

Découvrez les coulisses d’une pharmacie
• Le rôle du pharmacien
• 9 erreurs à ne pas commettre comme patient






















Disponible

Avant-propos
Chère patiente, cher patient,
Vous avez emporté ce magazine lors d’un récent passage chez votre pharmacien. Vous aviez peut-être besoin d’un médicament sur ordonnance, ou de reremplir les stocks de votre pharmacie à domicile. Quoi qu’il en soit, votre pharmacien a pu répondre à votre demande.
Mais savez-vous d’où proviennent les médicaments ? Et comment votre pharmacien parvient à obtenir le jour même un produit non disponible en stock ?
C’est grâce au grossiste-répartiteur : l’intermédiaire entre le laboratoire qui fabrique les produits et le pharmacien qui les commande pour vous. Jour après jour, un grossiste-répartiteur négocie avec des fournisseurs nationaux et internationaux, vérifie la conformité des médicaments livrés par rapport aux directives de l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé, les stocke dans un entrepôt dûment aménagé et livre les produits aux pharmacies en Belgique par le biais d’un vaste réseau logistique.
Febelco, la fédération des coopératives pharmaceutiques belges, remplit cette mission publique depuis 1916. Chaque année, nous traitons près de 95 millions de boîtes de produits (para)pharmaceutiques pour nos 3 300 pharmaciens belges indépendants. D’un simple pansement aux matières premières pour une préparation magistrale en passant par un traitement anticancéreux vital : nous sommes sur tous les fronts.
Aujourd’hui encore, Febelco unit ses forces à celles de votre pharmacien pour vous faciliter la vie à vous, patient. Car si cette mission n’a pas changé en soi, le paysage dans lequel les pharmaciens doivent opérer aujourd’hui est totalement différent, entraînant des difficultés pour obtenir le bon médicament au bon moment. En particulier au vu de la pénurie de certains produits qui sévit actuellement dans notre pays.
Pour certains patients, cela signifie devoir ajuster, voire interrompre, leur traitement. Pour les pharmaciens, cela entrave l’accomplissement de leur principale mission : vous aider en continu.
Sachez que votre pharmacien remue ciel et terre pour trouver une alternative, en s’en remettant à l’expertise de son grossiste-répartiteur. Tous les jours, et plusieurs fois par jour, afin que vous et votre famille puissiez profiter de l’une de choses les plus importantes dans la vie : la santé.
Bonne lecture, et surtout bon voyage à la découverte de l’univers de votre pharmacien.
Bien cordialement,
Olivier Delaere CEO Febelco Group

rôle du pharmacien

9 erreurs à ne pas commettre 10 défis pour l’avenir de la profession

Éditeur responsable I Sudinfo — Pierre Leerschool
Rue de Coquelet, 134 - 5000 Namur
Rédaction I Vincent Lievin
Coordination I Vincent Lievin - FEBELCO
Sélection des sujets I Vincent Lievin
Mise en page I Creative Studio
Impression I Remy Roto
Le
Nous sommes aujourd’hui mieux écoutés et reconnus pour l’importance de notre rôle auprès du patient
Depuis le début de la pandémie, le métier de pharmacien a profondément changé. Son rôle de professionnel de première ligne a été pleinement reconnu par les autorités publiques de santé et apprécié un peu plus chaque jour par les patients.
Le
monde politique s’est rendu compte que nous n’étions pas qu’un délivreur de boîtes.
Quel a été l’impact de cette pandé- mie sur la façon dont les patients perçoivent aujourd’hui leur pharmacien ? Comment les pharmaciens eux-mêmes viventils cette évolution ? Comment ont-ils intégré la vaccina- tion contre la Covid puis contre la grippe dans cette évolution ? Toutes ces questions ont rythmé la vie des pharmaciens ces derniers moi : « Nous sommes enfin reconnus comme des acteurs de première ligne. Toute la profession a été très active, très à l’écoute des patients pendant cette période. Suite à cela, le monde poli- tique s’est rendu compte que nous n’étions pas qu’un délivreur de boîtes. Le testing covid a montré que nous étions très accessibles et prêts à nous former. Nous avons poursuivi avec les vaccinations contre la grippe et le Covid. Notre rôle a changé. Nous devons évidemment rester concentrés sur notre priorité de conseil au patient », explique le pharmacien M. Lambion de Grivegnée.


