Festival TERRAQUÉ 2018 : programme de salle

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musique classique et contemporaine DU 31 AOÛT AU

8 SEPTEMBRE 2018

entrée libre

CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION - CHAPELLE DE LA MADELEINE

CHAPELLE DE SAINT-COLOMBAN - CASINO CIRCUS DE CARNAC

ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ - CHAPELLE DE LOCMARIA

CHAPELLE DU HAHON - CHAPELLE DE KERGROIX

CHAPELLE DE COËT À TOUS - ÉGLISE SAINT-CORN É LY

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#spectacle #théâtremusical #conférence #récital #lecture

WWW.FESTIVALTERRAQUE.COM

Le festival TERRAQUÉ est soutenu et accompagné par M. Olivier Lepick, maire de Carnac, M. Loïc Houdoy, adjoint en charge de l’Éducation et de la Jeunesse, de la Culture, de la Communication et de la Vie Citoyenne et Mme Nadine Roué, adjointe en charge des Animations et de la Vie Associative.

La Ville de Carnac a également apporté son soutien à travers l’hébergement d’une partie de l’équipe SECESSION ORCHESTRA.

Outre l’engagement fort de la Mairie de Carnac, cette ambitieuse politique culturelle doit beaucoup à nos partenaires, mécènes, sponsors et bénévoles :

La Paroisse de Carnac, et tout particulièrement le Père Dominique Le Quernec, qui a accueilli d’emblée avec enthousiasme le projet et tout mis en œuvre pour que la musique puisse résonner dans les lieux dont il a la responsabilité. Merci également à Mme Annie Gouriot pour la coordination et la communication.

Les Associations des Chapelles et leurs bénévoles qui ont travaillé à la mise en valeur des chapelles, de leur accès, et contribué activement à la communication des évènements qui s’y déroulent.

L’Espace culturel Terraqué, qui a servi pour les répétitions de l’orchestre et a accueilli un évènement du festival, ainsi que les concerts destinés aux scolaires.

Les Écoles Saint-Michel et Les Korrigans, pour leur réactivité et leur envie de créer une impulsion artistique dès la rentrée scolaire : merci à Mme Fournol et Mme Barbé.

La fédération des festivals de musiques classiques en Bretagne pour son relais d’information.

Groupama Loire-Bretagne qui nous soutient par son mécénat.

Circus Casino de Carnac, qui accueille l’un des évènements du festival.

Carnac Thalasso et Spa qui héberge nos artistes solistes invités et les musiciens de Secession Orchestra

Feu Vert Auray.

Le restaurant Le Petit Bedon Carnac.

L’épicerie Maison Le Diraison Carnac.

L’hôtel Restaurant La Marine Carnac, pour son accueil quotidien.

Le Supermarché Casino Carnac, pâtisserie Au Petit Prince pour leur partenariat.

Un remerciement particulier à :

M. Bernard Bouin, artiste-peintre, pour les photos d’illustration des programmes du festival, d’après ses tableaux originaux (www.bernardbouin.com).

Mme Sylvie Madec, présidente de l’association festival TERRAQUÉ, pour son implication dans la vie quotidienne du festival et le bien-être des musiciens.

Mme Delphine Marsaudon, chargée de production pour SECESSION ORCHESTRA, qui a assuré l’organisation, la coordination et la production de l’ensemble du festival.

Mme Béatrice Honnorat, chargée de communication du Festival.

M. Francis Auboyneau, président de SECESSION ORCHESTRA.

Mme Véronique Grimieau, Mme. Cécile L’Alexandre, Mme. Odile Bochard, Mme Clémentine Marin, M. Alexis Perdriau, nos bénévoles, pour leur aide précieuse de tous les instants.

Deerdubois.be pour la création du logo ainsi que du graphisme des différents supports de communication du festival

Fraktale.net pour la création et la mise en place du site web du festival

SECESSION ORCHESTRA est en résidence à la Fondation Singer-Polignac, et à la Fondation Royaumont. C’est à la Fondation Singer-Polignac que les programmes orchestraux du festival TERRAQUÉ ont été répétés les 28 et 29 août 2018.

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Créé en 2017 à l’initiative du chef d’orchestre d’origine bretonne Clément Mao – Takacs qui en assure la direction artistique, la seconde édition du festival TERRAQUÉ aura lieu du 31 août au 8 septembre 2018.

Son nom « Terraqué » vient du titre d’un recueil du poète carnacois Guillevic ; employé par Hugo et Proust, ce beau mot un peu étrange signife littéralement « de terre et d’eau », et symbolise à la fois la situation géographique de Carnac et l’esprit de ce festival : imitant le ressac de la mer, le festival TERRAQUÉ est un va-et-vient, un dialogue permanent entre les arts, les cultures, les formes artistiques, les artistes, la ville et la plage, la campagne et la mer, le sacré et le profane, les répertoires, les différents lieux de patrimoine – dont l’extraordinaire ensemble de chapelles.

Bénéfciant sur toute sa durée de la présence exceptionnelle d’un orchestre professionnel, SECESSION ORCHESTRA, invitant artistes lyriques et personnalités renommées, le festival TERRAQUÉ développe son action sur l’ensemble du territoire carnacois, à destination de tous les publics. La musique est ici synonyme de partage, d’échange, d’émotions et de rencontres.

Presque toutes les formes d’expression artistique reliées à la musique y sont représentées : concert lyrique, concert d’orchestre, concert-lecture, concertconférence, récital de musique de chambre, spectacle, théâtre musical, opéra… Chaque manifestation s’accompagne de présentations et de médiations ; des ateliers de pratique vocale collective sont ouverts à toutes et à tous durant le festival, et de nombreuses actions pédagogiques à destination des publics scolaires (ateliers de présentation des instruments, rentrée scolaire en musique, concerts-découvertes) sont mises en place avec les écoles de Carnac.

Si la musique de Wagner demeurera l’un des fls rouges du festival, l’édition #2018 sera placée dans le sillage de l’Année Debussy dont nous fêtons le centenaire : pour la première fois, son chef-d’œuvre La Mer sera donné à Carnac, et nous déclinerons sa production tout au long du festival. Mais bien d’autres surprises vous attendent : un récital (voix et harpe) et un concert-lecture féministes et composés à 100% d’œuvres écrites par des femmes ; un concert-conférence vous fera pénétrer dans l’œuvre du compositeur catalan Mompou ; les amateurs d’opéra se régaleront entre un hommage aux héroïnes les plus célèbres (et désespérées !) de l’art lyrique et un récital italien mêlant pages célèbres et délicieuses raretés…

Le festival TERRAQUÉ de Carnac est une expérience artistique intense et fédératrice, qui met en valeur un patrimoine exceptionnel grâce à la musique. Bonus de cette deuxième édition : tous les évènements du festival sont en entrée libre et destinés à tous les âges !

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www.festivalterraque.com

UN FESTIVAL POUR CÉLÉBRER ET PARTAGER NOTRE PATRIMOINE

Forte du succès public de la première édition de TERRAQUÉ, la ville de Carnac est fère d’accueillir, pour la deuxième année consécutive, ce Festival de musique classique créé par le chef d’orchestre Clément Mao - Takacs.

La parcours proposé par le festival permet de révéler toute la richesse et la diversité du patrimoine culturel du territoire de Carnac: ses vestiges mégalithiques, alignements et dolmens, ses superbes chapelles, ses plages de sable fn et sa campagne verdoyante. L’environnement naturel et le patrimoine (pré)historique et religieux de notre belle commune, en font un écrin exceptionnel pour l’expression de la musique et de la création artistique.

Du 31 août au 8 septembre 2018, le festival TERRAQUÉ offre une riche programmation musicale, accessible et exigeante, croisant récitals intimistes, musique de chambre et grands concerts symphoniques et lyriques, ateliers vocaux et actions pédagogiques, tous proposés en entrée libre.

Portée par Secession Orchestra en résidence tout au long du festival, cette nouvelle édition met Debussy à l’honneur, à l’occasion du centenaire de sa disparition, avec l’interprétation de son chef d’œuvre « La Mer », une première à Carnac.

Des relectures d’œuvres majeures de Wagner ou Mahler côtoiera la mise en lumière de partitions moins connues comme celles de Duparc, jouées par des artistes de renommée internationale comme de jeunes musiciens, étoiles montantes de la nouvelle génération.

La transmission de la musique à un large public est également une mission essentielle de ce Festival. Des ateliers vocaux, didactiques et toujours ludiques, placés sous la houlette de la professeure de chant Marianne Seleskovitch, proposeront à tous de s’initier au chant pour un moment privilégié de rencontre et de découverte.

La rentrée sera par ailleurs musicale pour les plus jeunes avec l’intervention de musiciens dans les écoles afn de faire découvrir la grande musique aux petites oreilles.

Cette semaine musicale est un évènement majeur qui réaffrme la place, essentielle, de la culture dans la vie de notre cité balnéaire où se rencontrent familles, carnacois, et visiteurs de tous horizons.

Je vous donne rendez-vous pour cette nouvelle rencontre musicale, empreinte d’émotions, de surprises, de passion et de partage… une invitation au rêve sous les voûtes merveilleuses de nos chapelles séculaires.

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PLACE A LA MUSIQUE !

Chers amis, musiciens, amateurs de musique assidus et passionnés, découvreurs de perles musicales, suiveurs inconditionnels de « Secession Orchestra » et de son chef Clément Mao – Takacs,

Pour la 2ème année consécutive, voici une équipe étoffée de musiciens et chanteurs de renommée nationale et internationale pour vous présenter un programme éclectique, ici à Carnac, au cœur de ce site d’exception.

Faire vibrer nos sens au plus profond de nous-mêmes, vivre des émotions tous ensemble, nourrir l’espoir de plus d’humanité et valoriser le patrimoine de Carnac en mêlant arts vivants et actions de médiations culturelles, tels sont quelques objectifs de ce jeune festival en plein essor.

Le festival a cette particularité́qu’il se destine à un public local avant toute chose, en arrière-saison et privilégie des actions pédagogiques auprès des enfants des deux écoles primaires de la commune et qui sait, feront naître des vocations !

A Carnac, nous sommes convaincus que ce festival doit être ouvert au plus grand nombre, c’est pourquoi il est en « entrée libre ».

Les musiciens de Secession Orchestra sont tous professionnels, issus de conservatoires renommés. Leur expérience musicale en même temps que leur jeunesse seront - j’en suis sûre - l’occasion d’un voyage inoubliable, nourrissant et enrichissant pour chacun de nous.

Je remercie Olivier Lepick, Maire de Carnac et tous ceux qui ont œuvré pour nous accueillir et permettre des moments intenses et rares dans ce site magnifque.

Bon festival, place à la musique !

