelant et bleu comme la mer. Cela vaut toujours la peine de se pencher sur lui pour voir ce qui s’y passe.

28
__________

THE VOYAGE OUT

« L’obscuritĂ© seule se montrait aux fenĂȘtres. Sur toute la moitiĂ© du globe envahi par l’ombre, les humains gisaient immobiles et la place oĂč s’élevaient leurs citĂ©s Ă©tait Ă  peine marquĂ©e par le clignotement de quelques lumiĂšres dans les rues dĂ©sertes. Dans Piccadilly, les omnibus rouges et jaunes Ă©changeaient leurs foules de voyageurs ; des femmes en grande toilette vacillaient sous le choc des arrĂȘts, tandis qu’ici, dans l’obscuritĂ©, une chouette s’envolait d’arbre en arbre et lorsque la brise venait Ă  soulever un rameau, le clair de lune flambait aussitĂŽt comme une torche. Jusqu’au rĂ©veil des dormeurs, les animaux non parquĂ©s erraient Ă  leur guise, tigres, cerfs, Ă©lĂ©phants qui dans l’ombre descendent vers leurs abreuvoirs. La nuit, le vent qui passait sur les collines et les bois Ă©tait plus pur et plus frais que dans la journĂ©e ; privĂ©e de dĂ©tails, la terre restait plus mystĂ©rieuse qu’aux heures oĂč les routes et les champs la colorent et la divisent. Cette occulte beautĂ© persistait six heures durant ; puis, Ă  mesure que l’orient accentuait sa blancheur, le sol resurgissait Ă  la surface, les routes se dessinaient, les fumĂ©es commençaient Ă  monter, les hommes Ă  bouger, et l’éclat du soleil se pressait contre les fenĂȘtres de l’hĂŽtel de Santa Marina jusqu’à ce qu’on vĂźnt en Ă©carter les rideaux, et le gong rĂ©sonnait Ă  travers la maison, annonçant le petit dĂ©jeuner. »

Au dĂ©but du service, Mrs Flushing s’était aperçue qu’elle avait apportĂ© une bible au lieu de son livre de priĂšres. Assise Ă  cĂŽtĂ© de Hirst, elle jeta un coup d’Ɠil par-dessus son Ă©paule et vit qu’il lisait tranquillement un mince volume bleu pĂąle. Ne pouvant distinguer ce que c’était, elle regarda de plus prĂšs, sur quoi Hirst, poliment, lui prĂ©senta le livre, montrant du doigt le premier vers d’un poĂšme grec, puis en face la traduction.

— Qu’est-ce que c’est ? chuchota-t-elle curieuse.

— Sappho, rĂ©pondit-il, version de Swinburne, un chef d’Ɠuvre s’il en fut jamais.

Comment rĂ©sister Ă  une pareille occasion ? Mrs Flushing avala l’Ode Ă  Aphrodite pendant les litanies, se retenant Ă  grand peine de demander Ă  quelle Ă©poque vivait Sappho et si elle avait Ă©crit autre chose qui vaille la peine d’ĂȘtre lu. Elle rĂ©ussit Ă  terminer juste Ă  temps pour pouvoir ajouter : < Le pardon des pĂ©chĂ©s, la rĂ©surrection de la chair et la vie Ă©ternelle. Amen. >.

En somme, il se rendit compte que les heures comprises entre le dĂźner et le coucher reprĂ©sentaient une quantitĂ© remarquable de tristesse, tant il y avait de gens qui n’avaient pas rĂ©ussi Ă  entrer en contact avec d’autres.

— Comme c’est peu, somme toute, ce qu’on arrive Ă  raconter de son existence ! Nous voici tous les deux face Ă  face, pleins Ă  craquer, sans nul doute, d’expĂ©riences, d’idĂ©es, d’émotions du plus haut intĂ©rĂȘt. Mais le moyen de les communiquer ? Ce que je viens de vous dire, c’est ce que pourrait vous raconter le premier venu.

— Je ne trouve pas dit-elle. Ce qui compte, ce ne sont pas les choses, n’est-ce pas ? c’est la façon de les dire.

29 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX
30 © Magdalena Maatkare

WOLFGANG AMADEUS MOZART

< Die Zauberflöte >

Ouverture

HENRI DUPARC

- L’Invitation au voyage

- Chanson triste

FRANCIS POULENC

La Dame de Monte-Carlo

THE VOYAGE OUT

ESPACE CULTUREL LA VIGIE

LA TRINITÉ-SUR-MER

samedi 10 septembre I 21h

Axelle Fanyo, soprano SECESSION ORCHESTRA

ClĂ©ment Mao – Takacs, direction

GUSTAV MAHLER

Totenfeier

CHARLES GOUNOD

< Sapho >

RĂ©cit et Air “Ô ma lyre immortelle” (Sapho)

LUDWIG VAN BEETHOVEN

Symphonie n°5

31 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

THE VOYAGE OUT

The Voyage Out / La traversée des apparences (Traduction de Ludmilla Savitzky)

— Ce qu’il y a de pĂ©nible quand on aime les animaux, dit Mr. Dalloway, c’est qu’ils meurent. Le premier chagrin dont je me souvienne fut causĂ© par la mort d’un loir. Je dois avouer que malheureusement je m’étais assis dessus. Mais cela n’en a pas Ă©tĂ© moins attristant.

AprÚs une pause à peine indiquée, Mrs Dalloway se tourna vers Willoughby et commença :

— Ce que je trouve de si ennuyeux en mer, c’est qu’il n’y ait pas de fleurs ! ReprĂ©sentez-vous, en plein ocĂ©an, des champs de violettes et de roses trĂ©miĂšres ! Ce serait divin !

— Ce que je veux atteindre en Ă©crivant des romans se rapproche beaucoup, il me semble, de ce que vous voulez atteindre quand vous jouez du piano, commença-t-il, lui parlant par-dessus son Ă©paule. Nous tĂąchons de saisir ce qui existe derriĂšre les choses, n’est-ce pas ? Voyez ces lumiĂšres en bas, reprit-il, jetĂ©es lĂ  n’importe comment... Je cherche Ă  les coordonner
 Avez-vous dĂ©jĂ  vu des feux d’artifice qui forment des figures ? ... Je veux faire des figures...

— Je veux Ă©crire un roman sur le Silence, dit-il, sur les choses que les gens ne disent pas.

L’image de sa personnalitĂ© propre, de soi-mĂȘme comme entitĂ© rĂ©elle, perpĂ©tuelle, diffĂ©rente de toutes les autres, irrĂ©pressible autant que la mer ou le vent, se projeta en Ă©clair et l’idĂ©e de vivre la bouleversa profondĂ©ment.

Le cƓur de Rachel battait violemment. Elle ressentait comme une soudaine intensitĂ© Ă©manant de toutes choses, comme si leur prĂ©sence avait ĂŽtĂ© un voile de la surface des objets. Mais les salutations furent remarquablement protocolaires.

32 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

THE VOYAGE OUT

Mais pourquoi est-ce si douloureux d’aimer ? Pourquoi y avait-il dans le bonheur tant de souffrance ?

Elle avait besoin de voir Terence. Quand il n’était pas lĂ , elle ne faisait que souhaiter sa prĂ©sence ; manquer une occasion de le voir devenait un supplice ; Ă  cause de lui, toutes ses journĂ©es Ă©taient jalonnĂ©es de supplices et, cependant, elle ne se demandait jamais d’oĂč venait cette force qui s’implantait dans sa vie.

Comment avaient-ils le courage de s’aimer ? Comment lui-mĂȘme avait-il osĂ© vivre avec tant de hĂąte et d’insouciance, courir d’un objet Ă  l’autre, aimer Rachel Ă  ce point ? Jamais plus il n’éprouverait un sentiment de sĂ©curitĂ©, une impression de stabilitĂ© dans la vie. Jamais il n’oublierait les abĂźmes de souffrance Ă  peine recouverts par les maigres bonheurs, les satisfactions, la tranquillitĂ© apparente. Jetant un regard en arriĂšre, il se dit qu’à aucun moment leur bonheur n’avait Ă©galĂ© sa souffrance prĂ©sente. Il avait toujours manquĂ© quelque chose Ă  ce bonheur, quelque chose qu’ils souhaitaient mais qu’ils n’arrivaient pas Ă  atteindre. Cela restait fragmentaire, incomplet, parce qu’ils Ă©taient trop jeunes et ne savaient ce qu’ils faisaient.

— Jamais il n’y eut deux ĂȘtres aussi heureux que nous l’avons Ă©tĂ©. Nul n’a jamais aimĂ© comme nous avons aimĂ©. Il lui sembla que de leur fusion absolue et de leur bonheur Ă©manaient des cercles qui allaient s’élargissant, qui emplissaient l’espace. Aucun de ses dĂ©sirs les plus vastes ne restait inexaucĂ©. Ils possĂ©daient ce qui jamais plus ne leur serait repris.

Ce qu’on attend de l’ĂȘtre avec qui l’on vit c’est qu’il vous maintienne au niveau le plus Ă©levĂ© de vous-mĂȘme.

33 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX
34 © Magdalena Maatkare

LE VOYAGEUR ET SON OMBRE ESPACE ATHÉNA AURAY

dimanche 11 septembre I 21h

SECESSION ORCHESTRA

ClĂ©ment Mao – Takacs, direction

RICHARD WAGNER

< Die Meistersinger von NĂŒrnberg > Vorspiel

WOLFGANG AMADEUS MOZART

< Die Zauberflöte > Ouverture

GUSTAV MAHLER

Totenfeier

LUDWIG VAN BEETHOVEN

Symphonie n°5

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CONCERT SYMPHONIQUE

CONCERT SYMPHONIQUE

LE VOYAGEUR ET SON OMBRE

Nous allons entreprendre un voyage dans un monde “souterrain”, le monde des significations cachĂ©es derriĂšre l’apparence des choses, le monde des symboles oĂč tout est signifiant, oĂč tout parle pour qui sait entendre.

Jadis, dans l’Afrique de la savane - la seule dont je puisse parler vĂ©ritablement parce que je la connais bien - n’importe quel voyageur arrivant dans un village inconnu n’avait qu’à se prĂ©senter au seuil de la premiĂšre maison rencontrĂ©e et dire : “Je suis l’hĂŽte que Dieu vous envoie” pour qu’on le reçoive avec joie. On lui rĂ©servait la meilleure chambre, le meilleur lit et les meilleurs morceaux. Souvent mĂȘme, le chef de famille ou le fils aĂźnĂ© lui abandonnait sa propre chambre pour aller dormir sur une natte dans le vestibule ou dans la cour. En Ă©change, l’étranger de passage venait enrichir les veillĂ©es en racontant les chroniques historiques de son pays ou en relatant les Ă©vĂ©nements rencontrĂ©s au cours de ses pĂ©rĂ©grinations. L’Africain de la savane voyageant beaucoup, Ă  pied ou Ă  cheval, il en rĂ©sultait un Ă©change permanent de connaissances de rĂ©gion Ă  rĂ©gion.

En Afrique traditionnelle, l’individu est insĂ©parable de sa lignĂ©e, qui continue de vivre Ă  travers lui et dont il n’est que le prolongement. C’est pourquoi, lorsqu’on veut honorer quelqu’un, on le salue en lançant plusieurs fois non pas son nom personnel (ce que l’on appellerait en Europe le prĂ©nom) mais le nom de son clan : « BĂą ! BĂą ! » ou « Diallo ! Diallo ! » ou « CissĂ© ! CissĂ© ! » car ce n’est pas un individu isolĂ© que l’on salue, mais, Ă  travers lui, toute la lignĂ©e de ses ancĂȘtres.

La tradition enseigne en effet qu’il y a d’abord Maa, la Personne-rĂ©ceptacle, puis Maaya, c’estĂ -dire les divers aspects de Maa contenus dans le Maa-rĂ©ceptacle. Comme le dit l’expression bambara « Maa ka Maaya ka sa a yere kono » : « Les personnes de la personne sont multiples dans la personne. »

Je partais avec un trĂ©sor, mais ce trĂ©sor Ă©tait en moi. C’était toutes les paroles vivantes que Tierno Bokar avait semĂ©es en moi comme des graines, et qui allaient fĂ©conder le reste de ma vie. Elles allaient d’ailleurs si bien devenir partie intĂ©grante de mon ĂȘtre qu’aujourd’hui encore, lorsque je parle, il m’arrive de ne plus trĂšs bien savoir si c’est moi qui parle ou Tierno Bokar Ă  travers moi...

« Je sais une chose, et vous aussi, mes frĂšres, sachez-le : “au pays oĂč les audiences se donnent Ă  l’ombre des grands arbres, le roi qui coupe les branches tiendra ses assises en plein soleil.”

Tuer un ĂȘtre sans dĂ©fense est facile ; mais c’est l’art du bourreau. L’art royal consiste Ă  laisser vivre et Ă  faire prospĂ©rer, et ce n’est pas toujours aisĂ©. »

Quiconque ne tient pas compte de ce qu’il Ă©tait hier, demain ne sera rien, absolument rien.

36
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LE VOYAGEUR ET SON OMBRE

Un conte est un miroir oĂč chacun peut dĂ©couvrir sa propre image...

Un conte, c’est le message d’hier transmis à demain à travers aujourd’hui.

