Érectile Magazine #11

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Érectile MAGAZINE Numéro onze

Avril Slip Premier Clothilde Sourdeval Mahell Zélie et Aglaée Victor Gianotta ÉR

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Érectile MAGAZINE Numéro onze Érectile est un magazine mensuel gratuit extensif proposant des portraits, des interviews et des rencontres croisées de jeunes créateurs. Ici, l’objectif est de parvenir à porter un regard plus précis sur l’œuvre par le biais d’une démarche compréhensive du parcours de son géniteur. Nous souhaitons raconter des histoires plutôt que d’en inventer, avec simplicité – parfois – et sincérité – toujours.

Rédacteur en chef Matthias Meunier

Directeur de publication Yannis Mouhoun

Rédaction magazine Perrine Hériot Inès Lockert Cindy Renard Thibaut Renoulet Héléna Gillant Marion Régnier Elsa Poussard Martin Van Boxsom

Conception graphique

http://www.matthiasmeunier.com

Contact

matthias@erectilemagazine.fr

Site web

www.érectile.fr

Un projet de

www.medias-culture.fr

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Dérivé d’érection ou du latin erectum, supin de erigere, ériger. Qui peut se gonfler et durcir par afflux de sang dans les vaisseaux.

Se dit également de poils susceptibles de se dresser.

D’un point de vue symbolique, l’ours est un animal possédant bon nombre de facettes. Dans la cosmogonie chinoise, Yu le Grand, créateur du monde, prenait la forme d’un ours afin de l’organiser. Les Inuits, eux, voient l’ours comme un symbole de grande force et de courage symbolisant également le pouvoir de l’inconscience et de la connaissance de soi. Cette dernière vision de l’image de l’ours peut également se rapprocher de celle que possédaient les alchimistes puisqu’ils voyaient en lui une forme d’initiateur. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’ours possède également quelques points communs avec l’art. L’ours est considéré comme un animal violent et brutal. Il est pourtant capable d’être apprivoisé de manière très simple, mais n’en demeure pas moins capable de régresser violemment vers un état primaire, de la même façon que l’art peut lui aussi être considéré comme un moyen d’expression brut, primitif aujourd’hui apprivoisé et même intellectualisé. Enfin, tout comme l’art, quel animal s’est retrouvé apprivoisé pour être donné en spectacle et exposé aux yeux de tous dans les cirques et les foires ? Eh bien oui, il s’agit de l’ours. De la à trouver cohérente l’idée d’associer Érectile Magazine à un ours, il n’y qu’un poil...


RENCONTRE

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du graff' à l'illustration, découvrez l'univers "burtonien" de

Slip Premier.


ERTNOCNER

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Érectile MAGAZINE Numéro onze

slip premier rencontre Entretien réalisé par

matthias meunier SIte internet de l’artiste

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Un parcours riche et varié Salut Slip Premier. D'ailleurs, pourquoi ce pseudonyme ?

C’est parti d’une blague avec Ideka de mon équipe le PQR crew, on était plusieurs à peindre et à un moment on faisait des fresques juste tous les deux, en duo. Un soir on a voulu rigoler un peu et se faire un binôme, et on a créé un crew éphémère, los Muchachos, on s’est appelé Slip et Poil. Plus tard avec un pote on dessinait des petits logos débiles, j’ai fait un slip avec des ailes et une couronne, et le Premier s’est ajouté naturellement. Ça ajoute un petit côté royal ou papal au Slip, ça nous a fait marrer, et c’est resté. Peux‐tu te présenter et nous retracer ton parcours artistique ? J'ai fraichement 30 ans, Je viens de Bougival, une petite ville des Yvelines, Je suis né dans une famille de passionnés d’art en tout genre, mes parents ont plein de tableaux, dessins, sculptures, qu’ils ont glanés au fil des années, d’artistes de tous horizons et de tous types. Mon père a dessiné, ma mère est brodeuse, j'ai un oncle sculpteur, un frère fou de BD, j’ai toujours baigné dans ces univers. Petit, je passais mes mercredi et samedi à la Maison des enfants à Louveciennes, c’est un genre de centre de loisirs orienté arts plastiques, j’y ai découvert le dessin, la pyrogravure, la photographie, la sculpture, la poterie, ce lieu était magique pour moi. J’ai passé ma scolarité à dessiner pendant les cours, et commencé à peindre vers 17 ans.


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Ce que faisaient les gars sur les murs me fascinait et me paraissait totalement inaccessible, ils étaient d'une autre planète. Après un bac scientifique, j’ai fait une année de biologie à la fac où je me suis retrouvé avec mon meilleur pote. On a bien profité, mais à la fin je n’ai pas eu mon année. Je dessinais toujours autant et ai décidé de m’orienter vers un truc plus créatif que la bio. Je me suis inscrit à l’école de Condé en mise à niveau dans l’optique d’entrer ensuite dans une école d’archi, mais j’ai découvert le stylisme là-bas et j’ai passé un BTS de Design de mode et environnement. Je n’avais pas pour optique de faire de la peinture et de l’illustration, mais un jour ma mère m’a proposé d’exposer mes quelques tableaux dans une manifestation de quartier, puis dans mon ancien lycée où mon prof d’arts plastiques de l’époque m’a conseillé un marché d’art à Saint-Germain-en-Laye où j’ai rencontré Marie Jouan Gondouin, une galeriste qui m’a offert ma première exposition personnelle, Premier Lavage deux mois plus tard, en septembre 2010. J’ai la chance énorme d’avoir fait une dizaine d’expos personnelles en 5 ans, et des expos collectives aussi. J’ai fait des projets de fresques pour des hôtels, bars et fresques chez des particuliers. En parallèle je travaille depuis 2008 deux jours par semaine à l’ESAT Turbulences ! avec des personnes autistes, j’ai été moniteur d’un atelier de création de costumes et d’accessoires et depuis le début de l’année je m’occupe de l’atelier de communication visuelle, où on fait du graphisme, photo, vidéo. C’est un boulot passionnant et très enrichissant qui contraste avec le travail que j’ai dans mon atelier, où je suis seul face à mes toiles.