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UNE FÊTE OÙ L’ON SE RETROUVE, UNE EXPÉRIENCE OÙ L’ON (SE) DÉCOUVRE

Carnac : d’aussi loin qu’il m’en souvienne, ce nom aux sonorités un peu magiques a toujours résonné à mes oreilles. Car je connais Carnac presque depuis ma naissance : à peine âgé de quelques mois, mon grand-père paternel, ses sœurs, mes grands-parents maternels et mes parents me frent jouer sur la plage dont le sable est si beau, si pur que je l’ai appelé, toute mon enfance, le « sable de lune ». Le sable donc, page blanche sur laquelle on imprime ses pas vite effacés par le vent et la marée, où l’on apprend à construire des châteaux, des ponts, des canaux, des digues, des remparts et à les voir engloutis peu à peu ou détruits en un instant fatal sans avoir le cœur brisé. Et puis l’eau – l’eau bleue, verte, grise,

directeur artistique sombre ou claire, l’eau de cette mer immense, ouverte à perte de vue sur l’horizon et se confondant avec le ciel sillonné par les oiseaux de mer ; l’eau dont le goût est celui des larmes, mais qui procure la joie par sa simple contemplation, et le sentiment du bonheur absolu quand on nage, porté par les vagues, sous la pluie douce ou au milieu des nappes ruisselantes d’or du soleil…

Le sable et l’eau, de terre et de mer : « TERRAQUÉ ». Autre mot magique mis en lumière par le poète Guillevic.

Est-ce à cette enfance baignée de ciel, de mer et de terre que je dois un goût précoce à la fois pour les mystères de la Nature, et pour la poésie – celle qui s’écrit et se lit comme celle qui se dégage des choses ? Dans ce coin béni de la Bretagne, j’ai appris –il n’y a pas d’autre mot – la beauté des vieilles pierres : celles dressées et alignées en un temps immémorial, et celles bâties, pierre à pierre, il y a plusieurs siècles, par des hommes et des femmes pour abriter leurs familles et témoigner de leur foi. Pierres à la fois rugueuses et douces, polies par le soleil et la pluie, sur lesquelles la mousse aime à s’installer et les hortensias feurir dans leur ombre accueillante. Je revois toutes ces pierres au milieu des bandes de terre parsemées du bruyères et de fougères, de cette lande bretonne où je vagabondais, heureux et rêveur, sur mon cheval mécanique à deux roues. Puis ce miracle soudain de la forêt, de l’odeur des pins – qui, je crois, jusqu’au bout de mon existence, demeurera en moi et peut-être au moment même du dernier souffe – ; forêt faite de troncs noueux et tordus, de colonnes de bois s’élevant tout droit vers le ciel, d’une mer de fougères et de clairières où l’on débouche soudain sur une pierre étrangement orientée autour de laquelle les oiseaux tour à tour chantent et se taisent comme obéissant à un mystérieux rituel…

Sable, mer, lande, forêt et pierre : quand je prononce le mot « Carnac », soudain s’anime en moi cet ensemble d’images, d’odeurs, de sensations.

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J’ai dû pourtant quitter Carnac – bienheureux ceux qui peuvent y vivre toute l’année ! Mais j’y suis revenu si souvent, et pas seulement comme vacancier : ceux-là je les méprisais un peu (même si je goûtais souvent comme eux le plaisir des belles journées d’été) car je connaissais un Carnac différent, intime et un peu caché. Toujours Carnac m’a accueilli, recueilli parfois : j’y ai aimé, j’y ai écrit de la musique et des textes, j’y ai planté des arbres et des feurs ; j’y ai été libre de m’y adonner aux charmes de la solitude comme aux veillées familiales et des soirées amicales ; j’y ai fait de belles et longues promenades sur la grève, j’y ai goûté le plaisir de la pluie – qui n’est pas autre chose, tous les Bretons vous le diront, que l’eau du ciel, qui donne cette lumière voilée si particulière à la Bretagne, et rend le retour du soleil d’autant plus rayonnant… Peu à peu, année après année, j’ai découvert le patrimoine de Carnac : les célèbres alignements bien sûr, mais aussi ces nombreuses chapelles – saviez-vous qu’il y en a même des modernes ? – qui forment un ensemble unique, avec d’excellentes acoustiques propices à la musique. J’ai arpenté ses sentiers, j’ai marché sur ses routes, de la mer à la terre, de la terre à la mer jusqu’à en connaître tous les secrets…

Il n’y a donc qu’à Carnac que je pouvais désirer créer un festival de musique, et joindre ainsi la passion dont j’ai fait ma vie professionnelle à un lieu que j’aime profondément sous tous ses aspects depuis mon enfance. Ma chance a été de rencontrer une équipe municipale enthousiaste et volontaire, qui a immédiatement compris les enjeux et l’ampleur du pari : faire de Carnac un véritable centre artistique, exalter ses patrimoines, œuvrer pour que les nouvelles générations grandissent avec la connaissance et l’amour de la musique, et mettre le partage au cœur du projet. Pendant les deux ans de gestation de ce festival, nous avons rencontré des êtres formidables, qui ont apporté chacun leur pierre à cet édifce.

Car le festival TERRAQUÉ, c’est avant tout le festival de tous les Carnacois : un festival à leur image, ouvert et accueillant, curieux de tout. Un festival pour ceux qui vivent ici à l’année comme pour ceux qui viennent y passer un temps de vacances ou de repos ; un festival pour les mélomanes comme pour ceux qui ne connaissent pas la musique ; un festival où il sufft d’entrer, de pousser une porte, pour écouter et ressentir ; un festival où, pendant dix jours, un orchestre va vivre à Carnac au milieu de vous tous, où des artistes vont livrer le meilleur d’eux-mêmes, et grâce auxquels des enfants vont vivre leur rentrée en musique.

Le festival TERRAQUÉ ne sera jamais un festival où l’on fait un concert puis l’on s’en va ailleurs : c’est un festival humain, à taille humaine, où nous allons nous rencontrer, échanger, partager, dialoguer, vivre ensemble. Un festival qui, comme son nom l’indique, cherche le lien entre les choses et les êtres, ce qui unit et non ce qui sépare : entre la terre et l’eau, entre la mer et la campagne, entre la plage et le bourg. Le festival TERRAQUÉ est un pont jeté entre deux rives.

C’est pourquoi vous y entendrez chaque année de la musique sous toutes ses formes : de la musique classique et contemporaine bien sûr, et c’est mon ambition de vous convaincre que ces musiques sont faites pour toutes et pour tous, qu’elles provoquent des émotions fortes et parlent au cœur de chacun. ; et tous les artistes du festival partagent cette vision de l’art comme un espace d’ouverture et de rencontres.

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Au milieu de ces musiques, vous retrouverez, chaque année, des compositeurs comme autant de phares – Mahler et Debussy par exemple – mais aussi la musique de Wagner, parce que ce compositeur est important à plus d’un titre : il a créé en son temps un festival dans une ville bien plus petite que Carnac, qui est devenu aujourd’hui un rendez-vous mondial ; il est historiquement situé à un tournant, à la fois s’inspirant du passé et tourné vers la modernité, ce qui nous permettra d’aller-et-venir avec cohérence dans notre programmation, pour mieux suivre les sillages des compositeurs d’hier et d’aujourd’hui ; enfn, il s’est inspiré des grands mythes et notamment de certains personnages bien connus de ceux qui sont familiers des contes et légendes : Tristan, Yseult, Perceval, Gauvain… ; on croise dans ses œuvres des vaisseaux fantômes, des chevaliers de la Table Ronde, des héros vivant dans la forêt, des oiseaux-prophètes et une attention particulière portée à la Nature et à la Mer… Mais il y aura toujours aussi d’autres musiques – du jazz, de la chanson, des musiques du monde – et puis des rencontres avec d’autres formes artistiques : vidéo, mapping, expositions d’art plastique…

Un festival, c’est à la fois une fête où l’on se retrouve et une expérience partagée où l’on (se) découvre. Tous les ingrédients sont réunis pour faire du festival TERRAQUÉ un festival exemplaire et important. Si je consacre avec mes équipes tant de temps et d’énergie à ce projet, c’est parce que je crois que quelque chose de très beau, d’intense et de joyeux peut naître de ce festival, et contribuer au rayonnement de Carnac. Comme l’annonçait presque prophétiquement Guillevic : “Les menhirs sont en rang / Vers quelque chose / Qui doit avoir lieu.” Alors, pour que cela soit, pour que cette fête soit complète, il faut que nous la vivions tous ensemble, afn de célébrer, nombreux, les noces de l’eau et de la terre, de la musique et des arts, du patrimoine et de l’humanité.

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PROGRAMME DU FESTIVAL 2018

Tous les évènements du festival sont en entrée libre

vendredi 31 août

21H CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION concert d’ouverture du festival orchestre & voix “Baudelairiana”

Marion Lebègue, mezzo-soprano SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

samedi 1er septembre

18H CHAPELLE DE LA MADELEINE récital I musique de chambre

21H CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION concert I orchestre & voix

“Héroïdes / Héroïnes”

Marion Lebègue, mezzo-soprano SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

dimanche 2 septembre

16H CHAPELLE DE SAINT-COLOMBAN concert I orchestre & voix “To

Edwin Fardini, baryton SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

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the Lighthouse”

lundi 3 septembre

16H PLACE DE L’ÉGLISE atelier vocal collectif ouvert à toutes et à tous

“Tous au chant !”

Marianne Seleskovitch, professeure de chant

18H CASINO CIRCUS DE CARNAC récital I musique de chambre

21H CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION concert I orchestre

“Let’s Dance”

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

mardi 4 septembre

16H PLACE DE L’ÉGLISE atelier vocal collectif ouvert à toutes et à tous

“Tous au chant !”

Marianne Seleskovitch, professeure de chant

21H ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ concert I orchestre & conférence

Jérôme Bastianelli, écrivain et directeur du Musée du Quai Branly

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

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“Votre âme est un paysage choisi”

mercredi 5 septembre

16H PLACE DE L’ÉGLISE atelier vocal collectif ouvert à toutes et à tous

“Tous au chant !”

Marianne Seleskovitch, professeure de chant

18H CHAPELLE DE LOCMARIA récital I musique de chambre

21H CHAPELLE DE LOCMARIA concert I orchestre

jeudi 6 septembre

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

16H PLACE DE L’ÉGLISE atelier vocal collectif ouvert à toutes et à tous

“Tous au chant !”

Marianne Seleskovitch, professeure de chant

18H CHAPELLE DU HAHON récital I musique de chambre

21H CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION concert I orchestre & lecture “Être

Penser Écrire Devenir Femme

Laurence Cordier, comédienne

Marianne Seleskovitch, mezzo-soprano

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

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“La mer est ton miroir ”

vendredi 7 septembre

16H PLACE DE L’ÉGLISE atelier vocal collectif ouvert à toutes et à tous

“Tous au chant !”

Marianne Seleskovitch, professeure de chant

18H CHAPELLE DE KERGROIX récital I musique de chambre

21H CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION concert I orchestre & voix

“Italies”

Irina de Baghy, mezzo-soprano

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

samedi 8 septembre

16H PLACE DE L’ÉGLISE atelier vocal collectif ouvert à toutes et à tous

“Tous au chant !”

