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BROGNON ROLLIN

GARNEMENTS DE L’ART

RECHERCHENT TEMPS PERDU


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Texte

Fabien Rodrigues

TEMPUS FUGIT

l est Ă  la fois un luxe Ă©galitaire, mais aussi considĂ©rĂ©, de plus en plus, comme le luxe ultime : le temps passe, inexorablement et toujours plus vite. Il se trouve aussi ĂȘtre au cƓur de la rĂ©flexion artistique de notre duo d’artistes luxembourgeois en couverture, David Brognon et StĂ©phanie Rollin, qui cartonnent plus que jamais sur la scĂšne internationale, mais qui ne comptent pas se reposer sur leurs lauriers pour autant. Parmi les Ɠuvres que se sont disputĂ©es les institutions culturelles, un musĂ©e de GenĂšve a acquis une horloge qui ne donne l’heure juste que trois fois par jour, de maniĂšre complĂštement alĂ©atoire - et ce juste avant une Ă©dition 2025 du cĂ©lĂšbre salon Watches and Wonders, qui a encore brisĂ© des records cette annĂ©e. Il semblait donc tout naturel de faire un lien entre l’art contemporain pointu de notre binĂŽme et l’artisanat d’exception qu’est l’horlogerie, ou encore la grande gastronomie, grĂące Ă  Mathieu Davoine, gĂ©nial chocolatier rencontrĂ© en exclusivitĂ© sur le stand de l’incontournable Maison Jaeger LeCoultre


L’art se dĂ©cline aussi dans ce numĂ©ro des beaux jours grĂące au retour de La Concierge, plateforme de curation portĂ©e par Steven Cruz et Liliana Fransisco - qui souhaitent apporter leur expertise en scĂ©nographie Ă  une nouvelle approche de l’exposition, ainsi que grĂące aux cordes sensibles du jeune violoncelliste luxembourgeois Cyprien Keiser. Mais qui dit printemps dit mode Ă©galement, avec des pages hommage au denim et un portrait trĂšs frais de notre Smart Kid On The Block du cru, Thibeau Salvi, qui fait vibrer la rue Philippe II grĂące Ă  son pop-up trĂšs branchĂ© Émergence !

Et puis il est grand temps de regarder d’un peu plus prĂšs ce qui va se passer dans les mois Ă  venir cĂŽtĂ© jardin, grĂące au festival LUGA - Luxembourg Urban Gardens, qui mettra lui aussi en relation l’art et la crĂ©ativitĂ© avec ce qui nous entoure, au fil de l’eau et des envies
 Avant de prendre la direction de Bruxelles et de (re)dĂ©couvrir la capitale europĂ©enne Ă  travers les femmes qui l’ont faite, la font et la feront rayonner. PassĂ©, prĂ©sent, futur : ce nouveau Bold voyage librement dans le temps tout en essayant de nous rappeler que le prendre, ce temps, est plus que jamais une bonne idĂ©e


Fabien Rodrigues

DIRECTION

Maria Pietrangeli

RÉDACTEUR EN CHEF

Fabien Rodrigues

RÉDACTEURS

Jonathan Blanchet | Claire de la Vallée

Magali Eylenbosch | Julie Kieffer

Sébastien Vécrin

DIRECTRICE COMMERCIALE

Julie Kieffer

CONSEILLERS EN COMMUNICATION

Aymeric Grosjean | Kevin Martin

PHOTOGRAPHE COVER

Jeff Poitiers

OURS 20 200

GRAPHISTE

Dorothée Dillenschneider

Toute reproduction de ce magazine, mĂȘme partielle, est interdite.

SOCIÉTÉ ÉDITRICE WAT Ă©ditions SĂ rl

74, rue Ermesinde L-1469 Luxembourg

Tél.: +352 26 20 16 20

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exemplaires certifié CIM

COUVERTURE #91

D’une sonnerie d’école aux contours d’une Ăźle dĂ©calquĂ©s ou Ă  des nĂ©ons iconiques, le travail du duo Brognon Rollin se joue des codes sociaux sans compromis avec la vision des artistes, mais toujours avec respect. Les sujets qu’il abordent avec brio et leur touche identitaire font de StĂ©phanie Rollin et David Brognon deux des artistes luxembourgeois les plus cotĂ©s du moment et les institutions artistiques internationales se disputent leurs Ɠuvres. Comme Ă  GenĂšve, avec la vente d’une piĂšce trĂšs
 horlogĂšre. À Paris, ils ont Ă©tĂ© choisis pour un projet de grande envergure - une gare, ni plus ni moins ! L’occasion parfaite pour discuter rĂ©ussites et temps qui passe - et de les installer en couverture de ce nouveau numĂ©ro


SITE

Retrouvez-nous tous les jours sur notre site www.boldmagazine.lu et chaque mercredi sur notre newsletter pour un condensĂ© de l’actualitĂ© culture et lifestyle au Luxembourg et dans la Grande RĂ©gion.

RÉSEAUX SOCIAUX

boldmagazine.lux Bold magazine

CULTURE

MUSIC.06

CYPRIEN KEISER, LES CORDES SENSIBLES

PLAYLIST.10

ARTY.12

LA CONCIERGE : LES JEUNES CURATEURS, LE RETOUR

BOOK.16

RAVIOLIVRE : LE BOUQUIN FARCI DE BON GOÛT

INTERVIEW.18

BROGNON ROLLIN : GARNEMENTS DE L’ART RECHERCHENT TEMPS PERDU


CINEMA.24

SERIES.26

DIARY.28

TRENDS

SOCIETY

FOCUS.54 QUAND LA CRÉATIVITÉ RENCONTRE L’HORTICULTURE : LE LUXEMBOURG URBAN GARDEN DÉBARQUE !

SMART KIDS ON THE BLOCK.60

ÉMERGENCE : LA MODE PROTÉIFORME SELON THIBEAU SALVI

LIFESTYLE

ARTISANAT.64

JAEGER-LECOULTRE X MATHIEU DAVOINE : L’EXCELLENCE

ARTISANALE À GENÈVE

CRASH TEST.68

FOOD.70

CITY TRIP.74 BRUX-ELLES

SNAPSHOT.80

LE PORTUGAL A UNE SAVEUR INOUBLIABLE

Avec une harmonie de goûts, d'arÎmes et une intensité unique. O n l a nomme Delta Caf és .

LES CORDES SENSIBLES

Le violoncelliste luxembourgeois Cyprien Keiser, revient d’une tournĂ©e en Europe avec son duettiste au piano, Ilan Zajtmann, pour assurer la promotion de leur album, signĂ© sur Label G, une maison de disques suisse de musique classique. Le jeune homme de 24 ans m’attend, tout sourire, en veston, devant une tartelette aux framboises chez Namur. Il est l’heure pour moi de m’entretenir avec un virtuose.

Cyprien, je ne vais pas y aller par quatre chemins : Est-ce vrai que les musiciens classiques n’écoutent que du classique ? Que penses-tu du rap, de la techno, du punk ? Le soliste s’amuse de ma question et dĂ©gaine en douceur son Spotify. « Il y a trop de belles choses dans d’autres genres, alors pourquoi se restreindre ? En ce moment, j’aime bien la bande originale de la sĂ©rie Arcane. J’ai d’ailleurs adorĂ© la saison 1 sur Netflix. Pour chaque genre, il y a des artistes qui font de la musique extraordinaire. Je pense d’abord aux incontournables comme les Beatles, Pink Floyd, Prince, Queen ou alors des dĂ©couvertes plus rĂ©centes pour moi comme Stromae, Sleep Token ou Dream Theater pour ceux qui aiment le mĂ©tal - et Billie Eilish, pour n’en citer que quelques-uns. Avec son frĂšre, Billie arrive Ă  marier les codes d’une musique qui attire un grand public avec une superbe maĂźtrise de l’harmonie. J’aime beaucoup. Je dĂ©couvre aussi beaucoup de jazz en ce moment et puis j’ai envie de voir Marc Rebillet sur scĂšne, tu en as entendu parler ? ».

Évidemment que je connais le Texan qui fait des spectacles en peignoir en improvisant des chansons entiĂšres devant des parterres de fans hystĂ©riques. Il est mĂȘme passĂ© Ă  la Rockhal en juin dernier. Ah j’allais oublier Cyprien, c’est quoi ton Top 3 en classique ? « Je dirais Brahms, Dvorak et ProkoïŹev. ».

Quand il parle de Johannes Brahms, ses yeux s’illuminent. Il le dĂ©crit comme un compositeur qui allie rigueur et expressivitĂ©, avec une musique Ă  la fois intense et profondĂ©ment structurĂ©e. Il souligne que Brahms Ă©tait trĂšs critique envers lui-mĂȘme, ce qui transparaĂźt dans la qualitĂ© et la richesse de ses Ɠuvres. Au-delĂ  de son gĂ©nie musical, il Ă©voque aussi son caractĂšre gĂ©nĂ©reux et bienveillant. Par exemple il ramenait toujours des cadeaux pour les enfants au retour de ses voyages. Enfin, il considĂšre que l’impact de Brahms sur la musique classique est immense et que son Ɠuvre rĂ©sonne encore aujourd’hui, tant par sa puissance

Ă©motionnelle que par sa complexitĂ© harmonique. Tout simplement un sommet de l’histoire de la musique.

HARMONIE DES CORDES

Le violoncelle a Ă©tĂ© un vĂ©ritable coup de foudre. Il me raconte que tout a commencĂ© avec un disque du violoniste lĂ©gendaire Yehudi Menuhin, oĂč chaque instrument de l’orchestre est prĂ©sentĂ© avec un extrait. « Mon pĂšre me le faisait Ă©couter, et apparemment, je demandais toujours qu’on remette le passage du violoncelle. J’avais trois ans et j’ai eu la chance de commencer Ă  jouer de cet instrument quelque mois plus tard ». Sa maman le place entre les mains de Laurence Bouchard, une professeure qui enseigne la mĂ©thode Suzuki, une approche basĂ©e sur l’oreille et l’imitation. « Le jour de mon quatriĂšme anniversaire, je faisais mon premier petit concert. Vu que j’étais trop petit pour un violoncelle entier, j’ai commencĂ© sur un modĂšle miniature, plus proche en taille d’un alto. » DĂšs cet instant, Cyprien entre dans un engrenage oĂč la musique devient une seconde nature. Des annĂ©es de discipline, d’heures passĂ©es Ă  frotter l’archet sur des cordes, Ă  traquer la perfection du son. « Le violoncelle a une particularitĂ© : il partage le mĂȘme registre que la voix humaine. C’est un instrument qui parle, qui chante, qui exprime tout ». Mais pour parler une langue, il faut la maĂźtriser. Et pour la maĂźtriser, il faut des annĂ©es de pratique acharnĂ©e


DÉBUTS À PARIS

À 16 ans, Cyprien quitte le Luxembourg pour rejoindre le Conservatoire national supĂ©rieur de musique et de danse Ă  Paris. Il dĂ©barque dans le 19e arrondissement, loin de la quiĂ©tude du boulevard Royal. « Les premiĂšres annĂ©es, j’étais en internat, alors je ne voyais presque rien de la ville. On passait notre temps au conservatoire, les journĂ©es Ă©taient intenses. Mais en mĂȘme temps, ça forge ». Entre les cours

de musique et le lycĂ©e Georges Brassens, oĂč il achĂšve son cursus gĂ©nĂ©ral, Cyprien affine son art avec passion. Le violoncelle n’est pas un instrument de dilettante. Il exige une prĂ©cision extrĂȘme, une maĂźtrise du geste, une Ă©coute de soi et une capacitĂ© Ă  s’adapter Ă  son partenaire musical. « Au piano, quand tu joues une note, elle est juste. Avec un violoncelle, tu dois tout faire toi-mĂȘme : trouver la justesse, la couleur, l’intensitĂ©. Il n’y a pas de frettes comme sur une guitare, pas de repĂšres fixes ». C’est un travail d’orfĂšvre, un Ă©quilibre fragile entre technicitĂ© et Ă©motion.

Une quĂȘte permanente qui fascine le jeune Luxembourgeois. « On ne finit jamais d’apprendre. MĂȘme les grands solistes cherchent l’avis d’un regard extĂ©rieur. On joue, on s’écoute, et on cherche toujours Ă  aller plus loin ». Un parcours exigeant, mais qui lui permet de se produire sur les plus belles scĂšnes du monde. À l’heure oĂč vous lirez ces lignes, Cyprien aura jouĂ© Ă  Tokyo au sein d’un trio. Quand l’interprĂšte voyage avec son violoncelle italien, il y a un dĂ©tail logistique Ă  rĂ©gler : son instrument se dĂ©place avec lui
sur un siĂšge Ă  cĂŽtĂ©, comme un passager lambda, sanglĂ© Ă  cĂŽtĂ© de son maĂźtre.

RUBARE

Cyprien Keiser et son partenaire de musique de chambre, le pianiste lyonnais Ilan Zajtmann, jouent ensemble depuis huit ans. Ils se sont rencontrés au conservatoire de Paris. Leur complicité musicale repose sur une écoute mutuelle et une bonne entente,

© Justina La Cour

« LE JOUR DE MON QUATRIÈME

ANNIVERSAIRE, JE FAISAIS MON PREMIER PETIT CONCERT »

essentielle pour faire évoluer leurs interprétations.

« En 2018, Ilan m’a proposĂ© un concert Ă  Lyon et depuis, on a souvent partagĂ© la scĂšne et vĂ©cu des moments inoubliables ». Le duo vient d’enregistrer son tout premier album, signĂ© sur le Label G, qu’il a choisi d’appeler Rubare. En italien, ça signfie « voler » - et c’est prĂ©cisĂ©ment l’idĂ©e : dĂ©tourner des piĂšces Ă©crites pour d’autres instruments et les rĂ©interprĂ©ter au violoncelle et au piano.

Cependant, c’est aussi une rĂ©fĂ©rence au terme rubato, une technique musicale qui consiste Ă  assouplir le tempo en accĂ©lĂ©rant ou en ralentissant lĂ©gĂšrement certaines notes ou phrases, sans pour autant modifier le tempo gĂ©nĂ©ral de l'Ɠuvre. Cyprien Keiser explique que cette approche permet d’apporter plus d’expressivitĂ© et de naturel Ă  l’interprĂ©tation, en reproduisant les fluctuations du discours humain ou du chant. Contrairement aux musiques plus rigides rythmiquement, comme la pop ou l’electro oĂč le tempo reste constant, le rubato introduit une dimension plus libre et Ă©motionnelle. Il s'agit d'un Ă©lĂ©ment clĂ© dans la musique classique, notamment dans le romantisme, oĂč des compositeurs comme Chopin l'ont utilisĂ© pour enrichir leurs Ɠuvres. Dans leur album, Cyprien Keiser et Ilan Zajtmann explorent cette souplesse rythmique pour donner une interprĂ©tation personnelle et vivante aux piĂšces qu’ils jouent.

Le disque sortira le 25 mai et sera disponible sur toutes les plateformes de streaming ainsi qu’en version physique. « On voulait montrer toute la palette du violoncelle, ce qu’il peut exprimer au-delĂ  des Ɠuvres qui lui sont dĂ©diĂ©es ». Ils reprennent Schubert, Brahms, Schumann et d’autres monuments du rĂ©pertoire classique. EnregistrĂ© dans la salle du Rosey Concert Hall Ă  Rolle - entre GenĂšve et Lausanne - dans une salle au son cristallin, cet opus permettra de dĂ©couvrir les personnalitĂ©s musicales de ces artistes.

UN AVENIR À ÉCRIRE

À cĂŽtĂ© de plusieurs prix de concours, comme notamment Triomphe de l’Art Ă  Brussels, Cyprien fait ses dĂ©buts en 2018 avec l’Orchestre philharmonique de Luxembourg. Depuis, il s’est produit en musique de chambre ou en soliste dans des salles prestigieuses telles que le Victoria Hall (GenĂšve), le KKL (Lucerne), la Salle Cortot (Paris), la Salle MoliĂšre (Lyon), la Philharmonie de Luxembourg, l’Ecorma Hall (Tokyo), la Salle Franz Liszt (GenĂšve) ou encore la Grangeau-Lac (Évian). Il a Ă©galement partagĂ© la scĂšne avec des musiciens de renom tels que Renaud Capuçon, Alena Baeva, Clemens Hagen, GĂ©rard CaussĂ©, Lionel Cottet, Anastasia Kobekina et Guillaume Chilemme. Au fait, Cyprien, dans dix ans, oĂč te vois-tu ? « Dans dix ans, je souhaiterais toujours avoir la possibilitĂ© de monter sur scĂšne et de faire des concerts avec des musiciens qui partagent cette passion ». Et c’est Ă©videmment tout ce qu’on lui souhaite !

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PLAYLIST

MAUVAISES HERBES / JEANNETO

Lucas, le vendeur moustachu Ă  la pointe de l’actu musicale de La Face CachĂ©e Ă  Metz, m’a suggĂ©rĂ© de m’intĂ©resser Ă  JeanneTo. « C’est une meuf trop cool. Elle fait de la ravepop. Elle est produite par Cadillac. Elle mixe aussi trop bien. Elle a dĂ©jĂ  sorti 7 EP. En plus, elle taffe de temps en temps au meilleur bar du coin, La Dame Jeanne ». Pour y servir des Gintos ? Pardon, je m’égare, mais j’ai Ă©coutĂ© Mauvaises herbes, son premier album, et le moins que je puisse dire, c’est que j’ai Ă©tĂ© bluffĂ©. J’ai eu envie de m’habiller en fluo, de poser des Oakley sur mon pif, de gesticuler sur de la drum and bass de barbare, de headbanger en scandant ses refrains entĂȘtants comme si je n’allais pas avoir de descente le lendemain. Ses messages bien af ïŹrmĂ©s et assumĂ©s, portĂ©s par des paroles sucrĂ©es Ă  souhait, matchent parfaitement avec les beats rutilants de Cadillac qui, vraisemblablement, a ressorti ses meilleures compilations d’Eurodance 2000. Moi, j’y vois du Éloi, du Ascendant Vierge et un peu de Brutalismus 3000 - et c’est un compliment. Mais je n’ai absolument pas envie de fĂącher la miss
pas qu’elle me molarde dans mon Ginto.

. DISPO (RAVEPOP)

PSA / MOLA

AprĂšs Omar en 2023, Mola livre PSA, son second album qui raconte le quartier, le terrain, la street et le deal. L’artiste franco-sĂ©nĂ©galais, originaire de Colombes, dans le 92, rappe son vĂ©cu sur de la trap et de la drill pendant 45 minutes. À en croire ses lyrics, il a une to do list bien chargĂ©e : aider ses gars Ă  cantiner au placard, mettre la daronne Ă  l’abri, appeler son baveux en GAV, Ă©couler de la bĂȘte de zipette et sĂ©duire cette jolie beurette. Ces 14 titres, c’est le frisson du grand saut, l’éveil brutal Ă  une rĂ©alitĂ© inĂ©luctable. À travers une prose tranchante, le MC nous plonge dans une fresque urgente du quotidien violent de la banlieue. Mola signe des textes d’une intensitĂ© rare, sans concession, oĂč chaque mot pĂšse comme un kil de 09, chaque phrase cogne comme une patate, chaque punchline hurle comme une sirĂšne de keufs en ïŹlature. Bref, t’as captĂ© les bails. Rien de nouveau sous la pluie des citĂ©s hexagonales, mais le flow, l’authenticitĂ© et le charisme sont lĂ . Alors, comme dit Mouloud Achour, je clique.

JUMPSTORM_01 / S3BZS

Je te prĂ©sente S3BZS, mon nouveau hĂ©ros. L’Argentin de 18 printemps produit de la Brazilian Phonk, que des millions d’internautes relaient sur leurs contenus. Ses tracks durent gĂ©nĂ©ralement moins d’une minute trente, calibrĂ©s pour des vidĂ©os en 9/16, vite swipĂ©es, mal digĂ©rĂ©es. Le mini-sang ne se prend plus la tĂȘte avec les 16 mesures, s’affranchit des codes de la musique et bazarde du lo-ïŹ Ă  grands coups de cowbells hyper saturĂ©es pour annoncer un drop massif. Dans jumpstorm_01, son dernier EP, le DJ caliente t’invite un samedi soir de 2002, sur le parking du Lidl de Roubaix. Jogging Adidas Tear-Away, Red Bull chaud dans la mano, tu vas jumper en serrant les dents sur du 150 BPM crachĂ© par les subwoofers d’une 206 aux kits larges, nĂ©ons violets et aileron XXL. J’oubliais : si son blaze ne te dit toujours rien, lance « Montagem - PR Funk » sur ta plateforme prĂ©fĂ©rĂ©e. Tu vas vite reconnaĂźtre l’anthem qui a whippin’ TikTok Ă  grands coups de 448 millions de streams. On se mate Fast and Furious ?

. DISPO (BRAZILIAN PHONK )

BIRNA / WARDRUNA

Il y a quelques lunes, chez Consouling Records Ă  Gand, je cherche Ă  dilapider mon gros salaire de Bold en galettes sombres et onctueuses. Sur l’étal du disquaire, mon regard est attirĂ© par une pochette sur laquelle deux hurluberlus voguent sur un drakkar (noir). Je demande Ă  Mike, le boss du shop, d’éclairer ma lanterne. Dans son Ɠil droit, j’ai vu du dĂ©dain. « Tu ne connais pas Einar Selvik, le compositeur de Wardruna qui a Ă©crit pour la sĂ©rie Vikings et le jeu Assassin’s Creed Valhalla ? » Cependant, dans son Ɠil gauche, j’ai vu de la joie, celle de me faire dĂ©couvrir l’étendue de cet univers nĂ©o-folk norvĂ©gien et, par la mĂȘme occasion, de me faire cracher au bassinet. Dans un long discours passionnĂ©, il a commencĂ© Ă  m’éduquer et aujourd’hui, je peux lĂ©gitimement te recommander Birna, le 6e album studio de Wardruna. Dix titres majestueux rendent hommage Ă  l’ourse (en vieux norrois), notre sƓur perdue de la forĂȘt. Tout y est : les harmonisations vocales enivrantes, les rythmiques tribales, les retentissements de lur et les mĂ©lodies de talharpa. Merci Mike !