Ce processus s’est accéléré, selon la pharmacienne Mme Allaerts de Tertre : « Le rôle de première ligne du pharmacien est à un tournant pris depuis 10 ans. Toutefois, la pandémie a en effet accéléré cet état. Le pharmacien devient un prestataire de soins qui s’implique plus encore avec la vaccination mais aussi avec d’autres prestations importantes (sevrage de benzodiazépine (somnifères, calmans...), révision médicamenteuse...). Ces actes favorisent la discussion avec les autres prestataires de soins. La relation en est renforcée avec les généralistes, les infirmiers... ».
Un conseil précieux pour le patient
Pour les pharmaciens, cette évolution a en effet été importante, et renforcée par d’autres services proposés aujourd’hui, comme la pharmacie de référence, le schéma de médication, le BUM (bon
usage du médicament), le sevrage benzodiazépine, ainsi que l’explique le pharmacien M. Mees de Ressaix: «Nous avons été écoutés et re- connus pour l’importance de notre rôle lorsque les médecins n’ont pas pu ab- sorber tous les patients. Cela a permis de se rendre compte de l’importance du pharmacien dans les soins de santé, tant pour le testing que pour la vaccination. Le pharmacien n’est pas qu’un délivreur de médicaments, c’est un conseiller en santé publique de première ligne. Au- jourd’hui, nous pouvons vacciner contre la grippe ou la Covid. Nous travaillons aussi sur les BUM asthme, où nous pouvons expliquer au patient comment il doit procéder de manière à utiliser au mieux son médicament. »
Le pharmacien, un expert scientifique
Cette évolution a permis au pharmacien d’officine de rappeler
au patient et à d’autres professionnels de soins l’importance de l’aspect scientifique de son métier. Une réelle plus-value de proximité, notamment par rapport aux pharmacies en ligne, qui n’offrent pas cet avis sur mesure au patient. « La vaccination renforce le professionnel de la santé et de pre- mière ligne. Cela permet vraiment une autre relation avec le patient. Nous avons le contact facile avec ce dernier et lui-même accorde une grande confiance à notre travail. De manière générale, les patients appré- cient les soins supplémentaires qu’on leur offre », note la pharmacienne Mme Badot de Wanze.
Le travail de vaccination « met en ef- fet en avant nos compétences scienti- fiques (ce n’est pas de l’administratif) et nos formations continues. Je ne sais pas si nous en serions arrivés là aussi vite sans la pandémie », ajoute le pharmacien Dubois de Boussoit. Au quotidien, ce


volet scientifique s’exprime aujourd’hui pleinement, comme le rappelle le pharmacien M. Lambion : « Notre côté scientifique a été valorisé par exemple avec la re- vue de médication, qui représente une heure, une heure et demie de travail pendant laquelle il faut prendre le temps de parler avec le patient. » Les formations (vaccination...) ont évidemment encore amélioré les compétences des pharmaciens. « Les formations nous ont permis de rester informés. De plus, elles étaient très bien organisées. Cela améliore la re- lation avec nos patients », explique la pharmacienne Mme Doneux de la pharmacie à Belgrade.
Ces nouvelles compétences consti- tuent une magnifique opportunité pour le métier qui sera encore in- contestablement amené à connaître d’autres évolutions dans les pro- chains mois.
V.LI.
Le dialogue avec les médecins
Le défi, à présent, se situe encore parfois dans la relation avec le médecin : « Cette pandémie a permis de faire bouger quelques lignes et de faire évoluer les ré- ticences de certains médecins », ajoute le pharmacien M. Dubois. Le pharmacien aménage son of- ficine pour poursuivre ses nou- velles missions et continuer à améliorer le lien avec
le patient : « Les pharmaciens ont de plus en plus d’espaces de confidentiali- té pour discuter avec un patient. Nous ne prenons pas le patient au médecin, nous sommes là pour augmenter, par exemple, la cou- verture vaccinale, nous sommes un appui logistique et non un remplacement du médecin au quotidien », précise le pharmacien M. Mees.
La question de la garde
Actuellement, plusieurs débats animent la profession, dont celui de l’avenir du service de garde: va-t-il évoluer ? Et les pénuries de person- nel... «Il faut rappeler que la garde est réellement une plus-value de notre activité. Nous, nous sommes en couple, la garde est donc moins lourde. C’est plus lourd pour ceux qui sont seuls et qui ne vivent pas sur place. Sur Namur, nous n’avons que 3 ou 4 week-ends de garde par an et nous n’avons qu’une nuit profonde (la période courant entre 22h à 9h) de garde par week-end. Evidemment, dans les villages, les pharmaciens ont sans doute plus de gardes », explique la pharmacienne Mme Doneux.
Ce rôle est central pour le métier de pharmacien, comme le rappelle le pharmacien M. Mees. « Nous sommes les seuls à pouvoir faire les gardes. Cela montre à quel point nous sommes nécessaires pour la délivrance en urgence ou non du médicament. Les jeunes pharmaciens aiment moins être dérangés à 22 h pour un lait pour bébé, et je le comprends. Parfois, le pharmacien est aujourd’hui un dû pour certains patients. Il y a une perte de respect de notre travail. Pour ma part, la garde ne m’a jamais dérangée, parce qu’elle montre l’importance de notre rôle de première ligne. Je sais que de nombreux pharmaciens comme moi sont séparés de leur famille pendant la garde...»
Evidemment, la réflexion en cours pour la garde montre
que ce service pourrait encore être amélioré : « Elle pourrait évidem- ment être mieux organisée, par une centrale téléphonique par exemple. Pendant la Covid, nous avions vraiment l’impression de réaliser de vraies urgences pour les patients, qui respectaient beaucoup plus notre rôle de garde parce que les gens devaient passer par une centrale », explique la pharmacienne Mme Doneux.
Sur le terrain, certains regroupe- ments ont lieu. « Nous, on est de garde tous les 20 jours. Depuis cette année, ils ont regroupé plu- sieurs rôles de garde ensemble. Moi, je me trouve dans un rôle de garde pour la ville de Huy plus la zone de Hesbaye. La zone sera donc plus grande. C’est moi, en tant que pharmacienne titulaire, qui fais les gardes », note la pharmacienne Mme Badot.
Lors d’une garde, il faut aussi reconnaître que l’activité de toutes les pharmacies n’est pas impactée de la même manière : « Pendant la garde, l’endroit où se trouve la pharmacie peut avoir évidemment un impact sur l’activité. Nous avons, pour notre part, la chance de nous trouver sur une chaussée avec beaucoup de passage. Cela peut aussi avoir des inconvénients, puisque les gens nous prennent alors pour un night and day... », explique la pharmacienne Mme Doneux de Belgrade.

