Festival TERRAQUÉ 2022 : programme de salle

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musique classique et contemporaine DU 8 AU 16 SEPTEMBRE 2022

édition #6
2 WWW.FESTIVALTERRAQUE.COM

UNE AVENTURE UNIQUE : HORS NORME, HORS DU COMMUN, HORS DES SENTIERS BATTUS

Créée en 2017 à l’initiative du chef d’orchestre Clément Mao – Takacs qui en assure la direction artistique, la sixième édition du festival TERRAQUÉ aura lieu du 8 au 16 septembre 2022.

Son nom « Terraqué » vient du titre d’un recueil du poète carnacois Guillevic ; employé par Hugo et Proust, ce beau mot un peu étrange signifie littéralement « de terre et d’eau », et symbolise à la fois la situation géographique de Carnac et l’esprit de ce festival : imitant le ressac de la mer, le festival TERRAQUÉ est un vaet-vient, un dialogue permanent entre les arts, les cultures, les formes artistiques, les artistes, la ville et la plage, la campagne et la mer, le sacré et le profane, les répertoires, les différents lieux de patrimoine.

Bénéficiant sur toute sa durée de la présence d’un orchestre professionnel, SECESSION ORCHESTRA, et d’une nouvelle génération d’artistes réunie autour de Clément Mao – Takacs, le festival TERRAQUÉ développe son action sur l’ensemble du territoire carnacois, à destination de tous les publics, grâce à la musique qui est ici synonyme de partage, d’échange, d’émotions et de rencontres. Le festival Terraqué, c’est avant tout une aventure humaine et musicale qui fédère les bonnes volontés autour d’un projet radicalement différent.

Pour cette 6ème édition, SECESSION ORCHESTRA nous fera la grâce d’être présent presque chaque soir. On retrouvera des artistes fidèles du festival, mais aussi quelques nouveaux/nouvelles venu•e•s, qui tou•te•s viendront partager leur art. On y écoutera des musiques venues de partout dans le monde, de grands classiques du répertoire, des œuvres de notre temps, du jazz. On goûtera la voix seule dans la lumière d’une chapelle mais aussi le charme intime du récital de piano, du duo instrumental et/ou vocal, de la musique en trio, et on entendra résonner « plus d’une langue » – dont la langue bretonne. On admirera l’œuvre d’une plasticienne, et on se réjouira d’avoir aussi bien des créatrices que des créateurs. On pourra développer son esprit critique en comparant plusieurs exécutions d’une même œuvre. On s’interrogera sur le sacré et le spirituel dans l’art. On parlera des temps immémoriaux comme de l’actualité la plus violente. On évoquera la Nature et on invoquera les voix de l’ombre.

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ÉDITOS

UN FESTIVAL POUR CÉLÉBRER ET PARTAGER NOTRE PATRIMOINE

Rendez-vous carnacois incontournable, la 6ème édition du festival TERRAQUÉ créé par Clément Mao – Takacs vient illuminer la commune pour la fin d’été. Grâce à ce remarquable musicien et pédagogue accompagné par les excellents musiciens de son SECESSION ORCHESTRA et une pléiade de personnalités artistiques exceptionnelles, le festival TERRAQUÉ propose un itinéraire musical et géographique singulier.

Sillonnant le territoire, ils nous invitent à (re)découvrir la commune et son riche patrimoine historique, naturel et culturel. Chapelles, vestiges mégalithiques, plages et campagnes verdoyantes constituent un écrin exceptionnel pour l’expression de la musique et de la création artistique.

Le festival TERRAQUÉ est une formidable aventure musicale et humaine, grâce à l’implication remarquable des artistes, des organisateurs, des bénévoles et des partenaires toujours plus nombreux. Cette semaine musicale est un évènement majeur qui réaffirme la place, essentielle, de la culture dans la vie de notre commune.

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Olivier Lepick, Maire de Carnac

L’OISEAU NOIR DANS LE SOLEIL LEVANT

L’édition 2022 du festival Terraqué s’ouvre sur le rivage carnacois, en ce point où l’immobilité de la terre offre un contraste et une résonance à l’éternel mouvement de l’eau. Autour de cette dualité, qui fait l’identité profonde — et toute la beauté — de ces journées festives, la musique vient nous parler d’évolutions et de transformations. Mort et (re)naissance, tension et résolution, errance et aboutissement ; il nous est proposé un véritable voyage initiatique au travers duquel chacun de nous pourrait gagner comme une terre promise.

Le festival entre d’abord lui-même en mouvement, en développement ; de son berceau, Carnac, il étend désormais ses cercles non seulement à La Trinité, mais encore à Auray. Dans leur variété géographique mais aussi formelle, au travers d’un atelier pédagogique, d’un concert solidaire, des ateliers quotidiens Tous Au Chant, des œuvres chatoyantes de la plasticienne Magdalena Maatkare, de récitals de musique de chambre ou de soirées symphoniques et lyriques, tous les visages du festival Terraqué disent d’éclatante façon avec quelle culture, quelle finesse et quelle générosité il a été élaboré.

Que soient vivement remerciés ici les artistes, les partenaires et tous ceux dont les énergies conjuguées contribuent chaque année à sa réussite et à son épanouissement !

Le programme musical, couronnement d’un ensemble complexe de travaux et de choix, est ici véritablement présentation et représentation : il est le fruit d’une volonté agissante, collective, ajustée au temps long de l’année ou de cycles pluriannuels. Ainsi le travail souterrain est-il magnifié, porté à la lumière et à la polychromie du spectacle ; ainsi la musique peut-elle toucher à l’ineffable, à l’intime, au cœur des choses. Un philosophe allemand disait d’elle qu’elle sait parler de l’être, quand les autres arts tendent à n’exprimer que l’ombre. Comme êtres de terre et d’eau, de vie et de mouvement, nous sommes faits pour l’onde, le frémissement, la trépidation musicale.

De bal(l)ade en chevauchée, de marche — même funèbre — en pèlerinage, le festival Terraqué nous invite à prendre la route. Une distance se parcourt ; un exil s’accepte ; une nuit se traverse, jusqu’au point du jour — cette aube dont la promesse tient, d’abord, à la transformation du regard que nous portons sur le monde.

C’est un petit matin, peut-être, plutôt qu’un grand soir ; c’est l’heure même où le soleil naissant, oblique, dessine à nos côtés notre ombre. « Esprit libre et voyageur », disait un autre philosophe allemand, que cette ombre — compagne fidèle, mais plus insaisissable que l’oiseau ; image de soi-même et reflet de l’altérité, morceau de nuit qui naît pourtant de la lumière, signe dont l’horizontalité dit paradoxalement notre élan vers le ciel… Que tout au long de cette riche édition 2022, la musique accompagne, comme une ombre, notre périple intérieur !

« Maintenant ma dernière chaîne est tombée — l’immensité sans bornes bouillonne autour de moi, bien loin de moi scintillent le temps et l’espace, allons ! en route ! vieux cœur ! »

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Émilie de Fautereau-Vassel, Présidente de l’association “Festival TERRAQUÉ”

LA TRAVERSÉE DES APPARENCES

Lorsque paraît le programme définitif du festival, c’est toujours un plaisir de voir que la nouvelle édition se présente comme un ensemble cohérent qui semble prendre naturellement sa place à la suite des précédentes, annonçant les suivantes. Voir l’enchaînement des concerts s’ordonner sur l’écran ou le papier, c’est presque un premier état de  réalisation  du festival.

Pourtant, ce qui est présenté alors n’est que le stade ultime d’une série de propositions qui ont été étudiées, modifiées, malaxées, variées, écart[el]ées, amputées, fusionnées pendant des jours, des semaines, des mois – il y a parfois jusqu’à dix versions complètes et différentes d’une édition jusqu’à ce programme présenté aux publics. Avant ce grand portail glorieux dont le fronton respire – je l’espère ! – la sérénité et l’équilibre, ce sont des jours et des nuits à réfléchir, à agencer, à ôter, à ajouter ; il faut prendre en considération l’impulsion artistique autant que les contraintes de tout ordre, être à chaque fois plus ambitieux mais rester raisonnable, ménager la chèvre et le chou, proposer du connu et de l’inconnu en justes proportions, corriger les choses qui dysfonctionnaient, discuter avec les collaborat•eur•rice•s et les ami•e•s pour tester les différentes versions, trouver le lieu et la temporalité qui conviennent le mieux – pour l’expression de chaque personnalité artistique comme pour la réception par les publics.

Ce que vous découvrez à présent est donc le fruit d’une réflexion collective, d’allers-retours, d’échanges et de changements. Il n’est pas dit que cette ultime version soit la meilleure, ou la moins bonne, ou la préférée : mais elle est celle qui existe-ra. C’est un travail que nous avons mené en commun avec les équipes du festival, de la Mairie et de la Paroisse de Carnac, avec nos partenaires fidèles comme Ouest-France, avec les municipalités qui participent désormais au festival (La Trinité-sur-Mer, Auray), avec notre cercle de mécènes. C’est un travail de déconstruction et d’équilibre(s) précaire(s) pour que puisse s’élever une cabane provisoire construite par et sur les doutes et les convictions, pour que puisse exister une forme qui se répète et cependant demeure improvisée et flottante, libérée de ce qui n’est pas essentiel.

Ce que vous ne voyez pas, et qui pourtant y est aussi, c’est tout ce qui est caché : à côté de ce qui est dit, tout ce qui n’est pas dit  ; à côté de ce qui est présenté, tout ce qui n’a pas pris place ici, dans cet espace-temps de neuf journées. Tout cela est tout de même présent, d’une manière ou d’une autre – ou le sera peut-être dans le futur. Comme chaque année, il y a des fils rouges et des fils transparents que j’ai tressés et entrelacés pour tisser cette édition. Certains sont visibles ; d’autres moins apparents ; vous pouvez y être sensibles ou indifférents : peu importe. Libre à vous de venir pour un/des concert(s), ou de vivre le festival dans son intégralité, même si les titres et le contenu des concerts sont une in-v/c-itation à lire la programmation comme un tout signifiant offrant de multiples

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interprétations. Car tout, ici, dialogue, s’oppose, se complète et se répond, se noue et se dénoue, se dérobe, s’offre et se révèle à celui/celle qui souhaite en pénétrer les arcanes ; et chaque partie recèle un fragment d’une totalité qui ne peut que nous échapper.

L’essentiel est, pour moi, qu’un certain esprit circule d’une journée à l’autre, d’un concert à l’autre, d’un artiste à l’autre, d’une œuvre à l’autre. J’espère que, comme les années précédentes, vous, publics, sortirez de ces différents évènements émus et amusés, bouleversés et bousculés, changés et ayant envie d’échanger. Que ce festival soit un lieu de rencontre(s) qui nous donne l’occasion de réfléchir, de rêver, de veiller ensemble et de s’é(mer)veiller –voire : de se «  rêveiller  »  –, et qu’il soit autre chose qu’un simple  fast-food  de consommation culturelle : voilà toute l’ambition que nous mettons dans ce projet artistique. Le festival Terraqué est une célébration, et c’est vous tou•te•s – artistes, administratifs, techniciens, bénévoles, publics – qui, réuni•e•s, lui donnez sens, légitimité et vie.

«  J’ai écrit : “Je peux prendre n’importe quel espace vide et l’appeler une scène. Quelqu’un traverse cet espace vide pendant que quelqu’un d’autre l’observe, et c’est suffisant pour que l’acte théâtral soit amorcé”. Je suis soulagé de retrouver le mot “amorcé”. J’ajouterais aujourd’hui qu’il faut une troisième personne. S’il y a une personne qui se lève, une autre personne qui regarde, il y a déjà un acte. Tout y est, à condition que cela aille plus loin. Il faut ensuite la rencontre. Il faut trois éléments : une personne qui regarde, une personne qui peut être seule pendant quelques secondes, puis une troisième personne pour entrer en contact. Là, une vie peut commencer à circuler et il est possible d’aller extrêmement loin.  »

Peter Brook, Le Diable c’est l’ennui

« Nous avons perdu le sens du rite et de la cérémonie, que ce soit pour Noël, les anniversaires ou les enterrements. Seuls les mots demeurent en nous, même si d’anciens élans renaissent au plus profond de nous-mêmes.  »

Peter Brook, L’Espace vide

«  Célébrons. Le désir de faire savoir, de partager avec les autres est toujours, en un sens, une célébration.  »

Peter Brook, Points de suspension

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quelques témoignages pour

6ème édition du festival Terraqué Ouverture. Accessibilité. (Re)Découverte.

cette (déjà !)

C’est à la lumière de ces trois mots que s’est faite, et continue de se faire, mon expérience du festival Terraqué. Y participant à ma façon depuis maintenant deux ans en tant que bénévole tout en y assistant en tant que spectateur, j’occupe une position rare, un entredeux qui me permet de connaître à la fois les deux versants de l’évènement, également éclairés par cette triade essentielle dont les pôles se répondent à travers chaque aspect du festival.

Ce qui frappe tout du long, c’est le naturel avec lequel ce dernier s’intègre non seulement dans le paysage, mais aussi dans la vie de Carnac. SECESSION ORCHESTRA et Clément Mao –Takacs ont su faire leur(s) nid(s) parmi les pierres séculaires de la région, de sorte que la musique qu’ils y font résonner s’épanche avec l’aisance de ce qui s’est toujours trouvé là et occupe une place familière, de même que cet arbre ancien poussant près des portes d’une chapelle de campagne en ombrage le seuil de ses branches comme une part d’elle-même. Mais ce décor qu’ils ont su faire leur, aussi bien que s’ils l’avaient toujours habité, est aussi un paysage humain, dans toute sa sonorité, son mouvement, ses affects et sa participation de l’espace commun. Pour toute la durée du festival, la musique est partout à Carnac de même que le murmure de la foule flânant dans les rues, et l’on vient assister aux concerts aussi facilement que l’on se glisse dans une habitude prise depuis toujours, simplement en passant le seuil d’une vieille église bien connue ou en suivant un chemin côtier mille fois arpenté.

C’est encore cette sensation de familiarité qui nous enveloppe lorsque l’on vient écouter SECESSION ORCHESTRA sous la baguette de Clément Mao – Takacs. Car cette ouverture sur l’extérieur, sur l’Autre quel qu’il soit, est tout ce qui rend le festival Terraqué unique. Loin de l’élitisme que l’on pourrait craindre d’un concert de musique classique lorsque l’on ne « connaît pas », chef et orchestre nous accueillent au contraire les bras ouverts, tant initiés que profanes. Et ce qu’ils nous font comprendre, c’est qu’ici l’on ne vient pas à Carnac pour « écouter de la musique classique », mais simplement, naturellement, pour faire l’expérience de la Musique. On vient y découvrir des œuvres ou des sons que l’on ne connaissait peut-être pas, ou bien redécouvrir sous un jour nouveau, au cours de différentes écoutes, des morceaux que l’on croyait connaître sur le bout des doigts.

Voilà ce qui pour moi définit en essence le festival Terraqué, ce qui contribue une fois par an, dans le cadre idyllique de ce beau pays entre terre et mer, à nous faire vivre une expérience humaine et musicale pareille à nulle autre.

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Ils/Elles sont venu·e·s, ils/ell es ont participé, ils/elles ont aimé, ils/elles reviennent :
célébrer

Le festival Terraqué ?

Une extraordinaire montée en puissance depuis 6 ans !

Ce qui m’a frappée, pour moi qui suis de l’autre côté de la barrière comme responsable culturelle dans un hôpital parisien et qui ai présidé ce festival durant quatre années, c’est l’implication des musiciens pendant ces journées intenses qui ne font jamais moins qu’une semaine. Les premières années, c’était même aux musiciens de proposer le programme des récitals en fin d’après-midi dans les chapelles – et c’était une surprise pour le directeur du festival lui-même ! Les musiciens, faut-il le rappeler, sont de premier ordre – prix de de conservatoire, professeurs, compositeurs… Et tous les artistes invité.e.s sont magnifiques !

Pour que tout fonctionne, il faut une équipe active et soudée et un chef exigeant comme Clément, très apprécié de ses musiciens malgré impératifs et contraintes de tous les moments. Les concerts du soir sont répétés le matin, avec une petite place pour la baignade et le repos nécessaires à nos valeureux artistes.

