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LE PORTUGAL A UNE SAVEUR INOUBLIABLE

Avec une harmonie de goûts, d'arômes et une intensité unique. O n l a nomme Delta Caf és .

Texte

Fabien Rodrigues

C’EST BIEN D’AVOIR LA DALLE

ous voilà déjà au solstice l’été, mesdames, messieurs et tout ce qui existe entre et autour… Et à cette occasion, un avis de disparition inquiétant apparaît : quelqu’un aurait vu passer ces derniers mois ? Entre une actualité mondiale aussi flippante que WTF et un certain fourmillement de la scène culturelle et lifestyle locale, les événements semblent avoir gober ce semestre tout cru, en un rien de temps ! Alors quitte à s’abandonner à la gourmandise, voire à la gloutonnerie, autant ne pas lésiner : croquons les belles semaines à venir à pleines dents et sans vergogne, mais avec style…

Cela tombe bien : des ouvertures très attendues et pleines d’histoire(s), des initiatives éphémères alléchantes, mais aussi un changement de dynamique notoire dans le rapport entre culture et gastronomie dessinent un été forcément unique, avec plusieurs sujets dédiés à retrouver dans les pages de ce numéro aussi frais que sa cover girl et sensation pop du moment, Miki !

Nous prendrons aussi exemple sur une bien belle région, la Savoie - et plus particulièrement les bords des lacs d’Annecy et du Bourget - qui a su intégrer à son offre touristique des valeurs durables complémentaires à un luxe discret, mais ô combien appréciable. Une approche dont quelques actrices et acteurs des la scène locale pourrait s’inspirer, car faire beaucoup, c’est bien - mais faire bien, c’est mieux ! Et ce n’est pas Laurent Lecamp, grand boss de l’horlogerie chez Montblanc, qui nous dira le contraire dans son interview exclusive…

Pour parfaire le tout, des coups de cœur assumés pour celles et ceux qui savent faire, de l’exposition poignante de l’artiste Carine Krecké qui s’en va aux Rencontres d’Arles aux bons sons du nouvel EP du génial Hokube - en passant par le joyeux trio qui se cache derrière les concepts à succès Medusa et Café Club, leur dernier-né qui cartonne déjà… Allez, à table !

Fabien Rodrigues

OURS

DIRECTION

Maria Pietrangeli

RÉDACTEUR EN CHEF

Fabien Rodrigues

RÉDACTEURS

Jonathan Blanchet | Magali Eylenbosch

Julie Kieffer | Sébastien Vécrin

GRAPHISTE

Dorothée Dillenschneider

DIRECTRICE COMMERCIALE

Julie Kieffer

CONSEILLERS EN COMMUNICATION

Aymeric Grosjean | Kevin Martin

PHOTOGRAPHE COVER

Frankie & Nikki

Toute reproduction de ce magazine, même partielle, est interdite.

SOCIÉTÉ ÉDITRICE

WAT éditions Sàrl 74, rue Ermesinde L-1469 Luxembourg

Tél.: +352 26 20 16 20

CONTACT redaction@boldmagazine.lu

200

exemplaires certifié CIM

CULTURE

BOOK.06

MAISON HELER : LA LITTÉRATURE AU SERVICE DE L’EXPÉRIENCE

MUSIC.09

HOKUBE, LE BEATMAKER CARRÉ

PLAYLIST.12

ARTY.14

LËT’Z ARLES : PERDRE LE NORD - OU PRESQUEAVEC CARINE KRECKÉ

CINEMA.18

SERIES.20

INTERVIEW.22

MIKI : LA SENSATION POP QUI FAIT « GRAOU »

DIARY.28

COUVERTURE #92

Elle est incontestablement l’une des sensations pop francophones du moment, que le hit Échec et mat a propulsé sur dans nos oreilles émoustillées, sur de très chics plateaux télé et sur les scènes les plus convoitées. Miki est une jeune artiste franco-coréenne sans langue de bois au verbe hyper contemporain et résolument attachée au Luxembourg où elle a grandi. Au lendemain d’une presta iconique au Festival de Cannes sur le set de C à vous et de l’annonce d’un Olympia en octobre prochain, il était grand temps de tchatcher un peu avec la demoiselle et de l’installer à la fraîche sur la cover de ce numéro estival…

TRENDS

SOCIETY

SMART KIDS ON THE BLOCK.60 MEDUSA + CAFÉ CLUB : LE TRIO QUI TE FAIT BOUGER DU MATIN AU PETIT MATIN

FOCUS.64 CULTURE ET GASTRONOMIE : EST-CE QU’ON MANGE ENFIN AU MUSÉE ?

SNAPSHOT.74

SITE

Retrouvez-nous tous les jours sur notre site www.boldmagazine.lu et chaque mercredi sur notre newsletter pour un condensé de l’actualité culture et lifestyle au Luxembourg et dans la Grande Région.

RÉSEAUX SOCIAUX

boldmagazine.lux Bold magazine

LIFESTYLE

DESIGN.54 MONTBLANC ET LE GLACIER : ENTRETIEN AVEC LAURENT LECAMP

CRASH TEST.68

FOOD.70

CITY TRIP.78

ANNECY + BOURGET : VOYAGER ET SAVOURER DURABLE ENTRE DEUX LACS

Lentil Soup
Basmati Rice
All sauces Ayran

MAISON HELER

LA LITTÉRATURE AU SERVICE DE L’EXPÉRIENCE

Il est indéniable que son ouverture était l’une des plus attendues - et repoussées - de la Grande Région, tant en matière d’architecture que de tourisme : Maison Heler a enfin vu le jour au printemps, à quelques pas du Centre Pompidou-Metz. Derrière le bâtiment et le projet signés Philippe Starck, un conte fantastique et joyeusement saugrenu, issu de l’imagination du designer star. La Vie minutieuse de Manfred Heler s’invite partout, mais discrètement dans chaque recoin de l’hôtel et des restaurants, à chaque moment douillet d’un séjour sur place et au plus grand plaisir des esprits curieux…

Nouveau symbole incontestable de la ville de Metz et de sa « skyline », Maison Heler invite le monde entier, curieux, habitués du quartier, gens d’ici et d’ailleurs, voyageurs chevronnés ou occasionnels, à pénétrer dans l’imaginaire de son mystérieux propriétaire Manfred Heler : un voyage à travers sa vie hypothétique, de la terre jusqu’à son incroyable maison perchée sur le toit et qui attire les convoitises des poètes comme des foodies...

LIVRE DE CHEVET

Car au-delà d’être un vecteur évident de storytelling impeccable, élaboré avec soin, La Vie minutieuse de Manfred Heler s’impose comme un vrai conte, décalé, joyeux, surréaliste. Inventeur fantasque, Manfred Heler est heureux dans le jardin de sa maison typique de l'architecture lorraine. Garçon charmant pour Rose, sa dulcinée fantasmée, mais un rien solitaire et sans âge, il dévoue sa vie à la recherche et à la création de l'invention parfaite, partout et sous toutes ses formes. Il bricole des trucs, il essaye, il se trompe, il recommence, il explore l'art militaire comme l'art ménager, sans brider son imagination.

L’univers du livre fait penser volontiers à L’Écume des jours de Boris Vian, où Manfred pourrait tout à fait jouer le rôle de l’ingénieur fantasque Chick, ami de Colin et Chloé - mais sans l’issue fatale. Cependant, tout comme dans le monde imaginé par Vian pour cette œuvre incontournable de la littérature française moderne, tout semble possible ou presque dans ce Metz onirique de Manfred Heler. Présenté en bilingue français/anglais dans une seule et même édition, le conte se lit d’une traite ou presque, dans l’ordre des chapitres ou pas. Un alphabet secret, mais déchiffrable, ajoute immédiatement une touche de surréalisme, tout comme les premiers chapitres, lors desquels il s’occupe pendant deux saisons à « la reconstitution végétale, au pédoncule et biffin près, de la bataille de Waterloo à l’échelle 1/100 » ; à déclamer - dès son plus jeune âge - « indifféremment à l’envers ou à l’endroit, la classification périodique des éléments tels qu’établis par Medeleïev » ; ou bien se trompe en utilisant du « coton de quartz » pour la fabrication d’un prototype de « cornettes à filtres basse fréquence » destinées à la protection des nonnes… Le tout est parsemé de sympathiques objets éditoriaux indépendants, à l’instar des « Cahiers bissextiles, publications aléatoires de l’Association des amis de Manfred Heler », de faux arrêtés préfectoraux ou de croquis d’inventions. Un bric-à-brac ambitieux remplit en effet ses rêves : un marteau en cristal à l'enclume en plâtre, une hache à deux bouts, un rocking-chair inversé... Un livre de chevet parfait pour qui souhaite rêver de tous les possibles.

« Un jour, soudain, Manfred, la maison, les arbres, tout se soulève - ou presque. L'extrusion est parfaite, de la terre jusqu'au ciel » : c’est là que la fiction rejoint la réalité. Ce livre drôle, minutieusement décalé, « installé entre un acte dadaïste et un compte rendu de l'académie de pataphysique » dessine alors dans ses pages la Maison Heler tel un espace élégant, animé et affectueux que le lecteur/visiteur découvre avec jubilation. Les notes de bas de page et autres gimmicks

rédactionnels de Starck deviennent autant de points de chute visuels lors de l’arrivée sur place…

CREATIVE LUXURY

Le bâtiment monolithique de neuf étages est surplombé d’une maison aux vues imprenables, dont l’architecture rappelle celle des demeures messines du XIXe siècle et qui accueille le restaurant La Table de Manfred, ainsi que le bar éponyme. « Maison Heler est un jeu sur les racines déracinées, explique Philippe Starck, une construction symbolique de la Lorraine dont les identités historiques créent un état intermédiaire inspirant, où les maisons et leur allure de forteresse ont servi de terreau central à ce projet et à l’histoire surréaliste de son propriétaire. »

Du 2e au 8 e étage, l’établissement dévoile ses 104 chambres et suites à l’élégance fonctionnelle, mais douillette. On retrouve des tissus et cuirs lourds et cossus, des couleurs foncées, mais apaisantes, de grands panneaux de marbre et miroirs coulissants et un éventail de lumières tamisées parfaites pour mettre en valeur, le soir venu, le décor urbain qui se déploie derrière les énormes fenêtres, La Vie minutieuse de Manfred Heler dans les mains pour une immersion réussie… La créativité n’est jamais oubliée, tant dans le nom desdites chambrescomme la 712 « Histoire parallèle du cintre » - que dans les décors des couloirs, ascenseurs et points de rencontres. « Un esprit presque spartiate, dénué de toute superficialité, où chaque matière impose sa couleur, le blanc du coton, le gris du béton du plafond et des murs», résume Philippe Starck. Mais aussi « des surprises fertiles et des petits jeux mentaux disséminés dans ces espaces intimes afin d’éveiller l’œil et l’esprit : pièces de monnaie anciennes, citations poétiques,

alphabet secret… ». Dans les couloirs, des images issues des Archives Nationales et du CNRS convoquent l’imaginaire poétique de Manfred et de ses inventions restées au stade d’idées telles que le Mâchicoulis de Poche, les Lunettes à Vision Coturne ou la Centrifugeuse à chagrins d’amour !

Pour s’immerger encore un peu plus dans l’esprit des lieux et replonger dans les écrits excentriques d’un propriétaire qui l’était tout autant, direction le dernier étage et l’immanquable Maison de Manfred, visible de loin dans la ville… Là, sous les toits haut perchés, le décor d’une salle à manger, à l’esprit familial, élégant et accueillant, grâce au mobilier en bois et cuirs naturels, aux lumières chaudes et diffuses, accueille les visiteurs. Partout, des photos, souvenirs de l’histoire d’un lieu qui a toujours existé. Pour cet espace unique, l’artiste multidisciplinaire, Ara Starck a créé dix-neuf vitraux, dont un monumental qui fait rayonner une lumière cathédrale colorée autant dans la salle principale du restaurant que sur la ville de Metz. « Ce vitrail fait entrer au cœur d’une œuvre d’art habitable et conceptuelle. Il crée l’atmosphère, théâtralise l’espace », explique Ara Starck. On s’installe seul, à deux, en famille ou entre amis pour déguster, au milieu d’une parade, ma foi fort diverse, cocktails signatures et plats à partager.

Point d’orgue - surtout en ce début de belle saisonla terrasse panoramique sert de clou au spectacle. S’y dévoilent au (plus ou moins) loin : le fort historique de Queuleu, le Centre Pompidou, la Cathédrale Saint-Étienne, la vie et les maisons de Metz. Ne reste qu’à s’immerger une dernière fois dans la magie des lieux, La Vie minutieuse de Manfred Heler à la main. La boucle est bouclée !

La Vie minutieuse de Manfred Heler de Philippe Starck est édité chez Allary Éditions

Sébastien Vecrin

LE BEATMAKER CARRÉ

Hokube me donne rendez-vous juste après le taf au bar Amore, rue du Marché-aux-Herbes, en Ville-Haute. Il fait beau, le Luxembourg a l’air de vouloir s’encanailler et moi, pour changer, je projette de siroter quelques pintes pour refaire le monde en terrasse. Le producteur et DJ de 40 piges débarque pile-poil à l’heure. Décontracté, grand sourire, look impeccable, je ne connais pas encore le bonhomme, mais une chose est sûre, j’ai immédiatement envie qu’il devienne mon pote et qu’il me raconte son histoire.

« Au fait Hokube, tu bois quoi ? »

DE LIBREVILLE À PARIS, LES OREILLES GRANDES OUVERTES

Ton blaze, ça vient d’où ? « Un délire de lycée (rires). En cours de maths à Libreville, on bossait les puissances, au carré, au cube. J’ai un bac scientifique. J’entendais parler aussi de Guitar Hero. Je voulais un nom qui claque. J’ai d’abord pensé à Hip-Hop Hero puis j’ai opté pour Hokube. C’est resté ! ».

Né et grandi au Gabon, Rodney, de son vrai prénom, baigne dans le bouillonnement culturel d’une capitale d’Afrique centrale au milieu des nineties. Il est hypé par le rap US, la côte est, le Vol. 3... The Life and Times of S. Carter de Jay-Z, Method Man, Redman. Et le rap français aussi, avec tous les bangers des années 96, 97 et 98, notamment Ärsenik, Passi et toute la bande du Secteur Ä. Son premier choc musical ? « J’étais gosse, on sortait d’un supermarché avec ma maman et j’entends un morceau qui fait référence à Star Wars. C’était L'École du micro d'argent d'IAM. J’ai pété un câble. J’ai chopé l’album pour pas trop cher au marché, à la grande époque des cassettes piratées (sourire). » Rodney reste très attaché au Gabon, même si politiquement, l’ambiance peut être tendue.

le truc, sans garanties de réception, ni que ça n’arrive pas complètement flingué par le voyage. Alors tu essaies de gratter des CD démo de logiciel dans les magazines, c’est du DIY 100 % made in Africa (rires) ».

PARIS, LA COURSE. LUXEMBOURG, LA PAUSE.

Comme beaucoup de Gabonais de sa génération, Hokube part étudier à l’étranger. Il atterrit d’abord à Angers, puis retourne au bled pour finalement débarquer à Paris. « J’ai suivi un cursus dans l’informatique, mais je ne me voyais pas là-dedans. Trop abstrait. J’ai bifurqué vers le marketing et la communication ». Paris l’épuise. « J’étais tout le temps dans la course. Même si tu veux pas te comparer, t’es déjà dans le game. Tout le monde fait des trucs bien, donc personne ne sort vraiment du lot ». C’est une rencontre qui le mène au Luxembourg. « Ma copine de l’époque était luxembourgeoise. Elle m’a dit 'viens, tu verras, c’est cool‘. Et j’ai découvert que je pouvais souffler. » C’était il y a déjà dix ans. Ce qui surprend, ici ? « Le calme. La taille humaine. C’est plus facile de te concentrer et de te poser sur tes albums. À Paris, t’es en mode survie, surtout financièrement. Ici, je peux créer sans me battre. » Son projet n’est plus de devenir artiste à temps complet, de se galérer sur la route pour des concerts sans public, mais plutôt de produire intelligemment des disques de qualité. « Les choses viendront comme elles viendront (sourire). »

Malgré ça, une scène rap locale s’est développée. « Y’avait un groupe qui s’appelait Movaizhaleine. Pour nous, c’était les IAM du Gabon. » Alors forcément, dès le lycée, il a envie de produire ses propres beats et de faire partie de la scène locale. Il se fait les dents sur Magix Music Maker puis sur FL Studio sur son ordinateur. « À Libreville, tu ne peux pas aller t’acheter une MPC ou digger des skeuds au disquaire du coin pour sampler, ça n’existe tout simplement pas. Tu dois avoir un gars en Europe ou aux US qui t’envoie

DJ PAR ACCIDENT, BEATMAKER PAR NÉCESSITÉ

C’est au Luxembourg qu’il devient DJ. « À Paris, je ne mixais pas. Ici, j’ai commencé pour partager les sons que j’aimais. Ça m’a permis de garder un pied dans la musique. » Aujourd’hui, il tourne dans des spots reconnus de la nightlife, au Paname, chez Amore et dans quelques soirées bien choisies. Il a fait aussi la Rockhal, les Rotondes et,

dernièrement, la release party de son tout nouveau EP When It Went Quiet Vol.2 au Gudde Wëllen avec ses zicos sur scène. « Je me produis avec Maschine et Traktor en live, et je balance mes compos et mes stems en mode freestyle. C’est hybride. J’ai aussi trois musiciens avec moi. AKSL, à la guitare et au chant. C’est une amie d’enfance du Gabon. Elle habite désormais à Thionville, je le savais même pas. J’ai halluciné, depuis on produit ensemble les week-ends, c’est complètement fou. J’ai aussi un saxophoniste Victor Muller et Saint James Jr, un rappeur américain qui vit au Luxembourg. »

Ensemble, ils explorent un hip-hop feutré et vibrant. Porté par des textures chaleureuses et vivantes, le projet mêle finesse rythmique et collaborations triées sur le volet. Hokube y tisse des tableaux auditifs, à la fois profonds et enveloppants, où chaque boucle semble chargée de vécu. Bref, c’est de la bombe bébé comme braillait JoeyStarr. Pour terminer la teuf, Hokube a enchaîné le reste de la soirée derrière les platines. Une full hip-hop night avec du groove à revendre et une belle énergie !

DES FEATURINGS AU GABON, UN COURT MÉTRAGE EN FESTIVAL

Sa jolie discographie se compose de trois EP et 4 LP. Tout a commencé en 2013, avec un projet collaboratif depuis Libreville, son cousin beatmaker et Ish Sankara, un rappeur de Miami d’origine burkinabé. « On s’est retrouvés à Libreville, on avait la vingtaine. On a tout

fait nous-mêmes. On a même tourné un court métrage de 25 minutes sur l’enregistrement. » Le film tourne dans quelques festivals. Hokube décroche un contact chez Atlantic Records à New York. « J’ai envoyé un mail à une meuf de là-bas pour lui dire de venir à une projection. Elle est venue. Elle a kiffé. Elle nous a signés en management. Je me suis dit, c’est bon, on y est (sourire) ! On m’a demandé un track pour Wiz Khalifa, mais voilà, je savais que j’étais pas le seul à lui envoyer des sons, et forcément, mon beat a pas été retenu. » Alors, la magie s’essouffle vite. « J’étais pas sur place. Mon cousin était au Gabon, moi à Paris. C’est resté un peu en suspens. Le rêve américain, mais uniquement en visioconférence sur Skype, le temps de trois ou quatre calls… Rien, absolument rien de concluant n’a abouti. J’aurais peut-être dû bouger sur place. »

AUJOURD’HUI : LA MUSIQUE AU PETIT MATIN

Hokube jongle entre un job à plein temps et ses beats. « Je bosse la semaine et le week-end, je me lève tôt. Un petit café, j’allume l’ordi, je compose. C’est relax, mais ça marche. » Il sort régulièrement des maxis autoproduits.

