Érectile Magazine #6.5

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Érectile MAGAZINE numéro six_cinq

octobre Gail Gosschalk Maxime Mouysset Lilla & The Birds Nolwenn le Scao ÉR

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Érectile MAGAZINE numéro six_cinq Érectile est un magazine bi-mensuel gratuit extensif proposant des portraits, des interviews et des rencontres croisées de jeunes créateurs français. Ici, l’objectif est de parvenir à porter un regard plus objectif sur l’œuvre par le biais d’une démarche compréhensive du parcours de son géniteur. Nous souhaitons raconter des histoires plutôt que d’en inventer, avec simplicité – parfois – et sincérité – toujours.

Rédacteur en chef Matthias Meunier

Directeur de publication Yannis Mouhoun

Rédaction magazine Perrine Hériot Inès Lockert Cindy Renard Thibaut Renoulet Héléna Gillant Marion Régnier

Conception graphique Matthias Meunier

Contact

matthias@erectilemagazine.fr

Site web

www.érectile.fr

Un projet de

www.medias-culture.fr

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Érectile [adjectif] ⁝

Dérivé d’érection ou du latin erectum, supin de erigere, ériger. Qui peut se gonfler et durcir par afflux de sang dans les vaisseaux.

Se dit également de poils susceptibles de se dresser.

D’un point de vue symbolique, l’ours est un animal possédant bon nombre de facettes. Dans la cosmogonie chinoise, Yu le Grand, créateur du monde, prenait la forme d’un ours afin de l’organiser. Les Inuits, eux, voient l’ours comme un symbole de grande force et de courage symbolisant également le pouvoir de l’inconscience et de la connaissance de soi. Cette dernière vision de l’image de l’ours peut également se rapprocher de celle que possédaient les alchimistes puisqu’ils voyaient en lui une forme d’initiateur. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’ours possède également quelques points communs avec l’art. L’ours est considéré comme un animal violent et brutal. Il est pourtant capable d’être apprivoisé de manière très simple, mais n’en demeure pas moins capable de régresser violemment vers un état primaire, de la même façon que l’art peut lui aussi être considéré comme un moyen d’expression brut, primitif aujourd’hui apprivoisé et même intellectualisé. Enfin, tout comme l’art, quel animal s’est retrouvé apprivoisé pour être donné en spectacle et exposé aux yeux de tous dans les cirques et les foires ? Eh bien oui, il s’agit de l’ours. De la à trouver cohérente l’idée d’associer Érectile Magazine à un ours, il n’y qu’un poil...


RENCONTRE

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Plongez dans un univers empli de finesse, celui de

Gail Gosschalk


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Érectile MAGAZINE numéro six_CINQ

Gail gosschalk rencontre Entretien réalisé par

cindy renard

SIte internet de l’artiste

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le mélange des cultures Gail, nos lecteurs voudraient faire connaissance avec toi ! Peux-tu te présenter, ainsi que ton parcours artistique ? Je m’appelle Gail Gosschalk, et suis née à Londres en 1981 d’une mère française ainsi que d’un père sud-africain. Après avoir effectué les Beaux-Arts de Wimbledon, je me suis spécialisée dans le dessin analytique et la recherche conceptuelle dans la mode pour femme à Newcastle, en ciblant principalement une carrière dans les bureaux de styles. J’ai ainsi eu l’opportunité de faire un premier stage à New-York, avant de venir avec enthousiasme à Paris pour débuter en tant que directrice artistique chez Concepts Paris, un bureau de style dédié exclusivement à la lingerie. Cependant, j’ai vite choisi d’échanger les strings contre le freelance ! J’avais vraiment la volonté de me dédier entièrement au dessin. En développant mon style graphique, j’ai ainsi eu la chance de pouvoir collaborer avec des clients tels qu’Hermès, l’Unicef, le Museum national d’Histoire naturelle, tout en faisant évoluer mes dessins personnels au travers de nombreuses expositions. Mes ambitions futures ? Apprendre à mieux gérer ma petite entreprise et ses crises, apprendre à mieux dessiner, mais surtout continuer les aventures...