Clément a des compositeurs favoris qui ne sont pas aussi connus du grand public que Mozart ou Verdi, mais qu’il aime à faire découvrir. Son objectif : faire de Carnac le Bayreuth breton ! C’est en bonne voie, car l’écoute des festivaliers a bien changé depuis 5 ans : les Nibelungen, la Pavane pour une Infante Défunte de Ravel ou le Chant de la Terre de Mahler n’ont plus de secret pour eux… Et quand tonne l’Ouverture du Tannhäuser de Wagner, le public frissonne !

Le public averti sait quand le basson fera un solo, quand les percussions surgiront de nulle part ; il saura apprécier une tirade des violons, de la clarinette ou des cors anglais, et semble ravi pour la qualité et la diversité de cette offre culturelle exceptionnelle sur le territoire breton. Quant au nouveau public — je veux parler des néophytes —, il apprend vite car Clément aime à le préparer avant les pièces maîtresses avec sérieux mais aussi avec beaucoup d’humour. Clément a aussi réussi le pari de faire apprécier l’opéra en invitant des divas que l’on peut même revoir aux Victoires de la musique, sans oublier d’excellents ténors ou barytons !

Légendaires sont désormais les files d’attente de festivaliers qui font le tour de l’église et qui suscitent la curiosité des passants. Désormais, plus structuré, le festival se réserve sur internet ou à l’office du tourisme, à des prix très accessibles, car le festival a dû faire face à son succès grandissant et travailler sur les flux de spectateurs pour proposer un accueil idéal et une attente minimum, grâce à son équipe formidable de bénévoles – notamment pendant les deux années de pandémie.

Lors du premier festival, l’ensemble des musiciens était logé et nourri au camping de la mairie, près de la plage. On s’est battu avec la pluie tout au long de ce premier festival. Il y avait une tente rassembleuse pour les repas et les afters animés indispensables à cette troupe d’artistes (une vingtaine de musicien.ne.s alors) ! Deux bénévoles passaient leur temps à la recherche de recettes pour une grande famille : les lasagnes végétariennes, les légumes frais et les plateaux gigantesques d’huîtres avaient la préférence des musiciens, le tout arrosé d’une eau très fraîche... Maintenant les musiciens logent dans les hôtels confort de Carnac et prennent leurs repas du soir dans les restaurants. Mais cette tente reste un lieu mythique pour les rassemblements de la troupe qui s’est beaucoup étoffée depuis – on dénombre jusqu’à 50 musicien.ne.s par soirée depuis l’édition de 2021 !!!

J’apprécie beaucoup le professionnalisme de l’organisation actuelle et lui souhaite longue vie !!!

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10 © Magdalena Maatkare
11 © Magdalena Maatkare

Bénévole en festival, au fond c’est un privilège !

J’ai posé quelques jours de congés. Officiellement, je suis donc en vacances. Cela me vaut quelques questions, des regards un peu perplexes. Quelle drôle d’idée en effet de « sacrifier » ainsi ses maigres congés pour venir travailler ailleurs !

Ce qui est attendu de notre part, c’est évidemment d’aider. Aider du mieux que nous le pouvons tous les contributeurs du festival, offrir une paire de bras supplémentaire à quiconque en a besoin, être tout le temps un peu partout à la fois et rendre – discrètement – une foultitude de petits services. Le poste, aux contours intrinsèquement variables, apporte chaque jour son lot de tâches inédites ; ce qu’on attend de nous en réalité, c’est d’être disponibles, adaptables, flexibles… et de savoir courir vite. Vérifier les billets des spectateurs, installer des tables et des chaises pour un atelier, trier des partitions pour la répétition du lendemain, ranger des pupitres, des câbles, galoper à travers la ville pour aller chercher une partition manquante alors que le concert va commencer (ce soir, on joue Beethoven)…

Si tout cela constitue un privilège, c’est qu’en réalité, cette contribution est une manière de vivre autrement – et plus intensément – l’expérience festivalière. C’est même une occasion unique de pousser discrètement une porte qui, d’ordinaire, est fermée au mélomane que je suis. Dans une structure où chacun se connaît déjà, nous arrivons de fait comme des éléments extérieurs, comme des visiteurs qui ne sont pas « du métier ». Et pourtant, rapidement, nous finissons par connaître tout le monde et nous gravitons de manière transversale au milieu du rush et de la ruche. Au gré de nos allers-retours et des services rendus, nous observons l’infinité des détails que nous ne voyons jamais depuis les fauteuils de la salle de concert : la préparation des éclairages sur des “silhouettes”, le chargement et déchargement des percussions, nous essayons quelques-uns des exercices d’échauffement de l’atelier vocal, nous profitons de quelques minutes d’inactivité pour écouter – discrètement, promis ! – des bribes de répétitions (ce soir, on joue Verdi), nous observons le fourmillement des différents corps de métiers, l’enchevêtrement des multiples rapports humains, la fatigue passagère, la gestion des plannings des salles de répétitions, la résolution des imprévus, les feuilles de route, les listes de courses, la logistique complexe, la préparation des partitions de chaque pupitre, les discussions avec la presse, les coups de téléphone de l’administrateur, les rituels de chacun avant le concert, les discussions dans le car, le pot d’après le concert…

Nous sommes donc les privilégiés à qui on montre le « truc » du magicien… une partie du truc du moins… Et de même que le tour ainsi partiellement révélé reste extraordinaire, de même que le gâteau dont on lit la recette n’en est que plus savoureux, de même qu’un mécanisme dont on voit les rouages n’en semble que plus ingénieux, de même que le chef-d’œuvre dont on a décomposé la structure harmonique, loin de perdre sa beauté, n’en paraît que plus fascinant encore, voir l’envers du décor d’un festival en accroît presque la magie.

Et la magie renaît chaque soir. À 21 heures, le public est installé, les musiciens s’apprêtent à faire leur entrée. Il n’y a alors plus de logistique, plus de planning. Ultime récompense, ultime privilège : pendant ce rare moment d’inactivité pour nous, alors que tout le monde travaille, nous nous glissons – discrètement, promis ! – au fond de la salle et devenons témoins de cette magie qui a fait converger tant de paramètres pour faire émerger l’art et l’émotion. On a vu les rouages, mais on n’en saisit toujours pas, pour autant, le merveilleux mystère !

Il faudra encore aider à la fin du concert, mais on se couchera – comme chaque soir – avec de la musique plein la tête, en attendant de se relever – comme chaque matin – à trois enjambées de l’océan, en ayant la sensation d’avoir contribué, à notre micro-échelle, à créer la magie.

Un privilège vous dis-je !

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Élan. Audace. Rayonnement.

Dès la première année, j’ai ressenti la volonté fondamentale de transmettre une impulsion, de créer une forme de vie musicale plus spirituelle et plus simple à la fois.

En osant proposer des œuvres rares et des performances uniques, en ouvrant à la musique des lieux historiques et hauts en symbole, en allant vers le public dans une proximité exceptionnelle. Espérant que chacun puisse trouver dans les programmes un refuge, une matière à réfléchir, mais aussi et surtout un désir d’aller vers l’autre.

Le Festival Terraqué est une exaltation particulière, on vient à un concert imprégné d’océan et de force tellurique. Et on vient chaque jour apprendre à chanter, à écouter les œuvres activement, on ne reste pas un auditeur passif qui consomme de la musique.

En tant qu’artiste et professeure de chant, j’aime ce public intime et puissant dans son écoute et j’aime les élèves avides de pratique, de savoir, de partage.

Je n’oublierai jamais les premières éditions du festival, la file à l’entrée grossissant chaque soir de manière exponentielle, jusqu’à saturer l’espace (au point que le chef a dû, une fois, mettre des spectateurs dans l’orchestre !). Je revois les sorties de concert. Nous sommes revigorés et liés les uns aux autres, plus sûrs que la vie humaine est hautement joyeuse et profonde malgré les solitudes et les isolements.

Déjà tellement d’œuvres données au Festival Terraqué ! Je les garde en mémoire physique : Via Crucis de Liszt résonnant dans la Chapelle de la Congrégation, Nino Rota côtoyant Wagner, les symphonies « classiques » jamais entendues comme ça, un solo de saxophone avant un chant lyrique de haute volée… Après chaque édition je suis différente, c’est comme un voyage qui transforme ma vision du monde.

Je suis accro au Festival Terraqué, voilà c’est dit !

L’esprit Terraqué ?

Écouter, entendre, voir, recevoir, découvrir, sublimer, apprendre, se divertir, se cultiver, rêver. Émotion, émerveillement, admiration, subtilité, finesse, partage, communion, justesse, précision, excellence. Beau, juste, précis, harmonieux, cohérent, didactique, pédagogique, lyrique, original, exigeant.

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14 © Magdalena Maatkare

C’était un septembre particulièrement pluvieux, et sur le terrain de pétanque de la pointe Churchill où étaient logés les musiciens, l’union de la terre et de l’eau poétiquement annoncée par le nom du festival prenait une forme essentiellement boueuse. Remontant à vélo vers le bourg pour me rendre en répétitions, ivre de l’odeur des salines, tandis que me fouettaient la pluie et ce vent d’ouest dont j’appris qu’on le nomme kornog, j’ai quelquefois regretté des climats moins rudes. Mais la rigueur des éléments s’est tout de suite révélée être en contraste absolu avec la chaleur des Carnacois – des bénévoles qui travaillaient à nos côtés, des commerçants qui nous accueillaient, et bien sûr du public. Une chaleur sans affectation née du plaisir de faire vivre la ville autrement que pour le tourisme de masse, et qui est la plus généreuse réponse que l’on puisse opposer aux vents mauvais. On la retrouve dans la beauté singulière de chacune des chapelles et églises, anciennes ou modernes, que le festival vient, dans un geste qui dit déjà tout de son projet, investir avec différentes propositions de concerts – ou dans la joie des « rentrées en musique » que le festival propose dans les écoles, retournant une fois de plus la rudesse de la saison en chaleur et en partage.

Au fil des ans j’ai pu proposer au public de Carnac un spectacle mis en scène, des lectures, différentes interventions au sein des concerts. On peut avoir parfois l’impression, en jouant dans un festival, de n’être que de passage, parmi d’autres artistes de passage, mais le directeur artistique Clément Mao-Takacs a créé ici quelque chose de très différent : une relation avec son public. D’abord parce qu’il n’est pas ce chef d’orchestre qui ne montre au public que son dos : au contraire, il se retourne et prend soin de présenter les œuvres et les artistes, de se présenter lui-même aussi et sa démarche. Il propose. Tout n’est pas au goût de tout le monde, mais ce n’est pas une raison d’aller au plus consensuel : j’ai eu le plaisir de participer à différents titres au projet de Clément de faire entendre les musiques les plus diverses et de les faire entendre différemment, en les mettant en relation, en interrogeant leurs significations culturelles plus larges. Et parce qu’il entretient avec son public une relation de confiance et de dialogue, les propositions les plus étonnantes sont reçues, entendues, discutées par le public. Et en même temps, le festival est aussi l’occasion d’entendre d’excellentes interprétations des plus grands classiques, parfois pour la première fois, et ce par de jeunes artistes qui souvent les interprètent pour la première fois aussi. De telles premières fois, baignées dans un tel climat de confiance, laissent des souvenirs partagés plus que marquants. Il faudra se rappeler, plus tard, que ces jeunes voix ont d’abord été entendues à Carnac.

Cette vaste diversité culturelle et artistique canalisée par Clément et son équipe a continué, d’année en année, d’être généreusement reçue dans le bourg de Carnac et alentours. À travers ces programmations, c’est un patrimoine européen, et tout un monde au-delà qui est de passage, comme si l’océan nous commandait d’élargir nos horizons à sa démesure.

Gageons que Terraqué continuera d’investir de nouveaux espaces à la hauteur de ses ambitions et de toucher de nouveaux publics. Non simplement pour faire la même chose en plus grand : mais pour continuer à étonner de manières plus surprenantes encore son public, y compris avec ce qu’il croyait connaître. C’est l’enseignement des concerts de Clément Mao-Takacs, qui souvent font réentendre la même œuvre plusieurs soirs de suite pour y faire à chaque fois entendre de nouvelles couleurs : de la musique, comme des paysages bretons qui dans leur fixité minérale ne sont jamais les mêmes, nous pouvons apprendre à toujours redécouvrir le monde au plus près de nous.

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Ceux qui ont participé à la première édition de Terraqué en 2017 s’en souviennent !

PROGRAMME DU FESTIVAL 2022

JEUDI 8 SEPTEMBRE

21h ÉGLISE SAINT CORNÉLY

concert symphonique

« LE VOYAGEUR ET SON OMBRE »

Isabelle Seleskovitch, comédienne

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

VENDREDI 9 SEPTEMBRE

18h ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

récital | musique de chambre

« L’ARC ET LA LYRE »

Isabelle Seleskovitch, comédienne

Rachel Koblyalov, violon Dima Tsypkin, violoncelle

21h ÉGLISE SAINT CORNÉLY

concert symphonique + voix

«  THE VOYAGE OUT »

Axelle Fanyo, soprano

Isabelle Seleskovitch, comédienne SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

SAMEDI 10 SEPTEMBRE

18h CHAPELLE DE COËT-À-TOUS

récital | musique de chambre

«  PAYSAGE AVEC DES OISEAUX JAUNES »

Ensemble l’Échelle, chant

21h LA VIGIE - La Trinité-sur-Mer

concert symphonique + voix

«  THE VOYAGE OUT »

Axelle Fanyo, soprano

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

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DIMANCHE 11 SEPTEMBRE

14h CHAPELLE DE SAINT-COLOMBAN

récital | musique de chambre

« LA FLÛTE DE L’INFINI »

Samuel Bricault, flûte

21h ESPACE ATHÉNA - Auray

concert symphonique

« LE VOYAGEUR ET SON OMBRE »

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

LUNDI 12 SEPTEMBRE

18h ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

récital | musique de chambre

« UN BŒUF DANS LES DOIGTS »

Eudes Bernstein, saxophones

Sandro Compagnon, saxophones

Orlando Bass, piano

21h ÉGLISE SAINT CORNÉLY

concert | voix & piano

« LOST IN LOVE »

Irina de Baghy, mezzo-soprano

Guillaume de Chassy, piano

MARDI 13 SEPTEMBRE

18h ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

récital | musique de chambre

«  UN PIANO BLEU »

Orlando Bass, piano

21h ÉGLISE SAINT CORNÉLY

2 récitals piano solo

«  DIPTYQUE DE L’OMBRE »

Dimitri Malignan, piano

Juliette Journaux, piano

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MERCREDI 14 SEPTEMBRE

18h CHAPELLE DE LA MADELEINE

récital | musique de chambre

«  LE BOIS SACRÉ »

Caroline Marçot, chant

Marianne Seleskovitch, chant

Magali Baron, lecture en langue bretonne

21h ÉGLISE SAINT CORNÉLY

concert symphonique + voix

«  LA PROMESSE DE L’AUBE »

Faustine de Monès, soprano

Irina de Baghy, mezzo-soprano

Marie-Laure Garnier, soprano

Caroline Marçot, mezzo-soprano

Marianne Seleskovitch, mezzo-soprano

SECESSION ORCHESTRA, orchestre

Clément Mao – Takacs, direction

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PROGRAMME DU FESTIVAL 2022

JEUDI 15 SEPTEMBRE

18h CHAPELLE DE KERGROIX

récital | musique de chambre

«  UNE CHAMBRE À SOI »

Caroline Marçot, chant

21h ÉGLISE SAINT CORNÉLY

concert symphonique + voix

«  DU PLUS LOIN DE L’OUBLI »

Faustine de Monès, soprano

SECESSION ORCHESTRA, orchestre

Clément Mao – Takacs, direction

VENDREDI 16 SEPTEMBRE

18h CHAPELLE DU HAHON

récital | musique de chambre

«  LA FLAMME DOUBLE »

Marianne Seleskovitch, chant

Caroline Marçot, chant

21h ÉGLISE SAINT CORNÉLY

concert symphonique + voix

«  L’EXIL ET LE ROYAUME »

Marie-Laure Garnier, soprano

SECESSION ORCHESTRA, orchestre

Clément Mao – Takacs, direction

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© Magdalena Maatkare

CONCERTS DU SOIR | 21H

Billets en vente  : - sur internet  : www.festivalterraque.com

- à l’office du tourisme de Carnac Bourg

- à l’office du tourisme de Carnac Plage - sur place avant chaque concert

Billetterie*

RÉCITALS DE MUSIQUE DE CHAMBRE | 18H et 14H

Entrée libre sur réservation  :

- en ligne  : www.festivalterraque.com

- à l’office du tourisme de Carnac Bourg

- à l’office du tourisme de Carnac Plage

* BILLETTERIE

CONCERT : Tarif 18 ou 20 euros , gratuit pour les moins de 18 ans.