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D’aussi loin que tu te souviennes, qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans l’illustration ? Je ne crois pas qu’il y ait eu un déclic particulier, c’est arrivé au fur et à mesure, je me suis rendu compte que j’avais plus de sensibilité pour le dessin et surtout les personnages, leur donner vie, une gueule particulière. Quand on a commencé à peindre sur les murs, j’ai très vite laissé tomber les lettrages pour ne faire que du personnage. Pendant mes études de mode ce que je préférais c'était dessiner les figurines et personnages pour présenter les collections, trouver un style différent à chaque nouveau projet. J'ai aussi fait pas mal de déco pour des free-parties, des grands persos allumés en noir et blanc, c'était chouette. Tout s'est fait naturellement, comme une évidence. Plus jeune j'étais fasciné par le travail des illustrateurs (je le suis toujours d'ailleurs) et rêvais de ça secrètement, en n’étant pas du tout convaincu que je pourrai le faire un jour. Le lycée où j'étais ne poussait pas vraiment vers les carrières artistiques, et comme j'étais plutôt bon élève on m'orientait plus pour faire des grandes études et des choses plus classiques, plus stable.


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des illustrations "à l'ancienne" Lorsqu’on observe ton travail, on peut voir que tu es à l’aise avec pas mal médiums. Du noir et blanc, de la couleur, du dessin au feutre, au stylo jusqu'à la peinture. Avec quel support t’amuses tu le plus ? Lequel souhaiterais-tu développer ? Les approches sont toutes différentes en fonction des techniques utilisées et du support, mais le liant est toujours la volonté de travailler très graphiquement, avec précision et de nombreux détails. Je n'ai pas un support en particulier de prédilection, la variété me permet d'évoluer et de ne pas me lasser. Je fais parfois une série de toiles puis à un moment j'en ai marre alors je passe au papier ou au volume, en fonction de mon humeur. C'est un peu pareil pour le noir et blanc et la couleur. Le travail sur toile demande plus de préparation, d'étapes pas très funky et longues parfois pour avoir un rendu propre. J'aime bien faire des fresques éphémères lors de mes expos, là je m'éclate parce que c'est du tracé direct à chaque fois, sans esquisse, à l'instinct. Le travail sur des volumes est aussi intéressant, créer une interaction entre les supports et le dessin est assez excitant, redonner une vie à des objets, les sublimer, c'est motivant, mais parfois plus contraignant. J'aimerais développer des travaux de collaboration, faire de l'habillage d'objets, genre des motifs pour des skates, des custom de différents objets, des peintures in situ, et aussi travailler en très grand sur des façades de bâtiment, faire des pièces de 10 mètres ou plus. La gravure et la sérigraphie m'attirent pas mal aussi.


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D’ailleurs, tu dessines et colorises à la main, "à l’ancienne". N’es tu pas inspiré par le dessin numérique ? Et que penses-tu des artistes qui tendent à se tourner vers les nouvelles technologies pour créer ? J'aime le côté artisanal du dessin, de la peinture, le rapport à la matière et aux exigences des différents médiums que j'utilise. Le travail « à l'ancienne » demande une précision qui ne laisse pas de place à l'erreur, je ne peux pas me planter, parce qu'il n'existe pas de gomme pour la peinture ou l'encre, et tant mieux. Le dessin produit existe, on peut le toucher, c'est un objet, ce qui n'est pas le cas avec l'art numérique tant qu'il n'est pas imprimé. Je passe au numérique quand je fais des boulots de graphisme ou parfois pour mixer des dessins, mais la base est toujours réalisée à la main. Il y a des choses qu'on ne peut pas faire à la main que d'autres artistes font très bien en numérique, moi ce n'est pas trop mon truc et ça ne me tente pas vraiment.


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Certains font des trucs vraiment chouettes, mais parfois l'impression numérique me déçoit un peu. Si c'est pour faire des choses irréalisables à la main, je suis pour, je trouve ça vraiment cool, mais si c'est pour sortir un dessin qui aurait pu être fait à la main je ne vois pas trop l'intérêt. Mais c'est juste mon ressenti et je ne critique en aucun cas la démarche des artistes qui utilisent le numérique dans leurs créations. L'idée de pièce unique me plaît bien, le geste, à la manière d'un artisan, à la recherche de la bonne ligne, de la bonne compo. C'est drôle et assez paradoxal, mais pas mal de gens qui voient mon travail via internet pensent que c'est du numérique, et même quand ils voient les toiles en vrai ils pensent que les personnages sont imprimés et collés sur la toile. Je tire une petite fierté de ces moments-là, ça récompense un peu mon obsession pour les aplats nickels et les traits précis.


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style et influences Burtoniennes Tes travaux représentent des personnages à l’anatomie bien particulière qui fait que l’on reconnaît immédiatement ton travail. Comment t’est venu cette idée ? C'est le fruit de l'évolution de mon travail et de différentes choses que j'ai pu faire. C'est mon univers, ma personnalité, mais aussi le fait de voir le travail d'autres artistes qui ont leur patte bien à eux. La démarche artistique, bien qu'inévitablement influencée par l'environnement et les différentes expériences, se doit pour moi d'être avant tout une démarche personnelle, une recherche constante de qui on est et de ce à quoi on veut tendre. Mes études de stylisme m'ont apporté le souci du détail, jusqu'à dessiner les coutures sur les vêtements, l'harmonie des couleurs, et le souci d'une composition équilibrée et dynamique avec une richesse d'éléments représentés. Ma passion pour le graffiti m'a apporté le désir de créer des choses efficaces, percutantes, très stylisées, ludiques. J'ai des motifs qui reviennent souvent voire tout le temps dans mes pièces, comme une banque d'images personnelles dans laquelle je pioche et que j'enrichis à chaque projet. Je me crée un univers dense, peuplé de personnages qui ont chacun leur histoire, qui évoluent dans un monde curieux, fantasmagorique, où tous les objets prennent vie et tout est permis.


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As-tu des influences artistiques particulières qui t’inspirent dans ton travail ou l’approche de ton art ?

Je suis toujours aussi passionné par le graffiti, ce que font les autres artistes dans la rue. J'adore le boulot d'Aryz notamment, les gars d'Etam crew, et de plein d'autres, qu'ils soient illustrateurs, peintres, vidéastes… Je suis forcément influencé inconsciemment par ce que je vois, mais je ne me pose pas trop la question en fait, j'engrange des visuels, des effets, des techniques comme une éponge, je digère, et je m'en sers à ma manière. c'est le travail des autres et la qualité de leur production qui me motivent à évoluer, à dépasser ce que je sais faire et à me perfectionner. Et en dehors du monde des arts appliqués, qu’est-ce qui te stimule dans ton travail ? (Musique, ciné, série, architecture,etc…) Mon influence principale est sans conteste l'univers graphique de Tim Burton. J'ai vu Beetle Juice quand j'étais môme, et ce film m'a traumatisé, mais de façon positive. Le noir et blanc, les damiers, les lignes tordues, mais maîtrisées, des personnages aux caractères torturés, mais touchants, cette habilité à être sur le fil entre le glauque, le mélancolique, la poésie, l'humour, c'est fascinant. Tous les univers déjantés, l'esthétique rétro, art nouveau, des ambiances de fêtes foraines chaleureuses, mais peuplées de personnages bizarres… Je suis aussi énormément influencé par les cultures et traditions populaires des autres pays, des folklores, de la mode, les arts d'Amérique latine notamment, ce que font les Indiens Huichols du Mexique, l'art brut africain, l'esthétique asiatique… Encore une fois je me vois comme une grosse éponge qui absorbe plein de choses et les réarrange à ma façon.