Conte, conté, à conter


Es-tu véridique ?

Pour les bambins qui s’ébattent au clair de lune, mon conte est une histoire fantastique. Pour les fileuses de coton pendant les longues nuits de la saison froide, mon rĂ©cit est un passetemps dĂ©lectable.

Pour les mentons velus et les talons rugueux, c’est une vĂ©ritable rĂ©vĂ©lation. Je suis Ă  la fois futile, utile et instructeur


Un vieux maĂźtre d’Afrique disait : il y a « ma » vĂ©ritĂ© et « ta » vĂ©ritĂ©, qui ne se rencontreront jamais. « LA » VĂ©ritĂ© se trouve au milieu. Pour s’en approcher, chacun doit se dĂ©gager un peu de « sa » vĂ©ritĂ© pour faire un pas vers l’autre


La joie et la peine sont comme le jour et la nuit. Elles se succĂšdent tour Ă  tour dans le cƓur de l’homme. Elles agissent au dedans puis se manifestent sur l’état extĂ©rieur.

Mon commandant, on ne peut m’annoncer une nouvelle plus grave que celle que le destin m’a assignĂ©e au jour de ma naissance en me disant : “tu es entrĂ© dans une existence dont tu ne sortiras pas vivant, quoi que tu fasses”, et nulle force humaine ne pourra jamais me loger plus Ă©troitement sur cette terre que je ne le serai dans ma propre tombe. C’est pourquoi aucune mauvaise nouvelle ne peut rĂ©ellement m’assombrir. J’ai appris Ă  voir venir la mort avec le mĂȘme calme que je vois tomber la nuit quand le jour dĂ©cline. À chaque rĂ©veil, je me considĂšre comme un condamnĂ© en sursis. Mais je ne suis pas pessimiste pour autant, mon commandant, et je ne serais nullement surpris si, un jour, je redevenais le grand chef que j’ai Ă©tĂ©. La vie est un drame qu’il faut vivre avec sĂ©rĂ©nitĂ©.

Ô destin ! tu es une ombre bizarre, Quand on veut te tuer, tu fuis, Quand on te fuit, tu suis.

Quand l’homme, pour Ă©conduire son destin, part incognito en voyage, il trouvera en arrivant que le destin l’a prĂ©cĂ©dĂ©, et mĂȘme qu’il a retenu un gĂźte pour deux.

37 CONCERT SYMPHONIQUE
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38 © Magdalena Maatkare

LOST IN LOVE

ÉGLISE SAINT CORNÉLY

lundi 12 septembre I 21h

Irina de Baghy, mezzo-soprano

Guillaume de Chassy, piano

Par le rĂ©cit de sa vie amoureuse, une femme nous raconte la quĂȘte de son indĂ©pendance.

Joies, peines, rires, passion et dĂ©sespoir s’alternent dans ce rĂ©cit illustrĂ© par les chansons de Broadway et d’Hollywood.

VERNON DUKE

Autumn in New York

HAROLD ARLEN / TED KOEHLER

Get Happy

RICHARD RODGERS / OSCAR HAMMERSTEIN

Some enchanted evening

FREDERICK LOEWE / ALAN JAY LERNER

I could have danced all night

GEORGE et IRA GERSHWIN

Who cares?

COLE PORTER

So in love

VERNON DUKE

Round about

KURT WEILL / MAXWELL ANDERSON

Lost in the stars

JEROME KERN / OSCAR HAMMERSTEIN

Old man river

FREDERICK LOEWE / ALAN JAY LERNER

Almost like being in love

AL HOFFMAN / KERMIT GOELL / FRED SPIELMAN

One finger melody

JAMES F. HANLEY

Zing! Went the strings of my heart

LIONEL BART

As long as he needs me

NOËL COWARD

Sail away

39 CONCERT | VOIX & PIANO

LOST IN LOVE

I am the least difficult of men. All I want is boundless love. Je suis le moins compliquĂ© des hommes, tout ce que je veux c’est l’amour sans limites.

Du cafĂ© instantanĂ© avec de la crĂšme un peu aigre dedans, et un coup de fil Ă  l’au-delĂ  qui semble toujours aussi lointain.

« Ah papa, je veux rester ivre des jours et des jours » de la poĂ©sie d’un nouvel ami ma vie tenue prĂ©cairement entre les mains voyantes des autres, leurs et mes impossibilitĂ©s. Est-ce cela l’amour, maintenant que le premier amour est enfin mort, alors qu’il n’y avait nulle impossibilitĂ© ?

There’s such an I love you! no fainting pearl so delicate, Bobby, as if a rumor were scented never there, yet, always here.

40 CONCERT | VOIX & PIANO
(Traduction de ClĂ©ment Mao – Takacs)
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IN LOVE

oh god it’s wonderful to get out of bed and drink too much coffee and smoke too many cigarettes and love you so much

bon dieu c’est merveilleux de sortir du lit et [de] boire trop de cafĂ© et [de] fumer trop de cigarettes et [de] t’aimer tellement / et je t’aime tellement

My Heart

I’m not going to cry all the time nor shall I laugh all the time, I don’t prefer one “strain” to another. I’d have the immediacy of a bad movie, not just a sleeper, but also the big, overproduced first-run kind. I want to be at least as alive as the vulgar. And if some aficionado of my mess says “That’s not like Frank!”, all to the good! I don’t wear brown and grey suits all the time, do I? No. I wear workshirts to the opera, often. I want my feet to be bare, I want my face to be shaven, and my heart-you can’t plan on the heart, but the better part of it, my poetry, is open.

41
CONCERT | VOIX & PIANO
LOST
42 © Magdalena Maatkare

DIPTYQUE DE

L’OMBRE

ÉGLISE SAINT CORNÉLY

mardi 13 septembre I 21h et 22h

Dimitri Malignan, piano

Juliette Journaux, piano

21H | RÉCITAL PIANO

Juliette Journaux

FRANZ SCHUBERT / FRANZ LISZT

Der Wanderer (transcription pour piano solo)

FRANZ SCHUBERT

3 KlavierstĂŒcke D946

FRANZ SCHUBERT

< Schwanengesang >

In der Ferne (transcription pour piano solo)*

FRANZ SCHUBERT

Der Wanderers Nachtlied D768 (transcription pour piano solo)*

RICHARD WAGNER

< Siegfried >

Szene 1, Akt III (transcription pour piano solo)*

GUSTAV MAHLER

RĂŒckert Lieder

Ich bin der Welt abhanden gekommen (transcription pour piano solo)*

*transcriptions originales de Juliette Journaux

22H | RÉCITAL PIANO

Dimitri Malignan

JEAN-PHILIPPE RAMEAU

Gavotte et six Doubles (extraits de la Suite en La mineur)

JOSEPH HAYDN

Sonate en la bémol majeur, Hob. XVI:46

HENRIËTTE BOSMANS

Extraits des 6 Préludes (1918)

n° 5, Lento

n° 6, Presto ma non troppo

DANIËL BELINFANTE

Arabeske (1936)

Nocturne (1940)

FRÉDÉRIC CHOPIN

Scherzo n° 2 en si bémol mineur, op. 31

43 RÉCITALS | PIANO SOLO

DIPTYQUE DE L’OMBRE

Fuir le monde

Je veux regagner le Sans-limite, Faire retour vers moi.

La colchique de mon Ăąme

Fleurit déjà.

Serait-ce trop tard pour faire retour ?

Oh, je me meurs parmi vous ! Votre prĂ©sence m’étouffe.

Je voudrais tendre des fils autour de moi, En finir avec ce pĂȘle-mĂȘle !

Que cela s’emmĂȘle, Vous harcĂšle...

M’enfuir Vers moi.

Du lointain pays de la nuit

La nuit est veloutée et tendre, telle une rose ;

Viens, donne-moi tes mains, Mon cƓur bat, il est tard

Et Ă  travers mon sang, vaque la nuit ultime qui va

Et vient, sans bornes, sans fin, comme une mer.

Et puisque tu m’as tant aimĂ©e, Cueille donc la joie suprĂȘme de ton jour, Et donne-moi cet or que nul nuage ne trouble.

Du lointain pays de la nuit, des harmonies

se pressent, s’enflent-

Je fais le pas

Je serai la vie

Vie blottie contre vie

Quand au-dessus de moi des astres édéniques

Berceront leurs premiers humains.

Else Lasker-SchĂŒler (Traductions de Eva Antonnikov, Jean-Yves Masson, Annick Yaiche, Raoul de Varax)

Mélodie

Tes yeux se posent sur les miens Jamais ma vie n’eut tant de chaĂźnes, Jamais ne fut si profondĂ©ment en toi, Si profondĂ©ment dĂ©sarmĂ©e.

Et parmi tes rĂȘves ombreux

Mon cƓur d’anĂ©mone boit le vent aux heures nocturnes, Et je chemine en fleurissant par les jardins paisibles De ta solitude.

Je sais

Je sais qu’il me faudra mourir bientĂŽt Et pourtant tous les arbres brillent AprĂšs le baiser de juillet longtemps dĂ©sirĂ© — PĂąles deviennent tous mes rĂȘves — Jamais il n’y eut de fin plus triste Dans mes livres de poĂšmes.

Tu me cueilles une fleur en guise de salut — Et moi, je l’aimais dĂ©jĂ  quand elle n’était que graine. Pourtant je sais qu’il me faudra mourir bientĂŽt.

Mon souffle plane sur les eaux du fleuve de Dieu — Sans bruit je pose mon pied Sur le chemin qui mĂšne Ă  la demeure Ă©ternelle.

Le soir

Soudain, je me pris à chanter — Sans que je sache pourquoi. Pourtant le soir, je pleurai. Chaudes larmes.

De toutes les choses

Une douleur sourdit, passa — Et se posa sur moi.

44 RÉCITALS | PIANO SOLO

En secret la nuit

Je t’ai choisi

Entre toutes les étoiles.

Et je suis Ă©veillĂ©e — fleur attentive Dans le feuillage qui bourdonne.

Nos lÚvres veulent faire du miel, Nos nuits aux reflets scintillants sont écloses.

À l’éclat bienheureux de ton corps

Mon cƓur allume la flamme qui embrase les cieux —

Tous mes rĂȘves sont suspendus Ă  ton or, Je t’ai choisi parmi toutes les Ă©toiles.

Adieu

Toujours, toujours j’ai voulu

Te dire tant de mots d’amour.

Et maintenant tu cherches sans trĂȘve Des merveilles perdues.

Mais quand joueront mes boßtes à musique, Nous célébrerons nos noces.

Ah, tes yeux si doux Sont mes fleurs préférées.

Et ton cƓur est pour moi le Royaume des cieux...

Laisse-moi regarder Ă  l’intĂ©rieur.

Tu es tout entier menthe étincelante

Et si tendrement songeur.

Toujours, toujours j’ai voulu

Te dire tant de mots d’amour, Pourquoi ne l’ai-je pas fait ?

DIPTYQUE DE L’OMBRE

Adieu

Mais tu ne vins jamais avec le soir — J’étais assise en manteau d’étoiles.

... Quand on frappait Ă  ma porte, C’était le bruit de mon propre cƓur.

Maintenant le voilà suspendu à tous les montants de porte, À la tienne aussi ;

Rose de feu qui s’éteint entre les fougĂšres Dans le brun d’une guirlande.

Je fis pour toi le ciel couleur de mĂ»re Avec le sang de mon cƓur.

Mais tu ne vins jamais avec le soir — ... Je t’attendais, debout, chaussĂ©e de souliers d’or.

Réconciliation

Il tombera un grand astre dans mon sein... Nous veillerons la nuit, Et prierons en des langues, Sculptées comme des harpes.

45 RÉCITALS | PIANO SOLO
46 © Magdalena Maatkare

JOHANNES BRAHMS

Balladen op. 10

1. Andante

2. Andante

3. Intermezzo. Allegro

4. Andante con moto

GABRIEL FAURÉ

Messe Basse

1. Kyrie

2. Sanctus

3. Benedictus

4. Agnus Dei

HENRI DUPARC

Aux étoiles

FRANCIS POULENC

Ave Verum Corpus

LA PROMESSE DE L’AUBE ÉGLISE

SAINT CORNÉLY

mercredi 14 septembre I 21h

Irina de Baghy, mezzo-soprano

Marie-Laure Garnier, soprano

Caroline Marçot, mezzo-soprano

Faustine de MonĂšs, soprano

Marianne Seleskovitch, mezzo-soprano

SECESSION ORCHESTRA, orchestre

ClĂ©ment Mao – Takacs, direction

RICHARD WAGNER

< Die WalkĂŒre >

WalkĂŒrenritt

ERNEST CHAUSSON

Deux duos op. 11

La Nuit

Réveil

RICHARD WAGNER

< TannhÀuser >

Marche des PĂšlerins

GABRIEL FAURÉ

Cantique de Jean Racine

GIUSEPPE VERDI

< Nabucodonosor / Nabucco >

Sinfonia

47 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX
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LA PROMESSE DE L’AUBE

Il n’est pas bon d’ĂȘtre tellement aimĂ©, si jeune, si tĂŽt. Ça vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c’est arrivĂ©. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte lĂ -dessus. On regarde, on espĂšre, on attend. Avec l’amour maternel, la vie vous fait Ă  l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais. On est obligĂ© ensuite de manger froid jusqu’à la fin de ses jours. AprĂšs cela, chaque fois qu’une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cƓur, ce ne sont plus que des condolĂ©ances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mĂšre comme un chien abandonnĂ©. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lĂšvres trĂšs douces vous parlent d’amour, mais vous ĂȘtes au courant. Vous ĂȘtes passĂ© Ă  la source trĂšs tĂŽt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous cĂŽtĂ©s, il n’y a plus de puits, il n’y a que des mirages. Vous avez fait, dĂšs la premiĂšre lueur de l’aube, une Ă©tude trĂšs serrĂ©e de l’amour et vous avez sur vous de la documentation. Partout oĂč vous allez, vous portez en vous le poison des comparaisons et vous passez votre temps Ă  attendre ce que vous avez dĂ©jĂ  reçu.