RÉCITAL : entrée libre sur réservation

Pass Concerts Carnac : Les 7 concerts à 120 euros.

Pass valable pour tous les concerts de 21h à l’Église Saint-Cornély.

Pass Passion Terraqué : Les 9 concerts à 150 euros.

Réservation*

Pass valable pour tous les concerts de 21h du Festival 2022 (hors les murs inclus)

ATELIERS VOCAUX COLLECTIF | 11H

Entrée libre (libre participation aux frais)

EXPOSITION | 10H30 à 12 H30

Entrée libre

21 BILLETTERIE * ET RÉSERVATIONS
22 © Magdalena Maatkare

LE VOYAGEUR ET SON OMBRE

ÉGLISE SAINT CORNÉLY

jeudi 8 septembre I 21h

Isabelle Seleskovitch, comédienne

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

RICHARD WAGNER

< Die Meistersinger von Nürnberg > Vorspiel

HENRIËTTE BÖSMANS

Doodenmarsch

GUSTAV MAHLER

Totenfeier

LUDWIG VAN BEETHOVEN

Symphonie n°5

23 CONCERT
SYMPHONIQUE

CONCERT SYMPHONIQUE

LE VOYAGEUR ET SON OMBRE

Nietzsche Le Voyageur et son Ombre < Humain trop humain > (Traduction de Henri Albert)

LE VOYAGEUR : Je remarque d’abord combien je suis discourtois à ton égard, ma chère ombre : je ne t’ai pas encore dit d’un mot combien je me réjouis de t’entendre et non seulement de te voir. Tu sauras que j’aime l’ombre comme j’aime la lumière. Pour qu’il y ait beauté du visage, clarté de la parole, bonté et fermeté du caractère, l’ombre est nécessaire autant que la lumière. Ce ne sont pas des adversaires : elles se tiennent plutôt amicalement par la main, et quand la lumière disparaît, l’ombre s’échappe à sa suite.

L’OMBRE : Et je hais ce que tu hais, la nuit ; j’aime les hommes parce qu’ils sont disciples de la lumière, et je me réjouis de la clarté qui est dans leurs yeux, quand ils connaissent et découvrent, les infatigables connaisseurs et découvreurs. Cette ombre, que tous les objets montrent, quand le rayon du soleil de la science tombe sur eux, — je suis cette ombre encore.

DU PRINCIPE DE L’EXÉCUTION MUSICALE. — Les exécutants d’aujourd’hui croient-ils donc vraiment que c’est le commandement suprême de leur art de donner à chaque morceau autant de haut-relief que possible et de lui faire parler à tout prix un langage dramatique ? Appliqué, par exemple, à Mozart, n’est-ce pas là un véritable péché contre l’esprit, l’esprit serein, ensoleillé, tendre et léger de Mozart, dont le sérieux est un sérieux bienveillant et non point un sérieux terrible, dont les images ne veulent pas sauter hors de leur cadre pour épouvanter et mettre en fuite celui qui les contemple ? Ou bien vous imaginez-vous que la musique de Mozart s’identifie à la musique du « Festin de Pierre » ? Et non seulement la musique de Mozart, mais toute espèce de musique ? — Mais vous répondez que le plus grand effet parle en faveur de votre principe — et vous auriez raison si l’on ne vous répliquait pas par une autre question : sur qui a-t-on voulu faire de l’effet, et sur qui un artiste noble a-t-il seulement le droit de vouloir faire de l’effet ? Jamais sur le peuple ! Jamais sur les êtres qui n’ont pas atteint leur maturité ! Jamais sur les êtres sensibles ! Jamais sur les êtres maladifs ! Mais avant tout : jamais sur les êtres émoussés !

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CONCERT SYMPHONIQUE LE VOYAGEUR ET SON OMBRE

CONTRE LES IMAGES ET LES SYMBOLES. — Avec les images et les symboles on persuade, mais on ne démontre pas. C’est pourquoi, dans le domaine de la science, on a une telle terreur des images et des symboles ; car ici l’on ne veut précisément pas ce qui convainc et rend vraisemblable, on provoque, au contraire, la plus froide méfiance, rien que par la façon de s’exprimer et la nudité des murs, parce que la méfiance est la pierre de touche pour l’or de la certitude.

VERS LA LUMIÈRE. — Que d’hommes se pressent vers la lumière non pas pour voir mieux, mais pour mieux briller.

DIRE DEUX FOIS LES CHOSES. — Il est bon d’exprimer tout de suite une chose doublement et de lui donner un pied droit et un pied gauche. La vérité peut, il est vrai, se tenir sur un pied ; mais sur deux, elle marchera et fera son chemin.

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26 © Magdalena Maatkare

WOLFGANG AMADEUS MOZART

< Die Zauberflöte >

Ouverture

HENRI DUPARC

- L’Invitation au voyage

- Chanson triste

HENRIËTTE BÖSMANS

Doodenmarsch

FRANCIS POULENC

La Dame de Monte-Carlo

THE VOYAGE OUT ÉGLISE SAINT

CORNÉLY

vendredi 9 septembre I 21h

Axelle Fanyo, soprano

Isabelle Seleskovitch, comédienne

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

GUSTAV MAHLER

Totenfeier

CHARLES GOUNOD

< Sapho >

Récit et Air “Ô ma lyre immortelle” (Sapho)

RICHARD WAGNER

< Die Meistersinger von Nürnberg > Vorspiel

27 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

THE VOYAGE OUT CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

The Voyage Out / La traversée des apparences (Traduction de Ludmilla Savitzky)

« Sentir profondément quelque chose, c’était créer un abîme entre soi-même et les autres, qui, eux aussi, sentent profondément peut-être mais différemment. »

« Elle déchiffrait aisément la foule qui la côtoyait : les riches qui, à cette heure, couraient de l’une à l’autre de leurs maisons respectives, les travailleurs enragés qui se précipitaient tout droit à leurs bureaux, les pauvres qui étaient malheureux et pleins d’une juste rancune. Déjà, malgré le soleil qui se montrait encore dans la brume, des vieux et des vieilles en guenilles s’en allaient, dodelinant de la tête, dormir sur des bancs. Dès que l’on renonçait à voir le vêtement de beauté qui recouvre les choses, on trouvait ce squelette.

Ses yeux s’attachaient avec mélancolie mais sans insistance à la brochette de figures en face d’elle. Hewet se traîna vers elle sur ses genoux, un morceau de pain à la main.

- Qu’est-ce que vous regardez ? demanda-t-il. Un peu surprise, elle répondit pourtant sans hésiter :

- Des êtres humains. »

Il y a toujours, près du pont de Waterloo, des gens qui regardent le fleuve. Par les belles après-midi, les couples s’y attardent à bavarder pendant des demi-heures entières ; la plupart des promeneurs consacrent trois minutes à la contemplation ; quand ils ont comparé leurs impressions avec des impressions précédentes ou prononcé un jugement, ils reprennent leur chemin. Certains jours, les immeubles, les églises, les hôtels de Westminster rappellent la silhouette de Constantinople dans la brume ; le fleuve apparaît tantôt somptueusement pourpre, tantôt couleur de boue, tantôt étincelant et bleu comme la mer. Cela vaut toujours la peine de se pencher sur lui pour voir ce qui s’y passe.

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__________

THE VOYAGE OUT

« L’obscurité seule se montrait aux fenêtres. Sur toute la moitié du globe envahi par l’ombre, les humains gisaient immobiles et la place où s’élevaient leurs cités était à peine marquée par le clignotement de quelques lumières dans les rues désertes. Dans Piccadilly, les omnibus rouges et jaunes échangeaient leurs foules de voyageurs ; des femmes en grande toilette vacillaient sous le choc des arrêts, tandis qu’ici, dans l’obscurité, une chouette s’envolait d’arbre en arbre et lorsque la brise venait à soulever un rameau, le clair de lune flambait aussitôt comme une torche. Jusqu’au réveil des dormeurs, les animaux non parqués erraient à leur guise, tigres, cerfs, éléphants qui dans l’ombre descendent vers leurs abreuvoirs. La nuit, le vent qui passait sur les collines et les bois était plus pur et plus frais que dans la journée ; privée de détails, la terre restait plus mystérieuse qu’aux heures où les routes et les champs la colorent et la divisent. Cette occulte beauté persistait six heures durant ; puis, à mesure que l’orient accentuait sa blancheur, le sol resurgissait à la surface, les routes se dessinaient, les fumées commençaient à monter, les hommes à bouger, et l’éclat du soleil se pressait contre les fenêtres de l’hôtel de Santa Marina jusqu’à ce qu’on vînt en écarter les rideaux, et le gong résonnait à travers la maison, annonçant le petit déjeuner. »

Au début du service, Mrs Flushing s’était aperçue qu’elle avait apporté une bible au lieu de son livre de prières. Assise à côté de Hirst, elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et vit qu’il lisait tranquillement un mince volume bleu pâle. Ne pouvant distinguer ce que c’était, elle regarda de plus près, sur quoi Hirst, poliment, lui présenta le livre, montrant du doigt le premier vers d’un poème grec, puis en face la traduction.

— Qu’est-ce que c’est ? chuchota-t-elle curieuse.

— Sappho, répondit-il, version de Swinburne, un chef d’œuvre s’il en fut jamais.

Comment résister à une pareille occasion ? Mrs Flushing avala l’Ode à Aphrodite pendant les litanies, se retenant à grand peine de demander à quelle époque vivait Sappho et si elle avait écrit autre chose qui vaille la peine d’être lu. Elle réussit à terminer juste à temps pour pouvoir ajouter : < Le pardon des péchés, la résurrection de la chair et la vie éternelle. Amen. >.

En somme, il se rendit compte que les heures comprises entre le dîner et le coucher représentaient une quantité remarquable de tristesse, tant il y avait de gens qui n’avaient pas réussi à entrer en contact avec d’autres.

— Comme c’est peu, somme toute, ce qu’on arrive à raconter de son existence ! Nous voici tous les deux face à face, pleins à craquer, sans nul doute, d’expériences, d’idées, d’émotions du plus haut intérêt. Mais le moyen de les communiquer ? Ce que je viens de vous dire, c’est ce que pourrait vous raconter le premier venu.

— Je ne trouve pas dit-elle. Ce qui compte, ce ne sont pas les choses, n’est-ce pas ? c’est la façon de les dire.

29 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX
30 © Magdalena Maatkare

WOLFGANG AMADEUS MOZART

< Die Zauberflöte >

Ouverture

HENRI DUPARC

- L’Invitation au voyage

- Chanson triste

FRANCIS POULENC

La Dame de Monte-Carlo

THE VOYAGE OUT

ESPACE CULTUREL LA VIGIE

LA TRINITÉ-SUR-MER

samedi 10 septembre I 21h

Axelle Fanyo, soprano SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

GUSTAV MAHLER

Totenfeier

CHARLES GOUNOD

< Sapho >

Récit et Air “Ô ma lyre immortelle” (Sapho)

LUDWIG VAN BEETHOVEN

Symphonie n°5

31 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

THE VOYAGE OUT

The Voyage Out / La traversée des apparences (Traduction de Ludmilla Savitzky)

— Ce qu’il y a de pénible quand on aime les animaux, dit Mr. Dalloway, c’est qu’ils meurent. Le premier chagrin dont je me souvienne fut causé par la mort d’un loir. Je dois avouer que malheureusement je m’étais assis dessus. Mais cela n’en a pas été moins attristant.

Après une pause à peine indiquée, Mrs Dalloway se tourna vers Willoughby et commença :

— Ce que je trouve de si ennuyeux en mer, c’est qu’il n’y ait pas de fleurs ! Représentez-vous, en plein océan, des champs de violettes et de roses trémières ! Ce serait divin !

— Ce que je veux atteindre en écrivant des romans se rapproche beaucoup, il me semble, de ce que vous voulez atteindre quand vous jouez du piano, commença-t-il, lui parlant par-dessus son épaule. Nous tâchons de saisir ce qui existe derrière les choses, n’est-ce pas ? Voyez ces lumières en bas, reprit-il, jetées là n’importe comment... Je cherche à les coordonner… Avez-vous déjà vu des feux d’artifice qui forment des figures ? ... Je veux faire des figures...

— Je veux écrire un roman sur le Silence, dit-il, sur les choses que les gens ne disent pas.

L’image de sa personnalité propre, de soi-même comme entité réelle, perpétuelle, différente de toutes les autres, irrépressible autant que la mer ou le vent, se projeta en éclair et l’idée de vivre la bouleversa profondément.

Le cœur de Rachel battait violemment. Elle ressentait comme une soudaine intensité émanant de toutes choses, comme si leur présence avait ôté un voile de la surface des objets. Mais les salutations furent remarquablement protocolaires.

32 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

THE VOYAGE OUT

Mais pourquoi est-ce si douloureux d’aimer ? Pourquoi y avait-il dans le bonheur tant de souffrance ?

Elle avait besoin de voir Terence. Quand il n’était pas là, elle ne faisait que souhaiter sa présence ; manquer une occasion de le voir devenait un supplice ; à cause de lui, toutes ses journées étaient jalonnées de supplices et, cependant, elle ne se demandait jamais d’où venait cette force qui s’implantait dans sa vie.

Comment avaient-ils le courage de s’aimer ? Comment lui-même avait-il osé vivre avec tant de hâte et d’insouciance, courir d’un objet à l’autre, aimer Rachel à ce point ? Jamais plus il n’éprouverait un sentiment de sécurité, une impression de stabilité dans la vie. Jamais il n’oublierait les abîmes de souffrance à peine recouverts par les maigres bonheurs, les satisfactions, la tranquillité apparente. Jetant un regard en arrière, il se dit qu’à aucun moment leur bonheur n’avait égalé sa souffrance présente. Il avait toujours manqué quelque chose à ce bonheur, quelque chose qu’ils souhaitaient mais qu’ils n’arrivaient pas à atteindre. Cela restait fragmentaire, incomplet, parce qu’ils étaient trop jeunes et ne savaient ce qu’ils faisaient.

— Jamais il n’y eut deux êtres aussi heureux que nous l’avons été. Nul n’a jamais aimé comme nous avons aimé. Il lui sembla que de leur fusion absolue et de leur bonheur émanaient des cercles qui allaient s’élargissant, qui emplissaient l’espace. Aucun de ses désirs les plus vastes ne restait inexaucé. Ils possédaient ce qui jamais plus ne leur serait repris.

Ce qu’on attend de l’être avec qui l’on vit c’est qu’il vous maintienne au niveau le plus élevé de vous-même.

33 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX
34 © Magdalena Maatkare

LE VOYAGEUR ET SON OMBRE ESPACE ATHÉNA AURAY

dimanche 11 septembre I 21h

SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

RICHARD WAGNER

< Die Meistersinger von Nürnberg > Vorspiel

WOLFGANG AMADEUS MOZART

< Die Zauberflöte > Ouverture

GUSTAV MAHLER

Totenfeier

LUDWIG VAN BEETHOVEN

Symphonie n°5

35
CONCERT SYMPHONIQUE

CONCERT SYMPHONIQUE

LE VOYAGEUR ET SON OMBRE

Nous allons entreprendre un voyage dans un monde “souterrain”, le monde des significations cachées derrière l’apparence des choses, le monde des symboles où tout est signifiant, où tout parle pour qui sait entendre.

Jadis, dans l’Afrique de la savane - la seule dont je puisse parler véritablement parce que je la connais bien - n’importe quel voyageur arrivant dans un village inconnu n’avait qu’à se présenter au seuil de la première maison rencontrée et dire : “Je suis l’hôte que Dieu vous envoie” pour qu’on le reçoive avec joie. On lui réservait la meilleure chambre, le meilleur lit et les meilleurs morceaux. Souvent même, le chef de famille ou le fils aîné lui abandonnait sa propre chambre pour aller dormir sur une natte dans le vestibule ou dans la cour. En échange, l’étranger de passage venait enrichir les veillées en racontant les chroniques historiques de son pays ou en relatant les événements rencontrés au cours de ses pérégrinations. L’Africain de la savane voyageant beaucoup, à pied ou à cheval, il en résultait un échange permanent de connaissances de région à région.