Marianne Seleskovitch, professeure de chant

18H CHAPELLE DE COËT À TOUS récital I musique de chambre

21H ÉGLISE SAINT-CORNELY concert du Pardon I clôture du festival orchestre & voix

“La Nature est un temple”

Irina de Baghy, mezzo-soprano

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

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CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

vendredi 31 août | 21H

CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

samedi 1er septembre | 21H

CHAPELLE DE SAINT-COLOMBAN

dimanche 2 septembre | 16H

CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

lundi 3 septembre | 21H

ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

mardi 4 septembre | 21H

CHAPELLE DE LOCMARIA

mercredi 5 septembre | 21H

CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

jeudi 6 septembre | 21H

CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

vendredi 7 septembre | 21H

ÉGLISE SAINT-CORNÉLY

samedi 8 septembre | 21H

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CONCERTS
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BAUDELAIRIANA

CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

vendredi 31 août | 21H

Marion Lebègue, mezzo-soprano

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

durée du concert : 80’ sans entracte

Jean Cras

Correspondances (orchestration : Vincent Buffn)

Henri Duparc

L’Invitation au Voyage (arrangement : Vincent Buffn)

La Vie Antérieure (arrangement : Vincent Buffn)

Claude Debussy

Nuages (arrangement : Clément Mao – Takacs)

Claude Debussy

Cinq poèmes de Baudelaire

1. Le Balcon

2. Harmonie du Soir

3. Le Jet d’eau

4. Recueillement

5. La Mort des Amants

Claude Debussy

La Mer (arrangement : Clément Mao – Takacs)

17 CONCERT ORCHESTRE & VOIX

CONCERT ORCHESTRE & VOIX - BAUDELAIRIANA

« Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble!

Aimer à loisir, Aimer et mourir

Au pays qui te ressemble! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes

Si mystérieux

De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. »

Charles Baudelaire, L’Invitation au voyage

« J’ai longtemps habité sous de vastes portiques Que les soleils marins teignaient de mille feux Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.

Les houles, en roulant les images des cieux, Mêlaient d’une façon solennelle et mystique Les tout-puissants accords de leur riche musique Aux couleurs du couchant refété par mes yeux. »

Charles Baudelaire, La Vie Antérieure

« Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. »

Charles Baudelaire, Correspondances

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CONCERT ORCHESTRE & VOIX - BAUDELAIRIANA

En ouverture de l’édition 2018 du festival TERRAQUÉ, Clément Mao – Takacs a choisi de présenter un programme original s’inscrivant idéalement dans les célébrations de l’Année Debussy, et dont la poésie de Charles Baudelaire sera le fl conducteur.

Profondément inspiré par la poésie baudelairienne, Debussy écrivit plusieurs mélodies sur des textes du poète, ainsi que des pièces instrumentales ou orchestrales que l’on peut rattacher à l’univers baudelairien. Avec ce concert, nous plongerons dans une atmosphère symboliste, post-wagnérienne, où le poète-musicien, tel un prophète, déchiffre les signes que lui offre la Nature et révèle au monde les « correspondances » mystérieuses et multiples d’une synesthésie raffnée et sensuelle.

La poésie de Baudelaire nous invite à regarder le monde comme étant composé de signes/ symboles qui se répondent, depuis le passé jusqu’au présent, de la vie inconsciente à la conscience la plus lucide, de ce qui fut à ce qui est. Cette lecture herméneutique de la vie est la seule qui permette de supporter ce balancement perpétuel entre rêve et réalité, spleen et idéal, ennui et enthousiasme qui affige et construit tout être, et, au premier rang, l’Artiste. Du désespoir et du mal-être naissent ces désirs lancinants pour des lointains, des horizons vagues, des unions parfaites et impossibles.

Des œuvres de Jean Cras – marin et compositeur – et de son maître Henri Duparc, approfondiront cette exploration des voyages et des mondes rêvés par Baudelaire et nous emporteront sur les vagues, dans l’ivresse du vent et de l’écume, d’une mer tour à tour sauvage et consolatrice, si souvent assimilée par le poète à la musique, et dont Debussy, avec ses Trois esquisses symphoniques qu’il appela La Mer, sut rendre toute la poésie faite de calme mystère et d’éclatante beauté.

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« L’homme seul dans la grotte a regardé dans le bruit dans le bruit de la mer l’immensité des choses Et il a crié Toi qui es nommée toi qui es douée d’identité je t’aime Ces mains du bleu de l’eau du noir du ciel

Plates

Posées écartelées sur le granit gris Pour que quelqu’un les ait vues. Je suis celui qui appelle Je suis celui qui appelait qui criait il y a trente mille ans Je t’aime »

Marguerite Duras, Les Mains Négatives

Je suis loin de toi, donc je t’écris. Tu m’as abandonné.e, tu m’as délaissé.e, le monde nous a séparés : il ne me reste plus qu’à t’appeler. Et je t’appelle du fond de mon cœur, du fond de mon âme, depuis ce lieu où je gis. J’écris pour te faire entendre ma voix, ma voix qui chante ma plainte. Car ce monde n’a plus de sens sans toi et je veux qu’il résonne tout entier de mes cris jusqu’à ce qu’ils te parviennent ; je veux que mes larmes forment des fleuves sur lesquels ta barque pourra naviguer jusqu’à moi ; je veux que l’écho de ma douleur, même affaibli, soit encore si puissant que d’autres que toi en soit ému.e.s des siècles durant. Oh, je sais bien que tout cela est vain et que tu ne reviendras pas. Mais dans cet intervalle qui se dessine entre toi et moi, dans ce manque – tout à la fois offense, faute, absence de ce qui est nécessaire – j’aperçois le visage exact de mon amour, et je le chante avec ivresse, pour bercer mon chagrin autant que pour me souvenir de tout ce qui fut toi. Car je t’aime comme jamais l’on n’aimât, et je veux que tou.te.s en gardent souvenance ; par mes mots patiemment tressés avec art ou jetés en un furieux désordre, tu entres dans l’éternité, et je te recrée, par la parole, étoile lointaine, corps glorieux, ligne d’horizon…

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HÉROÏDES / HÉROÏNES

CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

samedi 1er septembre | 21H

Marion Lebègue, mezzo-soprano

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

durée du concert : 70’ sans entracte

Georges Bizet extraits de Carmen

Entracte n°1

Habanera « L’Amour est un oiseau rebelle »

Entracte n°2

Séguedille « Sous les remparts de Séville »

Entracte n°3

Air des Cartes « Voyons que j’essaie à mon tour... En vain pour éviter les réponses amères... »

Claude Debussy

Image oubliée n°1

Ballade

Hector Berlioz extraite de La Damnation de Faust

Romance de Marguerite « D’amour l’ardente famme »

Jules Massenet extraits de Werther

– Prélude

– Air de Charlotte « Va laisse couler mes larmes »

Claude Debussy extraits de la Suite Bergamasque Clair de lune Passepied

Charles Gounod extrait de Sapho Air de Sapho « Ô ma lyre immortelle »

Claude Debussy L’Isle Joyeuse

21 CONCERT ORCHESTRE & VOIX
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TO THE LIGHTHOUSE

CHAPELLE DE SAINT-COLOMBAN

dimanche 2 septembre | 16H

Edwin Fardini, baryton

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

durée du concert: 70’ sans entracte

Claude Debussy Image oubliée n°1

Gustav Mahler Ablösung im Sommer Erinnerung

Gustav Mahler Kindertotenlieder

Claude Debussy Ballade

Richard Wagner extraite de Tannhaüser Marche des Pèlerins

Federico Mompou extrait de La Musica Callada n° XXVIII (4ème cahier)

Gustav Mahler extrait des Rückert–Lieder « Ich bin der Welt abhanden gekommen. »

Claude Debussy

L’Isle Joyeuse

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CONCERT ORCHESTRE & VOIX

CONCERT ORCHESTRE & VOIX - TO THE LIGHTHOUSE

« Une lumière ici requiert une ombre là-bas. »

« Dans le passage conduisant de la lumière du jour aux sombres profondeurs de son âme, peut-être, à mi-chemin de cette obscurité, une larme amère et noire se forma-t-elle ; peut-être tomba-t-elle. »

« Puis elle vit dans les yeux de son fls, au moment où s’éteignait l’intérêt suscité par l’histoire, quelque chose d’autre qui en prenait la place : une sorte d’étonnement pâle, semblable à la réfexion d’une lumière, qui donnait à son regard comme un émerveillement immobile. Elle se tourna et voici qu’en effet, de l’autre côté de la baie, elle aperçut la lumière du Phare qui envoyait régulièrement par-dessus les vagues, d’abord deux éclairs rapides, puis un long faisceau fxe. On l’avait allumé. »

Virginia Woolf, To the Lightouse (Vers la Maison de Lumière)

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CONCERT ORCHESTRE & VOIX - TO THE LIGHTHOUSE

Le mot anglais « lightouse » se traduit communément en français par « phare ». C’est ainsi que le titre du beau roman de Virginia Woolf « To the Lighthouse » est souvent rendu en français par « Vers le Phare ». Un phare, c’est une tour solitaire, souvent placée sur un rocher ou une île, qui a pour mission, par sa lumière, de servir de repère à la navigation : comme les amers, il sert à éviter les récifs dangereux, guide les navires sur la bonne route. Battu par les vents, les embruns, les vagues déferlantes, le phare doit être solide ; celui ou celle qui l’habite est une sorte d’ermite coupé du monde, un guetteur dont la veille doit être inquiète et l’attention constante, car une absence de lumière pourrait être fatale à ceux qui sont en mer par une nuit tempétueuse.

Pour Baudelaire, les phares ce sont les artistes dont la production continue d’inspirer, siècles après siècles, d’autres artistes : des lumières de savoir, d’art, de connaissance qui se répondent et parviennent jusqu’à nous, pour nous guider dans notre propre cheminement. Il y a dans ces phares quelque chose d’encourageant, une invitation, un réconfort, et leur situation un peu hautaine et séparée du reste du monde n’en est pas moins joyeuse, comme l’Isle magnifiée par Debussy et où éclate toute la joie de la lumière.

Mais l’on peut aussi traduire « lighthouse » littéralement : « maison de lumière ». Dans le roman de Virginia Woolf, il y a en effet un phare, mais il y a aussi une maison en face du phare ; et cette maison tour à tour rayonne et s’assombrit grâce aux êtres qui l’habitent ou à cause de leur disparition. Contrairement aux apparences, le roman ne décrit pas tant le désir d’aller en bateau jusqu’à l’île où se trouve le phare, que la longue quête permettant de se réconcilier avec soi-même, de trouver sa juste place dans le Monde et le Temps, d’éclairer l’intérieur de son âme, de sa propre maison, d’aller vers le cœur des choses.