Je riais intĂ©rieurement. DĂ©jĂ  l’humour Ă©tait pour moi ce qu’il devait demeurer toute ma vie : une aide nĂ©cessaire, la plus sĂ»re de toutes.

L’humour a Ă©tĂ© pour moi, tout le long du chemin, un fraternel compagnonnage ; je lui dois mes seuls instants vĂ©ritables de triomphe sur l’adversaire. Personne n’est jamais parvenu Ă  m’arracher cette arme, et je la retourne d’autant plus volontiers contre moi-mĂȘme, qu’à travers le “je” et le “moi”, c’est Ă  notre condition profonde que j’en ai.

L’humour est une dĂ©claration de dignitĂ©, une affirmation de la suprĂ©matie de l’homme sur ce qui lui arrive.

Nous Ă©tions alors au fond du trou – je ne dis pas de l’«abĂźme», parce que j’ai appris, depuis, que l’abĂźme n’a pas de fond, et que nous pouvons tous y battre des records de profondeur sans jamais Ă©puiser les possibilitĂ©s de cette intĂ©ressante institution.

Cependant, j’étais loin d’ĂȘtre dĂ©sespĂ©rĂ©. Je ne le suis mĂȘme pas devenu aujourd’hui. Je me donne seulement des airs. Le plus grand effort de ma vie a toujours Ă©tĂ© de parvenir Ă  dĂ©sespĂ©rer complĂštement. Il n’y a rien Ă  faire. Il y a toujours quelque chose en moi qui continue Ă  sourire.

Mais, je venais d’avoir dix-sept ans ; j’étais encore loin de soupçonner qu’il arrive aux hommes de traverser la vie, d’occuper des postes importants et de mourir sans jamais parvenir Ă  se dĂ©barrasser de l’enfant tapi dans l’ombre, assoiffĂ© d’attention, attendant jusqu’à la derniĂšre ride une main douce qui caresserait sa tĂȘte et une voix qui murmurerait : « Oui, mon chĂ©ri, oui. Maman t’aime toujours, comme personne d’autre n’a jamais su t’aimer. »

48
CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

LA PROMESSE DE L’AUBE

La vĂ©ritĂ© meurt jeune. Tout ce que la vieillesse a « appris » est en rĂ©alitĂ© tout ce qu’elle a oublié 

Je feins l’adulte mais, secrĂštement, je guette toujours le scarabĂ©e d’or et j’attends qu’un oiseau se pose sur mon Ă©paule pour me parler d’une voix humaine et me rĂ©vĂ©ler enfin le pourquoi et le comment.

J’ai beau, cependant, me gaver de mon fruit prĂ©fĂ©rĂ©, il serait vain de nier que je sentirai toujours la morsure du regret dans mon cƓur et que toutes les pastĂšques du monde ne me feront pas oublier celles que je n’ai jamais mangĂ©es Ă  huit ans, lorsque j’en avais le plus envie, et que la pastĂšque absolue continuera Ă  me narguer jusqu’à la fin de mes jours, toujours prĂ©sente, pressentie, et toujours hors de portĂ©e.

Évidemment, dans votre quarante-cinquiĂšme annĂ©e, il est un peu naĂŻf de croire Ă  tout ce que votre mĂšre vous a dit, mais je ne peux pas m’en empĂȘcher. Je n’ai pas rĂ©ussi Ă  redresser le monde, Ă  vaincre la bĂȘtise et la mĂ©chancetĂ©, Ă  rendre la dignitĂ© et la justice aux hommes, mais j’ai tout de mĂȘme gagnĂ© le tournoi de ping-pong Ă  Nice, en 1932, et je fais encore, chaque matin, mes douze tractions, couchĂ©, alors, il n’y a pas lieu de se dĂ©courager.

Il y avait une chĂšvre attachĂ©e Ă  un arbre, un mimosa. Le mimosa Ă©tait en fleurs, le ciel Ă©tait trĂšs bleu, et le soleil faisait de son mieux. Je pensai soudain que le monde donnait bien le change. C’est ma premiĂšre pensĂ©e d’adulte dont je me souvienne.

Parfois, je lĂšve la tĂȘte et regarde mon frĂšre l’OcĂ©an avec amitiĂ© : il feint l’infini, mais je sais que lui aussi se heurte partout Ă  ses limites, et voilĂ  pourquoi, sans doute, tout ce tumulte, tout ce fracas.

Je ne sais pas parler de la mer. Tout ce que je sais, c’est qu’elle me dĂ©barrasse soudain de toutes mes obligations. Chaque fois que je la regarde, je deviens un noyĂ© heureux.

L’aube balayait l’OcĂ©an d’un seul coup d’un bout Ă  l’autre et le ciel Ă©tait lĂ , soudain, dans toute sa clartĂ©, alors que mon cƓur battait encore au rythme de la nuit et que mes yeux croyaient encore aux tĂ©nĂšbres. Mais je suis un vieux mangeur d’étoiles et c’est Ă  la nuit que je me confie le plus aisĂ©ment.

Je reste lĂ , au soleil, le cƓur apaisĂ©, en regardant les choses et les hommes d’un Ɠil amical et je sais que la vie vaut vraiment la peine d’ĂȘtre vĂ©cue, que le bonheur est accessible, qu’il suffit simplement de trouver sa vocation profonde, et de se donner Ă  ce qu’on aime avec un abandon total de soi.

49 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX
50 © Magdalena Maatkare

CLAUDE DEBUSSY

Image oubliées

KAIJA SAARIAHO

Vers toi qui es si loin

HENRI DUPARC

Aux étoiles

FRANCIS POULENC

La Dame de Monte-Carlo

OTTORINO RESPIGHI

Valse Caressante

DU PLUS LOIN DE L’OUBLI ÉGLISE SAINT CORNÉLY

jeudi 15 septembre I 21h

Faustine de MonĂšs, soprano

SECESSION ORCHESTRA, orchestre

ClĂ©ment Mao – Takacs, direction

GIUSEPPE VERDI

< La Traviata >

Lettera ed Aria

« Addio del passato
 » (Violetta)

GIUSEPPE VERDI

< La Traviata >

Preludio – Atto III

GIUSEPPE VERDI

< La Traviata > Recitativo ed Aria

« È strano, Ăš strano
 Ah fors’ù lui


Sempre libera
 » (Violetta)

GIUSEPPE VERDI

< Nabucodonosor / Nabucco >

Sinfonia

51 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

DU PLUS LOIN DE L’OUBLI

Je m’attendais souvent à ce que des gens dont j’avais fait la connaissance disparaissent d’un instant à l’autre sans plus jamais donner de nouvelles.

Moi aussi, j’avais le sentiment de bien la connaĂźtre, mĂȘme si je ne l’avais pas revue depuis quinze ans et si je ne savais rien de sa vie. De toutes les personnes que j’avais croisĂ©es jusqu’à maintenant, c’était elle qui Ă©tait restĂ©e la plus prĂ©sente dans mon esprit. À mesure que nous marchions, son bras autour du mien, je finissais par me persuader que nous nous Ă©tions quittĂ©s la veille.

Nous ne connaissions Londres ni l’un ni l’autre. Au moment oĂč le taxi s’engageait dans le Mall et que s’ouvrait devant moi cette avenue ombragĂ©e d’arbres, les vingt premiĂšres annĂ©es de ma vie sont tombĂ©es en poussiĂšre, comme un poids, comme des menottes, ou un harnais dont je n’avais pas cru qu’un jour je pourrais me dĂ©barrasser. Eh bien voilĂ , il ne restait plus rien de toutes ces annĂ©es. Et si le bonheur c’était l’ivresse passagĂšre que j’éprouvais ce soir-lĂ , alors, pour la premiĂšre fois de mon existence, j’étais heureux.

Encore un nom sans visage qui flotte dans ma mĂ©moire, mais dont les syllabes gardent une rĂ©sonance comme tous les noms que l’on a entendus Ă  vingt ans.

52 CONCERT
+ VOIX
SYMPHONIQUE
Du plus loin de l’oubli
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DU PLUS LOIN DE L’OUBLI

Il est onze heures du soir, en aoĂ»t, et le train a ralenti en traversant les premiĂšres gares de la banlieue. Des quais dĂ©serts sous la lumiĂšre mauve du nĂ©on, lĂ  oĂč l’on rĂȘvait de dĂ©parts pour Majorque et de martingales autour du cinq neutre.

Brunoy. Montgeron. Athis-Mons. Jacqueline est née par ici.

Le bruit cadencĂ© des wagons s’est tu et le train s’est arrĂȘtĂ© un instant Ă  Villeneuve-SaintGeorges, avant la gare de triage. Les façades de la rue de Paris, qui borde la voie ferrĂ©e, sont obscures et dĂ©labrĂ©es. Autrefois se succĂ©daient, tout le long, des cafĂ©s, des cinĂ©mas, des garages dont on distingue encore les enseignes. L’une d’entre elles est allumĂ©e comme une veilleuse, pour rien.

On avait oubliĂ© une clĂ© dans la serrure de la petite porte grillagĂ©e. Je l’ai ouverte, nous avons pĂ©nĂ©trĂ© dans le square et j’ai donnĂ© un tour de clĂ©, de l’intĂ©rieur. Nous Ă©tions enfermĂ©s ici et personne ne pouvait plus venir. Une fraĂźcheur nous a saisis, comme si nous nous engagions sur un chemin forestier. Les feuillages des arbres Ă©taient si touffus au-dessus de nous qu’ils laissaient Ă  peine passer les rayons de lune. L’herbe n’avait pas Ă©tĂ© coupĂ©e depuis longtemps. Nous avons dĂ©couvert un banc de bois autour duquel on avait semĂ© du gravier. Nous nous sommes assis. Mes yeux s’habituaient Ă  la pĂ©nombre et je distinguais, au milieu du square, un socle sur lequel se dressait la silhouette d’un animal abandonnĂ© lĂ  et dont je me demandais si c’était une lionne ou un jaguar, ou tout simplement un chien.

- On est bien ici, m’a dit Jacqueline.

Elle m’a fait non de la tĂȘte et les traits de son visage se sont crispĂ©s. Elle allait fondre en larmes. J’ai compris que, si elle voulait que nous partions tous les deux, c’était pour rompre avec une pĂ©riode de sa vie. Et moi aussi, je laissais derriĂšre moi les annĂ©es grisĂątres et incertaines que j’avais vĂ©cues jusque-lĂ .

53 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX
54 © Magdalena Maatkare

JOHANNES BRAHMS

Balladen op. 10

1. Andante

2. Andante

3. Intermezzo. Allegro

4. Andante con moto

DARIUS MILHAUD

PoĂšmes Juifs

1. Chant de Nourrice

2. Chant de Sion

3. Chant de Laboureur

4. Chant de la Pitié

5. Chant de Résignation

6. Chant d’Amour

7. Chant de Forgeron

8. Lamentation

L’EXIL ET LE ROYAUME

ÉGLISE SAINT CORNÉLY

vendredi 16 septembre I 21h

Marie-Laure Garnier, soprano SECESSION ORCHESTRA

ClĂ©ment Mao – Takacs, direction

CLAUDE DEBUSSY

Image oubliées

FRANCIS POULENC

La Dame de Monte-Carlo

RICHARD WAGNER

< TannhÀuser >

Marche des PĂšlerins

RICHARD WAGNER

< Die WalkĂŒre >

WalkĂŒrenritt

ANTONIN DVORAK

Zigeunerlieder

GIUSEPPE VERDI

< Nabucodonosor / Nabucco >

Sinfonia

55 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

L’EXIL ET LE ROYAUME

Gilbert Jonas, artiste peintre, croyait en son Ă©toile. Il ne croyait d’ailleurs qu’en elle, bien qu’il se sentĂźt du respect, et mĂȘme une sorte d’admiration devant la religion des autres. Sa propre foi, pourtant, n’était pas sans vertus, puisqu’elle consistait Ă  admettre, de façon obscure, qu’il obtiendrait beaucoup sans jamais rien mĂ©riter. Aussi, lorsque, aux environs de sa trentecinquiĂšme annĂ©e, une dizaine de critiques se disputĂšrent soudain la gloire d’avoir dĂ©couvert son talent, il n’en montra point de surprise. Mais sa sĂ©rĂ©nitĂ©, attribuĂ©e par certains Ă  la suffisance, s’expliquait trĂšs bien, au contraire, par une confiante modestie. Jonas rendait justice Ă  son Ă©toile plutĂŽt qu’à ses mĂ©rites.

