Embuild Magazine septembre 2025

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SEPTEMBRE 2025

Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur

Une publication d'Embuild ‱ Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles ‱ Bureau de dĂ©pĂŽt Gent X ‱ €6

DOSSIER : LES MATÉRIAUX INNOVANTS

DIGITAL CONSTRUCTION

BRUSSELS

Présentation de la 8e édition

SIMPLIFICATION ADMINISTRATIVE

Des propositions de mesures concrÚtes pour alléger votre travail quotidien

BRUXELLES/ MOBILITÉ

Le vélo-cargo trace sa route sur les chantiers bruxellois

GO DIGITAL!

Saga de la démolitionreconstruction : tout est bien qui finit bien

he duty of the opposition is to oppose » (« Le devoir de l’opposition est de s’opposer»).

«Tles projets de vente liés à la démolition-reconstruction, pour la période comprise entre le 1er juillet et la publication de la loi au Moniteur belge. Le ministre a ainsi rapidement désamorcé une situation explosive.

Dans une dĂ©mocratie, quoi de plus logique que de voir les partis d’opposition critiquer les dĂ©cisions du gouvernement. Cependant, les choses deviennent particuliĂšrement problĂ©matiques lorsque les petits jeux politiques de l’opposition alourdissent, sans le vouloir, la facture des particuliers et des entreprises de construction et d’installation. Et c’est exactement ce qui risquait de se produire fin juin, lorsque presque tous les partis d’opposition ont renvoyĂ© la loi-programme au Conseil d’Etat pour avis.

Une partie de cette loi, Ă  savoir la TVA de 6 % sur les projets de vente liĂ©s Ă  la dĂ©molition-reconstruction extrĂȘmement importante pour nous, a ainsi Ă©tĂ© sĂ©rieusement mise en pĂ©ril. La mesure temporaire transitoire, que nous avions obtenue auparavant et qui prĂ©voyait un taux de TVA rĂ©duit pour ce type de projets, arrivait Ă  Ă©chĂ©ance fin juin. Une nouvelle rĂ©glementation devait normalement prendre le relais Ă  partir du 1er juillet, sans interruption. Mais cela ne s’est pas produit. RĂ©sultat : ces projets sont soudainement devenus plus coĂ»teux pour les particuliers. Une maison ou un appartement d’une valeur de 300.000 € coĂ»tait ainsi 45.000 € de plus. Faites le calcul : une perte colossale.

Embuild a immĂ©diatement mobilisĂ© tous ses leviers de lobbying pour obtenir une solution rapide et adĂ©quate. Et avec succĂšs ! DĂ©but juillet, le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Jan Jambon, a annoncĂ© qu’une tolĂ©rance administrative serait appliquĂ©e pour la TVA de 6 % sur

Cette dĂ©cision a apportĂ© la clartĂ© et la sĂ©curitĂ© nĂ©cessaires tant pour les consommateurs que pour le secteur de la construction. Peu de temps aprĂšs, la Chambre a Ă©galement approuvĂ© la loi-programme. Les projets de vente liĂ©s Ă  la dĂ©molition-reconstruction peuvent donc continuer, Ă  partir du 1er juillet, Ă  ĂȘtre facturĂ©s avec un taux de TVA de 6 %, ce qui permet de maintenir ces maisons ou appartements Ă  un prix abordable pour les consommateurs.

C’est d’ailleurs absolument nĂ©cessaire. Le besoin en logements augmente fortement dans notre pays. D’ici 2030, nous aurons besoin chaque annĂ©e de 75.000 maisons et appartements supplĂ©mentaires pour Ă©viter une grave crise du logement, comme celle qui sĂ©vit dĂ©jĂ  aux Pays-Bas. Cette offre supplĂ©mentaire ne pourra ĂȘtre atteinte que si les entreprises de construction et les promoteurs peuvent rĂ©aliser de grands projets de dĂ©molition-reconstruction Ă  un tarif fiscal avantageux. Il faut maintenant mettre les bouchĂ©es doubles pour fournir les maisons et appartements dont nous avons urgemment besoin.

« Embuild a immédiatement mobilisé tous ses leviers de lobbying pour obtenir une solution rapide et adéquate. Et avec succÚs ! »

3 ● Édito

Saga de la démolition-reconstruction : tout est bien qui finit bien.

7 ● Point de vue rĂ©gional

Un passé solide, un futur ambitieux: 35 ans de fédération.

ÉVÉNEMENT

8 ● Digital Construction Brussels

Un rendez-vous Ă  ne pas manquer.

VOS INTÉRÊTS

10 ● FiscalitĂ©

TVA à 6 % pour les démolitionsreconstructions destinées à la vente : une mesure désormais permanente.

12 ● Simplification administrative

Des propositions de mesures concrÚtes pour alléger votre travail quotidien.

14 ● Politique

Interview avec le ministre fédéral Rob Beenders.

17 ● CongrĂšs de la FIEC « Construire demain : solutions pour la rĂ©silience hydrique et les infrastructures bleues ».

DOSSIER

19 ● Introduction

Les matĂ©riaux innovants. 20 ● Buildwise

Une solution pour diminuer les coûts de construction et répondre aux exigences environnementales.

DES PROPOSITIONS DE MESURES CONCRÈTES POUR ALLÉGER VOTRE TRAVAIL QUOTIDIEN

Dans le cadre du plan fĂ©dĂ©ral de simplification administrative, Embuild a transmis une contribution sectorielle aux cabinets des ministres Van Peteghem, Clarinval et Simonet. Ce dossier, regroupant 34 mesures, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en collaboration avec les entitĂ©s rĂ©gionales, les associations locales et les fĂ©dĂ©rations. De nombreux membres nous ont Ă©galement soumis des propositions dans ce sens. L’objectif de cette dĂ©marche : simplifier votre quotidien, tout en renforçant la sĂ©curitĂ© juridique et la prĂ©visibilitĂ© des obligations.

DOSSIER : LES MATÉRIAUX INNOVANTS

L’accĂšs Ă  l’innovation est un pilier important pour aider notre secteur Ă  relever les nombreux dĂ©fis sociĂ©taux et construire les bĂątiments et les infrastructures de demain. ElĂ©ments incontournables de nos chantiers, les matĂ©riaux que vous manipulez au quotidien sont de plus en plus innovants. Nous avons rĂ©alisĂ© un dossier sur cette thĂ©matique.

LE VÉLO-CARGO TRACE SA ROUTE SUR LES CHANTIERS BRUXELLOIS

Longtemps associĂ© Ă  la livraison urbaine, le vĂ©lo-cargo s’impose aujourd’hui comme un vĂ©ritable outil professionnel dans le secteur. À Bruxelles, certaines entreprises n’hĂ©sitent plus Ă  dĂ©laisser leurs camionnettes pour pĂ©daler entre deux chantiers. TĂ©moignages, chiffres-clĂ©s et retour sur le lunch DĂ©couverte « VĂ©lo & Construction », organisĂ© par Embuild.Brussels, le 16 mai dernier.

LES MONTOIS VONT POUVOIR SE RÉAPPROPRIER LE WAUX-HALL

À Mons, le Waux-Hall est un site emblĂ©matique. SituĂ© aux portes de la citĂ© du Doudou, il a vu des milliers d’étudiants venir y faire la fĂȘte dans sa cĂ©lĂšbre salle et le parc est toujours trĂšs prisĂ© des Montois. Malheureusement, le bĂątiment est fermĂ© au public depuis une dizaine d’annĂ©es pour cause d’instabilitĂ©. En novembre 2023, notre membre ACH Construct a dĂ©marrĂ© des travaux de rĂ©habilitation du bĂątiment et des abords immĂ©diats. Objectif : y installer un restaurant au bel Ă©tage et une brasserie au rez-de-jardin, en mĂȘlant neuf et ancien.

22 ● FĂ©dĂ©ration des Producteurs belges de MatĂ©riaux de Construction

« Les producteurs de matériaux innovent sans cesse ».

24 ● Febelcem

Les apparences trompeuses du béton.

26 ● Natura Mater

Le partenaire idéal pour implémenter des matériaux innovants.

28 ● Membre/TĂ©moignage

L’entreprise d’hulst’ pionniĂšre en matiĂšre d’utilisation de matĂ©riaux innovants.

SECTEURS & MÉTIERS

32 ● Anniversaire

100 ans de la SA Emil Palm.

34 ● Tradecowall

La coopérative qui transforme vos déchets de déconstruction en ressources.

36 ● Bruxelles/Logement public

La SLRB a lancé des initiatives pour faciliter les rénovations en milieu habité.

38 ● Bruxelles/MobilitĂ©

Le vélo-cargo trace sa route sur les chantiers bruxellois.

40 ● Buildwise

‱ Ver s une rĂ©duction de l’impact environnemental du bĂ©ton.

‱ Optimisez la logistique de chantier pour booster votre efficacitĂ©.

‱ Explorez la construction en bois avec la Note d’information technique 291.

‱ DĂ©tails de rĂ©novation des toitures Ă  versants par le procĂ©dĂ© sarking.

‱ Exemple de conception d’un systĂšme de ventilation pour un logement (1 er complĂ©ment Ă  l a NIT 258).

PROJETS & ENTREPRISES

44 ● Projet

Les Montois vont pouvoir se réapproprier le Waux-Hall.

46 ● Avantages membres

Votre affiliation se rentabilise.

49 ● MarchĂ© de la construction

‱ ABAX Locator

‱ Matexpo 2025

50 ● Marquant

‱ Rapport annuel de la FĂ©dĂ©ration Belge de la Brique asbl.

‱ Chiffre du mois.

FORUM

LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE DES

ENTREPRISES

LES PETITS-DÉJEUNERS DE L’ÉNERGIE

TOUR DE TABLE SUR LA DÉCARBONISATION DES ENTREPRISES

WORKSHOPS, CONFÉRENCES ET EXPOSANTS INSPIRANTS

SUJETS/SECTEURS

WEX MARCHE EN FAMENNE

PRIMES ET AUDITS, ÉLECTROMOBILITÉ, AUTOCONSOMMATION, ÉNERGIES RENOUVELABLES, STOCKAGE, MOBILITÉ DURABLE, VENTILATION, BORNES


ET INSCRIPTION (GRATUITE) OBLIGATOIRE SUR 09H00 10H00 17H00

Un passé solide, un futur ambitieux : 35 ans de fédération

Il y a 35 ans, la Belgique se rĂ©gionalisait, la Wallonie accueillait de nouvelles compĂ©tences
 Les entrepreneurs de construction se demandaient Ă  qui dĂ©sormais s’adresser pour dĂ©fendre le secteur. C’est dans ce contexte de mutation politique que la ConfĂ©dĂ©ration Construction Wallonne (CCW) est nĂ©e. Elle est devenue entretemps Embuild Wallonie. Mais une chose n’a jamais changĂ© : notre mission. DĂ©fendre le terrain. Et ce terrain, ce sont nos entreprises, nos membres. Ceux qui bĂątissent et rĂ©novent nos Ă©coles, nos logements, nos infrastructures. Ceux qui investissent, innovent, crĂ©ent de l’emploi, forment, et qui, soyons clairs, n’ont pas le temps ni les moyens de monter seuls au front.

Alors nous l’avons fait. Pas en agitant des slogans, mais en allant au contact. En dĂ©fendant sans relĂąche, avec nos dix prĂ©sidents successifs et les associations locales et de mĂ©tier, la rĂ©alitĂ© du secteur face Ă  des dĂ©cideurs parfois fort Ă©loignĂ©s du quotidien d’un chantier.

DĂšs le dĂ©but, nous avons pris nos responsabilitĂ©s face aux dĂ©fis qui se multipliaient : contraintes environnementales, lenteurs et incohĂ©rences de l’urbanisme, pĂ©nuries de travailleurs, concurrences dĂ©loyales, innovations techniques
Au fil des annĂ©es, nous avons pesĂ© dans le dĂ©bat, et notre voix a comptĂ©.

Ainsi, face aux exigences environnementales, nous n’avons pas choisi la posture dĂ©fensive. Nous avons prĂ©fĂ©rĂ© ĂȘtre acteurs du changement, en crĂ©ant notamment Tradecowall et Walterre pour faciliter la gestion des terres et dĂ©chets. Pour la transition

énergétique, nous avons accompagné les entreprises, optimisé les techniques et les mécanismes de financement.

Récemment, lors du Covid et des inondations de 2021, nous étions présents sur le terrain, et avons ensuite formulé des propositions de relance. Là aussi, nos actions ont porté leurs fruits.

Notre rĂŽle ne s’est pas limitĂ© Ă  servir et dĂ©fendre. Il a aussi consistĂ© Ă  expliquer, former, fĂ©dĂ©rer, rĂ©seauter, toujours en fonction de besoins Ă©volutifs. Et anticiper


En effet, si nous cĂ©lĂ©brons aujourd’hui un anniversaire, c’est pour regarder, non pas vers le passĂ©, mais vers l’avenir. Pour prĂ©parer ce que nous serons et ferons. DĂ©fis du logement (densification, accessibilité ), modernisation des infrastructures, transitions numĂ©riques et Ă©nergĂ©tiques, transformation de nos mĂ©tiers, fiscalitĂ© immobiliĂšre, marchĂ©s publics intelligents, adaptation aux changements climatiques
 Les chantiers Ă  venir ne manquent pas.

Ce que nous promettons Ă  nos membres, c’est de rester fidĂšles Ă  notre engagement initial : ĂȘtre prĂ©sents. Concrets. OrganisĂ©s. Et, autant que possible, audibles. Pour que la Wallonie continue de se construire avec ceux qui en posent les fondations.

Hugues Kempeneers et Francis Carnoy, respectivement nouveau et ancien directeur gĂ©nĂ©ral d’Embuild Wallonie

« Notre rĂŽle ne s’est pas limitĂ© Ă  servir et dĂ©fendre. Il a aussi consistĂ© Ă  expliquer, former, fĂ©dĂ©rer, rĂ©seauter, toujours en fonction de besoins Ă©volutifs. Et anticiper
 »

La 8e édition de

Un rendez-vous Ă  ne pas manquer

Le mardi 21 octobre, de 9h Ă  18h, se tiendra une nouvelle Ă©dition du salon Digital Construction Brussels, Ă  Brussels Kart Expo. ConsacrĂ© aux outils numĂ©riques pour les entreprises de construction et d’installation, l’évĂ©nement est un rendez-vous Ă  ne pas manquer. Aujourd’hui, la numĂ©risation dans le secteur est devenue incontournable, et elle est accessible aussi bien aux grandes qu’aux petites entreprises. Ce salon est dĂ©sormais une vĂ©ritable rĂ©fĂ©rence et il en est dĂ©jĂ  Ă  sa 8e Ă©dition. L’annĂ©e passĂ©e, il avait attirĂ© pas moins de 800 professionnels.

Souhaitez-vous, Ă  l’aide d’outils numĂ©riques, amĂ©liorer l’efficacitĂ© de votre entreprise, mieux planifier vos chantiers, optimiser la gestion des stocks et rĂ©duire au maximum les erreurs d’exĂ©cution ? Alors, Digital Construction Brussels est le salon professionnel qu’il vous faut, peu importe la taille de votre entreprise et quel que soit votre niveau de connaissance en matiĂšre de numĂ©risation. Ce salon a de quoi satisfaire tout le monde, avec une offre d’environ 50 stands, des dĂ©monstrations de Buildwise et Techlink, ainsi que des courtes confĂ©rences animĂ©es par diffĂ©rents fournisseurs. L’évĂ©nement s’adresse Ă  divers mĂ©tiers de la construction et couvre un large Ă©ventail d’applications : programmes de planification, ERP (Enterprise Resource Planning), logiciels de calculs, facturation

INFO :

L’inscription se fait sur www.digitalconstructionworld.be. L’inscription prĂ©alable via le site web est obligatoire. AprĂšs votre inscription, vous recevrez par e-mail un e-ticket personnel avec un QR code. Apportez ce ticket imprimĂ© ou prĂ©sentez le code-barres directement depuis votre smartphone pour le scan.

Ă©lectronique
Les possibilitĂ©s offertes par le BIM (Building Information Modeling) et par l’IA (intelligence artificielle) seront Ă©galement mises Ă  l’honneur.

De plus, l’entrĂ©e est gratuite, et les visiteurs auront largement l’occasion de faire du networking, tout en dĂ©gustant de dĂ©licieux mets, eux aussi offerts gratuitement.

Sessions d’information

Les nombreuses sessions d’information sont l’un des points forts de Digital Construction Brussels. Elles ne durent jamais plus d’une demi-heure.

Certaines de ces sĂ©ances rĂ©pondent au besoin urgent des entreprises de construction d’avoir une meilleure maĂźtrise de l’ensemble du processus de construction. Bouwflow montrera comment elles peuvent travailler plus efficacement grĂące Ă  des outils intelligents et rationaliser l’ensemble du processus, depuis le premier contact client jusqu’au calcul et Ă  la planification. ON-IT prĂ©sentera comment Visual Planning rassemble toutes les donnĂ©es pertinentes dans un seul outil clair et facilement configurable. Une autre session d’information permettra de voir comment Odoo, enrichi de l’extension Buildease, aide les entreprises de construction Ă  gĂ©rer leurs chantiers de maniĂšre numĂ©rique. Enfin, Robaws abordera notamment la problĂ©matique actuelle de la facturation Ă©lectronique.

Une autre session d’information de GMI by Alistar mettra l’accent sur Gbuild comme

solution modulaire et complĂšte basĂ©e sur l’ERP. Ziggu expliquera comment les portails clients numĂ©riques favorisent la satisfaction des acheteurs. Geodynamics montrera comment combiner un enregistrement du temps de travail correct avec l’enregistrement obligatoire des prĂ©sences, sans travail en double ni erreurs manuelles.

BIM et IA sous les projecteurs

Bien entendu, le BIM occupera une place importante lors des sĂ©ances d’information Deuse montrera comment les entreprises de construction peuvent rendre leurs chantiers plus efficaces, plus sĂ»rs et plus durables grĂące Ă  l’IA et aux plateformes numĂ©riques. Lors de la sĂ©ance de Contracto, vous apprendrez comment analyser plus facilement les cahiers des charges et les contrats Ă  l’aide de l’IA. Kabandy expliquera comment l’IA peut apporter de l’ordre dans les diffĂ©rentes caractĂ©ristiques BIM, par exemple liĂ©es aux coĂ»ts ou Ă  l’exploitation future.

Le contrĂŽle automatique des modĂšles BIM (dĂ©tection d’erreurs) sera prĂ©sentĂ© dans la sĂ©ance de Solibri. La session de Geo-IT approfondira la coordination BIM dans le cloud. Esri Belux vous montrera comment l’utilisation conjointe de GIS (SystĂšmes d’Information GĂ©ographique) et du BIM dans les projets de construction et d’infrastructure permet d’obtenir de meilleures analyses et de prendre des dĂ©cisions plus intelligentes. Avec une visualisation du chantier via Open Space, vous pourrez en outre comparer en temps rĂ©el ce qui se passe sur le chantier avec le modĂšle BIM. Enfin, l’UC Louvain prĂ©sentera son certificat universitaire en BIM Management.

Initiatives particuliĂšres de Buildwise et Techlink

Buildwise proposera Ă©galement des sĂ©ances d’information sur l’IA : d’une part, une session sur l’IA gĂ©nĂ©rative appliquĂ©e Ă  la construction (quels sont les quick wins pour le secteur et comment une organisation peut franchir l’étape suivante vers son adoption) et d’autre part, une session sur le suivi de chantier et le monitoring des bĂątiments basĂ©s sur l’IA et les donnĂ©es (AIDA). A travers le projet

AIDA WERF, Buildwise dĂ©montrera comment des innovations pratiques et abordables en matiĂšre de capture et d’analyse de donnĂ©es

50 EXPOSANTS

RIEN QUE POUR

VOUS !

Voici la liste des 50 exposants prĂ©sents au salon : AerialSolutions, Trimble, IFS, Esri Belux, Buildease & Odoo, Robaws, Spotable, Estimore, Vertuoza, Trustup, Geodynamics, Traxxeo, Bluefields, Deuse, Neanex, Exact, Tase Solutions, Bouwflow, Mira software – Izit, Ziggu, Kabandy, Dalux, Done-IT, GMI by Alistar, Brink, KPD, Connectr, 12Build, Axeo System, Solibri, ON-IT, Contracto, ReqCon, Abax, buildbuild, 4PS, Calqi, Isabel, Botique, Buildwise, Astena, Geo-IT, BuildSoftware, UC Louvain, Ficos, Connectic, Open Space, Wolters Kluwer, Lean Interactions et GS1 Belgium & Luxembourg.

peuvent contribuer directement Ă  rendre les chantiers plus efficaces.