C’est ainsi que se sentent les parents vis-à-vis de leurs enfants : dans ce sentiment d’intranquillité, d’inquiétude perpétuelles. Et même lorsqu’ils doivent traverser l’épreuve du deuil d’un enfant, comme ce fut le cas pour le poète Friedrich Rückert puis pour le compositeur Gustav Mahler, ils ne peuvent se défaire de cette habitude prise de veiller sur eux, et de cette angoisse de les savoir dans une nuit éternelle, et ce désespoir d’être impuissant à les protéger d’une tempête qui fait rage. Tout le cycle des Kindertotenlieder est composé à partir de cette opposition entre la nuit et le jour, l’ombre et la lumière, et le travail du deuil est d’apprendre à équilibrer en nous cette part sombre et cette part rayonnante, à nous tenir à la frontière exacte où nous pouvons recevoir l’une et l’autre à part égales. Entre le souvenir de ce qui fut et l’accomplissement de ce qui reste à faire, se situe ce difficile exercice que l’on appelle « vivre ».

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LET’S DANCE

CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

lundi 3 septembre | 21H

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

durée du concert : 70’ sans entracte

Claude Debussy

Ballet extrait de la Petite Suite

Danseuses de Delphes

La Puerta del Vino

Maurice Ravel

Pavane pour une infante défunte

Claude Debussy

Passepied extrait de la Suite Bergamasque Sarabande (orchestration de Maurice Ravel)

Maurice Ravel

Menuet extrait du Tombeau de Couperin

Claude Debussy

Minstrels

General Lavine – eccentric

The Little Nigar

Claude Debussy

Danse sacrée et Danse profane

Claude Debussy

Mouvement extrait des Images, livre I

Maurice Ravel

La Valse

27 CONCERT ORCHESTRE

CONCERT ORCHESTRE - LET’S DANCE

« Je loue la danse car elle libère l’homme de la lourdeur des choses et lie l’individu à la communauté. Je loue la danse qui demande tout, favorise santé et clarté de l’esprit et élève l’âme. »

Augustin d’Hippone, Confessions

« Je considère comme gaspillée toute journée où je n’ai pas dansé. »

Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

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Avec le chant, la danse est l’une des expressions naturelles de l’homme : l’enfant aime danser, et rien n’est plus émouvant qu’un couple âgé valsant avec une grâce fragile. Par le mouvement, on peut convoquer les esprits, se livrer à une parade amoureuse ou exprimer une revendication sociale. Ceux qui dansent relient par leur corps la terre et le ciel : nager s’apparente à une chorégraphie aquatique, le simple acte de marcher nous fait ressentir physiquement cette alternance arsis/thesis, et la course du sang dans nos veines s’apparente à un incessant ballet. Notre vie est danse, pulsation, rythme, énergie. La danse est à la fois le lieu paradoxal de la frigidité et de la sensualité, du réalisme et de l’abstraction, de l’identification et de la distanciation, de la pureté et de la convulsion ; la chorégraphie se fait graphie des corps, jusque dans le jeu des musiciens.

Tout au long de leur carrière, Debussy et Ravel composent avec une sorte de prédilection de multiples danses. Deux influences sont perceptibles : celle de Mallarmé, qui à travers la figure de la danseuse, cherche à décrire une forme d’expression épurée de l’art total wagnérien, vers une forme d’abstraction plastique non dénuée cependant de sensualité ; et celles des célèbres Ballets Russes, à qui l’on doit – grâce au génie et à la sensibilité de Serge de Diaghilev qui sut réunir danseurs, chorégraphes, compositeurs et plasticiens – la plupart des chefs-d’œuvre du début du 20ème siècle.

Debussy nous offre une variation sans fin autour du thème de la danse : danseuses –exquises ou delphiques – danses sacrées et profanes, cortège et ronde féériques, « valses mélancoliques et langoureux vertiges », plus que lentes, cake-walk flirtant avec le musichall, habanéras arabo-andalouse, élégantes sarabandes, pastiches de menuet et passepied : tout est ou devient ballet chez Debussy, jusqu’à l’ivresse de Mouvement ou la célébration de la réconciliation idéale de l’homme avec la nature dans L’Isle Joyeuse.

Chez Ravel, c’est une recherche plus classique en apparence, un art de se couler dans des formes et des moules : mais c’est pour mieux restituer à chaque fois l’essence de chaque danse, jusqu’à cette synthèse absolue que représente La Valse, apothéose de la danse à trois temps et de Vienne – les titre originaux choisis par Ravel étaient précisément Apothéose de la Valse et Wien. Or une apothéose intervient généralement de façon posthume, comme filtrée par la mort même, et La Valse est bien la description d’un rêve peu à peu déchiqueté – il faut y entendre la montée de la guerre et de l’inéluctable catastrophe dans cette œuvre en gestation dès 1906 mais qui trouve sa forme définitive en 1919, un an après la fin de la Première Guerre Mondiale. La Valse possède cette étrange et douloureuse beauté post-mortem, tout en nous refaisant vivre par bouffées de plus en plus vives les angoisses et convulsions de l’agonie ; Ravel fait de ce poème chorégraphique un rituel d’amour et de mort, l’élève jusqu’au tragique. Avec La Valse, c’est toute la jeunesse et le charme éclatants d’une civilisation qui reparaissent une dernière fois à nos yeux avant de disparaître à jamais, et il nous semble entendre l’appel terrible et prophétique de Pina Bausch : « Dansez, dansez sinon nous sommes perdus ! ».

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ORCHESTRE - LET’S DANCE
CONCERT

En choisissant d’entrelacer la production de Claude Debussy et de Federico Mompou, Jérôme Bastianelli et Clément Mao - Takacs ont tissé un réseau de correspondances à partir de la notion de paysage. À la fois extérieurs et intérieurs, ces paysages musicaux sont aussi bien description de ce qui est vu qu’impression ressentie devant la vision, invention d’un paysage « choisi », rêvé, utopique – peut-être à partir du réel – aussi bien que révélation intime, paysage de l’âme. Un paysage peut-être pictural autant que sonore, conjuguant ou dissociant l’idée du lointain et du proche ; et il peut aussi être mental, interrogeant la mémoire et le souvenir comme leur érosion et l’oubli… Animé ou déserté par la présence humaine, le paysage conserve toujours sa part de mystère, questionnant ce qui est, ce qui fut et ce qui sera, mais également la place du spectateur/auditeur : car le paysage, une fois enchâssé dans une œuvre picturale, littéraire ou musicale, existe-t-il sans celui qui le regarde/lit/écoute ? Un concert-conférence aux portes du rêve, en suivant les détours secrets de l’imaginaire de Debussy et Mompou.

Haut-fonctionnaire, écrivain et critique musical, Jérôme Bastianelli est l’auteur de biographies de Federico Mompou (Payot Lausanne, 2003), Félix Mendelssohn (Actes Sud, 2008), Piotr Ilitch Tchaïkovski (Actes Sud, 2012) et Georges Bizet (Actes Sud, 2015). Pour la collection Bouquins des éditions Robert Laffont, il a également participé aux dictionnaires Tout Mozart, Tout Bach et Tout Verdi. Depuis 2000, il écrit chaque mois dans le magazine Diapason et collabore régulièrement à l’émission La tribune des critiques de disques, sur France-Musique. Il est également spécialiste des relations entre Marcel Proust et John Ruskin, sujet auquel il a consacré deux ouvrages (édition critique des traductions de Proust (Robert Laffont, 2015), Dictionnaire Proust Ruskin (Classiques Garnier, 2017, Prix de la Madeleine d’or 2017). Jérôme Bastianelli est par ailleurs Directeur général délégué du musée du quai Branly - Jacques Chirac et Président de la Société des amis de Marcel Proust.

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VOTRE ÂME EST UN PAYSAGE CHOISI

ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

mardi 4 septembre | 21H

Jérôme Bastianelli, écrivain et directeur du Musée du Quai Branly

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

durée du concert : 70’ sans entracte

Federico Mompou

“Paisajes (Paysages)”

1. La fuente y la campana (La fontaine et la cloche)

2. El lago (Le Lac)

Claude Debussy

La Puerta del Vino Des Pas sur la Neige

Federico Mompou extraits des Scènes d’enfants

Claude Debussy

Beau soir

Federico Mompou

Préludes 5, 9, 10

Claude Debussy

Clair de lune

Federico Mompou

Deux mélodies

“Pastoral”

“Llueve sobre el rio”

Claude Debussy

L’Isle Joyeuse

Federico Mompou extrait de La Musica Callada n° XXVIII (4ème cahier)

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CONCERT ORCHESTRE & CONFÉRENCE
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LA MER EST TON MIROIR

CHAPELLE DE LOCMARIA

mercredi 5 septembre | 21H

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

durée du concert : 70’ sans entracte

Claude Debussy Nuages

Claude Debussy

Mouvement extrait des Images, livre I

Richard Wagner extraite de Tannhaüser Marche des Pèlerins

Claude Debussy

L’Isle Joyeuse

Claude Debussy

La Mer

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CONCERT ORCHESTRE

CONCERT ORCHESTRE - LA MER EST TON MIROIR

« La musique souvent me prend comme une mer ! Vers ma pâle étoile, Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther, Je mets à la voile ;

La poitrine en avant et les poumons gonfés Comme de la toile, J’escalade le dos des fots amoncelés Que la nuit me voile ;

Je sens vibrer en moi toutes les passions D’un vaisseau qui souffre ; Le bon vent, la tempête et ses convulsions

Sur l’immense gouffre Me bercent. D’autres fois, calme plat, grand miroir De mon désespoir ! »

Charles Baudelaire, La Musique

« Homme libre, toujours tu chériras la mer !

La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infni de sa lame, Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ; Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets : Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ; Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes, Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables Que vous vous combattez sans pitié ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, Ô lutteurs éternels, ô frères implacables ! »

Charles Baudelaire, L’Homme et la Mer

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CONCERT ORCHESTRE - LA MER EST TON MIROIR

Dans l’imaginaire du poète citadin qui a chanté le Spleen de Paris et dans une prose poétique, livré au monde ses Tableaux Parisiens, la mer tient pourtant une place particulière : elle est, bien avant les travaux de Bachelard, le lieu où l’eau, les rêves, le conscient et l’inconscient s’entremêlent. Pour Baudelaire, la mer n’est pourtant pas uniquement un cliché poétique : elle est d’abord une expérience vécue. Tout jeune, au sortir du lycée, son beau-père le fait embarquer sur un navire en partance pour Calcutta, voyage qui sera interrompu par un naufrage épouvantable.

On trouve, dans les notes accumulées par Baudelaire à partir de 1859 et publiées de façon posthume sous le titre Mon cœur mis à nu, ce dialogue avec lui-même : « Pourquoi le spectacle de la mer est-il si infiniment et si éternellement agréable ? Parce que la mer offre à la fois l’idée de l’immensité et du mouvement. Six ou sept lieues représentent pour l’homme le rayon de l’infini. Voilà un infini diminutif. Qu’importe s’il suffit à suggérer l’idée de l’infini total ? ». Dans cette idée d’un « infini diminutif », on retrouve l’idée picturale d’un cadrage : Baudelaire cerne, cadre, compose ce qui va, dans son tableau marin, créer par la magie des mots une image de l’Infini pour le lecteur. Et ses tableaux poétiques marins se construisent presque toujours de la même façon : la mer y est vue depuis la terre, depuis un port : les vaisseaux sont prêts à partir, ou déjà partis ; et devant nous s’étale la mer immense, sur laquelle il faudra naviguer pour atteindre l’Inconnu, l’Ailleur, le Nouveau !