Dans l’autre piĂšce, Rateau regardait la toile, entiĂšrement blanche, au centre de laquelle Jonas avait seulement Ă©crit, en trĂšs petits caractĂšres, un mot qu’on pouvait dĂ©chiffrer, mais dont on ne savait s’il fallait y lire SOLITAIRE OU SOLIDAIRE.

Devant elle, les Ă©toiles tombaient, une Ă  une, puis s’éteignaient parmi les pierres du dĂ©sert, et Ă  chaque fois Janine s’ouvrait un peu plus Ă  la nuit. Elle respirait, elle oubliait le froid, le poids des ĂȘtres, la vie dĂ©mente ou figĂ©e, la longue angoisse de vivre et de mourir. AprĂšs tant d’annĂ©es oĂč, fuyant devant la peur, elle avait couru follement sans but, elle s’arrĂȘtait enfin. En mĂȘme temps, il lui semblait retrouver ses racines, la sĂšve montait Ă  nouveau dans son corps qui ne tremblait plus. PressĂ©e de tout son ventre contre le parapet, tendue vers le ciel en mouvement, elle attendait seulement que son cƓur encore bouleversĂ© s’apaisĂąt Ă  son tour et que le silence se fĂźt en elle. Les derniĂšres Ă©toiles des constellations laissĂšrent tomber leurs grappes un peu plus bas sur l’horizon du dĂ©sert, et s’immobilisĂšrent. Alors, avec une douceur insupportable, l’eau de la nuit commença d’emplir Janine, submergea le froid, monta peu Ă  peu du centre obscur de son ĂȘtre et dĂ©borda en flots ininterrompus. L’instant d’aprĂšs, le ciel entier s’étendait au-dessus d’elle, renversĂ©e sur la terre froide.

L’air illuminĂ© semblait vibrer autour d’eux, d’une vibration de plus en plus longue Ă  mesure qu’ils progressaient, comme si leur passage faisait naĂźtre sur le cristal de la lumiĂšre une onde sonore qui allait s’élargissant. Et au moment oĂč, parvenus sur la terrasse, leur regard se perdit d’un coup au-delĂ  de la palmeraie, dans l’horizon immense, il sembla Ă  Janine que le ciel entier retentissait d’une seule note Ă©clatante et brĂšve dont les Ă©chos peu Ă  peu remplirent l’espace audessus d’elle, puis se turent subitement pour la laisser silencieuse devant l’étendue sans limites.

Ils s’aimaient dans la nuit, sans se voir, Ă  tĂątons. Y a-t-il un autre amour que celui des tĂ©nĂšbres, un amour qui crierait en plein jour ? Elle ne savait pas, mais elle savait que Marcel avait besoin d’elle et qu’elle avait besoin de ce besoin, qu’elle en vivait la nuit et le jour, la nuit surtout, chaque nuit oĂč il ne voulait pas ĂȘtre seul, ni vieillir, ni mourir, avec cet air butĂ© qu’il prenait et qu’elle reconnaissait parfois sur d’autres visages d’hommes, le seul air commun de ces fous qui se camouflent sous des airs de raison, jusqu’à ce que le dĂ©lire les prenne et les jette dĂ©sespĂ©rĂ©ment vers un corps de femme pour y enfouir, sans dĂ©sir, ce que la solitude et la nuit leur montrent d’effrayant.

56
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CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

L’EXIL ET LE ROYAUME

Elle regardait le campement des nomades. Elle n’avait mĂȘme pas vu les hommes qui vivaient lĂ , rien ne bougeait entre les tentes noires et, pourtant, elle ne pouvait penser qu’à eux, dont elle avait Ă  peine connu l’existence jusqu’à ce jour. Sans maisons, coupĂ©s du monde, ils Ă©taient une poignĂ©e Ă  errer sur le vaste territoire qu’elle dĂ©couvrait du regard, et qui n’était cependant qu’une partie dĂ©risoire d’un espace encore plus grand, dont la fuite vertigineuse ne s’arrĂȘtait qu’à des milliers de kilomĂštres plus au sud, lĂ  oĂč le premier fleuve fĂ©conde enfin la forĂȘt. Depuis toujours, sur la terre sĂšche, raclĂ©e jusqu’à l’os, de ce pays dĂ©mesurĂ©, quelques hommes cheminaient sans trĂȘve, qui ne possĂ©daient rien mais ne servaient personne, seigneurs misĂ©rables et libres d’un Ă©trange royaume.

Que le dĂ©sert est silencieux ! La nuit dĂ©jĂ  et je suis seul, j’ai soif. Attendre encore, oĂč est la ville, ces bruits au loin, et les soldats peut ĂȘtre vainqueurs, non il ne faut pas, mĂȘme si les soldats sont vainqueurs, ils ne sont pas assez mĂ©chants, ils ne sauront pas rĂ©gner, ils diront encore qu’il faut devenir meilleur, et toujours encore des millions d’hommes entre le mal et le bien, dĂ©chirĂ©s, interdits, ĂŽ fĂ©tiche pourquoi m’as-tu abandonnĂ© ? Tout est fini, j’ai soif, mon corps brĂ»le, la nuit plus obscure emplit mes yeux.

Dans la chambre oĂč, depuis un an, il dormait seul, cette prĂ©sence le gĂȘnait. Mais elle le gĂȘnait aussi parce qu’elle lui imposait une sorte de fraternitĂ© qu’il refusait dans les circonstances prĂ©sentes et qu’il connaissait bien : les hommes, qui partagent les mĂȘmes chambres, soldats ou prisonniers, contractent un lien Ă©trange comme si, leurs armures quittĂ©es avec les vĂȘtements, ils se rejoignaient chaque soir, par-dessus leurs diffĂ©rences, dans la vieille communautĂ© du songe et de la fatigue.

D’Arrast le regardait, sans trouver ses mots. Il se tourna vers la foule, au loin, qui criait Ă  nouveau. Soudain, il arracha la plaque de liĂšge des mains qui la tenaient et marcha vers la pierre. Il fit signe aux autres de l’élever et la chargea presque sans effort. LĂ©gĂšrement tassĂ© sous le poids de la pierre, les Ă©paules ramassĂ©es, soufflant un peu, il regardait Ă  ses pieds, Ă©coutant les sanglots du coq. Puis il s’ébranla Ă  son tour d’un pas puissant, parcourut sans faiblir l’espace qui le sĂ©parait de la foule, Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la rue, et fendit avec dĂ©cision les premiers rangs qui s’écartĂšrent devant lui. Il entra sur la place, dans le vacarme des cloches et des dĂ©tonations, mais entre deux haies de spectateurs qui le regardaient avec Ă©tonnement, soudain silencieux. Il avançait, du mĂȘme pas emportĂ©, et la foule lui ouvrait un chemin jusqu’à l’église. MalgrĂ© le poids qui commençait de lui broyer la tĂȘte et la nuque, il vit l’église et la chĂąsse qui semblait l’attendre sur le parvis. Il marchait vers elle et avait dĂ©jĂ  dĂ©passĂ© le centre de la place quand brutalement, sans savoir pourquoi il obliqua vers la gauche, et se dĂ©tourna du chemin de l’église, obligeant les pĂšlerins Ă  lui faire face. DerriĂšre lui, il entendait des pas prĂ©cipitĂ©s.

Les yeux fermés, il saluait joyeusement sa propre force, il saluait, une fois de plus, la vie qui recommençait.

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ESPACE CULTUREL TE RRAQUÉ

VENDREDI 9 SEPTEMBRE | 18H

LUNDI 12 SEPTEMBRE | 18H

MARDI 13 SEPTEMBRE | 18H

CHAPELLE DE COËT-À-TOUS

SAMEDI 10 SEPTEMBRE | 18H

récital

CHAPELLE DE SAINT COLOMBAN

DIMANCHE 11 SEPTEMBRE | 14H

récital

CHAPELLE DE LA MADELEINE

MERCREDI 14 SEPTEMBRE | 18H

récital

CHAPELLE DE KERGROIX

JEUDI 15 SEPTEMBRE | 18H

récital

CHAPELLE DU HAHON

VENDREDI 16 SEPTE MBRE | 18H

récital

Les rĂ©citals ont vocation Ă  mettre plus particuliĂšrement encore en valeur le patrimoine de Carnac : conçus et adaptĂ©s en fonction de l’espace et de l’acoustique de chaque lieu, ils font entrer la musique en rĂ©sonance avec l’architecture, privilĂ©giant la musique de chambre pour crĂ©er des moments d’intimitĂ© et de proximitĂ© avec les interprĂštes.

L’occasion de dĂ©couvrir ou redĂ©couvrir en douceur les ravissantes chapelles qui parsĂšment la commune et possĂšdent chacune un charme unique

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R É CITALS

La lyre, qui consacre l’homme et lui donne ainsi une place dans le cosmos ; l’arc, qui le projette au-delĂ  de lui-mĂȘme.

Notre poĂ©sie est conscience de la sĂ©paration et tentative de rĂ©unir ce qui fut sĂ©parĂ©. Dans le poĂšme, l’ĂȘtre et le dĂ©sir pour un instant font trĂȘve, comme le fruit et les lĂšvres. PoĂ©sie, rĂ©conciliation momentanĂ©e : hier, aujourd’hui, demain ; ici et lĂ  ; toi, moi, lui, nous tous ensemble. Tout est prĂ©sent, tout sera prĂ©sence.

Octavio Paz

L’Arc et la Lyre (traduction de Roger Munier)

60 ©
Magdalena Maatkare
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GIDEON KLEIN

Duo

I. Allegro con fuoco

II. Lento

— lecture

RACHEL

« Je me souviens
 »

BÉLA BARTÓK

Mélodies populaires hongroises

‱ Allegro ironico

— lecture

ANNA PARDI

Conception

‱ Allegretto

‱ Moderato

— lecture

ANNA PARDI

Orientation

‱ Choral

L’ARC ET LA LYRE

ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

vendredi 9 septembre I 18h

Isabelle Seleskovitch, comédienne

Rachel Koblyalov, violon

Dima Tsypkin, violoncelle

— lecture

ANNA PARDI

Poésie

‱ Allegretto

— lecture

ANNA PARDI

Le Chemin des Armées

‱ Con moto

‱ Vivace

— lecture

RACHEL

« MĂȘme si dix fois j’ai dit
 »

« Les lÚvres se joignent »

Avrom Sutzkever

une parole sans musique

ERWIN SCHULHOFF

Duo

I. Moderato

II. Zingaresca – Allegro giosoco

III. Andantino

IV. Moderato

— lecture

AVROM SUTZKEVER

l’avenir me parle

ARTHUR HONEGGER

Sonatine

‱ I. Allegro

— lecture

RACHEL

Lettre n°1 à Noé Naftolsky

‱ II. Andante

— lecture

RACHEL

Notre jardin

‱ III. Allegro

— lecture

AVROM SUTZKEVER

Une voix

61 R É CITAL | musique de chambre

PAYSAGE englouti. Je suis entrĂ© en toi. En toi je suis entrĂ© lentement. Je suis entrĂ© pieds nus et je ne t’ai pas trouvĂ©. Tu Ă©tais lĂ , pourtant. Tu ne m’as pas vu. Nous n’avions plus aucun signe pour nous dire notre mutuelle prĂ©sence. Se croiser ainsi, seuls, sans se voir. Oiseaux jaunes. Transparence absolue de la proximitĂ©.

NE LAISSEZ PAS MOURIR les vieux prophĂštes car ils dressent leur voix contre l’usure qui aveugle nos yeux d’obscurs oxydes, la voix qui vient du dĂ©sert, la nuditĂ© de l’animal qui sort des eaux pour fonder un royaume d’innocence, la colĂšre qui en ailes dĂ©ploie le monde, l’oiseau embrasĂ© des apocalypses, les anciennes paroles, les citĂ©s perdues, l’éveil du soleil comme la certitude d’une offrande dans la main de l’homme.

José Angel Valente Paysage avec des oiseaux jaunes (traduction de Jacques Ancet)

62 ©
Magdalena Maatkare

PAYSAGE AVEC DES OISEAUX JAUNES

CHAPELLE DE COËT-À-TOUS

samedi 10 septembre I 18h

Ensemble l’Échelle, chant

Notre Ăąme s’est Ă©chappĂ©e
 comme l’oiseau du ïŹlet des oiseleurs (Ps. 124:7)

GUILLAUME DUFAY

Ave Regina Coelorum & grégorien

GACE BRULLÉ

Les oisellons de mon pais

(Grégorien)

Alleluia, vidimus stellam

MONTPELLIER

– En non diu

– Quand vous la rose

– Eius in oriente

HILDEGARD VON BINGEN

Columba Aspexit

JAN PIETERSZOON SWEELINK

Yeux qui guidez mon Ăąme

THOMAS WEELKES

Tan ta ra & mirliton

CLAUDE LEJEUNE

Le beau du monde s’efface, La glace est luisante et belle

PASCHAL DE LESTOCART

C’est un arbre que le monde, Le beau du monde s’efface

CLÉMENT JANEQUIN / THOMAS WEELKES

Le chant de l’alouette

CLÉMENT JANEQUIN / NICOLAS GOMBERT

Le chant des oiseaux

GIACHES DE WERT

Un jour je m’en allai

ANNE MARIE DESCHAMPS

In paradisum sunt Avis & grégorien

FRANCIS POULENC

Petites priùres de st. François d’Assise

MAURICE RAVEL

Trois beaux oiseaux du paradis

OLIVIER MESSIAEN

< Harawi >

Colombe Verte

63 R É CITAL | musique de chambre

J’entends la mĂ©lodie de Sa flĂ»te et je ne suis plus maĂźtre de moi.

