Érectile Magazine #7.5

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Érectile MAGAZINE numéro SEPT_CINQ

Décembre Nigoull Louis César Jérome Rasto Alice Fraboni ÉR

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Érectile MAGAZINE numéro sept_cinq Érectile est un magazine bi-mensuel gratuit extensif proposant des portraits, des interviews et des rencontres croisées de jeunes créateurs français. Ici, l’objectif est de parvenir à porter un regard plus objectif sur l’œuvre par le biais d’une démarche compréhensive du parcours de son géniteur. Nous souhaitons raconter des histoires plutôt que d’en inventer, avec simplicité – parfois – et sincérité – toujours.

Rédacteur en chef Matthias Meunier

Directeur de publication Yannis Mouhoun

Rédaction magazine Perrine Hériot Inès Lockert Cindy Renard Thibaut Renoulet Héléna Gillant Marion Régnier

Conception graphique Matthias Meunier

Contact

matthias@erectilemagazine.fr

Site web

www.érectile.fr

Un projet de

www.medias-culture.fr

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Érectile [adjectif] ⁝

Dérivé d’érection ou du latin erectum, supin de erigere, ériger. Qui peut se gonfler et durcir par afflux de sang dans les vaisseaux.

Se dit également de poils susceptibles de se dresser.

D’un point de vue symbolique, l’ours est un animal possédant bon nombre de facettes. Dans la cosmogonie chinoise, Yu le Grand, créateur du monde, prenait la forme d’un ours afin de l’organiser. Les Inuits, eux, voient l’ours comme un symbole de grande force et de courage symbolisant également le pouvoir de l’inconscience et de la connaissance de soi. Cette dernière vision de l’image de l’ours peut également se rapprocher de celle que possédaient les alchimistes puisqu’ils voyaient en lui une forme d’initiateur. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’ours possède également quelques points communs avec l’art. L’ours est considéré comme un animal violent et brutal. Il est pourtant capable d’être apprivoisé de manière très simple, mais n’en demeure pas moins capable de régresser violemment vers un état primaire, de la même façon que l’art peut lui aussi être considéré comme un moyen d’expression brut, primitif aujourd’hui apprivoisé et même intellectualisé. Enfin, tout comme l’art, quel animal s’est retrouvé apprivoisé pour être donné en spectacle et exposé aux yeux de tous dans les cirques et les foires ? Eh bien oui, il s’agit de l’ours. De la à trouver cohérente l’idée d’associer Érectile Magazine à un ours, il n’y qu’un poil...


RENCONTRE

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L’univers monstrueux mais attachant de l’artiste

Nigoull


ERTNOCNER

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Érectile MAGAZINE numéro sept_cinq

nigoull rencontre Entretien réalisé par

Marion régnier

SIte internet de l’artiste https://www.facebook.com/pages/ Nigoull/231470956943692 ÉR

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vivre son dessin Salut Nigoull ! On m’a dit que tu étais l’illustrateur par excellence à Montpellier, tu y fais quoi là bas ? Quel est ton parcours ? Alors, cela va faire un an et demi que j’ai quitté Montpellier, mais je garde pas mal de contacts, d’anciens camarades de formation en illustration. D’ailleurs, certains se sont installés sur place et ont monté l’Atelier Triptyque ! Là-bas, j’ai un peu bossé avec les membres de l’atelier en traits libres. J’ai commencé à m’intéresser au milieu du fanzine, notamment aux côtés de Mattt Konture. Depuis, je collabore avec Bacal’Art, une association montpelliéraine qui promeut de nombreux artistes, et j’y prépare une expo pour 201, si tout va bien ! Après Clermont et Montpellier, c’est à Bordeaux que je me suis installé et je prépare déjà plein de projets.


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Comment t’es venu la passion du dessin ? Penses-tu qu’il faut être né pour ça ou que c’est une vision du monde que l’on peut acquérir ? Je me souviens du jour où j’ai dessiné un dinosaure en deuxième section maternelle, j’étais très fier et la maîtresse l’a mis la poubelle. Mais tout à vraiment démarré au lycée où j’ai commencé à créer quelque chose qui me correspondait vraiment et qui venait directement de mon imagination. Je pense simplement qu’il faut être passionné, vivre son dessin, se sentir bien lorsqu’on le réalise et laisser aller son inspiration. Dans ces conditions, c’est inévitable, tu travailles beaucoup. Il ne s’agit pas de naître comme ça, mais d’être suffisamment passionné pour s’impliquer au mieux et se retrouver dans ce que l’on fait.