Cette immensité est à la fois promesse de lointains, invitation au voyage, contemplation du sublime – on songe à ce tableau célèbre de Caspar David Friedrich auquel répond ici celui de Bernard Bouin ; mais c’est aussi le paysage d’élection de la songerie, d’une possible introspection. La mer est à la fois un miroir de l’homme, dans ses profondeurs secrètes et ses remous incessants, et un espace où se déploient les voiles de l’imagination – pouvoir qu’il rapproche très justement de celui de la musique. Debussy, amoureux fervent de Baudelaire dont il mit en musique plusieurs poèmes, ne pouvait ignorer ces textes ; et l’on se prend à rêver que La Mer, L’Isle Joyeuse, Nuages… sont une réponse en notes du musicien aux vers du poète. Et de même que Baudelaire jouait de la mer et de la musique comme d’une métaphore réciproque en utilisant un cadrage de peintre, Debussy indique, en sous-titre de La Mer : Trois esquisses symphoniques – comme si aucune forme musicale existante ne pouvait rendre compte de l’œuvre. Et c’est bien la quête de nouvelles formes artistiques que l’on perçoit dans cette volonté d’aller chercher dans un autre art une dénomination et une correspondance, dans ce jeu miroitant où les signes et les symboles se répondent et se réfléchissent à l’infini.

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– Vous devriez vous souvenir que vous êtres une demoiselle. – Je n’en suis pas une, et si mes cheveux relevés m’en donnent l’air, je me ferai deux queues jusqu’à ce que j’aie vingt ans, s’écria Jo en arrachant sa résille et secouant ses longs cheveux bruns. Je déteste penser que je deviens grande, que bientôt on m’appellera Miss March, qu’il me faudra porter des robes longues et avoir l’air aussi raide qu’une rose trémière ! C’est déjà bien assez désagréable d’être une flle quand j’aime les jeux, le travail et les habitudes des garçons. Je ne me résignerai jamais à n’être pas un homme. Maintenant c’est pire que jamais, car je meurs d’envie d’aller à la guerre pour vaincre ou mourir avec papa, et je ne puis que rester au coin du feu à tricoter comme une vieille femme ! »

Louisa May Alcott, Little Women (Les Quatre Filles du Docteur March)

Laurence Cordier et Clément Mao – Takacs ont tissé un parcours autour de paroles et de musiques écrites par des femmes : que signifie « être ou devenir femme » ? existe-t-il des écritures « féminines » ? l’écriture ne serait-elle pas un espace qu’il a fallu conquérir, mais aussi un espace intime permettant de se penser de façon autonome, en dépit de la difficulté d’être dans un monde encore aujourd’hui machiste, sexiste et misogyne ?

Peut-être nous appartient-il, aujourd’hui, d’espérer et surtout d’inventer un monde plus serein dans lequel cette question d’un art strictement féminin n’existerait plus, parce qu’une même place serait accordée aux femmes, dans une égalité parfaite ; car c’est bien vers cette reconnaissance d’une présence absolument nécessaire que tendent tous les combats et les dires de ces créatrices.

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ÊTRE PENSER ÉCRIRE DEVENIR FEMME CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

Jeudi 6 septembre | 21H

Laurence Cordier, comédienne

Marianne Seleskovitch, mezzo-soprano

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

durée du concert : 70’ sans entracte

Jean-Baptiste Poquelin alias Molière

Les Femmes Savantes (Acte II, scène 7) : tirade de Chrysale

Marie Gouze alias Olympe De Gouges Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne

Melanie Bonis alias Mel Bonis Tambours et Clairons, pas redoublé

Marguerite Donnadieu alias Marguerite Duras Écrire

Clara Wieck alias Clara Schumann

Sie liebten sich beide… / Ils s’aimaient tous les deux… op. 13 n°2

Pierre Choderlos De Laclos

Les Liaisons dangereuses : Lettre 127 (la Marquise de Merteuil au Vicomte de Valmont)

Pauline Garcia alias Pauline Viardot

Villanelle

Marguerite Antoinette Jeanne Marie Ghislaine Cleenewerck De Crayencour alias Marguerite Yourcenar Les Yeux Ouverts (entretiens) : Et le féminisme ?

Augusta Mary Ann Holmes alias Augusta Holmès La Nuit

Amantine Aurore Lucile Dupin, Baronne Dudevant alias George Sand Indiana (III, 21) [avec la participation d’Hugues Soualhat]

Pauline Garcia alias Pauline Viardot Canción de la Infanta

Adeline Virginia Alexandra Stephen alias Virginia Woolf Orlando

Kaija Anneli Laakkonen alias Kaija Saariaho Bosun’s Cheer

Lucy Schwob alias Claude Cahun Aveux non avenus

Clara Wieck alias Clara Schumann Hexentanz

Annie Duchesne alias Annie Ernaux La Femme gelée

Pauline Garcia alias Pauline Viardot En Mer

Françoise Quoirez alias Françoise Sagan L’étang de solitude

Augusta Mary Ann Holmes alias Augusta Holmès Soir d’Hiver

Sidonie-Gabrielle Colette alias Colette

La Naissance du Jour

Pauline Garcia alias Pauline Viardot Tarentelle

Toutes les pièces du programme (à l’exception de celle de Kaija Saariaho) sont des orchestrations originales réalisées par Clément Mao – Takacs pour SECESSION ORCHESTRA.

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CONCERT
ORCHESTRE & LECTURE

Italie ! mot magique, si souvent proféré par les Romantiques qui savaient obligatoire ce « Grand Tour » destiné à former la jeunesse par la rencontre de cette beauté absolue, rayonnante, qui éblouit le regard et ravit l’âme.

C’est ce cri d’espoir que Berlioz met dans la bouche de ses Troyens exilés, et c’est à Rome qu’il entendit les instruments populaires qui l’inspirèrent pour créer des sonorités inouïes ; c’est là que Debussy se morfondit, ce qui ne l’empêcha pas de livrer une Suite Bergamasque dont le célèbre Clair de lune semble un panorama napolitain, un hommage aux Collines d’Annacapri, une Isle Joyeuse aux couleurs méditerranéennes…

L’Italie nous inspire, nous appelle, nous séduit ; nous agace parfois peut-être, mais l’on ne résiste guère à son charme et à sa contagieuse bonne humeur. Et puis, c’est, on le sait depuis Monteverdi, la patrie du chant et de l’opéra par excellence : Rossini, Verdi, Puccini, Tosti composeront ces morceaux qui deviendront si célèbres dans le monde entier et que nous entendons toujours avec le même bonheur, et que nous nous surprenons même à fredonner naturellement…

Ce concert nous invite à voyager dans plusieurs Italie(s), certaines réelles, d’autres imaginaires : puisse-t-il nous donner le désir de découvrir ou redécouvrir cette patrie des arts dont l’histoire est tressée avec celle de la France – notre Renaissance ne doit-elle pas tant, artistiquement, à celle initiée par l’Italie, et ne leur devons-nous pas jusqu’à l’invention de la fourchette ?

Sans quitter Carnac, partons ensemble en Italie et sur les ailes de la musique, laissons-nous emporter par l’émotion à fleur de peau, par cette évidence merveilleuse que ce pays sait faire surgir devant nos yeux, nos oreilles et tous nos sens extasiés !

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« Les Italiens sont des Français de bonne humeur. »
Jean Cocteau

ITALIES

CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

vendredi 7 septembre | 21H

Irina de Baghy, mezzo-soprano

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

durée du concert : 70’ sans entracte

Claude Debussy Ballade

Gabriel Fauré

Après un rêve (romance d’après une poésie toscane)

Giuseppe Verdi

3 Romances

– Non t’accostar all’urna (poème de Vittorelli)

– In solitaria stanza (poème de Vittorelli) – Deh pieotoso, o Addolorata (poème d’après Goethe, attribué à Balestra)

Pauline Garcia Viardot

Tarentelle

Giuseppe Verdi

extrait de Il Trovatore « Stride la vampa »

Claude Debussy

Clair de lune extrait de la Suite Bergamasque

Francesco Paolo Tosti extraits des Canzoni d’Amarante – Lasciami ! – L’alba separà della luce l’ombra…

Nino Rota

Valse composée pour le flm Il Gattopardo

Giaccomo Puccini extrait de Tosca « Vissi d’arte »

Claude Debussy

L’Isle Joyeuse

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CONCERT ORCHESTRE & VOIX
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LA NATURE EST UN TEMPLE

ÉGLISE SAINT CORNÉLY

samedi 8 septembre | 21H

Irina de Baghy, mezzo-soprano

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

durée du concert : 80’ sans entracte

Richard Wagner extraite de Tannhaüser Marche des Pèlerins

Claude Debussy Nuages

Richard Wagner Wesendonck-Lieder

– Der Engel (L’Ange)

– Stehe Still (Arrête-toi !)

– Im Treibhaus (Dans la serre)

– Schmerzen (Douleurs)

– Traüme (Rêves)

Claude Debussy

Clair de lune extrait de la Suite Bergamasque

Richard Wagner extraite de La Walkyrie Chevauchée des Walkyries

Richard Wagner extraite de Tristan und Isolde Isolden’s Liebestod (Mort d’Amour d’Isolde)

Claude Debussy L’Isle Joyeuse

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CONCERT
ORCHESTRE & VOIX

CONCERT ORCHESTRE & VOIX - LA NATURE EST UN TEMPLE

« Je viens vous demander de devenir crédule, De n’aimer que les bois où la fûte module,. Et le pain de seigle et le lait. D’avoir des yeux naïfs que la nature étonne, D’être gai s’il fait beau, d’avoir peur lorsqu’il tonne, Et d’accomplir ce qui me plaît. »

Jean Cocteau, Prière à Pan

« La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L’homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l’observent avec des regards familiers. »

Charles Baudelaire, Correspondances

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Célébrer la nature à Carnac était une évidence : entre terre et mer, entre campagne et plage, avec les pierres levées qui naissent de la lande, les maisons qui sont dévorées d’hortensias, les pins qui ondulent dans le vent. L’appel irrésistible du Printemps, la variété d’un paysage idyllique, la perfection d’un clair de lune : oui, la Nature chante, bruisse, gronde, murmure, tour à tour calme ou mouvementée, fascinant les compositeurs qui tentent d’en saisir l’essence, et de trouver une traduction musicale pour le murmure et l’immensité de la mer, le crépitement d’un feu dansant, la beauté hiératique d’une montagne bleutée…

C’est un geste fort, pour un compositeur, que de faire entrer les sons de la Nature dans la salle de concert, de les intégrer à une composition musicale savante, d’en restituer l’harmonie naturelle par une harmonie artificielle. Car si un simple trille pourra servir à évoquer le rossignol, un ostinato le ressac, un effet d’écho les sonorités minérales, comment rendre le chant silencieux des nuages, le bruissement des feuilles, la percée d’un rayon de soleil après l’ondée ? La tâche est ardue, car on ne peut pas se contenter d’imiter : et si les compositeurs s’amusent à noter et à copier parfois les chants d’oiseaux, il leur faut faire preuve d’imagination, inventer un tout un monde sonore pour se hisser à la hauteur de la variété et du mystère du chant de la Nature.

