/ interview Designer
L’éveil des sens Matthieu Fleuriot aurélie guyot
Projet Hume
Dans son dressing Une chemise Salvator Ferragamo bleu nuit avec une "fourrure" grise qui recouvre les boutons.
Dans sa salle de bain
La tondeuse à barbe Calor TN9211CO, hyper glamour... Mais c'est l'objet que j'y utilise le plus, c'est une tondeuse aspirante, hyper pratique.
Alerte jeune talent! Voici quelque temps déjà que nous suivons le travail et la progression du jeune designer français Matthieu Fleuriot. Nous ne résistons plus à la tentation de vous le présenter! Cette jeune pousse du design actuel nous parle de ses créations poétiques et originales, de son collectif enthousiasmant, et de ses projets prometteurs. Fraîchement diplômé de la prestigieuse Ecole de Camondo en architecture et design, quand il se voit proposer de participer à l’université d’été Design in the City à Bordeaux. Ce projet, organisé par le collectif de designers Particule 14, lui met le pied à l’étrier et le confronte à de nouvelles problématiques. Il intègre le Studio Jean-Marc Gady, davantage axé luxe. Ce designer avait en effet repéré les talents de l’étudiant. Débutent alors de nouveaux beaux projets, comme la conception de certains objets pour le cinquantième anniversaire de la marque Sia ou encore la conception de la vitrine «Claire Obscure» de la boutique Sysley lors du Salone Internazionale del Mobile de Milan de 2013.Et peu importe si son nouveau patron est appelé par Apple qui recrute alors son futur directeur créatif… Matthieu Fleuriot retombe sans peine sur ses pattes et intègre le groupe LVMH, où il participe dorénavant à la gestion de l’architecture intérieure du grand et beau magasin Le Bon Marché. Il nous parle alors avec enthousiasme des magnifiques rénovations en cours
et à venir. Nous avons plus particulièrement eu un coup de cœur pour son projet Hume: une collection de trois vases inhalateurs, mélange de verre et de porcelaine. Déclinés en plusieurs tailles et coloris, ces objets surprennent et nous ne nous lassons plus de les regarder. Et nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls, des parfumeurs professionnels souhaiteraient produire ces créations en série.Lorsqu’on lui demande de quoi il est le plus fier, Matthieu pense à son collectif Pinata, crée en 2013 et qui regroupe également deux autres jeunes designers: Julie Zafiro et Hugo Danneels. Leur objectif commun est de révéler la face cachée des objets qui nous accompagnent au quotidien. «C’est un vrai champ d'expression pour moi, libre, sans client, et grâce auquel je peux me permettre d'avoir un parti-pris très fort sur le présent et l'avenir de nos objets quotidiens». Les trois designers ont d’ailleurs présenté leurs travaux sur le thème de ‘l’éveil des sens’ lors de la dernière Paris design Week au «Now! Le off». Un point commun pour cette avantgarde du design: le goût et l’acharnement au travail. En effet, impossible de refuser un projet lorsqu’on tente de percer, il faut être sur tous les fronts. C’est un investissement de chaque instant et Matthieu ne fait pas franchement des horaires de bureau… Mais c’est aussi et surtout une belle passion et un formidable moteur!
124 / #ART DE VIVRE
Son objet culte Une référence très personnelle: c'est un couteau de poche de mon père en Damas, avec un mécanisme rond pour ouvrir la lame, ornée, et un manche en ivoire jaune très veiné. Il a une petite lanière en cuir tressée sur le manche, j'ai toujours vu mon père avec ce couteau. Il faut un geste très caractéristique du bout des doigts pour ouvrir la lame. Au-delà du fait que c'est un objet unique, ce sont tous ces détails que j'adore et qui rendent cet objet exceptionnel.