En Afrique traditionnelle, l’individu est inséparable de sa lignée, qui continue de vivre à travers lui et dont il n’est que le prolongement. C’est pourquoi, lorsqu’on veut honorer quelqu’un, on le salue en lançant plusieurs fois non pas son nom personnel (ce que l’on appellerait en Europe le prénom) mais le nom de son clan : « Bâ ! Bâ ! » ou « Diallo ! Diallo ! » ou « Cissé ! Cissé ! » car ce n’est pas un individu isolé que l’on salue, mais, à travers lui, toute la lignée de ses ancêtres.

La tradition enseigne en effet qu’il y a d’abord Maa, la Personne-réceptacle, puis Maaya, c’està-dire les divers aspects de Maa contenus dans le Maa-réceptacle. Comme le dit l’expression bambara « Maa ka Maaya ka sa a yere kono » : « Les personnes de la personne sont multiples dans la personne. »

Je partais avec un trésor, mais ce trésor était en moi. C’était toutes les paroles vivantes que Tierno Bokar avait semées en moi comme des graines, et qui allaient féconder le reste de ma vie. Elles allaient d’ailleurs si bien devenir partie intégrante de mon être qu’aujourd’hui encore, lorsque je parle, il m’arrive de ne plus très bien savoir si c’est moi qui parle ou Tierno Bokar à travers moi...

« Je sais une chose, et vous aussi, mes frères, sachez-le : “au pays où les audiences se donnent à l’ombre des grands arbres, le roi qui coupe les branches tiendra ses assises en plein soleil.”

Tuer un être sans défense est facile ; mais c’est l’art du bourreau. L’art royal consiste à laisser vivre et à faire prospérer, et ce n’est pas toujours aisé. »

Quiconque ne tient pas compte de ce qu’il était hier, demain ne sera rien, absolument rien.

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LE VOYAGEUR ET SON OMBRE

Un conte est un miroir où chacun peut découvrir sa propre image...

Un conte, c’est le message d’hier transmis à demain à travers aujourd’hui.

Conte, conté, à conter…

Es-tu véridique ?

Pour les bambins qui s’ébattent au clair de lune, mon conte est une histoire fantastique. Pour les fileuses de coton pendant les longues nuits de la saison froide, mon récit est un passetemps délectable.

Pour les mentons velus et les talons rugueux, c’est une véritable révélation. Je suis à la fois futile, utile et instructeur…

Un vieux maître d’Afrique disait : il y a « ma » vérité et « ta » vérité, qui ne se rencontreront jamais. « LA » Vérité se trouve au milieu. Pour s’en approcher, chacun doit se dégager un peu de « sa » vérité pour faire un pas vers l’autre…

La joie et la peine sont comme le jour et la nuit. Elles se succèdent tour à tour dans le cœur de l’homme. Elles agissent au dedans puis se manifestent sur l’état extérieur.

Mon commandant, on ne peut m’annoncer une nouvelle plus grave que celle que le destin m’a assignée au jour de ma naissance en me disant : “tu es entré dans une existence dont tu ne sortiras pas vivant, quoi que tu fasses”, et nulle force humaine ne pourra jamais me loger plus étroitement sur cette terre que je ne le serai dans ma propre tombe. C’est pourquoi aucune mauvaise nouvelle ne peut réellement m’assombrir. J’ai appris à voir venir la mort avec le même calme que je vois tomber la nuit quand le jour décline. À chaque réveil, je me considère comme un condamné en sursis. Mais je ne suis pas pessimiste pour autant, mon commandant, et je ne serais nullement surpris si, un jour, je redevenais le grand chef que j’ai été. La vie est un drame qu’il faut vivre avec sérénité.

Ô destin ! tu es une ombre bizarre, Quand on veut te tuer, tu fuis, Quand on te fuit, tu suis.

Quand l’homme, pour éconduire son destin, part incognito en voyage, il trouvera en arrivant que le destin l’a précédé, et même qu’il a retenu un gîte pour deux.

37 CONCERT SYMPHONIQUE
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38 © Magdalena Maatkare

LOST IN LOVE

ÉGLISE SAINT CORNÉLY

lundi 12 septembre I 21h

Irina de Baghy, mezzo-soprano

Guillaume de Chassy, piano

Par le récit de sa vie amoureuse, une femme nous raconte la quête de son indépendance.

Joies, peines, rires, passion et désespoir s’alternent dans ce récit illustré par les chansons de Broadway et d’Hollywood.

VERNON DUKE

Autumn in New York

HAROLD ARLEN / TED KOEHLER

Get Happy

RICHARD RODGERS / OSCAR HAMMERSTEIN

Some enchanted evening

FREDERICK LOEWE / ALAN JAY LERNER

I could have danced all night

GEORGE et IRA GERSHWIN

Who cares?

COLE PORTER

So in love

VERNON DUKE

Round about

KURT WEILL / MAXWELL ANDERSON

Lost in the stars

JEROME KERN / OSCAR HAMMERSTEIN

Old man river

FREDERICK LOEWE / ALAN JAY LERNER

Almost like being in love

AL HOFFMAN / KERMIT GOELL / FRED SPIELMAN

One finger melody

JAMES F. HANLEY

Zing! Went the strings of my heart

LIONEL BART

As long as he needs me

NOËL COWARD

Sail away

39 CONCERT | VOIX & PIANO

LOST IN LOVE

I am the least difficult of men. All I want is boundless love. Je suis le moins compliqué des hommes, tout ce que je veux c’est l’amour sans limites.

Du café instantané avec de la crème un peu aigre dedans, et un coup de fil à l’au-delà qui semble toujours aussi lointain.

« Ah papa, je veux rester ivre des jours et des jours » de la poésie d’un nouvel ami ma vie tenue précairement entre les mains voyantes des autres, leurs et mes impossibilités. Est-ce cela l’amour, maintenant que le premier amour est enfin mort, alors qu’il n’y avait nulle impossibilité ?

There’s such an I love you! no fainting pearl so delicate, Bobby, as if a rumor were scented never there, yet, always here.

40 CONCERT | VOIX & PIANO
(Traduction de Clément Mao – Takacs)
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IN LOVE

oh god it’s wonderful to get out of bed and drink too much coffee and smoke too many cigarettes and love you so much

bon dieu c’est merveilleux de sortir du lit et [de] boire trop de café et [de] fumer trop de cigarettes et [de] t’aimer tellement / et je t’aime tellement

My Heart

I’m not going to cry all the time nor shall I laugh all the time, I don’t prefer one “strain” to another. I’d have the immediacy of a bad movie, not just a sleeper, but also the big, overproduced first-run kind. I want to be at least as alive as the vulgar. And if some aficionado of my mess says “That’s not like Frank!”, all to the good! I don’t wear brown and grey suits all the time, do I? No. I wear workshirts to the opera, often. I want my feet to be bare, I want my face to be shaven, and my heart-you can’t plan on the heart, but the better part of it, my poetry, is open.

41
CONCERT | VOIX & PIANO
LOST
42 © Magdalena Maatkare

DIPTYQUE DE

L’OMBRE

ÉGLISE SAINT CORNÉLY

mardi 13 septembre I 21h et 22h

Dimitri Malignan, piano

Juliette Journaux, piano

21H | RÉCITAL PIANO

Juliette Journaux

FRANZ SCHUBERT / FRANZ LISZT

Der Wanderer (transcription pour piano solo)

FRANZ SCHUBERT

3 Klavierstücke D946

FRANZ SCHUBERT

< Schwanengesang >

In der Ferne (transcription pour piano solo)*

FRANZ SCHUBERT

Der Wanderers Nachtlied D768 (transcription pour piano solo)*

RICHARD WAGNER

< Siegfried >

Szene 1, Akt III (transcription pour piano solo)*

GUSTAV MAHLER

Rückert Lieder

Ich bin der Welt abhanden gekommen (transcription pour piano solo)*

*transcriptions originales de Juliette Journaux

22H | RÉCITAL PIANO

Dimitri Malignan

JEAN-PHILIPPE RAMEAU

Gavotte et six Doubles (extraits de la Suite en La mineur)

JOSEPH HAYDN

Sonate en la bémol majeur, Hob. XVI:46

HENRIËTTE BOSMANS

Extraits des 6 Préludes (1918)

n° 5, Lento

n° 6, Presto ma non troppo

DANIËL BELINFANTE

Arabeske (1936)

Nocturne (1940)

FRÉDÉRIC CHOPIN

Scherzo n° 2 en si bémol mineur, op. 31

43 RÉCITALS | PIANO SOLO

DIPTYQUE DE L’OMBRE

Fuir le monde

Je veux regagner le Sans-limite, Faire retour vers moi.

La colchique de mon âme

Fleurit déjà.

Serait-ce trop tard pour faire retour ?

Oh, je me meurs parmi vous ! Votre présence m’étouffe.

Je voudrais tendre des fils autour de moi, En finir avec ce pêle-mêle !

Que cela s’emmêle, Vous harcèle...

M’enfuir Vers moi.

Du lointain pays de la nuit

La nuit est veloutée et tendre, telle une rose ;

Viens, donne-moi tes mains, Mon cœur bat, il est tard

Et à travers mon sang, vaque la nuit ultime qui va

Et vient, sans bornes, sans fin, comme une mer.

Et puisque tu m’as tant aimée, Cueille donc la joie suprême de ton jour, Et donne-moi cet or que nul nuage ne trouble.

Du lointain pays de la nuit, des harmonies

se pressent, s’enflent-

Je fais le pas

Je serai la vie

Vie blottie contre vie

Quand au-dessus de moi des astres édéniques

Berceront leurs premiers humains.

Else Lasker-Schüler (Traductions de Eva Antonnikov, Jean-Yves Masson, Annick Yaiche, Raoul de Varax)

Mélodie

Tes yeux se posent sur les miens Jamais ma vie n’eut tant de chaînes, Jamais ne fut si profondément en toi, Si profondément désarmée.

Et parmi tes rêves ombreux

Mon cœur d’anémone boit le vent aux heures nocturnes, Et je chemine en fleurissant par les jardins paisibles De ta solitude.

Je sais

Je sais qu’il me faudra mourir bientôt Et pourtant tous les arbres brillent Après le baiser de juillet longtemps désiré — Pâles deviennent tous mes rêves — Jamais il n’y eut de fin plus triste Dans mes livres de poèmes.

Tu me cueilles une fleur en guise de salut — Et moi, je l’aimais déjà quand elle n’était que graine. Pourtant je sais qu’il me faudra mourir bientôt.

Mon souffle plane sur les eaux du fleuve de Dieu — Sans bruit je pose mon pied Sur le chemin qui mène à la demeure éternelle.

Le soir

Soudain, je me pris à chanter — Sans que je sache pourquoi. Pourtant le soir, je pleurai. Chaudes larmes.

De toutes les choses

Une douleur sourdit, passa — Et se posa sur moi.

44 RÉCITALS | PIANO SOLO

En secret la nuit

Je t’ai choisi

Entre toutes les étoiles.

Et je suis éveillée — fleur attentive Dans le feuillage qui bourdonne.

Nos lèvres veulent faire du miel, Nos nuits aux reflets scintillants sont écloses.

À l’éclat bienheureux de ton corps

Mon cœur allume la flamme qui embrase les cieux —

Tous mes rêves sont suspendus à ton or, Je t’ai choisi parmi toutes les étoiles.

Adieu

Toujours, toujours j’ai voulu

Te dire tant de mots d’amour.

Et maintenant tu cherches sans trêve Des merveilles perdues.

Mais quand joueront mes boîtes à musique, Nous célébrerons nos noces.

Ah, tes yeux si doux Sont mes fleurs préférées.

Et ton cœur est pour moi le Royaume des cieux...

Laisse-moi regarder à l’intérieur.

Tu es tout entier menthe étincelante

Et si tendrement songeur.

Toujours, toujours j’ai voulu

Te dire tant de mots d’amour, Pourquoi ne l’ai-je pas fait ?

DIPTYQUE DE L’OMBRE

Adieu

Mais tu ne vins jamais avec le soir — J’étais assise en manteau d’étoiles.

... Quand on frappait à ma porte, C’était le bruit de mon propre cœur.

Maintenant le voilà suspendu à tous les montants de porte, À la tienne aussi ;

Rose de feu qui s’éteint entre les fougères Dans le brun d’une guirlande.

Je fis pour toi le ciel couleur de mûre Avec le sang de mon cœur.

Mais tu ne vins jamais avec le soir — ... Je t’attendais, debout, chaussée de souliers d’or.

Réconciliation

Il tombera un grand astre dans mon sein... Nous veillerons la nuit, Et prierons en des langues, Sculptées comme des harpes.

45 RÉCITALS | PIANO SOLO
46 © Magdalena Maatkare

JOHANNES BRAHMS

Balladen op. 10

1. Andante

2. Andante

3. Intermezzo. Allegro

4. Andante con moto

GABRIEL FAURÉ

Messe Basse

1. Kyrie

2. Sanctus

3. Benedictus

4. Agnus Dei

HENRI DUPARC

Aux étoiles

FRANCIS POULENC

Ave Verum Corpus

LA PROMESSE DE L’AUBE ÉGLISE

SAINT CORNÉLY

mercredi 14 septembre I 21h

Irina de Baghy, mezzo-soprano

Marie-Laure Garnier, soprano

Caroline Marçot, mezzo-soprano

Faustine de Monès, soprano

Marianne Seleskovitch, mezzo-soprano

SECESSION ORCHESTRA, orchestre

Clément Mao – Takacs, direction

RICHARD WAGNER

< Die Walküre >

Walkürenritt

ERNEST CHAUSSON

Deux duos op. 11

La Nuit

Réveil

RICHARD WAGNER

< Tannhäuser >

Marche des Pèlerins

GABRIEL FAURÉ

Cantique de Jean Racine

GIUSEPPE VERDI

< Nabucodonosor / Nabucco >

Sinfonia

47 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

LA PROMESSE DE L’AUBE

Il n’est pas bon d’être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ça vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c’est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l’amour maternel, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu’à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu’une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d’amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n’y a plus de puits, il n’y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l’aube, une étude très serrée de l’amour et vous avez sur vous de la documentation. Partout où vous allez, vous portez en vous le poison des comparaisons et vous passez votre temps à attendre ce que vous avez déjà reçu.

Je riais intérieurement. Déjà l’humour était pour moi ce qu’il devait demeurer toute ma vie : une aide nécessaire, la plus sûre de toutes.

L’humour a été pour moi, tout le long du chemin, un fraternel compagnonnage ; je lui dois mes seuls instants véritables de triomphe sur l’adversaire. Personne n’est jamais parvenu à m’arracher cette arme, et je la retourne d’autant plus volontiers contre moi-même, qu’à travers le “je” et le “moi”, c’est à notre condition profonde que j’en ai.

L’humour est une déclaration de dignité, une affirmation de la suprématie de l’homme sur ce qui lui arrive.

Nous étions alors au fond du trou – je ne dis pas de l’«abîme», parce que j’ai appris, depuis, que l’abîme n’a pas de fond, et que nous pouvons tous y battre des records de profondeur sans jamais épuiser les possibilités de cette intéressante institution.

Cependant, j’étais loin d’être désespéré. Je ne le suis même pas devenu aujourd’hui. Je me donne seulement des airs. Le plus grand effort de ma vie a toujours été de parvenir à désespérer complètement. Il n’y a rien à faire. Il y a toujours quelque chose en moi qui continue à sourire.

Mais, je venais d’avoir dix-sept ans ; j’étais encore loin de soupçonner qu’il arrive aux hommes de traverser la vie, d’occuper des postes importants et de mourir sans jamais parvenir à se débarrasser de l’enfant tapi dans l’ombre, assoiffé d’attention, attendant jusqu’à la dernière ride une main douce qui caresserait sa tête et une voix qui murmurerait : « Oui, mon chéri, oui. Maman t’aime toujours, comme personne d’autre n’a jamais su t’aimer. »

48
CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

LA PROMESSE DE L’AUBE

La vérité meurt jeune. Tout ce que la vieillesse a « appris » est en réalité tout ce qu’elle a oublié…

Je feins l’adulte mais, secrètement, je guette toujours le scarabée d’or et j’attends qu’un oiseau se pose sur mon épaule pour me parler d’une voix humaine et me révéler enfin le pourquoi et le comment.