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Tu es née à Londres d’une mère française et d’un père sud-africain : ce mélange de cultures t’apporte-t-il des choses dans ta pratique artistique ? À part la richesse culturelle incroyable que mes parents m’ont transmise (souvent en me tirant par les oreilles !), le plus grand impact de cet héritage est la bilingualité ainsi que son merveilleux passeport social. Ainsi, j’ai grandi avec ces cultures sous la peau, et j’ai appris à vivre intimement avec elles. Cependant, Paris a toujours été mon idéal, et a beaucoup contribué à inspirer ma curiosité, notamment pour le goût du chic et du raffinement, notions récurrentes dans mes dessins. De plus, mon travail tourne souvent autour de la dérision de l’identité et les jeux de mots : je suis en effet très attachée aux mots et aux néologismes comme matières, pour créer des situations et sujets loufoques.


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Une pratique artistique pleine de sensibilité Qu’est-ce qui ne te plaisait pas dans le monde de la lingerie ? Qu’est-ce qui fait que le freelance te convient mieux aujourd’hui ? J’ai rapidement appris que l’univers des tendances, omniprésent dans la mode, ne me correspondait et ne m’attirait pas. À force de regarder les courants actuels, j’ai été lassée du contemporain, que je trouvais bien trop triste... J’ai beaucoup appris grâce à mon expérience dans l’univers de la lingerie, mais la liberté d’un freelance est un luxe qui vaut son prix. Je suis stimulée par le défi qu’offre le fait de devoir trouver des réponses à des demandes très diverses, toujours changeantes selon les clients.


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J’ai cru voir que ton truc à toi, c’est l’illustration, le dessin et le graphisme. Peux-tu m’expliquer la manière dont tu développes ton style ? Comment le qualifierais-tu ?

On me dit que mon style est précis, ancien et minutieux. Mon opticien me confirme d’ailleurs ce dernier point ! Je suis obsédée par le trait, par la justesse d’une ligne qui à elle seule peut évoquer un geste ou même une époque. Je collectionne le papier ancien, les livres vintages, les estampes, les outils... tout ce qui possède un rapport au papier. C’est à travers l’âme inhérente à ces trésors que je puise le plus grand de mon inspiration. Je suis en constante recherche de compositions graphiques singulières et d’ornementations, mais j’aime aussi beaucoup l’humour noir et l’impertinence !


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la fragilité du papier Tu as un rapport très particulier au papier, mais aussi aux objets qui ont du vécu : comment cela t’inspire-t-il ? Peux-tu m’en dire plus ? Je fonctionne beaucoup au coup de foudre. J’ai une attraction quasi maternelle pour les trésors qui sauront avoir un sens dans ma collection. Si je le pouvais, je vivrais dans mon cabinet de curiosité, riche en trompette de chasse, cages à oiseaux et verre à vin lilliputiens en ivoire. Dans les expositions auxquelles je participe, ils prennent un rôle majeur : j’amène avec mes travaux mon univers personnel dans la galerie, pour donner plus de sens contextuel à mes dessins. J’adore chaque élément de ma collection, individuellement, et je suis inspirée par eux en tant que collection, un peu comme le fait de Breton.


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Tu sembles aimer le travail à la main plus que le travail numérique, pourquoi cette préférence ? Que t’apportent l’un et l’autre ?

Je suis tellement amoureuse de la gestuelle et la patience inhérente au dessin à la main que je n’arrive pas à le quitter pour céder la place à l’investissement pourtant évident que représente l’infographie. J’adore le contact avec la feuille, son hasard organique, le toucher qu’il confère, mais aussi la temporalité qu’il m’offre : j’aime prendre le temps de voir naître mes dessins. Je sais que c’est têtu ! Mais promis, dans 100 ans je prends un cours de Photoshop !


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Pourtant, ne penses-tu pas que l’outil numérique pourrait te faire découvrir des possibilités que tu ne soupçonne pas ? C’est certain... Peut-être que j’ai peur d’être infidèle au crayon. Je sais que l’infographie ouvrirait un champ infini, peut être trop grand pour moi . Aussi, je dois avouer ne pas voir la fibre numérique et peut-être ai-je peur de m’y confronter. Aujourd’hui, je préfère payer un professionnel lorsque j’ai besoin de travaux numériques pour compléter les miens, dans le respect de ce métier qui est sien, afin d’approfondir mes capacités qui sont propres au dessin.


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l'étude de l'élégance ⁝

Y a-t-il des sujets récurrents qui t’inspirent ?