Dans le cadre du projet COOCK-BIMup, Techlink, Embuild, Buildwise et NAV unissent leurs forces pour organiser diverses activitĂ©s ludiques autour du BIM, telles que le jeu ISO19650, un enregistrement en direct du podcast BIMup, un salon BIM convivial pour partager des expĂ©riences, ainsi que la remise du trophĂ©e BIMup rĂ©compensant les meilleurs cas d’innovation.

16 nouveaux exposants

À ce jour, une cinquantaine d’exposants se sont dĂ©jĂ  inscrits officiellement. Parmi eux, vous trouverez pas moins de 16 nouveaux exposants : AerialSolutions, Esri Belux, BuildEase & Odoo, Spotable, Estimore, Trustup, Bouwflow, Done-IT, Axeo System, Solibri, ON-IT, Contracto, Isabel, UC Louvain, Lean Interactions et GS1 Belgium & Luxembourg. Certains d’entre eux ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mentionnĂ©s dans cet article Ă  propos des sĂ©ances d’information. GrĂące Ă  ces nombreux nouveaux venus, vous pourrez dĂ©couvrir un tas de nouveautĂ©s lors du salon.

Focus particulier sur Madaster

COMMENT

VISITER LE SALON ET S’INSCRIRE ?

↓

Le salon se tiendra Ă  Brussels Kart Expo, Alfons Gossetlaan 9, 1702 Grand-Bigard.

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Le parking coĂ»te 10 €, aussi bien pour les visiteurs que pour les exposants. Le paiement peut se faire en espĂšces ou par carte bancaire. ↓

La gare de Grand-Bigard n’est pas loin de Brussels Kart Expo, et des bus s’arrĂȘtent Ă©galement Ă  proximitĂ© du salon.

Cette annĂ©e, Digital Construction Brussels accueillera le Madaster Connect Belgique. Un Ă©vĂ©nement Madaster Connect a pour objectif de rassembler l’ensemble de la chaĂźne de construction : des propriĂ©taires d’actifs aux concepteurs, constructeurs et producteurs. Le lien avec le salon est Ă©vident : cette collaboration au sein de la chaĂźne est rendue possible numĂ©riquement, grĂące Ă  la plateforme Madaster, et elle trouve sur le salon un prolongement physique. En effet, de 14h Ă  18h, le salon sera aussi un lieu de rencontre pour tous ceux qui souhaitent accĂ©lĂ©rer la construction circulaire grĂące aux donnĂ©es. Vous pourrez y assister Ă  une confĂ©rence inspirante donnĂ©e par le visionnaire Thomas Rau sur la nĂ©cessitĂ© de penser radicalement diffĂ©remment dans le secteur de la construction, dĂ©couvrir des tĂ©moignages concrets de leaders belges et internationaux du marchĂ© qui utilisent dĂ©jĂ  Madaster dans leurs projets, et enfin avoir un aperçu de l’avenir de Madaster avec le lancement officiel d’une nouvelle plateforme donnant vie Ă  la vision de Thomas Rau.

TVA Ă  6 % pour les

démolitionsreconstructions destinées à la

vente : une mesure désormais permanente

Depuis le 1er juillet 2025, le taux rĂ©duit de TVA Ă  6 % pour la dĂ©molitionreconstruction de logements destinĂ©s Ă  la vente est dĂ©finitivement instaurĂ© en Belgique. Ce rĂ©gime avait Ă©tĂ© introduit temporairement pour la pĂ©riode 2021 Ă  2023 inclus. Et grĂące Ă  des mesures transitoires, il pouvait encore ĂȘtre appliquĂ© jusqu’au 30 juin 2025. L’ adoption de la loi-programme du 18 juillet 2025 confirme la continuitĂ© de cette loi trĂšs importante pour le secteur. Elle a Ă©tĂ© publiĂ©e au Moniteur belge le 29 juillet.

C’est la fin d’une saga estivale, il faut bien l’admettre dĂ©sagrĂ©able pour le secteur. Comme vous avez pu le lire dans l’édito de ce numĂ©ro, cette loi sur le taux rĂ©duit de TVA Ă  6 % pour la dĂ©molition-reconstruction de logements destinĂ©s Ă  la vente a sĂ©rieusement Ă©tĂ© mise en pĂ©ril durant l’étĂ©, avec le report de la loi-programme. Mais grĂące, entre autres, au travail de lobbying d’Embuild, les choses sont rentrĂ©es dans l’ordre et elle est dĂ©sormais dĂ©finitive et permanente, avec un effet rĂ©troactif au 1er juillet 2025.

sonnes soient mariĂ©es, cohabitantes lĂ©gales ou de fait. Si l’une des personnes possĂšde dĂ©jĂ  un autre bien immobilier, cela n’affectera que son propre droit au taux rĂ©duit de TVA, et non plus pour l’ensemble des personnes concernĂ©es. Si cela conduit Ă  une application diffĂ©rente du taux, la facture est divisĂ©e au prorata de la part de propriĂ©tĂ© de chacun.

« Depuis le 1er juillet 2025, la condition d’ « habitation unique » est examinĂ©e sĂ©parĂ©ment pour chaque acheteur, que ces personnes soient mariĂ©es, cohabitantes lĂ©gales ou de fait. »

Ce taux rĂ©duit de TVA s’applique sur l’ensemble du territoire, peu importe le lieu du bĂątiment. Il est d’application tant pour les travaux rĂ©alisĂ©s en nom propre (contrat d’entreprise) que pour la livraison d’un logement reconstruit aprĂšs dĂ©molition (contrat de vente).

Trois situations

Pour bĂ©nĂ©ficier du taux rĂ©duit lors d’une vente, le logement reconstruit doit ĂȘtre destinĂ© Ă  l’une des trois situations suivantes. Un, il doit s’agir d’une habitation propre et unique, oĂč l’acheteur y Ă©lit domicile sans dĂ©lai et la surface habitable ne peut pas excĂ©der 175 mÂČ maximum, il s’agissait de 200 mÂČ dans l’ancienne rĂ©glementation. Ces conditions doivent ĂȘtre respectĂ©es durant au moins cinq ans.

Depuis le 1er juillet 2025, la condition d’ « habitation unique » est examinĂ©e sĂ©parĂ©ment pour chaque acheteur, que ces per-

Deux, il est destinĂ© Ă  de la location sociale : le logement est louĂ© durant au moins 15 ans Ă  un bureau de location sociale. Ou, troisiĂšme situation, il est vouĂ© Ă  de la location privĂ©e, Ă©galement durant au moins 15 ans : le logement est louĂ© Ă  une personne physique qui y Ă©tablit son domicile sans dĂ©lai. La surface habitable ne peut pas excĂ©der 175 mÂČ.

Entrée en vigueur

La nouvelle rĂ©glementation prĂ©voyait une entrĂ©e en vigueur du taux rĂ©duit le 1er juillet 2025. Vu que la loi-programme a Ă©tĂ© publiĂ©e au Moniteur fin juillet, quid de la pĂ©riode transitoire durant ce mois d’étĂ© ? Jan Jambon, le vice-Premier ministre et ministre des Finances, a annoncĂ© qu’une tolĂ©rance administrative serait appliquĂ©e pour la TVA de 6 % sur les projets de vente liĂ©s Ă  la dĂ©molition-reconstruction, pour la pĂ©riode comprise entre le 1er juillet et la publication de la loi au Moniteur belge. Pas de retour temporaire donc Ă  une TVA Ă  21 % ! Le ministre a ainsi rapidement dĂ©samorcĂ© une situation explosive pour le secteur.

Projets en cours

Dans la nouvelle rĂ©glementation, aucune condition n’est imposĂ©e quant Ă  la date de demande du permis d’urbanisme. Cela signifie que les factures rĂ©alisĂ©es Ă  partir du 1er juillet 2025 pourront bĂ©nĂ©ficier du taux de 6 %, quelle que soit la date de demande du permis, Ă  condition que les conditions sociales soient remplies.

Voici l’impact sur les projets en cours. Si le permis est demandĂ© avant le 30 juin 2023 et que la superficie habitable maximale est de 175 mÂČ, le taux de TVA Ă  6 % reste appliquĂ© Ă  partir du 1er juillet 2025. Lorsque le permis est demandĂ© avant le 30 juin 2023 mais que la superficie se situe entre 175 et 200 mÂČ, le taux standard de 21 % est d’application Ă  partir du 1er juillet 2025. Enfin, si le permis est demandĂ© aprĂšs le 30 juin 2023 et que la super-

UNE MENTION OBLIGATOIRE SUR TOUTES LES FACTURES

Jusqu’à la mise Ă  disposition de la nouvelle dĂ©claration que le SPF Finances doit publier, il faut obligatoirement mentionner ce qui suit sur toutes les factures :

« Application du taux de TVA de 6 % pour la dĂ©molition et la reconstruction d’un logement conformĂ©ment Ă  l'article XXXVII, §3, deuxiĂšme alinĂ©a, 1°, a), b) ou c) du tableau A de l’annexe de l’AR n° 20 du 20.07.1970 en matiĂšre de TVA, tel qu’insĂ©rĂ© Ă  l’article 53 de la Loiprogramme (Doc. Parl. N° 56/ 0909/001) » et

« La déclaration visée dans la rubrique XXXVII, §3 précitée sera introduite sans délai via MyMinfin dÚs que cette possibilité sera disponible ».

ficie maximale s’élĂšve Ă  175 mÂČ maximum, les projets actuellement facturĂ©s Ă  21 % pourront encore bĂ©nĂ©ficier de la TVA Ă  6 % Ă  partir du 1er juillet 2025.

Eléments exclus

Certaines parties d’un logement restent soumises à la TVA de 21 %, notamment les installations luxueuses (piscines, saunas et terrains de tennis) et, depuis le 1er juillet dernier, certaines composantes d’installations de chauffage central au gaz ou au mazout, dans un objectif environnemental.

Formalités administratives

Comme formalitĂ©s administratives, le vendeur et l’acheteur doivent soumettre conjointement une dĂ©claration Ă©lectronique 111/3 et fournir des documents tels que le permis de construire, le contrat d’entreprise et le compromis ou l’acte authentique. Etant donnĂ© que le dĂ©pĂŽt via MyMinfin est attendu Ă  partir d’octobre, une tolĂ©rance court jusqu’au 31 dĂ©cembre 2025. Pendant cette pĂ©riode, il est obligatoire de faire figurer une mention spĂ©cifique sur les factures, afin d’appliquer le taux rĂ©duit.

Conclusion

Embuild salue la prolongation de cette mesure, essentielle pour le secteur de la construction et de la rĂ©novation urbaine sur tout le territoire. Elle offre un cadre clair et stable Ă  nos entreprises. Il s’agit d’un dossier, comme tant d’autres, pour lequel notre fĂ©dĂ©ration s’est toujours battue. Et cela a portĂ© ses fruits !

« Dans la nouvelle rĂ©glementation, aucune condition n’est imposĂ©e quant Ă  la date de demande du permis d’urbanisme. »

Des propositions de mesures concrÚtes pour alléger votre travail quotidien

Dans le cadre du plan fĂ©dĂ©ral de simplification administrative, Embuild a transmis une contribution sectorielle aux cabinets des ministres Van Peteghem, Clarinval et Simonet. Ce dossier, regroupant 34 mesures, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en collaboration avec les entitĂ©s rĂ©gionales, les associations locales et les associations professionnelles. De nombreux membres nous ont Ă©galement soumis des propositions dans ce sens. L’objectif de cette dĂ©marche : simplifier votre quotidien, tout en renforçant la sĂ©curitĂ© juridique et la prĂ©visibilitĂ© des obligations.

«Les formalitĂ©s administratives nous font perdre Ă©normĂ©ment de temps ». Cette phrase, et vous n’allez pas nous dire le contraire, les gĂ©rants d’entreprises de construction et d’installation la prononcent souvent. Et comme le rĂŽle d’Embuild est d’écouter ses membres et de les aider Ă  tous points de vue, votre fĂ©dĂ©ration de la construction se mobilise pour allĂ©ger vos tĂąches quotidiennes, avec le soutien et la volontĂ© des autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales d’aller vers davantage de simplification administrative. En effet, dans l’accord de gouvernement, il est prĂ©vu que chaque ministre soumette des propositions concrĂštes Ă  ce sujet. PrĂ©cisons qu’à ce stade, vu le niveau de pouvoir concernĂ©, il s’agit uniquement de propositions fĂ©dĂ©rales, bien que les rĂ©gionales fassent aussi l’objet d’un suivi attentif.

13 quick wins

Le dossier de 34 mesures que nous avons transmis aux responsables politiques est divisé en deux volets : 13 quick wins, des mesures simples et rapidement mobilisables, et 21 propositions structurelles. Nous les résumons ici.

Les mesures simples et rapidement mobilisables sont réparties en quatre thématiques.

La premiĂšre est la simplification des dĂ©marches sociales et RH : dĂ©claration groupĂ©e du chĂŽmage pour les formations hivernales, plateforme unique pour l’activation des nouveaux travailleurs, validation automatique des attestations VCA, affichage complet des tra-

« Notre input a Ă©tĂ© partagĂ© avec la FEB et la CSIPME, dont Embuild est membre actif, afin d’assurer une cohĂ©rence intersectorielle dans les propositions. »

vailleurs dans CheckInAtWork et lien entre CheckInAtWork et la carte C3.2.

La deuxiĂšme concerne l’accĂšs facilitĂ© aux services publics : consultation directe des documents dans l’e-Box Entreprises et accĂšs unifiĂ© (un point d’entrĂ©e unique) aux sites publics via CSAM, qui rassemble un ensemble de conventions, rĂšgles et services destinĂ©s Ă  organiser la gestion des identitĂ©s et des accĂšs au sein de l’e-Government.

La troisiĂšme thĂ©matique est la cohĂ©rence et la fiabilitĂ© des donnĂ©es administratives : harmonisation des bases de donnĂ©es fiscales et sociales (SPF Finances et SĂ©curitĂ© sociale), application du principe « Only Once » (transmettre une fois ses donnĂ©es pour plusieurs administrations) et enregistrement simplifiĂ© des associĂ©s actifs dans la BCE.

Enfin, l’allĂšgement des procĂ©dures juridiques et marchĂ©s publics constitue la quatriĂšme et derniĂšre thĂ©matique des quick wins : simplification de la procĂ©dure de libĂ©ration des garanties (loi Breyne) via la plateforme E-DEPO, renforcement de l’usage obligatoire de Telemarc dans les marchĂ©s publics pour Ă©viter les demandes redondantes aux entreprises et automatiser les dĂ©marches sur la plateforme e-procurement.

21 propositions structurelles

DeuxiÚme volet : les 21 propositions structurelles. Elles sont plus complexes et nécessitent une coordination institutionnelle. Ces mesures sont regroupées en 8 axes structurants.

Le premier est chantier numérique et conformité simplifiée : centralisation des documents dans une farde de chantier numérique et notification unique pour les travaux de désamiantage via la plateforme 30bis.

Ensuite, la numĂ©risation des obligations fiscales et sociales : instauration d’une nouvelle culture fiscale « PME friendly », simplification du registre UBO, notamment avec une dĂ©claration automatique pour les sociĂ©tĂ©s unipersonnelles et harmonisation des pratiques concernant la facturation Ă©lectronique B2G/B2B.

Le troisiĂšme axe structurant concerne les marchĂ©s publics plus accessibles : allĂšgement des procĂ©dures et amĂ©lioration de la qualitĂ© des cahiers des charges, suppression de l’assurance TRC (Tous Risques Chantiers) qui deviendrait Ă  charge du pouvoir adjudicateur et garder l’équilibre entre les dĂ©marches administratives et l’objectif poursuivi par les clauses sociales.

La flexibilité du travail adaptée au terrain constitue le quatriÚme axe : procédures simplifiées pour les régimes liés à la durée des chantiers.

CinquiĂšme axe : l’harmonisation europĂ©enne et interrĂ©gionale. Il s’agit de l’harmonisation des outils PEB entre les RĂ©gions, de l’allĂšgement des obligations liĂ©es Ă  la taxonomie europĂ©enne pour les PME et de la clarification des exigences DNSH dans les marchĂ©s publics.

Le sixiÚme axe concerne la mobilité et la reconnaissance transfrontaliÚre : guichet

unique pour la reconnaissance des qualifications professionnelles et centralisation numérique des obligations liées au détachement des travailleurs.

L’avant-dernier aborde l’économie circulaire et l’environnement : harmonisation des rĂšgles de transport des dĂ©chets et matĂ©riaux de rĂ©emploi.

Et enfin le huitiĂšme et dernier axe est la gestion des voiries avec la demande de crĂ©er une plateforme de coordination pour identifier l’autoritĂ© compĂ©tente par tronçon pour Ă©viter les erreurs et retards.

Plan fin 2025

À la demande du gouvernement fĂ©dĂ©ral, qui souhaite des changements concrets dans ce domaine au cours de cette lĂ©gislature, Embuild a donc rĂ©alisĂ© sa part du travail et ose espĂ©rer que toutes ces mesures seront concrĂ©tisĂ©es dans un plan fĂ©dĂ©ral de simplification qui est attendu d’ici la fin de l’annĂ©e 2025. Vous pouvez avoir la certitude que votre fĂ©dĂ©ration professionnelle suivra tous ces points avec attention. Elle poursuit d’ailleurs ses Ă©changes rĂ©guliers avec les cabinets ministĂ©riels concernĂ©s et la Direction gĂ©nĂ©rale de la simplification administrative. Cette simplification administrative est un chantier en constante Ă©volution qui demande l’engagement de plusieurs parties. Ce qui est le cas car notre input a Ă©tĂ© partagĂ© avec la FEB et la CSIPME (Conseil SupĂ©rieur des IndĂ©pendants et des PME), dont Embuild est membre actif, afin d’assurer une cohĂ©rence intersectorielle dans les propositions.

« Notre objectif n’est absolument pas de surcharger le secteur avec des rĂšgles inapplicables»

AprĂšs ElĂ©onore Simonet et Jan Jambon, nous poursuivons notre sĂ©rie d’interviews politiques. Cette fois, c’est Ă  Rob Beenders, le ministre fĂ©dĂ©ral de la Protection des consommateurs, de la Lutte contre la fraude sociale, des Personnes handicapĂ©es et de l’EgalitĂ© des chances, que nous avons posĂ© des questions pour en savoir davantage sur ses intentions au sujet de notre secteur. Interview.

Rob Beenders, le secteur de la construction figure explicitement dans votre déclaration de politique sur la protection des consommateurs présentée au Parlement fédéral. Quels objectifs souhaitez-vous atteindre au cours des cinq prochaines années dans le secteur ?

Les consommateurs mĂ©ritent de la clartĂ©, de la protection et de la confiance, surtout lorsqu’il s’agit de dĂ©cisions importantes comme construire ou rĂ©nover. C’est pourquoi j’ai fixĂ© trois objectifs concrets dans ma dĂ©claration de politique pour les cinq annĂ©es Ă  venir.

construction. Trop de consommateurs restent sans solution en cas de conflit avec un entrepreneur. C’est pourquoi, au cours de cette lĂ©gislature, un service de mĂ©diation sera mis en place, afin de traiter les litiges de maniĂšre rapide, indĂ©pendante et accessible.

Mon principe de base est clair : nous voulons un marchĂ© de la construction oĂč la confiance est centrale, oĂč les consommateurs savent quels sont leurs droits et vers qui se tourner en cas de problĂšmes.

« Ce gouvernement s’est engagĂ© Ă  optimiser et Ă  Ă©tendre l’interdiction professionnelle. »

Le premier est la modernisation de la Loi Breyne. Cette loi est une pierre angulaire de la protection des consommateurs dans le secteur de la construction, mais elle doit ĂȘtre adaptĂ©e Ă  la rĂ©alitĂ© actuelle. Nous voulons en fermer les Ă©chappatoires et la rendre plus accessible tant pour les consommateurs que pour les entrepreneurs.

Le second est un nouveau cadre rĂ©glementaire pour les rĂ©novations et logements casco. Aujourd’hui, de nombreux projets de rĂ©novation Ă©chappent au champ d’application de la Loi Breyne. Cela engendre une insĂ©curitĂ© juridique. Nous travaillons Ă  l’élaboration de rĂšgles claires qui protĂšgent Ă©galement le consommateur lors de rĂ©novations et de ventes de logements casco.