C’est pourquoi ils nous livrent avant tout des impressions, des images fugitives, des esquisses comme autant de petites fenêtres ouvertes sur le monde – un monde où l’être humain trouve une forme de paix devant la révélation du « sublime », où tourments et joies de l’âme entrent en résonance avec ce que l’œil contemple, où paysages extérieurs et intérieurs ne font plus qu’un. Alors, dans cette paisible union entre l’Homme et la Nature, un sentiment sacré s’empare de notre âme : la Nature est bien ce temple à ciel ouvert évoqué par Baudelaire dans son célèbre sonnet Correspondances, et dont Debussy se faisait l’écho en écrivant : « je me suis fait une religion de la mystérieuse nature ».

Pour ce dernier concert, célébrons dans la joie ces noces solennelles : mais en nous laissant bercer par le jeu des vagues, en écoutant le dialogue du vent et de la mer, en assistant au lever du soleil de l’aube à midi, en rêvant à la course des nuages, prenons garde de ne pas oublier que tout ceci est un privilège fragile, que nous nous employons avec constance à détruire par notre irrespect. Hôtes de passages sur cette planète, il convient que nous la chérissions et que nous en prenions soin, amoureusement.

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& VOIX - LA NATURE EST UN TEMPLE
CONCERT ORCHESTRE
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CHAPELLE DE LA MADELEINE

samedi 1er septembre | 18H

CASINO CIRCUS DE CARNAC

lundi 3 septembre | 18H

CHAPELLE DE LOCMARIA

mercredi 5 septembre | 18H

CHAPELLE DU HAHON

jeudi 6 septembre | 18H

CHAPELLE DE KERGROIX

vendredi 7 septembre | 18H

CHAPELLE DE COËT À TOUS

samedi 8 septembre | 18H

Les récitals ont vocation à mettre plus particulièrement encore en valeur le patrimoine de Carnac : conçus et adaptés en fonction de l’espace et de l’acoustique de chaque lieu, ils font entrer la musique en résonance avec l’architecture, privilégiant la musique de chambre pour créer des moments d’intimité et de proximité avec les interprètes.

L’occasion de découvrir ou redécouvrir en douceur les ravissantes chapelles qui parsèment la commune et possèdent chacune un charme unique, mais également d’apprécier une programme surprise dans le cadre festif du Casino..

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R
É CITALS

« Homme, es-tu capable d’être juste ? C’est une femme qui t’en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit.

Dis-moi ? qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? ta force ? tes talents ? Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l’oses, l’exemple de cet empire tyrannique. Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfn un coup d’œil sur toutes les modifcations de la matière organisée ; et rends-toi à l’évidence quand je t’en offre les moyens ; cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l’administration de la nature. Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d’œuvre immortel.

L’homme seul s’est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle ; boursoufé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l’ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles ; il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l’égalité, pour ne rien dire de plus. »

Olympe de Gouges, Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne

C’est à toutes ses « sœurs en sons » que Marianne Seleskovitch a souhaité rendre hommage avec ce récital : reprenant l’antique alliance de la voix de femme et de la harpe, elle a choisi de nous faire entendre un véritable panorama de compositrices, du Moyen-Âge à nos jours. Ces voix et ces écritures féminines, il faut leur faire toute la place dont elles furent souvent privées : elles nous sont nécessaires parce qu’elles dessinent, même dans une lecture anachronique, un cheminement de la pensée féministe, une revendication du droit d’exister et de créer.

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SORORITÉS / SONORITÉS

CHAPELLE DE LA MADELEINE

samedi 1er septembre | 18H

CHAPELLE DU HAHON

jeudi 6 septembre | 18H

Marianne Seleskovitch, mezzo-soprano

Vincent Buffn, harpe

durée du concert : 50’ environ

Hildegaard Von Bingen

O Ignee Spiritus (voix seule a capella)

Alma Schindler – Mahler

– Bei dir ist es traut

– Ich wandle unter Blumen

Lili Boulanger

Refets

Maria Garcia Malibran

Le Ménestrel

Away o’er the blue waves

Kaija Saariaho

extrait de L’Amour de Loin

Chanson du Pèlerin

Henriette Renié

Danse des lutins

Fanny Mendelssohn – Hensel

Die Mainacht

Schwanenlied

Barbara Strozzi

L’Eraclito amoroso

Pauline Garcia Viardot

Canción de la infanta

Haï Luli !

Clara Wieck – Schumann

Liebst du um Schönheit

47 R É CITAL VOIX & HARPE

ATELIERS VOCAUX COLLECTIFS

Chanter ensemble est un moyen simple et fort de rassembler des volontés humaines dans la joie de l’expression de soi et de l’échange avec d’autres.

Accéder à sa propre voix, pour transmettre des savoirs ou des sentiments, exprimer ce qui se love au plus profond de soi, revisiter des répertoires connus ou oubliés ; c’est un acte de partage et d’ouverture qui nous connecte au monde et nous rappelle que nous sommes tous liés par une nature semblable.

Le Festival TERRAQUÉ vous propose cet atelier afn de permettre à tous et à chacun :

- de (re)découvrir sa voix dans le plaisir

- de chanter quel que soit son âge ou son niveau, avec un accès immédiat au répertoire

- de comprendre les bases du chant choral pour mieux entendre les mélodies et la polyphonie

Dans le cadre de cet atelier animé par une chanteuse professionnelle, vous aborderez la technique vocale en douceur pour mieux gérer votre timbre, votre puissance et vos registres vocaux. Marianne vous fera travailler sur la colonne d’air et la souplesse laryngée, la résonance et la diction, dans la bonne humeur !

Marianne Seleskovitch est chanteuse et enseignante. Au sein de de ses classes, c’est avec passion qu’elle aborde tous les répertoires et tous les publics, dans l’intention toujours plus intensifée de donner au plus grand nombre un goût et une connaissance diversifée de la musique, qu’elle soit écrite ou de tradition orale.

Rendez-vous à 16h

les 3, 4, 5, 6, 7 et 8 septembre 2018 place de l’Église ou en cas d’intempérie à la Chapelle de la Congrégation

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ACTIONS P É DAGOGIQUES

Dans le prolongement des projets et de l’éthique portés par SECESSION ORCHESTRA et Clément Mao – Takacs, et au-delà des présentations didactiques qui accompagnent tous les évènements, le festival TERRAQUÉ développe des actions pédagogiques fortes et ancrées sur le territoire, à destination des jeunes publics. La rentrée scolaire se fera ainsi en musique pour les enfants des écoles Saint Michel et Les Korrigans, et la première semaine de cours sera ponctuée d’ateliers musicaux pédagogiques.

lundi 3 septembre

8h30 École Saint Michel : rentrée en musique !

SECESSION ORCHESTRA / Clément Mao – Takacs, direction

10h00 École Les Korrigans : rentrée en musique !

SECESSION ORCHESTRA / Clément Mao – Takacs, direction

vendredi 7 septembre

14h00 Espace Culturel Terraqué concertino pour les élèves de l’école Saint Michel SECESSION ORCHESTRA / Clément Mao – Takacs, direction

15h00 Espace Culturel Terraqué concertino pour les élèves de l’école Les Korrigans SECESSION ORCHESTRA / Clément Mao – Takacs, direction

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Tous les évènements du festival sont en entrée libre !

CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

8 place de la Chapelle

Carnac (centre bourg)

CHAPELLE DE LA MADELEINE

Entre Kerguéarec et Kerguéno

Accès par D186

CHAPELLE DE SAINT-COLOMBAN

Hameau de Saint-Colomban

CASINO DE CARNAC

41 avenue des Salines

Carnac

ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

26 rue du Tumulus

Carnac (centre bourg)

CHAPELLE DE LOCMARIA

5 avenue des Saules

Carnac (plage)

CHAPELLE DU HAHON

Route du Hahon

Carnac

CHAPELLE DE KERGROIX

Village de Kergroix

Accès par D768

CHAPELLE DE COËT A TOUS

Rue de Coët à Tous

Accès par D119

ÉGLISE SAINT-CORNELY

Place de l’Eglise

Carnac (centre bourg)

Retrouvez tous les plans d’accès et informations pratiques sur www.festivalterraque.com

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LES LIEUX DU FESTIVAL

ARTISTES

JÉRÔME BASTIANELLI | conférence

Haut-fonctionnaire, écrivain et critique musical, Jérôme Bastianelli est l’auteur de biographies de Federico Mompou (Payot Lausanne, 2003), Félix Mendelssohn (Actes Sud, 2008), Piotr Ilitch Tchaïkovski (Actes Sud, 2012) et Georges Bizet (Actes Sud, 2015). Pour la collection Bouquins des éditions Robert Laffont, il a également participé aux dictionnaires Tout Mozart, Tout Bach et Tout Verdi.

Depuis 2000, il écrit chaque mois dans le magazine Diapason et collabore régulièrement à l’émission La tribune des critiques de disques, sur France-Musique. Il est également spécialiste des relations entre Marcel Proust et John Ruskin, sujet auquel il a consacré deux ouvrages (édition critique des traductions de Proust (Robert Laffont, 2015), Dictionnaire Proust Ruskin (Classiques Garnier, 2017, Prix de la Madeleine d’or 2017).

Jérôme Bastianelli est par ailleurs Directeur général délégué du musée du quai Branly – Jacques Chirac et Président de la Société des amis de Marcel Proust.

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LAURENCE CORDIER | lecture

Formée au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris en 2003, Laurence Cordier suit les classes de Catherine Hiegel, Philippe Adrien, Lukas Hemleb et Denis Podalydès.

Au théâtre, elle travaille comme comédienne au Théâtre National de l’Odéon sous la direction de Georges Lavaudant dans La Cerisaie de Tchekhov et sous la direction de Luc Bondy dans Viol-Titus Andronicus de Botho Strauss. Avec Patrick Pineau, elle joue dans Peer Gynt d’Ibsen, festival d’Avignon 2004, La demande en mariage et Les trois sœurs de Tchekhov, On est tous mortels un jour ou l’autre d’Eugène Durif, La noce de Bertolt Brecht, Sale août de Serge Valletti, Le Suicidé de Nicolaï Erdman, festival d’Avignon 2011, Le conte d’hiver de W. Shakespeare. Elle interprète également Le petit chaperon Uf de Jean-Claude Grumberg sous la direction de Sylvie Orcier, Les Frères Karamazov d’après Dostoïevski sous la direction de Cécile Maudet. Elle participe régulièrement avec Sécession Orchestra aux concerts-lectures dirigé par Clément Mao-Takacs et travaille aussi avec La Chambre aux Échos. Au cinéma et à la télévision, elle tourne notamment avec Raoul Ruiz, José-Luis Guerin, Caroline Huppert, Benoît Jacquot, Éléonore Faucher, JeanXavier de Lestrade, …

En 2014, Laurence Cordier crée la compagnie La Course Folle, basée à Tours. La compagnie s’intéresse à l’écriture contemporaine, théâtrale ou non, à travers des projets exigeants et ouverts, à destination des publics les plus divers autour d’un même vecteur : l’alchimie des mots. Le premier spectacle de la compagnie, Le Quat’sous d’après Annie Ernaux, est créé au théâtre national de Bordeaux puis en tournée à la scène nationale de Chambéry, à La Pléiade de La Riche en co-accueil avec le théâtre Olympia-CDN de Tours, au théâtre des Célestins à Lyon, au Sorano à Toulouse, …

Laurence Cordier est nommée directrice du Théâtre Universitaire de Tours (TUT) depuis septembre 2017. Après Platonov de Tchekhov dans la traduction de Françoise Morvan et André Markowicz, elle va mettre en scène avec la troupe universitaire Pulvérisés de l’autrice contemporaine Alexandra Badea au TUT en mars 2019. Sa prochaine création, Ni les chiens qui boitent, ni les femmes qui pleurent d’après les écrits de la peintre et poétesse Frida Kahlo est prévue pour l’automne 2019.