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Un amour pour le dessin traditionnel Quels sont le support et le médium que tu préfères utiliser et pourquoi ? J’ai beaucoup travaillé à l’encre de Chine. Je trouve qu’il est très intéressant de jouer avec les pleins et les déliés. Au départ, je crée énormément en noir et blanc, en jouant avec les contrastes. Et puis, j’essaie pas mal de supports, notamment grâce à la récup’ qui me permet de travailler avec des éléments dont je n’aurais jamais eu idée. Le Posca est aussi un médium qui me plaît pour sa capacité à s’adapter à la fois aux meubles, aux papiers, aux skates ou aux peaux en body-art.


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Peux-tu nous décrire ton travail et l’univers dans lequel tu évolues ?

L’improvisation joue beaucoup dans mes créations. Souvent je découvre le dessin au fur et à mesure que je le construis, et ça m’amuse beaucoup. Je crée des espèces de «  tas » de personnages qui s’ajoutent les uns aux autres, se mélangent, se rencontrent. Mes dessins peuvent parfois raconter plusieurs histoires, d’où l’importance et le plaisir pour moi de faire des expos et des mises en scène de mon travail. L’avis et la vision des gens m’intéressent. L’œil est très important dans la rencontre avec mes projets parce qu’il apporte une certaine forme de vie, d’énergie à ce que je dessine. Le public y voit des formes ou des scènes que je n’avais pas encore trouvées.


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Tu sembles tendre vers un dessin dit traditionnel, que penses-tu des nouveaux illustrateurs qui passent par le numérique ? Oui, effectivement, j’aime le contact avec le papier, trouver des techniques brutes telles que la gravure qu’elle soit sur bois, lino ou encore l’eau forte que j’ai eu la chance de travailler avec David Bonnet à En Trais Libres, Boris Robin et Arkane. Une très belle expérience ! Plutôt que d’aller faire des copies chez un imprimeur, j’aime aussi énormément travailler avec la sérigraphie. L’idée d’aller jusqu’au bout de la création, de les limiter à peu d’exemplaires – soignés –  de créer un véritable « livre-objet » avec des dessins tirés à la main en gravure ou en sérigraphie, me plaît vraiment. Quant à la technologie, je m’adapte doucement. Je m’y mets surtout pour coloriser mes dessins. Évidemment, si l’on pratique le graphisme, il est important de s’y intéresser car les logiciels offrent beaucoup de possibilités et sont presque inévitables. Nombreux sont ceux qui travaillent essentiellement sur numérique et je n’ai absolument rien contre ! Il y a de très belles choses même si instinctivement, elles ne m’attirent pas plus que les dessins dits traditionnels.


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Faire des rencontres, partager son travail Quel avis portes-tu sur la jeunesse, et plus particulièrement sur les jeunes créatifs ?

Pour ce qui est de la jeunesse actuelle, et bien je me sens encore concerné par le terme ! Mais je trouve qu’il y a beaucoup de jeunes créateurs motivés et de nouveaux collectifs assez énergiques pour mener à bien des projets comme la réalisation de fanzines (l’association Disparate, Banzaï, La Camaraderie, Éditions terrienne etc.) ou d’événements multiculturels (l’association Ternaire à Bordeaux par exemple). L’art passionne et rassemble toujours ! Les collaborations sont très très importantes, pour les travaux à quatre mains ou les échanges de techniques.


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As-tu des influences particulières, des artistes que tu souhaites nous faire découvrir ? Mes influences viennent pas mal du milieu underground. J’y trouve des travaux « vrais », hors phénomènes de mode. C’est toujours une partie intime de la personnalité qui s’en dégage. Il n’y a qu’à voir le travail de Mattt Konture qui se dévoile clairement au travers de ses dessins. D’ailleurs, je vous conseille de voir L’Éthique du Souterrain de Francis Vadillo, un documentaire sur Mattt. En gravure, je citerai Marc Brunier Mestas, son travail est vraiment à voir ! Il y a aussi d’autres artistes que je trouve très chouettes, notamment chez United Dead Artist ou au Dernier cri. Et rapidement, mais je vous conseille d’aller voir leurs pages, Jip’Hey, Pickelhead, Lionel Ego Brun, Eric Bevernage, Cécile pailloux, Sophie Gonzales, Brokovich, Duch, Nils Bertho, LCB, Kristof etc. aaah il y en a tellement d’autres !