«

ON M’A DEMANDÉ UN TRACK POUR WIZ KHALIFA »

Son dernier projet : un EP de huit titres, suite d’un premier volume lancé en 2020, pendant une période de chômage salvatrice. « J’avais du temps. Et rien d’autre à faire que de composer du son. »

Son prochain album, prévu pour l’année prochaine, sera plus ambitieux. « Ce sera une vraie suite. Un projet collaboratif, comme Give Love Get It Back avec plein de guests. » Parmi eux, ses complices habituels : Ish Sankara, AKSL, Saint James Jr et puis le rappeur confirmé, Benjamin Epps, gabonais lui aussi. « Je veux que ça ressemble à ma vie : multiculturel, nomade, sincère et avec toutes mes connexions gabonaises. On est tellement peu nombreux, que c’est cool, si on peut s’entraider (sourire). » S’il devait choisir un feat rêvé ? « Common de Chicago, pour son super timbre de voix et lyriquement, c’est à chaque fois extrêmement bon. J’ai déjà des instrus qui sont prêtes. Si je le croise, je suis prêt ! ».

Vecrin

RESIST

LUXEMBOURG 1940-45

DROITS HUMAINS ÉVÉNEMENTS VISITES GUIDÉES

EXPO: 8.3 -15.9.2025

RÉSISTANCE. WIDERSTAND. RÉPRESSION. VERFOLGUNG. DÉPORTATION. DEPORTATION.

Yvonne Useldinger, 1921 - 2009, Résistante

PLAYLIST

Kekra a ressorti la cagoule. Pas celle du braquage, quoique chacune de ses sorties est un hold-up des plateformes de stream. Une fois, en interview, il a dit qu’il la garde même devant ses proches, peut-être même sous la couette avec sa go. Dans ses clips, il la porte pour faire un plouf dans la piscine ou même aux chiottes - sûrement au cas où la CIA aurait planqué une webcam dans le PQ. Parano ou génie du branding ? Un peu des deux. Mais dans Vréel 4, la cagoule crache du feu et met tous les fans de drill d’accord. Là où Freebase 4 jouait le minimum syndical, ce nouveau projet redresse la barre. C’est noir, digital, drill trempée dans du sirop codéiné. Je vous shoutout le clip de Level Up / Bad Days, d’abord en noir et blanc façon La Haine de Kassovitz, puis full couleurs avec des narcos mélancoliques qui reviennent de la Schueberfouer en montée de champignons avec peluches et ballons de baudruche. L’ambiance des 16 tracks ressemble à un animé urbain blindé de punchlines qui glissent sur la prod comme un hacker sur Tor qui cherche à écouler des kalachs à 5 du. Et c’est ça qu’on veut !

. DISPO (RAP)

BEST OF LOL / EGG IDIOT

Le truc relou avec les Rotondes, c’est que quand je découvre un groupe avant tout le monde, dans 100 % des cas, le booker l’a déjà programmé dix ans auparavant. Honnêtement, c’est lui qui devrait vous pondre cette playlist dans Bold, mais que voulez-vous, le rédac chef a décidé de faire croquer ses vieux soldats de bringue - et dans ce domaine, personne n’a dix piges d’avance sur nous ! Revenons à notre œuf pourave en slibard qui bazarde du lo-fi expérimental sur des chansons de moins d’une minute et demie et qui est venu vomir sa hargne le 11 mai dernier à Bonnevoie. Il vient de Leipzig et défend coquille et jaune d’œuf le Egg Punk, un sous-genre du keupon né de mèmes Internet vers 2017, opposant son absurdité lo-fi et satirique au punk sérieux et musclé du « chain punk ». Musicalement, c’est un délire DIY mêlant synthés cheap, riffs déglingués et voix cartoon, comme si Devo avait gobé un sketch Adult Swim sous acide. Comme d’hab, avec mes conneries, j’ai plus de place pour chroniquer son Best Of Lol, que je conseille en cassette en mode arnacho-omelette de tarba.

. DISPO (PUNK)

A-LISTER / ROMY MARS

Romy Mars a pris 10 000 points de nepo baby dès la naissance, avec dans une main le swag de maman Sofia Coppola et dans l’autre, le groove de papa Thomas Mars de Phoenix. Mais le petit Jésus ne s’est pas arrêté en si bon chemin en se penchant sur son berceau Hermès, il lui a donné aussi Francis Ford Coppola en pépé et Jason Schwartzman et Nicolas Cage en cousins, histoire de headshooter tant IMDb que TikTok. À Noël, en cadeau, à l’inverse de moi, elle a dû recevoir autre chose qu’une orange et un carré de chocolat. Elle le sait. Elle s'en amuse. Elle le chante même. Dans A-Lister, elle s’autovanne sur sa propre vie dorée de nantie qui bouge en hélico au concert de sa copine Charli XCX. La Romy, avec ce single, à tout juste 18 printemps, balance de la pop autotunée à L.A., twerke dans des jets privés et date des acteurs sans cœur. Elle veut l’A-list, mais vomit son Roederer dès qu’elle la touche. Et le plus fort ? Elle sait qu’on veut la détester. Mais on n’y arrive pas. Elle est trop drôle sur les réseaux. Trop lucide. Trop cool pour qu’on vanne cette fille de.

. DISPO (POP)

TALL TALES / THOM YORKE & MARK PRITCHARD

En 92, je suis à Birmingham pour un stage qui va complètement éradiquer ce qu’il reste d’innocence dans mon petit corps frêle (de l’époque hein). J’y découvre les mamans de 14 ans, les repris de justice, les hooligans, les dealers et, le samedi soir, les raves, avec tous ces hurluberlus qui dansent ensemble sous les étoiles de la campagne brit. J’y découvre aussi le marketing de masse pour la sortie de CDs 2 titres avec des panneaux 4 par 3, des affiches partout dans la rue et un rebranding total de la vitrine du HMV, notamment pour la sortie du premier EP de Radiohead. Jamais entendu parler de cette tête de transistor, le nom est cool, alors j’achète. Je suis déçu. C’est cheesy, mielleux et fragile. Je n’écouterai plus jamais la bande à Thom Yorke de ma vie… jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à sa collaboration avec Mark Pritchard, une des figures de proue du label Warp. Né d’un ping-pong de fichiers pendant le confinement, l’album oscille entre cauchemar numérique, spleen spatial et fulgurances élégantes. Vive Thom Yorke !

. DISPO (IDM)

VRÉEL 4 / KEKRA

Lët’z Arles

PERDRE LE NORD - OU PRESQUEAVEC CARINE KRECKÉ

Comme chaque année, le gratin de la culture - et plus particulièrement de la photographie - luxembourgeoise se rendra à Arles début juillet pour le vernissage très attendu de la nouvelle exposition grand-ducale dans la ville et le cadre des Rencontres d’Arles. Et on ne déroge pas à la tradition pour cette nouvelle édition puisque c’est Carine Krecké, lauréate du Luxembourg Photography Award 2025, qui occupera l’espace de la chapelle de la Charité, avec un fil rouge qui porte bien son nom, soulignant d’un trait carmin les photos de guerre que Carine et sa sœur Élisabeth ont utilisées comme matériel brut…

Fabien Rodrigues
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Image © Carine Krecké 2024

DEUX SŒURS, UN COMMISSAIRE

Car c’est bien avec la collaboration artistique d’Élisabeth Krecké, sa sœur jumelle, et placé sous le commissariat de Kevin Muhlen, directeur du Casino Luxembourg, que Perdre le nord a vu le jour. Née en 1965, Carine Krecké est une artiste et auteure luxembourgeoise au parcours interdisciplinaire entre art, littérature et géopolitique. Son travail aborde depuis des années des thèmes comme la surveillance de masse, la guerre, la violence, le terrorisme. Des méthodes d’investigation aux allures forensiques, telles que l’analyse de données en source ouverte ou l'intelligence géospatiale, sont questionnées, voire détournées, dans le cadre de projets documentaires qui brouillent les frontières entre réel et fiction, vérité et mensonge, présent et passé, et même entre le statut d’auteur et celui de protagoniste. Ses enquêtes s’étalent sur plusieurs années, car elles impliquent, en amont, la constitution d’archives, notamment cartographiques, vastes et complexes. Pour relever le défi du transport de données techniques dans le champ esthétique, l’artiste mobilise une panoplie de médiums, allant des arts visuels (photographie, vidéo, dessin, installation) à la littérature (roman, chronique de voyage, théâtre, poésie). C’est cette combinaison qui primera d’ailleurs une fois de plus pour ce projet arlésien…

Élisabeth Krecké est, quant à elle, économiste et également auteure. Anciennement professeure d'université basée au

Luxembourg, elle contribue régulièrement à Geopolitical Intelligence Services, plateforme spécialisée dans l’analyse géopolitique prospective et aborde également ses thèmes de prédilection dans des œuvres de fiction.

Depuis des années, elle et Carine collaborent sur des projets interdisciplinaires mêlant arts visuels et littérature… Enfin, faut-il encore présenter Kevin Muhlen, qui dirige le Casino Luxembourg - Forum d’art contemporain depuis 2009. Sous sa direction, l‘institution a connu une transformation majeure, notamment à l’occasion de son vingtième anniversaire en 2016, marquant une redéfinition de sa mission artistique accompagnée d’une réorganisation architecturale. En parallèle de ses fonctions, il est régulièrement invité en tant que commissaire d’exposition à l’étranger, contribuant à la scène artistique internationale et au rayonnement de l’expertise culturelle luxembourgeoise.

C’est notamment pour l’aider à éditer la masse imposante de recherches et de matériel photographique de base que Kevin est intervenu auprès de Carine, comme il l’a expliqué lors de la présentation du projet en mai dernier : « En juin 2018, Carine tombe par hasard sur une série de photos sur Google Maps montrant la destruction d’Arbin, une ville de la banlieue nord-est de Damas. Ces images déclenchent alors chez elle une obsession qui, pendant six ans, vont la pousser dans une quête effrénée à l’information. Plongeant au cœur des réseaux officiels, des forums et des plateformes d’échanges de tous

© Marion Dessard

horizons, elle explore les récits de destins tragiques, collectifs et individuels. Face à la masse d’informations à vérifier, Carine mène son enquête sans relâche, recoupant les témoignages depuis son écran d’ordinateur. L’exposition qui découle de notre travail ne se limite pas à un simple récit : elle est une invitation à repenser notre rapport à l’information et à l’image en temps de conflit… »

DES ŒUVRES FORTES, UNE SCÉNOGRAPHIE IDOINE

La photographie de guerre, le conflit syrien, la récente chute de Bachar al-Assad, la perception de la guerre et le trop-plein constant, quotidien et croissant d’informations... Voilà quelques-uns des éléments fondateurs de Perdre le nord, qui sera visible à Arles du 7 juillet au 5 octobre. Quand on l’interroge sur la genèse du titre et du projet, Carine Krecké explique : « Pour moi, c’est d’abord reconnaître une forme de désarroi face à la guerre syrienne qui a fait irruption dans ma vie à travers des images panoramiques sur Google Maps. C’est aussi une manière d’assumer, depuis ma position d’enquêtrice, ignorante au départ, et opérant essentiellement en ligne, sur les cartes satellites, les réseaux sociaux, donc loin du terrain, que je n’ai de réponse claire sur rien dans cette histoire. Le titre évoque cette perte ou, plutôt, cette absence de repères - géographiques, politiques, émotionnels - qu’on ressent quand on tente de cerner, sans clichés ni simplifications, un conflit aussi complexe. »

« JE REFUSE DE CONTRIBUER AU “MARCHÉ DE LA CRUAUTÉ” QUI GANGRÈNE UNE PARTIE DU PHOTOJOURNALISME DE GUERRE AUJOURD’HUI, OÙ

LA SOUFFRANCE EST TROP SOUVENT INSTRUMENTALISÉE ET BANALISÉE »

Mais Perdre le nord est aussi pour l’artiste une invitation au spectateur de l’exposition à se laisser « déboussoler » à son tour, à sortir de ses certitudes. Accepter de se perdre un peu, pour peut-être voir autrement... C’est aussi ce que fait le court métrage Trop loin, trop près qui pose la question du comment regarder la guerre : de trop loin, on perd du sens, de trop près, on est aveuglés. Mais quoi qu’il arrive, « finalement, je crois qu’il vaut mieux prendre le risque de regarder, malgré toutes les maladresses possibles, plutôt que de détourner les yeux. Mon projet est né d’une indignation face à l’indifférence cruelle dont les Syriens ont fait l’objet tout au long d’une décennie de barbarie. Comment, dans un monde ultra-connecté, certaines guerres deviennent-elles invisibles ? Pourquoi certains conflits disparaissent-ils des radars de l’attention collective ? », précise Carine.

Sans titre #13 Image © Carine Krecké 2024

Perdre le nord n’a pas vocation à donner de réponse précise, ne veut rien dicter au spectateur : l’exposition à Arles, qui sera reprise au Luxembourg par la suite, est un espace pour penser cette question, ensemble. Pour le permettre, elle comprend également le cycle de quatre courts métrages de Prête-moi tes yeux, qui aurait pu être inspiré par la citation de Nietzsche : « Quand tu regardes longtemps l’abîme, l’abîme regarde aussi en toi… » Ces courts proposent le point de vue de protagonistes sur le terrain - sans toutefois adopter une approche purement documentaire, à travers les yeux de divers témoins locaux qui, dès 2015, avaient détourné l’outil cartographique Google Street View pour dénoncer, grâce à des photos à 360 degrés, des faits ou crimes de guerre perpétrés dans leurs régions d’origine - soit par le régime en place, soit par des opposants radicalisés…

L’artiste explique : « Chaque portrait exigeait un traitement différent, imposait sa propre distance, son propre langage. Si certaines vidéos relèvent davantage du documentaire plus classique, d’autres sont plus poétiques, décalées, abstraites et, comme je l’ai dit, parfois ambiguës, dérangeantes. Cela ne signifie pas que je vais montrer des images de guerre choquantes. Je ne le fais pas. J’en ai vu bien trop au cours de mes six années d’immersion dans le sujet. Aussi, je refuse de contribuer à ce « marché de la cruauté » qui gangrène une partie du photojournalisme de guerre aujourd’hui, où la souffrance est trop souvent instrumentalisée et banalisée à l’extrême. » Le projet est enfin complété par une œuvre littéraire fictionnelle, The Yellow Men, qui « s’intègre comme un contrepoint nécessaire. » On y trouve donc ces « yellow men », joueurs anonymes, malveillants, absurdes, qui sont une métaphore libre : ils incarnent à la fois l’effacement des individus dans les sy stèmes de violence - les réseaux sociaux, notamment - et la persistance de leur présence. La pièce se démarque des vidéos puisqu’elle aura une forme matérielle : celle d’un « all-over text work », c’est-à-dire un mur entier saturé de texte.

Pour traduire dans l’espace de manière idoine la vision de Carine et Élisabeth Krecké, tout comme le travail de Kevin Muhlen, il fallait évidemment une scénographie étudiée de la Chapelle de la Charité. Ce sont deux collaborations qui ont été créées pour ce faire : avec l’architecte incontournable, Nico Steinmetz et Laurent Loschetter, cofondateur et associé de den Atelier, tous deux passionnés de photographie et grands habitués des Rencontres d’Arles. ll s’agissait de concevoir une scénographie capable d’accueillir l’ensemble des œuvres vidéo du projet, tout en tenant compte des contraintes de l’architecture imposante et majestueuse de la Chapelle.

« Avec Carine, nous avons fait le choix d’une approche radicale en proposant une scénographie volontairement en rupture avec l’architecture existante. Perdre le nord se déploie ainsi à travers des volumes monumentaux et minimalistes, qui s’imposent dans l’espace tout en isolant chaque œuvre. Les structures scénographiques évoquent à la fois les architectures dévastées des paysages syriens et des trous noirs visuels, absorbant le regard et détournant l’attention du décor environnant. Elles créent un espace suspendu, propice à la contemplation et à l’immersion », conclut à ce sujet Kevin Muhlen.

Sans titre #11
Image © Carine Krecké 2024
Sans titre #8
Image © Carine Krecké 2024

degré d'attente

LES 4 FANTASTIQUES, PREMIERS PAS LES HÉROS DE LA DERNIÈRE CHANCE

HOMME PROVIDENTIEL : MATT SHAKMAN

PORTRAIT DE FAMILLE : PEDRO PASCAL, VANESSA KIRBY, JOSEPH QUINN...

« LES 4 FANTASTIQUES ONT L'AVENIR DU STUDIO ENTRE LEURS MAINS »

Le quatuor de super-héros le plus connu des comics aura-t-il plus de chances avec son chiffre fétiche ?

Après trois adaptations sans envergure (une en 1994 qui avait pour seule ambition de sécuriser des droits, une autre en 2005 avec Chris Evans, futur Captain America, et la dernière en 2015, qui a eu pour effet de placardiser son réalisateur), la quatrième adaptation des aventures des 4 Fantastiques sera-t-elle la bonne ?

Marvel Studios joue en tout cas gros en convoquant la première famille de sa maison d'édition, lancée en 1961 par Stan Lee et Jack Kirby, un an avant un certain Spider-Man. Les 4 Fantastiques, premiers pas aura en effet la lourde tâche de lancer la phase 6 de son univers cinématographique, alors que la précédente n'était que déconvenues. Pour intégrer ces héros de premier plan au MCU, la Maison des Idées a décidé de repartir de la base. On retrouvera donc la famille de

super-héros à l'époque de la création de leurs modèles de papier. Un choix scénaristique qui apportera au film une patine rétro bienvenue, fidèle aux canons des comics. Un ancrage dans le temps qui devrait aussi permettre une pirouette narrative pour raccrocher les wagons avec les précédents films de studios et ceux à venir. Les « Fantastic Four » ayant pour habitude de voyager dans l'espace et entre les dimensions, ils devraient à un moment ou un autre entrer en contact avec leurs pairs, contemporains de notre époque, pour contrer une menace cosmique grandissante. Il faudra beaucoup de tact aux auteurs et de cohérence d'ensemble entre les films à venir pour que le spectateur n'ait pas l'impression qu'on a fait rentrer ces personnages au chausse-pied pour des histoires de droits comme il y a 30 ans. Surtout que Les 4 Fantastiques ne préfigurent que la partie visible de l'iceberg (jeu de mots pour les connaisseurs). Les X-Men, dont Disney a aussi récupéré la licence, attendent en embuscade pour rejoindre tout ce petit monde. Plus que jamais, Marvel joue son va-tout. Les 4 Fantastiques ont l'avenir du studio entre leurs mains.