. DISPO (NEOFOLK)

La Concierge LES JEUNES

CURATEURS, LE RETOUR

Transmettre des Ă©motions par le moyen d’une installation artistique est un art en lui-mĂȘme, celui de la curation. Choisir les Ɠuvres mises en lumiĂšre, retranscrire les messages des artistes, dĂ©terminer un lieu idoine, concevoir une scĂ©nographie percutante et coordonner le tout de maniĂšre efficiente en sont des composantes essentielles, qui occupent Liliana Francisco et Steven Cruz, qui reviennent avec La Concierge - leur plateforme collaborative qui vise Ă  (re)dĂ©finir la curation, nouvelle gĂ©nĂ©ration


Lui, c’est Steven Cruz, artiste luxembourgeois hyper douĂ© et gagnant de la derniĂšre Ă©dition de Generation Art. Elle, c’est Liliana Francisco, d’origine portugaise nĂ©e et Ă©levĂ©e au Luxembourg puis Ă©tudiante Ă  Lisbonne oĂč elle commence Ă  dĂ©velopper des projets artistiques avant d’exercer au Grand-DuchĂ© un Ă©ventail assez variĂ© de mĂ©tiers crĂ©atifs, passant par exemple du service marketing d’une banque de la Place Ă  une enseigne de mode en tant que photographe commerciale et visual manager
 C’est par ce biais que naĂźt en elle un vĂ©ritable intĂ©rĂȘt personnel et professionnel pour la scĂ©nographie et ce qu’elle permet de vĂ©hiculer. Mais Lisbonne lui manque et les allers-retours se font plus frĂ©quents, ce qui la pousse Ă  s’installer en tant qu’indĂ©pendante pour plus de libertĂ©, tant sur le fonds que dans la forme. Ses projets persos sont depuis mix media, conjuguant la photographie, le collage et la peinture, ce qui lui permet de participer Ă  des expositions collectives dans les deux pays et d’avoir son propre solo show dans la capitale portugaise. « En ce moment je travaille beaucoup la peinture, notamment sur les thĂ©matiques qui m’obsĂšdent presque, anodines, absurdes ou bien plus sĂ©rieuses », nous confie-t-elle sur sa dĂ©marche actuelle.

« TRAVAILLER

LA SCÉNOGRAPHIE

NOUS PERMET DE STIMULER UNE EXPOSITION EN LA FAISANT SORTIR DE SES CARCANS CONVENTIONNELS »

RENCONTRE SANS FRONTIÈRES

C’est par contre bel et bien Ă  Luxembourg qu’elle rencontre au final Steven. Monsieur da Cruz Goncalves s’y Ă©tait alors lui aussi exilĂ© temporairement pour effectuer un bachelor en design, avant de poser ses valises Ă  Bruxelles pour y complĂ©ter son savoir, notamment dans les domaines de l’architecture et de la scĂ©nographie - on commence Ă  voir les chemins se rapprocher
 Il y crĂ©e notamment son Ɠuvre en carreaux de cĂ©ramiques faggot, qui remporte un prix au musĂ©e MAD Brussels en 2022, avant d'obtenir - comme susmentionnĂ© - la premiĂšre place de Generation Art lors du retour de l’émission sur RTL Luxembourg. On retrouvera d’ailleurs l’Ɠuvre en question en coup de cƓur, ainsi qu’un nouveau corpus de travaux, lors de l’exposition YLA - Young Luxembourgish Artists Vol. 3 en 2023. Mais revenons-en Ă  la rencontre, qui se passe d’abord via les rĂ©seaux sociaux, « quand j’ai vu que nous avions pas mal de potes en commun de Lisbonne, Ă  un moment oĂč je connaissais peu de monde au Luxembourg : elle y Ă©tait comme un petit bout nostalgique de cette ville que j’adorais », nous explique Steven. Rencontre IRL, gĂ©nĂ©ratrice de lien amical et durable, mais aussi et surtout beaucoup de discussions autour de la scĂ©nographie artistique et d’une envie rĂ©elle de projet commun Ă  monter.

Arrivent assez vite les bases de leur plateforme associative La Concierge et un premier Ă©vĂ©nement, Ă  l’espace H2O de Differdange - une exposition collective qui leur permet de rĂ©aliser deux choses : un besoin de professionnalisation et la

différenciation nette entre leur propre travail artistique et cette mission curative de leur nouvelle entité, alors encore « au stade embryonnaire » ...

LE TEMPS DE L’EXACTITUDE - ET LE PRENDRE

Suite à cette premiÚre expérience formatrice, qui leur a aussi permis de « teaser » leur futur positionnement sur la scÚne créative luxembourgeoise, arrive une période de concertation et de travail commun pour affiner et consolider les grandes lignes de La Concierge. De ce fait, pas trop de nouvelles en 2024 - La Concierge existe-t-elle encore, se demande-t-on alors !

« Tout Ă  fait, il Ă©tait juste nĂ©cessaire de prendre le temps de dĂ©finir ce qu’on souhaite proposer en matiĂšre d’expositions, collectives ou solo, et de combiner nos connaissances acadĂ©miques complĂ©mentaires et notre savoir-faire respectif pour arriver Ă  une idĂ©e identitaire et reconnaissable », prĂ©cise Liliana Ă  ce sujet. Cette idĂ©e, nous l’aurons compris, orbite donc autour de la curation et de la scĂ©nographie, dans l’objectif de stimuler et de « booster » une expo en l’arrachant gentiment Ă  ses carcans

Steven Cruz

conventionnels - mur blanc, alaises Blaise, minimalisme quand tu nous tiens, etc. Avec, pour point de dĂ©part, le Luxembourg, « avec quelques projets pour continuer Ă  Ă©voluer et Ă  nous faire connaĂźtre », mais aussi pour crĂ©er une communautĂ© autour de la plateforme, qui se veut collaborative. « J’aimerais beaucoup enchaĂźner, quand il sera temps, avec Bruxelles et, bien sĂ»r, Lisbonne qui reste un point d’attache et d’attrait commun », assure Steven.

Et qu’en est-il des interactions avec celles et ceux qui existent dĂ©jĂ  ici - le microcosme culturel luxembourgeois hĂ©bergeant dĂ©jĂ  quelques jeunes curatrices et curateurs reconnus, comme StilbĂ© Schroeder et Vincent Crapon, qui avaient cofondĂ© Podium en 2019, ou encore Lou Phillips avec YLA ? « Ce sont des gens qu’on connaĂźt, mais avec qui nous n’avons pas encore eu l’occasion de travailler ou de rĂ©flĂ©chir, mais les nouvelles rencontres devraient se faire de maniĂšre organique, on en est certains. Car des institutions nous ont de plus contactĂ©s pour collaborer dans les mois Ă  venir, ce qui devrait nous permettre de vite pouvoir Ă©changer ».

LE RETOUR EN FIN D’ANNÉE

L’avenir proche de La Concierge ? Il arrive en novembre et dĂ©cembre prochains, avec une nouvelle exposition collective au CAW de Walferdange, espace culturel dĂ©diĂ© Ă  la crĂ©ativitĂ© et aux Ă©changes entre gĂ©nĂ©rations, dans une ville que l’on associe plus volontiers au rugby qu'Ă  la jeune curation. Elle mettra en scĂšne un panel plus restreint d’artistes et sera la « dĂ©mo » finalisĂ©e de ce que la plateforme de Liliana et Steven peut proposer d’unique, de valeur ajoutĂ©e Ă  une installation artistique ; et sera aussi dotĂ©e pour l’occasion d’une rĂ©sidence d’artistes. Le thĂšme ? CTRL : « Cela aura pour fil rouge de montrer notre dĂ©pendance Ă  la technologie, aux smartphones et Ă  la dĂ©sensibilisation qui dĂ©coule de cette masse Ă©norme d’informations qui nous parvient en permanence », explique Steven.

Des choses qui devraient nous traumatiser, mais qui nous laissent de marbre par leur abondance. L’impact de la digitalisation sur l’inconscient aussi, sur ce dont on ne se rend pas compte immĂ©diatement, ce sur quoi nous portons vraiment notre attention. Le tout via un appel Ă  candidatures auprĂšs des artistes, Ă©tablis ou non - avec un panachage des deux, idĂ©alement. En matiĂšre de scĂ©nographie enfin, le nerf de la guerre, c’est justement la rĂ©sidence qui prĂ©cĂ©dera l’exposition finale qui permettra aux deux curateurs de crĂ©er sa forme, au contact et en adĂ©quation avec ce que les artistes produiront eux-mĂȘmes Ă  Walferdange. En parallĂšle, le duo a Ă©tĂ© choisi par les musĂ©es de la ville de Luxembourg en tant que commissaires pour le pĂŽle luxembourgeois du Prix d’Art Robert Schuman, vitrine artistique transfrontaliĂšre offerte Ă  la crĂ©ation de l’espace QuattroPole (Luxembourg, Metz, Sarrebruck et TrĂšves) et dont l’exposition consĂ©cutive aura, elle aussi, lieu en novembre prochain.

Grùce à ces nouvelles opportunités, La Concierge souhaite également participer à la redéfinition des conditions de travail et de collaboration des artistes et des curateurs, dans une approche « tout travail mérite salaire juste » chÚre aux deux amis. Liliana précise : « Il est important pour nous que ces projets rémunÚrent les artistes, mais aussi le travail que

nous apportons, que tout soit pris en compte dans le budget correspondant ». Plus de travail gratuit, c’est aussi le credo de Steven : « Je pense qu’on a assez jouĂ© le jeu et qu’on a assez travaillĂ© gratuitement par le passĂ©, ce n’est plus possible aujourd’hui. La Concierge aura Ă  cƓur de rĂ©munĂ©rer toute personne qui travaillera sur un de ses projets ». Une certaine « professionnalisation », que ces deux partenaires crĂ©atifs souhaitent mettre en place grĂące Ă  une expĂ©rience et des compĂ©tences communes, mais aussi via un processus d’accompagnement des artistes par l’association La Concierge, en vue de l’obtention Ă©ventuelle de bourses ou autres subventions ou pour un suivi vertueux suite Ă  un projet, par exemple. Du partage, de la transmission d’informations, de la transparence et de l’entraideconciliables avec l’art local ? La Concierge en serait bien capable, une fois son retour acté 

« ON A ASSEZ JOUÉ LE JEU ET ON A ASSEZ TRAVAILLÉ GRATUITEMENT PAR LE PASSÉ, CE N’EST

PLUS POSSIBLE AUJOURD’HUI »

Liliana Francisco

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RAVIOLIVRE : LE BOUQUIN FARCI DE BON GOÛT

Le ravioli est un des aliments les plus consommĂ©s dans le monde. Cette petite poche farcie selon des secrets de fabrications bien gardĂ©s revĂȘt des atours variĂ©s. Emmanuel Guillemain d’Echon a parcouru seize pays Ă  la dĂ©couverte des raviolis, de celles et ceux qui les font et qui les mangent. Son livre est une somme gourmande aussi drĂŽle que documentĂ©e.

Il y a ceux que l’on a dĂ©jĂ  mangĂ© : tortellini, agnolotti, bouchons pierogi, gyoza, ravioles, momo, xiolongbao ou wonton. Il y a ceux dont on a entendu parlĂ© : khinkali, manti, jiaozi, knepple ou knödel. Et puis, il y en a des dizaines aux noms plus ou moins prononçables. Le journaliste Emmanuel Guillemain d’Echon les a rassemblĂ©s sous le terme gĂ©nĂ©rique (et français) de ravioli. Un nom forcĂ©ment au pluriel pour un met singulier. Dans son Raviolivre. Le tour du monde d’un fou de raviolis. Routes, recettes et tours de main, il mĂšne une quĂȘte Ă  travers seize pays pour dĂ©couvrir les secrets de ces petites bouchĂ©es. Il a passĂ© plusieurs annĂ©es Ă  parcourir la planĂšte Ă  la recherche des raviolis de tous les pays et de toutes les formes. Il va Ă  la rencontre des individus ordinaires – pas des chefs et des restaurants –, convaincu que ce savoir se niche au cƓur des mains chaleureuses des mĂšres et des grands-mĂšres, seules vĂ©ritables dĂ©tentrices de la puissance des pĂątes farcies. Elles cuisinent en famille ou en groupes informels, les raviolis en suivant leurs recettes, leurs traditions, leurs façons de faire. Cela donne un ouvrage absolument passionnant, instructif, souvent drĂŽle, parfois tendre, bourrĂ© de photos, d’anecdotes,

de détails et de gourmandise. Un guide culinaire et civilisationnel, à travers les ùges et les continents.

François-RĂ©gis Gaudry et sa bande s’étaient dĂ©jĂ  essayĂ©s Ă  un exposĂ© de la « Galaxie raviolis » dans le premier livre On va dĂ©guster (Marabout, 2015). Ils disaient la diversitĂ© « intersidĂ©rale » de cette spĂ©cialitĂ©, « petites enveloppes de pĂąte garnies d’une farce Ă  base de viande, de lĂ©gumes ou de fromage. En demi-lune, en berlingots ou en carrĂ©s ; frits, bouillis ou cuits Ă  la vapeur ; de Chine, d’Italie ou des pays de l’ancienne route de la soie. »

Emmanuel Guillemain d’Echon aussi invente une dĂ©finition du ravioli pour circonscrire sa quĂȘte : des pĂątes farcies se tenant par elles-mĂȘmes, de petite taille, cuites essentiellement Ă  l’eau, vapeur ou bouillies. Il ajoute la pĂąte et la farce doivent cuire en mĂȘme temps, il ne peut s’agir d’un assemblage aprĂšs coup. « Exit donc tout ce qui s’emballe dans une feuille : zongzi chinois et malaisiens, tamales mexicains, binaki philippins
 Exit aussi tout ce qui est frit dans l’huile ou se cuit au four (sauf les manti turcs, qui sont Ă  moitiĂ© frits ou cuits au four, et Ă  moitiĂ© cuits Ă  la vapeur, tout comme les gyoza ou les guo tie).

Son pĂ©riple dĂ©marre dans les montagnes de GĂ©orgie, pour façonner et dĂ©guster les khinkali, qui « trĂŽne au sommet de la chaĂźne ravioline ». C’est un des rares raviolis (avec le xialongbao chinois) avec du bouillon Ă  l’intĂ©rieur : ça se mange avec les mains, on aspire le bouillon avant de croquer dans la viande.

« Le jus du khinkali, comme un torrent grondant et impĂ©tueux, charrie les effluves rocambolesques du carvi sauvage, il roule dans ses flots brĂ»lants de passion des blocs fumants de viande grossiĂšrement hachĂ©e », lit-on dans les premiĂšres pages du livre. Mais l’auteur ne s’adonne pas Ă  un lyrisme bĂ©at, il raconte des aventures humaines, du vĂ©cu : « Je ne sais plus trĂšs bien comment la journĂ©e s’est terminĂ©e. Je me suis Ă©garĂ© dans toasts portĂ©s par RĂ©zo. C’est sans doute ce genre de dĂ©tours Ă©thyliques qui expliquent que, si je tourne autour de la pyramide du khinkali depuis des annĂ©es, j’ai l’impression que je n’aurai jamais fini d’en gravir les pentes. »

«

À CHAQUE ÉTAPE LE JOURNALISTE

TOQUE AUX PORTES, PARFOIS AU HASARD, POUR DÉCOUVRIR

LES SPÉCIALITÉS LOCALES ET AVEC ELLES DES FAMILLES, DES RECETTES, DES LÉGENDES, DES COUTUMES. »

Ensuite direction la Russie, l’Italie, les Balkans, la Turquie, l’Allemagne, l’Autriche, la TchĂ©quie, la Pologne, l’Ukraine. Cap Ă  l’Ouest avec la France, puis le QuĂ©bec, avant d’arriver en Asie avec la CorĂ©e, la Mongolie, la Chine et l’Inde. À chaque Ă©tape le journaliste toque aux portes, parfois au hasard, pour dĂ©couvrir les spĂ©cialitĂ©s locales et avec elles des familles, des recettes, des lĂ©gendes, des coutumes. Emmanuel Guillemain d’Echon Ă©graine les noms des personnes et dĂ©crit leur environnement jusque dans les odeurs et la vapeur. En Italie, il participe Ă  une rĂ©union d’anciens ouvriers (toujours communistes) oĂč le lambrusco rougit le bouillon des cappelletti. En Allemagne, Frau Heim, accepte de lui cuisiner des «Maultaschen» poĂȘlĂ©s dans une compotĂ©e d’oignons confits. En Autriche, il marchande, contre une assiette de Knödel, de participer aux travaux de la maison. Au QuĂ©bec, il est invitĂ© Ă  partager un repas de NoĂ«l avec une famille oĂč l’on cuisine les «plottes Ă  ma grand-mĂšre», qui dĂ©clenchent l’hilaritĂ© de tout le monde (car plotte est aussi un terme argotique pour le sexe fĂ©minin). Nouvel an aussi en Chine sous le signe du cochon alors qu’en Inde, c’est l’élĂ©phant Ganesh qui reçoit les offrandes de modak.

L’auteur met (littĂ©ralement) la main Ă  la pĂąte pour mieux dĂ©tailler la maniĂšre de rĂ©aliser les jiaozi, plottes, pierogis, mandous et autres ravjul. Il dĂ©crit les pĂątes de blĂ©, de riz, de sarrasin ou d’igname, farcies Ă  la viande, aux herbes, au fromage, aux lĂ©gumes, Ă  la noix de coco ou aux cerises. On comprend avec lui que la prĂ©paration des raviolis est un moment de rassemblement oĂč on crĂ©e du lien et des souvenirs. Il fait preuve d’érudition (et cite de nombreuses rĂ©fĂ©rences en fin du livre), pour parler d’étymologie, des routes historiques qu’ont suivis les ingrĂ©dients, de rapports entre les diffĂ©rentes cultures Ă  diffĂ©rentes Ă©poques.

Le livre se lit comme un rĂ©cit de voyage, une Ă©popĂ©e qui va au-delĂ  de la nourriture en embrassant notre rapport Ă  la fĂȘte, au sacrĂ© et Ă  la famille. Le ravioli en devient une bouchĂ©e universelle symbole de partage et de transmission. Le cahier central, plus pratique, prĂ©sente des astuces, conseils et tours de main qui donnent immĂ©diatement envie de s’y mettre.

Raviolivre : Le tour du monde fou du ravioli. Routes, recettes et tours de main de Emmanuel Guillemain d'echon

BROGNON ROLLIN

GARNEMENTS DE L’ART RECHERCHENT TEMPS PERDU


D’une sonnerie d’école Ă  une horloge qui donne l’heure juste, mais de maniĂšre complĂštement alĂ©atoire, des contours d’une Ăźle dĂ©calquĂ©s centimĂštre par centimĂštre Ă  des nĂ©ons iconiques, le travail du duo Brognon Rollin se joue des codes sociaux sans compromis avec la vision des artistes, mais toujours avec respect. Les sujets qu’ils abordent avec brio et leur touche identitaire font de StĂ©phanie Rollin et David Brognon deux des artistes luxembourgeois les plus cotĂ©s du moment et les institutions artistiques internationales se disputent leurs Ɠuvres. Comme Ă  GenĂšve, avec la vente d’une piĂšce trĂšs
 horlogĂšre. Mais hors de question de ralentir la cadence pour ces deux esprits fous et justes, qui prendront bientĂŽt la direction de Paris oĂč ils ont Ă©tĂ© choisis pour un projet de grande envergure - une gare, ni plus ni moins ! L’occasion parfaite pour s’asseoir avec eux et discuter rĂ©ussites et temps qui passe - et de les installer en couverture de ce nouveau numĂ©ro par la mĂȘme occasion


Si vous vous dites que vous n’y connaissez rien en art contemporain et que vous n’avez aucune idĂ©e de quoi sont capables ceux-lĂ , dĂ©trompez-vous : vous avez sans doute croisĂ© une des Ɠuvres emblĂ©matiques de ce duo d’artistes franco-belgo-luxembourgeois sans mĂȘme le savoir, en passant devant ce grand nĂ©on monumental « PremiĂšre Ligne », installĂ© sur la façade du P+R Bouillon en 2021 comme un hommage Ă  celles et ceux qui ont fait tenir les lignes pendant le confinement liĂ© Ă  la pandĂ©mie du Covid-19, en faisant une petite pĂ©tanque sous le « Rough As Silk » des Rotondes ou encore en buvant un cafĂ© « Caffeine Memory » au cĂ©lĂšbre Paname, lorsque StĂ©phanie Rollin et David Brognon y apposaient, sur la mousse, des Ɠuvres d’art volĂ©es ou perdues au fil de l’Histoire par le truchement d’une imprimante et d’un logiciel dĂ©dié 

UN BINÔME MEANT TO BE

Originaire de Belgique proche, David s’est longtemps fait connaĂźtre dans le milieu du street art local - et au-delĂ sous le nom d’artiste The Plug. Pas trĂšs branchĂ© Ă©tudes supĂ©rieures, c’est ainsi qu’il se fait un nom pendant une quinzaine d’annĂ©es, sur les murs et les trains, tandis que StĂ©phanie, qui a grandi au Grand-DuchĂ©, effectue un cursus artistique Ă  Paris et Ă  Londres. La rencontre se passe « Ă  la machine Ă  cafĂ© du Mudam Luxembourg », alors que celui-ci n’est pas encore le musĂ©e que l’on connaĂźt aujourd’hui au Kirchberg, mais un projet en cours de dĂ©veloppement avenue Guillaume, au cĂŽtĂ© de la trĂšs regrettĂ©e Marie-Claude Beaud, une personnalitĂ© qui aura beaucoup d’influence dans la

formation et l’essor du duo. Une premiĂšre Ɠuvre cosignĂ©e en 2007 dans le cadre de l’expo We Are The Mods de The Plug, qui trouve directement acheteur - le FRAC Poitou-Charentes, rien que ça. DĂšs lors, tout est cosignĂ©, avec de (trĂšs) belles rĂ©ussites internationales comme le Prix Pirelli du Meilleur solo show Ă  Art Brussels, une prĂ©sence Ă  la Biennale de Venise, ou encore une sĂ©lection au Prix Fondation d'entreprise Ricard


Alors que David quitte son poste de rĂ©gisseur des collections au Mudam et que StĂ©phanie rencontre quelques Ă©preuves avec son label de design Superette, tous deux dĂ©cident de tout donner Ă  leur art commun, comme nous l’explique David : « À l’époque, on se trouve en face de trĂšs gros artistes et on avait envie de nous challenger Ă  l’étranger. Pour ce faire, on est obligĂ©s de se remettre en question en permanence et se donner Ă  100 % dans le projet, sinon ça ne marche pas. Et c’est aussi comme ça que les institutions et les collectionneurs te font confiance. Cet investissement nous pousse alors Ă  nous installer Ă  Paris, en 2014 - et c’est lĂ  que les trĂšs gros projets commencent Ă  s’enchaĂźner ».

COQUELUCHE DES MUSÉES

S’il est impossible de rendre hommage de maniĂšre concise au corpus d’Ɠuvres de Brognon Rollin tant il est aussi dense que protĂ©iforme, c’est par exemple Ă  l’époque qu’ils partent des semaines durant sur la petite Ăźle de GorĂ©e, au large du SĂ©nĂ©gal, pour crĂ©er l’Ɠuvre Cosmographia - sĂ©rie dĂ©diĂ©e Ă  l'imaginaire contradictoire de l'Ăźle. Synonyme d'Ă©vasion, elle

« SUR LE MARCHÉ DE L’ART, ON AIME
VOIR QUAND NOTRE SINGULARITÉ EST IDENTIFIÉE ET ELLE NOUS REND FIERS »

est d'abord un lieu de dĂ©solation, utilisĂ© pour mettre Ă  l'Ă©cart les indĂ©sirables. Battues par les vagues, ses circonfĂ©rences changeantes y sont dĂ©calquĂ©es centimĂštre par centimĂštre, jour aprĂšs jour, par les deux artistes. Chaque partie dĂ©calquĂ©e est mise sous enveloppe et envoyĂ©e au commanditaire, puis classĂ©e dans un systĂšme d'archivage conçu par les artistes et le designer français François Bauchet, afin de s'adapter au nombre exact d'enveloppes. Il faudra sept jours pour transposer les 2,4 kilomĂštres, avant d’en passer quatre autres pour faire de mĂȘme sur l'Ăźle normande de Tatihou, convertie en lazaret - un lieu de quarantaine pour les Ă©quipages venus de ports infectĂ©s par la peste au XVIIe siĂšcle. Le tout fait aujourd’hui partie de la trĂšs prisĂ©e collection permanente du Centre Pompidou et traduit particuliĂšrement bien les thĂ©matiques chĂšres au binĂŽme.