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Qu’est-ce qui t’attire dans le body art ? Préfères-tu dessiner sur des femmes ou sur des hommes ?

Socialement, c’est enrichissant de rencontrer du monde, de discuter. J’aime sortir ! Et dans l’ensemble, peu importe que je dessine sur une fille ou un garçon. Mais honnêtement, c’est plus facile sur les filles car il n’y a pas de poils qui peuvent gêner pour dessiner ! En soirée par contre, la transpiration est un problème avec n’importe qui ! J’en profite pour dire que je cherche à réaliser un projet photo de body-art avec un duo garçon/fille pour créer une sorte de combinaison sur leurs deux corps.

Que penses-tu du marché du travail pour les graphistes ? Que conseilles-tu aux jeunes graphistes diplômés ?

Comme beaucoup je pense que ce n’est pas évident. Il faut faire attention car certains clients savent que nous sommes nombreux dans ce milieu et profitent de la situation pour négocier certains projets largement à leur avantage en précisant « Mais on te fera de la pub, t’inquiètes. » Oui, ça nous fait plaisir de dessiner ce que l’on aime, mais il faut savoir se serrer la ceinture. Sinon, je n’ai pas de conseil particulier, à part de la chance et de la persévérance mais surtout, se faire plaisir ! C’est un peu bateau, mais c’est la base !


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De la musique et des projets en pagaille Et la musique dans tout ça ? Comment saviez-vous que la musique est aussi quelque chose que j’adore ?! Et bien, je faisais beaucoup de trompette et puis il est arrivé quelque chose au lycée : je me suis mis à chanter avec une voix étrange qui peut s’approcher du chant diphonique. Je l’ai travaillé et il m’arrive de chanter et de faire des bœufs de temps en temps. D’ailleurs, j’aimerais trouver un groupe pour explorer cette piste aussi, à voir.


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Quels sont tes projets personnels et professionnels ? Des objectifs à atteindre ? Je vais voir un peu ce qu’il peut se passer à Bordeaux. Les projets vont venir petit à petit, notamment un projet-performance début décembre à une soirée Happen Party, des soirées body-art avec Tous Azimuts et Merci Gertrude, une expo à La Laiterie et peut-être aussi en février à la galerie St Ravy à Montpellier. Bien sûr, je continue de participer à des fanzines. Bientôt je serai assez bien installé pour reprendre des sérigraphies pour des t-shirts, refaire mon site. L’objectif c’est de rencontrer du monde, monter des projets complètement différents, un peu comme lorsque je dessine : je vais improviser !


RENCONTRE

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Louis César nous propose son univers autour de l’illustration.


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Érectile MAGAZINE numéro Sept_cinq

louis césar rencontre Entretien réalisé par

thibaut renoulet SIte internet de l’artiste

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Au-delà du dessin Bonjour Louis César ? Peux-tu te présenter ? Je m'appelle Louis-César Leroux et j'utilise parfois le pseudo louis16art pour certains projets. Je vis sur Nantes et je viens de dépasser la trentaine. J'aime me définir comme étant un gribouilleur. Bien que j'ai une pratique un peu plus large que le dessin pur comme le street art, la gravure ou encore la bande dessinée, la plus grande partie de ma pratique artistique consiste à remplir des carnets et autres blocs-notes.


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Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours ? (Quelle formation ? Tes études passées, actuelles, et projets professionnels).

J'ai un cursus très éloigné du domaine artistique. Je suis passé par une fac de sciences puis un cursus de sciences de l'éducation. Mes dessins gardent d'ailleurs sûrement quelques marques de mes études de physique : le goût de la schématisation et le travail sur les hachures par exemple.


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UN GRIBOUILLEUR SELON LUI Donne-nous les trois adjectifs qui te définissent le mieux selon toi, ainsi que ceux qui définissent le mieux tes créations.

C'est toujours compliqué de répondre à ce genre de questions, cela demande un certain recul sur soi-même. Mais bon, si je devais en choisir trois, je dirai altruiste, enjoué et fainéant. Concernant mes créations, ce qui revient le plus souvent c'est onirique, mélancolique et pop (pour les références, j'imagine). Quand tu étais petit, tu voulais faire quoi « plus tard » ? Je faisais partie de ces enfants qui à la question « Tu veux faire quoi plus tard ? » se contentaient de répondre qu'ils ne savent pas en haussant les épaules.


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Du fanzine à la micro-édition Depuis quand exprimes-tu ta créativité ? A-t-elle grandi avec le temps ?