. SORTIE LE 23 JUILLET

JURASSIC WORLD : RENAISSANCE DINOLAND

J'AI DÉPENSÉ SANS COMPTER : GARETH EDWARDS, DAVID KOEPP SURVIVANTS OU FUTURES VICTIMES : SCARLETT JOHANSSON, JONATHAN BAILEY, MAHERSHALA ALI...

Exit Chris Pratt, bye bye Bryce Dallas Howard... Jurassic World revient pour un nouvel épisode avec un tout nouveau casting emmené par Scarlett Johansson. Un non-événement ? Peut-être pas, puisque c'est Gareth Edwards (qui a revisité Star Wars et Godzilla) qui officie cette fois derrière la caméra. Surtout, le scénario est signé David Koepp, scénariste mythique d'Hollywood et accessoirement scénariste des deux premiers Jurassic Park . N’allons-nous pas plutôt assister à la renaissance dudit Jurassic Park ? Le marketing a loupé le coche.

. SORTIE LE 2 JUILLET

SUPERMAN IT'S A BIRD, IT'S A PLANE...

SAUVEUR DE DC : JAMES GUNN FEEL GOOD CASTING : DAVID CORENSWET, RACHEL BROSNAHAN, NATHAN FILLION...

C'était la volonté de James Gunn quand il a pris les commandes des studios DC : faire revenir Superman au cinéma dans une version plus optimiste, proche du film original de Richard Donner avec Christopher Reeve. L'ambition derrière le projet est aussi de faire du personnage et du film la pierre angulaire du futur de DC Comics au cinéma. Les premières images, qui font vibrer au rythme du thème iconique de John Williams, laissent entrevoir de grandes choses pour l'Homme d'acier. Vivement.

. SORTIE LE 9 JUILLET

CINELUX

VICKY KRIEPS, AU FIRMAMENT

À l'heure où nous écrivons ces lignes, le Festival de Cannes s'apprête à se refermer... et Vicky Krieps n'est pas loin de faire l'unanimité pour son rôle dans Love Me Tender d'Anna Cazenave Cambet, coproduit par la société luxembourgeoise Viktoria Productions. Présenté en sélection Un Certain Regard, le film, adapté du roman autobiographique de Constance Debré, raconte le destin d'une femme (Krieps, donc) qui se voit retirer la garde de son fils, après qu'elle a fait son coming-out auprès de son ex-mari. La presse salue « la performance magistrale » de l'actrice luxembourgeoise. Le début d'une moisson de prix qui ne fait que commencer ?

. PROCHAINEMENT

L'AMIE PRODIGIEUSE S4 L'ARBRE DE VIE degré d'attente

BIOGRAPHES : SAVERIO COSTANZO, LAURA BISPURI

L'ÂGE DE RAISON : ALBA ROHRWACHER, IRENE MAIORINO, FABRIZIO GIFUNI…

« ELENA ET LILA SE DÉVOILENT DÉSORMAIS SOUS LES TRAITS D'ADULTES CONFIRMÉS, DONT LA PROFONDEUR DE JEU N'A PAS BOUGÉ »

Le dernier chapitre de l'adaptation sérielle du best-seller transalpin d'Elena Ferrante (plus de dix millions d'exemplaires vendus dans le monde) s'est ouvert. Déjà trois saisons que l'on suit Elena alias Lenu, depuis sa prime enfance dans ce récit d'apprentissage et d'émancipation. On avait quitté l'héroïne au seuil de la maturité, désormais incarnée par Alba Rohrwacher, qui officiait jusque-là dans l'ombre, comme narratrice. Celle qui a grandi à Naples au milieu de la classe populaire s'était libérée de sa condition, avait rejoint Florence, écrit son livre, épousé un jeune prof d'université avec qui elle avait eu deux enfants... Mais, toujours, inlassablement, son passé la rappelait à elle, par l'entremise de son amie d'enfance, Lila, restée dans la capitale de la Campanie sans pouvoir échapper au déterminisme social.

Cette suite et fin ne fait pas exception, mettant l'héroïne face aux conséquences de ses choix passés et présents. Assaillie par le doute, ébranlée dans ses convictions, Elena éprouve de plus en plus de mal à concilier sa vie de mère, de femme et d'auteure à succès. Pour tenter de retrouver sa voie, elle va revenir là où tout a commencé pour elle... Autant le dire tout de suite : sans jamais se départir de la richesse de ses thématiques ni perdre de vue le contexte historique, cette saison 4 conclut brillamment la tétralogie sérielle, comme son modèle de papier avant elle. Dans un délicat passage de relais, Elena et Lila se dévoilent désormais sous les traits d'adultes confirmés, dont la profondeur de jeu n'a pas bougé. La transition peut sembler anodine, elle dit tout du soin apporté à la série, qui se révèle une fois de plus dans ses non-dits, ses jeux de regards, ses crispations et les temps d'attente qui soulignent l'inconfort dans lequel se trouve Elena. Plus émouvante que jamais, cette dernière saison appuie paradoxalement sur l'accélérateur pour avancer dans la vie de ses héroïnes. Elle n'a pourtant de cesse de tracer des correspondances avec le passé et les liens qui les unissent, bouclant la boucle de la plus merveilleuse des façons.

. PROCHAINEMENT SUR CANAL+.

THE AGENCY NOUVEAU MONDE

ÉPIGONES D'ÉRIC ROCHANT : JEZ BUTTERWORTH & JOHN-HENRY BUTTERWORTH DOUBLES DE LÉGENDE(S) : MICHAEL FASSBENDER, JEFFREY WRIGHT, JODIE TURNER-SMITH...

SQUID GAME SAISON 3

QUAND Y'EN A MARRE, Y'A CALAMAR

Ne l'appelez plus Le Bureau des Légendes, mais The Agency, remake américain de la meilleure série française. Lequel a plutôt tendance à désarçonner. Sans être une copie carbone de l'original, The Agency est une version esthétisante de la série d'Éric Rochant, à l'image du QG rutilant de la CIA qui contraste avec les sous-sols de la DGSE. On y retrouve les dynamiques entre les personnages, les tensions géopolitiques adaptées à l'époque... mais c'est presque une autre série qui n'arrive jamais au niveau de son modèle. Elle se regarde néanmoins sans déplaisir.

. SUR CANAL+

On ne sait pas bien s'il faut l'appeler saison 3 ou saison 2.5. Galvanisée par le succès de Squid Game, Netflix a décidé de commander sa suite et de la mettre en ligne en deux temps. Voici donc son épilogue. Cette ultime fournée d'épisodes du « battle royale » coréen revient avec la promesse de beaux retournements de situation... Même s'il faut bien reconnaître que depuis la saison dernière, l'intrigue tire franchement à la ligne. Avouons quand même que ce n'est pas ce qui va nous empêcher de binger la série, affalé sur notre canapé.

. À PARTIR DU 27 JUIN SUR NETFLIX

PLATONIC SAISON 2 DYNAMIC DUO

L'HOMME DE LA SITUATION : NICHOLAS STOLLER FRIENDS : SETH ROGEN, ROSE BYRNE

Alors que Seth Rogen triomphe à l'affiche de The Studio, hilarante et piquante satire du système hollywoodien actuel, le revoilà, toujours sur Apple TV+, pour la suite de Platonic, représentation hilarante et non moins profonde de la crise de la quarantaine. Elle est toujours signée Nicholas Stoller, spécialiste de la romcom transgressive et poignante (Cinq ans de réflexion, Sans Sarah, rien ne va) qui n'avait pas dit tout ce qu'il avait à dire à la fin de la première saison. On embarque sans hésiter pour cette nouvelle tranche de rire.

. À PARTIR DU 6 AOÛT SUR APPLE TV+

MAN OF THE HOUR : HWANG DONG-HYUK SURVIVANT(ES) : LEE JUNG-JAE, LEE BYUNG-HUN, YIM SI-WAN...

MIKI

LA SENSATION POP QUI FAIT « GRAOU »

Elle est incontestablement l’une des sensations pop francophones du moment, que le hit Échec et mat a propulsé dans nos oreilles émoustillées, sur de très chics plateaux télé et sur les scènes les plus convoitées. Miki est une jeune artiste franco-coréenne sans langue de bois au verbe hyper contemporain et résolument attachée au Luxembourg où elle a grandi. Au lendemain d’une presta iconique au Festival de Cannes sur le set de C à vous et de l’annonce d’un Olympia en octobre prochain, il était grand temps de tchatcher un peu avec la demoiselle et de l’installer à la fraîche sur la cover de ce numéro estival…

« Paris 2024, un cheval court sur la Seine et la revanche des nerds s’organise autour d’une table de ping-pong. Miki sort de sa chambre, pose son téléphone sur une voiture et enregistre un plan fixe à l’arrière d’un Buffalo Grill. Proche de la caméra, comme tombée du lit pendant la pause clope des employés, elle commence : À 19 ans je suis tombée sur un mec, 19 mois pour qu’il me sorte de la tête. Désarmante de simplicité, les réseaux s’interrogent et s’emballent. Le morceau atteint rapidement les millions d’auditeurs » : voilà comment est présentée Miki, celle qui fait tourner en boucle ses sons dans nos têtes depuis la sortie de son EP Graou en mars dernier et qui enchaîne dès lors les promos prestigieuses, chez Yann Barthès ou Anne-Élisabeth Lemoine…

Artiste franco-coréenne ayant grandi dans la capitale luxembourgeoise, Miki semble en parfait accord avec sa génération « twenty something », au contact de laquelle elle se constitue tous les jours un matériel foisonnant de mélodies et de punchlines, de « moments vécus ou hallucinés et de messages Whatsapp. » Elle ne retient pas ses coups, même envers elle-même, sans pour autant attaquer gratuitement. Le nom Graou, c’est aussi ça : c’est l’expression qu’elle utilise quand il lui arrive « un truc pas cool, mais pas grave ». Le tout sent le vrai, le vécu, mais aussi l’expérience du terrain qu’elle connaît depuis quelques années déjà.

Elle sera d’ailleurs sur la scène de la BAM, le 5 décembre prochain, après un Olympia le 10 octobre qui va forcément compter. Cela semblait l’opportunité parfaite pour lui proposer la couverture de ce nouveau numéro, ainsi qu’une petite discussion entre deux festivals, entre Cannes et Toulouse…

« C’EST ASSEZ DINGUE DE CROISER SPIKE LEE AU FESTIVAL DE CANNES ! »

Salut Miki ! Tout d’abord : entre tournée, plateaux télé et Festival de Cannes, ça va ?

Pas trop crevée ?

Si, carrément même ! Le rythme est assez fou en ce moment, mais je lâche rien et je garde le cap, ça fait partie du jeu et y’a toujours des bonnes surprises sur le chemin. En quelques mois, ma vie a clairement changé du tout au tout, j’ai appris à faire des siestes efficaces dès que possible, comme par exemple sur ce trajet qui m’emmène au festival du Weekend des Curiosités, à Toulouse (rires).

Tu peux nous faire une petite bio express pour celles et ceux qui ne te connaissent pas ?

Quelle est ton histoire avec le Luxembourg ?

Je suis née à Nice et j’ai grandi à Luxembourg, où je suis arrivée avec mes parents à l’âge d’un an - dans le quartier

de Belair plus précisément. C’est un quartier qui a beaucoup changé ces dernières années, entre ville et campagne, où j’ai toujours adoré me perdre dans un certain spleen, un ennui créatif au bord des champs qui étaient l’extension de mon jardin. J’étais capable de juste regarder la rue pendant des heures et de créer des petites histoires et un univers dans ma tête ! J’étais même assez connue pour ça… Et ça m’a poussée aussi à rêver plus. Chaque passage à Luxembourg permet de me recentrer et fait partie de ma démarche artistique.

Comment est arrivée la musique dans ta vie ? Quelles ont été les personnalités qui t’ont inspirée ?

J’ai commencé avec le piano, puis j’ai été élève au Conservatoire de la Ville de Luxembourg dès mes 16 ans. Depuis quatre ans, je me suis lancée à fond dans la musique, avec des petits concerts et des collabs avec plein de personnes différentes, et dans la génèse de ce projet.

J’ai une maman absolument fan de musique classique, Mozart résonnait tout le temps ou presque à la maison depuis mon plus jeune âge et on allait aussi souvent voir

© Frankie & Nikki

des concerts à la Philharmonie, donc on peut dire que j’ai baigné dans la musique. J’ai aussi pas mal été chiner dans la collection de vinyles de mon père avant de constituer la mienne… La construction de mon rapport avec la musique est cependant restée très « moi avec moi-même » : par exemple, personne ne savait vraiment que j’allais au conservatoire ! Je ne considérais pas ça comme « très cool » - parce que c’était franchement sérieux et, au final, pas très agréable - et j’ai donc très peu partagé cette expérience.

Y a-t-il eu des premiers concerts qui t’ont particulièrement marquée ?

Il y en a eu beaucoup, mais je dois dire que mon premier passage au festival de Dour a été vraiment marquant ! Et sinon, au Luxembourg, c’était à la Rockhal, avec les concerts de Mobb Deep et Mac Miller qui restent mémorables…

Qu’est-ce qui t’inspire aujourd’hui ?

Une fois de plus, pas mal de choses ! Si on parle de la scène actuelle, ce que font des artistes comme 070 Shake me plaît beaucoup.

Je suis aussi très inspirée par le cinéma, qu’il soit coréen ou américain, avec des réalisateurs comme Wes Anderson ou Damien Chazelle…

Comment décris-tu ta musique ? Miki est aussi un personnage dans tes textes ou c’est juste 100 % toi ?

Je ne suis pas vraiment attachée au fait d’avoir une étiquette bien définie et je ne trouve pas vraiment d’autre terme qu’hybride. C’est très lié à mon mood, 99 % de ce que je dis c’est vraiment moi, c’est vrai, c’est tiré de mes pensées et de mes interactions réelles avec ce qui m’entoure, de sentiments vraiment éprouvés. Après, au début, je n’étais pas forcément fan de l’appellation « pop », mais je l’aime bien au final !

Quelle est l’influence de ton métissage franco-coréen dans celle-ci ?

Il est carrément présent, notamment dans certaines mélodies et dans des passages que je chante en coréen. Si tu prends par exemple le refrain d’héroïne, tu vas retrouver des sonorités limite kitsch, féériques à la K-pop ! Donc oui, cet héritage n’est jamais bien loin dans mon procédé créatif.

Échec et mat est un carton absolu, qui t’a propulsée sur le devant de la scène francophone en quelques mois à peine. Comment est né ce morceau ?

En fait, c’est un mash up de deux sons qui existaient déjà : le premier comportait le même refrain, mais que je chantais à l’époque en anglais ; et le second était un autre morceau que j’avais écrit après une espèce de rupture amoureuse un peu ringarde, beaucoup plus parlé. Quand j’ai associé les deux, pour arriver une fois de plus à un truc un peu hybride, ça m’a plu et le tout a été samplé par un artiste anglais… Ça a donné Échec et mat

Quelle est l’histoire la plus dingue de ces derniers mois d’explosion médiatique ?

Je dirais le Festival de Cannes clairement, surtout que j’en sors à peine. Le plateau était hallucinant, j’ai croisé Spike Lee, des gens dans les loges qui venaient me féliciter pour mon travail, l’ambiance - d’autant plus que je suis très cinéphile. Complètement random en vrai (rires)…

« AU DÉBUT, JE N’ÉTAIS PAS FORCÉMENT FAN DE L’APPELLATION POP, MAIS JE L’AIME BIEN AU FINAL »

Y a-t-il des causes qui te sont importantes et pour lesquelles tu aurais envie de prêter ta voix dans le futur ?

Je pense et j’espère le faire déjà dans mes textes, notamment en ce qui concerne l’égalité hommes-femmes, une valeur qui me paraît évidente et primordiale aujourd’hui…

Quel retour sur ton concert récent à la Rockhal ?

Tu connaissais ton public luxembourgeois ou pas encore ?

C’était vraiment un moment très cool ! J’avais une certaine appréhension, justement par rapport au public que je ne

© Carl Neyroud

connaissais pas forcément bien, mais tout s’est super bien passé - alors que j’étais malade comme un chien (rires) ! La configuration dans le foyer faisait un peu apéro et s’est avérée très conviviale, ce qui a permis un bon échange avec le public.

Tu viens te produire à la BAM en fin d’année, le 5 décembre : qu’est-ce que tu peux promettre à ton futur public qui t’y attendra ?

J’ai envie de dire qu’à chaque concert, il se passe des trucs de fous, c’est toujours un moment unique à vivre en direct. Même si je ne connais pas encore la salle, j’ai envie de leur dire de venir comme elles et ils sont, que s’ils veulent venir déguisés c’est avec plaisir, le plus goofy le mieux !

Quels sont tes lieux préférés à Luxembourg ? Une ou deux adresses d’insider pour nos lectrices et lecteurs ?

Je conseille à tout le monde de prendre un vélo et de faire une grande balade déjà - mon trajet préféré

serait Bertrange-Pétrusse - avant de terminer avec une bonne soirée au Gudde Wëllen, sans hésitation…

« JE CONSEILLE À TOUT

LE MONDE DE PRENDRE UN VÉLO ET DE FAIRE UNE GRANDE BALADE

À LUXEMBOURG, AVANT DE TERMINER AVEC UNE BONNE SOIRÉE AU GUDDE WËLLEN »

Si tu pouvais collaborer avec n’importe qui demain le temps d’un morceau ou d’un concert, qui aurait cette chance ?

Alors je dirais en studio, pour un morceau avec Steve Lacy !

Merci Miki !