Je reviens toujours vers le corps en mouvement, vers la femme et vers l’étude de l’élégance, en plus de la typographie et des cartes anciennes, de ma volonté de créer des mythologies discrètes. Je suis très inspirée par Monty Python et l’humour noir de Samuel Beckett. Une chose fondamentale dans mon travail est mon amour pour les voyages déboussolants : après avoir vécu sept ans à Paris et deux ans à Rome, je me suis maintenant installée dans la Vieille Ville de Jérusalem en décembre, jusqu’à ma prochaine aventure bien sûr... Les cultures diverses et les rencontres que je peux y faire influencent fortement mon travail : je considère mes dessins comme des lettres d’amour à ces expériences.


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Tu me parles de mythologie et d’histoires dans tes dessins : t’es tu déjà lancée dans la narration ? Si tu le faisais, quel message aimerais-tu faire passer ? J’ai déjà imaginé beaucoup d’histoires. J’ai créé un super héros qui s’appelle Serge Padon, personnage né d’une amitié avec le sellier à la barbe tremblante de la boutique Hermès rue Sainte-Honoré. Dans l’histoire que j’ai écrite, Serge saute par dessus les toits de Paris et collectionne les autres superhéros invisibles (Brenda Brocolli, Bosé Jové, Bon Jean Jovi, Ourah, etc...). Il parle couramment le langage « doigts de pieds », que j’ai créé pour l’occasion, et son entraîneur sportif, Polidor, est aussi le candidat d’extrême centre pour les prochaines Presidimentielles. L’histoire de ce sellier, tout un éloge d’amour elliptique ! Les éditeurs m’ont dit que «tant que le LSD n’était pas légalement autorisé à être vendu avec les livres, c’était mal barré !». Mais plutôt que de respecter la colonne vertébrale d’une narration classique, j’ai préféré ouvrir l’univers de Serge. Ce personnage fait d’ailleurs partie intégrante des différentes expositions que je donne.


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le corps en mouvement ⁝

Ton univers est très féminin et empli de sensibilité : peux-tu m’en dire davantage ?

Ma mère était antiquaire et j’ai grandi avec les estampes anglaises, dotées d’une finesse qui m’a beaucoup marquée. De plus, mes études consacrées à la mode ont certainement contribué à étirer mon trait. Ce qui est étrange, cependant, c’est que mon caractère n’a pas la douceur et la patience de mon travail.


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Y a-t-il un de tes projets ou une de tes illustrations dont tu aimerais particulièrement me parler ? Je me suis épanouie dans la conception de mon exposition personnelle chez Think & More, rue Saint-Honoré, grâce à ma commissaire d’exposition, Maryline Robalo. Chaque dessin était une histoire en une seule et unique page. Elle m’a appris l’exigence, mais aussi à me fixer des objectifs : dessiner beaucoup, mais surtout dessiner du mieux possible, repoussant mes limites. Je me remémore ses phrases tous les jours. Ensuite, le fait d’avoir vu mes dessins au Grand Palais pour Hermès, dans les vitrines du tailleur de la Reine d’Angleterre sous les lumières de Noël, m’a réellement éblouie. Mon cœur en a fait un petit saut !


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Quels sont tes projets en cours ou ceux que tu projettes de réaliser ?

En ce moment je travaille sur divers projets en parallèle : je réalise des illustrations destinées à un journal pour la Commission européenne, je dessine des invitations pour un mariage, je conçois un site dédié à l’érotisme féminin de luxe parisien, et je prépare ma prochaine exposition solo qui aura lieu à Jérusalem, avec des centaines de portraits miniatures sur hosties. Du bonheur en perspective.


RENCONTRE

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graphisme, illustration et sport, bienvenu dans l'univers artistique de

maxime mouysset


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Maxime Mouysset rencontre Entretien réalisé par

Perrine hériot

SIte internet de l’artiste http://maximemouysset.tumblr.com ÉR

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introduction à l'illsutration Bonjour Maxime, peux-tu te présenter et nous expliquer ton parcours ? Je suis né à Toulouse dans « la ville rose ». Je suis parti après le bac en prépa à l'EPSAA à Ivry-sur-Seine. J'ai été admis ensuite aux Arts Décoratifs de Strasbourg. Depuis un an, je me suis spécialisé en graphisme. Ces deux écoles ont une pédagogie tournée vers le dessin. Les Arts Déco poussent à l'expérimentation et aux concepts. Tandis que l'Epsaa a un enseignement plus académique et art appliqué. C'est un bon parcours je pense, car elles sont complémentaires.