Comme beaucoup de gamins, j'ai commencé à dessiner tout petit à cela près que moi, je n'ai jamais complètement arrêté. Sinon, mon âge et rythme de vie aidant, je ne cours plus après l'inspiration ou ce genre de choses. Je peux me laisser le luxe de la patience.

Je ne suis pas pressé, j’observe, je réalise à mon rythme.


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Y a-t-il des sujets, des thèmes que tu aimes exploiter en particulier ? A priori, pas vraiment, je fonctionne plutôt par série. Quand un thème me plaît, je bosse dessus durant quelque temps en essayant de l'épuiser pour ensuite passer à autre chose.


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Tes illustrations ont-elles un but ? Où peut-on voir tes réalisations ?

Je pense que le but premier est de tromper l'ennui ou quelque chose comme ça. Après, mis à part mon site personnel où je présente quelques travaux, je passe essentiellement par l'édition soit en m'auto-éditant, soit en passant par des petites structures comme Ripopée, Vide Cocagne ou le Garage L. qui possèdent des projets éditoriaux. Parallèlement, je participe à pas mal de projets de fanzines et de micro-éditions (Micr0lab, Bebabebo, 99 Pour Cent, Les Éditions Terriennes...) Comment te vient l’inspiration ? Comment abordes-tu ton travail? Quel est ton procédé ?

Mes carnets de croquis me servent souvent de carnets de notes, je m'y replonge souvent pour trouver de "nouvelles" idées ou des références. A côté de cela, j'aime bien travailler avec des contraintes techniques (matériel utilisé, format...), cela permet de balayer les automatismes et d'apporter de nouvelles choses au niveau du fond. Que représente l’art dans ta vie ?

Que ce soit dans sa pratique ou dans sa contemplation, c'est devenu au fil des années quelque chose de très naturel. Je ne me pose pas particulièrement de question quand je sors voir une expo ou que je me mets à essayer de créer quelque chose, ma vie est simplement ritualisée comme ça.

Je passe par des fanzines et des micro-éditions.


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De la volonté à la perception As-tu des artistes fétiches. Si oui, est-ce qu’ils t’inspirent dans tes œuvres ?

Des artistes que j'apprécie, il en a un paquet et particulièrement dans le domaine du dessin. Si je devais citer de jeunes artistes à mon sens trop méconnus, je parlerai de Frédéric Poincelet, François Matton ou encore Blaise Larmee. Comment définirais-tu ton univers artistique ?

J'aime à croire qu'il est élégant, surprenant et référencé. Après, c'est toujours difficile de porter un jugement sur son univers artistique. Il y a nécessairement un décalage entre les volontés et sa réception. T’arrive-t-il de collaborer avec d’autres jeunes artistes ? Seulement dans le cadre de recueils, je suis trop inconstant et j'ai beaucoup de mal à me plier aux contraintes artistiques établies par une autre personne.


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Y a-t-il des domaines artistiques que tu souhaiterais découvrir et/ou maîtriser ? Si oui, lesquels et pourquoi ?

J'aimerai bien me mettre sérieusement à la gravure, au charme désuet des estampes. Quelles sont tes ambitions futures ?

La volonté de monter une petite structure éditoriale pour y imprimer ma propre vision du dessin et du livre me taraude depuis un moment. Pour l'heure, je manque encore de temps et d'argent, mais qui vivra verra.


RENCONTRE

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Jérome Rasto mêle l’univers Mario et les vitraux dans des peintures où plantes carnivores et esprits saints cohabitent.


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Érectile MAGAZINE numéro sept_cinq

jérome rasto rencontre Entretien réalisé par

inès lockert

SIte internet de l’artiste http://jeromerasto.tumblr.com ÉR

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pop-culture feat moyen-âge Bonjour Jérôme peux-tu te présenter ?

Je suis né à Perpignan en 1978, j’ai eu la chance d’être initié par mes parents passionnés d’Art, mon père étant lui-même peintre. Je le regardais travailler avec émerveillement et j’ai eu accès aux trésors d’une bibliothèque plutôt axée autour de la peinture et ainsi découvrir les plus belles œuvres et musées. J’ai commencé à peindre à l’adolescence après m’être brièvement essayé à la bande dessinée. Après mon bac, je suis passé aux Arts Déco à Limoges et depuis je peins, cela fait maintenant 20 ans. Je vis aujourd’hui à Paris, marié et père de deux garçons Edgar et Henry dont l’occupation principale est le dessin… la troisième génération !