Et le troisiÚme est un service de médiation pleinement opérationnel pour le secteur de la

Des pratiques frauduleuses existent, comme dans chaque secteur, aussi dans la construction, bien qu’il s’agisse heureusement d’un nombre trĂšs limitĂ© de cas. Pour y remĂ©dier, nous estimons qu’il faut prononcer et appliquer plus rapidement des interdictions professionnelles Ă  l’encontre des entrepreneurs malhonnĂȘtes. Allez-vous prendre des initiatives en ce sens et, si oui, lesquelles ?

Ce gouvernement s’est engagĂ© Ă  optimiser et Ă  Ă©tendre l’interdiction professionnelle. Nous poursuivons ainsi les initiatives prises lors de la lĂ©gislature prĂ©cĂ©dente, telles que le registre central des interdictions professionnelles. L’objectif est de mettre fin aux entrepreneurs malhonnĂȘtes qui peuvent facilement redĂ©marrer leur activitĂ©. Je suis rĂ©guliĂšrement interpellĂ© par des entrepreneurs dans la construction qui me demandent d’agir contre ces entrepreneurs indĂ©licats,

et je pense qu’ils ont raison. Il y a Ă©normĂ©ment d’entrepreneurs qui travaillent trĂšs dur chaque jour et leur image ne doit pas ĂȘtre ternie par les cow-boys du secteur.

De quelle maniĂšre pensez-vous pouvoir Ă©carter ces cow-boys sans imposer de charges et d’obligations supplĂ©mentaires Ă  la grande majoritĂ© des entrepreneurs honnĂȘtes ?

Permettez-moi d’ĂȘtre trĂšs clair : notre objectif n’est absolument pas de surcharger le secteur avec des rĂšgles inapplicables. Au contraire, il est pour moi crucial de toujours rechercher un Ă©quilibre, dans ma politique, entre les intĂ©rĂȘts des consommateurs et ceux des entrepreneurs honnĂȘtes. Toute nouvelle lĂ©gislation doit en permanence ĂȘtre propor-

tionnĂ©e et efficace. Trouver un tel Ă©quilibre n’est pas simple, mais je ferai tout mon possible pour parvenir Ă  un cadre aussi Ă©quilibrĂ© que possible.

N'est-il pas prĂ©fĂ©rable de d’abord Ă©valuer l’efficacitĂ© et l’application du cadre juridique existant avant d’introduire de nouvelles rĂšgles ? Comment voyez-vous la relation entre la nouvelle rĂ©glementation et une meilleure application/exĂ©cution de ce qui existe dĂ©jĂ  ?

C’est exact : une bonne application de la loi est au moins aussi importante que l’adoption de nouvelles rĂšgles. Sans application, la lĂ©gislation n’a aucune valeur. Mais en mĂȘme temps, nous devons reconnaĂźtre que la sociĂ©tĂ© et le secteur de la construction

Rob Beenders est le ministre fĂ©dĂ©ral de la Protection des consommateurs, de la Lutte contre la fraude sociale, des Personnes handicapĂ©es et de l’EgalitĂ© des chances.

© Jef
Apers
« Nous voulons une lĂ©gislation qui correspond aux pratiques actuelles de la construction et qui offre une sĂ©curitĂ© juridique tant aux consommateurs qu’aux entrepreneurs honnĂȘtes. »

ont beaucoup Ă©voluĂ©. Depuis les annĂ©es 70, la Loi Breyne offre une protection fondamentale Ă  toute personne qui fait construire un logement, achĂšte un logement Ă  construire ou en cours de construction, mais elle a besoin d’une mise Ă  jour afin de garantir Ă  nouveau la sĂ©curitĂ© juridique.

De plus, le rapport annuel 2024 du Service de MĂ©diation pour le Consommateur montre malheureusement que la majoritĂ© des dossiers (comme les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes) concernent l’entretien et la rĂ©paration du logement. Pour la rĂ©novation et le casco, il n’existe aujourd’hui aucun cadre de protection spĂ©cifique, ce qui constitue clairement une lacune. En rĂ©sumĂ©, je ne considĂšre pas qu’il faille choisir entre application et renouvellement, les deux sont nĂ©cessaires.

Quelle est votre position par rapport aux initiatives existantes depuis longtemps en matiĂšre de protection du consommateur, comme la Commission de Conciliation Construction ? Ces initiatives continueront-elles Ă  faire partie de votre politique ?

Les initiatives existantes ne seront Ă©videmment pas simplement abandonnĂ©es. La Commission de Conciliation Construction, par exemple, est prĂ©cieuse et constitue une bonne base. Avec ce gouvernement, nous voulons toutefois aller plus loin en crĂ©ant un service de mĂ©diation pleinement opĂ©rationnel pour le secteur de la construction. Lorsqu’un litige survient, il est prĂ©fĂ©rable pour les deux parties de chercher d’abord une solution en dehors des tribunaux. Les procĂ©dures judiciaires sont coĂ»teuses et longues, et doivent donc ĂȘtre Ă©vitĂ©es. Ce n’est qu’en cas d’échec de la mĂ©diation qu’une procĂ©dure judiciaire doit ĂȘtre engagĂ©e.

Vous souhaitez mettre en place un service de médiation pleinement opérationnel pour le secteur. Comment ce service serat-il structuré, comment fonctionnera-t-il et quand pourrait-il devenir opérationnel ?

Aujourd’hui, il existe dĂ©jĂ  la Commission de Conciliation Construction, mais celle-ci se limite aux litiges techniques. Avec le service de mĂ©diation pour le secteur de la construction, nous voulons aller plus loin : tous les litiges entre consommateurs et entreprises de construction devront y ĂȘtre traitĂ©s. Comme

je l’ai dĂ©jĂ  indiquĂ©, il est important de rechercher d’abord une solution extrajudiciaire avant de saisir le tribunal. Les premiĂšres Ă©tapes de ce dossier ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© franchies.

Vous avez Ă©galement annoncĂ© au Parlement votre intention de moderniser la Loi Breyne. Sur quels points estimezvous qu’une adaptation soit nĂ©cessaire ?

Et quelles améliorations proposerez-vous ?

Il est encore trop tĂŽt pour indiquer concrĂštement quelles adaptations seront apportĂ©es. Nous sommes actuellement en train d’élaborer une mĂ©thodologie et un calendrier. Dans une premiĂšre phase, nous souhaitons Ă  nouveau nous concerter avec les fĂ©dĂ©rations du secteur de la construction et les organisations de consommateurs, afin qu’elles puissent exprimer clairement leur vision. Ensuite, nous chargerons un groupe de travail d’élaborer diffĂ©rentes options de politique. Sur base de cette analyse, nous prendrons des dĂ©cisions sur les adaptations les plus opportunes. Ce qui est dĂ©jĂ  certain : nous voulons une lĂ©gislation qui correspond aux pratiques actuelles de la construction et qui offre une sĂ©curitĂ© juridique tant aux consommateurs qu’aux entrepreneurs honnĂȘtes.

Vous voulez Ă©galement introduire un rĂ©gime lĂ©gal de protection spĂ©cifique pour les grands projets casco et ceux de rĂ©novation pour les consommateurs qui souhaitent transformer ou rĂ©nover leur logement. À quoi ressemblera cette protection ?

Ici aussi, il est encore trop tĂŽt pour prĂ©ciser Ă  quoi ressembleront concrĂštement les mesures de protection. La rĂ©novation et le casco nĂ©cessitent un rĂ©gime de protection sur mesure, adaptĂ© aux risques spĂ©cifiques et aux besoins des consommateurs dans ce contexte ainsi qu’à la nature des travaux.

Selon vous, la construction fait partie des quatre secteurs auxquels l’Inspection Ă©conomique devra accorder une attention particuliĂšre. Cela signifie-t-il que cette inspection sera renforcĂ©e dans le secteur de la construction ?

En 2024, le rĂŽle de l’Inspection dans le contrĂŽle de la Loi Breyne a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© renforcĂ©. Les futurs travaux permettront de voir si ce contrĂŽle est suffisant.

CongrĂšs

de la FIEC : « Construire demain: solutions pour la résilience hydrique et les infrastructures bleues »

Les membres de la FIEC, la FĂ©dĂ©ration de l’industrie europĂ©enne de la construction, se sont rĂ©unis Ă  AthĂšnes pour la ConfĂ©rence annuelle et l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, les 16 et 17 mai derniers. L’évĂ©nement a rassemblĂ© entreprises, dĂ©cideurs europĂ©ens, reprĂ©sentants gouvernementaux et experts autour du thĂšme : « Construire demain : solutions pour la rĂ©silience hydrique et les infrastructures bleues ». Une dĂ©lĂ©gation d’Embuild Ă©tait aussi prĂ©sente.

Face Ă  l’intensification des Ă©pisodes de sĂ©cheresse, d’inondations et Ă  la dĂ©gradation de la qualitĂ© de l’eau dans de nombreux États membres, le secteur de la construction est appelĂ© Ă  jouer un rĂŽle central dans la transformation des infrastructures europĂ©ennes. « Chaque annĂ©e, 6,5 milliards de mÂł d’eau sont perdus dans l’UE, Ă  cause de canalisations mal entretenues. Notre secteur doit faire partie de la solution », a insistĂ© PIERO PETRUCCO, prĂ©sident de la FIEC.

Les discussions ont notamment portĂ© sur les lacunes de la lĂ©gislation actuelle, qui reste trop axĂ©e sur la qualitĂ© de l’eau et pas assez sur sa gestion en quantitĂ©, ni sur les phĂ©nomĂšnes climatiques extrĂȘmes. Une nouvelle stratĂ©gie europĂ©enne pour la rĂ©silience de l’eau, attendue prochainement, doit permettre de moderniser les rĂ©seaux, harmoniser les rĂšgles et stimuler les investissements.

Trois ateliers thématiques

Trois ateliers thĂ©matiques ont permis d’identifier des leviers d’action. Le premier Ă©tait : gĂ©rer les excĂšs d’eau. Il a abordĂ© des thĂšmes comme le renforcement des digues, la sĂ©paration des rĂ©seaux d’eaux usĂ©es et pluviales, le recours Ă  des solutions fondĂ©es sur la nature, et le financement via la BEI (Banque europĂ©enne d’investissement).

L’atelier a aussi mis en lumiĂšre les consĂ©quences en cascade que peut entraĂźner une mauvaise gestion des inondations, notamment en zone urbaine. Les participants ont insistĂ© sur l’importance de la prĂ©vention et de la sensibilisation du public. La numĂ©risation, avec l’intelligence artificielle et la modĂ©lisation des flux, a Ă©tĂ© identifiĂ©e comme levier majeur pour anticiper les risques.

Le second était : concevoir des projets résilients à la sécheresse. Des thématiques telles que

l’intĂ©gration des technologies Ă©conomes en eau (prĂ©fabrication, systĂšmes de captation de poussiĂšre
), le renforcement de la formation et l’amĂ©lioration de l’accĂšs Ă  des donnĂ©es fiables ont Ă©tĂ© abordĂ©es. Le besoin de normaliser et de structurer la rĂ©utilisation de l’eau sur les chantiers a aussi Ă©tĂ© soulignĂ©. Le dĂ©veloppement de standards europĂ©ens pour encourager ces pratiques est crucial. Les discussions ont Ă©galement portĂ© sur la promotion de la commande publique verte comme moteur d’innovation dans le secteur.

Enfin, le dernier atelier Ă©tait : rĂ©duire les fuites et moderniser les rĂ©seaux. Il y a Ă©tĂ© question de mettre en place un fonds europĂ©en dĂ©diĂ© Ă  l’eau, promouvoir la numĂ©risation via le ‘smart metering’ et ajuster les prix de l’eau pour reflĂ©ter sa vraie valeur. L’atelier a soulignĂ© l’urgence de cartographier les rĂ©seaux existants pour prioriser les interventions. Les fuites dans les systĂšmes d’assainissement contribuent Ă  une pollution des eaux souterraines prĂ©occupante. Un meilleur partage des donnĂ©es entre collectivitĂ©s, opĂ©rateurs et entreprises est nĂ©cessaire pour assurer une maintenance efficace.

Laisser une empreinte bleue

« La construction est bien plus qu’un exĂ©cutant : elle est un partenaire stratĂ©gique pour atteindre les objectifs europĂ©ens en matiĂšre de durabilitĂ© », comme l’a rappelĂ© JESSIKA ROSWALL , la Commissaire europĂ©enne en charge de l’Environnement, de la RĂ©silience en matiĂšre d’eau et d’une Économie circulaire compĂ©titive.

« Ce rassemblement a confirmĂ© une ambition partagĂ©e : laisser une empreinte bleue pour l’avenir », selon les mots du porte-parole du gouvernement grec, PAVLOS MARINAKIS . Pour les entreprises du secteur, cette vision est Ă  la fois un dĂ©fi et une opportunitĂ© de se positionner comme des acteurs clĂ©s de la transition hydrique europĂ©enne.

La dĂ©lĂ©gation d’Embuild (de g. Ă  dr.) : Niko Demeester (CEO), Caroline Deiteren (directrice gĂ©nĂ©rale d’Embuild Vlaanderen), Marie-Lorraine Barreth (European Affairs Advisor) et Christophe Maes (prĂ©sident).

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Les matériaux innovants

L’accĂšs Ă  l’innovation est un pilier important pour aider notre secteur Ă  relever les nombreux dĂ©fis sociĂ©taux et construire les bĂątiments et les infrastructures de demain. ElĂ©ments incontournables de nos chantiers, les matĂ©riaux que vous manipulez au quotidien sont de plus en plus innovants. Ecologiques, durables, rĂ©sistants, lĂ©gers, performants
ils offrent de nouvelles perspectives pour construire des projets, entre autres, plus respectueux de l’environnement, plus audacieux, plus rapides, voire mĂȘme plus sĂ»rs. Ce dossier donne la parole Ă  des acteurs bien informĂ©s sur la thĂ©matique et vous donne un aperçu de ce qui existe sur le marchĂ©.

Une solution pour diminuer les coûts de construction et répondre aux exigences environnementales

Qui de mieux informĂ© que Buildwise, le centre de recherche et d’innovation dans le secteur, pour parler de la thĂ©matique de ce dossier ? Nous avons donc rencontrĂ© ValĂ©rie Pollet, R&D Coordinator, chez Buildwise. Elle a d’abord Ă©voquĂ© l’intĂ©rĂȘt de deux solutions innovantes, avant de dresser une liste non exhaustive de matĂ©riaux innovants et les projets qui y sont liĂ©s, avec la contribution de notre partenaire historique.

Le plan BuildForward 2030 a rĂ©cemment Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© Ă  l’ensemble du secteur. Il doit permettre de relever trois grands dĂ©fis sociĂ©taux : la rentabilitĂ©, l’accessibilitĂ© financiĂšre et la durabilitĂ©. Avec la vision Ă©cosystĂ©mique et la collaboration et l’orientation client, l’accĂšs Ă  l’innovation est l’un des trois piliers qui doit permettre au secteur de relever ces dĂ©fis. « L’intĂ©gration de systĂšmes et matĂ©riaux innovants dans les entreprises de construction est essentielle pour Buildwise. Ces innovations sont souvent dĂ©veloppĂ©es pour rechercher des solutions pour diminuer les coĂ»ts de construction, mais aussi pour rĂ©pondre Ă  des exigences environnementales croissantes », explique VALÉRIE POLLET

Deux systĂšmes innovants

Avant d’aborder Ă  proprement parler les matĂ©riaux innovants, la coordinatrice a estimĂ© important de citer deux systĂšmes innovants dans le secteur. Le premier est la prĂ©fabrication, et plus particuliĂšrement la construction modulaire. « Face Ă  l’urgence climatique et la difficultĂ© d’accĂšs au logement, ce systĂšme est doublement efficace avec une rĂ©duction de l’empreinte Ă©cologique et des gains en matiĂšre de coĂ»ts de construction et de rapiditĂ© d’exĂ©cution. »

Des projets comme Indus4Builder (prĂ©fabrication flexible) et Recyabri (abris prĂ©fabriquĂ©s en plastique recyclĂ© pour des contextes humanitaires), tous deux subsidiĂ©s par la RĂ©gion wallonne, dĂ©montrent le potentiel d’innovation de la prĂ©fabrication.

Le second concerne les nouveaux dispositifs et produits pour lutter contre le changement climatique et plus particuliĂšrement les inon-

dations, comme les portes et fenĂȘtres Ă©tanches. ProblĂšme, il n’existe actuellement pas de norme belge pour les commercia liser. « L’étude prĂ©normative FLOOD, menĂ©e par Buildwise avec l’UCL et subsidiĂ©e par le SPF Economie et le NBN, a pour but de dĂ©velopper des normes qui permettront de tester ces produits et de les Ă©valuer, Ă©lĂ©ment essentiel pour leur mise sur le marché », indique ValĂ©rie Pollet.

Béton

: sable recyclé et géopolymÚres

Venons-en Ă  prĂ©sent au cƓur du thĂšme de notre dossier. Comme premier matĂ©riau, on Ă©voquera le bĂ©ton, le plus utilisĂ© dans le secteur. On le sait, il est en grande partie composĂ© de sable. ProblĂšme : une pĂ©nurie de sable de construction se profile. « C’est un problĂšme mondial », insiste ValĂ©rie Pollet. « Le sable du Sahara est trop fin et les rĂ©serves belges de sable d’extraction seraient Ă©puisĂ©es d’ici 80 ans. MĂȘme Ă  DubaĂŻ, on importe du sable. La Belgique fait face Ă  un Ă©puisement des sabliĂšres et Ă  un intĂ©rĂȘt croissant pour le sable marin, avec des consĂ©quences environnementales nĂ©fastes sur la faune, la flore et l’érosion des cĂŽtes. D’autres sables doivent ĂȘtre recherchĂ©s. »

Le sable de concassage issu du bĂ©ton recyclĂ© Ă  intĂ©grer dans le bĂ©ton prĂȘt Ă  l’emploi est une alternative. « L’objectif du projet Recysand, financĂ© par le SPF Economie et le NBN, est d’élargir le cadre normatif belge pour inclure ce type de sable. Cette initiative contribue Ă  la circularitĂ© du bĂ©ton en offrant une alternative durable au sable naturel. »

Le projet europĂ©en Pioneers, menĂ© au port d’Anvers, est Ă©galement intĂ©ressant. Il vise Ă  valoriser les sables excavĂ©s in situ, au lieu d’utiliser 215.000 tonnes de sable naturel, pour

↓ Un projet comme Indus4Builder (prĂ©fabrication flexible) dĂ©montre le potentiel d’innovation de la prĂ©fabrication.

↓↓ Des briques de terre crue (leemsteen) circulaires et rĂ©utilisables sur des chantiers.

produire le bĂ©ton destinĂ© Ă  la rĂ©alisation d’un deuxiĂšme bassin Ă  marĂ©e dans le port. Cette option rĂ©duit le transport et les Ă©missions.

Le bĂ©ton est responsable de 8 % des Ă©missions de CO 2 mondiales, principalement Ă  cause du ciment qui le compose. Pour produire un bĂ©ton qui tend vers zĂ©ro Ă©mission, des projets proposant d’autres alternatives de liants existent. « C’est notamment le cas de Living Lab Circulair, qui explore l’usage de gĂ©opolymĂšres comme liants sans clinker, au lieu de ciment traditionnel, pour produire un bĂ©ton plus durable. Et dans le cadre des travaux pour le tĂ©lĂ©scope Einstein, de nouveaux liants contenant moins de clinker qu’un ciment traditionnel seront dĂ©veloppĂ©s avec des matiĂšres excavĂ©es. C’est le projet ICON beTon, subsidiĂ© Ă©galement par VLAIO comme le Living Lab Circulair. »

Mentionnons aussi le projet bruxellois UTUBe, qui vise Ă  explorer l’utilisation des terres excavĂ©es du chantier du MĂ©tro 3 pour produire de nouveaux matĂ©riaux de construction.

Matériaux biosourcés et géosourcés

Paille, laine, herbe, chanvre
ces matĂ©riaux biosourcĂ©s (origine vĂ©gĂ©tale ou animale) issus de ressources renouvelables sont de plus en plus en vogue dans le secteur, pour isoler le bĂąti. « Ils prĂ©sentent de nombreux avantages : ils captent le CO2, ils ont de bonnes performances thermiques et acoustiques et ont un impact positif sur la santĂ© intĂ©rieure des bĂątiments », explique ValĂ©rie Pollet.

