Une publication d'Embuild • Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles • Bureau de dépôt Gent X • €6
DOSSIER : LES MATÉRIAUX INNOVANTS
DIGITAL CONSTRUCTION
BRUSSELS
Présentation de la 8e édition
SIMPLIFICATION ADMINISTRATIVE
Des propositions de mesures concrètes pour alléger votre travail quotidien
BRUXELLES/ MOBILITÉ
Le vélo-cargo trace sa route sur les chantiers bruxellois
GO DIGITAL!
Saga de la démolitionreconstruction : tout est bien qui finit bien
he duty of the opposition is to oppose » (« Le devoir de l’opposition est de s’opposer»).
«Tles projets de vente liés à la démolition-reconstruction, pour la période comprise entre le 1er juillet et la publication de la loi au Moniteur belge. Le ministre a ainsi rapidement désamorcé une situation explosive.
Dans une démocratie, quoi de plus logique que de voir les partis d’opposition critiquer les décisions du gouvernement. Cependant, les choses deviennent particulièrement problématiques lorsque les petits jeux politiques de l’opposition alourdissent, sans le vouloir, la facture des particuliers et des entreprises de construction et d’installation. Et c’est exactement ce qui risquait de se produire fin juin, lorsque presque tous les partis d’opposition ont renvoyé la loi-programme au Conseil d’Etat pour avis.
Une partie de cette loi, à savoir la TVA de 6 % sur les projets de vente liés à la démolition-reconstruction extrêmement importante pour nous, a ainsi été sérieusement mise en péril. La mesure temporaire transitoire, que nous avions obtenue auparavant et qui prévoyait un taux de TVA réduit pour ce type de projets, arrivait à échéance fin juin. Une nouvelle réglementation devait normalement prendre le relais à partir du 1er juillet, sans interruption. Mais cela ne s’est pas produit. Résultat : ces projets sont soudainement devenus plus coûteux pour les particuliers. Une maison ou un appartement d’une valeur de 300.000 € coûtait ainsi 45.000 € de plus. Faites le calcul : une perte colossale.
Embuild a immédiatement mobilisé tous ses leviers de lobbying pour obtenir une solution rapide et adéquate. Et avec succès ! Début juillet, le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Jan Jambon, a annoncé qu’une tolérance administrative serait appliquée pour la TVA de 6 % sur
Cette décision a apporté la clarté et la sécurité nécessaires tant pour les consommateurs que pour le secteur de la construction. Peu de temps après, la Chambre a également approuvé la loi-programme. Les projets de vente liés à la démolition-reconstruction peuvent donc continuer, à partir du 1er juillet, à être facturés avec un taux de TVA de 6 %, ce qui permet de maintenir ces maisons ou appartements à un prix abordable pour les consommateurs.
C’est d’ailleurs absolument nécessaire. Le besoin en logements augmente fortement dans notre pays. D’ici 2030, nous aurons besoin chaque année de 75.000 maisons et appartements supplémentaires pour éviter une grave crise du logement, comme celle qui sévit déjà aux Pays-Bas. Cette offre supplémentaire ne pourra être atteinte que si les entreprises de construction et les promoteurs peuvent réaliser de grands projets de démolition-reconstruction à un tarif fiscal avantageux. Il faut maintenant mettre les bouchées doubles pour fournir les maisons et appartements dont nous avons urgemment besoin.
« Embuild a immédiatement mobilisé tous ses leviers de lobbying pour obtenir une solution rapide et adéquate. Et avec succès ! »
Niko Demeester CEO Embuild
3 ● Édito
Saga de la démolition-reconstruction : tout est bien qui finit bien.
7 ● Point de vue régional
Un passé solide, un futur ambitieux: 35 ans de fédération.
ÉVÉNEMENT
8 ● Digital Construction Brussels
Un rendez-vous à ne pas manquer.
VOS INTÉRÊTS
10 ● Fiscalité
TVA à 6 % pour les démolitionsreconstructions destinées à la vente : une mesure désormais permanente.
12 ● Simplification administrative
Des propositions de mesures concrètes pour alléger votre travail quotidien.
14 ● Politique
Interview avec le ministre fédéral Rob Beenders.
17 ● Congrès de la FIEC « Construire demain : solutions pour la résilience hydrique et les infrastructures bleues ».
DOSSIER
19 ● Introduction
Les matériaux innovants. 20 ● Buildwise
Une solution pour diminuer les coûts de construction et répondre aux exigences environnementales.
DES PROPOSITIONS DE MESURES CONCRÈTES POUR ALLÉGER VOTRE TRAVAIL QUOTIDIEN
Dans le cadre du plan fédéral de simplification administrative, Embuild a transmis une contribution sectorielle aux cabinets des ministres Van Peteghem, Clarinval et Simonet. Ce dossier, regroupant 34 mesures, a été réalisé en collaboration avec les entités régionales, les associations locales et les fédérations. De nombreux membres nous ont également soumis des propositions dans ce sens. L’objectif de cette démarche : simplifier votre quotidien, tout en renforçant la sécurité juridique et la prévisibilité des obligations.
DOSSIER : LES MATÉRIAUX INNOVANTS
L’accès à l’innovation est un pilier important pour aider notre secteur à relever les nombreux défis sociétaux et construire les bâtiments et les infrastructures de demain. Eléments incontournables de nos chantiers, les matériaux que vous manipulez au quotidien sont de plus en plus innovants. Nous avons réalisé un dossier sur cette thématique.
LE VÉLO-CARGO TRACE SA ROUTE SUR LES CHANTIERS BRUXELLOIS
Longtemps associé à la livraison urbaine, le vélo-cargo s’impose aujourd’hui comme un véritable outil professionnel dans le secteur. À Bruxelles, certaines entreprises n’hésitent plus à délaisser leurs camionnettes pour pédaler entre deux chantiers. Témoignages, chiffres-clés et retour sur le lunch Découverte « Vélo & Construction », organisé par Embuild.Brussels, le 16 mai dernier.
LES MONTOIS VONT POUVOIR SE RÉAPPROPRIER LE WAUX-HALL
À Mons, le Waux-Hall est un site emblématique. Situé aux portes de la cité du Doudou, il a vu des milliers d’étudiants venir y faire la fête dans sa célèbre salle et le parc est toujours très prisé des Montois. Malheureusement, le bâtiment est fermé au public depuis une dizaine d’années pour cause d’instabilité. En novembre 2023, notre membre ACH Construct a démarré des travaux de réhabilitation du bâtiment et des abords immédiats. Objectif : y installer un restaurant au bel étage et une brasserie au rez-de-jardin, en mêlant neuf et ancien.
22 ● Fédération des Producteurs belges de Matériaux de Construction
« Les producteurs de matériaux innovent sans cesse ».
24 ● Febelcem
Les apparences trompeuses du béton.
26 ● Natura Mater
Le partenaire idéal pour implémenter des matériaux innovants.
28 ● Membre/Témoignage
L’entreprise d’hulst’ pionnière en matière d’utilisation de matériaux innovants.
SECTEURS & MÉTIERS
32 ● Anniversaire
100 ans de la SA Emil Palm.
34 ● Tradecowall
La coopérative qui transforme vos déchets de déconstruction en ressources.
36 ● Bruxelles/Logement public
La SLRB a lancé des initiatives pour faciliter les rénovations en milieu habité.
38 ● Bruxelles/Mobilité
Le vélo-cargo trace sa route sur les chantiers bruxellois.
40 ● Buildwise
• Ver s une réduction de l’impact environnemental du béton.
• Optimisez la logistique de chantier pour booster votre efficacité.
• Explorez la construction en bois avec la Note d’information technique 291.
• Détails de rénovation des toitures à versants par le procédé sarking.
• Exemple de conception d’un système de ventilation pour un logement (1 er complément à l a NIT 258).
PROJETS & ENTREPRISES
44 ● Projet
Les Montois vont pouvoir se réapproprier le Waux-Hall.
46 ● Avantages membres
Votre affiliation se rentabilise.
49 ● Marché de la construction
• ABAX Locator
• Matexpo 2025
50 ● Marquant
• Rapport annuel de la Fédération Belge de la Brique asbl.
• Chiffre du mois.
FORUM
LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE DES
ENTREPRISES
LES PETITS-DÉJEUNERS DE L’ÉNERGIE
TOUR DE TABLE SUR LA DÉCARBONISATION DES ENTREPRISES
ET INSCRIPTION (GRATUITE) OBLIGATOIRE SUR 09H00 10H00 17H00
Un passé solide, un futur ambitieux : 35 ans de fédération
Il y a 35 ans, la Belgique se régionalisait, la Wallonie accueillait de nouvelles compétences… Les entrepreneurs de construction se demandaient à qui désormais s’adresser pour défendre le secteur. C’est dans ce contexte de mutation politique que la Confédération Construction Wallonne (CCW) est née. Elle est devenue entretemps Embuild Wallonie. Mais une chose n’a jamais changé : notre mission. Défendre le terrain. Et ce terrain, ce sont nos entreprises, nos membres. Ceux qui bâtissent et rénovent nos écoles, nos logements, nos infrastructures. Ceux qui investissent, innovent, créent de l’emploi, forment, et qui, soyons clairs, n’ont pas le temps ni les moyens de monter seuls au front.
Alors nous l’avons fait. Pas en agitant des slogans, mais en allant au contact. En défendant sans relâche, avec nos dix présidents successifs et les associations locales et de métier, la réalité du secteur face à des décideurs parfois fort éloignés du quotidien d’un chantier.
Dès le début, nous avons pris nos responsabilités face aux défis qui se multipliaient : contraintes environnementales, lenteurs et incohérences de l’urbanisme, pénuries de travailleurs, concurrences déloyales, innovations techniques…Au fil des années, nous avons pesé dans le débat, et notre voix a compté.
Ainsi, face aux exigences environnementales, nous n’avons pas choisi la posture défensive. Nous avons préféré être acteurs du changement, en créant notamment Tradecowall et Walterre pour faciliter la gestion des terres et déchets. Pour la transition
énergétique, nous avons accompagné les entreprises, optimisé les techniques et les mécanismes de financement.
Récemment, lors du Covid et des inondations de 2021, nous étions présents sur le terrain, et avons ensuite formulé des propositions de relance. Là aussi, nos actions ont porté leurs fruits.
Notre rôle ne s’est pas limité à servir et défendre. Il a aussi consisté à expliquer, former, fédérer, réseauter, toujours en fonction de besoins évolutifs. Et anticiper…
En effet, si nous célébrons aujourd’hui un anniversaire, c’est pour regarder, non pas vers le passé, mais vers l’avenir. Pour préparer ce que nous serons et ferons. Défis du logement (densification, accessibilité…), modernisation des infrastructures, transitions numériques et énergétiques, transformation de nos métiers, fiscalité immobilière, marchés publics intelligents, adaptation aux changements climatiques… Les chantiers à venir ne manquent pas.
Ce que nous promettons à nos membres, c’est de rester fidèles à notre engagement initial : être présents. Concrets. Organisés. Et, autant que possible, audibles. Pour que la Wallonie continue de se construire avec ceux qui en posent les fondations.
Hugues Kempeneers et Francis Carnoy, respectivement nouveau et ancien directeur général d’Embuild Wallonie
« Notre rôle ne s’est pas limité à servir et défendre. Il a aussi consisté à expliquer, former, fédérer, réseauter, toujours en fonction de besoins évolutifs. Et anticiper… »
La 8e édition de
Un rendez-vous à ne pas manquer
Le mardi 21 octobre, de 9h à 18h, se tiendra une nouvelle édition du salon Digital Construction Brussels, à Brussels Kart Expo. Consacré aux outils numériques pour les entreprises de construction et d’installation, l’événement est un rendez-vous à ne pas manquer. Aujourd’hui, la numérisation dans le secteur est devenue incontournable, et elle est accessible aussi bien aux grandes qu’aux petites entreprises. Ce salon est désormais une véritable référence et il en est déjà à sa 8e édition. L’année passée, il avait attiré pas moins de 800 professionnels.
Souhaitez-vous, à l’aide d’outils numériques, améliorer l’efficacité de votre entreprise, mieux planifier vos chantiers, optimiser la gestion des stocks et réduire au maximum les erreurs d’exécution ? Alors, Digital Construction Brussels est le salon professionnel qu’il vous faut, peu importe la taille de votre entreprise et quel que soit votre niveau de connaissance en matière de numérisation. Ce salon a de quoi satisfaire tout le monde, avec une offre d’environ 50 stands, des démonstrations de Buildwise et Techlink, ainsi que des courtes conférences animées par différents fournisseurs. L’événement s’adresse à divers métiers de la construction et couvre un large éventail d’applications : programmes de planification, ERP (Enterprise Resource Planning), logiciels de calculs, facturation
INFO :
L’inscription se fait sur www.digitalconstructionworld.be. L’inscription préalable via le site web est obligatoire. Après votre inscription, vous recevrez par e-mail un e-ticket personnel avec un QR code. Apportez ce ticket imprimé ou présentez le code-barres directement depuis votre smartphone pour le scan.
électronique…Les possibilités offertes par le BIM (Building Information Modeling) et par l’IA (intelligence artificielle) seront également mises à l’honneur.
De plus, l’entrée est gratuite, et les visiteurs auront largement l’occasion de faire du networking, tout en dégustant de délicieux mets, eux aussi offerts gratuitement.
Sessions d’information
Les nombreuses sessions d’information sont l’un des points forts de Digital Construction Brussels. Elles ne durent jamais plus d’une demi-heure.
Certaines de ces séances répondent au besoin urgent des entreprises de construction d’avoir une meilleure maîtrise de l’ensemble du processus de construction. Bouwflow montrera comment elles peuvent travailler plus efficacement grâce à des outils intelligents et rationaliser l’ensemble du processus, depuis le premier contact client jusqu’au calcul et à la planification. ON-IT présentera comment Visual Planning rassemble toutes les données pertinentes dans un seul outil clair et facilement configurable. Une autre session d’information permettra de voir comment Odoo, enrichi de l’extension Buildease, aide les entreprises de construction à gérer leurs chantiers de manière numérique. Enfin, Robaws abordera notamment la problématique actuelle de la facturation électronique.
Une autre session d’information de GMI by Alistar mettra l’accent sur Gbuild comme
solution modulaire et complète basée sur l’ERP. Ziggu expliquera comment les portails clients numériques favorisent la satisfaction des acheteurs. Geodynamics montrera comment combiner un enregistrement du temps de travail correct avec l’enregistrement obligatoire des présences, sans travail en double ni erreurs manuelles.
BIM et IA sous les projecteurs
Bien entendu, le BIM occupera une place importante lors des séances d’information Deuse montrera comment les entreprises de construction peuvent rendre leurs chantiers plus efficaces, plus sûrs et plus durables grâce à l’IA et aux plateformes numériques. Lors de la séance de Contracto, vous apprendrez comment analyser plus facilement les cahiers des charges et les contrats à l’aide de l’IA. Kabandy expliquera comment l’IA peut apporter de l’ordre dans les différentes caractéristiques BIM, par exemple liées aux coûts ou à l’exploitation future.
Le contrôle automatique des modèles BIM (détection d’erreurs) sera présenté dans la séance de Solibri. La session de Geo-IT approfondira la coordination BIM dans le cloud. Esri Belux vous montrera comment l’utilisation conjointe de GIS (Systèmes d’Information Géographique) et du BIM dans les projets de construction et d’infrastructure permet d’obtenir de meilleures analyses et de prendre des décisions plus intelligentes. Avec une visualisation du chantier via Open Space, vous pourrez en outre comparer en temps réel ce qui se passe sur le chantier avec le modèle BIM. Enfin, l’UC Louvain présentera son certificat universitaire en BIM Management.
Initiatives particulières de Buildwise et Techlink
Buildwise proposera également des séances d’information sur l’IA : d’une part, une session sur l’IA générative appliquée à la construction (quels sont les quick wins pour le secteur et comment une organisation peut franchir l’étape suivante vers son adoption) et d’autre part, une session sur le suivi de chantier et le monitoring des bâtiments basés sur l’IA et les données (AIDA). A travers le projet
AIDA WERF, Buildwise démontrera comment des innovations pratiques et abordables en matière de capture et d’analyse de données
50 EXPOSANTS
RIEN QUE POUR
VOUS !