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Ton dada c’est de lier l’esthétique des vitraux avec des éléments de la pop-culture, comment en es-tu arrivé là ?

Je suis fasciné par les vitraux et le Moyen Âge en général, j’aime cette période pour sa créativité, sa manière si particulière de représenter le monde tel qu’il était imaginé à l’époque. Le vitrail permettait aux « contemplatifs » de baigner dans une lumière qui touche au surnaturel. Leurs sujets nous amènent à nous immerger dans tout ce mystère. Mais je suis né en 1978, et pas au 15ème siècle ; j’ai donc été bercé d’un côté par la culture made in USA et de l’autre par la magie toute nouvelle des jeux vidéo. Un mélange de styles qui cohabitent à présent dans mon travail.


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Pourquoi as-tu choisi de mêler ces deux thèmes, religion et pop-culture, appartiens-tu à la secte des adorateurs de Mario ?

J’en avais presque dressé un autel dans le salon ! Au grand désespoir de ma femme… avec une accumulation de reliques et autres consoles Nintendo toutes générations confondues. Pourtant je n’ai jamais été un joueur invétéré… Mes tableaux eux portent souvent le nom de « In*… », pour représenter le fait que je m’immisce dans des œuvres avec des références plus ou moins existantes. C’est aussi en quelque sorte la technique du Cheval de Troie, j’utilise des références connues afin de capter l’attention et de diffuser d’autres messages.


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la symbolique ⁝

On reconnaît bien l’univers de Mario dans ton travail pourtant ni lui, ni Luigi ou encore la princesse Peach n’apparaissent dans tes œuvres, pour quelle raison ?

L’univers de Mario exerce sur moi une véritable fascination. C’est le premier jeu dont j’ai rêvé. Les mondes que les artistes/concepteurs de ce jeu ont créés sont d’une richesse inouïe et semblent presque illimités. J’avoue par contre que ce qui me fascine le plus est l’environnement des personnages principaux, le détail d’une plante, les couleurs, les paysages, un passage secret… et bien sûr toute la symbolique des objets magiques comme vous l’avez deviné !


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Justement, dans ce nouvel univers que tu crées, quel rôle jouent les icônes que tu utilises ? Les plantes carnivores sont-elles toujours malfaisantes comme dans le jeu par exemple ? Dis-nous-en plus sur cette symbolique que tu mets en place.

Les plantes carnivores sont très présentes également, elles symbolisent les difficultés auxquelles nous sommes tous confrontés. Elles ont un côté troublant, simplement méchantes et/ou affamées… « Le côté obscur de la Force ».


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Tu utilises souvent la référence aux « 1UP » de l’univers de Mario, c’est une référence au paradis de la religion catholique ?

J’aime et utilise de nombreux symboles de la mythologie Mario, celui du 1UP revient fréquemment, il m’a été inspiré par la naissance de mon fils Edgar, et revient aujourd’hui de manière systématique pour célébrer la Vie, voire une certaine forme de « Nirvana » pour utiliser une autre référence que vous reconnaîtrez sûrement.


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sytème Tu essayes de raconter des histoires à travers ces images, peux-tu nous en raconter une ? Je ne parle que rarement du sens exact de mes compositions, mais donne des clés, des « traductions » de certains des symboles utilisés. On peut ainsi faire sa propre lecture de ce qui pourrait ressembler à un rebu, se créer sa propre histoire : une célébration pour In*1UP ; le terrassement, la victoire pour In*19 par exemple.


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Les vitraux représentent majoritairement des scènes religieuses. Créés-tu tes propres images de vitraux afin de les adapter à ton travail ou c’est justement le fait de retravailler à partir de vitraux existants qui t’intéresse ?

Dans cette série, l’essence même de mon travail est d’être « intrusif », mais dans le bon sens du terme, j’espère ne pas être « persona non grata ». (ndlr. personne n’étant pas la bienvenue).

Comment procèdes-tu pour obtenir ce résultat ?

J’utilise plusieurs techniques. L’intrusion à proprement parlé, retouchant au pinceau et avec les indispensables Posca des images existantes. Un peu comme quelqu’un qui entrerait dans un musée pour y faire le co-branding de ses rêves avec un artiste de son choix ! Les peintures sur toile sont quant à elles des retranscriptions de certaines de ces compositions.


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évolution et expositions Comment souhaites-tu que ton travail évolue ? Et que peut-on te souhaiter pour la suite ?