L’exclusion et les disparitĂ©s sociales, le temps et l’attente, mais aussi les dĂ©pendances se retrouvent ainsi au cƓur de leur premiĂšre grande exposition monographique, L’avantderniĂšre version de la rĂ©alitĂ©, proposĂ©e en 2020 au Mac Val, le trĂšs rĂ©putĂ© musĂ©e d’art contemporain de Vitry-sur-Seine. Une rĂ©trospective chamboulĂ©e par la pandĂ©mie de Covid-19, mais qui permet de placer encore plus Brogon Rollin sur l’échiquier de l’art contemporain qui compte et dans laquelle on retrouve une des Ɠuvres les plus percutantes, RĂ©silients,

trĂšs chĂšre au cƓur des artistes. Septembre 2016 : la direction amĂ©ricaine de Caterpillar annonce la fermeture du site de Gosselies Ă  Charleroi. 2 500 personnes sont concernĂ©es. AprĂšs le choc, la colĂšre, puis la tristesse vient le temps de la rĂ©silience - terme de mĂ©tallurgie, passĂ© dans le langage courant, qui dĂ©finit la capacitĂ© du mĂ©tal Ă  retrouver ses propriĂ©tĂ©s aprĂšs une dĂ©formation, un choc, une altĂ©ration.

En janvier 2017, un groupe de travailleurs se tourne vers le BPS22 MusĂ©e d'art de la Province de Hainaut et le Brognon Rollin afin de dĂ©marrer le processus cathartique d'une Ɠuvre collective : un portillon d'accĂšs monumental, inspirĂ© de ceux qui bornent l'usine. Mais cette fois le portique ne permet aucun accĂšs, il conduit inexorablement Ă  revenir sur ses pas. La production est assurĂ©e sur le site, avec les matĂ©riaux et les techniques utilisĂ©s pour la fabrication des fameuses « machines jaunes » et nĂ©cessite le savoir-faire et la participation de nombreux travailleurs, issus de plusieurs ateliers.

StĂ©phanie Rollin se rappelle : « Cela fait partie des commandes qui ont eu le plus d’impact sur nous. On se retrouve face Ă  des gens qui sont dans une grande dĂ©tresse, avec des collĂšgues qui mettent fin Ă  leurs jours, et ça nous fait beaucoup rĂ©flĂ©chir sur ce que l’on fait.

Cela a demandĂ© beaucoup d’investissement Ă©motif et d’empathie, mais le rĂ©sultat est gĂ©nial parce que les travailleurs avec qui on travaille alors nous disent que grĂące Ă  cela, il peuvent sortir de tout cela la tĂȘte haute et laisser la colĂšre derriĂšre eux. Et nous, on voit qu’on peut bosser sur un sujet qui nous passionne, rĂ©aliser notre vision et gĂ©rer le facteur humain qui va avec, tout en terminant dans un collection cool Ă  Charleroi. Sans oublier que si l’Ɠuvre est prĂȘtĂ©e, son protocole stipule qu’une partie des travailleurs soit rappelĂ©e pour remonter la piĂšce et puisse ainsi se retrouver sur le long terme autour d’une Ɠuvre qu’ils ont contribuĂ© Ă  rĂ©aliser » ! Est-ce lĂ  une « touche » Brognon Rollin ? « Oui, tout Ă  fait, c’est ce qui nous identifie sur le marchĂ© de l’art, on aime voir quand cette singularitĂ© est identifiĂ©e et elle nous rend fiers. Personne ne travaille comme nous, personne ne fait

«EN FONCTION DE QUI TU ES, D’OÙ TU VIS, D’OÙ TU ES NÉ, LE TEMPS S’ÉTIRE, PASSE DIFFÉREMMENT »

ce qu’on fait et on est reconnaissables grĂące Ă  cela. Les piĂšces sont parfois dures et compliquĂ©es, mais elles ont dĂ©jĂ  fait leur place. On aime Ă  penser qu’on est des facilitateurs, des transmetteurs entre une situation et un public, dĂ©velopper la situation donnĂ©e, la faire grandir au point que mĂȘme les gens qui ne la connaissent pas se sentent touchĂ©s et puissent la ressentir
 Et on aime si ça pique, si ça dĂ©mange un peu ». Une vision axĂ©e sur l’exactitude et la cohĂ©rence, « oĂč une erreur sur un projet peut faire oublier tout ce qu’on a fait de bien jusque-lĂ  » renforcĂ©e par « le fait d’ĂȘtre deux », qui garantit - ou facilite au moins grandementle fait de garder le curseur lĂ  oĂč il faut.

LE TEMPS, LA PENDULE, LA SUISSE

On le voit aisĂ©ment, le temps se retrouve comme Ă©lĂ©ment principal dĂ©clinĂ© dans bon nombre d’Ɠuvres de Brognon Rollin. Cette interprĂ©tation prĂ©cise, ce sujet particulier autour du temps - et des autres axes thĂ©matiques travaillĂ©s par les artistes - est ce qui importe aussi grandement dans la genĂšse d’un travail. « En fonction de qui tu es, d’oĂč tu vis, d’oĂč tu es nĂ©, le temps s’étire, passe diffĂ©remment et nous permet de jouer avec cette fluctuation. Outre le temps, c’est surtout la perception de la durĂ©e, voire du temps arrĂȘtĂ©, distendu, qui nous passionne tout particuliĂšrement ».

On la retrouve dans la conception d’une nouvelle sonnerie sous forme d’Ɠuvre pour une Ă©cole parisienne, « qui marque la temporalitĂ© de la journĂ©e scolaire » ; mais aussi dans l’attente de l’euthanasie dans la trĂšs percutante Until Then, ou encore dans de gĂ©niales salles d’attente en marqueterie de paille


Mais le temps prend aussi parfois, chez Brognon Rollin, sa forme la plus consensuelle, la pendule, avant de dĂ©livrer son message spĂ©cifique. C’est le cas par exemple dans 8m2 Loneliness, créée sur base du tĂ©moignage d’un dĂ©tenu qui dĂ©clare : « Lorsque je rentre dans ma cellule, mon temps commence », qui « imprime une Ă©trange expĂ©rience de temps personnel ». L'horloge interactive donne ainsi l'heure Ă  l'abri des regards. Son aiguille se fige Ă  l'entrĂ©e des visiteurs, attend leur dĂ©part et rattrapera le cours du temps une fois la solitude retrouvĂ©e


Selon leur ami Éric Fassin, « le travail de Brognon Rollin parle du temps ; mais c'est

MACVAL 2020, Brognon Rollin © Aurelien Mole

« LES

MÉTROS, MOI JE LES TAGUAIS À L’ÉPOQUE »

un temps dĂ©rĂ©glĂ©, voire dĂ©traquĂ©. On songe Ă  cette horloge arrĂȘtĂ©e qui, pourtant, donne l'heure juste (mais Ă  qui ?) - non pas deux, mais trois fois par jour ». En effet, pour Even a Broken Clock is Right Three Times a Day, StĂ©phanie et David sont partis de cet adage disant qu’une horloge cassĂ©e donne l'heure juste au moins deux fois par jour. Mais les artistes invitent Ă  ne pas se fier au rĂ©el : cette horloge bloquĂ©e sur 10h10 a Ă©tĂ© piratĂ©e et, chaque jour, donne l'heure une fois de plus. Quand ? Impossible Ă  dire... « Son programme alĂ©atoire est aussi imprĂ©visible qu'un arc-en-ciel. Avec beaucoup de chance ou de patience, vous verrez ses aiguilles rattraper la course du temps, donner l'heure pour une minute, puis reprendre la pause Ă  10 h 10, l'heure photogĂ©nique choisie pour les publicitĂ©s horlogĂšres du monde entier ». Une interprĂ©tation artistique du temps qui se retrouve Ă  prĂ©sent dans l’épicentre mondial de l’horlogerie, justement, puisque la piĂšce a Ă©tĂ© acquise rĂ©cemment par le MusĂ©e d’Art et D’Histoire de GenĂšve. « C’est aussi une Ɠuvre que nous avons créée avec des travailleurs de Caterpillar, avec de l’acier des grues », prĂ©cise David. Full circle moment.

UNE GARE À PARIS ?

C’est encore un peu flou, mais le projet est bel et bien lĂ  et ce n’est rien de moins que le Grand Parisplus prĂ©cisĂ©ment la SociĂ©tĂ© des Grands Projets - qui est venu chercher Brognon Rollin dans le cadre du futur Grand Paris Express, nouveau mĂ©tro qui reliera les principaux lieux de vie et d’activitĂ© en banlieue sans passer par Paris intra-muros. Mais pour faire quoi et comment ? « C’est clairement le projet le plus ambitieux depuis la construction du mĂ©tro de Paris. Et ce n’est mĂȘme pas Ă  appel Ă  candidatures : via le concept Tandem, pour chaque gare sont associĂ©s un architecte et un artiste - et nous sommes les artistes choisis par la commission en charge et les architectes d’Atelier Schall, pour la rĂ©alisation de la future gare Fort d’Aubervilliers. On ne peut pas encore en dire beaucoup, mais on peut vous dire qu’on ne va pas attendre la finalisation des travaux et l’ouverture de la gare pour commencer Ă  travailler et l’Ɠuvre va commencer dĂšs l’annĂ©e prochaine, pour enfler comme une rumeur au fur et Ă  mesure ». Une promesse qui donne hĂąte, pour un projet qui ne manquera certainement pas d’interprĂ©ter une fois de plus le passage du temps, peut-ĂȘtre celui passĂ© dans le mĂ©tro ou celui Ă©conomisĂ© grĂące Ă  cette infrastructure. « C’est dingue qu’on vienne nous chercher pour cela, c’est une certaine consĂ©cration du travail fourni et de nos succĂšs de ces derniĂšres annĂ©es », conclut StĂ©phanie, avec un mot de la fin de David particuliĂšrement adĂ©quat : « Surtout que les mĂ©tros, moi je les taguais Ă  l’époque » ! Pas mieux


Texte Fabien Rodrigues

degré d'attente Texte Jonathan Blanchet note sur 5

MISSION IMPOSSIBLE : THE FINAL RECKONING L'ESPION QU'ON AIMAIT

HOMME DE CONFIANCE : CHRISTOPHER MCQUARRIE

AGENTS TRÈS SPÉCIAUX : TOM CRUISE, SIMON PEGG, REBECCA FERGUSON...

« CRUISE ET SES PARTENAIRES ONT DONC VRAISEMBLABLEMENT

MIS LE PAQUET POUR PARTIR

AVEC LES HONNEURS »

DerniÚre course, derniÚre cascade, derniÚre mission : il est, a priori, l'heure de dire adieu à Ethan Hunt. Et il faut bien le dire, la fin de ses aventures devrait marquer un vide certain dans l'industrie. Il est fascinant de voir comment le personnage d'agent secret, imaginé par Tom Cruise et sa partenaire Paula Wagner pour décliner la franchise Mission : Impossible au cinéma, a modelé la carriÚre de l'acteur-producteur par la suite. Fascinant aussi de constater combien la saga a façonné l'image et le storytelling autour de cet acteur qui exécute ses propres cascades en repoussant les limites du spectaculaire.

Ce dernier tour de piste devait se décliner en deux volets, avec un tournage et une sortie back to back. Mais la grÚve des acteurs et des scénaristes, conjuguée aux résultats mitigés de Dead Reckoning - opus qui devait marquer le début de la fin - ont conduit Cruise et les studios à retitrer le film final et à en repousser la sortie.

Cruise et ses partenaires ont donc vraisemblablement mis le paquet pour partir avec les honneurs. Les premiĂšres images de la bande-annonce, qui font Ă©cho aux grands morceaux de bravoure de la saga, vont en tout cas dans ce sens. De l'intrigue du prĂ©cĂ©dent volet, pas question de faire table rase : on devrait logiquement reprendre lĂ  oĂč Dead Reckoning s'Ă©tait arrĂȘtĂ©. Ethan Hunt y affrontait son ennemi le plus coriace : une intelligence artificielle libĂ©rĂ©e de ses garde-fous, qui avait envoyĂ© par le fond un navire militaire au risque de provoquer un conflit international. Une aventure de tous les dangers oĂč l'agent a dĂ©jĂ  dĂ» payer le prix de bien des sacrifices... et cela ne devrait pas s'arrĂȘter lĂ . Mais lui-mĂȘme pourrait-il passer l'arme Ă  gauche ? Rien n'est moins sĂ»r. On dĂ©signait un temps Rebecca Ferguson comme son hĂ©ritiĂšre putative. À moins que le personnage de Hayley Atwell ne fasse l'objet d'un hypothĂ©tique spinoff. Ou tout simplement que Cruise fasse durer le plaisir d'une maniĂšre ou d'une autre : on sait qu'il adore ça. À l'heure oĂč la franchise James Bond s'est enlisĂ©e dans des querelles financiĂšres qui viennent de voir ses producteurs historiques quitter le navire, il y a peut-ĂȘtre une carte Ă  jouer.

. SORTIE LE 21 MAI

DESTINATION FINALE BLOODLINES

LA GRANDE FAUCHEUSE

OISEAUX DE MAUVAIS AUGURE : ZACH LIPOVSKY ET ADAM B. STEIN

CANDIDATS À LA MORT : BREC BASSINGER, TEO BRIONES, KAITLYN SANTA JUANA...

Elle a traumatisĂ© toute une gĂ©nĂ©ration, qui y rĂ©flĂ©chit dĂ©sormais Ă  deux fois avant de rouler derriĂšre un camion transportant des rondins de bois. La franchise Destination finale revient d'entre les morts avec un opus surprise, qui semble vouloir revenir aux sources de la saga. Au menu, donc, de nouveaux personnages qui Ă©chappent miraculeusement Ă  la mort et Ă  des piĂšges lĂ©taux rivalisant d'ingĂ©niositĂ©. PrĂȘt pour un retour dans les annĂ©es 2000 ?

. SORTIE LE 14 MAI

BALLERINA THE KILLEUSE

REVENU DES SOUS-TERRAINS : LEN WISEMAN

SOUS CONTRAT : ANA DE ARMAS, KEANU REEVES, IAN MCSHANE...

On attendait de revoir Ana de Armas dans l'univers de James Bond aprĂšs une poignĂ©e de scĂšnes explosives - les meilleures du mĂ©trage - dans Mourir peut attendre. On retrouvera ïŹnalement l'actrice cubaine dans l'univers de John Wick. Dans Ballerina, spin-off de la franchise consacrĂ©e Ă  l'assassin revanchard jouĂ© par Keanu Reeves, elle incarnera Eve Macarro, nouvelle tueuse de l'organisation Ruska Roma, aperçue dans le dernier opus de la saga.

. SORTIE LE 4 JUIN

CINELUX

UN CATTET FORZANI À PLUSIEURS FACETTES

AprĂšs avoir Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© en compĂ©tition Ă  la Berlinale et au Luxembourg City Film Festival, Reflet dans un diamant mort , dernier film du duo de cinĂ©astes HĂ©lĂšne Cattet et Bruno Forzani, devrait sortir en salles Ă  l'heure oĂč vous lirez ces lignes. Co-produit par le Grand-DuchĂ©, le film est dĂ©crit comme un voyage mĂ©moriel Ă  la narration fragmentaire, oĂč le spectateur est amenĂ© Ă  remonter la mĂ©moire d'un vieil homme ayant exercĂ© comme espion pendant la guerre froide... Encore un pitch prometteur pour le binĂŽme, pour un projet qui s'annonce une nouvelle fois unique en son genre !

degré d'attente note sur 5

THE STUDIO DISASTER ARTIST

« THE STUDIO S'AFFIRME COMME UNE COMÉDIE ACERBE ET MÉTA DANS

LA MECQUE DU CINÉMA »

Une sĂ©rie sur les coulisses d'Hollywood par Seth Rogen et Evan Goldberg ? Avant de se lancer dans The Studio, nouvelle production AppleTV+, on est saisi par un mĂ©lange d'excitation et d'apprĂ©hension. Le binĂŽme Rogen/ Goldberg fait traditionnellement des Ă©tincelles (Superbad, Pineapple Express...), mais une autre sĂ©rie sur un sujet similaire (The Franchise, sur Max) s'est rĂ©cemment rĂ©vĂ©lĂ©e aussi inoffensive qu'elle paraissait prometteuse. Autant le dire tout de suite, The Studio ne déçoit pas, il dĂ©passe mĂȘme les attentes. Au confluent de Once Upon a Time in Hollywood et des crĂ©ations de Ricky Gervais, Stephen Merchant ou Larry David, The Studio s'affirme comme une comĂ©die acerbe et mĂ©ta dans la Mecque du cinĂ©ma.

Rogen y campe Matt Remick, un exĂ©cutif Ă  la cinĂ©philie chevillĂ©e au corps. PropulsĂ© Ă  la tĂȘte d'un studio oĂč les cols blancs imaginent des projets en fonction de leur potentiel commercial, Remick est tiraillĂ© entre ses aspirations artistiques et les exigences d'un marchĂ© cadenassĂ© par les franchises. DĂ©bordant d'enthousiasme au point de ne

pas savoir oĂč placer le curseur et faire des compromis, il se retrouve constamment en dĂ©licatesse avec ses interlocuteurs.

Autour de lui, tout le monde le dĂ©teste et il est bien le seul Ă  ne pas s'en rendre compte. Charge drĂŽle et implacable contre la politique des studios, gouvernĂ©e par des financiers sans pitiĂ© (chacun devrait y trouver des exemples dans l'actualitĂ© rĂ©cente de l'industrie cinĂ©matographique), la sĂ©rie se permet mĂȘme de recruter des camĂ©os de prestige - qu'on se gardera bien de spoiler ici - et qui traversent les Ă©pisodes Ă  un rythme soutenu. On pourrait s'arrĂȘter lĂ , mais le feuilleton prend encore une autre dimension quand les Ă©pisodes pastichent des genres cinĂ©matographiques, comme cette parodie hilarante de « detective movie » qui ravira celles et ceux qui rĂȘvent encore d'une suite Ă  The Nice Guys. En creux, Rogen et Goldberg Ă©pinglent sans coup fĂ©rir un systĂšme en manque d'audace. EspĂ©rons que les premiers concernĂ©s recevront le message.

. SUR APPLE TV+

INSIDE MEN : SETH ROGEN, EVAN GOLDBERG
Jonathan Blanchet

37 SECONDES EAUX TROUBLES

RETOUR AUX SOURCES : ANNE LANDOIS

HÉROS ORDINAIRES : NINA MEURISSE, MATHIEU DEMY, JONAS BLOQUET...

C'est le temps qu'a mis le chalutier Bugaled Breizh Ă  couler au large de la cĂŽte bretonne en 2004. Un drame qui a vu pĂ©rir des marins et qui a connu bien des dĂ©mĂȘlĂ©s judiciaires pour tenter d'en trouver la cause. La situation a inspirĂ© la scĂ©nariste Anne Landois, showrunneuse emblĂ©matique d'Engrenages, qui ausculte les effets dĂ©vastateurs de cette enquĂȘte au long cours sur les familles des victimes. Parmi elles, Nina Meurisse, formidable en hĂ©roĂŻne ordinaire en quĂȘte d'une vĂ©ritĂ© impossible.

. SUR ARTE

CIMETIÈRE INDIEN SCALP

CHEFS SIOUX : THOMAS BIDEGAIN ET THIBAULT VANHULLE

Au mitan des annĂ©es 90, Lidia, jeune recrue de l'antiterrorisme, est envoyĂ©e dans le sud pour tenter de rĂ©soudre le meurtre d'un imam. À cette occasion, elle va faire Ă©quipe avec Jean, gendarme rincĂ© par le mĂ©tier. Vingt-cinq ans plus tard, lorsque l'ancien maire de la commune est assassinĂ© selon le mĂȘme mode opĂ©ratoire et que Jean est portĂ© disparu, Lidia replonge dans l'affaire. Un polar pur sucre qui traverse les Ă©poques sans Ă -coups, signĂ© Thomas Bidegain, collaborateur d'Audiard, qui se dĂ©brouille aussi trĂšs bien en solo.

. SUR CANAL+

ASTÉRIX & OBÉLIX : LE COMBAT DES CHEFS LA GUERRE DES GOAT

LE PATRON : ALAIN CHABAT LE CHEF ET SA BANDE : ALAIN CHABAT, GILLES LELLOUCHE, ALEXANDRE ASTIER...

Alain Chabat revient en Gaule ! Le réalisateur de Mission Cléopùtre retrouve l'univers d'Astérix avec cette adaptation en série et en images de synthÚse du Combat des Chefs, remaniée à la sauce « Les Nuls ».

Les premiĂšres images ne trompent pas et prouvent dĂ©jĂ  que la sĂ©rie est bien l'hĂ©ritiĂšre du plus gros succĂšs de la franchise, sorti il y a dĂ©jĂ  vingt-trois ans. À l'heure oĂč vous lirez ces lignes, l'attente ne sera plus trĂšs longue...et Dieu sait qu'elle est immense !

. SUR NETFLIX À PARTIR DU 30 AVRIL

Sélection

Fabien Rodrigues

JUSQU’AU 21.09 / BERT THEIS ET LE COLLAGE

Bert Theis appartient Ă  cette gĂ©nĂ©ration d'artistes qui a Ă©mergĂ© au dĂ©but des annĂ©es 90 et qui a abordĂ© l'espace public comme une zone non monumentale et Ă©mergente avec des possibilitĂ©s - mĂȘme si l'artiste luxembourgeois est surtout devenu cĂ©lĂšbre pour sa participation Ă  de nombreuses expositions internationales importantes, de la Biennale de Venise en 1995 Ă  Manifesta 2 en 1998 et Ă  la Biennale de Gwangju en 2002. L’exposition prĂ©sentĂ©e par la Konschthal s’inspire de Parabel vom Wasserbecken, titre d'un projet de livre non rĂ©alisĂ© de Bert Theis rĂ©cemment retrouvĂ© dans ses archives, sĂ©rie de collages emblĂ©matique de son travail dans les annĂ©es 1980 en discours avec le texte satirique La Parabole du rĂ©servoir d'eau de l’auteur amĂ©ricain Edward Bellamy. Au-delĂ  des planches originales conçues pour ce livre, l'exposition prĂ©sente tous les collages de Bert Theis rĂ©alisĂ©s au cours des diffĂ©rentes dĂ©cennies, mettant en lumiĂšre de nombreux matĂ©riaux inĂ©dits. Mais surtout, l’exposition part de la question : qu’est-ce qu’un collage, au fond ?