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Un rapport tendre mais réaliste à l'art Parlons maintenant du métier d’artiste-illustrateur. Peux‐tu dresser un constat de ce secteur d’activité dans lequel tu évolues ? D’un point de vue extérieur comment penses-tu qu‘il est perçu ? Dresser un constat global me paraît un peu difficile, je ne suis pas ultra connecté dans le milieu, mais de ce que je vois je constate une belle émulation en ce moment, et le retour à une approche plus démocratique, ouverte à tous, loin de l'art contemporain spéculatif, très conceptuel. L'art aujourd’hui sort des musées, se retrouve dans les bars, les festivals, dans des collaborations avec des marques… L'art pictural retrouve ses lettres de noblesse, on voit des customs partout, sur tout type de support, c'est vraiment agréable, ça égaie l'ambiance générale.


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Je revendique l'art joyeux, ludique, beau, esthétique,accessible au plus grand nombre. Ça permet aux gens de voyager, de s'évader un peu, de sortir de l'uniformisation ambiante et assez déprimante de nos sociétés. Comment est-il perçu ? Il faut demander aux gens, mais pour beaucoup je pense que ça représente une galère et une activité dont il est difficile de vivre, compensée par une volonté et une liberté de faire ce qu'on veut, enfin plus ou moins. En fait je pense que pour la majorité c'est assez abstrait et ils n'ont pas réellement de vision de cette activité en tant que telle, l'important c'est ce qui est produit, l'essence du travail un peu ermite en atelier et ce qui en ressort, c'est ça la finalité.


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À tes yeux, quelle importance a-t-il ? Qu’est-ce qu’il t’apporte et qu’espères-tu y apporter ? Nous sommes les piliers de la société, des êtres indispensables à la survie de l'espèce et au rayonnement du genre humain, l'expression singulière du libre arbitre, de la créativité et du développement personnelle. Non sérieusement, je me suis déjà posé cette question, « à quoi ça sert tout ça ? » et je n'ai pas trouvé de réponse précise, je pense juste que la culture est importante dans toute société, c'est un moyen d'expression fort qui peut prendre des dimensions philosophiques ou politiques parfois, mais aussi être simplement divertissant, réjouissant. Faire sourire les gens, les transporter dans des strates différentes du quotidien, c'est déjà beaucoup.


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Cette activité m'apporte tout, c'est ma vie, je ne la dissocie pas de qui je suis, elle peut m'apporter du plaisir quand je partage ça, que je rencontre des gens, du stress quand je bloque sur un truc, de la frustration parfois, beaucoup d'envie et de volonté d'avancer, d'aller plus loin, de découvrir de nouvelles choses, souvent je me remets en question, j'hésite, c'est un mouvement permanent très excitant et qui peut aussi être fatigant. Ça m'apporte une très grande liberté, une autonomie et une indépendance qui n'ont pas de prix. Ce que j'espère y apporter ? Je ne sais pas du tout ! À partir de tes propres expériences, que peux-tu conseiller à ceux qui hésitent encore à se lancer pleinement dans l’illustration, et l’art, de manière plus générale ? De le faire de façon honnête, avec humilité et surtout beaucoup d'envie. Ne pas avoir peur de se prendre des baffes, d’être ouvert à la critique c'est ce qui fait avancer. Si c'est vraiment ce qu'ils veulent faire, il faut se jeter !


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Des projets ? des projets ! Tu as déjà participé à des expositions communes ainsi qu’à des performances d’illustration en live. Peux-tu revenir sur ces expériences ? Qu’est-ce que tu aimes dans ce genre d’événement ? Ce sont de beaux moments d’échange, de partage. Exposer avec d’autres permet de confronter sa peinture à d’autres styles, d’autres façons de travailler, de chercher une harmonie dans l’accrochage, et surtout de rencontrer les artistes, c’est toujours enrichissant et convivial. Dessiner en Live, seul ou avec d’autres est aussi très plaisant, la démarche est différente, on est limité dans le temps et il faut être efficace et précis. La réaction du public est immédiate et met une légère pression très positive. Ce sont toujours des moments où je me marre bien, on mélange nos dessins, on boit des bières, on se charrie. C’est très différent du taf en atelier, là on est dans l’instant, l’éphémère, on évolue dans un cadre festif, c’est souvent un peu à l’arrache, sans esquisse, en impro totale. On fait un gribouillage sur un bout de papier avant de commencer pour se donner une petite direction et c’est parti. J’aime cette spontanéité.


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Enfin, qu’as-tu de prévu pour la suite ? Et qu’est-ce qu’on peut te souhaiter de beau ? Je prépare une expo sur le skate pour le mois de juin, une expo personnelle à Sète à côté de Montpellier pour juillet, des salons... J’ai pas mal de projets en tête, après on verra, je ne suis pas trop du genre à planifier. On peut me souhaiter que ça continue d’avancer, que chaque projet en apporte un autre, rencontrer des gens, partager.


© Fabrice Poiteaux

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Entre abstraction et représentation,

Clothilde Sourdeval invite à questionner votre perception.


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Érectile MAGAZINE Numéro onze

Clothilde sourdeval IMMERSION Entretien réalisé par

martin van boxsom SIte internet de l’artiste http://clothildesourdeval.hotglue.me ÉR

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Femme de velours sous un masque de fer Sous ses allures un peu brutes, coupe punk et bras tatoués, Clothilde dévoile une sensibilité artistique aiguisée. Personnage fascinant, entre la buddie à l’humour graveleux et le professeur sérieux. Elle reconnait volontiers qu’elle joue parfois trop le premier, quand elle devrait davantage se comporter comme le second. Mais si vous ne la trouvez pas en train de créer, elle sera sûrement en train de lire un bouquin. Attention, il ne sera pas ici question du dernier best-seller ou d’un roman de gare. Ça serait plutôt du Nietzsche, du Bataille, du Deleuze. Philosophie ou théorie esthétique, Clothilde cherche sans cesse à alimenter sa création par la théorie, qu’elle juge d’une importance cruciale.