Texte
Fabien Rodrigues

18.07 · 25.07 · 01.08 · 22.08

29.08 · 05.09 // 18h - 22h dj set @Kufa summer bar

12.09 > doors 19h30 lebanon hanover (UK) + Desinteresse (NL)

13.09 > doors 17h DE läbbel fest with LORD FINESSE (US) + TBA

17.09 > 19h30

Marína Sátti

06.10 au 12.10 festival clowns in progress

Sélection

Fabien Rodrigues

JUILLET - AOÛT

JUSQU’AU 13.07 / THE ROCK IN THE RIVER

Les photographes luxembourgeois, Liz Lambert et Dirk Mevis, présentent une exploration vidéo et photographique de la vie dans le quartier Gare de Luxembourg, dans le cadre du festival Light Leaks. Exposé simultanément sous deux formes distinctes, leur travail observe l’expérience humaine par le prisme de la gare centrale. Lieu de transit, ce point d’attraction est pourtant une constante dans de nombreuses vies. Là, des histoires parallèles se tissent, tandis que des personnes de tous horizons se croisent sans un mot, concentrées non pas sur leur position actuelle, mais sur leur destination. Lambert et Mevis offrent une vision nuancée du lieu composée à la fois de tableaux saisissants et de détails finement observés, contrastant la présence durable et stoïque de la gare – le rocher du titre – avec le flux perpétuel d’individus et d’histoires qui la traversent…

Rotondes

JUSQU’AU 18.10 / THE LIVING PYRAMID

Dans le cadre du festival horticole LUGALuxembourg Urban Garden, voilà sûrement l’une des œuvres végétales les plus emblématiques du parcours créatif, qui va se retrouver sur bon nombre de photos estivales… À proximité immédiate du musée, sur l’esplanade du Park Dräi Eechelen qui fait face à la Ville Haute, le Mudam présente ainsi The Living Pyramid de l’artiste hongroiseaméricaine Agnes Denes, figure pionnière de l’art environnemental. L’œuvre est conçue comme une sculpture monumentale dotée d’un cycle de vie naturel et sur laquelle poussent plus de 2 000 plantes à fleurs sélectionnées par l’artiste, parmi la flore locale. Cette nouvelle présentation est accompagnée d’un projet participatif : dans les mois qui précèdent l’exposition, les personnes qui le souhaitent ont été invitées à répondre à un questionnaire sur le sens de l'existence. Leurs réponses seront rassemblées dans une capsule temporelle enterrée à proximité de la pyramide et destinée à être ouverte dans mille ans…

LÉGENDE

Mudam
The Living Pyramid © Agnes Denes

JUSQU’AU 18.10 / A HEAD LIKE A GARDEN / LA TÊTE COMME UN JARDIN

Dans ce cadre, et pendant cette même période, le Cercle Cité présente, en partenariat avec la LUGA – Luxembourg Urban Garden, une exposition hors les murs de l’artiste Marco Godinho, intitulée « A Head Like a Garden / La Tête comme un jardin ». Installée dans le quartier du Pfaffenthal, au cœur de la vallée de l’Alzette – véritable écrin naturel en pleine ville –, ces jardins pour l’esprit et le corps vous invitent à laisser vagabonder vos pensées et à éveiller vos sens. Des phrases poétiques, coulées dans des plaques de métal, sont disséminées dans tout le Pfaffenthal, interagissant avec des jardins façonnés par les saisons et invitant à une rencontre animiste avec le paysage et l’histoire locale. Elles sensibilisent à l’environnement, à la marche comme processus créatif, ainsi qu’aux énergies invisibles qui nous entourent. À travers des marches collectives et des actions performatives, le projet s’ancre dans une démarche écologique et participative, rendant hommage aux gestes simples et aux métiers souvent invisibilisés…

06.07 / AIR

25 ans après la sortie de leur premier album emblématique Moon Safari, le célèbre duo jouera celui-ci en live à la Rockhal. Un opus qui a propulsé Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel au sommet de la musique électronique mondiale. Ces deux jeunes d'une vingtaine d'années, qui n'avaient alors à leur actif qu'un seul EP, y affichaient pourtant la confiance et le pedigree de professionnels chevronnés. Aujourd'hui, l'héritage du disque est indéniable et la touche unique d’Air a fasciné certains des plus grands visionnaires de la fin du XXe siècle - David Bowie, Madonna ou Beck - et a influencé les plus grands esthètes de l'ère naissante - notamment Charlotte Gainsbourg, Kevin Parker et Sofia Coppola… 25 ans plus tard, il n'est pas difficile de comprendre pourquoi Moon Safari a résisté à l'épreuve du temps : c'est un état d'esprit dans lequel on a envie de vivre pour toujours... et en live !

Rockhal

JUSQU’AU 02.02.26 /

COPISTES

En collaboration exceptionnelle avec le musée du Louvre, le Centre PompidouMetz consacre une exposition inédite de création de copistes. La copie est au cœur de la tradition classique : copier d’après les maîtres, apprendre d’eux des techniques, des canons, des récits, absorber leur expertise, c’est faire nôtre leur maestria, c’est une voie pour le savoir et la création, de la plus académique à la plus contemporaine. Et même si bien des maîtres, de Matisse à Picasso, ont copié, l’art moderne semble avoir préféré une éthique où le modèle de la copie est déclassé, remplaçant la continuité par la rupture, la figuration par l’abstraction, la peinture et le croquis à main levée par la démultiplication des formes possibles. Plusieurs artistes ont reçu des deux commissaires associés une invitation ainsi formulée : « À partir de l’œuvre de votre choix conservée parmi les collections du musée du Louvre, imaginez sa copie. » Sous la forme d’un parcours libre, dont la scénographie renoue avec les formes de présentation muséale, toutes les époques sont confondues – de l’Antiquité au XIXe siècle – manifestant la coexistence de tous les temps du Louvre…

Centre Pompidou-Metz

Vallée de la Pétrusse
© Mike Zenari

Sélection

Fabien Rodrigues

10.07 / FEU! CHATTERTON

Feu! Chatterton est de retour ! Trois ans après la sortie de leur album iconique Palais d’argile, couronné d’un disque de platine, de multiples nominations aux Victoires de la musique, et d'une tournée triomphale, les Feu! Chatterton reviennent prendre la scène, ce lieu qu'ils habitent si bien, où ils s'illustrent par leur intensité et leur grâce et qui les lie si intimement à leur public. Cette tournée des festivals sera l’occasion pour les cinq garçons de vous dévoiler, en avantpremière, quelques morceaux de leur album à venir, ici dans le cadre si unique de l’Abbaye de Neumünster grâce à la programmation de A-Promotions…

neimënster

03 - 22.07 / TRANSHUMANZ - LIZ LAMBERT

En 2023, la transhumance, la pratique ancestrale de déplacement saisonnier des hommes et du bétail, a été inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Au Luxembourg, une des dernières bergeries pratiquant encore la transhumance continue de traverser prairies, villages et paysages urbains, perpétuant une tradition qui façonne depuis des siècles les relations entre l’homme, l’animal et son environnement. Pendant plusieurs mois, la photographe Liz Lambert, lauréate de la Bourse CNA, a suivi cette exploitation, capturant les interactions subtiles entre les bergers, leurs troupeaux et les territoires qu’ils traversent. Son travail interroge sur la place de la transhumance dans nos sociétés contemporaines, en explorant son rôle dans la préservation de la biodiversité et son impact sur les dynamiques entre le rural et l’urbain. Une exposition satellite organisée à Ettelbruck dans le cadre du LUGA.

© Eloïse Labarbe-Lafon
© Liz Lambert

Sélection

Fabien Rodrigues

LA SÉLECTION D'ELFY DE SUPERMIRO

Concert incontournable ou exposition à ne pas louper, chaque mois, Elfy sélectionne le meilleur des événements juste autour de vous.

Elfy Pins

FONDATRICE DE SUPERMIRO

11 - 13.07 / BEAUTIFUL DECAY

FESTIVAL 2025

Des plans pour cet été ? Moi, j'ai repéré un festival en juillet qui me fait carrément de l'œil ! Du 11 au 13 juillet : cap sur le Château de Koerich pour trois jours de musique, d’art, de gastronomie et d’activités en plein air ! Le Beautiful Decay Festival, c’est un concentré de tout ce que j’aime : des concerts qui claquent, une galerie d’art 100 % luxembourgeoise, un village de l'artisanat… et des stands gourmands ! Entre deux shows, petite pause (ou deux) aux bars du festival, un verre de vin local à la main. Le dimanche ? Brunch royal dans le château et petite séance de yoga histoire de se relaxer ! Et les kids dans tout ça ? Ils auront leur propre festival : jeux, animations, châteaux gonflables, glaces à gogo…

Château de Koerich, Koerich

Tous les bons plans et sorties faits pour toi, sont sur SUPERMIRO

16.07 / SKUNK ANANSIE

Formé à Londres en 1994, Skunk Anansie a immédiatement attiré l'attention grâce à son mélange unique d'influences alternatives, rock et punk, associé à une sensibilité dub qui mettait en valeur ses origines multiculturelles. Des paroles franches, abordant des questions sociales et politiques, ainsi que la sexualité queer assumée du chanteur Skin et son esthétique haute couture, ont fait d'eux l'un des groupes les plus populaires et les plus importants de leur génération - et leur ont rapidement valu un succès mondial. L’inoubliable Hedonism (Just Because You Feel Good) résonne encore dans la tête de nombreux mélomanes qui l’ont chanté à tue-tête en soirée, à l’approche du 21e siècle ; tandis que la présence du tube Secretly sur la bande original du génial Cruel Intentions faisait connaître le groupe à un nouveau public quelques années plus tard... Passée par une phase « Skin » puis par une absence relative des scènes internationale, la formation fait donc un grand plaisir à son public luxembourgeois en venant se produire sur une scène aussi intimiste que celle du festival de Wiltz !

Festival de Wiltz

25.07 - 21.08 / CONGÉS ANNULÉS

On a eu peur à cause des travaux prévus aux Rotondes dès cette année mais non, le festival des mélomanes emblématique de l’été luxembourgeois aura bien lieu du vendredi 25 juillet au jeudi 21 août avec un line-up aussi éclectique qu’une « pizza du patron » ! Et Bold Magazine en est à nouveau partenaire, telle l’huile piquante qui fait bien plaisir… Car oui, le thème graphique et gourmand du festival cette année est bien la pizza – et on espère en déguster sans vergogne avant, pendant et après les nombreux lives prévus…

Les fidèles du festival savent qu’ils/elles peuvent se laisser guider par les Rotondes pour faire les bons choix cet été. Mettre un supplément de fromage sur une pizza alors que le soleil cogne sur le parvis ? Jamais ! Enchaîner du rock psychédélique, du piano contemporain et des percussions expérimentales ougandaises ? Ça, en revanche, c’est la base.

UNE PROGRAMMATION BIEN RELEVÉE

Quand on a de bons ingrédients, on crée des recettes simples mais efficaces, comme une Congés Annulés Opening Night avec le groupe de math-rock Totorro, qui a annoncé un très attendu nouvel album pour l’automne. Les Français donneront le coup d’envoi du festival le 25 juillet avec le groupe électro londonien, Ebbb et le duo guitare/batterie luxembourgeois, First Mote.

Après cette première soirée, on enchaînera les concerts comme un pizzaiolo enchaîne les commandes une fois son four à température. Côté international, on épingle au tableau

des suggestions Sprints, un groupe de post-punk irlandais rapidement devenu incontournable depuis la sortie de son premier album en 2024 ; les Japonais délicieusement bruyants de envy (organisé en collaboration avec The Schalltot Collective) ; l’artiste Anika dont l’album éponyme, réalisé avec Beak> en 2010, est aujourd’hui culte et qui revient avec un nouvel opus lo-fi ; ou encore le groupe d’électro expérimentale Factory Floor qui s’est taillé une fameuse réputation pour ses performances live. Pour accompagner tout ça, le festival propose le meilleur de la production locale, avec notamment The Cookie Jar Complot, Autumn Sweater, Waffle Killers et Fulvous, ainsi qu’une soirée organisée par Two Steps Twice avec Easy Easy, Ninon et Sunny Gloom.

LES SUPPLÉMENTS

Si les concerts font le sel du festival, les Congés Annulés, c’est surtout une ambiance qui s’installe au fil de l’été avec des événements ouverts à toutes et tous. En plus des nombreux DJ sets de début de soirée, le festival organise ainsi une nouvelle édition de son marché du vinyle et du merch. La radio 100,7 promet, quant à elle, une compétition à couteaux tirés lors de son quiz musical. La nouveauté de cette édition, c’est le Family Day gratuit, organisé le samedi 26 juillet en fin d’après-midi et début de soirée. Concert, DJ, ateliers : de quoi convertir les plus jeunes aux plaisirs des festivals et permettre aux parents d’en profiter aussi…

Plongez dans le vivant tous les dimanches matin de cet été !

ARTS SCIENCES ÉCOLOGIE

FLÂNER CRÉER VOUS ÉTONNER

Activités pour tous, ambiance détendue & curiosité garantie

Dans le cadre du projet

Earthbound. Worms, Soil, Decay du studio D.O.T.S.

Résidence d’artistes à Esch-sur-Alze e 1 rue Léon Metz, L-4238 Esch-sur-Alze e Voir notre agenda sur www.bridderhaus.lu

19.08 / SUKI WATERHOUSE

La musique de Suki Waterhouse ressemble à un collage de ses inspirations, de ses expériences et de ses émotions, raconté par une voix de miel, des mélodies éclatantes et des textes évocateurs. Elle est à la fois le miroir de sa vie de créatrice, d'artiste, d'actrice, de mannequin et de mère, mais elle pousse aussi les limites pour dévoiler une vérité crue. Suki s'appuie sur une palette sonore en constante évolution pour transmettre ce qu'elle ressent, qu'il s'agisse de folk américaine, d'alternative des années 90, d'indie du début du siècle ou de pop artisanale d'un autre monde. Elle le prouvera en live en interprétant Memoir of a Sparklemuffin

Den Atelier

17.09 / MARINA SATTI

Marina Satti est une chanteuse, auteure-compositrice et productrice grecque, reconnue pour son mélange unique de sons traditionnels grecs, arabes et balkaniques avec des influences pop et urbaines contemporaines. Formée à la musique classique et diplômée du prestigieux Berklee College of Music, elle a collaboré avec de nombreux artistes internationaux. Sa musique traverse les genres, du folk expérimental à la pop grand public, tout en reflétant ses racines multiculturelles. Après le succès de son premier album Yenna en 2022 et du titre viral Tucutum, Marina a représenté la Grèce à l’Eurovision avec Zari, un morceau vibrant qui mêle traditions et sons modernes, incarnant l’énergie d’une nouvelle génération…

Kulturfabrik

19-21.09 /

AKRAM KHAN COMPANY

Avec Thikra : Night of Remembering, Akram Khan fait se converger passé et présent dans un voyage profondément enraciné dans le pouvoir des rituels et des pratiques sacrées de diverses cultures. Pour cette nouvelle création, qui a eu sa première mondiale dans l'oasis d'Al-'Ula, Akram Khan s’est associé à l’artiste visuelle saoudienne, Manal Al Dowayan, pour la scénographie et les costumes, et à Aditya Prakash pour la composition musicale. Avec une distribution internationale entièrement féminine, qui mêle mouvements contemporains et danse classique indienne bharata natyam, dont les voix tissent ensemble un récit universel, la pièce interroge nos identités tout en honorant nos esprits ancestraux et notre héritage humain commun. Immanquable pour une rentrée culturelle réussie !

Grand Théâtre

Julie Kieffer
Primark

C’est l’amour à la plage, Ah, Ouh, cha cha cha… Après un printemps franchement très chouette niveau météo, tous les espoirs sont permis pour un été plus torride que jamais ! Teint bronzé, peaux huilées et petit verre de rosé : on s’imagine déjà rencontrer l’amour de vacances ou plus sur une jolie plage ensoleillée. Alors on ne lésine pas sur les tendances quand on enfile son maillot : motifs assumés, monochromes branchés et coupes échancrées : tout pour un flirt assuré…

Arket
Calzedonia
Louis Vuitton

LUNASTY

UNE AUTRE FAÇON DE PORTER LE STREETWEAR

Au cœur du Limpertsberg, LUNASTY bouscule les codes du streetwear. Ni boutique classique, ni showroom impersonnel : ce concept store indépendant incarne un mode de pensée comme une forme d’expression. Ici, chaque pièce raconte une histoire. Celle d’un créateur passionné qui a choisi de placer la création locale, l’authenticité et l’identité personnelle au centre de son projet.

UN STYLE PERSONNEL, UNE VISION SINGULIÈRE

Derrière LUNASTY, un autodidacte qui a fait de son parcours artistique, notamment dans le rap, un moteur de création textile. « Je n’ai pas réussi à dire ce que je voulais dans la musique, alors je le dis à travers mes vêtements. ». Cette même exigence d’originalité, de ton juste, se retrouve aujourd’hui dans des collections imaginées, designées et produites en grande partie au Luxembourg. T-shirts, bonnets, baskets, casquettes : chaque produit est pensé comme un objet unique, avec un graphisme travaillé, souvent accompagné d’un message fort. Le créateur s’occupe lui-même du flocage, du design, du choix des matières, c'est un véritable artisan du style urbain, loin des logiques industrielles.

DES PIÈCES FORTES, UNE FABRICATION LOCALE

Chez LUNASTY, pas de stock impersonnel venu de l’autre bout du monde. La majorité des pièces sont personnalisées ou produites

en petites séries, parfois à la main, avec des matériaux choisis pour leur qualité. « Ce qui me différencie, c’est que je crée tout moi-même, localement. Je veux que chaque client reparte avec quelque chose qui lui ressemble. ». Parmi les pièces emblématiques de la boutique : les bonnets brodés, premiers succès de la marque, ou encore une casquette au message manifeste : « Ça dérange pas d’être différent » qui incarne parfaitement l’esprit du lieu. On y trouve également des sneakers personnalisées, des bijoux en acier inoxydable, des lunettes de soleil stylisées... Des accessoires pensés pour compléter un look avec personnalité, sans sacrifier la qualité.

UN LIEU DE VIE À PART ENTIÈRE

LUNASTY ne se contente pas de vendre des vêtements. C’est aussi un espace à l’ambiance feutrée, avec de la musique, un coin détente, une atmosphère presque confidentielle. « Je voulais un endroit où l’on se sent bien, où l’on prend le temps. Un lieu où la mode n’est pas une tendance, mais une manière d’être. ».

Et demain ? Le fondateur prévoit déjà d’élargir l’espace actuel pour proposer de nouvelles collections tout en gardant son exigence créative. L’objectif n’est pas d’ouvrir dix boutiques, mais de construire des lieux à taille humaine, cohérents et sincères, où la création reste au cœur de tout.

Sézane
Mr Marvis
Etam
Vilebrequin

IT LIST

Les pièces à avoir absolument, les derniers accessoires geek à ne pas manquer ou encore les fragrances qui nous ont titillé les narines, petite liste non exhaustive de nos coups de cœur... Qu'on puisse se les offrir, ou pas !

GOLFER EN K-WAY

Vous aviez envie de vous mettre au golf, mais sans les vieux frocs de papi ? Ça tombe bien : K-Way entre dans l’univers du golf avec une collection lifestyle haute performance, née de son nouveau partenariat avec la Fédération italienne de Golf. Conçue avec une approche mixte, la collection Golf associe l’élégance discrète du style classique des greens à l’approche fonctionnelle qui caractérise la marque. Les pièces – polos, gilets, bermudas et jupes plissées –sont réalisées dans des tissus légers et respirants, avec des coutures thermocollantes et des détails pensés pour garantir un confort optimal et une totale liberté de mouvement sur le parcours. Une gamme de sacs techniques et d’accessoires vient enrichir le tout…

GLAM ROCK, BABY !

UN PARFUM… DE DIOR !

Christian Dior cultivait le goût du voyage. Lorsqu’il sillonnait le monde, il aimait le faire avec art, tout en préservant l’élégance qui faisait sa signature. Pour rendre hommage au couturier-parfumeur, La Collection Privée a repensé ses flacons de voyage. Magnifiés, personnalisables à l’envi, ils sont désormais les compagnons parfaits de tous les départs pour une expérience olfactive raffinée à travers le monde. En métal poli, noir ou argent, tous revisitent le gaudron iconique de La Collection Privée et s’approprient, à leur manière, les initiales de Christian Dior. Et pour que chaque escapade soit unique, tous les flacons de voyage sont personnalisables. En un seul geste, ils peuvent s’habiller d’un écrin couture, en toile ou en cuir, orné des motifs les plus emblématiques de la Maison…

L’horlogerie donne-t-elle parfois l’impression de tourner en rond ? Frédérique

Constant lui offre une remise au carré ! Avec la réédition de sa Manchette, que l’on n'avait plus vue en collection depuis plus de 20 ans, la Manufacture genevoise offre une interprétation glam rock et sexy de la montre-bracelet… Ce modèle incontournable de la saison, et un de nos coups de cœur sur le salon Watches & Wonders 2025 est donc une délicate manchette frappée d’un motif Clou de Paris, dont le carré est repris sur le cadran, lui aussi carré, habillé de quatre variations adaptées à toutes les envies : une version sertie, deux minérales (malachite et onyx) et une en acier mat. Sensible à l’air du temps, Frédérique Constant répond présent au grand retour des cadrans minéraux, en leur dédiant la moitié de ses nouvelles Classics Manchette…

DE L’OR OUI, MAIS CISELÉ !