Konschthal

JUSQU’AU 04.01.26 / NEW COLLECTION DISPLAY

Cette prĂ©sentation rassemble une quinzaine de femmes artistes pour lesquelles la pratique de la sculpture joue un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant. Les Ɠuvres sĂ©lectionnĂ©es esquissent des histoires culturelles, sociales et politiques. Elles rĂ©vĂšlent en effet les traces d’une mĂ©moire collective et individuelle contenue dans les objets trouvĂ©s, les matĂ©riaux expĂ©rimentĂ©s ou certaines techniques artisanales. De l’architecture mĂ©tallique hĂ©ritiĂšre de l’ingĂ©nierie du 19e siĂšcle aux luttes pour les droits des femmes et des travailleurs, et la dĂ©fense environnementale dans les annĂ©es 1970-1980 aux États-Unis, elles s’enracinent dans une Ă©poque. L’accrochage noue un dialogue entre le fond existant et une sĂ©lection d’Ɠuvres majeures rĂ©cemment entrĂ©es dans la collection du Mudam grĂące Ă  la donation des collectionneurs allemands Gaby et Wilhelm SchĂŒrmann. On y dĂ©couvre les travaux de Leonor Antunes, Andrea Bowers, Jessica Diamond, Dominique GhesquiĂšre, Annette Kelm, Eva Kot’átkovĂĄ, Carine KreckĂ©, Zoe Leonard, Isa Melsheimer, Hana Miletić, Hendl Helen Mirra, Henrike Naumann, Charlotte Posenenske, Monika Sosnowska, JoĂ«lle Tuerlinckx, Diana Thater et Nora Turato


Mudam

LÉGENDE

MAI-JUIN

24.04-18.05

/ PRIMA FACIE

Jeune avocate, Tessa Ensler travaille dans un cabinet prestigieux. Surmontant les dĂ©savantages de son origine humble, elle fait son chemin dans un systĂšme qu’elle maĂźtrise avec brio et se trouve Ă  l’orĂ©e d’une trĂšs brillante carriĂšre. Mais une nuit de fĂȘte, un Ă©vĂ©nement imprĂ©vu survient avec violence et humiliation. Elle va se trouver alors tout Ă  coup du mauvais cĂŽtĂ© de la barre, forcĂ©e de voir son travail et ses valeurs d’une toute autre perspective. Et forcĂ©e de partager le sort de tant de femmes
 L’auteure australienne Suzie Miller a Ă©crit une Ɠuvre trĂšs originale, diffĂ©rente, sur le sujet des violences faites aux femmes et donne Ă  voir une hĂ©roĂŻne de notre temps, une femme Ă  l’intelligence aiguĂ« et au courage qui inspire. Prima Facie est un cri contre un systĂšme judiciaire qui n’est pas juste et dont la pratique continue insidieusement Ă  perpĂ©tuer une profonde injustice. Avec CĂ©line Camara dans une mise en scĂšne de Marja-Leena Junker


26.04 / JEFF GOLDBLUM AND THE MILDRED SNITZER

ORCHESTRA

Vous le connaissez au moins depuis Jurassic Park, voire La Mouche : Jeff Goldblum est une star incontestĂ©e du grand Ă©cran, qui partageait rĂ©cemment l'af ïŹche avec Ariana Grande et Cynthia Erivo dans le rĂŽle du magicien d'Oz, dans le ïŹlm Wicked
 Mais monsieur est aussi un musicien de renom : il a créé le Mildred Snitzer Orchestra il y a trente ans et depuis, lui et son groupe se sont produits devant des publics extatiques dans tous les États-Unis et dans le monde entier, jouant des arrangements contemporains de classiques du jazz et du rĂ©pertoire amĂ©ricain. Leurs albums ont accueilli de brillants artistes comme Kelly Clarkson, Miley Cyrus, Fiona Apple, Freda Payne, Haley Reinhart, Imelda May et bien d'autres encore. Mais c’est sans conteste sur scĂšne que la magie opĂšre


Rockhal

du Centaure

Théùtre
@ Bohumil Kostohryz

Fabien Rodrigues

30.04-04.05 /

LES ARALUNAIRES

La grand-messe musicale arlonaise, plus connue sous le sobriquet du festival des Aralunaires, est de retour pour une Ă©dition 2025 qui sent bon, voire trĂšs trĂšs bon. Outre un line-up franchement bien curatĂ©, le festival innove Ă  nouveau en matiĂšre d’inclusion et de lieux de spectacles uniques. Imaginez une balade Ă  vĂ©lo de quelques kilomĂštres le dimanche matin, menant Ă  la derniĂšre ferme en activitĂ© sur le sol de la ville d’Arlon – la ferme de Birel, oĂč attend sur une scĂšne improvisĂ©e rien de moins que l’artiste Billie - aka la ïŹlle de M - pour un concert des plus bucoliques
 VoilĂ  exactement l’esprit qu’on aime aux Aralunaires !

Mais avant cela, on commence Ă©videmment avec panache et l’apĂ©ro d’inauguration, le 30 avril, sur le parvis « tout en haut de la butte de Saint-Donat », avant d’enchaĂźner avec un incontournable du festival, Ă  savoir le concert en l’Église Saint-Donat toute proche. Cette annĂ©e, c’est la trĂšs fraĂźche LĂ©onie Pernet, « ancienne batteuse de Yuksek », qui s’y colle et qui devrait envoĂ»ter le public sans problĂšme !

Le jeudi, on pourra découvrir les concerts surprises en accÚs libre autour du nouvel espace Léopold, en plein centre-ville. Au programme : entrée en fanfare, DJ set, apéro et concert

d’un groupe mystĂšre aux contours psychĂ©dĂ©liques, rien que ça, dĂšs 16h – jour fĂ©riĂ© oblige ! Puis on prendra volontiers la direction de la soirĂ©e rock de l’EntrepĂŽt, featuring Butch Kassidy et Scraboutcha
 Arrive ensuite le vendredi et son dilemme cornĂ©lien : de la soul sur la scĂšne de l’ISMA avec Adja, « une voix de dingue Ă  la Nina Simone » nous promet SĂ©bastien, ou bien du rap qui va bien au palais avec ZinĂ©e, Keno et le copain Le Croiz – tous deux se dĂ©roulant Ă  20h. Il faudra choisir son combat, ou courir trĂšs vite !

Le weekend, place au Lab et Ă  ses scĂšnes Ă©phĂ©mĂšres gĂ©niales et saugrenues avec des nouveautĂ©s cĂŽtĂ© jardin : ceux du Palais du Gouverneur et de la Maison Manigart, spĂ©cialiste du Maitrank ! Des concerts en veux-tu en voilĂ  au Palais Ă©galement, avec les lives de Catalina, Hypercontent ! et des bruxellois de Ciao Kennedy samedi soir
 Mais aussi au Nord, avec une premiĂšre : un groupe mexicain, les Margaritas Podridas venus de loin pour faire bouger nos popotins
 Avant de ïŹnir comme il se doit Ă  la soirĂ©e de clĂŽture dominicale de l’EntrepĂŽt, avec une scĂšne immersive, Parquet Ă  20h20 et Getdown Services en grand ïŹnal !

Arlon

@Johan Poezevara et Fabien Silvestre Suzo
@Johan Poezevara et Fabien Silvestre Suzo

EUROMÉTROPOLE

Juin 2025

NEISCHMELZ, DUDELANGE THE COLLABORATIVE FESTIVAL IN LUXEMBOURG

FREE ENTRY

Au Stade Saint-Symphorien

Opéra

Giuseppe Verdi

Nouvelle production de L’OPÉRA-THÉÂTRE DE L’EUROMÉTROPOLE DE METZ

En collaboration avec le FC METZ STADIUM

Direction musicale PAOLO ARRIVABENI

Mise en scùne PAUL-ÉMILE FOURNY

ORCHESTRE NATIONAL DE METZ GRAND EST

Billetterie assurée exclusivement par le Stade Saint-Symphorien

...AND MANY MORE ACTS TO BE ANNOUNCED, INCLUDING WORKSHOPS & INSTALLATIONS!

PARTNERS

VILLE DE DUDELANGE I DEN ATELIER I DE GUDDE WËLLEN

BOMBYX I CCRD OPDERSCHMELZ I CEPA I CNA I CNCI

DKOLLEKTIV I Jugendhaus Diddeleng I KULTUR:LX KANTIN op NeischmelZ I LYCÉE DES ARTS ET MÉTIERS PIPAPO I ROCKLAB I SCHUNGFABRIK I VEWA

INFO & TICKETS AT USINA.LU

Sélection

Fabien Rodrigues

03.05 / DEBORAH DE LUCA

NĂ©e Ă  l'ombre des tristement cĂ©lĂšbres Vele di Scampia, l'un des quartiers les plus durs de Naples, Deborah, DJ, productrice et directrice de label aujourd’hui mondialement connu, a rencontrĂ© des dĂ©buts modestes mais est parvenue Ă  se frayer un chemin vers le succĂšs international
 « Il ne faut laisser personne vous dire ce que vous pouvez ou ne pouvez pas devenir », explique-t-elle dans une rare interview, en Ă©voquant ses dĂ©buts en tant que danseuse de boĂźte de nuit. Plus que tout autre chose, les racines de Deborah et son Ă©thique inĂ©branlable font partie intĂ©grante de sa vision d'artiste florissante que nous voyons aujourd'hui. Pour son set nocturne au Rockhal Club, elle sera prĂ©cĂ©dĂ©e des talents locaux Feller, Netty et Hugo qui s’assureront de chauffer la salle comme il se doit pour accueillir une des reines des platines actuelles


07.05 / SUR TES TRACES

Deux Ă©trangers au bout du monde, si diffĂ©rents
 Dany Boudreault est nĂ© dans un milieu rural au bord du lac Saint-Jean au QuĂ©bec. Gurshad Shaheman a grandi en rĂ©publique islamique d’Iran, oĂč il a passĂ© les douze premiĂšres annĂ©es de sa vie. À partir d’une liste de lieux et de personnes – famille, premiĂšres amours, amis, ennemis – qui ont marquĂ© leurs Ă©bats et combats de jeunesse, Boudreault et Shaheman se donnent pour mission de remonter Ă  contre-courant le fleuve de la vie de l’autre aïŹn d’en dresser un portrait inĂ©dit. Entre carnet de voyage et enquĂȘte intime, le spectacle ouvre grand les portes de leurs manoirs intĂ©rieurs et prĂ©sente un rĂ©cit Ă  cheval sur trois continents. Muni de casques audio, le public navigue librement entre les archives personnelles dont on lui offre les clĂ©s, pouvant choisir Ă  tout moment de suivre l’histoire de l’un ou de l’autre


Kinneksbond

LA SÉLECTION D'ELFY DE SUPERMIRO

Concert incontournable ou exposition à ne pas louper, chaque mois, Elfy sélectionne le meilleur des événements juste autour de vous.

Elfy Pins

FONDATRICE DE SUPERMIRO

17.05 /

IMPRO

: FRANCE VS LUXEMBOURG, PRÊT À VIBRER ?

J’adore le théùtre, j’adore l’impro
 et j’adore les punchlines qui claquent comme une porte de saloon ! Les mots fusent, les idĂ©es s’enchaĂźnent, ça cogne et ça percute dans le ring
 Ce 17 mai, la France et le Luxembourg se lancent dans un match d’impro endiablĂ© avec le PĂŽle Impro Luxembourg - aka le POIL. Imagine une battle oĂč chaque rĂ©plique est un uppercut et chaque impro une pirouette bien placĂ©e. Moi, je prends mon ticket, j’affĂ»te mon rire et je me dis qu’un jour, ce sera peut-ĂȘtre moi sur scĂšne
 RĂ©serve ta place, ça promet d’ĂȘtre un beau match !

Neudorf-Weimershof, Luxembourg

Tous les bons plans et sorties faits pour toi, sont sur SUPERMIRO. 100 % local. 100 % good mood

Rockhal

Sélection

Fabien Rodrigues

23.05 / DALÍ

DalĂ­ est un artiste de 23 ans au style intense et habitĂ©. Sensible Ă  l’art depuis l’enfance, c’est Ă  travers la musique qu’il a choisi de s’exprimer. TouchĂ© par des artistes allant de la chanson française au R’n’B, DalĂ­ dĂ©veloppe son univers Ă  la croisĂ©e des chemins pour se frayer le sien. En empruntant le nom d’une icĂŽne du mouvement dada, il marque un univers franc qui lui colle Ă  la peau. MĂȘlant thĂ©matiques fortes et mĂ©lodies lĂ©gĂšres, il touche trĂšs rapidement le cƓur de son public. Ses premiĂšres sorties ont Ă©tĂ© rapidement remarquĂ©es et l’ont placĂ© sur le devant de la scĂšne Ă©mergente actuelle. Dans Muse, son dernier projet en date, il retrace ses expĂ©riences et souvenirs des moments passĂ©s auprĂšs des ïŹgures fĂ©minines qui l’ont marqué 

30-31.05 / USINA

GrĂące Ă  la collaboration Ă©prouvĂ©e entre la ville de Dudelange, den Atelier et De Gudde WĂ«llen, le site emblĂ©matique de NeiSchmelz Ă  Dudelange se transformera une fois de plus en un Ă©picentre culturel vibrant, grĂące Ă  l’édition «25» d’un festival USINA qui a su trĂšs vite rassembler certains des plus grands acteurs du paysage culturel luxembourgeois, Ă  une Ă©chelle sans prĂ©cĂ©dent. Avec une bonne surprise pour ce nouveau cru : celle du doublement de sa durĂ©e, passant de un Ă  deux jours l’annĂ©e prochaine ! Les festivitĂ©s commenceront en effet dĂšs le vendredi et le samedi sera – cerise sur le gĂąteau – gratuit pour toutes et tous. Le festival occupera des sites emblĂ©matiques tels que le Pomhouse du CNA, la trĂšs branchĂ©e Kantin ou encore le Hall Vestiaires & Wagonnage pour un total de 5 scĂšnes, avec au programme Rea Garvey, Jack Curley, Joel Marques, dEUS, Fil Bo Riva, Edsun ou encore Mambo Schinki


NeiSchmelz (Dudelange)

06.06 / AÏDA

Attention : Ă©vĂ©nement pharaonique en approche ! Une superproduction opĂ©ratique pour cette ïŹn de saison avec le mythique et grandiose opĂ©ra de Verdi, AĂŻda, prĂ©sentĂ© en plein air
 au stade Saint-Symphorien de Metz ! Rien que ça
 L'action se dĂ©roule ici dans l'Égypte antique et relate l'histoire de RadamĂšs, gĂ©nĂ©ral Ă©gyptien, qui dĂ©daigne l'amour de la ïŹlle du roi en faveur d'AĂŻda, une jeune esclave qui est Ă©galement la ïŹlle du roi d'É thiopie, ennemi mortel de l'Égypte. Les deux amants se retrouvent pris au piĂšge du conflit existant entre les deux pays
 Le tout, dans le cadre grandiose d’un des stades les plus emblĂ©matiques de France ! AccompagnĂ©es par l’Orchestre nationale de Metz Grand Est, les Ă©quipes artistiques de l’OpĂ©ra-Théùtre de l’EuromĂ©tropole de Metz dirigĂ©es par Paul-Émile Fourny y interprĂ©teront ce classique devant pas moins de 8 000 spectateurs privilĂ©giĂ©s. Une scĂšne centrale et majestueuse au cƓur des dĂ©cors Ă©poustouflants d’Emmanuelle Favre leur permettra ainsi, depuis la tribune Sud, d’assister Ă  ce spectacle qui s’annonce exceptionnel


Stade Saint-Symphorien

den Atelier

Clervaux Castle SUmmer Music Festival 2025

25.07 BEnoÎt martiny Band Jazz Rock 26.07 Nomad The GRoup World 01.08 D’HALUNKEN Folk 02.08 Belardi-Klein Duo Electro 08.08 Nea lone Pop 09.08 Loivos Emo alternative

LIVE MUSIC AT 21.00 LOUNGE AND DRINKS FROM 20.00 - 23.00

Sélection

Fabien Rodrigues

06-08.06 / LES FRANCOFOLIES

ESCH/ALZETTE

TĂȘtes d'af ïŹche incontournables, stars internationales et Ă©toiles montantes : une programmation mĂ©morable s’annonce de nouveau Ă  Esch-sur-Alzette pour la 5e Ă©dition des Francofolies locales. Une vitrine de l’actualitĂ© musicale ïŹdĂšle Ă  son ADN et qui met en avant les valeurs essentielles du festival : multiculturalisme, transmission de la francophilie Ă  travers le monde et promotion d'une culture moderne et innovante, sur trois jours de festival survoltĂ©s. Cette annĂ©e, les scĂšnes du Gaalgebierg et de la ville d’Esch accueilleront de jeunes monuments de la musique française comme Julien DorĂ©, Yodelice, Ben MazuĂ© ou Big Flo & Oli ; mais aussi l’incomparable Michel Polnareff pour une prestation exceptionnelle. Sans oublier l’énorme Soprano, qui dĂ©barque dans le cadre de son Freedom Tour et qui va soulever Ă  coup sĂ»r les foules eschoises
 Avec Ă©galement Puggy, Timmy Trumpet, Hamza, Marc Rebillet, Vald et bien d’autres
 EnïŹn, la scĂšne Ă©mergente sera aussi reprĂ©sentĂ©e grĂące Ă  La Fabrik des Francos : aprĂšs un appel Ă  candidatures et une sĂ©lection rigoureuse par un panel de professionnels de la musique et du spectacle, ce sont MĂŠhila et Maryana qui ont Ă©tĂ© choisies pour cette Ă©dition 2025


Esch-sur-Alzette

13.06 / ALYONA ALYONA

Diva du rap ukrainien et l'une des artistes les plus populaires en Ukraine, Alyona Alyona travaillait comme institutrice de maternelle jusqu’en 2018. Elle se lance et sort un premier album, Pushka, qui attire alors l'attention de l'Europe sur le rap ukrainien et se produit dans de nombreux festivals et showcases, Ă©tant mĂȘme parfois la premiĂšre femme ukrainienne dans l'histoire de l’évĂ©nement en question. Un mini-album Ă  succĂšs en 2022, puis en 2024, Alyona Alyona et la chanteur Jerry Heil sont choisies pour reprĂ©senter l'Ukraine Ă  l’Eurovision. Leur puissante performance, dirigĂ©e par Tanu Muino, a impressionnĂ© les fans de la compĂ©tition, leur permettant d’atteindre la troisiĂšme place du concours et d’inscrire le morceau Teresa & Maria dans le cƓur de millions d'auditeurs. Il est Ă  prĂ©sent grand temps de voir ce missile en live grĂące Ă  ce concert organisĂ© dans le cadre des JournĂ©es de l'UA au Luxembourg


Kulturfabrik

15.06 / FAURÉ QUARTETT

Femmes formidables, c’est tout d’abord le nom du spectacle qui clĂŽturera la saison musicale du CAPE, avec une mise en lumiĂšre de trois compositrices qui ont marquĂ© leur temps : Fanny Mendelssohn-Hensel, Dora Pejacevic et Mel Bonis. Pour interprĂ©ter ce triptyque fĂ©minin de choix : Le FaurĂ© Quartett, qui s’est imposĂ© comme l’un des plus brillants quatuors avec piano depuis sa fondation en 1995 Ă  Karlsruhe. Son rĂ©pertoire, qui sort des sentiers battus, tĂ©moigne de son approche visionnaire et de son goĂ»t pour les dĂ©couvertes et les expĂ©rimentations. Il prĂ©sente donc ici un programme composĂ© uniquement par ces « femmes formidables ». Les obstacles auxquels ces compositrices ont dĂ» faire face tout au long de leur vie se reflĂštent dans des propos et des citations qui ne nĂ©cessitent aucun commentaire, dans des quatuors pour piano qui prouvent que leur musique est bien plus qu’un simple « ornement » ou qu’une copie des Ɠuvres de leurs contemporains masculins


CAPE
@Henry Anthony
@Maksym Fesenko

AVEC ENOVOS,

VOTRE ÉLECTRICITÉ

À LA CARTE

Le leader rĂ©gional de l’énergie Ă©tend son offre d’électricitĂ© pour s’adapter aux nouveaux modes de consommation et de production. Vous en trouverez forcĂ©ment une qui vous convient.

Pour Enovos, fournir de l’électricitĂ© est bien plus qu’un simple service. Il s’agit de rĂ©pondre de maniĂšre prĂ©cise et efficace aux diffĂ©rents besoins des habitants. Le fournisseur met donc un point d’honneur Ă  accompagner la transition Ă©nergĂ©tique et aider ses clients Ă  optimiser leur consommation et leur facture.

Toutes les offres sont composĂ©es d’électricitĂ© 100 % verte issue des Ă©nergies solaire, Ă©olienne, hydraulique et de biomasse. Elles sont produites en Europe, et mĂȘme dans la rĂ©gion si vous optez pour l’option nova. Les certificats TÜV assurent l’origine de l’énergie

L’offre fix naturstroum, par exemple, joue la carte de la sĂ©curitĂ© et garantit un prix de l’électricitĂ© fixe sur toute la durĂ©e du contrat, ce qui protĂšge le client des fluctuations du marchĂ©.

En souscrivant un contrat dynamic naturstroum, le prix de l’électricitĂ© Ă©volue heure par heure en fonction des prix du marchĂ©. Cette tarification est destinĂ©e aux personnes Ă©quipĂ©es d’appareils programmables et capables d’adapter leur consommation aux heures

oĂč les prix sont les plus bas. Elle nĂ©cessite de suivre attentivement l’évolution des prix du marchĂ© pour optimiser sa consommation.

SpĂ©cialement conçue pour les conducteurs de vĂ©hicules Ă©lectriques et hybrides rechargeables, l’offre naturstroum drive permet de bĂ©nĂ©ficier de tarifs d’électricitĂ© rĂ©duits de 25 % tous les jours de minuit Ă  6 h, ainsi que les week-ends de 12 h Ă  17 h. En contrepartie, le prix est majorĂ© de 6 % pendant les heures pleines, de 17 h Ă  minuit. En rechargeant la batterie de sa voiture et en programment ses appareils pendant les heures creuses, les Ă©conomies peuvent ĂȘtre significatives.

Bien sĂ»r, l’offre naturstroum home est toujours disponible. Avec son systĂšme de facturation classique, elle est la prĂ©fĂ©rĂ©e des clients.

GrĂące aux diffĂ©rentes formules proposĂ©es par Enovos, vous trouverez forcĂ©ment l’offre qui vous convient. Toutes les informations se trouvent sur le site www.enovos.lu.

Julie Kieffer
Levi's

Jamais has been, intemporel et parfois furieusement tendance en fonction des saisons - et ce, depuis des dĂ©cennies - le denim est sans doute le tissu le plus dĂ©sirable en ce dĂ©but de belle saison ! Qu’il soit portĂ© en tenue intĂ©grale, en piĂšce forte, douce ou plus brute, dans un panel de bleu qui invite Ă  l’aventure, il s’accordera aussi sans mal Ă  de nombreuses tenues faites pour les alĂ©as du printemps luxembourgeois.

Hip teens don’t wear blue jeans ? Il semble que la chanson de The Frank Popp Ensemble avait bien tort


Marc O’Polo
Vanessa Bruno
Carhartt
Arket
Riani

Les piĂšces Ă  avoir absolument, les derniers accessoires geek Ă  ne pas manquer ou encore les fragrances qui nous ont titillĂ© les narines, petite liste non exhaustive de nos coups de cƓur... Qu'on puisse se les offrir, ou pas !