Voici la liste des 50 exposants présents au salon : AerialSolutions, Trimble, IFS, Esri Belux, Buildease & Odoo, Robaws, Spotable, Estimore, Vertuoza, Trustup, Geodynamics, Traxxeo, Bluefields, Deuse, Neanex, Exact, Tase Solutions, Bouwflow, Mira software – Izit, Ziggu, Kabandy, Dalux, Done-IT, GMI by Alistar, Brink, KPD, Connectr, 12Build, Axeo System, Solibri, ON-IT, Contracto, ReqCon, Abax, buildbuild, 4PS, Calqi, Isabel, Botique, Buildwise, Astena, Geo-IT, BuildSoftware, UC Louvain, Ficos, Connectic, Open Space, Wolters Kluwer, Lean Interactions et GS1 Belgium & Luxembourg.
peuvent contribuer directement à rendre les chantiers plus efficaces.
Dans le cadre du projet COOCK-BIMup, Techlink, Embuild, Buildwise et NAV unissent leurs forces pour organiser diverses activités ludiques autour du BIM, telles que le jeu ISO19650, un enregistrement en direct du podcast BIMup, un salon BIM convivial pour partager des expériences, ainsi que la remise du trophée BIMup récompensant les meilleurs cas d’innovation.
16 nouveaux exposants
À ce jour, une cinquantaine d’exposants se sont déjà inscrits officiellement. Parmi eux, vous trouverez pas moins de 16 nouveaux exposants : AerialSolutions, Esri Belux, BuildEase & Odoo, Spotable, Estimore, Trustup, Bouwflow, Done-IT, Axeo System, Solibri, ON-IT, Contracto, Isabel, UC Louvain, Lean Interactions et GS1 Belgium & Luxembourg. Certains d’entre eux ont déjà été mentionnés dans cet article à propos des séances d’information. Grâce à ces nombreux nouveaux venus, vous pourrez découvrir un tas de nouveautés lors du salon.
Focus particulier sur Madaster
COMMENT
VISITER LE SALON ET S’INSCRIRE ?
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Le salon se tiendra à Brussels Kart Expo, Alfons Gossetlaan 9, 1702 Grand-Bigard.
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Le parking coûte 10 €, aussi bien pour les visiteurs que pour les exposants. Le paiement peut se faire en espèces ou par carte bancaire. ↓
La gare de Grand-Bigard n’est pas loin de Brussels Kart Expo, et des bus s’arrêtent également à proximité du salon.
Cette année, Digital Construction Brussels accueillera le Madaster Connect Belgique. Un événement Madaster Connect a pour objectif de rassembler l’ensemble de la chaîne de construction : des propriétaires d’actifs aux concepteurs, constructeurs et producteurs. Le lien avec le salon est évident : cette collaboration au sein de la chaîne est rendue possible numériquement, grâce à la plateforme Madaster, et elle trouve sur le salon un prolongement physique. En effet, de 14h à 18h, le salon sera aussi un lieu de rencontre pour tous ceux qui souhaitent accélérer la construction circulaire grâce aux données. Vous pourrez y assister à une conférence inspirante donnée par le visionnaire Thomas Rau sur la nécessité de penser radicalement différemment dans le secteur de la construction, découvrir des témoignages concrets de leaders belges et internationaux du marché qui utilisent déjà Madaster dans leurs projets, et enfin avoir un aperçu de l’avenir de Madaster avec le lancement officiel d’une nouvelle plateforme donnant vie à la vision de Thomas Rau.
TVA à 6 % pour les
démolitionsreconstructions destinées à la
vente : une mesure désormais permanente
Depuis le 1er juillet 2025, le taux réduit de TVA à 6 % pour la démolitionreconstruction de logements destinés à la vente est définitivement instauré en Belgique. Ce régime avait été introduit temporairement pour la période 2021 à 2023 inclus. Et grâce à des mesures transitoires, il pouvait encore être appliqué jusqu’au 30 juin 2025. L’ adoption de la loi-programme du 18 juillet 2025 confirme la continuité de cette loi très importante pour le secteur. Elle a été publiée au Moniteur belge le 29 juillet.
C’est la fin d’une saga estivale, il faut bien l’admettre désagréable pour le secteur. Comme vous avez pu le lire dans l’édito de ce numéro, cette loi sur le taux réduit de TVA à 6 % pour la démolition-reconstruction de logements destinés à la vente a sérieusement été mise en péril durant l’été, avec le report de la loi-programme. Mais grâce, entre autres, au travail de lobbying d’Embuild, les choses sont rentrées dans l’ordre et elle est désormais définitive et permanente, avec un effet rétroactif au 1er juillet 2025.
sonnes soient mariées, cohabitantes légales ou de fait. Si l’une des personnes possède déjà un autre bien immobilier, cela n’affectera que son propre droit au taux réduit de TVA, et non plus pour l’ensemble des personnes concernées. Si cela conduit à une application différente du taux, la facture est divisée au prorata de la part de propriété de chacun.
« Depuis le 1er juillet 2025, la condition d’ « habitation unique » est examinée séparément pour chaque acheteur, que ces personnes soient mariées, cohabitantes légales ou de fait. »
Ce taux réduit de TVA s’applique sur l’ensemble du territoire, peu importe le lieu du bâtiment. Il est d’application tant pour les travaux réalisés en nom propre (contrat d’entreprise) que pour la livraison d’un logement reconstruit après démolition (contrat de vente).
Trois situations
Pour bénéficier du taux réduit lors d’une vente, le logement reconstruit doit être destiné à l’une des trois situations suivantes. Un, il doit s’agir d’une habitation propre et unique, où l’acheteur y élit domicile sans délai et la surface habitable ne peut pas excéder 175 m² maximum, il s’agissait de 200 m² dans l’ancienne réglementation. Ces conditions doivent être respectées durant au moins cinq ans.
Depuis le 1er juillet 2025, la condition d’ « habitation unique » est examinée séparément pour chaque acheteur, que ces per-
Deux, il est destiné à de la location sociale : le logement est loué durant au moins 15 ans à un bureau de location sociale. Ou, troisième situation, il est voué à de la location privée, également durant au moins 15 ans : le logement est loué à une personne physique qui y établit son domicile sans délai. La surface habitable ne peut pas excéder 175 m².
Entrée en vigueur
La nouvelle réglementation prévoyait une entrée en vigueur du taux réduit le 1er juillet 2025. Vu que la loi-programme a été publiée au Moniteur fin juillet, quid de la période transitoire durant ce mois d’été ? Jan Jambon, le vice-Premier ministre et ministre des Finances, a annoncé qu’une tolérance administrative serait appliquée pour la TVA de 6 % sur les projets de vente liés à la démolition-reconstruction, pour la période comprise entre le 1er juillet et la publication de la loi au Moniteur belge. Pas de retour temporaire donc à une TVA à 21 % ! Le ministre a ainsi rapidement désamorcé une situation explosive pour le secteur.
Projets en cours
Dans la nouvelle réglementation, aucune condition n’est imposée quant à la date de demande du permis d’urbanisme. Cela signifie que les factures réalisées à partir du 1er juillet 2025 pourront bénéficier du taux de 6 %, quelle que soit la date de demande du permis, à condition que les conditions sociales soient remplies.
Voici l’impact sur les projets en cours. Si le permis est demandé avant le 30 juin 2023 et que la superficie habitable maximale est de 175 m², le taux de TVA à 6 % reste appliqué à partir du 1er juillet 2025. Lorsque le permis est demandé avant le 30 juin 2023 mais que la superficie se situe entre 175 et 200 m², le taux standard de 21 % est d’application à partir du 1er juillet 2025. Enfin, si le permis est demandé après le 30 juin 2023 et que la super-
UNE MENTION OBLIGATOIRE SUR TOUTES LES FACTURES
Jusqu’à la mise à disposition de la nouvelle déclaration que le SPF Finances doit publier, il faut obligatoirement mentionner ce qui suit sur toutes les factures :
« Application du taux de TVA de 6 % pour la démolition et la reconstruction d’un logement conformément à l'article XXXVII, §3, deuxième alinéa, 1°, a), b) ou c) du tableau A de l’annexe de l’AR n° 20 du 20.07.1970 en matière de TVA, tel qu’inséré à l’article 53 de la Loiprogramme (Doc. Parl. N° 56/ 0909/001) » et
« La déclaration visée dans la rubrique XXXVII, §3 précitée sera introduite sans délai via MyMinfin dès que cette possibilité sera disponible ».
ficie maximale s’élève à 175 m² maximum, les projets actuellement facturés à 21 % pourront encore bénéficier de la TVA à 6 % à partir du 1er juillet 2025.
Eléments exclus
Certaines parties d’un logement restent soumises à la TVA de 21 %, notamment les installations luxueuses (piscines, saunas et terrains de tennis) et, depuis le 1er juillet dernier, certaines composantes d’installations de chauffage central au gaz ou au mazout, dans un objectif environnemental.
Formalités administratives
Comme formalités administratives, le vendeur et l’acheteur doivent soumettre conjointement une déclaration électronique 111/3 et fournir des documents tels que le permis de construire, le contrat d’entreprise et le compromis ou l’acte authentique. Etant donné que le dépôt via MyMinfin est attendu à partir d’octobre, une tolérance court jusqu’au 31 décembre 2025. Pendant cette période, il est obligatoire de faire figurer une mention spécifique sur les factures, afin d’appliquer le taux réduit.
Conclusion
Embuild salue la prolongation de cette mesure, essentielle pour le secteur de la construction et de la rénovation urbaine sur tout le territoire. Elle offre un cadre clair et stable à nos entreprises. Il s’agit d’un dossier, comme tant d’autres, pour lequel notre fédération s’est toujours battue. Et cela a porté ses fruits !
« Dans la nouvelle réglementation, aucune condition n’est imposée quant à la date de demande du permis d’urbanisme. »
Des propositions de mesures concrètes pour alléger votre travail quotidien
Dans le cadre du plan fédéral de simplification administrative, Embuild a transmis une contribution sectorielle aux cabinets des ministres Van Peteghem, Clarinval et Simonet. Ce dossier, regroupant 34 mesures, a été réalisé en collaboration avec les entités régionales, les associations locales et les associations professionnelles. De nombreux membres nous ont également soumis des propositions dans ce sens. L’objectif de cette démarche : simplifier votre quotidien, tout en renforçant la sécurité juridique et la prévisibilité des obligations.
«Les formalités administratives nous font perdre énormément de temps ». Cette phrase, et vous n’allez pas nous dire le contraire, les gérants d’entreprises de construction et d’installation la prononcent souvent. Et comme le rôle d’Embuild est d’écouter ses membres et de les aider à tous points de vue, votre fédération de la construction se mobilise pour alléger vos tâches quotidiennes, avec le soutien et la volonté des autorités fédérales d’aller vers davantage de simplification administrative. En effet, dans l’accord de gouvernement, il est prévu que chaque ministre soumette des propositions concrètes à ce sujet. Précisons qu’à ce stade, vu le niveau de pouvoir concerné, il s’agit uniquement de propositions fédérales, bien que les régionales fassent aussi l’objet d’un suivi attentif.
13 quick wins
Le dossier de 34 mesures que nous avons transmis aux responsables politiques est divisé en deux volets : 13 quick wins, des mesures simples et rapidement mobilisables, et 21 propositions structurelles. Nous les résumons ici.
Les mesures simples et rapidement mobilisables sont réparties en quatre thématiques.
La première est la simplification des démarches sociales et RH : déclaration groupée du chômage pour les formations hivernales, plateforme unique pour l’activation des nouveaux travailleurs, validation automatique des attestations VCA, affichage complet des tra-
« Notre input a été partagé avec la FEB et la CSIPME, dont Embuild est membre actif, afin d’assurer une cohérence intersectorielle dans les propositions. »
vailleurs dans CheckInAtWork et lien entre CheckInAtWork et la carte C3.2.
La deuxième concerne l’accès facilité aux services publics : consultation directe des documents dans l’e-Box Entreprises et accès unifié (un point d’entrée unique) aux sites publics via CSAM, qui rassemble un ensemble de conventions, règles et services destinés à organiser la gestion des identités et des accès au sein de l’e-Government.
La troisième thématique est la cohérence et la fiabilité des données administratives : harmonisation des bases de données fiscales et sociales (SPF Finances et Sécurité sociale), application du principe « Only Once » (transmettre une fois ses données pour plusieurs administrations) et enregistrement simplifié des associés actifs dans la BCE.
Enfin, l’allègement des procédures juridiques et marchés publics constitue la quatrième et dernière thématique des quick wins : simplification de la procédure de libération des garanties (loi Breyne) via la plateforme E-DEPO, renforcement de l’usage obligatoire de Telemarc dans les marchés publics pour éviter les demandes redondantes aux entreprises et automatiser les démarches sur la plateforme e-procurement.
21 propositions structurelles
Deuxième volet : les 21 propositions structurelles. Elles sont plus complexes et nécessitent une coordination institutionnelle. Ces mesures sont regroupées en 8 axes structurants.
Le premier est chantier numérique et conformité simplifiée : centralisation des documents dans une farde de chantier numérique et notification unique pour les travaux de désamiantage via la plateforme 30bis.
Ensuite, la numérisation des obligations fiscales et sociales : instauration d’une nouvelle culture fiscale « PME friendly », simplification du registre UBO, notamment avec une déclaration automatique pour les sociétés unipersonnelles et harmonisation des pratiques concernant la facturation électronique B2G/B2B.
Le troisième axe structurant concerne les marchés publics plus accessibles : allègement des procédures et amélioration de la qualité des cahiers des charges, suppression de l’assurance TRC (Tous Risques Chantiers) qui deviendrait à charge du pouvoir adjudicateur et garder l’équilibre entre les démarches administratives et l’objectif poursuivi par les clauses sociales.
La flexibilité du travail adaptée au terrain constitue le quatrième axe : procédures simplifiées pour les régimes liés à la durée des chantiers.
Cinquième axe : l’harmonisation européenne et interrégionale. Il s’agit de l’harmonisation des outils PEB entre les Régions, de l’allègement des obligations liées à la taxonomie européenne pour les PME et de la clarification des exigences DNSH dans les marchés publics.
Le sixième axe concerne la mobilité et la reconnaissance transfrontalière : guichet
unique pour la reconnaissance des qualifications professionnelles et centralisation numérique des obligations liées au détachement des travailleurs.
L’avant-dernier aborde l’économie circulaire et l’environnement : harmonisation des règles de transport des déchets et matériaux de réemploi.
Et enfin le huitième et dernier axe est la gestion des voiries avec la demande de créer une plateforme de coordination pour identifier l’autorité compétente par tronçon pour éviter les erreurs et retards.
Plan fin 2025
À la demande du gouvernement fédéral, qui souhaite des changements concrets dans ce domaine au cours de cette législature, Embuild a donc réalisé sa part du travail et ose espérer que toutes ces mesures seront concrétisées dans un plan fédéral de simplification qui est attendu d’ici la fin de l’année 2025. Vous pouvez avoir la certitude que votre fédération professionnelle suivra tous ces points avec attention. Elle poursuit d’ailleurs ses échanges réguliers avec les cabinets ministériels concernés et la Direction générale de la simplification administrative. Cette simplification administrative est un chantier en constante évolution qui demande l’engagement de plusieurs parties. Ce qui est le cas car notre input a été partagé avec la FEB et la CSIPME (Conseil Supérieur des Indépendants et des PME), dont Embuild est membre actif, afin d’assurer une cohérence intersectorielle dans les propositions.
« Notre objectif n’est absolument pas de surcharger le secteur avec des règles inapplicables»
Après Eléonore Simonet et Jan Jambon, nous poursuivons notre série d’interviews politiques. Cette fois, c’est à Rob Beenders, le ministre fédéral de la Protection des consommateurs, de la Lutte contre la fraude sociale, des Personnes handicapées et de l’Egalité des chances, que nous avons posé des questions pour en savoir davantage sur ses intentions au sujet de notre secteur. Interview.
Rob Beenders, le secteur de la construction figure explicitement dans votre déclaration de politique sur la protection des consommateurs présentée au Parlement fédéral. Quels objectifs souhaitez-vous atteindre au cours des cinq prochaines années dans le secteur ?
Les consommateurs méritent de la clarté, de la protection et de la confiance, surtout lorsqu’il s’agit de décisions importantes comme construire ou rénover. C’est pourquoi j’ai fixé trois objectifs concrets dans ma déclaration de politique pour les cinq années à venir.
construction. Trop de consommateurs restent sans solution en cas de conflit avec un entrepreneur. C’est pourquoi, au cours de cette législature, un service de médiation sera mis en place, afin de traiter les litiges de manière rapide, indépendante et accessible.
Mon principe de base est clair : nous voulons un marché de la construction où la confiance est centrale, où les consommateurs savent quels sont leurs droits et vers qui se tourner en cas de problèmes.