J’ai beau, cependant, me gaver de mon fruit préféré, il serait vain de nier que je sentirai toujours la morsure du regret dans mon cœur et que toutes les pastèques du monde ne me feront pas oublier celles que je n’ai jamais mangées à huit ans, lorsque j’en avais le plus envie, et que la pastèque absolue continuera à me narguer jusqu’à la fin de mes jours, toujours présente, pressentie, et toujours hors de portée.

Évidemment, dans votre quarante-cinquième année, il est un peu naïf de croire à tout ce que votre mère vous a dit, mais je ne peux pas m’en empêcher. Je n’ai pas réussi à redresser le monde, à vaincre la bêtise et la méchanceté, à rendre la dignité et la justice aux hommes, mais j’ai tout de même gagné le tournoi de ping-pong à Nice, en 1932, et je fais encore, chaque matin, mes douze tractions, couché, alors, il n’y a pas lieu de se décourager.

Il y avait une chèvre attachée à un arbre, un mimosa. Le mimosa était en fleurs, le ciel était très bleu, et le soleil faisait de son mieux. Je pensai soudain que le monde donnait bien le change. C’est ma première pensée d’adulte dont je me souvienne.

Parfois, je lève la tête et regarde mon frère l’Océan avec amitié : il feint l’infini, mais je sais que lui aussi se heurte partout à ses limites, et voilà pourquoi, sans doute, tout ce tumulte, tout ce fracas.

Je ne sais pas parler de la mer. Tout ce que je sais, c’est qu’elle me débarrasse soudain de toutes mes obligations. Chaque fois que je la regarde, je deviens un noyé heureux.

L’aube balayait l’Océan d’un seul coup d’un bout à l’autre et le ciel était là, soudain, dans toute sa clarté, alors que mon cœur battait encore au rythme de la nuit et que mes yeux croyaient encore aux ténèbres. Mais je suis un vieux mangeur d’étoiles et c’est à la nuit que je me confie le plus aisément.

Je reste là, au soleil, le cœur apaisé, en regardant les choses et les hommes d’un œil amical et je sais que la vie vaut vraiment la peine d’être vécue, que le bonheur est accessible, qu’il suffit simplement de trouver sa vocation profonde, et de se donner à ce qu’on aime avec un abandon total de soi.

49 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX
50 © Magdalena Maatkare

CLAUDE DEBUSSY

Image oubliées

KAIJA SAARIAHO

Vers toi qui es si loin

HENRI DUPARC

Aux étoiles

FRANCIS POULENC

La Dame de Monte-Carlo

OTTORINO RESPIGHI

Valse Caressante

DU PLUS LOIN DE L’OUBLI ÉGLISE SAINT CORNÉLY

jeudi 15 septembre I 21h

Faustine de Monès, soprano

SECESSION ORCHESTRA, orchestre

Clément Mao – Takacs, direction

GIUSEPPE VERDI

< La Traviata >

Lettera ed Aria

« Addio del passato… » (Violetta)

GIUSEPPE VERDI

< La Traviata >

Preludio – Atto III

GIUSEPPE VERDI

< La Traviata > Recitativo ed Aria

« È strano, è strano… Ah fors’è lui…

Sempre libera… » (Violetta)

GIUSEPPE VERDI

< Nabucodonosor / Nabucco >

Sinfonia

51 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

DU PLUS LOIN DE L’OUBLI

Je m’attendais souvent à ce que des gens dont j’avais fait la connaissance disparaissent d’un instant à l’autre sans plus jamais donner de nouvelles.

Moi aussi, j’avais le sentiment de bien la connaître, même si je ne l’avais pas revue depuis quinze ans et si je ne savais rien de sa vie. De toutes les personnes que j’avais croisées jusqu’à maintenant, c’était elle qui était restée la plus présente dans mon esprit. À mesure que nous marchions, son bras autour du mien, je finissais par me persuader que nous nous étions quittés la veille.

Nous ne connaissions Londres ni l’un ni l’autre. Au moment où le taxi s’engageait dans le Mall et que s’ouvrait devant moi cette avenue ombragée d’arbres, les vingt premières années de ma vie sont tombées en poussière, comme un poids, comme des menottes, ou un harnais dont je n’avais pas cru qu’un jour je pourrais me débarrasser. Eh bien voilà, il ne restait plus rien de toutes ces années. Et si le bonheur c’était l’ivresse passagère que j’éprouvais ce soir-là, alors, pour la première fois de mon existence, j’étais heureux.

Encore un nom sans visage qui flotte dans ma mémoire, mais dont les syllabes gardent une résonance comme tous les noms que l’on a entendus à vingt ans.

52 CONCERT
+ VOIX
SYMPHONIQUE
Du plus loin de l’oubli
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DU PLUS LOIN DE L’OUBLI

Il est onze heures du soir, en août, et le train a ralenti en traversant les premières gares de la banlieue. Des quais déserts sous la lumière mauve du néon, là où l’on rêvait de départs pour Majorque et de martingales autour du cinq neutre.

Brunoy. Montgeron. Athis-Mons. Jacqueline est née par ici.

Le bruit cadencé des wagons s’est tu et le train s’est arrêté un instant à Villeneuve-SaintGeorges, avant la gare de triage. Les façades de la rue de Paris, qui borde la voie ferrée, sont obscures et délabrées. Autrefois se succédaient, tout le long, des cafés, des cinémas, des garages dont on distingue encore les enseignes. L’une d’entre elles est allumée comme une veilleuse, pour rien.

On avait oublié une clé dans la serrure de la petite porte grillagée. Je l’ai ouverte, nous avons pénétré dans le square et j’ai donné un tour de clé, de l’intérieur. Nous étions enfermés ici et personne ne pouvait plus venir. Une fraîcheur nous a saisis, comme si nous nous engagions sur un chemin forestier. Les feuillages des arbres étaient si touffus au-dessus de nous qu’ils laissaient à peine passer les rayons de lune. L’herbe n’avait pas été coupée depuis longtemps. Nous avons découvert un banc de bois autour duquel on avait semé du gravier. Nous nous sommes assis. Mes yeux s’habituaient à la pénombre et je distinguais, au milieu du square, un socle sur lequel se dressait la silhouette d’un animal abandonné là et dont je me demandais si c’était une lionne ou un jaguar, ou tout simplement un chien.

- On est bien ici, m’a dit Jacqueline.

Elle m’a fait non de la tête et les traits de son visage se sont crispés. Elle allait fondre en larmes. J’ai compris que, si elle voulait que nous partions tous les deux, c’était pour rompre avec une période de sa vie. Et moi aussi, je laissais derrière moi les années grisâtres et incertaines que j’avais vécues jusque-là.

53 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX
54 © Magdalena Maatkare

JOHANNES BRAHMS

Balladen op. 10

1. Andante

2. Andante

3. Intermezzo. Allegro

4. Andante con moto

DARIUS MILHAUD

Poèmes Juifs

1. Chant de Nourrice

2. Chant de Sion

3. Chant de Laboureur

4. Chant de la Pitié

5. Chant de Résignation

6. Chant d’Amour

7. Chant de Forgeron

8. Lamentation

L’EXIL ET LE ROYAUME

ÉGLISE SAINT CORNÉLY

vendredi 16 septembre I 21h

Marie-Laure Garnier, soprano SECESSION ORCHESTRA

Clément Mao – Takacs, direction

CLAUDE DEBUSSY

Image oubliées

FRANCIS POULENC

La Dame de Monte-Carlo

RICHARD WAGNER

< Tannhäuser >

Marche des Pèlerins

RICHARD WAGNER

< Die Walküre >

Walkürenritt

ANTONIN DVORAK

Zigeunerlieder

GIUSEPPE VERDI

< Nabucodonosor / Nabucco >

Sinfonia

55 CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

L’EXIL ET LE ROYAUME

Gilbert Jonas, artiste peintre, croyait en son étoile. Il ne croyait d’ailleurs qu’en elle, bien qu’il se sentît du respect, et même une sorte d’admiration devant la religion des autres. Sa propre foi, pourtant, n’était pas sans vertus, puisqu’elle consistait à admettre, de façon obscure, qu’il obtiendrait beaucoup sans jamais rien mériter. Aussi, lorsque, aux environs de sa trentecinquième année, une dizaine de critiques se disputèrent soudain la gloire d’avoir découvert son talent, il n’en montra point de surprise. Mais sa sérénité, attribuée par certains à la suffisance, s’expliquait très bien, au contraire, par une confiante modestie. Jonas rendait justice à son étoile plutôt qu’à ses mérites.

Dans l’autre pièce, Rateau regardait la toile, entièrement blanche, au centre de laquelle Jonas avait seulement écrit, en très petits caractères, un mot qu’on pouvait déchiffrer, mais dont on ne savait s’il fallait y lire SOLITAIRE OU SOLIDAIRE.

Devant elle, les étoiles tombaient, une à une, puis s’éteignaient parmi les pierres du désert, et à chaque fois Janine s’ouvrait un peu plus à la nuit. Elle respirait, elle oubliait le froid, le poids des êtres, la vie démente ou figée, la longue angoisse de vivre et de mourir. Après tant d’années où, fuyant devant la peur, elle avait couru follement sans but, elle s’arrêtait enfin. En même temps, il lui semblait retrouver ses racines, la sève montait à nouveau dans son corps qui ne tremblait plus. Pressée de tout son ventre contre le parapet, tendue vers le ciel en mouvement, elle attendait seulement que son cœur encore bouleversé s’apaisât à son tour et que le silence se fît en elle. Les dernières étoiles des constellations laissèrent tomber leurs grappes un peu plus bas sur l’horizon du désert, et s’immobilisèrent. Alors, avec une douceur insupportable, l’eau de la nuit commença d’emplir Janine, submergea le froid, monta peu à peu du centre obscur de son être et déborda en flots ininterrompus. L’instant d’après, le ciel entier s’étendait au-dessus d’elle, renversée sur la terre froide.

L’air illuminé semblait vibrer autour d’eux, d’une vibration de plus en plus longue à mesure qu’ils progressaient, comme si leur passage faisait naître sur le cristal de la lumière une onde sonore qui allait s’élargissant. Et au moment où, parvenus sur la terrasse, leur regard se perdit d’un coup au-delà de la palmeraie, dans l’horizon immense, il sembla à Janine que le ciel entier retentissait d’une seule note éclatante et brève dont les échos peu à peu remplirent l’espace audessus d’elle, puis se turent subitement pour la laisser silencieuse devant l’étendue sans limites.

Ils s’aimaient dans la nuit, sans se voir, à tâtons. Y a-t-il un autre amour que celui des ténèbres, un amour qui crierait en plein jour ? Elle ne savait pas, mais elle savait que Marcel avait besoin d’elle et qu’elle avait besoin de ce besoin, qu’elle en vivait la nuit et le jour, la nuit surtout, chaque nuit où il ne voulait pas être seul, ni vieillir, ni mourir, avec cet air buté qu’il prenait et qu’elle reconnaissait parfois sur d’autres visages d’hommes, le seul air commun de ces fous qui se camouflent sous des airs de raison, jusqu’à ce que le délire les prenne et les jette désespérément vers un corps de femme pour y enfouir, sans désir, ce que la solitude et la nuit leur montrent d’effrayant.

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CONCERT SYMPHONIQUE + VOIX

L’EXIL ET LE ROYAUME

Elle regardait le campement des nomades. Elle n’avait même pas vu les hommes qui vivaient là, rien ne bougeait entre les tentes noires et, pourtant, elle ne pouvait penser qu’à eux, dont elle avait à peine connu l’existence jusqu’à ce jour. Sans maisons, coupés du monde, ils étaient une poignée à errer sur le vaste territoire qu’elle découvrait du regard, et qui n’était cependant qu’une partie dérisoire d’un espace encore plus grand, dont la fuite vertigineuse ne s’arrêtait qu’à des milliers de kilomètres plus au sud, là où le premier fleuve féconde enfin la forêt. Depuis toujours, sur la terre sèche, raclée jusqu’à l’os, de ce pays démesuré, quelques hommes cheminaient sans trêve, qui ne possédaient rien mais ne servaient personne, seigneurs misérables et libres d’un étrange royaume.

Que le désert est silencieux ! La nuit déjà et je suis seul, j’ai soif. Attendre encore, où est la ville, ces bruits au loin, et les soldats peut être vainqueurs, non il ne faut pas, même si les soldats sont vainqueurs, ils ne sont pas assez méchants, ils ne sauront pas régner, ils diront encore qu’il faut devenir meilleur, et toujours encore des millions d’hommes entre le mal et le bien, déchirés, interdits, ô fétiche pourquoi m’as-tu abandonné ? Tout est fini, j’ai soif, mon corps brûle, la nuit plus obscure emplit mes yeux.

Dans la chambre où, depuis un an, il dormait seul, cette présence le gênait. Mais elle le gênait aussi parce qu’elle lui imposait une sorte de fraternité qu’il refusait dans les circonstances présentes et qu’il connaissait bien : les hommes, qui partagent les mêmes chambres, soldats ou prisonniers, contractent un lien étrange comme si, leurs armures quittées avec les vêtements, ils se rejoignaient chaque soir, par-dessus leurs différences, dans la vieille communauté du songe et de la fatigue.

D’Arrast le regardait, sans trouver ses mots. Il se tourna vers la foule, au loin, qui criait à nouveau. Soudain, il arracha la plaque de liège des mains qui la tenaient et marcha vers la pierre. Il fit signe aux autres de l’élever et la chargea presque sans effort. Légèrement tassé sous le poids de la pierre, les épaules ramassées, soufflant un peu, il regardait à ses pieds, écoutant les sanglots du coq. Puis il s’ébranla à son tour d’un pas puissant, parcourut sans faiblir l’espace qui le séparait de la foule, à l’extrémité de la rue, et fendit avec décision les premiers rangs qui s’écartèrent devant lui. Il entra sur la place, dans le vacarme des cloches et des détonations, mais entre deux haies de spectateurs qui le regardaient avec étonnement, soudain silencieux. Il avançait, du même pas emporté, et la foule lui ouvrait un chemin jusqu’à l’église. Malgré le poids qui commençait de lui broyer la tête et la nuque, il vit l’église et la châsse qui semblait l’attendre sur le parvis. Il marchait vers elle et avait déjà dépassé le centre de la place quand brutalement, sans savoir pourquoi il obliqua vers la gauche, et se détourna du chemin de l’église, obligeant les pèlerins à lui faire face. Derrière lui, il entendait des pas précipités.

Les yeux fermés, il saluait joyeusement sa propre force, il saluait, une fois de plus, la vie qui recommençait.

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ESPACE CULTUREL TE RRAQUÉ

VENDREDI 9 SEPTEMBRE | 18H

LUNDI 12 SEPTEMBRE | 18H

MARDI 13 SEPTEMBRE | 18H

CHAPELLE DE COËT-À-TOUS

SAMEDI 10 SEPTEMBRE | 18H

récital

CHAPELLE DE SAINT COLOMBAN

DIMANCHE 11 SEPTEMBRE | 14H

récital

CHAPELLE DE LA MADELEINE

MERCREDI 14 SEPTEMBRE | 18H

récital

CHAPELLE DE KERGROIX

JEUDI 15 SEPTEMBRE | 18H

récital

CHAPELLE DU HAHON

VENDREDI 16 SEPTE MBRE | 18H

récital

Les récitals ont vocation à mettre plus particulièrement encore en valeur le patrimoine de Carnac : conçus et adaptés en fonction de l’espace et de l’acoustique de chaque lieu, ils font entrer la musique en résonance avec l’architecture, privilégiant la musique de chambre pour créer des moments d’intimité et de proximité avec les interprètes.

L’occasion de découvrir ou redécouvrir en douceur les ravissantes chapelles qui parsèment la commune et possèdent chacune un charme unique

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R É CITALS

La lyre, qui consacre l’homme et lui donne ainsi une place dans le cosmos ; l’arc, qui le projette au-delà de lui-même.