FLOWER SWATCH POWER

Swatch adopte la tendance florale pour la saison prochaine grĂące aux quatre jolies montres de la collection « Blossom Time » en acier inoxydable et inspirĂ©es des fleurs printaniĂšres. Une collection vibrante qui mĂȘle la lĂ©gĂšretĂ© et la dĂ©licatesse des fleurs Ă  l’élĂ©gance et Ă  la durabilitĂ© de l’acier. Chaque montre est dĂ©diĂ©e Ă  une variĂ©tĂ© de fleur populaire – magnolia, crocus, gerbera et camĂ©lia – qui fusionne ses couleurs avec le motif gravĂ© sur le cadran brossĂ© soleil, dĂ©gageant ainsi son charme unique. PortĂ©es avec une tenue Ă©lĂ©gante ou dĂ©contractĂ©e, ces montres rĂ©sistantes Ă  l’eau sont une vĂ©ritable affirmation du style printanier et de la personnalitĂ© de qui aura l’envie de les porter au poignet


LEVI'SÂź X ART TOYS

Levi's Âź et Be@rbrick lancent une collection en Ă©dition limitĂ©e qui combine patrimoine et culture grĂące Ă  la ligne de figurines de collection japonaise inspirĂ©es de l'ours en peluche et Ă  l’hĂ©ritage denim de l’icĂŽne amĂ©ricaine. InsuflĂ©e par des imprimĂ©s de banniĂšres des annĂ©es 40, directement issues des archives Levi’s Âź, la collection transforme les figurines Be@rbrick en toiles saisissantes reprĂ©sentant les publicitĂ©s vintage de Levi’s Âź de cette Ă©poque. Le rĂ©sultat est un imprimĂ© hyper dĂ©sirable et remarquable qui allie histoire et objets de collection contemporains
 L'Ă©dition limitĂ©e comprend des figurines en trois tailles. Must have absolu - pour la modique somme de 1 200 dollars - la version 1 000 % mesure 70 cm de hauteur et est Ă©quipĂ©e de mini-jeans Levi’s Âź 501Âź en selvedge des annĂ©es 40
 On se rabat volontiers sur le set de trois piĂšces Ă  185 dollars, comprenant une version 400 % de 28 cm de hauteur, ainsi que deux versions de la figurine 100 % de 7 cm de hauteur. La figurine 400 % est ornĂ©e des mĂȘmes banniĂšres d'archives et d'un pantalon imprimĂ©, tandis que la figurine 100 % est disponible en deux variantes : une imprimĂ©e avec du denim Levi’s Âź et l'autre sans


CHARGER AVEC STYLE

C’est l’accessoire Ă  emporter dans toute virĂ©e estivale : le nouveau power bank magnĂ©tique de la chouette marque hollandaise Fresh’n Rebel se fixe sur un iPhone (12 ou plus) et permet de le garder chargĂ© toute la journĂ©e. Le tout sans fil. Gag ! Et grĂące Ă  son aimant, il sert aussi de support trĂšs stylĂ© disponible en plusieurs couleurs : Silky Sand, Pastel Pink, Vivid Blue, Berry Red, True Blue et Storm Grey
 Le Magnetic Wireless Powerbank est de plus dotĂ© de six fonctions diffĂ©rentes pour garantir la sĂ©curitĂ© de tout appareil. Un voyage en avion, par exemple ? Pas d'inquiĂ©tude le Powerbank est approuvĂ© par les compagnies aĂ©riennes selon la norme UN38.3, ce qui permet de l'emporter en toute sĂ©curitĂ© sur les vols !

KOMONO AU SOLEIL

Alors que les beaux jours sont enfin de retour, Komono poursuit son odyssĂ©e en lançant une collection de lunettes de soleil en Ă©dition limitĂ©e baptisĂ©e « Cosmic ». InspirĂ©e par le rĂ©tro-futurisme, la collection fusionne l'esthĂ©tique nostalgique de l'Ăšre spatiale des annĂ©es 60 avec un flair hyper contemporain et frais. Ces lunettes reflĂštent cet esprit grĂące Ă  des montures audacieuses, qui rendent hommage Ă  l'esthĂ©tique mid-century, aux tĂ©lĂ©visions rĂ©tro et aux pionniers de l'exploration spatiale. On craque complĂštement pour les modĂšles Sally Pink Dust, Rex Green Splash ou Moe Sun Storm
 Attention les yeux, risques d’éblouissements !

HAMILTON EN MODE GAMER

En collaboration avec l’équipe crĂ©ative lĂ©gendaire d’Hideo Kojima, le modĂšle futuriste inspirĂ© de la Boulton et de l’univers unique de la saga Death Stranding apparaĂźt dans le nouveau jeu et dans la rĂ©alitĂ© en Ă©dition limitĂ©e... Hamilton a travaillĂ© en Ă©troite collaboration avec le cĂ©lĂšbre directeur artistique Yoji Shinkawa pour crĂ©er cette Ă©dition limitĂ©e futuriste, inspirĂ©e du style de la Boulton, qui reflĂšte l’environnement techno-apocalyptique du jeu vidĂ©o iconique, dont le premier volet figurait dĂ©jĂ  au micro des stars internationales comme Norman Reedus et LĂ©a Seydoux pour en incarner les personnages
 LimitĂ©e Ă  2 000 exemplaires avec numĂ©rotation individuelle sur le fond du boĂźtier, la montre prĂ©sente un packaging de collection inspirĂ© des Ă©lĂ©ments narratifs du jeu, ainsi qu’un chiffon de nettoyage personnalisĂ©, unique en son genre. Cette belle crĂ©ation en Ă©dition limitĂ©e sera commercialisĂ©e en juin, en mĂȘme temps que le lancement de Death Stranding 2 : On The Beach.

XANDRES X ATELIER SAUVEUR

CRAIG GREEN X EASTPAK

Craig Green insuffle aux icĂŽnes de la griffe Eastpak sa signature de style workwear et prĂ©sente avec elle une collection de sacs matelassĂ©s alliant praticitĂ©, style et innovation. Cette Ă©dition minimaliste distille les designs iconiques d'Eastpak avec le style utilitaire de Craig Green, toujours trĂšs en vue. La collaboration fait rĂ©fĂ©rence Ă  la « Quilted Worker Jacket » signature de Craig Green et aux racines militaires d'Eastpak dans la fabrication d'Ă©quipements. La marque de mode britannique fondĂ©e par le designer primĂ© Craig Green est connue pour ses crĂ©ations utilitaires, notamment des vestes de travail statement et des vĂȘtements d'extĂ©rieur haut de gamme. La collab’ a abouti Ă  trois modĂšles matelassĂ©s : le sac Ă  dos Quilted Padded Pak’r, le sac de voyage Quilted Travel Pack et la banane canon Quilted Waist Bag, tous trois disponibles en noir, navy ou kaki.

Qui dit belles lunettes, dit Ă©tui de compĂšt’ ! Avec leur nouvelle crĂ©ation belge imprĂ©gnĂ©e de passion et d’artisanat, Xandres et Atelier Sauveur rĂ©unissent le meilleur des deux mondes : l’esthĂ©tique signature de Xandres, caractĂ©risĂ©e par un style Ă©lĂ©gant et intemporel, associĂ©e au savoir-faire de l’artisan du cuir belge Atelier Sauveur pour crĂ©er un Ă©tui Ă  lunettes en cuir luxueux qui accompagnera les modeuses et modeurs pendant de nombreuses annĂ©es - peu importe la lunette qui s’y trouve ! Une crĂ©ation due au Xandres Lab, grĂące auquel noue chaque saison des partenariats avec des marques et des start-up innovantes qui partagent sa vision
 Disponible en Ă©dition limitĂ©e, en couleur sable et rouge bordeaux.

IPHONE 16e : PUISSANT, ÉLÉGANT, ABORDABLE

– ET PRÊT À SÉDUIRE TOUT LE MONDE

Avec son design soignĂ©, ses performances solides et un prix plus accessible, l’iPhone 16e Ă©largit l’univers Apple. Un modĂšle pensĂ© pour rĂ©pondre aux attentes du plus grand nombre, sans renoncer Ă  la qualitĂ©.

Matthieu, de La Minute Tech d’Orange, nous parle de ce nouvel iphone.

Quelles sont les grandes nouveautĂ©s de l’iPhone 16e par rapport Ă  la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente ?

Le 16e embarque la toute nouvelle puce A18, offrant des performances dignes des modĂšles premium. CĂŽtĂ© connectivitĂ©, le modem C1 dĂ©veloppĂ© par Apple optimise les dĂ©bits 4G/5G et amĂ©liore l’autonomie. On note aussi l’arrivĂ©e d’Apple Intelligence, la plateforme IA intĂ©grĂ©e Ă  iOS. Enfin, l’autonomie est la meilleure jamais proposĂ©e sur un iPhone d’entrĂ©e de gamme.

À qui s’adresse l’iPhone 16e ? Quels profils vont particuliĂšrement apprĂ©cier ses fonctionnalitĂ©s ?

Il cible les utilisateurs qui veulent l’expĂ©rience Apple sans dĂ©passer les 700 €. Étudiants, jeunes actifs, parents ou pros Ă  la recherche d’un outil fiable : tous apprĂ©cieront ses performances en photo, ses capacitĂ©s multitĂąches, sa simplicitĂ© d’usage et son excellente autonomie.

L’iPhone 16e se positionne comme un modùle plus abordable dans la gamme. Faut-il faire des compromis ?

Oui, quelques-uns. Le grand-angle photo ou la charge rapide MagSafe sont absents. Mais l’essentiel est bien lĂ  : design soignĂ©, puissance, fiabilitĂ©, iOS derniĂšre version, mise Ă  jour sur plusieurs annĂ©es
 À ce niveau de prix, c’est un sans-faute.

Qu’est-ce qui vous sĂ©duit personnellement dans ce modĂšle ?

Son Ă©quilibre. L’iPhone 16e reprend le meilleur des modĂšles haut de gamme dans un format accessible. C’est un appareil qui tient la route, sans superflu, avec une interface ultra fluide. Pour ce tarif, bĂ©nĂ©ficier d’iOS, de la puce A18 et d’un bel Ă©cran, c’est remarquable.

En quoi ce modùle est-il un bon choix pour quelqu’un qui souhaite changer de smartphone en 2025 ?

Parce qu’il offre la garantie Apple Ă  un prix contenu. Il est pensĂ© pour durer : composants rĂ©cents, mises Ă  jour iOS assurĂ©es, autonomie record
 C’est le choix malin pour celles et ceux qui veulent investir dans un smartphone fiable, prĂȘt pour les annĂ©es Ă  venir.

Si vous deviez dĂ©crire l’iPhone 16e en trois mots, lesquels choisiriez-vous – et pourquoi ?

ÉquilibrĂ© : il coche toutes les cases sans compromis majeur. Accessible : son prix ouvre la porte Ă  l’univers Apple. Endurant : il vous suit toute la journĂ©e, sans faillir.

L’iPhone 16e est disponible à partir de 0€ avec un forfait mobile et une offre de reprise dans tous les shops Orange et sur orange.lu.

Pour rester informé de toutes les nouveautés tech, découvrez les épisodes de La Minute Tech sur YouTube. Matthieu, expert Orange, les passe au crible et donne son avis.

RETROUVEZ TOUTES LES OFFRES ORANGE SUR : WWW.ORANGE.LU

QUAND LA CRÉATIVITÉ RENCONTRE L’HORTICULTURE

LE LUXEMBOURG URBAN GARDEN DÉBARQUE !

C’est un voyage insolite qui se dĂ©voile petit Ă  petit et qui promet d’emporter les visiteurs sur plus de onze kilomĂštres de circuits oĂč les paysages urbains, l'art et la technologie rencontrent la nature : le LUGA 2025 arrive Ă  grands pas et sera, du 7 mai au 18 octobre, un pĂŽle d’attraction indĂ©niable dans la capitale luxembourgeoise et Ă  Ettelbruck. Parmi les nombreuses Ɠuvres et installations Ă  dĂ©couvrir, la crĂ©ativitĂ© exacerbĂ©e d’artistes et designers internationaux rĂ©sonneront avec les Ă©cosystĂšmes d’accueil pour une grande premiĂšre qui s’annonce trĂšs sensorielle


On en a entendu parler depuis un petit bail, puis on a vu d’intrigantes constructions sortir du sol dans les espaces verts de Luxembourg, notamment le long de la PĂ©trusse, dont une belle partie du cours, dans la capitale et son parc Ă©ponyme, qui a Ă©tĂ© renaturalisĂ© Ă  grands coups de pelleteuses ces derniers mois ; dans la vallĂ©e de l’Alzette ou mĂȘme dans le Parc municipal et au Kirchberg
 On est tombĂ© ici et lĂ  sur le logo de ce fameux LUGA 2025, ou encore sur cet indice « Luxembourg Urban Garden », mais qu’en est-il exactement ? Eh bien Ă  l’instar de nos voisins, Luxembourg se dote Ă  son tour d’une grande exposition horticole, pendant toute cette belle saison.

Initialement prĂ©vue pour 2023 puis repoussĂ©e, notamment Ă  cause de la pandĂ©mie de Covid-19 et de ses consĂ©quences, l’exposition LUGA 2025 vise ainsi Ă  se hisser aux cĂŽtĂ©s de la Floriade aux Pays-Bas, des incontournables Bundesgartenschau en Allemagne, de Lausanne Jardins en Suisse ou encore des hortillonnages d’Amiens et du Festival international des jardins le long de la Loire, en France


À travers diffĂ©rents parcours, le public pourra ainsi, au grĂ© de ses envies, profiter d’un moment de dĂ©tente au milieu de jardins colorĂ©s, d’espaces d’exposition, de loisirs et de rencontres créés ad hoc pour cet Ă©vĂ©nement trĂšs attendulittĂ©ralement et au tournant !

UN RASSEMBLEMENT DE TALENTS

Une des caractĂ©ristiques du LUGA est qu’il va s’inscrire dans l’espace public extĂ©rieur - au sein du « poumon vert » de la capitale luxembourgeoise et dans la ville d’Ettelbruck. Pour ce dernier volet, l’axe thĂ©matique sera pertinent avec la localisation et la rĂ©putation agricole de la ville, mais Ă  Luxembourg, c’est une vĂ©ritable constellation de savoir-faire et de domaines d’expression qui vont agrĂ©menter cet Ă©cosystĂšme naturel.

Life on the verge ©Leon Kluge

« Dans ce sens, on se rapproche par exemple plutĂŽt bien de Lausanne Jardins dont la mise en Ɠuvre est trĂšs proche et avec qui nous avons beaucoup Ă©changĂ©.

S’installer dans l’espace public urbain et un dĂ©cor prĂ©existant est un dĂ©fi en soi - et nous avons de ce fait travailler un peu comme des acupuncteurs, c’est-Ă -dire en sĂ©lectionnant des points d’intĂ©rĂȘts prĂ©cis et en choisissant des projets qui leur convient de maniĂšre optimale. C’est aussi pour cela que nous avons travaillĂ© essentiellement avec des architectes qui ont dĂ©jĂ  collaborĂ© sur de grandes expositions de la sorte », nous confie ainsi Ann Muller, coordinatrice gĂ©nĂ©rale de l’évĂ©nement. Chaque architecte a ensuite choisi son lieu - un processus qui n’aurait nĂ©cessitĂ© qu’un seul tirage au sort tant chacune et chacun a su trouver chaussure Ă  son pied unique, pour y installer un projet qui l’est tout autant, la crĂ©ation spĂ©cifique pour le LUGA faisant partie des conditions de participation.

Pas moins de quinze thĂšmes seront abordĂ©s pendant ce grand festival, de l’horticulture Ă  l’urbanisme vert en passant par la viticulture, la durabilitĂ© ou le patrimoine. « Beaucoup de thĂ©matiques et de niveaux qu’il faut transposer, il fallait donc

bien faire attention, pendant le travail de curation, à ne pas partir dans tous les sens pour diluer le message et la mission de LUGA 2025 », précise Anne.

ÉCOUTER LA NATURE

Impossible ou presque de passer donc en revue de maniĂšre exhaustive tout ce qui sera proposĂ© aux visiteurs dans les diffĂ©rents espaces verts de la ville de Luxembourg
 Mais dans « horticulture », il y a aussi « culture » - on a donc dĂ©cidĂ© de zoomer sur certains des aspects les plus crĂ©atifs de la manifestation et de dĂ©nicher, en amont, nos futurs coups de cƓur
 sonores ! Car effectivement, si tous nos sens seront sans doute mis Ă  contribution pendant ce premier LUGA, l’ouĂŻe devrait ĂȘtre tout particuliĂšrement stimulĂ©e, avec des Ɠuvres qui proposent d’écouter la nature. C’est le cas, par exemple, dans la vallĂ©e de l’Alzette avec Le chant de l’Alzette, fruit d’une collaboration entre Racine CarrĂ©e et Atelier Ty Maap. SituĂ©e non loin de la rencontre entre PĂ©trusse et Alzette, dans le quartier du Grund, l’installation « crĂ©e le lien entre ce que l’on perçoit, la frĂ©quence sonore, et ce que l’on entend, la chute d’eau ».

Le chant de l'Alzette ©Racine Carree, Ty Maap
Racines du futur ©Atelier eem, Paysarchitectures

FOCUS

La prĂ©sence invisible, mais acoustique de l’Alzette est mise en scĂšne au travers d’une trame qui imprime au sol le dessin caractĂ©ristique d’une frĂ©quence sonore en dĂ©coupant l’espace en chambres vĂ©gĂ©tales monochromes, reprenant les sept teintes de l’arc-en-ciel


Un rapport entre sons et couleurs que l’on pourra aussi retrouver dans Blue Sky de JĂ©rĂŽme Goedseels, dans le parc de la PĂ©trusse. À la maniĂšre d’une synesthĂ©sie, l’idĂ©e de ce projet est d’associer une Ɠuvre musicale - Mr Blue Sky d’Electric Light Orchestra - Ă  une composition vĂ©gĂ©tale qui rĂ©unit paysagiste et compositeur, afin de crĂ©er « des similitudes entre ces deux domaines artistiques et qu’émergent, aprĂšs un travail d’analyse et de traduction, l’harmonie, le rythme, les dominantes, les contrastes et les Ă©motions ».

Les oreilles devront enfin ĂȘtre bien grandes ouvertes dans un des projets les plus underground du LUGA 2025 - et c’est le cas de le dire, puisqu’à l’occasion de l’évĂ©nement, c’est l’Aquatunnel de la capitale qui va ĂȘtre rouvert au public et dotĂ© de l’Ɠuvre sonore The Lower World, de Susan Philipsz. Créée spĂ©cifiquement pour l’Aquatunnel en partenariat avec le Mudam, The Lower World s’intĂ©resse aux sirĂšnes si chĂšres au Luxembourg (coucou MĂ©lusine). Et si le mot Ă©voque l’eau, la mythologie, mais aussi les abris souterrains, il est aussi associĂ© au thĂšme du jardin, notamment chez les Grecs. Susan Philipsz propose ici de remplir l’Aquatunnel de sons, en travaillant avec les spĂ©cificitĂ©s de l’espace de 900 mĂštres de long, passant sous la Ville-Haute et reliant la vallĂ©e de la PĂ©trusse au quartier Pfaffenthal


MONUMENTA(L)

Outre ces Ɠuvres sonores Ă  ne pas louper, les yeux risquent de se prendre une bonne rasade de crĂ©ativitĂ© eux aussi, avec quelques projets d’envergure et des rĂ©alisations monumentales qui s’imposeront sans doute sur tous les rĂ©seaux sociaux cet Ă©tĂ©. C’est le cas de Racines du futur, un jardin Ă©phĂ©mĂšre créé par Atelier eem et Paysarchitectures qui « entrelace crĂ©ation sculpturale, accueille des usages et favorise une croissance vĂ©gĂ©tale exubĂ©rante », Ă  quelques pas des Rives de Clausen. « Le projet se dĂ©coupe en trois phases :

tout d’abord, le sol fertile est restaurĂ©, par la suite, des racines sortent du coteau et enfin des volubiles s’enroulent vers le ciel. Cette installation accĂ©lĂšre le temps : subitement, des racines gĂ©antes sortent du coteau et partent Ă  la conquĂȘte de la vallĂ©e de l’Alzette », explique l’équipe du LUGA.

Au Kirchberg cette fois, c’est entre autres The Living Pyramid de l’artiste hongroise Agnes Denes qui devrait fĂ©dĂ©rer les curieuses et curieux. ƒuvre conçue comme un gigantesque jardin de plantes Ă  fleurs s’élevant sur l’esplanade du parc DrĂ€i Eechelen, elle fait « entrer les mathĂ©matiques et la vie vĂ©gĂ©tale dans une merveilleuse harmonie : la prĂ©cision et la stabilitĂ© de l’ingĂ©nierie se mĂȘlent aux changements quotidiens de la croissance et de la survie », nous prometon. Elle aborde aussi la question de la faim dans le monde et la menace d’un dĂ©passement de nos ressources sans une meilleure planification – ou plantation ! « Encore une fois, mon obsession pour le mĂ©lange de la nature et de l’intellect humain, visualisant des forces opposĂ©es jouant en harmonie, crĂ©ant le puissant paradoxe qui gouverne cette forme d’art et lui donne sa force », a dĂ©clarĂ© Ă  son sujet Agnes Denes.

Il s’agira aussi d’une Ɠuvre participative, non seulement via l’intervention des communautĂ©s locales, comme les charpentiers pour sa construction et les bĂ©nĂ©voles pour son entretien, mais aussi par le truchement d’une capsule temporelle qui sera enterrĂ©e dans les bois environnants et Ă  laquelle tout un chacun pour participer en se rendant sur le site web du Mudam, qui commissionne The Living Pyramid.

Enfin, il sera dommage de passer Ă  cĂŽtĂ© de Life on The Verge, une cĂ©lĂ©bration et un jardin Ă©ducatif qui se concentre sur les cycles de vie extraordinaires et la diversitĂ© des espĂšces vĂ©gĂ©tales qui habitent une zone largement ignorĂ©e par la plupart d’entre nous : les bords de routes. Cette vĂ©gĂ©tation particuliĂšre est pourtant un habitat pour de nombreuses espĂšces sauvages et sera mise en lumiĂšre de maniĂšre spectaculaire non loin de la future Villa PĂ©trussedont l’ouverture trĂšs attendue, elle aussi, est prĂ©vue pour dĂ©but juin - par la pointure mondiale Leon Kluge, vĂ©ritable dĂ©veloppeur de nouveaux paysages Ă  travers la planĂšte - et au Luxembourg dĂšs ce dĂ©but mai


Texte Fabien Rodrigues
Topotek

L’horlogerie revisite ses classiques

ET SI LE TEMPS N’AVAIT PAS DE PRISE ?

Les meilleures manufactures ont bien souvent une ou plusieurs collections iconiques qu’elles revisitent rĂ©guliĂšrement. Quand un objet est parfait, on s’en lasse rarement et on se le transmet de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Allons toutefois y regarder d’un peu plus prĂšs...