« Ce gouvernement s’est engagé à optimiser et à étendre l’interdiction professionnelle. »
Le premier est la modernisation de la Loi Breyne. Cette loi est une pierre angulaire de la protection des consommateurs dans le secteur de la construction, mais elle doit être adaptée à la réalité actuelle. Nous voulons en fermer les échappatoires et la rendre plus accessible tant pour les consommateurs que pour les entrepreneurs.
Le second est un nouveau cadre réglementaire pour les rénovations et logements casco. Aujourd’hui, de nombreux projets de rénovation échappent au champ d’application de la Loi Breyne. Cela engendre une insécurité juridique. Nous travaillons à l’élaboration de règles claires qui protègent également le consommateur lors de rénovations et de ventes de logements casco.
Et le troisième est un service de médiation pleinement opérationnel pour le secteur de la
Des pratiques frauduleuses existent, comme dans chaque secteur, aussi dans la construction, bien qu’il s’agisse heureusement d’un nombre très limité de cas. Pour y remédier, nous estimons qu’il faut prononcer et appliquer plus rapidement des interdictions professionnelles à l’encontre des entrepreneurs malhonnêtes. Allez-vous prendre des initiatives en ce sens et, si oui, lesquelles ?
Ce gouvernement s’est engagé à optimiser et à étendre l’interdiction professionnelle. Nous poursuivons ainsi les initiatives prises lors de la législature précédente, telles que le registre central des interdictions professionnelles. L’objectif est de mettre fin aux entrepreneurs malhonnêtes qui peuvent facilement redémarrer leur activité. Je suis régulièrement interpellé par des entrepreneurs dans la construction qui me demandent d’agir contre ces entrepreneurs indélicats,
et je pense qu’ils ont raison. Il y a énormément d’entrepreneurs qui travaillent très dur chaque jour et leur image ne doit pas être ternie par les cow-boys du secteur.
De quelle manière pensez-vous pouvoir écarter ces cow-boys sans imposer de charges et d’obligations supplémentaires à la grande majorité des entrepreneurs honnêtes ?
Permettez-moi d’être très clair : notre objectif n’est absolument pas de surcharger le secteur avec des règles inapplicables. Au contraire, il est pour moi crucial de toujours rechercher un équilibre, dans ma politique, entre les intérêts des consommateurs et ceux des entrepreneurs honnêtes. Toute nouvelle législation doit en permanence être propor-
tionnée et efficace. Trouver un tel équilibre n’est pas simple, mais je ferai tout mon possible pour parvenir à un cadre aussi équilibré que possible.
N'est-il pas préférable de d’abord évaluer l’efficacité et l’application du cadre juridique existant avant d’introduire de nouvelles règles ? Comment voyez-vous la relation entre la nouvelle réglementation et une meilleure application/exécution de ce qui existe déjà ?
C’est exact : une bonne application de la loi est au moins aussi importante que l’adoption de nouvelles règles. Sans application, la législation n’a aucune valeur. Mais en même temps, nous devons reconnaître que la société et le secteur de la construction
Rob Beenders est le ministre fédéral de la Protection des consommateurs, de la Lutte contre la fraude sociale, des Personnes handicapées et de l’Egalité des chances.
« Nous voulons une législation qui correspond aux pratiques actuelles de la construction et qui offre une sécurité juridique tant aux consommateurs qu’aux entrepreneurs honnêtes. »
ont beaucoup évolué. Depuis les années 70, la Loi Breyne offre une protection fondamentale à toute personne qui fait construire un logement, achète un logement à construire ou en cours de construction, mais elle a besoin d’une mise à jour afin de garantir à nouveau la sécurité juridique.
De plus, le rapport annuel 2024 du Service de Médiation pour le Consommateur montre malheureusement que la majorité des dossiers (comme les années précédentes) concernent l’entretien et la réparation du logement. Pour la rénovation et le casco, il n’existe aujourd’hui aucun cadre de protection spécifique, ce qui constitue clairement une lacune. En résumé, je ne considère pas qu’il faille choisir entre application et renouvellement, les deux sont nécessaires.
Quelle est votre position par rapport aux initiatives existantes depuis longtemps en matière de protection du consommateur, comme la Commission de Conciliation Construction ? Ces initiatives continueront-elles à faire partie de votre politique ?
Les initiatives existantes ne seront évidemment pas simplement abandonnées. La Commission de Conciliation Construction, par exemple, est précieuse et constitue une bonne base. Avec ce gouvernement, nous voulons toutefois aller plus loin en créant un service de médiation pleinement opérationnel pour le secteur de la construction. Lorsqu’un litige survient, il est préférable pour les deux parties de chercher d’abord une solution en dehors des tribunaux. Les procédures judiciaires sont coûteuses et longues, et doivent donc être évitées. Ce n’est qu’en cas d’échec de la médiation qu’une procédure judiciaire doit être engagée.
Vous souhaitez mettre en place un service de médiation pleinement opérationnel pour le secteur. Comment ce service serat-il structuré, comment fonctionnera-t-il et quand pourrait-il devenir opérationnel ?
Aujourd’hui, il existe déjà la Commission de Conciliation Construction, mais celle-ci se limite aux litiges techniques. Avec le service de médiation pour le secteur de la construction, nous voulons aller plus loin : tous les litiges entre consommateurs et entreprises de construction devront y être traités. Comme
je l’ai déjà indiqué, il est important de rechercher d’abord une solution extrajudiciaire avant de saisir le tribunal. Les premières étapes de ce dossier ont déjà été franchies.
Vous avez également annoncé au Parlement votre intention de moderniser la Loi Breyne. Sur quels points estimezvous qu’une adaptation soit nécessaire ?
Et quelles améliorations proposerez-vous ?
Il est encore trop tôt pour indiquer concrètement quelles adaptations seront apportées. Nous sommes actuellement en train d’élaborer une méthodologie et un calendrier. Dans une première phase, nous souhaitons à nouveau nous concerter avec les fédérations du secteur de la construction et les organisations de consommateurs, afin qu’elles puissent exprimer clairement leur vision. Ensuite, nous chargerons un groupe de travail d’élaborer différentes options de politique. Sur base de cette analyse, nous prendrons des décisions sur les adaptations les plus opportunes. Ce qui est déjà certain : nous voulons une législation qui correspond aux pratiques actuelles de la construction et qui offre une sécurité juridique tant aux consommateurs qu’aux entrepreneurs honnêtes.
Vous voulez également introduire un régime légal de protection spécifique pour les grands projets casco et ceux de rénovation pour les consommateurs qui souhaitent transformer ou rénover leur logement. À quoi ressemblera cette protection ?
Ici aussi, il est encore trop tôt pour préciser à quoi ressembleront concrètement les mesures de protection. La rénovation et le casco nécessitent un régime de protection sur mesure, adapté aux risques spécifiques et aux besoins des consommateurs dans ce contexte ainsi qu’à la nature des travaux.
Selon vous, la construction fait partie des quatre secteurs auxquels l’Inspection économique devra accorder une attention particulière. Cela signifie-t-il que cette inspection sera renforcée dans le secteur de la construction ?
En 2024, le rôle de l’Inspection dans le contrôle de la Loi Breyne a déjà été renforcé. Les futurs travaux permettront de voir si ce contrôle est suffisant.
Congrès
de la FIEC : « Construire demain: solutions pour la résilience hydrique et les infrastructures bleues »
Les membres de la FIEC, la Fédération de l’industrie européenne de la construction, se sont réunis à Athènes pour la Conférence annuelle et l’Assemblée générale, les 16 et 17 mai derniers. L’événement a rassemblé entreprises, décideurs européens, représentants gouvernementaux et experts autour du thème : « Construire demain : solutions pour la résilience hydrique et les infrastructures bleues ». Une délégation d’Embuild était aussi présente.
Face à l’intensification des épisodes de sécheresse, d’inondations et à la dégradation de la qualité de l’eau dans de nombreux États membres, le secteur de la construction est appelé à jouer un rôle central dans la transformation des infrastructures européennes. « Chaque année, 6,5 milliards de m³ d’eau sont perdus dans l’UE, à cause de canalisations mal entretenues. Notre secteur doit faire partie de la solution », a insisté PIERO PETRUCCO, président de la FIEC.
Les discussions ont notamment porté sur les lacunes de la législation actuelle, qui reste trop axée sur la qualité de l’eau et pas assez sur sa gestion en quantité, ni sur les phénomènes climatiques extrêmes. Une nouvelle stratégie européenne pour la résilience de l’eau, attendue prochainement, doit permettre de moderniser les réseaux, harmoniser les règles et stimuler les investissements.
Trois ateliers thématiques
Trois ateliers thématiques ont permis d’identifier des leviers d’action. Le premier était : gérer les excès d’eau. Il a abordé des thèmes comme le renforcement des digues, la séparation des réseaux d’eaux usées et pluviales, le recours à des solutions fondées sur la nature, et le financement via la BEI (Banque européenne d’investissement).
L’atelier a aussi mis en lumière les conséquences en cascade que peut entraîner une mauvaise gestion des inondations, notamment en zone urbaine. Les participants ont insisté sur l’importance de la prévention et de la sensibilisation du public. La numérisation, avec l’intelligence artificielle et la modélisation des flux, a été identifiée comme levier majeur pour anticiper les risques.
Le second était : concevoir des projets résilients à la sécheresse. Des thématiques telles que
l’intégration des technologies économes en eau (préfabrication, systèmes de captation de poussière…), le renforcement de la formation et l’amélioration de l’accès à des données fiables ont été abordées. Le besoin de normaliser et de structurer la réutilisation de l’eau sur les chantiers a aussi été souligné. Le développement de standards européens pour encourager ces pratiques est crucial. Les discussions ont également porté sur la promotion de la commande publique verte comme moteur d’innovation dans le secteur.
Enfin, le dernier atelier était : réduire les fuites et moderniser les réseaux. Il y a été question de mettre en place un fonds européen dédié à l’eau, promouvoir la numérisation via le ‘smart metering’ et ajuster les prix de l’eau pour refléter sa vraie valeur. L’atelier a souligné l’urgence de cartographier les réseaux existants pour prioriser les interventions. Les fuites dans les systèmes d’assainissement contribuent à une pollution des eaux souterraines préoccupante. Un meilleur partage des données entre collectivités, opérateurs et entreprises est nécessaire pour assurer une maintenance efficace.
Laisser une empreinte bleue
« La construction est bien plus qu’un exécutant : elle est un partenaire stratégique pour atteindre les objectifs européens en matière de durabilité », comme l’a rappelé JESSIKA ROSWALL , la Commissaire européenne en charge de l’Environnement, de la Résilience en matière d’eau et d’une Économie circulaire compétitive.
« Ce rassemblement a confirmé une ambition partagée : laisser une empreinte bleue pour l’avenir », selon les mots du porte-parole du gouvernement grec, PAVLOS MARINAKIS . Pour les entreprises du secteur, cette vision est à la fois un défi et une opportunité de se positionner comme des acteurs clés de la transition hydrique européenne.
La délégation d’Embuild (de g. à dr.) : Niko Demeester (CEO), Caroline Deiteren (directrice générale d’Embuild Vlaanderen), Marie-Lorraine Barreth (European Affairs Advisor) et Christophe Maes (président).
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Les matériaux innovants
L’accès à l’innovation est un pilier important pour aider notre secteur à relever les nombreux défis sociétaux et construire les bâtiments et les infrastructures de demain. Eléments incontournables de nos chantiers, les matériaux que vous manipulez au quotidien sont de plus en plus innovants. Ecologiques, durables, résistants, légers, performants…ils offrent de nouvelles perspectives pour construire des projets, entre autres, plus respectueux de l’environnement, plus audacieux, plus rapides, voire même plus sûrs. Ce dossier donne la parole à des acteurs bien informés sur la thématique et vous donne un aperçu de ce qui existe sur le marché.
Une solution pour diminuer les coûts de construction et répondre aux exigences environnementales
Qui de mieux informé que Buildwise, le centre de recherche et d’innovation dans le secteur, pour parler de la thématique de ce dossier ? Nous avons donc rencontré Valérie Pollet, R&D Coordinator, chez Buildwise. Elle a d’abord évoqué l’intérêt de deux solutions innovantes, avant de dresser une liste non exhaustive de matériaux innovants et les projets qui y sont liés, avec la contribution de notre partenaire historique.
Le plan BuildForward 2030 a récemment été présenté à l’ensemble du secteur. Il doit permettre de relever trois grands défis sociétaux : la rentabilité, l’accessibilité financière et la durabilité. Avec la vision écosystémique et la collaboration et l’orientation client, l’accès à l’innovation est l’un des trois piliers qui doit permettre au secteur de relever ces défis. « L’intégration de systèmes et matériaux innovants dans les entreprises de construction est essentielle pour Buildwise. Ces innovations sont souvent développées pour rechercher des solutions pour diminuer les coûts de construction, mais aussi pour répondre à des exigences environnementales croissantes », explique VALÉRIE POLLET
Deux systèmes innovants
Avant d’aborder à proprement parler les matériaux innovants, la coordinatrice a estimé important de citer deux systèmes innovants dans le secteur. Le premier est la préfabrication, et plus particulièrement la construction modulaire. « Face à l’urgence climatique et la difficulté d’accès au logement, ce système est doublement efficace avec une réduction de l’empreinte écologique et des gains en matière de coûts de construction et de rapidité d’exécution. »
Des projets comme Indus4Builder (préfabrication flexible) et Recyabri (abris préfabriqués en plastique recyclé pour des contextes humanitaires), tous deux subsidiés par la Région wallonne, démontrent le potentiel d’innovation de la préfabrication.
Le second concerne les nouveaux dispositifs et produits pour lutter contre le changement climatique et plus particulièrement les inon-
dations, comme les portes et fenêtres étanches. Problème, il n’existe actuellement pas de norme belge pour les commercia liser. « L’étude prénormative FLOOD, menée par Buildwise avec l’UCL et subsidiée par le SPF Economie et le NBN, a pour but de développer des normes qui permettront de tester ces produits et de les évaluer, élément essentiel pour leur mise sur le marché », indique Valérie Pollet.
Béton
: sable recyclé et géopolymères
Venons-en à présent au cœur du thème de notre dossier. Comme premier matériau, on évoquera le béton, le plus utilisé dans le secteur. On le sait, il est en grande partie composé de sable. Problème : une pénurie de sable de construction se profile. « C’est un problème mondial », insiste Valérie Pollet. « Le sable du Sahara est trop fin et les réserves belges de sable d’extraction seraient épuisées d’ici 80 ans. Même à Dubaï, on importe du sable. La Belgique fait face à un épuisement des sablières et à un intérêt croissant pour le sable marin, avec des conséquences environnementales néfastes sur la faune, la flore et l’érosion des côtes. D’autres sables doivent être recherchés. »
Le sable de concassage issu du béton recyclé à intégrer dans le béton prêt à l’emploi est une alternative. « L’objectif du projet Recysand, financé par le SPF Economie et le NBN, est d’élargir le cadre normatif belge pour inclure ce type de sable. Cette initiative contribue à la circularité du béton en offrant une alternative durable au sable naturel. »
Le projet européen Pioneers, mené au port d’Anvers, est également intéressant. Il vise à valoriser les sables excavés in situ, au lieu d’utiliser 215.000 tonnes de sable naturel, pour
↓ Un projet comme Indus4Builder (préfabrication flexible) démontre le potentiel d’innovation de la préfabrication.
↓↓ Des briques de terre crue (leemsteen) circulaires et réutilisables sur des chantiers.
produire le béton destiné à la réalisation d’un deuxième bassin à marée dans le port. Cette option réduit le transport et les émissions.
Le béton est responsable de 8 % des émissions de CO 2 mondiales, principalement à cause du ciment qui le compose. Pour produire un béton qui tend vers zéro émission, des projets proposant d’autres alternatives de liants existent. « C’est notamment le cas de Living Lab Circulair, qui explore l’usage de géopolymères comme liants sans clinker, au lieu de ciment traditionnel, pour produire un béton plus durable. Et dans le cadre des travaux pour le téléscope Einstein, de nouveaux liants contenant moins de clinker qu’un ciment traditionnel seront développés avec des matières excavées. C’est le projet ICON beTon, subsidié également par VLAIO comme le Living Lab Circulair. »
Mentionnons aussi le projet bruxellois UTUBe, qui vise à explorer l’utilisation des terres excavées du chantier du Métro 3 pour produire de nouveaux matériaux de construction.