La littérature a toujours été dans mon travail un terreau puissant lié à la création d’œuvres plastiques.


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Un corpus de corps À l’image de sa série Le Cri de la Géométrie, inspirée d’une phrase de Georges Bataille dans son livre Soleil Pourri : « Il en est de même du coq dont l’horrible cri, particulièrement solaire, est toujours voisin d’un cri d’égorgement ». Clothilde est alors intéressée par le côté strident du cri de l’animal, mais aussi par les angles, la géométrie du bec et des pattes. La géométrie fut d’ailleurs longtemps un de ses leitmotivs, et l’on peut retrouver des formes dans nombreuses de ses œuvres.


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Mais au-delà des angles et des droites, c’est le corps qui prime. Corps maltraités, corps enlacés, corps comprimé, corps décomposés… Ce corps fut longtemps animalier, plus intéressant à dessiner, plus multiple que le corps humain. Aujourd’hui, le corps revient, plus humain, certes, mais parcellaire. Ces parties semblent être autonomes, n’appartenir à personne si ce n’est à elles-mêmes. En observant ses œuvres réalisées à la pointe sèche, on pense bien sûr aux gravures anatomiques destinées à l’apprentissage des sciences médicales, mais surtout elles ont un aspect floral, mais une fleur pas tout à fait éclose, compressée. Ces fleurs intriguent et interpellent. À y regarder de plus près, on y découvre tantôt une fente, tantôt un orifice.


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tension ET interstices Les lectures sont diverses ; les formes, variées ; mais la volonté artistique sera toujours la même, quel que soit le support, quelle que soit l’inspiration : la tension entre abstraction et représentation. Perdre volontiers l’image de base, induire un glissement poétique, une double représentation. On peut penser au fameux test de Rorschach : on pourrait poser la question « que voyez-vous ? » devant chacune de ses œuvres, et percer ainsi à jour les personnalités. L’idée est d’imposer le doute, perturber les notions de signifiant et signifié, s’immiscer dans les interstices. La suggestion joue une grande part dans son travail. Il y a une sorte d’érotisme, sans poésie niaise. Érotisme, dans la représentation du corps, de fentes, d’organes ; mais surtout érotisme dans la volonté de faire deviner sans jamais exhiber. Là où les gens ont tendance à y voir de la provocation, dans la représentation devinée d’un organe génital par exemple, Clothilde y voit de la poésie.

"L’objet que je dessine, ce n’est pas mon sujet."


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l'émoi des mots Ce goût de la poésie, elle le doit à Gaston Compère. Elle avait bien eu d’autres affinités poétiques auparavant, mais avec cet auteur belge, c’est le coup de foudre des mots. Jamais elle n’avait aimé la poésie comme cela. Clothilde se joue des mots, elle aussi, et représentera un cygne de l’étang intitulé Signe de l’étant, un couple de flamands roses devenus des Flamants, ou nous parlera d’un Chat à neuf vits. Les mots l’intéressent parfois plus que l’image, et ce sont eux qui donnent vie à un dessin, qui servent de prétexte à la représentation. Qui nous en détournent, aussi, à l’image de Jardin Botanique qui représente en réalité des images d’opération médicale. Encore une fois, ne jamais se fier à votre première impression. Derrière ce que vous croyez voir, trompés par un titre ou par votre propre regard, se cache peut-être bien quelque chose d’autre.


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L’Entre-Deux-Dent : le rêve en mots ; les mots en image Marquée par la poésie de Gaston Compère, elle se met à composer la sienne. Depuis quelques années, Clothilde avait pris pour habitude de noter ses rêves au réveil. Désormais, ces notes sont la base de poèmes ; et ces poèmes, la base d’images. Le tout est rassemblé dans son premier livre d’artiste, L’Entre-Deux-Dent [sic]. Les images en question ne sont pas de simples illustrations. Ces images sont rêvées par les textes, elles les enrichissent en même temps qu’elles nous perdent. Les textes, eux, se jouent des mots, des sonorités, créent des analogies. Là encore, eux aussi nous invitent au doute et à reconsidérer ce que l’on croyait voir, ce que l’on pensait lire.


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Ce livre, c’est pour Clothilde le moyen de rassembler ces deux supports de création que sont les textes et les images, et d’employer le rêve comme processus, non comme thème. Car le rêve est plein de glissements poétiques, de double jeu et de pistes de lectures. Ce processus créatif qu’est le rêve est alors appliqué à l’intérieur de sa pratique artistique. Deux procédés techniques ont été employés pour la création de l’ouvrage. Les textes ont été imprimés en sérigraphie, et les images tirées en cyanotype (procédé photographique faisant appel à un mélange photosensible, aux rayons UV et à un révélateur pour faire apparaître l’image). Avec Clothilde, le révélateur utilisé, c’est l’urine, pour ce qu’elle a élégamment rebaptisé ses « cyanopisses ». Finalement, nous en revenons toujours à cette fascination pour les fentes et orifices.

"Le rêve a contaminé la création."


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Changer de technique pour changer de langage D’abord à l’acrylique et à l’encre de Chine, Clothilde s’exprime donc aujourd’hui à travers la gravure (pointe sèche) et les dessins imprimés en cyanotype. Ce qui l’intéresse aujourd’hui, c’est le trait, le foisonnement. Mais quelle que soit la technique, l’idée exprimée est la même. Le seul changement, c’est le langage. Pour elle, changer de technique revient à changer de langage, mais le propos est immuable. Le langage l’intrigue et la passionne, le langage la transcende. Langage visuel de ses œuvres, langage de ses textes, langage musical. Car quand elle n’est pas derrière une feuille ou une plaque de cuivre, elle est au micro et à la basse du duo Cheshire Cat (The Bouncing), pour tout amateur de post-punk et de batcave. Alors si vous n’allez pas la découvrir lors d’une exposition, venez la voir sur scène !


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mahell,

un GARÇON PLUS À L’AISE AVEC UN CRAYON QU’AVEC LES MOTS.


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Érectile MAGAZINE Numéro onze

mahell IMMERSION Entretien réalisé par

marion régnier

SIte internet de l’artiste

http://www.mahelldenarval.com ÉR

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de fil en aiguille Mahell est un tatoueur demandé, très demandé, dans la plaine toulousaine. Les rendez-vous pour passer entre ses mains doivent être pris plusieurs mois à l’avance. Mais croyez-nous, ça en vaut la peine. Âgé de 35 ans, Mahell est un garçon multi­disciplinaire. Il officie au très célèbre shop La Cour des Miracles à Toulouse (http://thebigvoodoo.com/). Après avoir entamé des études en Arts Appliqués, il s’est vite passionné pour le tatouage. C’est en flânant dans les shops, en créant des relations, qu’il rencontre Piero, le patron du salon dans lequel il sera employé quelques années plus tard.