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Dans ton portfolio, on remarque plusieurs techniques de travail différentes, laquelle/lesquelles sont tes préférées ? Pourquoi ?

J'ai du mal à me concentrer sur une seule technique à la fois. J'essaie d'expérimenter plusieurs médiums en même temps. En ce moment, j'expérimente pas mal la photocopieuse et son papier machine de format A4. Je superpose des aplats de couleurs avec la photocopieuse, à la manière d'une sérigraphie pour représenter un match de Ping-Pong. Sinon j'utilise des pro-markers. Mes anciennes illustrations aux feutres à alcool ont eu la chance d'aboutir sur une collection Sixpack actuellement en vente. J'utilise de temps en temps des outils de calligraphie pour des projets personnels. J'aimerais me remettre à la gouache prochainement.


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Intérieur sport As-tu des projets en cours avec tes illustrations ?

Le principe de la photocopieuse, expliqué au-dessus, m'a amené à être exposé dans la galerie le Huit à Paris. Avec l'aide de Benjamin Mira et de l'agence KLAR, j'ai également réalisé le programme du point Éphémère du mois de septembre. Je vais bientôt dessiner pendant la journée de lancement du n°50 du magazine Kiblind à la Gaîté Lyrique parmi 50 autres artistes. Avec qui aimerais-tu collaborer ? Pourquoi ? Quelle forme prendrait cette collaboration ? Je m'arrange pour faire des projets avec des gens que je côtoie régulièrement. Ce sont généralement des amis proches, de ma promo ou de mon école. Ces collaborations prennent souvent la forme de projets d'édition et/ou d'expositions.


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Le sport revient dans beaucoup de tes illustrations, pourquoi cet attrait pour ce domaine ? Es-tu quelqu’un de très sportif aussi dans la vie de tous les jours ?

J'ai une famille très sportive. J'ai pratiqué plusieurs sports au primaire/collège/lycée. En ce moment, je suis plutôt sportif du dimanche. Je dessine pour compenser. Le sport est très complet. Il a ses qualités graphiques, conceptuelles et concerne beaucoup de monde. Ça sera sans doute mon sujet de mémoire pour mes deux prochaines années.


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des inspiration hétéroclites Où trouves-tu tes inspirations ? Quels sont tes modèles dans le monde de l’illustration ? La pluridisciplinarité qu'offrent les Arts Décoratifs est une chance. J'essaie de m'inspirer des différents profils que l'on retrouve dans cette école: illustration, design, art, peinture, métal... etc. J'aime beaucoup les travaux d'illustrateurs/plasticiens qui ont un profil à cheval entre l'illustration et le graphisme comme C.F (Christian Frogue), Jochen Gerner, Niklaus Ruegg, Ray Yoshida, Raymond Pettibon, Glen Baxter etc… J'aime beaucoup les illustrations des albums de Kraftwerk, notamment celui de l'album Tour de France. J'aime également la diversité des pochettes d'album réalisées par le collectif de graphiste britannique Hipgnosis pour des groupes comme Pink Floyd, Led Zeppelin, Genesis etc...


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Y a-t-il un type d'illustration que tu n'aimes pas ou qui ne te parle pas du tout ?

Les elfes et les tatouages.


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Des collaborations riches & diverses Tu as aussi effectué un stage chez Sixpack, la mode est aussi un secteur qui t’intéresse ?

Je suis arrivé dans le domaine un peu par hasard. Sixpack a été le premier à me proposer une collaboration pendant mon stage chez eux. C'est une marque qui prend des risques. Ça collait bien avec mes expérimentations. Ça ne me dérangerait pas de recommencer l'expérience, plus tard, avec une marque qui possède les mêmes convictions : celles d'attacher de l'importance à un côté « plastique » dans ses collections. Toute la collection Sixpack hiver 2014 a été dessinée à la main. Comment s’est passée ta collaboration avec le Point Éphémère ? Quelles difficultés as-tu rencontré lorsque tu dois créer pour un client ? La collaboration avec le point Éphémère s'est déroulée dans le cadre d'un stage avec l'agence KLAR à Lyon. Benjamin Mira, Jérémie Martinez, le directeur de l'agence, et moi avons conçu un programme qui se déplie en plusieurs étapes. Plus on déplie, plus on découvre le déroulement du mois de septembre. Une fois déplié, on peut voir une illustration pleine page au format A3. Je suis plus à l'aise avec des contraintes que sans. C'est la raison pour laquelle j'ai préféré me diriger en Graphisme plutôt qu'en Illustration. Le plus intéressant est de chercher la frontière entre l'attente d'un client et la liberté qu'il nous accorde. Ici en l'occurrence, le Point Ephémère faisait confiance à l'agence, on était assez libre.