Notre poésie est conscience de la séparation et tentative de réunir ce qui fut séparé. Dans le poème, l’être et le désir pour un instant font trêve, comme le fruit et les lèvres. Poésie, réconciliation momentanée : hier, aujourd’hui, demain ; ici et là ; toi, moi, lui, nous tous ensemble. Tout est présent, tout sera présence.

Octavio Paz

L’Arc et la Lyre (traduction de Roger Munier)

60 ©
Magdalena Maatkare
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GIDEON KLEIN

Duo

I. Allegro con fuoco

II. Lento

— lecture

RACHEL

« Je me souviens… »

BÉLA BARTÓK

Mélodies populaires hongroises

• Allegro ironico

— lecture

ANNA PARDI

Conception

• Allegretto

• Moderato

— lecture

ANNA PARDI

Orientation

• Choral

L’ARC ET LA LYRE

ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

vendredi 9 septembre I 18h

Isabelle Seleskovitch, comédienne

Rachel Koblyalov, violon

Dima Tsypkin, violoncelle

— lecture

ANNA PARDI

Poésie

• Allegretto

— lecture

ANNA PARDI

Le Chemin des Armées

• Con moto

• Vivace

— lecture

RACHEL

« Même si dix fois j’ai dit… »

« Les lèvres se joignent »

Avrom Sutzkever

une parole sans musique

ERWIN SCHULHOFF

Duo

I. Moderato

II. Zingaresca – Allegro giosoco

III. Andantino

IV. Moderato

— lecture

AVROM SUTZKEVER

l’avenir me parle

ARTHUR HONEGGER

Sonatine

• I. Allegro

— lecture

RACHEL

Lettre n°1 à Noé Naftolsky

• II. Andante

— lecture

RACHEL

Notre jardin

• III. Allegro

— lecture

AVROM SUTZKEVER

Une voix

61 R É CITAL | musique de chambre

PAYSAGE englouti. Je suis entré en toi. En toi je suis entré lentement. Je suis entré pieds nus et je ne t’ai pas trouvé. Tu étais là, pourtant. Tu ne m’as pas vu. Nous n’avions plus aucun signe pour nous dire notre mutuelle présence. Se croiser ainsi, seuls, sans se voir. Oiseaux jaunes. Transparence absolue de la proximité.

NE LAISSEZ PAS MOURIR les vieux prophètes car ils dressent leur voix contre l’usure qui aveugle nos yeux d’obscurs oxydes, la voix qui vient du désert, la nudité de l’animal qui sort des eaux pour fonder un royaume d’innocence, la colère qui en ailes déploie le monde, l’oiseau embrasé des apocalypses, les anciennes paroles, les cités perdues, l’éveil du soleil comme la certitude d’une offrande dans la main de l’homme.

José Angel Valente Paysage avec des oiseaux jaunes (traduction de Jacques Ancet)

62 ©
Magdalena Maatkare

PAYSAGE AVEC DES OISEAUX JAUNES

CHAPELLE DE COËT-À-TOUS

samedi 10 septembre I 18h

Ensemble l’Échelle, chant

Notre âme s’est échappée… comme l’oiseau du filet des oiseleurs (Ps. 124:7)

GUILLAUME DUFAY

Ave Regina Coelorum & grégorien

GACE BRULLÉ

Les oisellons de mon pais

(Grégorien)

Alleluia, vidimus stellam

MONTPELLIER

– En non diu

– Quand vous la rose

– Eius in oriente

HILDEGARD VON BINGEN

Columba Aspexit

JAN PIETERSZOON SWEELINK

Yeux qui guidez mon âme

THOMAS WEELKES

Tan ta ra & mirliton

CLAUDE LEJEUNE

Le beau du monde s’efface, La glace est luisante et belle

PASCHAL DE LESTOCART

C’est un arbre que le monde, Le beau du monde s’efface

CLÉMENT JANEQUIN / THOMAS WEELKES

Le chant de l’alouette

CLÉMENT JANEQUIN / NICOLAS GOMBERT

Le chant des oiseaux

GIACHES DE WERT

Un jour je m’en allai

ANNE MARIE DESCHAMPS

In paradisum sunt Avis & grégorien

FRANCIS POULENC

Petites prières de st. François d’Assise

MAURICE RAVEL

Trois beaux oiseaux du paradis

OLIVIER MESSIAEN

< Harawi >

Colombe Verte

63 R É CITAL | musique de chambre

J’entends la mélodie de Sa flûte et je ne suis plus maître de moi.

La fleur s’épanouit sans que le printemps soit venu, et déjà l’abeille a reçu son message odorant.

Le tonnerre gronde, les éclairs brillent ; des vagues s’élèvent dans mon cœur.

La pluie tombe et mon âme languit après mon Seigneur.

Là où le rythme du monde tour à tour prend naissance et meurt, c’est là que mon cœur a atteint.

Là les bannières cachées flottent au vent.

Kabir dit : « Mon cœur se meurt de vivre. »

Où règne le Printemps, ce Seigneur des Saisons, une musique mystérieuse se fait entendre.

Là des torrents de lumière coulent en tous sens.

Peu d’hommes peuvent atteindre à ce rivage, où des millions de Krishnas se tiennent les mains croisées ;

où des millions de Vishnus sont prosternés ;

où des millions de Brahmanes lisent les Védas ; où des millions de Shiva sont perdus dans la contemplation.

Là des millions d’Indra et d’innombrables demi-dieux ont le ciel pour demeure.

Là des millions de Saraswatis, déesses de la musique, jouent sur la Vina.

Là mon Seigneur se révèle à Lui-même et le parfum du santal et des fleurs flotte dans les profondeurs de l’espace.

KABÎR

La Flûte de l’Infini (traduction d’André Gide d’après Rabindranath Tagore)

64 © Magdalena Maatkare
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LA FLÛTE DE L’INFINI

CHAPELLE DE SAINT-COLOMBAN

dimanche 11 septembre I 14h

Le monde des flûtes est presque infini : c’est celui du souffle et du chant. Creusées dans l’os animal ou humain, taillées dans un roseau, faites de bois précieux, de métal pur ou d’un alliage subtil, les flûtes racontent l’histoire du monde et de la musique – et celle de la musique du monde.

Les mélopées indiennes ensorcellent et hypnotisent, jouées sur la bansuri ; Debussy réinvente la syrinx pour la flûte traversière ; la flûte à coulisse dialogue avec la guimbarde Hmong vietnamienne, et la musique écrite avec des improvisations libres.

Éclairé par quelques prises de parole non dénuées d’humour, ce récital-atelier est l’occasion de (re)découvrir un instrument protéiforme d’une infinie richesse, qui fait résonner en nous des émotions qui viennent de la nuit des temps.

65 R É CITAL | musique de chambre

Une pièce de théâtre devrait être écrite, décorée, costumée, accompagnée de musique, jouée, dansée par un seul homme. Cet athlète complet n’existe pas. Il importe donc de remplacer l’individu par ce qui ressemble le plus à un individu : un groupe amical

Quand je pense à un spectacle pareil à notre époque je comprends que ce serait impossible. Ce serait d’abord trop coûteux ; et il fallait je ne sais quoi, il fallait vivre beaucoup ensemble, ce qui n’est plus le fait. Nous étions à certaines époques de ma vie, toujours les uns avec les autres et parlant, brassant les mêmes choses, essayant notre travail avant de le mettre au jour. Ce n’est pas pareil, il n’y a plus que solitude. Et peut-être mettions-nous encore plus, comment dirais-je ? dans ce jeu, plus de nous-mêmes que dans les œuvres de gravité fausse. Je veux dire qu’un poète se doit d’être un homme très grave, et par politesse d’avoir un air léger. Je crois que là nous donnions un aspect de jeu à quelque chose qui avait peut-être plus d’importance.

66 © Magdalena
Maatkare

UN BŒUF DANS LES DOIGTS

ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

lundi 12 septembre I 18h

Eudes Bernstein, saxophones

Sandro Compagnon, saxophones

Orlando Bass, piano

DARIUS MILHAUD

Le Bœuf sur le toit

CLÉMENT DOUCET

Isoldina pour piano

VINCENT DAVID

Onomatopée pour saxophone alto et baryton

THELONIOUS MONK

Round Midnight pour saxophone et piano

CLÉMENT DOUCET

Chopinata pour piano

JACOB TER VELDHUIS

Grab it ! pour saxophone ténor et Boombox

67 R É CITAL | musique de chambre

Le piano bleu

Chez moi j’ai un piano bleu mais je ne sais aucune note. Il se tient dans le noir de la porte de la cave, depuis le jour où le monde est devenu brutal. Les étoiles jouaient jadis à quatre mains – la femme lune chantait dans le bateau –maintenant des rats dansent dans sa gorge. Cassé est le clavierje pleure pour la mort bleue. Ah chers anges, ouvrez-moi – j’ai tant mangé du pain amer –les portes du paradis pendant que je vis encore, oui même contre les interdictions.

Else Lasker–Schuler Mon piano bleu (traduction de Jean-Yves Masson et Annick Yaiche)

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© Magdalena Maatkare

FRÉDÉRIC CHOPIN

Nocturne op. 48 n°1

MAURICE OHANA

< Études / Premier Livre >

I. Cadences Libres

FRÉDÉRIC CHOPIN

Polonaise op. 26 n°2

MAURICE OHANA

< Études / Premier Livre >

II. Mouvements Parallèles

FRÉDÉRIC CHOPIN

Mazurka op. 17 n°2

MAURICE OHANA

< Études / Premier Livre >

III. Agrégats Sonores

UN PIANO BLEU

ESPACE CULTUREL TERRAQUÉ

mardi 13 septembre I 18h

Orlando Bass, piano

FRÉDÉRIC CHOPIN

Mazurka op. 17 n°4

MAURICE OHANA

< Études / Premier Livre >

IV. Main gauche seule (in memoriam Maurice Ravel)

FRÉDÉRIC CHOPIN

3ème Scherzo en do dièze mineur op. 39

MAURICE OHANA

< Études / Premier Livre >

V. Quintes

FRÉDÉRIC CHOPIN

2ème Impromptu en fa dièze majeur op. 36

Concert produit dans le cadre du partenariat avec l’association

Les Amis de Maurice Ohana.

Découvrez le travail de préservation et de divulgation de l’œuvre d’Ohana sur www.mauriceohana.com/actualites/

69 R É CITAL | musique de chambre

Le Jardin du Temps la regarde comme si ses branches étaient des yeux, dans le soleil de cet été sans un souffle ni un nuage : même la nuit il la regarde, mouillant ses masses d’ombre dans les vapeurs bleuâtres de la lune. Il lui demande : « Tu t’en iras ? Tu t’en iras vraiment ? ». Leurs conversations sont de plus en plus longues, d’une âme à l’autre. C’est elle-même qui l’a appelé « le Jardin du Temps », pour les heures qu’elle a entendu s’écouler dans ce jardin, dans un silence ininterrompu. Et parce qu’un soir de dimanche, en écoutant sonner les cloches de l’église des Carmes, elle eut la sensation qu’elle avait toujours entendu, et qu’elle entendrait toujours, sonner ces cloches. Sensation d’éternité : abolie la naissance, abolie la mort. Dans le temps. Elle emmènera son jardin avec elle. Et les cloches de l’église des Carmes. Et le temps.

Herba tenax

Modeste aux yeux, pourtant chère à la terre, herbe tenace : qui, piétinée, t’efforces de te relever ; qui arrachée d’entre les pierres des places antiques, repousses plus drue ; coupée par la faucille dans les prés, renais toujours nouvelle, toujours verte.

Dans l’ombre, renfermé, fixant les étoiles, cœur tenace : qui, écrasé, t’efforces secrètement d’atténuer le coup ; qui refusé, reprends ta route ; tué, revis, et tes racines si profondes te font plus riche dans ta vie nouvelle.

70 © Magdalena Maatkare
Ada Negri (traduction de Giovanna Bellati)

LE BOIS SACRÉ

CHAPELLE DE LA MADELEINE mercredi 14 septembre I 18h

Caroline Marçot, chant

Marianne Seleskovitch, chant

Magali Baron, lecture en langue bretonne

Mille ans à 2 voix pour chanter la nature et le sens du sacré…

Recordare (Grégorien) et duo de Las Huelgas Imperayritz (Livre Vermeil)

PETR EBEN

Mater Cantans

LAURENT MALLET

Veni creator spiritus

Veni sancte spiritus (Italie)

CARL NIELSEN

3 danses

HUBER Agnus

PIERRE CHEPELOV

La Chenille

CAROLINE MARÇOT

Quatrain

Haec Dies (Grégorien)

et clausule de Wolfenbuttel

71 R É CITAL | musique de chambre

La liberté intellectuelle dépend des choses matérielles. La poésie dépend de la liberté intellectuelle. Et les femmes ont toujours été pauvres, et cela non seulement depuis deux cents ans, mais depuis le commencement des temps.

Les femmes ont pendant des siècles servi aux hommes de miroirs, elles possédaient le pouvoir magique et délicieux de réfléchir une image de l’homme deux fois plus grande que nature.

Il est indispensable qu’une femme possède quelque argent et une chambre à soi si elle veut écrire une œuvre de fiction.

72 ©
Magdalena Maatkare Virginia Woolf (traduction de Clara Malraux)

UNE CHAMBRE À SOI

CHAPELLE DE KERGROIX

jeudi 15 septembre I 18h

Caroline Marçot, chant

(Grégorien)

Stirps Jesse

Stetit Angelus

Sicut Cervus

De Profundis

Aqua Sapientiae

HILDEGARD VON BINGEN

O vivens fons

Caritas

Favus

Hodie

Kyrie

O Pastor

Sed diabolus

GUILHEM LACROUX

3 pièces sur des textes d’Hildegard von Bingen

pour voix et vièle

O cruor Sanguinis

O Virtus Sapientiae

O nobilissima Viriditas

73 R É CITAL | musique de chambre

Poésie et érotisme naissent des sens mais ne s’achèvent pas avec eux. En se déployant, ils inventent des configurations imaginaires : poèmes et cérémonies.

À notre époque la politique absorbe l’érotisme et le transforme : ce n’est plus une passion, c’est un droit. Profit et perte : la légitimité l’emporte mais l’autre dimension, passionnelle et spirituelle, disparaît. (…) Le grand absent de la révolte érotique de cette fin de siècle a été l’amour.

Le sexe est la racine, l’érotisme est la tige et l’amour est la fleur, et le fruit ? Les fruits de l’amour sont intangibles.

Octavio Paz

La Flamme Double (traduction de Claude Esteban)

74 © Magdalena Maatkare

LA FLAMME DOUBLE

CHAPELLE DU HAHON

vendredi 16 septembre I 18h

Marianne Seleskovitch, chant Caroline Marçot, chant

D’eau et de feu, le miroir des voix…

Alleluia Video Cœlos (Grégorien)

CICONIA

duo de St. Victor Beatum Incendium

O Petre

HILDEGARD VON BINGEN

O Ignee Spiritus

CHYPRE

Rondeaux 31 & 35

LASSUS

bicinium : Sicut Rosa

JAN DISMAS ZELENKA

Vom Himmel hoch da komm ich her, Praetorius Emit Amor

PETER CORNELIUS

Scottish-Irish Songs

ZOLTÁN KODÁLY

Jo Gazd

BÉLA BARTÓK

Eg, Ne menj el

BOUCHOT

Unser Leben

75 R É CITAL | musique de chambre
76 © Magdalena Maatkare

TOUS AU CHANT !

CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

tous les jours (du 9 au 16 septembre) I 11h

Le Festival Terraqué vous propose cet atelier afin de permettre à tous et à chacun :

• de (re)découvrir sa voix dans le plaisir

• de chanter quel que soit son âge ou son niveau, avec un accès immédiat au répertoire

• de comprendre les bases du chant choral pour mieux entendre les mélodies et la polyphonie

Dans le cadre de cet atelier animé par une chanteuse professionnelle, vous aborderez la technique vocale en douceur pour mieux gérer votre timbre, votre puissance et vos registres vocaux. Marianne vous fera travailler sur la colonne d’air et la souplesse laryngée, la résonance et la diction, dans la bonne humeur !

Marianne Seleskovitch est chanteuse et enseignante. Au sein de de ses classes, c’est avec passion qu’elle aborde tous les répertoires et tous les publics, dans l’intention toujours plus intensifiée de donner au plus grand nombre un goût et une connaissance diversifiée de la musique, qu’elle soit écrite ou de tradition orale.