Pour célébrer ses 20 ans, Messika explore de nouvelles facettes de la création avec une approche inédite de la matière : l’or ciselé. Une technique raffinée qui donne au métal une texture vibrante et un éclat renouvelé. À cette occasion, la Maison revisite le bracelet Move Noa ainsi que le collier et le bracelet Move Classique. Sous la direction artistique de Valérie Messika, les joailliers ont mené un travail de recherche approfondi pour aboutir à une finition singulière. Satiné, brossé, sablé… plusieurs textures existaient déjà, mais la créatrice souhaitait développer un rendu artisanal original. Ce travail de précision redéfinit les codes de la Maison et insuffle une dynamique sculpturale aux classiques du joaillier. Réalisé entièrement à la main, l’or ciselé repose sur un savoir-faire exigeant…

Ces nouvelles créations Messika jouent sur les contrastes et les reliefs, laissant pleinement s’exprimer la matière. Inspiré par l’univers de la mode et de la couture, cher à Valérie Messika, cet effet texturé évoque « un velours de soie, une surface qui capte et renvoie la lumière avec subtilité. » Plus que jamais, Move Noa et Move Classique se réinventent ainsi et adoptent une nouvelle allure, où l’or sculpté apporte une sophistication contemporaine aux modèles emblématiques de la Maison…

IT LIST

SOLEIL SCANDINAVE

On adore Arket, ce n‘est pas nouveau. Et on va pouvoir profiter de l’esthétisme minimal et chic scandinave de la marque dans nos intérieurs cet été, puisqu’elle présente une nouvelle collection pour la maison inspirée par les designs modernistes intemporels des pays nordiques, ainsi que par les paysages caractéristiques du nord. Le moodboard pour la décoration intérieure s'inspire de la palette de couleurs, des températures fraîches et de la lumière inégalée de la Scandinavie. Rendant hommage aux longues journées d'été, au soleil de minuit et à la beauté naturelle, la collection adopte la philosophie less is more… Une sélection de marques externes complète ces créations internes d'Arket, avec par exemple les céramiques aux couleurs vives du Portugais, Bordallo Pinheiro, les belles couvertures en laine du Suédois, Klippan, ainsi que des accessoires de cuisine de Chevalier Diffusion…

EN ORDRE CHEZ VITRA

UN GOÛT D’ÉTÉ AU POIGNET

À l’arrivée des beaux jours, Oris présente sa nouvelle collection capsule Taste of Summer, inspirée par les couleurs éclatantes d'un été dans son fief de Hölstein - et basée sur le modèle très performant de la Maison, l'Aquis Date. Cette année, deux tailles et deux couleurs de cadran sont proposées, avec tout d'abord une pièce de 36,50 mm avec un cadran rose-rouge dégradé et une seconde variante de 43,50 mm avec un cadran violet qui rappelle la lumière crépusculaire. Derrière ces deux modèles, on retrouve le profil familier de la montre de plongée incontournable Aquis Date, automatique avec lunette tournante unidirectionnelle, une aiguille des secondes telle une sucette lumineuse, un boîtier et un bracelet en acier inoxydable - et une étanchéité à 300 mètres…

L’été - et ultimement la prérentrée - sont de bonnes périodes pour mettre un peu d’ordre dans sa vie - ou du moins dans nos intérieurs ! L’étagère Unti Silo de Vitra par Dorothee Becker semble destinée à nous éclaircir les idées : Uten.Silo RE est un système de rangement destiné au mur et comportant des réceptacles de formes et de tailles variés, des crochets et des clips en métal - le tout avec l’approche design très reconnaissable de Vitra et de ses partenaires. Il met de l'ordre dans les bureaux, les cuisines, les ateliers, les salles de bains et les chambres d'enfants… Uten.Silo RE est disponible dans la taille d'origine de 1969 - Uten.Silo RE I - ainsi que dans la version plus petite, éditée en 1970Uten.Silo RE II. La collection existe dans une sélection de couleurs et est réalisée en matériaux recyclés à la fois robustes et élégants.

GALAXY S25 EDGE : LA QUINTESSENCE DU SMARTPHONE HAUT DE GAMME

Avec son design ultra-fin, son poids plume de 163 grammes et sa puissance de traitement exceptionnelle, le Galaxy S25 Edge marque une nouvelle ère. Pensé pour les passionnés de technologie et les amateurs d’élégance, il repousse les limites de l’innovation mobile.

À qui s’adresse le Galaxy S25 Edge ?

Ce smartphone s’adresse aux utilisateurs qui recherchent à la fois sophistication, légèreté et performance. Son design d’une finesse impressionnante séduit celles et ceux qui veulent un appareil haut de gamme, sans la lourdeur ni l’encombrement. Il attire autant les technophiles exigeants que les amateurs de design épuré.

Quels sont ses atouts majeurs ?

La grande force du Galaxy S25 Edge réside dans sa légèreté hors norme, rendue possible grâce à un alliage de titane et de Tritan G5. Son écran AMOLED de 6,7 pouces offre une luminosité remarquable, tandis que son processeur Snapdragon 8 Gen 3, associé à 12 Go de RAM, garantit une fluidité exceptionnelle, même dans les usages les plus intensifs.

Quelles sont les innovations sur ce modèle par rapport au Galaxy S24 ?

L’évolution est nette : design plus affiné, écran plus large, puissance accrue. L’appareil photo passe de 50 à 200 Mpx, offrant une précision stupéfiante, et l’audio bénéficie désormais d’une réduction active des bruits ambiants. Chaque élément a été optimisé pour offrir plus dans moins d’espace.

Qu’en est-il des performances photo et vidéo ?

Y a-t-il des nouveautés notables ?

Le capteur principal de 200 Mpx délivre une qualité d’image saisissante, même en basse lumière. L’ultra grand-angle et la stabilisation renforcent l’expérience, et l’intelligence artificielle ajuste automatiquement les paramètres pour sublimer chaque prise. Mention spéciale à l’option de suppression des bruits de fond, idéale pour des vidéos nettes et immersives.

Pourquoi recommanderiez-vous ce modèle plutôt qu’un autre ?

Parce qu’il allie puissance, élégance et confort d’usage comme peu de modèles le font. Avec son format ultrafin et sa légèreté inédite, il propose une alternative haut de gamme pour ceux qui veulent un smartphone aussi performant que discret. C’est un concentré d’innovation dans un format étonnamment minimaliste.

Trois mots pour résumer le Galaxy S25 Edge ?

Légèreté. Puissance. Élégance. Ce modèle ne cherche pas à impressionner par la surenchère, mais à convaincre par l’équilibre parfait de ses qualités.

Quel est votre coup de cœur personnel parmi ses fonctionnalités ?

Sans hésiter, la qualité audio en vidéo. Grâce à la suppression active des bruits de fond, même un enregistrement en environnement bruyant devient clair et net. Une fonction précieuse pour celles et ceux qui créent du contenu ou veulent simplement capturer des instants sans compromis. Avec le Galaxy S25 Edge, Samsung ne propose pas seulement un smartphone : il ouvre la voie vers une nouvelle génération de mobilité, où légèreté rime avec performance, et élégance avec technologie de pointe. Un appareil pensé pour aller à l’essentiel… avec style.

Le Samsung Galaxy S25 Edge est disponible à partir de 0 € avec un forfait mobile et une offre de reprise.

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MONTBLANC ET LE GLACIER

ENTRETIEN AVEC LAURENT LECAMP

Incarnation parfaite du style chic alpin, Montblanc est non seulement une marque portée sur les pistes les plus huppées, mais aussi une Maison horlogère de grande tradition, ainsi qu’une manufacture de certains des plus beaux stylos de l’ère contemporaine - dont l’icône Meisterstück, qui a soufflé sa centième bougie l’année passée. À la tête de ces deux derniers prestigieux pôles d’activité, Laurent Lecamp a fait sien un élément fort qui représente bien l’ancrage fort de la marque dans le paysage du design et du luxe : les glaciers alpins, grâce à la gamme Iced Sea. Entretien avec un perfectionniste bien plus chaleureux que la Mer de Glace...

© Joerg Wischmann

Artisanat d’art et design font partie intégrante de la marque Montblanc. En tant que Global Managing Director (Timepieces, Writing Instruments and Accessories), comment avez-vous intégré ces éléments créatifs dans votre rôle ?

J’ai intégré la marque en 2001 et j’ai lu beaucoup de livres pour en comprendre l’univers. À partir de là, je me devais de recréer un environnement complètement lié à l’ADN de Montblanc, dont l’emblème a été créé en 1913. Elle symbolise de manière très imagée la vue du Mont-Blanc, avec les six glaciers qui l’entourent. Une idée de base très design, qu'il fallait aussi découvrir avec le terrain : j’y suis donc monté et j’ai passé une journée à comprendre pourquoi l’enseigne venait de là et pourquoi elle était tant attachée à cette géographie… Je suis allé sur la Mer de Glace, je me suis assis et j’ai observé, puis en ôtant un peu de neige, j’ai pu constater la beauté de la glace brute. Une photo de cette texture unique en main, je suis rentré à notre QG en Suisse et j’ai dit à mes équipes : « Voilà notre cadran ! » C’est là que s’est concrétisée, à mon sens, la transformation d’une histoire en un aspect créatif, tangible et cohérent.

Il est vrai que c’est la seule Maison horlogère qui porte un nom de montagne ! Peut-on retrouver tout de même un peu de cet aspect dans les archives de la marque, que vous chapeautez également ?

Absolument, certaines anciennes collections avaient été nommées d’après des montagnes alpines. Il y a toujours eu quelque chose de très fort, donc l’idée a vraiment été

de construire ce « cadran glacier ». Les défis techniques semblaient difficiles à relever, notamment dans le rapport entre des dizaines - voire des centaines - de mètres d’épaisseur du glacier et le 0,4 millimètre de celle du cadran. C’est finalement un procédé séculaire, le gratté boisé, datant du XIXe siècle, qui nous a permis d’aboutir au rendu voulu - mais avec 30 jours de travail par cadran, contre cinq jours en moyenne... Ce que l’on a obtenu, c’est un produit très atypique et très racé, dont vous avez pu voir de nouvelles déclinaisons sur ce salon Watches and Wonders 2025, comme le modèle Montblanc Iced Sea Automatic Date, avec son nouveau cadran de 38 millimètres.

« AVEC LE REMPLACEMENT DE L’OXYGÈNE PAR UN GAZ NEUTRE DANS UNE DE NOS MONTRES, TOUT DURE BEAUCOUP PLUS LONGTEMPS,

TOUT EST PLUS PÉRENNE, PLUS STABLE »

Une telle innovation créative a-t-elle été reconnue par la communauté horlogère ?

Le cadran s’est effectivement vu décerner le prix du plus beau cadran par le très réputé QP Magazine lors de notre première année sur le salon, suivi par le prix du meilleur son de montre l’année suivante. Sans oublier que la couleur

© Montblanc

DESIGN

a été aussi un des grands axes de réflexion : ainsi, si l’on garde la structure de base, le cadran se décline en plusieurs couleurs de glaciers - bleus, verts ou gris, par exemple - qui existent dans la nature.

Que peut-on retrouver comme autres éléments identitaires de la marque sur ces modèles ?

Il faut se rappeler que ces modèles Iced Sea sont aussi des montres de plongée qui jouent avec l’ambiguïté vocable de la « mer » de glace, on va donc retrouver la silhouette discrète du plongeur, mais aussi l’iceberg. Pour l’anecdote, les Américains l’ont assez vite mal prononcé « iced tea », ce qui a créé un certain buzz là-bas, faisant de la gamme un best-seller (sourire). La collection cartonne d’ailleurs partout, notamment sur le marché asiatique et moyen-oriental. Mais pas question de s’endormir sur nos lauriers : que pouvions-nous faire, comment aller encore plus loin par rapport à la montagne ?

C’est là qu’intervient Reinhold Messner, légende de l’alpinisme ?

Exactement. C’est à lui que l’on doit notamment la ligne Messner, soit quatorze sommets de plus de 8 000 mètres. On a donc pensé à lui proposer de traduire tous les défis auxquels il avait fait face dans une montre, ce qui allait devenir la base d’un modèle « zéro oxygène », devenu phare aujourd’hui chez Montblanc. Indépendante de ce lien, la technologie employée va permettre d’éviter toute présence d’humidité dans la montre - peu importe les différences

de température ou d’humidité entre deux milieux. Et cette année, après trois ans, nous introduisons pour la première fois ce « zéro oxygène » dans la collection Iced Sea - avec les nouveaux modèles, mais aussi grâce à un service d’upgrade en boutique pour celles et ceux qui possèdent un modèle antérieur non encore pourvu de cette nouveauté.

Est-il facile de faire des mots « zéro oxygène » un vecteur d’image positif, alors que l’on pourrait penser à quelque chose de plus… asphyxiant ?

Il y a évidemment eu toute une réflexion autour de cela, mais certains aspects scientifiques vont ici dans notre sens. Qu’est-ce qui nous fait vieillir ? L’oxygène, l’oxydation des cellules… C’est pareil pour une montre, ses composants ou ses huiles. Remplacé par un gaz neutre dans un objet, tout dure beaucoup plus longtemps, tout est plus pérenne, plus stable. Ce sont des caractéristiques énormes, testées en conditions réelles avec le fils de monsieur Messner lors d’une course en Antarctique, pendant laquelle nos deux montres sont restées lisibles ! Un aspect mécanique qui rassure aussi par rapport à d’éventuelles défaillances électroniques futures…

Le glacier est aussi un élément qui passionne les artistes, comme Zaria Forman ou Douglas Mandry. Êtes-vous sensible à cette interprétation artistique de votre emblème ?

Tout à fait, car le glacier appelle à une réflexion intellectuelle, artistique et culturelle. Que cache-t-il ? Que raconte-t-il sur notre histoire ?

Texte Fabien Rodrigues
© Montblanc

Montblanc s’en rapproche par son aspect pionnier, dans notre innovation en matière de design et de matériaux. Nous sommes par exemple la première marque à utiliser le CACO3 pour nos boîtiers, qui permet de recréer un environnement au sein d’une pièce. Les mêmes histoires sont ensuite racontées sur le fond de la montre, là aussi de manière créative : ce n’est ni gravé, ni coloré, mais de l’oxydation - utilisée à bon escient ici (rires) - vraiment fabuleuse, qui ne peut absolument pas être effacée !

Enfin, existe-t-il un lien créatif entre les pôles horlogerie et stylos ?

Même si je ne suis en place à la tête du pôle stylos que de manière ad interim, j’essaie de créer le plus

de liens possible entre ces deux domaines d’excellence pour Montblanc. Nicolas-Mathieu Rieussec a été par exemple le créateur du premier chronographe à encreet n’oublions pas que chronographe veut dire « écrire le temps » ; un fait que nous honorons grâce à notre modèle Star Legacy Nicolas Rieussec Chronograph. Et le dessin d’une montre ne commence-t-il pas toujours sur papier, avec un beau stylo ? Tout cela est assez évident pour nous et je développe de plus en plus les cross categories pour les collections futures où nous mélangerons plus que jamais les écritures et les pièces horlogères…

Des perspectives placeront sans doute à nouveau Montblanc en position pionnière en matière de design ! Merci Laurent.

© Montblanc

Montres de stars

LE TEMPS DES TAPIS

ROUGES

Les manufactures horlogères s’entourent de figures emblématiques pour incarner leur univers. Ces ambassadrices et ambassadeurs, véritables complices de la marque, insufflent modernité et authenticité, tissant un lien unique entre l’art horloger et la culture contemporaine.

Dans l’univers de l’horlogerie de luxe, les manufactures ne se contentent plus de fabriquer des montres d’exception : elles racontent une histoire, un style de vie. En choisissant des ambassadeurs issus du monde du cinéma, du sport ou de la musique, ces maisons prestigieuses renforcent leur notoriété et leur crédibilité. Ces stars, souvent perçues comme des icônes de style et de réussite, deviennent des porte-drapeaux idéaux pour les valeurs que la marque souhaite transmettre : précision, élégance, innovation et surtout, modernité. Parfois plus qu’un simple partenariat, cette relation s’apparente souvent à une véritable amitié, où l’ambassadeur participe activement à la création, à la promotion, voire à la philosophie même de la maison. Les éditions limitées dédiées à ces complices renforcent également le dialogue intime entre la marque et ses clients, et attirent un public jeune, dynamique, sensible à l’image véhiculée par leurs stars préférées.

BREITLING

Flash info horloger : Austin Butler a récemment débarqué chez Breitling. Oui, le mec qui a incarné Elvis avec plus de panache qu’un costume à paillettes rejoint le Breitling Squad. Premier objectif : représenter la toute nouvelle Top Time B31, une montre qui a autant de style que lui. Côté technique, on ne plaisante pas, on découvre le calibre B31, le tout premier mouvement maison à trois aiguilles de la manufacture. Traduction : précision chirurgicale + design qui claque = combo gagnant. Mais ici, il ne s’agit pas juste de donner l’heure. Non ! Mais bien « de veiller à ce que chaque instant compte », dixit la Maison. Genre, même ton café du matin devient une scène de cinéma. Je plaisante ! Butler, c’est le gars libre, classe sans en faire trop et qui choisit ses rôles comme on choisit un bon vin. La Top Time, c’est pareil : chic, mais pas coincée. Bref, une montre qui enjolive le quotidien.

Prix : 5 500 €

CARTIER

Autre événement, autre style ! Sur les parquets des NBA Playoffs, Timothée Chalamet a volé la vedette sans marquer un seul panier. À son poignet, ça ne rigole pas, puisqu’on a pu apercevoir la sublimissime Tank à Guichet de Cartier, version or jaune. Une pièce au look art déco radical, sans aiguilles visibles - juste deux guichets qui affichent l’heure comme un tableau de bord de voiture vintage. En effet, ce modèle, dès sa naissance en 1928, est souvent considéré comme la première Tank dotée d’une complication horlogère, puisqu’elle indique les heures et les minutes par des disques rotatifs visibles à travers deux petites ouvertures, plutôt que par des aiguilles. On comprend que la manufacture en propose cette année une revisite. C’est très classe, c’est mystérieux, c’est Chalamet. Et entre deux dunks, il a prouvé qu’on peut assister à un match sans faire l’impasse sur le style.

Prix : 52 000 € BULGARI

JAEGER-LECOULTRE

Sous les flashes crépitants du MET Gala, l’un des événements les plus prisés de la scène « people », A$AP Rocky a fait plus que défiler : il a littéralement imposé le tempo. Fidèle à sa réputation de rockeur avant-gardiste au flair sartorial affûté, il portait l’Octo Finissimo Ultra COSC de Bulgari, une montre aussi fine que ses punchlines. À peine 1,70 mm d’épaisseur côté boîtier, 1,50 mm pour le bracelet en titane sablé et un cadran ajouré qui laisse entrevoir le mécanisme comme s’il sortait d’un clip futuriste - une véritable petite merveille. Certifiée COSC, elle est équipée d’un mouvement à remontage manuel de manufacture extra-plat et s’impose non seulement comme la montre mécanique la plus fine au monde, mais aussi comme la montrebracelet chronomètre certifiée la plus fine jamais fabriquée. Il s’agit d’une édition ultra-limitée à 20 exemplaires, autant dire que c’est plus rare qu’un sourire de Kanye. Un point pour A$AP Rocky !