Matériaux biosourcés et géosourcés
Paille, laine, herbe, chanvre…ces matériaux biosourcés (origine végétale ou animale) issus de ressources renouvelables sont de plus en plus en vogue dans le secteur, pour isoler le bâti. « Ils présentent de nombreux avantages : ils captent le CO2, ils ont de bonnes performances thermiques et acoustiques et ont un impact positif sur la santé intérieure des bâtiments », explique Valérie Pollet.
À côté des biosourcés, on retrouve également les géosourcés (origine minérale). C’est notamment le cas de l’argile. Le projet flamand Van Aarde naar Waarde – Toepassing van leemsteen in de praktijk explore l’usage de briques de terre crue (leemsteen) circulaires et réutilisables sur des chantiers. « Malgré son potentiel environnemental élevé, l’usage de ce matériau reste marginal et méconnu des entrepreneurs, architectes et maîtres d’ouvrage. L’objectif de ce projet est de le promouvoir en levant les freins culturels et techniques », indique Valérie Pollet.
Pour votre information, nous avons réalisé un dossier complet sur les matériaux biosourcés dans notre édition de mai 2022.
Bois : CLT
Enfin, si le bois est un matériau tradition-
nel, il connaît, selon la R&D Coordinator, chez Buildwise, un regain d’intérêt. « Grâce à sa légèreté, il facilite le transport et la mise en œuvre et les éléments préfabriqués en bois permettent de réduire les délais de chantier. » Comme innovation dans ce domaine, Valérie Pollet cite le bois lamellé-croisé ou CLT (Cross-Laminated Timber). « Il s’agit d’un matériau de construction en bois massif innovant, composé de plusieurs couches de planches de bois collées perpendiculairement les unes aux autres. Il présente de nombreux avantages, tant techniques qu'environnementaux et architecturaux qui sont, selon moi, encore trop méconnus. Comme avantage technique, on peut citer une excellente stabilité dimensionnelle et une haute résistance mécanique. Le croisement des couches permet de limiter le gonflement et le retrait du bois, rendant les panneaux très stables. Le CLT supporte des charges élevées et peut être utilisé pour les murs porteurs, planchers, toitures, … Les éléments sont préfabriqués en usine, ce qui réduit considérablement les délais de chantier et les imprévus. La production de CLT peut générer bien moins de gaz à effet de serre que le béton ou l'acier, si les forêts sont gérées de manière durable. »
Buildwise souhaite mener prochainement un projet flamand de type Coock, qui vise à implémenter davantage la technique des CLT dans les constructions. Dans le cadre du pôle de compétitivité wallon Greenwin, Buildwise participe actuellement au projet ROBOTRONC, qui vise à utiliser des troncs entiers, usinés par robotique, pour construire des immeubles à plusieurs étages. Ce procédé réduit drastiquement les coûts, tout en valorisant les propriétés mécaniques naturelles du bois. « Il ne s’agit donc pas d’un marché de niche, mais d’un complément crédible à la construction en béton et acier », précise Valérie Pollet.
Conclusion
En guise de conclusion, Valérie Pollet rappelle que : « le but de ces solutions et matériaux innovants est de réduire les coûts de construction et de limiter l’impact environnemental, à l’heure où les défis sont majeurs pour les entrepreneurs et la société dans son ensemble. Tous ces projets de recherche doivent permettre de combiner ces deux aspects et d’implémenter ces techniques dans les entreprises du secteur. »
« Les producteurs de matériaux innovent sans cesse»
La fédération des Producteurs belges de Matériaux de Construction (PMC) représente plus de 600 producteurs de matériaux de construction de sources différentes. Cet acteur sectoriel est donc idéalement placé pour observer l’évolution dans ce domaine. Nous avons rencontré Philippe Callewaert, le secrétaire général de cette fédération, pour parler de la thématique de ce dossier.
P« Les producteurs cherchent en permanence à rendre leurs matériaux et systèmes de construction plus performants du point de vue technique, environnemental et aussi financier. »
HILIPPE CALLEWAERT le précise dès le début de notre entretien. La notion de « matériaux innovants » lui pose un petit problème. « On s’attend à quelque chose de tout nouveau, de révolutionnaire et du coup, on ne voit pas les autres avancées. Les producteurs de matériaux innovent sans cesse et des petites innovations s’ajoutent à d’autres pour faire constamment évoluer le produit. Je préfère parler d’innovations dans les matériaux et les systèmes constructifs », souligne le secrétaire général de la fédération PMC. « Pourquoi innover ? », interroge-t-il. « Les producteurs cherchent sans cesse à rendre les matériaux plus performants. Dans un premier temps, la priorité était donnée aux performances plus techniques (PEB, acoustique, protection contre l’incendie…) et à l’accessibilité financière. Et pour améliorer les performances, il faut pouvoir les évaluer sans équivoque. Des normes nous y aident pour les performances plus techniques et le prix des constructions détermine l’accessibilité financière. »
Performance environnementale
Ensuite, comme l’explique Philippe Callewaert, suite à une prise de conscience grandissante, l’Europe a adopté le Green Deal, qui prévoit non seulement des objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050, mais aussi des mesures de protection de l’environnement et de la biodiversité.
Cette dynamique a accéléré les innovations visant à réduire l’empreinte environnementale des constructions sur tout leur cycle de vie, allant de la production des matériaux jusqu’à la fin de vie des constructions ellesmêmes. « Mais contrairement aux perfor-
mances techniques, pour l’aspect environnemental, il n’y a pas de système d’évaluation unique, mais bien plusieurs systèmes différents, ce qui crée la confusion parce que tout le monde ne parle pas de la même chose. Et c’est dans ce contexte que les producteurs doivent innover pour améliorer la performance environnementale des constructions. »
Ils s’y prennent de plusieurs façons, au niveau du processus de production, du matériau proprement dit, du système constructif, …Un premier exemple est la dématérialisation des produits de construction. « C’est notamment le cas des briques. Le secteur briquetier produit des briques requérant moins de matières premières, tout en assurant les mêmes prestations techniques. »
Pour certains processus de production, les émissions de CO 2 ne peuvent être entièrement éliminées. Il faut alors capter le CO2 . Des systèmes à cet effet tournent déjà ou sont en cours d’installation. « Il existe des projets à cette fin chez les cimentiers, qui ont fixé leur roadmap Net Zero pour une construction circulaire et neutre en carbone à l’horizon 2050 (ndlr : voir pp. 24-25 de ce dossier) », indique Philippe Callewaert. « Dans le cadre d’un autre projet, un consortium d’entreprises est soutenu par l’Europe pour la production de blocs de béton en utilisant la fixation du CO 2 ou la carbonatation. »
Circularité
La construction circulaire. Ce thème est également capital pour les producteurs. « La circularité vise à réduire l’empreinte environnementale, en maintenant les matières premières le plus longtemps possible dans le circuit. On y arrive de deux façons : en favorisant le recyclage et la réutilisation des matériaux, mais aussi en maintenant les bâtiments
le plus longtemps possible, quitte à modifier leur destination au cours du temps. »
Au sujet de la première option, le secrétaire de la fédération PMC explique que les producteurs déplacent sans cesse les contraintes techniques au niveau du recyclage, de manière à maximiser la durée de vie des matières premières. « Je prends l’exemple du gypse qui est à l’origine de la fabrication des plaques de plâtre. Des procédés ont été développés pour séparer le carton et autres impuretés du plâtre, de manière à pouvoir le recycler. Un autre : les membranes bitumineuses utilisées pour l’étanchéité des toits plats. Il en existe plusieurs sortes en fonction des composés de base, ce qui en complique le recyclage. Un producteur a récemment développé une installation qui surmonte cette difficulté. Un autre a aussi développé une installation de recyclage de laine de verre, et encore un autre recycle des déchets de bois en panneaux…Toutes ces innovations techniques reposent sur une collecte sélective des déchets de construction suffisamment performante pour assurer des flux de matériaux assez homogènes et en quantité suffisante. » Pour faciliter la construction circulaire, il pointe encore l’intérêt du développement d’éléments constructifs facilement démontables et réutilisables, comme des cloisons, des briques, des éléments en béton préfabriqué, des ossatures légères,... conçus à cet effet. Il évoque aussi des panneaux prédécoupés ou des modules 2D ou 3D préfabriqués hors-site
pour la rénovation ou des aménagements qui facilitent la réutilisation des matériaux et l’adaptation des bâtiments, comme transformer des bureaux en logements. « La préfabrication hors-site se développe de plus en plus et présente pas mal d’atouts, notamment en limitant les déchets produits, qui sont aussi plus facilement recyclables. »
Equilibre
Au final, toutes les performances des matériaux sont importantes. « Et un seul matériau n’est pas meilleur en tout, chacun a ses atouts ! », insiste Philippe Callewaert. « Il faut donc trouver un équilibre et à ce sujet, la collaboration entre les acteurs du secteur devient de plus en plus importante. Jusqu’il y a peu, le producteur mettait sur le marché, l’architecte concevait et l’entrepreneur exécutait tant bien que mal le cahier des charges. Cette situation est révolue et nous sommes tous amenés à travailler ensemble, et non plus en silo, pour optimiser les processus et les contraintes des constructions. » Et de conclure. « Les producteurs cherchent en permanence à rendre leurs matériaux et systèmes de construction plus performants du point de vue technique, environnemental et aussi financier. Les quelques exemples cités sont loin d’être exhaustifs et il y a encore les innovations en cours de développement qui n’ont pas encore été divulguées. Une chose est sûre : les acteurs du secteur ne sont pas près d’arrêter d’innover. »
«
Mais contrairement aux performances techniques, pour l’aspect environnemental, il n’y a pas de système d’évaluation unique, ce qui crée la confusion. »
La laine de verre est collectée pour le recyclage. Des cloisons de plâtre démontables et réutilisables.
Les apparences trompeuses du béton
« L’une des frustrations du secteur du ciment et du béton est que le béton est parfois perçu comme ce même matériau gris que l’on voit depuis 150 ans. Mais en réalité, il y a eu pas mal d’évolutions le concernant », indique Hervé Camerlynck, le directeur de Febelcem, la fédération de l’industrie cimentière belge. Il nous parle de ces innovations.
On ne peut pas lui donner tort. Pour le commun des mortels, il n’y a pas un bloc de béton qui ressemble plus à un autre bloc de béton. Pourtant, derrière cette apparence trompeuse, se cache une tout autre réalité. « L’empreinte environnementale du béton est beaucoup plus faible aujourd’hui qu’il y a 150 ans, plus précisément l’empreinte CO2 du ciment, car dans un m³ de béton il y a environ 300 kilos de ciment. C’est donc le ciment qui va donner les propriétés du béton. Un des objectifs du Vlaams Betonakkoord pour 2030 est de diminuer par deux l’empreinte carbone moyenne du béton, par rapport à 1990. Quant à celle du ciment, entre 1990 et 2023, elle a déjà diminué de 30 % », indique HERVÉ CAMERLYNCK
Le secteur suit donc bien la trajectoire insufflée par la « Roadmap Net Zero », pour une construction circulaire et neutre en carbone à l’horizon 2050. « En outre, la production du béton a également évolué. Il y a 50 ans, on pouvait encore avoir cette image du mélange dans la brouette. Ce temps est révolu. Les centrales à béton se sont fortement améliorées. Tout est beaucoup plus sous contrôle et on va viser des performances plus élevées. Le secteur va
chercher à construire des « choses » plus audacieuses et à être aussi plus économe sur la quantité de matières premières utilisées. Tout est sous contrôle. La certification Benor a joué un rôle important pour augmenter le niveau de qualité et la confiance à tous les niveaux », explique le directeur de Febelcem.
Décarbonation
L’industrie cimentière compte poursuivre dans cette voie. « Question : comment va-ton continuer à innover ? ». Comme beaucoup d’acteurs l’ont déjà mentionné dans ce dossier, les enjeux environnementaux accélèrent l’innovation. « Et on doit aller de plus en plus vite vu les objectifs à atteindre. »
L’acronyme qui revient constamment est CCS pour Carbon Capture & Storage ou capture et séquestration du carbone. « Il y a une cinquantaine d’années, cette capture du CO2 existait déjà mais n’était pas applicable aux processus industriels. Jusqu’il y a peu, elle
Le projet NEOCEM consiste à rechercher de nouveaux ciments.
« Le ciment fabriqué en Belgique a les plus faibles émissions de CO2 au monde. »
HERVÉ CAMERLYNCK
était seulement appliquée au EOR (Enhanced Oil Recovery), une technique pour améliorer le rendement de l’extraction des puits de pétrole et de gaz. Aujourd’hui, elle se développe dans l’industrie et l’objectif pour les cimentiers belges est d’avoir deux usines qui captent le CO 2 pour le stocker de manière permanente en Mer du Nord, à l’horizon 2030 : celle d’Holcim à Obourg et d’Heidelberg Materials à Antoing. »
Nouvelles recettes
À côté de cela, le secteur mène, notamment, des recherches sur de nouvelles recettes de ciment, dans le but d’également réduire l’impact environnemental. « Celui fabriqué en Belgique a les plus faibles émissions de CO2 au monde, notamment grâce à l’utilisation en quantités importantes de SCM (supplementary cementitious materials) pour substituer le clinker, le principe actif du ciment, dont majoritairement le laitier de haut fourneau, un sous-produit issu de la fabrication de l’acier, et utilisé depuis plus d’un siècle en Belgique. Problème : il est voué à disparaître. Depuis cinq ans, le projet NEOCEM, mené en collaboration avec le CRIC-OCCN (centre de recherche collective de l’industrie cimentière et du secteur du béton prêt à l’emploi), Buildwise et le CRR, consiste à trouver des alternatives à ce laitier. L’enjeu principal est de démontrer l’aptitude spécifique à l’emploi de ces nouveaux ciments, c’est-à-dire s’assurer que les bétons réalisés auront les mêmes qualités de résistance à long terme dans différents environnements », explique Hervé Camerlynck. « L’une des alternatives que l’on étudie est l’argile calcinée. C’est une matière qui a déjà démontré ses qualités, notamment en Inde et en Amérique du Sud, mais dont l’aptitude spécifique à l’emploi doit encore être démontrée pour produire du béton en Belgique. Le projet CLEI, mené en collaboration avec le CRIC et le VITO (Institut flamand de recherche technologique), consiste plus spécifiquement à étudier le potentiel de calcination et de valorisation comme SCM de boues de dragage du Port d’Anvers. C’est un gros travail et un immense challenge ! »
En matière d’innovation, le directeur de Febelcem évoque également le béton drainant. « Il s’agit de solutions principalement conçues en béton préfabriqué et qui laissent l’eau s’infiltrer dans le sol. Il est utilisé en milieu urbain, notamment pour les parkings et éviter les îlots de chaleur dans les centres-villes, et
permet de diminuer les conséquences de l’artificialisation des sols. C’est en jouant sur les types de granulats utilisés que l’on va pouvoir créer ces structures poreuses. »
Matières recyclées
Enfin, le secteur montre également de l’intérêt concernant les matières recyclées pour produire du béton. C’est notamment le cas du projet Recysand, qui vise à normaliser l’intégration du sable de concassage issu du béton recyclé dans le béton prêt à l’emploi (voir pp. 20-21 de ce dossier). « Au sujet du recyclage, je souligne l’importance du Circular Concrete Center, à Furnes. C’est un centre qui accompagne les centrales à béton et les entrepreneurs pour innover dans le recyclage des matières premières pour la fabrication du béton. Il est soutenu notamment par le CRIC, Embuild Vlaanderen et Buildwise. »
Toutes ces innovations ne sont pas validées du jour au lendemain. La science est le maître-mot. « Il faut toujours être très prudent avec les matériaux de construction car, une fois mis en œuvre, ils sont là pour longtemps. On parle ici de béton qui sert de structure à des bâtiments, des ponts et des routes. Tous ces tests de vérification de l’aptitude spécifique à l’emploi prennent du temps et il faut tenir compte de l’effet d’échelle. Il est aussi très important que les propriétés de mise en œuvre soient assez proches de ce que les entrepreneurs connaissent. » Et de citer l’exemple du béton armé. « Au début, on ne connaissait pas bien le phénomène de carbonatation qui amène à l’oxydation des armatures d’acier. Ce n’est qu’après plusieurs décennies d’expérience et de recherche qu’on est parvenus à définir des enrobages suffisants pour protéger l’acier, car le phénomène n’était pas suffisamment compris. »
Conclusion
En guise de conclusion, Hervé Camerlynck lance un appel aux acteurs-clés du secteur pour encore aller plus loin dans l’application de béton innovant. « J’attends beaucoup des concepteurs qui ont un rôle important dans le choix des matériaux en fonction de l’application. Et les entrepreneurs ont également un rôle très important à jouer pour la mise en œuvre dans les règles de l’art. Au final, chacun a son rôle à jouer dans la chaîne de valeur », conclut le directeur de Febelcem.