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MARION LEBÈGUE | mezzo-soprano

Marion Lebègue, mezzo-soprano française, a commencé sa formation par la clarinette et est certifée de Musicologie à la Faculté de Tours. Elle intègre ensuite la classe d’Art lyrique de Blandine de Saint-Sauveur au Conservatoire de Boulogne-Billancourt où elle obtient son prix avec Mention Très Bien à l’unanimité. Elle suit ensuite l’enseignement d’Anne Constantin au Pôle Supérieur de Paris d’où elle sort diplômée en 2015. Elle se perfectionne également auprès d’Elsa Maurus ou Jean-Philippe Lafont et auprès de Dietrich Henschel pour le lied et la mélodie. Lauréate de la Fondation Royaumont, Marion Lebègue a participé en 2013 à l’atelier de formation autour des Mélodies et Lieder avec avec Dietrich Henschel. En septembre 2015, Marion Lebègue s’est distinguée en remportant le troisième prix du jury et le prix de la composition contemporaine de l’ARD International Music Competition à Munich. En 2014, elle remporte le 1er prix du prestigieux Concours International de Chant de Toulouse, tous les prix lors du Concours International de chant de Marmande 2014 (Grand Prix Opéra, 1er Prix mélodie, Prix du public et Prix spécial franco-québécois), le 1er prix du Concours parisien FLAME ainsi que le Concours International Vincenzo Bellini. Sur scène, elle interprète les rôles de Zweite Dame (Die Zauberföte, Mozart), Carmen et Mercedes (Carmen, Bizet), La Muse, la Mère et Nicklauss (Les Contes d’Hoffmann, Offenbach), Emilia (Otello, Verdi), Ines (Il Trovatore, Verdi), Orphée (Orphée, Glück), Hélène de Troie (La Belle Hélène, Offenbach), Regina (La Princesse de Trébizonde, Offenbach), Pipeto (Viva la Mamma, Donizetti). Elle a entre autre à son répertoire : Dorabella, Sesto, Cherubino, Zerline ou Elvira chez Mozart, Romeo chez Bellini, Siebel et Stefano chez Gounod, Marguerite chez Berlioz, Charlotte chez Massenet, Der Komponist chez Strauss, ou encore, Concepcion chez Ravel. Lors de ces productions, elle travaille avec de grandes personnalités comme les metteurs en scène Daniel Mesguich, Vincent Vittoz, Nadine Duffaut, Alex Ollé (La Fura dels Baus) et les Maestros Leonard Slatkin, Jacques Mercier ou Danielle Callegari… En concert, elle aborde autant l’oratorio, le récital que la musique contemporaine. Elle est l’alto solo dans La Petite Messe Solennelle de Rossini, dans les Stabat Mater de Dvorak, Pergolesi et Rossini, les Requiems de Mozart, Durufé et Verdi. Elle chante en 2014 l’alto solo de Romeo et Juliette de Berlioz avec l’Orchestre National de Lyon (enregistrement Naïve). Elle interprète également en concert Les Nuits d’Eté, La Mort de Cléopâtre, et les rôles de Didon et Cassandre dans Les Troyens de Berlioz sous la direction de Mathieu Romano. Dans le répertoire allemand, elle est soliste dans le Psaume 42 de Mendelssohn, les Sieben Frühe Lieder de Berg et la 4ème Symphonie de Mahler sous la baguette du Maestro Clément Mao-Takacs. Elle est invitée en 2015 au Théâtre du Bolshoï pour chanter en récital son répertoire de prédilection : le français du XIXème. En 2016, elle chante Inez dans Il Trovatore à l’Opéra Bastille. Parmi ses projets, La Frugola (Il Tabarro), Zia Princepessa (Suor Angelica) et la Zita (Gianni Schicchi) à l’Opéra de Metz, puis Feklusha (Katia Kabanova) à l’Opéra Grand Avignon, Smeton (Anna Bolena) à l’Opéra de Marseille. En 2017, Rosette (Manon) à l’Opéra de Monte Carlo, Mercedes (Carmen) à l’Opéra de Nice, Alisa (Lucia di Lammermoor) au Capitole de Toulouse. En 2018, Rosine dans la version française du Barbier de Seville au Théâtre des Champs Elysées, Suzuki (Butterfy) à l’Opéra de Limoge puis de Rouen, le rôle titre de La Nonne Sanglante de Gounod à l’Opéra Comique. Smeton (Anna Bolena) à l’Opéra de Bordeaux. En 2019, Dorabella (Cosi fan Tutte) à l’Opéra de Saint Étienne, le rôle titre de Madame Favart d’Offenbach à l’Opéra Comique, Olga (Eugène Onéguine) à l’Opéra de Marseille, Annina (La Traviatta) et Berta (Il Barbiere di Sevilla) à l’Opéra de Paris.

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EDWIN FARDINI | baryton

Élève en dernière année au Conservatoire de Paris, c’est avec Élène Golgevit qu’il poursuit actuellement son travail vocal. En 2016, il est lauréat de la Fondation de l’Abbaye de Royaumont de même que de la Fondation Daniel et Nina Carasso dont son équipe artistique et lui bénéfcient du soutien dans le cadre d’explorations artistiques. Il a l’opportunité au cours de masterclasses, d’enrichir sa formation au contact d’artistes tels que Thomas Quasthoff, Bernarda Fink et Regina Werner. Il affectionne particulièrement le répertoire de la mélodie, du Lied et de l’oratorio qu’il façonne auprès des pianistes Anne Le Bozec et Susan Manoff, ainsi que du baryton Stephan Genz.

Lors de l’édition 2017 de l’Académie du Festival d’art lyrique d’Aix- en-Provence, il a participé à la Résidence Pinocchio encadrée par le pianiste Jeff Cohen et le compositeur Ondrej Adamek, et a notamment travaillé en tant que doublure musicale pour la Création mondiale du dernier opéra du compositeur Philippe Boesmans et du dramaturge Joël Pommerat.

En novembre dernier, à la Philharmonie de Paris, il se produisait avec l’Orchestre de Paris et l’Orchestre du Conservatoire de Paris sous la direction de Thomas Hengelbrock. En récital, on l’a entendu aux côtés d’Anne le Bozec, de Tanguy de Williencourt ou encore de Clément Mao-Takacs et du Secession Orchestra au Grand Salon du Musée de l’Armée, au Théâtre de l’Athénée ainsi qu’au Festival Les Athénéennes de Genève dans des programmes très différents.

En décembre, vous pourrez l’entendre dans Ein deutsches Requiem de Johannes Brahms avec le Wiener Symphoniker et l’Orchestre du Conservatoire de Paris dirigés par Patrick Davin à la Cathédrale Saint-Louis.

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IRINA DE BAGHY | mezzo-soprano

C’est à l’âge de six ans que la jeune mezzo-soprano canadienne Irina de Baghy débute sa carrière de chanteuse dans des comédies musicales au Canada, avant de suivre les master class de grands artistes de jazz renommés.

En 1999, Mlle de Baghy se découvre une vraie passion pour l’art lyrique au cours de ses études à la Bishop’s University. Tout au long de sa formation, elle s’est vu décerner de nombreux prix, parmi lesquels The Friends of Music Award

1999-2000, The Howard Brown Prize in Music 2000-2001 et 2001-2002, ainsi que le prix universitaire Top Graduating Student 2002-2003. Depuis, Mlle de Baghy se produit régulièrement en Europe et en Amérique du Nord pour les productions lyriques. Elle chante également en récital avec piano et avec orchestre, et a participé à plusieurs créations contemporaines. Sur la scene lyrique elle vient de jouer le rôle de Ragonde dans l’Opéra Le Comte Ory de Rossini a l’Opéra de Malmö, Suede, ainsi que le role d’Arsace dans l’Opéra Semiramide de Rossini au Royal Danish Opera à Copenhague, Danemark. En France elle a joué récemment à l’Opéra de Reims le rôle de Rita dans la Zarzuela de Thomas Bréton La Verbena de la Paloma et la création de Thierry Pécou de Rêve de Carnaval. Elle incarne Carmen avec beaucoup de succès au festival d’été de Montmorillon parrainé par Eve Ruggeri ainsi que le rôle de Suzuki dans Madame Butterfy de Puccini à l’Opéra de Fribourg en Suisse et au festival Saint Céré.

Elle a brillamment remporté le 1er prix de chant de l’ADAMI du Concours International de ChantPiano Nadia et Lili Boulanger. Passionnée par la musique de chambre, Mlle de Baghy donne de nombreux récitals en Europe aux États-Unis et au Canada. C’est aujourd’hui sa Septième collaboration avec SECESSION ORCHESTRA et Clément Mao – Takacs, après le triomphe des Wesendonck-Lieder de Wagner au Festival de Pâques de Deauville, l’ouverture de la saison 2015/2016 à la Mairie du 8ème arrondissement de Paris et plusieurs concerts parisiens autour des musiques de Debussy, Chausson, Mahler et Wagner.

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MARIANNE SELESKOVITCH | mezzo-soprano

Formée à la Maîtrise de Paris, Marianne Seleskovitch acquiert très tôt une solide pratique vocale et musicale, en étudiant le choeur, le chant lyrique, le piano et l’écriture. Après une double formation au Conservatoire (en chant) et à l’Université (en musicologie) elle se spécialise dans la création contemporaine, les répertoires rarement joués et le théâtre musical. Son éclectisme la pousse à explorer différent styles et tous les types de vocalité, du baroque aux musiques actuelles.

Son expérience l’a amenée à chanter sous la direction des plus grands chefs - Sir Colin Davis, A. Allemandi, M. Corboz..., à participer à diverses productions lyriques et à de nombreuses créations contemporaines. Elle se produit régulièrement avec la pianiste Elsa Cantor, travaille au sein de la compagnie « La Chambre aux Echos », et avec le collectif d’artistes « Les Platonnes ».

On pourra l’entendre prochainement - septembre 2018 - à Paris dans le cadre du Festival Intervalles, dans La Passion de Simone de Kaija Saariaho - octobre 2018 - à l’Opéra de Nantes (rôle qu’elle a joué à Copenhague, New York et Bergen), ainsi que dans la nouvelle création de la Cie « Les Épis Noirs » au Festival d’Avignon 2019.