Du patient au pharmacien, le grossiste-répartiteur et ses chauffeurs, délivreurs d’une santé de qualité

L’itinéraire d’un médicament est un chemin très précis où la traçabilité et la rigueur absolue sont mises au service du patient et du pharmacien par toutes les équipes du grossiste-répartiteur, des centrales d’achat au lieu de stockage en passant par les chauffeurs-livreurs, le lien indispensable.
Chaque jour, les patients peuvent recevoir leur médicament dans leur officine grâce à leur pharmacien et à la commande qui est acheminée par le grossiste-répartiteur. Après avoir reçu la demande du patient par ordonnance en provenance du médecin ou par un autre moyen, le pharmacien, s’il n’a pas le médicament en stock, fait appel à son grossiste-répartiteur pour acheminer le médicament ou le produit demandé.
Les grossistes-répartiteurs garantissent la qualité des produits à différents niveaux : dates de péremption, éventuelles contrefaçons, conditions de conservation.
Tout en tenant compte un peu plus chaque jour du respect de l’environnement, Febelco, la fédération des coopératives pharmaceutiques belges, le plus grand grossiste-répartiteur de la Belgique, et le seul aux mains des pharmaciens belges indépendants, offre un service de qualité avec ponctualité. Il commande le produit en Belgique auprès de la société pharmaceutique concernée, avant de le délivrer dans la pharmacie adéquate. Mais au fait, comment cela se passe-t-il concrètement ?

Quel est le rôle du grossiste-répartiteur dans la chaîne des soins de santé ? Comment permet-il au pharmacien de travailler dans les meilleures conditions et au patient de recevoir son traitement ? Les grossistes-répartiteurs sont un maillon intermédiaire central et essentiel entre les pharmacies et les laboratoires pharmaceutiques.
« Nous avons plus de 44 000 produits différents toujours à votre
disposition. Nous garantissons une livraison ponctuelle et rapide des commandes et un service de qualité avec une plateforme d’achat à la pointe de la technologie numérique. Nous offrons des services précieux dans le domaine de la préparation de médication individuelle et des soins de santé à domicile », souligne-t-on chez Febelco.
Nous roulons aussi la nuit, voyez par ici
Chemin du médicament
1 Disponibilité
Il a, tout d’abord, été fabriqué en laboratoire. Il est ensuite acheminé et stocké chez les grossistes-répartiteurs. Cela permet aux pharmaciens de gérer au mieux leur stock et de ne pas être obligés de posséder l’ensemble des produits chez eux. Cela crée aussi une relation de confiance entre le pharmacien et le grossiste-répartiteur, le tout au service du patient. La disponibilité de tous les médicaments, même les plus spécifiques, est la priorité du grossiste-répartiteur.
2 Qualité
Dès la réception, pendant ce moment de stockage et jusqu’à la livraison, les grossistes-répartiteurs garantissent la qualité des produits à différents niveaux : dates de péremption, éventuelles contrefaçons, conditions de conservation... Tous les moyens sont mis en place pour conserver la qualité du produit. Ce service de santé publique est essentiel pour les soins prodigués au patient. Tout cela est encadré légalement de manière très stricte. Pour rappel, les grossistes-répartiteurs accumulent des stocks d’une valeur de plusieurs centaines de millions d’euros pour plusieurs milliers de références. Cela engendre évidemment des coûts de stockage importants pour le grossiste-répartiteur, mais c’est à ce prix qu’il peut répondre au mieux à toutes les demandes des pharmaciens et des patients. Il est au service de la santé de chacun.
3 3300 pharmacies desservies plusieurs fois par jour
De ce lieu de stockage, ces médicaments/produits surveillés très attentivement sont acheminés en camionnette vers 3.300 pharmacies belges plusieurs fois par jour (sur les quelques 4700 pharmacies en Belgiques), en ce compris les hôpitaux et centres de soins résidentiels.
4 Livré dans les 24 h
Concrètement, dès qu’un patient franchit la porte d’une officine pour demander un produit, le pharmacien, après avoir regardé son propre stock, peut commander un médicament dans la journée, pour le lendemain ou le plus rapidement dans la disponibilité de ce dernier. Le grossiste-répartiteur met alors tout en œuvre pour livrer, suivant le degré de l’urgence, dans les meilleurs délais pour le pharmacien et le patient.
5 Le rôle primordial du chauffeur
Lorsque la commande du pharmacien est arrivée chez Febelco, elle est préparée, par les magasiniers, et mise dans des bacs verts soit à la main, soit via un robot ou un caroussel automatique. Ensuite, les chauffeurs installent ces différents bacs verts dans leur camionnette. Les chauffeurs de Febelco, qui ont une relation de confiance avec les pharmaciens, prennent la route pour livrer l’ensemble des pharmacies.