Natura Mater, le partenaire idéal pour implémenter des matériaux innovants
À Bruxelles, Natura Mater aide les professionnels de la construction à choisir et implémenter des matériaux innovants et durables, notamment dans le cadre de Build Circular. L’entreprise dispose même de sa « bibliothèque de matériaux », la Materatek, permettant aux acteurs du secteur de venir découvrir tous types de matériaux, sous forme d’échantillons. Jeremy Boomer, le fondateur de Natura Mater, nous a donné sa vision des matériaux innovants et quelques exemples (liste non exhaustive) de ceux produits à Bruxelles.
« Les terres excavées de BC Materials permettent de produire des briques, des chapes et des enduits. »
Natura Mater travaille avec plus de 300 partenaires producteurs de matériaux. Cela vous donne une idée des options dont disposent les entrepreneurs en venant pousser les portes de la Materatek, située à Usquare. Selon le fondateur de Natura Mater, on retrouve des innovations dans trois types de matériaux : ceux issus de la filière du réemploi, les biosourcés/géosourcés et les matériaux de la filière recyclage.
Réemploi
Dans la filière réemploi, JEREMY BOOMER cite des acteurs comme Batiterre ou Coliseum. « Ce sont des sociétés qui proposent des matériaux dans ce domaine et qui aident les professionnels à élaborer une stratégie dans le réemploi : mettre le bon matériau au bon endroit », souligne-t-il. « Je citerai trois matériaux très intéressants : les briques, les faux planchers et les pierres. Lorsqu’on utilise ces matériaux issus du réemploi pour de nouvelles constructions, on réduit l’empreinte carbone de 40 à 50 kilos de CO2/m². Cela permet donc d’éviter des centaines de kilos de CO 2 sur l’ensemble d’un bâtiment. Ce n’est pas innovant en soi, mais cela peut l’être pour les entrepreneurs ayant toujours travaillé avec du neuf. La filière du réemploi peut être vue comme innovante pour certains, de plus ces matériaux coûtent moins cher. »
Biosourcés/géosourcés
Deuxième type : les biosourcés/géosourcés.
« C’est un peu le même impact environnemental positif que le réemploi : ces matériaux sont des puits de carbone, ils le stockent en grande quantité. En Belgique, on a tendance à ne pas accepter ce constat, alors qu’en France, par exemple, c’est totalement ancré », indique Jeremy Boomer. « On en trouve assez facilement car ils sont issus de ressources locales comme l’herbe, la paille, la fibre de bois, la cellulose…Leurs propriétés acoustiques et hygrométriques sont également très intéressantes. »
Comme exemple de biosourcés innovants, on peut évoquer les champignons de Permafungi. « C’est une coopérative sociale d’économie circulaire qui développe la culture du champignon, des pleurotes, à partir du marc de café. Leur équipe le collecte à vélo dans les restaurants Exki et ce marc est ensuite mis en culture dans leur champignonnière, située sur le site de Tour & Taxis. Ses applications sont multiples : des panneaux pour l’isolation acoustique et des objets pour le design intérieur. La société est en plein essor et va prendre place dans une nouvelle unité de production à Forest. »
Dans les biosourcés, Jeremy Boomer tient aussi à mettre en avant le travail de Sonian Wood. « Ils transforment le bois de la forêt de Soignes en produits de haute qualité pour le marché local. Ils ont relancé la filière de l’exploitation du bois à Bruxelles et c’est un fameux mérite. »
Au niveau des géosourcés, le fondateur de Natura Mater parle d’un exemple assez connu à Bruxelles : les terres excavées de BC Mate-
Chez Usquare, à Bruxelles, des coquillages ont été utilisés pour les fondations et l’isolation des sols.
rials. « Avec cette terre crue, ils produisent des briques, des chapes et des enduits. Cette terre possède plusieurs caractéristiques intéressantes, notamment pour l’hygrométrie et l’air intérieur. Elle rejette l’humidité quand il fait trop sec et inversement. Cela permet aux murs de « respirer ». Elle est aussi très performante au niveau de l’acoustique », explique Jeremy Boomer. « Le chantier est actuellement à l’arrêt, mais les terres excavées du projet de l’extension du métro ont été envoyées par De Meuter chez BC Materials. Un autre exemple est le LionCity, qui vise à donner une nouvelle vie à l’ancien site historique de Delhaize, à Molenbeek. Nous sommes impliqués dans ce projet avec l’entreprise Louis De Waele et on prévoit d'y réutiliser plus de 2.000 tonnes de terres excavées. C’est un argument qui nous a, entre autres, permis de remporter le marché. C’est bien la preuve que ce type de matériaux est reconnu par les grandes entreprises du secteur de la construction. »
Peintures naturelles
Poursuivons avec un matériau innovant qui, selon le fondateur de Natura Mater, se situe à la frontière entre le biosourcé et le recyclé. Il s’agit des peintures naturelles Conscient. « Ce sont des peintures naturelles fabriquées à base de fécules de pommes de
terre. Elles sont vendues sous forme de poudre et il faut les mélanger à de l’eau pour obtenir la peinture. Elles sont tout aussi résistantes que les peintures classiques et sont 100 % naturelles. De plus, elles sont moins salissantes sur les vêtements et le matériel des peintres que des peintures traditionnelles, un aspect non négligeable au quotidien. »
Enfin, dans la catégorie des matériaux recyclés, évoquons Bel Albatros : fabricant de panneaux grand format en plastique recyclé. « Ils peuvent servir à concevoir des plans de travail, des tables, des chaises, des meubles… »
Conclusion
Vous êtes un entrepreneur actif dans la région bruxelloise et vous avez envie d’innover ? Vous savez donc désormais vers qui vous tourner. « Les produits de Permafungi et de Bel Albatros, c’est du haut de gamme. Par contre, les peintures de Conscient et les terres de BC Materials, c’est moins coûteux que des matériaux classiques », précise Jeremy Boomer. Qui conclut en insistant. « Il faut se réapproprier le choix des matériaux. En franchissant les portes de Natura Mater, les professionnels viennent découvrir des nouveautés et se forment à l’innovation. Par après, en privilégiant ces matériaux, ils peuvent sensibiliser leurs clients à des choix plus écologiques. »
INFO : www.naturamater.eu
N’hésitez pas non plus à contacter le service gratuit Build Circular d’Embuild.Brussels, info@buildcircular. brussels ou 0483/44.70.67, pour avoir plus d’informations.
La Materatek, ou bibliothèque de matériaux, à venir visiter sur rendez-vous dans les bureaux de Natura Mater.
L’entreprise d’hulst’ pionnière en matière d’utilisation de matériaux innovants
L’entreprise de construction dhulst’, basée à Lierre (province d’Anvers), part surtout en quête de projets qui peuvent la mettre face à un véritable défi, qu’elle peut donc réaliser en « bouwteam » ou via une formule de « Design & Build », et qui se distinguent par leur architecture inhabituelle. Et les matériaux naturels et matériaux de réemploi occupent de plus en plus le devant de la scène au sein de l’entreprise.
I« Pour les applications de matériaux innovants, une entreprise de construction ne peut souvent pas encore compter sur les notes techniques. »
nnover, c’est un maître-mot chez la CEO de notre affiliée, Sophie D’Hulst. En effet, elle privilégie des projets plus complexes, qui sortent des sentiers battus, dans lesquels elle peut faire exécuter le grosœuvre par son propre personnel. En outre, dhulst’ a repris une entreprise de toiture et emploie également pléthore de techniciens et autres ouvriers polyvalents. L’entreprise dispose donc, outre une trentaine d’employés, d’une quarantaine d’ouvriers.
Préfabrication
Quand il s’agit de la structure des projets, dhulst’ opte le plus possible pour la préfabrication (poutres, colonnes, treillis, prédalles...). Un jumeau numérique est mis au point, qui est ensuite assemblé sur place par les héros de la construction de dhulst'. SOPHIE D’HULST explique. « Entre-temps, nous travaillons déjà depuis huit ans avec Revit, et nous disposons donc de deux modeleurs BIM. Nos projets sont modélisés en BIM, le contrôle des dessins d'exécution et de la production étant assuré par les dessinateurs BIM. »
Ainsi, le centre technique de la Ville de Mortsel (province d’Anvers) a par exemple été modélisé par dhulst’. Ce bâtiment est constitué d’une combinaison de constructions en acier traditionnel et en béton, complétée par une construction bois. La structure est construite à partir d’un squelette en béton avec une toiture en acier. Les façades sont
composées de murs non porteurs en ossature bois, qui sont préfabriqués et complètement assemblés avec de la paille, comme matériau d’isolation durable.
L’entreprise dhulst’ travaille également depuis belle lurette avec des constructions bois préfabriquées en CLT (Cross Laminated Timber). Comme le CLT reste du bois, il stocke beaucoup de CO2 . Il s’agit également d’une construction rapide, avec un matériau assez rigide. « Raison pour laquelle tous les détails sur l’exécution doivent être connus au préalable. À mon sens, le CLT constitue le matériau idéal pour les immeubles de bureaux et les halls sportifs, mais aussi pour réhausser les bâtiments, mais il est moins approprié pour
développer des appartements, où il est difficile de connaître tous les clients à l’avance. Afin de respecter également les mesures supplémentaires sur les exigences acoustiques, il faut faire preuve d’une vigilance supplémentaire », ajoute Sophie D’Hulst.
Alternatives au PUR
Pour l’isolation, dhulst’ recherche activement des alternatives au PUR. « Ainsi, les briques de crépi sont particulièrement très appropriées pour réguler la chaleur et l’humidité. Nous avons déjà travaillé plusieurs fois avec des blocs de crépi, sur lesquels a été placée de la terre crue comme couche de finition. En effet, il est très important pour les matériaux biosourcés d'avoir une finition perméable à la vapeur. Chez nous, au bureau, les blocs de crépi ont été placés comme couche de remplissage pour les sols, et plus récemment, nous avons placé les doublages avec des plaques Fermacell, qui ont été complétées avec des blocs de crépi. Tout installer correctement constitue un véritable défi et demande beaucoup de travail. Idéalement, nous devrons pouvoir placer des briques de crépi, comme de la cellulose. Quand il s’agit de travailler avec ces matériaux, l’échange de connaissances est primordial. C’est pourquoi nous participons au groupe d’accompagnement sur la construc-
tion bio-circulaire de Buildwise. Entre-temps, nous avons également signé la charte bio-circulaire et recruté un innovateur en matière de développement durable. »
Selon Sophie D’Hulst, les matériaux biosourcés offrent nombre d’opportunités surtout pour la rénovation de bâtiments anciens. Ce type de bâtiments exige souvent de tels matériaux. Lorsqu’on utilise des matériaux modernes, la condensation peut alors se développer plus facilement, par exemple. Ainsi, pour un projet de cohousing à Lierre, installé au sein d’un ancien couvent, l’entreprise a expressément opté pour des matériaux biosourcés. Elle a installé de l’isolation en crépi dans les murs, et des blocs de papier dans le toit. Les murs ont été recouverts d'un enduit d'argile perméable à la vapeur et les façades du presbytère, situé à côté du couvent, ont été restaurées avec un enduit à la chaux naturelle.
Matériaux biosourcés
Les sous-traitants, qui connaissent bien les matériaux biosourcés, ne sont pas encore nombreux. Il s'agit souvent de petites entreprises qui n'ont pas la capacité d'exporter de gros volumes. La livraison de ces matériaux est également parfois problématique « Dans notre nouveau bâtiment, nous avons utilisé beaucoup de terre crue. L'enduit de
doit accepter que des fiches techniques ne soient pas présentées pour les matériaux réutilisés. En tant qu'entrepreneur, il est donc évidemment difficile de donner une quelconque garantie au client à ce sujet. Il est souvent moins cher de jeter les matériaux de démolition dans un conteneur sur les chantiers. Et c’est bien dommage. Il faut tenir compte du « Total Cost of Ownership » et de l’impact à long terme. »
Rendre les incertitudes gérables
« Tout installer correctement constitue un véritable défi et demande beaucoup de travail. »
terre est entièrement circulaire et offre des avantages en termes d'acoustique et de réparabilité. En outre, il peut absorber et libérer une partie de l'humidité. Mais les personnes qui placent ces matériaux n'ont pas l'habitude d'aider à la réalisation de projets plus importants », explique Sophie D’Hulst. Elle ajoute. « Pour les fondations de notre nouvel immeuble de bureaux, nous aurions souhaité utiliser des granulats de mousse de verre. Ils sont fabriqués à partir de verre recyclé. Tous les travaux préparatoires ont été effectués. Nous avons demandé à l'ingénieur en stabilité de nous accompagner pour examiner les fondations. Mais lorsque nous avons eu besoin des granulés, le producteur avait atteint son quota pour la Belgique. Par nécessité, nous avons finalement dû opter à nouveau pour des fondations en béton. Heureusement, nos recherches n'ont pas été vaines et nous avons pu utiliser des granulats de mousse de verre pour les fondations d'un autre projet. »
Réemploi de matériaux
La solution circulaire consiste à réutiliser les matériaux issus de la démolition. Malheureusement, ce n'est pas toujours moins cher, même si le matériel est fourni gratuitement. « Il faut tenir compte du coût de l'assainissement du bâtiment existant. En outre, les matériaux destinés au réemploi doivent être nettoyés, transportés dans les deux sens, inventoriés et stockés. Toutes des manipulations à forte intensité de main-d'œuvre qui entraînent des coûts supplémentaires. Chaque réemploi exige une étude distincte », explique Sophie D’Hulst.
« Et même dans ce cas, le maître d'ouvrage
Mais le rôle de pionnier de dhulst' porte également ses fruits. « C'est précisément en raison de notre expérience en matière de matériaux recyclables et biosourcés que nous avons été choisis pour rénover l'Impact Factory à Malines. Un projet de bureau de premier plan utilisant le CLT, réutilisant les fenêtres, la pierre bleue, les tuiles et les ardoises naturelles. Mais même avec ce projet, les choses se révèlent plus complexes que prévu. »
En raison des incertitudes liées à un projet circulaire, Sophie D'Hulst préconise des contrats à prix coûtant majoré. Le maître d’ouvrage paie ensuite l'entrepreneur pour ses coûts réels, avec un supplément couvrant les frais généraux, le profit et le risque. Avec les innovations, beaucoup de temps est consacré à la préparation au bureau. Pour aider à explorer la meilleure alternative bio-circulaire à chaque application traditionnelle et la manière la plus efficace de l'aborder, dhulst' a récemment recruté un expert en développement durable. Il devrait également faciliter l'établissement de rapports sur le développement durable, qui prend de plus en plus d'importance.
« Pour les applications de matériaux innovants, une entreprise de construction ne peut souvent pas encore compter sur les notes techniques. La réglementation n’a pas été adaptée non plus. Les règles relatives à la performance énergétique concernent principalement les valeurs R ou lambda et trop peu la capacité thermique et le contrôle de l'humidité. Le gouvernement souhaite mettre en œuvre des projets plus durables, mais il n'est souvent pas assez clair sur le degré de durabilité qu'il souhaite. Le gouvernement a également tendance à s'intéresser au coût immédiat (supplémentaire) et moins au 'Total Cost of Ownership' à plus long terme », conclut Sophie D’Hulst.
Une combinaison d’ancien et de nouveau dans le projet de cohousing au sein d’un ancien couvent, à Lierre
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« La seule chose encore en bon état, ce sont les meubles Palm »
À Bullange (Büllingen), commune située dans la Communauté germanophone, notre membre SA Emil Palm fête cette année ses 100 ans, avec un événement festif prévu en ce mois de septembre pour marquer le coup. À deux pas de la frontière allemande, Embuild Magazine a rencontré Stephan Palm, l’administrateur délégué, pour retracer les grandes lignes de l’histoire de cette menuiserie familiale.