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Il fait quelques essais infructueux dans le piercing, puis se lance dans l’aventure de l’encre sous la peau. Piero le prend alors comme apprenti tatoueur. Mais Mahell ne sait pas encore trop où il en est et décide de quitter la ville rose pour d’autres horizons. C’est à ce moment-là qu’il commence un peu à tâter l’illustration et la création de posters. Il se rend compte petit à petit que c’est vraiment le tatouage qui l’anime. Il rentre rapidement sur Toulouse, recontacte Piero qui l’embauche quelques mois plus tard.


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la cour des miracles Le shop où travaille Mahell est bien connu dans la région Sud Ouest. Ils ont même une boutique en ligne où il est possible d’acheter des flashs et des t-shirts illustrés par les artistes qui y travaillent. Plus important encore, ils ont tous leur propre style, ce qui leur permet de tourner en fonction de la demande. Ce sont des artistes à considérer indépendamment des autres. Ils ont tous leurs univers bien distincts et on dénombre huit tatoueurs dans le salon. Donc si vous habitez à Toulouse et que vous voulez une valeur sûre, n’hésitez pas, c’est le shop où il faut aller ! Par ailleurs le travail ne manque pas, et Mahell est toujours avide d’apprendre aux côtés de ses collègues tatoueurs. D’ailleurs, il prétend ne pas avoir de maître à penser, où de personnes dont il s’inspire pour la simple et bonne raison que tout ce qui l’entoure l’inspire. À la fois ses acolytes de La Cour des Miracles, mais également dans la vie de tous les jours.


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Ses expériences, qu’elles soient bonnes ou mauvaises ont été un moteur dans sa vie et dans son travail. L’arrivée en masse de nouveaux tatoueurs a jeté un renouveau dans cet univers déjà bien éprouvé. C’est cet effet de mode qui a permis au tatouage de se développer et de faire prendre conscience de la possibilité infinie du motif. Une chose est sûre, même si Mahell envisage d’aller faire des guests ailleurs en France, ça sera de façon temporaire : il ne se voit pas ailleurs qu’à La Cour des Miracles.


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DES NUANCES DE NOIR ET DES MOTIFS Il le conçoit, trouver des motifs est quelque chose d’extrêmement compliqué pour un tatoueur. Le travail de conception est parfois plus éprouvant que le tatouage en lui même. Ce qui fait la particularité de La Cour des Miracles, c’est qu’il crée des tatouages personnalisés. On n’arrive pas avec un motif à reproduire bêtement. Mahell s’impose une difficulté supplémentaire : il ne tatoue qu’en noir et blanc. La couleur ne vient que partiellement, pour mettre en valeur un motif. À la conception, il doit donc penser à la précision du trait et aux ombrages, sans couleur. Pour le processus,le client arrive avec une demande, avec quelques motifs parfois et s’en suis un long travail de recherches à la fois sur internet, dans les livres et dans sa propre tête. Il arrive alors à réaliser de véritables mosaïques de motifs. Si il devait trouver des choses plus difficiles à réaliser, ça serait les tatouages géométriques.


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Il nous confie avec humour qu’il n’aime pas particulièrement tatouer les fesses. Pour ce qui est de son style, Mahell le décrit comme assez naïf et graphique, s’inspirant de l’enfance et des motifs qu’il peut trouver dans les BD historiques où on croise à la fois des rois et des guerres. Il puise également son inspiration dans les livres pour enfants en général et les pochettes d’albums de son père. Mais avec les années, il s’améliore de plus en plus, et son style prend un côté plus sombre et plus travaillé. On pense alors aux vieilles gravures du Moyen Âges qui datent du XIXe siècle.


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le tatouage do it yourself Si vous vous intéressez un peu au milieu, vous avez sûrement pût voir le reportage sur Arte qui parlait du tatouage DIY. Dans l’émission, on retrouve un artiste tatoueur, qui arrive à réaliser sa propre machine, avec un stylo bic et des trombones entre autres. Le jeune homme se met alors à réaliser une série de tatouage, sur les bords de Seine, sur des jeunes filles qui sirotent des bières. Le reportage a fait un scandale.


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Nous avons donc décidé de demander à Mahell ce qu’il pensait de tout ceci, et du tatouage Do It Yourself. Il nous répond alors qu’il n’a pas vu ledit documentaire, et qu’il ne porte pas de jugement particulier sur l’artiste tatoueur qui apparaît dedans. Il pense qu’on devrait plutôt voir ce nouveau mouvement comme un retour au tatouage low cost et en particulier des tatouages qu’on pouvait voir en prison, ou des tatouages primitifs. Rappelons que ces types de scarifications étaient réalisées sans normes d’hygiènes et constituent la base du tatouage tel qu’on le connaît aujourd’hui. La démocratisation du tatouage permet d’ouvrir des possibilités qu’il ne faut pas forcément fermer, car elles sont hors normes.


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DU SON DANS LES OREILLES ET UN CRAYON AU BOUT DES DOIGTS Mais Mahell c’est aussi un musicien confirmé. Batteur dans un groupe de musique post hardcore, Sélénite, il n’hésite pas à se défouler sur sa batterie quand il n’est pas en train de tatouer quelqu’un. En parallèle de tout ça, il réalise régulièrement des illustrations : la dernière en date concerne un Pub pour lequel il a conçu les étiquettes de la bière qu’ils brassent eux même. Il essaye un maximum d’échanger avec d’autres dessinateurs et de s’imprégner de leurs univers. Et comme nous le disions plus haut, vous aurez peut-être bientôt la chance de le voir dans votre région en guests ! Alors guettez vos shops préférez et si Mahell passe par là, on vous conseille fortement de prendre un rendez-vous !


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IMMERSION

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Allez, un peu de douceur et de légèreté ! Bienvenue dans le monde animé, doux et gourmand du jeune studio

Zélie et Aglaée.