À cĂŽtĂ© des biosourcĂ©s, on retrouve Ă©galement les gĂ©osourcĂ©s (origine minĂ©rale). C’est notamment le cas de l’argile. Le projet flamand Van Aarde naar Waarde – Toepassing van leemsteen in de praktijk explore l’usage de briques de terre crue (leemsteen) circulaires et rĂ©utilisables sur des chantiers. « MalgrĂ© son potentiel environnemental Ă©levĂ©, l’usage de ce matĂ©riau reste marginal et mĂ©connu des entrepreneurs, architectes et maĂźtres d’ouvrage. L’objectif de ce projet est de le promouvoir en levant les freins culturels et techniques », indique ValĂ©rie Pollet.

Pour votre information, nous avons réalisé un dossier complet sur les matériaux biosourcés dans notre édition de mai 2022.

Bois : CLT

Enfin, si le bois est un matériau tradition-

nel, il connaĂźt, selon la R&D Coordinator, chez Buildwise, un regain d’intĂ©rĂȘt. « GrĂące Ă  sa lĂ©gĂšretĂ©, il facilite le transport et la mise en Ɠuvre et les Ă©lĂ©ments prĂ©fabriquĂ©s en bois permettent de rĂ©duire les dĂ©lais de chantier. » Comme innovation dans ce domaine, ValĂ©rie Pollet cite le bois lamellĂ©-croisĂ© ou CLT (Cross-Laminated Timber). « Il s’agit d’un matĂ©riau de construction en bois massif innovant, composĂ© de plusieurs couches de planches de bois collĂ©es perpendiculairement les unes aux autres. Il prĂ©sente de nombreux avantages, tant techniques qu'environnementaux et architecturaux qui sont, selon moi, encore trop mĂ©connus. Comme avantage technique, on peut citer une excellente stabilitĂ© dimensionnelle et une haute rĂ©sistance mĂ©canique. Le croisement des couches permet de limiter le gonflement et le retrait du bois, rendant les panneaux trĂšs stables. Le CLT supporte des charges Ă©levĂ©es et peut ĂȘtre utilisĂ© pour les murs porteurs, planchers, toitures, 
 Les Ă©lĂ©ments sont prĂ©fabriquĂ©s en usine, ce qui rĂ©duit considĂ©rablement les dĂ©lais de chantier et les imprĂ©vus. La production de CLT peut gĂ©nĂ©rer bien moins de gaz Ă  effet de serre que le bĂ©ton ou l'acier, si les forĂȘts sont gĂ©rĂ©es de maniĂšre durable. »

Buildwise souhaite mener prochainement un projet flamand de type Coock, qui vise Ă  implĂ©menter davantage la technique des CLT dans les constructions. Dans le cadre du pĂŽle de compĂ©titivitĂ© wallon Greenwin, Buildwise participe actuellement au projet ROBOTRONC, qui vise Ă  utiliser des troncs entiers, usinĂ©s par robotique, pour construire des immeubles Ă  plusieurs Ă©tages. Ce procĂ©dĂ© rĂ©duit drastiquement les coĂ»ts, tout en valorisant les propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques naturelles du bois. « Il ne s’agit donc pas d’un marchĂ© de niche, mais d’un complĂ©ment crĂ©dible Ă  la construction en bĂ©ton et acier », prĂ©cise ValĂ©rie Pollet.

Conclusion

En guise de conclusion, ValĂ©rie Pollet rappelle que : « le but de ces solutions et matĂ©riaux innovants est de rĂ©duire les coĂ»ts de construction et de limiter l’impact environnemental, Ă  l’heure oĂč les dĂ©fis sont majeurs pour les entrepreneurs et la sociĂ©tĂ© dans son ensemble. Tous ces projets de recherche doivent permettre de combiner ces deux aspects et d’implĂ©menter ces techniques dans les entreprises du secteur. »

« Les producteurs de matériaux innovent sans cesse»

La fĂ©dĂ©ration des Producteurs belges de MatĂ©riaux de Construction (PMC) reprĂ©sente plus de 600 producteurs de matĂ©riaux de construction de sources diffĂ©rentes. Cet acteur sectoriel est donc idĂ©alement placĂ© pour observer l’évolution dans ce domaine. Nous avons rencontrĂ© Philippe Callewaert, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de cette fĂ©dĂ©ration, pour parler de la thĂ©matique de ce dossier.

P« Les producteurs cherchent en permanence à rendre leurs matériaux et systÚmes de construction plus performants du point de vue technique, environnemental et aussi financier. »

HILIPPE CALLEWAERT le prĂ©cise dĂšs le dĂ©but de notre entretien. La notion de « matĂ©riaux innovants » lui pose un petit problĂšme. « On s’attend Ă  quelque chose de tout nouveau, de rĂ©volutionnaire et du coup, on ne voit pas les autres avancĂ©es. Les producteurs de matĂ©riaux innovent sans cesse et des petites innovations s’ajoutent Ă  d’autres pour faire constamment Ă©voluer le produit. Je prĂ©fĂšre parler d’innovations dans les matĂ©riaux et les systĂšmes constructifs », souligne le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la fĂ©dĂ©ration PMC. « Pourquoi innover ? », interroge-t-il. « Les producteurs cherchent sans cesse Ă  rendre les matĂ©riaux plus performants. Dans un premier temps, la prioritĂ© Ă©tait donnĂ©e aux performances plus techniques (PEB, acoustique, protection contre l’incendie
) et Ă  l’accessibilitĂ© financiĂšre. Et pour amĂ©liorer les performances, il faut pouvoir les Ă©valuer sans Ă©quivoque. Des normes nous y aident pour les performances plus techniques et le prix des constructions dĂ©termine l’accessibilitĂ© financiĂšre. »

Performance environnementale

Ensuite, comme l’explique Philippe Callewaert, suite Ă  une prise de conscience grandissante, l’Europe a adoptĂ© le Green Deal, qui prĂ©voit non seulement des objectifs de neutralitĂ© carbone Ă  l’horizon 2050, mais aussi des mesures de protection de l’environnement et de la biodiversitĂ©.

Cette dynamique a accĂ©lĂ©rĂ© les innovations visant Ă  rĂ©duire l’empreinte environnementale des constructions sur tout leur cycle de vie, allant de la production des matĂ©riaux jusqu’à la fin de vie des constructions ellesmĂȘmes. « Mais contrairement aux perfor-

mances techniques, pour l’aspect environnemental, il n’y a pas de systĂšme d’évaluation unique, mais bien plusieurs systĂšmes diffĂ©rents, ce qui crĂ©e la confusion parce que tout le monde ne parle pas de la mĂȘme chose. Et c’est dans ce contexte que les producteurs doivent innover pour amĂ©liorer la performance environnementale des constructions. »

Ils s’y prennent de plusieurs façons, au niveau du processus de production, du matĂ©riau proprement dit, du systĂšme constructif, 
Un premier exemple est la dĂ©matĂ©rialisation des produits de construction. « C’est notamment le cas des briques. Le secteur briquetier produit des briques requĂ©rant moins de matiĂšres premiĂšres, tout en assurant les mĂȘmes prestations techniques. »

Pour certains processus de production, les Ă©missions de CO 2 ne peuvent ĂȘtre entiĂšrement Ă©liminĂ©es. Il faut alors capter le CO2 . Des systĂšmes Ă  cet effet tournent dĂ©jĂ  ou sont en cours d’installation. « Il existe des projets Ă  cette fin chez les cimentiers, qui ont fixĂ© leur roadmap Net Zero pour une construction circulaire et neutre en carbone Ă  l’horizon 2050 (ndlr : voir pp. 24-25 de ce dossier) », indique Philippe Callewaert. « Dans le cadre d’un autre projet, un consortium d’entreprises est soutenu par l’Europe pour la production de blocs de bĂ©ton en utilisant la fixation du CO 2 ou la carbonatation. »

Circularité

La construction circulaire. Ce thĂšme est Ă©galement capital pour les producteurs. « La circularitĂ© vise Ă  rĂ©duire l’empreinte environnementale, en maintenant les matiĂšres premiĂšres le plus longtemps possible dans le circuit. On y arrive de deux façons : en favorisant le recyclage et la rĂ©utilisation des matĂ©riaux, mais aussi en maintenant les bĂątiments

le plus longtemps possible, quitte à modifier leur destination au cours du temps. »

Au sujet de la premiĂšre option, le secrĂ©taire de la fĂ©dĂ©ration PMC explique que les producteurs dĂ©placent sans cesse les contraintes techniques au niveau du recyclage, de maniĂšre Ă  maximiser la durĂ©e de vie des matiĂšres premiĂšres. « Je prends l’exemple du gypse qui est Ă  l’origine de la fabrication des plaques de plĂątre. Des procĂ©dĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s pour sĂ©parer le carton et autres impuretĂ©s du plĂątre, de maniĂšre Ă  pouvoir le recycler. Un autre : les membranes bitumineuses utilisĂ©es pour l’étanchĂ©itĂ© des toits plats. Il en existe plusieurs sortes en fonction des composĂ©s de base, ce qui en complique le recyclage. Un producteur a rĂ©cemment dĂ©veloppĂ© une installation qui surmonte cette difficultĂ©. Un autre a aussi dĂ©veloppĂ© une installation de recyclage de laine de verre, et encore un autre recycle des dĂ©chets de bois en panneaux
Toutes ces innovations techniques reposent sur une collecte sĂ©lective des dĂ©chets de construction suffisamment performante pour assurer des flux de matĂ©riaux assez homogĂšnes et en quantitĂ© suffisante. » Pour faciliter la construction circulaire, il pointe encore l’intĂ©rĂȘt du dĂ©veloppement d’élĂ©ments constructifs facilement dĂ©montables et rĂ©utilisables, comme des cloisons, des briques, des Ă©lĂ©ments en bĂ©ton prĂ©fabriquĂ©, des ossatures lĂ©gĂšres,... conçus Ă  cet effet. Il Ă©voque aussi des panneaux prĂ©dĂ©coupĂ©s ou des modules 2D ou 3D prĂ©fabriquĂ©s hors-site

pour la rĂ©novation ou des amĂ©nagements qui facilitent la rĂ©utilisation des matĂ©riaux et l’adaptation des bĂątiments, comme transformer des bureaux en logements. « La prĂ©fabrication hors-site se dĂ©veloppe de plus en plus et prĂ©sente pas mal d’atouts, notamment en limitant les dĂ©chets produits, qui sont aussi plus facilement recyclables. »

Equilibre

Au final, toutes les performances des matĂ©riaux sont importantes. « Et un seul matĂ©riau n’est pas meilleur en tout, chacun a ses atouts !  », insiste Philippe Callewaert. « Il faut donc trouver un Ă©quilibre et Ă  ce sujet, la collaboration entre les acteurs du secteur devient de plus en plus importante. Jusqu’il y a peu, le producteur mettait sur le marchĂ©, l’architecte concevait et l’entrepreneur exĂ©cutait tant bien que mal le cahier des charges. Cette situation est rĂ©volue et nous sommes tous amenĂ©s Ă  travailler ensemble, et non plus en silo, pour optimiser les processus et les contraintes des constructions. » Et de conclure. « Les producteurs cherchent en permanence Ă  rendre leurs matĂ©riaux et systĂšmes de construction plus performants du point de vue technique, environnemental et aussi financier. Les quelques exemples citĂ©s sont loin d’ĂȘtre exhaustifs et il y a encore les innovations en cours de dĂ©veloppement qui n’ont pas encore Ă©tĂ© divulguĂ©es. Une chose est sĂ»re : les acteurs du secteur ne sont pas prĂšs d’arrĂȘter d’innover. »

«

Mais contrairement aux performances techniques, pour l’aspect environnemental, il n’y a pas de systĂšme d’évaluation unique, ce qui crĂ©e la confusion. »

La laine de verre est collectée pour le recyclage. Des cloisons de plùtre démontables et réutilisables.

Les apparences trompeuses du béton

« L’une des frustrations du secteur du ciment et du bĂ©ton est que le bĂ©ton est parfois perçu comme ce mĂȘme matĂ©riau gris que l’on voit depuis 150 ans. Mais en rĂ©alitĂ©, il y a eu pas mal d’évolutions le concernant », indique HervĂ© Camerlynck, le directeur de Febelcem, la fĂ©dĂ©ration de l’industrie cimentiĂšre belge. Il nous parle de ces innovations.

On ne peut pas lui donner tort. Pour le commun des mortels, il n’y a pas un bloc de bĂ©ton qui ressemble plus Ă  un autre bloc de bĂ©ton. Pourtant, derriĂšre cette apparence trompeuse, se cache une tout autre rĂ©alitĂ©. « L’empreinte environnementale du bĂ©ton est beaucoup plus faible aujourd’hui qu’il y a 150 ans, plus prĂ©cisĂ©ment l’empreinte CO2 du ciment, car dans un mÂł de bĂ©ton il y a environ 300 kilos de ciment. C’est donc le ciment qui va donner les propriĂ©tĂ©s du bĂ©ton. Un des objectifs du Vlaams Betonakkoord pour 2030 est de diminuer par deux l’empreinte carbone moyenne du bĂ©ton, par rapport Ă  1990. Quant Ă  celle du ciment, entre 1990 et 2023, elle a dĂ©jĂ  diminuĂ© de 30 % », indique HERVÉ CAMERLYNCK

Le secteur suit donc bien la trajectoire insufflĂ©e par la « Roadmap Net Zero », pour une construction circulaire et neutre en carbone Ă  l’horizon 2050. « En outre, la production du bĂ©ton a Ă©galement Ă©voluĂ©. Il y a 50 ans, on pouvait encore avoir cette image du mĂ©lange dans la brouette. Ce temps est rĂ©volu. Les centrales Ă  bĂ©ton se sont fortement amĂ©liorĂ©es. Tout est beaucoup plus sous contrĂŽle et on va viser des performances plus Ă©levĂ©es. Le secteur va

Des dalles en béton gazon © Stradus / betongrastegels

chercher Ă  construire des « choses » plus audacieuses et Ă  ĂȘtre aussi plus Ă©conome sur la quantitĂ© de matiĂšres premiĂšres utilisĂ©es. Tout est sous contrĂŽle. La certification Benor a jouĂ© un rĂŽle important pour augmenter le niveau de qualitĂ© et la confiance Ă  tous les niveaux », explique le directeur de Febelcem.

Décarbonation

L’industrie cimentiĂšre compte poursuivre dans cette voie. « Question : comment va-ton continuer Ă  innover ? ». Comme beaucoup d’acteurs l’ont dĂ©jĂ  mentionnĂ© dans ce dossier, les enjeux environnementaux accĂ©lĂšrent l’innovation. « Et on doit aller de plus en plus vite vu les objectifs Ă  atteindre. »

L’acronyme qui revient constamment est CCS pour Carbon Capture & Storage ou capture et sĂ©questration du carbone. « Il y a une cinquantaine d’annĂ©es, cette capture du CO2 existait dĂ©jĂ  mais n’était pas applicable aux processus industriels. Jusqu’il y a peu, elle

Le projet NEOCEM consiste Ă  rechercher de nouveaux ciments.

« Le ciment fabriqué en Belgique a les plus faibles émissions de CO2 au monde. »
HERVÉ CAMERLYNCK

Ă©tait seulement appliquĂ©e au EOR (Enhanced Oil Recovery), une technique pour amĂ©liorer le rendement de l’extraction des puits de pĂ©trole et de gaz. Aujourd’hui, elle se dĂ©veloppe dans l’industrie et l’objectif pour les cimentiers belges est d’avoir deux usines qui captent le CO 2 pour le stocker de maniĂšre permanente en Mer du Nord, Ă  l’horizon 2030 : celle d’Holcim Ă  Obourg et d’Heidelberg Materials Ă  Antoing. »

Nouvelles recettes

À cĂŽtĂ© de cela, le secteur mĂšne, notamment, des recherches sur de nouvelles recettes de ciment, dans le but d’également rĂ©duire l’impact environnemental. « Celui fabriquĂ© en Belgique a les plus faibles Ă©missions de CO2 au monde, notamment grĂące Ă  l’utilisation en quantitĂ©s importantes de SCM (supplementary cementitious materials) pour substituer le clinker, le principe actif du ciment, dont majoritairement le laitier de haut fourneau, un sous-produit issu de la fabrication de l’acier, et utilisĂ© depuis plus d’un siĂšcle en Belgique. ProblĂšme : il est vouĂ© Ă  disparaĂźtre. Depuis cinq ans, le projet NEOCEM, menĂ© en collaboration avec le CRIC-OCCN (centre de recherche collective de l’industrie cimentiĂšre et du secteur du bĂ©ton prĂȘt Ă  l’emploi), Buildwise et le CRR, consiste Ă  trouver des alternatives Ă  ce laitier. L’enjeu principal est de dĂ©montrer l’aptitude spĂ©cifique Ă  l’emploi de ces nouveaux ciments, c’est-Ă -dire s’assurer que les bĂ©tons rĂ©alisĂ©s auront les mĂȘmes qualitĂ©s de rĂ©sistance Ă  long terme dans diffĂ©rents environnements », explique HervĂ© Camerlynck. « L’une des alternatives que l’on Ă©tudie est l’argile calcinĂ©e. C’est une matiĂšre qui a dĂ©jĂ  dĂ©montrĂ© ses qualitĂ©s, notamment en Inde et en AmĂ©rique du Sud, mais dont l’aptitude spĂ©cifique Ă  l’emploi doit encore ĂȘtre dĂ©montrĂ©e pour produire du bĂ©ton en Belgique. Le projet CLEI, menĂ© en collaboration avec le CRIC et le VITO (Institut flamand de recherche technologique), consiste plus spĂ©cifiquement Ă  Ă©tudier le potentiel de calcination et de valorisation comme SCM de boues de dragage du Port d’Anvers. C’est un gros travail et un immense challenge ! »

En matiĂšre d’innovation, le directeur de Febelcem Ă©voque Ă©galement le bĂ©ton drainant. « Il s’agit de solutions principalement conçues en bĂ©ton prĂ©fabriquĂ© et qui laissent l’eau s’infiltrer dans le sol. Il est utilisĂ© en milieu urbain, notamment pour les parkings et Ă©viter les Ăźlots de chaleur dans les centres-villes, et

permet de diminuer les consĂ©quences de l’artificialisation des sols. C’est en jouant sur les types de granulats utilisĂ©s que l’on va pouvoir crĂ©er ces structures poreuses. »

MatiÚres recyclées

Enfin, le secteur montre Ă©galement de l’intĂ©rĂȘt concernant les matiĂšres recyclĂ©es pour produire du bĂ©ton. C’est notamment le cas du projet Recysand, qui vise Ă  normaliser l’intĂ©gration du sable de concassage issu du bĂ©ton recyclĂ© dans le bĂ©ton prĂȘt Ă  l’emploi (voir pp. 20-21 de ce dossier). « Au sujet du recyclage, je souligne l’importance du Circular Concrete Center, Ă  Furnes. C’est un centre qui accompagne les centrales Ă  bĂ©ton et les entrepreneurs pour innover dans le recyclage des matiĂšres premiĂšres pour la fabrication du bĂ©ton. Il est soutenu notamment par le CRIC, Embuild Vlaanderen et Buildwise. »

Toutes ces innovations ne sont pas validĂ©es du jour au lendemain. La science est le maĂźtre-mot. « Il faut toujours ĂȘtre trĂšs prudent avec les matĂ©riaux de construction car, une fois mis en Ɠuvre, ils sont lĂ  pour longtemps. On parle ici de bĂ©ton qui sert de structure Ă  des bĂątiments, des ponts et des routes. Tous ces tests de vĂ©rification de l’aptitude spĂ©cifique Ă  l’emploi prennent du temps et il faut tenir compte de l’effet d’échelle. Il est aussi trĂšs important que les propriĂ©tĂ©s de mise en Ɠuvre soient assez proches de ce que les entrepreneurs connaissent. » Et de citer l’exemple du bĂ©ton armĂ©. « Au dĂ©but, on ne connaissait pas bien le phĂ©nomĂšne de carbonatation qui amĂšne Ă  l’oxydation des armatures d’acier. Ce n’est qu’aprĂšs plusieurs dĂ©cennies d’expĂ©rience et de recherche qu’on est parvenus Ă  dĂ©finir des enrobages suffisants pour protĂ©ger l’acier, car le phĂ©nomĂšne n’était pas suffisamment compris. »

Conclusion

En guise de conclusion, HervĂ© Camerlynck lance un appel aux acteurs-clĂ©s du secteur pour encore aller plus loin dans l’application de bĂ©ton innovant. « J’attends beaucoup des concepteurs qui ont un rĂŽle important dans le choix des matĂ©riaux en fonction de l’application. Et les entrepreneurs ont Ă©galement un rĂŽle trĂšs important Ă  jouer pour la mise en Ɠuvre dans les rĂšgles de l’art. Au final, chacun a son rĂŽle Ă  jouer dans la chaĂźne de valeur », conclut le directeur de Febelcem.