Tout a donc commencé en 1925. À l’époque, Emil Palm, le fondateur et grand-père de Stephan, débute son activité de menuisier, à Rocherath, puis déménage vers le petit village de Murrange en 1935. Il y acquiert une maison et y développe son atelier. La guerre éclate et Emil est fait prisonnier. Les temps sont durs. « Après la guerre, en 1950, les affaires se développent et la société devient membre de la Confédération Construction Verviers. C’est à la fin des années 50 que la menuiserie a pris son envol avec la participation à des appels d’offres publics. En 1965, elle obtient une première commande importante dans la province de Liège avec l’école d’infirmières Barbou », souligne STEPHAN PALM
Développement dans les années 70
C’est aussi à cette époque que Joseph, le fils aîné d’Emil et oncle de Stephan, décide de prendre les rênes de la menuiserie. Ce qui permet à Emil de se concentrer sur la vente de meubles, avec l’inauguration du nouveau magasin en 1964, au centre de Bullange. En 1974, l’atelier de Murrange s’agrandit, et le deuxième fils Alfred (père de Stephan) et les filles Edigna et Bernadette rejoignent aussi la société familiale. « Les années 70 marquent le développement de l’entreprise avec la famille présente au grand complet et qui se concentre sur les travaux publics dans les écoles, les maisons de retraite et de soins infirmiers et les hôpitaux. Mon grand-père
fabriquait aussi des cercueils et mon père Alfred a également développé cette activité dans les années 70-80 », indique l’administrateur délégué.
Nouvel outil de production en 1980
À cette époque, l’entreprise participe aussi à de nombreuses foires commerciales en Allemagne et au Luxembourg. L’essor est tel que l’atelier de Murrange devient trop petit et un nouvel outil de production est construit sur le nouveau zoning « Morsheck », à Bullange. Il est inauguré le 4 juillet 1980 et la production commence au mois d’août de la même année. « Cette date est la pierre angulaire du développement de l’entreprise. Grâce à cette nouvelle infrastructure, la menuiserie peut exécuter des projets plus importants en Wallonie et à Bruxelles. Un moment-clé de notre histoire est la réalisation des travaux pour l’hôpital universitaire de Mont-Godinne. À l’issue de ceux-ci, Pierre Janssen, le directeur du CHU, déclare à mon oncle Joseph : vous avez bien travaillé, d’autres travaux suivront ! » Force est de constater qu’il avait vu juste. En effet, à ce jour, la SA Emil Palm a notamment aménagé plus de 300 blocs opératoires dans toute la Wallonie. Le magasin de meubles se développe également et en 1993, un nouveau magasin est construit sur le site de Bullange. « Le magasin et la menuiserie prennent de l’ampleur côte à côte. La menuiserie se spécialise de plus en plus dans la production de meubles et dans l’aménagement intérieur d’hôpitaux, d’hôpi-
Depuis 2022, Stephan Palm, le petit-fils du fondateur Emil, a pris seul la gestion journalière de la menuiserie.
« La SA Emil Palm a notamment aménagé plus de 300 blocs opératoires dans toute la Wallonie. »
Sur le site, on retrouve d’un côté palm wood interior pour la menuiserie et de l’autre, palm home interior pour le magasin (à dr. de la photo).
taux psychiatriques, de maisons de retraite et de soins infirmiers, ainsi que d’écoles et de bibliothèques. Mon oncle Joseph met un point d’honneur à participer au salon de la santé Healthcare, à Bruxelles jusqu’en 2010. »
Un oncle visionnaire
En juin 2000, le fondateur Emil Palm décède à l’âge de 91 ans. Le business est assuré par ses deux fils Joseph et Alfred. En 2010, Joseph et son épouse Anna vendent l’entreprise à leur neveu Stephan et leur beau-fils Denis. Qui prennent donc la direction de la société le 1er janvier 2011. « Mon père Alfred se retire progressivement et en 2022, Denis arrête également, même s’il continue à nous donner un coup de main, encore aujourd’hui. C’est en 2022 que j’ai pris seul la gestion journalière de notre menuiserie », indique Stephan.
Avec la volonté de perdurer le travail de qualité entamé par son grand-père il y a un siècle avec d’un côté palm wood interior pour la menuiserie et de l’autre, palm home interior pour le magasin. « Tout comme lui, mon père et mon oncle ont toujours investi dans l’attractivité et la modernité de l’entreprise et du magasin, récemment rénové. Je souhaite aussi la rendre attrayante pour les années et les décennies à venir. En achetant les terrains ici, à Bullange, mon oncle avait une vision à long terme pour le développement de l’entreprise familiale. C’était un visionnaire. Et je compte bien continuer dans cette voie. » Et de conclure. « Pour évoquer la qualité de nos produits et résumer notre philosophie qui mise
Le nouvel atelier de la menuiserie a été inauguré sur le nouveau zoning « Morsheck », à Bullange, le 4 juillet 1980. Cette date est la pierre angulaire du développement de l’entreprise.
DES RÉALISATIONS DE HAUT STANDING
Depuis toutes ces années, la liste des chantiers réalisés par notre membre des Cantons de l’Est est trop longue à énumérer. Outre, comme déjà mentionné, l’aménagement de dizaines de blocs opératoires, citons quelques réalisations qui font la fierté de la société familiale, qui emploie une cinquantaine de personnes : l'aménagement intérieur complet du nouvel hôtel « Anatura » à Weiswampach (Luxembourg), les travaux réalisés dans le bâtiment d’Ethias à Liège, l’aménagement de l’accueil et des salles d’audience du nouveau Palais de Justice de Namur ou encore la rénovation du restaurant du Domaine des Hautes Fagnes à Ovifat. « Notre spécialité reste les soins de santé, mais depuis que je suis arrivé en 2010, nous avons bien élargi le spectre de nos compétences durant ces 15 années », indique STEPHAN PALM.
sur la qualité et la durabilité de notre mobilier, je citerais cette réflexion récemment entendue lors d’une rénovation à Uccle. Avant les travaux, quelqu’un m’a dit : « la seule chose encore en bon état, ce sont les meubles Palm. » Tout est dit dans ce beau compliment, non ?
Tradecowall, la coopérative qui transforme vos déchets de déconstruction en ressources
En Région wallonne, Tradecowall est une société coopérative d’intérêt général qui valorise les déchets de déconstruction (bâtiments et voirie) en ressources valorisables. Via le travail de ses équipes, 500.000 tonnes de déchets inertes sont recyclées et 800.000 tonnes de terres de déblais sont valorisées, en moyenne, par an. Présentation avec Thibault Mariage, directeur Développement et QHSE.
C’est l’ex-CCW, devenue Embuild Wallonie, qui est à la base de la création de Tradecowall au début des années 90, en partenariat avec la Région wallonne. À l’heure actuelle, cette coopérative a un actionnariat public-privé et regroupe 160 entrepreneurs-coopérateurs ainsi qu’Embuild Wallonie, Buildwise, le Centre de recherches routières et la Spaque. « En gérant 10 % du marché, nous sommes un acteur majeur de la valorisation des terres excavées en Wallonie », souligne THIBAULT MARIAGE
Sites récepteurs
Tradecowall est notamment connue pour son réseau de sites récepteurs sur le territoire wallon. Le développement de ces sites est d’ailleurs une mission définie dans les statuts de la coopérative et renforcée par une mission déléguée via un AGW datant de 1994. « Nous en disposons actuellement d’une petite dizaine, principalement situés le long de l’axe E42-E4111, à proximité des
grands chantiers. Ils servent à valoriser les terres de déblais de type I à V, dans le strict respect de la législation wallonne, l’AGW du 05/07/2018, et de la traçabilité Walterre », indique le directeur Développement et QHSE chez Tradecowall.
Une équipe est spécialement dédiée à cette tâché de trouver de nouveaux sites. Ces derniers doivent avoir une valeur ajoutée pour les partenaires : réhabilitation de friches industrielles désaffectées, création de zones d’inondation temporaires ou d’espaces de vie, biodiversité et parcs urbains, aménagement de zones de production d’énergie verte ou encore lutte contre l’érosion en zone agricole. La principale difficulté pour développer de tels endroits est l’obtention de permis, qui peut durer jusqu’à quatre ans en intégrant la préparation, les études et les recours. « C’est donc important de développer ce type de projets sur base de partenariats public-privé, notamment avec des terrains appartenant à des entités publiques », précise Thibault Mariage.
↖ La réception maîtrisée des terres sur un site récepteur avec contrôle à l’entrée (pont-bascule) et à la sortie (bac de lavage des roues pour qu’il n'y ait pas d’impact sur la circulation).
↑ La réalisation d’un aménagement paysager urbain, à Jambes, est un exemple de site récepteur porteur de valeur ajoutée.
« Notre feuille de route est la vision 30-30-30 : une solution de valorisation dans un rayon de 30 km de chaque chantier et disposer d’un réseau complet en 2030 pour une durée de 30 ans. »
Cinq étapes
Cinq étapes sont primordiales dans la valorisation des terres sur ces sites : l’obtention et la vérification des documents de traçabilité Walterre ; l’évacuation et le transport des terres jusqu’au site récepteur avec des visites de chantier prévues pour contrôler la disponibilité et la connaissance par l’entrepreneur du plan de tri des terres ; la réception maîtrisée des terres sur site avec un contrôle à l’entrée (pont-bascule) et à la sortie (bac de lavage des roues pour qu’il n'y ait pas d’impact sur la circulation) du site ; un auto-contrôle régulier des lots avant valorisation et enfin la mise en œuvre des terres et la vérification des objectifs de portance. « Au moindre doute, nous nous réservons le droit de refuser les terres ou de les mettre en ‘stand by’ après la phase d’auto-contrôle. »
Comme exemples de sites récepteurs porteurs de valeur ajoutée, on peut citer : la réhabilitation de l’ancienne décharge des 7 voleurs à Grand-Leez et celle de l’ancienne briqueterie de Grand-Manil à Gembloux, la réalisation d’un aménagement paysager urbain à Jambes, d’une zone d’inondation temporaire à Feluy et d’un merlon paysager à Libramont.
Recyclage
Outre ces sites récepteurs, Tradecowall a développé, via ses filiales Recynam, Recymex et Valorem et des partenariats directs (Recyhoc et Recyliège), un véritable réseau de centres de recyclage en Wallonie. Ces centres permettent de garantir aux clients, tant publics que privés, la certification CE2+ et la sortie de statut de déchet (SSD) des produits mis sur le marché. La coopérative dispose aussi du laboratoire iTER, situé au sein de son siège social, à Fernelmont. Ce dernier est la référence en matière de contrôle et d’analyse des granulats recyclés.
Tradecowall dispose aussi d’un pôle Recherche et Développement. Son objectif est la recherche permanente de techniques de recyclage et d’applications performantes pour les granulats recyclés. Grâce à cette activité, la coopérative participe à de nombreux projets de recherche européens et wallons : Circucell (béton cellulaire), Recyparc PRO (transformation d’un centre en plateforme multi-usage incluant le réemploi), FibFreeCem (plaques en fibro-ciment non-amianté), Cosmocem (création d’une alternative au clinker), Mineral Loop (capture et séquestration de CO2 industriel par carbonatation de déchets minéraux), Ridias (utilisation de granulats recyclés mixtes dans la composition de fondations et bétons de revêtement pour les chemins de remembrement) et enfin SeRaMCo (utilisation de matériaux recyclés dans la production de béton et ciment en Europe du Nord-Ouest). La mission de Tradecowall est aussi d’apporter un support, des conseils et de l’expertise dans la gestion des déchets et de dispenser des formations.
Walterre
Enfin, terminons par un mot sur la relation entre Tradecowall et l’asbl Walterre, qui gère la traçabilité des terres excavées en Wallonie. Le rapport annuel 2024 de l’asbl montre une excellente intégration sectorielle. Sur 8,3 millions de m³ de terres caractérisés, 5,7 (4,4 vers un site récepteur soit 77 % et 1,3 vers un centre de regroupement soit 22 %) ont été transportés via 7.200 documents de transport, soit 68 % du volume caractérisé et 800 m³ en moyenne.
Sur la problématique du manque de sites récepteurs, les chiffres montrent le contraire avec 371 déclarations de site récepteur en 2023 pour 432 en 2024, soit une augmentation de 16 %. « Le problème qui subsiste est l’augmentation de la distance entre le chantier et le site, ce qui engendre une augmentation des coûts pour les maîtres d’ouvrage publics et privés et un plus fort impact environnemental », indique Thibault Mariage. Qui conclut par un mot concernant le futur. « Notre feuille de route est la vision 30-30-30 : une solution de valorisation dans un rayon de 30 km de chaque chantier et disposer d’un réseau complet en 2030 pour une durée de 30 ans. En tant qu’actionnaire de Tradecowall, la Région wallonne nous aide à mettre cette vision en place. »
La SLRB a lancé des initiatives pour faciliter les rénovations en milieu habité
En Région de Bruxelles-Capitale, dans les dix prochaines années, on estime que 70 % des rénovations de logements sociaux se dérouleront en milieu habité. Ces travaux représentent souvent un énorme défi. Via Embuild.Brussels, la SLRB (Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale) souhaite informer les entreprises de construction que des initiatives sont prises pour que ces chantiers se déroulent de manière optimale.
La SLRB est un organisme d’intérêt public (OIP) en charge du logement social en Région de Bruxelles-Capitale. Sous sa tutelle, 16 SISP (Sociétés immobilières de Service Public) agissent en tant que maîtres d’ouvrage lors de travaux de rénovation. « L’un de nos rôles est d’accompagnerlesSISPdansleursprojetsderénovation. Elles nous remettent un plan d’investissement à dix ans que nous validons. Ensuite, nous accompagnons les différentes phases des projets, au niveau technique, juridique et financier », explique BÉNÉDICTE GENART, de la direction du patrimoine de la SLRB. On parle ici de la gestion de 41.000 unités de logements sociaux, qui doivent atteindre les objectifs énergétiques fixés par l’Europe et la Région à l’horizon 2040. Pour le logement public, chaque logement doit atteindre la performance de minimum 150 kWh/m²/an (PEB C) et la moyenne globale du secteur doit être de 100 kWh/m²/an. Une tâche considérable, d’autant plus que, faute de logements vacants, la plupart des rénovations doivent se faire sans reloger les habitants. Cela engendre des tensions qu’il est essentiel d’anticiper, en consultant, informant et rassurant les locataires, tout en tenant compte de leurs besoins. Pour y parvenir et améliorer les conditions de ces chantiers et les relations entre tous les acteurs concernés, dont les entreprises de construction, la SLRB a mené différentes initiatives. « Nous avons monté un groupe de travail ‘rénovation en milieu habité’ il y a trois ans. Tout d’abord, nous avons dressé un état des lieux des bonnes pratiques existantes dans le secteur bruxellois, mais
« La transversalité entre les acteurs sociaux et techniques est fondamentale dans ce type de projets. »
Des tables rondes, au cours desquelles les SISP ont partagé leur expérience et des experts sont venus alimenter le débat, ont été organisées.
aussi en Flandre, en Wallonie et en France. Nous avons ensuite développé le projet selon plusieurs axes », indique Bénédicte Genart.
Réseau
Le premier est la constitution d’un réseau. « La transversalité entre les acteurs sociaux et techniques est fondamentale dans ce type de projets. Nous avons donc voulu créer un réseau en organisant des tables rondes et des rencontres, au cours desquelles les SISP ont partagé leur expérience et des experts sont venus alimenter le débat. Par ailleurs, l’engagement d’ASC (Accompagnateurs Sociaux Chantier) a été encouragé. Ce rôle est primordial en cas de rénovation en milieu habité. Au sein de la SISP, il est le facilitateur entre l’entreprise, le service technique et social de la SISP, et le locataire. En octobre 2021, quatre sociétés avaient ce type de profil dans leur
équipe. Ces SISP avant-coureuses ont permis d’inspirer tout le secteur et aujourd’hui, elles sont dix, presque douze à en avoir. »
Cahiers des charges-types
Le second axe est l’adaptation des cahiers des charges-types. « Nous fournissons aux SISP les documents types pour mener ces travaux et nous y avons inclus la donnée ‘travaux en milieu habité’. »
Enfin, le troisième axe est la mise sur pied d’une toolbox. « Il s’agit d’un outil en ligne partagé, à destination des SISP, qui rassemble les bonnes pratiques, des ouvrages de référence, les documents types et les événements. »
En mettant sur pied ces initiatives, la SLRB attend des entreprises un certain engagement et de la créativité. « Nous demandons au secteur de s’impliquer à nos côtés pour que ces travaux se passent au mieux : assurer une communication claire et bienveillante avec les locataires et sensibiliser les travailleurs au contexte spécifique, dans le but de garantir un respect mutuel. »
Conclusion
En guise de conclusion, Bénédicte Genart insiste sur deux points. « Un, il faut rendre le locataire acteur de la rénovation de son logement. Une communication appropriée pour comprendre l’intérêt et le déroulement des travaux permet d’amener un certain apaisement et d’éviter des situations de blocage. Deux, il faut assurer une transversalité entre les métiers techniques et sociaux pour le bienêtre du locataire. Il faut un engagement de tous les acteurs ! »
LE RÔLE PRÉPONDÉRANT DE L’ASC DU FOYER ANDERLECHTOIS LORS DU CHANTIER
« LES GOUJONS »
Depuis août 2020, la société momentanée Louis De Waele-Franki procède à la rénovation du bâtiment « Les Goujons », à Anderlecht. Il s’agit d’un immeuble à appartements de 19 étages (65 mètres de haut), comprenant 384 unités de logement et hébergeant entre 1.200 et 1.600 personnes.