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NOISREMMI

Érectile MAGAZINE Numéro onze

zélie et aglaée IMMERSION Entretien réalisé par

héléna gillant

SIte internet de l’artiste http://fr-fr.facebook.com/ZelieetAglaee ÉR

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découverte participative Voici Anaïs Ruch. Sur la page précédente, vous avez pu découvrir l'artiste posant dans son atelier pour l'objectif du photographe Olivier Despicht. Au mur, il y a quelques croquis du projet formidable Capucine et Bergamote. Avant d'entrer dans le monde de l'animation, évoquons la façon dont nous avons déniché le créatif studio Zélie et Aglaée... En arpentant les sites de crowdfunding, on fait parfois de belles découvertes. Le financement participatif permet de mettre en lumière des projets inédits que nous n'aurions pas forcément remarqué dans la masse de projets artistiques dont certains sont peu médiatisés. C'est le leitmotiv et l'objectif d'Érectile Magazine de vous faire découvrir des projets étonnants et donc cette rencontre illustre bien l'accomplissement de notre rôle... C'est parti pour un entretien avec Anaïs Ruch, l'une des membres de l'équipe du studio Zélie et Aglaée, à l'origine du concept qui travaille à la coécriture et à la réalisation de la série animée Capucine et Bergamote dont vous allez découvrir les dessins préparatoires et les premiers éléments de décor.


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Atomes crochus et débuts prometteurs Tout a commencé par une rencontre entre une graphiste, Orélia et une illustratrice, celle qui nous narre son périple : Anaïs. Le duo artistique Orélia et Anaïs s'est formé autour de la réalisation d'un livre pour enfants. Après ce projet, elles gardent le contact et se retrouvent quelques années plus tard autour d'une envie commune : écrire un projet d'animation. Orélia et Anaïs se lancent dans un nouveau projet ambitieux, elles écrivent ensemble l'ébauche de leur future création : Capucine et Bergamote. Aujourd'hui, Anaïs s'occupe du suivi de la réalisation et de la production, ainsi que de la coordination des différents artistes qui se sont joints au projet.


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les créations d'anaïs Le parcours d'Anaïs est très riche ; ces expériences précédentes convergeaient vers l'aboutissement de la réalisation d'une série animée. Après des études de graphisme et d'illustration en Belgique, Anaïs a commencé par créer une petite maison d'édition indépendante : Ma petite Crokette. Son idée de départ était de donner la possibilité de créer et d'éditer des livres jeunesse au sein d'un circuit alternatif. Elle a travaillé sur des albums et des petits livres d'artistes. Puis, elle a fait quelques expériences dans le domaine de l'animation notamment lors d'une formation à Bristol puis plus concrètement avec Cellofan, une collaboration qui aboutira à l'adaptation d'un de ses livres : Pipite leu chat. Elle a continué pendant une résidence avec le Papermoon puppet Theater à Yogyakarta en Indonésie. De retour de ses voyages, elle a discuté de la possibilité de créer un projet en animation ambitieux avec Orélia, et elles ont commencé l'écriture de Capucine et Bergamote.

Je me suis lancée dans la conception de livres, car j'avais envie de tester les supports, les formats, les possibilités de reliure.


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Ces expériences ont été très enrichissantes, car Anaïs a pu suivre toutes les étapes de l'écriture à la réalisation. Elle a pu à la fois découvrir l'aspect fabrication chez l'imprimeur mais aussi les engrenages de la diffusion : un système presque artisanal, qui se fait au fil de rencontres avec des auteurs et des associations, un réseau de passionnés. Dorénavant, elle travaille également avec des maisons d'édition sur des projets de livres de contes, de manuels pédagogiques, etc. C'est un univers différent mais intéressant, car il y a un réel travail d'échange avec l'éditeur.


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L'illustration & l'animation : deux mondes

"Ce sont des classiques de l'animation qui ont marqué notre univers."

Selon Anaïs, la grande différence entre les projets d'illustration et ceux d'animation : c'est le facteur temps. En effet, même pour une durée de quelques minutes à l'arrivée, les projets d'animation sont des projets beaucoup plus conséquents et longs en terme de préparation, de travail en amont et de développement que les projets d'illustration. Il y a évidemment beaucoup plus d'images à produire, et très rapidement, plus de personnes sont amenées à travailler sur le projet. Contrairement à l'illustration, la création animée couvre plusieurs supports : outre, la production des visuels animés, il y a notamment le travail du son et des voix, et le travail de montage. Cela nécessite aussi plus de patience parce que cela prend du temps avant de se rendre vraiment compte du résultat, ce qui est moins le cas en illustration où l'on a presque une révélation instantanée, immédiate des images produites.


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Le studio donne régulièrement des nouvelles de l'avancée de Capucine et Bergamote. Vous pourrez d'ailleurs découvrir les « backstages » du projet sur la page Facebook qui offre aussi l'occasion pour le studio de mettre en lumière des courts-métrages d'animation internationaux. Ce sont des références et des coups de cœur qui influencent et nourrissent tout un univers... Anaïs est une grande fan d'Ernest et Celestine qui a été adapté récemment en film d'animation : « C'est un des films que nous avions pris en référence lors de l'écriture », explique-t-elle. D'autres classiques ont servi de sources d'inspiration : Wallace et Gromit de Nick Park, Le prince de Motordus de Pef, Max et les Maximonstres de Maurice Sendak, La princesse Finemouche de Babette Cole, Fantastic Mr Fox de Wes Anderson et Princes et Princesses de Michel Ocelot.


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Le projet gourmand Capucine & Bergamote Capucine et Bergamote est une série de courts-métrages d'animation 2D dont le générique est en stop-motion. Chaque épisode dure 3 minutes. Le concept de la série est très simple. Le principe conducteur, c'est, au fil des épisodes, faire découvrir une tradition ou une “habitude culinaire” d'un pays différent. Chaque épisode est une occasion de découvrir un autre pays, de s'ouvrir à une autre culture et d'introduire les notions d'ouverture aux autres, aux goûts, au plaisir de la différence.... L'idée est de traiter d'un sujet universel qui rassemble, connecte les gens et qui touche tout le monde et à tout âge : la cuisine. Quand on vous dit que c'est gourmand ! Cela donne l'eau à la bouche et c'est avec une petite étincelle dans les yeux que l'on a envie de découvrir cet univers sucré/salé. Comment le monde coloré et doux de Capucine et de Bergamote a-t-il pris vie ?


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Les choix techniques au départ étaient la 3D et le stop-motion. L'avancement et la maturation du projet, ainsi que les échanges que le studio a pu avoir avec des professionnels ont influencé la décision, qui fut d'opter finalement pour la 2D pour la réalisation des épisodes en ne conservant que le générique en volume pour des raisons à la fois techniques et financières. Si l'animation 2D est amplement explorée, a contrario, la technique 3D/stop-motion pour le générique est peu utilisée, elle permet un sentiment d’imprégnation, de proximité et d'introduction, de contemplation d'un univers qui convient bien au générique et l'atmosphère que l'on souhaite partager. Pour les épisodes en 2D à l'inverse, la souplesse, le côté vivant, dynamique et plus léger graphiquement paraissent appropriés à la narration plus longue et répétée d'une série. L'idée étant toujours de valoriser un aspect traditionnel du traitement, plus en cohérence avec le propos général du projet, à savoir un certain sens de la « tradition », de l'artisanat.