Natura Mater, le partenaire idéal pour implémenter des matériaux innovants

À Bruxelles, Natura Mater aide les professionnels de la construction Ă  choisir et implĂ©menter des matĂ©riaux innovants et durables, notamment dans le cadre de Build Circular. L’entreprise dispose mĂȘme de sa « bibliothĂšque de matĂ©riaux », la Materatek, permettant aux acteurs du secteur de venir dĂ©couvrir tous types de matĂ©riaux, sous forme d’échantillons. Jeremy Boomer, le fondateur de Natura Mater, nous a donnĂ© sa vision des matĂ©riaux innovants et quelques exemples (liste non exhaustive) de ceux produits Ă  Bruxelles.

« Les terres excavées de BC Materials permettent de produire des briques, des chapes et des enduits. »

Natura Mater travaille avec plus de 300 partenaires producteurs de matériaux. Cela vous donne une idée des options dont disposent les entrepreneurs en venant pousser les portes de la Materatek, située à Usquare. Selon le fondateur de Natura Mater, on retrouve des innovations dans trois types de matériaux : ceux issus de la filiÚre du réemploi, les biosourcés/géosourcés et les matériaux de la filiÚre recyclage.

Réemploi

Dans la filiĂšre rĂ©emploi, JEREMY BOOMER cite des acteurs comme Batiterre ou Coliseum. « Ce sont des sociĂ©tĂ©s qui proposent des matĂ©riaux dans ce domaine et qui aident les professionnels Ă  Ă©laborer une stratĂ©gie dans le rĂ©emploi : mettre le bon matĂ©riau au bon endroit », souligne-t-il. « Je citerai trois matĂ©riaux trĂšs intĂ©ressants : les briques, les faux planchers et les pierres. Lorsqu’on utilise ces matĂ©riaux issus du rĂ©emploi pour de nouvelles constructions, on rĂ©duit l’empreinte carbone de 40 Ă  50 kilos de CO2/mÂČ. Cela permet donc d’éviter des centaines de kilos de CO 2 sur l’ensemble d’un bĂątiment. Ce n’est pas innovant en soi, mais cela peut l’ĂȘtre pour les entrepreneurs ayant toujours travaillĂ© avec du neuf. La filiĂšre du rĂ©emploi peut ĂȘtre vue comme innovante pour certains, de plus ces matĂ©riaux coĂ»tent moins cher. »

Biosourcés/géosourcés

DeuxiÚme type : les biosourcés/géosourcés.

« C’est un peu le mĂȘme impact environnemental positif que le rĂ©emploi : ces matĂ©riaux sont des puits de carbone, ils le stockent en grande quantitĂ©. En Belgique, on a tendance Ă  ne pas accepter ce constat, alors qu’en France, par exemple, c’est totalement ancrĂ© », indique Jeremy Boomer. « On en trouve assez facilement car ils sont issus de ressources locales comme l’herbe, la paille, la fibre de bois, la cellulose
Leurs propriĂ©tĂ©s acoustiques et hygromĂ©triques sont Ă©galement trĂšs intĂ©ressantes. »

Comme exemple de biosourcĂ©s innovants, on peut Ă©voquer les champignons de Permafungi. « C’est une coopĂ©rative sociale d’économie circulaire qui dĂ©veloppe la culture du champignon, des pleurotes, Ă  partir du marc de cafĂ©. Leur Ă©quipe le collecte Ă  vĂ©lo dans les restaurants Exki et ce marc est ensuite mis en culture dans leur champignonniĂšre, situĂ©e sur le site de Tour & Taxis. Ses applications sont multiples : des panneaux pour l’isolation acoustique et des objets pour le design intĂ©rieur. La sociĂ©tĂ© est en plein essor et va prendre place dans une nouvelle unitĂ© de production Ă  Forest. »

Dans les biosourcĂ©s, Jeremy Boomer tient aussi Ă  mettre en avant le travail de Sonian Wood. « Ils transforment le bois de la forĂȘt de Soignes en produits de haute qualitĂ© pour le marchĂ© local. Ils ont relancĂ© la filiĂšre de l’exploitation du bois Ă  Bruxelles et c’est un fameux mĂ©rite. »

Au niveau des gĂ©osourcĂ©s, le fondateur de Natura Mater parle d’un exemple assez connu Ă  Bruxelles : les terres excavĂ©es de BC Mate-

Chez Usquare, Ă  Bruxelles, des coquillages ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour les fondations et l’isolation des sols.

rials. « Avec cette terre crue, ils produisent des briques, des chapes et des enduits. Cette terre possĂšde plusieurs caractĂ©ristiques intĂ©ressantes, notamment pour l’hygromĂ©trie et l’air intĂ©rieur. Elle rejette l’humiditĂ© quand il fait trop sec et inversement. Cela permet aux murs de « respirer ». Elle est aussi trĂšs performante au niveau de l’acoustique », explique Jeremy Boomer. « Le chantier est actuellement Ă  l’arrĂȘt, mais les terres excavĂ©es du projet de l’extension du mĂ©tro ont Ă©tĂ© envoyĂ©es par De Meuter chez BC Materials. Un autre exemple est le LionCity, qui vise Ă  donner une nouvelle vie Ă  l’ancien site historique de Delhaize, Ă  Molenbeek. Nous sommes impliquĂ©s dans ce projet avec l’entreprise Louis De Waele et on prĂ©voit d'y rĂ©utiliser plus de 2.000 tonnes de terres excavĂ©es. C’est un argument qui nous a, entre autres, permis de remporter le marchĂ©. C’est bien la preuve que ce type de matĂ©riaux est reconnu par les grandes entreprises du secteur de la construction. »

Peintures naturelles

Poursuivons avec un matĂ©riau innovant qui, selon le fondateur de Natura Mater, se situe Ă  la frontiĂšre entre le biosourcĂ© et le recyclĂ©. Il s’agit des peintures naturelles Conscient. « Ce sont des peintures naturelles fabriquĂ©es Ă  base de fĂ©cules de pommes de

terre. Elles sont vendues sous forme de poudre et il faut les mĂ©langer Ă  de l’eau pour obtenir la peinture. Elles sont tout aussi rĂ©sistantes que les peintures classiques et sont 100 % naturelles. De plus, elles sont moins salissantes sur les vĂȘtements et le matĂ©riel des peintres que des peintures traditionnelles, un aspect non nĂ©gligeable au quotidien. »

Enfin, dans la catĂ©gorie des matĂ©riaux recyclĂ©s, Ă©voquons Bel Albatros : fabricant de panneaux grand format en plastique recyclĂ©. « Ils peuvent servir Ă  concevoir des plans de travail, des tables, des chaises, des meubles  »

Conclusion

Vous ĂȘtes un entrepreneur actif dans la rĂ©gion bruxelloise et vous avez envie d’innover ? Vous savez donc dĂ©sormais vers qui vous tourner. « Les produits de Permafungi et de Bel Albatros, c’est du haut de gamme. Par contre, les peintures de Conscient et les terres de BC Materials, c’est moins coĂ»teux que des matĂ©riaux classiques », prĂ©cise Jeremy Boomer. Qui conclut en insistant. « Il faut se rĂ©approprier le choix des matĂ©riaux. En franchissant les portes de Natura Mater, les professionnels viennent dĂ©couvrir des nouveautĂ©s et se forment Ă  l’innovation. Par aprĂšs, en privilĂ©giant ces matĂ©riaux, ils peuvent sensibiliser leurs clients Ă  des choix plus Ă©cologiques. »

INFO : www.naturamater.eu

N’hĂ©sitez pas non plus Ă  contacter le service gratuit Build Circular d’Embuild.Brussels, info@buildcircular. brussels ou 0483/44.70.67, pour avoir plus d’informations.

La Materatek, ou bibliothÚque de matériaux, à venir visiter sur rendez-vous dans les bureaux de Natura Mater.

L’entreprise d’hulst’ pionniĂšre en matiĂšre d’utilisation de matĂ©riaux innovants

L’entreprise de construction dhulst’, basĂ©e Ă  Lierre (province d’Anvers), part surtout en quĂȘte de projets qui peuvent la mettre face Ă  un vĂ©ritable dĂ©fi, qu’elle peut donc rĂ©aliser en « bouwteam » ou via une formule de « Design & Build », et qui se distinguent par leur architecture inhabituelle. Et les matĂ©riaux naturels et matĂ©riaux de rĂ©emploi occupent de plus en plus le devant de la scĂšne au sein de l’entreprise.

I« Pour les applications de matériaux innovants, une entreprise de construction ne peut souvent pas encore compter sur les notes techniques. »

nnover, c’est un maĂźtre-mot chez la CEO de notre affiliĂ©e, Sophie D’Hulst. En effet, elle privilĂ©gie des projets plus complexes, qui sortent des sentiers battus, dans lesquels elle peut faire exĂ©cuter le grosƓuvre par son propre personnel. En outre, dhulst’ a repris une entreprise de toiture et emploie Ă©galement plĂ©thore de techniciens et autres ouvriers polyvalents. L’entreprise dispose donc, outre une trentaine d’employĂ©s, d’une quarantaine d’ouvriers.

Préfabrication

Quand il s’agit de la structure des projets, dhulst’ opte le plus possible pour la prĂ©fabrication (poutres, colonnes, treillis, prĂ©dalles...). Un jumeau numĂ©rique est mis au point, qui est ensuite assemblĂ© sur place par les hĂ©ros de la construction de dhulst'. SOPHIE D’HULST explique. « Entre-temps, nous travaillons dĂ©jĂ  depuis huit ans avec Revit, et nous disposons donc de deux modeleurs BIM. Nos projets sont modĂ©lisĂ©s en BIM, le contrĂŽle des dessins d'exĂ©cution et de la production Ă©tant assurĂ© par les dessinateurs BIM. »

Ainsi, le centre technique de la Ville de Mortsel (province d’Anvers) a par exemple Ă©tĂ© modĂ©lisĂ© par dhulst’. Ce bĂątiment est constituĂ© d’une combinaison de constructions en acier traditionnel et en bĂ©ton, complĂ©tĂ©e par une construction bois. La structure est construite Ă  partir d’un squelette en bĂ©ton avec une toiture en acier. Les façades sont

composĂ©es de murs non porteurs en ossature bois, qui sont prĂ©fabriquĂ©s et complĂštement assemblĂ©s avec de la paille, comme matĂ©riau d’isolation durable.

L’entreprise dhulst’ travaille Ă©galement depuis belle lurette avec des constructions bois prĂ©fabriquĂ©es en CLT (Cross Laminated Timber). Comme le CLT reste du bois, il stocke beaucoup de CO2 . Il s’agit Ă©galement d’une construction rapide, avec un matĂ©riau assez rigide. « Raison pour laquelle tous les dĂ©tails sur l’exĂ©cution doivent ĂȘtre connus au prĂ©alable. À mon sens, le CLT constitue le matĂ©riau idĂ©al pour les immeubles de bureaux et les halls sportifs, mais aussi pour rĂ©hausser les bĂątiments, mais il est moins appropriĂ© pour

dĂ©velopper des appartements, oĂč il est difficile de connaĂźtre tous les clients Ă  l’avance. Afin de respecter Ă©galement les mesures supplĂ©mentaires sur les exigences acoustiques, il faut faire preuve d’une vigilance supplĂ©mentaire », ajoute Sophie D’Hulst.

Alternatives au PUR

Pour l’isolation, dhulst’ recherche activement des alternatives au PUR. « Ainsi, les briques de crĂ©pi sont particuliĂšrement trĂšs appropriĂ©es pour rĂ©guler la chaleur et l’humiditĂ©. Nous avons dĂ©jĂ  travaillĂ© plusieurs fois avec des blocs de crĂ©pi, sur lesquels a Ă©tĂ© placĂ©e de la terre crue comme couche de finition. En effet, il est trĂšs important pour les matĂ©riaux biosourcĂ©s d'avoir une finition permĂ©able Ă  la vapeur. Chez nous, au bureau, les blocs de crĂ©pi ont Ă©tĂ© placĂ©s comme couche de remplissage pour les sols, et plus rĂ©cemment, nous avons placĂ© les doublages avec des plaques Fermacell, qui ont Ă©tĂ© complĂ©tĂ©es avec des blocs de crĂ©pi. Tout installer correctement constitue un vĂ©ritable dĂ©fi et demande beaucoup de travail. IdĂ©alement, nous devrons pouvoir placer des briques de crĂ©pi, comme de la cellulose. Quand il s’agit de travailler avec ces matĂ©riaux, l’échange de connaissances est primordial. C’est pourquoi nous participons au groupe d’accompagnement sur la construc-

tion bio-circulaire de Buildwise. Entre-temps, nous avons également signé la charte bio-circulaire et recruté un innovateur en matiÚre de développement durable. »

Selon Sophie D’Hulst, les matĂ©riaux biosourcĂ©s offrent nombre d’opportunitĂ©s surtout pour la rĂ©novation de bĂątiments anciens. Ce type de bĂątiments exige souvent de tels matĂ©riaux. Lorsqu’on utilise des matĂ©riaux modernes, la condensation peut alors se dĂ©velopper plus facilement, par exemple. Ainsi, pour un projet de cohousing Ă  Lierre, installĂ© au sein d’un ancien couvent, l’entreprise a expressĂ©ment optĂ© pour des matĂ©riaux biosourcĂ©s. Elle a installĂ© de l’isolation en crĂ©pi dans les murs, et des blocs de papier dans le toit. Les murs ont Ă©tĂ© recouverts d'un enduit d'argile permĂ©able Ă  la vapeur et les façades du presbytĂšre, situĂ© Ă  cĂŽtĂ© du couvent, ont Ă©tĂ© restaurĂ©es avec un enduit Ă  la chaux naturelle.

Matériaux biosourcés

Les sous-traitants, qui connaissent bien les matĂ©riaux biosourcĂ©s, ne sont pas encore nombreux. Il s'agit souvent de petites entreprises qui n'ont pas la capacitĂ© d'exporter de gros volumes. La livraison de ces matĂ©riaux est Ă©galement parfois problĂ©matique « Dans notre nouveau bĂątiment, nous avons utilisĂ© beaucoup de terre crue. L'enduit de

↑ La façade extĂ©rieure du centre technique de la Ville de Mortsel. (© Hugo Van Beveren)
← L’intĂ©rieur du nouveau bureau de dhulst’ . (© German Bourgeat)

doit accepter que des fiches techniques ne soient pas prĂ©sentĂ©es pour les matĂ©riaux rĂ©utilisĂ©s. En tant qu'entrepreneur, il est donc Ă©videmment difficile de donner une quelconque garantie au client Ă  ce sujet. Il est souvent moins cher de jeter les matĂ©riaux de dĂ©molition dans un conteneur sur les chantiers. Et c’est bien dommage. Il faut tenir compte du « Total Cost of Ownership » et de l’impact Ă  long terme. »

Rendre les incertitudes gérables

« Tout installer correctement constitue un véritable défi et demande beaucoup de travail. »

terre est entiĂšrement circulaire et offre des avantages en termes d'acoustique et de rĂ©parabilitĂ©. En outre, il peut absorber et libĂ©rer une partie de l'humiditĂ©. Mais les personnes qui placent ces matĂ©riaux n'ont pas l'habitude d'aider Ă  la rĂ©alisation de projets plus importants », explique Sophie D’Hulst. Elle ajoute. « Pour les fondations de notre nouvel immeuble de bureaux, nous aurions souhaitĂ© utiliser des granulats de mousse de verre. Ils sont fabriquĂ©s Ă  partir de verre recyclĂ©. Tous les travaux prĂ©paratoires ont Ă©tĂ© effectuĂ©s. Nous avons demandĂ© Ă  l'ingĂ©nieur en stabilitĂ© de nous accompagner pour examiner les fondations. Mais lorsque nous avons eu besoin des granulĂ©s, le producteur avait atteint son quota pour la Belgique. Par nĂ©cessitĂ©, nous avons finalement dĂ» opter Ă  nouveau pour des fondations en bĂ©ton. Heureusement, nos recherches n'ont pas Ă©tĂ© vaines et nous avons pu utiliser des granulats de mousse de verre pour les fondations d'un autre projet. »

Réemploi de matériaux

La solution circulaire consiste Ă  rĂ©utiliser les matĂ©riaux issus de la dĂ©molition. Malheureusement, ce n'est pas toujours moins cher, mĂȘme si le matĂ©riel est fourni gratuitement. « Il faut tenir compte du coĂ»t de l'assainissement du bĂątiment existant. En outre, les matĂ©riaux destinĂ©s au rĂ©emploi doivent ĂȘtre nettoyĂ©s, transportĂ©s dans les deux sens, inventoriĂ©s et stockĂ©s. Toutes des manipulations Ă  forte intensitĂ© de main-d'Ɠuvre qui entraĂźnent des coĂ»ts supplĂ©mentaires. Chaque rĂ©emploi exige une Ă©tude distincte », explique Sophie D’Hulst.

« Et mĂȘme dans ce cas, le maĂźtre d'ouvrage

Mais le rĂŽle de pionnier de dhulst' porte Ă©galement ses fruits. « C'est prĂ©cisĂ©ment en raison de notre expĂ©rience en matiĂšre de matĂ©riaux recyclables et biosourcĂ©s que nous avons Ă©tĂ© choisis pour rĂ©nover l'Impact Factory Ă  Malines. Un projet de bureau de premier plan utilisant le CLT, rĂ©utilisant les fenĂȘtres, la pierre bleue, les tuiles et les ardoises naturelles. Mais mĂȘme avec ce projet, les choses se rĂ©vĂšlent plus complexes que prĂ©vu. »

En raison des incertitudes liĂ©es Ă  un projet circulaire, Sophie D'Hulst prĂ©conise des contrats Ă  prix coĂ»tant majorĂ©. Le maĂźtre d’ouvrage paie ensuite l'entrepreneur pour ses coĂ»ts rĂ©els, avec un supplĂ©ment couvrant les frais gĂ©nĂ©raux, le profit et le risque. Avec les innovations, beaucoup de temps est consacrĂ© Ă  la prĂ©paration au bureau. Pour aider Ă  explorer la meilleure alternative bio-circulaire Ă  chaque application traditionnelle et la maniĂšre la plus efficace de l'aborder, dhulst' a rĂ©cemment recrutĂ© un expert en dĂ©veloppement durable. Il devrait Ă©galement faciliter l'Ă©tablissement de rapports sur le dĂ©veloppement durable, qui prend de plus en plus d'importance.

« Pour les applications de matĂ©riaux innovants, une entreprise de construction ne peut souvent pas encore compter sur les notes techniques. La rĂ©glementation n’a pas Ă©tĂ© adaptĂ©e non plus. Les rĂšgles relatives Ă  la performance Ă©nergĂ©tique concernent principalement les valeurs R ou lambda et trop peu la capacitĂ© thermique et le contrĂŽle de l'humiditĂ©. Le gouvernement souhaite mettre en Ɠuvre des projets plus durables, mais il n'est souvent pas assez clair sur le degrĂ© de durabilitĂ© qu'il souhaite. Le gouvernement a Ă©galement tendance Ă  s'intĂ©resser au coĂ»t immĂ©diat (supplĂ©mentaire) et moins au 'Total Cost of Ownership' Ă  plus long terme », conclut Sophie D’Hulst.

Une combinaison d’ancien et de nouveau dans le projet de cohousing au sein d’un ancien couvent, à Lierre
(© Kaatje Verschoren)

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« La seule chose encore en bon état, ce sont les meubles Palm »

À Bullange (BĂŒllingen), commune situĂ©e dans la CommunautĂ© germanophone, notre membre SA Emil Palm fĂȘte cette annĂ©e ses 100 ans, avec un Ă©vĂ©nement festif prĂ©vu en ce mois de septembre pour marquer le coup. À deux pas de la frontiĂšre allemande, Embuild Magazine a rencontrĂ© Stephan Palm, l’administrateur dĂ©lĂ©guĂ©, pour retracer les grandes lignes de l’histoire de cette menuiserie familiale.