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COLLECTIFS
ATELIERS VOCAUX
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ÉGLISE SAINT CORNÉLY

Place de l’Eglise

Carnac (centre bourg)

CHAPELLE DE LA MADELEINE

Entre Kerguéarec et Kerguéno

Accès par D186

CHAPELLE DE SAINT-COLOMBAN

Hameau de Saint-Colomban

CHAPELLE DE LA CONGRÉGATION

8 place de la Chapelle Carnac (centre bourg)

CHAPELLE DU HAHON

Route du Hahon

Carnac

CHAPELLE DE KERGROIX

Village de Kergroix

Accès par D768

CHAPELLE DE COËT-À-TOUS

Rue de Coët à Tous

Accès par D119

Espace culturel TERRAQUÉ

26 Rue du Tumulus – Carnac

Espace culturel LA VIGIE

Parc des Bruyères - La Trinité-sur-mer

Espace ATHÉNA

100 place du Gohlérez – Auray

79 LES LIEUX DU FESTIVAL
tous les plans d’accès et informations pratiques sur www.festivalterraque.com
Retrouvez

LES ARTISTES

MARIE-LAURE GARNIER I Soprano

En 2021, Marie-Laure Garnier remporte la Victoire de la Musique dans la catégorie « Révélation Lyrique ». Nommée Révélation Classique ADAMI, et diplômée du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, la soprano a débuté son parcours artistique en Guyane. Elle est lauréate de plusieurs concours, notamment du Concours Nadia et Lili Boulanger 2017 où elle remporte le prix de la Mélodie Française aux côtés de la pianiste Célia Oneto Bensaid. Elle est également nommée Lauréate de l’Académie Orsay-Royaumont et Lauréate du Festival lyrique d’Aix-en-Provence. Invitée régulièrement par SECESSION ORCHESTRA depuis 2018 (Auditorium du Louvre, Musée d’Orsay, Théâtre des Champs-Elysées…), elle revient pour une nouvelle fois au Festival Terraqué. On peut d’ores et déjà l’écouter au disque avec Le Promenoir des amants et l’hommage à Olivier Greif Les Chants de l’âme, parus chez le label B.Records.

AXELLE FANYO I Soprano

Grand Prix du concours Nadia et Lili Boulanger 2021 avec le pianiste Adriano Spampanato, Axelle Fanyo est une artiste curieuse et éclectique qui s’épanouit dans une multitude de répertoire, allant de la musique baroque à la musique contemporaine. Membre du Song Studio de Renée Fleming au Carnegie Hall en 2019, elle gagne la même année la Kaleidoscope Competition à Los Angeles, ainsi que deux prix au Concours-Récital du festival Classica à Montréal. Elle a donné de nombreux récitals en France mais aussi à l’étranger. On a pu l’entendre dernièrement à La Seine Musicale, à l’Auditorium du Musée d’Orsay, mais aussi à la Phillips Collection de Washington, ou encore au Wigmore Hall de Londres. Elle collabore régulièrement avec SECESSION ORCHESTRA.

FAUSTINE DE MONÈS I Soprano

Saluée par le Guardian pour sa grâce, son expressivité et sa présence scénique, la soprano Faustine de Monès s’est produite au sein de prestigieuses maisons telles que le Weill Recital Hall de Carnegie Hall, l’Opéra d’Aix la Chapelle, l’Opéra National d’Israël, Den Norske Opera, la Maison de la Radio, le Festival d’Aldeburgh, ou encore le Festival de Musique de Ravinia. Elle a chanté sous la direction de Lionel Bringuier, Jonathan Cohen, Christian Curnyn ou encore Paul Nadler, Joseph Colaneri et Clément MaoTakacs. Faustine est également lauréate du Concours de Mélodies Française de Toulouse, de la compétition de Vienne en Voix et du Concours Georges Enescu. Après avoir obtenu sa licence avec la mention 1st Class Honours à la Guildhall School of Music de Londres, Faustine part se perfectionner à New York où elle obtient son Master et son Artist Diploma à la Mannes School for Music.

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IRINA DE BAGHY I Mezzo-soprano

Artiste d’une rare diversité, la mezzo-soprano franco-canadienne Irina de Baghy a commencé sa carrière dès l’âge de 6 ans, dans le domaine de la comédie musicale en Amérique du Nord : elle a joué notamment dans La Mélodie du Bonheur, Cats et Les Misérables. Lors de ses études universitaires au Canada, elle se découvre une passion pour la musique classique et l’opéra, ce qui la conduit en France au CNSM de Paris, à L’Ecole Normale de Musique et la Schola Cantorum. Depuis, elle développe une carrière sur les grandes scènes lyriques internationales, interprétant des rôles majeurs, de Monteverdi à Wagner. Saluée par la critique, elle obtient le premier prix ADAMI au Concours International de Nadia et Lili Boulanger, 4 étoiles du journal Classica pour le DVD Le Comte Ory de Rossini (Naxos) et un Diapason d’Or de l’année pour La Symphonie du Jaguar de Thierry Pécou. Avec SECESSION ORCHESTRA et Clément Mao – Takacs, c’est une collaboration durable qui s’est établie depuis leur premier concert en 2015. Invitée du festival Terraqué depuis sa création, elle est adorée par le public carnacois ! Son duo Lost in Love avec le pianiste Guillaume de Chassy marque son retour vers ses premières amours musicales.

GUILLAUME DE CHASSY I Piano

À la croisée du jazz et de la musique classique, le pianiste Guillaume de Chassy a créé un univers poétique et singulier. Il est considéré comme un artiste majeur de la scène musicale française. Mélodiste et coloriste, son style privilégie la sobriété du geste et la beauté sonore. Compositeur, il a écrit notamment un concerto pour piano, deux cantates pour chœur, piano et percussions et de nombreuses pièces pour piano. Guillaume de Chassy se produit dans le monde entier au gré de ses multiples projets. Régulièrement saluée par la presse, sa discographie est le reflet d’une créativité sans cesse en éveil et d’une personnalité qui échappe aux classifications.

MARIANNE SELESKOVITCH I Mezzo-soprano

Après une double formation au Conservatoire et à l’Université, en Chant et Musicologie, elle se spécialise dans la création contemporaine, les répertoires rarement joués et le théâtre musical. Amoureuse de la mélodie et de la poésie de tous pays, elle construit des programmes variés cherchant à articuler écriture littéraire et écriture musicale, mettant en avant les productions féminines. Artiste polyvalente appréciée pour la richesse de son répertoire, elle se produit en récital comme en spectacle, allant du seule en scène au travail de troupe. Ses principaux partenaires sont SECESSION ORCHESTRA - dirigé par Clément Mao - Takacs, la pianiste Elsa Cantor, la Cie « La Chambre aux Échos » et la Cie « Les Épis Noirs ». Titulaire du Diplôme d’État et Lauréate du concours 2019 de Professeur d’Enseignement Artistique, elle dirige le département Chant au conservatoire de Choisy-leRoi, mène des projets pédagogiques variés dans les écoles et donne des cours de voix pour comédiens au sein de plusieurs compagnies de théâtre, à l’École de l’Acteur Paris-Bastille et à l’Atelier International de Théâtre Blanche Salant.

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MAGALI BARON I Lectures

Née à Paris en 1980, Magali Baron a étudié le violon au CNR de Paris, où elle a obtenu un premier prix de Formation Musicale. Elle s’est ensuite tournée vers des études de philosophie, en se spécialisant dans la pensée de Heidegger. Agrégée de philosophie, elle a quitté l’enseignement pour des expériences professionnelles différentes, dont deux ans de volontariat international à Nazareth et à Jérusalem, où elle a appris l’hébreu et l’arabe, étudié la Bible et la pensée juive. Installée à Guingamp en 2018, elle a appris le breton lors d’une formation intensive de 9 mois, et travaille maintenant pour Kuzul ar Brezhoneg, au service de l’édition en breton et de l’enseignement par correspondance. Elle écrit des articles de critique littéraire dans la revue Al Liamm, et intervient chaque semaine sur Radio Kreiz Breizh pour présenter les livres récemment parus. Tout au long de son parcours, elle a gardé une pratique musicale amateur ; elle a notamment joué dans l’orchestre Ut Cinquième et chanté dans les chœurs Stella Maris et Le Madrigal de Paris.

RACHEL KOBLYAKOV I Violon

Rachel Koblyakov, violoniste israélo-américaine, dès ses débuts à l’âge de 12 ans, se produit sur la scène internationale en tant que soliste et chambriste, parmi eux l’ElbPhilharmonie Hambourg, la Philharmonie de Paris, le Festival Printemps des Arts de Monte-Carlo et comme soliste avec l’orchestre Philharmonique de Radio-France sous le bâton de Pierre-André Valade. Également interprète de musique contemporaine depuis son enfance, elle a eu l’honneur de travailler avec de célèbres compositeurs vivants, dont Wolfgang Rihm, Matthias Pintscher et Stefano Gervasoni. En tant que premier violon solo de Ukho Ensemble Kyiv depuis 2016, elle a créé une dizaine de concertos de jeunes compositeurs, et a enregistré quatre disques pour Kairos, Winter & Winter et EMI Vinci. Son dernier disque, Violin Soliloquy, consacré à cinq œuvres pour violon solo, est paru en 2021 chez Paladino Media (Kairos/Orlando Records), également disponible sur les plateformes de streaming.

ISABELLE SELESKOVITCH I Chanteuse et Comédienne

Originaire du Val d’Oise, Isabelle Seleskovitch est chanteuse (d’abord formée à l’art lyrique puis au jazz vocal dans les stages de Barry Harris et Sara Lazarus) et comédienne (formée à Paris à l’Atelier Blanche Salant et à l’École du jeu). Appréciée pour son timbre original et son swing impeccable, elle est présente sur la scène jazz française depuis quelques années et joue dans les meilleurs clubs parisiens (Sunset-Sunside, Café Laurent, Jazz Café Montparnasse, Caveau de la Huchette…) et en province, notamment en Normandie (Jazz à Louviers 2018, Festival Terraqué 2018, Gulf Stream Jazz Festival 2019). Elle sort au printemps 2019 son premier album About a Date, mêlant standards et compositions originales. Comme comédienne, elle participe à des productions d’envergure telle La Passion de Simone, opéra contemporain de Kaija Saariaho et Amin Maalouf, en tournée internationale depuis 2013 (Cie La Chambre aux Échos). Isabelle est également membre d’ensemble depuis 2016 sur les lives de la chanteuse Canine, mêlant chant, chorégraphie et jeu théâtral (Église Saint-Eustache, Théâtre Marigny, Centre Pompidou, La Cigale, Printemps de Bourges, Francofolies…).

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CAROLINE MARÇOT I Chanteuse lyrique

Pianiste de formation, Caroline Marçot acquiert une solide expérience de la musique vocale au sein de la Maîtrise de Radio France puis au Jeune Chœur de Paris et aux Cris de Paris. Elle se produit en tant que soliste avec plusieurs formations dont le trio Viva Lux, qu’elle fonde en 1999, l’Ensemble l’Echelle dont elle prend la direction en 2016, et l’ensemble Mora Vocis, ayant pour vocation d’explorer et diffuser les répertoires historiques chambristes du moyen âge, de la renaissance, et la création contemporaine. Elle est également amenée à chanter régulièrement le répertoire baroque au sein de phalanges comme le Concert Spirituel ou le Concert d’Astrée, et la musique vocale récente avec Les Éléments ou le chœur Aedes. Parallèlement elle obtient au CNSMDP les prix d’analyse, de contrepoint renaissance, d’harmonie, d’écriture XXème siècle, d’orchestration, d’esthétique et d’acoustique musicale.

L’ÉCHELLE I Ensemble vocal

Né de la réunion de musiciens, passionnés par le contrepoint de la Renaissance et mus par la conviction de l’actualité des valeurs humanistes, l’Échelle est d’abord un ensemble vocal qui construit avec bonheur des programmes polyphoniques et pluridisciplinaires. Émanant directement des partitions chantées au XVIème siècle, poésie, danse et spiritualité révèlent philosophie, acrobatie, histoire des cités et des arts, dans un caractère intimiste propre à la musique de chambre. C’est dans cet échange joyeux et équilibré entre émotion et compréhension sensible que l’Ensemble l’Échelle travaille. Établi en 2010 à Paris, puis à Troyes, l’Ensemble l’Échelle se réunit maintenant en Bretagne, autour de sa conceptrice Caroline Marçot.

JULIETTE JOURNAUX I Piano

Lauréate de plusieurs concours internationaux, Juliette Journaux commence le piano à l’âge de sept ans. L’année de son baccalauréat scientifique, elle intègre le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe de piano de Hortense CartierBresson. Après sept ans d’études , elle y obtient trois masters en piano, accompagnement vocal et direction de chant. Elle est invitée régulièrement comme soliste et chambriste dans des salles prestigieuses en France et à l’étranger telles que la Philarmonie de Paris, la salle Favart de l’Opéra Comique, le Hoshimata Hall de Tokyo ou encore la Laeizhalle de Hambourg. Elle collabore régulièrement avec le Chœur de l’Orchestre de Paris et le chœur Accentus. Juliette reçoit le soutien de grandes fondations engagées dans la promotion de jeunes artistes : accompagnée par le théâtre du Blanc-Mesnil, elle reçoit la bourse maximale dans le cadre du dispositif FoRTE mis en place par la région Îlede-France pour la réalisation de son premier disque. Elle est également lauréate de la Fondation Royaumont, la Fondation Safran et la Fondation Meyer.

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CLÉMENT MAO – TAKACS I Direction

Clément Mao - Takacs est l’une des étoiles montantes de la nouvelle génération de chefs d’orchestre. Il est diplômé du Conservatoire Supérieur de Musique et de Danse de Paris et de l’Accademia Chigiana de Sienne et a reçu le Prix “Jeune Talent” de la Fondation del Duca.

En tant que chef invité, il a dirigé le Norwegian Radio Orchestra, Stavanger Symphony, Oslo Philharmonic, Odense Symphony, Orchestre des Pays de La Loire, Orchestre Symphonique de Bretagne, Orchestre de Paris, Festival Orchestra of Sofia, Avanti! Chamber Orchestra Finland, ICE Ensemble et Bit 20 Bergen.

En 2012, il a fondé SECESSION ORCHESTRA, dont il est à la fois le directeur artistique et musical. Son répertoire très large va de la musique ancienne à la création contemporaine ; spécialiste de la musique de Kaija Saariaho, Clément Mao – Takacs a dirigé la création mondiale et plusieurs premières nationales de ses œuvres. Les enregistrements de Clément Mao – Takacs incluent Adieu pour Crystal Classics de Stockhausen, un disque de la musique de Jacques Ibert pour Timpani (récompensé de « 5 diapasons » par le magazine DIAPASON), la Fantaisie pour piano et orchestre avec SECESSION ORCHESTRA et Jonas Vitaud (piano) pour Mirare.

En 2019 est sorti son CD consacré à la musique de Saariaho avec Oslo Philharmonic (BIS Records), récemment nominé au Spelleman Prisen ; en 2020, ses enregistrements à l’Auditorium du Louvre avec SECESSION ORCHESTRA forment les premiers opus d’une nouvelle collection.

Clément Mao – Takacs est le créateur et le directeur artistique des festivals INTERVALLES (Île-deFrance) et TERRAQUÉ (Carnac, Morbihan). Il codirige avec le metteur en scène Aleksi Barrière la compagnie La Chambre aux échos (théâtre musical et opéra de chambre). Il se produit également comme pianiste et compositeur.

En savoir plus :

Site web : www.clementmaotakacs.com

Facebook : Clément Mao – Takacs

Twitter : @cle_mao_takacs

Instagram : clement.mao.takacs

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© Vasco Pretobranco © Christophe Abramovitch

SECESSION ORCHESTRA I Orchestre

SECESSION ORCHESTRA est une formation d’élite composée d’une cinquantaine de musiciens, qui se produit aussi bien en ensemble de chambre qu’en grande formation symphonique.