Qu’il soit sincère, lisible… et visible ! Avoir du temps pour explorer un peu plus cet univers dans lequel je me sens à l’aise, le développer, lui donner de la densité. Exposer de plus en plus…


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Je suppose que tu es un énorme fan des jeux Mario, un record personnel à ce sujet à nous confier ?

Pas de vrai record à mon actif… Quelques belles nuits blanches entre amis quand même quand j’étais plus jeune… Mais je crois avoir passé plus de temps à contempler les décors en regardant les autres jouer…

Tu as de belles expos à ton actif, peux-tu nous les citer ?

J’ai exposé à Paris dans la Galerie Monod, à Limoges où j’ai présenté mon travail à la Galerie RES REI, au Pavillon du Verdurier, à la Galerie Municipale, à la Galerie Gondinet et à la Galerie Huit-Sept. J’ai également exposé au centre culturel de Salses Le Château, à Asnières, à Saint-Leu-la-Forêt à la Galerie JDDC et enfin à Aubusson à L’Avant-Scène.


RENCONTRE

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Au fil de ses dessins, entrez dans l'univers fabuleux de la malicieuse

Alice fraboni, curieuse, rêveuse et un peu décalée...


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Érectile MAGAZINE numéro sept_cinq

alice fraboni rencontre Entretien réalisé par

héléna gillant

SIte internet de l’artiste

http://alicefraboni.fr ÉR

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à La rencontre d'alice Peux-tu te présenter et expliquer ton parcours ? Je m’appelle Alice Fraboni ou Malice pour les intimes. Je suis une boîte à idées de tout juste 24 ans. J'aime rire et j'essaie de profiter de l'aventure de la vie à fond ! Je suis née à Paris mais j'ai grandi à Lyon où ma famille s'est installée à mes 8 bougies. Dans la vie, je suis graphiste. Un petit flashback s'impose pour comprendre comment j'en suis arrivée là. Au collège, je savais déjà que je voulais faire un métier créatif et surtout, je ne voulais pas suivre un cursus général ! J'ai opté pour des études d'arts graphiques. Je suis donc rentrée dans un lycée professionnel lyonnais pour effectuer un CAP dessinateur d’exécution en communication graphique puis un Bac pro communication graphique. J'ai poursuivi dans le même établissement avec une FCIL création de sites web et multimédia dans l'optique d'être plus polyvalente. Et pour finir dans la même logique, un BTS communication visuelle option multimédia en alternance, et en parallèle j'ai validé un titre de graphiste-concepteur qui correspond à un niveau Bac + 3, le tout obtenu en 2013.


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Comment en es-tu venu au dessin et à la photographie ? Pourquoi la nécessité d'un espace d'expression ?

Je dirais tout naturellement... J'ai baigné dans une atmosphère culturelle toute mon enfance. Je suis issue d'une famille de créatifs, j'ai notamment grandi aux cotés de mon père dans son atelier, au milieu des expositions, des lieux culturels... Aux côtés de mes parents, j'ai pu côtoyer des artistes peintres, sculpteurs et photographes... Je dessine depuis mon plus jeune âge, je suis presque née avec un crayon dans la main. Je n'ai jamais vraiment pris de cours, c'est venu tout seul comme une évidence. J'aime les travaux manuels, la matière. La photo est venue dans un second temps car j'avais besoin de tester d'autres moyens d'expression.


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le dessin est un don précieux Tu sembles avoir une pratique assidue du dessin ! Raconte-nous comment ça se passe. Le dessin pour moi, c'est avant tout une passion. J'ai une pratique presque quotidienne du dessin, dès que j'ai un moment dans la journée, je pose mon cerveau sur la table devant moi, j'en extrais les idées les plus folles, et hop, à l'action ! Je saute sur mes crayons, feutres et feuilles de papier ! J'arrive sans doute mieux à m'exprimer par le dessin qu'avec les mots. C'est aussi un moyen qui me permet de m’évader dans d'autres mondes. Le dessin me permet de m'échapper, de faire des coupures avec le quotidien et avec mes problèmes. Cette passion m'apaise. Tout le monde à son truc, moi c'est le dessin. Être à l'aise en dessin, j'ai conscience que c'est une sorte de don qui n'est pas donné à tout le monde, du coup j'essaie d'exploiter ce "pouvoir" à 100%.


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As-tu un lieu de prédilection pour dessiner ?