Les grossistes-répartiteurs sont aussi tenus de livrer en un temps record les produits, pour garantir aux patients un accès rapide à leur traitement. Les pharmaciens peuvent être livrés plusieurs fois par jour suivant les cas. Le week-end aussi. La livraison des pharmacies est quotidienne : les chauffeurs et toutes les équipes logistiques de Febelco travaillent donc aussi le week-end, pour les pharmacies ouvertes le samedi, mais aussi pour celles qui sont de garde le dimanche.
Dans la zone d’expédition des entrepôts de Febelco, les bacs pour les livraisons sont prêts et attendent un chauffeur habituel fixe (lundi chauffeur A, mardi chauffeur B, mercredi chauffeur C....) pour une zone précise de la Belgique. Petite anecdote que l’on ne connaît pas toujours, les camionnettes sont chargées dans l’ordre inverse de la tournée. Le chauffeur améliore ainsi encore le service au pharmacien et au patient.
6 Garantir la traçabilité et la qualité sur la route aussi
Chaque chauffeur dispose d’un scanneur pour tracer la commande et la livrer à la bonne pharmacie. La qualité de l’acheminement des produits reste évidemment une priorité (et une obligation juridique), notamment pour les produits réfrigérés et les anesthésiques, qui sont conditionnés séparément.
7 Livraison personnalisée
Le chauffeur s’arrête dans chaque pharmacie prévue suivant sa tournée. Il rentre dans la pharmacie et dépose les bacs avec les médicaments. Il reprend aussi les bacs vides et peut aussi devoir prendre des éventuels retours de médicaments qui ont été décidés entre le pharmacien et le grossiste-répartiteur. Les chauffeurs restent concentrés sur toutes les étapes afin de garantir la traçabilité.
8 La gestion des périmés
Au fil de la tournée des chauffeurs, les pharmacies peuvent aussi leur laisser des médicaments périmés dans des bacs spéciaux. Ces derniers, de retour au lieu de stockage, sont éliminés de façon sécurisée et écologique.

V.LI.
9 erreurs à ne pas commettre avec les médicaments sur ordonnance

Comment bien prendre ses médicaments ? Le défi est quotidien surtout quand les traitements évoluent... ou que, avec l’âge, les posologies peuvent ou doivent être adaptées. Livreurs, le lien indispensable.
1) S’informer avant tout. Quand vous devez prendre un médicament, il est toujours bon de vous informer. A quoi il sert (la tension, le cœur...) ? Je dois le prendre pendant combien de temps ? Quels effets secondaires (et les interactions éventuelles avec d’autres médicaments) ? Informez-vous aussi des médicaments pris par vos parents, surtout s’ils sont âgés, pour assurer un bon suivi avec eux et leur personnel de soins.
2) Le premier réflexe à éviter est celui de l’automédication.
Avant de prendre un médicament

qui se trouve dans sa pharmacie, et que l’on a utilisé il y a quelques mois, il convient d’en parler avec votre médecin ou votre pharmacien.
3) Être attentif aux interactions. Plusieurs médicaments peuvent avoir des interactions avec d’autres médicaments ou aliments comme le jus de pamplemousse ou des aliments riches en vitamine K.... Tout comme certains médicaments à base d’extraits de plantes (millepertuis...). Il faut en parler avec un professionnel de santé.
4) Prendre un médicament par erreur. Parlez en immédiatement avec votre médecin ou votre pharmacien. Si vous suspectez une intoxication, contactez le Centre Antipoisons (070/ 245.245 (24/7) – appel gratuit). Enfin, il ne faut jamais donner un médicament à un autre membre de la famille
ou à un voisin qui vous le demanderait et qui prendrait le même traitement que vous.
5) Respecter la posologie. Chaque patient doit bien connaître l’intervalle de temps entre deux prises de son médicament pour éviter le risque de surdosage. La posologie est donnée par le médecin, et rappelée par le pharmacien qui le note souvent sur votre boîte.
6) Les médicaments. Avec le repas ou non ? Chaque médicament est différent et son assimilation (et son efficacité) peut changer s’il est pris avant ou après les repas (comme par exemple pour les médicaments pour la thyroïde, les anti-inflammatoire....). Dans certains cas, le médecin peut même vous recommander de le prendre à jeun.
7) Ne pas oublier son médicament . Lors d’un nouveau traitement, il
est bon de mettre en place une routine pour ne pas l’oublier (après le brossage des dents, avant son café, après avoir rangé le lave-vaisselle, avant de se coucher....). Il existe aussi des piluliers hebdomadaires.
8) La conduite automobile. Pour de nombreux médicaments, la conduite automobile (ou d’engin de chantier ou agricole) est déconseillée. Il convient de bien lire la notice. Même chose en matière de consommation d’alcool, qui n’est pas recommandée, lorsqu’on prend des médicaments.
9) Le soin de vos dents. La question est peut évoquée et pourtant de nombreux médicaments peuvent notamment provoquer une sécheresse de la bouche ou d’autres effets secondaires qui amènent une prolifération de bactéries. Il faut donc bien se brosser les dents tous les jours.
(à l’attention des enfants entre 3 et 12 ans)
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E-MAIL (PARENT)
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NOM DE VOTRE PHARMACIE
ADRESSE DE VOTRE PHARMACIE NOM
■ Je donne mon accord pour que Febelco utilise mes coordonnées pour me contacter si je gagne un prix. Pour plus d’informations, veuillez consulter la déclaration de confidentialité de Febelco sur son site web (www.febelco.be/fr/privacy-policy) et le règlement du concours (www.febelco.be/media/1461/règlement-de-concours-de-coloriage.pdf) voir CODE QR CI-CONTRE