Titulaire du Diplôme d’État, elle enseigne le chant et le chant choral au conservatoire de Choisyle-Roi. Elle mène des projets pédagogiques variés pour les écoles, les hôpitaux, ou dans le cadre de festivals. Clément Mao-Takacs l’a nommée responsable pédagogique de ses projets avec « Secession Orchestra » dans le cadre de sa résidence à la Fondation Royaumont. Elle donne également des cours de voix pour comédiens au sein de plusieurs compagnies de théâtre et de l’Atelier International de Théâtre « Blanche Salant ».

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SECESSION ORCHESTRA | orchestre

SECESSION ORCHESTRA est une formation d’élite composée d’une quarantaine de musiciens, qui se produit aussi bien en ensemble de chambre qu’en grande formation symphonique. Placé sous la direction musicale et artistique de Clément Mao – Takacs, son large répertoire privilégie les 20ème et 21ème siècles : si Wagner, Mahler, Schönberg, Berg, Webern, Debussy, Ravel, Bartók, Sibelius… forment le cœur de ses programmes, SECESSION ORCHESTRA travaille toujours avec les compositeurs de son temps, s’attache à redécouvrir des compositeurs oubliés, et propose des incursions dans le grand répertoire symphonique avec des interprétations radicales.

Ses qualités le conduisent à être engagé immédiatement dans de grands festivals en France et en Europe : Lisztomanias (Scène nationale Équinoxe à Châteauroux), Centre Européen de Musique (Bougival), CIMA (Porto Ercole, Italie), Chopin-Sand (Nohant), Tons Voisins (Albi), Rencontres musicales de Calenzana (Corse), Mélos-Éthos (Bratislava), Floréal (Épinal), Codes (Lublin), Maestri e Bambini (Montercarlo di Lucca, Italie), Rencontres musicales de Calenzana, MÉTIS et Saint-Denis, Classique au Vert, Les Athénéennes (Genève)…

De 2015 à 2016, SECESSION ORCHESTRA a été en résidence au Festival de Saint-Denis ; il a reçu à plusieurs reprises le soutien de la Fondation La Poste. Depuis 2014, SECESSION ORCHESTRA est en résidence à la Fondation Singer-Polignac ainsi qu’à la Fondation Royaumont / Médiathèque musicale Mahler de 2017 à 2019 : dans ce cadre, il se produit chaque année au Festival de Royaumont dans des programmes emblématiques : Jardins d’Amour (Zemlinsky, Mahler, Wagner en 2017) ; La Nature est un temple (Debussy, Cras, Duparc, Adams en 2018).

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En 2015, SECESSION ORCHESTRA ouvre le festival de Deauville dans un programme Webern/Wagner/Mahler loué unanimement par la presse musicale et fait sensation à Bruxelles, investissant l’ensemble du bâtiment et jouant pendant plus de cinq heures lors de l’Opening Night de BOZAR. A Paris, SECESSION ORCHESTRA concerte régulièrement à l’Auditorium du Louvre (Une jeunesse viennoise, Debussy et la danse) ; il est le premier orchestre à se produire dans la cour Marly du Musée du Louvre. En 2019, il sera ensemble associé à la programmation de l’Auditorium du Musée d’Orsay. Créant chaque année plusieurs œuvres de notre temps, SECESSION ORCHESTRA a été invité par le festival Présences de Radio-France (créations de Saariaho, Motsch, Vincze, Koskinen), le festival NOVALIS (Croatie), et collabore étroitement avec la compositrice Kaija Saariaho. SECESSION ORCHESTRA donne également de nombreux concerts dans le cadre des festivals INTERVALLES et TERRAQUÉ.

Multipliant les collaborations et les passerelles entre les arts, SECESSION ORCHESTRA se produit souvent en compagnie d’autres artistes (Thomas Hampson, Renaud Capuçon, Marion Lebègue, Edwin Fardini, Elsa Dreisig, Stéphane Degout, Jonas Vitaud, François Dumont, Jean-François Heisser…) et comédiens (Charles Berling, Didier Sandre, Antoine Duléry, Claude Jamain, Laurence Cordier, Julie Depardieu, Renan Carteaux, Brigitte Fossey, Michel Fau…). Il collabore avec la compagnie La Chambre aux échos pour les spectacles Tu ne dois pas garder la nuit en toi (musiques de Wagner et Mahler, 2013), Violences (Henze et Koskinen), Graal Théâtres et La Passion de Simone (musiques de Kaija Saariaho).

Considérant tout acte culturel comme un acte social, SECESSION ORCHESTRA choisit de repenser la forme du concert classique à travers des programmes-concepts et de réinventer le lien entre musiciens et publics au cœur de la cité : leur recherche de l’excellence, leur attention à la transmission et leur volonté d’aller au-devant de tous les publics (du jeune public au public en situation de handicap ou souffrant de pathologies lourdes jusqu’aux personnes en soins palliatifs) incarnent leur démarche fondée sur l’éthique et un enthousiasme communicatif.

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CLÉMENT MAO – TAKACS | direction

Clément Mao – Takacs est l’une des étoiles montantes de la nouvelle génération de chefs d’orchestre.

Diplômé du CNSMDP ainsi que de l’Accademia Chigiana de Sienne, il est lauréat du Festival de Bayreuth et a reçu le Prix « Jeune Talent » 2008 décerné par la Fondation del Duca (Institut de France / Académie des Beaux-Arts). En 2013, il est le premier chef d’orchestre à devenir lauréat de la Fondation Cziffra.

Comme chef invité, il a dirigé Norwegian Radio Orchestra, Stavanger Symphony, Oslo Philharmonic, Odense Symphony, Orchestre des Pays de La Loire, Orchestre Symphonique de Bretagne, Festival Orchestra of Sofa, Avanti! Chamber Orchestra Finland, ICE Ensemble New York et Bit 20 Bergen… Il a fait ses débuts avec l’Orchestre de Paris en mai 2018, dirigeant cinq concerts au pied levé.

En 2011 il fonde Secession Orchestra, dont il est le directeur musical et artistique. Avec le metteur en scène Aleksi Barrière, il a co-dirige la compagnie de théâtre musical et opéra de chambre La Chambre aux échos. Il a également créé et dirige deux festivals, INTERVALLES (Paris) et TERRAQUÉ (Carnac, Bretagne).

Spécialiste de la musique de Kaija Saariaho, il a dirigé la création mondiale et plusieurs créations nationales de la version de chambre de son opéra/oratorio La Passion de Simone (Bratislava, Saint-Denis, Lublin, Clermont- Ferrand, Copenhagen, New-York, Bergen et Nantes). Il a créé la version de chambre du cycle de mélodies Quatre Instants qui lui est dédiée, la première danoise du concerto pour violoncelle Notes on Light et dirige régulièrement de nombreux opus de son catalogue. En 2018, il dirigera les concertos Aile du Songe et Graal Théâtre, ainsi que la première discographique de son cycle pour grand orchestre Circle Map.

Clément Mao – Takacs a enregistré la pièce Adieu de Stockhausen (Crystal Classics), ainsi qu’un disque consacré à Jacques Ibert (Timpani) qui a reçu 5 « Diapasons » par le magazine du même nom. Ses prochains projets concernent la musique de Debussy, Zemlinksy et Saariaho.

Clément Mao – Takacs est également pianiste concertiste et compositeur.

www.clementmaotakacs.com

Suivez toute l’actualité de Clément Mao - Takacs sur :

Facebook : Clément Mao – Takacs

Twitter : @cle_mao_takacs

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SOUVENIRS DE L’ÉDITION 2017

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ARTISTE ASSOCI É

Bernard Bouin

Bernard Bouin, artiste-peintre, nous a permis de seleccionner parmi son immense collection, pour illustrer nos programmes (site internet et brochure) et nous le remercions.

Il est né en 1945 à La Pommeraye (Maine-et-Loire).

Il vit et travaille à Vannes et à Carnac (Morbihan).

En 1970. Il s’installe comme pharmacien à Saint Avé ( Morbihan).

En 1988, il décide de se consacrer exclusivement à la peinture.

En 1990, première exposition à la Galerie Visconti Paris 6è, galerie dans laquelle il fera de nombreuses expositions personnelles jusqu’en 2005.

Il a fait de nombreuses expositions personnelles dans toutes les principales villes de France et à l’étranger : Toulouse (1994), Angers (1997), Le Mans (2002), Lannion (2004) et les musées Estrine Saint-Rémy-de-Provence (2003), BeauxArts de Vannes (2004), BeauxArts de Mons (2005), le Centre des Arts André Malraux de Douarnenez (2010), Musée de Rabastens (2013) ont organisé des expositions personnelles de son travail.

Depuis 2008, il s’intéresse aux rapports peinture, musique et littérature.

En 2010, la ville de Vannes présente à l’Hôtel de Limur, l’installation Peinture - Musique « Le Chant du jour »qu’il réalise avec le violoncelliste Bruno Cocset.

En 2013, d’après l’œuvre de Friedrich Nietzsche et le poème symphonique de Richard Strauss, il crée « Ainsi parlait Zarathoustra » présenté pendant la Biennale de Venise (Italie) au Palazzo Albrizzi (Institut culturel Italo-allemand).

En 2015, Exposition « Correspondances » à la Collégiale Saint Martin à Angers –Département de Maine-et-Loire au printemps 2015.

En 2018, Premier festival de Correspondances des Arts à l’invitation de Jean Yves Clément à Braine (Aisne).

À Paris, la Galerie de l’Europe 55 rue de Seine Paris 6è présente régulièrement son travail depuis 2007.

Il participe à de nombreuses foires d’Art contemporain : Linéart Gand (Belgique), EuropArt Genève (Suisse), Salon de Mars et Art Paris (Paris).

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LISTE DES ŒUVRES DE BERNARD BOUIN PRESENTÉES DANS LA BROCHURE

Page 9 : Mars, 2006 - 97 x 146 cm

Page 14 : Le bain, 1997 - 92 x 73 cm

Page 16 : Aube, 2012 - 100 x 100 cm

Page 20 : Soir d’été, 1999 - 114 x 146 cm

Page 24 : L’absence, 2003 - 97 x 146 cm (détail page 22)

Page 28 : Le trouble, 1990 - 114 x 146 cm (détail page 26)

Page 30 : L’hiver, 2002 - 97 x 146 cm

Page 34 : Rivage, 2012 - Crépuscule 38 x 46 cm (détail page 32)

Page 36 : L’été, 1994 -130 x 162 cm

Page 38 : La porte St Vincent Vannes, 1989 - 114 x 146 cm

Page 42 : Aimai-je un rêve, 2014 - 114 x 146 cm (détail page 40)

Page 46 : Pénombre, 2007 - 97 x 130 cm

Page 49 : Le quai l’enfance, 2002 - 114 x 162 cm

Page 63 : Rocher, 2018 x 100 x 100 cm

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35 € * 27 € en happy hour

MÉCÈNES & SPONSORS

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