Je dirais chez moi, dans ma petite bulle, sur mon bureau avec mon bazar organisé et toujours de la musique. Je m'y sens bien, c'est là où je m'évade le plus, toute seule, au calme. Les arts appliqués, pour moi, sont une échappatoire, c'est le moyen que j'ai trouvé pour m'exprimer sans que personne ne puisse apporter son jugement car j'ai vraiment du mal avec le regard des autres dans la vie de tous les jours. J'aime ces moments de créations à moi, où je me retrouve, où je me sens moi-même sans avoir besoin de me cacher ou de faire semblant.


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LE style alice À travers tes illustrations et tes photos, tu sembles porter une grande attention aux formes et aux détails. Pourquoi tant de minutie ?

Dans la vie de tous les jours, je m'attarde énormément sur les détails. J'aime travailler avec des formes répétitives et des motifs. La patience est de rigueur lorsqu'on a une telle démarche. Par ailleurs, je trouve que lorsqu'on détaille les motifs et les formes, le résultat gagne en impact. Il y a toujours des choses à faire, du motif le plus simple au motif le plus complexe, j'ai toujours de l'inspiration. On peut vraiment tout décliner à travers les motifs !


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Je suis particulièrement perfectionniste et parfois c'est un véritable défaut. J'adore la géométrie, en général, j'aime quand les choses sont bien faites, bien droites sans rature. Lorsqu'on est graphiste, on nous demande énormément de rigueur, de précision et de technique avec les logiciels notamment. J'aime cet aspect bien cadré, bien rangé, attendu dans notre travail. Parallèlement, je m'applique à essayer de réintroduire au mieux, dans mes travaux faits à la main, la droiture et la précision du graphisme assisté par ordinateur (on pourrait le qualifier de perfection, puisqu'il est le fruit de calculs informatiques complexes), mais forcément, il y a quelques maladresses. J'aime ce rapport entre perfection et imperfection.


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Repousser les limites, performer pour soi-même De plus, j'aime me fixer des objectifs pour toujours avoir l'impression de mieux faire, la sensation de progresser. Par exemple, mon dernier véritable challenge, c'est de recycler mes chutes de papier dans mes travaux. Cela apporte un plus et je me sens plus satisfaite en ayant été au bout du défi que je me suis lancée.


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Ma seconde petite fierté est un véritable challenge du quotidien. C'est de tout faire d'une seule main (après un AVC quand j'avais dix ans, j'ai notamment perdu l'usage de ma main droite). Je déteste plus que tout que l'on me propose de l'aide, du coup même si je lutte parfois un peu, je persiste toujours pour arriver à faire ce que je veux toute seule ! Arriver à faire des choses minutieuses et précises, c'est une preuve de réussite faite à moi-même. Je repousse toujours les limites pour voir de quoi je suis capable (par exemple, dans les découpages de formes géométriques).


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Un mot d'ordre : expérimenter ! As-tu une préférence par rapport aux outils graphiques que tu utilises pour créer ? J'aime dessiner aux feutres. Je me sens particulièrement libre et à l'aise avec eux. Surtout avec les feutres fins noirs ! J'aime dessiner des contours à mes formes et des petits détails, alors ceux-ci sont bien pratiques ! Posca, Micron, FaberCastel, Staedtler et j'en passe... Je teste un peu toutes les marques pour savoir ce qui me correspond le plus, un peu comme Harry Potter teste plusieurs baguettes avant de trouver la sienne... J'adore les crayons, les stylos, les feutres, la papeterie en général ! Je vais souvent me procurer des fournitures, même des trucs que je ne maîtrise pas trop ou que je n'ai jamais utilisés et quand je rentre chez moi, c'est un peu la fête ! Je m'aventure à essayer tout mon butin, je m'essaie à plusieurs techniques, c'est cool ! Mais je travaille le plus souvent au feutre, au crayon et à l'aquarelle.


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Plutôt couleurs ou noir et blanc ?

Plutôt les deux ! J'ai mes périodes mais personnellement utiliser uniquement le noir, pour moi, c'est impensable ! La couleur est très importante, c'est un état d'esprit pour moi, il y en a partout ! J'utilise souvent le noir pour les détails, les contours, et la couleur plutôt en fond ou pour les aplats.

Quel est le médium le plus fou et original que tu aies utilisé ?