La fleur s’épanouit sans que le printemps soit venu, et dĂ©jĂ  l’abeille a reçu son message odorant.

Le tonnerre gronde, les Ă©clairs brillent ; des vagues s’élĂšvent dans mon cƓur.

La pluie tombe et mon Ăąme languit aprĂšs mon Seigneur.

LĂ  oĂč le rythme du monde tour Ă  tour prend naissance et meurt, c’est lĂ  que mon cƓur a atteint.

Là les banniÚres cachées flottent au vent.

Kabir dit : « Mon cƓur se meurt de vivre. »

OĂč rĂšgne le Printemps, ce Seigneur des Saisons, une musique mystĂ©rieuse se fait entendre.

LĂ  des torrents de lumiĂšre coulent en tous sens.

Peu d’hommes peuvent atteindre Ă  ce rivage, oĂč des millions de Krishnas se tiennent les mains croisĂ©es ;

oĂč des millions de Vishnus sont prosternĂ©s ;

oĂč des millions de Brahmanes lisent les VĂ©das ; oĂč des millions de Shiva sont perdus dans la contemplation.

Là des millions d’Indra et d’innombrables demi-dieux ont le ciel pour demeure.

Là des millions de Saraswatis, déesses de la musique, jouent sur la Vina.

LĂ  mon Seigneur se rĂ©vĂšle Ă  Lui-mĂȘme et le parfum du santal et des fleurs flotte dans les profondeurs de l’espace.

KABÎR

La FlĂ»te de l’Infini (traduction d’AndrĂ© Gide d’aprĂšs Rabindranath Tagore)

64 © Magdalena Maatkare
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LA FLÛTE DE L’INFINI

CHAPELLE DE SAINT-COLOMBAN

dimanche 11 septembre I 14h

Le monde des flĂ»tes est presque infini : c’est celui du souffle et du chant. CreusĂ©es dans l’os animal ou humain, taillĂ©es dans un roseau, faites de bois prĂ©cieux, de mĂ©tal pur ou d’un alliage subtil, les flĂ»tes racontent l’histoire du monde et de la musique – et celle de la musique du monde.

Les mélopées indiennes ensorcellent et hypnotisent, jouées sur la bansuri ; Debussy réinvente la syrinx pour la flûte traversiÚre ; la flûte à coulisse dialogue avec la guimbarde Hmong vietnamienne, et la musique écrite avec des improvisations libres.

ÉclairĂ© par quelques prises de parole non dĂ©nuĂ©es d’humour, ce rĂ©cital-atelier est l’occasion de (re)dĂ©couvrir un instrument protĂ©iforme d’une infinie richesse, qui fait rĂ©sonner en nous des Ă©motions qui viennent de la nuit des temps.

65 R É CITAL | musique de chambre

Une piĂšce de théùtre devrait ĂȘtre Ă©crite, dĂ©corĂ©e, costumĂ©e, accompagnĂ©e de musique, jouĂ©e, dansĂ©e par un seul homme. Cet athlĂšte complet n’existe pas. Il importe donc de remplacer l’individu par ce qui ressemble le plus Ă  un individu : un groupe amical

Quand je pense Ă  un spectacle pareil Ă  notre Ă©poque je comprends que ce serait impossible. Ce serait d’abord trop coĂ»teux ; et il fallait je ne sais quoi, il fallait vivre beaucoup ensemble, ce qui n’est plus le fait. Nous Ă©tions Ă  certaines Ă©poques de ma vie, toujours les uns avec les autres et parlant, brassant les mĂȘmes choses, essayant notre travail avant de le mettre au jour. Ce n’est pas pareil, il n’y a plus que solitude. Et peut-ĂȘtre mettions-nous encore plus, comment dirais-je ? dans ce jeu, plus de nous-mĂȘmes que dans les Ɠuvres de gravitĂ© fausse. Je veux dire qu’un poĂšte se doit d’ĂȘtre un homme trĂšs grave, et par politesse d’avoir un air lĂ©ger. Je crois que lĂ  nous donnions un aspect de jeu Ă  quelque chose qui avait peut-ĂȘtre plus d’importance.

66 © Magdalena
Maatkare

UN BƒUF DANS LES DOIGTS

ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

lundi 12 septembre I 18h

Eudes Bernstein, saxophones

Sandro Compagnon, saxophones

Orlando Bass, piano

DARIUS MILHAUD

Le BƓuf sur le toit

CLÉMENT DOUCET

Isoldina pour piano

VINCENT DAVID

Onomatopée pour saxophone alto et baryton

THELONIOUS MONK

Round Midnight pour saxophone et piano

CLÉMENT DOUCET

Chopinata pour piano

JACOB TER VELDHUIS

Grab it ! pour saxophone ténor et Boombox

67 R É CITAL | musique de chambre

Le piano bleu

Chez moi j’ai un piano bleu mais je ne sais aucune note. Il se tient dans le noir de la porte de la cave, depuis le jour oĂč le monde est devenu brutal. Les Ă©toiles jouaient jadis Ă  quatre mains – la femme lune chantait dans le bateau –maintenant des rats dansent dans sa gorge. CassĂ© est le clavierje pleure pour la mort bleue. Ah chers anges, ouvrez-moi – j’ai tant mangĂ© du pain amer –les portes du paradis pendant que je vis encore, oui mĂȘme contre les interdictions.

Else Lasker–Schuler Mon piano bleu (traduction de Jean-Yves Masson et Annick Yaiche)

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© Magdalena Maatkare

FRÉDÉRIC CHOPIN

Nocturne op. 48 n°1

MAURICE OHANA

< Études / Premier Livre >

I. Cadences Libres

FRÉDÉRIC CHOPIN

Polonaise op. 26 n°2

MAURICE OHANA

< Études / Premier Livre >

II. Mouvements ParallĂšles

FRÉDÉRIC CHOPIN

Mazurka op. 17 n°2

MAURICE OHANA

< Études / Premier Livre >

III. Agrégats Sonores

UN PIANO BLEU

ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

mardi 13 septembre I 18h

Orlando Bass, piano

FRÉDÉRIC CHOPIN

Mazurka op. 17 n°4

MAURICE OHANA

< Études / Premier Livre >

IV. Main gauche seule (in memoriam Maurice Ravel)

FRÉDÉRIC CHOPIN

3Ăšme Scherzo en do diĂšze mineur op. 39

MAURICE OHANA

< Études / Premier Livre >

V. Quintes

FRÉDÉRIC CHOPIN

2Ăšme Impromptu en fa diĂšze majeur op. 36

Concert produit dans le cadre du partenariat avec l’association

Les Amis de Maurice Ohana.

DĂ©couvrez le travail de prĂ©servation et de divulgation de l’Ɠuvre d’Ohana sur www.mauriceohana.com/actualites/

69 R É CITAL | musique de chambre

Le Jardin du Temps la regarde comme si ses branches Ă©taient des yeux, dans le soleil de cet Ă©tĂ© sans un souffle ni un nuage : mĂȘme la nuit il la regarde, mouillant ses masses d’ombre dans les vapeurs bleuĂątres de la lune. Il lui demande : « Tu t’en iras ? Tu t’en iras vraiment ? ». Leurs conversations sont de plus en plus longues, d’une Ăąme Ă  l’autre. C’est elle-mĂȘme qui l’a appelĂ© « le Jardin du Temps », pour les heures qu’elle a entendu s’écouler dans ce jardin, dans un silence ininterrompu. Et parce qu’un soir de dimanche, en Ă©coutant sonner les cloches de l’église des Carmes, elle eut la sensation qu’elle avait toujours entendu, et qu’elle entendrait toujours, sonner ces cloches. Sensation d’éternitĂ© : abolie la naissance, abolie la mort. Dans le temps. Elle emmĂšnera son jardin avec elle. Et les cloches de l’église des Carmes. Et le temps.

Herba tenax

Modeste aux yeux, pourtant chĂšre Ă  la terre, herbe tenace : qui, piĂ©tinĂ©e, t’efforces de te relever ; qui arrachĂ©e d’entre les pierres des places antiques, repousses plus drue ; coupĂ©e par la faucille dans les prĂ©s, renais toujours nouvelle, toujours verte.

Dans l’ombre, renfermĂ©, fixant les Ă©toiles, cƓur tenace : qui, Ă©crasĂ©, t’efforces secrĂštement d’attĂ©nuer le coup ; qui refusĂ©, reprends ta route ; tuĂ©, revis, et tes racines si profondes te font plus riche dans ta vie nouvelle.

70 © Magdalena Maatkare
Ada Negri (traduction de Giovanna Bellati)

LE BOIS SACRÉ

CHAPELLE DE LA MADELEINE mercredi 14 septembre I 18h

Caroline Marçot, chant

Marianne Seleskovitch, chant

Magali Baron, lecture en langue bretonne

Mille ans Ă  2 voix pour chanter la nature et le sens du sacré 

Recordare (Grégorien) et duo de Las Huelgas Imperayritz (Livre Vermeil)

PETR EBEN

Mater Cantans

LAURENT MALLET

Veni creator spiritus

Veni sancte spiritus (Italie)

CARL NIELSEN

3 danses

HUBER Agnus

PIERRE CHEPELOV

La Chenille

CAROLINE MARÇOT

Quatrain

Haec Dies (Grégorien)

et clausule de Wolfenbuttel

71 R É CITAL | musique de chambre

La liberté intellectuelle dépend des choses matérielles. La poésie dépend de la liberté intellectuelle. Et les femmes ont toujours été pauvres, et cela non seulement depuis deux cents ans, mais depuis le commencement des temps.

Les femmes ont pendant des siĂšcles servi aux hommes de miroirs, elles possĂ©daient le pouvoir magique et dĂ©licieux de rĂ©flĂ©chir une image de l’homme deux fois plus grande que nature.

Il est indispensable qu’une femme possĂšde quelque argent et une chambre Ă  soi si elle veut Ă©crire une Ɠuvre de fiction.

72 ©
Magdalena Maatkare Virginia Woolf (traduction de Clara Malraux)

UNE CHAMBRE À SOI

CHAPELLE DE KERGROIX

jeudi 15 septembre I 18h

Caroline Marçot, chant

(Grégorien)

Stirps Jesse

Stetit Angelus

Sicut Cervus

De Profundis

Aqua Sapientiae

HILDEGARD VON BINGEN

O vivens fons

Caritas

Favus

Hodie

Kyrie

O Pastor

Sed diabolus

GUILHEM LACROUX

3 piùces sur des textes d’Hildegard von Bingen

pour voix et viĂšle

O cruor Sanguinis

O Virtus Sapientiae

O nobilissima Viriditas

73 R É CITAL | musique de chambre

PoĂ©sie et Ă©rotisme naissent des sens mais ne s’achĂšvent pas avec eux. En se dĂ©ployant, ils inventent des configurations imaginaires : poĂšmes et cĂ©rĂ©monies.

À notre Ă©poque la politique absorbe l’érotisme et le transforme : ce n’est plus une passion, c’est un droit. Profit et perte : la lĂ©gitimitĂ© l’emporte mais l’autre dimension, passionnelle et spirituelle, disparaĂźt. (
) Le grand absent de la rĂ©volte Ă©rotique de cette fin de siĂšcle a Ă©tĂ© l’amour.

Le sexe est la racine, l’érotisme est la tige et l’amour est la fleur, et le fruit ? Les fruits de l’amour sont intangibles.

Octavio Paz

La Flamme Double (traduction de Claude Esteban)

74 © Magdalena Maatkare

LA FLAMME DOUBLE

CHAPELLE DU HAHON

vendredi 16 septembre I 18h

Marianne Seleskovitch, chant Caroline Marçot, chant

D’eau et de feu, le miroir des voix


Alleluia Video CƓlos (GrĂ©gorien)

CICONIA

duo de St. Victor Beatum Incendium

O Petre

HILDEGARD VON BINGEN

O Ignee Spiritus

CHYPRE

Rondeaux 31 & 35

LASSUS

bicinium : Sicut Rosa

JAN DISMAS ZELENKA

Vom Himmel hoch da komm ich her, Praetorius Emit Amor

PETER CORNELIUS

Scottish-Irish Songs

ZOLTÁN KODÁLY

Jo Gazd

BÉLA BARTÓK

Eg, Ne menj el

BOUCHOT

Unser Leben

75 R É CITAL | musique de chambre
76 © Magdalena Maatkare

TOUS AU CHANT !

CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

tous les jours (du 9 au 16 septembre) I 11h

Le Festival Terraqué vous propose cet atelier afin de permettre à tous et à chacun :

‱ de (re)dĂ©couvrir sa voix dans le plaisir

‱ de chanter quel que soit son Ăąge ou son niveau, avec un accĂšs immĂ©diat au rĂ©pertoire

‱ de comprendre les bases du chant choral pour mieux entendre les mĂ©lodies et la polyphonie

Dans le cadre de cet atelier animĂ© par une chanteuse professionnelle, vous aborderez la technique vocale en douceur pour mieux gĂ©rer votre timbre, votre puissance et vos registres vocaux. Marianne vous fera travailler sur la colonne d’air et la souplesse laryngĂ©e, la rĂ©sonance et la diction, dans la bonne humeur !

Marianne Seleskovitch est chanteuse et enseignante. Au sein de de ses classes, c’est avec passion qu’elle aborde tous les rĂ©pertoires et tous les publics, dans l’intention toujours plus intensifiĂ©e de donner au plus grand nombre un goĂ»t et une connaissance diversifiĂ©e de la musique, qu’elle soit Ă©crite ou de tradition orale.

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COLLECTIFS
ATELIERS VOCAUX
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ÉGLISE SAINT CORNÉLY

Place de l’Eglise

Carnac (centre bourg)

CHAPELLE DE LA MADELEINE

Entre Kerguéarec et Kerguéno

AccĂšs par D186

CHAPELLE DE SAINT-COLOMBAN

Hameau de Saint-Colomban

CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

8 place de la Chapelle Carnac (centre bourg)

CHAPELLE DU HAHON

Route du Hahon

Carnac

CHAPELLE DE KERGROIX

Village de Kergroix

AccĂšs par D768

CHAPELLE DE COËT-À-TOUS

Rue de Coët à Tous

AccĂšs par D119

Espace culturel TERRAQUÉ

26 Rue du Tumulus – Carnac

Espace culturel LA VIGIE

Parc des BruyÚres - La Trinité-sur-mer

Espace ATHÉNA

100 place du GohlĂ©rez – Auray

79 LES LIEUX DU FESTIVAL
tous les plans d’accùs et informations pratiques sur www.festivalterraque.com
Retrouvez

LES ARTISTES

MARIE-LAURE GARNIER I Soprano

En 2021, Marie-Laure Garnier remporte la Victoire de la Musique dans la catĂ©gorie « RĂ©vĂ©lation Lyrique ». NommĂ©e RĂ©vĂ©lation Classique ADAMI, et diplĂŽmĂ©e du Conservatoire National SupĂ©rieur de Musique de Paris, la soprano a dĂ©butĂ© son parcours artistique en Guyane. Elle est laurĂ©ate de plusieurs concours, notamment du Concours Nadia et Lili Boulanger 2017 oĂč elle remporte le prix de la MĂ©lodie Française aux cĂŽtĂ©s de la pianiste CĂ©lia Oneto Bensaid. Elle est Ă©galement nommĂ©e LaurĂ©ate de l’AcadĂ©mie Orsay-Royaumont et LaurĂ©ate du Festival lyrique d’Aix-en-Provence. InvitĂ©e rĂ©guliĂšrement par SECESSION ORCHESTRA depuis 2018 (Auditorium du Louvre, MusĂ©e d’Orsay, Théùtre des Champs-ElysĂ©es
), elle revient pour une nouvelle fois au Festival TerraquĂ©. On peut d’ores et dĂ©jĂ  l’écouter au disque avec Le Promenoir des amants et l’hommage Ă  Olivier Greif Les Chants de l’ñme, parus chez le label B.Records.

AXELLE FANYO I Soprano

Grand Prix du concours Nadia et Lili Boulanger 2021 avec le pianiste Adriano Spampanato, Axelle Fanyo est une artiste curieuse et Ă©clectique qui s’épanouit dans une multitude de rĂ©pertoire, allant de la musique baroque Ă  la musique contemporaine. Membre du Song Studio de RenĂ©e Fleming au Carnegie Hall en 2019, elle gagne la mĂȘme annĂ©e la Kaleidoscope Competition Ă  Los Angeles, ainsi que deux prix au Concours-RĂ©cital du festival Classica Ă  MontrĂ©al. Elle a donnĂ© de nombreux rĂ©citals en France mais aussi Ă  l’étranger. On a pu l’entendre derniĂšrement Ă  La Seine Musicale, Ă  l’Auditorium du MusĂ©e d’Orsay, mais aussi Ă  la Phillips Collection de Washington, ou encore au Wigmore Hall de Londres. Elle collabore rĂ©guliĂšrement avec SECESSION ORCHESTRA.

FAUSTINE DE MONÈS I Soprano

SaluĂ©e par le Guardian pour sa grĂące, son expressivitĂ© et sa prĂ©sence scĂ©nique, la soprano Faustine de MonĂšs s’est produite au sein de prestigieuses maisons telles que le Weill Recital Hall de Carnegie Hall, l’OpĂ©ra d’Aix la Chapelle, l’OpĂ©ra National d’IsraĂ«l, Den Norske Opera, la Maison de la Radio, le Festival d’Aldeburgh, ou encore le Festival de Musique de Ravinia. Elle a chantĂ© sous la direction de Lionel Bringuier, Jonathan Cohen, Christian Curnyn ou encore Paul Nadler, Joseph Colaneri et ClĂ©ment MaoTakacs. Faustine est Ă©galement laurĂ©ate du Concours de MĂ©lodies Française de Toulouse, de la compĂ©tition de Vienne en Voix et du Concours Georges Enescu. AprĂšs avoir obtenu sa licence avec la mention 1st Class Honours Ă  la Guildhall School of Music de Londres, Faustine part se perfectionner Ă  New York oĂč elle obtient son Master et son Artist Diploma Ă  la Mannes School for Music.

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IRINA DE BAGHY I Mezzo-soprano

Artiste d’une rare diversitĂ©, la mezzo-soprano franco-canadienne Irina de Baghy a commencĂ© sa carriĂšre dĂšs l’ñge de 6 ans, dans le domaine de la comĂ©die musicale en AmĂ©rique du Nord : elle a jouĂ© notamment dans La MĂ©lodie du Bonheur, Cats et Les MisĂ©rables. Lors de ses Ă©tudes universitaires au Canada, elle se dĂ©couvre une passion pour la musique classique et l’opĂ©ra, ce qui la conduit en France au CNSM de Paris, Ă  L’Ecole Normale de Musique et la Schola Cantorum. Depuis, elle dĂ©veloppe une carriĂšre sur les grandes scĂšnes lyriques internationales, interprĂ©tant des rĂŽles majeurs, de Monteverdi Ă  Wagner. SaluĂ©e par la critique, elle obtient le premier prix ADAMI au Concours International de Nadia et Lili Boulanger, 4 Ă©toiles du journal Classica pour le DVD Le Comte Ory de Rossini (Naxos) et un Diapason d’Or de l’annĂ©e pour La Symphonie du Jaguar de Thierry PĂ©cou. Avec SECESSION ORCHESTRA et ClĂ©ment Mao – Takacs, c’est une collaboration durable qui s’est Ă©tablie depuis leur premier concert en 2015. InvitĂ©e du festival TerraquĂ© depuis sa crĂ©ation, elle est adorĂ©e par le public carnacois ! Son duo Lost in Love avec le pianiste Guillaume de Chassy marque son retour vers ses premiĂšres amours musicales.

GUILLAUME DE CHASSY I Piano

À la croisĂ©e du jazz et de la musique classique, le pianiste Guillaume de Chassy a créé un univers poĂ©tique et singulier. Il est considĂ©rĂ© comme un artiste majeur de la scĂšne musicale française. MĂ©lodiste et coloriste, son style privilĂ©gie la sobriĂ©tĂ© du geste et la beautĂ© sonore. Compositeur, il a Ă©crit notamment un concerto pour piano, deux cantates pour chƓur, piano et percussions et de nombreuses piĂšces pour piano. Guillaume de Chassy se produit dans le monde entier au grĂ© de ses multiples projets. RĂ©guliĂšrement saluĂ©e par la presse, sa discographie est le reflet d’une crĂ©ativitĂ© sans cesse en Ă©veil et d’une personnalitĂ© qui Ă©chappe aux classifications.

MARIANNE SELESKOVITCH I Mezzo-soprano

AprĂšs une double formation au Conservatoire et Ă  l’UniversitĂ©, en Chant et Musicologie, elle se spĂ©cialise dans la crĂ©ation contemporaine, les rĂ©pertoires rarement jouĂ©s et le théùtre musical. Amoureuse de la mĂ©lodie et de la poĂ©sie de tous pays, elle construit des programmes variĂ©s cherchant Ă  articuler Ă©criture littĂ©raire et Ă©criture musicale, mettant en avant les productions fĂ©minines. Artiste polyvalente apprĂ©ciĂ©e pour la richesse de son rĂ©pertoire, elle se produit en rĂ©cital comme en spectacle, allant du seule en scĂšne au travail de troupe. Ses principaux partenaires sont SECESSION ORCHESTRA - dirigĂ© par ClĂ©ment Mao - Takacs, la pianiste Elsa Cantor, la Cie « La Chambre aux Échos » et la Cie « Les Épis Noirs ». Titulaire du DiplĂŽme d’État et LaurĂ©ate du concours 2019 de Professeur d’Enseignement Artistique, elle dirige le dĂ©partement Chant au conservatoire de Choisy-leRoi, mĂšne des projets pĂ©dagogiques variĂ©s dans les Ă©coles et donne des cours de voix pour comĂ©diens au sein de plusieurs compagnies de théùtre, Ă  l’École de l’Acteur Paris-Bastille et Ă  l’Atelier International de Théùtre Blanche Salant.

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MAGALI BARON I Lectures

NĂ©e Ă  Paris en 1980, Magali Baron a Ă©tudiĂ© le violon au CNR de Paris, oĂč elle a obtenu un premier prix de Formation Musicale. Elle s’est ensuite tournĂ©e vers des Ă©tudes de philosophie, en se spĂ©cialisant dans la pensĂ©e de Heidegger. AgrĂ©gĂ©e de philosophie, elle a quittĂ© l’enseignement pour des expĂ©riences professionnelles diffĂ©rentes, dont deux ans de volontariat international Ă  Nazareth et Ă  JĂ©rusalem, oĂč elle a appris l’hĂ©breu et l’arabe, Ă©tudiĂ© la Bible et la pensĂ©e juive. InstallĂ©e Ă  Guingamp en 2018, elle a appris le breton lors d’une formation intensive de 9 mois, et travaille maintenant pour Kuzul ar Brezhoneg, au service de l’édition en breton et de l’enseignement par correspondance. Elle Ă©crit des articles de critique littĂ©raire dans la revue Al Liamm, et intervient chaque semaine sur Radio Kreiz Breizh pour prĂ©senter les livres rĂ©cemment parus. Tout au long de son parcours, elle a gardĂ© une pratique musicale amateur ; elle a notamment jouĂ© dans l’orchestre Ut CinquiĂšme et chantĂ© dans les chƓurs Stella Maris et Le Madrigal de Paris.

RACHEL KOBLYAKOV I Violon

Rachel Koblyakov, violoniste israĂ©lo-amĂ©ricaine, dĂšs ses dĂ©buts Ă  l’ñge de 12 ans, se produit sur la scĂšne internationale en tant que soliste et chambriste, parmi eux l’ElbPhilharmonie Hambourg, la Philharmonie de Paris, le Festival Printemps des Arts de Monte-Carlo et comme soliste avec l’orchestre Philharmonique de Radio-France sous le bĂąton de Pierre-AndrĂ© Valade. Également interprĂšte de musique contemporaine depuis son enfance, elle a eu l’honneur de travailler avec de cĂ©lĂšbres compositeurs vivants, dont Wolfgang Rihm, Matthias Pintscher et Stefano Gervasoni. En tant que premier violon solo de Ukho Ensemble Kyiv depuis 2016, elle a créé une dizaine de concertos de jeunes compositeurs, et a enregistrĂ© quatre disques pour Kairos, Winter & Winter et EMI Vinci. Son dernier disque, Violin Soliloquy, consacrĂ© Ă  cinq Ɠuvres pour violon solo, est paru en 2021 chez Paladino Media (Kairos/Orlando Records), Ă©galement disponible sur les plateformes de streaming.

ISABELLE SELESKOVITCH I Chanteuse et Comédienne

Originaire du Val d’Oise, Isabelle Seleskovitch est chanteuse (d’abord formĂ©e Ă  l’art lyrique puis au jazz vocal dans les stages de Barry Harris et Sara Lazarus) et comĂ©dienne (formĂ©e Ă  Paris Ă  l’Atelier Blanche Salant et Ă  l’École du jeu). ApprĂ©ciĂ©e pour son timbre original et son swing impeccable, elle est prĂ©sente sur la scĂšne jazz française depuis quelques annĂ©es et joue dans les meilleurs clubs parisiens (Sunset-Sunside, CafĂ© Laurent, Jazz CafĂ© Montparnasse, Caveau de la Huchette
) et en province, notamment en Normandie (Jazz Ă  Louviers 2018, Festival TerraquĂ© 2018, Gulf Stream Jazz Festival 2019). Elle sort au printemps 2019 son premier album About a Date, mĂȘlant standards et compositions originales. Comme comĂ©dienne, elle participe Ă  des productions d’envergure telle La Passion de Simone, opĂ©ra contemporain de Kaija Saariaho et Amin Maalouf, en tournĂ©e internationale depuis 2013 (Cie La Chambre aux Échos). Isabelle est Ă©galement membre d’ensemble depuis 2016 sur les lives de la chanteuse Canine, mĂȘlant chant, chorĂ©graphie et jeu théùtral (Église Saint-Eustache, Théùtre Marigny, Centre Pompidou, La Cigale, Printemps de Bourges, Francofolies
).