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Dans quelles conditions aimes-tu dessiner ?

Je n'ai pas vraiment de condition. Je préfère dessiner tout seul plutôt qu'à plusieurs. Ce qui m'importe c'est surtout de pratiquer régulièrement, accompagné de musique ou pas.


RENCONTRE

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Des plantes et du graphisme, le petit univers de

Lilla & The Birds !


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Lilla & the birds rencontre Entretien réalisé par

marion régnier

SIte internet de l’artiste

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passion graphisme et végétation Bonjour Lilla ! Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi et ton parcours de graphiste - blogueuse ? Salut ! Je m'appelle Julie, mais on me retrouve la plupart du temps sous le nom de Lilla. J'ai 27 ans et je vis en banlieue parisienne. Ça fait presque onze ans que je raconte des conneries sur la toile (oui je suis vieille et le temps passe vite), aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours tenu un blog. Au début c'était pour faire comme les copains, montrer mes photos, parler de trucs d'ados et en grandissant j'ai commencé à y prendre vraiment goût. Écrire était pour moi comme un exutoire, pas comme un journal intime mais presque, tout ça bien sûr s'est modifié. Je ne peux pas vraiment classer mon blog dans une catégorie, je ne suis pas une blogueuse mode ni une blogueuse qui parle de makeup ou bien de cuisine, mais plus un bon gros gloubi boulga de choses que j'aime et que j'ai envie de partager avec les autres, et c'est ça qui me plaît, le partage avec les autres.


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Entre mon blog et le métier de graphiste tout est relié en quelque sorte. Plus jeune je passais la plupart de mon temps à faire des montages (immondes quand j'y repense) sur Photofiltre. Je pouvais passer des après-midi à bidouiller sur ce petit logiciel et mon seul rêve était d'avoir Photoshop. C'est sans doute un peu comme ça que j'ai mis un pied dans le graphisme même si à l'époque ce mot ne me parlait pas du tout ! Après avoir terminé ma scolarité au lycée, je me suis échappée pendant deux ans en école de graphisme, j'en suis sortie diplômée en tant qu'opérateur en infographie et j'ai aussi un BTS technicien supérieur en multimédia. Même si à présent je ne vis pas du graphisme, cette passion reste bien présente et ne me quitte pas.


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J’aimerais que tu nous en dises un peu plus sur ta passion pour les succulentes !

Quel sujet les succulentes ! C'est une drôle de passion que j'ai là. Tout a commencé un peu par hasard, je passe beaucoup de temps à fouiner sur tumblr à la recherche de chouettes images à rebloguer, et puis un jour je suis tombée sur la photo d'une Echeveria (variété de succulente) gros coup de foudre, c'est l'esthétique de la plante qui m'a tout de suite attirée. De fils en aiguille, j'ai trouvé un horticulteur qui cultivait les plantes grasses, et là c'était vraiment fichu, on peut dire que je suis tombée dedans et depuis ma petite famille s'est agrandie, j'ai même réussi à bouturer certaines espèces qui elles-mêmes ont produit de nouvelles plantes. Je passe pas mal de temps à les chouchouter et on me demande souvent conseil, une belle passion mais qui prend pas mal de place tout de même !


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Peux-tu nous décrire ton travail et l’univers dans lequel tu évolues ?

C'est une question difficile, je commence tout juste à me découvrir en fait. La plupart du temps, je bosse sous Illustrator. Avant tout ça un long processus se met en route, je suis inspirée par une photo, un dessin, ou tout simplement des objets au quotidien, des choses que j'aime, que je mets dans un coin de ma tête, et tout se déclenche un peu par hasard. Je peux passer près de trois heures sur une illu, ma nuit est foutue mais au moins j'ai réussi à créer exactement ce que j'avais en tête.