Vous l'aurez compris, j'aime expérimenter, tester. Je suis un peu touche-à-tout. Expérimenter, c'est se découvrir, apprendre à connaître ce qu'on aime et ce qu'on n'aime pas... Pour ma part, les médiums les plus originaux de tous sont le découpage et le collage ! C'est mon truc du moment et je pense encore pour un bout de temps. Ces techniques apportent du volume. Les possibilités sont multiples quand on les allie à d'autres procédés. Cela donne des résultats très surprenants.


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L'inspiration est partout Quelles sont tes principales sources d'inspiration ?

Je m’intéresse beaucoup à tout ce qui m'entoure, j'observe beaucoup, j'aime détecter les petits détails auxquels personne ne prête attention. Le quotidien est déjà une belle source d'inspiration ! Ensuite, je fais de la veille graphique autant pour ma vie professionnelle que pour mes projets personnels. Je suis toujours fourrée sur Internet, dans les revues d'arts et de graphisme. Je passe d'ailleurs beaucoup (trop ?) de temps sur Pinterest, Tumblr et Instagram... J’écoute beaucoup de musiques d'univers variés (alternative, électro, trip-hop, house...) je dirais que cela me guide et m'inspire dans ce que je produis. J’apprécie l'univers coloré de Supakitch&Koralie, le street-artiste Agrume pour sa technique de dessin qui comprend détails et contours noirs, et Matt W. Moore pour la géométrie.


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As-tu parfois recours à des modèles ou préfères-tu compter sur ton imagination ? Ma tête déborde d'idées au point où je me sens frustrée que les journées ne soient pas plus longues pour pouvoir toutes les exploiter. Cependant, je me documente énormément sur Internet, dans les magazines et les livres d'art. Du coup, je fais très souvent des mélanges entre ce que je vois et ce que j'imagine, un peu comme des collages ou photomontages. Et paf ! Ça fait des Chocapic !


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un drôle de bestiaire Il y a beaucoup d'animaux dans tes illustrations et ils sont aussi présents dans tes photos. Pourquoi ?

J'utilise les animaux pour donner de la vie, du dynamisme mais aussi bien souvent, pour apporter la douceur et la chaleur d'un être vivant auprès des formes géométriques très froides. Je trouve le rapport entre formes abstraites et concrètes intéressant. J'aime la nature, ses sujets apportent sérénité et apaisement à mes dessins. C'est aussi pour me perfectionner que je dessine beaucoup d'animaux, je préfère représenter des animaux car je les trouve beaucoup plus neutres que les hommes. C'est le fruit de recherches et d'observations minutieuses.


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l’œil d'une photographe Que peux-tu nous dire sur tes explorations photographiques ?

Je prends des détails de la vie, auxquels personne ne porte vraiment attention. Mes sujets, je les trouve un peu partout où je vais... Je ne suis pas à la recherche de quelque chose en particulier, j'expérimente. J'utilise plutôt la photographie pour mes recherches, je la maîtrise moins bien que l'illustration, même si j'adore prendre des photos.


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le monde du travail Que peux-tu nous dire sur tes expériences en agence ? J'ai débuté dans la vie professionnelle grâce à l'alternance. Une vraie expérience de vie ! C'était un peu la libération pour moi qui n'était pas très scolaire et pourtant bien bosseuse. Ce furent deux années vraiment intenses mais que je ne regrette pas. J'ai eu la chance de tomber dans une très bonne agence lyonnaise ! Autant d'un point de vue professionnel que relationnel, j'ai beaucoup appris. J'en garde un très bon souvenir et des amis. Ensuite, j'ai eu quelques petits contrats mais tous assez précaires malheureusement. Je travaille aussi à mon compte, je suis affiliée à la Maison Des Artistes, ce qui me permet de proposer mes services en tant que graphiste mais aussi des propositions plus personnelles (des illustrations, des collages...). C'est une chouette expérience, très formatrice car il faut savoir gérer un peu tous les aspects (commercial, administratif…) et puis c'est toi qui décide de tout ! Je préfère un peu plus la vie d'agence pour le côté humain, l'échange, le partage, les avis et le soutien que peuvent t'apporter tes collègues. Je vois le boulot en agence un peu comme un terrain d'inspiration. Pour moi, cela compte beaucoup malgré le fait que j'aime être seule et au calme pour dessiner, je me sens aussi très bien quand je suis entourée, cela me donne confiance en moi. J'ai récemment décrocher un poste dans une toute nouvelle agence de communication. C'est une nouvelle expérience et le début d'une nouvelle vie pour moi !


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Érectile MAGAZINE numéro sept_cinq

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