IWC SCHAFFHAUSEN

LancĂ©e en 2023, l’Ingenieur Automatique 40 reprend les audacieux codes esthĂ©tiques de l’Ingenieur SL, rĂ©fĂ©rence 1832, conçue dans les annĂ©es 70 par GĂ©rald Genta. Ce modĂšle automatique entiĂšrement repensĂ© rĂ©pond, aujourd’hui, aux plus hautes exigences en matiĂšre d’ergonomie et de finitions. IWC Schaffhausen complĂšte sa collection avec une nouvelle Ingenieur Automatique 40 (rĂ©f. IW328702) entiĂšrement rĂ©alisĂ©e en or 18 carats 5N. Le boĂźtier, la bague de fond, la lunette, le protĂšge-couronne, la couronne et les maillons du bracelet sont fabriquĂ©s dans le mĂ©tal prĂ©cieux. Le bracelet intĂ©grĂ© se fixe au boĂźtier par ses maillons centraux, offrant ainsi un ajustement parfait au poignet. La montre se distingue aussi par son cadran noir Ă  structure « Grid ». ComposĂ© de petites lignes et de carrĂ©s, il ajoute texture et profondeur Ă  l’ensemble. La montre est animĂ©e par un mouvement manufacture Ă  remontage automatique, calibre 32111.

Prix : sur demande

PANERAI

Le nom Luminor provient du matĂ©riau lumineux innovant créé par Panerai, qui a permis la naissance des premiers modĂšles Ă©ponymes au dĂ©but des annĂ©es 1960. Dans les annĂ©es 90, les caractĂ©ristiques de la Luminor, initialement conçue pour la marine italienne, ont Ă©tĂ© adaptĂ©es pour le grand public. Parmi celles-ci se trouvait Ă©galement le fameux dispositif pont protĂšge-couronne. Conçu Ă  l’origine pour empĂȘcher les infiltrations d’eau dans le boĂźtier, il constitue aujourd’hui encore la signature de la collection. La Luminor reste une vĂ©ritable plateforme d’innovations, elle se distingue par son style sportif, mais aussi son histoire. Avec la nouvelle Luminor Marina Titanio PAM03325, un concentrĂ© de matĂ©riaux haute technologie, Panerai cĂ©lĂšbre son hĂ©ritage. DĂ©clinĂ©e ici dans une palette vert olive atypique, son boĂźtier de 44 mm Ă  finition satinĂ©e est façonnĂ© en titane Grade 5. Elle est animĂ©e par un nouveau mouvement mĂ©canique Ă  remontage automatique, calibre P980. Étanche jusqu’à 500 mĂštres, cette montre fait appel, pour la premiĂšre fois, au Super-LumiNova Âź X2, une innovation qui offre une luminositĂ© accrue.

Prix : 9 900 €

JAEGER-LECOULTRE

Jaeger-LeCoultre rend hommage Ă  la Reverso, nĂ©e en 1931, et Ă  ses liens Ă©troits avec le polo. D’ailleurs, son stand Ă  Watches & Wonders rĂ©interprĂ©tait les grandes Ă©curies des maisons aristocratiques de l’époque, oĂč ce sport se jouait sur des terrains privĂ©s. Lors d’un voyage en Inde, CĂ©sar de Trey, homme d’affaires suisse, s’est retrouvĂ© au milieu des officiers de l’armĂ©e britannique. PassionnĂ©s par le polo, ils l’ont mis au dĂ©fi de crĂ©er une montre capable de rĂ©sister en cas de chocs. De retour en Europe, de Trey s’est associĂ© Ă  JacquesDavid LeCoultre pour rĂ©aliser le concept de la Reverso, tandis que RenĂ©-Alfred Chauvot se penchait sur la conception du boĂźtier et de son mĂ©canisme pivotant. Ici, on la retrouve, Ă  la fois sportive et citadine, dans cette version Reverso Tribute Duoface Small Seconde, dotĂ©e d’un cadran bleu cĂŽtĂ© face et argentĂ© cĂŽtĂ© pile. Elle est livrĂ©e avec deux bracelets interchangeables Casa Fagliano, l’un en cuir de veau bleu et l’autre en toile et cuir de veau. Son mouvement offre 42 heures de rĂ©serve de marche.

Prix : 14 900 €

Ce n’est pas trop mon genre de rabĂącher toujours le mĂȘme discours sur la tradition, le savoir-faire, la pĂ©rennitĂ©. Pourtant, en horlogerie, ce sont de vĂ©ritables piliers. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les tocantes ne sont pas donnĂ©es. C’est plutĂŽt rassurant de se dire qu’elles ont la facultĂ© de traverser les Ă©poques sans prendre une ride. Certaines d’entre elles ont pourtant Ă©tĂ© créées il y a plus ou moins un siĂšcle. Je pense Ă  la Tank de Cartier (1917), Ă  l’Oyster de Rolex (1926) ou Ă  la Calatrava de Patek Philippe (1932). L’esthĂ©tique de ces piĂšces est suffisamment forte pour se prĂȘter Ă  de savants ajustements qui les modernisent, mais elles ont aussi d’autres points forts Ă  leur actif : leur forme, leur ergonomie et, bien sĂ»r, leur prĂ©cision. Cette annĂ©e, pour Ă©pater le public de Watches & Wonders, les horlogers ont surtout misĂ© sur des valeurs sĂ»res.

ZENITH

DĂšs 1888, Georges Favre-Jacot, fondateur de la Maison, dĂ©pose la marque « Pilote » en français, suivie du terme anglais « Pilot » six ans plus tard. TrĂšs vite, Zenith s’impose comme un acteur clĂ© dans l’univers des montres de pilote et des instruments de bord. Ses crĂ©ations ont accompagnĂ© des pionniers, Ă  l’image de Louis BlĂ©riot, premier aviateur Ă  traverser la Manche en 1909. Pour cĂ©lĂ©brer son 160 e anniversaire, la manufacture dĂ©voile une Ă©dition spĂ©ciale de la Pilot Big Date Flyback, habillĂ©e d’un saisissant bleu monochrome. Elle est dotĂ©e d’un boĂźtier de 42,5 mm en microbilles de cĂ©ramique. Sa couronne et les poussoirs rectangulaires sont en titane. Les grands chiffres arabes et les aiguilles du cadran cannelĂ© sont recouverts d’un matĂ©riau luminescent, garantissant une lisibilitĂ© parfaite dans toutes les conditions. Au cƓur de cette Ă©dition bat le calibre El Primero 3652, Ă©volution du lĂ©gendaire chronographe automatique haute frĂ©quence de Zenith. Ce mouvement associe une grande date et une fonction flyback. LimitĂ©e Ă  160 exemplaires, cette Ă©dition exclusive est livrĂ©e avec un bracelet en caoutchouc effet Cordura bleu et un second bracelet blanc.

Prix : 16 500 €

ÉMERGENCE

LA MODE PROTÉIFORME SELON THIBEAU SALVI

Ouvert en mode pop-up depuis quelques semaines en plein cƓur de Luxembourg, Émergence pourrait ressembler Ă  n’importe quelle autre boutique Ă©phĂ©mĂšre choisie par la capitale pour faire vivre son centre-ville commercial. Ce serait pourtant bien rĂ©ducteur de ne pas voir, au-delĂ  de la vitrine et des portants, l’ambition et la culture Ă©vĂ©nementielle de son concepteur, Thibeau Salvi, qui compte bien faire de son concept un vĂ©ritable lifestyle, exportable et dĂ©clinable dans les annĂ©es Ă  venir


Texte Fabien Rodrigues Images Lem Photography

La boutique est impeccable, les prĂ©sentoirs rangĂ©s au millimĂštre. Le choix des marques et des modĂšles prĂ©sentĂ©s Ă  la clientĂšle d’Émergence est carrĂ©ment couillu, tout en Ă©tant Ă  la fois en phase avec ce que s’arrache la Gen Z et sachant piquer l’intĂ©rĂȘt de modeuses et modeurs plus expĂ©rimentĂ©s. C’est le constat qu’il est relativement facile de faire en passant quelques minutes Ă  peine dans la boutique pop-up de Thibeau Salvi, situĂ©e pour encore quelques mois au moins en bas de la trĂšs passante rue Philippe II. Quelques vingtenaires branchouilles passent une tĂȘte pour un bonjour, viennent chercher du matos pour un event le soir mĂȘme, traĂźnent devant la boutique : l’ambiance tranche avec le caractĂšre plus attendu d’autres itĂ©rations mode one shot : ça sent un peu la rive droite parisienne, mĂątinĂ©e d’une certaine connaissance de la scĂšne locale


UN PREMIER PAS À DEUX

Et pour cause, Thibeau est né il y a 24 ans et a grandi au Luxembourg, avant de partir dans un premier temps vers Nancy pour obtenir un bachelor en business.

« C’est Ă  ce moment-lĂ  que je me suis dĂ©couvert un goĂ»t trĂšs prononcĂ© pour la mode, au cĂŽtĂ© de mon frĂšre Gauthier qui suivait lui un cursus plus crĂ©atif, en arts plastiques », nous confie-t-il. Le frangin dessine un peu partout, tout le temps - des personnages, des figurines, des « petites tĂȘtes » qui plaisent beaucoup Ă  Thibeau.

Le duo familial commence Ă  voir se dessiner des collections capsules avec des drops de t-shirts, de pulls et de hoodies

« DES

MODÈLES MAQUILLÉS

À L’EXTRÊME, DES

SILHOUETTES

PEU

VUES AILLEURS, DANS UNE RUE QU’ON ASSOCIE D’HABITUDE

PLUS VOLONTIERS AU TWEED, AU CACHEMIRE MONOCHROME ET AUX YORKSHIRES EN LAISSE CHANEL. »

qui reprennent les crĂ©ations graphiques de Gauthier, digitalisĂ©es et imprimĂ©es sur les textiles choisis et sous l’égide Gauto&Bro. Deux premiĂšres sĂ©ries limitĂ©es qui se passent comme il faut, avant quelques grosses mauvaises surprises, dans la confection et dans l’accueil du public, pour la troisiĂšme, qui freine alors la dynamique. Rien de bien grave : Thibeau a 21 ans Ă  peine, une pause s’impose et l’emmĂšne aux États-Unis oĂč il trouve un souffle d’inspiration bienvenu. « À mon retour, on a retravaillĂ© la direction artistique, on a trouvĂ© un nouveau fournisseur, on a repositionnĂ© le design et la sauce a pris, notamment en ligne et sur des Ă©vĂ©nements » - mais petit problĂšme : dĂšs que des dĂ©marches sont effectuĂ©es auprĂšs de boutiques pour booster la prĂ©sence physique et la visibilitĂ© commerciale de leur marque, les deux frĂšres se trouvent devant un mur


Peu de retours, pas mal de refus, sauf en Alsace ! Les modùles Gauto&Bro cartonnent à Strasbourg et à Mulhouse, ce qui met un peu de baume au cƓur, mais le mur devient encore plus infranchissable lorsque Thibeau pose ses valises pleines

SMART KIDS ON THE BLOCK

«

J’AI ENVIE DE PORTER ENSUITE LE CONCEPT ET LES CRÉATEURS QUI ME FONT CONFIANCE SUR UNE SCÈNE PLUS INTERNATIONALE »

de fringues et d’espoirs Ă  Paris, pour y obtenir son master : les boutiques y sont hermĂ©tiques, rien ne passe. « Je ne comprenais pas qu’il y ait une telle diffĂ©rence entre divers endroits, entre Strasbourg oĂč ça marchait Ă  fond, et Paris ou mĂȘme Luxembourg oĂč l’ambiance Ă©tait bien plus frileuse », se rappelle le fondateur d’Émergence. C’est lĂ  qu’il va d’ailleurs faire naĂźtre le concept, dans une nouvelle aventure solo.

PARIS-LUXEMBOURG À GRANDE VITESSE

C’est un de ses profs de master, Majid, qui va l’inspirer et l’aider Ă  rĂ©aliser sa vision des choses : une boutique nouvelle forme, Ă©volutive et collaborative, avec le plein de marques indĂ©pendantes en rotation - Émergence voit le jour Ă  Paris en avril 2024, avec une premiĂšre boutique Ă©phĂ©mĂšre qui fait du bruit dans le quartier trĂšs prisĂ© de Voltaire. Thibeau n’y voit pas que des crĂ©ateurs et des pĂ©pites Ă  shopper, mais tout un univers Ă©vĂ©nementiel autour avec un gros week-end de lancement, des dĂ©filĂ©s en rue, des shootings, la prĂ©sence sur place de crĂ©ateurs qui viennent d’un peu partout en France
 Les gens postent, reviennent pour savoir ce qui s’y passe : l’émulation est au rendez-vous pendant les deux mois d’existence du pop-up.

« J’ai vraiment beaucoup aimĂ© cette premiĂšre Ă©dition et ça m’a confortĂ© dans ma dĂ©marche et dans son potentiel, mais il Ă©tait aussi temps de s’éloigner de Paris pour la suite. Le prix de tout Ă©tait ahurissant, surtout que les Jeux olympiques allaient dĂ©barquer ! », nous raconte Thibeau, qui revient au Grand-DuchĂ© et installe une nouvelle boutique au Belval Plaza, presque par hasard. En effet, dĂ©jĂ  en pourparlers avec la ville de Luxembourg pour sa nouvelle vague de pop-ups, le centre commercial eschois lui propose un espace pour l’hiver dernier, en collaboration avec l’enseigne NFK, plus branchĂ©e sneakers. Le switch vers la Ville se fait ensuite rapidement, avec une ouverture dans la foulĂ©e et la rue Philippe II.

DES ÉTIQUETTES ET DES HISTOIRES

LĂ , Thibeau Salvi ne veut pas « que » proposer des vĂȘtements, mais aussi raconter les histoires qui se cachent derriĂšre leur fabrication et stimuler Ă  nouveau sa communautĂ© avec des events percutants : nouveaux dĂ©filĂ©s, workshops en collab’ avec Addiktink ou encore formation Ă  la sĂ©rigraphie : l’ouverture d’Émergence#3 est pluridisciplinaire et rĂ©solument diffĂ©rente, « pour aller au-delĂ  du vĂȘtement et favoriser vraiment la dĂ©couverte ». La patte Émergence y est Ă  nouveau bien prĂ©sente : un graphisme hyper pointu, des modĂšles maquillĂ©s Ă  l’extrĂȘme, des silhouettes peu vues ailleurs, dans une rue qu’on associe d’habitude plus volontiers au tweed, au cachemire monochrome et aux yorkshires en laisse Chanel.

« L’ambiance Ă©tait Ă©videmment diffĂ©rente que pour l’ouverture Ă  Paris, oĂč on Ă©tait toute une Ă©quipe Ă  travailler sur le projet. Ici, je suis tout seul ou presque et c’est Luxembourg, mais on a vu un gain d’enthousiasme au fur et Ă  mesure de l’évĂ©nement, avec des gens qui venaient en courant juste avant la fermeture de la boutique ». Des super retours, des bonnes vibes entre les modĂšles et les

gens impliquĂ©s, le plein de sourires - la sauce (re)prend ! Mais on trouve quoi chez Émergence ? De jeunes crĂ©ateurs indĂ©pendants toujours, majoritairement venant de France, mais - si tout va bien - avec un ou plusieurs confrĂšres luxembourgeois qu’on espĂšre voir dĂ©barquer lors de la prochaine rotation des crĂ©ateurs qui aura lieu le 7 juin. Des mĂ©langes de textiles et beaucoup de textures, un retour vers le futur avec des esthĂ©tiques trĂšs 2000 et des piĂšces uniques vraiment chouettes, joliment mises en lumiĂšre grĂące Ă  une scĂ©no brute et Ă©lĂ©gante. CĂŽtĂ© Ă©tiquettes coup de cƓur : les graphiques explosifs des pulls Miasin, les gĂ©niaux sacs imprimĂ©s en 3D de Human, les bijoux canon de chez Mugino, les textiles barrĂ©s de chez Purple Place et les motifs imparables de chez Fraude


L’aprĂšs-pop-up ? Le dĂ©veloppement du lifestyle Émergence, « au Luxembourg mais aussi et sĂ»rement ailleurs, pour porter le concept et les crĂ©ateurs qui me font confiance sur une scĂšne plus internationale » ; mais aussi une ou plusieurs boutiques « en dur ». Ne reste plus qu’à savoir oĂč, Thibeau Ă©tant toujours Ă  la recherche du terrain le plus fertile pour ce faire - privilĂšge de l’ñge !

JAEGER-LECOULTRE X MATHIEU DAVOINE

L’EXCELLENCE ARTISANALE À GENÈVE

GrĂące Ă  son programme ambitieux Made of Makers, la cĂ©lĂšbre Maison horlogĂšre Jaeger-LeCoultre explore de nouvelles formes d’expression grĂące Ă  une sĂ©rie de collaborations prestigieuses avec des artistes et des artisans issus de diverses disciplines. À l’occasion de l’édition 2025 du salon Watches and Wonders de GenĂšve, elle distillait un vĂ©ritable voyage gastronomique expĂ©rimental dans le monde du chocolat en accueillant le chef Mathieu Davoine, nouveau maker passionnĂ© et passionnant qui y interprĂ©tait des valeurs fortes de la marque, au sein du 1931 CafĂ©. Bold a eu la chance de s’entretenir avec lui lors d’une dĂ©gustation mĂ©morable


Établissant un parallĂšle entre l’horlogerie et l’art, le programme Made of Makers favorise les collaborations avec des artistes et designers issus de disciplines extĂ©rieures Ă  l’horlogerie, qui partagent certaines valeurs cardinales de la Maison : crĂ©ativitĂ©, expertise, prĂ©cision. « Il vise Ă  remettre en question la perception de l’art classique, considĂ©rĂ© comme statique, voire passĂ©iste, en insistant sur sa rĂ©invention permanente et son statut de source majeure d’inspiration pour les crĂ©atifs d’aujourd’hui », nous dit Jaeger-LeCoultre Ă  cette occasion, et il est indĂ©niable que le jeune chef chocolatier Mathieu Davoine incarne de maniĂšre particuliĂšrement pertinente le potentiel crĂ©atif valorisant de cette communautĂ© virtuose.

DES VOYAGES FORMATEURS

FormĂ© non loin de lĂ , dans la rĂ©gion d’Annecy, tout d’abord Ă  la boulangerie puis Ă  la pĂątisserie, ce sont des rencontres avec des chefs qui affectionnaient particuliĂšrement le chocolat qui vont transmettre, il y a une quinzaine d’annĂ©es, ce virus que l’on attraperait volontiers Ă  Mathieu. « J’ai particuliĂšrement Ă©tĂ© sĂ©duit par la versatilitĂ© du chocolat et de ses diffĂ©rentes formes Ă  travailler : solide, liquide, en poudre », nous confie-t-il sourire aux lĂšvres, sa passion pour son ingrĂ©dient phare visiblement intacte.

Son dĂ©but de carriĂšre amĂšne alors Mathieu Davoine dans l’hĂŽtellerie de luxe, en PolynĂ©sie française, puis au KoweĂŻt oĂč il est chargĂ© d’élaborer des collections chocolatiĂšres haut de gamme, « des voyages et des expĂ©riences inoubliables qui m’ont apportĂ© des rencontres et des contacts prĂ©cieux avec d’autres cultures, et qui font partie, par leur accumulation, de mon inspiration quotidienne encore aujourd’hui ». Puis « retour » sur les bords du lac LĂ©man,

un des berceaux du chocolat, oĂč il rĂ©alise que c’est la pĂątisserie de boutique qui l’aidera Ă  s’épanouir dans son art gourmand et oĂč il s’inspire entre autres d’une des rĂ©fĂ©rences d’alors, Christophe Michalak, pour dĂ©finir son approche et son projet genevois - aujourd’hui couronnĂ© de succĂšs


UN NOUVEAU MAKER TRÈS COMPLICE POUR 4 BOUCHÉES À TOMBER

Une passion inĂ©branlable, un savoir-faire reconnu et un goĂ»t impeccable pour la prĂ©sentation visuelle de ses crĂ©ations - il suffit de consulter sa page, vĂ©ritable instant ASMR pour les esthĂštes du chocolat, pour s’en rendre compte : voilĂ  certainement ce qui a poussĂ© la Maison Jaeger-LeCoultre Ă  approcher le chef Davoine pour cette Ă©dition 2025 de Watches and Wonders. En tant que nouveau maker, il y a pour mission d’interprĂ©ter les codes du polo, fil rouge de la Maison sur le salon cette annĂ©e - mais aussi de « repousser les limites du goĂ»t en s’affranchissant des conventions », aux manettes du trĂšs chic 1931 CafĂ©. Habile jeu de textures, associations gustatives audacieuses, boisson expĂ©rimentale en accord : Mathieu ne s’interdit rien ou presque pour confectionner les quatre bouchĂ©es exceptionnelles qui sera sa rĂ©ponse Ă  cette savoureuse demande.

Il y ajoute une dimension supplĂ©mentaire : utiliser des ingrĂ©dients typiques de la vallĂ©e de Joux pour faire du plateau de dĂ©gustation un vĂ©ritable voyage dans le paysage environnant de la Manufacture Jaeger-LeCoultre. Le but : « vraiment oser, me dĂ©passer, me challenger et dĂ©couvrir la rĂ©action des visiteurs au 1931 CafĂ© » ! Un dĂ©fi qui l’enthousiasme d’autant plus qu’il le fait sortir du confort de sa boutique/tea room oĂč « il est plus difficile de proposer des associations aussi expĂ©rimentales, quand les clients

cherchent des crĂ©ations plus fĂ©dĂ©ratrices »  Mais place Ă  la dĂ©gustation - un vrai privilĂšge pour Bold sur ce salon 2025 :

La bouchĂ©e numĂ©ro 1, « Harmonie de Chocolat », cĂ©lĂšbre les multiples facettes du chocolat. Sa forme tourbillonnante symbolise l’énergie et le mouvement des joueurs et des chevaux sur un terrain de polo. Un biscuit sablĂ© chocolatĂ© est surmontĂ© d’une mousse au chocolat noir qui cache une surprise : des « perles » de cacao croustillantes. L’ensemble est habillĂ© d’une ganache au chocolat au lait parsemĂ©e de noisettes : un moment de confort rĂ©gressif qui remplit toutes les cases d’un bon moment chocolatĂ©, parfait pour dĂ©buter le voyage


La bouchĂ©e numĂ©ro 2, « Galop des Bois », passe la seconde et allie le croustillant du pralinĂ©, la lĂ©gĂšretĂ© d’une mousse et le moelleux d’une gĂ©noise dans une rĂ©alisation en forme de balle de polo, entourĂ©e des lettres du nom Jaeger-LeCoultre en chocolat noir. Son profil aromatique parfaitement Ă©quilibrĂ© associe le chocolat blanc et la vanille Ă  des ingrĂ©dients typiques de la vallĂ©e de Joux : les fruits des bois en compotĂ©e pour une aciditĂ© maĂźtrisĂ©e, les noisettes et - plus surprenant - les cĂšpes, dont on peut faire varier l’intensitĂ© grĂące Ă  un moulin. La traduction magistrale de cette vallĂ©e chĂšre Ă  la Maison horlogĂšre qui nous accueille, dans une sophistication Ă©vidente, mais tout sauf obsĂ©quieuse
 Une crĂ©ation qui restera dans notre esprit pour un moment !