Placé sous la direction musicale et artistique de Clément Mao - Takacs, son large répertoire privilégie les XXème et XXIème siècles : si Wagner, Mahler, Schönberg, Berg, Webern, Debussy, Ravel, Bartók, Sibelius… forment le cœur de ses programmes, SECESSION ORCHESTRA travaille toujours avec les compositeurs de son temps, s’attache à redécouvrir des compositeurs oubliés, et propose également des incursions dans le grand répertoire symphonique avec des interprétations radicales. Soutenu par la DRAC Île-de-France / Ministère de la Culture au titre de la structuration, et par la Caisse des Dépôts, SECESSION ORCHESTRA a été en résidence au Festival de Saint-Denis (20152016) ; il a reçu à plusieurs reprises le soutien de la Fondation La Poste. Depuis 2014, SECESSION ORCHESTRA est en résidence à la Fondation Singer-Polignac ainsi qu’à la Fondation Royaumont (2017–2019) et au Petit Palais (depuis 2017).

À Paris, SECESSION ORCHESTRA concerte régulièrement à l’Auditorium du Louvre ainsi qu’à la Philharmonie de Paris. Durant la saison 18/19, SECESSION ORCHESTRA et Clément Mao – Takacs ont été invités par le Musée d’Orsay au titre d’artistes associés ; depuis 2019, ils sont programmés au Théâtre des Champs-Élysées. Créant chaque année plusieurs œuvres de notre temps, SECESSION ORCHESTRA s’est produit notamment au festival Présences de Radio-France et collabore étroitement avec la compositrice Kaija Saariaho. SECESSION ORCHESTRA donne également de nombreux concerts dans le cadre des festivals INTERVALLES et TERRAQUÉ.

Multipliant les collaborations et les passerelles entre les arts, SECESSION ORCHESTRA se produit souvent en compagnie d’autres artistes musiciens et comédiens, favorise l’émergence d’une nouvelle génération d’artistes lyriques, participe à des projets transdisciplinaires ainsi qu’à des performances. Il collabore avec la compagnie La Chambre aux échos sur six productions de théâtre musical.

Considérant tout acte culturel comme un acte social, SECESSION ORCHESTRA choisit de repenser la forme du concert classique à travers des programmes-concepts et recrée le lien entre musiciens et publics. Par la recherche de l’excellence, l’attention à la transmission et la volonté d’aller au-devant de tous les publics, l’action concertante professionnelle de SECESSION ORCHESTRA se double d’une action sociale discrète mais développée (concerts en hôpitaux, programmes en soins palliatifs, ateliers pédagogiques, médiations, projets pour les publics en situation de handicaps physiques et mentaux…), qui replace l’art au cœur d’une société à visage humain et à visée humaniste.

Retrouvez l’univers de SECESSION ORCHESTRA sur : www.secessionorchestra.com

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DIMA TSYPKIN I Violoncelle

Né à Minsk en 1980 dans une famille d’artistes, Dima intègre à l’âge de six ans le meilleur établissement musical de Biélorussie, le collège national de musique de Biélorussie, puis en 1998, l’Académie Nationale de musique. Diplômé en 2003, Dima s’installe à Paris, où il poursuit ses études dans la classe de Marc Coppey au Conservatoire à rayonnement régional (CRR). Depuis son plus jeune âge, Dima interprète en soliste des concertos de Haydn, Dvorák ou encore Schumann, avec différents orchestres, qu’ils soient symphoniques ou de chambre. Il est lauréat de nombreux concours de violoncelle et de musique de chambre, parmi lesquels le concours de musique de chambre Zinetti (Italie). Il a entre autres remporté le Premier Prix et le Prix spécial du concours international Johannes Brahms à Gdansk et le Premier prix du concours de musique de chambre contemporaine de Cracovie.

SAMUEL BRICAULT I Flûte

Samuel commence la musique par le flageolet, avec lequel il joue des danses populaires ariégeoises. Depuis il s’est formé à la flûte traversière classique, notamment au CNSM de Paris dans la classe de Sophie Cherrier, diplômé en 2015 mention Très Bien à l’unanimité avec les félicitations du jury. Sa carrière classique l’amène à se produire en musique de chambre (avec le quatuor Van Kuijk, Claire Désert, Emmanuel Strausser, Olivier Charlier, Sarah Margaine), dans différents orchestres (Opéra de Paris, Orchestre National de France, Orchestre de Chambre de Paris, SECESSION ORCHESTRA), ensembles de musique contemporaine (Le Balcon, ensemble Itinéraire, Multilatérale) et en soliste avec orchestre : concerto de Katchaturian à la Philharmonie de Paris, concerto de Mercadante au Teatro Mayor de Bogota, concertos de Vivaldi à la Philharmonie d’Ekaterinbourg (Russie).

EUDES BERNSTEIN I Saxophone

Après avoir débuté ses études musicales dans les Yvelines, Eudes Bernstein obtient un Master de saxophone (classe de Claude Delangle). Il participe à un échange Erasmus à la Hochschule de Cologne (classe de Daniel Gauthier). Il complète sa formation par l’obtention d’une licence de musicologie de l’université Paris IV Sorbonne. Lauréat de nombreux concours internationaux (Osaka, Dinant, Aeolus, FMAJI, FNAPEC) il se produit en soliste avec de nombreux orchestres internationaux (Polish Chamber Philharmonie Orchestre de Chambre de Belgique, Düsseldorfer Symphoniker, Sud Westphalen Philharmonie, Orchestre Pasdeloup, Orchestre d’Harmonie de la Garde Républicaine, Orchestre de Chambre Nouvelle Europe, SECESSION ORCHESTRA) notamment sous la direction de David Reiland, Benjamin Levy, Nicolas Simon, Julien Leroy, Romain Dumas, Martin Lebel ou encore Clément Mao-Takacs. Il est également un des très rares saxophonistes à intégrer la prestigieuse Fondation Banque Populaire.

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SANDRO COMPAGNON I Saxophone

Sandro Compagnon initie sa formation au CRR d’Annecy dans les classes de Christian Charnay, puis Fabrizio Mancuso. Il intègre la classe de Jean-Denis Michat au CRR de Lyon en 2013. Il obtient le diplôme de master en saxophone et musique de chambre après avoir suivi l’enseignement de Claude Delangle et Michel Moraguès au CNSM de Paris. En 2017, il remporte le 1er prix du Concours international de musique de chambre d’Osaka en tant que membre du Quatuor Zahir et, en novembre 2019, le 3e prix au Concours international Adolphe Sax de Dinant en Belgique. Sandro Compagnon est depuis juin 2019 en résidence à la Fondation Singer-Polignac avec le Quatuor Zahir.

ORLANDO BASS I Piano

Orlando BASS est un pianiste, claveciniste et compositeur français d’origine britannique né en 1994. Il étudie au CNSM de Paris dans les classes de piano (Roger Muraro), de musique de chambre (Itamar Golan), d’accompagnement (Jean-Frédéric Neuburger), et d’écriture (Thierry Escaich). Depuis juin 2019, il est lauréat de la Fondation Banque Populaire, qui le soutient activement dans ses projets divers et variés, à la fois comme interprète et compositeur. Le répertoire moderne et contemporain qu’il interprète fréquemment en tant que soliste et chambriste lui tient particulièrement à cœur, ce qui le conduit à la création de nouvelles œuvres, sans négliger le répertoire plus classique, s’efforçant toujours de mettre en relation d’une manière ou d’une autre le présent avec le passé.

DIMITRI MALIGNAN I Piano

Talent prometteur, Dimitri Malignan possède cette « maîtrise fondamentale de la lettre qui seule permet d’atteindre à l’esprit », selon le mot de Cortot (La Lettre du Musicien – Frédéric Gaussin). Dimitri Malignan est né en 1998 à Paris, de parents d’origine roumaine. Il commence le piano à 5 ans, et étudie à partir de 2011 à l’Ecole Normale de Musique de Paris avec Ludmila Berlinskaïa, où il remporte en 2017 le Prix Cortot, dont il est à ce jour le plus jeune lauréat. Il se perfectionne ensuite au Conservatoire d’Amsterdam avec Naum Grubert où il obtient son Master en 2020. Lauréat de nombreux concours internationaux, il remporte notamment en 2021 le 3ème Prix, ainsi que le Prix du Public et le Prix J.S. Bach au Concours Musical International de Montréal. Début 2022, il publie son second album, « J.S. Bach Peregrinations », qui remporte un vif succès. Il se produit régulièrement sur les plus grandes scènes : Salle Cortot et Salle Colonne (Paris), Salle de l’Institut (Orléans), Saint-Martin-in-the-Fields (Londres), Konzerthaus (Berlin), De Duif (Amsterdam), Athénée Roumain (Bucarest), Philharmonies de Timisoara et Craiova (Roumanie), Philharmonie de Chisinau (Moldavie), Musée Tchaikovsky de Klin (Russie), mais aussi en Allemagne, en Italie, au Danemark, en Croatie ou à Monaco. Il a également été invité à de nombreux festivals tels que les Flâneries Musicales de Reims, le Nohant Festival Chopin, Piano en Valois, Les Nuits du Piano d’Erbalunga, La Clé des Portes et le Trasimeno Music Festival. Il a joué à plusieurs reprises des concertos avec orchestre, accompagné de prestigieux chefs tels que Yoav Talmi, Willem de Bordes, ou Gian Luigi Zampieri.

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“Those who do not dance do not know what happens.”

When I say the collages of Magdalena Maatkare are dances, I am referring to an absolute will to live. These artworks articulate a hunger and desire for life. A significant thought: If you want to dance life, if you are touched by the funambulistic dance of art, you are searching for the form. Magdalena Maatkare’s collages are a way of repositioning the fragment into a new unit, of discovering beauty, which is after all secretly inherent in all that is fractured.

Textile particles in the form of fantastically connected units, artistically interwoven in beauty, manifest themselves as signs suggesting the Invisible. To borrow the words of the French poet Philippe Jaccottet, the collages of Magdalena Maatkare make me feel that “the world is not finite, each thing is more than it seems to be, it inexplicably transgresses its visible borders.” (Philippe Jaccottet, ‘Ce peu de bruits’).

I interpret your work as a SUMMON in the meaning of Kafka: “This is the essence of magic, which does not create but summons.” The textile fragments are summons from the Berlin and Parisian ateliers, summons of beauty, of the sea, summons of the cities of Abidjan and Dakar, directed at us.

Your textile collages are calling, as the poet Rilke makes the Archaic Torso of Apollo call: “You must change your life.”

Let us follow these tracks which the work of the Berlin artist unveils, let us pursue their magical beauty and set out to rediscover a spiritually passionate Europe, set out on a quest for the presence of the invisible. Let us withdraw from this attitude of spiritual and intellectual frugality. May we let ourselves be overwhelmed by the beauty of the invisible shining through the substance. May we seek out encounters with the work of Magdalena Maatkare, hear the call, step into the ballroom of life.

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Ulrich Fentzloff, KUNSTHAUS CASERNE, 2020

MAGDALENA MAATKARE I Plasticienne

Magdalena Maatkare (née 1988 à Langenargen, Allemagne) a fait ses études à la Sorbonne Paris, l’ENS Lyon et la UDK (Université des Beaux-Arts) de Berlin. Elle a vécu plus de deux ans de sa vie en Afrique de l’Ouest, en particulier en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en Guinée Conakry et elle maintient des liens actives avec les artistes, notamment avec des couturiers sur place. Aujourd’hui elle habite et travaille à Berlin et à Paris.

C’est en terre africaine qu’elle trouve son inspiration pour sa création en découvrant les pagnes africains. Aujourd’hui le tissu waxprint avec lequel elle travaille la plupart de ses créations, représente une part de l’identité de L’Afrique de l’Ouest. Ces tissus aussi variés que beaux et chargés de symboles inhérents à certaines cultures africaines mènent au cœur du travail de l’artiste : elle considère le textile comme un symbole de culture. Depuis 2021 elle a commencé à travailler avec le tissu shweshwe de l’Afrique du Sud, ainsi qu’avec d’anciens tissus de la Côte d’Ivoire, enrichissant son vocabulaire graphique.

Les œuvres de Magdalena Maatkare combinent dans une manière exceptionnelle la peinture (l’impression des motifs sur le tissu) et l’art textile. Grâce aux motifs colorés des pagnes africains elle re-travaille consciemment la couleur qui a le pouvoir, à travers sa vibration en ondes de lumière, de transmettre une énergie inhérente qui peut avoir un effet guérissant pour l’acquéreur. Ses œuvres peuvent donc être perçues comme des créations/créatures invitant à une expérience transcendentale aussi bien dans les petits et grands formats (jusqu’à 4m).

L’œuvre de Maatkare a été présentée dans de nombreuses expositions, notamment à l’Institut Goethe de Dakar, à la Galerie Petra Lange à Berlin, à la Kunsthaus Caserne Friedrichshafen, à l’Institut Goethe de Venise, au Salon Nijinsky du théâtre du Châtelet à Paris, au Salon Art3f Monaco, au Van Gogh Galerie Madrid. Lors de ses expositions elle a créé aussi des performances et installations comme par exemple au KUNST-SALON à Berlin.

Les vidéos sur son travail sont consultables sur son site web www.magdalenamaatkare.com

89 ARTISTE ASSOCI É

PARTENAIRES

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Le festival TERRAQUÉ est soutenu et accompagné par M. Olivier Lepick, maire de Carnac, Mme. Carole Mercier, directrice de cabinet, M. Pascal Le Jean, adjoint délégué aux Finances, Services Généraux ainsi qu’au Développement touristique et économique du territoire, Mme. Catherine Isoard, adjointe déléguée à la culture, Mme. Christine Lamandé, adjointe déléguée au Monde associatif.

La ville de Carnac a également apporté son soutien à travers l’hébergement d’une partie de l’équipe SECESSION ORCHESTRA et contribue au bon déroulement du festival grâce à sa précieuse aide logistique, avec le concours notamment des services techniques et administratifs.

Outre l’engagement fort de la Mairie de Carnac, cette ambitieuse politique culturelle doit beaucoup à nos partenaires, mécènes, sponsors et bénévoles :

La Paroisse de Carnac, et tout particulièrement Jean-François Denis, notre interlocuteur principal, L’Office du Tourisme de Carnac pour son relais de communication et son soutien billetterie

Les Associations des Chapelles et leurs bénévoles qui ont travaillé à la mise en valeur des chapelles, de leur accès, et contribué activement à la communication des évènements qui s’y déroulent,

La fédération des festivals de musiques classiques en Bretagne pour son relais d’information, Edenred et Groupama Loire-Bretagne, qui nous soutiennent par leur mécénat, L’Épicerie Maison le Diraison, L’Hôtel La Marine – Les Alignements, L’Hôtel du Tumulus

Un remerciement particulier à :

Magdalena Maatkare, pour les photos d’illustration des programmes du festival, d’après ses tableaux originaux et le prêt des œuvres exposées à la Chapelle de la Congrégation.

Émilie de Fautereau-Vassel, présidente de l’association festival TERRAQUÉ.

Béatrice Honnorat, chargée de communication du Festival.

Thomas Renaud, Responsable du Centre culturel Athéna à Auray, pour l’organisation du concert « horsles-murs » du 10 septembre 2022.

Guillaume Arthus, Conseiller Délégué, Culture, Sport & Évènementiel à la mairie de La Trinité sur mer, pour l’organisation du concert « hors-les-murs » à « La Vigie » du 11 septembre 2022.

Évelyne Menaud, Responsable Culture de l’Hôpital Bretonneau, pour l’accueil de nos répétitions durant l’été 2022.

L’ensemble de nos bénévoles, notamment Jean Heckel et Laurent Amourette, pour leur aide précieuse de tous les instants.

Christian Gouzerh, de la Mairie de Carnac, pour son appui logistique.

Mme Geneviève Le Bars, de l’Espace Culturel Terraqué pour la mise à disposition de ses espaces.

Et bien sûr, nous remercions toute l’équipe du festival Terraqué : Giancarlo Staffetti, coordination générale ; Damien Lenet, direction technique ; Francis Auboyneau, administration et tous ceux et toutes celles qui contribuent, dans la lumière ou dans l’ombre à la réussite de cet évènement exceptionnel.

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REMERCIEMENTS
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Merci Francis Auboyneau pour les photos des éditions précédentes.
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Ovations

pour le concert de clôture du festival

Des artistes de renom sur la scène de Terraqué

Un festival accessible qui a trouvé son public

Un

Carnacaurythmeduclassique

Spectateurs subjugués !

Salles combles arrogant succès !
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