PÉNURIE de médicament : « CAUCHEMAR de notre quotidien … »

Le métier de pharmacien a profondément changé. Son rôle de professionnel de première ligne a été pleinement reconnu par les autorités publiques de santé et apprécié un peu plus chaque jour par les patients.
Le plus grand défi au quotidien des pharmaciens aujourd’hui est la gestion des pénuries. Comment maintenir le lien avec les patients malgré ces pénuries ? Ils nous avouent que cette situation compliquée ne facilite pas leur travail. Ils comprennent la position délicate des grossistes-répartiteurs dans cette chaîne d’approvisionnement et interpellent l’industrie pharmaceutique et le ministre pour qu’ils trouvent des solutions rapidement.
Aujourd’hui, selon la dernière enquête de Test-Achats sur cette problématique, 43 % des familles belges ont été confrontés à une pénurie pour un médicament au cours des deux dernières années. Pour 60 % de ces personnes, cette pénurie a eu un impact sur leur santé. Pour les pharmaciens, en contact avec les patients, la situation devient doucement intenable - et c’est un euphémisme : « Il est clair que la situation que

Cette
situation est vraiment problématique pour le suivi du patient.
Nous devons très fréquemment rechercher des équivalences.
nous vivons depuis 2 ans est compliquée. Par moments, je me suis retrouvé avec 160 manquants : des médicaments importants comme des médicaments respiratoires pour la bronchite ou pour le diabète. Ce sont donc des produits essentiels. On perd un temps énorme à chercher les médicaments sans pouvoir aider le patient. Parfois, il faut 24 à 48 h pour en trouver un », explique le pharmacien M. Mees. Un avis que partage pleinement le pharmacien M. Dubois, qui le vit aussi dans son officine : « Nous avons peu de solutions, à part augmenter les stocks des médicaments pour lesquels nous avons les pénuries récurrentes. Parfois, nous pouvons pallier avec un équivalent ou un générique, mais ce n’est pas toujours possible... Dans 95 % des cas, les patients comprennent la situation parce
qu’ils voient que l’on fait notre maximum pour trouver des solutions pour les aider. Ils sont plutôt reconnaissants quand ils voient qu’on arrive à trouver des solutions. Certains patients ont peur et augmentent aussi leurs achats pour éviter les pénuries. Pour certains produits, cela fait deux ans que l’on me parle de régularisation, alors que je les reçois toujours au comptegoutte. Evidemment, une solution serait que les laboratoires augmentent leur production, ce qu’ils ne semblent pas disposés ou capables de faire. »
Disponibilité des médicaments
L’impact sur le patient est réel, comme le confirme la pharmacienne Mme Allaerts : « Quand
c’est une molécule spécifique qui manque, cela devient très compliqué. Nous devons souvent recontacter le médecin traitant pour trouver des alternatives. Le patient, de son côté, ne comprend pas toujours pourquoi, d’un jour à l’autre, son médicament n’est plus disponible. »
Des appels même à l’étranger
A la pharmacie de Mme Badot, on n’a tout bonnement jamais vu cela : « Je travaille depuis 1987, on arrive à un stade où l’on ne trouve plus de solutions de remplacement, même si l’on trouve encore parfois de l’aide chez un grossiste-répartiteur ou à l’étranger. On perd un temps considérable que l’on ne peut pas mettre au service du patient. Les grossistes-répartiteurs reçoivent un contingentement. Les téléphonistes des grossistes-répartiteurs doivent être agacées du nombre de coups de téléphone des pharmaciens qui ne peuvent pas satisfaire la demande. C’est un gros problème de santé publique. Il faut savoir d’où vient la pénurie : est-ce dû à un manque de fabrication ou un problème de production ? Il faut trouver la raison pour laquelle nous nous trouvons en pénurie... Je pense
que le ministre de la Santé pourrait prendre ses responsabilités et garantir l’approvisionnement des officines et de la population belge. » Les grossistes-répartiteurs travaillent toujours en coopération pour servir au mieux les pharmaciens avec le stock disponible. Il s’agit de leur priorité au service des pharmaciens et de la population.
Quelles solutions ?
Pour les pharmaciens comme M. Lambion, le patient est le premier qui va se plaindre de cette situation. « Les grossistes- répartiteurs, les firmes pharmaceutiques et le médecin sont nos interlocuteurs dans ce dossier. Nous pouvons constater que des difficultés similaires existent pour le secteur des pièces de voitures dans le monde automobile. »
Au quotidien, cela peut même altérer les échanges avec les grossistes-répartiteurs, comme le précise la pharmacienne Mme Allaerts : « Nous devons être en dialogue fréquent avec les grossistes-répartiteurs, qui subissent comme nous les difficultés d’approvisionnement. Nous devons souvent également contacter les laboratoires, les médecins... On passe chaque jour plusieurs dizaines de minutes pour le faire, alors que nous pourrions
Les stocks pour garantir l’approvisionnement
Pour rappel, chaque jour, les pharmacies et les laboratoires pharmaceutiques peuvent compter, pour accomplir leur rôle dans la chaîne de santé, sur le travail incessant des grossistes-répartiteurs. Ils permettent au médicament d’arriver en pharmacie. Le stock très important et complet des grossistes-répartiteurs permet aux pharmaciens de commander l’intégralité de leurs produits au même endroit. Pourtant, cette chaîne vertueuse connaît depuis plusieurs mois des ra-
accomplir des choses plus intéressantes pour la santé du patient. Cette situation est très anxiogène. »
- Le ministre de la santé doit agir : Du côté de la pharmacienne Mme Doneux, on souligne que des solutions doivent être trouvées : « L’industrie pharmaceutique et le ministre pourraient permettre une meilleure accessibilité des médicaments. Réellement, il faut constamment faire des réservations chez le grossiste-répartiteur. Par ailleurs, nous n’avons pas tou-
tés. Les grossistes-répartiteurs qui accumulent des stocks d’une valeur de plusieurs centaines de millions d’euros pour plusieurs milliers de références doivent se battre au quotidien contre des pénuries de plus en plus nombreuses. La situation actuelle est grave. Si la loi impose depuis 2019 aux grossistes-répartiteurs d’être transparents sur les stocks actuels et de garantir tant les stocks que la livraison, ce n’est pas le cas pour l’industrie.
peut-être forcer l’industrie à livrer les quantités nécessaires. »
- Le rôle des grossistes-répartiteurs : Ils doivent faire « le gros dos », comme l’explique la pharmacienne Mme Allaerts : « Les pharmaciens ne se rendent pas toujours compte que la situation n’est pas facile pour les grossistes-répartiteurs. On doit garder en tête que ce sont des partenaires et pas un simple fournisseur. Pour moi, ils sont indispensables, mais je sais qu’ils doivent aussi défendre leurs intérêts. De leur côté, les grossistes-répartiteurs doivent aussi composer avec cette situation en répartissant les produits comme ils peuvent entre les pharmacies. »
jours accès aux dates de retour du médicament chez le grossiste-répartiteur. Ces derniers pourraient déjà mettre en ligne la date de retour des médicaments, s’ils les connaissent évidemment. »
- Le rapatriement des lieux de production au niveau européen. « Je pense qu’il faut aussi recentraliser la production des médicaments en Europe. Il y a un problème de production des sociétés et également sans doute un problème en termes de loi, afin que les autorités puissent
- La gestion des stocks : Les pharmaciens doivent aussi avoir une vue plus globale dans cette période difficile, comme l’explique le pharmacien M. Mees : « De mon côté, j’ai une éthique et je ne prends pas de surstocks, mais je deviens le dindon de la farce en ne le faisant pas. »
Plus que jamais, pour traverser cette crise, les pharmaciens vont devoir se soutenir et pouvoir compter sur leur grossiste-répartiteur.