Tout a donc commencĂ© en 1925. À l’époque, Emil Palm, le fondateur et grand-pĂšre de Stephan, dĂ©bute son activitĂ© de menuisier, Ă  Rocherath, puis dĂ©mĂ©nage vers le petit village de Murrange en 1935. Il y acquiert une maison et y dĂ©veloppe son atelier. La guerre Ă©clate et Emil est fait prisonnier. Les temps sont durs. « AprĂšs la guerre, en 1950, les affaires se dĂ©veloppent et la sociĂ©tĂ© devient membre de la ConfĂ©dĂ©ration Construction Verviers. C’est Ă  la fin des annĂ©es 50 que la menuiserie a pris son envol avec la participation Ă  des appels d’offres publics. En 1965, elle obtient une premiĂšre commande importante dans la province de LiĂšge avec l’école d’infirmiĂšres Barbou », souligne STEPHAN PALM

Développement dans les années 70

C’est aussi Ă  cette Ă©poque que Joseph, le fils aĂźnĂ© d’Emil et oncle de Stephan, dĂ©cide de prendre les rĂȘnes de la menuiserie. Ce qui permet Ă  Emil de se concentrer sur la vente de meubles, avec l’inauguration du nouveau magasin en 1964, au centre de Bullange. En 1974, l’atelier de Murrange s’agrandit, et le deuxiĂšme fils Alfred (pĂšre de Stephan) et les filles Edigna et Bernadette rejoignent aussi la sociĂ©tĂ© familiale. « Les annĂ©es 70 marquent le dĂ©veloppement de l’entreprise avec la famille prĂ©sente au grand complet et qui se concentre sur les travaux publics dans les Ă©coles, les maisons de retraite et de soins infirmiers et les hĂŽpitaux. Mon grand-pĂšre

fabriquait aussi des cercueils et mon pĂšre Alfred a Ă©galement dĂ©veloppĂ© cette activitĂ© dans les annĂ©es 70-80 », indique l’administrateur dĂ©lĂ©guĂ©.

Nouvel outil de production en 1980

À cette Ă©poque, l’entreprise participe aussi Ă  de nombreuses foires commerciales en Allemagne et au Luxembourg. L’essor est tel que l’atelier de Murrange devient trop petit et un nouvel outil de production est construit sur le nouveau zoning « Morsheck », Ă  Bullange. Il est inaugurĂ© le 4 juillet 1980 et la production commence au mois d’aoĂ»t de la mĂȘme annĂ©e. « Cette date est la pierre angulaire du dĂ©veloppement de l’entreprise. GrĂące Ă  cette nouvelle infrastructure, la menuiserie peut exĂ©cuter des projets plus importants en Wallonie et Ă  Bruxelles. Un moment-clĂ© de notre histoire est la rĂ©alisation des travaux pour l’hĂŽpital universitaire de Mont-Godinne. À l’issue de ceux-ci, Pierre Janssen, le directeur du CHU, dĂ©clare Ă  mon oncle Joseph : vous avez bien travaillĂ©, d’autres travaux suivront ! » Force est de constater qu’il avait vu juste. En effet, Ă  ce jour, la SA Emil Palm a notamment amĂ©nagĂ© plus de 300 blocs opĂ©ratoires dans toute la Wallonie. Le magasin de meubles se dĂ©veloppe Ă©galement et en 1993, un nouveau magasin est construit sur le site de Bullange. « Le magasin et la menuiserie prennent de l’ampleur cĂŽte Ă  cĂŽte. La menuiserie se spĂ©cialise de plus en plus dans la production de meubles et dans l’amĂ©nagement intĂ©rieur d’hĂŽpitaux, d’hĂŽpi-

Depuis 2022, Stephan Palm, le petit-fils du fondateur Emil, a pris seul la gestion journaliĂšre de la menuiserie.

« La SA Emil Palm a notamment aménagé plus de 300 blocs opératoires dans toute la Wallonie. »

Sur le site, on retrouve d’un cĂŽtĂ© palm wood interior pour la menuiserie et de l’autre, palm home interior pour le magasin (Ă  dr. de la photo).

taux psychiatriques, de maisons de retraite et de soins infirmiers, ainsi que d’écoles et de bibliothĂšques. Mon oncle Joseph met un point d’honneur Ă  participer au salon de la santĂ© Healthcare, Ă  Bruxelles jusqu’en 2010. »

Un oncle visionnaire

En juin 2000, le fondateur Emil Palm dĂ©cĂšde Ă  l’ñge de 91 ans. Le business est assurĂ© par ses deux fils Joseph et Alfred. En 2010, Joseph et son Ă©pouse Anna vendent l’entreprise Ă  leur neveu Stephan et leur beau-fils Denis. Qui prennent donc la direction de la sociĂ©tĂ© le 1er janvier 2011. « Mon pĂšre Alfred se retire progressivement et en 2022, Denis arrĂȘte Ă©galement, mĂȘme s’il continue Ă  nous donner un coup de main, encore aujourd’hui. C’est en 2022 que j’ai pris seul la gestion journaliĂšre de notre menuiserie », indique Stephan.

Avec la volontĂ© de perdurer le travail de qualitĂ© entamĂ© par son grand-pĂšre il y a un siĂšcle avec d’un cĂŽtĂ© palm wood interior pour la menuiserie et de l’autre, palm home interior pour le magasin. « Tout comme lui, mon pĂšre et mon oncle ont toujours investi dans l’attractivitĂ© et la modernitĂ© de l’entreprise et du magasin, rĂ©cemment rĂ©novĂ©. Je souhaite aussi la rendre attrayante pour les annĂ©es et les dĂ©cennies Ă  venir. En achetant les terrains ici, Ă  Bullange, mon oncle avait une vision Ă  long terme pour le dĂ©veloppement de l’entreprise familiale. C’était un visionnaire. Et je compte bien continuer dans cette voie. » Et de conclure. « Pour Ă©voquer la qualitĂ© de nos produits et rĂ©sumer notre philosophie qui mise

Le nouvel atelier de la menuiserie a Ă©tĂ© inaugurĂ© sur le nouveau zoning « Morsheck », Ă  Bullange, le 4 juillet 1980. Cette date est la pierre angulaire du dĂ©veloppement de l’entreprise.

DES RÉALISATIONS DE HAUT STANDING

Depuis toutes ces annĂ©es, la liste des chantiers rĂ©alisĂ©s par notre membre des Cantons de l’Est est trop longue Ă  Ă©numĂ©rer. Outre, comme dĂ©jĂ  mentionnĂ©, l’amĂ©nagement de dizaines de blocs opĂ©ratoires, citons quelques rĂ©alisations qui font la fiertĂ© de la sociĂ©tĂ© familiale, qui emploie une cinquantaine de personnes : l'amĂ©nagement intĂ©rieur complet du nouvel hĂŽtel « Anatura » Ă  Weiswampach (Luxembourg), les travaux rĂ©alisĂ©s dans le bĂątiment d’Ethias Ă  LiĂšge, l’amĂ©nagement de l’accueil et des salles d’audience du nouveau Palais de Justice de Namur ou encore la rĂ©novation du restaurant du Domaine des Hautes Fagnes Ă  Ovifat. « Notre spĂ©cialitĂ© reste les soins de santĂ©, mais depuis que je suis arrivĂ© en 2010, nous avons bien Ă©largi le spectre de nos compĂ©tences durant ces 15 annĂ©es », indique STEPHAN PALM.

sur la qualitĂ© et la durabilitĂ© de notre mobilier, je citerais cette rĂ©flexion rĂ©cemment entendue lors d’une rĂ©novation Ă  Uccle. Avant les travaux, quelqu’un m’a dit : « la seule chose encore en bon Ă©tat, ce sont les meubles Palm. » Tout est dit dans ce beau compliment, non ?

Tradecowall, la coopérative qui transforme vos déchets de déconstruction en ressources

En RĂ©gion wallonne, Tradecowall est une sociĂ©tĂ© coopĂ©rative d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral qui valorise les dĂ©chets de dĂ©construction (bĂątiments et voirie) en ressources valorisables. Via le travail de ses Ă©quipes, 500.000 tonnes de dĂ©chets inertes sont recyclĂ©es et 800.000 tonnes de terres de dĂ©blais sont valorisĂ©es, en moyenne, par an. PrĂ©sentation avec Thibault Mariage, directeur DĂ©veloppement et QHSE.

C’est l’ex-CCW, devenue Embuild Wallonie, qui est Ă  la base de la crĂ©ation de Tradecowall au dĂ©but des annĂ©es 90, en partenariat avec la RĂ©gion wallonne. À l’heure actuelle, cette coopĂ©rative a un actionnariat public-privĂ© et regroupe 160 entrepreneurs-coopĂ©rateurs ainsi qu’Embuild Wallonie, Buildwise, le Centre de recherches routiĂšres et la Spaque. « En gĂ©rant 10 % du marchĂ©, nous sommes un acteur majeur de la valorisation des terres excavĂ©es en Wallonie », souligne THIBAULT MARIAGE

Sites récepteurs

Tradecowall est notamment connue pour son rĂ©seau de sites rĂ©cepteurs sur le territoire wallon. Le dĂ©veloppement de ces sites est d’ailleurs une mission dĂ©finie dans les statuts de la coopĂ©rative et renforcĂ©e par une mission dĂ©lĂ©guĂ©e via un AGW datant de 1994. « Nous en disposons actuellement d’une petite dizaine, principalement situĂ©s le long de l’axe E42-E4111, Ă  proximitĂ© des

grands chantiers. Ils servent Ă  valoriser les terres de dĂ©blais de type I Ă  V, dans le strict respect de la lĂ©gislation wallonne, l’AGW du 05/07/2018, et de la traçabilitĂ© Walterre », indique le directeur DĂ©veloppement et QHSE chez Tradecowall.

Une Ă©quipe est spĂ©cialement dĂ©diĂ©e Ă  cette tĂąchĂ© de trouver de nouveaux sites. Ces derniers doivent avoir une valeur ajoutĂ©e pour les partenaires : rĂ©habilitation de friches industrielles dĂ©saffectĂ©es, crĂ©ation de zones d’inondation temporaires ou d’espaces de vie, biodiversitĂ© et parcs urbains, amĂ©nagement de zones de production d’énergie verte ou encore lutte contre l’érosion en zone agricole. La principale difficultĂ© pour dĂ©velopper de tels endroits est l’obtention de permis, qui peut durer jusqu’à quatre ans en intĂ©grant la prĂ©paration, les Ă©tudes et les recours. « C’est donc important de dĂ©velopper ce type de projets sur base de partenariats public-privĂ©, notamment avec des terrains appartenant Ă  des entitĂ©s publiques », prĂ©cise Thibault Mariage.

↖ La rĂ©ception maĂźtrisĂ©e des terres sur un site rĂ©cepteur avec contrĂŽle Ă  l’entrĂ©e (pont-bascule) et Ă  la sortie (bac de lavage des roues pour qu’il n'y ait pas d’impact sur la circulation).

↑ La rĂ©alisation d’un amĂ©nagement paysager urbain, Ă  Jambes, est un exemple de site rĂ©cepteur porteur de valeur ajoutĂ©e.

« Notre feuille de route est la vision 30-30-30 : une solution de valorisation dans un rayon de 30 km de chaque chantier et disposer d’un rĂ©seau complet en 2030 pour une durĂ©e de 30 ans. »

Cinq étapes

Cinq Ă©tapes sont primordiales dans la valorisation des terres sur ces sites : l’obtention et la vĂ©rification des documents de traçabilitĂ© Walterre ; l’évacuation et le transport des terres jusqu’au site rĂ©cepteur avec des visites de chantier prĂ©vues pour contrĂŽler la disponibilitĂ© et la connaissance par l’entrepreneur du plan de tri des terres ; la rĂ©ception maĂźtrisĂ©e des terres sur site avec un contrĂŽle Ă  l’entrĂ©e (pont-bascule) et Ă  la sortie (bac de lavage des roues pour qu’il n'y ait pas d’impact sur la circulation) du site ; un auto-contrĂŽle rĂ©gulier des lots avant valorisation et enfin la mise en Ɠuvre des terres et la vĂ©rification des objectifs de portance. « Au moindre doute, nous nous rĂ©servons le droit de refuser les terres ou de les mettre en ‘stand by’ aprĂšs la phase d’auto-contrĂŽle. »

Comme exemples de sites rĂ©cepteurs porteurs de valeur ajoutĂ©e, on peut citer : la rĂ©habilitation de l’ancienne dĂ©charge des 7 voleurs Ă  Grand-Leez et celle de l’ancienne briqueterie de Grand-Manil Ă  Gembloux, la rĂ©alisation d’un amĂ©nagement paysager urbain Ă  Jambes, d’une zone d’inondation temporaire Ă  Feluy et d’un merlon paysager Ă  Libramont.

Recyclage

Outre ces sites rĂ©cepteurs, Tradecowall a dĂ©veloppĂ©, via ses filiales Recynam, Recymex et Valorem et des partenariats directs (Recyhoc et RecyliĂšge), un vĂ©ritable rĂ©seau de centres de recyclage en Wallonie. Ces centres permettent de garantir aux clients, tant publics que privĂ©s, la certification CE2+ et la sortie de statut de dĂ©chet (SSD) des produits mis sur le marchĂ©. La coopĂ©rative dispose aussi du laboratoire iTER, situĂ© au sein de son siĂšge social, Ă  Fernelmont. Ce dernier est la rĂ©fĂ©rence en matiĂšre de contrĂŽle et d’analyse des granulats recyclĂ©s.

Tradecowall dispose aussi d’un pĂŽle Recherche et DĂ©veloppement. Son objectif est la recherche permanente de techniques de recyclage et d’applications performantes pour les granulats recyclĂ©s. GrĂące Ă  cette activitĂ©, la coopĂ©rative participe Ă  de nombreux projets de recherche europĂ©ens et wallons : Circucell (bĂ©ton cellulaire), Recyparc PRO (transformation d’un centre en plateforme multi-usage incluant le rĂ©emploi), FibFreeCem (plaques en fibro-ciment non-amiantĂ©), Cosmocem (crĂ©ation d’une alternative au clinker), Mineral Loop (capture et sĂ©questration de CO2 industriel par carbonatation de dĂ©chets minĂ©raux), Ridias (utilisation de granulats recyclĂ©s mixtes dans la composition de fondations et bĂ©tons de revĂȘtement pour les chemins de remembrement) et enfin SeRaMCo (utilisation de matĂ©riaux recyclĂ©s dans la production de bĂ©ton et ciment en Europe du Nord-Ouest). La mission de Tradecowall est aussi d’apporter un support, des conseils et de l’expertise dans la gestion des dĂ©chets et de dispenser des formations.

Walterre

Enfin, terminons par un mot sur la relation entre Tradecowall et l’asbl Walterre, qui gĂšre la traçabilitĂ© des terres excavĂ©es en Wallonie. Le rapport annuel 2024 de l’asbl montre une excellente intĂ©gration sectorielle. Sur 8,3 millions de mÂł de terres caractĂ©risĂ©s, 5,7 (4,4 vers un site rĂ©cepteur soit 77 % et 1,3 vers un centre de regroupement soit 22 %) ont Ă©tĂ© transportĂ©s via 7.200 documents de transport, soit 68 % du volume caractĂ©risĂ© et 800 mÂł en moyenne.

Sur la problĂ©matique du manque de sites rĂ©cepteurs, les chiffres montrent le contraire avec 371 dĂ©clarations de site rĂ©cepteur en 2023 pour 432 en 2024, soit une augmentation de 16 %. « Le problĂšme qui subsiste est l’augmentation de la distance entre le chantier et le site, ce qui engendre une augmentation des coĂ»ts pour les maĂźtres d’ouvrage publics et privĂ©s et un plus fort impact environnemental », indique Thibault Mariage. Qui conclut par un mot concernant le futur. « Notre feuille de route est la vision 30-30-30 : une solution de valorisation dans un rayon de 30 km de chaque chantier et disposer d’un rĂ©seau complet en 2030 pour une durĂ©e de 30 ans. En tant qu’actionnaire de Tradecowall, la RĂ©gion wallonne nous aide Ă  mettre cette vision en place. »

La SLRB a lancé des initiatives pour faciliter les rénovations en milieu habité

En Région de Bruxelles-Capitale, dans les dix prochaines années, on estime que 70 % des rénovations de logements sociaux se dérouleront en milieu habité. Ces travaux représentent souvent un énorme défi. Via Embuild.Brussels, la SLRB (Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale) souhaite informer les entreprises de construction que des initiatives sont prises pour que ces chantiers se déroulent de maniÚre optimale.

La SLRB est un organisme d’intĂ©rĂȘt public (OIP) en charge du logement social en RĂ©gion de Bruxelles-Capitale. Sous sa tutelle, 16 SISP (SociĂ©tĂ©s immobiliĂšres de Service Public) agissent en tant que maĂźtres d’ouvrage lors de travaux de rĂ©novation. « L’un de nos rĂŽles est d’accompagnerlesSISPdansleursprojetsderĂ©novation. Elles nous remettent un plan d’investissement Ă  dix ans que nous validons. Ensuite, nous accompagnons les diffĂ©rentes phases des projets, au niveau technique, juridique et financier », explique BÉNÉDICTE GENART, de la direction du patrimoine de la SLRB. On parle ici de la gestion de 41.000 unitĂ©s de logements sociaux, qui doivent atteindre les objectifs Ă©nergĂ©tiques fixĂ©s par l’Europe et la RĂ©gion Ă  l’horizon 2040. Pour le logement public, chaque logement doit atteindre la performance de minimum 150 kWh/mÂČ/an (PEB C) et la moyenne globale du secteur doit ĂȘtre de 100 kWh/mÂČ/an. Une tĂąche considĂ©rable, d’autant plus que, faute de logements vacants, la plupart des rĂ©novations doivent se faire sans reloger les habitants. Cela engendre des tensions qu’il est essentiel d’anticiper, en consultant, informant et rassurant les locataires, tout en tenant compte de leurs besoins. Pour y parvenir et amĂ©liorer les conditions de ces chantiers et les relations entre tous les acteurs concernĂ©s, dont les entreprises de construction, la SLRB a menĂ© diffĂ©rentes initiatives. « Nous avons montĂ© un groupe de travail ‘rĂ©novation en milieu habité’ il y a trois ans. Tout d’abord, nous avons dressĂ© un Ă©tat des lieux des bonnes pratiques existantes dans le secteur bruxellois, mais

« La transversalité entre les acteurs sociaux et techniques est fondamentale dans ce type de projets. »

Des tables rondes, au cours desquelles les SISP ont partagé leur expérience et des experts sont venus alimenter le débat, ont été organisées.

aussi en Flandre, en Wallonie et en France. Nous avons ensuite développé le projet selon plusieurs axes », indique Bénédicte Genart.

Réseau

Le premier est la constitution d’un rĂ©seau. « La transversalitĂ© entre les acteurs sociaux et techniques est fondamentale dans ce type de projets. Nous avons donc voulu crĂ©er un rĂ©seau en organisant des tables rondes et des rencontres, au cours desquelles les SISP ont partagĂ© leur expĂ©rience et des experts sont venus alimenter le dĂ©bat. Par ailleurs, l’engagement d’ASC (Accompagnateurs Sociaux Chantier) a Ă©tĂ© encouragĂ©. Ce rĂŽle est primordial en cas de rĂ©novation en milieu habitĂ©. Au sein de la SISP, il est le facilitateur entre l’entreprise, le service technique et social de la SISP, et le locataire. En octobre 2021, quatre sociĂ©tĂ©s avaient ce type de profil dans leur

Ă©quipe. Ces SISP avant-coureuses ont permis d’inspirer tout le secteur et aujourd’hui, elles sont dix, presque douze Ă  en avoir. »

Cahiers des charges-types

Le second axe est l’adaptation des cahiers des charges-types. « Nous fournissons aux SISP les documents types pour mener ces travaux et nous y avons inclus la donnĂ©e ‘travaux en milieu habité’. »

Enfin, le troisiĂšme axe est la mise sur pied d’une toolbox. « Il s’agit d’un outil en ligne partagĂ©, Ă  destination des SISP, qui rassemble les bonnes pratiques, des ouvrages de rĂ©fĂ©rence, les documents types et les Ă©vĂ©nements. »

En mettant sur pied ces initiatives, la SLRB attend des entreprises un certain engagement et de la crĂ©ativitĂ©. « Nous demandons au secteur de s’impliquer Ă  nos cĂŽtĂ©s pour que ces travaux se passent au mieux : assurer une communication claire et bienveillante avec les locataires et sensibiliser les travailleurs au contexte spĂ©cifique, dans le but de garantir un respect mutuel. »

Conclusion

En guise de conclusion, BĂ©nĂ©dicte Genart insiste sur deux points. « Un, il faut rendre le locataire acteur de la rĂ©novation de son logement. Une communication appropriĂ©e pour comprendre l’intĂ©rĂȘt et le dĂ©roulement des travaux permet d’amener un certain apaisement et d’éviter des situations de blocage. Deux, il faut assurer une transversalitĂ© entre les mĂ©tiers techniques et sociaux pour le bienĂȘtre du locataire. Il faut un engagement de tous les acteurs ! »

LE RÔLE PRÉPONDÉRANT DE L’ASC DU FOYER ANDERLECHTOIS LORS DU CHANTIER

« LES GOUJONS »

Depuis aoĂ»t 2020, la sociĂ©tĂ© momentanĂ©e Louis De Waele-Franki procĂšde Ă  la rĂ©novation du bĂątiment « Les Goujons », Ă  Anderlecht. Il s’agit d’un immeuble Ă  appartements de 19 Ă©tages (65 mĂštres de haut), comprenant 384 unitĂ©s de logement et hĂ©bergeant entre 1.200 et 1.600 personnes.