Prix : sur demande

Retour sur le tapis fleuri du Met Gala 2025. Au milieu des plumes, des tulles et autres cascades de diamants : Omar Sy. Classe internationale, sourire XXL, l’acteur en impose sans forcer le trait. Mais ce soir-là, son plus beau rôle sera tenu par son poignet. Car Omar ne porte pas n’importe quoi : il arbore la Reverso Tribute Chronograph « full pink gold » de Jaeger-LeCoultre. Une montre ? Non. Une œuvre d’art portable en édition limitée (250 exemplaires, pas un de plus, pas un de moins). Tout y est rose, mais version or 18 carats, pas bonbon, du boîtier aux index, jusqu’aux ponts du mouvement. Et attention, pas juste jolie de face : son verso s’ouvre comme un livre d’horlogerie avec vue directe sur le calibre 860. Oui, c’est aussi technique qu’un scénario de Lupin. Côté style, deux bracelets made in Casa Fagliano : cuir de veau Polo pour le panache, alligator noir pour les rendez-vous sérieux. Prix : sur demande

MEDUSA + CAFÉ CLUB

LE TRIO QUI TE FAIT BOUGER DU MATIN AU PETIT MATIN

C’est l’histoire de trois copains d’enfance, de trois frangins de sang, mais pas que, qui se sont fait un nom chacun de leur côté avant de s’unir pour faire vibrer la nuit et le jour luxembourgeois d’un rythme nouveau. Car non contents du succès éprouvé par leur concept Medusa, Rui, Alex et Tiago viennent de lancer Café Club, une soirée avant l’heure en coffee shop et à guichets fermés, qui donne un bon indice sur ce que veut la communauté locale. Interview exclusive avec ces trois joyeux drilles…

Texte Fabien Rodrigues

Salut les gars, vous pouvez vous présenter un peu ?

Slim : « Allez, je commence ! Tout le monde me connaît par le nom de Slim, mais je suis Tiago Miroto. Je suis né ici, j’ai fait l’école européenne et j’ai toujours côtoyé les frères Lopes car on vient du même quartier, celui du Pfaffenthal. Je peux dire que cela fait longtemps que je suis dans la nuit, en tant que promoteur notamment, mais à un moment donné, je ne me trouvais plus en adéquation avec ce que je voulais faire en la matière. À ce moment-là, on m’a demandé pourquoi je ne me rapprocherais pas de personnes qui sont plus en ligne avec moi… »

Alex : « Moi c’est Alexandre Lopes, mais je suis plutôt connu sous le nom d’Alex Smith sur les réseaux. Dans le civil, je suis éducateur depuis huit ans, mais j’ai toujours eu un intérêt exacerbé pour la mode, le sport et la nuit. La mode m’inspire beaucoup, que ce soit dans ma vie de tous les jours avec ma compagne, Jessica Barbosa, mais aussi dans mon approche de la nuit et des concepts que j’ai toujours eu envie de proposer. Surtout avec mon frère Rui… »

Rui : « Et moi, je suis le frangin Rui, mais on me connaît beaucoup sous le pseudo de Ze. Je suis diplômé en logistique au Luxembourg, j’ai bossé à l’aéroport, puis sept ans chez Post avant un emploi en ressources humaines dans un grand groupe de crèches au Luxembourg. Je pense que cette pluralité m’a permis d’avoir une vision assez complète du projet qu’on développe aujourd’hui… »

Deux d’entre vous bossent à présent dans la « nuit » au quotidien, au sein des enseignes Chouchou et Encore Luxembourg ?

Slim : « Oui, je me suis retrouvé en classe avec Pauline Goedert à l’Université de Luxembourg et j’ai été embauché

comme responsable des finances au Chouchou et Encore Luxembourg quand la gestion lui est revenue. »

Rui : « Quant à moi, je suis le « bras droit » de Pauline, un boulot top qui me permet de m’exprimer, mais qui me laisse aussi la possibilité de créer ces concepts avec Alex et Slim. C’est aussi un boulot qui nous stimule, avec tous les événements qui se déroulent dans ces locaux… »

«ON EST CLAIREMENT SORTIS

DE NOTRE ZONE DE CONFORT

AVEC CAFÉ CLUB, MAIS ÇA NOUS CORRESPOND BIEN »

Vous avez depuis des années déjà un concept phare qui s’appelle Medusa, vous pouvez nous en dire plus ?

Avant tout, c’est un concept qui nous ressemble beaucoup, avec lequel on véhicule tout ce qu’on aime et on fédère une communauté qui s’y retrouve et qui a une connexion avec tout cela. On aime de beaux endroits, comme ici au Chouchou et Encore, mais aussi au Schmelz à Belval ou encore au Boos Beach Club avant sa fermeture. Cela fait maintenant presque dix ans que ça dure, on avait commencé au Gloss au Kirchberg ! Pour le nom, c’est parti d’un flyer qui nous avait beaucoup plu en matière de créativité, on est parti sur un thème mythologique et Medusa est le nom qui est resté ! Les gens nous suivent depuis, on a une clientèle qui est composée en grande partie d’habitués, mais qui évolue aussi… Aujourd’hui, on croise des nouveaux venus, qui ont une vingtaine d’années, mais aussi des gens qu’on connaît depuis longtemps et qui parfois attendent vraiment une

© Stephanie Jabardo

SMART KIDS ON THE BLOCK

Medusa pour sortir. On prend de l’âge nous aussi ! En termes de musique, une grosse partie de hip-hop et RnB, avec en plus de l’afrobeat, afro house et amapiano, un style venu d’Afrique du Sud et qui cartonne depuis un petit moment. On aime aussi la mode et on met un accent tout particulier sur le style.

Et vous venez donc de lancer un nouveau concept qui s’appelle Café Club et qui fait déjà bien parler de lui. Une approche nouvelle ?

Tout à fait ! Quand avec Medusa, on parle de soirées tardives de 600 à 800 personnes, organisées de cinq à six fois par an, Café Club s’inscrit dans notre démarche festive de manière très nouvelle. En s’inspirant de choses qui marchent bien dans les grandes villes européennes, mais aussi plus loin comme à Toronto ou Miami, on arrive en journée, à des moments plutôt dédiés au café d’habitude, mais qui deviennent de vrais moments de clubbing. Cela faisait un moment qu’on y pensait et on a vu à quel point ça pouvait marcher ailleurs, on a donc voulu être les premiers sur le dossier !

Effectivement, on a eu l’habitude d’attendre plus longtemps pour voir arriver des concepts novateurs au Luxembourg ! Comment se sont passées les premières éditions ?

Oui, ça nous a parlé vraiment tout de suite, ça collait bien à notre vibe et on a agi rapidement. Il faut croire que ça a

« ON PREND TOUTES NOS DÉCISIONS À L’UNANIMITÉ »

payé : la première édition a été à peine promue et a pourtant fait salle comble à l’Intense Coffee de Bonnevoie, un dimanche après-midi, avec une DJ guest d’Allemagne et Samwell aux platines. Pour la seconde édition de juin, les 200 billets se sont vendus en quelques heures à peine, avant même la révélation du line-up, c’est un truc assez dingue ! Mais c’est super enthousiasmant parce que ça correspond aussi à une nouvelle façon de sortir qui nous convient bien. On peut y venir prendre un bon café et danser sur du funk, mais aussi boire un cocktail et chiller sur de la bonne house, à chacun ses envies…

Et vous y avez retrouvé une nouvelle clientèle ?

Absolument, si on connaissait dix pour cent du public c’était déjà bien ! Le lieu est aussi un vrai pari, dans un coffee shop à Bonnevoie, mais ils ont été ravis de nous accompagner dans l’aventure et le retour a été énorme, pour eux comme pour nous. C’est vraiment un défi réussi, c’est cool. Ça nous a aussi remis un petit coup de frais dans notre organisation, après des années de Medusa, et on ne s’en plaint vraiment pas. Changer un peu, voir de nouvelles têtes et réussir, ça fait forcément plaisir.

Quelles sont les clés d’un tel succès à votre avis ?

C’est avant tout un esprit créatif, une envie réelle et beaucoup d’échanges. Dès que l’un d’entre nous a une idée,

© Stephanie Jabardo

il la partage et on communique dessus, qu’il soit 7 heures du matin avant le boulot où autour d’un verre dans la soirée. On se voit beaucoup, on brainstorme : on crée les opportunités, on ne les attend pas. Et la règle d’or : on prend toutes nos décisions à l’unanimité !

Et qu’est-ce qui vous inspire dans cette démarche ? Comment ressentez-vous la « nuit » luxembourgeoise aujourd’hui ?

Rui : « J’ai commencé à sortir tôt, dès mes 16 ans, au Melusina à l’époque. Le monde de la nuit a beaucoup changé depuis, notamment avec les réseaux sociaux et la pandémie. La promotion est maintenant obligatoire, il faut la prévoir, avec un budget dédié, pour s’assurer de remplir un événement. L’inspiration vient de nous avant tout, mais aussi de ce j’appellerais la concurrence saine. Quand on voit quelque chose qui marche et qui est bien organisé, ça inspire. Appliquer ces valeurs et ces réussites à nos propres envies et à nos propres concepts, tout en puisant aussi des idées à l’international en les mettant à la sauce locale. »

Vous regardez justement au-delà des frontières grand-ducales ?

On n’est clairement pas fermés à l’idée ! On va avoir l’opportunité de travailler ici avec un partenaire belge bientôt, pourquoi ne pas envisager le match retour (rires) ? On est chauds pour donner de notre temps et réfléchir à l’idée. On est sortis de notre zone de confort avec Café Club, c’est peut-être le bon moment pour ce faire…

Si vous aviez un message à passer à la prochaine génération de promoteurs d’événements, ce serait quoi ?

Rui : « Il faut avant tout faire, je dirais, ne pas qu’en parler. Si l’idée vient, c’est bien, mais il faut la transformer. Se permettre aussi l’échec et une marge d’évolution, et surtout ne pas écouter les gens qui n’y connaissent rien et qui n’agissent pas dans ce domaine. »

Slim : « Perso, je pense qu’il faut se rappeler aussi de vivre et de profiter, ne pas forcément parler de hard work tout le temps. Si tu aimes ce que tu fais comme nous, tu en parles un peu chaque jour, tu y bosses un peu au quotidien et ça va le faire, surtout sur la durée - qui est le vrai enjeu, notamment en tant qu’organisateurs d’événements. »

Alex : « S’entourer de gens qui te comprennent et qui comprennent ce que tu fais. On peut pas tous, tout faire.

L’expertise permet le recul et de s'autoévaluer pour progresser ! »

Enfin, si vous pouviez collaborer avec la personnalité de votre choix demain pour un event, quel serait votre rêve ?

Alex : « Tu sais que je suis très branché mode, donc je pense tout de suite à Simon Porte Jacquemus, dont j’admire vraiment le travail, la créativité et l’image qu’il véhicule. En matière de marque, Prada, tout de suite. »

Slim : « Si on parle musique de mon côté, pas d’hésitation, c’est Chris Brown pour moi, le GOAT après Michael Jackson ! »

Rui : « Quant à moi, l’artiste qui m’inspirerait le plus pour une collab c’est A$AP Rocky : il allie musique et mode à très haut niveau, ça doit être vraiment fou de travailler avec lui ! »

SMART THANKS ON THE BLOCK

On tient à remercier sincèrement nos promoteurs Medusa qui nous accompagnent depuis 2017, Rui Miroto du Rebounce Shop, Pauline Goedert et la team du Chouchou Luxembourg & Encore Luxembourg, les restaurants Hakii et Mont Saint-Lambert, Intense Coffee Shop pour la confiance et tous nos chouettes DJs et modèles avec qui on a le plaisir de bosser !

© Iberico Alex

CULTURE ET GASTRONOMIE

EST-CE QU’ON MANGE ENFIN AU MUSÉE ?

S’installer, boire un verre, assouvir une fringale ou dîner en tête-à-tête, profiter d’une belle terrasse… Contrairement à de nombreuses villes européennes - comme Vienne, Hambourg, Milan ou Lisbonne où c’est une habitude - les musées et autres institutions culturelles luxembourgeoises n’ont jamais vraiment été synonymes de gastronomie ou de convivialité. Mais le vent semble tourner, grace à de jeunes acteurs locaux qui font bouger les carcans et secouent un peu tout ça, avec des succès récents. Alors va-t-on enfin « manger au musée » ? Peut-être bien que oui…

C’est un constat que les amoureuses et amoureux de culture ont pu faire ces dernières années : si les musées et centres culturels luxembourgeois disposent souvent d’un espace de restauration conséquent, d’un éventuel joli bar et/ou encore d’une terrasse fort bien orientée, les concepts successifs s’y sont souvent brisé les dents, faute de formule gagnante ou de public convaincu. En effet, les foodies locaux semblent avoir du mal à « passer le pas » d’aller s’installer dans un desdits établissements, lors d’une visite ou même en en faisant une destination à part entière. Quelques exceptions éventuelles et passagères, oui, mais elles sont loin de faire la règle.

OUTSOURCER C’EST BIEN, MAIS…

Rares sont les institutions à gérer leur entité horeca en interne. On pense au Mudam, par exemple, qui l’a fait pendant de nombreuses années dans son très beau bar-restaurant, avant d’opter pour un prestataire externe. Le premier concept à s’y être alors installé - « Pure », développé par le restaurateur, Fabrizio Annicchiarico - n’avait duré que quelques mois avant de devoir arrêter son activité. Même clap de fin rapide pour le concept végétarien Glow, bien connu à Bonnevoie, mais qui n’a jamais vraiment pris ici, même s’il surfait sur un format pop-up. Il aura fallu l’imparable Chiche ! pour changer la donne…

Même constat du côté de neimënster, qui a enchaîné les exploitants ces dernières années pour la gestion de son restaurant sans jamais réussir à en faire un endroit incontournable, et ce malgré l’atout indéniable qu’offre sa grande terrasse avec vue. L’actuelle Brasserie Abtei, gérée par Kim Mathekowitsch, offrant une formule gourmande testée et approuvée, organise elle-même quelques soirées festives, mais semble peiner à trouver une clientèle d’habitués. Comme ce fut aussi le cas pour le Casino

Luxembourg - Forum d’Art Contemporain pendant un bon moment avant l’arrivée récente d’un concept qui marche.

Dernier départ et remplacement en date : celui, au printemps du dernier gérant de la Buvette des Rotondes, Fred Canon, un endroit pourtant fréquenté par une communauté éclectique et familiale fidèle - siège des concerts organisés par le centre culturel de Bonnevoie -, mais aussi moins « destination » qu’avant. Ce qui risque toutefois de changer, on peut le parier, avec l’arrivée imminente de l’équipe du Gudde Wëllen à la tête du bistrot, après un appel à candidatures au suspense tout relatif.

Mais alors, pourquoi ces galères ? Tout d’abord, chaque partie doit comprendre l’autre et faire en sorte que chacun puisse proposer, de manière complémentaire, un service optimal à son public. Un restaurateur qui s’engage dans ce type d’établissement doit bien avoir en tête qu’il s’agit d’une institution culturelle, toujours sinon très souvent publique, avec une mission première qui n’est ni la gastronomie ni la fête. Ce qui n’empêche pas de combiner les deux !

De leur côté, les institutions doivent comprendre qu’un exploitant privé doit pouvoir générer un chiffre d’affaires permettant au moins sa pérennité financière et opérationnelle, d’autant plus qu’il doit contractuellement - et c’est normal - s’aligner sur les horaires d’ouverture de l’institution, avec du personnel sur place…

Les tarifs exercés et concertés sont en général modérés, voire bien en dessous de ce qui se pratique ailleurs dans le pays (et surtout la capitale) : il semble donc nécessaire pour les institutions d’assurer aussi leur part de compréhension et de flexibilité, tout comme leurs partenaires privés choisis par elles.

« LE MUDAM OPEN AIR EST UNE VÉRITABLE CÉLÉBRATION
À SUCCÈS, QUI A SU AMENER AU MUSÉE UN PUBLIC QUI N’Y A

ENCORE SES HABITUDES »

QUOI DE NEUF, DOCTEUR ?

Ces « problèmes » de communication et de vision commune lors de l’installation d’un exploitant choisi sont ainsi très probablement l'une des raisons majeures des échecs plus ou moins récents en la matière. Mais la scène culturelle semble avoir trouvé enfin un remède et se permettre un renouveau franchement bienvenu lorsqu’on parle de gastronomie au musée - et au sens large.

Il faut dire que de bons exemples sont mis à disposition dans la région, comme en atteste le succès critique et populaire du chef, Charles Coulombeau, aux manettes du pôle culinaire du Centre Pompidou-Metz, où il vient de décrocher une étoile Michelin pour son restaurant gastronomique Yozora, en complément d’une brasserie très bien faite pour les

visiteurs de la journée. De la bonne cuisine récompensée, c’est aussi ce dont bénéficie depuis quelques mois le Casino Luxembourg avec son restaurant Public House, mené en cuisine par la Jeune Cheffe de l’Année Gault & Millau Luxembourg, Anne Knepper. On avait déjà senti la possibilité de faire de cette superbe salle de restauration un endroit couru avec le concept péruvien Kay, qui avait enthousiasmé lors de son arrivée en 2021, mais qui s’était malheureusement éteint assez vite, faute - a priori - de fréquentation le soir, alors que l’endroit était enfin ouvert pour le dîner… L’essai est donc transformé avec Public House, qui a même créé une petite terrasse éphémère pour les beaux jours, rue Notre-Dame la saison dernière, et qui accueille de belles tablées midi comme soir, mais aussi et surtout lors des événements organisés par le centre d’art contemporain.

Du côté du Mudam, l’arrivée du concept levantin et social Chiche ! et de son chef/gérant sur place, Moudi Alzaher a aussi clairement rebattu les cartes et a fait du Mudam Café et de la terrasse du musée un véritable lieu de vie. La formule Chiche ! marche, ce n’est pas nouveau, comme le prouve le succès des établissements de l’enseigne à travers le pays. De plus, les valeurs sociales du projet s’alignent plutôt bien avec l’institution publique, qui est clairement en mesure de prendre les points de karma qu’elle peut en ce moment suite à quelques déboires internes largement commentés sur la Place… De plus, Moudi s’associe régulièrement avec de

Casino Luxembourg © Skandal Agency
«

jeunes acteurs branchés de la « nuit » luxembourgeoise pour faire vibrer les lieux de manière un peu plus notable lors des nocturnes du mercredi ou pour des événements spéciaux.

C’est le cas du Mudam Open Air organisé régulièrement avec le collectif Black Thunder et BAC Luxembourg - véritable célébration couronnée de succès dans le cadre unique du parvis du Mudam et qui amène au musée une population qui n’y a pas encore ses habitudes. Win-win pour tout le monde, après moult tentatives avortées par la direction du lieu les années passées. Comme quoi, quand on veut…

C’EST BIEN L’ÉQUIPE DU GUDDE WËLLEN QUI REPREND EN MAIN LA BUVETTE DES ROTONDES DÈS FIN JUIN »

FORMULE MAGIQUE OU BON SENS ?