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CAROLINE MARÇOT I Chanteuse lyrique

Pianiste de formation, Caroline Marçot acquiert une solide expĂ©rience de la musique vocale au sein de la MaĂźtrise de Radio France puis au Jeune ChƓur de Paris et aux Cris de Paris. Elle se produit en tant que soliste avec plusieurs formations dont le trio Viva Lux, qu’elle fonde en 1999, l’Ensemble l’Echelle dont elle prend la direction en 2016, et l’ensemble Mora Vocis, ayant pour vocation d’explorer et diffuser les rĂ©pertoires historiques chambristes du moyen Ăąge, de la renaissance, et la crĂ©ation contemporaine. Elle est Ă©galement amenĂ©e Ă  chanter rĂ©guliĂšrement le rĂ©pertoire baroque au sein de phalanges comme le Concert Spirituel ou le Concert d’AstrĂ©e, et la musique vocale rĂ©cente avec Les ÉlĂ©ments ou le chƓur Aedes. ParallĂšlement elle obtient au CNSMDP les prix d’analyse, de contrepoint renaissance, d’harmonie, d’écriture XXĂšme siĂšcle, d’orchestration, d’esthĂ©tique et d’acoustique musicale.

L’ÉCHELLE I Ensemble vocal

NĂ© de la rĂ©union de musiciens, passionnĂ©s par le contrepoint de la Renaissance et mus par la conviction de l’actualitĂ© des valeurs humanistes, l’Échelle est d’abord un ensemble vocal qui construit avec bonheur des programmes polyphoniques et pluridisciplinaires. Émanant directement des partitions chantĂ©es au XVIĂšme siĂšcle, poĂ©sie, danse et spiritualitĂ© rĂ©vĂšlent philosophie, acrobatie, histoire des citĂ©s et des arts, dans un caractĂšre intimiste propre Ă  la musique de chambre. C’est dans cet Ă©change joyeux et Ă©quilibrĂ© entre Ă©motion et comprĂ©hension sensible que l’Ensemble l’Échelle travaille. Établi en 2010 Ă  Paris, puis Ă  Troyes, l’Ensemble l’Échelle se rĂ©unit maintenant en Bretagne, autour de sa conceptrice Caroline Marçot.

JULIETTE JOURNAUX I Piano

LaurĂ©ate de plusieurs concours internationaux, Juliette Journaux commence le piano Ă  l’ñge de sept ans. L’annĂ©e de son baccalaurĂ©at scientiïŹque, elle intĂšgre le Conservatoire National SupĂ©rieur de Musique de Paris dans la classe de piano de Hortense CartierBresson. AprĂšs sept ans d’études , elle y obtient trois masters en piano, accompagnement vocal et direction de chant. Elle est invitĂ©e rĂ©guliĂšrement comme soliste et chambriste dans des salles prestigieuses en France et Ă  l’étranger telles que la Philarmonie de Paris, la salle Favart de l’OpĂ©ra Comique, le Hoshimata Hall de Tokyo ou encore la Laeizhalle de Hambourg. Elle collabore rĂ©guliĂšrement avec le ChƓur de l’Orchestre de Paris et le chƓur Accentus. Juliette reçoit le soutien de grandes fondations engagĂ©es dans la promotion de jeunes artistes : accompagnĂ©e par le théùtre du Blanc-Mesnil, elle reçoit la bourse maximale dans le cadre du dispositif FoRTE mis en place par la rĂ©gion Îlede-France pour la rĂ©alisation de son premier disque. Elle est Ă©galement laurĂ©ate de la Fondation Royaumont, la Fondation Safran et la Fondation Meyer.

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CLÉMENT MAO – TAKACS I Direction

ClĂ©ment Mao - Takacs est l’une des Ă©toiles montantes de la nouvelle gĂ©nĂ©ration de chefs d’orchestre. Il est diplĂŽmĂ© du Conservatoire SupĂ©rieur de Musique et de Danse de Paris et de l’Accademia Chigiana de Sienne et a reçu le Prix “Jeune Talent” de la Fondation del Duca.

En tant que chef invité, il a dirigé le Norwegian Radio Orchestra, Stavanger Symphony, Oslo Philharmonic, Odense Symphony, Orchestre des Pays de La Loire, Orchestre Symphonique de Bretagne, Orchestre de Paris, Festival Orchestra of Sofia, Avanti! Chamber Orchestra Finland, ICE Ensemble et Bit 20 Bergen.

En 2012, il a fondĂ© SECESSION ORCHESTRA, dont il est Ă  la fois le directeur artistique et musical. Son rĂ©pertoire trĂšs large va de la musique ancienne Ă  la crĂ©ation contemporaine ; spĂ©cialiste de la musique de Kaija Saariaho, ClĂ©ment Mao – Takacs a dirigĂ© la crĂ©ation mondiale et plusieurs premiĂšres nationales de ses Ɠuvres. Les enregistrements de ClĂ©ment Mao – Takacs incluent Adieu pour Crystal Classics de Stockhausen, un disque de la musique de Jacques Ibert pour Timpani (rĂ©compensĂ© de « 5 diapasons » par le magazine DIAPASON), la Fantaisie pour piano et orchestre avec SECESSION ORCHESTRA et Jonas Vitaud (piano) pour Mirare.

En 2019 est sorti son CD consacrĂ© Ă  la musique de Saariaho avec Oslo Philharmonic (BIS Records), rĂ©cemment nominĂ© au Spelleman Prisen ; en 2020, ses enregistrements Ă  l’Auditorium du Louvre avec SECESSION ORCHESTRA forment les premiers opus d’une nouvelle collection.

ClĂ©ment Mao – Takacs est le crĂ©ateur et le directeur artistique des festivals INTERVALLES (Île-deFrance) et TERRAQUÉ (Carnac, Morbihan). Il codirige avec le metteur en scĂšne Aleksi BarriĂšre la compagnie La Chambre aux Ă©chos (théùtre musical et opĂ©ra de chambre). Il se produit Ă©galement comme pianiste et compositeur.

En savoir plus :

Site web : www.clementmaotakacs.com

Facebook : ClĂ©ment Mao – Takacs

Twitter : @cle_mao_takacs

Instagram : clement.mao.takacs

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© Vasco Pretobranco © Christophe Abramovitch

SECESSION ORCHESTRA I Orchestre

SECESSION ORCHESTRA est une formation d’élite composĂ©e d’une cinquantaine de musiciens, qui se produit aussi bien en ensemble de chambre qu’en grande formation symphonique.

PlacĂ© sous la direction musicale et artistique de ClĂ©ment Mao - Takacs, son large rĂ©pertoire privilĂ©gie les XXĂšme et XXIĂšme siĂšcles : si Wagner, Mahler, Schönberg, Berg, Webern, Debussy, Ravel, BartĂłk, Sibelius
 forment le cƓur de ses programmes, SECESSION ORCHESTRA travaille toujours avec les compositeurs de son temps, s’attache Ă  redĂ©couvrir des compositeurs oubliĂ©s, et propose Ă©galement des incursions dans le grand rĂ©pertoire symphonique avec des interprĂ©tations radicales. Soutenu par la DRAC Île-de-France / MinistĂšre de la Culture au titre de la structuration, et par la Caisse des DĂ©pĂŽts, SECESSION ORCHESTRA a Ă©tĂ© en rĂ©sidence au Festival de Saint-Denis (20152016) ; il a reçu Ă  plusieurs reprises le soutien de la Fondation La Poste. Depuis 2014, SECESSION ORCHESTRA est en rĂ©sidence Ă  la Fondation Singer-Polignac ainsi qu’à la Fondation Royaumont (2017–2019) et au Petit Palais (depuis 2017).

À Paris, SECESSION ORCHESTRA concerte rĂ©guliĂšrement Ă  l’Auditorium du Louvre ainsi qu’à la Philharmonie de Paris. Durant la saison 18/19, SECESSION ORCHESTRA et ClĂ©ment Mao – Takacs ont Ă©tĂ© invitĂ©s par le MusĂ©e d’Orsay au titre d’artistes associĂ©s ; depuis 2019, ils sont programmĂ©s au Théùtre des Champs-ÉlysĂ©es. CrĂ©ant chaque annĂ©e plusieurs Ɠuvres de notre temps, SECESSION ORCHESTRA s’est produit notamment au festival PrĂ©sences de Radio-France et collabore Ă©troitement avec la compositrice Kaija Saariaho. SECESSION ORCHESTRA donne Ă©galement de nombreux concerts dans le cadre des festivals INTERVALLES et TERRAQUÉ.

Multipliant les collaborations et les passerelles entre les arts, SECESSION ORCHESTRA se produit souvent en compagnie d’autres artistes musiciens et comĂ©diens, favorise l’émergence d’une nouvelle gĂ©nĂ©ration d’artistes lyriques, participe Ă  des projets transdisciplinaires ainsi qu’à des performances. Il collabore avec la compagnie La Chambre aux Ă©chos sur six productions de théùtre musical.

ConsidĂ©rant tout acte culturel comme un acte social, SECESSION ORCHESTRA choisit de repenser la forme du concert classique Ă  travers des programmes-concepts et recrĂ©e le lien entre musiciens et publics. Par la recherche de l’excellence, l’attention Ă  la transmission et la volontĂ© d’aller au-devant de tous les publics, l’action concertante professionnelle de SECESSION ORCHESTRA se double d’une action sociale discrĂšte mais dĂ©veloppĂ©e (concerts en hĂŽpitaux, programmes en soins palliatifs, ateliers pĂ©dagogiques, mĂ©diations, projets pour les publics en situation de handicaps physiques et mentaux
), qui replace l’art au cƓur d’une sociĂ©tĂ© Ă  visage humain et Ă  visĂ©e humaniste.

Retrouvez l’univers de SECESSION ORCHESTRA sur : www.secessionorchestra.com

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DIMA TSYPKIN I Violoncelle

NĂ© Ă  Minsk en 1980 dans une famille d’artistes, Dima intĂšgre Ă  l’ñge de six ans le meilleur Ă©tablissement musical de BiĂ©lorussie, le collĂšge national de musique de BiĂ©lorussie, puis en 1998, l’AcadĂ©mie Nationale de musique. DiplĂŽmĂ© en 2003, Dima s’installe Ă  Paris, oĂč il poursuit ses Ă©tudes dans la classe de Marc Coppey au Conservatoire Ă  rayonnement rĂ©gional (CRR). Depuis son plus jeune Ăąge, Dima interprĂšte en soliste des concertos de Haydn, DvorĂĄk ou encore Schumann, avec diffĂ©rents orchestres, qu’ils soient symphoniques ou de chambre. Il est laurĂ©at de nombreux concours de violoncelle et de musique de chambre, parmi lesquels le concours de musique de chambre Zinetti (Italie). Il a entre autres remportĂ© le Premier Prix et le Prix spĂ©cial du concours international Johannes Brahms Ă  Gdansk et le Premier prix du concours de musique de chambre contemporaine de Cracovie.

SAMUEL BRICAULT I Flûte

Samuel commence la musique par le flageolet, avec lequel il joue des danses populaires ariĂ©geoises. Depuis il s’est formĂ© Ă  la flĂ»te traversiĂšre classique, notamment au CNSM de Paris dans la classe de Sophie Cherrier, diplĂŽmĂ© en 2015 mention TrĂšs Bien Ă  l’unanimitĂ© avec les fĂ©licitations du jury. Sa carriĂšre classique l’amĂšne Ă  se produire en musique de chambre (avec le quatuor Van Kuijk, Claire DĂ©sert, Emmanuel Strausser, Olivier Charlier, Sarah Margaine), dans diffĂ©rents orchestres (OpĂ©ra de Paris, Orchestre National de France, Orchestre de Chambre de Paris, SECESSION ORCHESTRA), ensembles de musique contemporaine (Le Balcon, ensemble ItinĂ©raire, MultilatĂ©rale) et en soliste avec orchestre : concerto de Katchaturian Ă  la Philharmonie de Paris, concerto de Mercadante au Teatro Mayor de Bogota, concertos de Vivaldi Ă  la Philharmonie d’Ekaterinbourg (Russie).

EUDES BERNSTEIN I Saxophone

AprĂšs avoir dĂ©butĂ© ses Ă©tudes musicales dans les Yvelines, Eudes Bernstein obtient un Master de saxophone (classe de Claude Delangle). Il participe Ă  un Ă©change Erasmus Ă  la Hochschule de Cologne (classe de Daniel Gauthier). Il complĂšte sa formation par l’obtention d’une licence de musicologie de l’universitĂ© Paris IV Sorbonne. LaurĂ©at de nombreux concours internationaux (Osaka, Dinant, Aeolus, FMAJI, FNAPEC) il se produit en soliste avec de nombreux orchestres internationaux (Polish Chamber Philharmonie Orchestre de Chambre de Belgique, DĂŒsseldorfer Symphoniker, Sud Westphalen Philharmonie, Orchestre Pasdeloup, Orchestre d’Harmonie de la Garde RĂ©publicaine, Orchestre de Chambre Nouvelle Europe, SECESSION ORCHESTRA) notamment sous la direction de David Reiland, Benjamin Levy, Nicolas Simon, Julien Leroy, Romain Dumas, Martin Lebel ou encore ClĂ©ment Mao-Takacs. Il est Ă©galement un des trĂšs rares saxophonistes Ă  intĂ©grer la prestigieuse Fondation Banque Populaire.