FREDERICK DESIER est le directeur de ce projet chez Louis De Waele. Il nous a parlé de cette expérience de rénovation en milieu habité. « L’objectif était de remplacer tous les balcons, dont un tiers n’étaient plus accessibles, et les châssis par des nouveaux en bois avec du double vitrage, de ce bâtiment datant de la fin des années 70. Nous avons également posé un nouveau système de ventilation et des moyens complémentaires d’économie d’énergie », indique le directeur de projet.
Le début du chantier a été compliqué. Frederick Desier nous explique pourquoi. « Quand vous arrivez avec une grue tour de 70 mètres pour une rénovation profonde de façade en annonçant 1.200 jours de travaux sur un site habité, c’est difficile. Vous n’êtes pas très bien accueillis par les citoyens, en commençant à 7h du matin. Certains locataires vous menacent, notamment avec de l’huile bouillante. Après dix menaces sur une semaine, nous avons préféré marquer une pause temporaire pour apaiser les tensions et assurer la sécurité de tous. »
L’intervention de la commune et du Foyer Anderlechtois, l’une des seize SISP, a alors été primordiale. « Ils ont assuré une bonne communication avec les locataires et ont bien expliqué le pourquoi des travaux. Progressivement, les choses sont rentrées dans l’ordre et les
tensions se sont apaisées. Le rôle de l’Accompagnatrice Sociale Chantier (ASC) du Foyer Anderlechtois a aussi été prépondérant. Dès le début, elle a accompagné le géomètre pour l’état des lieux dans les appartements. Elle a aussi assuré le lien et la communication entre nous et les locataires. Par exemple, quand nous devions entrer dans un appartement pour une intervention, et qu’il n’y avait personne, c’est elle qui s’occupait de contacter le locataire pour nous faire rentrer. Elle a également tenu des réunions hebdomadaires qui ont rassuré tout le monde. Cette fonction au sein des SISP est très intéressante pour le bon déroulement de ce type de chantiers. »
Malgré des débuts compliqués, après cinq ans, Frederick Desier parle d’une ‘belle réussite’, à quelques semaines de la fin des travaux. « Je vais vous donner un exemple de l’évolution au cours des cinq ans de travaux. Au début, nos hommes étaient conspués et il y a quelques mois, lorsqu’il faisait froid, des locataires entrouvraient leurs fenêtres pour leur proposer du café ou du thé. Ils ont compris les bénéfices des travaux en termes de confort, notamment avec des balcons plus larges, et nous disent régulièrement merci ! De plus, et je tiens à le signaler, il n’y a eu aucun incident à déplorer. » Et de conclure. « C’est très important que ces chantiers en milieu habité se déroulent bien, car les logements sociaux bruxellois datent pour la plupart de la fin des années 70 et ont besoin d’être rénovés. Sur un site en milieu habité, soit chacun reste campé sur ses positions, soit on avance ensemble, en bonne intelligence. Chez Louis De Waele, nous choisissons l’option deux. Et j’insiste encore une dernière fois : la communication est importantissime pour avancer ! »
Sur cette photo, les anciens balcons (à g.) et les nouveaux (à dr.) du bâtiment « Les Goujons », à Anderlecht.
Le vélo-cargo trace sa route sur les chantiers bruxellois
Longtemps associé à la livraison urbaine, le vélocargo s’impose aujourd’hui comme un véritable outil professionnel dans le secteur. À Bruxelles, certaines entreprises n’hésitent plus à délaisser leurs camionnettes pour pédaler entre deux chantiers. Témoignages, chiffres clés et retour sur le Lunch Découverte « Vélo & Construction », organisé par Embuild.Brussels, le 16 mai dernier. SECTEURS &
Plus de 250 entreprises bruxelloises ont déjà franchi le pas du vélo-cargo depuis 2020.
L’événement a réuni entreprises, experts et partenaires autour d’un objectif clair : explorer le potentiel du vélo-cargo dans les métiers de la construction. Une réponse concrète aux défis de mobilité qui plombent la productivité dans la capitale. Avec des vitesses de circulation réelles qui plafonnent à 13 km/h en hypercentre et une pression croissante sur le stationnement, le vélo-cargo offre une alternative agile, économique et durable. Plus de 250 entreprises bruxelloises ont déjà franchi le pas depuis 2020.
Outil à part entière
Pour beaucoup, la transition commence par nécessité. C’est le cas de Bru Co Creation, entreprise générale active dans la construction circulaire et basée à Jette. « Au départ, j’ai choisi le vélo-cargo car ma compagne avait besoin de la voiture et il fallait déposer les enfants. Mais très vite, j’ai réalisé que c’était bien plus qu’un mode de transport : c’est devenu un outil de travail à part entière », explique le fondateur YANNICK WARNAU. Son vélo supporte jusqu’à 250 kg, couvre un rayon quotidien d’environ 10 km autour de Jette, et lui permet de réaliser près de 70 % de ses déplacements professionnels. « Je gagne un temps fou, notamment sur le stationnement. Et si j’oublie un outil, je fais l’aller-retour en deux minutes », ajoute-t-il.
Même constat chez Chauffage Matagne, spécialiste en chauffage et ventilation basé à Schaerbeek. L’entreprise a intégré le vélo progressivement, d’abord pour les devis, puis pour les entretiens, jusqu’à en faire son moyen de transport principal. « Aujourd’hui, je fais tous mes entretiens à vélo. J’ai même restreint ma zone d’intervention pour gagner en temps et en efficacité. On n’est pas des chauffeurs routiers, le but c’est d’être local », témoigne le gérant MAXIMILIEN DE VIRON
Bénéfices concrets
Les avantages évoqués sont multiples : gain de temps, meilleure gestion du planning, économies de carburant et d’entretien, mais
aussi plaisir de circuler sans stress. « Ma secrétaire savait à la fin de la journée si j’avais été à vélo, car mon agenda se remplissait plus vite », sourit le patron de Chauffage Matagne. Quant aux jours pluvieux, ils sont rares à vraiment poser problème : en un an et demi, il n’a repris la voiture que deux fois.
Sur le plan budgétaire, le vélo-cargo n’est pas seulement une option écologique, c’est aussi une solution rentable. Bru Co Creation témoigne d’une réduction drastique de ses pleins d’essence, d’un par semaine à un toutes les six semaines, et d’un coût d’assurance vélo limité à 20 €/mois. De plus, des primes régionales peuvent couvrir jusqu’à 4.000 € pour l’achat d’un vélo-cargo ou 2.000 € pour une remorque, avec un plafond annuel fixé à 12.000 € par entreprise.
S’adapter à son activité
Bien entendu, tout ne peut pas se faire à vélo. Les deux entreprises interrogées continuent à utiliser ponctuellement des camionnettes, notamment pour le transport de matériaux trop volumineux. Certaines combinaisons originales émergent : trottinettes électriques pour les ouvriers, véhicules laissés sur site comme mini-dépôts mobiles, ou remorques partagées via des services tels que Remorquable. « Ce n’est pas adapté à tous les profils, mais beaucoup plus qu’on ne le pense », souligne Yannick Warnau. Plafonnage, électricité, maintenance, petits dépannages...De nombreuses interventions légères peuvent facilement être réalisées à vélo, avec des charges allant jusqu’à 650 L ou 150 kg
grâce à une remorque. Plusieurs constructeurs proposent des modèles spécifiquement conçus pour les métiers de la construction.
Changer de regard, tester sans engagement
Le principal frein reste souvent psychologique : peur du vol, de la météo ou de l’inadaptation technique. Mais des solutions existent : cadenas renforcés, trackers GPS, modèles robustes, hubs urbains et possibilités de leasing ou de location longue durée. La coopérative Urbike recommande d’ailleurs une feuille de route en six étapes pour démarrer, en commençant par des tests de terrain avec l’équipe, suivis d’un projet pilote et d’un plan de déploiement.
Pour Embuild.Brussels, il s’agit d’ouvrir des perspectives : non pas imposer une solution unique, mais sensibiliser à un éventail d’outils adaptés aux réalités urbaines et aux contraintes de terrain. Le vélo-cargo ne remplacera pas le camion pour tous les usages, mais il offre une réponse crédible, souple et innovante à la congestion croissante de Bruxelles.
Conclusion
Changer d’outil, c’est parfois changer de rythme, de perspective, voire de modèle économique. En intégrant le vélo-cargo dans leur logistique quotidienne, des artisans bruxellois redécouvrent une mobilité à taille humaine, mieux adaptée à leur métier. Et si, demain, pédaler devenait un nouvel indicateur de performance dans la construction ?
←← Maximilien de Viron, le gérant de Chauffage Matagne, spécialiste en chauffage et ventilation basé à Schaerbeek.
← Yannick Warnau est le fondateur de Bru Co Creation, entreprise générale active dans la construction circulaire et basée à Jette.
INFO : Des questions ou envie d'explorer les possibilités pour votre entreprise ? Contactez notre cellule Mobilité & Logistique : mobilite@embuild.be ou 02 545 58 36.
Vers une réduction de l’impact environnemental du béton
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IMPACT ENVIRONNEMENTAL DU BÉTON (ARMÉ)
Pour déterminer l’impact environnemental du béton, il faut prendre en compte son cycle de vie complet, depuis l’extraction et la transformation des matières premières jusqu’à la démolition de l’ouvrage en fin de vie, en passant par le transport et la mise en œuvre sur le chantier. Une analyse du cycle de vie (ACV) permet de définir cet impact à partir de 17 indicateurs différents (changement climatique, formation de particules, épuisement des matières premières, toxicité pour l’homme, …). Ces indicateurs peuvent être convertis en un coût environnemental, qui représente le coût social nécessaire pour éviter ou compenser d’éventuels problèmes environnementaux (voir l’article Buildwise 2018/02.02).
À titre de référence, le graphique ci-après indique l’impact environnemental d’un béton armé prêt à l’emploi réalisé avec du ciment Portland (CEM l) et des granulats primaires (sable et gravier non recyclés), conformément aux exigences de durabilité de la norme NBN B 15-001 pour la classe environnementale EE3 (exposition au gel et à la pluie). La teneur minimale en ciment considérée dans cet exemple est de 320 kg par mètre cube de béton, bien que cette valeur soit souvent plus élevée dans la pratique.
Il ressort du graphique que le ciment a l’impact le plus important. Ceci s’explique surtout par les émissions élevées de CO2 lors de la production du clinker, principal composant du ciment Portland. La phase de traitement des déchets, qui survient en fin de vie, a également un impact environnemental considérable, la principale raison étant la consommation d’énergie et la formation de particules fines durant la démolition,
Le béton étant l’un des matériaux les plus utilisés en construction, son impact environnemental joue un rôle essentiel. Optimiser le pourcentage d’armatures ou utiliser des ciments et des liants alternatifs ou des granulats recyclés peut réduire cet impact. De tels choix apportent également une solution à la pénurie croissante de matières premières et à l’amoncellement des déchets de construction et de démolition.
le transport vers le centre de recyclage et le recyclage. Enfin, l’impact de la fraction sableuse et des gros granulats est causé par l’extraction et la transformation des matières premières ainsi que leur transport vers la centrale à béton.
Il ne faut pas non plus sous-estimer l’impact environnemental des armatures en acier. Celui-ci est principalement dû à l’influence des métaux sur les indicateurs de toxicité pour l’homme. Une assez forte incertitude plane néanmoins sur ces indicateurs, car les méthodes utilisées sont considérées comme moins rigoureuses.
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RÉDUCTION DE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Comme pour tout produit ou système de construction, une stratégie générale consiste à optimiser les quantités de matériaux (structures plus élancées, éléments creux, ...). De même, prolonger la durée de vie des ouvrages en béton en les entretenant régulièrement peut également contribuer à réduire l’impact de ce matériau sur l’environnement.
2.1 Optimiser le pourcentage d’armatures
Le pourcentage d’armatures peut varier fortement en fonction d’une application et d’une sollicitation spécifique. Ainsi, le fait de choisir une prédalle, des hourdis creux ou une dalle coulée sur place influence la quantité d’armatures requise. En cas d’éléments
IMPACT ENVIRONNEMENTAL D’UNE DALLE EN BÉTON ARMÉ D’UNE SURFACE DE 1 M² ET D’UNE ÉPAISSEUR DE 15 CM EN FONCTION DE LA COMPOSITION DU BÉTON.
structurels préfabriqués de grande taille, par exemple, une armature supplémentaire est nécessaire pour reprendre les sollicitations exercées durant le transport vers le chantier ou pendant la mise en œuvre.
2.2 Opter pour d’autres types de ciment
Concernant la composition du béton, son impact environnemental peut être réduit en utilisant des ciments à plus faible teneur en clinker. Ainsi, les analyses du cycle de vie de divers ciments recyclés indiquent un gain environnemental pouvant atteindre 60 % par kilo de ciment par rapport à un ciment Portland classique (CEM I). Si l’on remplace le ciment Portland par un ciment de haut fourneau (CEM III/A) dans un béton prêt à l’emploi, ce gain peut avoisiner les 20 % (voir graphique). Or, pour des raisons techniques ou logistiques, il n’est pas toujours possible d’employer du ciment de haut fourneau. Leur délai de décoffrage plus long (lors de la préfabrication, par exemple) ou leur teinte plus
claire sont des caractéristiques qui peuvent limiter leur emploi.
Outre les ciments classiques précités, des liants alternatifs, tels que les géopolymères, sont disponibles sur le marché. Leurs performances techniques et leur impact sur l’environnement font l’objet d’une étude détaillée dans le cadre du projet Circular.Concrete (www.circular-concrete.be).
2.3 Utiliser des granulats recyclés
Bien que le remplacement partiel des gros granulats primaires (calcaire broyé) par des granulats recyclés à partir de déchets de construction et de démolition n’engendre qu’un faible gain environnemental (une réduction de 5 % de l’impact lié à la production si le taux de remplacement est de 50 %, voir graphique), une telle option reste toutefois utile, compte tenu de l’épuisement des matières premières.
Le gain environnemental dépend néanmoins fortement du transport des
granulats recyclés vers le chantier. Ainsi, une distance trop importante et l’utilisation de certains moyens de transport peuvent annuler ce gain.
Bien qu’un béton à base de granulats recyclés ait en général une résistance en compression légèrement moindre, il n’est en principe pas nécessaire d’ajouter du ciment si le taux de remplacement est compris entre 20 et 30 % (voir l’article Buildwise 2019/05.01). Si l'on décide d’en ajouter malgré tout, l’impact environnemental du béton pourrait augmenter à un point tel que le gain environnemental serait nul.
Résumé d’un article paru en p. 10-11 du Buildwise Magazine 2020/1. Seul l’article original de Buildwise peut être cité en référence.
DÉTAILS DE RÉNOVATION DES TOITURES À VERSANTS PAR LE PROCÉDÉ SARKING
La rénovation énergétique des toitures à versants est cruciale pour réduire les émissions de CO2 et la consommation énergétique des bâtiments. Une isolation adéquate et l'amélioration de l'étanchéité à l'air peuvent diminuer significativement les besoins en chauffage. Le procédé de sarking se révèle particulièrement efficace pour les combles déjà aménagés, en offrant une meilleure isolation sans altérer l'intérieur. Ce système permet également de conserver l'esthétique de la charpente tout en optimisant les performances énergétiques. La nouvelle NIT 294 de Buildwise vous apprendra tout ce qu’il faut savoir sur le sujet.
OPTIMISEZ LA LOGISTIQUE DE CHANTIER POUR BOOSTER VOTRE EFFICACITÉ
Saviez-vous qu’une gestion optimisée des flux de matériaux peut transformer votre productivité sur chantier ? En effet, une bonne maîtrise de la chaîne d’approvisionnement et de l’évacuation des matériaux est cruciale pour un travail efficace. L’Innovation Paper 46, téléchargeable sur notre site Internet buildwise.be, est un guide indispensable pour tous les entrepreneurs souhaitant améliorer la gestion des flux de matériaux sur leurs chantiers. Il propose une série de recommandations pour réduire les coûts liés au stockage et à la manutention des matériaux, booster votre productivité, mais aussi diminuer l’impact environnemental de vos chantiers.