Concertation, compréhension et concessions vertueuses : voilà donc une équation qui pourrait bien faire sortir les musées et institutions culturelles publiques d’une certaine torpeur dans ce domaine, parfois perçue comme élitiste ou trop niche, notamment par les jeunes professionnels qui continuent d’arriver par centaines chaque année au GrandDuché et qui ont les moyens et l’envie de fréquenter ce type d’endroit. Car non, l’auditeur junior en Big Four n’est pas une vilaine sorcière dont il faut avoir peur !

Au contraire, bien nourri et diverti, il peut se faire un avocat particulièrement efficace d’une institution auprès d’une communauté avide de bonnes excuses pour ne pas se barrer en avion tous les quatre matins… Le mélange savant a longtemps été une des marques de fabrique des Rotondes, de leur Buvette et de leur parvis pris d’assaut dès les beaux jours. Suite au départ de Fred Canon au printemps, un appel à candidatures a été proposé pour la nouvelle gestion de l’espace, en attendant l’arrivée d’un futur restaurant qui arrivera d’ici une paire d’années (en fonction de l’avancement effectif des grands travaux sur place). Le résultat n’est pas une grande surprise, mais une belle nouvelle : c’est donc bien l’équipe du Gudde Wëllen - qui a décidément le vent plus en poupe que jamais après l’obtention de la buvette du LUGA dans le parc de la capitale - qui reprendra les choses en main dès fin juin ! Et faire venir du beau monde de tous horizons, ça, ils savent faire normalement, en plus d’être des habitués des lieux suite à des collaborations passées.

Il ne reste qu’à espérer que cette nouvelle dynamique inspire à gauche et à droite, à neimënster par exemple où il y a encore beaucoup de potentiel de progression, avec l’arrivée du nouveau concept prometteur Mezza, en bas du Théâtre des Capucins aussi, ou encore à la Kulturfabrik d’Esch-surAlzette, où on aimerait voir une synergie plus grande avec le K116 - bonne adresse, mais peu présente dans l’expérience visiteurs sur place. Et que le bon sens et le souci de proposer des expériences mémorables aux citoyennes, citoyens, visiteuses et visiteurs du Luxembourg restent au centre des prochaines collaborations entre culture et horeca…

Texte Fabien Rodrigues
Mudam Luxembourg © Black Thunder

Rotondes’ Summer Festival - Since 2009 -

SPRINTS + DEADLETTER + ENVY + FACTORY FLOOR + ANIKA

TOTORRO + WINE LIPS + DAME AREA + BÜŞRA KAYIKÇI + EBBB

THE LINDA LINDAS + KABEAUSHÉ + PICK A PIPER + BEING DEAD

BEEN STELLAR + LA SÉCURITÉ + PARTY DOZEN + UPCHUCK

DELIVERY + AUTUMN SWEATER + ARSENAL MIKEBE + SHEEBABA

FIRST MOTE + THE ORCHESTRA (FOR NOW) + HANNAH IDA

TWIN XXA + EASY EASY + COILGUNS + THE COOKIE JAR COMPLOT

ULTRANOTHING + THE RED LIGHT TAPES + TOMÁS NOCHTEFF

EARTH TONGUE + WAFFLE KILLERS + VON KÜBE + DESSY MESK

SUNNY GLOOM + NINON + LUNAR BOY FROM SALEM

LARA GROGAN + EMERAUDE + FULVOUS + LUSTER CLUB

+ DJ SETS + FAMILY DAY + VIDE-DISQUES & MERCH-O-RAMA + EXHIBITION + PIZZAS

INFO & TICKETS: ROTONDES.LU

CRASH TEST

MINI CABRIO S

PETITES DIMENSIONS, GROS TEMPÉRAMENT

Avec son look craquant, son moteur qui envoie et sa capote qui s’ouvre plus vite qu’un paquet de chips, la nouvelle Mini Cabrio S transforme chaque trajet en évasion stylée. Gros coup de cœur pour ce jouet pour grands enfants.

Est-ce une voiture ? Est-ce un accessoire de mode ? Est-ce un distributeur automatique de bonne humeur ? Un peu tout ça à la fois ! La nouvelle Mini Cabrio S revient avec un punch visuel et mécanique qui met tout le monde d’accord, sauf peut-être ceux qui roulent en SUV diesel gris souris. Mini, certes. Mais maxi en personnalité. Et surtout : toujours prête à rouler décapotée, comme un ado rebelle refusant de mettre une capuche. Je n’ai pas boudé mon plaisir en la testant. Capote automatique s’abaissant en 18 secondes chrono (mais qui peut être simplement ouverte comme un toit ouvrant sur 40 cm, quelle que soit la vitesse), moteur turbo 204 ch bien hargneux, écran OLED rond façon montre connectée dopée à la caféine : la Cabrio S a tout de la copine parfaite pour tailler la route… cheveux au vent et playlist dans les oreilles. Vous pensiez que les petits cabrios rigolos avaient disparu ? Raté ! Mini est toujours là, plus charismatique que jamais, prête à vous coller le sourire aux lèvres, même par temps nuageux. Allez, on grimpe ?

BRITISH AU POIL, SANS COL ROULÉ

Le look de cette Mini Cabrio S, c’est un peu comme un burger gourmet : un classique revisité avec finesse. Phares ronds toujours fidèles au poste, calandre redessinée façon octogone qui fait les yeux doux et bas de caisse légèrement bodybuildés, elle est prête pour son shooting photo sur la Riviera. Oui, je sais, je me suis contentée d’un essai sur les routes luxembourgeoises… Les jantes vont jusqu’à 18 pouces, les feux arrière se verticalisent comme pour dire « Regardez-moi, j’ai évolué » et la capote Union Jack grise en option vous donne l’air de sortir d’un clip d’Arctic Monkeys. Le format reste compact, agile, presque urbain…, mais avec des épaules qui inspirent la confiance.

CLIN

D’ŒIL

RÉTRO ET MODERNITÉ

On s’installe à bord et - oh surprise ! - l’intérieur de la Mini Cabrio S a pris un coup de frais. Fini le foisonnement de boutons façon tableau de bord Airbus. Place à l’écran OLED circulaire de 9,5 pouces qui fait office de QG numérique. C’est rond, c’est beau, c’est clair, c’est tactile, c’est ludique, ça me fait carrément vibrer. Et ça répond au doux nom de « MINI Operating System 9 ». Rien que ça. Le contenu de l’écran est extrêmement contrasté et facile à voir, y compris en plein

soleil avec la capote ouverte. Les sièges ? Confortables et stylés, surtout en version JCW avec cuir perforé et surpiqûres rouges, un look sportif à son paroxysme. L’ambiance varie selon l’Experience Mode : de Go-Kart (ultra sport) à Chill (zen attitude) en passant par « je veux que mon tableau de bord projette ma dernière photo de vacances ». Si, si ! Un simple « Hey Mini » permet d’activer le premier assistant vocal à part entière de la marque. Il est également possible d’utiliser à cet effet le bouton « push-to-talk » situé sur le volant. Même le textile intérieur est fait en polyester recyclé, facile d’entretien, pour rouler propre avec le sourire. Le constructeur annonce quatre places. Il ne donne pas d’infos sur la nature des passagers. Pour installer Médor, pas de souci. Si vous avez des ados d’1,80 m, sachez qu’ils vont, rapidement, vous haïr. Le coffre n’est pas non plus un point fort. On ne peut pas tout avoir.

SUR LA ROUTE, GO-KART DANS L’ÂME

Ce qui distingue vraiment la Mini Cabrio S, c’est son tempérament. Avec ses 204 chevaux, son couple de 300 Nm et son accélération de 0 à 100 km/h en 6,9 secondes, elle ne fait pas semblant. Elle bondit, elle relance, elle gueule un peu en mode Sport, mais jamais de manière vulgaire. Elle a ce petit côté frondeur, ce coup de volant précis, ce châssis bien rigide (même décapotée) qui transforme chaque virage en moment de plaisir. La direction est chirurgicale, les suspensions filtrent bien sans assommer et, même sur autoroute, capote repliée, l’insonorisation reste bluffante. C’est fun, vivant, addictif. Avec cette petite bombe, même les trajets du dimanche prennent une allure de road trip. Avec une fin joyeuse et des rêves plein la tête !

VERDICT : LE PLAISIR À UN BOUTON « OPEN »

La Mini Cabrio S, c’est un vent de fraîcheur dans un monde automobile parfois un peu trop sérieux et souvent trop uniforme. Elle est compacte - mais expressive, technologique - mais néanmoins accessible, sportive sans se prendre au sérieux. Et surtout : elle rend chaque trajet joyeux parce qu’elle donne ses lettres de noblesse à la fantaisie. Son prix n’est pas mini, c’est vrai. Mais ce qu’elle offre, c’est plus qu’un véhicule : c’est une évasion. Une invitation permanente à baisser la capote et à sortir du cadre. Dans cette voiture, on ne roule pas, on vit. Et franchement, ça fait du bien !

AVANTAGES

• Capote flash express 18’’ chrono

• Conduite vitaminée

• Style qui claque

INCONVÉNIENTS

• Prix piquant sitôt qu’on puise dans les options

• Coffre taille mannequin

• Suspension tonique

SPÉCIFICATIONS TECHNIQUES

Puissance : 204 ch

Longueur : 3 876 mm Prix : 34 950 €

5 CHOSES À SAVOIR SUR LA NOUVELLE ET TRÈS ATTENDUE

VILLA PÉTRUSSE

Très discutée depuis de nombreux mois, l’incontournable Villa Pétrusse a enfin ouvert ses portes au public sous la forme d’un hôtel Relais & Châteaux cinq étoiles. Mais que se cache donc derrière ses luxueux atours ?

• Petit point historique : Henri-Eugène de Kerckhoff, marchand de tissu fortuné, achète en 1880 le terrain et le confie à Pierre Kemp, à qui l’on doit également le Casino Bourgeois ou la Fondation Pescatore. Il réalise la villa le long du nouveau parc dessiné par Édouard André. La maison est ensuite reprise par le fils Albert, qui meurt jeune et dont la veuve se remarie au docteur François Baldauff, ce qui explique l’ancien nom de « Villa Baldauff ». Elle est rachetée en 2017 par la compagnie foncière La Luxembourgeoise, qui est à l’origine de ce projet hôtelier d’envergure.

• Tout a été refait et repensé avec le plus grand respect pour l’architecture Art Déco emblématique et le cadre des lieux, situés à quelques pas du boulevard Royal. Les chambres, qu’elles fassent partie du bâtiment historique ou de la nouvelle annexe contemporaine, sont de véritables écrins de quiet luxury exsudant une ambiance feutrée et éminemment élégante. Les corps de métier qui sont intervenus ont été choisis le plus localement possible.

• Les murs sont ornés à la fois de tapisseries réalisées ad hoc pour ce projet, mais aussi d’œuvres photos contemporaines

d’Eric Chenal, le tout dans un vibrant hommage à l’histoire de la villa et du Grand-Duché. Mais l’infrastructure a bien été mise au goût du jour, avec notamment des paliers entiers pouvant être privatisés sous forme de grande suite familiale, pour une clientèle évidemment exigeante et avide de discrétion…

• Côté gastronomie, c’est le chef luxembourgeois Kim de Dood, formé à l’école de Diekirch et passé par Singapour, qui revient au pays pour prendre en main le restaurant gastronomique Le Lys, mais aussi toute l’offre culinaire de l’établissement, qui pourra accueillir un éventail très chic d’événements privés - notamment grâce à un module extérieur éphémère… On nous a également parlé d’une petite salle presque secrète avec vue imprenable, où deux tables pourront profiter d’une expérience unique signée par le chef De Dood… À tester dès que possible !

• Pour les autres espaces communs, pas de spa mais une petite salle de gym dernier cri, une suite de soins et une superbe verrière/bibliothèque pour laisser le temps s’arrêter. Sans oublier le parc, incontournable ! On attend juste encore des nouvelles du côté bar…

© Amaury Laparra
© Amaury Laparra

SAISON STELLAIRE !

Ce ne sont pas moins de 4 étoiles Michelin qui ont été récoltées par les chefs luxembourgeois lors de la dernière cérémonie du guide rouge BeLux à Anvers. Et toutes sont iconiques : tout d’abord, Louis Linster devient le second chef doublement étoilé du Grand-Duché, avec une seconde étoile pour son restaurant de Frisange - la dynastie Linster a le vent en poupe, au demain du 70 e anniversaire de Léa ! Archibald de Prince, quant à lui, obtient une première consécration quelques mois à peine après son ouverture à Echternach ! Une étoile remise en main propre sur la scène anversoise par le pape local de la cuisine végétale et mentor d’Archibald, René Mathieu, avec qui il a exercé sept ans à La Distillerie. Ce dernier récupère d’ailleurs à la fois son étoile rouge et son étoile verte, juste après son déménagement depuis Bourglinster à son nouveau Fields du Findel. Bravo à eux, à leurs proches et à leurs équipes !

SE PRÉLASSER AU PARC

L’ouverture très attendue du LUGA a également été celle de son « culture hub », géré et nommé Mikrokosmos par l’équipe du Gudde Wëllen. Après une inauguration couronnée de succès à la mi-mai, l’établissement devient non seulement un point de rencontre pour le festival, mais aussi une des terrasses inévitables de cette belle saison, en plein cœur du parc de la capitale. L’ambiance est unique et résolument végétale, en atteste tout d’abord la magnifique pergola de glycine qui longe tout l’espace, ce dernier ayant été aménagé pour l’occasion : un double container pour le bar et la cuisine, une tente en toile tendue et une scène pour les petits concerts et un large éventail d’options pour se poser, de la table au bain de soleil en bois… Mikrokosmos est ouvert tous les jours du déjeuner à 22h. Le midi, les clients peuvent profiter d’une carte lunch très efficace grâce à un partenariat avec l’Hostellerie Stafelter : quiches, croques, salades et desserts seront de mise pour qui veut profiter de la quiétude de l’endroit le temps d’une pause ensoleillée…

MEZZA AUX CAPUCINS

Mezza. C’est le nom que portera désormais l’incontournable Café des Capucins, à deux pas de la place du Théâtre. Un nouveau concept levantin convivial signé Christopher Rahme et João Russo, une terrasse toujours très chic et des ambitions : l’établissement a fait peau neuve ou presque et devient une adresse résolument urbaine, construite autour d’une idée simple : l’art du partage. La cuisine s’inspire en effet de la générosité des cuisines méditerranéennes et mondiales, sans être liée à une région en particulier. Pas d’entrées. Pas de plats principaux. Juste un flot de plats savoureux à déguster ensemble. Élément central : un bar à cocktails/ comptoir, où barmen et chefs ont vocation à travailler côte à côte, stimulant leur créativité respective. Un nouveau concept de brunch devrait, quant à lui, séduire très vite les foodies du dimanche !

PHOENIX DE CRISTAL

Un cadre toujours aussi princier, mais un renouveau culinaire réussi : La Cristallerie renaît dans la formule et dans l’assiette au sein de l’Hôtel Le Place d’Armes et il était temps ! Le décor cossu et la vue sur la place d’Armes en imposent toujours autant et c’est une nouvelle équipe dirigeante – Mathieu Clausel et son chef exécutif Dominik Ambros - qui donne le ton. Mais en cuisine, c’est bel et bien le chef d’origine bretonne, Milan Brée qui est aux commandes et insuffle son énergie culinaire à la nouvelle orientation de La Cristallerie, dans une philosophie de saisonnalité et de respect du produit. Plus de carte traditionnelle : le dîner se déroule à travers trois menus signatures au choix. À noter enfin une excellente idée : celle de faire prendre l’apéritif sur le rooftop du restaurant – qui fera la part belle aux Champagnes. Testé et approuvé !

LE COMPTE INSTA À SUIVRE

@chefitalianochannel : La page du chef italien et grand, très grand spécialiste de la fresh pasta, Eduardo Pasinelli, qui régale les yeux de ses 300k de foodies grâce à ses créations tout simplement épatantes. De la couleur, du soin, de la musique douce, des formes incroyables, des couleurs chatoyantes : si Botticelli avait fait des pâtes maison, tablons qu’elles ressembleraient à peu de chose près à celles de cet artiste contemporain en la matière. Si vous ne salivez pas devant une de ses ravioles XXL tricolores ou ses spaghettis alla chitarra couleur serpent corail, vous n’avez rien à faire ici !

LE SÉANT BIEN PLACÉ

On l’attendait avec impatience, il est enfin arrivé : le nouveau restaurant du chef Jérémmy Parjouet, qui fait honneur à l’affect de l’ancien chef du Lion d’or et des Jardins d’Anaïs pour la cuisine coquine. Le Q dans le beurre, c’est donc son joyeux nom ! Installé en lieu et place de l’ancien Simply Thaï à Bonnevoie, sur la route de Hamm : un bel endroit qui lui convient bien, avec une salle confortable et une jolie petite terrasse. Le décor s'accorde avec le personnage et l’ambiance voulue, un cochon espiègle pour logo et une déco vintage mais pas trop, très chaleureuse en salle. Sur la vitrine, aux côtés dudit animal, une promesse : « Plat faits maison avec beaucoup d’amour et de beurre » ; mais aussi une info capitale : plein de bonnes choses à emporter ! Cornichon sur le pâté : Le Q dans le beurre est ouvert le lundi soir…

© Lena Le Roy

AUTHENTIQUE THAÏLANDE

Ouverte depuis peu, O-Charm est déjà une adresse qui fait parler d’elle. Vue imprenable sur la place de Paris, vaisselle en porcelaine peinte à la main, cuisine généreuse et décor plein d’âme… La salle dégage une atmosphère intimiste et accueillante, comme une invitation à ralentir. Chaque objet a son histoire : des boîtes à nourriture traditionnelles thaïlandaises aux appareils photos argentiques, clin d’œil à la passion de la copropriétaire Jureeporn Sepsuk, surnommée Ying, pour l’image. Native de Bangkok, fille d’un cultivateur de riz et d’une vendeuse de street food, Ying a appris très tôt l’art de la cuisine thaïlandaise. Aux fourneaux, le chef Detrit Thongprasud, formé en Thaïlande, travaille main dans la main avec elle. Leur objectif commun : restituer l’âme de la cuisine thaïlandaise. Et le pari est réussi.