FREDERICK DESIER est le directeur de ce projet chez Louis De Waele. Il nous a parlĂ© de cette expĂ©rience de rĂ©novation en milieu habitĂ©. « L’objectif Ă©tait de remplacer tous les balcons, dont un tiers n’étaient plus accessibles, et les chĂąssis par des nouveaux en bois avec du double vitrage, de ce bĂątiment datant de la fin des annĂ©es 70. Nous avons Ă©galement posĂ© un nouveau systĂšme de ventilation et des moyens complĂ©mentaires d’économie d’énergie », indique le directeur de projet.

Le dĂ©but du chantier a Ă©tĂ© compliquĂ©. Frederick Desier nous explique pourquoi. « Quand vous arrivez avec une grue tour de 70 mĂštres pour une rĂ©novation profonde de façade en annonçant 1.200 jours de travaux sur un site habitĂ©, c’est difficile. Vous n’ĂȘtes pas trĂšs bien accueillis par les citoyens, en commençant Ă  7h du matin. Certains locataires vous menacent, notamment avec de l’huile bouillante. AprĂšs dix menaces sur une semaine, nous avons prĂ©fĂ©rĂ© marquer une pause temporaire pour apaiser les tensions et assurer la sĂ©curitĂ© de tous. »

L’intervention de la commune et du Foyer Anderlechtois, l’une des seize SISP, a alors Ă©tĂ© primordiale. « Ils ont assurĂ© une bonne communication avec les locataires et ont bien expliquĂ© le pourquoi des travaux. Progressivement, les choses sont rentrĂ©es dans l’ordre et les

tensions se sont apaisĂ©es. Le rĂŽle de l’Accompagnatrice Sociale Chantier (ASC) du Foyer Anderlechtois a aussi Ă©tĂ© prĂ©pondĂ©rant. DĂšs le dĂ©but, elle a accompagnĂ© le gĂ©omĂštre pour l’état des lieux dans les appartements. Elle a aussi assurĂ© le lien et la communication entre nous et les locataires. Par exemple, quand nous devions entrer dans un appartement pour une intervention, et qu’il n’y avait personne, c’est elle qui s’occupait de contacter le locataire pour nous faire rentrer. Elle a Ă©galement tenu des rĂ©unions hebdomadaires qui ont rassurĂ© tout le monde. Cette fonction au sein des SISP est trĂšs intĂ©ressante pour le bon dĂ©roulement de ce type de chantiers. »

MalgrĂ© des dĂ©buts compliquĂ©s, aprĂšs cinq ans, Frederick Desier parle d’une ‘belle rĂ©ussite’, Ă  quelques semaines de la fin des travaux. « Je vais vous donner un exemple de l’évolution au cours des cinq ans de travaux. Au dĂ©but, nos hommes Ă©taient conspuĂ©s et il y a quelques mois, lorsqu’il faisait froid, des locataires entrouvraient leurs fenĂȘtres pour leur proposer du cafĂ© ou du thĂ©. Ils ont compris les bĂ©nĂ©fices des travaux en termes de confort, notamment avec des balcons plus larges, et nous disent rĂ©guliĂšrement merci ! De plus, et je tiens Ă  le signaler, il n’y a eu aucun incident Ă  dĂ©plorer. » Et de conclure. « C’est trĂšs important que ces chantiers en milieu habitĂ© se dĂ©roulent bien, car les logements sociaux bruxellois datent pour la plupart de la fin des annĂ©es 70 et ont besoin d’ĂȘtre rĂ©novĂ©s. Sur un site en milieu habitĂ©, soit chacun reste campĂ© sur ses positions, soit on avance ensemble, en bonne intelligence. Chez Louis De Waele, nous choisissons l’option deux. Et j’insiste encore une derniĂšre fois : la communication est importantissime pour avancer ! »

Sur cette photo, les anciens balcons (à g.) et les nouveaux (à dr.) du bùtiment « Les Goujons », à Anderlecht.

Le vélo-cargo trace sa route sur les chantiers bruxellois

Longtemps associĂ© Ă  la livraison urbaine, le vĂ©locargo s’impose aujourd’hui comme un vĂ©ritable outil professionnel dans le secteur. À Bruxelles, certaines entreprises n’hĂ©sitent plus Ă  dĂ©laisser leurs camionnettes pour pĂ©daler entre deux chantiers. TĂ©moignages, chiffres clĂ©s et retour sur le Lunch DĂ©couverte « VĂ©lo & Construction », organisĂ© par Embuild.Brussels, le 16 mai dernier. SECTEURS &

Plus de 250 entreprises bruxelloises ont déjà franchi le pas du vélo-cargo depuis 2020.

L’évĂ©nement a rĂ©uni entreprises, experts et partenaires autour d’un objectif clair : explorer le potentiel du vĂ©lo-cargo dans les mĂ©tiers de la construction. Une rĂ©ponse concrĂšte aux dĂ©fis de mobilitĂ© qui plombent la productivitĂ© dans la capitale. Avec des vitesses de circulation rĂ©elles qui plafonnent Ă  13 km/h en hypercentre et une pression croissante sur le stationnement, le vĂ©lo-cargo offre une alternative agile, Ă©conomique et durable. Plus de 250 entreprises bruxelloises ont dĂ©jĂ  franchi le pas depuis 2020.

Outil Ă  part entiĂšre

Pour beaucoup, la transition commence par nĂ©cessitĂ©. C’est le cas de Bru Co Creation, entreprise gĂ©nĂ©rale active dans la construction circulaire et basĂ©e Ă  Jette. « Au dĂ©part, j’ai choisi le vĂ©lo-cargo car ma compagne avait besoin de la voiture et il fallait dĂ©poser les enfants. Mais trĂšs vite, j’ai rĂ©alisĂ© que c’était bien plus qu’un mode de transport : c’est devenu un outil de travail Ă  part entiĂšre », explique le fondateur YANNICK WARNAU. Son vĂ©lo supporte jusqu’à 250 kg, couvre un rayon quotidien d’environ 10 km autour de Jette, et lui permet de rĂ©aliser prĂšs de 70 % de ses dĂ©placements professionnels. « Je gagne un temps fou, notamment sur le stationnement. Et si j’oublie un outil, je fais l’aller-retour en deux minutes », ajoute-t-il.

MĂȘme constat chez Chauffage Matagne, spĂ©cialiste en chauffage et ventilation basĂ© Ă  Schaerbeek. L’entreprise a intĂ©grĂ© le vĂ©lo progressivement, d’abord pour les devis, puis pour les entretiens, jusqu’à en faire son moyen de transport principal. « Aujourd’hui, je fais tous mes entretiens Ă  vĂ©lo. J’ai mĂȘme restreint ma zone d’intervention pour gagner en temps et en efficacitĂ©. On n’est pas des chauffeurs routiers, le but c’est d’ĂȘtre local », tĂ©moigne le gĂ©rant MAXIMILIEN DE VIRON

Bénéfices concrets

Les avantages Ă©voquĂ©s sont multiples : gain de temps, meilleure gestion du planning, Ă©conomies de carburant et d’entretien, mais

aussi plaisir de circuler sans stress. « Ma secrĂ©taire savait Ă  la fin de la journĂ©e si j’avais Ă©tĂ© Ă  vĂ©lo, car mon agenda se remplissait plus vite », sourit le patron de Chauffage Matagne. Quant aux jours pluvieux, ils sont rares Ă  vraiment poser problĂšme : en un an et demi, il n’a repris la voiture que deux fois.

Sur le plan budgĂ©taire, le vĂ©lo-cargo n’est pas seulement une option Ă©cologique, c’est aussi une solution rentable. Bru Co Creation tĂ©moigne d’une rĂ©duction drastique de ses pleins d’essence, d’un par semaine Ă  un toutes les six semaines, et d’un coĂ»t d’assurance vĂ©lo limitĂ© Ă  20 €/mois. De plus, des primes rĂ©gionales peuvent couvrir jusqu’à 4.000 € pour l’achat d’un vĂ©lo-cargo ou 2.000 € pour une remorque, avec un plafond annuel fixĂ© Ă  12.000 € par entreprise.

S’adapter Ă  son activitĂ©

Bien entendu, tout ne peut pas se faire Ă  vĂ©lo. Les deux entreprises interrogĂ©es continuent Ă  utiliser ponctuellement des camionnettes, notamment pour le transport de matĂ©riaux trop volumineux. Certaines combinaisons originales Ă©mergent : trottinettes Ă©lectriques pour les ouvriers, vĂ©hicules laissĂ©s sur site comme mini-dĂ©pĂŽts mobiles, ou remorques partagĂ©es via des services tels que Remorquable. « Ce n’est pas adaptĂ© Ă  tous les profils, mais beaucoup plus qu’on ne le pense », souligne Yannick Warnau. Plafonnage, Ă©lectricitĂ©, maintenance, petits dĂ©pannages...De nombreuses interventions lĂ©gĂšres peuvent facilement ĂȘtre rĂ©alisĂ©es Ă  vĂ©lo, avec des charges allant jusqu’à 650 L ou 150 kg

grùce à une remorque. Plusieurs constructeurs proposent des modÚles spécifiquement conçus pour les métiers de la construction.

Changer de regard, tester sans engagement

Le principal frein reste souvent psychologique : peur du vol, de la mĂ©tĂ©o ou de l’inadaptation technique. Mais des solutions existent : cadenas renforcĂ©s, trackers GPS, modĂšles robustes, hubs urbains et possibilitĂ©s de leasing ou de location longue durĂ©e. La coopĂ©rative Urbike recommande d’ailleurs une feuille de route en six Ă©tapes pour dĂ©marrer, en commençant par des tests de terrain avec l’équipe, suivis d’un projet pilote et d’un plan de dĂ©ploiement.

Pour Embuild.Brussels, il s’agit d’ouvrir des perspectives : non pas imposer une solution unique, mais sensibiliser Ă  un Ă©ventail d’outils adaptĂ©s aux rĂ©alitĂ©s urbaines et aux contraintes de terrain. Le vĂ©lo-cargo ne remplacera pas le camion pour tous les usages, mais il offre une rĂ©ponse crĂ©dible, souple et innovante Ă  la congestion croissante de Bruxelles.

Conclusion

Changer d’outil, c’est parfois changer de rythme, de perspective, voire de modĂšle Ă©conomique. En intĂ©grant le vĂ©lo-cargo dans leur logistique quotidienne, des artisans bruxellois redĂ©couvrent une mobilitĂ© Ă  taille humaine, mieux adaptĂ©e Ă  leur mĂ©tier. Et si, demain, pĂ©daler devenait un nouvel indicateur de performance dans la construction ?

←← Maximilien de Viron, le gĂ©rant de Chauffage Matagne, spĂ©cialiste en chauffage et ventilation basĂ© Ă  Schaerbeek.

← Yannick Warnau est le fondateur de Bru Co Creation, entreprise gĂ©nĂ©rale active dans la construction circulaire et basĂ©e Ă  Jette.

INFO : Des questions ou envie d'explorer les possibilités pour votre entreprise ? Contactez notre cellule Mobilité & Logistique : mobilite@embuild.be ou 02 545 58 36.

Vers une rĂ©duction de l’impact environnemental du bĂ©ton

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IMPACT ENVIRONNEMENTAL DU BÉTON (ARMÉ)

Pour dĂ©terminer l’impact environnemental du bĂ©ton, il faut prendre en compte son cycle de vie complet, depuis l’extraction et la transformation des matiĂšres premiĂšres jusqu’à la dĂ©molition de l’ouvrage en fin de vie, en passant par le transport et la mise en Ɠuvre sur le chantier. Une analyse du cycle de vie (ACV) permet de dĂ©finir cet impact Ă  partir de 17 indicateurs diffĂ©rents (changement climatique, formation de particules, Ă©puisement des matiĂšres premiĂšres, toxicitĂ© pour l’homme, 
). Ces indicateurs peuvent ĂȘtre convertis en un coĂ»t environnemental, qui reprĂ©sente le coĂ»t social nĂ©cessaire pour Ă©viter ou compenser d’éventuels problĂšmes environnementaux (voir l’article Buildwise 2018/02.02).

À titre de rĂ©fĂ©rence, le graphique ci-aprĂšs indique l’impact environnemental d’un bĂ©ton armĂ© prĂȘt Ă  l’emploi rĂ©alisĂ© avec du ciment Portland (CEM l) et des granulats primaires (sable et gravier non recyclĂ©s), conformĂ©ment aux exigences de durabilitĂ© de la norme NBN B 15-001 pour la classe environnementale EE3 (exposition au gel et Ă  la pluie). La teneur minimale en ciment considĂ©rĂ©e dans cet exemple est de 320 kg par mĂštre cube de bĂ©ton, bien que cette valeur soit souvent plus Ă©levĂ©e dans la pratique.

Il ressort du graphique que le ciment a l’impact le plus important. Ceci s’explique surtout par les Ă©missions Ă©levĂ©es de CO2 lors de la production du clinker, principal composant du ciment Portland. La phase de traitement des dĂ©chets, qui survient en fin de vie, a Ă©galement un impact environnemental considĂ©rable, la principale raison Ă©tant la consommation d’énergie et la formation de particules fines durant la dĂ©molition,

Le bĂ©ton Ă©tant l’un des matĂ©riaux les plus utilisĂ©s en construction, son impact environnemental joue un rĂŽle essentiel. Optimiser le pourcentage d’armatures ou utiliser des ciments et des liants alternatifs ou des granulats recyclĂ©s peut rĂ©duire cet impact. De tels choix apportent Ă©galement une solution Ă  la pĂ©nurie croissante de matiĂšres premiĂšres et Ă  l’amoncellement des dĂ©chets de construction et de dĂ©molition.

le transport vers le centre de recyclage et le recyclage. Enfin, l’impact de la fraction sableuse et des gros granulats est causĂ© par l’extraction et la transformation des matiĂšres premiĂšres ainsi que leur transport vers la centrale Ă  bĂ©ton.

Il ne faut pas non plus sous-estimer l’impact environnemental des armatures en acier. Celui-ci est principalement dĂ» Ă  l’influence des mĂ©taux sur les indicateurs de toxicitĂ© pour l’homme. Une assez forte incertitude plane nĂ©anmoins sur ces indicateurs, car les mĂ©thodes utilisĂ©es sont considĂ©rĂ©es comme moins rigoureuses.

2

RÉDUCTION DE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL

Comme pour tout produit ou systĂšme de construction, une stratĂ©gie gĂ©nĂ©rale consiste Ă  optimiser les quantitĂ©s de matĂ©riaux (structures plus Ă©lancĂ©es, Ă©lĂ©ments creux, ...). De mĂȘme, prolonger la durĂ©e de vie des ouvrages en bĂ©ton en les entretenant rĂ©guliĂšrement peut Ă©galement contribuer Ă  rĂ©duire l’impact de ce matĂ©riau sur l’environnement.

2.1 Optimiser le pourcentage d’armatures

Le pourcentage d’armatures peut varier fortement en fonction d’une application et d’une sollicitation spĂ©cifique. Ainsi, le fait de choisir une prĂ©dalle, des hourdis creux ou une dalle coulĂ©e sur place influence la quantitĂ© d’armatures requise. En cas d’élĂ©ments

IMPACT ENVIRONNEMENTAL D’UNE DALLE EN BÉTON ARMÉ D’UNE SURFACE DE 1 MÂČ ET D’UNE ÉPAISSEUR DE 15 CM EN FONCTION DE LA COMPOSITION DU BÉTON.

structurels prĂ©fabriquĂ©s de grande taille, par exemple, une armature supplĂ©mentaire est nĂ©cessaire pour reprendre les sollicitations exercĂ©es durant le transport vers le chantier ou pendant la mise en Ɠuvre.

2.2 Opter pour d’autres types de ciment

Concernant la composition du bĂ©ton, son impact environnemental peut ĂȘtre rĂ©duit en utilisant des ciments Ă  plus faible teneur en clinker. Ainsi, les analyses du cycle de vie de divers ciments recyclĂ©s indiquent un gain environnemental pouvant atteindre 60 % par kilo de ciment par rapport Ă  un ciment Portland classique (CEM I). Si l’on remplace le ciment Portland par un ciment de haut fourneau (CEM III/A) dans un bĂ©ton prĂȘt Ă  l’emploi, ce gain peut avoisiner les 20 % (voir graphique). Or, pour des raisons techniques ou logistiques, il n’est pas toujours possible d’employer du ciment de haut fourneau. Leur dĂ©lai de dĂ©coffrage plus long (lors de la prĂ©fabrication, par exemple) ou leur teinte plus

claire sont des caractéristiques qui peuvent limiter leur emploi.

Outre les ciments classiques prĂ©citĂ©s, des liants alternatifs, tels que les gĂ©opolymĂšres, sont disponibles sur le marchĂ©. Leurs performances techniques et leur impact sur l’environnement font l’objet d’une Ă©tude dĂ©taillĂ©e dans le cadre du projet Circular.Concrete (www.circular-concrete.be).

2.3 Utiliser des granulats recyclés

Bien que le remplacement partiel des gros granulats primaires (calcaire broyĂ©) par des granulats recyclĂ©s Ă  partir de dĂ©chets de construction et de dĂ©molition n’engendre qu’un faible gain environnemental (une rĂ©duction de 5 % de l’impact liĂ© Ă  la production si le taux de remplacement est de 50 %, voir graphique), une telle option reste toutefois utile, compte tenu de l’épuisement des matiĂšres premiĂšres.

Le gain environnemental dépend néanmoins fortement du transport des

granulats recyclĂ©s vers le chantier. Ainsi, une distance trop importante et l’utilisation de certains moyens de transport peuvent annuler ce gain.

Bien qu’un bĂ©ton Ă  base de granulats recyclĂ©s ait en gĂ©nĂ©ral une rĂ©sistance en compression lĂ©gĂšrement moindre, il n’est en principe pas nĂ©cessaire d’ajouter du ciment si le taux de remplacement est compris entre 20 et 30 % (voir l’article Buildwise 2019/05.01). Si l'on dĂ©cide d’en ajouter malgrĂ© tout, l’impact environnemental du bĂ©ton pourrait augmenter Ă  un point tel que le gain environnemental serait nul.

RĂ©sumĂ© d’un article paru en p. 10-11 du Buildwise Magazine 2020/1. Seul l’article original de Buildwise peut ĂȘtre citĂ© en rĂ©fĂ©rence.

DÉTAILS DE RÉNOVATION DES TOITURES À VERSANTS PAR LE PROCÉDÉ SARKING

La rĂ©novation Ă©nergĂ©tique des toitures Ă  versants est cruciale pour rĂ©duire les Ă©missions de CO2 et la consommation Ă©nergĂ©tique des bĂątiments. Une isolation adĂ©quate et l'amĂ©lioration de l'Ă©tanchĂ©itĂ© Ă  l'air peuvent diminuer significativement les besoins en chauffage. Le procĂ©dĂ© de sarking se rĂ©vĂšle particuliĂšrement efficace pour les combles dĂ©jĂ  amĂ©nagĂ©s, en offrant une meilleure isolation sans altĂ©rer l'intĂ©rieur. Ce systĂšme permet Ă©galement de conserver l'esthĂ©tique de la charpente tout en optimisant les performances Ă©nergĂ©tiques. La nouvelle NIT 294 de Buildwise vous apprendra tout ce qu’il faut savoir sur le sujet.

OPTIMISEZ LA LOGISTIQUE DE CHANTIER POUR BOOSTER VOTRE EFFICACITÉ

Saviez-vous qu’une gestion optimisĂ©e des flux de matĂ©riaux peut transformer votre productivitĂ© sur chantier ? En effet, une bonne maĂźtrise de la chaĂźne d’approvisionnement et de l’évacuation des matĂ©riaux est cruciale pour un travail efficace. L’Innovation Paper 46, tĂ©lĂ©chargeable sur notre site Internet buildwise.be, est un guide indispensable pour tous les entrepreneurs souhaitant amĂ©liorer la gestion des flux de matĂ©riaux sur leurs chantiers. Il propose une sĂ©rie de recommandations pour rĂ©duire les coĂ»ts liĂ©s au stockage et Ă  la manutention des matĂ©riaux, booster votre productivitĂ©, mais aussi diminuer l’impact environnemental de vos chantiers.