Les 10 défis pour l’avenir de la profession










Si le métier de pharmacien connaît dans son ensemble une véritable évolution positive en matière d’investissement et de reconnaissance de première ligne, il est difficile d’imaginer comment la profession de pharmacien va évoluer dans 10 ans. Pourtant, les défis sont nombreux. Petit tour d’horizon :
1. Informatisation


Les bugs informatiques compliquent notre quotidien et empêchent parfois toute délivrance



L’un des grands défis sera une informatisation réussie et sans bugs des pharmacies, comme le confirme la pharmacienne Mme Allaerts : « Nous attendons que la digitalisation se poursuive pour permettre le partage des données, afin d’augmenter la qualité des soins du patient. Ce sera une opportunité pour chaque prestataire de soins de connaître le traitement à un instant T. »



Evidemment, cet aspect de l’évolution du métier ne sera pleinement pertinent que si cette informatisation se réussit sans bugs à répétition, comme le précise le pharmacien M. Dubois : « Pour la gestion des ordonnances, je serais bien resté au stade du papier. Les bugs informatiques compliquent notre quotidien et empêchent parfois toute délivrance. Les relations avec les médecins ne s’en trouvent pas facilitées. Parfois, on a l’impression que, quand l’Etat ou certaines sociétés lancent une nouvelle application informatique, ils ne sont pas vraiment prêts. Nous subissons le crash test en live. Par ailleurs, les mises à jour et les nouveautés incessantes ont tendance à provoquer de nouveaux bugs dans des systèmes déjà fort lourds. Il faudrait un peu plus de concertation dans ce domaine avant certains changements majeurs. Enfin, l’omniprésence informatique ne réduit pas notre charge administrative. »
Un état des lieux confirmé par la pharmacienne Mme Doneux de la pharmacie Belpharma: « Mon mari ne fait pratiquement que de l’administratif et de l’informatique. Ce n’est pas normal. » La pharmacienne Mme Badot pense même que les grossistes-répartiteurs pourraient jouer un rôle dans ce dossier complexe : « Les grossistes-répartiteurs pourraient être un lien qui s’occuperait de la logistique dans la pharmacie : un logisticien. Le grossiste-répartiteur pourrait compter sur des personnes qui viendraient travailler un ou deux jours par semaine dans la pharmacie pour aider à ce niveau, s’occuper des approvisionnements, gérer les commandes, faire de la comptabilité... »