Vous y découvrirez des techniques telles que l’installation de chantier dynamique, la méthode des 5S pour une meilleure organisation, l’utilisation de solutions numériques comme le BIM pour une gestion plus précise et efficace des matériaux, ou encore les Centres de consolidation construction (CCC) et la méthode du kitting. Bon nombre de ces méthodes, comme le 5S ou le kitting, sont applicables aux chantiers de petite taille. Ce guide comprend également une réflexion sur l’importance de la planification collaborative et de la préparation logistique.
Ce document est incontournable pour les entrepreneurs qui cherchent à intégrer des pratiques de logistique avancées dans leurs processus, transformant ainsi les défis en opportunités de croissance et de compétitivité.
EXPLOREZ LA CONSTRUCTION EN BOIS AVEC LA NOTE D’INFORMATION TECHNIQUE 291
Ce guide pratique, disponible sur notre site Internet buildwise.be, vous plonge dans l’univers des maisons unifamiliales à ossature en bois, une méthode de construction en plein essor qui allie efficacité et durabilité. Il propose des recommandations précises sur le choix des matériaux, les compositions de murs et de planchers, mais aussi les détails de raccord entre éléments constructifs. La NIT 291 couvre également les exigences performantielles spécifiques à ce type d’ouvrage ainsi que les tolérances de fabrication et d’exécution.
Si vous êtes actif dans le secteur des constructions à ossature en bois, ce document vous offre les clés pour optimiser vos projets et exceller dans l’art de bâtir avec le bois. Ne manquez pas ce document incontournable qui vous guidera pour un travail impeccable de A à Z
EXEMPLE DE CONCEPTION D’UN SYSTÈME DE VENTILATION POUR UN LOGEMENT (1er complément à la NIT 258)
L’élaboration d’un système de ventilation efficace et de qualité est essentielle pour garantir la qualité de l’air intérieur dans nos bâtiments. Cette tâche peut toutefois s’avérer complexe, car elle nécessite de suivre les bonnes étapes, et ce, depuis la conception et le montage du système de ventilation jusqu’à la mise en service et l’entretien de celui-ci.
Ce premier complément à la Note d’information technique (NIT) 258 fournit au concepteur un exemple concret de conception et de dimensionnement d’un système de ventilation pour une maison unifamiliale comportant une partie professionnelle.
Chaque étape de ce processus comprend une section ‘Références’ qui renvoie au paragraphe correspondant dans la NIT 258 afin d’en savoir plus sur les recommandations, une rubrique ‘Théorie’ qui résume brièvement les réglementations et les recommandations et un volet ‘Pratique’ qui couvre l’installation du système de ventilation. Les étapes réalisables à l’aide de l’outil de calcul Optivent sont clairement indiquées.
En tant qu’entrepreneur, vous pouvez télécharger la NIT 258.1 sur le site Internet https://www.buildwise.be avec vos codes d’accès. La version papier payante peut être commandée par e-mail à l’adresse publ@buildwise.be.
Les Montois vont pouvoir se réapproprier le Waux-Hall
À Mons, le Waux-Hall est un site emblématique. Situé aux portes de la cité du Doudou, il a vu des milliers d’étudiants venir y faire la fête dans sa célèbre salle et le parc est toujours très prisé des Montois. Malheureusement, le bâtiment est fermé au public depuis une dizaine d’années pour cause d’instabilité. En novembre 2023, notre membre ACH Construct a démarré des travaux de réhabilitation du bâtiment et des abords immédiats. Objectif : y installer un restaurant au bel étage et une brasserie au rez-de-jardin, en mêlant neuf et ancien.
Implanté à l’entrée d’un parc où les Montois aiment toujours venir se promener, le Waux-Hall a été construit en 1850. À l’époque, il s’agissait d’une résidence privée, puis d’une guinguette et enfin un parc communal. Le bâtiment (pavillon), célèbre pour sa couleur rosée et facilement reconnaissable avec sa tour centrale dotée d’une horloge, a été édifié sur les anciennes fortifications montoises, plus précisément le fort d’Havré, datant du 14e siècle. Leur dernière remise en état date de 1815, soit la période hollandaise de la Belgique.
Par après, une salle avec une structure en bois a été annexée à l’arrière du pavillon, au cours du 20e siècle. « Dans les années 1970, une première grosse rénovation de cette annexe a eu lieu pour en faire une salle de fête. Et depuis, plus rien ! Il y a une dizaine d’années, les pompiers ont exigé de fermer le site qui devenait trop dangereux, pour le plus grand regret de tous les Montois, et particulièrement les étudiants nombreux à venir y faire la fête. Et nous sommes arrivés fin 2023 pour tout remettre en état et créer un restaurant au bel étage et une brasserie au rez-de-jardin », indique PHILIPPE HAINAUT, chef du projet chez ACH Construct.
Le maître d’ouvrage est la Ville de Mons, l’auteur de projet est le bureau d’architecture Atelier Empreinte, associé au bureau IS pour la partie stabilité et les techniques spéciales.
Stabiliser la façade arrière
Vu l’ancienneté du bâtiment, il a d’abord été primordial de vider les lieux. « La première mission a été de démonter la toiture pour alléger le bâtiment, une partie du chantier s’est
donc déroulée à ciel ouvert », précise le chef de projet. « Ensuite, les démolitions se sont poursuivies par la démolition de la salle de fêtes, de la coursive couverte côté gauche et de la première rangée d’arcades, qui était un ajout tardif au rez-de-jardin. Ceci a permis de remettre en valeur les arcades d’origine et les deux tours de l’ancien fort. A l’arrière du bâtiment, au niveau du rez-de-jardin, nous avons déblayé les anciens terre-pleins et procédé à la démolition phasée du mur contre terres, afin de faire apparaître trois arcades voûtées en briques. »
Les vieux planchers en bois, au niveau des combles techniques, ont été remplacés par des poutrains-claveaux. De même, les anciennes voûtes en briques, entre les poutrelles métalliques du rez-de-jardin, ont été remplacées par un nouveau plancher en béton, et ce afin d’être aux normes pompiers pour accueillir du public.
Restaurant dans l’annexe
La forme en U du pavillon a donné l’idée à l’architecte de venir intégrer une boite moderne à l’arrière de la façade. Une boite entièrement vitrée s’insérant partiellement dans la façade arrière a donc vu le jour, offrant une vue panoramique incroyable sur le parc. Notons pour la prouesse technique que celle-ci est partiellement en porte-à-faux. C’est dans cet espace prolongeant l’arrière du pavillon que se trouvera la salle principale du restaurant. Il s’agit de la partie la plus moderne de ce chantier. « Pour laisser la façade arrière du Waux-Hall bien visible, on nous a demandé de créer une verrière zénithale entre la salle de restaurant et le pavillon, augmentant la coupure entre l’ancien et le neuf » indique Philippe Hainaut.
Le bâtiment (pavillon), célèbre pour sa couleur rosée et facilement reconnaissable avec sa tour centrale dotée d’une horloge, a été édifié sur les anciennes fortifications montoises, plus précisément le fort d’Havré, datant du 14e siècle.
Une boite entièrement vitrée s’insérant partiellement dans la façade arrière a vu le jour, offrant une vue panoramique incroyable sur le parc. C’est dans cet espace prolongeant l’arrière du pavillon que se trouvera la salle principale du restaurant.
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La première mission a été de démonter la toiture pour alléger le bâtiment. Ensuite, les démolitions se sont poursuivies par la démolition de la salle de fêtes, de la coursive couverte côté gauche et de la première rangée d’arcades, qui était un ajout tardif au rez-de-jardin. Ceci a notamment permis de remettre en valeur les arcades d’origine.
Un escalier métallique, de forme sculpturale, a été construit pour passer d’un niveau à l’autre à l’extérieur, de même qu’un escalier monumental et hélicoïdal, ainsi qu’un ascenseur ont été créés à l’intérieur pour liaisonner les deux espaces publics. Des terrasses adjacentes à la nouvelle annexe ont été conçues pour permettre aux visiteurs de profiter pleinement d’une magnifique vue sur le parc en cas de bon temps. Plaisir garanti ! Précisons qu’un accès pour les PMR a aussi été mis en place.
Rez-de-chaussée jardin
Le restaurant se situera donc au bel étage. En-dessous, dans les caves dénommées également rez-de-jardin ou socle, se trouvera une brasserie. « Dans ce sous-sol, nous avons retrouvé de nombreuses pièces voutées, des grandes et des petites. Cet espace servait notamment d’atelier et de stockage pour les jardiniers communaux en charge de l’entretien du site. S’y trouvait également l’atelier lié à la ducasse. C’est là que le dragon se refaisait une jeunesse et où étaient confectionnés tous les accessoires et costumes liés à la ducasse », souligne le chef du projet. « Dans cette partie, nous avons réalisé des dalles de sol en béton pour stabiliser le sol et y placer un chauffage sol. Nous avons démoli certains murs pour créer de plus grands espaces. Nous avons réalisé des injections dans tous les murs pour éviter l’humidité ascensionnelle, certains faisant deux mètres d’épaisseur. Un gros travail a aussi été réalisé sur les briques. Nous les avons sablées, déjointoyées et rejointoyées. Les plus abîmées ont été enlevées et remplacées. On peut donc résumer les travaux réalisés au sous-sol en une remise en valeur des anciennes maçonneries. Tout cet espace sera dévolu à la brasserie, avec vue et accès direct
au parc, et comprendra une terrasse partiellement couverte par le cube vitré du restaurant. On y trouvera également les locaux utilisés par le personnel d’entretien du parc et une salle polyvalente pour séminaires, réunions ou les activités du Dynamusée. »
Façade avant et les latérales
Des travaux ont également été réalisés sur la façade avant et les deux latérales. « Nous les avons repeintes en rose, soit la couleur d’origine du bâtiment. Nous avons réalisé un hydrogommage sur les pierres bleues pour les nettoyer et certaines ont été partiellement remplacées ou restaurées. Un gros travail de sablage, déjointoyage, rejointoyage et remplacement a également été réalisé sur les briques apparentes. Enfin, nous avons remplacé tous les anciens châssis par des nouveaux en aluminium et conçu de nouvelles corniches, en plus du remplacement de la couverture des toitures. »
Les équipes d’ACH Construct sont également intervenues au niveau de la tour centrale du pavillon. « On a refait les boiseries, réhaussé les garde-corps au sommet à plus d’un mètre de hauteur, repeint l’horloge et réparé son mécanisme. » Nous confirmons qu’elle était bien à l’heure lors de notre visite.
Parc classé
À l’heure où vous lirez ces lignes, les travaux du bâtiment seront terminés et de nouveaux commenceront pour réaménager le parc. « Un parc qui est classé alors que le Waux-Hall ne l’est pas », précise Philippe Hainaut. Qui retiendra de ce chantier remarquable deux éléments capitaux : « les deux défis étaient l’importance de la stabilisation de la façade arrière et le volume énorme de briques à restaurer à tous les niveaux. »
PROMO DU MOIS DE SEPTEMBRE 2025
Journal des Travaux
Embuild
Le journal des travaux (établi conformément aux prescriptions des autorités) doit être tenu sur chaque chantier par le délégué du pouvoir adjudicateur. Chaque jour doivent y être inscrits tous les renseignements relatifs à l’exécution des travaux.
Le journal des travaux permet d’avoir une vue d’ensemble du déroulement des travaux et des décisions prises, de même que des instructions données par le pouvoir adjudicateur et le concepteur du projet. Il est tenu à jour en permanence sur le chantier jusqu’à la réception provisoire du marché.
L’administration, l’entrepreneur et le concepteur de l’ouvrage reçoivent généralement chaque semaine une copie des éléments qui ont été ajoutés au journal durant la semaine écoulée.
Le journal des travaux est surtout utilisé dans le cadre des marchés publics mais peut aussi être utile pour les marchés de travaux privés.
Prix de vente spécial – seulement pour le mois de septembre 2022
Prix membres pour cet ouvrage : 11 €, htva
Prix non-membres pour cet ouvrage : 21 €, htva
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Intragrid T24 allie rapidité, design et fiabilité
Pour les professionnels de la finition, chaque minute compte. Avec le système Intragrid T24, Baustoff+Metall propose une solution de plafond qui associe rapidité et précision en toute simplicité. Grâce à un ingénieux système d’emboîtement, les profils se connectent facilement et l’ensemble reste parfaitement aligné, même sur de grandes surfaces. Le résultat est une finition professionnelle qui permet un gain de temps considérable sur le chantier.
Qualité et sécurité garanties
Intragrid se distingue par sa capacité de charge solide d’au moins dix kilogrammes par mètre carré. Le système a été rigoureusement testé et répond à la norme belge NBN 713 020 lorsqu’il est combiné avec des dalles de plafond certifiées. Il représente donc un choix sûr pour les écoles, les bureaux, les établissements de soins et les bâtiments publics où des exigences strictes en matière de sécurité incendie s’appliquent.
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Au-delà de ses atouts fonctionnels, Intragrid offre également des possibilités esthétiques.
Disponible en blanc comme en noir, il s’intègre aisément dans des styles d’intérieur variés, allant du minimalisme épuré à l’industriel. Les installateurs et les concepteurs bénéficient ainsi d’une liberté totale pour associer performance technique et impact visuel.
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Le système Intragrid T24 comprend tous les composants nécessaires et s’accompagne d’un support technique dédié. Il constitue ainsi une solution complète et fiable, sans mauvaises surprises lors de la pose. Les professionnels apprécient la simplicité d’un système pensé dans les moindres détails.
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1.611.000 TONNES DE BRIQUES PRODUITES EN BELGIQUE EN 2024
La Fédération Belge de la Brique asbl a publié son rapport annuel 2024. L’année dernière, la production totale de briques, en Belgique, s’est élevée à 1.611.000 tonnes, soit une baisse de 26 % par rapport à 2023 (2.172.000 tonnes). Un total de 630.000 tonnes de briques pour maçonnerie ordinaire (blocs de murs intérieurs) et 981.000 tonnes de briques de parement (185.000 tonnes de briques de parement étirées et 796.000 tonnes de briques moulées main) ont été produites.
Depuis plusieurs années, à côté du format classique, les fabricants de briques mettent sur le marché des éco-formats optimisés, plus étroits. En 2024, 1.013.719 m² de briques de parement plus étroites en éco-formats ont été produits. Ce chiffre était de 1.293.182 en 2023. Le secteur propose aussi une vaste gamme de plaquettes en terre cuite, produites selon différents modes de fabrication. Ces plaquettes sont disponibles dans différents systèmes constructifs, en construction neuve ou en rénovation. En 2024, la production de plaquettes en terre cuite a légèrement diminué pour atteindre 663.517 m² (675.220 m² en 2023).
Les exportations ont atteint 671.213 tonnes, soit environ 42 % de la production totale. Les chiffres d’ex-
portation sont compilés sur base d’une enquête auprès des membres et des données de la Banque Nationale de Belgique (BNB). Les exportations ont principalement été opérées vers les pays voisins. En 2024, le Royaume-Uni restait le principal pays d’exportation pour les briques de façade. Les Pays-Bas sont le principal pays d’exportation pour les blocs de murs intérieurs. Les importations ont connu une baisse par rapport à l’année dernière, avec 134.667 tonnes de briques importées en Belgique (source BNB). Les Pays-Bas étaient le principal pays d’origine.
82.247
Selon l’INASTI, en 2024, il y avait 4.975 indépendants, y compris les aidants, encore actifs dans le secteur de la construction après leur pension. Cela représente 6 % du total des 82.247 indépendants dans ce secteur. Parmi les indépendants belges, 20 % exercent une activité complémentaire et 74 % une activité principale. En Wallonie, où 18.165 indépendants (et aidants) sont enregistrés, 8 % restent actifs après leur retraite, 26 % exercent une
activité complémentaire et 66 % une activité principale. En Flandre, 7 % des 43.632 indépendants (y compris les aidants) sont actifs après leur pension, avec 25 % en activité complémentaire et 67 % en activité principale. Dans la région de Bruxelles, les chiffres diffèrent : seulement 1 % des 20.450 indépendants (et aidants) restent actifs après leur retraite, et 3 % exercent leur activité à titre complémentaire.