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un retour aux sources Comment finance-t-on un projet artistique indépendant ? Ce n'est pas évident et cela prend du temps, il ne faut donc pas être pressé, il y a beaucoup de travail en bénévole pour les porteurs de projets. De bonnes rencontres facilitent les choses notamment avec les artistes qui participent volontiers, se greffent au projet en cours de route et s'investissent à fond. Cet aspect collectif et collaboratif est très motivant. Pour Capucine & Bergamote, ils ont obtenu une première subvention de Pictanovo, à savoir La communauté de l'image en Nord-Pas-de-Calais. Cet organisme fait partie de ceux qui ont donné un coup de pouce à l'une des artistes que nous avons rencontré il y a quelques numéros : Louise Honoré ce qui a permis de bien démarrer la production. L'équipe est actuellement dans l'attente des réponses d'autres structures pour permettre la finalisation. L'expérience de crowdfunding a été très rapide mais édifiante.


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Au générique : le travail d'équipe Si c'est Anaïs Ruch notre principale interlocutrice pour cet entretien, le projet est mené à bien par tout un groupe d'artistes. Orélia Bezfamille est à la co-écriture et à l'origine du concept de la série. Anaïs Ruch, donc, est aussi à la co-écriture, concept série et réalisation. Marion Le Guillou est chargée de la fabrication des marionnettes, set et animation stop-motion. Cléo Sarrazin réalise l'animation 2D et le montage, elle est aussi assistante de réalisation. Fida Irawanto réalise les props, c'est-à-dire les différents éléments du décor et les accessoires du set. Étienne Gauthier crée l'habillage sonore et musical du générique et du thème. Enfin, le Studio Gorgone coordonne l'enregistrement et les voix.

On avait demandé une cagnotte assez petite, juste pour le démarrage du projet et ça s'est quasiment clôturé en une journée !


IMMERSION

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Avec

Victor Gianotta,

explorez la frontière entre design d’objet et illustration.


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Érectile MAGAZINE Numéro onze

Victor gianotta IMMERSION Entretien réalisé par

cindy renard

SIte internet de l’artiste

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fragment de vie Victor Gianotta est actuellement en seconde année de BTS design de produits, à l’E.N.S.A.A.M.A. Olivier de Serres, école située à Paris. Il habite à Vanves depuis 3 ans maintenant, mais est originaire de Métabief, une petite station de ski de Franche-­ Comté, située en pleine montagne. C’est là qu’il a suivi une formation littéraire avec une option arts plastiques, dans son lycée : une période décisive, où il a pris conscience de l’importance des arts pour lui et pour la société. Notre artiste a toujours dessiné, mais a réellement trouvé son univers graphique personnel lors d’un stage, effectué l’été dernier chez Myum, une entreprise de jouets en crochet.


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Les patates, compagnons de route « Pour moi, ces patates sont des compagnons positifs, en toute circonstance. Ces personnages ont toujours été dans ma tête. J’aime les dessiner et en remplir des feuilles entières. C’est pour essayer de me détendre dès lors que je sens une situation déplaisante », raconte Victor. Au-delà du dessin de patates, Victor a, un jour, eu l’idée d’en créer des objets. Il s’est rendu dans un atelier de l’E.N.S.A.A.M.A et en a fabriqué une avec de la mousse. Il ajoute « C’était très enthousiasmant d’avoir cette forme dans les mains, car elle n’avait toujours été qu’une idée ! ». Suite à cela, notre artiste a commencé à réaliser ses objets avec du bois de récupération, puis a choisi le chêne comme matériau principal. En effet, il a été séduit par sa couleur claire et agréable, qui dégage, selon lui, un sentiment de quiétude et permet une qualité de finition très subtile.


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Il affectionne aussi particulièrement les variations de surfaces proposées par les veines naturelles du bois, apportant ainsi une diversité et un aspect unique à chacun de ses objets. Chacun des objets fabriqués par Victor possède donc une dimension esthétique mais aussi une qualité au toucher, emplie de douceur et de légèreté.


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« Selon moi, il y a certains objets qui font se sentir bien chez soi. Les patates apportent un certain confort et rassurent les gens. Mes patates agissent de cette manière ». Mais pourquoi le bois, et non un autre matériau ? Le bois est le matériau le plus présent chez les parents de Victor. En effet, ces derniers vivent dans un chalet chauffé principalement au fourneau à bois. Ce matériau est devenu le corps nécessaire à un certain confort de vie. Lorsqu’il se retrouve dans sa ville natale, notre artiste est à la recherche de l’apaisement que lui procure la montagne ou la forêt. Ces activités lui permettent de retrouver un mode de vie simple, et de se recentrer sur lui-même. Les patates que produit notre artiste semblent donc être la retranscription d’une certaine idée personnelle du confort.


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En terme de technique, pour fabriquer ses patates, notre artiste prend pour base un tronc de chêne, qu’il taille pour obtenir une première forme. Celle-ci, très spontanée, est obtenue grâce au lapidaire, une grosse ponceuse rotative sur pied. Il travaille ensuite les angles et les arrondi à la râpe à bois, en travaillant dans le sens des veines. Passées ces étapes, il ponce à la main, en utilisant des papiers à poncer de plus en plus fins, pour arriver au résultat qui l’intéresse. « Je passe une première couche d’huile de lin pour protéger et conférer une belle couleur naturelle au bois, puis je ponce à nouveaux au papier. Je renouvelle cette étape deux fois, et je réalise les yeux et la bouche à l’aide d’un outil de précision rotatif. Enfin, je branche mon pyrograveur et j’écris SEPA ainsi que le numéro de la patate en dessous. » Quant à la boite, il la réalise sur mesure, après que la patate ait été réalisée. Celles-ci sont très simples, en carton, et se ferment avec un petit bouton pression cousu à la main. Il y ajoute la sciure produite lors de la réalisation des personnages, pour protéger l’objet et ne rien gâcher du bois. « L’économie et le naturel sont des notions qui me tiennent à cœur ! », ajoute-t-il.