2. Le conseil aux jeunes pharmaciens : spécialisation et formation continue
Sur le terrain, les pharmaciens doivent devenir de plus en plus experts pour répondre aux besoins des patients et à leurs nouvelles tâches (vaccination, bon usage des médicaments, pharmacien de référence...) « La formation continue est essentielle et nous différencie notamment des pharmacies en ligne où les patients ne reçoivent pas de conseils lors d’une commande par Internet », confirme la pharmacienne Mme Allaerts. C’est d’ailleurs l’un des principaux conseils du pharmacien M. Lambion aux jeunes pharmaciens : « Je leur dirai d’y croire, de mettre à jour leurs compétences et de se spécialiser. Je dis toujours aux jeunes pharmaciens de sortir du lot : nutrithérapie, tabacologie... Les spécialisations leur permettront de se démarquer des chaînes de pharmacies et des autres pharmacies, en étant capables de donner un conseil au patient que peu d’autres pourront faire : la valeur ajoutée du pharmacien n’est pas la distribution (un jour, le robot pourrait le faire) mais le conseil. »
Pour la pharmacienne Mme Badot, la priorité est vraiment à ce niveau : « Il faut une très bonne formation et avoir des spécialités et de l’empathie. La dimension humaine est très importante, en plus de l’aspect scientifique où nous devons être à la pointe. Chez nous, nous avons réparti les tâches. Mon fils est tabacologue, on a une pharmacienne spécialisée en micronutrition, on en a une plus spécialisée dans les soins de bébé et phytothérapie, cosmétique et un autre plus dans les préparations magistrales. Nous avons souvent des retours positifs par rapport aux explications que l’on donne et on prend le temps de les donner. »
Un avis pleinement partagé par la pharmacienne Mme Doneux pour se démarquer des ventes en ligne : « Notre travail scientifique doit encore être mieux mis en avant. Il y a toujours aussi le problème de la vente en ligne et de certains groupes qui envahissent le marché. Il faudrait mieux réglementer ce qui se vend en dehors des pharmacies. »


Nous gardons un œil sur la consommation et les prescriptions des médicaments mais aussi des compléments alimentaires.



3.
Meilleure collaboration avec les généralistes
Pharmaciens et médecins, qu’ils le veuillent ou non, devront mieux travailler ensemble. La pharmacienne Mme Allaerts en est convaincue : « La profession doit continuer à évoluer vers une formation de prestataire de soins et surtout en collaboration avec les généralistes. »
Un avis pleinement partagé par le pharmacien M. Lambion : « Les médecins devraient mieux reconnaître le rôle des pharmaciens. Nous avons des spécificités propres et nous sommes des professions complémentaires qui ne doivent pas se déchirer. A notre niveau, tout se passe bien, nous sommes une officine suburbaine. Ils nous envoient des patients pour la vaccination. Je sais toutefois que cela ne se passe pas toujours comme cela. »
La pharmacie est aussi un lieu de conseils et les médecins gagneraient à mieux s’en rendre compte. « Le pharmacien de référence permet de suivre son patient lors de

son traitement. Cela peut être un véritable plus avec un schéma thérapeutique bien précis face aux incohérences de certains traitements. Le pharmacien peut être vu comme un drone superviseur à propos d’un traitement et en discuter avec les médecins », ajoute le pharmacien M. Mees, qui attire toutefois l’attention sur l’amélioration de la collaboration avec d’autres acteurs : « Le pharmacien est encore trop oublié par certaines associations de patients, ou de soins intégrés... Je le vois dans différentes réunions. Le pharmacien peut avoir des réunions avec le kiné, l’infirmière du patient et aider à une prise en charge multidisciplinaire du patient. Les autorités de santé ou les associations n’y pensent pas assez. »
4.
Réduire les coûts de soins de santé
Le pharmacien va devenir un acteur majeur de la bonne gestion financière des soins de santé comme l’explique la pharmacienne Mme Allaerts : « Avec le schéma de médication, nous gardons un œil sur la consomma-
tion et les prescriptions des médicaments mais aussi des compléments alimentaires. » Avec un réel impact sur le patient : « Avec de la pédagogie, notre profession va permettre de mieux faire prendre conscience au patient de l’intérêt d’un traitement correct et adapté, et d’en optimiser la bonne compliance. »
Un avis partagé par le pharmacien M. Lambion : « Si l’on reste dans le processus actuel des services rendus au patient par le pharmacien, notre métier va bien évoluer dans les 10 ans. Par exemple, avec la revue de médication, on essaie que le patient prenne mieux les médicaments. Cela permettra peut-être d’économiser aussi bien une hospitalisation que des coûts de soins de santé pour la société.» Enfin, dans cette logique de bonne gestion des coûts et des budgets de soins de santé, la pharmacienne Mme Doneux attire l’attention sur le rôle des achats de médicaments ou de compléments alimentaires en ligne : « Tout ce qui s’achète à l’extérieur, sans notre contrôle, ne rentre pas dans le schéma de médication des gens que nous suivons. Je pense qu’à ce niveau, il faut améliorer le suivi. »
5. La passion indispensable pour les jeunes qui débutent
Que dire à un pharmacien qui se lance ? Que doit-il avoir en plus de son diplôme ? « Il faut être passionné. C’est un métier à multiples casquettes : gestion au quotidien, pharmacien au comptoir, on est un peu psychologue, un lien avec le médecin, on crée une relation avec le patient, sans oublier l’historique de la famille... », explique la pharmacienne Mme Allaerts.
6. S’engager pour des pharmacies plus vertes, plus écoresponsables
Il s’agit du prochain grand défi des pharmacies : diminution des déchets, réduction de la consommation d’énergie, réflexion sur les déplacements... Les pharmacies du futur seront plus vertes : « La réflexion sur le climat va prendre de l’ampleur dans notre métier, c’est inévitable. C’est une question qui est de plus en plus dans l’air du temps »,
confirme le pharmacien M. Dubois.