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SANDRO COMPAGNON I Saxophone

Sandro Compagnon initie sa formation au CRR d’Annecy dans les classes de Christian Charnay, puis Fabrizio Mancuso. Il intĂšgre la classe de Jean-Denis Michat au CRR de Lyon en 2013. Il obtient le diplĂŽme de master en saxophone et musique de chambre aprĂšs avoir suivi l’enseignement de Claude Delangle et Michel MoraguĂšs au CNSM de Paris. En 2017, il remporte le 1er prix du Concours international de musique de chambre d’Osaka en tant que membre du Quatuor Zahir et, en novembre 2019, le 3e prix au Concours international Adolphe Sax de Dinant en Belgique. Sandro Compagnon est depuis juin 2019 en rĂ©sidence Ă  la Fondation Singer-Polignac avec le Quatuor Zahir.

ORLANDO BASS I Piano

Orlando BASS est un pianiste, claveciniste et compositeur français d’origine britannique nĂ© en 1994. Il Ă©tudie au CNSM de Paris dans les classes de piano (Roger Muraro), de musique de chambre (Itamar Golan), d’accompagnement (Jean-FrĂ©dĂ©ric Neuburger), et d’écriture (Thierry Escaich). Depuis juin 2019, il est laurĂ©at de la Fondation Banque Populaire, qui le soutient activement dans ses projets divers et variĂ©s, Ă  la fois comme interprĂšte et compositeur. Le rĂ©pertoire moderne et contemporain qu’il interprĂšte frĂ©quemment en tant que soliste et chambriste lui tient particuliĂšrement Ă  cƓur, ce qui le conduit Ă  la crĂ©ation de nouvelles Ɠuvres, sans nĂ©gliger le rĂ©pertoire plus classique, s’efforçant toujours de mettre en relation d’une maniĂšre ou d’une autre le prĂ©sent avec le passĂ©.

DIMITRI MALIGNAN I Piano

Talent prometteur, Dimitri Malignan possĂšde cette « maĂźtrise fondamentale de la lettre qui seule permet d’atteindre Ă  l’esprit », selon le mot de Cortot (La Lettre du Musicien – FrĂ©dĂ©ric Gaussin). Dimitri Malignan est nĂ© en 1998 Ă  Paris, de parents d’origine roumaine. Il commence le piano Ă  5 ans, et Ă©tudie Ă  partir de 2011 Ă  l’Ecole Normale de Musique de Paris avec Ludmila BerlinskaĂŻa, oĂč il remporte en 2017 le Prix Cortot, dont il est Ă  ce jour le plus jeune laurĂ©at. Il se perfectionne ensuite au Conservatoire d’Amsterdam avec Naum Grubert oĂč il obtient son Master en 2020. LaurĂ©at de nombreux concours internationaux, il remporte notamment en 2021 le 3Ăšme Prix, ainsi que le Prix du Public et le Prix J.S. Bach au Concours Musical International de MontrĂ©al. DĂ©but 2022, il publie son second album, « J.S. Bach Peregrinations », qui remporte un vif succĂšs. Il se produit rĂ©guliĂšrement sur les plus grandes scĂšnes : Salle Cortot et Salle Colonne (Paris), Salle de l’Institut (OrlĂ©ans), Saint-Martin-in-the-Fields (Londres), Konzerthaus (Berlin), De Duif (Amsterdam), AthĂ©nĂ©e Roumain (Bucarest), Philharmonies de Timisoara et Craiova (Roumanie), Philharmonie de Chisinau (Moldavie), MusĂ©e Tchaikovsky de Klin (Russie), mais aussi en Allemagne, en Italie, au Danemark, en Croatie ou Ă  Monaco. Il a Ă©galement Ă©tĂ© invitĂ© Ă  de nombreux festivals tels que les FlĂąneries Musicales de Reims, le Nohant Festival Chopin, Piano en Valois, Les Nuits du Piano d’Erbalunga, La ClĂ© des Portes et le Trasimeno Music Festival. Il a jouĂ© Ă  plusieurs reprises des concertos avec orchestre, accompagnĂ© de prestigieux chefs tels que Yoav Talmi, Willem de Bordes, ou Gian Luigi Zampieri.

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“Those who do not dance do not know what happens.”

When I say the collages of Magdalena Maatkare are dances, I am referring to an absolute will to live. These artworks articulate a hunger and desire for life. A significant thought: If you want to dance life, if you are touched by the funambulistic dance of art, you are searching for the form. Magdalena Maatkare’s collages are a way of repositioning the fragment into a new unit, of discovering beauty, which is after all secretly inherent in all that is fractured.

Textile particles in the form of fantastically connected units, artistically interwoven in beauty, manifest themselves as signs suggesting the Invisible. To borrow the words of the French poet Philippe Jaccottet, the collages of Magdalena Maatkare make me feel that “the world is not finite, each thing is more than it seems to be, it inexplicably transgresses its visible borders.” (Philippe Jaccottet, ‘Ce peu de bruits’).

I interpret your work as a SUMMON in the meaning of Kafka: “This is the essence of magic, which does not create but summons.” The textile fragments are summons from the Berlin and Parisian ateliers, summons of beauty, of the sea, summons of the cities of Abidjan and Dakar, directed at us.

Your textile collages are calling, as the poet Rilke makes the Archaic Torso of Apollo call: “You must change your life.”

Let us follow these tracks which the work of the Berlin artist unveils, let us pursue their magical beauty and set out to rediscover a spiritually passionate Europe, set out on a quest for the presence of the invisible. Let us withdraw from this attitude of spiritual and intellectual frugality. May we let ourselves be overwhelmed by the beauty of the invisible shining through the substance. May we seek out encounters with the work of Magdalena Maatkare, hear the call, step into the ballroom of life.

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Ulrich Fentzloff, KUNSTHAUS CASERNE, 2020

MAGDALENA MAATKARE I Plasticienne

Magdalena Maatkare (nĂ©e 1988 Ă  Langenargen, Allemagne) a fait ses Ă©tudes Ă  la Sorbonne Paris, l’ENS Lyon et la UDK (UniversitĂ© des Beaux-Arts) de Berlin. Elle a vĂ©cu plus de deux ans de sa vie en Afrique de l’Ouest, en particulier en CĂŽte d’Ivoire, au SĂ©nĂ©gal, en GuinĂ©e Conakry et elle maintient des liens actives avec les artistes, notamment avec des couturiers sur place. Aujourd’hui elle habite et travaille Ă  Berlin et Ă  Paris.

C’est en terre africaine qu’elle trouve son inspiration pour sa crĂ©ation en dĂ©couvrant les pagnes africains. Aujourd’hui le tissu waxprint avec lequel elle travaille la plupart de ses crĂ©ations, reprĂ©sente une part de l’identitĂ© de L’Afrique de l’Ouest. Ces tissus aussi variĂ©s que beaux et chargĂ©s de symboles inhĂ©rents Ă  certaines cultures africaines mĂšnent au cƓur du travail de l’artiste : elle considĂšre le textile comme un symbole de culture. Depuis 2021 elle a commencĂ© Ă  travailler avec le tissu shweshwe de l’Afrique du Sud, ainsi qu’avec d’anciens tissus de la CĂŽte d’Ivoire, enrichissant son vocabulaire graphique.

Les Ɠuvres de Magdalena Maatkare combinent dans une maniĂšre exceptionnelle la peinture (l’impression des motifs sur le tissu) et l’art textile. GrĂące aux motifs colorĂ©s des pagnes africains elle re-travaille consciemment la couleur qui a le pouvoir, Ă  travers sa vibration en ondes de lumiĂšre, de transmettre une Ă©nergie inhĂ©rente qui peut avoir un effet guĂ©rissant pour l’acquĂ©reur. Ses Ɠuvres peuvent donc ĂȘtre perçues comme des crĂ©ations/crĂ©atures invitant Ă  une expĂ©rience transcendentale aussi bien dans les petits et grands formats (jusqu’à 4m).

L’Ɠuvre de Maatkare a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e dans de nombreuses expositions, notamment Ă  l’Institut Goethe de Dakar, Ă  la Galerie Petra Lange Ă  Berlin, Ă  la Kunsthaus Caserne Friedrichshafen, Ă  l’Institut Goethe de Venise, au Salon Nijinsky du théùtre du ChĂątelet Ă  Paris, au Salon Art3f Monaco, au Van Gogh Galerie Madrid. Lors de ses expositions elle a créé aussi des performances et installations comme par exemple au KUNST-SALON Ă  Berlin.

Les vidéos sur son travail sont consultables sur son site web www.magdalenamaatkare.com

89 ARTISTE ASSOCI É

PARTENAIRES

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Le festival TERRAQUÉ est soutenu et accompagnĂ© par M. Olivier Lepick, maire de Carnac, Mme. Carole Mercier, directrice de cabinet, M. Pascal Le Jean, adjoint dĂ©lĂ©guĂ© aux Finances, Services GĂ©nĂ©raux ainsi qu’au DĂ©veloppement touristique et Ă©conomique du territoire, Mme. Catherine Isoard, adjointe dĂ©lĂ©guĂ©e Ă  la culture, Mme. Christine LamandĂ©, adjointe dĂ©lĂ©guĂ©e au Monde associatif.

La ville de Carnac a Ă©galement apportĂ© son soutien Ă  travers l’hĂ©bergement d’une partie de l’équipe SECESSION ORCHESTRA et contribue au bon dĂ©roulement du festival grĂące Ă  sa prĂ©cieuse aide logistique, avec le concours notamment des services techniques et administratifs.

Outre l’engagement fort de la Mairie de Carnac, cette ambitieuse politique culturelle doit beaucoup Ă  nos partenaires, mĂ©cĂšnes, sponsors et bĂ©nĂ©voles :

La Paroisse de Carnac, et tout particuliùrement Jean-François Denis, notre interlocuteur principal, L’Office du Tourisme de Carnac pour son relais de communication et son soutien billetterie

Les Associations des Chapelles et leurs bĂ©nĂ©voles qui ont travaillĂ© Ă  la mise en valeur des chapelles, de leur accĂšs, et contribuĂ© activement Ă  la communication des Ă©vĂšnements qui s’y dĂ©roulent,

La fĂ©dĂ©ration des festivals de musiques classiques en Bretagne pour son relais d’information, Edenred et Groupama Loire-Bretagne, qui nous soutiennent par leur mĂ©cĂ©nat, L’Épicerie Maison le Diraison, L’HĂŽtel La Marine – Les Alignements, L’HĂŽtel du Tumulus

Un remerciement particulier Ă  :

Magdalena Maatkare, pour les photos d’illustration des programmes du festival, d’aprĂšs ses tableaux originaux et le prĂȘt des Ɠuvres exposĂ©es Ă  la Chapelle de la CongrĂ©gation.

Émilie de Fautereau-Vassel, prĂ©sidente de l’association festival TERRAQUÉ.

Béatrice Honnorat, chargée de communication du Festival.

Thomas Renaud, Responsable du Centre culturel AthĂ©na Ă  Auray, pour l’organisation du concert « horsles-murs » du 10 septembre 2022.

Guillaume Arthus, Conseiller DĂ©lĂ©guĂ©, Culture, Sport & ÉvĂšnementiel Ă  la mairie de La TrinitĂ© sur mer, pour l’organisation du concert « hors-les-murs » Ă  « La Vigie » du 11 septembre 2022.

Évelyne Menaud, Responsable Culture de l’HĂŽpital Bretonneau, pour l’accueil de nos rĂ©pĂ©titions durant l’étĂ© 2022.

L’ensemble de nos bĂ©nĂ©voles, notamment Jean Heckel et Laurent Amourette, pour leur aide prĂ©cieuse de tous les instants.

Christian Gouzerh, de la Mairie de Carnac, pour son appui logistique.

Mme GeneviĂšve Le Bars, de l’Espace Culturel TerraquĂ© pour la mise Ă  disposition de ses espaces.

Et bien sĂ»r, nous remercions toute l’équipe du festival TerraquĂ© : Giancarlo Staffetti, coordination gĂ©nĂ©rale ; Damien Lenet, direction technique ; Francis Auboyneau, administration et tous ceux et toutes celles qui contribuent, dans la lumiĂšre ou dans l’ombre Ă  la rĂ©ussite de cet Ă©vĂšnement exceptionnel.

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REMERCIEMENTS
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Merci Francis Auboyneau pour les photos des éditions précédentes.
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Ovations

pour le concert de clĂŽture du festival

Des artistes de renom sur la scÚne de Terraqué

Un festival accessible qui a trouvé son public

Un

Carnacaurythmeduclassique

Spectateurs subjugués !

Salles combles arrogant succĂšs !
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Festival TERRAQUÉ 2022 : programme de salle by festivalterraque - Issuu