La bouchĂ©e numĂ©ro 3, « Éclat de Caviar », s’avĂšre elle aussi mĂ©morable en mariant les saveurs de l’olive noire et du chocolat, rehaussĂ©es par une infusion de jeunes pousses de sapin de la vallĂ©e de Joux. PrĂ©sentĂ©es dans une boĂźte mĂ©tallique rappelant le cirage utilisĂ© pour lustrer les bottes des joueurs de polo, des « perles de caviar » en chocolat

« JE N’AURAIS PAS PU DIRE NON À UNE OPPORTUNITÉ PAREILLE DE VRAIMENT OSER, DE ME DÉPASSER, DE ME CHALLENGER ET DE DÉCOUVRIR LA RÉACTION DES VISITEURS »

brillant - que Mathieu a mis des heures Ă  crĂ©er une par une pour l’occasion - crĂ©ent une surprise sensorielle : leur enrobage croustillant laisse place Ă  une onctueuse crĂšme au chocolat, Ă  une tapenade d’olives aĂ©rienne et Ă  un biscuit croustillant - l’alliance la plus percutante du plateau.

La derniĂšre bouchĂ©e, « Douceur du Cavalier », mise Ă  nouveau sur le confort rĂ©gressif et revisite le Petit Ă©colier, le biscuit classique recouvert d’une tablette de chocolat et adorĂ© des enfants Ă  l’heure du goĂ»ter, en une friandise chocolatĂ©e sophistiquĂ©e qui saura sĂ©duire les joueurs de polo « aprĂšs un match endiablĂ© ». Pour le sablĂ© croquant, le chef a imaginĂ© une recette spĂ©ciale avec du pollen de la vallĂ©e de Joux garnie d’une onctueuse ganache au chocolat et de gelĂ©e de reine-des-prĂ©s, le tout enrobĂ© de chocolat au lait. De quoi conclure tout en douceur cette parenthĂšse gastronomique et visuelle, plus que bienvenue dans le tumulte horloger de Watches and Wonders.

UNE

BOISSON

EXPÉRIMENTALE ET UN ART DE PRÉSENTER POUR LA COHÉSION

Mathieu Davoine ne s’est Ă©videmment pas arrĂȘtĂ© Ă  la crĂ©ation individuelle de ces quatre bouchĂ©es gĂ©niales pour rĂ©pondre Ă  la demande de Jaeger-LeCoultre : n’oublions pas que repousser les limites faisait partie du brief initial !

Il a donc Ă©galement enrichi l’expĂ©rience de dĂ©gustation en concoctant une boisson spĂ©ciale dont l’ingrĂ©dient principal

est la pulpe charnue (ou mucilage) qui enrobe les fĂšves de cacao Ă  l’intĂ©rieur d’une cabosse mĂ»re. Avec sa saveur lĂ©gĂšrement sucrĂ©e et acidulĂ©e Ă©voquant les fruits tropicaux, elle est essentielle au processus de fermentation naturelle que subissent les fĂšves avant d’ĂȘtre mises Ă  sĂ©cher puis torrĂ©fiĂ©es. « C’est un ingrĂ©dient gĂ©nial Ă  la saveur unique que j’ai pu dĂ©couvrir lors d’un de mes voyages en IndonĂ©sie, oĂč il est gĂ©nĂ©ralement cantonnĂ© Ă  cette fonction, mais peu ou pas considĂ©rĂ© comme ingrĂ©dient Ă  part entiĂšre. Pourtant, ses saveurs sont incroyables et la boisson Ă  partir de ce mucilage s’est vite imposĂ©e Ă  moi pour cette dĂ©gustation ». Et c’est vrai : elle tombe particuliĂšrement bien sur chaque bouchĂ©e Ă  la maniĂšre d’un accord metsmocktail trĂšs rĂ©ussi dans un restaurant Ă©toilĂ©. Bluffant.

Enfin, l’art de la prĂ©sentation fait partie intĂ©grante de l’expĂ©rience. Il faut dire que par le passĂ©, Mathieu Davoine a fait partie de l’équipe de la sĂ©lection suisse pour la coupe du monde de pĂątisserie, « une expĂ©rience qui m’a marquĂ© Ă  la fois professionnellement et humainement et lors de laquelle j’ai rĂ©alisĂ© notamment une sculpture de chocolat qui m’a permis de me remettre en question pendant des mois », nous confie l’artisan. Il reprĂ©sentera d’ailleurs Ă  nouveau la Suisse lors de la Culinary World Cup de 2026 et a créé pour le 1931 CafĂ© un gigantesque cadran de Reverso en chocolat, que l’on peut voir pivoter Ă  l’image du modĂšle phare de la Maison Jaeger-LeCoultre pour Ă©carquiller une derniĂšre fois les yeux avant de replonger dans l’ambiance bouillonnante du salon


Texte Fabien Rodrigues
Images Jaeger-LeCoultre

DÉCOUVREZ

LA PREMIÈRE COLLECTION

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: Sophie Slurink

CRASH TEST

BMW M3 REPROGRAMMÉE WOT1

UN TIGRE DANS LE MOTEUR

Chez BMW, on ne fait, de base, pas les choses Ă  moitiĂ©. Cela dit, si vous voulez encore plus de puissance, rendez-vous chez WOT Engineering. Des pros de l’automobile vous boostent le moteur de façon totalement lĂ©gale. Ça mĂ©rite bien un petit test !

La BMW M3 est depuis longtemps synonyme de performances et d’innovations. Avec sa derniĂšre version, la marque allemande a, une fois de plus, repoussĂ© les limites en matiĂšre de berline sportive. Alliant puissance, technologie de pointe et design audacieux, la M3 a rĂ©ussi Ă  se positionner non seulement comme une voiture de sport, mais aussi comme un petit chef-d’Ɠuvre d’ingĂ©nierie. Vous l’avez compris, cette voiture me parle et fait partie de mes petits coups de cƓur. Alors, forcĂ©ment, lorsqu’on m’a proposĂ© de tester une voiture reprogrammĂ©e par WOT, j’avoue que je n’ai pas boudĂ© mon plaisir pour voir et comprendre ce que cela change rĂ©ellement sur la route


LA PETITE HISTOIRE DE WOT

Il fallait deux passionnĂ©s d’automobile pour se lancer dans l’aventure de WOT, pour Wide Open Throttle (traduisez par « Ă  plein rĂ©gime »). Jan est juriste luxembourgeois et François est informaticien belge spĂ©cialisĂ© dans le domaine de l’optimisation des moteurs depuis ses tout dĂ©buts. L’objectif Ă©tait de dĂ©velopper une marque centrĂ©e sur la reprogrammation en rĂ©unissant toutes les Ă©tapes de l’homologation. Un dĂ©tail qui fait toute la diffĂ©rence puisqu’il s’agit d’un processus par lequel les constructeurs obtiennent l’approbation de leurs vĂ©hicules pour le proposer lĂ©galement sur le marchĂ© de l’automobile. Celui-ci implique une sĂ©rie de tests rigoureux qui mesurent, entre autres, les gaz polluants Ă©mis par le moteur d’une voiture dans diffĂ©rentes conditions de conduite, telles que la conduite en ville ou sur autoroute. Pour ce faire, un organisme d’inspection technique indĂ©pendant, le TÜV Rheinland, rĂ©alise la procĂ©dure d’essai mondiale harmonisĂ©e pour les vĂ©hicules lĂ©gers (WLTP). Au Luxembourg, WOT est la seule sociĂ©tĂ© Ă  proposer ce service.

LA REPROGRAMMATION SOUS LA LOUPE

Que se passe-t-il lors de cette fameuse reprogrammation ?

En gros WOT se charge de changer les paramĂštres du calculateur moteur pour augmenter la puissance et le couple, tout en assurant l’agrĂ©ment de conduite. Mais pas que ! Dans certains cas, le changement de l’une ou l’autre piĂšce, comme un Ă©changeur, peut ĂȘtre nĂ©cessaire. Sur papier, ça paraĂźt simple. Dans la rĂ©alitĂ© c’est un travail d’équilibriste qui demande un long processus de dĂ©veloppement. D’abord, la sociĂ©tĂ© identifie un vĂ©hicule appropriĂ©. Vous comprendrez qu’il n’y a pas vraiment de raison de booster une Renault Clio Ă©quipĂ©e d’un moteur de base. Plusieurs critĂšres sont pris en compte, dont le poids et la

consommation, afin de servir en tant que vĂ©hicule prototype couvrant une famille de voitures Ă©quipĂ©es du mĂȘme moteur. La reprogrammation ne se fait pas uniquement sur des vĂ©hicules neufs. Cependant, la maison se fixe des limites. Il y aurait trop de risques Ă  travailler sur des voitures affichant plus de 100 000 km au compteur. La question que je me suis posĂ©e - et que vous vous posez probablement aussi - est de savoir pourquoi faire reprogrammer une voiture neuve, plutĂŽt que d’en acheter une autre, plus puissante ? Parce que c’est moins cher ! Une reprogrammation coĂ»te entre 1 300 et 5 000 €, alors qu’une montĂ©e en gamme risque fort d’atteindre au moins 10 000 €. Le dĂ©veloppement dure en moyenne deux mois. Il se dĂ©roule en deux temps. D’abord sur banc de puissance pour mesurer les performances maximales, puis sur route pour affiner l’agrĂ©ment de conduite. Lorsque le vĂ©hicule est validĂ© en interne, il peut passer au processus d’homologation.

ET SUR LA ROUTE


Revenons Ă  notre fameuse M3. Je l’avais dĂ©jĂ  conduite et je dois bien avouer que j’avais quelques doutes sur les performances de la reprogrammation. Le modĂšle original, Ă©quipĂ© d’un moteur six cylindres en ligne de 3.0 litres dĂ©livre jusqu’à 510 ch et offre dĂ©jĂ  des performances Ă©poustouflantes. Je craignais que le changement soit obtenu au dĂ©triment de la tenue de route et que le dĂ©marrage soit tellement agressif qu’il en devienne dĂ©sagrĂ©able. Passer Ă  680 ch et 830 Nm de couple sous le capot me semblait donc un brin audacieux. Pratiquement, on conserve les diffĂ©rents modes (confort, sport et sport plus). Au dĂ©marrage, la voiture se montre totalement soumise Ă  ma bonne volontĂ©. On m’explique le recalibrage de la pĂ©dale d’accĂ©lĂ©ration, le raccourcissement des temps de passage des vitesses, etc. En mode confort, n’importe quel conducteur se sent comme Ă  la maison. En mode sport plus, le plaisir est largement dĂ©cuplĂ©, pourtant la M3 est dĂ©concertante de stabilitĂ©, y compris lorsque j’aborde une sĂ©rie de virages en lacets. Tout du long, la boĂźte joue bien son rĂŽle. Un petit plus : lovĂ©e dans les super siĂšges baquets du constructeur, je me sens totalement connectĂ©e Ă  la voiture que je garde vraiment sous contrĂŽle.

CONCLUSION

Je sors du test totalement conquise par cette reprogrammation de champion. Pour un prix, somme toute, raisonnable, les amateurs de sensations ne seront pas déçus.

5 CHOSES À SAVOIR SUR SENSA,

LE RESTAURANT TRÈS RÉUSSI DU GRAND NORD LUXEMBOURGEOIS

Situé au sein du tout nouveau complexe hÎtelier

Anatura, Ă  Weiswampach, Sensa se veut une destination Ă  lui seul et semble bien avoir les moyens de ses ambitions. On est allĂ©s voir ce que ça donnait et on n’a pas Ă©tĂ© déçus, bien au contraire


‱ Le restaurant Sensa est un concept créé par le groupe Lamy en collaboration avec une des figures de proue de la gastronomie belge, le chef Yves Mattagne, doublement Ă©toilĂ© Ă  La Villa Lorraine Ă  Bruxelles. Il a créé pour l’établissement un menu identitaire et reconnaissable, adaptĂ© au cadre et faisant la part belle aux produits frais
 Un nom prestigieux, vĂ©ritable atout en matiĂšre d’attractivitĂ© et de savoir-faire.

‱ Sur place, c’est le chef Valentin Beck qui veille au grain et apporte sa touche en cuisine au quotidien, main dans la main avec le chef Mattagne qui lui rend visite de maniĂšre hebdomadaire. Les foodies les plus pointus le reconnaĂźtront sans doute : le jeune chef Beck a exercĂ© plusieurs annĂ©es au cĂŽtĂ© de Cyril Molard, au restaurant Ma Langue Sourit Ă  Moutfort - lui aussi affichant deux Ă©toiles Michelin !

‱ Dans l’assiette : des plats Ă  la fois sophistiquĂ©s sans ĂȘtre pompeux et carrĂ©ment joyeux, tant dans les dressages que dans la combinaison des saveurs. Un joli travail sur les poissons et crustacĂ©s, avec une touche asiatique subtile, mais assumĂ©e. Les belles viandes ont droit Ă  un traitement cinq Ă©toiles grĂące au concept de parilla, qui remonte aux dĂ©buts de la cuisine argentine et qui consiste Ă  griller sur une flamme nue afin d’obtenir une saveur fumĂ©e et unique
 Elles sont de plus accompagnĂ©es d’un Ă©ventail trĂšs allĂ©chant de sides originaux.

‱ N’oublions pas le cadre, Ă  la fois Ă©lĂ©gant et confortable, alternant petite tables traditionnelles, cosy corners circulaires et douillets et cinq places trĂšs dĂ©sirables au comptoir, avec vue imprenable sur la cuisine semi-ouverte et le ballet des cuisiniers. La vue Ă  l’arriĂšre n’est pas mal non plus - euphĂ©misme : une grande terrasse et le lac haut !

‱ Il est enfin possible de dĂ©guster quelques bons petits plats au grand bar attenant et bĂ©nĂ©ficiant, lui, d’une belle vue sur le lac bas et le futur spa extĂ©rieur. Mention spĂ©ciale aux sticks de scampis croustillants au shiso, qu’on espĂšre bien retrouver lors de notre prochain passage. À bon entendeur


CAUSE THIS IS AFRICA


Nouvelle ouverture en plein centre piĂ©ton de la capitale luxembourgeoise, avec une cuisine ouest-africaine que l’on a peu l’habitude de voir et qui fait plaisir ! Chez Odum, dans un cadre cosy Ă  la dĂ©coration contemporaine mĂątinĂ©e d’influences africaines, la cuisine se veut traditionnelle ou fusion, le menu Ă©tant composĂ© de ces deux orientations. On peut ainsi y dĂ©guster de l’asun, soit de l’agneau braisĂ© et Ă©picĂ© servi avec poivrons, piments et yam frit, ou encore du suya - du bƓuf marinĂ© aux cacahuĂštes cuit au barbecue et servi avec du riz jallof
 Mais aussi une salade mangue et noix de pĂ©can ou des « gnocchi cassava » dans la section fusion
 EnïŹn, l’établissement propose parfois Ă©galement des soirĂ©es animĂ©es, avec un agenda publiĂ© sur son site web.

LE SEVEN HOTEL EN MODE STREET

Le chef Fernando Andreu aime expĂ©rimenter et dĂ©cliner son savoir-faire culinaire dans des concepts variĂ©s au fil des annĂ©es, du haut des cuisines du Seven Hotel Ă  Esch-sur-Alzette. Au sein de cet Ă©tablissement - qu’il dirige avec sa moitiĂ© Violant depuis bientĂŽt 15 ans - et outre son adresse phare Bosque FeVi pour lequel il a Ă©tĂ© reconnu par deux fois Chef mĂ©diterranĂ©en de l’AnnĂ©e par Gault & Millau Luxembourg, le chef propose Ă  prĂ©sent FeVi Street. InspirĂ©e par l'esprit vibrant de la street food, cette brasserie urbaine propose des plats modernes, savoureux et accessibles, parfaits pour une pause gourmande sur le pouce, Ă  emporter ou Ă  dĂ©guster chez soi. Une cuisine qui « reflĂšte une fusion unique entre tradition et modernitĂ©, en transformant les saveurs classiques en une expĂ©rience revisitĂ©e et dĂ©contractĂ©e », prĂ©cise le couple. Un nouveau concept qui s’impose aussi comme un endroit idĂ©al pour partager de bons moments entre amis, dans une ambiance bucolique en plein cƓur de la forĂȘt du Gaalgebierg...

100 % FONDANT

AprĂšs une premiĂšre aventure chocolatiĂšre en 2021, Romain Viaud revient avec un nouveau concept de chocolat trĂšs, trĂšs fondant : Agapeo. En effet, le credo de ses crĂ©ations gourmandes est : « À ne pas croquer, Ă  laisser fondre... ». Agapeo, qui signifie en grec « Amour sincĂšre », est l’histoire d’une quĂȘte de sens et de partage. En plus du goĂ»t unique de chacune des crĂ©ations, le produit se veut raffinĂ© et Ă©purĂ©, sans ajout de matiĂšres grasses ou de produits transformĂ©s. Le chocolat est travaillĂ© comme un vigneron confectionne un grand cru, ou un parfumeur, un grand parfum, par l’assemblage avec des ingrĂ©dients bruts naturels tels que poivres, Ă©pices, plantes aromatiques, fleurs ou cafĂ©s... Quant Ă  la dĂ©gustation, pour Romain Viaud, laisser fondre, c’est prendre le temps de vivre un instant unique oĂč les aromes se dĂ©veloppent en bouche, au fur et Ă  mesure de la fonte de la goutte. C’est aussi apprendre la patience et dĂ©couvrir une nouvelle formule gagnante : 1 goutte + 1 goutte = 1 cƓur...

LA FOLIE PUB QUIZ

Ils n’en finissent pas de se multiplier et de sĂ©duire les amatrices et amateurs de bonnes soirĂ©es oĂč l’on apprend des choses tout en s’affrontant : les pub quiz sont clairement une des grosses tendances du moment au Grand-DuchĂ© ! Si certains existent depuis des annĂ©es, comme celui - trĂšs challenging - du Rocas Ă  Luxembourg par exemple, d’autres font leur apparition - ou rĂ©apparition. De Gudde WĂ«llen propose ainsi plusieurs versions allĂ©chantes, notamment avec son Ă©dition dĂ©diĂ©e aux vins et animĂ©e par les Caves Wengler ! The Tube tient Ă©galement son quiz en Ville, tandis que le CafĂ© Saga Ă  Esch-Belval lançait en fĂ©vrier son premier Science Pub Quiz - proximitĂ© avec la CitĂ© des Sciences oblige - alors que le cafĂ© Ă  jeux Bei de MinettsdĂ€pp propose, quant Ă  lui, le Pub Quiz by JĂ©rĂŽme Ă  EschGare... La tradition venant des pays anglo-saxons, ces Ă©vĂ©nements se font souvent en anglais, mais des Ă©ditions en français ou multi- lingues existent aussi... À chacun.e son pub quiz !

& Sélection

Rodrigues

ATMOSPHÈRE, ATMOSPHÈRE


Face au Royal Hamilius, l’ancien Kin Khao a trouvĂ© repreneur et est devenu Atmos, un lieu rĂ©solument contemporain, dĂ©diĂ© Ă  la fĂȘte et Ă  une cuisine de brasserie honnĂȘte. Leonardo, le nouveau directeur polyvalent et crĂ©atif, a effectuĂ© de jolis travaux, notamment Ă  l’étage oĂč les tables laissent place Ă  un dancefloor aprĂšs le dĂźner en ïŹn de semaine. On y traĂźne aussi volontiers en journĂ©e et au dĂ©jeuner - et bien sĂ»r en terrasse pour l’afterwork des beaux jours, Ă  quelques pas du tram. Une attention particuliĂšre a Ă©tĂ© portĂ©e aux cocktails, Ă  dĂ©couvrir avec modĂ©ration
ou non !

LE COMPTE INSTA À SUIVRE

@sips.esencia : Avec les beaux jours arrivent des envies d’escapades et de bons cocktails, et un des Ă©tablissements europĂ©ens les plus scrutĂ©s du moment est sans doute le nouveau bar de la star Simone Caporale Ă  Barcelone, Sips Esencia. Son grand frĂšre, le Sips, s’était glissĂ© en deux ans Ă  peine au top de la trĂšs convoitĂ©e liste 50 Best Bars, et ce nouveau venu catalan va sans doute faire parler de lui trĂšs vite aussi. Proposant « une autre façon de boire », notamment avec un tasting menu, Sips Esencia envoie surtout du lourd sur sa page avec des photos Ă  tomber Ă  la renverse. TrĂšs, trĂšs sexy


LA GASTRONOMIE POUR

LA BONNE CAUSE

Les Disciples Escof ïŹer Luxembourg, jeune association inaugurĂ©e en avril 2024, organisent leur deuxiĂšme grand gala de charitĂ© le mercredi 21 mai au domaine thermal de Mondorf - Ă©vĂ©nement gastronomique au proïŹt des enfants hospitalisĂ©s. Cette soirĂ©e placĂ©e sous le signe de l’excellence gastronomique rĂ©unira ainsi des chefs renommĂ©s et des passionnĂ©s de la haute cuisine pour cĂ©lĂ©brer l’hĂ©ritage culinaire d’Auguste Escof ïŹer, tout en apportant leur soutien Ă  une noble cause. À cette occasion, une tombola caritative sera organisĂ©e au proïŹt de l’Île aux Clowns, association dĂ©diĂ©e Ă  apporter du rĂ©confort et des sourires aux enfants hospitalisĂ©s. Un menu d’exception, une ambiance conviviale et un engagement solidaire : un rendez-vous incontournable pour les Ă©picuriens et les philanthropes du Grand-Duché 

MUNCH MUNCH

AnnoncĂ© depuis un moment dĂ©jĂ , Munchies a enfin ouvert ses portes dans la rue Chimay mimars. L’endroit longtemps connu sous le nom de Downtown a Ă©tĂ© repris par les frĂšres De Toffol et leur groupe en plein boom Black Sheep (Pop Up Hertz, Bella Ciao, Partigiano, Schuman), qui l’ont transformĂ© en burger place branchĂ© et plein de bon goĂ»t. Une carte courte, des prix sympas pour la capitale, des boissons maison et une coupe de Prosecco Ă  2 euros - tout le temps ! Ajoutez Ă  cela une dĂ©co vraiment rĂ©ussie, un flipper, un kicker et une ouverture en continu sept jours sur sept et vous avez le nouveau QG urbain du centre-ville. High Five pour le BLT, le Flying Dutchman sans pain, le side de poulet corĂ©en et le coleslaw, ainsi que pour les sodas houblonnĂ©s de la marque maison Kelti, particuliĂšrement rĂ©ussis


L’AVOINE QUI MARQUE

Oatly et Nespresso lancent Oatly Barista Edition Coffee, le blend idĂ©al pour les amateurs de boissons Ă  l’avoine. Label pionnier en ce qui concerne celles-ci, Oatly unit ses forces avec le gĂ©ant Nespresso pour rĂ©galer les coffee lovers amateurs d’avoine. Ensemble, ils ont donc lancĂ© la gamme Oatly Barista Edition Coffee, un mĂ©lange spĂ©cialement conçu pour les palais qui savourent leur cafĂ© avec un nuage d'avoine. Cette Ă©dition limitĂ©e exclusivement dĂ©veloppĂ©e pour les machines Nespresso Vertuo possĂšde « des saveurs riches agrĂ©mentĂ©es d’une gĂ©nĂ©reuse touche de caramel aïŹn de crĂ©er l’accord parfait avec la boisson Ă  l’avoine Oatly », nous promet-on
 Collab’ disponible en boutiques jusqu’à Ă©puisement.