Les pharmacies deviennent difficiles à reprendre, il faut peut-être aider les jeunes pharmaciens à se lancer comme indépendants.


7.
Elaborer un cadre financier rassurant pour les pharmacies
se lancer comme indépendants. La question des horaires très larges, notamment dans certains centres villes où la concurrence est plus rude, pose aussi des problèmes à certains pharmaciens », ajoute le pharmacien M. Dubois.
8. Faire évoluer la relation au patient pour contenir l’agressivité
Les agressions envers les soignants à l’hôpital, dans les services d’urgence, dans les ambulances se multiplient. Le pharmacien de proximité, avec son lien de confiance, peut toutefois contenir un peu l’agressivité ambiante : « A titre personnel, nous ne ressentons pas plus d’agressivité de la part des patients depuis la pandémie. La relation a toutefois évolué : les anciens patients qui venaient juste discuter à la pharmacie, cela n’existe presque plus. Ils sont plus pressés, comme partout ailleurs. Les patients viennent également souvent avec des infos (bonnes ou mauvaises) qu’ils ont vues sur Internet. Nous devons alors expliquer et justifier le fait que tout ce qu’ils lisent sur Internet n’est pas forcément juste », explique le pharmacien M. Dubois.
sonnel. Il y a le salaire, mais il y a aussi les horaires, qui sont lourds pour certains. Cela amène certains jeunes à ne plus vouloir faire de l’officine. Nous, on ferme à 19 h. Il faudrait peutêtre rendre le métier plus souple au quotidien, mais sans diminuer l’exigence scientifique et le suivi du patient. » Pour sa part, le pharmacien M. Mees veut y croire : « C’est le plus beau métier du monde. Un jeune pharmacien, s’il trouve le métier trop contraignant, doit s’organiser à plusieurs pour ne pas être seul à reprendre une officine, pour garder une vie de famille malgré les horaires particuliers d’au moins 45 h par semaine. » Pour lui, pour répondre aux différents défis de la profession, il faudra inévitablement plus de pharmaciens sur le terrain : « Les pharmaciens sont aujourd’hui plus tentés d’aller vers l’industrie ou la pharmacie hospitalière, parce que les horaires sont meilleurs et plus confortables. »
10. La relation avec le grossiste-répartiteur va évoluer







Comment se porte le métier financièrement ? Certaines pharmacies sont rachetées par des groupements. « Ce n’est pas facile, il faut être bien entouré par un comptable et d’autres experts. Il ne faut pas avoir peur de discuter avec des confrères et s’entraider », explique la pharmacienne Mme Allaerts. Dans ce contexte, comment rendre le métier attractif malgré tout ? « Les pharmacies deviennent difficiles à reprendre, il faut peut-être aider les jeunes pharmaciens à

Une évolution de cette relation partagée par la pharmacienne Mme Doneux : « Cela fait 30 ans que je travaille, et avant, c’était la pharmacie de mes parents. Ce n’est en effet plus du tout la même patientèle qu’au début. On fait un métier de plus en plus social, et ce n’est pas à regret. Evidemment, les patients veulent tout tout de suite aujourd’hui. »







Cela n’empêche pas chaque situation d’être différente : « Nous sommes une pharmacie de village, je n’ai pas de patient difficile et récalcitrant. Nous avons très rarement des conflits », souligne la pharmacienne Mme Badot.

9. Redonner l’envie d’être pharmacien

Alors que de plus en plus de pharmaciens se tournent vers des métiers dans l’industrie pharmaceutique, les biotechnologies ou les pharmacies d’hôpital, l’officine perd des personnes qualifiées. Cela amène une pénurie de plus en plus importante, notamment au moment des vacances ou pour les remplacements : « Les pénuries de personnels ne nous affectent pas parce que nous sommes une grande équipe familiale, mais je sais que cette situation pose beaucoup de problèmes ailleurs », précise le pharmacien M. Dubois. Sur le terrain, les pharmaciens devraient être mieux aidés, selon la pharmacienne Mme Doneux : « C’est très difficile de trouver du personnel. Si l’Etat était moins gourmand, nous pourrions aussi engager plus de per-
Dans le transport des médicaments, la facturation des services, la lutte contre les pénuries, la digitalisation à différents niveaux, les pharmacies ont conscience que la relation avec les grossistes-répartiteurs va évoluer. « Aujourd’hui, la livraison de médicaments deux fois par jour, cela me paraît normal, même si certaines petites pharmacies peuvent demander trois livraisons parce qu’elles ont moins de stock », précise le pharmacien M. Mees. Evidemment, demain, certains pharmaciens ne demanderont peut-être qu’une seule livraison pour des raisons écologiques.
V.LI.










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