CHARDONNAY D’EXCEPTION

CHEZ RUINART

Avec Blanc Singulier Édition 19, la Maison Ruinart dévoile une cuvée inédite, née d’un millésime marqué par des conditions climatiques exceptionnelles. Ce champagne 100 % chardonnay incarne une nouvelle lecture du cépage emblématique de Ruinart, influencée par les effets tangibles du réchauffement climatique. À travers cette création, la Maison poursuit son engagement à explorer et révéler la pluralité des expressions du chardonnay, tout en préservant l’exigence de son savoir-faire. Assemblée à partir de la vendange 2019 et de vins de réserve soigneusement élevés, cette cuvée Brut Nature illustre une approche contemporaine de l’élaboration champenoise et propose un flacon réellement unique pour la marque, résultat de remises en question, de l’adoption de nouvelles pratiques et de passerelles renforcées entre viticulture et œnologie qui conduisent à une vision moderne et plus responsable pour ce grand nom de Champagne…

PARLONS (BONS) SANDWICHES

Il était une fois Florence, café pour connaisseuses et connaisseurs, qui - fort de son succès - déménagea sur le coin d’en face, toujours celui des rues d’Anvers et Michel Rodange. L’espace laissé libre devint Mumm, bar à cocktails sans alcool aussi niche que joyeux, le temps d’une saison. Le conte de fées gourmand continue aujourd’hui avec Small Talk, une sandwicherie branchée qui continue à faire vivre la bonne adresse. Focaccias maison, ingrédients bio et locaux pour quelques bons sandwiches à choper lors du déjeuner - et jusque 15h30 - sans oublier de la farine locale de chez A Schéiwesch pour le pain réalisé sur place, ou encore les œufs de Dudel Magie ! Le tout à déguster au soleil sur place ou en se faisant livrer…

© Salome Rateau

10S ACROSS THE BOARD !

Les amatrices, amateurs et aficionados non genrés de cette incroyable scène qu’est la ballroom ont une fois de plus pu se régaler grâce à un « Pink & Silver Bal » légendaire donné au Centre Pompidou-Metz dans la cadre de son 15 e anniversaire - et des festivités qui y sont liées. À l’orchestration, une figure habituée des lieux et icône du voguing en France et à l’international : Vinii Revlon ! Métallisé futuriste ou rose romantique, fuchsia éclatant ou argent miroir – toutes les nuances y étaient les bienvenues pour se produire - tant qu’elles brillaient sous les projecteurs ! Category is : vivement la prochaine édition…

Texte Fabien Rodrigues Images Julian Benini

SCÈNES PRINTANIÈRES : DU CULTE ET DU CULOTTÉ

Ce printemps, les salles du Grand-Duché ont vibré au rythme d’un florilège de concerts aussi variés qu’intenses. À l’image des hirondelles, Miki, la princesse de Bel Air, a fait sensation en illuminant la Rockhal. De son côté, la reine Bonnie Tyler a offert un show à la hauteur de sa carrière légendaire.

Dans un registre plus abrasif, les Suédois de Viagra Boys ont électrisé la Rockhal avec un set puissant, précis et furieusement barré. La folie s’est prolongée à la Kulturfabrik, portée par les deux batteurs d’Osees et leur leader infatigable John Dwyer. Mention spéciale au groupe Fournaise, dont le noise rock engagé a mis le feu au Long Way. Les légendes n’ont pas été oubliées : dEUS a répondu présent au festival

Usina, tandis que Lol, membre fondateur de The Cure, a livré un showcase intimiste à l’Entrepôt d’Arlon…

FOURNAISE

Carl Neyroud et Loïc
Images Carl Neyroud
BONNIE TYLER
OSEES
VIAGRA BOYS

TEUTLOFF AU CNA

Cet été et jusqu’au 21 septembre, le Centre national de l'audiovisuel présente un premier aperçu de la collection Teutloff. L’exposition Facets of Humanity: Works from the Teutloff Collection a ainsi été vernie au DISPLAY01 de Dudelange le 17 mai dernier et constitue la première présentation au Luxembourg du fonds du collectionneur d'art Lutz Teutloff depuis son acquisition par le CNA en 2017. Un événement très attendu donc, lors de laquelle les visiteurs ont eu l'occasion de découvrir un ensemble de portraits captivants d'artistes historiques et vivants, chacun contribuant à une riche tapisserie de l'expression humaine, tout en mettant en lumière la portée intemporelle de cette collection exceptionnelle…

Texte Fabien Rodrigues
© Mike Zenari
© Mike Zenari
© Armand Quetsch
© Mike Zenari

DES FOLIES AUX FRANCOS

Une fois de plus, les Francofolies Esch-sur-Alzette ont réussi le pari de réunir un large éventail de mélomanes de tous bords, le temps de trois jours de fêtes musicales au parc du Gaalgebierg. Sur les différentes scènes du festival, des pointures internationales comme Timmy Trumpet, BBNO$ ou Puggy, mais aussi le meilleur de la scène française avec Julien Doré, Hamza, Soprano, Bigflo & Oli, Ben Mazué, Trinix, Vald, Ronisia ou encore la légende, le seul, l’unique Michel Polnareff ! Sans oublier les talents locaux, avec notamment Tali et Maryana… À l’année prochaine ?

Fabien Rodrigues
© Carl Neyroud
© Dany Coimbra
© Dany Coimbra
© Carl Neyroud

VOYAGER ET SAVOURER DURABLE

ENTRE DEUX LACS

Réputés pour le bleu de leurs eaux, les paysages de montagne époustouflants qu’ils offrent à leurs riverains, mais aussi à leur scène culturelle et gastronomique qui fait des villes qui les bordent des destinations prisées, au carrefour des routes touristiques européennes, le lac d’Annecy et le lac du Bourget - plus discret - sont résolument synonymes d’une certaine douceur de vivre. Une qualité d’autant plus agréable qu’elle intègre à présent, et de plus en plus, la dimension responsable dans son offre touristique. Voyager durable et sexy entre ces trois joyaux lacustres est très possible, la preuve…

L’appellation « entre deux lacs » peut désigner plusieurs sites géographiques : elle est une communauté de communes éponyme dans le Cantal, une ligne ferroviaire suisse entre Neufchâtel et Bienne ou encore la traduction littérale de la bien nommée ville d’Interlaken… Mais ici, c’est bien le joli territoire situé entre Annecy et Aix-les-Bains que l’on est allés explorer le temps de quelques jours passés sous la ligne du tourisme durable au printemps.

ANNECY ET LA GRANDE GASTRONOMIE

Dire que la ville d’Annecy et les bords de son lac sont des terres de grande gastronomie française est presque une évidence. Il y a tout d’abord le triplement étoilé Clos des Sens, évidemment, laissé début 2023 aux mains du chef, Franck Derouet et du chef sommelier, Thomas Lorival par le légendaire Laurent Petit qui avait obtenu le Graal stellaire de la gastronomie en 2019. Infusés par la transmission exceptionnelle reçue de ce dernier et son épouse Martine, tous deux s’inscrivent dans la continuité, tout en exprimant leur identité propre, encore plus engagée. En effet, c’est avec le crédo « terroir, territoire et humanité » et une démarche écoresponsable presque 100 % locavore, avec des produits sourcés à 100 km maximum à la ronde, que Le Clos des Sens poursuit à présent son œuvre, mettant en avant l’image d’une Maison dans son entièreté, du service à la sommellerie, de la cuisine à l’hôtellerie, du jardinier aux producteurs, pêcheurs,

« IL SEMBLE INDISPENSABLE DE FAIRE UN GROS HIGH FIVE AUX PÉTAVINS, LES VIGNERONS SAVOYARDS QUI VOUS VEULENT DU BIEN »

vignerons ou artisans d’art. Une démarche qui vaut d’ailleurs une étoile verte à l’établissement.

Cette étoile verte du Guide Michelin, qui récompense les restaurants faisant preuve d’une démarche responsable assumée, valorisée et sincère, Le Clos des Sens la partage d’ailleurs autour du lac d’Annecy avec trois autres repères gastronomiques, tous doublement étoilés. Il y a tout d’abord

La Table de Yoann Conte, chef incontournable d’origine bretonne qui revendique le bon sens paysan et la curiosité dans sa cuisine ; mais aussi la superbe Auberge du Père Bise, qui vibre plus que jamais les pieds dans l’eau à Talloires sous l’impulsion de Jean Sulpice - chef star habitué du plateau de Top Chef - et de son épouse Magali. Les liens reliant le chef à son terroir sont très étroits et se traduisent notamment dans l’assiette grâce à des poissons du lac sublimés, tout comme les saveurs de la montagne savoyarde environnante… L’hôtel, classé Relais & Châteaux 5 étoiles sous la bonne garde de Montmin et du Lanfon, s’impose quant à lui comme un lieu unique de villégiature et de quiet luxury, véritable ambassadeur des paysages et de l’histoire locale.

Enfin et non loin de là, plus discrète, mais tout aussi exceptionnelle, L’Auberge de Montmin a fait du col de la Forclaz, le point de rendez-vous incontournable pour les gourmets de la région ou de passage grâce à son atmosphère montagnarde chic sans être ostentatoire et à l’approche

Jean Sulpice © Franck Juery
Auberge du Père Bise © Franck Juery

CITY

de la gastronomie hyper durable du chef, Florian Favario. Il y promet zéro livraison ou emballage et que ses produits « sont achetés chez nos producteurs locaux et sur les marchés des villages environnants, à moins de 30 km, ou encore issus de notre propre cueillette »… Une implication extrême envers un impact sur l’environnement le plus réduit possible qui lui vaudrait sûrement une seconde étoile verte, si celle-ci existait !

PROFITER SANS SE RUINER

Bien sûr, si on parle de cette grande gastronomie durable au sein d’une région qui n’est pas connue pour être la moins chère de France, il va falloir prévoir un certain budget à l’avance - c’est le moins que l’on puisse dire ! Mais le centreville d’Annecy regorge lui aussi de petites adresses durables qui font plaisir aux papilles, au karma et au banquier…

C’est le cas par exemple de Mazette, situé à quelques pas à peine du Thiou central - ce petit cours d’eau pittoresque qui traverse la Vieille Ville et offre des décors ô combien instagrammables - qui propose une cuisine de saison pétulante et réussie, dans la « plus grande tradition du bistro français. » C’est frais, c’est décomplexé, c’est bon : impossible de ne pas s’y attabler lors d’un passage annecien. À deux ou trois petits ponts de là, on trouve le très chouette et joyeux Midget, une « cave à manger » super bien achalandée de bons produits locaux et autres bons vins nature - mais pas que, 200 références sur 500, c’est déjà pas mal du tout, tenue par Carine et Benjamin et plébiscitée par les applications de référence comme Le Fooding ou Raisin. On y fait péter le bouchon d’une quille bien trouvée sur place en terrasse, le tout accompagné de quelques grignotages savoureux, ou plus tard à un tarif préférentiel à emporter. Imparable !

D’ailleurs, tant qu’on parle de bons vins, version locaux et bios cette fois , il semble indispensable de faire un gros high five aux Pétavins, « les vignerons qui vous veulent du bien », à savoir un collectif de vignerons nouvelle génération qui met en lumière le terroir viticole bio de Savoie ! Le pétavin est en fait le nom, en patois savoyard, du fruit de la ronce. Cette mûre aux arômes et au goût subtil a bien failli disparaître de la région après des années de désherbant chimique dans les vignes et représente donc tout un symbole : celui de la résilience et du cultiver mieux. Les domaines regroupés au sein des Pétavins sont tous certifiés en agriculture biologique, vinifient exclusivement leurs propres raisins et communiquent volontiers les valeurs qu’ils défendent : le partage, la solidarité et la convivialité autour de bonnes bouteilles ! Une référence à mettre de suite dans ses onglets favoris pour une visite de domaine vertueuse sur place…

Hasard bien fait ou destin, on a pu retrouver quelques-unes de ces personnalités engagées à la carte de notre coup de cœur absolu en matière de déjeuner d’anthologie à Annecy : la Brasserie Brunet ! Créée en 2018 par le chef Laurent Petit (on le retrouve !) en plein centre d’Annecy, Brasserie Brunet est à présent le domaine culinaire généreux et engagé du chef Nicolas Guignard - présent au côté du chef Petit pendant dix ans - et de sa compagne, Pauline Lemettre, directrice de salle. Tous deux y travaillent uniquement en circuit court, s’adaptant chaque jour et n’hésitant pas une minute à modifier

leur carte en fonction des produits qu’ils reçoivent. Le but ? Respecter le travail des producteurs, éleveurs, cueilleurs ou pêcheurs, soumis aux aléas du temps, des conditions météo et du monde du vivant... Au bout de leur démarche, ils utilisent leurs produits dans leur entièreté afin d’en extraire l’infime expression, tant dans le végétal que dans les poissons et les viandes plus particulièrement.

Brasserie Brunet @ M. Cellard
Brasserie Brunet @ Aurelio Rodriguez
Texte Fabien Rodrigues

Dans des sauces, bouillons, chips, croustillants ou jus serrés, os, peaux, arêtes ou racines, ils veillent toujours à ne rien gaspiller, surtout pas notre temps, vu la qualité de ce qui est servi à table, avec un menu du jour à 29 € en trois services ou une version plus cossue, mais qui reste plus qu’honnête à 40 € en quatre services. Et dont certains restaurateurs luxembourgeois pourraient être bien avisés de s’inspirer… Tout cela a évidemment été remarqué par les guides et labels de référence, ce qui vaut à Brasserie Brunet un Bib Gourmand Michelin et la note maximale de 3 Écotables, une reconnaissance soulignant au marqueur l’investissement quotidien de sa direction… Quoi qu’il en soit, on se rappellera longtemps des frites de pied de caïon, de l’omble chevalier nacré à la verveine ou encore de la pavlova citron/estragon, le tout à tomber…

Manger, c’est bien, mais trouver l’endroit idéal pour se reposer et profiter d’un moment à la fois intime, confortable et responsable, c’est encore mieux ! On ne doute pas qu’Annecy et sa région regorgent d’options, mais pour celles et ceux qui voudraient sortir des sentiers battus, we got you ! Situés à une trentaine de minutes de route d’Annecy ou de Genève, en plein cœur de la montagne, sur le plateau des Bornes, Les Jardins du Dahu offrent un moment tout à fait magique. Le bed & breakfast, tenu par Michael et Mathias met à l’honneur les vertus de la permaculture et du glamping conscient. Si les lieux proposent un joli appartement « en dur » au rez-de-chaussée du chalet, c’est toutefois la formule « Une nuit au tipi » qui nous a fait chavirer.

Les propriétaires ont en effet construit, au cœur de leur luxuriant jardin de légumes, plantes comestibles et autres herbes aromatiques rares, une adorable terrasse sur laquelle est monté, pendant la belle saison, un tipi bohème tout confort, pour passer une nuit forcément unique en pleine nature, s’exercer à la cueillette et même cuisiner sa récolte sur place, à deux ou en famille ! Une option géniale imaginée par Michael, lui-même horticulteur et toujours heureux de faire découvrir son travail et sa passion aux invités.

«

LE CHÂTEAU BRACHET INCARNE L’ART DE VIVRE À LA FRANÇAISE ET REND HOMMAGE AU THERMALISME, TOUT EN STIMULANT UNE COMMUNAUTÉ D’ARTISANS LOCAUX »

LE LAC DU BOURGET ET LE CHÂTEAU BRACHET

Direction cette fois le lac du Bourget et Aix-les-Bains pour découvrir, à quelques minutes du centre-ville, une magnifique adresse qui prouve une fois de plus que cette région entre deux lacs sait parfaitement allier lifestyle grandiose et durabilité : le Château Brachet.

Au pied du parc régional du massif des Bauges et des stations alpines, il s’y dévoile comme un havre de paix

CITY TRIP

5 étoiles à l’esprit historique et gastronome, où la grande époque du thermalisme, des palaces et des mondanités se devine encore aujourd’hui, mais dans une version contemporaine consciente des enjeux environnementaux...

L’établissement rend un vibrant hommage au docteur Léon Brachet qui en fut l’un des derniers propriétaires. Celui-ci s’avéra un infatigable ambassadeur du thermalisme aixois à la fin du XIXe siècle, et il côtoya à ce titre toute l’aristocratie européenne, ainsi que les élites culturelles. Pour Jean-Michel Belin, l’actuel propriétaire des lieux, l’acquisition de cette bâtisse en 2010 était un coup de cœur, mais aussi un pari de taille, celui de « réveiller une belle endormie »…

Son objectif : que ce lieu incarne l’art de vivre à la française et recrée l’atmosphère de l’époque, tout en stimulant une communauté d’artisans locaux. Car si têtes couronnées, artistes et intellectuels - de l’impératrice d’Autriche « Sissi » à Sarah Bernhardt en passant par le roi Georges Ier et les frères Coquelin - s’y sont croisés alors au rythme des « saisons » thermales d’Aix-les-Bains, le nouveau maître des lieux a tenu à faire appel aux corps de métiers locaux et aux circuits courts pour rendre sa superbe à ce magnifique bâtiment, qui leur rend d’ailleurs hommage grâce à une fresque peinte sur l’un des murs du jardin.

L’expérience au château n’en est que plus délectable : disséminées dans le Château ou nichées dans les anciennes écuries, devenues « Le Pavillon », les 15 chambres et suites du Château Brachet sont conçues comme une collection et évoquent chacune un thème, un lieu ou une personnalité emblématique du XIXe siècle. Au sein de la suite Coquelin, par exemple, un bouton permet de faire résonner dans la chambre de grands textes de théâtre déclamés par ces grandes figures de la scène française ! Dans les espaces communs, l’ambiance tantôt victorienne (dans le honesty bar du premier étage ou le fumoir extérieur), tantôt thermale (pour le petit espace wellness) ou plus contemporaine autour de la piscine trouve une harmonie qui dépayse le visiteur avec

aisance, mais sans brusquer. Le lieu produit l’essentiel de son eau chaude, grâce à un champ de panneaux solaires dont le surcroît de calories, ponctuel, est utilisé pour réchauffer la piscine traitée le plus naturellement possible. Et neuf puits de géothermie alimentent par ailleurs le système de chauffage et rafraîchissement par pompe à chaleur…

Cet engagement durable, c’est aussi et sans conteste dans les cuisines qu’on le retrouve aujourd’hui, pour chaque service… C’est en effet là que se distingue la jeune cheffe d’origine franco-chinoise, Elodie Li, arrivée sur place à l’automne dernier depuis la Côté d’Azur. Formée à Seattle où elle a grandi, elle se passionne pour la cuisine et gravit les échelons jusqu’à prendre ses premières places de second, puis de cheffe aux États-Unis. Elle bourlingue ensuite à travers le monde, découvre techniques et saveurs et décide de suivre son plus grand rêve : rejoindre les restaurants étoilés en France. À Aix-en-Provence, Ronan Kernen lui ouvre la porte de sa brigade.

Un an plus tard, elle rejoint le chef étoilé, Mickaël Féval, jusqu’à devenir second de cuisine et traverse la crise sanitaire à ses côtés, avec la création d’un pop-up éphémère, puis exerce auprès du chef, Christophe Chiavola, alors au Château de Massillan, où il obtiendra une étoile au Guide Michelin. Après deux ans en tant que cheffe de La Maison Française à Aix-en-Provence, la jeune cheffe, Élodie Li, a donc pris la tête des cuisines au Château Brachet il y a quelques mois. Autour d’un café sur la belle terrasse du restaurant, elle nous confie qu’elle met beaucoup d’énergie à préparer l’été, notamment administrativement, dans la confection d’un grand potager de 600 mètres carrés, dans la perfection des saveurs qu’elle souhaite mettre dans ses assiettes chaque jour et dans son intérêt indéfectible pour le zero waste et les circuits courts.

« On a encore pas mal de travail et il y a toujours une marge de progression que je vais m’efforcer de tacler », conclut-elle avant d’enfiler son tablier pour le service du midi - un adage qui pourrait s’appliquer à la dynamique volontariste de la région en matière de tourisme responsable !

Élodie Li @ Pauline Marizy
Texte Fabien Rodrigues
@ Pascal Reynaud

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