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Les Draw On Monday ont-ils été un moyen de t’exercer, un tremplin ? (ndlr. Les Draw On Monday sont des défis lancés entre blogueuses où elles doivent dessiner tous les lundis sur un thème précis)

Il est vrai que les Draw On Monday on bien relancé la machine. Surtout ma créativité qui était au point mort depuis un certain moment. Ça m'a bien aidé à remettre les mains dans le cambouis, me resservir d'Illustrator (que j'avais lâchement abandonné), passer du temps collé à mon écran d'ordinateur. Oui, clairement ça m'a donné envie de me surpasser et à nouveau créer. En toute honnêteté ça m'a aussi réconciliée avec le graphisme que je boudais un peu, par manque de confiance et de courage. Je voudrais par ailleurs passer un petit coucou aux copines du Draw On Monday, Emilie, Flavie et Florence, qui sans elles le projet Draw On Monday n'aurait jamais vu le jour, j'aime vraiment le concept, et ça permet de réunir pas mal de monde, d'échanger, et surtout de voir de bien belles choses !


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Tu sembles très inspirée du mouvement minimal et plus particulièrement du flat design, est-ce un choix ?

J'aime les choses simples, sans trop de fioriture. Le côté minimal me plaît énormément, j'aime aller aux choses directement, et je reprendrai bien cette phrase qui définit parfaitement mes illus "Less is more", c'est un choix qui s'est vite imposé de lui-même. Quand j'ai commencé les Draw On Monday, je voulais attirer l'oeil de celui qui allait regarder mes créas, mais rester dans la simplicité, alors ouais Less is more !


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L'influence d'un univers pop & fun Les voyages ont-ils influencé ton travail ? Si oui de quelle façon ? On est tous plus ou moins influencés voir complètement changés par nos voyages, mais je ne le ressens pas comme ça dans ce que je fais. Tout du moins pas encore, mais qui sait, peut être que mon prochain périple changera les choses !


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As-tu des influences particulières, des artistes que tu souhaites nous faire découvrir ?

La musique a une part assez importante dans mon processus de création, suivant ce que j'écoute je peux être plus ou moins influencée. Mais oui je crois que la musique joue un rôle majeur quand je décide de créer quelque chose, aussi bien lorsque j'écris sur mon blog que lorsque je créée une illustration.


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NE RIEN lâcher Que penses-tu du marché du travail pour les graphistes ? Que conseilles-tu aux jeunes graphistes diplômés ?

Ne rien lâcher et surtout croire en soi, c'est un peu la guerre sur le marché, mais coûte que coûte il faut se battre et croire en son potentiel !


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Quels sont tes projets personnels et professionnels ? Des objectifs à atteindre ?

Idéalement, j'aimerais beaucoup reprendre le graphisme, réintégrer le métier. Et plus simplement du monde être heureuse et continuer à faire ce que j'aime, je ne suis pas trop exigeante, être heureuse c'est pas mal déjà, non ?


RENCONTRE

Photographie : Inès Leroy Galan

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Nolwenn le Scao, 24 ans. Détails, dessins, tissus sont les maîtres mots de ces créations.


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Nolwenn le scao rencontre Entretien réalisé par

thibaut renoulet SIte internet de l’artiste

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La naissance d'une passion Bonjour Nolwenn, peux-tu nous décrire ton parcours dans le domaine créatif ? Après avoir effectué un BAC STI Arts Appliqués à Brest, ville d'où je suis originaire, j'ai effectué une formation à Cannes, en Diplôme des Métiers d'Art (DMA), en costume. J'ai pu à la fois concevoir et réaliser des costumes pour le théâtre et le cinéma; domaines variés qui s'inscrivent tant dans des registres historique que contemporain. J'ai poursuivi mes études à Paris, où je réside actuellement, avec un DMA textile spécialisé en tissage à Duperré. Dans la continuité de mon parcours "textile", j'ai intégré l'ENSCI (Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle) en design textile depuis maintenant deux ans. Cette formation me permet de parfaire et d'acquérir une maîtrise technique tout en s'adaptant continuellement aux contraintes industrielles actuelles.


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Quand tu étais petite, tu voulais faire quoi « plus tard » ?

Justement, je n'ai jamais vraiment su ce que j'aimerais devenir... Mais je savais que je voulais "fabriquer" des choses, concrétiser des idées.