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l'univers sepa L’univers de notre artiste, qui pratique l’illustration depuis de nombreuses années déjà, s’est développé principalement grâce à Myum, entreprise de jouets dont il nous a parlé précédemment. Sepaworld est composé des éléments qui constituent la vie, qui se rencontrent au gré des dessins. « On y trouve des personnages détendus, de la nourriture, des animaux mignons ou bizarres, des choses complètement absurdes, qui cohabitent ensemble. Cet univers s’enrichit jour après jour, même lorsque je ne dessine pas. Disons que tous les composants sont dans ma tête, en désordre, et que mon esprit est une vanne que l’on ouvre pour faire couler un peu de dessin ». En termes d’inspirations, Victor est très intéressé par le travail tout en douceur de Pierre Charpin, l’esthétique mécanomorphique d’Amédée Ozenfant et l’étrangeté des portraits de Thomas Ruff.


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Cependant, ses dessins sont très inspirés de l’environnement d’où il vient. Il affectionne particulièrement dessiner la montagne, les feuilles, les arbres... Ces éléments, qu’il schématise, sont les premiers auxquels il pense : il aime concevoir l’environnement montagnard de la manière la plus hostile et naturelle possible. Il ajoute : « La montagne représente le terrain qui nous permet d’évoluer et de se construire, les arbres sont les excroissances de cette terre, symbolisant une ouverture et un développement naturel et obligatoire. Enfin, les feuilles évoquent un déplacement et un mouvement permanent, tranquille et léger ». Au travers de ce petit monde, il souhaite faire réfléchir les gens et proposer un univers à l’intérieur duquel ils peuvent se reconnaître. Il apprécie l’idée de partage et de générosité, tout simplement. À la frontière entre design d’objet et illustration, Victor est convaincu que tous les domaines sont liés et dépendent les uns des autres. Il est important pour lui de voir au-delà de ce qu’il est habitué à apprendre, dans un seul but : la pluridisciplinarité.


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l'avenir Victor Gianotta aimerait poursuivre ses travaux en réalisant des stages dans de petites structures de graphisme, d’illustration ou de design, principalement en Europe (Danemark, Suède, Irlande). « J’aimerais beaucoup réaliser un petit fanzine avec des dessins qui trouveraient une cohérence dans la couleur et le diffuser de manière aléatoire par la poste et un concours internet ». Concernant les patates, notre artiste envisage de continuer à les développer en réalisant une collection avec plusieurs essences différentes de bois et en réaliser des coffrets. Mais la principale volonté de notre artiste est de faire connaître son univers et toucher les individus, pour partager et échanger avec eux.


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Érectile MAGAZINE Numéro onze Retrouvez dans chaque numéro d’Érectile Magazine les 5 articles que vous avez les plus aimés sur notre page Facebook le mois précédent ce numéro.

LE TOP 5 Justin Bartels Julia Geiser Laura Berger Matthias Jung Ciou & Malojo ÉR

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Justin Bartels – Impression Par Inès Lockert

« Il faut souffrir pour être belle », voici le dicton qui résume au mieux la série de photographies Impression de Justin Bartels. L’artiste critique les normes de la beauté actuelle en photographiant le corps de la femme après le passage de vêtements bien trop étroits. Par cette série il espère amener les femmes à se questionner sur les vêtements qu’elles portent et surtout pourquoi elles les portent. http://www.érectile.fr/portfolio/justin-bartels-impression


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Julia Geiser – Collage Works

Par Marion Régnier

Laissez nous vous présenter l’artiste suisse Julia Geiser. Diplômée d’un Master en Arts, elle créé de fabuleux collages qui nous laissent rarement indifférents. On oscille, dans son travail, entre le vintage et la force des nouveaux outils numériques qui permettent la réalisation de ses oeuvres surréalistes. Sa difficulté ? Elle se l’est imposée : ne travailler qu’avec des images trouvées sur internet. Ainsi, elle est souvent confrontée aux droits d’auteurs qu’elle doit sans arrêt éviter. Le voyeurisme en ligne est, pour elle, une source d’inspiration. http://www.érectile.fr/portfolio/julia-geiser-collage-works


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Laura Berger – Illustrations & GIFs Par Marion Régnier

Basée à Chicago, aux États-Unis, l’illustratrice Laura Berger n’a rien de commun avec ce que vous avez déjà put croiser. C’est une artiste aux multiples facettes qui est à l’aise à la fois avec les outils numériques, la peinture, le graf’, ou un crayon, et sur n’importe quel support. Mais son moyen d’expression de prédilection reste la gouache et l’acrylique. Son travail se compose de nombreuses pièces, dont certaines sont en vente sur son site internet. N’hésitez pas à y faire un tour, vous y trouverez l’ensemble de ses œuvres. Elle s’intéresse avant tout aux connections qui nous lient, et l’idée de pouvoir vivre de petites aventures dans notre quotidien. http://www.érectile.fr/portfolio/laura-berger-illustrations-gifs


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Matthias Jung – Surreal Homes Par Marion Régnier

Le graphiste allemand Matthias Jung a réalisé ces maisons imaginaires dans le but de nous faire rêver. Avouez le, ne rêvez vous pas de vivre dans l’une d’entres elles ? Il nous questionne sur la façon dont nous vivons sur la Terre et comment nous pourrions changer nos modes de vie pour vivre en harmonie avec celle ci. Vous pouvez découvrir l’intégralité de son travail sur son site internet où il a un shop en ligne, si jamais vous désirez acheter une de ses oeuvres. http://www.érectile.fr/portfolio/matthias-jung-surreal-homes


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Ciou & Malojo – Paintings & Drawings

Par Marion Régnier

Elle est née et a grandi à Toulouse, l’illustratrice Ciou a tout de même navigué entre Bruxelles et Paris avant de retourner dans sa ville natale. On en a peut-être pas beaucoup entendu parler, mais elle a gagné une notoriété certaine dans le domaine de la pop culture et de l’art contemporain suite à une exposition à New York. Ses oeuvres, entre rêves et cauchemars, représentent bien souvent des femmes chimériques, suspendues dans un monde irréel. On sent presque la présence de la faucheuse dans les yeux de ses poupées. Elle a réussi à créer un nouveau type de peinture : le ‘nécro-kawai’. Si vous habitez dans la région Sud-Ouest, n’hésitez pas à venir voir son exposition, jusqu’au 10 avril, à la Green Galerie, un tattoo-shop assez renommé. http://www.érectile.fr/portfolio/ciou-malojo-paintings-drawings


Érectile MAGAZINE Numéro onze

Avril Slip Premier Clothilde Sourdeval Mahell Zélie et Aglaée Victor Gianotta ÉR

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