Vous y dĂ©couvrirez des techniques telles que l’installation de chantier dynamique, la mĂ©thode des 5S pour une meilleure organisation, l’utilisation de solutions numĂ©riques comme le BIM pour une gestion plus prĂ©cise et efficace des matĂ©riaux, ou encore les Centres de consolidation construction (CCC) et la mĂ©thode du kitting. Bon nombre de ces mĂ©thodes, comme le 5S ou le kitting, sont applicables aux chantiers de petite taille. Ce guide comprend Ă©galement une rĂ©flexion sur l’importance de la planification collaborative et de la prĂ©paration logistique.

Ce document est incontournable pour les entrepreneurs qui cherchent à intégrer des pratiques de logistique avancées dans leurs processus, transformant ainsi les défis en opportunités de croissance et de compétitivité.

EXPLOREZ LA CONSTRUCTION EN BOIS AVEC LA NOTE D’INFORMATION TECHNIQUE 291

Ce guide pratique, disponible sur notre site Internet buildwise.be, vous plonge dans l’univers des maisons unifamiliales Ă  ossature en bois, une mĂ©thode de construction en plein essor qui allie efficacitĂ© et durabilitĂ©. Il propose des recommandations prĂ©cises sur le choix des matĂ©riaux, les compositions de murs et de planchers, mais aussi les dĂ©tails de raccord entre Ă©lĂ©ments constructifs. La NIT 291 couvre Ă©galement les exigences performantielles spĂ©cifiques Ă  ce type d’ouvrage ainsi que les tolĂ©rances de fabrication et d’exĂ©cution.

Si vous ĂȘtes actif dans le secteur des constructions Ă  ossature en bois, ce document vous offre les clĂ©s pour optimiser vos projets et exceller dans l’art de bĂątir avec le bois. Ne manquez pas ce document incontournable qui vous guidera pour un travail impeccable de A Ă  Z

EXEMPLE DE CONCEPTION D’UN SYSTÈME DE VENTILATION POUR UN LOGEMENT (1er complĂ©ment Ă  la NIT 258)

L’élaboration d’un systĂšme de ventilation efficace et de qualitĂ© est essentielle pour garantir la qualitĂ© de l’air intĂ©rieur dans nos bĂątiments. Cette tĂąche peut toutefois s’avĂ©rer complexe, car elle nĂ©cessite de suivre les bonnes Ă©tapes, et ce, depuis la conception et le montage du systĂšme de ventilation jusqu’à la mise en service et l’entretien de celui-ci.

Ce premier complĂ©ment Ă  la Note d’information technique (NIT) 258 fournit au concepteur un exemple concret de conception et de dimensionnement d’un systĂšme de ventilation pour une maison unifamiliale comportant une partie professionnelle.

Chaque Ă©tape de ce processus comprend une section ‘RĂ©fĂ©rences’ qui renvoie au paragraphe correspondant dans la NIT 258 afin d’en savoir plus sur les recommandations, une rubrique ‘ThĂ©orie’ qui rĂ©sume briĂšvement les rĂ©glementations et les recommandations et un volet ‘Pratique’ qui couvre l’installation du systĂšme de ventilation. Les Ă©tapes rĂ©alisables Ă  l’aide de l’outil de calcul Optivent sont clairement indiquĂ©es.

En tant qu’entrepreneur, vous pouvez tĂ©lĂ©charger la NIT 258.1 sur le site Internet https://www.buildwise.be avec vos codes d’accĂšs. La version papier payante peut ĂȘtre commandĂ©e par e-mail Ă  l’adresse publ@buildwise.be.

Les Montois vont pouvoir se réapproprier le Waux-Hall

À Mons, le Waux-Hall est un site emblĂ©matique. SituĂ© aux portes de la citĂ© du Doudou, il a vu des milliers d’étudiants venir y faire la fĂȘte dans sa cĂ©lĂšbre salle et le parc est toujours trĂšs prisĂ© des Montois. Malheureusement, le bĂątiment est fermĂ© au public depuis une dizaine d’annĂ©es pour cause d’instabilitĂ©. En novembre 2023, notre membre ACH Construct a dĂ©marrĂ© des travaux de rĂ©habilitation du bĂątiment et des abords immĂ©diats. Objectif : y installer un restaurant au bel Ă©tage et une brasserie au rez-de-jardin, en mĂȘlant neuf et ancien.

ImplantĂ© Ă  l’entrĂ©e d’un parc oĂč les Montois aiment toujours venir se promener, le Waux-Hall a Ă©tĂ© construit en 1850. À l’époque, il s’agissait d’une rĂ©sidence privĂ©e, puis d’une guinguette et enfin un parc communal. Le bĂątiment (pavillon), cĂ©lĂšbre pour sa couleur rosĂ©e et facilement reconnaissable avec sa tour centrale dotĂ©e d’une horloge, a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© sur les anciennes fortifications montoises, plus prĂ©cisĂ©ment le fort d’HavrĂ©, datant du 14e siĂšcle. Leur derniĂšre remise en Ă©tat date de 1815, soit la pĂ©riode hollandaise de la Belgique.

Par aprĂšs, une salle avec une structure en bois a Ă©tĂ© annexĂ©e Ă  l’arriĂšre du pavillon, au cours du 20e siĂšcle. « Dans les annĂ©es 1970, une premiĂšre grosse rĂ©novation de cette annexe a eu lieu pour en faire une salle de fĂȘte. Et depuis, plus rien ! Il y a une dizaine d’annĂ©es, les pompiers ont exigĂ© de fermer le site qui devenait trop dangereux, pour le plus grand regret de tous les Montois, et particuliĂšrement les Ă©tudiants nombreux Ă  venir y faire la fĂȘte. Et nous sommes arrivĂ©s fin 2023 pour tout remettre en Ă©tat et crĂ©er un restaurant au bel Ă©tage et une brasserie au rez-de-jardin », indique PHILIPPE HAINAUT, chef du projet chez ACH Construct.

Le maĂźtre d’ouvrage est la Ville de Mons, l’auteur de projet est le bureau d’architecture Atelier Empreinte, associĂ© au bureau IS pour la partie stabilitĂ© et les techniques spĂ©ciales.

Stabiliser la façade arriÚre

Vu l’anciennetĂ© du bĂątiment, il a d’abord Ă©tĂ© primordial de vider les lieux. « La premiĂšre mission a Ă©tĂ© de dĂ©monter la toiture pour allĂ©ger le bĂątiment, une partie du chantier s’est

donc dĂ©roulĂ©e Ă  ciel ouvert », prĂ©cise le chef de projet. « Ensuite, les dĂ©molitions se sont poursuivies par la dĂ©molition de la salle de fĂȘtes, de la coursive couverte cĂŽtĂ© gauche et de la premiĂšre rangĂ©e d’arcades, qui Ă©tait un ajout tardif au rez-de-jardin. Ceci a permis de remettre en valeur les arcades d’origine et les deux tours de l’ancien fort. A l’arriĂšre du bĂątiment, au niveau du rez-de-jardin, nous avons dĂ©blayĂ© les anciens terre-pleins et procĂ©dĂ© Ă  la dĂ©molition phasĂ©e du mur contre terres, afin de faire apparaĂźtre trois arcades voĂ»tĂ©es en briques. »

Les vieux planchers en bois, au niveau des combles techniques, ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par des poutrains-claveaux. De mĂȘme, les anciennes voĂ»tes en briques, entre les poutrelles mĂ©talliques du rez-de-jardin, ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par un nouveau plancher en bĂ©ton, et ce afin d’ĂȘtre aux normes pompiers pour accueillir du public.

Restaurant dans l’annexe

La forme en U du pavillon a donnĂ© l’idĂ©e Ă  l’architecte de venir intĂ©grer une boite moderne Ă  l’arriĂšre de la façade. Une boite entiĂšrement vitrĂ©e s’insĂ©rant partiellement dans la façade arriĂšre a donc vu le jour, offrant une vue panoramique incroyable sur le parc. Notons pour la prouesse technique que celle-ci est partiellement en porte-Ă -faux. C’est dans cet espace prolongeant l’arriĂšre du pavillon que se trouvera la salle principale du restaurant. Il s’agit de la partie la plus moderne de ce chantier. « Pour laisser la façade arriĂšre du Waux-Hall bien visible, on nous a demandĂ© de crĂ©er une verriĂšre zĂ©nithale entre la salle de restaurant et le pavillon, augmentant la coupure entre l’ancien et le neuf » indique Philippe Hainaut.

Le bĂątiment (pavillon), cĂ©lĂšbre pour sa couleur rosĂ©e et facilement reconnaissable avec sa tour centrale dotĂ©e d’une horloge, a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© sur les anciennes fortifications montoises, plus prĂ©cisĂ©ment le fort d’HavrĂ©, datant du 14e siĂšcle.

Une boite entiĂšrement vitrĂ©e s’insĂ©rant partiellement dans la façade arriĂšre a vu le jour, offrant une vue panoramique incroyable sur le parc. C’est dans cet espace prolongeant l’arriĂšre du pavillon que se trouvera la salle principale du restaurant.

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La premiĂšre mission a Ă©tĂ© de dĂ©monter la toiture pour allĂ©ger le bĂątiment. Ensuite, les dĂ©molitions se sont poursuivies par la dĂ©molition de la salle de fĂȘtes, de la coursive couverte cĂŽtĂ© gauche et de la premiĂšre rangĂ©e d’arcades, qui Ă©tait un ajout tardif au rez-de-jardin. Ceci a notamment permis de remettre en valeur les arcades d’origine.

Un escalier mĂ©tallique, de forme sculpturale, a Ă©tĂ© construit pour passer d’un niveau Ă  l’autre Ă  l’extĂ©rieur, de mĂȘme qu’un escalier monumental et hĂ©licoĂŻdal, ainsi qu’un ascenseur ont Ă©tĂ© créés Ă  l’intĂ©rieur pour liaisonner les deux espaces publics. Des terrasses adjacentes Ă  la nouvelle annexe ont Ă©tĂ© conçues pour permettre aux visiteurs de profiter pleinement d’une magnifique vue sur le parc en cas de bon temps. Plaisir garanti ! PrĂ©cisons qu’un accĂšs pour les PMR a aussi Ă©tĂ© mis en place.

Rez-de-chaussée jardin

Le restaurant se situera donc au bel Ă©tage. En-dessous, dans les caves dĂ©nommĂ©es Ă©galement rez-de-jardin ou socle, se trouvera une brasserie. « Dans ce sous-sol, nous avons retrouvĂ© de nombreuses piĂšces voutĂ©es, des grandes et des petites. Cet espace servait notamment d’atelier et de stockage pour les jardiniers communaux en charge de l’entretien du site. S’y trouvait Ă©galement l’atelier liĂ© Ă  la ducasse. C’est lĂ  que le dragon se refaisait une jeunesse et oĂč Ă©taient confectionnĂ©s tous les accessoires et costumes liĂ©s Ă  la ducasse », souligne le chef du projet. « Dans cette partie, nous avons rĂ©alisĂ© des dalles de sol en bĂ©ton pour stabiliser le sol et y placer un chauffage sol. Nous avons dĂ©moli certains murs pour crĂ©er de plus grands espaces. Nous avons rĂ©alisĂ© des injections dans tous les murs pour Ă©viter l’humiditĂ© ascensionnelle, certains faisant deux mĂštres d’épaisseur. Un gros travail a aussi Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© sur les briques. Nous les avons sablĂ©es, dĂ©jointoyĂ©es et rejointoyĂ©es. Les plus abĂźmĂ©es ont Ă©tĂ© enlevĂ©es et remplacĂ©es. On peut donc rĂ©sumer les travaux rĂ©alisĂ©s au sous-sol en une remise en valeur des anciennes maçonneries. Tout cet espace sera dĂ©volu Ă  la brasserie, avec vue et accĂšs direct

au parc, et comprendra une terrasse partiellement couverte par le cube vitrĂ© du restaurant. On y trouvera Ă©galement les locaux utilisĂ©s par le personnel d’entretien du parc et une salle polyvalente pour sĂ©minaires, rĂ©unions ou les activitĂ©s du DynamusĂ©e. »

Façade avant et les latérales

Des travaux ont Ă©galement Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s sur la façade avant et les deux latĂ©rales. « Nous les avons repeintes en rose, soit la couleur d’origine du bĂątiment. Nous avons rĂ©alisĂ© un hydrogommage sur les pierres bleues pour les nettoyer et certaines ont Ă©tĂ© partiellement remplacĂ©es ou restaurĂ©es. Un gros travail de sablage, dĂ©jointoyage, rejointoyage et remplacement a Ă©galement Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© sur les briques apparentes. Enfin, nous avons remplacĂ© tous les anciens chĂąssis par des nouveaux en aluminium et conçu de nouvelles corniches, en plus du remplacement de la couverture des toitures. »

Les Ă©quipes d’ACH Construct sont Ă©galement intervenues au niveau de la tour centrale du pavillon. « On a refait les boiseries, rĂ©haussĂ© les garde-corps au sommet Ă  plus d’un mĂštre de hauteur, repeint l’horloge et rĂ©parĂ© son mĂ©canisme. » Nous confirmons qu’elle Ă©tait bien Ă  l’heure lors de notre visite.

Parc classé

À l’heure oĂč vous lirez ces lignes, les travaux du bĂątiment seront terminĂ©s et de nouveaux commenceront pour rĂ©amĂ©nager le parc. « Un parc qui est classĂ© alors que le Waux-Hall ne l’est pas », prĂ©cise Philippe Hainaut. Qui retiendra de ce chantier remarquable deux Ă©lĂ©ments capitaux : « les deux dĂ©fis Ă©taient l’importance de la stabilisation de la façade arriĂšre et le volume Ă©norme de briques Ă  restaurer Ă  tous les niveaux. »

PROMO DU MOIS DE SEPTEMBRE 2025

Journal des Travaux

Embuild

Le journal des travaux (Ă©tabli conformĂ©ment aux prescriptions des autoritĂ©s) doit ĂȘtre tenu sur chaque chantier par le dĂ©lĂ©guĂ© du pouvoir adjudicateur. Chaque jour doivent y ĂȘtre inscrits tous les renseignements relatifs Ă  l’exĂ©cution des travaux.

Le journal des travaux permet d’avoir une vue d’ensemble du dĂ©roulement des travaux et des dĂ©cisions prises, de mĂȘme que des instructions donnĂ©es par le pouvoir adjudicateur et le concepteur du projet. Il est tenu Ă  jour en permanence sur le chantier jusqu’à la rĂ©ception provisoire du marchĂ©.

L’administration, l’entrepreneur et le concepteur de l’ouvrage reçoivent gĂ©nĂ©ralement chaque semaine une copie des Ă©lĂ©ments qui ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s au journal durant la semaine Ă©coulĂ©e.

Le journal des travaux est surtout utilisĂ© dans le cadre des marchĂ©s publics mais peut aussi ĂȘtre utile pour les marchĂ©s de travaux privĂ©s.

Prix de vente spĂ©cial – seulement pour le mois de septembre 2022

Prix membres pour cet ouvrage : 11 €, htva

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Cette publication peut ĂȘtre commandĂ©e en envoyant un mail Ă  commandes@embuild.be

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Intragrid T24 allie rapidité, design et fiabilité

Pour les professionnels de la finition, chaque minute compte. Avec le systĂšme Intragrid T24, Baustoff+Metall propose une solution de plafond qui associe rapiditĂ© et prĂ©cision en toute simplicitĂ©. GrĂące Ă  un ingĂ©nieux systĂšme d’emboĂźtement, les profils se connectent facilement et l’ensemble reste parfaitement alignĂ©, mĂȘme sur de grandes surfaces. Le rĂ©sultat est une finition professionnelle qui permet un gain de temps considĂ©rable sur le chantier.

Qualité et sécurité garanties

Intragrid se distingue par sa capacitĂ© de charge solide d’au moins dix kilogrammes par mĂštre carrĂ©. Le systĂšme a Ă©tĂ© rigoureusement testĂ© et rĂ©pond Ă  la norme belge NBN 713 020 lorsqu’il est combinĂ© avec des dalles de plafond certifiĂ©es. Il reprĂ©sente donc un choix sĂ»r pour les Ă©coles, les bureaux, les Ă©tablissements de soins et les bĂątiments publics oĂč des exigences strictes en matiĂšre de sĂ©curitĂ© incendie s’appliquent.

Flexibilité esthétique

Au-delà de ses atouts fonctionnels, Intragrid offre également des possibilités esthétiques.

Disponible en blanc comme en noir, il s’intĂšgre aisĂ©ment dans des styles d’intĂ©rieur variĂ©s, allant du minimalisme Ă©purĂ© Ă  l’industriel. Les installateurs et les concepteurs bĂ©nĂ©ficient ainsi d’une libertĂ© totale pour associer performance technique et impact visuel.

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Le systĂšme Intragrid T24 comprend tous les composants nĂ©cessaires et s’accompagne d’un support technique dĂ©diĂ©. Il constitue ainsi une solution complĂšte et fiable, sans mauvaises surprises lors de la pose. Les professionnels apprĂ©cient la simplicitĂ© d’un systĂšme pensĂ© dans les moindres dĂ©tails.

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1.611.000 TONNES DE BRIQUES PRODUITES EN BELGIQUE EN 2024

La FĂ©dĂ©ration Belge de la Brique asbl a publiĂ© son rapport annuel 2024. L’annĂ©e derniĂšre, la production totale de briques, en Belgique, s’est Ă©levĂ©e Ă  1.611.000 tonnes, soit une baisse de 26 % par rapport Ă  2023 (2.172.000 tonnes). Un total de 630.000 tonnes de briques pour maçonnerie ordinaire (blocs de murs intĂ©rieurs) et 981.000 tonnes de briques de parement (185.000 tonnes de briques de parement Ă©tirĂ©es et 796.000 tonnes de briques moulĂ©es main) ont Ă©tĂ© produites.

Depuis plusieurs annĂ©es, Ă  cĂŽtĂ© du format classique, les fabricants de briques mettent sur le marchĂ© des Ă©co-formats optimisĂ©s, plus Ă©troits. En 2024, 1.013.719 mÂČ de briques de parement plus Ă©troites en Ă©co-formats ont Ă©tĂ© produits. Ce chiffre Ă©tait de 1.293.182 en 2023. Le secteur propose aussi une vaste gamme de plaquettes en terre cuite, produites selon diffĂ©rents modes de fabrication. Ces plaquettes sont disponibles dans diffĂ©rents systĂšmes constructifs, en construction neuve ou en rĂ©novation. En 2024, la production de plaquettes en terre cuite a lĂ©gĂšrement diminuĂ© pour atteindre 663.517 mÂČ (675.220 mÂČ en 2023).

Les exportations ont atteint 671.213 tonnes, soit environ 42 % de la production totale. Les chiffres d’ex-

portation sont compilĂ©s sur base d’une enquĂȘte auprĂšs des membres et des donnĂ©es de la Banque Nationale de Belgique (BNB). Les exportations ont principalement Ă©tĂ© opĂ©rĂ©es vers les pays voisins. En 2024, le Royaume-Uni restait le principal pays d’exportation pour les briques de façade. Les Pays-Bas sont le principal pays d’exportation pour les blocs de murs intĂ©rieurs. Les importations ont connu une baisse par rapport Ă  l’annĂ©e derniĂšre, avec 134.667 tonnes de briques importĂ©es en Belgique (source BNB). Les Pays-Bas Ă©taient le principal pays d’origine.

82.247

Selon l’INASTI, en 2024, il y avait 4.975 indĂ©pendants, y compris les aidants, encore actifs dans le secteur de la construction aprĂšs leur pension. Cela reprĂ©sente 6 % du total des 82.247 indĂ©pendants dans ce secteur. Parmi les indĂ©pendants belges, 20 % exercent une activitĂ© complĂ©mentaire et 74 % une activitĂ© principale. En Wallonie, oĂč 18.165 indĂ©pendants (et aidants) sont enregistrĂ©s, 8 % restent actifs aprĂšs leur retraite, 26 % exercent une

activité complémentaire et 66 % une activité principale. En Flandre, 7 % des 43.632 indépendants (y compris les aidants) sont actifs aprÚs leur pension, avec 25 % en activité complémentaire et 67 % en activité principale. Dans la région de Bruxelles, les chiffres diffÚrent : seulement 1 % des 20.450 indépendants (et aidants) restent actifs aprÚs leur retraite, et 3 % exercent leur activité à titre complémentaire.

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