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Pourquoi avoir choisi le textile en particulier ? Très jeune, j'ai pris des cours du soir de couture. Ma passion pour le textile s'est affirmée lorsque j'ai été amenée en tant que costumière à créer de nouvelles matières et à les mettre en forme (moulage, coupe, patronage et couture). C'est également grâce à des stages, chez un sous-traitant de Dior et Givenchy et dans le prêt-à-porter de luxe, que j'ai pu être en contact avec des textiles de qualité. C'est ce qui m'a donné envie de poursuivre dans cette voie.


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Peux-tu me donner quelques mots caractérisant ton travail ? Je dirais détaillé et minutieux… Mon travail me demande beaucoup de temps et le processus de création est long. Mon travail et ma vie sont étroitement liés.


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LE DÉTAIL SUBLIME LE RÉSULTAT Comment abordes-tu ton travail, quel est ton procédé ? C'est un geste impulsif qui transcrit le mieux et le plus rapidement une idée. Le croquis lui donne une forme générale puis le dessin prend le relais. Dessins et projets industriels évoluent de la même manière : le projet s'affine et se concrétise au même titre que l'accumulation de petits points ou de traits participe à la création d'un espace, puis d'un volume, et enfin d'une forme. Je travaille "point par point" mes dessins tandis qu'ils sont traités "pixel par pixel" sur un logiciel de programmation de tissage. On peut alors mêler des qualités et des effets textile variés à une recherche de motifs au raccord ou de all-over. Je conçois le textile comme un tableau.


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As-tu des artistes chouchous ? Si oui, est-ce qu’ils t’inspirent dans tes productions ? Les peintures de Dali m'ont toujours fascinée, mais, en ce moment ce sont les travaux photographiques de Claude Cahun et les peintures pointillistes de Paul Signac qui m'inspirent.


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La musique joue-t-elle un rôle dans ton travail ? Si oui, en quoi ? Elle est très importante, elle impose un rythme dans le travail et joue un grand rôle dans la spontanéité d'une idée ou d'un geste. La musique, que ce soit du classique ou du hard rock, a toujours un impact sur mon travail et sur l'imaginaire qu'il véhicule.


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une collaboration "à la française" ⁝

Peux-tu nous expliquer ton travail en collaboration avec le Musée du Louvre ?

Ce projet a été réalisé dans le cadre d'un partenariat avec l’ENSCI à l'occasion de la réouverture d'une aile du musée du Louvre consacrée au XVIIIe siècle. Il s'agissait donc de proposer une collection de produits dérivés à partir des oeuvres présentes au sein du musée. J’ai créé la collection de linge de table Convenances, inspirée du service à la française et des convenances à table, comprenant un set de table, deux nappes ainsi que leur serviettes respectives. J'ai proposé deux gammes de produits: l'une imprimée sur une étoffe damassée en lin et coton et l'autre disponible dans une version éphémère (sur un intissé légèrement gaufré), actuellement en vente à la boutique du musée.


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Comment as-tu créé ces imprimés ?

A table, les codes du savoir vivre entrainent des gestes sensuels et raffinés. C'est un langage bienséant que j'ai traduit par de grandes compositions, combinant découpages photographiques et dessins au trait, crées à partir de tapisseries et de céramiques présentes au musée. Ces compositions sont monochromes et initialement déclinées en vermillon, ce qui renvoit aux plaisirs gustatifs et invite les convives à se retrouver dans une ambiance chaleureuse. Cette collection permet une mise en scène : elle invite à revivre l’élégance d’un moment XVIIIe siècle.


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Et pour la suite ? ⁝

Y a-t-il des domaines artistiques que tu souhaiterais découvrir/maîtriser ?

J'aimerais beaucoup maîtriser les logiciels d'animation vidéo et pouvoir animer mes dessins. Je voudrais aussi passer du dessin à la peinture grand format. Ces projets indépendants de toute commande influencent beaucoup mes travaux textiles.

Quelle est ton ambition future au niveau professionnel ?

Je souhaite concilier les savoir-faire que j’ai acquit durant mon parcours et ainsi créer mon propre studio de création. Dans l'idéal, il s'agirait de partir du "fil", proposer une gamme cohérente de textiles, et aboutir à une collection de prêt-à porter de luxe.


Érectile MAGAZINE numéro six_cinq

octobre Gail Gosschalk Maxime Mouysset Lilla & The Birds Nolwenn le Scao ÉR

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