JOLI COIN

Toujours en plein centre-ville de la capitale , la rumeur courait depuis quelque temps : l’ancien magasin HĂ€stens, au coin de la rue du CurĂ© et de la rue du FossĂ©, a bien Ă©tĂ© transformĂ© en bar-restaurant et a rouvert ses portes sous le nom de Tetro Bar & Kitchen et la direction des frĂšres Abdili - qui ont Ă©galement repris les rĂȘnes du Go Ten en ce dĂ©but d’annĂ©e. Loin d’ĂȘtre Ă©trangers Ă  la scĂšne lifestyle de la capitale, Alban et Ejup y proposent des formules qui font le succĂšs de leurs Ă©tablissements : un cadre cosy notamment Ă  l’étage, une petite terrasse oĂč voir et ĂȘtre vu(e) et une carte simple avec des burgers, des pinsas et une belle sĂ©lection de gins...

DÉCOUVRIR BRUXELLES À TRAVERS LES FEMMES QUI Y ONT VÉCU, QUI Y

TRAVAILLENT ET QUI LA FONT RAYONNER

À quelques heures du Grand-DuchĂ© (que ce soit en empruntant l’autoroute E411 oĂč il y a forcĂ©ment des travaux ou le train avec ses arrĂȘts dans des bleds improbables), Bruxelles est familiĂšre pour beaucoup de Luxembourgeois. Aussi, je vous Ă©pargne la Grand-Place, l’Atomium, le Palais royal et les restos de la rue des Bouchers, pour aller vers des terrains moins balisĂ©s. Partons Ă  la dĂ©couverte de Bruxelles au fĂ©minin.

FEMMES D’HISTOIRE

Impossible d’évoquer Bruxelles sans penser Ă  sa Sainte patronne, Gudule (un prĂ©nom tombĂ© totalement en dĂ©suĂ©tude, allez savoir pourquoi !). NĂ©e Ă  la fin du VIIe siĂšcle, Gudule Ă©tait la fille d’un comte du Brabant. Elle a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e dans une atmosphĂšre de piĂ©tĂ© et de soumission Ă  Dieu. Selon la lĂ©gende, elle allait chaque matin Ă  l'Ă©glise du Saint-Sauveur, Ă  deux lieues de sa maison et portait une lanterne que le diable Ă©teignait afin qu'elle s'Ă©gare. Un ange lui Ă©tait alors envoyĂ© pour rallumer la lanterne
 Elle est morte en 714. Trois siĂšcles plus tard, ses reliques ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es Ă  l'Ă©glise Saint-Michel, dĂ©jĂ  patron de Bruxelles. L’église collĂ©giale a repris les deux noms pour devenir cathĂ©drale Saints-Michelet-Gudule de Bruxelles. L’édifice gothique tel qu’on le connaĂźt aujourd’hui date du XIIIe siĂšcle, avec une grande fenĂȘtre en ogive qui occupe la façade et typique du style brabançon.

L’histoire de Bruxelles compte un nombre impressionnant de personnalitĂ©s fĂ©minines Ă  l’influence considĂ©rable, dans tous les domaines. Une bonne maniĂšre de les apprĂ©hender peut se faire Ă  travers les noms de rues, avenues, places et
tunnel ! Car oui, on donne des noms aux tunnels. Ainsi, le plus long tunnel routier de Belgique (2,5 km, moins que le plus long du Luxembourg, sur l’autoroute du nord avec ses 3 km), qui relie le centre-ville Ă  la basilique de Koekelberg a pris le nom

« tunnel Annie Cordy » Ă  sa rĂ©ouverture aprĂšs d’importants travaux. Il s’agissait Ă  la fois d’effacer le nom du roi LĂ©opold II, figure du colonialisme belge de triste mĂ©moire dont le tunnel portait le nom, et d’exprimer un mouvement de fĂ©minisation de l’espace public. Lors d’une consultation populaire, le nom de la chanteuse populaire, dĂ©cĂ©dĂ©e en 2020, a Ă©tĂ© choisi sur une liste de quatorze personnalitĂ©s fĂ©minines. La plasticienne Charlotte Beaudry signe la fresque reprĂ©sentant, tout au long du tunnel, des silhouettes et les portraits de trente jeunes Bruxelloises.

La rĂ©alisatrice Chantal Akerman a quant Ă  elle rĂ©alisĂ© une trentaine de films au cours de sa carriĂšre dont Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles. La ville ne Bruxelles n’a pas rebaptisĂ© le quai du Commerce, mais a donnĂ© Ă  son allĂ©e centrale - il faut parfois se contenter de peu - le nom de la rĂ©alisatrice. Non loin de lĂ , une fresque Ă  l’effigie du personnage principal du film a Ă©tĂ© peinte sur une façade, par l’artiste espagnole Alba Fabre SacristĂĄn.

On croise d’autres noms de femmes, moins connues sans doute, au grĂ© des rues des 19 communes bruxelloises. L’occasion de faire un peu d’histoire et de mettre en avant celles qui ont su dĂ©passer les barriĂšres mentales de leur Ă©poque et apporter du progrĂšs social, scientifique, politique ou culturel


Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule ©visit.brussels, Jean-Paul Remy
Fresque
Jeanne Dielman ©visit.brussels, Jean-Paul Remy

CITY

La rue Marie Popelin, entre le Botanique et la gare du Nord, rend hommage Ă  l’une des premiĂšres fĂ©ministes belges. NĂ©e Ă  Schaerbeek en 1846, elle suit, Ă  37 ans, des Ă©tudes de droit Ă  l’ULB. DiplĂŽme en poche, on lui refuse de prĂȘter le serment d’avocat
 parce qu’elle est une femme. La lecture des arguments de l’époque serait risible si les termes ne rĂ©sonnaient pas encore dans certaines bouches :

« la nature particuliĂšre de la femme, la faiblesse relative de sa constitution, [
] l'Ă©ducation qu'elle doit Ă  ses enfants, la direction de son mĂ©nage, la placent dans des conditions peu conciliables avec les devoirs de la profession d'avocat ».

« L’affaire Popelin » fut le point de dĂ©part de son implication dans la cause fĂ©minine et de la fondation de la « Ligue belge du droit des femmes ».

La drĂšve Anna Boch, artĂšre qui coupe le site de Tour et Taxis, met en avant une autre figure. Fille de Victor Boch, un des fondateurs de la faĂŻencerie Royal Boch (et donc petite-fille de « notre » Jean-François Boch), Anna est surtout connue comme artiste et comme mĂ©cĂšne. Dans son hĂŽtel particulier d’inspiration art nouveau, elle invite des musiciens et des peintres. Anna Boch est la seule personne Ă  qui Vincent Van Gogh a vendu une Ɠuvre de son vivant.

«

L’ARTISTE MÉLINA GHORAFI A INVENTÉ LE MOT DE MUSOGYNIE, LE MUSÉE DE LA MISOGYNIE ET TRIMBALLE SA COLLECTION AU GRÉ D’ÉVÉNEMENTS

ET DE FESTIVALS »

ASSOCIATIFS

Pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, deux infirmiĂšres, Edith Cavell et Gabrielle Petit, ont contribuĂ© Ă  l’effort de guerre au prix de leur vie. Elles ont aidĂ© des centaines de soldats alliĂ©s Ă  passer de la Belgique occupĂ©e vers les Pays-Bas, neutres, distribuĂ© la presse clandestine ou transmis des lettres aux soldats internĂ©s. AccusĂ©es d’espionnage, elles ont Ă©tĂ© toutes les deux fusillĂ©es. Un hĂŽpital et la rue oĂč il se situe Ă  Uccle portent aujourd’hui le nom d’Edith Cavell. Une statue de Gabrielle Petit trĂŽne, elle, sur la place Saint-Jean, entre le Sablon et la Grand-Place. On reste dans les environs de cette derniĂšre pour faire connaissance avec une statue de 50 cm. Je ne parle pas du cĂ©lĂšbre Manneken Pis, mais de sa sƓur Jeanneke Pis qui baisse sa culotte au bout de l’impasse de la FidĂ©litĂ©. Elle a Ă©tĂ© sculptĂ©e en 1985 Ă  l’initiative de l’artiste Denis Adrien Debouvrie par soucis de paritĂ© (la statue du chien, Zinneke Pis, a rejoint cette famille de joyeux pisseurs en 1998 au coin de la rue des Chartreux).

Avant de s’intĂ©resser Ă  des femmes plus contemporaines, on citera encore quelques bruxelloises cĂ©lĂšbres qui n’ont pas eu droit Ă  leur nom de rue. Sur la façade du 48, rue Keyenveld Ă  Ixelles, on apprend que c’est lĂ  qu’est nĂ©e Audrey Hepburn, en 1929. Elle y a vĂ©cu jusqu’à ses 5 ans, Ăąge auquel sa famille quitta la Belgique. Un petit buste en bronze de l’actrice iconique de Breakfast at Tiffany’s se trouve dans un square qui porte son nom. Loin du grand Ă©cran, mais aussi gĂ©nĂ©reuse de cƓur, SƓur Emmanuelle (nĂ©e Madeleine Cinquin), connue

pour son action dans les bidonvilles du Caire, a vu le jour le 16 novembre 1908 à Bruxelles, d'un pÚre français et d'une mÚre belge, commerçants en confection de lingerie fine.

FEMMES DE COMBAT

AprĂšs ces pionniĂšres du fĂ©minisme, passons Ă  celles qui continuent aujourd’hui Ă  mettre en valeur le travail des femmes, Ă  se battre pour les rendre plus visibles et Ă  dĂ©noncer les mĂ©canismes patriarcaux et masculinistes. L’artiste MĂ©lina Ghorafi est de celles-lĂ . Depuis 2018, elle rassemble les objets, livres et artefacts autour de la fĂ©tichisation des reprĂ©sentations des corps de femmes. Elle a inventĂ© le mot de Musogynie, le musĂ©e de la misogynie et trimballe sa collection au grĂ© d’évĂ©nements, de festivals, de rendez-vous associatifs ou de lieux alternatifs. Elle propose des visites guidĂ©es oĂč sont pointĂ©s les clichĂ©s sexistes et l’esthĂ©tisation de la violence faite aux femmes dans les artefacts des cultures populaires occidentales. Un calendrier de routier par-ci, un dĂ©capsuleur Ă  gros seins, un cendrier comme des jambes ouvertes, le cul de Fanny pour les joueurs de pĂ©tanque et des tas de livres toutes Ă©poques confondues. C’est assez Ă©difiant !

Claire de la Vallée
Gabrielle Petit ©visit.brussels, Jean-Paul Remy

Le travail de MĂ©lina Ghorafi a notamment Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© dans le cadre du Fame (acronyme pour Festival where arts meet empowerment), un festival d’arts de la scĂšne qui expose le travail de femmes et minoritĂ©s de genre et qui se tient chaque Ă©tĂ© depuis 2022, Ă  la rentrĂ©e. On y applaudit des productions nĂ©es en Belgique ou Ă  l’international dans les domaines du théùtre, de la danse ou de la musique, Ă  travers spectacles, concerts, confĂ©rences, discussions, ateliers, balades et films.

« JEANNEKE PIS, PETITE SƒUR

DU FAMEUX MANNEKEN

PIS, BAISSE

SA CULOTTE AU BOUT DE L’IMPASSE DE LA FIDÉLITÉ DEPUIS 1985 »

Au mois de mai, cette fois, se tient le festival La Belle Hip Hop, qui promeut les femmes dans les arts urbains, dans une dimension multiculturelle et inclusive. Plusieurs concerts au Botanique, une soirĂ©e de battles de danse, des ateliers de peinture murale sont annoncĂ©s. On peut d’ailleurs voir la fresque rĂ©alisĂ©e en 2021 prĂšs de la gare du Midi, Ă  la suite d’échanges avec les femmes du quartier : ressentis, inquiĂ©tudes, espoirs et questionnements mis en peinture par les artistes. On peut encore citer le trĂšs politique collectif fĂ©ministe « Les sous-entendu.e.s » qui promeut la visibilitĂ© des femmes et de leur travail, qu'il soit politique, artistique, culturel ou social.

Le collectif se positionne aussi en porte-voix et en lanceuses d’alerte dans le cadre des violences sexistes et sexuelles. Outre les manifestations et actions qui ont lieu tout au long de l’annĂ©e, leur festival se tient en octobre.

FEMMES DE GOÛT

Depuis qu’Isabelle Arpin, la cheffe la plus capĂ©e de Bruxelles a quittĂ© la ville pour une nouvelle table dans le ChĂąteau de Leignon au cƓur de Condroz, la haute gastronomie reste trĂšs masculine dans la capitale. Ce qui n’empĂȘche pas quelques femmes d’assurer aux fourneaux. Ainsi, Alice Pollet est Ă  la tĂȘte de Brut, une Ă©lĂ©gante maison de maĂźtre prĂšs de la place Flagey. Elle y propose une cuisine crĂ©ative, trĂšs vĂ©gĂ©tale, inspirĂ©e des produits locaux et de ses voyages, notamment au BrĂ©sil. La philosophie du lieu est de sublimer la nature avec des plats aux influences mondiales : on salive Ă  l’idĂ©e de la tartelette de burrata et baba ganoush, garnie d'abricots confits et d'aubergines marinĂ©es ou de la pluma ibĂ©rique rĂŽtie, servie avec une sauce teriyaki et des girolles frites.

Circuits on ne peut plus courts chez La Smala qui allie un maraĂźchage en permaculture Ă  Anderlecht dirigĂ© par Zofia Zaniewski et un restaurant dans le bas de Saint-Gilles tenu par AnaĂŻs Verrijdt. En cuisine, Arth Alvarez crĂ©e de jolies assiettes avec les lĂ©gumes du champ et d’autres produits locaux : oignon en tempura et mayo Ă  l’ail des ours, panais confit Ă  la spiruline


SaisonnalitĂ© aussi au menu de Groseille, la table de la cheffe Camille Cosnefroy, avec l’équipe de Chez Copain, leur autre adresse de Scharebeek. Sa formation artistique transparaĂźt dans des assiettes crĂ©atives : topinambours rĂŽtis agrĂ©mentĂ©s d'une crĂšme de gorgonzola gourmande, crudo de bar Ă  l'aguachile ou moules Ă  la sauce tomate et chair Ă  saucisse au fenouil. Des petits plats de partage dans une dĂ©co canon Ă  l’ambiance vintage. La cuisine mexicaine est souvent rĂ©duite Ă  des clichĂ©s : maĂŻs et haricots, tacos et tequila. La General (il n’y a pas de faute, mais un jeu de mot avec l’adresse, rue GĂ©nĂ©ral Patton) vient balayer tout ça. Amandine Darmstaedter a travaillĂ© pendant des annĂ©es dans les meilleures cuisines du Mexique. Elle apporte ici sa vision de la cantina, Ă  mi-chemin entre le bar et le restaurant, avec des tableaux colorĂ©s, des tables rapprochĂ©es, des plats Ă©picĂ©s et sexys qu'on partage dans la bonne humeur


AprÚs le Mexique, embarquons pour la Méditerranée au Kitchen 151. La cheffe Simona El-Harar a grandi en Israël dans une famille marocaine. Sa cuisine s'inspire de traditions transmises de génération en génération au sein des familles tout en les modernisant. Murs vert émeraude, objets chinés et un tableau avec des suggestions levantines trÚs street food : poulet shawarma, riz aux herbes et zestes de citron, baba ganoush, chou-fleur au zaatar, sans oublier un labneh maison.

Place au sucrĂ© avec la pĂątissiĂšre AnaĂŻs Gaudemer chez Cokoa. Architecte paysagiste de formation, elle a Ă©tĂ© rattrapĂ©e par sa passion pour les mĂ©tiers de bouche, tombĂ©e dans la marmite d’un pĂšre cuisinier et d’une mĂšre qui a exercĂ© le mĂ©tier de traiteur. Elle crĂ©e de dĂ©licates pĂątisseries oĂč les yeux se rĂ©galent avant le palais : des classiques comme des cookies, des macarons ou des cakes, basĂ©s sur des saveurs rassurantes de l’enfance, mais aussi des entremets plus audacieux qui intĂšgrent des fleurs, une façon de renouer avec le paysagisme.

Parfois celles-ci sont disposées de maniÚre décorative sur les gùteaux, parfois, ce sont des hydrolats, infusions et autres huiles essentielles qui entrent dans les recettes.

L’hermine est l’un des symboles de la Bretagne, rĂ©gion d’oĂč vient Anna Le Saux, fondatrice de la pĂątisserie qui porte le nom de la bestiole blanche. Elle y propose des gĂąteaux simples et gourmands comme des millefeuilles, des financiers Ă  la noisette ou des tartes aux fruits frais, sans oublier le kouign-amann ou le far bretons.

La pùtissiÚre prÎne le naturel et exclut tous les additifs, colorants artificiels ou gélatines animales.

«

DEPUIS QU’ISABELLE ARPIN A QUITTÉ BRUXELLES, LA HAUTE

GASTRONOMIE RESTE TRÈS MASCULINE DANS LA CAPITALE. CE QUI N’EMPÊCHE PAS QUELQUES FEMMES D’ASSURER AUX FOURNEAUX

! »

Dernier coup de cƓur pour DaphnĂ© de Crombrugghe, la fondatrice de la Vinaigrerie Ste Odile. Cette ancienne cadre de gestion a Ă©tĂ© forcĂ©e de se rĂ©orienter quand une maladie de la rĂ©tine risquait de la rendre aveugle. Elle dĂ©couvre l’univers du vinaigre balsamique Ă  ModĂšne. GuidĂ©e par le livre de fermentation du Noma, elle mĂšne diverses expĂ©rimentations, puis se forme en France auprĂšs d’une des rares vinaigreries traditionnelles. DĂ©sormais, elle rĂ©alise des vinaigres artisanaux fabriquĂ©s Ă  partir de divers alcools locaux comme des biĂšres Lambic et Kriek. À tester d’urgence


Texte Claire de la Vallée
COKOA ©visit.brussels, Gilles Delaisse

ESCAPADE PRINTANIÈRE

ÉCHAPPÉES BELLES ENTRE NATURE, CHARME ET BIEN-ÊTRE

Le Clervaux Boutique & Design Hotel (Clervaux, Luxembourg)

Et si vous vous offriez une escapade printaniĂšre entre Ă©lĂ©gance, dĂ©tente et nature ? NichĂ© au cƓur du charmant village de Clervaux, le Clervaux Boutique Hotel 4* Sup vous accueille dans l’intimitĂ© de ses 22 suites spacieuses, mĂȘlant design contemporain et confort absolu. Baignoires, douches Ă  l’italienne, literie premium : ici, chaque dĂ©tail est pensĂ© pour une expĂ©rience inoubliable

L’accĂšs au SPA Cinq Mondes, inclus dans le sĂ©jour, complĂšte ce vĂ©ritable cocon de bien-ĂȘtre. Un point de dĂ©part idĂ©al pour explorer les forĂȘts environnantes, les musĂ©es ou simplement profiter d’un moment Ă  deux, loin du tumulte.

Bois d’Arlon Golf & Resort (Arlon, Belgique)

À seulement quelques minutes du Grand-DuchĂ©, le Bois d’Arlon Golf & Resort invite Ă  une escapade Ă©lĂ©gante au cƓur de 220 hectares de nature. Ce tout nouvel hĂŽtel 4 Ă©toiles sĂ©duit par son architecture contemporaine, son spa Cinq Mondes, son restaurant La Brasserie G avec terrasse sur les greens, et ses deux parcours de golf d’exception

Un lieu idĂ©al pour se ressourcer, savourer une cuisine gĂ©nĂ©reuse, s’initier au golf ou simplement profiter du calme de la forĂȘt ardennaise. Une destination parfaite pour un week-end dĂ©paysant tout en confort

HIVER ÉTOILÉ POUR

UN PRINTEMPS ENCHANTÉ ?

À l’instar de l’alignement planĂ©taire qui aura Ă©maillĂ© nos belles nuits hivernales, les astres musicaux se sont aussi alignĂ©s pour nous offrir des perles rock, electro, pop et punk : Toto a offert une performance Ă©nergique, The Bootleg Beatles a transportĂ© son public dans l’univers des Fab Four et Clara Luciani a enchantĂ© son audience. Quant Ă  DITZ, son Ă©nergie punk a enflammĂ© la scĂšne et Nothing But Thieves a dĂ©livrĂ© un concert puissant. Avec Ă  Indochine, comme Ă  son habitude, nous avons eu droit Ă  un spectacle grandiose ! Autre perle stellaire : le groupe electroclash Kompromat, portĂ© par Rebeka Warrior et Vitalic a Ă©lectrisĂ© le public de la Kulturfabrik...

Texte Carl Neyroud et LoĂŻc Jurion
CLARA LUCIANI
Images Carl Neyroud
TOTO

VOYAGE CULINAIRE INTERSTELLAIRE

Le cycle d’évĂ©nements gastronomiques one shot Turning Tables, portĂ© par les Caves Wengler et l’artiste Eric Mangen, Ă©tait de retour en fĂ©vrier dernier, dans le cadre brut du 1535° Ă  Differdange. Au menu de cette Ă©dition « Intergalactic », un vĂ©ritable voyage dans l’espace et la grande cuisine luxembourgeoise, puisque c’est bien le chef Louis Linster, son Ă©pouse Njomza et leur Ă©quipe qui Ă©taient en coulisses
 Une grande table centrale, dessinĂ©e comme un vaisseau grĂące Ă  l’architecture lumineuse de Lights Production, une histoire de rĂ©silience naturelle Ă  travers des planĂštes créées pour l’occasion, des mets Ă  tomber et les bons vin du portfolio Wengler pour la touche finale de cette odyssĂ©e Ă©phĂ©mĂšre forcĂ©ment trĂšs miam


Fabien Rodrigues
Images
Tom Jungbluth

BRUSSELS BAR SHOW, LA PREMIÈRE !

On sait que Bruxelles nous appelle rĂ©guliĂšrement pour aller faire un peu la fĂȘte qui nous manque parfois au Luxembourg, mais il faut dire que sur ce coup-lĂ , la capitale belge ne s’est pas plantĂ©e, loin de lĂ . Car pour sa premiĂšre Ă©dition, organisĂ©e avec grand succĂšs tout dĂ©but avril, le nouveau Brussels Bar Show ne s’est pas payĂ© notre tĂȘte, dis ! OrganisĂ© par Alice Bown et Hannes Desmedt, avec des ambassadeurs qui envoyaient du bois, il s’est dĂ©roulĂ© sur deux jours au Silo et dans toute la ville, mettant Ă  l’honneur la scĂšne cocktail internationale grĂące Ă  des confĂ©rences, des dĂ©gustations et des guest shifts prestigieux. Un moment de networking aussi festif qu’efficace et bienveillant, clairement « Ă  la belge » et qu’on a hĂąte de voir revenir l’annĂ©e prochaine


Texte Fabien Rodrigues Images Fanny Myard

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